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RAPPORTS

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JURY INTERNATIONAL

EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867

A PARIS

RAPPORTS

JURY INTERNATIONAL

M. IICHEL £HEVALIER

GROUPE VI. CLASSES 65 et 66.

PARIS

IMPRIMERIE ADMINISTRATIVE DE PAUL DUPONT

tb, m H Mraui-iiiii-notvff. a

1868

OTwS*îS^.t»"7

GUOUPE VI

AJITS USUELS

(suirej

T. X.

CLASSE 64

MATERIEL ET PROCÉDÉS DE LA TÉLÉGRAPHIE

SecHon /. Applications de Télectricité à la télégraphie, par M. Ed*

mond Becqcerel, membre de riostitot, professeur a CoDser\atoire des Arts et Métiers, membre des Jnrjs Internationaux de 1855 et 1862.

Stition II. Pose du câble transatlantique, par le Ticomte do

VooGT, directeur général des lignes télégraphiques*

Sédiom ///. Applications de Télectricité, considérée au point de vue

dynamique, par M. Edmond Becqoirel.

CLASSE 64

MATERIEL ET PROCÉDÉS DE LA TÉLÉGRAPHIE

SécHon /. Applications de rélectricité à la télégraphie, par M. Ed*

mond Becqcerel, membre de riostitot, professeur a CoDser>atoire des Arta et Métiers, membre des Jnrjs Internationaux de 1855 et 1862.

Se€iiùn II, Pose du câble transatlantique, par le yicomte do

VooGT» directeur général des lignes télégraphiques*

Sê€Him lit, Applications de Télectricité, considérée au point de vue

dynamique, par M. Edmond Becquirel.

CLASSE 64

MATÉRIEL ET PROCÉDÉS DE LA TÉLÉGRAPfflE

SECTION I

APPLICATIONS DE L'ÉLECTRICITÉ A LA TÉLÉGRAPHIE

Par m. Ed. BECQUEREL,

CHAPITRE L

APPAREILS TÉLÉGRAPmQUES.

§ 1. Télégraphes indicateurs.

Les objets exposés se rapportent presque exclusivement à la téiégraphie*électrique ; deux appareils sont basés sur la trans- mission de la pression par Tair ou par l'eau, et le premier seul crffire quelque intérêt. La transmission de la lumière n'a donné lien qu*à quelques dispositions présentées par TAdministration des télégraphes d'Autriche, et qu'à des appareils à signaux en usage dans les chemins de fer. Quant à la propagation du son, elle n'a été utilisée dans aucun des systèmes présentés à l'Exposition.

Depuis l'origine de la télégraphie électrique, les télégraphes

6 GROUPE VI. CLASSE 64. SECTION I.

ont subi bien des modifications, et cela suivant l'usage auquel on les emploie et suivant les besoins du service télégraphique. I>éjà, en 186S (1), à Londres^ à l'Exposition Universelle, on avait pu remarquer une tendance à substituer les télégraphes traceurs ou imprimeurs aux télégraphes indicateurs ; à l'Expo- sition aeUielle, cette tendance est encora plus marquée, car la plupart des télégraphes exposés sont, ou des télégraphes du système Morse, ou des télégraphes imprimant les dépêches en caractères d*imprimerie, ou enfin des télégraphes autographi- ques. Ces télégraphes sont, en e^et, presque généralement employés pour la correspondance ordinaire, et les télégraphes indicateurs ne sont utilisés que pour le service des administra- tions comme les chemins de fer, il n'est pas nécessaire d'une succession très^rapidc die dépâdtesw

M. Bréguet (France) a exposé son système de télégraphe ndicateur à cadran^ à courant de pile, dont les bonnes qualités sont généralement reconnues, et qui est employé dans la plu- part des chemins de fer français et sur un certain nombre de lignes cantonales de TÉtat ; il a été adopté récemment en An- gleterre pour les communications électriques que les négo- ciants établissent pour leurs affaires, soit entre deux points d'une même ville, soit entre deux villages ou même deux villes voisines.

L'appareil fonctionne avec le coui*ant d'une pile, mais on peut employer à volonté un manipulateur magnéto-électrique ; le système de MM. Guillot et Gatjet , construit par M. Bréguet, permet d'obtemr ce résultat et fonctionne assez simplement ; ce manipulateur, eu effet,, est formé d'armatures en ièr doux, portant quatre bobines» et mobiles devant un aimant permanent. Quant au récepteur,, il faut qu'il soit à inversement, ^' est-à- dire que son aiguille avance d'une lettre suv le cadran pour chaqjae courant qui le traverse, les courants d'iuductioase suc- cédant alternativeiuent en sens contraire*

[i) Voir Rapports dé* membren de la section française du Jurj/ Jnleruationat à f'MkpÊmtim Umverseiès et Lttdres dt f8tt. IV, p. 4 A

APPUCATHmm 08 L'ÉLBGnUGKré A LA TâLic^tA'FHIE. 7

IL WliMtstDOft ^Angleterre) m exposé son tëlélgraf he ma- guéto»él«Giniiiiis h, cadran, destiné à la télégraphie miHtsire. Cel appaoeii est tràs-intéressant ea raisoD de- la facilité avee la^q^Ua ea meU ea. jeu le clainer do! manipulateur et de la r»- pâdili de traïKiBeisâion des signaux. L'emploi des touches facilita mssL heaufiQup- le jeu de Tinstrument.

