Google This is a digital copy of a book thaï was prcscrvod for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project to make the world's bocks discoverablc online. It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover. Marks, notations and other maiginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book's long journcy from the publisher to a library and finally to you. Usage guidelines Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. 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Vous pouvez effectuer des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adresse fhttp: //book s .google . coïrïl DICTIONNAIRE HISTORIQUE DE L'ANCIEN LANGAGE FRANÇOIS NIOBT. — TYPOGRAPHIE DE !.. FAVr.E. ^ \ DICTIONNAIRE HISTORIQUE DE L ANCIEN LANGAGE FRANÇOIS OU GLOSSAIRE DE LA LANGUE FRANÇOISE DEPUIS SON ORIGINE JUSQU'AU SIÈCLE DE LOUIS XIV Tar LA CURNE DE SAINTE-TALAYE MEMBRE DE l' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET DE L'ACADÉMIE FRANÇOISE Publié par les soins de L. Favre, associé correspondant de la Société des Antiquaires de France, auteur du Glossaire du Poitou^ de la SainUmgc et dt VAunis^ etc., etc., avec le concours de M. Pajot, Archiviste-paléographe. COMTENANT : SIGNIFICATION PRIMITIVE ET SECONDAIRE DES VIEUX MOTS. Vieux mots employés dans les chants des Trouvères. Acceptions métaphoriques ou figurées des vieux mots fraoçais. — Mots dont 'n signification est inconnue. ETYMOLOGIE DES VIEUX MOTS. Orthographe des vieux mots. — Constructions irrégulières de tours de phrases de l'ancienne langue. Abréviations ; études sur les équivoques qu'elles présentent dans les anciens auteurs. Ponctuation ; difficultés qu'elle présente. Proverbes qui se trouvent dans nos poètes des XII«, XIII® et XIV« siècles. Noms propres et noms de lieux corrompus et défigurés par les anciens auteurs. Mots empruntés aux langues étrangères Usages anciens. TOME SEPTIÈME H — MYT NI L. FAVRE, éditeur RUE SAINT- JEAN, 6. PARIS n. CHAMPION, libraire gt'AI MALAQUAIS, 15. 1880 TOUS DROITS RÉSERVÉS ■ <:• ^l^i. lu •■■ EXPLICATION DES ABRÉVIATIONS es dans le Dictionnaire de LA. CURNE DE SAINTE-PALAVE A. L. B0CU9, pour A.(lan8 Li Bocus. • Artel.'p6ur Arteloquo. A. p. Hôrod. pour Apologie pour Hérodote. A. G. d'Orl. pour Anciennes Coutumes d*Oi'lrans. A. P. pour Ancien Poëte. Beau. Coût, du K. pour Beaumanoir, Coutumes du Beauvoisis. Berthe aux G. P. pour Berthe aux Grands Pieds. B. N. pour Bibliothèque Nationale. B. R. pour Bibliothèque du roi. Blanch. pour Blanchard in, Blancardin. Bl. de*Faul. am. pour Blason des Faulces amours. Bor. D. pour Borcl, dictionnaire. Bout. Som. R. pour BouteiUer, Somme rurale. Brant. pour Brantôme. Brant. Dam. ill. pour Brantôme, Dames illustres. Britt. pour Britton. Celthâ. de L. Trippault pour CcU-héllenisme. G. de G. de T. M. pour Continuation de G. de Tyr, Martène. Ch. de S* D. pour Chronique de Saint-Denis. Ch. Fr. pour Chanson française. Chasse et dép. d'am. pour Cliasse et départie d'amour. Chev. de la Tour, I. à s. f. pour Chevalier de la Tour, Instruc- tion à ses filles. Com. pour Commincs. Conf. du Renart pour Confession du Renart. Contes de Chol. pour Contes de Cholières. Gont. d'Eutr. pour Contes d'Eutrapel. Goquill. pour Coquillart. Gom. pour Corneille. G. pour Corruption. Gor. pour Corruption. Gotg. pour Cotgrave, dictionnaire. D. pour Dictionnaire. D. de Mallepaye pour Dialogue de Mallepaye. D. G. rmur Du Cange. D. de Tahureau, pour Dialogues de Tahureau. Des A. Big. pour Des Accords, Biganires. Dial. de S* G. pour Dialogues de Saint-Grégoire. Fabri, A. R. pour Fabri, Art de rhétorique. Ess. de Mont, pour Essais de Montaigne. Est. pour Estrubert. Eust. Desch. pour Eustache Deschamps. F. pour féminin. Fabl. HS. de S> G. pour Fables, manuscrits de S^ Germain. F. M. du R. pour Fables, manuscrits de la Bibliothèque du Roi. Falc. pour Falconnet. Farc. F. pour Farce de Pathelin. Fi. et Bl. pour Flore et Blancheflor. F. M. R. pour Fables, manuscrits du Roi. F. R. pour Fables, manuscrits du Roi. Frois. poês. pour Froissa rt poésies. G. de la Big. pour Gace de la Bigne. Garasse, pour Garasse, Recherche des Recherches. G. Durana, jpour G. Durand à la suite de Bonnefons. G. R pour Gérard de Roussillon. Gér. de N. pour Gérard de Nevers. G. 1. de D. G. Dour Glossaire latin de Du Cange. Goujet, pour Goujet, Bibliothèque française. Gioss. du R. de la R. pour Glossaire du Roman de la Rose. Gr. Goût, de Fr. pour Grand Coutumier de France. Hist. de Bret. pour Histoire de Bretagne. Hist. de Fr. en v. à la suite du R. de F. pour Histoire de France en vers à la suite du Roman de Fauvel. H. M. de G. pour Histoire de la maison de Guines. lUustr. des G. pour Illustration des Gaules. Jamin pour Amadis Jamin. J. de P. pour Journal de Paris. J. de P. sous Ch. VI et Ch. VII, pour Journal de Paris sous Charles VI et Charles VII. Join. pour Joinville, Joumid de P. pour Journal de Paris. J. d'Aut. An. de L.XII, pour Jeand'Auton, Annales de Louis XII. La GoL Th. d'hon. pour La Colombière,- Thé&tre d'honneur. Lanc.du Ijic, pour Lancelot du Lac. Laur. pour Laurière, Glossaire du Droit français. Le G. de D. pour Le Clerc de Douy, Gloss. du duché d Orléans. L. Lo Caron pour Loyse Le Caron. L. des Machabévs pour Livre des Machabées. L. des Rois pour Livre des Rois. Loyer des F. A. pour Loyer des Folles Amours. Malh. pour Malherl)e MSS. de B. pour Manuscrit de Bouliier ou de Beauvais. MS. de Ber. pour Manuscrit de Berne. MS. des G. pour Manuscrit des Gordeliors. MS. de G. pour Manuscrit de Gagnet. MS. de S»-G. pour Manuscrit de Saint-Germain. M. de S^ G. pour Mélin de Saint-Gelais. MS. du V. pour Manuscrit du Vatican. Marb. pour Marbodus. Marg. de la M. pour Marguerite de la Marguerite. Men. de P. pour Menngier de Paris. Men. de R. i^oiir Ménestrel de Reims. Mon. pour Monet, dictionnaire. Mon. de Paris, pour Monios de Paris. 5Ionst. pour Monstrelet. Musart pour Chastie Musart. N. C. G. pour Nouveau coutumier général. 01. do la M. pour Olivier de la Marche. Ord. pour Ordonnance des Rois de France. Ord. des R. de F. pour Ordonnances des Rois de France. 0. S. pour Orthographe subsistante. Oud.Jmur Oudin, dictionnaire. Ort. Sub. pour Orthographe subsistante. Pasq. pour Pasquier. Path. pour Pathelin. P. pour pluriel. P. av. 1:J00 pour Poêles avant 1300. P. B. pour rarlonopex de Blois. P. MSS. pour Poésies manuscrites. Per. Hist. de B. pour Perard, Histoire de Bourgogne. Pcrcef. pour Perceforest. Poës. de R. Bell, pour Poésies de Rémi Belleau. P. du V. pour Poésies du Vatican. Print. d'Yv. pour Printemps d'Y ver. R. Alex, pour Roman d'Alexandre. R. pour Roman. R. Est. pour Robert Estienne. R. B. pour Roman de Brut. R. Bell, pour Rémi Belleau. Rah. pour Rabelais. Recl. de M. pour Reclus de Moliens. Reg. JJ. llB^p. 287, pour Archives nationales (section histori- Eue), registre du trésor des Chartes, coté JJ 115, pièce 287. e J simple est réservé aux cartons contenant des pièces séparées (Trésor des Chartes). R. de Coller, pour Roger de CoUerye. Regn. pour Régnier, poëte satyrique. Ren. pour Renart. Rou pour Roman de Rou. S» B. s. L. pour Saint-Benoît-sur-Loire. S. B. pour Saint-Bernard. S. F. pour Sermons français. S. F. pour substantif féminin. S. G. pour Saint -Germain. S*« Léoc. pour Histoire de S»»-Léocadie, nMinuscrit de S»-Germain . Sag. de CHi. pour Sagesse de Charron. Tenur. de Littl. pour Tenures de Littloton. Test, de P. pour Testament de Patelm. Très, des Ch. pour Trésor des Qiartes. Val. pour Valois, Notice. Vat. pour Vatican. Vies des SS. pour Vies des Saints, manuscrit de Sorbonn*^. Vîff. de Ch. Vi, pour Vigiles de Charles VI. Vil. Rep. fir. pour Villon, Repues franches. Vill li Vin. pour ViU li Viniers, poët. MSS. avant 1300. Les passages entre deux crochets [] sont intercalés par l'éditeur. • • • • , • • • . • -, • : • •' .•• • DICTIONNAIRE HISTORIQUE L'ANCIEN LANGAGE FRANÇOIS H H H. Cette letlre, dwtrorigine est phénicienne, fai' soit partie de l'atphabet que les Grecs reçurent de CadmnB. Ha l'employèrent d'abord comme pure aspirée; change oepuis en E long, elle remplaça VEla ou les deux E E qu'on remarque sur d'ancien- nes inscriptions grecques ; mais les Latins et les Etrusques, qu) se l'approprièrent dans la soite, lui conservèrent toujours sa qualité de pure aspirée, ce qui l'a Tait rejeter par quelques èrammairiens comme inutile. G est peut être par allusion à cette prétendue inatililé qu'on a dit ; ■ Telles gens.... au • reste comptez pour fi qu'est moins qu'un zéro. ■ (S. Jul. Hesl. bisl. p. 5Kt.) — Si l'on en croit Eust. Deschamps, ■ N'est pas h proprement lettre, mais • n'est que une aspiration sonant selon la manière < des noms. > (Poes. usa. fol. 306, coi. 1.] — Noos appelons • lettres ■ les divers sons dont on se sert pour parler. Si l'A est un ■ sou • comme cet auteur en convient lui-même, c'est donc aussi une lettre propre à exprimer, en huncois, un son âpre comme chez les Romains. Exemple : ■ Hauteur, honte. ■ Lorsqu'elle n'est point aspirée comme dans • hon- • neur. homme, • c'est on caractère et non pas un son. Anciennement oe caractère précédott quelque- fois les noms propres de personnes ou de lieux commençant par les lettres B, G, L, N, R, T. [Voyex Le Blanc, pages 16, 127.) — L'Italie surtout, depuis qu'elle fiit assujettie aux Lombards et aux François, lournit divers exemples i'h sjontées devant les e comme Hcarotut, HcaJende. Nons observerons que ces mots, commençant d'ailleurs souvent par le fc, ont pu faire juger k quelques auteurs que le fie en étoit la décomposition. L'usage que les François en particulier ont tail de l'A, devant certains mots pour en fortifier la prononciation, étoilconforme au goût teutoniqne. Qndqnefois même cette lettre étoit pré- cédée d'un «.ce qui devoit en rendre leson encore plus rude. On retroove on exemple de l'aspiration produite par la réunion de ces deux lettres dans HAB l'emploi que font de l'A an lien dn c les paysans de quelques cantons du diocèse de S. Halo, ils disent Itlef, hloehe, hloitre pour clef, cloche, cioitre. (Gloss. de l'HisL de Bretagne.) — La prononcialioa devoii naturellement s'adoucir en se perfectionnant. De là le retranchement de l'A au commencement d'un grand nombre de roots où cette lettre étoit inutile. On l'exclnt même de ceux ob Ton aurait dû la conserver en fovear de l'étymologie, el l'usage en devint presque incertain, comme il est aisé de voir en jetant un coup d'œtl sur les articles des lettres HtlÀ.~[B est le chetk de In stèle moa- bite; cette lettre phénicienne a poor origine nn hiéroglyphe égyptien représentant une haie. Gette aspirée est devenue voyelle en grec, bien qn'ello conserve son caractère d'aspirée dnns les pins anciennes inscriptions grecques. (Voir Diction, des Antiquités de Darembei^ et Saglio, art. alphabet.) — Dans la langue d'oïl, ainsi que l'a montré M. Schuchardt, celle lettre n'est qu'une notation orthographique ; ainsi le mot latin o/«a donne Aoi/0 et œillelte ;homo mène i on, elhominem h homme; • Après vous conterai de Vache Qui par dessous ■ d'un pié se lace; Li uns dit ache, l'autre ha; ■ Sans mouvoir langue dit-on : ha. • (Seneflance de l'A, B, C, dans Jubinal, U, 378, xin* s.)] Ha. [Exclamation : ■ Ha, sire, firent-ils, nons > ne nous oseriens asseoir si près de vous. > (Join- ville, S 37.)] Habandonoéement. [Hardiment : ■ Et pour ■ ce Qrent nagier habandonnéement : dont il avint • ainsi, que nostre neis hurta à une queue de > sablon qui esloit en la mer. ■ (Joinv. § fil8.)] Habereau. [• Le suppliant a prins et emblé un ■ habereau avecques une paire de chausses de ' bureau. > (JJ. 195, p. 1317, an. 1474.]] Habergatge. [I* Habitation : • La tierce chose • qui me muet, A visiter ton habergatge. ■ (Gonsol. HAB - 2 — HAB de Boèce, dans Du Gange, III, 607 \) — 2* Etable : « Golinet de Baailli... eust amené et conduit dee « champs... une graat quantité de porceaui^' et « truies, grans et petiz, et- iBis yoeulx en Testàble « ou habergaiqe^ ouquel yèenlx avoiéat et*, ont m accôustumé aeslre mis et habergiez. > (U. 108, p. 348, an. 1376.)] Haberge. [Place : « Lequel fossé lidiz religieus « pouront encores ralingnier, retaillier, widier et « rejettier à un lés et à l'autre sur mon héritage... « Et lesdiz rejés espardre et ades rejettier... Par « quoy le darrain reject peussent adès avoir leur « lieu à leur haberge. > (JJ. 72, p. 3(»9, an. 1308.)] Habergement. [Maison : « Actores dicebant « quod inler possessiones ipsos speclantes duo ma- « neria, vulgariter habergemens dicta, in villagio « de Bergeriis. » (Pancarte de l'év. de Chartres, an. 147».)] Habergler. [Voir sous Habergaige.] Habet. [Raillerie : « Et. pour çou dit-on ces « habés : Mouton ex re nomen habe$. > (Ren. IV, V. 2302.) — « N'estoient mie encor retornés D*iaus « à soumonre par habet. • (Id. v. 1444.) On trouve anssi abet et aoéterJ] Habeter. [« Il avoit la langue si morte et le « palais si clos qu'il ne faisoit que habeter. • (Proiss. XIV, 890.)] Habez. [Pris par ruse (?) : « Furent tout mors « ou pris et les cbasteaux habez. » (Cuvelier.)] . Habier. [Hallier : « Le suppliant a prins à « défricher et essamblir pluseurs terres et héritai- « ges qui estoient en grans buissons et habiers. • (JJ. 192, p. 3, an. 1460.)] Habile. [Voir Bable. 1* Propre, sufAsanl : « Fournil suffisant et habille pour cuyre sufQsam- « ment leur paste. » (Cartulaire de Lagny, fol. 240, an. 1425.) — 2» Dispos, agile : « Et y eut un Anglois « qui cuida faire Vhabile et passa par dessus la bar- < riere et entra au champ. • (Juvenal des Ursins, Charles VI, 1419.)] — 3- Forliné : Âdonc estolt ung sieffes mis Par manni^re d'une EastiUe Aux TourneUes, une forteresse kabiHe, Qui à ce temps estoit anglois. (Desch, 574 ^.) Habllitaclon. [Sorte d'émancipation par laquelle Tenfant devenait habile à contracter^et pouvait acquérir par lui-môme, sans avoir le pou- voir de tester : « Lettres de habilitacion de pouvoir « acquérir des biens et possessions ou royaume. » (Procès verbaux du conseil de Régence de Charles VIII, p. 4.)] Habilité. H* Habileté : « Avec telz expédions et « habillité qui procèdent de grant sens, font vier « grant péril. » (Commines, II, 3.) — * Je veulx « declairer une tromperie ou habillité ainsi qu'on « Ta voulu nommer* » (Id. III, 4.)] — 2» Exercice d'adresse. On a dit de la pucellé aOrléans : « La « quelle pucelle Jeanne fut grand espace de temns « chambiere en une hostellerie, et estoit hardie ae « chevaucher chevaux, et les mener boire, et aussi « de faire appertises et autres habilitée que jeunes « fllles n*ont point accoustumé de faire. • (Monstr. vol. II, p. 42 >>.) — « Hz abbatirent chevaliers des « chevaulx, arra<*.bèfBQt -^scus des colz, heaulmes « des lestes aux preux chevaliers qui faisoient les « habilitez par le tournoy. » (Peroef. III, f. 123 *.) Voir HABU.B, 2. Habiliter. [Se rendre habile : « En toutes ver- « tus se vouloir habiliter et conjoindre. » (Bouci- caut, 1, 7.) — « Les gens frequentans les armes et « qui se habilitent à ycelles. • (Ordonn. t. IX, 205, an. 1407.)] — « Il tend à être habilité In ulroque « (droit civil et droit canon)» » dans Desch. f. 274 \ Le Soleil dit à Phaéton qui lui demandoit la per- mission de conduire son char : Le roy du ciel dont la main merveileuse Jette où luy plaiat la foudre périUeuso Ne 8*y pourroit luy meame habiliter. (C. Marot, p, 550.) ^ Habillage, 8. 1» Préparation des volailles qu'on veut mettre en broche. (Cotgrave). — 2* Habille- ment : Or 8*advi8a Faifeu faire ung bon tour... 11 80 yestit en robbea de TiOage Puia par deaaua print ung amtre abillage Car de vetours gentement a'aooouatra. (Faifeu, p, 84. J Habillé, part, i* Vêtu : « Habillé en figure > (Oudin), revêtu du même habit comme une carte habillée, une figure de blason. — « Habillé d*un « faux visage, > masqué, dans Matth. de Coucy, Charles VII, 678. - 2* ForUflé : Lea autrea aa retraîrent Audit champ, bien haativement, Où lea Angloia lea pouraoivirent Gourana apréa eubc eaprement, . Quand Talebot vid là le paro Et le champ ainai habillé Il ftit eabahy de aa part. (V. de Charles VU, i45.) 3* Mis sur affût : Si furent là bitz des foaaes Et aprouchemena mia à point Enffuia habillex et dreaaea lialB pourtant ne tirèrent point. (V.de Charles VII, 94.) Hablllemeat. 1* Préparatif, apprêts : « Grand « nombre de gens d'armes... se pouvoient claire- « ment veoir ayant faict tous nabillemens qu'il ' convient à guerre et bataille. » (Hist. de J. Bou- cicaut, liv. H, p. 259.) — « Se partit le duc de Bour- « bon et alla devant une belle ville et fort cbastel « nommé Moleon... et y demeura le duc ti^ois jours « devant la ville pour faire de beaux habillements • ù Tassaillir de tous les coustez. » (H. de Louis III, duc de Bourbon, p. 174.) — - 2* « Uabillemens de « gehaine, » instrumens, apprêts d'un supplice : « Luy firent monstrer les nabillemens de gehaine • et assembler .m. sergens pour le questionner. » (Preuv. sur le meurtre du duc de Bourg, p. 27G.) — 3r Pièces, ressorts qui préparent Teffet d'une machine. A rentrée a Isabeau, femme de Charles YI, dans Paris, un ange vint du haut des tours de Notre-Dame mettre une couronne sur la tête de cette princesse : « Puis par les habillemens qui « estoient faits fut retiré... comme s*il s'en fust « retourné de soy mesme au ciel. > (Juv. des Urs. BAfi Uial. de Charles VI, p. 71.) — ir Agrès, macbinesde guerre, arlUlerte : [■ I^e suppliant garni d'sne arba- ieiXre de bois, rlretons, raillous et autres habil- /emeni de guerre. » {il. 187, p. 93, an. 1455.)] — Une nave de mer garnie de voile et de mas cha- tel devant et derrière et dé tous autres abiltemeni et OFdenances qui appartiennent à nef pour marayer. • (Chron. de Ifangis, an. 1377.) — Les habilans de Bourges étant assises en 1419 < advi* soyent tontes les voyea et manières comment ils pourroient grever leurs ennemis par-leur tniict canons et autres habiUememde gnerre. • (Hona- trelet, I, p. 152'.] — L'empereurétantftVincennes, le roi Charles V ■ flst montrer au roy des Romains fils de celuy, la belle tour, les eslaiges, garnisons et abillemeTU d'icelle. ■ (Cbron. fr. us. de Nangis, in. 1377.) — * Au regard des habillement» (dîsl le Jouvencel) j'en ay de bons et tous neutz, je les feray tous mettre à point... et Teray referrer les crampons de mes escnelles de bois, je feray noir^ cir les tronçons et renouveller les roulions telle- ment quilz n'en feront point de bruit. Je feray aussi twbiller mes tenailles, mes ciseaulx et tou- tes mes chevilles. > (Le Joaveoc. f. 25 *.) — < Les capitaines franQOls flrenl approcher l'artillerie, c'est i savoir canons, bombardes et antres habil- temens propices à assiéger et assaillir villes. • (Juv. des Urs. Hiet. de Charles VI, p. 38.) — De là l'expression ■ htMtlentetu d'asaauit. ■ Charles Vil, assiégeant Paris en 1439, • s'en alla à la porte S- Ilonnoré faisant apporter avecques luy plu- sieurs escbelles, fagots et autres habiUemens doisautt. > (HonstreT. vol. II, p. 52 •.) — On a dit encore ■ ?uibi//enwna de guerre, • pour artillerie : - Nulles provisions de vivras n'y avoit en la dite place, ne autres babillemens de guerre... car on en avoit osié toute l'artillerie. • (J. Le Fevre de Remy, Uist. de Charles VI, p. 139.) — 5* Affûts : Pour les grans canons... pour mener d'une place en autre, à chacun ung chariot renforcé; pour mener les pouldres et habUUmem vingt cinq chevaulx & deux chevaux chacune et garnie de ce • qu'il y appartieuL » (Le Jouvenc. p. 291.) — Les François, dans un combat contre les Ânglois, gagnèrent leurs habillement de canons et autres engins de gnerre. • (Juv. des Ursins, Bistoire de Charles VI, p. 175.) — 6' Bonnet de nuit : ■ Le roy - i tout son habillement de nuict sur sa teste vint it la grand feneslre et la royne aux treillis, > (Jean de Saintré, p. 531.) Habiller. 1* Préparer, apprêter : > Habiller et « amender les mauvais chemins. • (D'Argeniré, Coût, de Bret. p. 15&2.)— • Habiller un logis. • (Lano. du Lac, t. II. fol. 87. *.) -- [■ La suppliante se print • k habiller le disoer d'elle, el de» gens de md ■ bostel. > (JJ. 188, p. 45, an. 1458.)}— ■ Hz habih- ■ lerent leurs tronçons et leurs chevilles à cedli • qui dévoient escheller. ■ (Le Jouvenoel, fol. 28 *.) — •• Tannerie oti ils habillent \ese\iins. * (Hém. de Nontluc II, p. 87.) — S* Equiper : ■ Incontinent • fit mon dit seigneur h/Miier un bateau. ■ ^U. de Boucle. liv. I, p. 93.) — 3- ■ S'habiller des biens de quel* ■ qu'un, ■ se les approprier : ■ Les Normands • eurent victoire, et lurent les Anglois desoonflts ■ dont les dits Normands se habillèrent très pom- ■ peuaement de leurs biens. ■ (Juv. des Urs. HisL de Charles VI, p. 25.) — 4' Harnacher : ■ Si trouva ■ son chçval tout sellé que Brisanne luy avoit fai<^ • habiller. ■(Lanc. du Lac, II, f. 86 <.) — &■ Panser: ■ Le marcschal estoit soubz un« ourmeau moult • fort blecié et... lA esloil descendu Gervaise qui le ■ faisoit habiller. • (Le Jouvencel, f. 33 \) — ■ L'adventureux faisoit habiller ses playes ou > fallust coudre soixante et douze ou 74 poiocls ■ d'esguille. > (Uém. de ftob. de la Marck. aeig. de Fleur, p. 187.) — 6* Ualtraiter. Les Liégeois ayant mis en pièces des chanoines : • De telles matières • ne vient point volontiers ua messager seul ; mais ( en vindreni aucuns qui avoient ainsi ven habiller < ces chanoines, qui cnidoient que l'evesque fâst > de ce nombre et te dit seigneur d'Bymbercourt, ■ et que tout le demourani fut mort. > (Mém. de Commines, p. 128.) Hablll«ter (se.) [S'armer en guerre : • Comme • les Angloiz oecnpoient la Charité sur Loire,... le - supplianL.. avecqflas pluseurs antres compai- ■ gnons se habilletolrent le mieulx qu'ilz porent et ■ alerent es destroiz, ou ilz savoient que lesdiz ■ Anglois... passoient. >• (JJ. 135, p. 216, an. 1389.)] Hablllear. Chirurgien : < Une bonne commère, ■ tirant un peu sur 1 âge, estant tombée, s'estoit ■ escron pion née, et estant habillée, elle avoit dit à ■ son hahilleur, lequel avoit remédié à la disloca- ■ tion. ■ (Boucbet, Serées, 1, 114.) Habillonner. [• Et des branches diidit boys... ■ avoit fait copper et AnAî/Zonncr pour son cbauf- • fage. ■ (JJ. 191, p. 169, an. 1466.)] Habit. 1' Habit monastique. Dcscbamps dit du désordre qui régnait dans les monastères : Certes il est plusour» mousltors Ou l'en ne cnante ne ne Ut, Car reiigiontne habit Nés mcHoee n'y puel demouror. (De»ch. f, 5?5 '.y [■ Faites roi de) moine Coalant; Drois oirs est, • tolons li Vabit. • (Wace, Brut, v. 66i2.) — •> Note • que/inMJfet moine, et qui est profès ne se pot HAB — 4 - HAB « marier. » (Liv. de just. 193.)] — 2* Corset, che- mise, justaucorps. Dans un tournoi, les dames avaieui donné leurs parures aux chevaliers : « Elles € estoient si dénuées de leurs vestures et de leurs « atours, que la plus grant partie estoit en pur « chef, car elles s*en alloient les cheveulx sur leurs « espaules gisans plus jaulnes que fin or, en plus » leurs costes sans manches ; car tout avoient « donné aux chevaliers pour eulx parer et guim- • pies rt chaperons, manteaulx et chainses, man- « ches et habits, mais quant elles se veirent en tel « point, elles en furent ainsy comme toute» honteu- « ses; mais si tost qu'elles veirent que chacune « estoit en tel point, elles se orindrent toutes à rire « de leur adventure. • [Percei. I, f. 155 \) — On lit de rentrée du duc d'Anjou, en 1378, dans la ville de Montpellier qui s'étoit révoltée : « Toutes les fem- « mes y etoient aussi en abbis requierant miseri- « corde. • (Ghron. de S. Denis, III, f. 46.) — On lit du même événement dans la Chron. us. de Nangîs : « En simples habits. » — De là, au flguré, agir avec simplicité : Li mesdissans ont parlé Seur aucuns amis. Que s'il' se fussent mené En iimple hàbi$y Ja n*en fUst issnx mesdiz. Mes nar leur cointe veulle Font sage autrui de leur vie. (Poëi, av. i300, IV, i4iS,) 3* Coiffure : L'en voit les cers naturelement muer L'an une fois, le merrien de leurs testes Et leur soufflât un an ceUui porter Sana changement, mais les dames sont prestes Ô'eatre-clmngier aux Jours communs, aux festes VabU des chiefs en estrange manière. (De$ch. f. 8^ kJ A^ Habit de révérence, peut-être de chasteté : « Le daulphin s'en vint à la fueillée par devant m Mynerve et lui bMleVhabit de révérence; et luy « dist: pucelle vecy ce dont vous me priastes; et la « pucelle le prent, qui le désiroit moult avoir. > (Percef. I, fol. 140 «.) — 5* < Les consuls de la ville « de (Toulouse] vestus Aliabits royaux riches et < beaux. • (H. de Louis III, duc de Bourbon, p. 270.) — 6* « 11 lui sembloit en songeant qu'il veoit ardre « Tost d'Alexandre par feu moult resplendissant, et « qu'il le veoit venir devers luy en habit de robes, « comme luy mesmes étoit. » (Tri. des IX Preux, fu 121 '.] ^ T On disttnguoit autrefois les fous par 'babil. De là le proverbe : « Il n'est pas si fol qu'il « en porte Yhabit. > (Golgrave.) — 8* Habitude, disposition de Tâme acquise par plusieurs actes réitérés : « Trois choses se trouvent en noslre ame, « la puissance l'affection et l'ftaM/ nouaenten- « dons rhabit ce qui est confirmation de la puis- « sance et tire son commencement de la coustume. • (Nature d'amour, f. 82 «.) — « Les affections... sont « en la partie irraisonnable et se peuvent réduire « et ranger par la raisonnable en habit lequel nous « peut faire vertueux. • (Ibid. f. 82 K) Habita. Mot latin, habitude. Un libertin prend congé de plusieurs autres : « Les licenlieroit en « toute forme d'obligation, avec expresse renoncia- « lion à raulhentique habita, de faire du pis qu'ils • pourroient et sans despens. • (Contes d'Ëutrapeli page 409.) Habitacle. Demeure : [« Si lessierent tretuit « les terres, Qu il ne porcnt soSirir les guerres ; As « ciex firent lor habitacles N'onc puis, se ne fu par « miracles. N'osèrent ca jus dévaler. • (Rose, 5415.)] En France Tint dont, Ueus noviele, Ki ne fte ne plaiaans ne biele Qu'en avoit A Gooloffoe ocis L'arcevea (JJ. 198, p. 360, an. 1374.)] Habltanage. [Droit de bourgeoisie à Arles : « De Vhabitanage qui vouldra estre receu habitant « de la ville d'Arles, sera tenu employer son fonds « et possessions la tierce parle de ses biens meu- € blés dans six mois, et y demeurer et faire séjour « durant cinquante ans. • (D. C. II, 367 ^)] Habitant. [« En tous tex cas ne doit nus estre « espargni^ des abitants, » (Beaum. XLIX, 5.)] Habltateur. [« Et d'Athénien esté fait habita- « leur de Tisle Andros. • (G. Tory an lexique de Raynouard.)] Habltement, s. m. Habitation, demeure. [< Une manière est de serpent Qui en l'euve a habi- « tentent. • (Bestiaire, vs. D. C. III, 608 >.)] . Ce fu Dioclecian Qui envoie Maximian Par cruault6 et par ic^uire Pour tous ies crestiens destruire Qui avoient fuibitement Entre Mongieu vers Occident. (BnU, f. 43 >>.; Habiter. [« E Jérusalem non estoit mie habitée^ « ains estoit ausi corne désert. » (Machab. I, 3.) — « Chascnns doit voidier son corage (cœur) de la < volonté au charnel délit; car autrement vertus « n'i porroil habiter. • (Brun. Latin. Tr. p. 370.) — « La prôphecie dou preudome est avérée en partie, « car la cit^ est bien lavée dou sanc aus habitours ; « mais encore n*i sont pas venus cil qui y doivent « habiter. • (Joinv. § 613.) — Le verbe s'employoit au passif : « Que se aucuns des diz receveurs « estoient bons et sufDsanz, et fussent bien habiter « et mariez. » (Ord. VI, 381, an. 13780] Hablteur, Habltour. [Habitant. Voir le pré- .cèdent : « Jaques Brunet cousturier de Parpanha, « habiteurie Narbonne. • (JJ. 68, p. 277, an. 1347.)] Sans abUeourt et desierte En mi liu croist uns lais dormans, U il a noirs poissons moult grans^ Mais nus om n'en ose gouster, Autre roi que bien sai nomer. [Moitsk, f, 3i9.) Sans gent et sans hahlteon. (Mouak. Id.J HAB Habltuatlon. Aclion d'habituer : • Est neces- ■ saire et très utile avoir de bonae lieure connois- • sancede sa complexion. afBnque si elle est maa- ■ vaise on y poavoie par habituaUon et b-eqnenta- ■ tioD des âioses cODtraires ù ioelle. • (l^es Tri. de la NoUe Dame. p. 93.) Habitude. [< Si c'estoit uoe habitude de vertu, - etaon une saillie. ■ [Mont. 11.7.) — " Habitude ■ est seconde nature. ■ (Sermons de Oarlete, I" part. f. 21.)} Habitué. [1* Uabillé, vêtu : > Lors icellui sup- ■ pliant estoit mat vestn et habitué. .• (JJ. 150. page 382, an. 1401 .) — ■ Lequel compaignoa estoit - vestn et habitué en estât de gens d'armes. ' (IJ. 168, p. 13», an. 1414.) — - Ung grant compat- ■ gnon habitué i'ua mautelnoir. ■ (JJ. 195, p. 265, an. 1469.) — 2* Oabité. peuplé : ■ On se poorroit ■ assex esmerveillier du noble royanme de France - comment il est situé et habitoé de cités, de villes • et de chasteaulx en si grant foison que sans nom- • bre. - (Froiss. SI. 226.) — • Dn pins saige et du - pins vaillant roy qui onqnes fut depuis que - Angleterre fut premierem wt située et habituée. ■ (Id. XU,242)] Habituer, [l» Habiller, vôlir : i Etabituerent ■ quatre de lors hommes de l'abit de ces femmes. • (Froissart, L II, p. 4tf2.j — 2- S'habiller : • Adont > ala Benriz ses frerez adouber. Il meïsmes aussi ■ s'ala il enarmer: El quant il vil ses frerez • ainsi habily^. > (H. Capel, v. 2310.) — > Robert ■ en chai^ tout simple babit el se vesty et habitua • tout de drap gris. • {Froiss. XV, 190.) — • Le roy • fit départir le lournoy et crierquetouscbevaliers . veaisaenteu bancquetau franc palais; après ce • cry tons chevaliers se retrayreat ea leurs logis • eulx desarmer el habituer de nobles veslements. ■ (Percçf. III, f. 124.)] i. Hoble. [Propre, suffisant : > Li religieus • seroient lenut de laissier trente pies de let, • bables et soufflsana pour cliarier au lés devers • nos bos de tirespy. • iCart.deS. Vincent de Laoa, an. 1343.)] 2. Hable. [Havre : ■ Et grans nefs profondes et < larges. Plus de cinq cens dedans le hable. • (G. Guiarl, dans D. C. sous Hauia.) — ■ Hablet el • pors de mer. « [Ord. VI, 47, an. 1374.)] Habler, v. [L'espagnol hablar, parler, fait sur le latin faJmlari, a pris en français le sens péjoratif de se vanter, lenir des propos fanfarons, parce que les Espagnolsétoienlaocuse» de ce défaut. Les Espagnols ont donné lé même sens au vert>e français pariar.'] « Dne 1res bdie et bonnesle dame qui habloit un ■ peu l'espaguol el l'entendoil ires bien. • (Brant: Dames Gai. t. U, p. SB».) — - Quand Martbe Qle et • AmbroaeAafri« leur cas et trisle et pitoyable. ■ (Cotgrave.) Hâblerie, t. Vanterie, exagération : ■ Sa < hâblerie ptuiM que sa science lui avoit acquiâ • quelque repaUlioa. > (Rom. Bodi^. 1. II, p. ^.) - 5 - HAC Hâbleur, s. Fanfaron. (Borel, Oudin.] HaboDde. [1* La fée Abonde, la première des fées bienfaisantes. On lit au Roman de la Rose : ( Et les cinq sens ainssi déçoivent Par les fantos- ■ mes qu'ils reçoivent, Dont maintes gens par leurs ■ folies Quident estre par nuit estries, Erraos avec- < que dame Habonde. • — 2° Abondant : ■ El si • pensay en tout par moy Qu'il n'est ricbeâse tant < habonde Qui vaille rien eumy ce monde. • (Liv. dubon Jeb. 8.)] Habonder. [Abonder : ■ En terre Itabondevet < ceste espèce (la pauvreté) >. dans S. Bern. éd. de Lincy, p. 533. — • L'estrange gent qui habmda Li ■ quens de Foirs la seconde a. • (G. Guiart, v. 13445.)] Habordeau, s. f. Morue parée. (Colgrave.) Haboiit. [Fonds de terre abandonné à un créancier, et désigné par ses tenants et aboutissants, dans la Coutume de Lille.] Hacete, s. Lancette. Va mercier fait ainsi te détail de toutes ses marchandises : J'ai les htueUa a seignier. (Fid>t. de S. G. f. 43 './ Hache. [1° Outil de charpentier : • Et chevau- • 'cbierentiusques a i'orme ne Gisors, les aubales- • triers et les cbarpenliers devant, à bonnes haches > tranchans. • (Mén. de Reims. § 98.) — 2< Arme. La doloire romaine, ascia, servait à équarrir tes palissades du camp, mais n'entrait pas dans l'arme- ment. La hache d'arme gauloise et germaine se retrouve aux premiers temps féodaux : • Ainsi ■ fièrent des haches coin vilain de flaet. ■ (Sax. c. 9.) — ■ Portant une grande hache h son col, ■ laquelle avoit bien trente deux posses d'alemelle • ou environ. > (JJ. 154, page 532, an. 1399.) — ■ Item, deux haclies armoyées aus armes de ■ France. ■ [Pièces sur Charles VI, II, 465.) Expressions: 1' Hache de Crequi : ■ Une longue guisarme ou < hache, nommée hache de Crequi. ■ (JJ. 189, p. 435, an. 1460.) — • Le suppliant avoit aaa hache ■ de Crequi qui est ung baston poinctu comme une ■ dague. - (JJ. 108, p. 119, an. 1461.} — < Ungbas- < ton .que l'en nomme ou pais (de Vimeu) fiacAe de . Crequij. • (JJ. 195, p. 2, an. 1467.) 2* Haâie danoise, â trancbaut convexe avec pointe au talon : • Gérard le frappa sur les espaules ou <■ sur les bras un seul petit coup du plat d'une < petite hache danoise qu'il portoit. ■ (JJ. 138, p. 266, an. 1390.) — ■ Li homme de ma seigneurie • deladitle vitIe(Bourbonne el Verecourt) doient ■ aller en ma chevaucbie garni de bascinel et ■ d'espée, ou de Jiache danoise ou de lance, et de • pourpoint à arroet, deus jours à leurs despens. ■ (JJ. 59, p. 423, an. 1316.) — ■ El (portent glaives et > espies Poitevins, Hasches danoises pour lancier ■ el ferir. > (Garin.) 3' Bâche Xorroise, la même arme, les Noirois (Norwégiens) el les Danois faisant partie, nu moyen âge, du même royaume : ■ En su compaigne ont > cent armes De plusours armes atoroez, Hache HAC < ruirroisse tient moult bêle ; Plus de plain pié eut • d'alemelie. • {Wace, Rou.)] 4° ■ Baclie a beode-faucon commun. > — ■ Put - Ib hache du clievalier à la pèlerine, un bec-de- ■ faucon eommun, à Iranne et poisarite dftgae des- • sus et dessous et celle, que flsl présenter mesure • Bernard. Tul ufle hache a bec-de-faueon commun, • mais la dague de dessous fui longue et déliée et • de façon telle qu'elle pouvoit légèrement entrer ■ estrousde la vi»iereifun bacinet. ■ (Hém. d'Ol. de la Marche, I. p- 285.) &° > Hache a dagues dessus et dessons. • — ■ Furent apportées les hacfies au seigneur d'Espirî, • pour choisir te premier... et furent jcellea hochet ■ ferrées longues et poisantes, à grandes dague» ■ acérées deisus et dessous. > (Mém. d*01. de la Marche, liv. I, p. 317.) [&> < Une hache k trois poincles de dyamant, ■ nommée la huche de messire Bertran de Clas- • quin. • ^De Laborde, Emaux, p. 483.]] Haché, [r Terme de doreur, pièce d'orfèvrerie (nsetée de hachures : * Pour avoir refait de neuf un ■ bacin d'Krgent doré, haché sur le bord de l'Ave ■ Maria, * (Emaux, page 337.] — > Un petit gobelet • d'or, hachié à couronne tout autour. . (Id.) — 2* Terme de blason sillonné de traits ou points, de hachures qui indiquent la différence entre les émaux et les métaux.] Au Dieu Bacchus rendit grâces condignes, Oui tant ««oit mulUpUA iei Tignea, Îu« terre adonc portolt pour tmiarie birsee hochet ds vigoe trea fiourio. (J, Marol, p. 48.J Hachée, Haehie, Haschée, Ilasquié, Hasehiere. [Supplices, souffrances, tortui-es : • Et si ot la langue trancie Por soffrir plus grande ■ Jutcie. > (Houskes.) — • La soffrirent dotireuse ■ haehie. > (Garin.) — ■ Tous devez brisier et cas- ■ ser, Par menus tiés, et par parties En graos • souspirs et grans hasqules. » (Guileville.) — • Passer lesfonlàgranl haichées El par mal pas et > par chaucées. > (AlhiaO] — ■ Ainsi fut messire > Boucicaut a séjour celle saison, dont ne despleut ■ mie à celle qui de bon cœur l'aimoit, qui maintes ■ hachées souventes fois avoît en son cœur pour les ■ périlleuses adventures ou il s'abandonnoil. • (Hist. de J. de Boucicaut, p. 49.) 8ul par vertus en maint paîs lointain rent soufTerl travail, poina et haehie, (Desch. f. iSB'.j Moult eat Ikua ki pour haâe De bleu «mar le repeat Car amour n'oublie mie CeuK qui aiment loiaument. (Vat. 1490, f. 90 ^.j Hacher. [1* Hacher : • Puis les hagiés bien ■ menus et cuisiés en huille d'olive. * (De Monde- ville, f. 49.) — ■ Il avoit les bras et les cuisses lou- ■ tes hachées de coups. > (Amyot, Eumènes. 14.) — 3* Fendre l'air : <■ Le pigeon soubdaio s envole, • haschanl en incroyable tiastiveté. > (ïtab. Pant. t. IV. 3.)] Bachereau. Hachette. (Cotgr.) Hacbet, |Iachette.|HÔme sens. • Espées on HAG • badelaires ou hochets ou quelqu'armure qu'il « eust. . (Journal de Paris sous Charles VI et VII, p. 30.) - Hachette est dans Ondin. — (■ Item une ■ hachette k manche de fer doré. • (Piècea sur Charles VI, II, 402. art. 239.)] Hacheur. [Ciseleur : « A Jehan d'Abeville. - potier d'estaing et hacheur en orfavrerie. • d)e Laborde, Emaux, p. 337.)] Hacqaebate. Arquebuse. (Oudin.) Hacqneuée. Haquenée : [> Dédit eptscopo ■ Briooensi suum gradarium flavum, vutgo sa hac- ■ quenée fauve. • [Hist. de Bret. de Lobineau, H. 827, an. 1406.)1 — « Il y a... déjeunes gens qui sont ' si pesans qu on auroit plus (ost apris & un bœuf, > a aller la haequenée, qu'a eux a danser. • (CodIm de Des Perr. 1. 1, p. 239.) Hacqoenet. Petit cfaeval : Va$ jour je venore de d^ora Sur mon hacçuenel tout housé. (Coquill. p. iii.) . Hacqnet-.JMj^me sens : Bl paoeei la |lWt kacgiiet Et laj taictea bien aa UtUere. (CoquUL pp. iHO-iGt.) Hadot, S. Eglefln ; poisson : Quant chiona do mer Tiennent poignant Et bares, et raii et barana, Hadot, et oitrea, e( hennona, Et congrea qui aont gros et tous, Sartrea et bremea doréea, La sent chamnigâ ont departii. BUiill» et QpVMiiM, MS. ^ S. G. M. H, V «I. I. Haenge. Haine : • Par haenge et par grant « envie. ■ (Brut, f. 55 *.) Hagard, adj. Farouche, sauvage : ■ L'habitude • de nir prodoit quand et soy les esprits pi us doux ■ ou plus hasards. • (Lett. de Pasquier. I, p. 405.] -- Parlant d'une veuve dont le mari avoit été tue dans le massacre de la S. Barthélémy et qui d'abord fut inconsolable : « Si bien que le feu roy ■ (Charles IX) di^it à monsieur qu'il n'avoit veu ( femme si liagarde en sa perte et en sa douleur. > (Brant. Dames Gai. Il, p. 179.} — [> Esprevier hagart • est celluy qui est de mue de huyes. > (Hénag. t. m, p.l.)] Hagheoée. [Haquenée : ■ x " d'autres gens et ■ tous montés sour chevaux ou sour hagltetiées. • (Froiss. lit 132.) — • Chevaliers et escuyers montés ■ sus bon coursiers et gros ronchins, le demou- ■ ranl sus haghenéet bien apertes et bien travit- • lans. • (Id. 266.)] Haguette. Petit cheval ; • Quant ils vindrant • aux champs le seigneur d'Auxî feit descendre • Jean Cousiain de son gros cheval et le feit mon- > ter sur une haguette. • (Honstr. III, p. 93 ■'.] Hagoilenne, Haguimenlo, Hagnlren- lesx, Hanguevelle. [Haguignètes, petits pré- sents dits aussi aguiianneuf : > Comme le suppliant ■ et Pierre Pelluel feussentalezsoopper en l'ostel > de (la) mère d'iuellui suppliant... Tantost après ■ arrivèrent devant ledit bostel Colio le Hasnier et BAI - 7 - HÂI • aatru... lesqoelz en manière de dérision corn- « mencennt & crier à baolle voit : •Jem'raloda • past, mtdtine. > Et lors ledit Pierre Pelluet ytà ■ hort daâit hoBtal en criant : Hagai men lo. ■ (JJ. 163, p. 276, an. 1408.) — « Voua m'avéa promis ■ me donner mes haguitiennei, ne me escoodissez • pas. • (JJ. 195, p. 1328, an. I474.)-On IH Aniru^ renletix, au reg. Jj. 154, p. 201, an. 1399; kangue- vetle, au reg. JJ. 164, p. 670, an. 1409.] Haba, Haliav. [1* Cri àe baro : • La justice et • jurisdicions... de cri et de hajia neuctaoteument ■ fais. > (On). IV, 295. an. 1354.) — • Se aucun fait • hahay en ladite ville ou en terroir. » (JJ. 66, page 570, an. 1331.) ~ < T eusl grant noise, cry et ■ hahay Auquel cry ala ledit suppliant et y seurvint • d'aventure pour venir ce que c'esloit; car il ne > savoit pourquoy t'en cryott ledit hahay. ■ (JJ. 109, page 69, an. 1376.)] — On a dit des gens qui prodi- guent des biens mal acqoia : Sur lea qnob vor approuchor le haha^ Car d'or Mra et d'argent grant escUpces Pu pouretA et le gaat que veu ay Tnira a tceola, ai dAreiirroiit nourrices 2° Cri de douleur : Pour mon costé crie Aohay, Mainte fois et à l'aventure Une migraine ou cbiet aray Autre fois an TOoIre eecMXfure Ou en realomac griel pointure. (DeKh. f. 44g •.) De là, douleur, peine, tourment : Et vo*ai mon AoAoi Huer en joie et eu gUl Honaouaai. (Poé*.deF>-Maa.t>.30S'.} 3* Cri de guerre, alarme : ■ Ceux qui avoient fait - le guet devers î'ost, ouïrent le cry et le hahay. ■ (Proissart, liv. r, p. 83.) Princes à ce mot me conviât eTeîllier Pour un hahaj] que j'oj Rscrier Par nuit, en I'ost, assex près de Coulongne. {Deseh. 107 :} D'OÙ désastre, carnage. Parlant de la pucelle d'Orléans: > La pucelle vient pour tes occire (les ■ Anglais). Elle vient de par le roy du ciel corps ■ pour corps, vous bouter hors de France et vous • promet et certifie qu'elle y fera si gros hahay aue • depuis mille ans en France ne fut veu si grand. • (Hist. de la pucelle d'Orléans, p. 508.) Expressions : !• < Vieille haha ■ dit d'une femme apparem- ment, parce qu'elle va toujours criant ham : ■ Ils • oseront asseurer impudemment que cette vieille ■ haha a les trente six conditions requises par ■ Platon en la beauté parfaite. > (Haladied'Am. 28.) 2* • On n'a pas la caille, pour haha crier, • le brait ne sert pas à attirer à soi u ne personne. (Oud.) i. Haie. [1* Clâture ; • Car li Sarrazia ont tant • trait de leur pylés, que il a aussi comme une ■ grant haye qui vient ardant vers nostra cbastel. ■ (Joiov. §208.) —S'Sorle de chasse; • Pourra la • confesse de Roucy haiier et faire haiet pour la • diasse desdils bois. - (JJ. 56. p. 98, an. 1317.) — 3* Sorle de danse : ■ Les haycs d'Altemaigne , iris- « ques, Passe pieds, bransles, lourdions. ■ (Marot, l.ï,p.l89.}] 2. Haie. [Monnaie de la Haye , en Hollande : ■ Que ledil maire pour cascun de ses adjours aux > partyesne puistdemandeir que une demi haye > oorante en bourse. > (Hist. de Liège, 1. 11, p. 457, an. 1424.) — ■ Vingt quatre solz de monnoie, tant ■ en pataz, comme en haies. > (JJ. 173, p, 533, an. 1426.)] Haie. Haine : • Ai jou tonte joie en haïe. • (Poët. av. 1300. m, p. 1234.) Haier. [t° Faire une haie : •• Toutes^ens esioient . ■ retrait en la haie dou Louvion et avoieot là mené ■ à sauveté, et copé et hayet le bois de tel manière • que on ne povoil venir a euls fors à grant ma- • laise. > (Froiss. 111,36.}— 2" Disposer en haie: • Eteatoient ces huit cens chevaliers tous bâi/^8 et • rengiés d'une part et d'antre. ■ (Id. XV, 302.) — ■ Chevaliers, escuyers et gens d'armes se haierettt • tout autour da roy. > (In. XV, 42.) — 3* Chasser dans un bois fermé de baies: > Icellui chevalier > donna congié et licence de chacier et haier es ■ garennes de noslre dit frera. • (JJ. 106, p. 224. an. 1374.)] Haillon. Lambeaux d'habits : ■ Les prisonniers < estoient sans chapperon tous nnds lestes, chas- ■ cung ungpovre haillon vestus, tous sans chans- ■ ses ne souliers la plus grande partie. ■ (Journal de Paris, sous Charles VI et VU, p. 191.) HalIIonner, v. Mettre en guenilles. (VoirColgr. et Boucbet, Serées, I, p. 251.) — ■ Discours haillon- ' nez, • propos sans suite. (Cotgr.) Halllonnerle, a. Collectif de haillons : vieil poiirpoins touiUons, vielz haras, Vielz lambèaulx et haillonnerie, Chappeauû pelex et bonneti gras, Seront pour noBtre seigneurie. (CoquUlart, p. 15.) Halllonneux. [Qui n'est que haillons: ■ 11 le ■ faudra d'un habit hailtonneux VesUr ton corps. > (Bons. 948.)] Haiu. [Hamecon;ce termeesl usité sur les cdies de Normandie: • Uns peschierres geta iluec son ■ hain, et quant il cuida avoir pris un grand pois- . son. . [us. S. Victor, 28, fol. 187 ■.)} Haine. [• Bien lui monstra Constance qu'à lui - n'a pas haîne. • [Berte, c. LVI.) ~ « Se 11 parras- ■ iresoulamarrastremainenlmaivesevieasenfans • ou qu'il lor monstre sanllant de hayne. • (Beaum. t. XXI, p. 15.)] — Parlant de Richard, duc de Nor- mandie: A lui firent FrancboU maiule painne et maint mal, Haintefois le trairont par haingne mortai. (I{ou,p. iii.) Grant deul out Giiilleline son ûi Quiei >z petiz Hout out haingncf:, i Lei plusoura trov'a moût escbis Ceala que ai pères lenoit chiers Trouva roout orgueilleux et fiers. Ild. p. S33.) Expressions: 1* > Haine de prince signifie mort d'homme. (Cotgrave.) haï — 8 - haï 2^ « Sans haine » désigne les tournois, par oppo- sition aux guerres sérieuses: « Il monstroit que les « proesses queilz avoient faictes sanxAain^ seroient « doublement redoublées en mortelle persécution. • (Perceforest, IV, fol. 82»».) 3' « Ferir en cas de hayne, » jouter par baine: « Tant fut voslrepere de grant renon à ce que j'ay « ouy racompter a ma mère que ennuy auroye a « ferir contre vous en cas de hayne. ■ (Id. f. 121 ■.) Haineusement. Avec haine : Prince, jparler senestremeot D'autnii et hatneu$emetit A. juif, sarrasin, chrestien lEsi grant folie et grant tourment. (Desch. fol. 447 V De quoy sert une antique race, De quoy un gouffre qui embrasse Mille treaors délicieux, Si, ne Tonlant à nessun plaire. Presque à soy mesme on veut desplaire» Haineuêement ambitieux? (J. Tahur. p. iSS.) Haineux. [1* Qui est porté à la haine , qui dé- teste : « Amors ce est paix haineuse , Amors est « baïne amoreuse. • (Rose, 4307.) — « Li aucno « sunt si haineux et si félon qu*il vourroient bien « fere damace à eus meïsmes por fere damace à « autrui. > (Beaum. XXXVIll, 10.) — « Depuis au « pourcbas d*aucuns ses haynetuc. » (JJ. 137, p. 95, an. 1389.)] — « Nécessité oui n*a loy amena cette « fois le dauphin à refuge à ses plus grands hai- • neux pour s*en aider au besoin. » (Duclos, Preuv. de Louis XI, p. 227.) — 2» Haï, odieux : .... De servir aux enfans Est encor li perilz |^rans Horribles et merveilieux De mal faire sont en grans Se de leurs maulx les reprans Tu seras leur haineux. (Desch, fol, iOi ^,) Tu es à cbascun haineux Pis que de crime capital A.UX champs à piet et à cheval. Noiez fusses tu en ua flum. Ou pendus a un carquenal Car tu es haiz de chascun. (Id, fol, 435 «.y 3^ « Droict haineux est le droict qui par le moyen « de la couslume du pais est contraire au droict « escrit, comme sont cas de retrait lignagier. » (Bout. Som. Rur. p. 3.) — [« Veans aussi que tous « cas de main morte est haineux, « (JJ. 136, p. 240, an. 1369.) — « Que ce qui est deu par gênerai cous- « tume ne peut estre appelle service haineux. • (Du Gange, VI, 220».)] Halngfe, adj. Mince, délié: « [Heingre out le « cors e grais le e eschevid. » (Roland, v. 3820.)] Moût la vi plaisant, et havwrc, et deugie. GuiU. li Viniere, Pœt. IISS. st. 1300. t. Il, p. 8t8. Dans le portrait d'une personne bien faite : Plate hanque, ronde ganbete, Gros bran, basse quiOete, Pié vouli, haingrCy a peu de chair. (Vat. 1490, f. i39K) « Combien qu'elle fust longue,- si estoitelle hain- « çre, et de noble taille qui monstroil qu'elle estoit « jeune durement. » (Percef. II, fol. 35*.) Halon. [Etal (Voir Haison), aux Ord. t. V, p. 511, an, 1855.)] Hoir. [N'avait pas, au moyen âge , les formes incboatives de notre conjugaison en ir. De là les formes héent pour haïssent, heoient, haoient pour haïssaient. (Froiss. II» 123, 172.) Dans S. Alexis, rinflnitif est /i^dir. Dans Roland, v. 1244, on lit: « Suz ciel n'ad bume que tant voeillet haïr. »] Conjugaison: Haantj naissant ; harra, haïra : Est tourmentés et homis Cil gi tout certainement Gat qu'il fu ^ihos jadis : A tousjours mais en harra s'espousée Et haant ert sa douleur démenée. (Vat, i490, f, i54*J Bace^ subj. prés. Toz m'aura a force a ami 8 ne qu*el foce, vueU ou ne daint u elê hace^ ou ele in'aînt Ge mandrai toa tems en son cner Quel part qu'el tort n'en istrai pas. (Parton. fol, i08 K) Hae, je hais. (Poët. av. 1300, II, p. 839.) — Baes, vous baissez. (Id. ni, p. 1148.) — Bas, je hais. — Un amant craint également d'exprimer son amour ou de le laisser ignorer à cello qu'il aime : Molt aim et has dire et taisir, Car d*aus deux puis vivre et morir. (Gantiers, 111, i95,J Hé, je bais : .... Si me tient amors ne sai cornent C'un pou la hé tote amoureusement. (C^ Thib, p, i49.) Onques ne chantai falntement. Car boine fois m*en a gardé Et rameurs dont j'ai tel planté Ke merveilles est se de riens hé Neis celé envieuse gent. (PoëL av, iSOO, HT, p. Îi73.j Je hê mes jours et ma vie dolente, Et si maudis Teure que je fa nez, Et a la mort humblement me présente • Pour les tourmens dont je sui fortunez. [Desch, Si3^,J Bée, haïsse : Quant je vos lais, droiz est que Je m'en hée. (Thib, ifi.) Qers je vous lo et pri qe teignies qoi Ne dites pas par qoi ele vos hée Mais serves tant. Or faites le por qoi, Qu'el sache chou que voatre cuer bée Car par servir est maint amour donnée./' Via/. 1490, f. 138.) Béent, haïssent: . . . . Je voi tome Le siècle a si grande folour, Ke li plusour heent l'amour. (Jehans de Renti, IIT, 1197.) Beliet, hait : Js li hom qui est saiges Entro mauvais lignaige Longues ne demorra : Se ses voisins hehctj Et son damaige set Ja ne 11 deslorra. (Prov, du Villain, fol, 73 K) L'infinitif a été pris substantivement: < Quant le < roy roy, tout le sang lui mua , et estraint les « dens, ce esroulla les yeux, et par grant hair « deschira sa barbe. > (Du Guescl. par Mén. p. 181.) Expressions : [< Les médecins hayent les hommes sains Car « rien par eux ne leur est présenté. » (Saint Gelais, p. 107.) — • Oncques n'ayma bien qui pour si peu « haït. • (Colgr.) Halran. Hareng. On dit à une vieille Cemme : Et vos talons sont plus flairans Que becquehelts et que hairans, (Recr, Devis Am, 92,) HÂI — 9 - HAI 1 . Halre. [1* Chemise de crin on de poil de cbèvre portée sur la peau : < E aspre haire aveit de fûe! (le chievre gros. » (Th. de Gant. 102.) — « En 'abeie du Lis sont les here$ que saint Loys portoit, « une fête à manière de çrardecors, longue jusque « desouz la ceinture, et Vautre fête à manière de i ceinture ; trois ou quatre desquelles les unes sont « léesà manière de la paume d*une main, et les « autres à manière de la leesse de trois dois ou de « quatre. » (Hir. de S. Louis, 147.]] Parlant de la mort de Marie Salomée : Plus sur son lit ne s'est tenue ; Mais a terre sus une haire S*est couchie la débonnaire. (Hi$t, des III Maries, 441.) 2- Affliction, chagrin : Se femme pren, j'eray doleur et haire Servitude, courroux et desplaisance. (Dcsch. f, 45S k) Marie toy donc, et me croy, Ou*a mener vie solitaire A ben plus de mal et de haire, Mil foiz que les mariez n*ont.. (Desch. fol. 560 *.) Expressions : i» Porter la haire et la sonffirance. (Molinet, p. i06.J 2* « Faire haire à quelqu'un , » lui faire de la peine. (Rab. Il, p. 203.) 2. Hatre, s. « Haires qui seroit mieux écrit hères ne signifie autre chose, que gens de néant, des cancres, de l'aleman herr qui signifie maitre, seigneur, mais dont comme de beaucoup d'autres termes que nous empruntons des langues étran- gères, nous usons dans un sens de mépris. » (Duchat, sur Hab. I, p. 315.) — « Ne sont- ils assez meshaignez les paoures diables ? Ne sont ils assez enfumez -et parfumez de misère et calamité les paovres haires. • (Rab. 111, p. 119.) — • Un renard qu'il avoit nourri petit, et iuy avoit on coupé la queue et pour ce on Tappetloit le hère. • (Contes de Desperr. I, p. 196.) —[« Gros nez, qui te regarde à travers un grant verre Te juge encore plus beau ; Tu ne ressembles point au nez de quelque lierj'e qui ne boit que de l'eau. » (Basselin, VI.)] Expressions : 1" « Beau herre • se dit ou par raillerie ou par mépris, en Normandie. (La Roque, de l'Arrière-Ban, page 6.) 2* • Jeunes haires esmouchetez, » expression de mépris pour • gentils Acquêts. » (Rab. v, p. 90.) 3* • Mon paovre haire esmouchelé. • (Rab. II, 144.) 4* • Les haires ne rendent pas toujours hères • ceux qui les portent, » le cilice n'amortit pas toujours les passions. (Essais de Montaigne, II, 716.) 3. Halre ou Hère, s. Jeu de caries. (Oudin.) Ill se joue entre plusieurs personnes, dont une ^ule gagne ; on l'appelle encore l'as qui court.] Halrler.' Affliger. Lors dist : pnisqu*ainsi le fauU faire, Je juge pour plus souffrir haire, Au leu (Ju'il soit mariez. Et jamais ne le haïriez Âultrement, mais que donner femme; Et je TOUS jure par mon ame Qu^aToir ne pnet plus grant tourment. [Desch. f, 494.) vn. Halron, s. m. Héron : [« Plus désirent la guerre « qu'esprivier le hairon. » (Cuvelier, v. 14007.) — < Le suppliant garde des bois don seigneur de Bou- « berch, et commis à garder les hairons. • (JJ. 205, p.262, an. 1481.)] Expressions : 1' Armé à bec heron^ e'esl-à-dire < contre le bec < du héron, parce que le héron cache son bec sous « l'aisle et les faucons venans de roideur sur Iuy < se tuent s'ils ne sont armez de la poitrine, • (Borel.) 2* < Nids de hérons^ » mis au nombre des choses qui peuvent augmenter la valeur d'un héritage : « Si le propriétaire augmente le fief par industrie « ou de ses deniers le douairier n'en profitera pas « davantage ; mais bien si le fief est melioré par « accroissement ou du rejet de l'eau, par le nid de « hérons ou d'autres oiseaux. » (Coût. d'Audenarde, Nouv. Coût. Gén. 1, p. 1096 »>.) Halronneau,8. m. Diminutif de /latron. (Cotgr.; Rab. IV, 132.) Halronnler. 1« Qui chasse le héron : « Dont li « ostoir sont tôt gruier Et li faucon bon hairon* • nier. » (Partonop. v. 1673.) — 2* Sec et maigre: « Les jambes gresles et minces, les cuisses héron- « nieres. » (Paré, Licorne, 4.) Halronulere. [Nid de héron , lieu où on les élève: < Icellui chevalier esloyt ung destructeur « de garennes et hayronnieres du pays et n'estoit « gibier qu'il ne gatast à Tarbaleste. • (JJ. 205, p. 262, an. 1480.)] — « La dame (de Richebourg) et « en sa seigneurie toute franche chasse et une « heronniere en sa maison, etc. • (Coût, de Riche- bourg, dans le Nouv. Coût. Gén, 1, p. 393'.) .... Nulz ne vit plus beUe heronniere Qu*a Saint Aubin ne d'oiseaux de rivière. (Desch. 134 *.) Halse, Hese, Heze. [Fermeture de jardin ou de cour à claire-voie : « Comme Pierre Playarl povre laboureur, demeurant à Barisy,... voulsist mettre en une court de la maison, où il demeuroit, une Aaise qu'il avoit faite pour obvier que le bestail de la ville n'entrasten sa cour. » (JJ. 102, p. 286, an. 1371.) — « Et estoit la devise en la baniere sur l'estandart de une haiseà^or assise sur unecbam- paigne de gueules. ■ (Froiss. XIV, 224.) — « Les- quelz arrivez devant l'ostel eussent frapédespiez conlre la hese ou huis de la court. » (JJ. 167, p. -371, an. 1414.) — < Le suppliant ala à la he%e de son jardin pour la clorre... et appuya de sa hache la dite barre ou heze. » (JJ. 174, p. 187, an. 1432.*)] Parlant du soin que les changeurs ont de l'argent: Avoir U font toutes ses aises : Au devant de lui mettent haises Afin qu*on ne le puist haper. Cil qui se meUent de draper En prendent la par grant puignies. [Froiss. f. 424 *.] Haison. [Etal : « Comme icellui mercier eust « levé ou drecié un haison bu estai en la place de « la ditte ville de Bailleul. » (JJ. 161, p. 379, ah. 1407.)] Halstlé. [Dispos, voir Haiter, IIaitier : « Icellui 2 HAL • 10 - « Mercier ala comme tout sain et haistié, et senz ■ se complaindre d'aucune doloison pour la dltle ■ bateure. • (JJ. 106, p. 405, an. 1374.)] Haistre. [Ilêire : • Desous un haittre rameit, • Ai un doulccant escouleil De genlille pastorelle.> (Hist. liu.de la FraBce,XXIlI,559.)]— • Si aucunes ■ divisions sont entre bois et terres ahauables sans • bouroes, les terres se doiventlabourerjusques à ■ pied et demy près des vrayes ronces et se doit on • fonder sur les anciennes espines, haittre, oa ■ autres bois portans ligne l'un à l'autre. ■ (Côut. de Boulleooys, dans le C. G. 1. 1, p. 697.) Halstriaux. [Hêtres: < Monachi Gemeticis (ha- ■ bent) ad lou:itu3 suorum baccorum .^i. hais- « triavx et duos furons. > (B. N. 1. 4653.)] Haistriere, s. Lieu planté de hêtres. ■ Pepi- ■ nieres, chesnotieres, haistriere», oulmieres et ■ autres jeunes arbres provenu de plant ou de ■ semence et tenus en réservoir pour estre trans- ■ planté suyvent les fonds. • (Coût, du duché de NOToiandie, C. G. 1, p. 1025.) Hait. [Joie : > N'en eurent pas tel hait en l'osl • ne hier ne avant hier. ■ [Rois, ch. IV, liv. I, v. 8.) Diez assigne pour origine à ce mot le nordique heil, promesse, vœu.] De la les expressions : I. A hait. 1° Promptement, gaillardement: Et Karks B'en reviDl n hait. [Moiuk, p. iS8.) S" A souhait : • Cela est bien à mon hait. > (Cotg.) — ■ Le vent lui estoit si a poinci, comme à son • hait. • (Froiss. 111, 313.) II. De /lait. 1' Avec plaisir: ■ H picqua de bon < hait vers le lieu ou les escuz pendoient. > (Perce- foresl, vol, V, f. 3.) - « Assaillons les tte bon hait. • (Id. IV, fol. 32'».) 2* De bonne disposition corporelle ou spirituelle : ■ Si fort n'y a ne si de hait. * (Brut, fol. 24>.1 — •I II est fler et de peu de hait, ■ en parlant d'un cerf. [Percef. V, fol. 100''.) — ■ J'aime à me tenir ■ joyeux et de het. • (Bouchet, Serëes, p. 60.) Hallemeat.[GaUé, courage. (Parton.v. 10033.)] Haitié. ri'Bien portant: - Et puis revint à sa < santei, et Tu touz }iailie% et liez et joianz. > (Méo. de Reims, § 71.) — < Il me demanda se la royne et ■ li enfant estoient haitié. • (Joinv. § 594.) — > Et • entendirent li /lattt^'à remettre à point les navrés ■ et les bleciés. - (Joinv. V, 394.) — 2° Tranquille, calme, en parlant de la mer : > Parmy c«lle mer qui • lors estoit haitié et monstroit qu elle eus! grant ■ plaisancede euls porter. • (Froiss. XIII, 150.)] Haitler. Réjouir. Voir le précédent : • Qui la • tient nue bien se haite. > (Brut, fol. 71 ■.) Il s'agit de l'épée du roi Artus. — ■ Procès qui gueres ■ ne me haicte. • (Collerye, p. 160.) — • Semblant ■ fet que point ne li hait. • (ms. 7218, f. 9 '.)] Halz. [Sorte de bouclier : > Icellui Aothoine de ■ Segalar ayant en sa main une hai%, vulgairement . appelle tavel. • (JJ. 184, p. 78, an. 1448.)] Halage. [1° Chemin de halage : ■ En la seconde ■ partie entendons nous à Irelier des chaucies, HAl ■ ...des rivages, des halages. • (Liv. des Met. 2.)] — 2' Droits sur les halles et les marchés. lOrdoo. V, 421.) — 3* Endroit où on est exposé au hâle : Je me soubmet à vo bonne ordonnance, £t TOUS eat«B tutt hominfl diacret et eaige ; N'ayei regart, ai j'av par ignorance Mal impetré; corrifnez le Mogaige Considérée- mof eetre en un mùxige. Et le aurpluB qa'om doit considérer. Et me faictes là quelque bois livrer Ou cest y ver eeray trop mal bailly Ne souffrez pas que je doie eugeler. (Detch. f. gS4'.J Ilalagrés. [Homme d'armes, couvert du halle- cret: • lieux hommes de guerre, que selon l'usage ■ du temps présent en lait de guerre on nomme . halagrés. • (JJ. 20), p. 56, an. 1477.)] 1. Haie. [Vent sec de l'esfou dunord qui hâle le teint : ■ Or veut l'ombre, or veut le halte, or veut • repos, or veut labeur. • (Conten. des femmes, sm* siècle.) — • Cler fu le jour, greveus le haie. • (Guiart, v.2172.) — • Levez ces cuevreschiefs plus ■ hauU qui trop cuevrent ces beaulx visaiges;De < riens ne servent lelz ombraiges, Quant il ne fait • haie ne chauU. ''^Ch. d'Orl. Chanson, 103.)] 2. Haie. [1° Place couverte o(i se tient un marché: < Se il sont demorant es terres devant ■ dites, et il aportent leur pain es haies. ■ (Liv. des Met. 9.) — • Li rois tint c«le feste es tiales de Sau- ■ mur; et disoit l'on que li grands roys Henris • d'Angleterre les avoit fuites pour ses gruua festes • tenir. Et les haies sont faites à la guise des clois- • très de moinnes blans. • (Joinv. §95.) — ■ La « recherche des phrases nouvelles et des mots peu ■ cogneus vient d'une ambition puérile et pedao- ■ tesque ; peussë je ne me servir que de ceulx qui > servent aux haies h Paris. > (Montaigne, I. 192.) — 2* Maison de ville: • Ayons fait convenir et ■ assembler par devant nous en le haie de Tournay > les jurés eschevins. massars et autres ofDciers de « la dicte ville. - (Ord. IV, 649, an. 1366.)] — De là: • Clers de /ia//e, ■> greffiers de l'hôtel-de-ville ; ■ buffel de la halle, • dépôt des archives munici- pales. (Ord. V, 134.) — 3* . Halle de paix, . lieu où se tient la justice des villes ; • Les mayeura et •I eschevins de la ville d'Aire tiennent siège par « trois jouis en la semaine en leur Aai/e que Ion ■ nomme halle de paix. • (N. C. G. 1. 1, p. 321 *.) — [De là tenir halle, se réunir: ■ Sej'ay tenu halle àe • neani. Vous en estes trop consentant. > (Gagujn, Passe temps d'oisiveté.)] — « De la loy d'une ville ■ faut adjourner baillif, nommes, majeur, et escbe- ■ vins selon ce que les villes sont ordonnées de loy ■ et faire assembler en halle ou en chambre, c'est < a dire au lieu ou ils ont accoustumé a tenir leur ■ siège. • (Bout. Som. Itur. t. IIl, p. 13.) — . Dans > la ville d'Alost il y a encore une jurisdiction par- ■ ticuliere que l'on nomme tes jurez de la halle aux < draps, qui par chacun an est establie et renou* • vellée au nombre de six par les bailly, bourg- ■ maistreet eschevins, lesquels ontia connoissance ■ et la jurisdiction de toutes les causes qui con- • cernent les laines. > (N. c. G. 1. 1. p. 1108\) — BAL -) • Des preTOBt,mayeuret freite hommes de la halte ■ biute, on drapperie. > (N. C, G. 1. H, p. 212.) — • Il est encore dans la halle aux drups, > il est . eocore couché daos son lit, entre les draps. (Oud.) Halecret. [Cuirasse, écreviase de fer k l'usage dés lansquenets, en français laquaiz, voir Halagbez.] On lit au figuré dans les Triom. de la Noble Dame, fol. 90 : ■ Donner pour Dieu, c'est un fort halecret, ■ pour batailler, au public ou secret, contre le ■ diable, & ce qu'on le surmonte. ■ Halegres. [ÂUèfrre : * Si m'atst Diex I bien nos • poez conquerre, Sor nos ar<;on3 en gisent nos ■ Dooles; Li plus halegres n'a soing d'aller en « destres. ■ (Coronèment Loys, v. 2166.]] Haleine. [Voir Aleie.] • Quand les rentes se ■ constituent par emphileuse, partage, ou autre- « ment par nouvelle constitution d'âne haleine, a\i ï prolllde plusieursou quand JcellesBont partagées, ■ et un des rentiers ou portionnaires a (nute de • payement procède à l'evictioo de son hypothèque, «' telle éviction ne se peut faire avec estinclion des ■ autres rentiers ou portionnaires. > (Coût, de Bruxelles, N. C. G. I, p. 1248.) Halelnetneot. Soufne. n. Bcllsw, p. 180. Halelner.v. [Voir Aleneb.] 1* Respirer: • Chas- « cun se sent de l'air qu'il haleine et ou il vit. ■ (Sagesse de Charron, p. 226.) — ■ Nous asseuraque ■ pour descouvrir le fard, qu'il ne falloit que tenir ■ en sa bouche du safTran, et que venées à hallener ■ une femme fardée, son fard n'aura pas si tost • seoty ce safTran qu'il tombera de lui-mesme. > (Bouchel, Serées, 1, 151.) — 2* Sentir: * Je les sens, • je les fleure et tes haleine avec plaisir. • (Sagesse tfe Charron, p. 226] — 3* Pressentir, éventer, décou- vrir. Parlant des jésuites: « Lorsqu'ils vinrent en ■ cette ville (Paris) pour lire et former leur ordre, « qui est depuis dix ou onze ans en i^a, ils estoieni • pauvres comme la mesme pauvreté ; et toutefois ■ maintenant qu'il n'y a collège, voire compagnie ■ qui soit plus richequecetie-cy,jecommençai lors ■ a'halener leur fard et dire comme Martial : ■ Qui • potes insidias dona vocare tuas ? • (Pasq. Rech. p. 308.} ~ • En peu de temps leur imjjosture fut ■ halenée et se tourna tout leur inopinément en » fumée. » (I^ett. de Pasq. I. 25.) — 4* Fréquenter, comme sentir souvent l'haleine de quelqu'un. • Je « ne vy jamais grand seigneur accompagné de plus < grande prud'homie que tuy et en ay halenépiu- • sieurs. » (Pasq. Rech. p. 4ffi).) — ■ Ces maladies ■ prennent entre les chiens pour s'halener et fre- ( queuter les uns les autres. ■ (Fouill. Vén. f. 79 ^.] — 5" ■ Halener quelque vent, » avoir vent de quel- que chose. « Combien que cette entreprise fust • dressée avec tout ce que l'on sçauroit souhaiter ■ de prudence humaine, si ne peut elle eslre con- < duite si sagement que l'on n'en halenast quelque • vont. ■ (Lelt. de Pasq. t. Il, p. 33.) HAL Halelz. [Fatigue: ■ On vaincu ont le poigneiz ■ Cil de pié, à grant haleiz Dont il ont prises les . despoilles. • (G. Guiart, v. 17381.}] 1 . Haler. [!■ Tirer sur une corde : ■ Là ou Fran- « çois font au naler Leur nés vers Flamens dévaler.» (G. Guiart, Royaux lign. v. 9400.)] Escuina lermeol et sBcotitM, Et font tendre les cordes toutes ; Vitages lâchent, et tm avalent ; Boultnea sachent et baient ; Au vent gardent et aux esloilles. Selon l'eure portent leurs yollea ; Les brogoti font lacier au mast Que li vens par dessous ne past ; A deux ris courent cl ù trms. [Brut, fol. 85:} 3° [Haler à la vercoUe, tirer à la bricole : ■ Icelluî ■ varlet se ferma une corde au cou en manière ■ d'une vercolle pour soutenir le limond du dit ■ demi char, pendant qu'ils tiroient et halloient i . la vercolle. . {». 192, p. 53, an. 1400.)] — Pariant des Allemands qui traînèrent eux-mêmes l'artillerie de Charles Vlll, ii travers les Alpes à son retour de Naples: « Pour mieux encourager et donner har- ■ diesse aux dessus dits compagnons tout le long > du jour au tour et aupr^ d'eux jouoient labou- ■ rins desuissesetautrcsinslrumenspeiidantqu'ils ■ Uroienl et halloient îi la vercolle. • (André de la Vigne, Voyage de Ch. VIIl k Naples, p. 157.) 2. Ilaler. [1* Sécher. Il s'agit de cadavres: ■ Au < vent les ont halles. • (Chans. d'Ant. V, 56.) — 2* Ilâler : ■ 01 ambdeus cousues ses manches. Et, • por garder que ses mains blanches Tiehalaistent, • ot un blans gans. • (Rose, v. 565.)] Halètement. Action de haleter. (Cofgrave.) Haleter, v. Respirer, comme quand on est hors d'haleine, du fréquentatif /lafjfare. ' Dex doint bon jor m'amiele ; Li cuer por li me haleti: (Poét. av. 1300, II, p. M3.J Isabel por qui ses cuers haleté, jld. t. IV, p. i4Gi.} [■ Et j'oi l'aloete A la matinée. Qui saut et haleté • Li cuers mi haleleY.a joliveté. • (Cité dans Coussemaker. l'art harmonique, p. 239.)] Halgan. [< Une pièce de monnoye appelle & ■ Huise halgan. • (JJ. 176, p. 614, an. 1448.) ~ < IJng hargan, qui vault ung denier et maille. > (JJ. 176. p. 741, an. 1449.)] Hallgote. [Pièce, morceau d'étolTe: ■ Et vesti • une povre cote Ou il ot maint haligole. • (Fabl. I, 81.) — > El jou veil, dist Renars, ma cote Soit > partie et harligote D'une chape à jacobin. > (Ren. IV, V. 1215.)] Hallgote. [Qui porte un habit rapiécé: • Lors > demande que c'esloit II ert ainsi haligotez. ■ (Fabl. 1, 75.)] Hallgrc. [Allègre: • Aureliens... retourna à son ■ seigneur et le rendit lié et halegré de la bonne ■ response de la damoiselle. •(Dom Bouq. III, 168.}] Hallage. [Voir Halagr. Droit d'étalage: * Qui- ' conques ameine morue à Paris, l'acheteur doit > .T. sols de coustume et .xti. den. de congié et de < hallage. • (Liv. des Hét. dans D. G. 111, 617>'.)] HAL - Halle. [Voir Hale 3. Chaleur : • Cler Tu le jour, ■ greveus le/iâ/fflËlflerslihuzpresd'Aubemalte.» (G. Guiart, v. 2272.)] Hallebarde. [■ Une basion appelle une halle- « barde ou guisarme. ■ (JJ. 179, p. 211, au. 1448.)] Hallebardier. Voir André de la Vigne, p. 118 : ■ La pluspnrt eatoient encore arquebusiers et le a reste haliebardien et quelques picqueura. > (Hont- luc, II, 263.) Halleblc, s. > C'esloit un droit qui se levoit sur ■ les marchands Toraios de poisson de mer et qui ■ ëtoit de buit, dix ou douze sols pour chaque ■ panier qu'ils vendoient à Paris. En 1325 Charles • le Bel abolit ce droit et ordonna suivant l'offre « des marchands, qu'ils payeraient le double du ■ devoirqu'ils payoïent au^taravant : et qu'a l'avenir « ils viendroient tout droit décharger es marchez • de Paris, sans porter leurs denrées es logis, ni ■ pouvoir les retirer des marchez, que chacun n'en ■ eût pris à son vouloir à peine de commise et ■ connscationcontreceuxquiferoient le contraire.* ^ar.) — [■ Nous faisons sçavoir que comme à • la supplicacion et complainte de plusieurs mar- ■ chanas de poissons de merconfluans il Paris des ■ partiesde dessus la mer, sur ce qu'ils se douloieot • d'une fausse coustume estant à Paris sur le pois- ■ son appelle hallebic, par laquelle les marchands ■ établiers par chascun panier, puis le prix fait, • rabatoient à la fois douze sols, à la fois dix, à la ■■ foishuit selon leur voulenté... • (Ord. II, 586.)] Halleboter, v. Grappiller : ■ Halteboter esl un • verbe que les Angevins ont faiH d'hallebote, nom ■ qu'ils ont donné aux petites grappes que les vcn- • dangeurs oublient en coupant le raisin. • (Duchal, sur Rab. I, p. 191.) Hallebout. [< Comme aucuns d'iceulx compai- ■ gnons eussent crié à haulte voix: * Hallebout, • hallebout ! ■ sur les variez de S. Denis lés • Resbés. > (JJ. 148, p. 42, an. 1395.)] Hallebran. [Jeune canard sauvage : • Les pou- ■ les d'eau, le neron, l'otarde, le hallebran, Y ai- ■ erette. > (0. de Serres, 345.) — • Halebrans sont « les petits canets qui ne peuvent voler jusques à « tant qu'il ont eu de la pluye d'aoust. • (Hén. l. Il, 5.)] Hallebreda. Altération plaisante de hallebarde, suivant Ménage. Personnage ridicule dans Des Ace. Contes de Gaulard, p. 57 ''. Hallebrené. 1* Oiseau de fauconnerie qui a les pennes rompues. —2* Fatigué : * Hallebrené,mcar • pable de se soutenir, non plus que ces jeunes •I oiseaux de rivière qu'on appelé halebrans, aussi ■ long-tems qu'ils ne savent voler. > (Duchat, sur Rab. t. IV, p. 153.)— - Tout harassez et hallebrene% » qu'ils sont de travail et de faim. ■ (Ess. de Hont. t. m, p. 133.) — On a dit de d'Aooebaut : • Mit sur ■ pied une très belle armée et l'emmena au devant 1 au roy en s'en retournant, laquelle servit bien à « rafi-aischir celle du roy, qui estoit fort allebrenée '■- HAL > et mal-menée pour les grandes incommoditez • qu'elle avoit paty. ■ (Brant Cap. fr. I, p. 380.) Hallefessler, s. Gueux, coquin, fripon, cou- vert de chiffons ou haillons. (Cotgrave.) Halleplguallle. [• Lequel Estienne les appela • harpaille, ribaudaille et hallepiguaille, en disant < pluseurs autres injures. ■ (JJ. 113, page 304, an. 1378.)] 1. Haller. Tirer. (Voir Haleb, 1.) Il katloit de ta tangue, un d«inï-plâ tirée. Si Turieux n'sstoitle l;oo Demeen. (A. Jamin, p. 68 \} 2. Haller. Hâler. (Voir Râler, 2.) 3. Haller, V. Lâcher, animer deschiens: 'Halla • ses trois animaux contre ceste furieuse besle. • (Nuits de Straparole, t. Il, page 275.) — • Le Lazare ' demanda l'aumosne au riche avaricieux, et l'au- • mosne ne lui fut donnée, ains le maudit riche le • chassa et Aajfa les chiens après luy. > (Hist. de Lusman et d'Arbolea, f. 146 >>.) Halleus. [Sec, qui donne le hflle : • Se li airs ■ est mult caus et mult ses et mult halleus. > [Alebrani, f. 22.)] Halller. [• A cause des bois, halliers et grosses < houssieres qui nous couvroient au sortir de la • ville. » (Carloix, V, 6.)] — ■ Ronces, chardons, • halliers. • (A. Jamin, p. 30 ''.) Hallot. [1° Ramée, bois & faire des fagots : ■ Douze deniers à Baudoin le gondatier pour sa < maison... vint soulz pour les hallos à rencontre < de sa maison. > (JJ. 72, page 217, an. 1310.) — 2* Saussaie ; < La moitié de tous les aunois, sau- ■ chois, halos, prez et rentes. ■ (Arrêts du Parle- ment, t. II, an. 1344.) — < Comme le suppliant eust • fait esmonder un halot ou saulx. • (JJ. 172, p. 470, an. 1424.) — 3* Bûche : ■ Icelluï Pierre prist ■ les une cheminée une busche à mettre ou feu, • nommée halot. • (JJ. 130, page 120, an. 1386.) — 4° Branche: ■ Le suppliant print un basion deceri- • sierque l'en appelle un hallot. > (JJ. 146, p. 134, an. 1394.)] — . Sachez que tous arbres portans > fruit sont héritages, fors cerisier, boscage, nes- • plier qui ne sont pas entez sont tenus pour meu- • Die. Pruniers, poiriers, cerisiers qui portent ■ grosses cerises, nespliers entez, vignes, hallot i. « coupper, ceux sont declairez héritages et tous • autres arbres soit en jardin ou dehors sont tenus ■ pour meubles. > (Bouteill. Som. Rur. tit. 74, p. 429.) — « Maison, porte, four, colombier et > porcherie, arbre portans f^uicts, hallots à teste, ■ chesne au dessus de sept ans et en dessout» de ■ soixante ans sont reputez héritages. • (G. G. t. II, p. 897.) — ■ Hayes de cinq ans, coupities de hallot > de trois ans, chesne de gland, sont héritage. ■ (Bout. Som. Rur. p. 430.) Halm, s. Saisioe, transport : >'Si tant est que le ■ propriétaire ne dégage pas sa maison ou son • héritage évincé, dans la demi année celuy qui l'a • évince pourra le mettre en vente, à l'eucnere par ■ proclamations à la balle, en faisant la criée à la HAM - i « halle ; afin qu'estant ainsi veodii , le dernier « enchérisseur y soit adherité et ensaisiné au pro- > Chain jour de iialm ou de saisine. <• [Coutumes d'Ypres, N. C. G. i. p. 883 ^.) - On trouve dans la Goût, du pays de Langle, au N. C. G. f, p. 305, un chapitre qui a pour litre : • Touchant les achats et « ventes, balms saisinées et desaisinnées des € maisons , terres et rentes situées en ce pays • ensemble de la retraite. ■ Haloter, v. Emonder. Parlant des droits des habilans de la ville d'Enneulin en Carembnut (?) : • Pour l'entretenement des ponts et voyes, ont • auctorité y planter arbres et les haloter par loy « et gens à ce commis. • (N. C. G. I, p. 437.) Haisbergol. [Petit haubert : • Lorica minor, ■ quse vulgo luilsbergol dicilur. < (Tonlieu de S. Orner, au Cart. de S. Berlin.]] Hait. [Séjour: • Tantestatez, que nuitqoejors, « Qu'il est venuz el liait des ors El des lions et des . lieparz. • [Parton. v. 5739.}] Batnbais. [Gambeson : • Plusours eurent ves- ■ tus hambais, Cojures ont chaini et carquais. ■ (Rou, dans D. C. lil, 470 '.)] Hambourg. [Oiëre de Hamboui^ : € Jehan . Buignet, tavernier de cervoise et iiambourt. • (JJ. 168, page 326, an. 1415.) - . Un loi ou autre ■ quantité de cervoise ou iiambourg. * (jj. 183, p. 160, an. 1456.)] Hameçon. [Voir Haih. Pal^rave, p. 18, donne hamiuson ou hamaçon. ■ Comme respondit ce phi- • losophe ancien à celui qui se mocquoit de quoy • il n'avoil sceu gaigner la bonne grâce d'un ten- « dron qu'il pourchassoit : mon amy, le liameçon « ne mord pas à du fromage si Trais. • (Mont. t. III, p. 363.) — Le plus souvenl. l'aspiration est suppri- mée : • Tant à'ameçons et tant d'afOcqués. • (Vill., Repues Tranches.)] Hameçonné. Qui a forme d'haine$on : C'est que le ciel d'fttomes l'a Torgie, Tels que sont ceux dont ae forge une eapéo, Atomes durs, aspres, hameçonnit. Qui pour tuer ont esté bconnës. fA. Jamyn,p. 309.) Hamede, t. m. ou f. Espèce de barrière ou clô- ture des vergers, prés et chemins, laquelle est deve- nue pièce de blazon : • La hamede oa leAameiteest • une espèce de closlure champestre. de laquelle • on se sert en ce pays de Havnaut et lieux circon- « voisins, pour fermer l'entrée des prez, vergers et ■ des hameaux et en ce sens il semble que le • /tameiJfi devroit estre couché sur l'escu de telle • sorte qu'il en couvrit toutes les extremilez : ce ■ qui reste du champ demeurant traversé en fasse ■ ou autrement partagé par les barreaux de cette • dosture rustique; si Dien que ces placesou espaces « vides qui paroissent entre les traversiers ou mon- • tants du hamede en guyse de Tasses ou pauh • racourcis soyent le champ de l'escu sur lequel le ■ hamede seroit appliqué. > (Le Laboureur, Orig. des Arm. p. 237.) — [Le hamede est une fasce de - HAN trois pièces alaisées qui ne touchent point les bords de i'écu : • Hessire Eustasses porloit d'ermine à ■ deu9 liamedes de gueules, • (Froiss. V, 437.)] Hameder. [Barrer, verrouiller : • Ilflsirermer • et hameder portes et huis et fenestres. > (Froiss., L IV, p. 315.)] Hamée. [Hanche : • Le suppliant coppa une • branche de bois pour faire une hamée ou manche . à sa faulx. ■ (JJ. 188, p. 138, an. 1459.)] Hamel, Hamlau. [Hameau : • Covertes ■ ierenl de genesles. De foillies et de ramiaus lor ■ bordetes el lor hamiaus. • (Rose, 8432.) — t Entremenles entrèrent ces gens en ce pays des • quatre mesliers... et n'y laissèrent oncques ■ entière maison ni liamel. • (Froiss., éd. Buchon, II, 232.) — Diminutif de l'allemand Ham.} Parlant de saint Denis en France : De saint Denis ce bon hamel Parti la dame a qui nous sons. (Froùs. Poi>. f. 893 "./ Hamelet. [Petit hameau : ^ Les uosmes de ■ toutes les villes el hamlets que souni ert son > wnpenlake, hnndred ou franchise. • (Stal. de la ïiv année du règne d'Edouard L)] — Parlant de la bataille de Newcastle sur Tyne, entre le roi d'Ecosse et la reine d'Angleterre : • Si envoyèrent (les ( Escoçois) leurs coureurs courir devant la ville : ■ lesquels à leur retour ardirent aucuns hamelets < qui la estoyent. • (Proissnrl, I, p. 159.) Hamequln. [Mesure : < C'est à savoir .m. lots • de vin à la petite mesure, .ti. pains tels que du • couvent, .n. cappons et .u. hastes de porc soit ■ masie ou fumelle, trois Itamequinê de servoise « ou .viii. poitevines pour la valeur de cacun « /tame^Kiw. ■(LivreRougedeS.Riquier,an.I376.)] Ilamsokue. [Irruption violente dans la maison d'aulrui. Voir D. C. sous Ha7nsoca.} • De ceux que ■ trovent el countent mensoynes de nous et de • eschorcheourset de loundursdcberbis et de ceux > que ountcorue en autres garenes sauns congé et ■ de touz hamsokues. • (Britlon, des Loix d'Anglet. fol. 33, R*.) — . De ceux que ount fait pilson en ■ lour mesons ou hanisokue ou poundbreche et de > mes fesours en perks et en vivers, de pernours • de autercolumbes de assise de peyn et de cervoise ■ . enfreynte. • (Britt. des Loix d'Angl. f. 72, R*.) — ■ Ne aussi en persones de diâseisours ne reddesei- ■ sours ne en plées de huTnsokue ou de frcscbe ■ force ou de abalement, ne en plées de vée de « name eu persones defendauulz. » (Id. f. 284 ''.) Hanap. [Grand vase à boire: ■ Un mult bel < hanap d'or ou doré li olTreit Li reis, tut plain de ■ vin, e beivre li roveit. » (Th. le Martyr, 105.) — ■ Messire GelTroys de Sergines le deffendoit des • Sarrazins, aussi comme li bons valiez deffent le > hanrtp son signour des mouches. • (Joinv. §309.) — ■ Un hanap d'une coquille de perle à couvercle ■ sur un pié esmallié. • [Nouv. Comptes de l'Ar- genterie, p. 53, S 119.) — « Un hanap d'argent à . couvercle esmalliéet de cristal. >(Id. p. 55, §142.) — • Un hanap de cristal ii couvercle, i pié d'argent HAN - 1 - esmaillié. • (Id. p. 55, § 145 bis.) — . [I ne se - recorde paa se ce fu hanap on gobelet. ■ (JJ. H8. S. 290, an. 1380.)— < fîanap estdéjâdansles gloses e'Cassel antérieures aux croisades.] Hanapperle. [Art de Taire des banaps : • Le « suppliant qui est ouvrier de orfavrerie et de • hanapperie. • (JJ. 169, p. 370, an. 1116.)] Hance, Hancer. [Association, associer : ■ Tou- ■ chant la /iance de harans, Tous marchans.... qui ■ ne seront point hancét audit Haisiëres sur le fait ■ de la marebandise de barans... El loit au prevot • dudit Maisieres.... les contraindre à hancer audit • ot ordonnance dudit prevot. • (Statuts de TEche- vinage de Méziôres.)] Hanche, s. Hanche. Plate hanijue, ronde genbete Gros bran, basse quillete, Pié vauiis, hainere, k peu de cbar. (Vat. n' liOO, ISS ".) De ci qu'a l'arcoD vers ta hanche. Moult estoit richement armez. (Blanchand. f. 17G K} Expressions: i'-lTour de haute hanche, croc enjambe : • Lequel • Guillaume ahati à terre ledit Laurens du tour < d'une haute hanche. > [JJ. 151, p. 368, an. 1397.)] - Delii l'expression ■ avoir de crocq ou de hanche • en parlant d'un meunier qui, pour se venger d'un eoufflel qu'il avoit reçu d'un Anglois, livra la ville de Fougères aux François : Allons, dial il, à ce dimenche L^ieremeot ofr ta messe. Car aurons de croq ou de hanche Vin et trippes à grsnt largesse. (V. de Charles VII, 34.) 2° • La goutte en la hanche, la fille en la pance. • {Cotgrave.) Hanchier. [Donner un croc en jambe: ■ Je ■ gaeeray à toy un pot de vin que je te abatray < aeaens trois loiz, maisque tu me laisses hanchier • ou croquier à cascune fois. • (JJ. 151, p. 368, an. 1397.)] Handhouder. [OfDcier municipal en Flandre : ■ Savoir faisons de par les liandhouder» et • cuerifirs de nostre cbaslellenîe de Purnes. • (Ord. IX, 588, an. mo.)] Handon. Serpent. [Cotgr.) Hanebane. Jusquiame. (Cotgr.j Hanehost. [Délateur: < Ung )uinehogt, qui est > à dire ung accuseur de gens. • (JJ. 189, p. 429, an. 1460.)] Hanepée. [Contenu d'un hanap; ■ De boins • deniers une grant hanepée. ■ (Girard de Viane, V. 2131 .) — • Ne de buens Parisis une grant hene- « pée. ' (Citât, dans Fauchet, liv. II. ch. 14.)] Hanepcl. [Petit hanap. On lit au livre Rouge d'Abbeville, f. 162 ^ an. 1391 : < Hanepel d'argent. •] Hanepier. [1" GrAne: ■ Teux i porroil jà au « looel sachier Que il feroit voler ]Bhe7tepiBr. • (Aobri, 158.) — ■ A moitié le fendi chervelle et ■ lianepier. • (Cuvelier.) — . Messires Jaques de ■ Laling... riitattaint au chief d'une pierre de veu- i - HAN • glere venant du chastel et fut son fianepier > emporté du coup, si qu'il cheut mort illec. ■ (Monstrel. an. 1453, t. III, f. 51 *.)] — Parlant du martyre de S' Denis : Sains Denis ot Diea k ami : Son hanepier c'en li trenca, Prlst et remist. et si parla. Voiant tous, si con le vot Deu. (Mouak. MS. f. iS.) S" • llenepée veut dire un hanap plein de - deniers parisis. Et de là est arrivé qu en Angle- ■ terre on appelloit le trésor royal Piannepier, > ainsi que Spelman a observé en son glossaire, ■ non que ce terme signifie une espèce de panier, ■ où l'on metloit l'argent, suivant sa pensée : mais ■ parceque le trésor du roy se distribuoit par han- ■ nepées et dans des couppes, loi-squ'il exerçoit ses ■ liberalitez. • (Du Cange, sur Joinville, p. 8G.) lianes. [On lit dans Desch. édit. Crapelet. 211 : ■ Croches hanes. pour retirer de dessus le feu les • pois. les chaudrons. •] 1. Haneton, s. [1° Diminulif de l'allemand Hahn, coq ; en anglais on le nomme encore cock- CAa/£r, coq scarabée : • Coisotz li disl deus moz • par contençon : Ahi, Guillaume, comme as cuer > de félon ! Ne valent mes ti cop un haneton. * (Li Coronemens Loys, v. 1050.)] Reax fil I, no pria un henneton, Losange n'amor de bricon ; Or me fera moult bol sanblant, Or ne marnera tant ne quant. (Fabl. deS. G. f. 3'.} t [Atour: ■ Les atours de femmes que l'on ape- ■ loit hanelons. • (Rist. litt. de la France, XXIII, p. 249.)] — 3* . Le parenlagedes hannetons, • gens qui commettent adultère ou inceste, ou gens (jui couchent ensemble et se disent parents. (Oudin.) 2. Haneton. [Jeune canard qu'on mettait dans les pâtés de requête. (Rabelais, III, 8.) Il vaudrait mieux écrire aneton, du latin anai ; on ne s'expo- serait pas à confusion, comme Génin] Hauicroche. [Le mol semble élre le même que croche hane.~\ Sorte d'arme : • Aiguisoient vou- ■ ges, piques, rançons, hallebardes, /tanicroc/ies. ■ (Rabelais. 111, p. 7.) Hannetonnicre, s. • J'ayme mieulx leur don- . ner toute ma cacqueroliere, ensemble ma /tanne- > tonniere , rien pourtant ne déduisant du fort ■ principal. • (Ttab. t. III, p. 33.) i.IIannon, s. Pétoncle:* Vers la fin de karesme ■ vint des hanitons de fois à autres ; mais on ven> • doit le sac vingt siz sols parisis, com on avoit < veu avoir pour cinq blancs aulrelois et n'en avoit- ■ on que bien peu pour cinq ou six blancs et ■ toujours un hareng caqué bon huit deniers parisis, ■ ung sor six deniei's. • (Jour, de Paris sous Ch. V| et Vil, an. 1418, p. 53.) — [• Item morues... moules, • oislres, hanons, pourpots, crapois, payeront six ■ deniers pour livres. • (Ord. 11. 424, an. 4351.)] 2. Hannon. [Coquille de la charrue: • Ainsi • que le suppliant ahennoit sa leri-e. rompi un • hannon ou pièce de sa charrue. (JJ. 176, p. 686, an. 1449.)] HAN - «I Hanoi, Hanoter. [Les personnes condamnées pour de graves méfaits, pour homicides, étaient chfttiées non seulement par la per\e de la vie, mais aussi par l'incendie de leurs maisons : • La maisons • Alemand Aspers, pour l'homicide fait en la cité ■ sera abaLue et mise k hanot, après le mort de le « femme doudit Alemand, qui devant les espou- ■ sailles en fu sufflsamment doée et en nom de • doaire advesUe. > (Ch. de 1376.) -~ • r^ous adju- ■ geons aux dits demandeurs le moitié en IrefTons • et propriété de le maison et hiretaige où ledit ■ Jehan demouroit au jour dudit homicide et • tout ledit hireliiige pour le vendre et adénérer ■ seloà les diltes clauses de le loy et te correction, • qui par edict impérial pour non hanoter les mai- ■ sons de leditte cité, depuis y a élé mise. • (Arrêt ôa Parlement de 1445.) — Charles V, par un éditde 1368, avait substitué à l'incendie la conllscaliou au proflt du trésor. On se conlentiiit de marquer'les maisons d'un signe qui rappelait le crime et le châ- timent. EnHn l'arrêt de 1445 nous montre la pro- Eriété du coupable passant aux mains de ses entiers.] Hanouard, t. > Ce sont officiers au fait de la ■ saunerie à Paris, au nombre de 24 qui sont en • possession d'ainsi porter les corps des défunts ■ roys. alln de faire voir que leur mémoire, ainsi ■ que le sel se conserve toujours. > (J. Cliarlier, Hist. de Charles VII, p. 317.) Hanse. [!• Corporation : - L'umble supplicacion • des maistres et pescheurs hansez de nosire ville • de Mente ont accoustumé lesdis supplians de • recevoir à la dite hanse gens convenables, non • blâmez ne diffamez. • (Ordon. seplemb. 1484.) — S^ Droits d'entrée: i Et devez pnier .xv. livres ■ parisis comptés de la hanse, en dedans le prochain ■ jour de cloche. • (Chalellenie de Lille, II, p. 181.]] Hanser. [Voir le précédent et Hakce. Recevoir dans un corps de métiers: • Quant aucun vurlet ■ vouldra lever son mestier ou ouvroer de soy ■ comme maislre, il sera premièrement hanse. > (Ord. Vil, p. 743, an. ISSi.)] Hansla, s. Engin à pécher. • Que ceux qui • pesquent au hansin ne riveletle, ne pourront • pesquier, ne riveler en rivière de censé, si ce ■ n'est par le gré du seigneur, à qui est la .rivière, ■ et du eeosier qui le lient, sur soixante sols ■ d'amende et le harnas perdu, ne aussi pesquent « au hansin de une amorse. • (C. G. I, p. 813.) Hanste, Hanle. [1* Hampe, bois de lance : ■ Ha hanste est fraile e perciez mis escuz. > [Roland, T. 2050.) — ■ Et franchise qui bien s'en cuevre « Braodist la hanste de sa lance El contre le vilain ■ la lance. ■ (Rose, v. 15545.) — ■ Et prisl la banlere ■ par le hanste et le leva contremonl. > (Proiss. V, 301.)] — 2* Poignée d'une arme, d'un outil : • Celuy • du dragon choisit si k poinct la hante de la hache ■ qu'il portoîl, que d'un seul coup il la sépara en • deux, lombaut le fer par terre, sans (Moyen de Parvenir, p. 75.) Hant. [Commerce charnel : ■ Jfanf de femmes. • (Rois, p. 83.)] Hantable. j^Habitant : • Pour ce que il estoit • hantable» de la ville de Gand. • (Froiss. X, 414.)] Hante. [Comme hant : • Jehan de Haoappes... I pour l'affection desordonnée qu'il avoit ou con- • tendoit à avoir à ladite Marie de l'acompaigner • charnelement, eusl hante et fréquence par moult > de fois en l'ostel dudil exposanz, tant de Jour . comme de nuit. - (JJ. 121, p. 229, an. 1382.)] Hantement, s. Même sens : < La fréquentation ■ et hanteme7tt des hommes. * (Contes d'Eutrapel, p. 561.) — [il signifie aussi habileté de main : ■ Le > mire de legier hantement, le chirurgien qui a de > l'habileté de main. • (Mondeville, f. 33.)] Hanter. [1. Verbe neutre. 