MIL SittBmi».et.Halske (Prusse)^ ainsi que MM. Digney frères. (Franoi^ (mi présenté des télégraphes indicateurs avec mani- pulataiirs mi^nétorélectriques, dont la forme df étectro-aimants est ctdle qpl ^ été imaginée par M. Siemens et qui est di^^ en osa^p «kfuia plusieurs années.

Oa diiÂt eaeoie oil^r comme. tél^nq)he indid^eur l'appaveil dont la forme est celle du galvanomètre de M. ThomsoR. Cet. appaiseiLn'efstiautKe qu'un ma^étomètne dioat le miroir réflé- chii rimage. ck la flamme d'une hougie; et» suivant le dé|^* ceuieai dArimagf», rohservateur juge du d^^cement de l'ai- guille. Eo raison, de la faible masse de TaigMille et du miroir^ œiapiiareil est d'une extrême sensibilité ; aussi est^ili employé comme télégraphe pour les dépêches transmises pa^r le cAUe tianwOlatitiétfiH. el. reniplaeert-il l'ancien télégraphe i aiguiUe. Il se trouvait parmi les appareils exposés pat M. Elliot. ^Lngle- Uirre)h

Jtî. Télégraphes enregistrenn.

Lai» apparato du système Morse soat les appareils lesi plus sinplaK ^ pour cette raison^ les plus usuels poiur le.servioe té* légrafiûqufa ordinaire^; en général», ils tracent les dépêche» k l'eacte Cimpffimeriie suivant la disposition donnée par MM. Di- gMy Mrea (France), d'après laquelle, par le jeu de l'instra-* ■MOI» la bande de papierqui se déroule est approchée, à chaque aimanlaiioade Vélectro-aimanl, d'une meleitie: toujoun eaurée. Cette disposition constitue un perfectionnement très-réel que / l'expérience de dix ans est venue consacrer ; aussi l'Adminis- tration ftançsuse, à la suite d'expériences multipliées, l'a-t-elle adoptée de préférence aux autres.

8 GROUPE VI. CLASSE 64. SECTION I.

En général, ces télégraphes fonctionnent avec la clef mue à la main et des courants de piles, et Ton ne peut guère trans- mettre plus de 18 à 20 dépêches de 15 mots par heure. On a bien proposé de composer les dépêches à l'avance à l'aide de types analogues à des caractères d'imprimerie, et, alors, les dé- pêches une fois composées, leur rapidité de transmission serait plus grande, mais il faut toujours le même temps pour qu'un employé compose chaque dépêche, et, d'après cette disposition, il faudrait toujours le même nombre d'employés ; on ne gagne- rait que la facilité de pouvoir envoyer par un même circuit un plus grand nombre de dépêches dans un temps déterminé. Jus- qu'ici, les différents systèmes proposés pour agir ainsi n'ont pas été appliqués à un service courant.

En parlant des appareils de ce genre, on doit mentionner le télégraphe à déclanchement automatique de H. Sortais (France), avec lequel l'employé n'a pas besoin d'être à côté du récep- teur, lors de la transmission de la dépêche. L'appareil se met en marche dès que le manipulateur fonctionne, et s'arrête quand celui-ci a terminé son action ; il est d'un emploi facile et résout parfaitement le problème de la marche automatique du télégraphe système Morse.

La plupart des constructeurs d'appareils télégraphiques ont exposé des appareils du système Morse ; on doit citer notam- ment, pour la bonne exécution qu'ils donnent à leurs instru- ments, M. Leopolder (Autriche), et M. Hipp (Suisse). Ces ap- pareils fonctionnent en général avec des courants de pile ; ce- pendant, on se sert également de manipulateurs ou clefs ma- gnéto-électriques. On distingue particulièrement, parmi ces derniers, la disposition donnée par M. Siemens, qui est bien connue, ainsi que celle du nouveau manipulateur exposé par M. Bréguet, et qui nous a paru simple et d'un bon emploi.

I 3. Télégraphes imprimeurs.

Parmi les télégraphes imprimeurs, on doit parler d*abord de celui qui a été imaginé par M. Hughes. Ce télégraphe avait été

APPLICATIONS DE l'ÉLECTRICITÉ A LA TÉLÉGRAPHIE. 9

présenté «u gouvernement français en 1860 ; il avait été con-

slmit antérieurement et essayé en Amérique, mais il était loin

an degré de perfection auquel il est arrivé aujourd'hui. Il

n'avait pas été exposé à Londres en -1862; cependant le rapport

dn Jury français en donne une description succincte et men-

Uonne les perfectionnements dus à notre regretté collègue

Froment. Cette année, des modèles sont placés dans TExposi-

tîon de TAdministration française ainsi que dans celles de

MM. Dumoulin-Froment et Hardy (France).