1* Habiter, résider : — Les seraines en la mer hantent. • (Brut, I, 37 .J — ■ Depuis la morl de ce seigneur, les chevaliers < d'Englelerre n'osèrent si a plain hanter eus ou « pays de Flandre. > [Froiss. Il, 379.) — . Ceulx de • la cité et du port de Portigal descendront et hen- ■ teront communelment en la ville de llardeu. ■ (Ord. t. m, 578.) — 2* Faire usage ; ■ Et hantaient ■ Flammencq de haces, pils et ifaulres instrumens • ordonnés et aprestés pour rompre. > [Frpissart, t. m, 226.) II. Verbe actif. 1" Fréquenter : • Par voies cou- ■ vertes et landes mies hantées. • [Froiss., II, 2G4.) — • Garlande (Guérande) est uns bavenes de mer, • uns des bien hantés de toute Bretagne. ■ (Id. IV, p. 64.) — ■ Micheleiz ensi délivré el premier jour, • demora à saint Denis et hanta ledit tombe! (de • saint Louis) par neuf jours. " [Mir. S. Louis, 172.) — 2" Exercer : ■ Hanter la guerre. • (Froissa'rt, t. XL 214.)] III. Verbe pronominal. S'exercer : ■ Queleshom- • mes se }iantassent et appreissent a traire en arcs • el en arbalesles. • (Chr. fr. de Nangis, an. 1260.) — On lit dans la Cbron. lat. homines exercèrent se in arciibus et balistis. Hantin, [Fréquentation : « Lh où jesavoie han- > tins De gelines et de pocins. > (Renart, II, v. 13021.)] Haotir (se.) [Se jeter sur : ■ Paroles conlen- ■ cieuses se murent entre icellui Aleaume d'une > part el feue JehanneBurelle... d'autre part... Et • se hanti ladite deiTuncte audit Aleaume par plu- • seurs foiz, dont il fu esmeuz et courrociez. • (JJ. 109, p. 317, an. 1376.)] Hantise. [Fréquentation : • Il se pourra aperce- • voir, s'il n'est pas trop beste, que sa/ianfisecon- • linuelle ne lui plait pas. > (Louis XI, 52* nouv. — De là avoir la hantise, élre recherché : • Et tant > faisoit queil estoient toulenclinel obéissant à lui • et en avoit l'amour la hantise et le service. • (Froiss. VIII, 117) ; élre beaucoup demandé, en par- HAP — 16 - HAP lant d*une marchandise : « Et pour mieux avoir la « hantise et la congnoissance de leurs marchandi- « ses. » (W. XVI, 35.)] IsabeUe pouiroit perdre dans ces hantises Les semences d'honneur qu'avec nous elle a prises. Molière, Ecole d«« Mari*, act. I", «e. i. Sa hantise me perd, mon mal en devient pire. p. Corneille, Méiite, act. I, k. i. Haour. [Haine. On lit dans Roland, v. 3771 : « RoUanz sis niés me coillet en haûr. >] Artus n'ot cure de séjour, Qui vers Mordret ot grant haour; A Vinceslre le vint suivant. (Brut, f, iOO ^,) Adeltan d'Engleterre fut duc de valeur ; Un suen nevou avoit; flz ert de sa serour; Loeys transmarin Tapeient pluseour, Par ceu que outx^ mer fu norriz par maint jour, Fiz Challes roiz de France, mez par un haior Ne vouloient rechoivre li duc ne li contor. (Ron, p. 59.J Hape. [Happe, sorte de serpe, mot encore usité en patois rouchi : « Li cinq cens de Aapes doivent obole de rivage. » (Liv. des Met. 304.) — • El aussi poet coper lidiz censiers une lie sur temps les dessus diz héritages, partout si avant que hape ou ser- mens a coureit,à droit âge et en saison. » (JJ. 00, p. 157, an. 1358.) -- « Et si avoit là peu de gens qui euissent happes, cuignies ne Herremens pour coper bois et faire logeis. • (Froiss., 11, 147.)] — Les petits fagots mariolets de vaspe de deux pieds et demy de long et deux pieds trois poulces un quart de grosseur estoffez de pels, les uns taillez à la happe et deux au couroet de pure leigne espincée, aussi longues que les dits pels sans autre fourure. • (Goût, de Hainaut, N. C. G. t. II, page 149 '.) — « Iceux héritiers après qu'ils seront rentrez en la jouissance des dits héritages, sont tenus entretenir, sans pouvoir par tel seigneur ou ses officiers, durant la dite jouissance, toucher aux bois montans, meubles et catheux estans sur iceux héritages, sauf es espinchures et coppes ordinaires si avant que happe et ferment ont accoustumé y avoir recours. » (Goul. de Lille, C. G. Il, p. 902.) Hapel, s. Voleur armé d*une hape {?) Tiebaut s*esmait moult de cel peuple novel. Trop en y a venu, moût y ont grant flael : D'omes font et de famés moût doulerous maisel N'i a qui lor ost fere ne assaut ne cembel. Arrière se sont trait Angevin et Mansel; Par les boiz se treslornent robeor et hapel. [Rou^ i28.J Hapiette. [Diminutif de hape : « Le suppliant « fut très fort navré en la jambe senestre par Tune • des filles de Jehan le Waclier d*une hapiette. » (JJ. 195, page 869, an. 1473.) — . Lequel Aruoul... « avoit une hapiette en l'une de ses mains, dont il « avoit cou ppé ledit frasneL » (JJ. 195, page 1532, an. 1475.)] Haple. [Traineau, au Gloss. 4120 : • Trahaîle, «. gallice haple et dicitur a Iraho. •] Happart. Croc, gibet. L*auteur déclame contre ravidité de son siècle, bien différent de C€lui des apôtres où les fidèles mettoient leurs biens en commun : Que cette sieule est moult changie Aujourduy, et moult eslongie. De commun ne sont plus h bien Puis dit chascuns : cecy est mien Cbascun scet bien tenir sa part Trestout servent hui de happart. (Trois Maries, p, 905.) [De là dans Jubinal, II, 202 : « Il estoit plaideeur « moult grant , Sage et gaillart : On l'appeloit « Martin ffa/^ar^; 11 hapoit de chascune part. >] Happelopin. Gourmand, qui guette les mor- ceaux pour les avaler : A nos amez happelopin ^ Sert de brouet et galopin. (Desch. f. 416.) HappeIourde,s. /*. Attrape-lourdaut. On appe- loit ainsi : 1* Tout ce qui par sa belle apparence étoil propre à tromperies simples et les ignorans, quoique de peu de valeur. Ainsi un faux diamant se nommoit ha/>p^/ottr(/^: « Voulez-vous, en lapi- • daire rusé, vous servir d'une astuce pour faire « plus priser vos pierres précieuses, vos pierres « orientales, faites voir auparavant des happelour- « des et je m'assure que cette veuë fera valoir « votre dessein. » (Peler, d'amour, I, avis au lec- teur, p. 4.) — Ce mot s'appliquoit aussi à des per- sonnes : « A bon vin, il ne faut point d'enseigne : « fay seulement bonne trongne, car tu es une assez « belle hap))elourde et capable d'en tromper une « bien affectée. • (Contes d'Eulrapel, page 419.) — 2* Tromperie : • Quant aux tristesses c^remonieu- « ses et dueils publics tant affectez et pratiquez par « les anciens et encore a présent presque par tout, « quelle plus grande imposture et plus vilaine « hfl/?pe/owrdepourroit-on trouver partout ailleurs. • (Sag. de Charr. p. 146.) Happelourderie. Art de tromper : • Ce bon « docteur étoit nommé pseudomanthanon, très « savant maistre es ars de sa profession, qui « estoient : magie, cabale, Ihalmud, hypocrisie « happelourderie, fausse monnoie, safranerie. • (Alector, Roman, p. 35 *».) Happer. [Saisir, attraper, prendre au vol : « Quant Renaît choisi Chanlecler, Il le vodra, s'il « puel, haper. » (Ren. v. 1544.)] L'un happe^ l'autre prent. (Desch. f. 950 ^.) [« Messire Berlrans hapa ce mot et dist. • (Frois- sart, VU, 245.)] Il fault un peu le moust happer, Curé, car je ne beuz picça. (Pat h. Test. p. i33.] « Ainsi commença la mesiée des deux lyons et dura moult longuement, si s*entre happèrent aux ongles et aux dens qu'il n'y eut celluy qui n'eust plus de dix playes. • (Lancelot du Lac, III, fol. 2 <>.) — • Le cas de saisine juris prœsumptione est appelle possession juste, mais le cas de nou- vellete peut eslre dict saisine usurpée ou happée; f»our ce qu'en huict ou en quinze jours ou plus, 'on peut happer et faire une saisine et un exploict, surquoy la complaincte s'assied. » (Gr. Coût, de Fr. Il, p. 139.) Haque. [Cheval demi-hongre, à moitié coupé : « Oddo de Beuqua increpando Johannem de Forgis, HAR - - quia sic tenebat nnum equum haque, quod est - animal malitiostim. • (JJ. 187, p. ani, an. 1457.)] Haqnebote. [Arqnebnw : • Nostrequeueestoit • défendue de trois cens Altemans, qui avoieut • moult largement da coulevrioes, et leur portoit ■ on beaucoup de haquebutes à cheval, et ceux là > raisoient bien retirer les Estradiota. • (rommin. t. Ylil, p. 7.) De l'allemand haken, croc, et bûehse, canon d'arme à Teu, proprement arquebuse à croc.] Haquebutier. Arquebusier ; ■ Haquebutiers • et iirchiers commencerenl a tirer roidement l'un ■ contre l'autre. • (Les Tri. de la Noble Dame, fol. 398 M Haquenée, t. f. Cheval ou jument allant l'am- ble. [L'ambte s'appelle encore biricané en bas bre- ton. Voir IIagbekée : > Sont les chevaliers et < escuyers bien moulées sur bons gros roncins, et ■ les autres communes gens du pays sur petites • haquenées. • (Froiss., éd. Buchon, 1, I, 34.]] — ■ Dames à haquenées, > dames qui accompaznoient les princessesa cheval dans les cérémonies. (Perrin, Eloge historique de la Chasse, p. 95.) — . Marcher • sur la haquente des cordeliers, > marcher à pied. (Oudin.) Haqaet. [Petit cheval : • Sus, sus, allez vous ■ en, /aquel. Et pansez le petit haquet. et lui faites • bien la litière. ■ (Coquin. Monol. du Puits.)] Harao. Hareng. ■ Le droitde'harenc appartient > aux gens des comptes au lemps de caresme, > comme les droits de verres, de roses, et à aucuns ■ presideos le droit de chevalerie. • (Laurière.) — On distinguait les Itarant de Fécamp. [Poët. av. 1300, IV, p. 1653.) — Les hararu de Fronclaye : • Quiconque achète haran de Fronclaye et morues ■ baconnées et maquereaux salez de marchant - estrange, il convient qu'ils soient ouverts dedans • tierce et clos dedans vcspres sonnans. • [Ordonn. L H, p. 358.) — Les harengs de Guernesey : • La ■ caque ou la poche sent toujours le naran, ■ proverbe encore en usage. (Cotgr. et Contes d'Eu- irap. p. 190.] — [On lit aussi dans Carloix, VI, 23 : • Voyez si ce meschant sceyt desguyser le haranc ■ sor, » c'est-à-dire le complot.] Ilarangier , s. 1* Marchand de harengs : > Toutes lois qu'aucun des vendeurs (de hareucs) ■ iroit de vie a Irépas, il faudra qu'aucun y soit mis, • et celuy qui mis y sera, sera esteu par les com- ■ missaires, appeliez à ce les plus sufilsans et con- ■ venables du dit meslier de harangiers et poisson- > niers; afln qu'il soit le plus convenable et expiTt « pour y eslre. • (Ord. Il, p. 359.) — « Plus bavard < qu'une harangiere du petit Pont. • (S. Julien, Hesl. Ilisl. p. S73.) — 2" Femme qui dit des injures : Des injures le tUtre est mis On y a de Krandes matines: Pensez qna ce liltre est bien pris, Eolre ces vieilles harangiere». (CoqtUll. p. S9.J Harangue, [i* Discours fait à une assemblée rangée en cercle (allemand Bring) : • Une pileuse ■ et lamenuble harangue. ■ (Marot, I, 310.) — • Et HAR par si bel ordre et notable arenge , l'ol dit que tous en furent esmerveilliez. • (Chr. de Pisau, Charles V, III, 43.)] — 2» Contes, famée que chacun faisoit â son tour : • Catherine ct^neut que la troi- sième harangue de la première nuict luy appar- tenoit, tellement qu'avec un visage riant, luy commença a dire en cesie manière. • (Strap. I. p. 47.) Harangaer. [• Versoris pour le tiers état de- meura de genoux une heure et demie autant qu'il harangua. • (D'Aub.Hist.H,*247.)]L'inftnitif est pris substantivement, dans Crétin, p. 132 : ■ Ne l'empesche auyvre son haranguer. » Harangueur. [• La compagnie eut contente- ment du haratigueur de la noblesse. > (Id. ibid.)] Haras. [• Et li comte et li duc et 11 baron et li abbé et tout li autre grant homme qui ont pasture surUsauI, tiegnent hara% de jumens de six ou de quatre au mains. > (Bibl. des Charles, 3' série, V, 180, siu* siècle.) — • Les méridionaux meurent de jalousie à cause de qnoy il ont les eunuques gardiens de leurs femmes, que les grands sei- gneurs ont en grand nombre commu des haras. ■ (Charr. Sagesse, 1, 44.)] Harasse. [Bouclier : • Il combat à pié avec une targue que Ton appelé harasse, qui soit plus grand de lui de demi pié ou plain paume, en laquelle ait deus pertuis de coumun au grant, en lel endroit que il puisse son adversaire veir par céans pertuis. - (Ass. de Jérus- ch. XCIV.)] Harassement. [Elat d'une personne harassée : L'es royaux, soit pour leur^nusemenf, soit pour eslre prests de monter à uheval, estans sans garde. • (D'Aubigné, Hist. 111, 408.)] Harasser. [. I* crocheleur et le savetier, tonts ïiarassez et hallebrenez qu'ils sont de travail et de faim. • (Mont. III. 335.)] Harballeur. [• Gens qui porsiwent de jour en jour les tavernes, joueurs de fauz deis, man- cheurs, derneurs,A(ir6a/teurs de gens pour argent ou altrement. • (Hist. de Liège, II, 445, an. 1424.)] Harcellante. Qui agace, qui harcèle: ■ Ne doivent mes amans eslre d'une nature /iarce//anfe ne doivent prendre plaisir a eux acuser l'un l'autre de quelque faute. ■ (L'Am. Ressusc. 140.) Harcelle. [Diminutif de hart, lien d'osier: Des harcelés du bois vont les esiriers faisant. > (Enf. Haymon, v. 438.) — ■ t-e suppliant a mal prins certains gaules et harcelles que l'en nomme osier. - (JJ. 176. p. 586, an. 1448.)] — « Que nul ne cueille harcelles sur autruy saulchs, ne pou- ptiers, sauchoiâ, sur loix de 27 deniers blancs et le dommage rendre. • ^Cout. de Uons, C. G. I, 833.) — • Lors chevaucnaung peu avant et trouva ui^gnomme affublé d'une peau de vache et esloit seiofdessus d'une harcelle. > (Perccf. I, f. 66^.) Hardalge. Pâturage: • Pour éviter, tant que possible sera, tous dangers el périls de la conta- gion es bestiaux ne sera permis à aucun HAR ■ bourgeois et surséacs du pays de chasser ou • mesler besles venants de hors du lieu ou nouvel- • lement acquises avec le commun trouppeau ez ■ hardaige.... sans en avoir premierementadverlis ■ lesmayeurs ou winaux. • (Coût, de Bouillon, Nouv. Coût. GéD. Il, p. 864M Hardallle. [Troupe de vauriens : ■ Iceulx • Galois el TourSier commencèrent à dire: Montez > amont, hardaille; aie:: à la landie vo mère. • (JJ. 156, p. 451, an. 1401.)] 1. Harde. [Timon : • Une harde decharrete. ■ (JJ. 141, p. 157, an. 1391.)] 2. Ilarde. 1° Troupe de bêles fauves (en alle- mand Herde, troupeau) : Il vit dans un fonds eotasseï Uouie cerfs en harde amassex. fPerrin, p. 400.] 1° Troupe d'hommes: • Le monde y venoit à ■ grandes hordes. ■ (Peler. d'Amour, U, p. 663.) 3. Harde. [Forme féminine de hart; lien qui rattache plusieurs couples de chiens ; de là au flguré: ■ Cette noble harde socratique du corps à « l'esprit. .(Mont. 111,387.)] Hardeau, lïardlau. [Coquin: • IceliuiSymon ■ dist fi l'exposant plusieurs villenies el paroles • injurieuses en lui appellant fiardi'au. > (JJ. 118, p. 20, an. 1380.)] — • Hardeau ainsi appellent-ils ■ aux champs un garçon et une garse une hardelle. ■ (Contes de Desperr. 1, p. 111.) Hardée. [Botte liée par un hart: > Iceulx signi- ■ flans ont prios six hardées de lin. • (JJ. 100, p. 315, an. 1369.) — «Le suppliant vendi viol har- < dée» de foings à Pierre le Queux. • (JJ. 146, p. 351, an, 1394.)] 1. Hardel. [1* Même sens que hardée, dans Renan. I, v. 847. 850, 865. — 2" Lien, horl. (Ibid. 111. V. 23268, 23270.)] 2. Hardel. [Partie du vêlement, aux Hir. de Goinci, liv. I: • N'ait cuevrechiés, manche ou • hardel. »] 3. Hardel. [Coquin, variante de Itardeau: ■ Icellui Yssebar dit au dit Goule qu'il estoit un ■ mauvez /tarde/ hayneux et brigueur. > (JJ. 152, p. 67, an. 1397.) — ■ Laquelle Jehanne eustdcalen- ■ giés les dilles trois jeunes (illes, pour ce qu'elles ■ mengeoienl du fruit de la dite Jehanne.... et leur ■ dist qu'elle les feroit battre, en les appelant san- •• glantes hardelles. • (JJ. 118, p. 20, an. 1380.)] Hardelée. [Trousseau de clefs, au Froissart de Kervyn (t. XI, p. 215, var.^C'est une forme féminine ie hardel, 1.] Hardement, Hardlement. [Hardiesse : • Se € vus cornez, n'ierl mie hardement. > (Roland, v. 1710.) — « Li secoua livres vous parlera de ses < granz chevaleries et de ses granz bardemens. • IJoinville, § 6.) — •< Tant par temptacion de l'en- ■ nemy et de jeunesse, que aussi pour le harde- ■ ment, foies el simples manières que avoilet lenoit ■ j) l'environ d'icellui suppliant une jeune fille • il la cc^neut charne^ement. * (JJ. 178, p. 108, ï8- HAR an. 1446 )] — ■ Li fol hardis si est chel qui ne se ■ prend garde ai a quelle fln il puetvenir de chèque • il entreprend et chil qui fet son hardement en < point et en tans que il n'est mestiers; si coumese • je aloie tousseus et désarmés, assaillir pluriex ■ personnes la ou mes Jiardfmens ne porroit riens ■ valoir etc he appelle t'en loi hardement. > (Beaum. p. 8.) — • Si voslre ineredible humanité a donné ■ hardement à l'ignorance de moy Jan Marot, ■ (Prologue de Jean Marot, de Caën, k la royue Anne, p. 6.) — • Oncques tel /lariftemenf ne fut en homme . ny en femme. . (Gérard de Nevers, 2- part. p. 78.) Hardi. [Monnaie de Guyenne sous la domination anglaise; elle valait trois deniers tournois. Elle tire son nom de Richard 1", roi d'Angleterre, ou de Philippe lU, roi de France : • Item avons ordonné • que doresenavant sera levé pour nous en la ville... ■ ledroitde l'asize, qui y est acoustumé de lever, • c'esl assavoir de soixante hardiz, ung. ■ (JJ. 18.% p. 209, an. 1451.) Le 18 oclobre 1467, Louis XI ordonna de frapper des hardis copiés de ceux d'An> gleterre, parce que celte coupure de trois deniers s'accomuiodail au système duodécimal.] Le féminin a été pris substantivement pour faire un mauvais jeu de mots : .... Qu'en dye tu, poys de Picardie, En picque hardye et legiere en les faicts : Ne t'aliéna plus en riens que Picart dye : Trop est hardye de Fronce abastardye. CbBH (JJ. 169, p. 398. an. 1416.) On se trompait sur l'éty- mologie du mot, qui devrait s'écrire cotardie-] Hardlement. [Hardiment: < Qui fassent vo • besoigne bien et hardiement. • (Saxons, 21'coupl.) — • Et il fu receuz des roiaus bien et hardiement • et brisierent leurs lances. ■ (Hénagier de Reims, § 99.) — • Car riens ne jure ne ne menl. De famé • plus hardiement. - (Rose, v. 18328.)] Le compa- ratif de l'adverbe a été employé au xvi' siècle : Nul mieux que toy gentillime poule Heur que cbacun grandlmement souhaite Façonne un vers douloimeraent naif Et nuL de toy hardieuremeni en France Va dechassant l'indociime ignorance Docte, dociieur et docirine Baif. fJ. Du Bell. f. 508*.] Hardler, Hardoler. [Attaquer, harceler: > Li remananz demourroient ici, et garderoient te • chaslel el hardieroient ans roiaus. • (Mén. de Reims, g 103.} — < El Iiardierent à celé bataille as • ars et as sajetles. ■ (Villehard. § 363.) — • Les • quelz en hardoyant l'un contre l'autre, icellui < suppliant donna audit Cerchemeau d'un petit • coustel par le ventre. > (JJ. 169. p. 238, an. 1416.)] Parlant du collège de Saint-Françots de Gennes et du château du même endroit, assiégés par les Gene- vois el défendus par les François : • Ce qui de tant HAR -' « les hardia que a coups immodérés repoussèrent • les Gennevois. > (Jean d'Auloa, Ana. de Louis XII, p. 100.) Hardiere. [1* Crémaillère: ■ Et met de l'eve • en la chaudière Et la pendent à la hardiere. ■ (Du Gange. 111, G26'.) —S* Câble: • Lequel varlel a print la futrdiei'e ou hemye faite de grosse corde, ■ propre à mettre un verrin ou grosse cheville de ■ bois, qui est mise parmi la viz du pressoir. • (H. 176, p. 78, an. 1441.)] Hardieté. Hardiesse : .... La grande loTSUté, Garnie de vérité Qui est en loi Et la parlette bonté, PUinne de hardiélà Qae B'i perçol, MetienteniQUeté En liece et en aanté. (Frmit, Pû£i. p. 36S <•./ Hardlne. [• Et pour chet desgren, lidis sires et • si successeurs seigneurs de me dite maison de • llapplincourt doivent livrer hardine en leurs ■ yawes, prés ou mares ausdis relif^eux , pour • refaire leur cauchie, leurs pons de ïtrie et leurs • moelins dessus diz. ■ (Gh. de 1318, Du Cange, t. ni, p. 626 k.)] Hare. [Cris annonçant la clôture des foires de Cliampagne: • Tenetur intègre et sine difticultale ' persolvere, in prosimis nundinis S. Joliannis • Trecensibus apod Trecas , quatuor diebus ante- • quam clametur hare, hare, Iriginta marcasbono- • rum, novorum eliegalium sierlingorum. ■ (Gh. âel219, dans D, G. III, &i6 ><.) — • De fidejussione • 1725 librarum l'ruviniensium solvendarum in ■ proximo futuris nundinis Haii de Pruvino apud • Praviuum, octo diebus postquam clamabitur • hare, hare. ■ [Cari, de Champagne, an. 1230) — ■ Au quatrième jour de hare de dras de la voire • S. Jehan àTroyes. • (Ibid. an. 129i.)] Harele. [1* Association illicite : « Sans faire • aucun /iarË/£, monopole, assemblée. ■ (JJ. 74, p. 60, an. 1343.) — 2» Sédition : > El se nul est • trouvé qui face quaquehan ne harelte, il sera ■ pugny selon le cas. • (JJ. 173, p. 118. an. 1424.)] — 3* . Quand le duc de Bretagne faisoit la guerre > avec ses sujets et ceux de l'evéque, son armée • s'appelloil osl. Quand l'evéque la faisoit il prioit ■ le bailli du duc de luy amener ses sujets et celte • armée s'appelloit harelle. ■ (Morice, Histoire de Brct. Préf. p. ui.) Hareleux. [Séditieux: «Icelluisergentdistque • c'estoit grant dommage que lesdis de Dieppe • n'estoient les testes coppées qu'ilz n'esloient • que hareleux, traîtres, rebelles a nous et faux . mailliés. • (JJ. 152, p. 236. an. 1396.)] Harenc. [Hareng: < QuiconquesameineAareac ■  Paris pour vendre en ctiarreite ou à soumier. •I il convient que li harencsoU tout d'une suite. • (Livre-des Met. 270.) — - Et le harenc sor et blanc • et gisant doit quatre deniers de halage , et deux ■ deniers du millier. • (Id. S73.)] HAR Hapenqere.rMarcbande de harengs: • Toutes ■ poissonnières de mer ne harengeres ne doivent < riens audict prevost, ne de place, ne autrement. ■ [Liv. des Héliers, 441.) On trouve aussi Aareni^resie (Hist. de Liège. H, 434. an. 1424): > Ordinons que • les harengresses d'ores en avant ne vendent ■ autres poissons que harens, bockhoux fendus. ■] Harengerle. [Marché aux harengs: • La halle • au blé, la draperie, la ttarengeiie. > (Liv. Rouge de la Ch. des Comptes, fol. 18 S an. 1297.)] Marengter. [Marchand de harengs: ■ Thomas « Helie harengiers, print sous l'ombre de nostre ■ poissonnier ....cinqbarrisdecaqueharen inostre « pris. » (JJ. 78. p. 178, an. 1350.;] Hareour. [Qui Lient un haras. On lit dans Martène(Aneca. t. m, col. 1483): • C'estoient les • trois connestables; De bons chevaux en leurs > eslables Plusours avoient assez toujours ; Car ils « estoienl bons hareoun. »] Harer, Harler. [Exciter. Comparez l'anglais to harry, tourmenter: ■ Huguenin et sa femme.... > harerenl et firent courir lesdis chiens aus dis . moutons. . [JJ. 119, p. 74, an. 1380.)] — • On • nous hue, on nous hare, on nous menace, on > nous chasse, on nous bat. > (Cymbalum Hundi, page 133.) Hareu. [Cris de haro: • Le duc de Normandie • a la court du cri de hareu, et en doit fere venir ' enqueste, assavoir se il fu criez à tort ou à droit : ■ quer nus ne doit crier hareu, fors par trop grand > besoing, si comme par feu, par larrons, et par ■ homicides. » (Ane. Coût, de Norm. part. 5, ch. V.)] Hedome dist : Tuiez, fuiez, hatm Quant recorder je li voeil mon alaire. (Froiii. p. 325 '.) [On lit encore hareu, dans les Cbron. édition Kervyn. t. X, p. 311.] Hargne. [l^Herpie: • Réduisant une hargne, • si on oit des vents comme un gargouillement, on . la juge intestinale. ■ (Paré, lotrod. 23.)] — On represenloit au roi Louis XIII , qui s'exerçoit con- tinuellement à sonner du cor, que cela faisoit venir des hargnes. (Mém. de Bassompierre, 11, 142.) — 2* Peine, tourment, chagrin, inimitié: • Quoi, • ce dit le seigneur Eusebe, il y adoncdela/tarf^ne • parmy les plus grands délices que j'eusse seu . penser. » (Contes de Chol. fol 137».) — « Leurs • hargnes et leur malignité. > (Ess. de Mont. l. 111, p. 121.) — ■ Entre les habitans de Bysance et les < Athéniens.... s'esloit mise une ftarj;)i« grande.... . lesunscouroienl sans cesse sur les autres. ■ (Vrai et Parfait Amour, fol. 279 1.)] Hargneux. Chagrin, maussade. [Ne semble pas venir de hargne, hernie, comme le dît Paré, VI, 14: < Qui a à faire â hargneux, douleur lui croist. ■ (Ménagier, 11, 3.)] — - Je fuis les complexions tristes < et les hommes hargneux comjne les empestés. ■ (Essais de Montaigne, III, p. 416.) Hargoter, Hargouter. Harigoter, Har- goutement. [S'asticoter, comme on dit vulgaire- ment ; action de se maltraiter : ■ Icellui Hahilet se HAR -20 — HAR leva de la table et priât ledit Gilet parla poitrine, et ledit Gilet lui semblablement, et tenoient et hargotoient l'un l'autre forment. » (JJ. 118, p. 88, an. 1380.) — « Lequel Durant dit que le suppliant menoit Mrigoter sa femme aux compaignons de Paris. » (JJ. 145, p. 240, an. 1393.)— « A laquelle femme icellui Barthelemi dist ces mots: « Avance toy, si te va faire joluier, qui est à entendre hari- goter. » (JJ. 158, p. lli,an. 1403.) — Dans la vallée d'Yères, harigoter est labourer avec de mauvais chevaux. — « Jehan Roussel se traist par devers ledit Jehan Manchon, ycellui prinst par le capperon, feri et hargouta.ei fist plusieurs injures. • (JJ. 84, p. 729, an. 1356.) — « Willaumes Kenars de Eu, pour che qu*il mist main à un ser- gent et le hargoutùy banis. » (Liv. Rouge d*Abbe- ville, fol. 56'.} - « Iceulx Pierre et Jehannot Baillet prindrent ledit Fremin par la barbe et par la poitrine en lui tirant et sachant ; et pour le tire- ment et hargoutement qu'il faisoient Tun à Tautre obéirent par terre. > (JJ. 100, p. 208, an. 1369.)] Hargoteur. [Batailleur : « Le suppliant dist à Bertran Ogier: tu n*es que un tricheur, et un plaideur, et un hargoteur. » (JJ. 223, p. 164, an. 1410.)] Haria. [Aria : « Ung grand haria. » (Coquillart, Enqueste d*entre la Simple et la Rusée.) — « Marias. • (Palsgr. p. 18.)] Haribourras. Nom comique des atours, dans Deschamps, f. 327<': Atournez tous mes dames autrement Sanz emprunter tant de haribourras, 1 . Haricott Ragoût, dans Cotgrave qui en décrit trois modes de préparation. 2. Haricot. [Ce nom n*a été donné au légume qu'au xvii* siècle. On disait auparavant fève ou fève blanche, comme en Normandie ; les marins rappel- lent encore fayol et les Saintongeais mogette. Gomme le légume entrait dans les haricots de mou- ton, on a dit fève de haricot, puis simplement haricot.] Haridelle. [« Heschante haridelle de cheval. » (Pasquier, Lett. I, p. 724.)] Hariquidam. [« Hariquidam ou bienvenue « que tous les aprentifs paient chacun en droit soy.» (JJ. 195, p. 1043, an. 1474.)] 1. Harle. [Hâle, air chaud : « Tant par la mau- « vaise garde, comme pour le harle et air du temps, « laditte playe porroit estre engrinée. > (JJ. 156, p.207, au. 1401.)] 2. Harle. Sorte de vautour. (Colgr.) Harmeré. [C*est peut-être mauvaise lecture, au reg. JJ. 147, p. 245, an. 1395 : « Un nommé Regino « d'Albinhac, bastart, homme harmerez de sa mau- • vaistié. »] Harmier. [« Ainsi que Pierre Blindel harmioit m son coustel ou bazelaire ap devant de son dit « frère par jeu, comme dit est, et en disant, mon « frère, tu n'en aras pas. » (JJ. 112, p. 195, an. 1378.;] Harmonie. [Sans aspirée, dans la Rose, vers 17151 : < Là font entre eus lor armonies^ Qui sunt • causes des mélodies. »] Et le beau sein, et la bouche et les yeux De ma déesse, où le ciel curieux Mist de la beauté la plus douce harmonie. (Jamyn, i37.) « Les gorgelies des oyseaux qui chantoient en « douce harmonie. > (Tahureau, Dialog. p. 191.) Harnacher. [ 1* Equiper , armer : • Adonc « veissiez barons et chevaliers hamechier de che- « vaus et d*armeures, et de quanque il leur couve- « noit. • (Mén. de Reims, § 252.) — « Le sire Poton « de Xaintrailles Tout harnaché d'orfavrerie. » (Vig. de Ch. VII, II, 72.) - 2- Mettre le harnais à un cheval : « 11 falloit tant de temps à les destacber et « liarnacher. » (Mont. 1, 365.)] Harnacheure. Equipage, couverture d*un che^ val. • Venoit le chevalier, sur un cheval couvert • d'une courte couverte en manière de harnacheure « de satin cramoisi frangé de franges d'or et fut la « dicte couverte toute chargée de grosses campanes < d'argent î\ façon de campanes de vache. > (Mém. d'Ol. de la Marche, p. 557.) Harnas, Haroels, Harnols. [1* Armure, armes défensives : • Du sanc des besles ont lor cors « ensanglantez, Lor hameiz e lor bons en sont « avironncz. » (Wace, Rou, 1781.)] — François I" s*entretenant avec le sénéchal de Poitou, ayeul de Brantôme, sur la bataille de Pavie et sa prison en Espagne, « lui en raconta force belles particula- ritez, jusques à luy dire quel cheval de bataille il avoitcejour la etquel harnois (ainsi parloit-on lors) en lui spécifiant toutes les pièces dont il estoit armé et qu'on les portoit alors. > (Brant. Cap. fr. 1, p. 308.) — « Trouvèrent l'autre chevalier qui mettoit neufves lanyeres ù son harnoys de bras. • (Percef. I, f. 80 ■.) — « Au lieu ou il venoit loger, il ostoit le menu harnois, et retenoit le corps de sa cuirasse. » (Mém. de Commines, 358.) — 2« Armes offensives. « Tout homme qui est trouvé de nuyt par la ville à port d'armes, aprez quevre feu sonné, est amendable et le harnois confisqué, s'il n*y a clarté avec luy, car la clarté le sauve. » (Thaumass. Coût, de Berry, p. 339.) — « Si après qu'un a blessé un autre, il se départ de luy de trente pas loin, ou bien qu*il remette son harnois dedans le fourreau et après retourne blesser de rechef, en ce cas doit une autre amende. » (Coût. Gén. II, 683.) — 3® Armes à feu. « Qui tirera harnois « malicieusement en rue d'aucune ville ou lieu, payera six sols bons au seigneur et à la ville suposé qu'il n'en passe aucun ; car au dit cas et que blessure s'en fasse sera punv en outre arbi- trairement. » [Coût, de Marsan, dans le N. C. G. t. IV, p. 906 »».) — 4' Bagages : Harnois et toute la frapaUle Qui rien ne surent de bataUle Fist dejouste le mont ester. (Brut, f, 94.J HAR - 21 - HAR 5* [Meubles, ustensiles: « Li harnas de Rurnigni • baillié à Jaquier et Bogier de Uoucencourt. • (D. C. sous Har^iasium.)] — 6" Habillement: De bons hamoia^ de bons chaucons velus, D^esoaûUons de soUars d'abbaye, Poarpolns fourrez les plates par dessus. (Desch. 334 ^J T Filets de chasseurs ou de pécheurs : « Que nul « ne nulle ne tende aux perdrix sur Tamende de « soixante sols el en aucuns lieux, sur Tamende de « dix livres et le harnas perdre. » (Bout. Som. Bur. p. 507.) — 8* [Equipage d'un cheval : « Nul ne puet « ouvrer au diemenche... se ce ti*est pour enarmer « un escu au besoing, ou pour mètre un estrier et « un poitral à une sele ou un harnais ù some ata- « chier. » (Liv. des Métiers, f. 211.)] — Baudouin, C** de Guines, laisse à ses Tilles ses « cârettes a tôt « leskevaux e a tôt le harnais.,., ses hauberjons é « autre menu harnais. » (Duchesne, Gén. de Guines, page 283, tit de 1241.) — 9" Engin, dans un sens obicène: J*a7 ires bonne youlenté mes La force et pouvoir sont perdus Car tendre ne veulent mes /lanies. (Desch. f. 333 ^,) 10* [Tumulte : « Faut-il faire si grant harnais, « sTil à donné une buffe ou deux au tabellion de la « ville. » (JJ. 159, p. 50, an. 1404.)] — ll^ • Harnais « de gueule, » provisions de bouche. « La chair de « pourceau, va répliquer un autre, sera tant bonne « que vous vouderez, si est-ce qu*il n'est icy ques- « tion que de harnais de gueule. » (Bouchet, Serées, p. 87.) — 12* Entreprise. Monsieur de Chabanne promet à Louis XI : • Au casque mon dit seigneur « le roy meneroit guerre au duc de Bretagne, de • jamais ne l'accompagner ne suivre hors du « royaume, ny avec luy courir en la dite duché ne • paîs du duc, n*y y faire entreprise, pillerie aucune, « ny entreprendre harnais ne faire chose quelcon- « que... qui porte préjudice au dit duc. * (L*hermite de Soliers, cabinet du roy Louis XI, à la suite de Gommines, t. IV, p. 229.) Expressions : 1* « Faire vider les harnais, » désarçonner quel- q«*nn. Pariant de joutes : « Le sire de Sainct Py le « consuivit si fort et si roide qu'il lui fit vuider les • bamois et cbeut le chevalier anglois à terre. » (Froiss. iiv. IV, p. 42.) S* « Harnais ne vaut rien qui ne se deffend. > (Gotgrave.) Harnlcheur. [Voiturier : « Guiot, dit Rolot, « hamicheur et gourmet de vins demeurant à • Bruieresen Laônnois. • (JJ. 157, p. 306, an. 1405.)] Haro. [Appel à Tassistance publique et invoca- tion à Tautorité judiciaire. D'après l'ancienne opi- nion, hara représentait ha Raaul ; on implorait Taasistance de RoUon, premier duc de Normandie, 3 ni fut un grand juslicier. G. Guiarl Tinterprète ifféremment et le dit inspiré par les ravages des Normands: « Gis rois iert Rous; pour ce criolent « Normans qui en son tans fuioient Droit vers « Chartres comme garons. De toutes parts: « Ha • RoQS, ba Rous, Con lu nons mainnes malement. > (v. 4721.) Mais ce cri était connu et avait ses effets ailleurs qu'en Normandie. (Voir Haha, Hahay.) Tou- tefois, c'est en Normandie que le hara eut ses règlements les plus exacts et son autorité la plus étendue.] — Lorsqu'on Irouvoil sa partie et qu'on vouloit la mener devant le juge, on crioit hara; elle étoit obligée de vous suivre; l'un et l'autre demeu- roient en prison ou étoient tenus de bailler caution. Ceux qui entendoient ce cri étoient obligés d'aller prendre celui sur qui il avoit été fait. Il y avoit des raisons pour lesquelles on pouvoit crier hara et des peines portées contre ceux qui poussoient ce cri sans sujet. L'usage en étoit restreint aux cas d'attentat entraînant la peine capitale et relevant du droit de haute justice, comme meurtres, incen- dies, vols à main armée. Ceux qui entendoient ce cri étoient obligés d*aller prendre celui sur qui il avoit été fait. « Auquel cry et hara luit cil qui l'or- « ront, soient tenus a aler el prendre celuy qui « feroit prise ou pris contre nostrc deffense et « celuy prins livrent et baillent à la justice du lieu.» (Ord. des R. de Fr. 1. 1, p. 507.) — « Qui crie hara « sans appert péril, il doibt amender au prince, et « s*il nye qu'il ne le crya pas, le prince peut en- « quérir par les prochains d'illec et par ceulxqui • royrenl. • (Ane. Coût, de Norm. fol. 74*.) — [De là, dans tous les privilèges du roi pour imprimer, la formule: « Nonobstant clameur de hara, charte < normande et leltres à ce contraires. •] Par exten- sion, le mot signifie : 1** Cri de guerre, alarme. Parlant de plusieurs chevaliers du parti du comte de Flandre qui, ayant passé le pont Amenin, vou- loienl surprendre quelques villes de Flandre: « Le « hara commencea à monter et les villes voisines « commencèrent à sonner leurs cloches. » (Froiss. LIL p. 202.) — 2«Cri au feu. Puis escrie : haro le fu Cil de la vile, qui grant fu ; Y acorent luit a brieve. (Fabl. de S, G.f.5i ^.] 3** Cri pour appeler du secours contre des assas- sins. Parlant d'une baronne qui avoit fait assassiner son mari : « La famé osta toutes les choses par « quoi Ten se puist aperchevoir que on le lavast et « puis leva le cri et cria : luir ou liareu, l'en me tue « mon baron. > (Beaumanoir, p. 349.) — 4" Cri de douleur, plainte. D'après l'Hist. des III Maries en vers, Ilérode, mangé des vers, crioit Mrau. — Haraurlas, cris d'un homme à qui l'on fait souffrir de grands tourments. (Chron. de S* Denis, I, f. 46 ^.) — 50 Pour cri de colère: « Lors fut si courroucé « que a peu qu'il ne crioit hara. » (Percef. II, 32 ^) — 6' Exclamation. Parlant de Phaëlon emporté par les chevaux de son père : Moult est Phaêton en grant balance : Haroj dist-Uf et qu*ai-je empris ? Trop sont de grant orgoeil espris Ces cbevaus qui ensi m'emportent. (Froiss. poës. i84 *.) Holà. « Je vos en dirai trusqu'a harau^ » c'est-à- dire jusqu'à ce que vous disiez hala. (Rom. d'Audi- gier, Ms. de S. G. f. 65 <>.) Haroder» v. V « Harader qu'aucuns escrivent « /ki7*au(ter n'est pas ce qu'on dit, crier hara sur HAR € aucun, aina crier par lançon ou reprehension ■ après quelqu'un ; comme il me haraude lant que • je qoilteray le voisinage. • (Nicot.l — 2* Persécu- ter par plaisanteries : • A la cour ordinairement est ■ de cousturae a Taire la guerre aux jeunes gens k . leur commencement de leur avènement et les • liarceler et harauder. • (Brant. Cap. fr. III, 429.) Haroler. [Voir Uaher , Hauieh ; malmener: • Qui guerroyoient et haroioient tout le pays. > (Froiss. VKI, 37i.)] Haroublettes. [Charivari : • Iccllui Tliibaut • avoit dit qu'il iroit (à Roquencourt, en la prévdté • de Montdidier) à un esbatemenl, que on dit liarou- • blettes ou charivari. ■ (JJ. 160, p. 427. an. I40G.) On Vil karoulletles, au reg. JJ. 161, p. 71.] Harpail est une horde de bêles sauvages. ■ Le • mot est ainsi formé de ce que tels animaux ne ■ font que tiarper et endommager ou elles se ren- ■ contrent et par métaphore on dit un harpail pour « une compagnie de mauvais garnemens, l'assem- ■ blée desquels on appelle aussi harpaille. > (Nicot.) — ■ Lequel Ëstienne les appetia harpaille, ribau- . daîlle. • [JJ. 113. p. 301, an. 1378.)] — Par suite, le mot signilie pillage : J'ai veu grana bledz et paille Par les cnamps rapiner Tous biens à la harpaille. (Molinel, p. iOi.} Harpallleiir. Dandit, Tripon. • On appelloit • harpailleur du fema de Nicot un de ces caimans . qui s'attroupent pour voler les pauvres gens de < la campagne. > (Le Ouchat, sur Rab. Il, p. 248.) 1. Harpe. [Instrument de musique: ■ Regehis- ■ sez al seignur en harpe, en saltier de dis cordes, . cantez à lui. ■ (Lib. psalmor. p. 39.)] — Parlant de Cliiron qui apprit à Acbille à jouer de la harpe : De aon de harpe et d'acordance. {Omk de Atie. {. OS.} Expressions : 1° < Il mania très bien ses harpes. > (Colgrave.) Pour dire: il vola. 2* • Jouer de la harpe. • dérober, parce qu'en jouant de la harpe on a les mains crochues. (Id.) 2. Harpe. [Pierres d'attente: ■ Toutes jambes ■ ou membrures de pierre de laille. parpeignes • assis au rez de chaussée, ou en terre mitoyenne • entre deux voisins, ou il y a harpes faisans par- ■ temens d'une part et d'autre, c'est à sçavoir, par • devers chacun des deux voisins, font borne et • division de moitoyrie. • (Ord. 1485.)] 1. Harper. [1°Jouer de la harpe: ■ Encanleyres • estoit moult sages ; Les bues faisoit en l'air voler • Et les asnes faisoit harper. > (Flore et Blanchefl. 810.) — • Encommenya le meneslrier de harper le • ley de la complainte. • (Percef. t. V, fol. 71.)] — 2° Prendre la forme d'une harpe ; parlant d'Hippo- mène el Atalante qui avoient profané le temple de Pallas : Donc sans fas mettre à mort leur âgure défait. ■ 22 - HAR En hoiipeaux de poil roux leur blonde chevelure Se chnnge aasauvaBeant leur douillette encoulure D'espaule et d'estomac en large se harpant Evidezparle flanc desja pancbent rampane. (Baif, 187 ^.J 2. Harper (se). [Se saisir violemment l'un l'autre : • Joinct que vous ne les desprenez pas  ■ vostre poste quand ils se sont une fois harpez, et ■ demeurez h la miséricorde de leur comnat (de ■ deux chevaux fQugueux). ■ [Montaigne, III, 278.)] Harpere, Harpeur. t. Joueur de harpe. Au aiege ala comme jouglere Sy faint qu'il estoit harpere Il avoit apris a chanter Et lais et notes a barper. fBi-iii, f. m ',} • Devant luy y avoit ung harpeur qui luy noioil • le lay d'Orfay. Si plaisoit tant au roy a escouler • qu'il n'y avoit nul qui osnsi motdire. ■ (Lanc. du Lac, H. f. 30'.) — ■ Pages de la musique harpeun, ■ ou joueurs de harpes. • (Elslats des off. des ducs de Bourgogne, p. 53.) — [< Cil violeur, et tuit cil • harpeor. • [Auberi, danst). C. III, 631 *.)] Harpeur. [Ilarponneur : ■ En ce mesmehoslel • se hcrbcrgasl Jehnn de Viltepointc, Itarpeurde - marée. • (JJ. 91, p. ir>3, an. 1361.)] Harquebousier. Arquebusier. • Soisanle et « six mille hommes de pied, vingt et six mille har- - guebovsiers, deux cents grosses pièces d'artille- • rie. > (Rab. I, p. 280.^ Harquebuse. [V. Haquebute : > 11 flst desmonler ■ environ 70 harquebuzes à crocq de dessus leurs - chevalets et les flst porter par ses gardes. • (Cari. VI, 15.)] — • Dedans et en la grand' fenesti*e sur la > cheminée, trois hacquebttles, (c'est pitié il faut à ■ ccste heure dire harguebuses) et au joignant, là « perche pour l'espervier et plus bas à costé les « tonnelles, esclotoueres, rets, filets et autres engins ■ de chasse. > (Contes d'Éutrapel, p. 315.) Harquebii série, s. '1° Nom collectif des arque- buses : • On ne tirera l'artillerie, harguebusei-ie ny • autres choses l'un contre l'autre. ■ (Brant. Cap. fr. 1, p. 413.) — 2° Nom collectif des troupes armées d'arquebuses. ■ Furent deffaits par l'infanterie et ■ harquebuserie. • (Brant. Cap. fr. III, p. 56.) Harrebane. [Femme de mauvaise vie: • l^equel ■ Jaquemart dist à icellui sergent qu'il n'eust pas « oslé ledit baslo^i à une mauvaise ftarrcfranne. • (JJ. 165, p. 229, an. 1411.)] Harrier. [Voir IIareb. IlAnoiEFt; molester: ■ Le < suppliant dist que ce estoit mal fait de ainsi vou- > Ioir7ian'i termes dont on se sert en Languedoc pour exciler « les ânes à marcher. . (Duchal, sur Rab. I, p, 67.) Parlant d'un rébus fait sur Anne de Montmorency : ■ M' le connestable estant retourné à la cour, ils • représentèrent un asne qui avoit un mors de ■ bride à contrerebours et l'un disoit : Eh qui a mis > mon mors ainsi? L'autre, qui venoit après et qui • touchoit i'asne respondit hary, hary voila la plus BAS — 23 - BAS sotte et la plus fade plaisanterie et rencontre dont on ouit jamais parler. > (Braut. Cap. fr. t. II.) Harsegaye. [« Le suppliant dune harsegaye ou demi lance frappa par la poitrine icellui cava- lier. » (JJ. 167, p. 333, an. 1411.)] HarseL [Porte faite de claies et de branchages, comme haise^ haison : < Lequel Jehan estant sur ycelles selietles pour advenir plus hault à forer un tiarsel pour clorre sa court. > (JJ. 156, p. 82, an. 1401.)] Hart. [lo Lien d*osier: « Le lia fermement à quatre hars torses. » (Chr. de S* Denis, l, 146.) — Hart est le lien d'un fagot où d*une bourrée à Paris; qu'on appelle une riorte en mon benoit f)ays ; parquoi j'entends que quand on crie de par e roi, sur peine de la hart {hart est feminini g eneris) \ùui autstui à dire que sur peine de la corde ; je dis qu'on s'aidoit des branches des arbres pour espargner le chanvre. » — « Sentir la hartf vaut autant ù dire que chatouilleux de la gorge. » (Despér. 97* conte.) — 2^ Corde dont on étranglait les criminels : « Ou il l'en amaint pris en chaaine ou en liart. » (Sax. XIX.)] Has. [Enjambée : « L*uys dudit Dasin, qui est près de la maison ou demouroit ledit Colin, à nuit ou dix /îfls. » (JJ. 142, p. 44, an. 1391.) — Lequel llenrion chancela et chut si comme à trois ou quatre has de là, où il eut le cop. » (JJ. 162, p. 381, an. 1408.) — « A trois haz ou environ près dudit hostel, Bezançon Darboys a esté trouvez navrez. » (JJ. 130, p. 7, an. 1386.) — < Avant que le suppliant et son frère feussent près d'icellui Robert d'environ soixante haz, autrement enjam- bées. . (JJ. 170, p. 211, an. 1418.)] Hasard. [1* Jeu de dés : « Comment le duc Godefroy fut requis de lever le siège de Hasarty ou le jeu des dez fu trouvez. Il advint, ne demora gueres, que Rodoans, li sire de Ualape , ot con- tens et guerre à un suen baron qui estoit chaste- lein d'un chaslel qui a non Etasart (El Ilazar), et sachiez que de la vint H geus de hasart, et fu trovez li geus de dez qui einsint a non. » (Guill. de Tyr, cité par de Laborde, Emaux, p. 247.) — 2» Le nombre six amené aux dés : « Senio dicilur nu- « merus senarius, gallice hasart. » (J. de Garlande, dans Paris, sous Philippe-le-Bel, p. 592.) — Quand OQ amène le double six, on marque dix-huit; de là le passage suivant:] Lors dist Tun : gettez, c'est raison. Pour veoir qui le dez aura. Hasart beau dé or y parra, Dist cilz qui getta dix et huit. fDcsch. fol. 39i ^.) 3* [Joueur : « La femme dudit Henry dist aux diz « Robin et Gosselin : alez vous hors de céans, vous ■ n'êtes que un ha%art; et ledit Robin dist : je ne « suis point hazart; cellui est haTMrt qui joue sa * femme aux dez. » (JJ. 158, p. 28J, an. 1403.)] Hasardé. [Téméraire : « Que lesdils douze * clers.... tiennent les écrits de la dite chambre * (des Comptes) secrets et qu'ils ne soient ni « hazardez de les porter hors de la dite chambre. » (Ord. VII, p. 262, an. 1388.)] Hasarder. [Jouer aux dés : « Jehan le Picart « qui ne sçavoit d'autre bien que de hazarder, « taverner et bordeler. » (JJ. 161, p. 260, an. 1407.)] Hasardeur. [Joueur : « Et celui qui joue as « dez, le hasardeur^ ou qui acquierl par jeux sem- « blables. » (Ethique d'Oresme, 111.) — On lit dans Villon (Ballaae de la Bonne Doctrine) : « Pipeur ou « heTMrdeur de dez. •] Hasardeusement. Témérairement. Parlant d'une victoire remportée par M. de Guise sur les Huguenots : « Tout a coup il s'escria : allons, compa- « gnons, tout est à nous, la bataille nous est gagnée; « et puis donnant fort ha%ardeusement, s'en ensuivit « le gain total de la victoire. » (Brantôme, Cap. fr. t. m, p. 101.) Hasardeux. [Téméraire: « Personnage hasar- • deux oultre mesure, et hardy sans discrétion es. « périls de la guerre. » (Amyot, Pelopidas, L)] Hase. [« Ardez, ardez, mettez lout à feu et à « flambe : aux hasezy aux hase% villains Bourgui- « gnons. » (JJ. 168, p. 237, an. 1415.)] Haseau. [Porte à claire-voie , comme he%e : « L'uys d'icellui hostel estoit seuUement fermé d'un « haseau, > (JJ. 184, p. 341, an. 1453.)] Hasie. [ilâle : « Tozjors la flst garder en cham- « bre Plus por peor que por le hasle. » (Chr. de Troyes, Cliget, dans Holland, Chrestien, p. 48.)] Hasoy. [Ronces : « Item que les bos et espines « ou hasoy. » (Cart. de Corbie,21, f. 321, an. 1403.) — « Et sera tenus ledit Pierre de essarter et des- « truire les /lasoys, estans sur ladite masure. » (Id. fol. 330, an. 1430.)] Haspe. Verrou. Comparez Tanglais moderne hasp : « Come le donour rien ne eyt en le ten et le < ten soit principal maner et mées, adonques suffit « al donour en présence de frauuks tenauntz a « délivrer ail purchassour sa seisine par le haspe • ou par le anel de l'huys ou par enclosture de la « porte. » (Britton, Loix d'Anglet. ch. XL, f. 102*».) Haspeler, v. Dévider: « Melean Mspeloit à « longue toise, et au filler Nabon fist sondebvofr. » (Percef. V, fol.ll2«'.) Ne ja n'aura autre pasture Que au Aller aura gaigné ; Et s'il lu y venoit compaignie, De haspeller seroit sa maistrie, Ou de sa vie n'auroit cure. (Ibid, fol. ii2 *,) Hasple, S. Dévidoir: « Quenoilles, hasples et « fusiaulx. » (Desch. fol. 442 c.) — « Hasples, ne « fuseaus nekeneules. » (Froiss. Poës. fol. 424*».) 1. Haste. [Hâte, promptitude: « Pourquoi m'as « envoyée en grant haste et en coite. » (Berte, c. XXIX.) — « Car qui est pleins de foie haste A la • fois son bon tans en gaste. » (Bl. et Jehan, 1521.) Dans Froissarl, sus haste signifie à la hâte. (11, 183.)] 2. Haste. Promptement expédié : « Bonne chose « est au bailli de souvent tenir ses a.ssisesau mains HAS — 24 - HAS « de six sepmaines à outre ou de sept, car les droits « en sont plus hastes et si en est on miex remam- « brans, et si en est i^assise mains chargiée et plus « tost délivrée. » (Beaumanoir, p. 13.) 3. Haste.ri* Lance, pique: « Pour charge de • piques, javelines et autres hastes de bois fraissé, « .n. s. tournois. » (Du Gange, I, 455', an. 1541.) — 2** Aiguillon : « Durand Jarrie portant à son col uno « haste ou aguillade pour toucher les beufz. » (JJ. 206, p. 263, an. 1479.) — 3* Broche: « Icellui « de la Ronce prist un hasle ou broche de fer. » (JJ. 158, p. 158, an. 1404.) — 4o Viande cuite à la broche: • Levez vos sus, dame Hersent, Fêtes li un « petit de haste. De deux roignons et d'une rate. » (Renart, 249.)— 5* Echinée de porc: « Et ii. hastes • de porc lonc de .n. pies. » (Aiol, v. 4040.) — « Une haste de porc ù quelque jour que la feste < soit, neis se elle estoit au vendredy. » (Liv. des Met. 11, f. 5.) — 6" Mesure agraire: « Item un haste « sus la voie de Berseneeles. » (JJ. 71, p. 56, an. i335.) — « Icellui Jehan avoit cuilli ou fait cuillir « et moissonner deux hastes de terre, que le sup- « pliant estimoit ù la somme de deux boysseaux. • (JJ. 195, p. 141, an. 1468.)] Hasteement. [En hâte, dans Froiss. II, 300.] £a chantant, proi des uiiUors non per, n*ai pooir do priser hautement Qu'ele ait de moi merci hasteement Se mesdolours vnet en joie tomer. (P. av. iSÛO, II, 843.J Hastelet. Pgtite broche, hàtelet. Hastelle. [Bûche, tison : « Le suppliant print « un tison de îeu appelle hastelle au langage du « pays (Auvergne). » (JJ. 142, p. 161, an. 1391.) — « Icellui prestre tenant en sa main une busche de « bois qui se nomme au païs (Normandie) une has- « telle. » (JJ. 195, p. 1525, an. 1475.)] Hastelller. [1* Atelier, proprement endroit où Ton débite le bois en hastelles :] < Pour obvier aux fraudes, aucuns charpentiers ou ouvriers de neufs vaisseaux à vin, de charpenterie, de ton- neaux ou autre merrain, ouvrans de leurs mes- tiers. ne tiennent hastelliers dornesnavant es terres ne au rain des foreslcs, si ce n'est dedans les ventes ordinaires. » (Gr. Coût, de Fr. liv. I, chap. V!, p. 58.) — 2* [Bienvenue : « Icellui Perrot devoit sa bienvenue en la vente selon la cousturae des boscherons, et quant vint à Tescot paier ....icellui Perrot ne voult paier son haslelliei\ c'est assavoir un gallon devin. » (JJ. 173, p. 459, an. 1426.)] Haster. [1° Avoir hâte de : • E li paiens de ferir « mult le hastet. » (Roland, v. 3445 ) — « Car for- « ment le hastoit de la chose achever. » (Berle, coupl. 12.) — 2° Dépécher: • Et le corloisie qu'il « pot fere en justichant à celi qui est ses amis, si « est de li haster son droit se il a droit. » (Beaum. p. 33.) — 30 Poursuivre : « Si se retournèrent et « perçurent que c'estoient leurs ennemis qui les • hastoient. » (Froiss. V 391.) — 4Mrriter, provo- quer : « Icellui Kaoulin plain de mauvais esprit « respondi au suppliant: se tu me hastes ^ je le . balray très bien. » (JJ. 107, p. 374, an. 1375.)] Proverde : « Qui trop se haste en cheminant , en « beau chemin se fourvoie souvent. » (Colgr.) Hasterel. [Cou, chignon du* cou: « II tira un > petit couslellet qu'il avoit et frappa ledit d*Auben- « cheul que ou visage, que autour du hasterel. » (JJ. 455, p. 209, an. 4400.)] — Parlant du célèbre bourreau de Paris Capeluche : « Le duc Jean de • Bourgogne luv fit coupper le col ou hasterel. ■ (Fenin, Hist. de Charles VI, an. 1418, p. 468.) — « S'il y a ...ne viel ne jeune qui se mette au fouyer, « par Dieu, je le feray pendre par le hasterel. • (Hist. de B. Du Guesclin, par Ménard, p. 99.) Panire le volt, mais cil li donne Tel cop du gibet, qu'il Festonne. 8 liant li moine fut estonnez, uillain a son cop recouvrez, Et le reflert et hasterel, (Fabl. de S. G. fol. 37:) « Avoit la barbe si longue qu'elle luy venoit jus- « ques au hasterel. » (Percef. I, fol. 63«.) Hasteur. Bôlisseur, officier de bouche : « Pota- « fS'ievSj hasteurs, gens d'espices, tailleurs, cor- « douenniers, secrétaires. » (Desch. fol. 378.) Hastler, s. Grand chenet à plusieurs crans où Ton mettoit plusieurs broches. Dans une guerre entre les Anglois et les Ecossois, ceux-ci ayant abandonné un poste, les Anglois « trouvèrent plus « de trois cens chaudières faites de cuir a tout le « poil pendues dessus le feu pleines de chair et « â*eau pour faire bouillir et plus de mille hastiers « pleins de pièces de chair pour rostir. » (Froiss. liv. I, p. 22.) — Parlant des habitans de Meaux assiégés dans leur marché par le roi d'Angleterre: « Au lieu de lances combattirent par longue espace 9 de hastiers de fer et tant continuèrent que pour « ceste fois rebouterent iceux Anglois hors de leurs • fossez. • (Monstr. I, p. 318.) — [« Par devant lui « trova un escuier Qui en sa main portoit un grant « haslier. » (Garin, dans D. C. III, 633 ^)] Haslieu, Ilastlf, Hastis. [1* Prompt, pressé de: < De sa parole ne fu mie hastifs. • (Roland, V. 140.)] — • Si ne vous vueillez troubler, gentil « chevalier, du langage de la pucelle ; car couslu- « mierement elles sont hastives déparier. • (Percef. t. V, fol. 3\) .... Cil est chelis Q\\i aimme. s'il n'est hastiex De joir et volcnliex. fVat. n* 1522, fol. 154 *.) 2« [Prompt, en parlant des choses: • La bataille « est merveilluse et haslive. » (Roland, v. 1610.) — « Si ayës pour ce bon advis et hastieu conseil. » (Froiss. Il, 251.) — 3- Qui s'emporte vile: « Car il • sentoient le roy hastieu. » (Froiss. Il, p. 24.) — « Doubtant qu'il ne les villenast et tuast parce qu*il « estoit homme moult périlleux et hastis. •{JL 139, p. 10, an. 1389.)] — « Estoit colérique et hastif. » (Le Ch" de la Tour, Instrucl. à ses filles, fol. Il •.) — 4* Pressant, urgent: « En cas hastieu que il ait • mestier d'aide. • (Ord. des R. de Fr. I, p. 466.) Hastille. Boudin: « Il n'estoit tué pourceau HAT — 25 - ■ dans toul le voisinage dont il n'eusl delà hastille ■ et des boudins. > (Rab. III, 218.) Hastivean.j. Saison hôtive. (Monet.) — • Fi- ■ gués, poires de hastiveau. ■ (Nicot.) Ce mot s'est pris âans un sens figuré pour désigner un étourdi : ■ Hastiveau qui est le nom d'un raisin précoce et ■ plus bâtir que les autres, dénote un étourdi qui • se hâte trop pour donner ou pour prendre un • conseil. • (Duchat, sur Rab. I, p. 270.) Hastlvemcnt. [En bâte: • Hastivement li est ■ cbeuz as piez. » (Roncisv, p. 69.) — «La ricbesse € haativement venue, hastivement s'en va. • (Mén. 1. 1, p. 9-)] — Parlant des monnaies qui avoient été altérées: ■ Cils remèdes soient mis liastivement, ■ comme la grant nécessité le requiert. ■ (Ord. des B. de Fr. I. p. 755.) Hasllveté. [1* Colère, emportement: <• Se mes • serjans par sa folie ou par hastiveté, meffet en • casdecrïeme! * (Beaum. ÎXIX, 3.) — > Benat, ■ considérant queautantvaloitdtretouchin, comme • rebelle et traître, meu de cbaude cole et de ïuisti- • veté, fery d'une daguequ'il portoit, ledit Proven- < çal. • [il. 137, p. 107, an. 1389.) — ■ Se li rois ■ Phelippe a fait se hastieveté et se felonnie de ■ mettre à mort si vaillans cbevaliers. • (Froiss. t. IV, p. 209.)] — ■ Item sont privées femmes par ■ raison de leur hastiveté, si comme fusl Calpbur- • nie qui ne pouvoit souffrir que en nulle manière . sa partie deffendist, ne que le juge y donnast c appoinctement sans dire hastiveté au juge ou à • partie. • {Bouteiller, Som. Rur. 674.) — - Nature ■ de femme est telle que a grand peine attend après « ce qu'elle veutl sçavoir et par la hastiveté d'elles ■ ne sont elles ja dignes de longuement tenir terre • sans souverain. - TPercef. V, fol 73 ■'.) — - Hatti^ • rcl^de cbaulde colle. - (Aresl. Amor. p. 398.) — 4° Promptitude : • N'eust esté sa merveilleuse has- . tiveté, il estoit fricassé. - (Rab. II, p. 235.) Hâte. [1* Lance : - Pourveu de espée, hâte,... • qui sont armes défendues. • (H. 98, page 433, an. 1363.) — 2" Mesure agraire en Bourgogne. Voir Haste.] Hntemenne. [Echinée de porc : ■ Duquel bos- ■ tel ilz eussent fait cuire et appareiller une hâte- € menue de porc, qne le suppliant avoit apporté - d'Estampes. • [JJ. 143, p. 273, an. 1392.)] Hâter, Hatir. [Se provoquer, se quereller : ■ Lequel Berartdist à icellui Chauvet, que s'il le « hototf, queilluidonneroitunboufTeau oubuffe. > W. 159, page 4, an. 1404.1 — ■ Pour celle cause en • eulx hatistanl l'un l'antre de leur povoir et en « desmentant l'un l'autre. > (JJ. 109, page 431. U. 1376.)] Haterean, Haterel. J|Cou, nuque de l'homme oa des animaux : ■ Ung gigot de mouton rosti et • oDg Imtereau ou col de veau aussi routy. ■ (JJ. 194, p. 266, an. 1467.) — < Guillaumes de Dou- ■ glas encarge la chaîne et le vasselet d'or et le mit . en son hateriel. - (Froiss. II, 203.)] — . H estoit • laid M deHIguré» car il avoit les espaulles haulies HAU ■ et bossues, et le haterel ou le col avoit court et la « teste grosse. « (Percer. I, fol. 25 •■.) — Parlant des armes de Béarn : De deuB vaches en rouge peaula Paasans, et à leurs hateriau* Ont esquieres d'sBur. (Froiêt. f. 385 '.} llatif . Diligent, empressé : Vint raessagier hatift Disant qu'A lui parler vouloit. (V. de Charlea VU, II, 8.} Hatisser. [Brandir : • Le suppliant esmeu de • challeur hattssa ung petit baslon qu'il portoit et ■ fist manière d'en vouloir ferir icellui Ducastel. > (JJ. 194, p. 207, an. 1466.)] Hattayne. [l)ispute : > Icellui Thevenin querant ■ à son povoirttattaynes et riote. ■ (JJ. 115, p. 321, an. 1379.)] Manban, Hantban, Haubannler. [Droit payé en argent ou en nature par les ouvriers de certaines corporations pour exercer leur métier à moins de frais : * Haubens est un propres noms > d'une coustumeassiseanciennement, par laquelle ■ il fu establi que quiconques seroil liaubanniers, • qu'il soit frans et à moins de droictures paians « du mestier et de la marchandise dont il seroit > hautbannier... Bautbannier furent anciennement • estably à un muid de vin, paians en vendanges < au roy ; et puis mist li Iwns rois Pbelipes ce muy ■ de vin a .ti. sols par. pour le contens qui estoit ■ entre lespovres haulbannfers, et les eschançons • du roy qui le muy de vin recevoient de par le ■ roy Tous les meslters de Paris ne sont pas • Itautbannien, ne nul ne peut estre hautbannier, ■ se il n'a esté et est du mestierqui ait hauban ; ou • se li rois ne lui ottroie par vente ou par grâce. • (Reg. des Péages de Paris, liv. Il, et le livre des mes- tiers, éd. Depping, p. 6.) ~~ On lit encore au statut des droits du chambrier de France, an. I4I0 : ■ Le • hautbannier du roy ne doit estre contraint de < acheter ledit meslier de friperie dudit chambrier, • ne de son maire pour lui, puis qu'il soit fait ■ hautbannier du roy, et que de lui il a acheté • ledit hauban. Item que ledit hautbannier est tenu • de acheter son dit hautban du roy, ou de ses • officiers pour lui, et non d'autre, et si est tenu ■ de estre estagier dedans la banlieue de Paris, et • de paier au roy, ou à son receveur pour lut, si • lost qu'il est fait hautbannier .xit. deniers, et au > dit chambrier .xir. deniers. Hais outre il est tenu ■ de paier au roy par chascun an .vi. sols .vui de- • niersparisis; et partant ledit hautbannier peut ■ vendre et acheter toute manière de pelleterie « vieille et nouvelle. •] Maubb^. [Hobin, cheval qui va l'amble; compa- rez l'anglais hobby; on lit dans Math, de Coucy, p. 593 : > Un haubby d'Irlande. ■] Hauberc. ^emisette de mailles garnie d'épau- lelles de fer. Celle armure, très montante, était dite eo todesque halsperg ou halsberg, défense du cou. (Voir pour le zi* s., la Chanson de Rolaad, édit. class. Îi. p. L. Gautier, p. 408 â 410, et pour le xm* siècle, oinville, éd. de Wailly, 3- Eclairç.) — • Se vus alez HAU -s ■ einsi l'espée traite à curi, Voslre hauberc veslu, ■ en maiD vostre behurt, Enlre vus et le rei e ire e • graigne en surt. « (Th. de Cant. 36.) — . El dei- ■ vent eslre armes, ou champ, àe hauberc et de <• chauces de fer et de heaume à visière. > (Ase. de Jér. 1, 170.)] — [Ud capuchon de mailles, dit coiffe de haubert se portail sous le heaume : ■ Si flert ■ NaimuQ en l'heLm principal ; A 1' branl d'acier ■ l'en trenchetcinq des laz. Li capeliers un denier ■ ne li valt; Trenchet la coifeentresqueàla carn. > (Roland,v.3433.)j~tL'ebasdu haubert était fendu et formait deux pans dits chausses de haubert] : ■ Il ■ \TOtt\a vae chausse de haulberl dont les mailles ■ esloient de fin argent, tant bien ouvrées qu'on ne • pourroit mieulx. ■ (Percef. IV, f. 37 ■.) un distinguait : 1* [Blanc hauberc : • Le blanc hauberc derompre « etdepaner. • (Rom. de Garin.) — >i Et couvertu- ■ reafreteler sur blanthaubers, brunis à mailles. ■] 'i*[> Vestir et endosser maint bon haubert dou- • blier. • (Cuvelier), c'est-à-dire aux mailles redou- blées. — • Veslenl les haubers doblentin» Et crai- « gnent les brans acerins. • (Roman de la guerre de Troie.)] 3° [Parfois les mailles étaient triples, treslis, comme on lit dans Garia, I, 3.] •t* [Le chevalier seul avait droit de porter le hau- berL Par suite, llef de haubert est synonyme de ftef de chevalier : • Membre de fleu de hauberc est l'ui- ■ tisme partie del fieu de hauberc. > (Ou Cange, IV, 352 *.) — ■ Tous gentilshommes ayant haute justice - oujtlaio fié de haubert. • (Carloix, IX, 30.)] 5' Terme de l'ai^ot pour signifier argent : - Plus ■ d'aubert n'estoiten sa fouiliouse pour soliciter et ■ poursuivre. > (Rab. III, p. 221.) Hanbercot. [Diminutif de haubert : < Nefust ■ le haubercot veslu. ■ (Benart, dans Du Cange, 1. 111. 619 ".]] Hanbergeon. [Petit haubert; il était d'un tissu plus léger, à courtes manches ou même sans man- ches : ■ Item un haubergon d'acier clarel. ■ (Pièces sur Charles VI, II, 399, art. 207.)] — Parlant d'une guerre entre les Angtois et les Gallois : < Envoya ie ■ prince de Galles en France devers le roy, pour - ■ avoir argent et du harnois,el aide de gens. Leroy ■ fut content et luy envoya un beau bassinet ■ (habillement de tête que portoienl anciennement • les gens d'armes) et un haubergeou. • (Juven. des Ursins, Hist. de Charles VI, p. 162.) Expressions : 1° > Haubergeon de femmes, ■> corset. (Colgr.) 2* < Maille à maille on fait les tiaubergeons, ■ les affaires se font petit à petit. (Oudin et Rabelais, t.I.p.66.) *- *■ ^ Haubergeonnier, s. Ouvrier qui tail des hau- bers : ■ On appelle hauberaeontUers les faiseurs de ■ chemises de mailles, ■ (Fauchel, Orig. p. 59.) Hanbergerie. [Collectif de haubert : t Trois • cens hommes couvers de baubergerie et de flan* • cbieras. • (Cbr. de Flandre, i^. 79.)] HAU Haubergle. Robe étroite : Chaacuas'enToiu; Li ami et lei uioiea OreDt ffuit BoutquaDKS, El totes les haubergiei, Et coreés a deu* pincies. fP. av. 1300, II, p. 1. Haubergler. [Fabricant de haubert des Uét., éd. Uepping, p. GG.] 2. Haubergler. [Revêtir le baubei Garin, I, 203; Aubri, p. 158 M— Pillât descente de Guillaume-le-Bastard en An^eti Donc issirent li chevalier Tuit armé et tuit kaubergié. [Bon, p. t9i Cil du chaslel sont haubergii Puis s'en ÎBsent tuit adoubé. [Blanch. f. U Hauce. Enchère : ■ Le seigneur bailli > nant ou sergent, peut recevoir autant de • et rencheres qu'on lui offre jusques an p ' la chandelle. • (Coût. Cén. t. Il, p. 918.) - > eschevins... font vendre... par /mu^che et • riere de paulmées. • (Coût. Gén. Il, p. 94 Haudrague. Haudmguler, llaod [Drague, draper : ■ Il est bien sceu que le ■ cbiers dudit Fremin... ont le ditle rlv > netier de haudrague, de faux et de rastel ■ Fremin d'ores en avant sera tenu de y faii • et haudrager sou fdsau ment. ■ (Liv. rou| Maison Dieu d'Abbcville, f. 23 ^ an. 1365.) au Carlulaire de Corbie. 23, an. 1148 : ■ B ■ /iflutjra^uier lesfossez. ■] Haulage. [Droit d'étalage dans une ■ Avons baillée en perpétuité et à heritagi • jours A Pierres Briefer, bourgots de Har ■ ses hoirs, la haule de la ville de Uarrell ■ et bas, et tout le haulage de la dille ville • nant ï la dite haule. > (JJ. 53, p. 374, ai — • Comme Regnault Briefer liegne de < lieuferme la haule et le haulageàe la vill ■ et basse de HareHeu. • (JJ. 98, p. 596, an Haulcée, s. Aciionde lever unenrmep per : • A chascune haulcée de la hache que ■ Nicole faisoit. ■ (Saintré, p. 393.) Hanle. [Halle : • Chascun des habitaos ■ par destail sel ou marchié le samedi ■ DOslre haule ou en nosire place. • (Ord. an. 1358.)] Haulsage. Hauteur. Parlant d'un enEi d'une petite épée dont il donnoit des coi ■ estoitsi mauvais et impatient que k tû ■ sentir le trenchant de son espée, comhie ■ n'avoitgueresde tou/snffË sur luy. ■ (P vol. lV,foL37'.) Haulsalre. Pillard : • Le comle àt ■ (en 1414) se prépara pour assiéger la fi ■ de Neufville sur Meuse , en laquelle • aucuns haulsaires, de par Jean d'Aulhe • d'Ochimont, qui continuellement coun < faisoient guerre en la dite duché de • bourg. > (UoQstr. I, fol. 214 ^) — ■ Si j • (en 1445) haulsaires, et autre grand ne HAU — 27 - HAU < paysans, de gens du pays qioii faisoient a ses gens « très forte guerre. • (Coucy, Hist. de Charles VII.) Ainsi debatent Deux maulx qui en mov se combatent Et, pour mon cueur gaisner, s'embatent, comme haïusaires, PiUars de joye, et adversaires. (AL Chartier, p, 651,) Haulse. [Partie d'un pourpoint, d'un surcot (voir Hausse) : « Le suppliant d*ung bnston donna • ung cop sur une des haulses du porpoint d'icel- t lui Colin. • (JJ. 192, p. 76, an. 1460.)] Haulse menton. 1* Espèce de béquille pour les vieillards. — 2» Vanterie, forfanterie. (Cotgrave), comme haussebec. Hanlse pied. 1* Piège à nœud coulant pour prendre loups, tessons, renards. (Cotgrave.) — te» Chausse-trape : Des maces de Damas, des fléaux, Des piques que les Flamens ont, De hatice^piez qui sont ysnpaulx. De plommées qui corps deffont De broches d'espiez telz qu'ilz sont, De faulx trenchacs sanz espérance De guérir soit mort ou en trance. (Desch, f. 350 ^,) 3» Ce qui aide, soutient, élève : « Cela leur fut « comme un haul$epied et montoir pour parvenir • à grands grades et à bien grands biens. *» (S. Jul- lien, Mesl. hist. p. 396.) — Parlant d'une conversa- tion qu'il eut avec la reine et d'une proposition qu'elle lui fit, dit : « J'eusse esté bien aise de pou- « voir pénétrer si cette proposition n'etoit pas le « hausse-pied de quelques négociations souster- « raines. » (Héro. du cardinal de Retz, t. II, liv. III, page 287.) Haulserée. Action de hausser, de tirer sur une rivière de grands bateaux, à force de mains d'hom- mes. (Cotgrave.) Haulserle. Hauteur, fierté. (Cotgrave.) Haultaln. [1** Elevé, supérieur : « Helas, dame, « je vous asseure Que je ne suis jamais une heure « Sans penser à ce haultain bien Lequel par vous « j'entens très bien. » (Alchim. à nat. 139.) — 2* Fier, orgueilleux : « Le rugissement haultain et « espovantable de ce lion. • (Montaigne, II, 192.) — t Or nous advcrtissons que nous ne prenons icy ce t mot subtilement au sens haultain et eslevé des « théologiens et philosophes. > (Sagesse de Charr., préf. p. 1.) Alors on veit nobles cueurs s^esprouver Qui desiroient aux armes se trouver Pour leurs vertus et vaillances prouver Par hauUains faicts. (J, Marot, p. dSO,] [3* Epileptique : « Incontinent que le mary t d'icelle Perrine fut couchié, chut auprès d'elle de « maladie caduque ; dont icelle print telle paour, « qu'elle fut en voye d'en devenir haultaine. » (JJ. 189, p. 59, an. 1460.)] Voir Hautain. Haultalneté. Arrogance. (Voir Hautaineté) : Mesdit d'aotmi trahison, fausseté, Dissimuler, mentir avec leur trace Glotonoie, orgueil, haultenneté. (Desch, f, 52 *.) [« Jebannin Prévost persévérant tousjours en son « mauvais propos et haultaineté. > (JJ. 168, p. 311, an. 1415.) — « Afin que Harcius contre son naturel « fust contraint de s humilier, et abaisser la haul- « iaiiieté et fierté de son cueur. » (Amyot, Aie. et Corr. Comp. 8.)] Haultbret. [« Les exposants emmenèrent « laditle fille, senz cri de haro ne de haultbret. • (JJ. 115, p. 84, an. 1379.)] Haumant. [Commandant en Flandres, de l'alle- mand hauptmann ou du flamand hoojfdmann : Comme ou temps que ceux de Flandres furent rebelles à nous,... eussent esté ordennez pluseurs capitaines et haumans oudit pays. » (JJ. 129, p. 226, an. 1386.)] Haumer, Hausmer. [Ajuster : « Jebannin Armenault, qui avoit une pierre en sa main, hauma son cop et en la gettant droit contre Gauchet. > (JJ. 169, p. 445, an. 1416.) — « Icellui Cosseron sacha son espée, hausma son cop en cuidant bailler de sa ditte espée au travers du visage. > (JJ. 170, p. 221, an. 1418.)] Hauqueton. Hoqneton : « Bertran fery le che- valier en son escu, ou il l'avoit féru le premier horion, tant qu'il lui perça le Muqueton ; et fery parmy le corps en telle manière, qu'à pou qu'il ne lui perça le foye et le pommon. > (Du Guescl. par Hénard, 42.) Hauçage. [Hauteur, fierté, au figuré : « Vers moi qui riens ne demant par hausage Et qui sui tous vostres à hiretage. • (Littré, Hist. de la lan- gue fr. I, 229.) — « Icellui Coquart vint hurter à l'uys de la maison en disant par haussage^ Hanuiste, euvre l'uys; laquelle Mahuiste lui res- pondi que non feroit et qu'il n'y enlreroit hui maiz. » (JJ. 132, p. 13, an. 1387.)] Chil alieve son hontage, Qï par forche et par oatrage, Veut d'amours joir. Bien i doit fatUir Qui le reqiert par hausaige, (Vat, 1490, f- 01 ^ ) Haasagier. [Traiter avec hausage : • Il ne fai- « soient mies eusi que bonnes gens d'armes et « amis au roiaulme de France dévoient faire, quant « il les voloient mener et hausagyer. » (Froissart, t. X, 401.)] Hausart, s. Couteau de chasse. Parlant de Partonopex qui reprend l'équipage qu'il avoit eu lorsqu'il se perdit a la chasse : L'en 11 amoine son cheval Et com à sele à ctaaceor Le hauaart et rescorcheor Le harnois cpie il aporta. (Parton. f, 143 J Haussalre. [1» Hautain, arrogant : « Lequel < Farou estoit ung homme haussaire, basteur de « gens et brigans. • (JJ. 207, p. 175, an. 1482.)] — 2<» Pillard : « Combien... que les voisins haussaires, « rustres et pUlars cessassent leurs courses et « leurs pilleries. » (01. de la Marche, I, 332.) Voir Haulsaire. Hausse. [Partie du vêtement : « Pour une « pièce de cendal tanné, des larges, pesant .xxiii. HAU -5 ■ ouces, ponr faire hauttes et atours pour ma ditte ■ dame. ■ (Isabeau de Bavière, aux Nouv. Comptes de l'Argent, p. 27.) — De même à la page 34 : < Pour ■ .III. oaces de soye tannée pour faire hausses. •] Haussebec, s. Niquet, action de hausser le menton en signe de moquerie : • Lupolde ayant • l'auroille au vent, escoutant les hausses-bec et ■ admiratives d'Eulrapel, le babil du quel il crai- ■ gnoit.... ietla sa fleuste et guiterne bas, et un •I quartier ae sa robbe longue sur son espaule ; se • planta droit et en face de Polygame : que vous en ■ semble dit-il! ■ (Contes d'Eutrapel, p. 253.) Haussebequer. [Ilausser le menton, en signe de moquerie : ■ Et désormais le colosse pipeur • Pour sa hauteur ne fait seulement peur Qu'au • simple sot et non à l'homme sage Qui haussebe' ■ que et mesprise l'ouvrage. ■ (Bons. 951.)] Haasse-col. Pièce de fer qui couvrait la poi- trine et les épaules : • 11 esloit armé d'une petite ■ salade ronde et avoit la visiere couverte et ■ armée d'un petit haussecol de maille d'acier. > (01. de la Marche, Mém. liv. I, p. 299.) Hausser. [!■ Rendre plus haut : ■ Por ce ne ■ demorra pas, quant li uns vaurra haucier se ■ meson, qu'il nelehauceetque cascuns n'ait sa ■ gouliere par devers soi. • [Beauman. XXIV, 22.) — 2° Lever : < Et lors il hauça sa potence et feri le ■ Juif lès l'oye et le porta par terre. > (Joinville, % 52.) — I fjé suppliant trouva ledit Cousin, lequel ■ il print par le visaige de son chapperon, et en le > Jiaucfianfasez courtoisement. ■ (JJ. M7, p. 134, an. 1394.)] — Parlant des sermens que doivent faire ceux qui sont tenus de combattre en champ par gage de bataille : * Premièrement vient l'appellant ■ la visiere hauchée, tout à pied, partant de son ■ pavillon avec ses gardes et conseil. > (Ord. des R. de Fr. 1, p. 439.) — 3* Relever : . Après que les ■ tables furent tiaulcées et le roy hors de son disner, < retourna pour voir corn me la jouste se porteroit. > (D. Florès de Grèce, folio 153 ''.) — 4° Augroeoter, parlant du prix de la monnoie : • Mandons que • toute manière de gens quelque il soient appor- ■ lent à nostre plus prochaine monnoye la moitié ■ au moins de leur vaisselemenld'ai^ent blanc ■ et payment leur sera fait du pris présentement; ■ lequel pris nouscreu et haiicié, outre ce que il ■ ne valoit. • (Ord. de Phi lippe- le-Bel, aux Ordonn. de Fr. 1. 1, p. 347.) — S- Elever : • Que Dieu vous • haulse en fortune prospère. • (Cl. Harot, p. 211.) Expressions : 1* * Hausser la main, ■ assister, secourir : ■ Ce • grand capitaine eut pour lieutenant à sa compa- ■ gnie de cent hommes d'armes don Diego de ■ Quinones qui lui haussa bien la main en ses com- ■ bats et victoires. > (Drant. Cap. Estr. 1, 102.) On lil au Disc, de la None, p. 409 : ■ Hausser les • espaules à l'italienne. • HAU 3° > Hausse qui baisse, > espèce de jeu* la bas- cule. (Apol. d'Hérod. p. 496.)— ■ Jouer à la hausu ■ qui baisse. • (Cotgrave.) 4° • Hausser le temps, > boire. (Rab. t. T, p. 104 ; Boucliel, Serées, 1, 10.) Haussere, Hausslere, s. < Corde a haler et ■ tirer une nef au long du bord de l'eau. ■ (Dicl. de Honet.) 1. Haut, adj. [1* Elevé, comme altus: > Hait • sunt li pu). • (Roland, v. 175.7.) — ■ Devant le ■ hatt altel fu li cors sainz portez E de moines e ■ d'altres fu tute nuit guardez. > (Th. de Cantorb. p. 153.) — 2° Solennel : • A Seint Hichiel tendrai « mult lutlte feste. • [Roland, 53.) — ■ Le jour de ■ la Pentecoste ensuivant fut le roy a Limoges ou • il tint sa haute feste. • (Berry. Chroa. de 1402 à 1461, p. 4t8.)— 3° Noble: • Bon sunt li cunte t • lur paroles haltes. - (Id. 1097.) — 4» Hautain, allier: • Le duc estoit haalt de cœur et d'une ■ manière moult orgueilleuse. • (Froiss. XIV, 237.) — Le comparatif était halcttr : • Cum il est en sun ■ paleis halcur. ■ (Roi. v. 3968.) La Chroo. des ducs de Normandie donne haucor. Le superlatif est hau- time, hautisme. Voir ce mot.] Expressions : 1° • Haut appareil et de haute lice(hamois de). ■ L'usage de ces armes ne subsistoit plus sur la Tin du règne de Louis XII, à cause de leur poids qui eût été la charge d'un crocheteur, < car, outre le • harnois ordinaire d'homme d'arme, il y falloit ■ endosser un tonnelet, el sur iceluy avoir un ■ grand gaignepain en forme d'escu ; loul semé de < dents de mules, ou chevaulx, etavectout cela un • gros et pesant heaume sur l'armet. • Et l'auteur ajoute qu'il y avoit une difTérence entre la hauite Itce et le hauU appareil, sans expliquer en quoi elle consistoit. (S. Julien Hesl. Hist. p. 442.) 2° • Haull assis (faire le), ■ trancher du souve- rain, comme un juge assis sur le haut banc: > Si ■ dis! aux bonnes gens ou sont les traistres.... qui • en celle forest veulent faire du hault assit ■ Quant Passelton vit les six chevaliers qui tenoient ■ le peuple en leur subjectîon il leur dist. » [Percef. IV, fol. 133-.) Voy. dans Villon, p. 111 (Ballade des Ecoutans], • les beaulx sires bas assis, ■ qui sem- blent désigner la foule des plaideurs et autres qui se tenoient dans le parquet de l'auditoire. 3* • Haut d'aureilles, • dur d'oreilles. (Cotgr.) 4' • HauU de ses biens [le plus), • lesommetdela tête: • Porquoy tournant le taillant, luy donna tel ■ coup du plat sur te plus hault de ses biens , qu'il ■ lejetta estourdis h ses pieds. • (D. Flores de Grèce, fol. 51 ".) 5* ■ Hault bois (jouer du), • être pendu. (Oudin.) 6* > La liaulte Bretagne, • pour la Grande-Breta- gne. (Percef. II, fol. 90-.) 7* • Haut caresme ■ se dit du carême qui arrive tard. (Oudin, Cur. fr.) — • Nous avons le careêtne > bien haut. ■ (Lelt. de H" do Sévigné, V, p. 34.) Voir Haute heurb. Haut jocr, au même sens. 7* bis. [Haut chemin, grand route , dans Froiss. HAU — 29 - HAU XIII, 205.] De même dans Desch. fol. 212 \ et dans la Coutume de Gorze, II, 1095^. 8* « Haultes choses et basses. » C*est le valet d*ÂmphitryoQ qui parle : Toute a changée sa manière Les choses vont devant derrière Bien m'a logique desvoié Qui de mon sens m*a fonroiô Par argumens et par faUaces Suy des haultes choses et basses Mais hien sçavay a ceste fie Si je suis ou je ne suis mie. [Desch, fol, 46i ^,) 9* « Haute couleur, > couleur de grand lustre et beauté. (Honet.) — « Haute couleur, • rouge foncé, vermeil, comme nous disons haut en couleur : « Les « roses des rosiers estoient de si haute couleur < vermeil qu*il sembloil que ce fussent de fins « rubis. • (Percef. IV, fol. 2»».) 10* « Haute dame, » suzeraine : Tout est Tait pour homme servir, Et homme est fait pour servir dame. Il ne s'en peult desasservir : Il est sien jusqu'au partir de l'ame, La dame en est la MLulde darne Car eUe est maistresse du maistre. [A. Chartier^ p. 75i J 11* « Haute forest, • haute futaie. (La Thaumas. Coût de Berri, p. 266.) — « Bois de hautes forets • de deiTense accoustumez eslre vendus dfe six « vingt ans en six vingt ans, chacun arpent six « livres tournois en prisée de terre par an chacun « arpent douze deniers tournois. • (Goût. Gén. I, page 424.) 12* « Haute graisse , > la pleine venaison des cerfs. (Charles IX, de lâchasse, p. 14.) — Haute graisse s*est dit aussi des chapons, dans Ténuméra- tion des viandes qui furent servies aux ambassa- deurs de Bohême, en 1457. — On lit « chapons de « haute graisse. • (J. Chartier, Hist. de Charles VU, p. 2%, et Monstr. an. 1456.) D*où « livres de haulte « gressCn * dans Rab. I, Prol. p. xlv, et « bréviaire « de haute graisse » (Id. II, cbap. VII). 13^ « 0att/te heure , • le soir: « Il fut haulte « heure du jour et Tescuver commença à s*en- • nuyer. » (Lanc. du Lac, III, 57«.) — [De même dans Froiss. V, 466: « De haulte heure. »] 14* • Haut hom ou haut homme, • baron , haut baron, grand seigneur d'un pays. (Poët. av. IdOO, t. IV, p. 13fô ; Assis, de Jérus. p. 239.) — « Haut « Aom^ et noble monseigneur, » titre que prenoit Gui, seigneur de Clermont en Bassigny, en 1331. (Ord. V, p. 599.) — « Hau% homes , • grands sei- gneurs, barons, grands vassaux. (Rymer, I, p. 45, an. 1259.) — « Hau% et noble home, > qualiflcation donnée au fils aine du roi d'Angleterre. (Rymer, 1. 1, p. 16.) 15» « Haulx instrumens. » — « Si y avoit autre « grant nombre de darons , trompettes , chantes « haulx et bas instrumens de diverses sortes que « tous ensemble jouoient chascun endroit soy « moult mélodieusement. • (Chron. scandaleuse de LouisXI, p. 116.) 16* « Haut jour, > jour avancé: « Partant de « haut jour (proveeto jam die) tu ne reviendras que « bien lard. • (Monet.) — [« Il est meshuy trop lard « et ivop hault jour, • (Froiss. XV, 17.) Voir Haut, adverbe, au même sens.] 17^ « Haulte journée » d'un tournoi, par opposi- tion à la veille ou vigile du tournoi : < Si firent « assavoir à plusieurs jeunes chevaliers qu'ils fus- « sent appareillez de eulx armer, et eux trouver « dans le marché ou le tournoy devoit estre a len- « demain, car celle nuyt Ten devoit célébrer les « vespres, et faire ung tournoy a Thouneur de la « haulte journée ou les preux et les hardvs con- « querroienl honneur. • (Percef. IV, fol. 59^.) 18** « Hault lengage, • comme on dit le haut allemand. 19* « Haulte main. » Le roi d'Aragon étant venu rendre visite à Louis XII dans Savone, celui-ci, comme étant de ses Etats, lui en fit les honneurs : « Se prindrent les deux roys par les mains ; le roy « d'Arragon a la haulte main. » (D'Auton, Ann. de Louis XII, p. 300.) 20** « Hault maistre. > — « Jésus- Christ prie le « hault maistre qu*il no me laisse partir de son « service. » (Lanc. du Lac, III, f. iJl«.) — « Celluy « jour sermonna le hault maistre, et le haut pro- « phete, Jésus en la cité de Hierusalem. » (Ib. 78 ^) 21* « Haut maistre de Pruce, » chevalier de l'ordre Theu tonique. (Froiss. III, p. 355.) 22* « Haut mal, • epilcpsie. (Apol. d*Hérod. 591 ; Dial. de Tahur. p. 177.) — « Haut mal S' Lcu , » dans les Poës. d*Eust. Deseh. 350'. — « Mourir du « haut mal, » être pendu. (Oudin.) 23* « Hauts marchands , » marchands de bes- tiaux. (Coût. Gén. I, p. 917.) 24* « Haulte messe, » grand*messe : Nulz ne voit oir haulte messe ; Car le dimenche pour la presse Tous ensemble et chascun se passe Moult legierement d'une basse. (Dcsch. fol. 408 ^,} 25* « Haut n^::^ (chien de), » chien qui a le nez excellent, aux Poës. d'Am. Jamin, fol. 64^ : Rigaut qui de haut nez est toujours le premier, Et qui rembuche mieux un cerf de haultes erres. 26* « Haute none, > heure de none bien passée. (Percef. I, fol. H5^) 27* « Haut'parage. • — « C'est la plus excellente « pairie, à sçavoir des pairs de France et des sei- « gneurs du sang royal qui tiennent leurs terres « en pairie et qui dépendent de la maison de France « pour leur avoir été donnez en apanage. D'autres « prennent ces fiefs de Iiaut parage plus generale- < ment, pour estre mouvans, non du roy simple- « ment à cause des duchez , corniez, chastellenies « ou seigneuries, dont il jouit en domaine en son « royaume, mais pleinement et directement de la « couronne de France. • (Laur.) — « Haut parage « (estre de), • être de grande condition. (Ouain.) 28" « Hault parler, haultes parolles, • L'auteur parle des maris et des femmes : « Il est raison et « droit que le seigneur ayties haultes parolles, et « n'est que honneur a la bonne damedeTescouter, « et se taire en paix, et laisser le hault parler a HAU — 30 - HAU « son seigneur. » (Le Chev. de la Tour, Instr. à ses filles, fol. 10 ^) 29** « Haut-passage , » imposition de sept sous sur différentes denrées. (Cotgrave.) 30- UauU et vain pasturage. • (N C. G. Il, 4091 ^.) 31o • Haute piece^ • haut de la cuirasse, hausse- col : « Harnois d'acier de double trempe, batu, blanc « et bruni : tous accomplitz de toutes pièces, de « heaumes avec les pennaches, visières menton- « nieres et barbules gorgerains, jasserans» colliers, « hautes pièces, avant bras, ganleletz. » (Alect. 79.) 32** « Haute possession^ • qui fut d'abord de 21 ans, et qui, depuis, a été de 40. (N. C. G, II, ilSS*.) 33" « Haute quarentaine , • peul-élrc les jours du carême les plus avancés, comme ceux de la semaine sainte. (Poët. av. 1300, IV, p. 1360.) 34*" « Haut seigneur, » haut et puissant seigneur : « Qualité que le baron vraiement sieur de flef de « haubert avoit droit de prendre ce qui n*estoit « permis qu'ù ceux qui reprennent immédiatement « de prince souverain. • (S. Julien, Mesl. Hist. 594.) Leduc de Bretagne, écrivant au roi de France, commence ainsi : « A son ires hault seigneur, Louis • par la grnce de Dieu noble roy de France. » (D. Morice, Histoire de Bret. col. 998, an. 12C5.) — « Haut seignor ou seignour, * qualillcation donnée au roi d'Angleterre par la duchesse de Bretagne. (Rymer, I, p. i, 53, an. 1260.) 35* « Hait saine {de), » (Lois Norm. art. 9) ; dans le latin : de nobili sanguine. 36" « Haulte table, » grande table: « Potdepare- • ment envoyé par la reyne, de sa haulte table, à « celle de plusieurs chevaliers pour leur faire boire « de la boisson de sa bouche. » (^Percef. 11, 37*.) 37" « Aute et basse (taille), • imposition entière, absolue, à la volonté du seigneur. (Duchesne, Gén. des Chasteigniers, p. 28, an. 1246.) 38" « Haut temps, » en terme de chasse. (Charles IX, de la Chasse, p. 133.) 390 « Haulte tierce, • Theure de tierce bien avan- cée, presque finissante, comme on a vu ci-dessus liaulte heure. (Voy. Percef. V, fol. 34 ^) 40" • Haute vertu et haute vie, » pour vertu émi- nente et conduite excellente. (Chron. de S. Den. 1. 1, fol. 126 K) 41" [« 11 Teust faict appeller (en duel); car il « estoit hault à la main et prompt à la vengeance. • (Brant. Launoy.)] 2. Haut, adv. [1" A haute voix: « Li reis s'en « escriet mult hait. • (Roland, 3334.) De là les expressions suivantes : « Sire clerz, tout en hault nous dites la leçon. > (Saxons, 1. 25.) — « Bêle Amelot seule en chambre « filoit. En liait chantoit, et son ami nommoit. » (Romancero, p. 72.) 2" Tard : « En ce temps escheurent les Pasques • si haut. » (Frolss. IV, 138.) 3* Hautement, profondément, grandement. De là les expressions suivantes : « En hait. » (Fabl. de S. G. fol. 11 s) — « Porter « haut à la main, » porter hautement, aux Hém. de Sully, I, 246.) — « Haut louer, > louer hautement. (Pasquier, Lett. H, 481.) — « Le porter hault, » faire le fier. (Oudin.) — « Faire haut le bois, » redresser la pique et prendre la fuite : « Les Suisses firent, « sur le gros du combat, liant le bois ; et ne fut pas « possible de les faire combattre. • (Carloix, 1, 44.) — « Faire haut les bras. » hausser le bras pour mettre le feu au canon : « Or aviez vous mandé par « toutes les batteries que chascun chargeast, amor- « çastet pointast ses pièces droit au donjon du « chasteau, tous prests à faire haut les bras. • (Sully, Mém. IV, 162.)] — « Haut muré, » grand de stature, mais mal bâti. (Nicol.) — « Un plat de « souppes hault murées. • (Colgr.) — « Qui plus « hault monte qu'il ne doit de plus haut chet qu*ii « ne voudroit. » (Cotgr.) 40 [« Plus haut de, plus haut que, • au-delà de, plus de : • Il n*y en avoit point pour lui vivre plus « haut de quatre jours. • (Froiss. Vil, 270.) — • Et « n'y eult mies;;/u$ haut que six chevaliers d*Ale- « maigne. ■ (ïd. V, 31.)] 5" « Haut et bas, • entièrement : • Les chemins « estoient jonchiez de rainséaulx, et d'erbe verte, « et de nouvelles fleurettes haut et bas. »• (Chron. de S. D. Den. t. Il, fol. 44.) — « Si les contraiMit « qu'ils se misrent haut et bas à sa volonté. » (Chron. de S. Den. 11, fol. 3 ^) On lit dans le latin : ad omnem voluntatem ejus faciendam potissime coegit. — • Le comte de Bretagne se sousmit au « roy haut et bas. • (Vertot, Establ. des Bret. Il, 61.) Ne doit estre jolis Cuer, s'U n'aime haut Pt bas. (Monjot ctAty*as, II, 563.J 3. Haut, s. [Etage : « Et avoit oudit chastiel « trois estages : ou premier haut estoient les gens « d^armes ; au second les arbalestriers, et ou tiers « estage, tout bon piquelour. » (Froiss. 111, 403 )] Expressions : lo « Gagner le liaut, • s'enfuir. (Oudin.) 2" « Tomber du hault de soy, » tomber de son haut. (Don Florès de Grèce, fol. 128 ^) 3" Regarder du haut en bas, dansBouchet, Serées, 111,271 : « Encores aujourd'hui, adjoustoit-il, quand « le Turc passe par les rues, on ne s'oseroit tenir • es fenestres et le regarder du haut en bas; et « c'est, ce me semble, que ceux qui sont les plus • hauts semblent mespriser ce qui est plus bas « qu'eux. » 4" Le hault deffend le bas. (Oudin.) Hautatge , s. Hauteur. « A Textention ade- « certes des draps, les pendouers doivent estre « fiches à terre par esgal hautaige. • (Hist. de Beauvais, par un Béhédict. p. 279, tit. de 1282.) On lit dans le latin : ad extensionemquoque pannarum peditoria œquali allitudine in terra effigi debent. Hautain. [Voir Haultain. !• Haut: ■ Ou saillir « de la tour du plus hautain estage. » (Saxons, coupl. 