On peut regarder Tappareil Hughes comme une solution du problème de Timpression à grande vitesse des dépêches télé- graphiques en caractères d'imprimerie. Dans la pratique, il permet de transmettre normalement 40 dépêches à Theure ou environ 16 mots par minute sur une ligne de 600 à 800 kilo- mètres. Il se distingue complètement des autres appareils im- primeurs par les moyens nouveaux et simples à l'aide des(iuels s'établit et se règle le synchronisme des dehx appareils corres- pondants, servant alternativement à la transmission et à la ï^^îeplion, par la disposition ingénieuse du mécanisme impri- °ï^w, le mode d'action du courant et surtout par la possibilité d'imprimer à volonté chaque caractère ou chaque chiffre par ^^ seule émission de courant électrique.

L'Administration française a pu, par son emploi, suffire à moins de frais au développement du service que devait amener î* réduction des taxes. L'adoption du système Hughes, qui <fispensait de multiplier les conducteurs sur les grandes lignes, * donc facilité la réalisation de cette mesure et largement con- ^tté à l'extension des communications télégraphiques. La forme même dans laquelle il imprime et qui a fourni le moyen <ïc livrer au destinataire la dépêche imprimée par l'appareil,' sans onction préalable, ainsi que le moyen ingénieux de contrôle ^^transmissions constituent encore, dans la pratique, de grands «▼anlages. A ces divers points de vue, l'appareil Hughes qui fonctionne déjà sur les principales lignes du réseau français, et ÇB'adoptent successivement les gouvernements étrangei*s, a

10 6RÛUPB, VI. CLASSE. 64. SEGTIOJÏ I.

rendu et grands sepvlces en télégraphie. U constitue encore,^ par sa précision, ua instrument de recherches qui a permis à M. Hug^sda faire d'intéressants travaux sur TéiLectricité et les. éiectro^aimants, ayant evL pour résultat d'indiquer dans un«L trèsr-large mesure la sensibilité des appareils. On peut doua dire que cet appareil a, pour la correspondaace ordinaire, réalisa un des grands progrès de la télégraphie, électrique depuis son oiriglne.

Les autres télégraphes imprimeurs qui sont à TExpositioa sont des app^eils à moyenne vitesse et ne dépassent pas la vitesse de 20 à S2 dépèchjes par heure^ c'estrà-dire que^ sous, ce rapport,, ils sont à peu près dans les mêmes conditions qjae TappareiX Morse pour la rapidité de transmission. Un certaia nombre d'entre eux utilisent la lame battante et font usage de ce que les constructeurs ont appelé un électro-aimant pares- seux, c'est-à-dire d'un électro-aimant doat le maximum d'éoer^ gie n'est donné que quand le courant électrique passe pendant un temps notable.

Oapeut citer d* abord le télégraphe de M. Guyot d'Arlin»- coart. Cet instrument avait paru à Londres en 1862; mais, depuis, son auteur l'a beaucoup perfectionné. Il serait impos- sible, sans le secours de figures, de décrire ces télégraphes; oa peut dii*e seulement que celui-ci repose sur le principe^ du trembleur électrique. Une aiguille tourne au centre d'un cadran autour duquel des touches portent les différentes lettres, de Talphabet , quand on agit sur l'une, l'aiguille s'arrête,, et, à l'extrémité de la ligne, l'appareil correspondant donne le même signe. La pile qui fait tourner l'aiguille à la station de départ n*est pas la même que celle qui agit sur le poste correspoa-* daat: c'est un courant local. L'appareil porte deux mouve* m^ts d'horlogerie ; l'un qui fait tourner l'aiguille, la roue à types, et une roue interruptrice qui transmet le courant de ligne,. Tautre agit sur le marteau qui donne l'impression de la dépêche; ainsi l'appareil fait fonction de télégraphe indicateur à lettres et de télégraphe imprimem*. Cet instrument est eia-

APPLICAlSONe DE l/ÉLECTRlCITÉ A LA TÉLÉGRAPHIE. 11

ployé avec saccès depuis plusieurs années à Paris et dans plusieurs stations environnantes^ et Ton a trouvé qu'il a tou- jours £oiictk)Qné régulièceiuenl et avec certitude ; mais il> ne peut avoir q^ la vitesse des appareils à cadran, c'est-àrdire eelie iodi([]uée plus hauL

L*appareil exposé par MM. Digney (France] est un télér giaphe systiflie Morse transformé en télégraphe imprimeur ; aa mécanisme spécial agit comme dans le télégraphe de M. Hu^es et permet à la même roue à types d'imprimer à volonté des caractères ou des chiffres.

M. JoJy (France) a exposé un appareil de ce genre« dont la disposition parait bonne ; il a deux roues à types, Tune pour les caractères, Tautre pour les chiffres; c'est le mouvement d'ttik ressort, consistant en une lame vibrante, n'arrivant ml eoatact que lorsque la manivelle du manipulateur indique la lettre à imprimer, qui constitue la principale pièce de Torgane Impriuieur.