26.) — 2* Remarquable, hardi : « Car elle « (ceste emprise) ne fet mies à ouMyer, tant fu « périlleuse et huutaine. » (Froissart, lU, 236.)] — 3* De haute naissance. — 4" « Faulcon liautaitif • faticon qui vole très haut. (Cotgr.) — 5** Hauiein. HAU Espèce de vigne îi deux ou trois raaiis de longs : sarmana cordés et tressés d'arbre en arbre, plantés . eo droite ligne par égale distance. (Monet.) Haotalneté, $. Arrogance. ■ La licence du • langage monstre la }iautaiHeté ou pusillanimité - des hommes. • (Leil. de Pasquier, III, p. 377.) — [■ Iceliui Hathelin veant l'arrogance et hautainelé • du dit Rabaut, qui s'effor^oit de le injurier. ■ [JJ. 148, p. 243, an. 1395.)] — Voir IIaiilt*ineté. Hautbois. Instrument à anche : • Jean d'Esirée, • joueur de hautboiê du roy, a mis en noies de • musique guatre livres de danseries. > (Du Vei'dier, BiblioUi. p. GèS.) Hauteclere. Epée d'Olivier. [. E vus, cutn- • painz. ferez de Halteclere. • (Roland, v. 146».)] Haute-contre. [Voix au-dessus du lénor: • 11 ■ me semble qu'encor j'oy dans un vert buisson ■ D'un savant rossignol la tremblante chanson. Qui - tenant or la taille, or la haute contre. Or le mi- ■ gnard dessus, ore la basse contre. • (Dubartas, cité par Ménage.) Haute llche. [Haute lisse: • Willemet le Biont ■ ouvrier de hauteliche dcmourrant à Arras. » (Jj. 132, p. Iti6, an. 1387.)] Hantelissler,s. Ouvrieren haute lisse. Parlant des différentes manières dont Gargantua employoit le temps quand l'air étoil pluvieux : • Alloient veoir ■ lapdaires, orfebvres, hautelisiiers, tisaulîers, • velouliers. > (Rab. 1, p. 170 ) Hautement. [I* A haute voix: • Il parla fiau- ■ tement bien flst oTr sa vois. • (Saxons, cou pi. 18.) — 2* A loute volée : ■ Les eloches de la ville sonne- • rent hautement. • [Berte, coupl. 9.) — 3- Riche- ment: • Et li chevaliers erraument Se cliauce, que • plos n'i aient; Puis en est en la sale venuz, ou . hautement est receuz. . (Ren. v. 22198.) — • Et ■ li donna che soir il souper moult hautement. • (Froise. IX, 122.)] — • Arriva le comte de Bar ; par • le duc de Hexsoo nepveu fui haultement reçen ■ et mené en son palais. • (Gérard de Nevers, n* part. p. 75.) Hauteresse. [Hautaiaeté, dans Froiss. XI, 227.)] Hautesse, Hautece. [l* Hauteur: • Sur1e« • battltesses des monlagoes. ■ (Chron. de S. Denis, H, f. 133.) — 2* Oi-gueil : • Saisi et empiéld d'une ■ certaine ambition eihautesie. > (Contes d'Eutrap. p. 186.) — 3* Prééminence d'élal ou de naissance: • Hz se allèrent seoir chacun selon sa liaultesse • entremcslez de dames et de chevaliers. » (Percer. U, ils'.) — • Hauleces et nobleces de la couronne • de France. ■ (Oi-don. t lll, p. 443.) — • La royal • hautece espirilalle, • la royale hauteur ou dignité spirituelle est opposée ï la justice ou seigneurie séculière. (La Thaum. Coût. d'Orl. p. 4G5, an. 1147.) — f [Titre d'honneur: ■ Au noble et au poissant • baron, h son très obier signor, à Thiehaal, par la • grâce de Dieu, roi de Navarre sire, sache la > votre hautece que Rangecors est de nostre lié. ■ (D. G. 1, 312 *.)] — Titre donné au roy de France 31 - HAV par le duc de Bretagne. (Morice, Ilist. de Bret. c. 998, an. 1265.) — Titre que se donne le roy de Sicile. (Rymer, I, p. 16, an. 1270.) Hauteur, Hautor. [1» Hauteur : ■ Demain irés ■ droit à la lor Com se loissiés engigneor, Quans • pies est leé mesurés; A la /tau/or garde prendés.* (FI. et Bl. 21 19.)] — 2* Prérogatives des fiefs. • Sans ■ préjudice des ir6i\s, kauiteurs, prééminences et ■ Chartres particulières d'aucunes villes, terres et ■ seigneuries du pays de Camhresis. > (Coût. Gén. t. Il, p. 863.) ~ 3° • Cas de hauteur, ■ crime pour lequel on devoit aller au tribunal du prince souve- rain. (Coût. Gén, I, p. 79.'i.) — 4' ■ Hauteur àe son • deu, ■ montant d'une dette. < Ledemeodeur est ( admis à afllrmer la hauteur de son deu par ser- ■ ment ou h le vérifier par lesmoinsou autrement.* (Coût, de Bailleul, dans le N. C. G. 1. 1, p. 977 ^) — 5° [Haute mer : • Les matelots se desroboient de > lous les navires, en partie par la vieille querelle ■ que nous avons ditte, eu partie pour esire afTrian- « dez à quitter les ftaitlcurs. • (D'Aub, Hist. Il, 302.)] Hautlsme, adj. Superlatif de haut : u hauliime Diex. (Parlon. f. i34 '.j [De môme dans une vie hs. de Jésus-Cbrist, citée parD. C. 1, 211 <= : • Des or en avant avendra. Que • li fleus Marie sera A la destreson père hautiame, • Qui dou chiel vait jusqu'en abisme. *] Hauton. [Menu grain que l'on ne peut séparer de la paille par le vannage ; ■ Tout le hauton du ■ secourioo. • (Carlulaire de Corbie, 21, fol. 124, an. 1269.) - . Trois quartes de hauton. - (U. 100. p. 315, an. 1369.)] Havage. [Droit de prendre au marché le grain que In main peut contenir : • Sachent luit que > comme content fust... d'un havage et d'un bufe- • lage de Pontoise. ■ (Cart. de la maison Dieu de Pontoise, an. 1276.) — «Le havage de chascun ses- • lier de blé vendu en la ville de Chartres hors • franchise. Se cil qui le veut l'a acheté, il doit un ■ havagiau. • (Reg. des cens et fiefs du comté de Chartres, f. 16.) — - A conclu à ce que les droits de • havage qui se pert;oivent sur les grains... par ■ ledit Doublet, exécuteur, soien t réunis aux droits . de minage. ■ [1684, Minage de Hontargis.) (L. C. deD.)] Havagiau. [Poignée de blé pour acquitter le havage ; voir la dtalion précédente ; on lil ensuite : ■ Se il a cru en sa terre ou en son gaaignage, il • doit dou seslier demy havagiau. •] Havalre. [Hùvre : • Tant crut la nés k'ele vint ■ devant Aumarie, et quant il eurent bavaire pris, ■ galles vinrent encontre aux. > [Roman du comte de Ponthieu, dans D. C. t. III, 609 *.) — ■ La nef le ■ roy seferi à plain voile en un havaire déterre ■ endurcie . si fort qu'elle en croissi toute. > ^Annales de S. Louis, p, 227.)] Hâve. [Pâle : * De m'amorsoiez maz et kave$, < Se vos n testes jusqu'à ce jor Céans avoec moi au • retor. * (Cbev. au lyon, v. 3576.) — ■ Car là (dans HAV — 32 — HAY « la vieillesse) te convient il aler. Se mort ne te fait « desvaler Ou iens dejonesceen sa cave. Qui moult « est ténébreuse et hâve. • (Rose, v. 4538.)] Havée. [i* Droit de prendre dans les marchés une poignée des denrées qui s*y vendent : « Item la « havée des fruiz qui sont venouz à jourde marchié « à Chauny dont chascun sur qui Ten prendra la « havée, se pourra rachater par mi une obole « paiant, et parlant sera quitte de la ditte havée. > (Ch. des Comptes de Paris, an. 1337.]] — 2<' Cette poignée même : Item, mon procureur foumier Àura^ pour toutes ses corvées^ Simple scroit de Tespargner En ma bourse quatre havces Car maintes causes m*a saulvées. ( Villon^ p. 52.) Havene. [Havre, port : « Sans havene et sans • droit port. »> (Froiss. II, 67.)] Haver. [Exécuter le havage, séparer la veine de la roche, au moyen d*un pic dit havet : « Et là « Aavoién/etpiquetoientdepicset dehoiaulx à leur « pooir. » (Froiss., t. IX, 454.) — « Nulz ne puet... « aler, chever, haver, faire pierres, ne autre quel- « que chose en une certaine quarriere. » (Cart. de S. Jean de Laon, an. 1407.)] t. Havet. [Crochet : • Leurs ancres ont geté li « maronnier briefment, A grans havés de fer, qu'il « getent rudement. » (Baud. de Seb. VII, 16.) — « Plus de trois cens caudrons pendans à havés de « bois. • (Froiss., t. II, 177.)] — Parlant du combat naval qui se donna devant rËcluse en Flandre entre le rojr d'Angleterre et les François : « Combatirent « main à main asprement et pour mieux advenir « les uns aux autres ilsavoient gros croqs et /lave/s • de fer tenans ù chaisnes ; si les gettoient es nefs « Fun dedans l'autre et les attachoient ensemble. » (Froissart, I, p. 67.) 2. Havet, s. Jeu d'enfant. Froissart, parlant de ceux auxquels il jouoit dans son enfance, dit : Puis juiens à un autre jeu, Qu*en dit a la keuve leu leu. Et aussi au trot trot merlet. Et aux pierettes, et au havet Et DU puoter. (Froiss, Poès, p. 80 \J Havl. [Ardent : « Par guère follement havie. » (G. Guiart, v. 13797.)] Haviel. [Pic, dans Froissart, IV, 58, 278, 285 ; on lit au t. V, p. 393 : • Pils et haviaulx. ■] Havir, t;. Brûler, dessécher : « Soit que cette « chaleur relasche la multitude de leurs conduits « et pores secrets, par ou la sève puisse monter « aux nouvelles plantes, soit qu*elle les restraigne « davantage et resserre les veines béantes, de peur « que les pluyes subtiles, la force luysante du « rapide soleil ou le froid pénétrant de Borée les •^havissent. > (Essais de Hont. liv. III, p. 453.) — C'est la traduction d'un morceau des Georg. qui débute ainsi : Seu plures ccUor ille vias et cœca relaxai Spiramenta, nowu veniat qua succus in herbas. « Quand le pain est petit, il brusle par la crousle. et demeure mal au dedans, par l'obstacle de la crousle havie. » (Bouchot, Serées, III, p. 242.) Havon. [Mesure pour les grains en Flandre : Nous quittons ans povres de la charité de la paroisse S. Estienne en nostre ville de Lille 3uatorze rasieres, troys havons, quareignon et emy de blé, troy havons et demy quareignon d'avoine. • (JJ. 75, p. 328, an. 1344.)] Havongnie. [Poignée, comme havée : « Li caretée de sel, une havongnie à dois clos de sel. » (Coût, de Cambrai, dans D. C. III, 634 «.)] Havos. [Voleur, pillard : « Et tout, si com çou fust havos, Prendoit et reuboit le pais. • (Mousk.)] Havot. [Mesure ; la même que havon : « Item pour vingt sept deniers parisis de taille que on devoit pour le manoir, et se le devoit on pour deux bonniers de terre et pour huit havos d'avoine et deux chapons. » (Accord entre Phi- lippe V le Long et Tévéque de Tournay, an. 1320.)] Havotée. [Mesure de terre qu'un havot peut ensemencer : « Item de neuf havotées de terre, « seans devant le moustier de la ditte ville de Vil- « laines. > (JJ. 105, p. 413, an. 1374.) — « Le sup- « pliant achepla une havotée de terre qui estoit « entre les siennes. »• (JJ. 195, p. 497, an. 4468.)] Hay. [Cri de haro : « Une fillette, appellée « Jehannette... volt issir hors de la maison, criant « le hay. • (JJ. 121, p. 60, an. 1382.)] Haycerez. [Garni d'acier : « Le suppliant « avecques ung baston, appelle fauchet ou voulge « haycereZf coupa les liens des dittes gerbes. » (JJ. 194, p. 301, an. 14G8.)] 1. Haye. [Voir Haie. Le diminutif était haiette.] i" « Que le foudre céleste te puisse confondre, « malheureux, que tu es, que ta vie vienne à fles- « trir, et au plus florissant mois de may, que tu ne « trouve aucune verdure, que la haye, le fresne« le « laurier et le pin ne te fassent aucune ombre. » (Hist. de Luzman d'Arbolea, f. 27 ^.) — « Les hayes « a pieds » sont composées de pieds d'arbres qu on élague tous les six ou sept ans. (Coul. Gén. t. II, p. 909.) — 2" « C'étoit une corvée qui consistoit à « reparer les hayes du seigneur ouïe tribut qui luy « étoit payé pour l'exemption, p (Laurière.) — 3"* Parlant de la bataille de S. Denis : « Les Hugue- « notsavoient trois corps de cavallerie mais tous « simples c'est a dire en haye, et non par esqua- « drons comme ils ont pratiqué depuis. » (Disc, de La Noue, p. 741.) — Cet auteur se sert souvent du mot range en haye pour désigner des troupes ran- gées à un seul homme de hauteur. (Yoy. Idem p. 341, 350.) — Il use dans le même sens du mot combattre en file, p. 344. (Voyez Mém. de Hontluc, t. II, p. 523.) — 4<> « Haye d'Allemaigne, » sorte de danse: Processions, ce sont morisques Que font amoureux champions Les hayes d'Allemaigne finsques, Paasepiedz, bransles, tourdions. (C. Marot, p, iL] HB -i Il y avoit atuai Ui < hfiye de Bretaigne > : Voar dmo» ham de Br eiu lç n e Et les paas» pli d'AUemaigne. {C. Marot, p. StS.J ExpressioDfl ; 1* ■ADgDÎIIedefiai/e, -couleuvre. vipère. (Coljcr.) 3* « Prendre entre la haye et le bled, ■ surprendre une personne à l'improviste. (Oudin.) 3* • Qui fait baye, souvent oit haye. • (Colgrave.] 2. Haye. [Monnaie de la Haye en Hollande : ■ Que ledit maire pourcascun de ses adjours aux ■ partyesne puist demandeir que une demi haye ■ corante en bourse. ■ (Histoire de Liège, II, 457, an. 1424.}] Hayer. [1* Clore de baies : ■ Car maintes foiz • avons veu. Quant en un puis est on clieïi, Li • païsaiit d'entor le haient. Que les bestes leens ne « chaienL • (Ben. v. 2035.)— ■ Peut chacun mettre • sa terre en defTense et la hayer. > (Coût. Gén. H, p. 779.) — 2* Cbasser à la haie : < Mieux vaut len- ( dre de penneaux que de laz sans Taire hayer, car ■ leus si redoublent la haye. > (Modus, fol. 49 ^.) — [Battre le fort du bois pour en faire sortir la bête : • DefTense à tous hommes d'esglise, de hayer... ■ (1417, Ordonnance du duc Charles.) L. C. de D.] — ■ Gens de poeste (roturiers) ne pourront chasser • ne hayer  bestes rousses, ou noires sans le • congé du seigneur sous qui ils chasseront. > (Coût, du païs de Nivernois, C. G. f, p. 868.) Hayne. [Panier à mettre la volaille (?) ■ Lesquels • hommes et femmes menoient un cheval devant • eux. lequel cheval porloit haynes et pouUaille. • (JJ. 168, p. 369, an. H15.)] Hayon. [1* Petite haie : ■ Et sera tenu le dit » prendeur de tenir les hayons, maisons et four ou • foomot de pel, vergue, torcque, couverture et soli- . vure. • (Reg. de Corbie, 13. f. 219, an. 1514.)] — ■ Les boui^eois ne jouiront du privilège de bour- ■ geoisie k cause des dommages faits aux bois, • fruicts, prez, d'estoupement et emports des bayes c et hayons. > (Coût, d Alosl, dans le N. C. G. 1. 1, page 1133-.) — 2* Avant-porto de claye. Un artisan m'a dit que nayon se dtsoit en Artois d'une avanl- porte qui se met devant la porte des maisons pour empêcher les cochons d'y entrer et de manger les enfans, ce qui est arrivé quelquefois. On voit dans Slusieurs villages de ta Champagne de ces sortes 'avant-portes, maiselles sont de bois et échancrées parle haut. — 3* Echoppe: ■ On appelle en Picardie, ■ haion la petite échope portative sous laquelle les ■ marchands se mettent aux foires. Haton fait de ■ clayes et séparant les marchands comme les ■ haies séparent les jardins. • (Ord. des R. deFr. l. V, p. sil.note.) Hazeteur. [• Lequel Gilet respondi au suppliant • qn'il menloil comme faulx hazeteur. ■ (JJ. 144, p. 169. an. 1882.)] Hé. Haine. De là ■ cueillir en hé •, prendre en haine : « nvoit l« mnrt nina amA (Brut, f. n :} HEA S)ir encore le Roman des Sept Sages, page 66 ; ron. des dncs de Norm. v. 28929.J Ileage. [• llem deux muis ou environs d'avoi- • nés, deuz chacun an enire Noël et Quaresmepre- • nant, estre renduz au chaateau de Buri de plu- ■ sieurs habitans de la paroisse de Coulanges, pour • leur demourance que ilz font esdite^ mesons, ■ appelle celui devoir heage. • (Recon. des fiefs de la maison de Vieux-Pont, an. 1366.)] Heas. [Verge : • Le suppliant print ung heat de ■ bayes d environ la grosseur d'une vei^e d'aguil- ■ Ion. > (JJ. 188, p. 114, an. 1459.)] 1. Heanme. [Casque à calotte conique, orné d'un cercle de verroterie, dépourvu d'un couvre- nuque, mais muni d'un nasal qui protégeait le nez. (Voir éd. class. de Roland, p. 406-408.) ~ Au inr siècle, il se transforme en un vaste cylindre qni couvre entièrement le chef. Un peu cambré en avant, le heaume reprend la forme conique au temps de Philippe-le-Rel ; on le recouvre d'une calolle de cuir, dite timbre, qui porte un cimier en forme de poupée, de girouette, tandis que derrière flotte le volet. Le beaume fut d'abord assujetti à la coiffe de mailles dont l'ouverture sur la figure se nommait vantaille; le heaume ou pot du temps de S. l^ouis fut renforcé d'une croix de fer aux cantons de laquelle on perdait des œillères et des trous pour la respiration; bientôt on le munit d'une visière mobile qui n'emp^tiait pas le chevalier â'ffloufTer. On le porta suspendu il l'arcon de la selle ; on ne s'en servit qu'aux revues et dans les tournois. A la batnille de Mansourah, Joinville Ot dter à S. Louis • son hyaume, et li baillai mon cha- < pel de fer pour avoir le vent. > (Joinville, § 243.) — • les espées se requièrent. Es heaumes poins • grans cops fièrent, Trenchent les cercles ormîer, ■ Et par aessus trenchent l'acier. ■ (Alhis, dans D. C. t. ni, p 613 '.) — « Et doivent estre armés ou > champ de hauberc et de chances de fer et de • heaume â visière. ■ (Aas. de Jér. 1, 170.)] — • Ce ■ que nos anciens appellerent heaume on l'appella ■ sous François \" armet ; nous le nommons main- • tenant habillement de teste, qui est une vrayesot- • Use, de dire par trois parolles ce qu'une seule ■ nous donnait. • (Pasquier, Rech. Vlll, p. 662.) Expressions : 1* • De même que l'on crie maintenant aux armes, • anciennement on crioil as heaumes. • (Petit J. de Saintré, p. 183.) 2* Dieux I qu'il a desaoas son heaulme De menues conclusions. (Fathelin, Farce, p, 67.) C'est comme qui diroit son twnnet. 3° « Poulcins porloient heaulme, • c'est-à-dire que les soldats étoient si bien disciplinés que les poulets étoient en sûreté dans les villages comme s'ils eussent porté des casques : Poulies, cbappons si portoieot lenr heaulme, C'est a dire qu'on u'eust osé toucUer Es biens d'kutruy, ssna le payement cerchier. Vl(. d* Chwln Vn. f. ITT. 2. Heanme. [Monnaie marquée d'un heaume : ■ Se chascun d'euls vouloit paier une somme d'ar- ■ gent. appelle au paTs (Tournésis) heaume, Hz ■ auroieni du vin assez. •(JJ. I%t,p.l51,an.l387.) Voir Heai'në.] S. Ileaumo. [Dorre du gouvernail : • Pare les ■ coueis , pare les escoutes , pare les bolines , ■ amurQ bâbord ; ic heaulme sous le venl. • [Rabe- lais, IV, 98.) Voir Uf-l.] 4. Heaume. [Cerise, dite dans Olivier de Ser- res : ■ Cerise heaumée ou coeur. ■ Elle doit ressem- bler au e;isqiie prcc(!demmei)t décrit.] llcauniù. [Prappi^ d'un ticaumc : • Escus heau- ■ mez il trois ncurs du lys, • émis sous Charles VI, de 1417 à 141U. Voir les planclies h la tin du l. IV, de D. C, t\e. 1 et -2.'] Iloaumeric, a. Fon;e où l'on Taisoit des heau- mes. Soin d'une des rues de Paris, parce qu'il y avoit qutiulil<5 de boutiques ou de forfres où l'on fai- soit et vendoil des heaumes. (Nicol, Cotgrave.) 1. Ileaumlcr, s. Arbre portant les cerises dites heaumeâ. iMouei.) 2. llcaiiiiiior— ère, a. Ilommc ou femme qui vend dos heaumes ou qui Tait des heaumes. Voir Eusl. Desth. fol. 'iW ^ cl la belle heaulmieri; dans Villon, p. 'iU. lichbe «l« In mer. Reflux de la mer. (Cotgr.) llebcne. a. Kbèiie. (Voyez Cl. Narot. p. ^m.) IlebeiK^ aiij. Qui est d'ebène. ^Colgr.) llebcnhi. ML%esens. (Nicol.) Ilcbergc. [Endroil oii deux bùtimenls èlablls sur un mOmo mur commencenl à se si'parer : . Aussi est illûisible au voisin les esloupcr ,fené- • très de l'autre voisin) en se servant du mur et « remboursant son voisin de la moitié ius»iu'ik < Vhebfrue, • ^Loisel, 283.^] Hébergement. 1- Action d'héberger : l\»ur tvposor t|uai)t soray nùlonni, Tnr* il i-ou\nr, char» el Tai»s«lleiu«ul, llkniois cutiOT toiilK mou eiincniy. , IK-teh. f, iH », ■ [â* Logement : - Terre sao^'heh-rgcmcnt n'est ■ que de dcniy-rcvenu. ■ ,Loysel.'iM.'^ Heberfler. ;i* Loger, donner l'hospitalité : • 1.1 quoiis les Mhrja nioull honorablement. • ,Berle, coiiiilti l^- - • Saint Juliens, fait ele. • yeuillei moi lu-ber^ier. • ^Id. XXXIX. — * Tout • homme t'u femme qui /ii-Nrtft-i.'ens sans enseigne • est amendahie el en lievc le prevost soixante sols - pansis d'amende. . .Thaumass.. Coût, de Bern". p. 338. — i' Se loger, se coucher : U Mioit teinr* Jo #e coucher El no «tivovc OH l.,Vnicr. , Wttii. ttf/v f,: p. »,; 3; Loger. a:i ligure : . IVur neans doit eslre pri- • sie lésons de eeluy en quidelovautê esl lubrr- • fer)-, duquel bec ilz rompirent un • aïs ou deux. > (JJ. 155, p. 393, an. IWO.)] Abatte X leurs btstillons, Kaites buols, botquilloDf, Drdaseï Mf/i et eituaiUona. ,'Jfofiner, p. iSS.J Ileequer. [> Le suppliant s'esbatoit atXG les • com|iaignons~el hecquoit d'un peltl coustel, qu'il ■ avoit à sa dague, un baston. > [U. 170, page 191, an. 1418.)] Ilecquet. 'Petit bec : • l£ suppliant ouvri le • lu'ciiuet de ta court el entra en icelle court • ,JJ. 174. p. *2, an. 1427.)] Hedard, s. Espèce de cheval. On lit keiart, dansJ. Marot, ICI. Hederlforme. Fait en forme de lierre. {Ca\ç.] Hef. ■• In baston, dit kef, qui est en maaien ■ de faucbon, que les charretiers ont acouttuoi . déporter. . ;jj. 171, p. 245, an. 1430.)] Ileirer. "Pour errer, de itiiierare dans la fie d'Isabelle, à la suite de Joinville. p. 171 : • 11 ivint « un malin qu'ils dévoient beirer, qae ai qai ■ dévoient trousser et emmaler les licts.... ■] 1. Hel, s. Barre du gouvernait. (Vtrir HiâOB^ l) r.Iiascun de gouverner k peine, Au k:vHiW'ii.j..l .ju. a u^l luaioe . \ijil le A. i se cuit seoesire, , / »• . p Eii suj le hfl pour courw à «air*. , '"i^. /■ »j V 2. Hel. TBarrière ^i : ■ Cne maison, un wt di • une court conligus avec certains htli H ulM . apparlenances. • JJ Kî*-- P 27!i. sn. 1414.)] Helas. [Fjidamation Je douleur : ' f^j;'" . nus se doit sauver dolaiis en allaal«Ii«CMW . Itonc doit par (Irorl uia mente eslre F»», "■ • plus dolaos M s'en part ou» de t rtaœ- - ftP» nés. Komaneeny, p. 91.)] Hol.i. Ilenor.[l*Boire avipn^i'. ' i-iit la rfolô • Couimi'. k- Jan • Frincoiirl, avec^ • Cacsor HEN -a ■ el }ieler, comme 11 est accoustumëde faire chascon ■ an icelui jour à la nuit. > (JJ. 106, p. 331. an. 1374.) — • Comme ou mois de février ou environ, ■ l'exposant et autre de sa compaignie, par manière • d'esbatement et de consolation, ainsi que en la ■ terre de Saint Amand en Peule et ou pays d'en- ■ viroQ est acoustumë oudit temps de aler veoir « ses amis ou voisins, pour avoir par courtoisie de « leurs biens ou monnoye courtoisement, affin de • boire ensemble, qui est l'usage du pays, et lequel • usage est appelle heller. . (ÏJ. 131, p. 240, an. 1387.1 — 2" Heler, appeler de loin : « llau de la nef, • hola hau, qui nous helle. - [Parmenlier, Citant royal.]} Hélice. Nom donné à la Grande Ourse, parce qu'on la voit tourner autour du pdie dans un petit cercle. Helle (fontaine), 8. Peut-être la fontaine de l'Hélicon. La rons cure et Ift fonleine Helic. (Desrh. f. 38 '.) On lit nélie au fol. 62'. 1 . Helle. rSarriëre : • Item tons vins de France • et de Boui^oin^ne allans d^its lieux en Flan- • dres doivent chemin à Peronne et aux lielles « dudit péage. • (Cartulaire 21 de Corbie, péage de Péronoe. an. 1295.}] 2. Helle. [Cris séditieux : . Jeban de la Mare • pour plusieurs belles, compilations ou paroles • sentans commotion de peuple fu jugié à avoir 1 coppe le teste. • (Livre Itouge de la maison Dieu d'Abbeville, f. 82-, an. 1338.)] Hellebic. [Comme hallebic: ■ Certain tribut ou ■ impost sur leurs denrées, appelle hellebic,... fcsl • assavoirsurchascun pennierde poisson de mer... ■ vendus esdittes halles, deux deniers pansis. > (Ord. VIII, 6H. an. 1403.)] Helleblt. [Sorte de jeu: • Icellui Fouquaulet ■ autres avoient joué au hellebit audit Caveu. et • après alerent boire en la taverne. • (J3. '" p. 227, an. 1400.)] Helllotrope, s. Pierre précieuse; espèce de jaspe oriental. Heiz. [Garde de l'épée: « D'or est li helz et de • cristal n punz. • (Roi. v. 1634.)] Hemer. [Ajuster: • l>equel EsUenne d'iceulx > baston et coutel hema roidemenl.... contre lesdis c B André et Macé, tant que se il les en eust atlnins, ^ fli eusmt esié •■ftlt^. > W. 130, p. 58, aa. 1386.)] '- HEN < chastel, un henap d'or el une e.«guiere bien - riche. • (Pièces sur Charies VI, t. H, p. 273.) — • Pour avoir appareillié et lié de fil d'or le cou- - vercledu /lennapde madré de madame la royne.» (Nouv. Comptes de l'Arg. p. 22û.)] Bouts su Toirre, puis aux henas, Aux escuellea, & un platel. (Desch. f. SIÔ*:) • Et avec ce, de avoir, toutes fois que Nous et la • royne somes à Loris pots sur table à l'eure < que l'en dit el appelle aux Ifenaps. '■ (1386. Dsage des potiers de Lorris. Let. de Charies VI.) L. C. de D.] Henapler. [Fabricant, marchand de hanaps : ■ Le suppliant vendi... le bannap de madré à bosse • d'argent h un }iennai>ier. • (JJ. 158, p. 211, an. 1403.) — • Trois hommes relieurs et vendeurs de ■ henaps... lesdiz relieurs ou henapiei's. • (JJ. 161, p. 333, an. 1407.)] Hcndeure. [Poignée dune épée : ■ Mes l'cspéa ■ 11 brise, si est en deux volée. Parmi la hendeure ■ ou denier fu quasséc. • [Rom. d'Alexandre, D. C. m, 622'.) ~ ■ En copa il l'cspée le roi tout outre • parmi, par devant le beul. si que li brans l'en ■ cheia à terre, et hendurc en remeat le roi en sa • main. • (Merlin, ibid.)] Hcnel, Henyau. [Pieu : • Jehan Pains (àiscit • amener à Corbie bos à voilure qui devoit k-sie; • par raison de le voiture le gent do l'église pristat ■ un benel en \e carete; Jehan Pains devant -in ' s'en dolu k le gent leroy, etdisoit que li hjjnfaua • estoil siens. • (Cart. Noir de Corbie. f. 3S'. '__ Hencpéo. [Contenu d'un hanap : - V i: juées- « Parisis une granl Itenepée. * (Aoc. jcew ::i*: tôt Fauchet, 1. II, ch. 14.)] Henepler. [i'Crûne: • Teoi : wrriii i ar • tonel sachier Que il feroil rtrier .e ttmai ^ [Auliri, ir»8 ".) — 2» Etui d'nn baiio ■ >: ""^ ■ irel dudtt mealier ne penl ae lê ^^^ ^'^ ~' • hennepier, qui ne soil de r-ie r-.--'^ ^"^ {StatutsdansD. C. III,63S'.; ^^^ , Henlr. [Hennir : • G ftarm: ^^ .-r • heiiissent. • [Roland, t. ^^ ~ "X» "" *" « le destrier ponDcsa : B«t âw^^ -»<*■_ • pies 36 leva • Si tort i^ ^ - ~ ^^^ (Raoul de Cambraû CS- — J^-*- ""^^im • fu de cuir h " " ~ "" • jarris, U ci ■ pesletis. • HeoB HEQ -36 — HER Thomas Couette, auquel, par toutes les bonnes villes et aultres lieux, où il vouloit faire ses pré- dications, les nobles, bourgeois et autres notables personnages lui faisoient faire, aux plus beaux lieux d*assemblée, ungrant eschaffaultbienplan- cbeié, tendu et orné des plus riches draps de tapisserie que on pou voit trouver. Sur lequel eschafTault estoit préparé un autel où il disoit sa messe, accompagné de plusieurs de ses disciples, dont la plus grande partie le suivoient de pied, partout où il alloit, et luy chevauchoit un petit mulet. Et là, sur cest eschafTault, après qu*il avoit dit sa messe, faisoit ses prédications bien longues en blasmant les vices et péchés d'un chascun, et spécialement blasmoit et diffamoil très fort les femmes de noble lignée et autres, de quelque estât qu'elles fussent, portant sur leurs testes haults atours et autres habillemens de parage, ainsi qu'ont accoustumé de porter les nobles femmes aux marches et pays dessusdits. Desquel- les nobles femmes nulle avec iceulx atours ne s'osoit trouver en sa présence ; car, quand il en voyoit une, il esmouvoit après elle les pelils enfans, et les faisoit crier : au hennin ! au hennin ! Et tous, quand les dessus dites femmes s'esloi- gnoient, iceulx enfans en continuant leur cri, couroient après et s'esforçoient de tirer ù bas les dits hennins. Pour lesquels cris et voyes de fait, s'esmurent en plusieurs lieux de grands rumeurs entre lesdiis criant au hennin^ et les serviteurs d'icelles dames et damoiselles. Neantmoins ledit frère Thomas continua tant et fit continuer les cris et blasphèmes dessus dits, que les femmes portant haults atours n'alloient plus ù ses prédi- cations sinon en simple estât et coiffes, ainsi que les portent femmes de labeur et de pauvre condi- tion. Et mesme il arriva, que la plus part estant retournées en leurs propres lieux, ayant vergo- gne des injurieuses paroles qu'elles avoient ouïes, jetèrent bas leurs atours, et en prindrent autres tels que les portoienl les femmes de bégui- nage ; et leur dura ce petit estât aucun espace de temps. Mais à l'exempledu limaçon, lequel quand on passe près de lui retire ses cornes par dedans, et quand il n'ouit plus rien» les reboute dehors, ainsi firent icelles; et assez tost après que ledit prescheur se futdesparli du pays, elles oublièrent sa doctrine, et reprinrent petit ù petit leur vieil estât, tel ou plusgrand, mesme, qu'elles n'avoient accoustumé de porter autrefois. > Hentich. [« Et volons... que li dit religieus ne puissent enclore ledit fossé, ne desevrer dudit \mer pdir hentich ou clouture autre... Lesquels (accort) Tait mention des hentis, des voies, des neis, des ouvretures et des resures. > (JJ. 53, p. 53, an. 1313.)] Heoqne. [Espèce de filet : • Que nulz prende « coulons as rois, ne aux heoques. * (Livre Rouge d'Abbeville, art. 60.)] Hoquet. [Prison de Rouen : « Icellui Roulant « se muça et lapy derrière un pilier ou post de bois « en un cornet près d'une prison, appelle Hequet. » (JJ. 131, p. 105, an. 1387.)] 1. Her. [Héritier : « La royne de Jérusalem, qui « estoit droite her du royaume. » (Hist. de Louis III, duc de Bourbon, page 127.) — • A iceulx mots fut « mdiïiàé \q roy des menestriei*s qu'on dit heraulx • d^armes^ qui cria lors l'esbatement qui depuis fut « nommé tournoy. • (Percef. I, f. 23 ".) — « Heraux « et nonceurs de proesses, • c'étoit ceux qui annon- çoient et publioient les prouesses des chevaliers. (Voyez Percef. II, fol. 134 *.) — Le môme auteur les nomme plus bas « menestriers. • — [Voir dans D. C. sous HeralduSj le traité ms. du héraut du duc Philippe-le-Bon, dit Toison d'Or.] Herbage. [!• Pré : « Ne T (les fleurs) ne sunl point, sachiés de certes Ne trop closes, ne trop overtes, Ains flamboient par les herbages El meillor point de lor aagcs • (Rose, v. 201G7.) — 2* Droit ilierbage vif et mort : « Droit appartenant au seigneur, haut ou moien justicier ou vicomtal, sur tous ses sujets tenans héritages cottiers et non francs. Et se prend le vif herbage sur les bêtes à laine, et est d'un chef sur 10 ou 20 ou 25 et au dessus, après le premier ; et si le nombre est moindre le seigneur prend pour drot^ de mort HER -s « herbage un denier parisis ou une mnilleou obole - pour chacune d'icelles bétes. ■ (Laurière.l — [• Si ■ relieng mes fierbages et mors et vis; et l'amende ■ des mora, se paiié n'estoienl au terme deu. » (Ord. m, 191, an. 1291.) — • Li siresdcDemenclie- • court demandoit à avoir vif lierbage de .svi. bes- ■ tes que chil Ernouls avoit en se maison; et cliii . Eniouls disoit que il ne devoit forsque mort her- > bage, pour ctiou que se lllle avoil .vu. bestes en < ches .ivi. bestes. U fu rendu par jugement que li ■ dis Ernouls devoit psicr vif herbage, pour chou ■ que se fille cstoit à sen pain et à sen pot. • {livre Rouge d'Abbevilie, folio 3! \ an 1387.)] — • Item, • sous les francquiesoie, toul homme qui est resi- • dent, couchant et levant, il ne doit nul afforage, ■ gambade, lierbage. moutonna<;e, rescare de four, ■ ny autre chose. • (Coût, de Ilerly, dans le N. C. Gén. 1. 1, p. 703.) — • L'herbage est franc quand le « bétail à laine est tenu en lien cl fief noble, car ■ alors le seigneur ne prend aucun droit de vif ou - mort herbage. • (Laur.) — • Le dn»it herbages et ■ pasturiigcs appartient i^ ceux qui ont droit d'usage ■ es bois d'aulruy pour le pascage de leur bcstail. • (Laurière.) — 3' T;ipisserie de verdure : • Chambre ■ tendue a'herbages ou de personnages. • (llonn. de la Cour, Ms. p. 51.) Herbager. [I- Mettre à riierba^e, û l'engrais : • Le suppliant mena quatre bestes aumuilles qu'il ■ avoit engressées et herbagées. • {ii. 188, p. 188, an. 1459.) — ■ Duquel vilJaige de Custrac (en • Auvergne) a ung terrouer appelle la aslc de Cus- • trac, et autres deveses ou pasluraiges,.... les- • quelz... sont ordonnez... k faire paistre et /ler&a- « ger les beufs arans dudit viliaige. • (JJ. 207, p. 367, an. 1480.)]— '2' Abonnerau dcoitdlierbage: • Les religieux de N. D. du l*arc sont en possession • de prendre ot à eux nparlenir toutes les bestes - porchines, aumailles et autres qu'ils Ireuvent au ' dedans de leur dit parc non herbaigéea et appar- ■ naigées, comme h eux appartenans par conllsca- - tien. . {na. 1480.)] ' Herbagerles, s. Compositions d'herbes faites Î'iar magie. • Faire enchantement et herbagcries. * Duverd. Div. lec. p. 79.) Herbalestlere. [Meurtrière, en latin propug- naculum. au gloss. 7ti9'2.)] Herban. [Carpot: • Quamdnm consuetudinem, ■ quam habebat in vineiseoruro de Troncheio, et > quod nos vul^ariler herban dicimus, Holismensi • ecclesise remisit, minislris suis interdicens ne ■ ullerius de vineis monachorum herban accipe- • reat. > [D. C. III, G54>. an. 1101.]] Herbaument. [• Laquelle (femme) avecques ■ eulx s'en ala herbaument et tclemcnt que depuis . ilzfurentbienàaccort. .(JJ.167, p. IG. an. 1412.)] Herbaut, Herbout. Dans Perceforest, c'est la déesse Peaie ou pauvreté. (Duchat, sur itab. t. IV, ch. ai, p. 219.) Herbe. [■ Sur Vherbe verte estut devant sun HER « tref. • (Roi. v. 671.1 — • En croi sur Vherbe drue • doucement se coucnoit. » {Berte, c. 2.) —U Pour « herbe vert à parer la sale (à manjrer). • (Bibl. de l'Ec. des Chartes, 5' s. I. 225.) — . Elle y avoit mis • toutes les herbes de la S' Jean. ■ (Desp. 66* conte.) — • Nîcotiane ou herbe ii lu royne qu'aucuns main- ■ tenantappel!ent;j£2»n. •([)oucbet,Serées,lll,l6.)j Herbe. Vin aromatisé. [V. D. C. sous herbatum.) Aprea laver vlenent hcrbé. Et li piment et U doré : Napess'en vont âeaceaâaat iablea. (Pai-t.de BU>is,i37 '.) Herbegnge. [1° Droit de gîte, gile: ■ Pour et à ■ cause duquel omcc (de sergenleiie) il est frans ■ de pasturage, ardoir, herbage, panage, herbe- " gage. • (JJ. 102, p. 51, an. 1370.) - 2- Droit de garage pour les vins : • Tanlost que les vins amenez ■ par la dite rivière (Oise) et an'ivez audit port (du > Pont l'Evesque) sont tirez et rais hors des nefs,... « et quant dudit port ilz sont vieulrea et Iranspor- < tez, mis et herbegiez en maisons ou celliers en la ■ terre d'icellui nostrc conseiller (l'évéque de • Noyon) il en doit avoir et a accoustumé recevoir • pour chacune pièce de vin un denier de /i£)'bË- • gage, que on dil issue de terre. • (D. C. III, G5\ •■, an. 1408.)] Herbelée. [Miidicament: ■ Bon pain, bon vin ■ et le bon air, Aim' assez miex, par S. Wislasse. ■ Que tous les ormaus ne face, ^e que toutes lor < herbelées. Qui tantes bourses outboulées. ■> (Mir. de Coinci, dans D. C. III, 049 *.)] Herbeler, v. Couper de l'herbe; • Qui est • trouvé es bleds vers, herlielant en tems défendu, < cheten l'amende de cinq sols. • [Bout.Som. Rur. I.II, p. 864.)] Herbelette. [I' Ilerbelte : ' Que erbelete poi- • gnent et pié sont raverdi. • (Berte, c. 1.) — 2° Sorte de jeu, peut-être la courte-paille.] luiens Doud au roy qui ne ment, Aux barea et à l'agnelel, A OBtes moi Je Colinot. A je me plaing qui me feri, Et deilens chambre, à l'esbahi, Et aussi aux adeviniaiis, A l'avBJnne et aux repormiaus, A. lerbelctie et au.t risées. (Froist. pois. p. 80.) i. Herber. [1° Couper de l'herbe: ■ Item li ■ habitant de Bucy doivent avoir aisément de • herber en nosli-e terroir, es lieus où il ont aise- • ment de paslurage. ■ (Cart. de S' Vincent de Laon, an. 1313.) — 2- Paître, a l'actif et au pronominal ; ■ Comme le suppliant cust vendu certaine herbe ■ ou fourrage pour herber ung poulain. ■ (JJ. 176, p. 161, an. 144-i.]] — ■ Plus de deux mil chevaux • qui se Iterbent et quatre à cinq cens hommes « pour les garder. • (Le Jouv. f. 43v) — 3" Joncher d'herbe : ■ Ilerbare, herber, glager d'herbe. • (Glos. lat. fr. du fonds S. Germ.)[De même dans Froissarl, éd. Buchon, III, IV, 12: • La pl.ice où jouster on • devoit esloit belle, ample et unie, verte et • berbêe. •] 2. Herber, s. Jus d'herbes, aujourd'hui apo- HER — 38 — HER zèmes. « I^s herbiers de la ville (de Paris) jureronl « adminislrer bien et loyaument el faire leurs clis- « tairesy emplaslres, jus ou herbers^ selon Tordon- € nance du phisicien. » (Ordon. des R. de Fr. t. H, p. 534.) [Voir Hcrbelée.] Herbergage. [Maison, gite, au propre et au figuré: « Il est jù larl,quese vous parties orendroit « de chi, vous ne pourries hui mais venir à lierber" « gage de nulle heure. • (Merlin, dansD. C. III, 655^.)"" • Car sans grant gent ne fu onques si « riches herbergages, comme chist est. • (Ibid.) — « A amors pris en moi son herbergaje. ■ C^hibaut de Navarre, II, 9 )] De 15 « chappon de herbergage, » donné pour la bourgeoisie. Les deux sont évalués à un chapon de renie. (Voy. Bout. Som. Rur. 504.) Herbergant. [Logeable, habitable : « Le sup- « pliant hoste d*un hostel en la ville de Chnsteau « Thierry, lequel est hei'bergant el grant. • (JJ. 165, p.21,an. Î4i0.)] Herberge. [Tente, dans le Roman de la guerre de Troie : « Quant des nez sont les gens issues. Et « les herberges ont tendues. » — « Vers les herber- « ges vet grant pas, Quand il vint,vespres fu bas. » (D. C. III, 635'.) — « Et issirent des herberges, et « Guidèrent plus grant bataille trover que il n'a- « voient fait le jor devant. • (Villehard. § 248.)] — • Ses herberges Ilst tendre. » (Chron. de S. Denis, t. I, f. 12i.) Herbergement. [1" Logement, maison, dans la Coût. d'Anjou, art. 322 ; dans la Coul. de Nor- mandie, art. 356. — 2" Droit d'usage: « Recognurenl « avoir vendu... le herbergement des prez lez Cour- « tenay, si comme il se comporte o toute la pour- « prise et Tenceinle. • (D. C. HI, 651 s an. 1325.)] Herberger. [!• Loger : « Proia Tempereres as « contes et as barons et ses fils meismes, que il por « Dieu s'allassent h^rber^/^rd*autrepartdel port.» (Villehardouin, dans D. C. IIÏ, 656'.) - 2* Disposer pour servir de logement : • Chils castiaux n'est pas « trop grans, mes il est bien herbergiés de cambres « etaeediffices qui sont edeffyet en une grosse « tour quarrée. • (Froiss. II, 294.) — 3° Habiter : « Et se aucun tient masure en la ville, qui ne soit « he^^bergié dedans un an, li prevoz la puel baillier « qui il vorra por herbergier. • (Cari, de Champ. f. 343b, an. 1247.)] Herbergerle. [Hôtellerie: « Comme ledit es- « cuier et une sienne serourge aprez la messe se « feussent Iraiz à une herbergerie pour prendre • réfection. • (JJ. 105, p. 503, an. 1374.)] Herbergierres, s. Qui loge. Droiz est que bêle teche soit bêle et plaisanz, S'il est un chevaUers, ja no soit il erranz, A guerres, n'a tornoiz, ne fiers, ne conbatanz ; Por tant qu'il soit f;entix debonaires^ et frans, Et cortois herbergierres^ a Fostel deduisanz Por preudons est tenuz de saiges connoissanz. Doctrinal. MS. de S. G. fol. 102. Ilerbergue (droit de). Le mêmeque héberge. « Quant en un mur appartenant à Tun des héritages n*y a, ou sont de Tautre costé assis corbeaux à Tendroit des planchers d*iceluy: ce signifie que celuy auquel appartient Theritage tenant le dit mur du les dits corbeaux, a seulement droict de herbergue au dit mur, et peut sur les dits cor- beaux asseoir planchers , murailles ou antres ediflces sans toules fois les enter dedans le dit mur. » (Coût, de Tournay, C. G. t. lî, p. 948.) Herberie, s. Marché aux herbes. (Cotgr.) Herbeux. Herbu, adj. Garni â*herbes. Quelque li bêle y donc pleure, et plaint, et dolouse, Le pren Garsilioh que tant aime et golouse A tnnt e vos sa maistre de tost aler jalouse. Isnelement corant toute une voie herbouse Et voit sa damoiseile en vie dolerouse. Poël. ay. iSOO. I. Il, p. 853. [« L*oliphanl est moult corporu. Quant il vient « en [i2i\si\s herbu. • (Best. ms. dansD.C. III, 649'.) — « Par mi un val herbus. » (Roland, v. 1018.) — Herboux suppose herbosus ; herbu suppose her^ butus.j Herbeyer, v. Faire paître. [Herbeiller se dit aujourd'hui du sanglier.] « Faire paistreet herbeyer « bétail. • (C. G. II, 087.) Herbier, i" Herboriste. (Colgr.) • Ge vos di que « ge ne sui ne mires ne herbiers. Ainçois vos di « que ge sui uns venerres uns chacierres de bois. » (Erberie, ms. S. G. f. 89'*.) — 2** Jardin potager. Et grant jardin et beaux herbiers, (Part, de Blois, iS7 ^.) 3* Livre qui Iraile des herbes. (Cotgr. Qudin.) — 4* Jardinier ou vendeur d'herbages. (Cotgr.) Herbilleur, s. • Ont les mayeur et eschevins... droit bans de mars et aoust comme d'establir ung messier qui doibl presler serment de juste- ment el fldelement exercer son omce, qui a pou- voir de prendre et arrester tous chariots et charetles, churuans par faux chemins el sentiers, bestes, herbilleurs el tous auilres es cas deppen* dans du dit oriice de messier. • (Coût, de la ville de Buissy, N. C. G. I, p. 404 ^) Herbols. Pâlurages. « Si misrent pied à terre « el misrent leurs chevaulx en Vherbois, si se tap- « pirent par delez ung espinoy pour eulx reposer « jusqu'au jour. » (Percef. VI, f. 107**.) Herbolade, s. Tourte d'herbes. (Oudin.) Herbot, s. [Voir IIerebout.] Quant Â.udigier nasqui, grant joie i ot Par le pais leva un tel herbot : Roxignox ne oiseaux pas si chantot ; Laienz ot une asnesse qui rechanot, Et une vielle lisse qui lors ulioit Et une chate borgne de faim braioit. fAudigier, f. 06 *.J Herce. ri" Instrument d'agriculture: ■ En celé place, à bues e à hefxe severerent furment de la {laille, sulunc l'usage del païs. • (Rois, p. 218.) — tem, il a es dites fermes brebiages de tiers an en tiers an, services de seonneeurs en aoust, services de herces et de charues, el la court et l'eisagequi sont prisiez es dites fermes 40 sols. » (JJ. 47, p. 36, an. i3i0.) — « Deux cherus à fers et à roueles, et « 4 herches. » (N. C. de l'Argent, p. 105, art. 678.)] HER - a» - — 2* • Berce coulisse. • Terme de forliflcalion pour dire une porte de fer faile en treillis, suspendue avec une corde qui glisse dans une coulisse, et re- tombe lorsqu'on craint quelque suprise. Parlant de la prise d'kause par le roy de Niivarre: ■ L'un ■ diceux ayant crié à celui qui étoit au portail en ■ sentinelle, il coupa la corde de la herce-coulis$e • qui s'abattit aussi-tost tellement que le roy et ■ vous quinze ou seize, tous seuls demeurantes en- • fermez duns cette ville. • (Mém. de Sully, I, 105.) — 3* Candélabre portant plusieurs cierges. Parlant des funérailles de Henry IV : ■ En tout vers la teste ■ du cercueil estoil une grand hei'se Lout d'un ■ tenant, chargée de douze cierges ardenis. • (Favin, Théât. d'honn. t. II, p. 1844.) — i' Peine, fatigue: Fortune n'aura ja tel herie Sur nostre siiiour, qu'elle reverse NoB Toulentei à la renverse. {Al. Chartier, p. 6S4.; Herceler. [Frapper, « Un singe en famille est • loujoura moc^ué ei lieixelé. .^Rab. Gar^. 1,40.)] De là se herceler, se battre: « Aussi voit-on les ■ François se /lerce/er et venir ordinairement aux ■ mains avec leurs parens, amis, voisins et autres ■ leurs proches et alliés. > (Suvaron, contre les duels, p. 7.) Hercer. Débrouiller avec peine. On a dit de la conduile à tenir près des rois : Moult ait bien ouverte l'oreille Que ne li coviegne hercer. Ce que li rois li veit charger : Sa raîBon saiche Lien eoDier, Et conseil saiche bien celer QuanquB li rois comendera. (Fabl. de S. G. f. 1$:) Hercear, s. Qui herse. (Colgr.) Herchelie. [Brin d'osier, gaule : ■ Laquelle ■ femme s'anroucha près et frapa le suppliant par • le visaige d'une waulette ou herchelie. • (JJ. ]81, p. 154, an. 1451.)] Hercler. [Herser : ■ De rechief huit corvées de ■ hercier à un cheval. • (Ch. des Comptes, an. 1308, fol. 338'.)] Hercullaoe, Herculiennc (pierre.) Pierre d'aimant. (Cotgr.) Herdaoc. Droit d'avoir un troupeau séparé de celui de la commune: • Les liauLs justiciers, moyens • ou fonciers peuvent tenir herde ou troupeau à < part pour user de vaine pasture en leur jurisdic- ■ tion bans et autres lieux esquels ils ont droit de • parcours, sans déroger à ceux qui d'ancienneté > ont pareil droit de hei'dage particulier. • [îi. C. G. 1. 