M. Morenes (Espagne) a exposé un appareil qu'il a fait con- struire par M. Vinay et qui imprime des lettres ou des chifTres camBie les appareils précédents. Une laine battante est mise eu mouvement au moment le manipulateur fonctionne, et ce n'est qu'au moment où, dans le manipulateur, ou s'arrête sur k signe à transmettre, que l'impression se fait; cette impression, éa reste, a. lieu d'une manière sûre et par une disposition in- génieuse.

Qn a pu remarquer également un appareil imprimeur de M. Dujardin (France), dans lequel les deux roues à types pour imiirimer les caractères ou les chiffres, ayant des axes diffé- tenls, par un simple mouvement de bascule, viennent se placer Cft face du papier.

Il est nécessaire que ces divei*s appareils imprimem*s soient placés en ligne, pendant un ceilain temps, pour que Toa puisse ja§er des services qu'ils peuvent rendre.

i^ GROLPE VI. CLASSE 6i. SECTION I.

^ 4. Télégraphes aatographi({aes.

Plusieurs télégraphes aulographiques étaient inscrits au catalogue de l'Exposition ; deux seuls ont fonctionné : le pan- télégraphe électro-chimique de M. Tabbé Caselli et le télé- graphe autographique de M. Lenoir, traçant les signes transmis à l'encre d'imprimerie. On sait que le pantélégraphe de M. Caselli donne d'une manière simple et ingénieuse le moyen de reproduire à Tune des stations le fac-similé d'un tracé fait à l'encre d'imprimerie sur du papier d'étain à l'autre station, el cela, dans des conditions telles que la reproduction électro- chimique du dessin a la même dimension ou une dimension moindre que celle de l'original. M. Backweli avait exposé, on 1851, à l'Exposition Universelle de Londres, un appareil don- nant des résultats analogues, mais qui devait être considéré comme un appareil de démonstration plutôt que comme uu télégraphe pouvant fonctionner couramment en ligne. M. Ca- selli, au contraire, a suivi pendant plusieurs années avec la plus grande persévérance la marche de son télégraphe con- struit dans les ateliers de M. Froment, Ta perfectionné, et l'emploi que Ton en fait à l'administration à Paris, montre que cet instrument peut servir dans la pratique courante.

M. Lenoir (France) a résolu le môme problème d'une autre manière ; le tracé du dessin n'est pas électro-chimique, il se fait à l'aide d'une molette encrée, qui est attirée sur le papier à l'instant le courant passe sur la ligne. La partie essen- tielle de son instrument, et la plus ingénieuse, est la disposition employée pour avoir le synchronisme des mouvements des cylindres des appareils des deux postes. C'est l'électricité elle- même qui se charge du rôle de régulateur, et la disposition employée par M. Lenoir a quelque analogie avec celle dont M. Vérité avait fait usiige, il y a plusieurs années, pour régu- lariser la marche do deux pendules et les forcer à faire leurs oscillations exactement dans le même temps. Une fois le syn- chronisme assuré, la marche de l'appareil est facile à suivre.

APPLICATIONS DE l'ÉLECTRICITÉ A LA TÉLÉGRAPHIE. 18

L*appareil de M. Lenoir n*a pas encore marché pendant long- temps sur une longue ligne ; et Ton ne peut affirmer qu*il fonc- tionnera aussi bien à de grandes distances qu'à une petite dis- tance.

L^avantage des télégraphes de ce genre est très-grand , car on a, avec ces appareils, le fac-similé de récriture, on repro- duit les dessins ; enfin, on peut avoir la reproduction exacte de la dépèche. Hais, d'un autre côté, jusqu'à présent, ces télégraphes n'ont pas eu toute la rapidité désirable ; on le conçoit aisément si Ton remarque d*abord que les lettres ou les signes à transmettre doivent avoir une certaine dimension ; ensuite, comme le style qui fait passer ou interrompt le cou- rant, se promène aussi bien sur le blanc du papier que sur le noir de récriture, on perd, comme transmission télégraphique, tout le temps pendant lequel le style passe sur les blancs ; dans les télégraphes imprimeurs, surtout dans celui de M. Hughes, le temps perdu est beaucoup moindre. Aussi les télégraphes autographiques, jusqu'ici, sont-ils restés dans les limites de vitesse des appareils ordinaires, c'est-à-dire de 20 à â2 dépêches à l'heure (1).

I 5. Appareils divers, rhéostats, sonneries, elc

Comme appareils télégraphiques ne rentrant pas dans les catégories précédentes, on doit signaler les appareils télégra- phiques exposés par M. Glœsener, professeur à Lié^e. On sait que c'est à M. Glœsener qu'est dû, dés l'origine de la télégra- phie, l'emploi des armatures aimantées et le renversement des

fi) Depuis U rédaction de ce rapport, nous avons vu, à Tadministration des télégraphes, le télégraphe automato-autographique de M. Meyer« qui n'était pas lunniné lurs des travaux de la commission. Cet appareil intéressant a un autre mode de synchronisme qae ceux des télégraphes dont il vient d'être question, et la disposition aa moyen de laquelle il trace les dépêches à l'encre d'impri- mehe est extrêmement ingénieuse et nouvelle; en outre, il fonctionne avec une grande rapidité et, au lieu de se trouver dans les limites de so à S3 dépê- ches à Theure, il peut aller jusqu'à 60; il permet donc d'espérer prochaine- ment U solution de la tél<^graphie-autographique rapide.

44 GROUPE VI. CLA&SE 64. SECTION I.

courants électriques dont on fait usage depuis dans un grand nombre d'appareils; c'est un des principes le plus souvent uiilisés aujourd'hui. M. Glœsener a exposé plusieurs télégra- phes, et, entre autres, un appareil pouvant servir à déterminer Les longitudes terrestres. On remarque également un télégra- phe à deux molettes dont l'emploi pourrait peut-être donner de trés-hons résultats.

MM. Digney frères, avec les appareils qu*ils ont îmqginés et dont on a parlé plus haut, ont présenté à l'Exposition des instruments de précision à l'usage de la télégraphie, tels que boin&soles, galvanomètres, rhéostat à fils métalliques «t à mer- cure, rhéostats à colonne liquide d'une très-grande résis- tance et d*un emploi très-commode, sonneries électriques, dont l'exécution ne laisse rien à désirer et qui ont particulièrement attiré l'attention.

Dans Texposition de M. Bréguet se trouvent des appareils télégraphiques d'usage très-divers qui offrent pour la plupart des dispositions imaginées par lui. On doit citer, après les appa- reils dont il a déjà été question, un nouveau système de sonnerie dite électro-mécanique. L'idée consiste dans l'emploi du trem- blenr électrique automatique ; comme moteur, à chacun de ses mouvements, il pousse une roue à rochetet, par le moyen d'une courbe en limaçon montée sur l'axe du rochet, un mar- teau assez lourd est soulevé, puis il retombe arrivé à l'extrémité du limaçon en frappant sur une cloche. Le mouvement con- tinuerait ainsi pendant tout le temps que l'on maintiendrait le circuit fermé, mais la sonnerie est chargée d'établir elle- même le courant d'une pile locale qui prolonge l'action pen- dant un tour complet de la roue à rochet et de le rompre en- suite par une opération identique. Cet appareil est susceptible de plusieurs applications ; il paraît avoir sur les sonneries à rouages l'avantage qu'on n'a pas à le remonter et sur les son- neries trembleuses à relais Favantage que la fonction de la Aonnerle s'arrête d'elle-même après un certain temps et ne dure pas indéfiniment.

APPLICATIONS DE l'kLECTHICITÉ A LA TÉLÉGRAPHIE. 15

Les^sofimeries électriques, da reste, sont des appareils lëfê- graphiques d'économie domestique qui se sont multiples besaeoup dans ces dernières années ; on peut cKer notam- ment M. Grenet et H. Prudhoinme (France) comme se livrant à la fabrication des instruments de ce genre. Les appareHs qu'ils ont exposés sont bien établis et fonctionnent très-sim- plement.

M. Walker a exposé des sonneries fonctionnant par l'air eomprimé, ifui n'empruntent pas Télectricité pour agir et i|iii paraissent dans de bonnes conditions et pouvant être uli- liflées surtout dans des circonstances ia transmission des «gnaux se fkit à faible distance.

Quant aux appareils à signaux à Tusage descbemins de fer, soit qu'ils fonctionnent à l'aide de l'électricité, soit autrement, ce sont des appareils très-utiles et très-intéressants, mais qui ont été examinés par une autre classe que celle de la télégra- phie . On doit mentionner cependant l'appareil présenté par IL Bemier (France), qui sert utilement de contrôleur, de son- gerie électrique pour la marche des trains ; les systèmes de signaux pour chemins de fer, exposés par le chemin de fer du *lfnrd (Autriche), celui présenté par M. Preece (Angleterre), par MM. Saxby et Farmer (Angleterre), ainsi que les dispo- ntions proposées par M*"* Gordon pour mettre en commu- nication télégraphique entre eux les différents wagons d'un envoi.

CHAPITRE II,

SOURCES U*ÉLECTRIC1TÉ.

1 1- Piles diverses.

En 1855 et en 1862, on avait pu remarquer l'effort des eonstructenrspour substituer les courants magnéto-électriques

16 GROUPE VI. CLASSE 64. SECTION I.

aux piles voltaîques dans les télégraphes; cette année, à part quelques appareils dont il a élé question dans le chapitre I^, les télégraphes fonctionnent avec les piles voltaîques; il semble que les idées des physiciens et des ingénieurs se soient tour- nées vers la construction des appareils traceurs ou imprimeurs.