11, p. 352 K) Herdal (cbemin.) Chemin par où passent les hordes ou herdes, les troupeaux de bétes : • Tousies • héritages assis sur chemins herdals, pasquis, « aisance de ville, sont tenus de cloison aepuis la ■ Saint-George jusques après que les fruicts et ■ chaptez sont levez sous amende. > (C, deS.Mihiel, dansleN. C. G. Il, p. 1057.) Herde. [Troupeau, harde : ■ Comme le sei^nt • eusL prise en certain blé... la proie, que l'en ■ appelfe la herde des vaches de la ville de Wau- HE» ■ cayeu, en laquelle proie le suppliant en avoit • aucunes. -(JJ. 158, p. 34tf, an. ]404.) — • Si cum > la herde trespassa E le grant cerf à mes li vint. • (Chron. anglo oorm. ï. p. 54.)] Herdeler. [Ballre l'estrade comme herdoyer : t Qui vont, si pot aler chacer, Curre, berser u her- > àeier. • (Chron. des ducs de Norm. I, v. 9850.)] Herdier, s. Berger, pâtre : • Bois taillis et de ■ coupe sont en defence pour le pasturage, jus- ■ qu'après la qualricsme feuille a peine de cinq • francs d'amendeque le /lerdier, gardeou conduc- ■ leur du troupeau sera tenu payer. • [Coût, de Gorze,N. C. G.li, p. 1096^) Herdoyer. Attaquer, harceler : • Fut ordonné > par meur conseil de tous les capitaines que l'on ■ ne combatteroit point les Anglois pour les périls • qui en pourroient advenir ; et outre disoit le duc > de Bourbon qu'il suffisoit les herdoyer et costoyer • par manière que par ou ils passeroient ne trou- ■ vassent nuls vivres. • (Uisl. de Loys 111, duc de Bourbon, p. 57.) Hereau, Heireau. [Maison rustique avec ses dépendances, dans D. C. Ilayrelium : • Ou tems ■ passé souloit avoir oudit lieu de Grandschamps, ■ .xxH. hereaux et ménages qui souloienl payer • ladicte rente. - (14JC, Requête des habitants.) (L. C. de D.)] Herebout. [• Lesquels compaignonsde Trappes ■ commencèrent à trayner un esleuf au bout d un ■ basion parmi la dite fesle et criant : herebout, ■ herebout; qui est il dire qui vueit jouer à la . paume. . (JJ. 144, p. 301, an. 1393.)] Hereditable. Héréditaire. 1° En parlant des choses : 'SeiiecttausséR hereditable deBoorgosoe. ■ (Eslats des oiï. des ducs de Bourgogne, p. 27.) — 2* En parlant des personnes : ■ Pour en jouir pour < luy, ses hoirs et successeurs /tereijj(a6/fs, comme > de sa propre chose. • (Preuves sur le meurtre du duc de Bourg, p. 353.) Héréditaire. • Comme eux disansA^redi/aires ■ du dit lieu. > (P. Oesrey, à la suite de Honstrelet, page 114.) Héréditairement. [• Vous en voyez l'espreuve < au champ de Noncontour; Héréditairement ils ■ ont depuis ce jour La rage naturelle. ■ (D'Âub. Tragiques, 1-1] Heredltal. Héréditaire : • Grand chambellan - heredilal de Normandie. > [Godefroy, Rem. sur l'Histoire de Charles Vil, p. 839.) — [. Que yceulx ' héritages soient bailliez... àceriaine realeheredi- • tal à vie ou à temps. • [Hém. de la Chambre des Comptes, f. 200 ^ an. 1366.)] Herediter. Etre héritier : « Amyables hommes • seront ceulx qui herediteront la terre et qui > vivront en Iranquilité de paix. * (Hist. de la Toi- son d'Or, 11, L 106 ■.) Hereditet. [• Salf fui tun pople et beneis à la ■ tue hereditet. • (Lib. psalmor. p. 34.)] HER - Herege. [Hérélique: > Li arcevesques... ou au- ■ cuns des evesques... duivent demandei' au roy ■ que il prometle et Ternie par son serment... de • mettre hors de son royaume les hereges. • (Reg. pater de la Chambre des Comptes, Toi. 163 >■.] — • Jehan de Fontaine tenu el repulé sorcier et herege, ■ parce qu'il usoitdesorcerie. • (JJ. 201, page 98, an. 14GI.] — • Tes hereges reconrorloit > dit Guil- laume Gui:irt ile Raymond , comte de Toulouse en 1207. — ■ Maisire des hereges, ■ inquisiteur: • Se le maistre des hereges requiert au juge lay ■ qu'il ppengne aucun pour ce qu'il a mespris con- • tre la foy, si comme il dit, le ju(^ lay n'y doit pas ■ obéir, se l'ofUcinl ne rescript avec lui. ■ (Reg. des Arrêts du Parlemenl de Paris, anc. K822 ', f, 45 ».)] Heremltaln, adj. Qui appartient à l'hermile : • Vie heremitaine, • dans l'Ordre de Chevalerie, folio 1 ". . Herese. [Hérélique : • Le dit Trere Thomas fut > mené devei's noire saint père le pape, lequel ■ chargea pour l'examiner les cardinaux de Rouen • elde ?Javarre, lesquels enfin le Irouyerenl herese • et coupable. • (Monstrel. H, 127.)] Heresle. [1* Action criminelle : • Dementierres • que firent li fit à l'aversier Celé grant hérésie (le ■ meurtre de Thomas) dedenz te saint muslier. ■ (Thomas de Cunlorbery, J52.) — 2" Sorcellerie : > Laquelle Jaquette el aussi son mary esloienl € notoirement et publiquement diffamez et accusez < de cas de hérésie et faicturerie et avoir donné ou > Tait avoir pluseurs maladies à pluseurs person- . nés. ■ (JJ. i78, p. 46. an. 1446.) — . George Ver- . noysfut accusé de crime de hérésie et de faire ■ mourir el languir par sort et art magique plu- • sieurs gens el beslail. > (JJ. 199, p. 474, an. 1464.) - 3* Hérésie : • Espccialment vileins sermens et - hérésie fai ahatre à ton pooir. • (Joinv. § 753.)] ~ • Ce mol d'heresie grec, depuis transplanté • dedans Rome, signilioil d'abord opinion, et, par ■ succession de temps, nous l'avons tourné en si ■ mauvaise part, que nous n'en usons que contre - ceux qui nous contreviennent ù la foy et religion . catholique. • (Pasquier, Rech. p. 68G.) — ■ En la < comté de Bolonnois confiscation de meubles el > héritages à lieu seulement en crime ù'heretie el • de leze majesté. • (Coût. G^n. I, p. 611.) llergaut. [• Un hergaut à femme de burnele « fourrée de connins. . (JJ. 82, p. 218, an. 1354.)] Hergoe. Bosse, tumeur semblable à une hernie : Ribaux en ces tavernes Si font boces et hergneê El testes et es dos : Hais li sage en pais vivent. {Prov. du Vil. f. 74 «,/ Hergner. [Se plaindre : > Un enfant aagié de ■ deux ans ou environ, qui plouroil et hergnoit par • force de maladie. • (JJ. 173, p. 432, an. 1426.)] Hericer. 1° Hérisser, verbe actif. Parlant d'une tempête : HER Tuil furent en grant tenebror ; Morir quidont tuit li plusor, Qaar la tormeiite fu monlt fort; Et du DroOTont croissent li bort ; lÀ vent herire et la mer pouctm Tone et escbire et ctiieent foudre. {Blanchandin, i86 [2* Se hérisser, verbe pronominal : ■ Ne vuel | • sembler le gaignon Qui se hmreetsereguingi • Quant autres giiingnons le rediingne. ■ (Cbre de Troyes, chev. au lyon, v. 644.)] Heriçon. [1° Animal : ■ La pierre refuge ■ heriçuns. » (Lib. psalmor. p. 152.) — • Gens d"; > mes qui ysaoient de Paris, toutes fois qu'ils vo > loient, hors de rari« pour piller ; quant ils re^ ■ noient, ils esloient aussi troussez de bien ()ue f - le heriçon de pommes. » (Journ. de Pans se Charles VI et Vit, 1417.)] — « Gervaise commen • à se retraire el tous ceulx lesquels avoienl don • tachasse avecques luy ; charries de chevaulx < de prisonniers comme ung heriçon de potnmet (Le Jouv. f. 74 ''.) — - Il a un hérisson dans le vi • tre ; s'il ne boit il le pique, > il est grand buvei fOudin.) — ' Parez te hérisson il semblera baron (Cotgrave.) — 2° Poulre armée de pointes de fer (\ tourne sur un pivot el défend une porte de vil Parlant d'un château assiégé par Guillaume-1 Bâtard : De celé part au chieF du pont, La ou la gent viennent et vont, A cel temps avoil un fossé, Haut et parfont et reparé Pour le fossé ont licnchon Et dedenz close une meson. (Rou, p. 24S.J Hericot. [Haricot de mouton, ragoût : ■ He ■ cot de mouton : despeciez le par petites pièci > puis le mettez pour boulir une onde, puis le I • siez en sain de lart, et frisiez avec des oigno • menus mincies et cuis, et deffaites du boullon ■ beuf, el mettez avec macis, percil,ysopeetsau| . et faites boulir ensemble. > (Mén. H, 5.)] Herlener. [Ereinter : < Jehan Vachot ^p • icelle brebis d'une reilhe de fer qu'il avait en ■ main ; duquel coup qu'il frappa ladite brebis il « (imewû. lellemenl que depuis ne se peust soi - tenir. ° (JJ. 209, p. 189, an. 1481.) Herler. [Malmener, tourmenter, violer : ■ Qi • ne se fuissent guerryel el /lfrye^ • (Froissart, p. 252.) — • Dont eurent conseil que il cosliaisst ■ les Englès el les heriassent. • (id. 290.) — . • suppliant apperceul icellui Raulm qui tenoil ■ chamberiere par les jambes, et la tierioit oulti > geusemenl, oullre son gré et voulenté. «(JJ. 1' p. 203, an. 1418)] Heriquet. [Echoppe : > A l'aide d'un sisel • fer et d'une vrille à tonnelier entre en un he\ • guet ou eschoppe à espicier, assis en la diltevî < de Pontoise. • (JJ. 150, p. 211, an. 1396.)] Hérissement, s. Cheveux hérissés : GemisBemens Y sont criz, plours, keriatement Et cruels unortissemens De cuers. (Al. Charlier, p. 048.) HER - Herissonner. Hérisser : • Commença a herU- ■ tonner son poil et grinser les dents. • (D. Florès de Grèce, folio 120.) — ■ Lear chef qn'ilz avoieiit • herissonné et sans aucune parure. » (Id. I. 41 1 ^.) Herilable. [Hérédilaire: < Maisons el héritages • que on baille a rente heiilabte. * (Coût, de Mons, Coût. Gén. I, p. 820.) Heritablement. Par droit de succession : ■ Cédons et transportons par ces.... présentes pour ■ luy, ses hoirs et aynnl cause, heritablement, ■ perpétuellement et irrévocablement les pays , • terres. • [Preuv. sur le meurtre du duc de Bourg, p. 351.] — [• Trois cens livres de blancs cascun an ■ à prendre heritaulement â men winnage d'Aves- - nés. - (Martène, Anecd. 1, 1007, an. 1238.) — On lit h«Hlati/eTn«n;. an cart. S. Martin de Pontoise, fol. 28, an. 1332.)] Héritage, [i* Immeubles: ■ Et aussi lor doit • on (aux enfans) rendre conte de lor muebles et ■ de lor héritages vilains, qui le tient por eus , el • tans qu'il sont sous-aagié. • (Beaum. XIV, 30.;] - " Les arbres croissans, advestures de bleds, d'a- ■ voines scronilenus pour héritages.... sans que ■ l'herilier impuissant les puisse vendre ou aliéner ■ non plus que le fond. • (Coût, de Hainaut.Nouv. Coût. Gén. 1. 11, p. 137.} — > Héritage couvert , ■ héritage cultivé, ensemencé, (Du Gange, sous Vetli- tus ager.] — . Héritage découvert. » (l''' (Coût, du Maine, Coul. Gén. Il, p. 138.) — • Le droict seigneurial, c'est le • dixième denier du prix de la vente si c'est à ■ héritage, et si c'est à vi:ige, le dixième denier. ■ (Bout. Som. Bur. p. 865.) — De là le proverbe: » Je • TOUS advertis que amour» de fetnme n'est pas • héritage, elles aymenl aujourd'huy ung homme - et demain ung autre. • (Percef. VI, fol. W".) — ■ Faire s^s acquêts à héritage, • placer son argent à rente perpétuelle: Noua Teona souvent que ti satge Font leur acquêts b fierUaige, Et U aver le font k vie. {Dcick. fol. 90 1.; 4" Terre, possession. (Voy. Du Gange, sous/fœj-e- ditagium, 3 ) — > Bon héritage et bonne lierbe. > (Froissart, III, p. 295.) — 5- Toutes sortes de biens : • J'use du terme ^'héritages, le prenant générale- • ment, parce qu'il me semble plus convenable que • celuy de choses. • (Gr. Coût, de France , p. 335, notes sur le chap. XXl.) — 6* Royaume des deux, an figuré: • Ame D'est mie faite pour tousjours I- HER • séjourner En ce mescheant mondequ'en voit tout « beslorner, Mes si bien et si bel s'i doit el alorner, ■ Qu'en son droit heri/aiffe puisse tost retorner. - (J. de Meung, Test. 300.) Hérite. [1- Uérélique ; - Cil Sarrazins me sem- « blet muW. lierites. • (Roi. v. 1615.) — ■ Hérite. . (Ord. 1, 175.)] — Parlant du supplice du comte de Suffolk: . Laquelle justice fut faite et accomplie en ■ une place assez près de la ville de Londres la ou « l'on brusle les hérites. ■ (Malh. deCoucy, Charles VII, p. 603.) — [2* Oui a commerce avec les bêtes: « Jehan Chevalier distàl'exposantpluseursparoles ■ injurieuses... en l'appellanl hérite, et disantqu'il • l'avoit trouvé avec une vache. . (JJ. 155, p 4G0, an. 1400.) — . Jakemins Castres de Harmavilîe pour • ploseors larrechins, que il reconnut avoir fait, fu « jugiés et menés as fourkes, et ileucques reconnut • que il avoit esté bien et conversé à une vake ■ pour lequel larrechin il fu pendus tout vis- et • pour chèque il estoit ftcrife, il tous vivans fu ■ ars. • (Liv. Rouge d'Abbev. fol. 52, an. 1315.)] 1. Hérité, s. [Biens propres: « De defTendre ■ leur hérités, Sambloit chascuns cnlalentés > (Ciéomadùs, dans Du Gange, III, 656^)J Un jeuene hoir en Boa harilé Laissa, qui avott pourveu: UeauB estoil et non pas parereu. {Desek. fol. 3i8 *.} Amor de renie, bien le sai, N'est pas a tous jora hérité ; Tost ont lor congés muéa Et sont plua legieres que j'ai. (P. ou. iSOO, IV, p. 1489.) 2. Hérité, part. Qui a hérité, qui possède: Et pour ce coniiludï en effect, Qu elle &oit par vous maintenue En son bon droict cler et partaict Bittn gardée et entreteniie De cestuy bien héritée. (Coquillart, p. 8S.j Parlant de la composition que fil l'abbé de S' Sil- vier, en la haute Gascogne, avec le duc d'Anjou : i« Si prioil qu'on le vousist laisser en paix que « luy ne ses gens ne feroyent nulle guerre et . que tout ce que les seigneurs, hérités des arrière - fiefs de Gascongne feioyent, il feroil aussi . (Froissart, I, p. 447.) Expressions: 1" ■ Bien hérité, ■ ricbe: • N'estoient pas si bien ' héritez (la'oa pourroil bien dire, mais ils en • vivoient. . (Juv. des Drsins, Hist. de Ch. VI 69 ) 2" . l'eu hérité, • pauvre: ■ Or ay-je un frère . auquel la coustumedonnetouslesbiensde nostre ■ maison, parquoy me voyant jeune el peu hérité - me suis misa suyvre les aventures. . [D Florès deGrèce.fol. ^16^) ^ 3* •Chiefsd'ostel héritez de ville. . [Ord. t V p. 374.) On lit plus bas : . Les bourgeois héritez et • nezde la viilede Tournay, . c'est-à-dire avant héritages immeubles en la ville. Hériter, [f Doter, laisser en héritage: » Miex" . les heiiteras se tu les bien doctrines. Que se tu • leur lessoies d'or et d'argent dix mines. - (Jean de Meung. Testament, 393.) - S" Mettre en posses- sion : . En saisissons, héritons et reveslons et HER - i > douons corporelemeni, realmenl par le bail de • cespreseniesletlres. > (Cart. des Chartres, an. 1330.) — 3° Acheter uu immeuble pour avoir droit de bourgeoisie: • Consideraos que icellui Jehan de ■ Herilain, cscuier (Bearnois) a enlenlion de soy € héritier et demourer en nostre royaume. • (il. 207, p. 318, an. 1481.)] Héritier. 1' Propriétaire, possesseur : • Nuls ne I pourront entrer et venir es champs d'autruy pour ■ glaner, que premièrement les jartjes ne soient ■ liées et mises en monts; moyennant quoy les « héritiers et fermiers réciproquement ne pourront ■ Taire chasser leurs bestiaux sur les dits champs, ■ que vingt-quatre heures ensuivant les dépouilles ■ levées. ■ (Coût, de Hainaut, Nouv. Coul. Gén. II, p. 51.) — [2* Successeur, héritier: • Tant qu'en • France mourut li rois sans héritier. • (Saxons, IV.)] Expressions: i* • //mltft'conventionel est celui qui par con- ■ venlion est accordé pour élre comme un hoir et ■ à pareil droit que celuy au lieu duquel il a été > baillé et échangé en tous les droits qu'il avoit.eu > l'bdtel doDl il est sorti et en la succession des ■ ascendans seulemeul. > (Laurière.) 2* ■ Dnns tous les fiers délaissez par le père ou la ■ merc, l'aitiédes llls y succède ou l'aisnéc des < filles, où il n'y a point de tils, pour les deux tiers ■ et les autres enrans fils ou filles conjointement et • ensembiement dans l'autre tiers, sans qu'ilssoient ■ obligés de renoncer ù leurs parts dans les autres ■ biens sujets à partage, au profit du dit aisné que • l'on nomme ordinairement l'héritier du feuda- ■ taire et ceux qui prennent le dit tiers deviennent - héritiers du deffunct pouj- leur contingent. » (Coul. de Waes, N. C. G. 1, p. 1191 '.) 3» • Mayeur héritier, • maire héréditaire, charge municipale: ■ Primes, a en la ville de Meurchin • pour la justice garder et observer ung tnayeur • fi«r(/rer et sept esclievins, qui sont de telle et si ■ longue durée que on ne les peut démettre, si ils ■ nefourfont. • (Coul. de Meurchin, Nouv. Coul. Gén. I, p. 43a v) 4* * Henlier meublier, • héritier du mobilier. (Coût Gén. I, p. 723.) 5" « L'héritier à plairt, c'est-ù-dire l'héritier sim- ■ pie, n'est tepiu d'acquiescer au testament du dit ■ deffunct et iceluy accomplir en ce que le testateur ■ auroit disposé oultre et par dessus ce qui leur ■ est permis par la ditte coustumc. • (C. G. I, 524.) Herituer. Donner à perpétuité : ■ 11 est loisible • a tous seigneurs viscomliers, par puissance de • fiefs et accroissement de seigneurie, de bailler à ■ renies et par anenemenl féodal, herituer et per- ■ petuer partie de leurs fiefs et jusques au tiers à ■ le tenir d'eux et de leur seigneurie en icelle > nature, à telle cliarge et servitude ou redevance ■ que bon leur semble. • (Coul. de Douay, Nouv. Coût. Gén. II, p. 973".) Herie.[Tocsin : • Ricouwertd'Auleriveescuier... ■ estoit par un jour en sa maison en la conté de — HER < Flandres, assez près de la ville d'Eapiere . et qy ■ soDBerledit jour bien matin les clûches à fierle • de ladille ville d'Espiere et d'autres villes vûisi- > nés. • (JJ. 121, p. 6. an. 1382.) — • On sonna les > cloches du lieu à herle et elTroy pour assembler • le peuple. ■ (JJ. 189, p. 3, an. 1454.) — • Les • villes voisines commenchierent il sonner leurs ■ cloques à herle. • (Kroiss. X, 108.)] Herlot. [Comparez l'anglais ffaWo^ prostituée: • Et, lu herlot, en voes tu parler. ■ (Froiss. X, 383.)] Herm, Hernae. [Inculte, improductif, opposé iicondreg, dans les chartes provençales: • item <• un^ Aei-m ou pièce de terre non labourable,.... • qui est de bien peu de value. • [JJ. 177, p. loi, an. 1445.) — • Terres hermes et vacans sont au " seigneur justicier. - (Coût. Gén. t. il, p. 193.) — ■ T.e lieu ou souloit estre l'abbaye de Cluny (qu'est • en Masconnoiâ) demeura longtemps en solitude • et (comme on dit) en /ifrmc. • (S. Julien, Mesl. Hisl. p. 520.) Herme. [Pour helme, heaume: • Mil chevaliers • il haiibercs et il bei-mes. • (Athis, dans Du Cange, 1. 111, p. 6i2M] Hermin. Hermine: Vesluz fu d'un plicon hermin Et Lien tu cbauciei d'osloriu. (Flaire ^ Blancheft. âOO '.} [On lit dans Aucassin et Nicolette (éd. G. Paris, p. 09): ' Si soulevas ton lrain,Et ton peliconfnwin, > La cemisse de blanc lin Tant que la ganbete vit : > Caris fu li pèlerins.] ■ Hermine. [Fourrure : • Cief a reond et blonde ■ crine, Plus btanc le front que n'est henniiies. > (FI. et Bl. v. 2875.) — • Pour la fourreure dune ■ robe d'escarlale vermeille de .vi. gnmemens • laquelle est fourrée de hermines de garnison. • (Nouv, Comptes de l'Argenterie, p. 159.)] Herminer, v. Fourrer d'hermine: • Qui voudra • fourer sa robbe autrement qu'ù la commune et ■ ancienne guise comme de trop longues manches. ■ ou de les faire herminer, prenne le marché meil- ■ leur qu'avoir il en pourra. • (Ord. il, p. 372.) — Le participe erminé signifie moucheté : • Elle estoit • montée sur un cheval tout erminê de son poil, ■ naturellement. > (01. de la Marche, II, p. 557.) 1. Hei'minette, s.Diminulifd'bermine: • Her- • minettes, lièvre et conin. ■ (Froiss. Poés. p. 201 ^.) 2. Herinliiette, s. Outil de menuiserie. (Cotgr.) Hermltage. [1° Vie d'ermite: • II commença ■ par grant eslude entendre diligemment à piteuses • œuvres, les quex li hermilaiges li avoit ensei- > gnie. > (J. desSav. avril 1860, p. 202; Légende en prose ucGirarl.) — 2- Habitation d'un ermite: > Dedenz la lande en?, el boscageOtunssainzhoms • son hermitage. • (Lai del désiré.)] Hermitaln. [Ermite : ■ En cel tans fu ung her- • mitains bons de granl vertu, qui nvoit laissé ■ toutes choses pour Dieu. ■ (ms. S. Victor, 28, fol. 67".)] Hernnlto. [!<■ Ermite: • Car si cum les haliis HER -' ■ nous conte. Tu semblés eslre uns salbs hermi- • tu. ' (Retiart, v. IIHS.) Faisant allasion ft cel épisode de Renart, Deschamps écrit (fol 494 •)] : Et pir Dieux fi tere al leux S'il « femme doulz et piteux El le verrez encore hermite. ■ Puis commanda aux quatre chevaliers qui • dévoient livrer jouate aux veuans, que ils se allas- . ■ senlarmer et fardassent leurbonneur, afin qn'ilz ■ ne feussent repuiez hennitei combien qn'ilz. ■ demeurassent aux boys. ■ (Percer. VI, fol. 93'.) Expressions : i' > Hermite Bernard, ■ ermite marin. (Cotgr.) - [Cruslacé pa^^re qui se loge dans la première coquille anivalve qu'il trouve & sa taille.] ^ - BermitesAe S' Augustin, • les Petits Pères. (Du Caufie, sous Eremilanus (rater.) 3° * Bermitea S* François, ■ nom donné aux MinimeR sous Charles VI, en 14fô. ((domines, 489.) 4' > De jeune hermite vieux diable. > — < Si un • cafTard est malin, pour jeune qu'il soit, il empire • encore avec l'âge. ■ (l^e Duchat, sur Rab. liv. III, prol. p. 18.) Voyez Contes d'Eutrapel, p. 106. ,1» • l,e regnard est devenu hermite. * Cotgr.) 6* ■ Le renard prêche, gare aux oies. • (Id.) Hermofrondltas. THermaplirodite: • L'en - demande b qui l'en doit" compaigner hermofron- • dittis, qui ot nature d'orne et de famé ? et je rcs- • pons: alaparliedontitaplus. *(Liv.deJu3t.55.)]' Heraault. [> Le seigneur de Parthenay disoit . avoir ....ung rtroict, appelle hemault, qui est un € péage, que quiconque de la ville passe par certain ■ lieu sans payer il Partenayledictdroict, le seigneur ■ est en possession de prendre les biens de ladite • ville à force d'arme en acquit et paiement dudit - péage. Par arrest ladite coustume est donnée. ■ [Ms. fr. anc. 9823, fol. 7i>, an. 1388.)] Mernels, Hernoia. [Harnais: • Qui n'ot her- ' nois, son lié en gage mist. > (Garin , dans Du Cange, 111,629M] Donna lances, donna espées, Donna sajeltes liartMièes, Donna herneiz, donna escui Donna espiez bfen eemolui. {Brut, fol. 80 '.} Hernoux. Cocu. Helaa, dotent, et que feray. Pour ly de tous gabbez seray, Et sire hemovx aussi clamés. //// Mariet, p. 74.} Hemu. [Uoisd'aoAt: > Le temps estoit bel et < seq, tel comme il est ou mois d'aoust et de - tiemu. * (Proiss. XIV, 176, 236, 326.) De l'alle- mand amen, moissonner, quiarorméjlift/emonal. Dans les palois du Nord , hemu, hai-nu signifient orage, temps d'orsge.] Héron. [Voir Haibon-.] Heronnieré. [Voir Haibonhiebe.] Herpatlle. Harpaille, troupe de coquins: liecques et a Sainte Ennine, Avcdt grand herpaitte et vermine Qui n'y lalsaolt ne coq ne poule. (Vig. de CA. Vil, 193.) HES Herpe. [Harpe: • Lesquelx deux compaignons ■ portoient une hef-pe donlilzs'esbatoieot. (JJ.160, ë.62. an. 1405.)] Ati nguré, on a dit de la reine tanche et des pieuses maximes qu'elle répéloit conlinuellemenl à S. Louis: Cesloil la chançon et la herpe Dont la aaincte femme le hâtao Et les mes dont il lut servis. IDeich. 559'.) Herper. I' S'attacher: « Serpoullet qui herpe • contre terre. » (Rab. lli, p. 260.) — 2* [S'accro- cher : • Brissac void le petit navire Beaumont herpé • avec le vice amiral, et h chasque main abordé de • cinq ou six navires ou gallions. ■ (D'Aub. t. II, p. 467.) — 3° Déchirer: L'honneur des dames diffamée et kerpie Par faulx rapport (Chaite d'Amour», p. 148 K} Ilers. Héritier, successeur : • Nous, ou noz !ier$ • ou noz successors. • (Ord. 11, 312.) Herser. [Fatiguer, harceler : > De loing U lan- ■ cent, si l'ont point et hersé; En quinze leus eust ■ le cors navré Ne fust l'a ubercqu'ilavoit endossé. • (Bat. d'Aleschans, v. 6091.)] Hertaye, Hertoye. [Terre incnUe: ■ Trois • deniers assis sur demi arpent de terre ou envi- • ron.... joignant b, la terre et hertaye feu Eslienne ■ CorniUau. . (Censier d'Estilly, anc. 9193, fol. 5', an. t430.) — ■ Sur demy arpent de terre, bois et ■ Aer/OVË joignant d'un bouta quareour au Renart • et au Dout de l'aunay et chenevrau Macé Vau- ■ goin. . (Ibid. fol. 30'.)] Herupper. Hérisser: - Il apperceut que ung • homme merveilleux venoit vers )uy el avoit la • teste grosse et herupée, la face froncée, lesyenlx « rouges et la bouche tortue. » (Percef. V, f. 2'.) — • Le porc si keruppa la coyne de sa hure qu'il > avoit grande et toute houssue. • (Percef. VI, 80 ^) Hés. [Crochet [hé, au dictionnaire rouchi de Uécart) : • Et avoienl granl hés, graves et havés de • fier. > (Proiss. 111, 196 ) — • Icellui Régnier frappa • ledit Girart d'un liés de fer parlecoslé, tellement • qne il cbey ù terre. > (JJ. 126, p. 176, an. 1385.)] Hescniidel. [Echaudé : - Item à ta saint Remy • quarante deux deniers. Hem demy hescaudel. • (JJ.66. p. 298, an. 1329.}] Uesple. Quenouille: ■ Vieilles matrones bar- < bueset eschevelées.... lenoient en leurs mains • sellettes, el bourdons, hesples, ou cyneulles ■ (quenouilles], et en alloientescrimissant tes unes « aux autres. • (Percef. Il, fol. 4*.) Hesse. • L'amende d'un arbre portant (leur, > coupé par celui qui n'a droict de ce faire, a tou- t jours élé et est pour le chesne de six florins d'or, ■ et pour la hesse et autres de trois desdils florins > au profit du seigneur foncier outre la restitution ■ du dommage. ■ fCout. de Luxeml)ourg, Nouv. Coul.Gén. li, p. 3!)2-.) [LireHESTBE.] Heslaus. [Etal: > Si s'est assis seur un Itet- • taus. > ^Fabl. III, 211.)] HEU -* Het. [Voir I!ait : • Peignent de hel as Sarasius. ■ (Partonopex, V. 6280, 34C9.)} Hétéroclite. Mot h mot, dont la flexion est irrégulière: • Résolu comme Pîhourt en ses /le/f- < roclites. • (Contes d'Eutrapel, p, 481.) Heuce, lieuse. [Esse, cheville de fer en forme d's qui relie le moyeu & l'essieu : ■ Lequel suppliant « a eniblé... une heuse de fer h la charrue de cer- ■ taine personne qu'il ne cognoist. * (JJ. 133, p, 220, an. 1388.) — ■ Deux chevilles de^er, appel- • lées heiicea, h charrelte. • (JJ. 163, page 6, an. 1408.)] Heucque, Heuqae, Haque. [Casaque à capuchon, d'abord ù l'usuge des femmes, puis des hommes : • Le suppliant print une hugue noire, • qui estoil h son dit maistre, qu'il vesti. • (JJ. 158. page 382, an. 1401.) — • Icelie Boudiere ala en une • des chambres de l'hostel et apporta une heuque ■ fourrée qu'elle bailla en gaige à laditlePerretle. • (JJ. 162, page 223, an. U08.) ~ • Une heucque de ■ brunette et une robe de brun vert il femme. • (Ibid. p. 378) — • Icellui Jehan boula sa main des- ■ soubz sa heuque enqueranlun coustel. •(JJ.163, page 301, an. 1409.)— • Icellui Coupperdevesti sa • robe et prinl sa heuque. • (JJ. 173, page 165, an. 1425.)] Heuer, Heuher. [Houer : • Lequel deman- ■ deur concluoil à rencontre du defTendeur, à ce • qu'il fust condempné envers lesdits religieux en ■ la somme de -lx. sols parisis d'amende, pour ■ avoir piquié ou heué sur les frocqs. Ilegars et ■ voieriesdeHusarville. • (CartulairedeCorbie, 23. aa. 1480.) — • Fut donné congié... pour pic^uer et « heuher et prendre lerre. • (Cartulaire de Corbie, signé César, T. 58''.)] Heughe. [Haie : •> lîn desali Jicufr'ifsdesfossés > tout entour, là ù li castiuus fu jadis. • (Taiiliar, Rec. p. 144,1111' s.)] Henlle. [Dos d'une hache , d'une cognée : • Icellui chevalier donna audit Pierre un cop ou ■ deux du heulle d'une hache ou congnie, et si lui ■ donna un autre cop du taillant. > [JJ. 148, p. 31, an. 1393.)] Heur. [Voir Eur ; bonheur, de augurium : ■ Quand il lut né, je sceus que son heur ne gisoil ■ point en Bretaigne; car mesadventure luy fust • advenue pour luy et pour ses amys. » (Percefor.. vol. IV, fol. 141.) — ■ Il sembloit que toutes choses ■ allassent à son plaisir, mais aussi son sens luy • aydoit bien à luy faire venir cest heur. • (Comm. VI, 6.) Remarquez que jusqu'au xiv siècle eûr oompte pour deux syllabes.] Heure. [1* Temps en général, heure : ■ Oro est ■ bien raison et )ieure Que m'i doié retourner. ■ (Couci, IV.) — < Car tout quanque barat atine • (fraude) réunis, En vingt ans, anicntist fortune, ■ En une seule heure de jour. • (Bruyant, dans Ménagier, II, 28.) — 2" Heures canoniales, diverses parties du bréviaire, qu'on réciteà malioes, vêpres, HEU compties; livre qui contient ces heures : ■ Ainz • erra une Hue qu'il volsist arester ; Hors veie se • turna pur ses hure» chanter. • (Thomas de Gant. 117.) — • Item, unes heuret couverte» d'ais esmal- • lies garnis de perriere, prisiéaiset tout 281. par.; ■ vendus au roy et livré comme dessus. ■ (Souv. Comptes de l'Arg. p. 62.) — ■ Deux couvertures de « d.-ap d'or pour deux des heures du i-oy noslre • sire. • (Id. 228.) — < Unes grans lieure» données • il mons. de Bourbon.* (Id. 231.) — 3* Etoile : > Etceulxqui ont tout le temps labouré Et qui ont • sens et diligence bonne. Sont soufraileux et de • dure heure né. Car ils ne sont remeris de per- « sonne. • (Desch. f. 28.) — - A si bonne heur*-. • (Froiss. II, 195.) — . Alamalefteville, L 123 *. an. 1372.) — * Environ heure de entre riote et . cœuvre-fu. • (Ibid. f. 138 ■, an. 1377.) — . Item, ■ an erant plures in vico, bwa qua pulsatur « ruyote? ■ (JJ. 111, p. 358, an. 1370.) C'est l'heure du goûter, de basse nssue. 4° ■ Comme le suppliant environ heure de l'an- ' sery eiist envoyé pour lui sur les murs de la ville ■ de Reims, et pour la garde d'icelle un jeune (llz • (JJ. 171, page 479, an. 1121), c'esl-à-dire heure de nuit. 5° ■ Item en un aulre jour,... comme environ ■ Iteure de saint sonnant pour fermer les portes de • ladite ville (de Monlai^is.) < (JJ. 111, page 209, an. 1377.) 6° ■ A heure d'entour chien et leu. > (JJ. 119, p.4l7, an. 1381.) 7' • Comme le suppliant passoit par devant l'ostel ■ dudit Claye à Tournay ù heure d'entre deux • wignorons raltaljour. • (JJ. 100, p. 861. :ui. 1370.) 8* ■ Icellui de Salheras, le samedi après ensui- • vaut heure tarde, ala de vie à trespassement. • (JJ. 180, p. 151, an. 1450.) 9* > Uue heure... une ^ieure, ■ tantôt, dans Froiss. IV. 467. 10- ■ En yiieure, • aussildl. (Id. IV, 82.) It' < Sus heure. • même sens. (Id. Il, 120.) 12* • Pour ['heure, * pour le moment. (Id. IV, 89.) 13* • Pur /taures, > parfois. (Id. 0,298.) 14* < En brief heure, > en peu de temps. (Id. IV, folio 345.) 15° . De haute heure, • tard. (Id. II. 179.) 16° ■ A la bonne heure, • marque â'approbaUon. (Id. IV, 86.) 17* • Toutes les hore», ■ toutes les fois. (Bymer, 1. 1, p. 116 et 117.) HEU - 45 — HEU i8* « Heures suivent les jours et non les heures • les jours. » (Sermons de Barlele, !'• part. 135".) 49** « Par avant ces heur$Sn > avant ce temps. (Ord. des dues de Bret. f. 21$ '.) 20<» « Heure^ iouv, momettt*^ semaine, > jamais, en aucun temps. (Eusl. Descinfol. 92 <^.) — « Heure ne « jour. • (Id. f. 260 **.) — ^Jleure jour ne demie. » (W. f. 166'.) >L 9I* • N eslre heuref » ni-élre point. (Perceforest, vol. 1, folio 55 *.) — « Ne voir jamais l'heure de « .HC. » dans le même sens. (Slraparole, 1, p. 401.) 22* « Regarder, garder, avoir V heure f » voir le moment où une chose arrive; est employé avec la négation pour dire ne pas s*y attendre, n être point préparé à un événement. (Perceforest, 1, f. 30 ^) — « N'avoir heure de famine, » n'éprouver jamais de famine. (J. Marot, p. 92.) 23- « Heures sont faites pourleshommes, non les « hommes pour les heures. » (Rab. I, p. 263.) 24** « A toute heure de champ, • à tout bout de champ, à tout moment. (Brantôme, Dames Gall. t. Il, p. 188.) 25" • En heure du jour, » terme usité dans les ga^es de bataille pour exprimer la durée d'un « jour naturel avant les estoiies appnrissans ou « ciel; • c'étoit le terme donné au champion pour forcer son accusateur à se dédire de son accusation, ou pour obliger l'accusé h faire l'aveu de son crime. (Ane. Coût, de Norm. p. 96 '.) 26* « Heure de la salle » semble avoir été le temps del'après-diner qui suivoit la promenade, lorsque sur le soir tout le monde se rassembloit dans la salle. (Lanc. du Lac, t. Il, f. I *.) 27* « Entre deux heures^ * de temps à autre, par intervalles. (Percef. 11, f. 97 »>.) 28* « Heure englesche, » l'espace de temps qu'on mettoit à faire une lieue angloise. (Perceforest, vol. I, fol. 111'.) 29» Heure^ pris adverbialement pour l'espace d'un moment. (Desch. f. 405 *.) Heure. Heureux. Bieo heurée prospérité. (MoUnetf p. iOd.) Heurer. i* Rendre heureux : Cbariotte, si le ciel jaloux de mon envie Par si beau changement ne veut heurer ma vie, Tu ne lairras pourtant de luire à Tunivers Si ce n*e8t dans le ciel, ainsi que je désire. Pour le moins, icy bas, on te verra reluire Autant que le ciel même, immortelle en mes vers. G. Dorand. à la suite de Boonefoos, p. i40. 2* Régler les mesures : « Appartient encore au « mayeur justicier connoistre du fait de police, • taxer vivres, denrées et marchandises ndjouster • et, heurei' poids et mesures. » (Coût, de Gorze, dans le N. C. (î. II, p. 1077 ^) Heureux. 1* Qui a de l'heur, de la chance : « Il est plus heureux que sage. <• (Touches de Des Accords, p. 42; Div. I^ç. de Du Verd. p. 425 ; Contes de Des Perr. II, p. 170.) — Parlant du duc de Bre* tagne, qui fut a couvert des poursuites du roy Charles VI par la maladie survenue à ce prince, rauteur ajoute: « Pourtant fut dit des jadis : il n'est « pas povre qui est heureux, » (Froiss. IV, p. 152.) — 2" Fait au hasard : « En celle mesme retraittefut « tué aussi ce genlil et brave H' Bayard, à qui ce « jour M' de Bonnivet, qui avoit esté blessé en un « bvùs d* une heureuse arquebusade,.. donna toute « la charge et le soin de Tarmée... et luy avoit « recommandé l'honneur de la France. • (Brant. Cap. fr. 1. 1.) Heurier. [Bénéficier ou prébendierqui psalmo- die chaque jour les heures canoniales.] Heurt, Hourt, Hurt, Heurte. i'Eminence: « Ils s*esloient avancez jusques sur un petit A^tir/ « qui regardoit la citadelle. • (Mém. d*Angou]esme, page 103.) Il est encore en usage dans ce sens aux environs de Paris, comme à Claye, Gressy et autres lieux. — « Vous fustes chargez par quatre autres « escadrons qui vous ramenèrent plus viste que le « pas sur un petit heurt. » (Sully, Mém. I, 328.) — « El d*icelle borne, suivant un /leur^ ou sentier. » (1547,AveudeBeaumont-le-Bois,dansleCl.deDouy.) — 2* .4ction de heurter, choc : [• L'exposant bouta « ou hurla ledit Jehan une foiz ou deux de l'es- « paule;... et combien quedudit/iuW ou bouteure. • (JJ. lie, p. 4G, an. 1379.)] Canons et basilicz don noient de si lours hurs^ Que fendre et esclater font grosses tours et murs. I. Marot, paj;e 144. « A tous heurts, » à chaque instant, à chaque occasion : « La musique à ceux qui en abusent imprudemment à tous heurts, enyvre plus que ne fait toute sorte de vin que l'on pourroit boire. » (Morale de Plutarque, traduct. d'Amyot, t. II, p. 143.) — « A toules lieurtes, » de tous côtés : Le chevalier désirant mettre fin au combat, commença à le presser de plus près évitant ses coups et le chargeant à toutes heurtes p2ir telle vivacité qu'il ne sçavoit bonnement comme s*en garantir. • (D. Flores de Gr. f. 109 •.) — « Voyons les deux bandes fi*emir et soy affermer pour bien combattre, venant Theure ûe hourt, qu*ils seront évoquez hors de leur camp. • (Rab. t. Y, p. 114.) — S"* Ce qui choque le bon sens : « Bien souvent Ton ne peut accomplir ce qui est d'une vertu, sans le hurt et offence d'une aulre vertu. • (Sag. de Charron, page 18.) — 4* Revers de fortune : « Ce qui doit donner bon courage aux poures gentilz hommes et à tous ceulx qui suivent la guerre de ne se point esbahyr pour les premiers hurs, c'est que fortune ne favorise jamais du premier c^up, ceulx qu'elle ayme. » (Le Jouvencel, folio 8 ^) — . 5* Coup de cloche : « Au premier hurt de prime. » (Ord. des R. de Fr. t. V, p. 253.) — « Sçavoir de, du « hori^ hourtf » savoir des tours, des ruses. Parlant du séjour de la cour : .... Aujourd*huy je voy que c'est gi-ant sens D'avoir deux piez de tous poins hors de court. Eittt. D«tch. Pojf. MS. fol. 99i, eoL 4. Faisons donques la départie Alez à Dieu, coque luine, lY'op de hourt et barat scavez : Deceue ne suis ceste fie. (Desch. f, 450 ^,J HEU Parlant d'une remme surprise par son mari : Tant BpelA a l'uia le sires, Tanloal un poi coucher se vait El la dame rendormi fait. Cil l'apela ; el flt le non Com celé qui nioU lot de liort, (Fabl. de S. G. f. iSi '.j Heurter, Hiirter. [1° Ileurler : . El se heurte- - rent et de cor et de pis. • (Garin le Loli. 1, 157.) — • Celle part est alée, s'a a l'huisset hurté. • iBerle, XIV.) — - A un granl arbre s'est hurlez, Arere chet • lut reversez. • (L;h del désiré) — • Li flot U hur- ■ tenl et debalent El tousjQi's à li se uombatenl. > (Rose, 5949.)] it qui le volot horter - -al varaer. ï. 130». t. IV. p. ISBS. 2° [Piquer un clieval : ■ Trois fois le heurte, si fait « les 8305 menus. » (Ronc. 5i.)] — 3° Choquer : Le vent auBBi de vaine nmbition Contre roch de ire et obstinatioi) La faict hurler ai fort, que sans siilTrE^e La net de l'ame attenl doubteux nauftvgr!. [Creiin, S49.J Expressions : 1° • Heurter à la boutique deS. Cosme, • prendre le mal immonde et avoir besoin de chirurgien. (Voy. Oud. Dict. elCur. fr.l 2° Hardiment heurte à la porte Oui bonne nouvelle apporte. (Colgrave.) Heurtes, s. Terme d'armoirie, forme féminine de heurt, éminence, se dit des tourteaux d'azur ; • Je ne vousdiray rien des guses, heurtes, ogoes- ■ ses, volets, guipes et plates de gelliol, si non que ( ce sont des termes barbares, que je ne vois point ■ dans la pratique et qui ne sont point en usage • dans le blason. • (Le Laboureur, Orig. des Arm. page 225.) Heurteure. [Choc, coup : • C'est li sauveres ■ qui se trait Sous les pieres fermes et dures. Qui • pour C03 ne pour heiirlfKf-es Ne li faillentnene . fauront. » (Bestiaire, dans D. C. III, 699 *.)] Heusc. [Bottes, houseaux : • Calueamenlis ■ militaribus, quœ vulgariler henses dicuntor. - (Math. Paris, an 12i7.) — • Heuses sont faites pour ■ soy garder de la boe et de froidure, quand l'en ■ chemine par pays et pour soy garder de l'eaue. > (Traité Ms. des devoirs des hérauts, composé sous le règne de Henri V( d'Angleterre. — • Ses espe- • rons li ostent et ses heuses li traient. • (Aiol, V. 6403. î] Heuser. [Boiter, dansD. C. III, 739 ^] Heut. Garde d'une épée. (Voir IIelz.) Blanchandin flert de l'eepée Qui tote la ensangiontée, Li ponz et li heuz qui fu d'or. fBlanchand. f, iOt '.) Heuze-beufs et Heure-beuts. [Petit vers qui mange le bourgeon de la vigne. [Vsbeli, du temps de l'auteur.) — ■ Ledit jour, pour dis tilles ■ lesquelles vacquërent à ouater les heuze-beufs des • divers vignes. • — • Pour .si. femmes qui ont ■ esté à osier les heure-beuft. lesquels mangiërent ■ les bourgeons à raisin. ■ (1470, Vignes de l'Orme- Grenier.) (L. C. de D.)] 5- HIE Héveorl. [Terre en hévenri : • Je ne trouve ce • mol en aucun ancien Ulre et ayant été surpris de • le voircmployédans »n aveu du 27 ianvier 1746, ■ ia demandai au notaire ce que l'avouant luy « avoit déclaré avoir entendu par ce mot. — Il - me répondit que suivant les enseignemens qu'il ■ avoit pris, on appelloit terre en hévenri celle • située dans la pente d'une colline, sur laquelle le • vent rabal du sommet de la colline. • (1746, A,veu du nef de Villarson-la-Vallée.) (L. C. deD.)] Hide. [['Vayeur. épouvante : » Moult est li clers ■ en grarit freour. Moult a grant hide et grant . peour. . (Mir. de Coincy, 1.} — . Granl hide et - grant paour me faites. • (Gulleville.) — • Laquelle • prieuse après ce qu'elle fu ainsi délivrée, dist à • son mary, que par l'espoovantemenl et la hide « qu'elle avoit eu de ce que ledit Pierressons lui • avoit fait, ses enfes esloit mors en son vendre. • {JJ. 109, p. 400, an. 137G.) — . 11 en peuist avoir • granl hide. • (Kroiss. III, 4*5.)] Hldeur. ri- Frayeur, épouvante : - Se il estoient • en grant mesaisedecoereten grant hideyr, ce • ne fait point à demander. » (Froiss. II, 125.)j — ■ Paour et /lideiiray toutes les fois que de luy me • souvient. . (Gérard de Nevers, I" part. p. 6».) — • Timidement elles s'esloient approchées du corps, • pour la /iirfedr de la mort. • (L'Amant ressusc p. 350.) — 2- [Klat de ce qui est hideux : . Par - grant /(irfcKrfu soulilliee. Et elle estoit entor- • lillée Hideusement d'une toaille. » (Rose, 149.)] Hideusement. [B'une manière effrayante: ■ En l'uulre nuit après, se l'histoire ne ment, Dcs- « cendi uns orages de devers ocidenl. En l'osl aus « Sarrasins cheï hidousemetit. . (Ch. d'Anlioche, VllI, 549.) — ■ Li païsant s'enfuient, n'i font arres- • lemenl. Entré sont en la ville, criant hideusC' « ment. • (Beaud. de Seb. X, 118.)] Hideux. [. Que si hideuse beste osas ono ade- • ser. . (Uerte, c. 111.) — <. D-ï si biaus et de si ■ glorJeus comme il estoient les llst-il si lais et si • hideus. • (Joiuv. § 778.)] Hie. [Demoiselle, billot de bois pour enfoncer les pavés : • A hie fièrent plus de cent chevalier. Si • que les huis font des gons arachier. » (Garin, 1. 1, p. 135.) — J. de Meung(Tr.l02)aditauflguré: ■ Du Saint Bsperit c'est la hte Qui froisse, desrompt ■ et esmie Orgueil et yre on Dieu n'est mie. • De là l'expression à une hie, en masse : ■ A l'uis vie- • Dent plus que le pas ; Si entrent ens à une hie. ■ (Renart, v. 23442.)] HIement, s. m. Action de battre avec la hie. (Monet, Cotgr. et Oud.) 1. Hier, V. Battre avec la hie, ficher en terre, faire entrer à force. (Monet, Colgr. el Oudin.) — [■ A la tour sont venu ; chascuns i flert el hie Tant • que par force en ont la porte peco'ie. > (Ch. d'Aat. t. ni, p. 514.)] 2. Hier. [Adv. de temps. Voir En, Her.] Dont venec TOUS? vous fusteser Mil- f (Deteh. f. tSt'./ HIN - 47 — HIS « Vrayemenl tu es bien acresté à ce matin , tu « mMgeas her soir trop de mil. » (Rab. I, p. J80.) . . . . Je sai ires ersoir C'on plante en tel cortU, saille G*autre erbaiUe I vient par mauves terroir. (Vat, 452Sf f. iôô^.J Hiere. [« Le suppliant estant après vespre hors « la place oe Gardie, près de la hiere de l'abé de . S. Hilaire. • (JJ. 182, p. 10, an. 1453.)] Hierlekin. [Arlequin : «  sa siele et ù ses « lorains ol cinc cent cloketes au mains, Ki deme- « noient tel tintin Con H maisnic hierlekin. » (Ren. t. IV, V. 532.) — • Par eux (les avocals) ont perdu « héritage Et des fait maint bon mariage Et mal fait « por un pot de vin ; Il s*enlrepoillentcom mastin ; « C*est la mesnie hellequin. » (Le Mariage des filles au Diable.) Dans la Chron. de Normandie, II, 337, la forme est difTérenle et subsiste comme nom de personne: « 11 vit que c*estoit ung roi qui avoit « avec lui grant compaignie de toutes gens, et les « apeloil en la mesgnie hennequin en commun « langage. »] Hierre, Herre. [Lierre ; le mot actuel vient de raggloUnation de Tarticle avec le hien*e, terre, fait sur hedera : • Quand les saintes festes de « Liberi se fesoient, si les destreignoit l'en (les « Juifs) de faire chapeaus de foille et de heire. » (Macchab. II, 6.) — « Là vous verrez mille peuples « divers D'habits, de mœurs, de langages, couverts « L*un de laurier, Tautre veslu A hierre. • (Rons. page 681 .)] .... Cele grant maison de pierre Dont le pignon sont covert d ierre. fBlanchand'm, il 8 *.) Hilles. [« Item deux hilles, autrement dites « custodes, pour mettre à Tenviron de Tautel . de « taffetas vermeil rayé. » (ms. anc. 9481% fol. 489^ an. 1415.)] Hince. « Une vesture de soye de flours sauz « cousture, car elle estoit lassée en telle manière « que on lasse une retz ou une hince, • (Percef. I, fol. 151 ^) Hindart. [Cabestan : « Il doit et est tenus à « faire un hindarl bon et soufflsant sus ledit • cay. » (JJ. 69, p. 16, an. 1307.) — « Iccllui cha- « bleur aura un hindart assis sur la mostedeTisIe; « et icellui hindart soustendra en estât pour y ata- « cher les Allez (fllets) et tourner à force de gens, « quant les eaues seront si fortes qu'il en sera • nécessaire pour iceulx bateaulx passer oultre. » (JJ. 170, p. 1, an. 1415.)] Hinguer, Henguer. [Tourner au cabestan pour entrer dans un port; par suite, peiner, au figuré :] .... Mieus a chil qi arive à port Encore ait il .i. poi voie Marie, Que cbil qi hetige a port et n*i vient mie. Ane. Por». fr. Val. n* 1400. fol. liS. .... A celui OU son cuer va fienguant N'ose escondire, ains va mouit redoutant. Ane. Port. fr. Vat. n* îi8, en 1484: HIV -* ' Par la ville y avoit de moult belles hisfoirfs, jeux - et esballemens. • (Godefroy. Observ. sur Charles VllI, p. 43i.) Voyez dans le même sens Juveiml des Ursint::, llist de Chartes VI, p. 6. el Mém. d'OI. de la Marche, liv. Il, p. 525. — 3° Tableau liistopique: Près de la porte y aroit une lii^laire Ou j avoit insinctz rîchee personnages Qui dcmoDBtroit de Gènes la victoire. (J. Marot, p. Si.) > Ilem une plau de parchemin ou sont plusienrs ■ ytloires que list maistre Jehan de Lignien. • (Inventaire des livres de Charles V, art. 912.) — \' Slalue. Parlant du butin fait au r.hateau-Neuf de Naptes, pris par Charles Vlll.en 1495: ■ Tant ima- • ses, histoires d'aliebaslre lin, que de marbre. € aussi d'or el d'argent que c'esloit merveilleuse < chose. > (André de ta Vigne, Voyage de Naptes de Charles VllI, p. 141.) Historien. [• Et imagina, si comme je vis tes ■ apparences par ses paroles que j'esloie un bisto- . rie». • (Froiss. Buchon, III, IV. 41.)] Historier. [1* Rédiger une œuvre hislorique, synonyme de crotiiçMier: • J'ai ce livre historyet • et anjrmentel h ta mienne. • Froiss. Il, p. 7.)] — 2° Raconter : • Tu nous historiés la race d^ncus et ■ la guerre Taite sous Ulion sacré. > (Essais de Mont, m, p. Cl.) — 3* Représenter des hisloires en peinture. Parlant d'une tapisserie: • Elle étoit ■ /trsforie'f des laits d'Achille devant Troye. > [Drant. Cap. fp. 1, p. 268.) — ■ Historié d'ancre, • c'esl-à- diie orné de figures dessinées !i la plume: • Atexan- . dre rymé et /iys/o)'te d'ancre. » (Invent, des livres de Charles V, art. 347.) — ■ Historié comme te bas ■ d'un mulet. • Expression ironique pourdire orné de beaucoup de Tarons. (Oudin.) Historiographe. [- Touchantcestui très noble ■ et très glorieux royaulme, dont indigne kistorio- • graphe voudroie bien garder l'onncur de Dieu et ■ des personnes. ■ (Chastellain.)j Hiver [• Hiver est fort bonne saison , quand « on a pour faire tison. • (Le Roux de Lincy, 1, 102.