Parmi les couples dont sont formées les piles, il y a peu de dispositions nouvelles à signaler. On sait que depuis Tin- vention des piles à courants constants par M. Becquerel, en 18:39 (1), bien des dispositions ont été indiquées pour les ex- périences scientifiques et pour les applications. Toutes ces dispositions reviennent à peu près au même et sont fondées sur le principe qu'il a énoncé, c'est-à-dire sur la dépolarisa- tion de la lame négative par l'action d'un sel dissous (en géné- ral le sulfate de cuivre), ou bien par l'influence d'un corps solide réductible comme le peroxyde de manganèse; il a également montré plus tard que l'acide azotique placé au pôle négatif d'un couple agissait de la même manière en s'empa- rant de l'oxygène, et construit la pile acide azotique-potasse dans laquelle il n'y a aucun métal attaquable. En 1836, sept ans après, M. Daniell donna au couple imaginé par M. Bec- querel une disposition un peu différente, mais qui n'intro- duisait aucun principe nouveau ; on a donc regardé à tort 31. Daniell comme l'inventeur du principe sur lequel repose la disposition du couple qui porte son nom.

La pile à sulfate de cuivre est encore employée avec avan- tage dans le service télégraphique ; à la forme ordinaire, on a substitué d'abord la disposition indiquée par M. Callaud et dans laquelle il n'y a aucun diaphragme. En Allemagne, on fait usage de la disposition donnée par M. Maidinger et qui ne diffère de la précédente qu'en ce que le sulfate de cuivre se trouve dans un tube de verre qui repose par un de ses bouts dans le vase en verre, lequel est placé dans un large bocal rempli d'eau et dont le niveau dépasse celui du premier vase.

{\) Annales de chimie et de phytique, sério, t. XLI, p. i, <822.

APPLICATIONS DE L^ÉLECTRICITÉ A LA TÉLÉGRAPHIE. 17

Le cuivre plonge dans le vase intérieur et le zinc entoure le tube à sulfate de cuivre. En Italie, on se sert de la disposi- tion employée par M. Minotto et ne différant des dispositions qat précèdent qu'en ce que la séparation des liquides, qui bai- gnent le zinc et le cuivre, a lieu par une couche perméable de sable. En France, on fait usage depuis plusieurs années de la pile à sulfate de mercure, qui a l'avantage d'être une source électro-motrice assez grande, quoique le charbon se polarise, et qui est de longue durée ; elle se tient toujours propre. Dans les expériences qui exigent une pile peu résis- tante et qui ne doit pas être de longue durée, on emploie simplement une pile dont le zinc de chaque couple plonge dans l'eau et dont l'électrode négative est une tige en charbon plongeant dans une dissolution acide de bichromate de potasse.

M. Leclanché a exposé des couples à peroxyde de manga- nèse, en recommandant de se senir d'une dissolution de sel ammoniac comme dans la pile de Bagration; ces couples paraissent donner de bons résultats et présenter une assez longue durée.

En somme, piles à sulfate de cuivre, piles à sulfate de mer- cnre ou à peroxyde de manganèse, elles donnent toutes de bons effets, pourvu qu'on tienne propres les contacts ; on a toujours assez d'électricité pour faire fonctionner les appareils, et la tension seule est à rechercher quand les lignes télégra- phiques sont longues et que les fils ne sont pas bien isolés. C'est en raison de cela que, pour les besoins de la télégraphie, la plupart des piles que Ton possède maintenant donnent de rélectricité en quantité suffisante, et que l'on se préoccupe peu de leurs dispositions particulières pourvu que leur durée soit grande et qu'elles ne soient pas encombrantes.

{S. Piles de polarisation.

Deux batteries de polarisation sont exposées; Tune présen- tée par M. Thomsen (Danemark), l'autre par M. Le- clanché /France). Celle de M. Thomsen comprend 60 à 80

T. X. 2

18 GROUPE VI. CLASSE 64. SECTION I.

paires de plaques de platine formant électrodes dans les cou- ples isolés, et qu'un couple à acide nitrique polarise succaBâfr- vement dans un temps très-court. Pour atteindre ce bat, les extrémités de ces électrodes sont placées sur une même cir- conférence, et un mouvement continu de rotation amène en contact avec elles successivement les deux électrodes du cou- ple à acide nitrique. Ces couples polarisés sont en rapport Tun avec l'autre et sont montés en tension d'une manière con- stante ; ainsi la charge de chaque paire de lames est succes- sive, et le courant envoyé dans la ligne par la batterie de pola- risation est continu. Cette batterie est à proprement parler une pile secondaire analogue à celle que Ritter avait construite au commencement du siècle ; on transforme, pour ainsi dire, l'électricité de quantité du couple actif en électricité de tension dans la batterie secondaire. Cet appareil, dit-on, a la force électro-motrice d'une batterie h sulfate de cuivre de 100 cou- ples. Nous n*avons pas connaissance qu'elle ait déjà fait un service continu sur une ligne télégraphique.

L'appareil de M. Leclanché n'a pas pour but de rem- placer totalement la pile de ligne ; il est formé d*une pile et d'une batterie de polarisation, toutes deux dans le circuit télégraphique ; on profite des temps perdus pen- dant lesquels le courant de la pile est interrompu à chaque deux lettres du manipulateur, pour exciter la batterie de pola- risation, qui, dans l'instant suivant, vient augmenter l'effet de la pile de ligne ; ainsi, la pile ne fonctionne que pendant la moitié du temps des opérations, mais la tension électrique est augmentée et tend à être double.

g 3. Appareils d'imlaciion.

Si les piles actuelles sont très -commodes et suffisent aux besoins de la télégraphie, il y a d'autres applications pour lesquelles on se préoccupe beaucoup aujourd'hui d'aug- menter la puissance du dégagement de l'électricité. Bien que

APPLICATIONS DE l'ÉI.ECTRICITK A IJi TÉLÉC.RAPHIE. 19

Texamen des appareils fondés sur ces principes n ait pas oc- cape particulièrement la classe &4, il est indispensable d*en parler ici en raison de Timportance du sujet. Si les machines magnéto -ëlectnques de la société rAlliancCy donneni de l'é- lectricité en quantité suffisante pour Téclairage électrique, d*ttn autre côté l'appareil imaginé par M. Holtz montre qu'une très-petite quantité d*électricité statique peut fournir indéfini- ment de rélectricité à distance comme un électrophore dont on ferait varier la position entre le disque, et le gâteau élec- trisé pourrait agir d'une manière continue. Dans Tun et l'autre eaa, on a Texeinple d'un dégagement d'électricité qui est entre- teoQ par une action mécanique, tant que celle-ci s'exerce, et qui est en proportion avec elle.

M. Wild, il y a un an, a notablement augmenté la puissance des appareils dMnduction en se servant du courant même dé- Tcloppé par induction, pour augmenter l'énergie de Télec- tro-aimant qui produit les courants induits ; dans ce cas, c'est par augmentation de vitesse que l'appareil fonctionne. M. Sie- mens, à l'Exposition actuelle, a présenté un appareil très- curieux et d'après lequel l'électro-aimant actif n'a besoin que d*a?oir un résidu d'aimantation pour commencer Taction in- ductive, et aussitôt que l'appareil est mis en rotation, la puis- .saoce magnétique de l'électro-aimant augmentant, le courant électrique augmente en énergie. M. Lead, constructeur anglais, a exposé un appareil de ce genre, d'après les dispositions in- diquées par M. Wheatstone. Dans ces deux appareils, la vitesse de rotation des électro-aimants est nécessaire pour que l'on ait une action énergique, et il faut que ceux-ci reçoivent au moins un mouvement de 2,000 tours par minute ; jusqu'ici les appareils qui tournent avec cette rapidité s'échauffent et ne peuvent guère maintenir leur travail d'une manière continue pendant longtemps; il est nécessaire que l'on parvienne à vaincre cette difficulté si l'on veut les employer industrielle- ment. Quant aux machines magnéto-électriques construites par la Société VAlliance, elles sont plus encombrantes, mais

30 GROUPE VI. CLASSE 6'i. SECTION I.

comme elle» ne font que 200 tours par minute, elles peuvent travailler sans interruption, comme le démontre l'expérience de réelairage électrique du phai-e de la Hève.

CHAPITRE irr.

CONDUCTEURS. CABLES.

L'établissement d*un c&ble télégraphique entre l'Europe et TAmériquc est une des plus grandes entreprises de notre épo- que et aurait avoir sa place marquée à TExposition Univer- selle de 1867. On sait, en effet, que cette entreprise reconnue possible en 1858, puisque le câble établi par la Compagnie anglo-américaine, à cette époque, permit de faire passer les dépêches entre l'Europe et TAmérique pendant environ trois semaines, ne put être considérée comme définitivement acquise à l'industrie que depuis l'année 1866. Il est donc à regretter que les Compagnies du câble transatlantique n'aient envoyé aucun produit ni donné aucun détail à l'Exposition de cette année ; il eût été très-intéressant de connaître quels sont les effets perturbateurs dus aux courants d'induction développés dans cet immense circuit sous-marin, et quels sont les détails des effets observés lors de la transmission des courants élec- triques. On sait seulement que, jusqu'ici, le fil est parfaitement isolé sur toute sa longueur; que Ton emploie comme appareil télégraphique pour transmettre les signaux un galvanomètre dtmt H a été question précédemment, el qui permet de voirie déplacement de l'image d'une flamme, comme on se servirait du déplacement d'une aiguille aimantée dans le télégraphe a ai- guille ; on sait, en outre, que l'on est obligé de mettre le fil du câble en communication avec la terre à chaque fois que l*0n fait passer un courant électrique, et que la vitesse moyenne de transmission des dépêches est, quant & présent, de six à huit mots par minute.

APPUa\T10N9 DE l'ÉLECTRICITÉ A LA TELEGRAPHIE. 21

Les seuls fabricants de câbles qui se soient présentés à l'Exposition sont MM. Rattier et C'« (France), M. Hooper et M. Henley (Angleterre), et MM. Felten et Guillaume (Prusse). U Compagnie anglaise de gutta-parcha n*a envoyé aucun produit.