} Celte orthographe est tardive, comme le prouvent les exemptes suivants :] Le prieur parlant a l'Amant qui veut se faire cordelier (p. 549) : Comment vous qui avez gouslé Tant d'honneurs au monde et de gloire )*rendrieï-vous ijcer pour ealé. Et en lieu de bon temps, misère ? • Qui passGun jour d'/i!/ver, il passe un de ses « ennemis mortels. . (Colgr) — ■ Bled de hiver • ou yver, • blé qu'on sème dans Yhiver. • (Ane. Coût. d'Orléans, p. 464.) Hivernage, Hivernactae. [l'Tempsd'hiver: • G'esl (l'amour) chartre qui prison soulage, Prin- • temps plains de fort yvemage. ■ (Rose, v. 4343.]] Il ae me chaut d'eeté ne de rousée, De froidure ne de tent yvemage Quant je me muir por fa plus bêle née Et la meillor dou mont et la plus aeae. Poâ. fr. US. ». 1300, 1. 11. p. SU. 2° Les gros bleds qui se sèment l'hiver à la différence des menus appelés mars. (Gloss. sur 1- HOB les Coût, de Bcauv.) ■ En my septembre l'en • commence h faire les atroiz, de' faire les gaîgne- • lies et fait l'en les ivernages en celui temps, ne • pevent les avoirs faire grans dommaiges. • (Ane. Coût. doBrel. fol. 150''.) Hiverner, V. [1° Hiverner: ■ Johans de Néele > chaslellains de Bruges.... et Tierriz qui fu filz le • conte Phelippe de Flandres et Nichole de Nailli, ■ mandèrent le conle de Flandres lor seignor que « il iiicmoifn/ à Marseille. • (Joinville, p. 39.) — 2' Nourrir pendant l'hiver : • On ne peut faire pas- • turer beslai! es pastiirages communs ou particu- ■ liersd'aucune justice, il plus grand nombre, que > l'on n'a hyverné et nourry des foins et pailles • provenans de.'' héritages que l'un tient en la jus- ■ tice. • (Coût. d'Auvergne, dans le Coût. Gén. Il, p. 462.) — . Bues mat ivernez En mars est lassez « si chiet en l:i voie. ■ [Souv. Rec. de Fabl. 1, 419.)] Ho, jn/£>vf et. [Employée substantivement, elle signifie arrêt ; • 'Tanl que lances et haches, espées • et dagues et alayne leur peuent durer, ils fièrent • et frappent l'un sur l'autre el n'y a point de ho. • (Froissarl, t. Xlll, 219.) — ■ Eis pugnce supersedere ■ mandavimus. emisso pcr nos sitcnlii vocabulo < consueto, scilicel ho, ho, ho, quod est, cessate, - cessale, vindiclam demerili divino judicio reser- . vanles. ■ ;Rymer, VIII, 539, an. 1408.)] — . il • faut faire ung coup, api'ès Ao. > — • Sire dist le • jouvencet il est encore du jour assez pour faire . beaucoup de choses. » (Le Jouvencet, f. 57 ■•,) i . Hobe. [• Le suppliant porta les dites gelines • et coq en sa maison, el iceltes mist en son solier < dessouhzune/totif. qu'ilcovritdeuneescudellc. • (JJ. 172, p. 252, an. 1422.)] 2. Hobe. [Petit oiseau de proie : • Ceux qui > volent à tour haull sont le faulcon, le lasnier, le • sacre el le hobe. • (Modus, folio TC*.) — • Et qui ' veult son enfant apprendre à affaitier et gouver- • ncr fautcon, si luy baille hobes pour affaitier. ■ (Id. f. tôt ",)] ,Sa proye prins comme un hobe. (Dcxch. f. 501 *.} Hobeleiz. [Pillage (7) dans la Chron. desdocs de Norm. v. 3721G ; • Cil n'a meslier hobeleiz. Hais • od les branz d'acer forbiz Deffendre les cors et les • vies. * Voir llnviiELcn.] Hobeler, Hobelour. [Cavalier montant on hobin : • Et que génies d'armes, AoMfrs et archiers • eslus pour aler en te service le roi d'Angleterre • soient as gages le roy. ■ (Statuts II de la 18* année du règne d'Edouard 111, cli. VII.) — • Nul ■ home soit arctes de trover gens d'armes, hoblers, < n'archers, autres que ceux qui teignent par tiels • services, s'il ne soit per commun assent, el grant ■ fait en pailcmcnl. ■ [Slal. V de la 25' année.) — ■ Volons que tous yceux auxi bien geniz d'armes, . hobeloiirs et homes h pié armez, comme arblas- . ters, archers et allres homes à pié... soient à ■ tour valu prestéemenl payez de lour^ges, c'est ■ assaver homes d'armes .xn. deners le jour, hobe- • tour .Ti. . (Rymer, IV, 232 •■, an. 1326.)] HOC Hobens. [Haubans, terme de marine : > Estrems ■ traire, hobens fermer. ■ (Brut, T. 11488.)] Hober. v. Remuer, bouger, partir : ■ II ne peut ■ hober du lieu. ■ (Les Quinze Joyea du Mariage, page 130.J — [■ En la ville entrent 6 grant presse, ■ Li founerqui ainz qu'ilz en AoAenï L'ardent de ■ touz point et desrobent. - (G. Guiart, v. 1901.) — ■ Ils ne hobent de leurs maisons, La jouent en tou* ■ les saisons, Aux quilles, au Tranc de quarré. Au • trinc, an plus près du coustau. Au dez, au glic, « aux belles dames. ■ (Livrede la diablerie, cite par Borel.)] Hobln, s. Cheval grisâtre, marqué de taches Doires. ■ Chevauchant un hobin. ■ (D. Flores de Gr. fol. 132 >>.] — ■ Montant sur un hobin fort léger et ■ bien allant. > (Idem. fol. 152 *.] — ■ Elle chevau- « choit un hobin ardent, i) la flt cheoir. > (Hém. de Gommines, p. 483.) Hobrean. [1* Petit oiseau de proie, surtout employé à la chasse aux alouettes; au flguré et par dénigrement, petit gentilhomme campagnard : * Du ■ mot hobreau, on ne jpeut douter qu il ne vienne > de là, quand on dit d un petit gentilhomme qui a ■ bien peu de moyen : c'est un hobereau. > (H. Est. Précell. p. 93.}] — 2» Débauché qui veut corrompre une femme : L'amoureux est dessni les erres, Da ponvoir tirer hora des serres Hoc. [Crochet : ■ Un hoc à tanneur, de qooy • l'on trait les cuirs hors de l'eaue. > (JJ. lOO, p.501, an. 1369.)] Hocbe. ri' Coche : ■ Quand ces gens ont à faire • l'un avec fautre, il prennent un pou de fust, et • le fendent ; et en cnaseune moitié si font deux ■ hoches ou trois, et quand il se paient, il prennent ■ la moitié du fust. > [Marco Polo. p. 401.) — 3* Houcbe : ■ Vergiers, hoche», chasaus, maisons. ■ (D. C. sous Soehia.)] Hochebos. Hommes servant àpied ipour secon- der la cavalerie : • Ces gens a pie avoienl divers ■ noms fort bas, tels que roturiers, routiers; tuffes, ■ lermulons, hiiehebo», ou hokbos en Picard. ■ (Boullainv. Ëss. sur la Nobl. p. 74.) Hochement. [• Une risée, un clin d'œil, un ■ hochement de teste , mettent plusieurs en • cholere. > (Amyot, Comm. refréo. la colère, 6.)] Hocbepot. [l' Ragoût fait de bœufhaché et cuit sans eau dans un pot, avec marrons, navets, assai- sonnements : ■ Hochepot de volaille. > [Hén. II, 5.) L'origine est hochw, secouerlepot.] — 2*Termede droit anglois que nous rendons en françois par • rapport de mariage, • c'est-à-dire que, de plusieurs enfans ceux qui ont été mariés et dotés par leurs Îiarens, doivent après la mort de ceux-ci rapporter eur dot en commun s'ils veulent avoir part avec leurs autres frères & la succession de leur père ou mère. 1. Hocher, Boeer. [1* Secouer, ébranler : I - HOC ■ Cist Dex de gloire qui tôt a à jugier, Il saut et • gart ce meslre cuisinier! Bien li avient cis pes- - tiaus à hocier. > (Aleschans, 3869.) — • Li furs ■ fu aor le mur qui moult grant paor a, Buiemont > en apele, l'eschiele li hocha. > (Chans. d'Antioche, VI, 623.) — • Là hurtoient et faisoient toute la porte ■ hochier et bransler. • (Froiss. XI, 379.) — 2" Sens obscène : ■ Lequel Jehannotvitsafemmevenird'uQ • jardin, et avec estoit un jeune homme... il lui « dist, tu viens de toy faire hocher. » (JJ. 159, page 317, an. 1405.] — 3* Jouer aux dés, a pile ou hice : > Icellui Estienne ainsi qu'il tenoit et hoçoit • les dez. • (JJ. 117, page 137, an. 1380.) — • Hz ■ commencierent à jouer ensamble à hoissier à • plus croix, ou plus pile. • (JJ. 102, page 256, an. 1371.)] Expressions : 1* • Hocher jus, • jeter à bas, renverser. Parlant d'une vision : ■ Quant l'esprit veil ce,'il prinl a > secouer l'arhre comme pour les hocher jus; et > lors fust le chevalier tumoé sur la roche, s'il ne ■ se fust tenu à une branche. > (Perceforest, IV, folio 127 «.) 2° > Hocher du nez, • marquer du dédain. [Essais de Montaigne, I, p. 215.) 30 • Hocher la bride à quelqu'un, > expression figurée et encore en usage, pour dire sonder les sentimens de quelqu'un, l'exciter à se déclarer sur quoi que ce soit. (Pasquier, Bech. p. 459.) 4* ' Hocher sa isace, * terme de joAte : • Unche- ■ valier qui demandoit jouste hoehoit sa lance, la ■ remuoit. » (Perceforest, VI, f, 106 =.) 2. Hocher. [Faire des hoches, voir Hoscbeb.] Hochet. [1* Hochet : • Pour avoir refait tout de > neuf un hocliet d'argent pour jouer etesbattre > madame Jehanne de France. ■ {De Laborde, Emaux, 341.) — 2* Osselets : ■ Item avons ordineit • qu'il ne soit nulz que de ce jours en avant, qui ■ joue ens le cloestres ou chimiteirres de egliez de ■ Liège aux deiz, aux scouz, aux hochez, ou aux • autres jeux que ons appelle tremrealz. • (Histoire deLiége, H, 4i5,an. 1331.)] Hockellour. [Trompeur : ■ Que nul en que- ■ reliant, n'en repoignaut, ne soit surpris neu che- • son pur hockellours ou barestours. ■ (Du Cange, t. III, 674 «.)] Hocqueler. [Faire des difllcullés mal fondées : < Jehan du Puch dit que c'esloit la coustume des ■ sergens de tenser et hocqueler les bonnes gens. > (JJ. 93, p. 220. an. 1362.)] Hocqueleur, Hoqueleor. [Querelleur, chi- canier : • Alain estoit hogueleur, bateur, brigeux, • tanseur. • (JJ. 94, pièce 58, an. 13C4.) — • Lequel ■ Jehan estoit de très mauvaise vie et hocqueleur ■ en tenant pluseurs gens en grans procès. ■ (JJ. 166, p. 377, an. 1412.)] Hocquemelle. [Empêchement, obstacle : ■ L'exposant disl à icellui Garelle que autres foiz ■ avoit il eu une hocquemelle; qu'il se gardast HOG -50 — HOI « d*ea avoir un autre et qu'il ne feust rangier. » (JJ. 167 , page 283 , an. 1413.)] Hocquet. [1** Houlette : « Adam Michiel, pas- « teur, de son hocquet ou baston à bergier, et le « suppliant de son hooqtiet à pique. » (JJ. 165, page 25, an. 1410.) — « Icellui Caton getta un sien « baston à bergier, appelle hoquet, au suppliant. > (JJ. 158, p. 346, an. 1404.) — 2* Surprise : « Dunois « incontinent survint... Pour garder la ville du « hocquet. » (Vig. de Charles VII, 63.)] Hocqueter. [Loqueter : « Icelle jeune fille oy « gens qui hocquetoient à l'uis du jardin. » (JJ. 162, p. 252, an. 1408.)] Hodé , s. f. Lassitude , fatigue , pesanteur. (Cotgrave.) Hoder, i;. Lasser, fatiguer : eu vaUet sont si oultrô En sen amour et en sa grasce. Que pour voir ou l'en kode et lasse Et en est son coer tous ireus Quant on paroUe riens contre euls. (FroUsart, f. 404.) [« L'ordonnance que nous avons eu, nous a trop « hodé et travillié. » (Froiss. Il, 91.) — « Se hoder « et tanner. » (Id. 92.)] Hoe. 1" « Hoë sert en admiration ou estonne- « ment ; comme quand on dit : hoe, qu*est cela ? > (Rob. Est. Gram. fr. p. 103.) Parlant de J. G. : Oe qu*U souffrit pour no redempcion. (Desch. f, 434 ^,) 2* [Oui : « Li done une liel collée Qu'il ne dist hoé « ne non ; Amphymacus avoit à nom. » (Guerre de Troyes, dans D. G. III, 673 »».)] HoelIIes. [Brebis, ouailles : « Lions paisiles « comme hoeilles. • (Partonopex, v. 5852.)] Hoese. [Botte : « Il les ad prises, en sa hoese « les bute. » (Roland, v. 641.)] Hoet. [Mesure d'avoine : « De chascun hoet de « fourment quatre deniers, et de chascun hoet « d'avaine deus deniers. » (Gart. de Flandre, Gham- bre des Gomptes de Lille, an. 1275.)] Hoete, Houete. [Petite boue : « Le suppliant « prist une hoete,... et lui getta laditle Aoe/^e... Lui « donna un autre cop de la ditte houette. » (JJ. 163, page 47, an. 1408.) — • Jehan Laisnéenvoia querre « une houete pour esracbier et oster une pierre. > (JJ. 106, p. 263, an. 1374.)] Hoge. [Golline : « El sumetde un hoge. » (Livre des Rois, c. 2, verset 25.)] Hogner. [Gronder, grincer : « Dist li vilein ; « renart ne hoingne. » (Renart, v. 13004.) — « Pour « ce gue la charrete dudit exposant pignoit, qui est « à dire selon le langage du pays (Paluau) huignoity « ledit Golin de TEstang lui dist que elle avoit bien « mestier de oindre. Icellui Perrenot dist au sup- « pliant : « Se tu en hognes, encores seras tu batu. » (JJ.206, p.833, an. 1482.)] Hoguement. [Gapitaine [hauptmann), en fla- mand : « Puis feirent (ceuxdeGand) trois nouveaux « officiers, nommez en leur langage hoguemenSj « qui vault à dire souverains hommes^ et les feirent « capitaines d'eux. » (Monstrelet, vol. III, an. 1451, folio 40 »>.)] Hoguette. FGertain petit tonneau: « Nostre « custume sur les vins... admenez en petits ton- « neaulx, que l'en nomme hoguettes. • (Gharte d'Henri V, ms. fr. anc. 8387, \)] Hogulnelle. [Troupe de mendiants : « Gheste « mains chi, truanderie Est nommée et coquinene, « Hoguinele par non le clain Et qui apelle mengue- « pain. > (Gulleville, Peler, du genre humain.)] Hogulneur, adj. Importun, fatiguant : « Geux « de la ville d*Arras en Artois ont esté de grands « causeurs de tout temps et les appelloit-on hau- « guineurs et font des rencontres qu on appelle des « rébus. » (Brant. Gap. fr. t. II, p. 130.) — Martin de la Porte donne hoguineur. Hoigne. [Forme verbale de hogner^ gronder, grincer : « Je leur monstreray sans hoigne De quel « poisant sont mes doigtz. » (Ghans. Hist. I, 301.)] Holler. [Grier : « Il ne hoilloit nene chantoit. » (Ren. II, V, 16874.)] Holquemant. [Gomme hoguement : « Item « que tous ceux de la loy, les doyens et les hoique- « mans de la ville. • (Monstr. III, f. 46 >>.)] Hoir. [Héritier (voir Heir) : « Gomme droit hoir « de France font Pépin couronner. • (Berte, III.) — « Bien savés que par mauvais hoir De chié ent « viles et manoir. » (Leroux de Lincy, Pr. II, 250.)] Expressions : lo « Tiers hoir ne jouist de chose mal acquise. • (Desch. folio 60 ^.) — G'est le non gaudebit tertius hères de Ju vénal. 2o « Hoir de quenouille, > héritier femelle, fille et héritière. (Gotgrave.) 3» « Aisne hoir^ » aînée héritière. (Voy. Duchesne, Gén. de Bétbune, p. 132, Ut. de 1245.) 4* « Drois Iwirs, • héritier direct. (Duchesne, Gén. de Béthune, p. 47, tit. de 1248.) Holre. [Gomme erre : « Lors s'en vont grant « hoire à Mont le Heri. • (Flore et Jeanne, 32.)] Hoirie. [Héritage, succession directe: « La « comté d'Evreux qui sied en Normandie estoit, par « droite hoirie de succession de leur mère, revenue « aux enfans du roi de Navarre. • (Froiss. II, II, 19.)] Hoirrerie. [Héme sens : « Par droit de succes- • sion et hoirrerie. » (JJ. 179, p. 42, an. 1427.)] Hoischeton, Hoischon. [« Que se ilz ne se « deportoient, qu'il en feroit la plainte au seigneur « de Greancey, et qu'il n'y auroit hoischon ne hois- « cheton qui ne venist avant. » (JJ. 157 , p. 250, an. 1402.)] Holsez. [Houx ou houssine: « Lesquelles « femmes garnies de verges de boust, de hoisez et « de bastons. » (JJ. 131, p. 155, an. 1387.)] Hoiste. [Hostie: « Pourquoy ledit Guillaume « prist à un drappel les dittes hoistes et les remist « en une des dittes boistes , comme celui qui ne « savoit se elles estoient sacrées ou non. » (JJ. 120, p. 214, an. 1382.)] HOH Hokebot. [Espèce de barque : • Bien avoit ais > viDt vaissiaos d^une flote, sans les barges et les . hokeboa. . (Froiss. VIU, 272.)] Hola. [1* Cri d'appel : ■ Si lui dis je, moncueiir, < fiofà.' Hais conte n'en tint, sur mon ame. ■ (Cti. d'Orl. 52" Chans.) — 2» Cri d'arrêt : • La royne mère, ■ qui aymoit les troubles pour se rendre nécessaire ■ et eslre employée à Taire le hola. ■ (Ilar. de d'Au- bray; Satire Héoippée.) — ■ La reyue estimant - pour ce hola et taisible reconciliation toutes cho- ■ sesluy estre asseurées. • (Pasquier, Recherches, liv. VI, p. 549.)] Holagre. [• Quoyque il ne fuist pas bien hailiés, ■ mais tout pesaulx et holagres. > (Froiss. X, 245.)] Holerie. [Libertinage: • Holerie, adulteratio, > au Gloss. 7684.] Holier. [Libertin : ■ HoU&r, adullerator, ■ au Gloss. 7684.] Holiere. [Libertine: ■ Aoli^e, adulteratrix, « au Gloss. 7684.] Hollon. [Eminence: > Demi journel de terre, • séant ou terroir de Bonnai, au lieu que on dist ■ les ries de Coquerel, tenant d'une part au ridel « ou fto//o« qui est devers le terroir de Heilly. » (Cart. de Corbie, Daniel, fol. 69'', an. 1427.)] Homar. [Homard. (Oudin.)] Homece. [Virilité, courage : « S'or ne nos faut - quers e homece. • (Chron. de Norm. v. 26737.)] Homecide. [Homicide : • Murtre et homecide m ne puet estre en uu cors, Car murtre est fait ■ en repos et celui à qui l'on donne cos, de • quoi il receut mort, est homecide. ■ (Assis, de Jénis. chap. XCI.j] Homélie. [Sermon : ■ Quîint donc par plaisir • voluntaire Chanté me fust ceste homélie, Esloit-il - temps de me taire. • (Villon, Ballade de son appel.]] En mainte ometie dit Bede, Que chaacun doit oster sea dois Et ses oeulx du dolent escledd D'atonchier l'or, car c'est un bois On les diables tendent leurs rois : Poor les convoileux qui au chien Sont comparez d'orgueil procbien. (Deach, f. S44 '.} .... Pleust ores au Créateur N'estre jamais par toy n'autre orateur, De l'infortune escriiiU) Vonulye. (Crétin, p. 130.) Homenage. [flomraage: < Ne perdez pas del ■ conte vostre /lomena^fi. • (Ger. de Rossill. 311.)] Homicide. Meurtre, moic. et fém.: > Celuy qui < aura fait homicide tous ses biens seront confis- . quez au seigneur, il se doit faire sousterrer vif « au dessous Te mort. • (Coût, de la ville d'Agen, Nouv. Coût. Gén. IV, p. 903 '.) — Parlant du meur- tre du duc de Bourg., tué à Montereau, en 1419: • Demouraavecquesledaulphin ladame de Giac, < laquelle (comme il fut commune renommée) fut > consentant de ladicte homicide. > (Uonstrelet, vol.], p. 283b.) Homtclder, v. Commettre ua meurtre : ■ On M - HOM • dit que tous ceux qui meurdrirent Jules César en < plein sénat moururent depuis de morts violentes: ■ Semblables discours font quelques uns contre ■ ceux qui komiciderent dedans Blois le duc de « Guyse. ■ (Let(. de Pasq. II, p. 336.) Homicidiaire, s. Meurtrier, assassin : ■ Heur- > driers, ftomfeidtafres ayansfaict et commis homi- - cide volontaire. - (Coût. Gén. H, p. 981.) Homlller, v. Prêcher. Parlant de la résurrec* tion de Notre- Seigneur : ■ Pour avoir esté grande- ■ ment homiliée par nos premiers docteurs de > l'église. > (Lett. de Pasquier, II, p. 653.) Hommage. [Serment par lequel le vassage se déclare l'homme du suzerain. La foi est la con- séquence de Vhommage qu'elle précède historique- ment, car elle n'était due à 1 origine qu'au roi. (Voir FiECt Fié.) L'Aommoffe lige vous obligeait plus étroitement que l'hommage simple {homimum planum)} : ■ L'hommage n'est autre chose qu'un ■ serment de fidélité qui se fait pour un (lef. Hais - l'hommaffe est différent de la fidélité; parce que ■ Vhommage est un acte deproteslalion de serment < avec solemnité et la fldelité est une obligation • permanente. • (La Boque, sur la Noblesse, p. 61.) Voy. Britt. des Loix d'Anglet. chap. LXVIII, f. 170». - • L'hommage ne détruit point la souveraineté, ■ vu qu'il y a beaucoup de princes qui se disent « souverains, même qui portent le litre de rois, ■ qui néanmoins doivent hommage à de plus ■ grands seigneurs ou à des conquerans. • (La Roque, sur la Noblesse, p. 356.) Différentes sortes d'hommages : 1* ■ Hommage de bouche et de mains. ■ Le vas- sal, en prêtant serment, mettoit ses mains dans celles de son seigneur, et après le serment il em- brassoit son seigneur pour marque de fidélité. (Voy. Bu Cange, sous Romagium manuum.) 2* « Homage de dévotion. » C'est une donation faite à l'église en franche aumdne et qui n'emporte llef, ni juridiction , ni autre devoir. (Coût. Gén. t. II, p. 579.) 3" . Hommage de fief. • (Voy. Bout. Som. Rur. pages 478-479.) 4° ■ Hommage de foy et de service. • — • C'est ■ un homage par le quel le vassal s'obligede rendre ■ quelques services de son propre corps à son sei- • gneur, comme par exemple de luy servir de - champion ou de combattre pour luy en cas de ■ gage de bataille. » (Laur.) Voyez Du Cange , au mot Homagium servitii. 5" « Foy et homage. • — • La différence de ces • mois se recognoist par l'epistre du pape Adrian < dedans Radenicus: Epiicopus, inquit , Italiœ ' solum sacramentum fidelitatis, sine hominto, « facere debere domino imperatori, id est, perso- « narum subjectione. • (Pithou, Goût, de Troyes, page 74.) 6' ■ Hommage de paiement. ■ Lorsque quelqu'un étoit coupable envers un autre, il se déclaroit pour le reste de sa vie le vassal de celui qu'il avoit offensé HOM — 52 - HOM ou de ses héritiers. (Du Gange, sous Hominium pro emendâ.) 7* « Bornage de paix. » — « L'hommage de paix « est un respect de société et comme de confedera- « tion et alliance, ainsi qu'il est contenu au traicté « d'entre le roy Cbarle VII et le duc de Bretagne « que quand les princes et seigneurs s'allient en « semble et leurs sujects promettent de tenir et « entretenir la paix etconfederation par eux faite. • (Bout. Som. Rur. tit. 82 ; Ane. Coût, de Norm. 48.) 8* « Hom^ge de pléjure. » — « C'est quand « l'homme du seigneur est tenu de se rendre pour « luy, estant prisonnier des ennemis, ostage et « repondant. » (Bout. Som. Rur. tit. 82.) Voyez Du Gange, sous Hominia plevita. — Faire plejure^ « c'est respondre et se f^àive plege pour un autre. • (Bout. Som. Rur. p. 479.) 9* « Homaqe plein ou lige. » — « Le vassal lige « doit fidélité à son seigneur par un suprême hom- « nui^e contre toute sorte d'hommes , aucun n'en « étant excepté que le souverain.... Le vassal lige « est obligé au service personnel quand son sei- « gneur en a besoin , s'il n'a une excuse ou un « empescbement légitime. » (La Roque, sur la No- blesse, p. 61.) !(>• « Hommages deus en marche. • — « Il estoit « assez commun que (les hauts vassaux) ne se « dussent r/iommaj/e qu'en marche y c'est a dire, « dans le lieu du fief dominant qui conflnoit à la « terre qui en relevoit. • (Brussei , sur les Fiefs, page 342.) H» « Hommage de service. • — « S'entend géné- « ralement parce qu'il n'estoit deu et preste seule- € ment par les vassaux, ains aussi pour les autres « hommes et subjects d'un seigneur. > (Bout. Som. Aur. tit. 82.) 12** « Hommage et service. » (Laur.) 13* « Tenir à hommage et service annuel. > (Ib.) 14* « Homage simple, » à la difTérence de « l'fto- mage lige. > — « Le vassal doit faire hotnage simple a son seigneur, nue teste , desceint et le baiser en faisant les sermens requis. > (Laur. Gloss. du Dr. fr. et Goût. Gén. H, p. 9.) 15* « Relief d'hommage. » On distingue « deux espèces de relief à sçavoir à'hommage et de droicture^ car en plusieurs coustumes se lit rele- ver et droicturer son fief ou relever et payer droicture. » (BouL Som. Rur. p. 495'.) 16* « Faire homage. » — « C'est porter, jurer, promettre foy et loyauté à son seigneur féodal envers et contre tous en choses droiturieres et nécessaires, et de luy donner conseil et aide et de luy garder son droit. > (Laur.) 17* « Tenir ses hommages. » — « Si le seigneur féodal est chastellain, il peut sommer ses vassaux de plein fief en général par cry public au lieu de la chatellenie ou Ton a accoustumé faire criz et faire a sçavoir à certain jour qu'il déclarera, qu'il tiendra ses hommages, après lequel terme et delay peut le dit seigneur saisir ses fiefs et yceux exploiter en pure perte, si les vassaux au temps « à eux assigné ne font leur devoir envers le dit « seigneur de fief. » (Coût. Gén. I, p. 908.) 18** [Rendre l'hommage, renoncer à l'hommage avant de défier son seigneur. (Voir Du Gange, sous Hominium gurpire. — Voir dans Du Gange, sous Hominium, toutes les expressions françaises ou latines non relevées en cet article.] Hommager, i;. Rendre l'hommage, se soumet- tre comme vassal. Parlant de l'amour : Or trop me veis assez adommager Quant je a vous me aUay hommager. Peroefomi, vol. H, CdL 80, V* ttX. 1. Expressions : 1* « Chose homagée, » c'est-à-dire que l'on lient en foi et < hommage du seigneur feudah > (Laur.) 2* « Domaine homage. » (fbid.) 3* « Héritage homage. » (Laur. Gloss. du Dr. fr. qui cile la Coût, de Tours, art. 122.) 4* « Lieu homage. » (Id.) 5* « Rentes et devoirs homagez. > (Id.) 6* « Terre hom^igée, » c'est-à-dire celles qu'on tient à foi « et hommage du seigneur feudal. » (Du Gange, sous Homagiales terrœ.) Hommager, adj. Sujet à l'hommage feudataire. (Hém. de Seguier, p. 144.) Hommasse, adj. Femme qui a Tair d'un homme. Parlant de Catherine de Hédicis : « Pour la « peine, elle l'enduroit très bien fut à pied , fut « a cheval s'y tenant de meilleure grâce, ne sentant « pour cela sa dame homasse en forme et façon • d'amazone bizarre, mais sa gente princesse, « belle, bien agréable et douce. » (Brant. Dames ill. p. 73.) Hommassement. [D'une manière hommasse : « Elles marchent hommassement et se maintien- « nent laidement devant la gent sans en avoir « honte. »(Mén. 1,1.)] Homme. [Le cas sujet est on {homo) ; le cas régime esi home Çiominem). On lit dans Roland : « Cinquante pez i poet hom mesurer » (v. 3167.) — « Membrer vous doit que laide cruauté Fait qui « ocist son lige homme domaine. > (Couci, XIX.)] Expressions : 1* Seigneur suzerain : « Je congnoys bien que je « suis seigneur lige au roy Boort de Gauves et ilz « furent mes hommes et se Dieu me donne procbai- « nement la puissance de l'amender, je le feray « volontiers. » (Lanc. du Lac, ï, f. 13 *.) 2** Homme noble : « jffomm^ et li menus peuples. » (Beaumanoir, p. 361.) 3* Vassal. Parlant de S. Louis qui avoit fait la paix avec le roy d'Angleterre en lui cédant quelques Sossessions qui rdevoient toujours de la couronne e France : « M'est grand plaisir, dist le roy, « d'avoir fait la paix avecques le roy d'Angleterre « pour ce qu'il est a présent mon homme, ce qu*il « n'est pas devant. » (Joinv. p. 14.) 4* Vassalle, au féminin : « Quant la pucelle ouyt « que le roy Alexandre luy donnoit si beau don ; « elle luy alla tantost cheoir aux pieds, mais le « gentil roy le releva et luy flst tantost faire hom- HOU — 53 — HOM « mage et la reçeut le roy comme son homme. > (Roman de Perceforest, 1, f. 123 «.) 5* Adversaire : « Si vindrent Tung contre l'autre « de tel randon que Nero attaini son homme si « vertueusement, qu'il le porta par terre. > (Perœf. vol. V, f. 30 •.) 6* « Hommes allodiaox. » — « Qui tiennent terres « en aUeo. • (Laorière.) 7* « Homme d'armes. • Charles VU avoit com- mencé k réduire la noblesse françoise en corps de troupes r^lées de cavalerie; il en composa quinze cents hommes d*armes et d*archers, dont les com- pagnies plus ou moins fortes furent distribuées aux princes et aux plus expérimentés capitaines du royaume. Uhomme (Tarmes avoit à sa suite quatre chevaux dont deux étoient de service et les deux autres, l'un sommier, l'autre pour le valet appelé coutiller. (Fauchet, des Orig. liv. TI, p. 115.) — « Les hommes alarmes furent appeliez quelque « tems après leur création gens des ordonnances « pour le r^ement qui leur convint lors tenir par « les ordonnances de Charle VII. » (Pasquier, Rech. liv. n, p. 1S5.) — « Nul n'estoit appelle aux gaiges « de homme (Farmes se il n*avoit honnestement « prins prisonnier de sa main. » (A. Chartier, Quadrilogue invectif, page 446.) — Depuis le règne de Louis XI jusqu'à celui de Henri second, les hommes d'armes ont composé un corps de cavalerie françoise, armée de hallecret avec plastron de cui- rasse avec les tassettés, de gorgerin, de grives entières. « Ils étoient montez sur des chevaux bar- dez et caparassonnez avec la crinière et le chan- frin; ils avoieut pour armes offensives Tépée d'armes d'un costé, la masse de l'autre, avec une grosse et longue lance à la main. » (Du Cange^ Homines ad arma; La Roque, de TÂrriere Ban, p. 39 ; Mil. fr. du P. Daniel, livre IV, p. 212.) — Capitaines d'hommes d'armes. > — « G'étoit des gentilshommesquicommandoientdes compagnies oe gendarmes et qui avoient la qualité de capi- taines d'hommes d'armes. » (Mil. fr. du P. Daniel, . I, p. 144.) — « Homme d'armes garni. » — « Payé a chacun homme d'armes garni (qui estoit pour luy, son paee et jpros valet deux archers et un « coustiller), a trente francs nar mois. • (Berry, Cbron.) — « Homme d'armes de pied. » ~ « Les comtes de Nevers et d'Armagnac et le vicomte de Laotrec frère du comte de Foix avoient trois cent hommes alarmes de pied. • (J. Chartier^ Hist. de Charles VII, p. 249.) 8* « Il y a des hommes de bras et une sorte de fermiers qui prenoient à cens et champart, les maisons et les terres qu'ils cultivoient auparavant comme serfs. > (La Roque, de la Nobl. p. 44.) 9* « Hommes et femmes de corps. » — « Les homr mes de corps^ sont des hommes dont la personne est serve à la différence des main-mortables, d'héritages qui ne sont serfs qu'à raison des biens immeubles qu'ils possèdent et qui sont des personnes libres. > (Laurière, Gl. du Dr. fr.) — [« Tous hommes et femmes de corps sont au bail- I lage de poursuite, en quelque lieu qu'ils aillent demeurer, soit lieu franc ou non, et les peuvent les seigneurs reclamer et faire reclamer, si bon leur semble, car tels hommes et femmes de corps sont censez et reputez du pied et partie de la terre et se baillent en aveu et dénombrement par les vassaux, avec leurs autres terres. » (C. de Vitry, art. 445.)] lO* « Homme de cour, • juges, conseillers. (Du Cange, sous Curiales.) 10- bis, « Deffaut d'homme, » prendre par défaut d'homme : « Quand le seigneur feudal saisit et « assigne sa main sur le fief de son vassal pour « défaut de foy et homage. » (Laur.) il* « Droit a*homme qui appartient au roy ou à « ses officiers sur les seigneurs subalternes, pour • raison des hommes et femmes serfs taillables à c volonté, afin de modérer, corriger et diminuer « les tailles excessivement faites. » (Laur.Gloss. du Dr. fr. qui cite la Coutume locale de Chastillon sur Indre, ressort de Tours.) 12« « Homme de l'église. » — « Ce terme avoit six différentes significations : la première designoit un preslre ou un autre homme du clergé qui estoit sous la discipline d'un supérieur ecclésiastique... La seconde designoit un affranchi, ou esclave d*une église : car l'église pouvoit posséder et possedoit des serfs qu'elle pouvoit mettre en liberté... L'église avoit une troisième sorte d'/iom- mes^ sçavoir les serfs qui estoient mis en liberté par leurs maistres dans l'Eglise, qui estoit une des plus fréquentes manières de manumission suivant les capitulaires de Charlemagne (1.5, t. 30) ....La quatrième sorte d'hommes qu'avoit l'Eglise, estoient ceux qui ayant été affranchis par leur maistre, sans retenir aucune supériorité sur eux, se mettoient en la clientèle de l'Eglise La cin- quième sorte d'hommes ecclésiastiques^ estoit de ceux qui tenoient des biens d'Eglise par la con- cession des roys, lesquels souvent dbnnoient à leurs capitaines et à leurs soldats des terres et des héritages pour les tenir d'eux en bénéfices ; ceux là dévoient contribuer à la réparation de l'Eglise de la maison episcopale, ou du monastere duquel ces terres avoient été tirées» à proportion de leur revenu et outre payer le cens stypulé avec les décimes à peine de perdre ces terres. La sixième sorte d'hommes ecclésiastiques estoit de ceux ausquels l'Eglise avoit accordé quelques héritages et terres ecclésiastiques, moyennant certain cens ou rente ou autre redevance; ce qui n'estoit baillé que pour un certain temps. Ces sortes de cessions estoient appellées presta- riœ ou precariœ. » (Chantereau, Orig. des fiefs, page 168.) iS'* [« Lequel Hiiet appella l'exposant sanglant « villain, sers taiilable ; dont ledit exposant, qui est « homme d'estat, et non pas de serve condicion, « doutent et courrociez » (JJ. 120, p. 315, an. 1381), c'est-à-dire libre.] 14" « Homme feudal. » — « Seigneur qui a des HOM — 54 - HON < hommes lenans en flef de luy. Mais en Tart. 74 « et 81 de la Coutume de PoQtbieu Yhomme feudal « signifie le vassal. « (Laur.^ 15" « Hommes de fiefs. » (Voy. Laur. Gloss. du Dr. fr. et ci-dessus Homme feudal.) 16* [« Homme defoy^ » vassal, aux Ord. V, 601, an. 1248.] 17» [« Item pour ce que li homme du froment « valent une foiz plus et autre moins, et pour ce « que nous devons donner à mangier et à boire à « ceux qui doivent ledit froment. • (JJ. 112, p. 6, an. 1318.)] 18* « Hommes humains, > hommes dans le sens propre : • Dieu vueille avoir leurs âmes et princi- « pallement de tous ceux d'icelle journée; c'est « erand pitié que pour la faveur et susciiement « de deux et trois personnages avoir été cause de « faire mourir iianX à' hommes humains. • (P. Desrey, à la suite de Honstrelet, p. 121 ^.) 19" [« Item huit hommes de justice moyenne et « basse et vault chacun homme en renie assise « deux solz. » (JJ. 199, p. 418, an. 1464.)] 20" « Homme do main morte » (Laur.), [c'est-à-dire dont la puissance (manus) est morte] 21* « Homme mettant «et « homme mourant. » — « Il y a une notable différence entre Yhomme mettant et Vhomme mourant ; car par la mort de Yhomme servant n*echeoit aucun droit de relief f)uisqu'il est ordinairement assumé pour faire 'hommage et serment pour les femmes, mineurs ou autres personnes incapables de faire les servi- ces deus au seigneur ; mais par la mort Yhomme mourant qui se mait ordinairement par les clois- tres, collèges, villes ou autres main-mortes échoient les dits droits d*hommage et de relief. » (Coût, de Bruxelles, N. C. 6. 1, p. 1276 »>.) 22* [« Et se il avenoit que entre ledit chevalier et les siens d'une part, les hommes baniers ou mo- tiers d'autre, eust contans, veut li roys que la querelle... » (D. C. III, 689 s an. 1308.)] 23* [« Icelle Marote mettoit sus au suppliant qu'il n'estoit pas homme naturel, ne capable de mariage. > (JJ. 196, p. 82, an. 1469.)] 24" « Homme de paix. » — « C'est le vassal qui doit tenir et garder par la foy de son hommage la paix faite par son seigneur. > (Laur.) 25" • Homme àe plejure. » — « Celui qui doit se donner pour caution et nour otage pour son sei- gneur ; comme quana plusieurs barons qui eloient vassaux du roy de France, ont été envoyez en Angleterre pour tenir prison et otage pour le roy Jean et faire plejure de sa rançon. • (Laur.) 26<> « Hons de pooté, • vilain, homme libre des campagnes. (Gloss. sur les Coût, de Beauv.) 27" [« Noz hommes et femmes de corps, maîn- « mortables ei àe poursuite » (Ordonn. t. VII, 390, an. 1371), c'est-à-dire homme sur qui on a le droit de suite, serf.] 28" « Hommes profitables, » — « sont les sujets « desquels le seigneur tire profit et revenu. > (Laurière.) 29* « Hommes du roy. » — « Tous ceux laestoient « qualifiés homines regii ; hommes du roy lesquels luy estoient obligés par un droit spécial, outre celuy de la souveraineté; et pour monstrer 3ue ce n'estoit point des hommes obligés, à cause e la tenue de quelque fief; c'est que toutes et quantes fois que les capitulaires parlent des hommes du roy c'est toujours avec une marque de bassesse. > (Chantereau, LeFebvre, de l'Origine des fiefs, p. 167.) 30" « Homme de service; » c'est celui qui, outre la foi et hommage, doit en outre à son seigneur quelque redevance, ce qui ne doit pas s'entendre du service de la guerre. (Laur.) 31" « Hommes de servitude, » qui sont de condi- tion servile. (Laur.) 32" « Homme vivant, mourant et confiscant ; » c'est un homme que les communautés ou gens de main-morte sont obligés de fournir au seigneur de fief, afin que par sa mort ou forfaiture, le seigneur puisse jouir des droits qui lui sont acquis aux mutations, quand les héritages ne sont point amor- tis. Cel homme s'appelle vicaire en la Coutume d'Orléans et en quelques autres. 33" « Un homme en vaut cent, et cent n'en vallent < pas un ; et au vray dire aucunes fois il advient que « par un homme un païs est raddrecé et réjoui par « son sens et sa prouesse : d'un autre un païs tout « perdu et désespéré. » (Froissart, livre I, p. 354.) Voyez Montluc, 1, p. 60. 34" « Tant vaut li hom, tant vaut sa terre. » (Blan- chandin, ms. de S. G. f. 188 •.) - On lit dans Piaule Quantum horfio, tantum ager. Hommeau. [Diminutif de homme : « Non pas « d'un Hercules ne d'un Samson mais d'un seul « hommeau. » (Mont. IV, 348.)] Hommée. [Ce qu'un homme peut labourer de vigne en une journée : « Item environ huit jours de < vignes, séans au terroir de Maisy... contenans « trois hommées. » (JJ. 91, p. 429, an. 1362.)] Hommelet. Diminutif de homme : « Que « devons nous faire, nous autres hommelets ? » (Ess. de Montaigne, t. III, p. 150.) Honeste, Honestre. [1" Honorable : « Les « mains honestes menbres (du clergé) deit l'um « plus honurer Sulunc l'apostle, e plus d'onur « envoluper. • (Th. de Cant. 88.)] Encor vivoit Karles li caus, Ki moult fu preudom et loiaus, Et mena moult houniestre vie. (Mouakes^ p. 323.) « De nostre temps ce mot à'honneste auquel en « ma jeunesse j'ay veu prononcer la lettre s, s'est « maintenant tourné en une e fort long. • (Pasq. Rech. liv. Vïll, p. 656.) — [2" Convenable : « Cozes < prestéesqui sunt demandées du presteurel tans « qui n'est pas honestes. » (Beauman. XXXVII, 2.) — - « Devers nos ert cil de Palestre Qui amaine est « grant et honestre. » (Parton. v. 7217.) — 3" Hono- rable, considérable : « Et vuidoient li honneste « homme del contet de Flandres et venoient en HON -5 - Haynnaa. • {Froiss. II, 362.}] — *' TUre d'abbé et d'abbesse : • Les prieurs et les moines qui tien- ■ neal la régie de saint Benoit et ceux qui suivent - les cODStitulious de S. Bernard et de S. Bruno, ■ prennent le titre de Dora. Les abbesses, les prieu- ■ res, les religieuses ou Doncs avolent le lilre > ù'honnêtes. ■ (La Roque, sur la Noblesse, p. 363.) -<- > Religieuses personnes et honnetles abbé et ■ coDvent de saint Vaast d'Arras... relligieuses ■ dames et honnestes abesse et convent Notre ■ Dame de Soissons. • (Ord. t. II, 208, an. 1344.) — Ce titre fut aussi donné en 1580 à Jean Thabouret, lieutenant de capitaine à Bourmont. (Voyez Procès verbal des Coût, de Bassigoy. N. C. G. Il, p. 1153.) - 5' « Honneite de corps, • chaste : « Lescognois- € saot neantmoins de si bonne vie et si honnettes ■ de leur corps que rien plus. ■ (Straparole, 1. 1, page 370.)] Honesté. [HoDoeur, dignité : • Por o s* furet • morte à grant honestet. • (Eulalie.) — ■ Li priur > Del Hunt den, huem de grant honesté, Arceves- ■ que et evesque e priur e abé. ■ (Th. de Cantorb. 106.) — ■ Tulles dit : Cil est honesles qui n'a nulle < laide teche; car honesté n'est autre chose que • honor eslable et permanans. ■ (BruneL Lat. Tré- sor, 338.)] HoDgnar, adj. Grondeur : Hongnar est le nom propre d'un sergent, dans les Aresta amorum. Hongne, s. Gronderie, murmure, plainte. (CoUerye, 73.) Hongner. [Voir Hoimcneh.] Gronder : ■ S'Hhon- « QM je le payerai tellement qu'il ne sçaura que • repondre. ■ (Percef. IV, f. 112».) U biDt dire, paisqu'aiusi hoingne Qne je lu; a; gratté sa roiDgne. (C. Marot, p. iSI.} HoDgre. 1* Hongrois : Car les Hongret qui forent sur les champs. Avec leur roj fuiiis at recreans, Leur roj mefsme enmainent par puissance Sanx assembler, ayans tuit Bourenatice, [2* Cheval hongre : « Il envoiereot trois escuiers < montés sur trois hongres chevaux trop appers. • (Froiss. II, 267.)] Hongrellne, s. 1* Habit d'homme de guerre. (Mém. de Bassompierre, t II. pp. 127-352.) C'étoit l'habit que cet auteur portoil à la guerre en 1621. — 2° Robe de femme. Pariant des habitlemens des Polonoises : ■ Les femmes y sont bonnesles, civiles « et de peu de malice ; la coquetlerie n'y est point ■ en usage; elles sont simples en leurs mnturs et ■ pompeuses en leurs habits, qui sont une Juppé et < un grand justaucorps, ou hongreline, qui ferme ■ depuis le col jusqua la ceinture et tombe fort - bas. • (Le Laboureur du gouvernement de Polo- gne, p. 115.) Hongrie. Nom de pa^s. > Mal de Hongrie, ■ ~'~ "e contagieuse, ainsi appelée en 1566. (Voyez HON HisL de De Thou, t. V, 1. XXXIX, p. 178.) — . Fait > h point de Hongrie. • (Bab. t. II, p. 134.) — ■ Li > plus trahitre marcheant sont en Hongrie. (^o%i. av. 1300, t. IV, p. 1652.) Honneur, Honor, Honur. [1* Répulation. Le mot était du féminin : • La meie honor est tur- — net en déclin. - (Roi. v. 2890.) — < L'oijor n'est ■ pas autre chose que guerredon de veriu et merci ■ aou bien receu. ■ (Brun. Lat. Très. p. 316.) — ■ Honneur est grains, richesse est paille, Doiic qui • a honneur il a richesce. * (Hachault, 102.)] Qui A'onneur n'a cure Honte est sa droilvire, Ce dit li vilains. (Prm. du C<> àe Bret. f. H4 :) 2* Action d'honorer, de respecter : > Tant est ■ Vhonneur bonne que je vous porte, que je voul- • droye que en tous endroits fussiez le plus vaillant ■ et le meilleur. ■ (Petit Jehan de Saintré, p. 313.) — [« A Ion père et à ta mère porte honneur et ■ révérence, et garde leur commandemeoL > (Join- ville, p. 301.)] — 3" Cérémonie honorable, comme pompe funèbre, ainsi que nous disons encore : ■ rendre & quelqu'un les derniers honneurs. ■ — Parlant de la messe célébrée le lendemain du mariage du duc d'Orléans avec la demoiselle de Clèves, nièce du duc de Bourgogne, en 1440 : • Esloient les officiers d'armes vestus de leurs col- ■ tes d'armes, ou estoient les blasons des seigneurs ■ à qui ils estoient, entre les quels y estoit le roy ■ d'armes de la jartiere d'Angleterre; à tous les ■ quels honneurs estoient aussi les seigneurs de • Cornouailles. ■ (Monstrelet, II, p. 178 '.) — 4"' Les marques et pour ainsi dire les attributs de la dignité. Après la description de la pompe funèbre -*-! Henri IV, il est dit ; > Ainsy finit la pompe funè- bre, après la quelle furent portez les nonneurs ■ du defunct roy, devant son euigie ainsy que s'il ■ eust esté vivant. • (Favin, Theai. d'honneur. Il, page 1852.) — 5* Charge, dignité, comme le latin honores : Les honneurs changeât l'entencioD : Premiers convoite amans les repairier Et quant il a de se dame cel don Puis requiert chose et il a Boupeçon. PiKt. b. lis. i>. 