MM. Rattier et 0% à Besons (Seine), ont introduit les premiers en France la fabrication des câbles télégraphiques qac Ton ne construisait d'abord qu*en Angleterre. Ce qui doit distinguer l'établissement do MM. Rattier, c*est qu'on y fabrique des câbles, tant pour obtenir Tisolemcnt du fil que pour l'armer intérieurement ; or, les fabriques de câbles télé- graphiques construisent habituellement soit le conducteur en- vironné de gutta-percha ou de caoutchouc, c'est-à-dire l'âme du câble, soit l'armature extérieure ; ces deux genres de Cabri- cation sont donc réunis ici dans le mémo établissement. Dans cette usine les moyens les plus efficaces sont employés pour obtenir le meilleur isolement possible, aussi les conducteurs livrés au public sont-ils dans un état d'isolement au moins égal et même supérieur à celui des conducteurs provenant d'autres fabriques. L'Administration télégraphique française a pu apprécier la qualité de ces produits, car la plupart des câbles destinés au service sémaphorique, ainsi qu'aux colonies françaises et à d'autres lignes, proviennent des ate- liers de MM. Rattier. D'un autre côté, les conducteurs souterrains qu'ils ont fabriqués sont encore après pin- ceurs années dans un état parfait de conservation, et le sys- tème souterrain à Paris, qui comprend environ 2,000 kilomè- tres de fils, est remarquable par son isolement ainsi que par la constance et l'uniformité des résultats obtenus. MM. Rattier ODt donné en outre de nouvelles dispositions aux câbles, et les ont entourés soit de tubes de plomb soit de tubes en fer nivant l'usage auquel on les destine.

M. Hooper, de Londres, a exposé des fils isolés avec caout- chouc pour câbles télégraphiques sous-marins, souterrains et aériens. Il enveloppe d'abord le conducteur d'une couche de

22 GROUPE VI. CLASSK &4. SECTION I.

caoutchouc qu'il entoure d'une matière séparatrice (feuilles métalliques ou chanvre), et par-dessus il applique le caout- chouc vulcanisé, puis ensuite cette triple enveloppe est armée et entourée comme à l'ordinaire. Cette préparation a pour but de préserver le fil de cuivre central de toute sulfuration, et par conséquent d'assurer au câble une longue durée. Depuis plu- sieurs années que les câbles fournis par l'usine de M. Hooper ont été en usage, les rapports fournis par les ingénieurs ont constaté leur bon isolement, leur parfaite conservation et la manière dont ils supportent les variations de température ; sous ce rapport ils sont précieux pour les contrées tropicales.

M. Henley et HM. Felten et Guillaume ont exposé également des câbles sous-marins ; mais leur fabrication se rapporte à Tarmature extérieure et ils ne construisent, pas Tâme des «tables comme la Compagnie de gutta-percha, ainsi que M. Rat- tier et M. Hooper.

Nous ne mentionnons pas ici les câbles et fils isolés par des couches de bitume, ou qui sont noyés dans les masses bitu- mineuses, car on a reconnu que les déplacements du sol en faisant naître des fissures pouvaient détruire l'isolement des fils ; néanmoins, dans des circonstances déterminées, ces moyens peuvent être utilisés. Telles sont les dispositions indi- quées par MM. Machabée (France) et Nicoll (Angleterre). Il faut signaler encore, à propos de ce sujet, les tuyaux en fonte à rainure de M. Delperdange (Belgique) qui paraissent devoir donner de bons résultats et qui permettent de vérifier l'état des câbles après un certain temps.

Parmi les fabricants de conducteurs en fils isolés, nous devons signaler d'une manière particulière M"*« Bonis (France), dont les fils de cuivre ou de fer, entourés de soie ou de coton, sont dans des conditions paii'aites d'isolement. Nous avons va des fils des plus petits numéros du commerce, n""* 40 et 60, aussi bien isolés que les fils moyens ; aussi ses produits sont-ils avec raison recherchés de tous nos constructeurs.

APPUCATIONS DR i/kLECTHICITÉ A LA TÉLÉGRAPHIE. ^

CHAPITRE IV.

MATâRIEL DES LIGNES TÉLÉGRAPHIQUES. SYSTÈME PNEUMATIQUE SUPPORTS. DISPOSITIONS DIVERSES ET ACCESSOIRES.

Les différents appareils télégraphiques généralement en usage ainsi ({u'un grand nombre d'accessoires, sont exposés par les administrations publiques de plusieurs gouvernements. En premier lieu on doit placer, en raison de son importance, TÂd- ministration française des lignes télégraphiques ; puis, viennent les Administrations du gouvernement prussien et le système de télégraphie militaire du gouvernement autrichien.

L'Administration française a exercé une action très-réelle sur presque toutes les branches de la télégraphie, et bien des améliorations obtenues sont dues à son influence. Elle a, entre autres, généralisé l'emploi du télégraphe imprimeur de M. Hughes et prêté son concours pour 1* usage de ceux de M. CaseUi, de M. Morse (système Uigney) et de M. d'Arlincourt.