1300, 1. IV, p. 138S. ■ C'est le proverbe commun que les honneurs • muent les meurs. ■ (Hist. de la Toison d'Or, II, folio 17*.) — [6° Terres, biens, comme honor dans le bas latin et dans le Code Tbéodosien ; fief, sur- tout au nord de la Loire : < A luilais-jo mesAonurs • et mes fleus. * (Roland, 315.) — > N'a droit au « fieu, ne à l'onor. Qui se combat à son seignor. » [Rou, dans D. C. sous Honor.) — • Se vos jamais ■ avoir volés m'amor. Et en Boui^oigne tenir flef ■ ne honor, Secorez moi por Dieu hui en cestbor. ■ [Aubri, Ibid.)] — 7* Lods et ventes : • Les venles et ■ honneurs se prennent sur l'acheteur, qui sont la • dixième partie du prix que la chose auroit esté ■ vendue. Le seigneur qui a justice ne peutdeman- € àet ventes n' honneurs, n'avoir par puissance de • fief la chose vendue, si non celuy qui a basse > jurisdiction, ou plus près du fonds. > (Coût, de HON — 66 - HON Poiclou, C. G. II, p. 572.) — [8* Dîner : « Lors com- « mença ledit Perrin à dire que àeVhonneur ou du « disner dessus dit il ne paieroit aucune chose. « (JJ. 95, p. 124, an. 4363.)] — 9^ Jeu, dans Rabelais, 1. 1, p. 138. Expressions : 1» « Chevalier el escuyer â*honneur ou de Vhon- « mur; » ils donnent la main aux reines et aux princesses. Il s*est dit aussi pour personnes nobles. Parlant de joutes célèbres qui furent faites par Richard, roy d'Angleterre, en la ville de Londres : « Quand... le roy d'Angleterre eut donné de beaux « dons aux chevaliers et escuyers d'honneur du « royaume de France on prit congé du roy. » (Froissart, liv. IV, p. 93.) 2*» « Cheval d*honneur, » dans les carrousels, est distingué de celui des courses. (Voy. le P. Meneslr. des Tournois, page 219.) — Il s'est aussi dit d'un « cheval couvert de veloux violet semé de fleurs de « lys d'or de Cypre, aux franges et crespines de « mesme, au pennache et lambrequins violet et « jaune, mené par trois escuyers à pied » devant la pompe funèbre des roys de France. (Favin, Théât. d'honneur, t. II, p. 1867.) Voyez Brantôme, Dames ill. p. 18. 3' « Crier aux honneurs. » — « La monstre faite « et la foy prise pour les tournois, les heraulx et « poursïiivans alloient crians par la ville devant les « logis des tournoyeurs atix honneurs : seigneurs « chevaliers et escuyers, aux honneurs au^x hon- neurs. (Voy. La Colomb. Théût. d'honn. I, p. 66.) 4^ « Enfans à^honneur, » pages élevés chez les grands. (Coût. 6én. II, p. 607.) 5» « Epée d'honneur. • Le connétable du Guesclin ayant été soupçonné de trahison, avoit envoyé son épée au roy, refusa ensuite de la reprendre et passa même au service de l'Espagne : • Veez icy (lui dit « le duc d'Anjou) Yespée d'honneur de vostre office, « reprenez là, le roy le veut. » (Hist. do Louis III, duc de Bourbon.) 6» a Faire honneur, » faire politesse, donner 4e salut. Le comte de Derby allant, en 1398, pour enle- ver le roy Richard d'Angleterre, en entrant auprès de lui, parla tout haut sans • faire nul honneur, • ne révérence et dit au roy. » (Froissart, livre IV, p. 331.) — Parlant de l'entrevue du roy Charles VI avec l'empereur Venceslas à Reims, en 1397: « Quand les deux roys s'entrevirent et rencontre- « rent, tout premièrement, ils s*entre(irent moult « honneurs. » (Froiss. 1. IV, p. 295.) T « Faire honneur à quelqu'un de sa personne, » c'est-à-dire l'honorer de sa présence. (01. de la Marche, liv. I, p. 343.) 8** « Faire son honneur^ » faire de belles actions : « Bien disoient plusieurs vaillans chevaliers, usités « d'armes, que point ne faisoyent leur honneur. • (Froiss. liv. Il, p. 40.) 9** « Femme d'estat et à* honneur, • bourgeoise ayant un état et étant irréprochable dans la con- duite. (Journ. de Paris, sous Charles VI, p. 23.) 10° « Honneur gardé, » serment : Et si aulcuns vouloient respondre et dire Que, sans raison je remplis mon cueor de ire Honneur gardé, je les veuil contredire. (J. Marot, 47.) iV « Gens ou personnes d'honneur, » nobles et bourgeois les plus distingués. (Percef. I, fol. HO «; N. C. G. I, p. 968.} 12** « Helmet àiwnneur. » — « Entra le roy Char- « les huictiesme de ce nom dedans la ville de Paris, « moult richement vestu, et accoustréde drap d*or, « avecques autres riches parures, excepté son « helmet d'honneur le quel estoit triumphamment « porté devant luy sur un coursier de pns au « lieu d'iceluy helmet avoit un chappeau sur son « chief, et une moult riche couronne d*or fln. » (P. Desrey, à la suite de Monstrelet, p. 79 *.) 13* « Jugement honmur d'homme. » — « Nos « eschevins de Liège, au jugement (Thanneur « d'homme, debvront eslre presens en nombre de « huict à tout le moins et nul d*iceux se f>olra « lever, ny*en aller hors, dès que le procès crimi- « nel sera commencé à lire. » (C. G. II, p. 976.) 14^» « ^ous jurerons sur la croix et sur nos « honneurs. • (Mém. de Bellievre et de Sillery, pp. 404 et 410.) 15» « Maistre des comptes aux honneurs, > maître des comptes honoraire. (Estât des officiers des ducs de Bourgogne, p. 279.) 16° « Honneurs mondains, > politesse : « Gérard « sçachant tous honneurs mondains autant que « homme de son âge. » (Gérard de Nevers, II* part, p. 111.) — « Sçavoir de Yhonneur ou l'honneur^ » a même sens. Parlant d'une jeune princesse bien élevée : Elle est -gracieuse et très belle Et scet assez bien Yhonneur. [H. du Th. fr. II, p. 489.) 17o « Les honneurs et le morion, > châtiment militaire qui étoit en usage du temps de Charles IX pour les soldats de garde. (Mil. fr. du P. Daniel, II, page 588.) 18* ■ Prendre quelqu'un es honneurs. » — « Quand le roy Peleon et la royne Dace furent « couronnez, les chevaliers |?rm£(ren^ la royne es • honneurs. » (Perceforest, II, f. 148 *.) 19*" « Repas dhonneur, • donné aux frais des héritiers après l'enterrement. (Coût, de Eccloo, N. C. G. 1. 1, p. 776 ^) Il est parlé de ce repas dans plusieurs autres coutumes. 20* « Honneurs royaux, » les cérémonies usitées pour les personnes du sang royal ou de leur cour. (Honneurs de la cour, ms. p. 1.) 21* « Tenir Vhonneur du siège, » c'est-à-dire avoir le droit de siéger au Parlement : « Les prelaz et les « barons, qui tiengnent le honneur du siège. » (Ord. t. II, p. 224.) 22» ■ Assis à Vhonneur » et « faire mettre à rfton- « neur, > élre assis ou faire mettre quelqu'un à la place d'honneur. — « Il regarde en hault... el voit < que la belle Helaine estoit assise à Vhonneur « comme celle qui dQvoit estre mariée au plus « preux chevalier de la compagnie, p (Perceforest, vol. III, folio 99 •.) — Parlant d'un souper que HON -3 Louis XII donoa & Savone. aa roy et à )a reine d'Aragon, on lit : «Le roy feit mettre à rhonneur ■ le roy d'Arrafïon. ■ (Jean d'Auton, Annales de Louis XII, p. 307.) SS" • Table û'hanneur, > comme nous disons le S and couvert du roy. Parlant du couronnement de larles VI, à Reims : • Apres l'onction du sacre Tut ■ le roy assis à sa haute table «Tbonneur et bailla • le duc de Bourlun (qui estoit pair et chambelan • de France) trois de ses chevaliers, dont l'un • éloit à dextre et l'autre à seneslre et le tiers der- • rîere son dos et ud escoyer aux pieds. ■ (Hist. de Louis III, duc de Bourbon, 145.) — On disoit aussi table pour l'honneur; elle étoit destinée aux per- sonnes les plus distinguées. Parlant d'un repas donné par le duc de Bourgogne, en 1468 : • En celle • salle avoit trois tables drecées dont l'une fut au • bout de dessus traversant & potence et estoit la ■ table Mur rhonneur. ■ (Hém. d'Ol. de la Marche, 1. II. p. 528.) 33* ■ Tabouret d'honneur, > le siège sur lequel se placent les dames qui ont ce qu'on appelle le tabouret chez la reine, lorsqu'elle tient cercle. (Brantôme, Cap. fr. 1. 1, p. 375.) 24* « Terre et honneur, • proverbe. « Tel acroist ■ sa terre qui ne accroist pas pourtant son hon- . neur. . (Percef. III, f. 85 •.) . Honnir, Hunlr. [!• Déshonorer : « Par quel ■ mesure le poissum nunir. • [Roland, v. 631.) — ■ Se vus ne 1 délivrez, nus sumes mal bailli; Li ■ reis et saint iglise e nus iermes huni. • (Th. de Cant. 42.) — • Or vous dirons dou mauvais roi € Jehan d'Engleterre qui honnissoil ses barons, et ■ gisoit avec leur Tammes et avec leur flUes à . forces. ■ [Mén. de Reims, S 292.)] — 2* Violer : ■ Regarde s'il conviendra par Ta désordonnée cha- • leur et de tes compaignons que je sois violée, • corrompue, honnie au grant déshonneur de moy." [Hist. de Floridan, p. 715.) — 3* Détruire, ravager : - Destruisoient et honnissoyent tout le païs de la • environ. > (Froissart, I, 352.) Les Latins disoient fœdare au même sens. — 4* Gâter, sonîUer : ■ Che- • mise de sang hotmie. ■ (Percef. I, f. 88 ) — On .a dit de même « bonny de boue et de t>ourbier. ■ (Percef. I. fol. 59'.) — 5" Tromper. ■ Le lundi jour • S' Michel, l'an mil trois cens et quinze, ordonna • et établit le prevost de Paris... que nulz ne mette € lainture es chappiaux de bonnet ne de gansde • lainne pource qu'il honnissent les bonnes gens. > (Ord. pour les chapelliers, du mois de fév. 1366 ; Ord. IV, p. 705.) vise de l'ordre deschevaliers de la Jarretière. (Pasq. Rech. p. 124.) Il que hottit qui ïoull hAut« cnoa , ... Et se vos M r savei, si le devei sprandre Chuaa Kann, bl. 167. - HON Honnlssemeat, s. Action de honnir. (Monet et Oudin.) Honorable. 1° Poli, respectueux. Le duc de Bourgogne se tenant un genou en terre devant le dauphin sur te pont deMontereau, en 1419 : • Entre • temps messire Robert de Loire le prinst par le ■ bras dextre et luy dit: Levez-vous, vous n'estas « que trop honnorable. » (Monstrel. 1, p. 282") — 2° [Digne ae respect : • E honurable le num de els < devant lui. • (Lib. psalm. p. 94.) — > Bêle estiés > et honerable. Et as besoignieus secourable. ■ (FI. et Blanchefl. 741.)] De là celle épithète a été donnée à différentes personnes: i* A des hommes de la première considération . (Voy. le procès-verbal des Coût, de Rassigay, dans le N. C. G. II, p. 1152.) — 2* A des chevaliers. On lit dans les lettres de Rabelais, p, 188: * Pierre d'Armagnac chevalier • honorable et capitaine de cinquante hommes • d'armes. • — 3" A des personnes non nobles. (Voy. le procès-verbal des Coût, de Bassigny, dans leN. C. G. t. If, p. 1153.) — 4* A certains offlciersde justice comme les > vicomtes en Normandie; pre- • vdts en France. Picardie, Anjou, Champagne el ■ Bourgogne; viguiers en Languedoc, Provence et • Dauphiné, et chastelains eu Poitou. > (La Roque, sur la Noblesse, p. 362.) Sur l'avilissement de ce litre, voy. Du Gange, sous honorabites ; il dil que ce titre a été avili, parce qu'on le croit opposé au Utre de noble q^ue lout le monde recherche. Expressions : 1° • Honorable père, ■ qualification d'un évâque. "mer. t. I, p. 114''.) !" • Honorable el discret homme, • titre d'un ar- chidiacre. (D.Morice.Hist. deBret. c.964,an.l256.) 3* . Redoutable et ftonoraWe père, monseigneur. • Qualification que donne à l'archevêque de Besan- çon, dans les lettres d'aR'raochissementdeshabitans de Pontarlier, leur seigneur, ■ Guillaume de Chan- • lile, vicucns de Digeon et sires de Pontoillier. * (Perai-d, Hist. de Bourg, p. 486, an. 1257.) 4° • Honorable barons monseignor. • Qualification donnée & l'abbé de S. Etienne et au doyen de la S" Chapelle de Dijon. ff*erard, Hist. de Bourg. 520, an. 1269.) Honorablement. [D'une manière honorable : • Et chascuns se doit appareiller au plus honora' • blement que il porra, que ainsinc doivent cil faire . qui vont devant lor seigneur. • (Merlin, f. 50'.)] Honorableté. [Qualité d'une personne hono- ble : • Que il resgurdent à la noblesse de son cuer ■ el à la honorableté de ses meurs et de sa vie. ■ (Brunet. Latin. Trésor, p. 579.)] Honoraire. Qui fait honneur : ■ Sépulcre hono- ■ raire. • [Rabelais, IV, 31.) Honoréement. D'une manière honorable. .... Mainienrai amorstot mon aé: Virre ne puis plus honoréemenl. fPoés. av. i300,Il, 861.) Honoremenz, s. Action d'honorer, respect, vénération. (S. Bern. S. fr. usa. p. 200.) Honorer. 1° Saluer : [■ Mon père estes en Deu, (Ryme HON — 58 - HON • je vus dei honurer. » (Th. de Cantorb. H4.)l — « Il mist pied à lerre pour la honorer. » (Perceîor. IV, f. 130'.) Quant Armant lessoit retorner Por parocirre et affoler, Moult les honore et les tient prés Et dit qu'il sont trestuit xnalués Si lor eschape sains n'entiers. [Part, f, i58 ',) 2* Honorer : Et du tout en tout deshoneurent Quant sainte église et clers m*oneurent, MS. du R. n« Mit, fol. 40. 3* Tirer profit : S*en li crie merci, quil pardoint en poi d'eure ; Quar oui mefiîait pardone, il s'avance et honeure. Doctrinal. MS. de S. G. f. 109. 4' Gratifier : Puis le devest en mi la presse, Ce qu'il a, prent, et nu le lesse, En autre guise ne Yoneure. [G, Guiart^ f, 349 K) Richart outremer demeura, Salehadin tant Vounowra,,,, Qu'il lessa perdre par faintises Japhes et Cadres qu'il ot prises. (md, f, 31 :) [« Li arcevesque a la messe cantée... D*une once « aor l'a li cons honoi'ée. > (Rom. de Roncevaux, !). 13.)] — 5" Obéir. « Maint soudoier qui Yoneure. » G. Guiart, f. 233'.) Hontage. [Honte : « Mielz voeill mûrir que « huntage m*atei^et. > (Roland, v. 1091.)] Parlant du sort différent que doivent avoir les pauvres et les ricbes dans Tautre vie: .... Cil qi sain et jone et rice sont Ne puent pas demeurer sans hontaje, Valic. n* 1490. fol. S3. [« Je suis fieus vo seror, se Dex m'ait, Dame « ifarsent la bêle o le cler vis. Si peue cel hontage « nient soufrir. > (Âiol, v. 3312.)] Hontager. Déshonorer. Par toy le soldat inhumain Usant de violante main Hontage la puceUe entière. (Baîf, p, 202 ^,) Honte. [1** Déshonneur, parole outrageante : « E, malvais Deus ! por quel nus fais tel hunte. > (Roland, v. 2582.) — « Terre major, ço dist, metrat « à hunte. • (Id. 1489.) — « Hunte nus seit retraite.» (Id. 1701.) — « Jamais n'aurons tel aise de nos M hontes vengier. » (Saxons, VI.) — « Car grant « honte li faites quant en sa curt entrez, Cum en « feu e en flambe de vostre cruiz armez. » (Th. de Cantorb. 39.) — « Car uns proverbes nous raconte, « Que tels cuide vengier son honte^ Qui Tacroist et « ensi avient. » (J. de Condet, p. 35.)] Lors tvL Constanz lot abosmez. Quant li prestres U dist tel honte. Tant fu esbahis por la honte Ou'U ne sçet que U doit dire. (Fabl. de S. G. f, 77 K) [« Qui a toutes ses hontes beues, Il ne lui cbaut « que l'en lui die ; s*on le bue parmi les rues; La « teste hoche à chiere lie. • (Charl. d'Orl. Rondeau.)] — « Vous ne scavez quelles gens il y a en la ville; • s'ilz nous pourront faire quelque desplaisir ou « quelque oultrage, il sera tantost jour; et puis « sauldrons tous ensemble et verrons en tour nous « car la nuyt n'a point de honte. » (Le Jouvencel, fol. 29 *.) — 2* Modestie, rougeur : Honte est et morte et noyée Et puterie est essauciée. (Fauchet.) Parlant du chevalier Bayard : • Le bon chevalier « se retira à Grenoble Le venoieni veoirles « dames d'alentour qui toutes ensemble ne sa « pouvoient saouler de le louer dont il avoit grant « honte. » (Hist. du Chev. Bayard, p. 328.) .... Aucuns hommes sont Ouant pour honte ou honneur garder N'osent leur dame resgarder, A la feste trouvent chansons Qu'ilz chantent, et par piteus sons Font à leurs dames entendre Leur fait et en ont le cuer tendre. (Desch. f, 5i8^J « Vous verrez aucuns avoir tant de jase et avec < tant peu de jugement et de lionte^ qu'en la plus* « part de ce qu'ils dient, vous penserez qu'ils ayent « oublié Qu'ils parlent. > (L'Amant ressusc. p. 146.) — « Luy faisoient si grant joye qu'il en avoit grant « honte. • (Lanc. du Lac, t. H, f. 29>>.) — Ce mot, dans S. Bern., répond au latin verecundia. On y lit, p. 218: < Li simpliciteiz si est par nature ens en* « fanz, et li honte si est coisine as virgines. > <— « Tenre honte, > (ibid. p. 238), répond au latin tenera verecundia. — 3* Crainte du déshonneur: Quant li prestres 11 dist tel honte Tant fu esbahis por la honte. (MS. S. Germ, f. 77 ^.J 4* Parties honteuses : « La sagesse est représentée « par une belle femme toute nue, sans que ses « hontes paroissent quasi non ess^n^ en son simple < naturel, quia puram naturam sequitur. » (Sag. de Charron, dans l'explication de la figure qui est au frontispice du livre, p. S.) — 5» Propos déshon- nétes. (Colgr.) — [6* Courte nonte. Cette expression n'a pas dhistorique, d*après Littré. On lit dans Faifeu, p. 92 : « A tout sa courte honte. >] Honteable. Qui a de la pudeur. Honteuse court non honteable, (Desch, f. il ^.) Honteux, Hontos. [i* Déshonorant: « Sei- « gneur, dist l'apostoles, moult est honteus cis fais.» (Saxons, XV.) — 2» Confus : « Et se la temptacion « ravist alcune fois la pense juske al délit, isnele- « ment sunt hontous de l'engin. > (Job, 452.) — 3* Modeste : « Moult ert pros et coragos Et dois et « humbles et hontos. » (Part, v, 545.)] — « Meurteiz « honteuse, > c'est-à-dire maturité ou gravité hon- nête et modeste. On lit dans le latin gravitas vere- cunda, (S. B. Serm. fr. p. 219.) — « Estre hontols, • dans S. B. S. fr. mss. p. 98, répond au latin erubes- cere. — « Honteux comme une pucelle. » (Oudin.) — « Honteux comme une truye qui emporte un « levain • ou bien « comme un page de cour, » c'est-à-dire effronté. (Cotgr.; Contes de Desperiers, 1. 1, p. 292.) Hontier, Hontoyer (se). Rougir, avoir honte. [« L'exposant soy veant mener deshonnestement en « prison, se hontoya. • (JJ. 136, p. 200, an. 1389.) — « Lequel Ferrin en oyantvespres, par contrainte < de nature, eslernua une fois bien hault, dont il se « hontoya. > (JJ. 157, p. 150, an. 1402.)] — « Bien fiOQ fiOR « se doyvent hontier princes et roys qui ont peuple « a gouverner, quant ils se trouvent ignorans, tant « qu'il adviengne que eulx et leur peuple soyent « gouvernés par autrui. > (Hist. de la Toison (TOr, lI«vol. fol.61.) Hooftmann. OfQcier : « L*on ne prendra point « d'administrateurs d'églises , d'hospitaux et de « confréries, ceux qui cette année là, ont esté esta- « Mis ftoo/Zman, assesseurs, pointeurs ou receveurs < de la part de la loy. » (Coût, du pays de France, N. C.G. t.I, p. 618 M Hoole. [Dos d*un couteau : « Icellui Colot tira « un coustel à charreton qu'il portoit, et en frappa « icelle femme du hoole en la temple. » (JJ. 173, p. 401, an. 1426.)] Hoppe. [« Lequel se prinst à la hoppe d'icellui « Remonte. • (JJ. 196, p. 163, an. 1469.)] Hoppelande. {[Voir Houppelande: « Ceincture « de broderie par h mise et assise sur une hoppe- « lande de chamois pour ledit seigneur. » (Nouv. Comptes de TÂrg. p. 200.)] Hopperie, s. f. Huée. (Cotgr,) Hoqueler, v. Tromper. [Voir Hocqueler.] « Nul « ne les doit soustenir en leurs mauvais mestiers « ne en leurs vices, et spécialement ceulx et celles • qui usent de hoqueler les bons et les loiaulx gens « comme larrons, murtriers, engigneurs de contens « et comme garczaiUe, ribaudaille, truendaille, « mauvais contracteurs. • (Âne. Goût, de Bret. 159 *.) Hoquelerle, s. Tromperie, filouterie. Et si tendrez les discertains Et les Jugeurs sanz débat De hoquelerie et de btunX, (Desch, f, 374^,) [« Icellui Jehan fu aucunement contredisant, en « disant que c'estoit une Ao^ue/^ri^; et ledit Hen- « nequin luirepondi quecen*estoit qu*esbatement.<» (JJ. 149, p. 151, an. 1391.)] Hoquelenr, s. Trompeur. [Voir Hocqueleur.] Il ne vault rien qui ne triboule Anjourdui, ou qui ne mescompte : On ne tient de prodomme compte ; Uns preudoms ne puet pain avoir Mais les hoqueleurs ont ravoir. [Desch. f, S72 ^.) [« Lequel Alain esioiihoqueleur.h^ienVy brigeux, • transeur. » (JJ. 194, p. 58, an. 1354.) — « Cabu- • seurs, hoqueleurs et trompeurs. » (JJ. 100, p. 609, an. 1370.)] Hoqaemelle. Voir Hogquemelle. Et 8*il est nul qui en grumelU, Qu'on luy doint tel hoquemelle QuMl y saiche bien assener : Si qu*il mette un mois a saner. [Desch. f. 408 *.) Hoquerelle. [On lit hoquerel, dans la Chron. des ducs de Normandie, v. 15634 : < Nos le pren- • drons au hoquereU •] Harou, ce mourdreur me prenez ; Il ne vous demourra couillon Bastart à voultre ; or esprouvez Que je sçay faire ainsi taston. Les ruûens, faulx bougeron ; Vous ares œste hoquerelle Et TOUS rarez de moy ce don, VieiUe ribaude et maquereUe. (Desch. f, 330 ^.) Hoquet, Hoaqaet. [1® Phrase harmonique dans laquelle une ou plusieurs parties étaient entre- coupées ou interrompues par des silences : « Les « uns vont chantant le motet ; Les autres font dou- « ble hoquet. » (Hist. lilt. de la France, t. XXIV, p. 751, Cite Gace de la Bigne.)] — ^ Incident, diffi- cultés dans les affaires. On fait de .luj. causes mile Escriptures degrant argent, Onques ne fut tant de hoqués Qu'il y a et finabiement Onques ne vy tant de procès. (Desch, f, 3SG ^.) [« Si eux se complaignent de ceux qui se sont « entremis des imposicions au temps passé ou d*au- « cuns nos offlciers, faites leur sommerement et « de plain ester tous Aot^£fu^;&, fuites et cavillations.» (Ordon. H, 558.) — 3» Houlette. Voir Hocqubt. — 40 Coup sous le menton: « Icellui Perrinet flst un « petit hoquet de sa main au menton dudit Symon « en lui levant hault son menton par un cop seule- « ment. » (JJ. 127, p. 76, an. 1385.)] Hoqueter. [Ebranler : « Quand le suppliant ne « trouvoit point Thuis ouvert il faisoit tant en le « hoquetant et sourdant que il ouvroit. » (JJ. 164, p. 280, an. 1410.)] Hoqueton. [A l'origine, c*étail le coton {al eo- ton): « Bienchaucié et vestud'un pailed'augue^on.» (Ch. d'Anlioche, VII, 757.) — Puis ce fut un gam- beson rembourré de coton : « D*un dart envenimé « feri le prou Odon, Qu*il li faussa l'auberc en « après Vauqueton, » (Id. VÏII, 910,) — « Lequel « Perrin bailla à icellui Macé ung cop de la fourche « en la poitrine, dont il le navra, et Teust tué n'eust « esté son houqueton d'argent. » (JJ. 206, p. 370, an. 1478.)] — « Adonc demoura le roy en plain « hocqueton qui estoit couvert d'ung drap d'or « moult noblement . A près luy devestit son hocqueton • pour veoir la playe plus appertement. » (Percef. vol. I, f. 29 *.) — Par suite, le hoqueton devint une casaque. Tel y a s*U estoit paré Et Qu'on luy vist ung peu la cuisse On le trouveroit bigarré Comme ung hocqueton de Souysse. (Coquill, p. Oi.) Expressions : !• « Exempt du hocqueton. » L'auteur, parlant des vieux soldats romains qui étoient exempts de tout service militaire, dit : « Ces viens soldats exempts « du hocqueton comme nous parlons à Paris. » (Favin, Théât. d'honn. II, p. 1822.) 2* Qui a le loup pour compaignon Porte le chien sous Yhocton. (Cotgr.) Hor. [Héritage : « Por coi venez en son hor her- « bergier. » (Agolant, v. 1127.)] Horde. [« Les autres Tartares qui habitent le « païs plus froid logent en pavillons et par hordes. » (DAub. Hist. I, 42.)] Hordeat. Boisson faite avec Torge. (Cotgr.) Horder. [Voir Hourder. Clore : « Cest cort il fut HOR ■ moult 1res bien clos De piez de cbesne agus et ■ gros; Bordez esloit d'aubes espines. > (Renart, V. 1391.) — • Qui de lûDg garde, ae près goL, Et qui ■ bien se horde et clôt, Si puet dormir seuremeat. • (Vie des Pères, hss. D. C. III, 721 •.)] Hordis, Hordols.fCIâlure, palissade: «Quand ■ li Sarruzin le vindrent assaillir, il gelèrent le feu - grejois ou hordis que il y avoit fait faire. • (Joinv. S 269.) — . Or vous dirai qu'il avint la nuit; la - pierre d'une perriere feri si à l'ordois d'une lor- • nace, que li hordois chai. » (Mart. Ampi. Coll. t.V, 614.)] Horée, s. f. Averse, ondée. (Colgr.) Horion, s. 1° Coups, au propre et au figuré : ■ Donner coups et korioiM et en recevoir. • (Le Jouvencel, f. 5.) — ■ Se ruèrent de grands et rudes ■ oriom tellement qu'il sembloit la bataille estre " mortelle. ■ (Hist. du chev. Bavard, p. 50.) — Par^ lant de Ctiarles VI qui s'éloit aëguisé pour venir voir ï'eatrée de la reine Isabeau de Bavière à Paris : • Et les sergens qui ne cognoissoient ny le roy ny ■ Savoisi. frappoient de leurs boulayes sur eux et ■ en eut le royplusieurscoupset/ioWoru. • (Juven. des Ursins, Hist. de Charles VI, p. 72.) — • Il couru- ■ rent les lances, ou il y eut de beaux horions ■ donnez. > [Mathieu de Coucy, H. de Charles VII, p. 680.) ~ • Il vint à hausser la main et luy donna ■ si beau Itorrion sur le visage que la joue dextre • luy en devint rouge. • (Nuits de Slrapar. 1, p. 20.) - 2* Coup devin : Je ne scai que Taire de boire Ung horion ; c'est le pluB seur. {Patkelin,Teat. p. liA.J Donnez-mo; à boire ung horitm. {Id. p. iSB.) 3* Gros morceau de pain, comme si l'on disoit « coup de pain. • (Cotgr.) — 4' Espèce de maladie : ■ Ùa mauvais air corrompu, cbut sur le monde, ■ qui plus décent millepersonnesàParis mis en tel ■ danger, qu'ils perdirent le boire et le menger • et avoient 1res forte (lebvre deux ou trois fois le ■ jour... et Qommoit on celte maladie le tac ou le ■ horion On avoit la toux si fort et ta rume et • t'enroueûre, on ne chanloit qui rien fust, • de haullea messes à Paris, • [Journal de Paris, sous Charles Vf, p. 21.) Expression : ■ Tout d'un horion, ■ tout d'un coup, loul à la fois. [Vig. de Charles Vil, II, p. 118.) Horls. [Monnaie : < Targes et hwis, autrement ■ appeliez gros de Bretaigne. * (JJ. 207, p. 225, an. 1480.)] Horloge. [Voir Orloce, Oriloge, Iehloge, Reloge : ■ Pour faire sablon à mettre à horloges. > (Hén. II, p. 5.) — « Horloge entretenir, jeune femme k son • ^e servir, vieille maison à réparer, c'est tou- a jours à recommencer. ' (Le Roux de Lincy, Prov. Il, 305.1 — • S'accorder comme des ftor/ojf es. ■ (fbid. 414.)i Expressions : 1* • Horloge de sable on sablon, • aujourd'hui un $able. Il est parlé dans les Hém. d'Ol. de la Marche, >- HOR liv. II, p. 535 k 548, d'une horloge teaue par un nain, pendant les joutes du Pas d'armes de l'arbre d'or, en 1468. - On voit à la page 537 el 541 que c'étoit un sable de demi-heure. (Aresta Amorum, p. 405.) 2° ■ notable compteur A'horioge. > — • On appelle • en Poitou compteur Shorloge un grand causeur ■ qui lorsqu'il n'a plus de contes a débiter, s'avise ■ de conter tout haut les heures que ceux de la ■ compagnie peuvent comme lui entendre C'est • encore un gourmand et un parasite, qui dans le ■ dessein de ne pas manquer l'heure d'un diner, ■ compte exactement toutes les heures à chaque ■ horloge. • [Le Duchat. sur Rab. V, p. 8.) a- . Avoir des horloges dans la tête, • être fantas- que. [Oudin.} 4* • Il n'est poinl à'iiorloge plus juste que le • venlre. • (Colgr.) Horlogeiir. Horloger. (Cotgr.) Voir Orlogeob. Horlogier. Même sens. (Rabelais, t. V, 85.) Voir Ohlogier, Horologeur, [tféme sens : ■ A fin que chacun • serrurier ou horologeur les puisse entendre. ■ {Paré, XVII, 12.)] Horoscope. [• En ceste manière disent tes ■ mathématiciens un mesme horoscope estre à la < nativité des rois et des sots. • (Rabelais, dans Docbez.)] Horoscopiser. Tirer l'horoscope. (DefTense, pour Est. Pasquier, p. 56.) Horralllo. [■ Lesupplianltrouva wn&hotraille • de charrue, de laquelle il frappa sur ledit Perrin. • (JJ. 143, p. 62, an. 1392.)] Horreur, Horror. [• El horror de la noctur- • neil vision, cant li songes suet parpenre les hom- ■ mes. ■ (Job., p. 481.) — « Li crestien n'ont pas • horreur De mariage, ains à honneur Le tiennent ■ el à chose honneste. ■ (Barl. et Josaph. dans Gui de Cambrai, p. 410.)] Horrible. Voir Orrible. Effrayant : De tant de propos Horribles et sots. Le ciel en rougit. (Oputcateide P. Enoc, p. 48. J Horriblement. [• Signeur, ceste bataille fu ce € jour maintenue Assez horriblement, c'est chose • bien seue. • (H. Capet, v. 3754.)] Horrlbler.t). Représenter des horreurs. Parlant d'une cuirasse où il y avoit des ligures en relief : En la pièce de devant a'Iioiribloii rancienoe guerre Des dieux soustenaas au ciel l'assaut des enrans de la (Baîf, p. 38 '.J [terre. Horribleté, s. Horreur. Parlant de l'armement de Charles VI, destiné contre lAnglelerre, en 1386 : ( La fut le conseil ordonné et avisé comment on • iroit au devant de ceste honibleté qui apparois- - soit en Angleterre. « (Froiss. liv. III, p. 124.) Mais de quoy est il conceus Ou ventre noairiB et pus. C'est à'orriblelé aniere De sang'qui est corrompus. (Deich. f. 84 :} HOS — 61 - HOS Horrifiqae. [1* Qui cause le frisson : « Ils ont « appelé oeste fièvre hoirifiquCy à cause des rigueurs « et horreurs qu'elle apporte en ses redoublemens. » (Paré, XX, 32.) — *2' Efifrayant : « Puis buvoil un « harriflqtie trait de vin blanc. > (Rab. I, 21.)] Hors. [!• Préposition. A l'extérieur de : « Tant « sui-je hors de peine et de tourment. • (Gouci, X.) — • Li mesiaus pot mètre en sa défense qu*il est « hors de le loi mondaine. » (Beaum. LXIII, 10.) — 2* Adverbe. « Après a fait la vieille toute gent hors « issir. » (Berte, XIII.) — « Il ne scet rien qui ne va • hors. . (Desch. f. 256.)] De là, les expressions suivantes : 1* [« Tout hors, » totalement, comme Tallemand durcham : « Et le roy print le hanap et le mist en « sa bouche, et beut tout hors. » (Percef. II, f. 27.) — « Et ne furent pas adont tout hors payet en deniers apparilliés. » (Froiss., II, 180.) — « Et li aucun qui tout engelés estoient et tout hors mouilliet, faisoient grans feux pour iaux ressuier et rescaufiFer. » (Id. IX, 38.)] 2* Hors mis, excepté. [« Li rois a doné à son mes- tre panetier la mestrise des talemeliers... et la petite justice et les amendes... des bateures sans sanc et de clameur, hors mise la clameur de pro- priété. * (Liv. des Met. 9.)] Tous les presens, hors mus le différer, Incontinent près de luy s^approcherent. {Crétin, i58.J Horsborc. [Faubourg : « Item que les maisons • des horsborcs soient abatues. » (Hist. de Mimes, Preuves, II, 169 »», an. 1355.)] Hortailles. Outils pour le jardin. (Cotgrave.) Hortolages. Herbes, fruits de jardin. (Cotgr.) — On lit hortalessies, dans D. C, sous Hortalia. Hortolan. Jardinier : « Que c'est que d'une f>ersonne quand elle a esté une fois ébranlée de a fortune? quelque bon visage qu'elle luy fasse pour quelque temps, si retourne-t-elle le plus sou- vent à rebranler au tout, ny plus ny moins que l'on void un bel arbre que le vent ébranle, et là a demy penché, vient quelque bon œconome ou hortolariy qui le vient appuyer et dure quelque temps et produit fruit, mais à la longue et quoqu'il tarde, il tombe tout à plat par terre. » (Brantôme, Gap. fr. 1, p. 68.) — « Ortholanus, ung or//io/an... ou jardinier ne peut pas bien traire les mauvaises herbes d'entre les bonnes sans aracher de bonnes avec de mauvaises. > (L'Arbre des batailles, f. 62 ^.) — • Le chien de Vhortolan. » — « Elle retient moitié du naturel du chien de Vhortolan d'autant qu'il ne mange jamais des choux du jardin de son maistre et n'en laissoit manger aux autres. » (Brant. Dames gai. 1. 1, 181 .) Hortralre. [Tirer hors : « Laquelle femme « icellui Adam avoit hortrait et enmené. » (JJ. 184, p. 46, an. 1450.)] Hosche. [Pièce de terre cultivée fermée de baies : « Devant ledit acin une hosche ou pièce de « terre... assise es hosches de Mol in. • (JJ. 165, p. 289, an. 1411.)] Hoschèges. [Droit dû au seigneur à cause des ou<^hes ou osches : • Item, cinquante sols de menus « cens appelles hoschèges. • (1389, Aveu d'Aschè- res.) (L. C. de D.)] Hoscher. [Faire des hosches, des tailles pour vérifier un compte : « Avant que le saulcier, mouille « les ecuelles, il les doit hoscher et les compter en « la présence de l'un des queux. » (Mart. Anec. I, 1363, Ord. de Thôlel de Philippe le Long.)] Hose. [Houseaux : « Li rois se levé pour soi « appareillier, D'une grant hose se fist le jor chau- « cer. • (Girard de Viane, dans D. C. t. III, 739 \)] Hoseque. [Obsèques : « Aux prestres et nola- « blés gens qui seront audit jour de nostre Iwsequôn « que l'en leur donne à disner audit lieu des Char- « treux. » (Ilist. de Bourg. Preuv. IV, 233, an. 1404.)] Hosman. Voir Hogueman. Capitaine. Parlant des Gantois : « Commencèrent a enchanger fort les « officiers que le duc de son droit faisoit, comme « baillifs, sergens, eschevins, et autres; de fait « ils en faisoient chacun jour de nouveaux, qu'ils « appelloient hosmans, lesquels gouvernoieut la « ville à leur plaisir, sans justice raisonable. » (Mathieu de Coucy, Hist. de Charles VII, p. 619.) Hospital. [Etablissement pour les malades : « Juste Cantorbires unt leprus un hospital. > (Th. de Gant. 159.) — « El non del père esperitable « Fonda iluec un hospital. » (Ruteb. Il, 196.)] — Parlant de la confrérie des drapiers de Paris : «Les « drappiers ont eue et ont entencionde fonder une « chapellerie ou hospital pour faire le divin service « et pour les euvres de miséricorde acomplir. » (Ord.IIl, p. 584.) Expressions: 1* « L'ouvrier gentil à Vhospital. » (Cotgrave.) — « Aller à Vhospital, » se ruiner. (Oudin.) — « A Vhospital les bons ouvriers, en dignité les gros « asniers. » (Cotgr.) [2* Ordre mililairedel'observance de saint Augus- tin, qui prit le nom de frères hospitaliers de l'ordre de saint Jean de Jérusalem : « Pur Facort dou « Temple et dou conte d'Eu, de VOspital. » (Joinv. §571.)! — Parlant du peuple d'Angleterre révolté contre les nobles : « S'en allèrent en la maison de « l'hospitalerie de Rodes (qu'on dit S. Jehan de « Carmulle) et ardirent maison, hospital et mous- « tier. » (Froiss. liv. II, p. 137.) 3* Maison, demeure : Ces froides horreurs de Fenfer Cette nuict, ces vieux licts de fer Ou se vont coucher les furies Ce gros chien qui jappe au portail Ces grandes plaines de voiries Sont leur étemel hospitail. (Théophile, I^ part, p. S9.) 4* Nom propre : « J'ay oui faire comparaison du chancelier de VHospital et de Thomas Morus chancelier d'Angleterre le plus grand aussi qui fut jamais en ce païs là, fors que l'un estoitfort catholique et l'autre le tenoit*on huguenot, quoy- qu'il allast à la messe ; mais on disoit à la cour : HOS -< • Diea nou$ garde de la messe de monsieur de • L'Hospilal. » [Branl. Cap. Ir. II, p. 90.) Hospitaler, v. Recevoir à l'hôpilal : ■ A Ver- « seil il y a un fort bel hospiLal el de grand revenu, ■ duquel l'oeconome et dispensateur estoit un car- ' dinal. Tort fasché do n en recevoir pas grand ■ profilt à cause de la muUiLude des pauvres là • nospitalez, pensez et nourris. ■ [Bouchet, Serées, livre III, p. 150.) Hospitalier. [1* Chevalier de l'tidpital : • Boban ■ à' hospitaliers. » (Prov. à la suite des Poët. av. 1300, t. IV.) — 2* Administrateur d'un hôpital : ■ N'est loisible à gens d'église, marguilliers, admi- • nistrateurs d'église, hospitaliers de maladeries, ■ ou autres semblables, d'acheter prendre et tenir < en leurs mains fiefs ou rentes. • (Coût, de Chaulny, N. C. G. II, p. 686 '.) — • Je luy demandai ■ qui il estoit, il me dit qu'il eloit l'bosintalier de ■ Marin et qu'il estoit pauvre homme, reduict â ■ cest hospital de Marin. • (Hém. de Montluc, page 557.) Host. [Ce mot, encore en faveur près de La Fontaine, a ëté remplacé par armée, qui signifiait expédition. (Comparez l'espagnol armada) : • Parmi ■ celé host funt mil graisles suner. > [Roland, V. 71)0.) — Le comte, au temps des Carlovingiens, convoquait l'armée par proclamation, per bannum; de là I expression : > En Sarraguue menez vostre ■ fioal bannie. ■ (Id. v. 211.) — « Une très-belle Aosi • et grande. » (Froissart, IV, 252.) Voir Os, Ost. — Aux temps féodaux, le service militaire actif prit le nom à'bost et chevauchée. L'host est une guerre régulière, tandis que la chevauchée n'était qu'une expédition, une razzia.] 1. Hostage. Logis. (Coût, de Norm. us. f. 35 ■.) Voir aussi le Nouveau Coutumier Général, I, 438 •. 2. Hostage. [Cens dû par les hostes. (Voir ce mot) : • Derechief a li dit Mikiel à Harnes renies ■ aue on appelle hostages, sur toutes les terres ■ dont les dismes et li terrage vienent as cours ■ sains Pierre à Harnes et à Loysons ; et valent ■ chil hostage par an six muis d'avoine. • (Décl. d'un fief, an. 1330, dans D. C. tli, 707 '.) 3. Hostage. [Otage : > Bien siii prest de guer- • reier et de trover /losfaffc. • (Jord. Fanl. v. 48.) — • Mili larrunt les teistes par lur meisme hos- ■ tage. ■ (Id. v. 633.1 — • Et .xi. hostages des plus ■ genlilz sus cel. • (Roi. v. ti46.)] Hostager. [Peut-être le même que hôte : ■ Les ■ exposans, leurs fermiers, meltoiers, grangiers, ■ et autres leurs ftosla^érg et serviteurs. > (D. C, t. III, p. 701 ^ an. 1425.) — Habitant d'une maison, d'un lieu : • Hostaigersia Couidroy. ■ (1351, Aveu 4e Cbâteauvieux.) (L. C. de D.)] 1. Hoste. [Classe intermédiaire entre les hom- mes libres et les serfs. C'étaient des espèces de fer- miers occupant une tenure et vivant de ses produits moyennant une redevance. Us étaient taillabics et devaient parfois garder la maison et la personne du HOS seigneur; mais entre eux et lui il y avait contrat : ils n'étaient pas irrévocablement attachés à la terre, et donnaient ou recevaient congé de leur tenure. La tenure des hôtes, dans le Cart. de S. Père de Chartres, est estimée trois sous six deniers l'arpent. Voir Franc nosTE.] — Les hostes ne pouvoient refu- ser de suivre leurs seigneurs partout où ceux-ci les menoient,-excepté contre leur souverain; mais le seigneur ctoit obligé de payer le dommage fait par son hoste ou vassal. (Voy. Beauman. p. 181 .) ~ Les hostes étaient confondus avec les cottiers. (Voir Bouteiller, Som. Rur. p. 115.) — ■ Hostes coucnans • et levans, > c'est ce qu'on dit hoste et justiciable, qui est sujet d'un seigneur demeurant en sajustice, (Bouteiller, Somme Rur. p, 77.) Expression : • Jugefiosfe. • — < Cour laye est le siège qu'a > accouslumé tenir le juge lay en son territoire et ■ en sa jurisdiction aux jours accoustumez, pour • cognoistre des cas dont il peut et doitcognoistre, < faire droit entre les parties, soient les hommes ■ ou vassaux du seigneur temporel du dit terri- < toire,escl)evins, assesseurs, conseillers ou autres ■ juges ordinaires appeliez ou par eux ou aucuns « d'eux selon la coustume ou commune obser- > vance des lieux, conjure d'hommes ou d'escevins « ou de juges hostes, ou colliers ou par juges ordi- > naires. >> (Bout. Som. Rur. p. 5.) 2. Hoste, Hostesse. Qui loge ou qui est logé. > Les François ont appelle ces gens ici hostes, du ■ mot lalin hos^isqui est a dire ennemy, le Fran- • çois retenant du mot latin hostis, boste et hostel- • lier, n'ayant le François plus grand ennemy que • celuy qui gaste et corrompt une si bonne chose ■ qu'est le vin. ■ (Bouchel, Serées, livre I, page 25.) L'étymologie que cet auteur donne du mot hoste ne doit élre regardée que comme un badinage. -~ [t Chez un hoste hébergent , qui moult estoit « prudhom. ■ (Sax. XXII.) — • Vrayement, s'il vous ■ plaisoie, je seroye aujourd'hui vostre hoste, et • vous feroye tout ayse de ce que nous avons. > (Percef. I, f. 32.) — « Sebille dist au roy, qui à son ■ dextre coslé seoit : Beau sire, je seray ceste nuyt ■ vostre hostesse. (Id. f. 35.)] Expressions : 1* • Entre hoste ou hostesse, ■ loger quelqu'un chez soi. (Percef. 1, f. 32 "■.} 2o ■ Compter sans son hoste, • expression figurée, c'esl-à-dire résoudre une chose seul sans avoir la volonté ou le consentement des autres. (Cotgrave; Slrapar. t. II, p. 430.) 3* > Cil riens ne pert qui un bon hoste loge. ■ (Molinet, p. 143.) 4' < Belle hostesse c'est un mal pour la bourse. ■ (Colgr.) 3. Hoste. [Hotte : • Gestatorium, civière, . hoste. . (Gloss. 7681.)] Hostel. [i" Maison, logement (voir Ostei) : « il • avoit à hostel les messages Carton. • (Saxons, XXll.J — • Li reis mandad Semeï, si vint devant lui > et dist : hostels te fai en Jérusalem. • (Rois, 333.) BOS -' — ■ 11 n'ont pas hottel en maison, Ains l'ont en un • bel pavellon. ■ (Parton. v. 78&5.V] — Parlant d'un amant qui passoit les nuila sous la fenêtre de sa maltresse : ■ 11 esloit par fois contrainct de s'en • retourner tout mouillé à VkostetsAm rien faire. ■ (Aresta Amorum, page 43.) — GuiUemette parlant à Patbelia : • Premièrement trois hoileux joignans ensein- • ble. • (1434, Titres de la chapelle Notre-Dame à Sainte-Croix.) (L. C. de D.) — Du temps de Nicol, à Paris et dans les grandes villes, ce mot ne s'appli- quoit plus qu'aux maisons des grands, à moins au'on n'en abusât par vanité, comme quand on aisoilVhôtel de Mendoce. — 2* Famille : < Saintré ■ vous estes noble homme : en voslre hostel a eu de • vaillans gens. ■ (Petit Jelian de Saintré, p. 198.) — Parlant de Jeanne II de Naples: * Pour relour- ■ ner et remettre le dit royaume en la main de • Yhostel d'Anjou et de la couronne de France • dont elle estoitj&sùe, adopta le roy Loyslllson • fils et successeur. > (Godefroy, Observ. sur Cbarles VIII, page 479.) — [« En laquelle ville de ■ Bayeux le suppliant a ses père et mère de bon < hostel, bourgeois d'icelle ville. > (JJ. 191, p. 254, an. 1456.) — 3° Gens d'une maison : > Que nostre • connestablede France... nommera et ordonnera • certaine personne pour recevoir les monstres des • gens de son hostel. ■ [Ord. l. V, p. 658, an. 1373.) — • Et chevaucoit tant seulement li et ses hostes. • (Proiss. IX, 3S4.) — • Et y fist venir la royoe et tout < son bMlel. - (Id. 472.) — 4- [L'hdlel du roi est la maison du roi, embrassant six services: l°PanneIe- rie, 2* Ëchansonnerie, 3* Gobelet, 4* Cuisine, 5° Fruiterie, 6° Fourrière. L'organisation nous en est connue par les Comptes de l'bAiet conservés aux Archives et publiés par H. Douët d'Arcq.] Expressions : i* . Aisément i'hostel, • vaisselles, ustensiles de ménage. (Duchesne, Gén. de Chastillon, p. 14, an. 1231.) 3* ■ Corps d'hoslel, • corps de logis : * Je songeai • que le feu s'esloit mis en ta maison de laquelle je ■ suis, à un corps d'boslel qui est à millieu d'icelle, ■ entre le devant et le derrière. > (L'Amant ressus- cité, p. 483.) 3* ■ ffos/£; Dieu, appelle Domm Dei. ■ (Testament dePbil. Aug. du Chesne, t. V, p. 2GI.) 4' « ffoaïef d'épicerie, • boutique d'épicier : -Que • nuls qui h Pans vûeillenl commancier marchan- ■ dise d'avoir de poids et tenir hoslei d'épicerie, ne • puisse commancier son mestier, sans parler tout ■ avant oeuvre, au dit maistres, ou son lieutenant, a pour ce que dedans huit jours après ce qu'il aura • son mestier commaocîé, il sera tenus de jurer de • garder et tenir les ordonnances dudit mestier, qui • par lidit mesire, ou son lieutenant luy seront « lues mot à mot et divisé. • (Ordonnance toucbant les épiceries et autres avoirs, dans les Ordonnances, t I, p. 761.) t- HOS 5* > En VluMel de France, > à la cour da France. (Froiss. 1. m, p. 306.) 6* [• Grand maislre i'hostel, > ancien sénéchal (dapifer). Il avait l'intendance de la bouche du roi, des cuisines, et au point de vue de l'ordre, de la propreté, l'entretien des châteaux royaux ou ■ gou- « vernemenls. • Cette charge devint une sinécure ; depuis les Guise, en effet, le premier maître de l'hôtel fut maître indépendant de l'hôtel du roi.] 7° > Maistres de Vhostel, > nom donné aux maîtres des requêtes. (Du Cange, sous Magister hospilii.) 8* > Mauvais hotlel, • mauvais lieu : ■ Item que • nul ne nulle ne soustienne mauvais hostel. ■ (Bouleiller, Somme Rur. p. 506.) 9* ■ Habandonner son hostel à quelqu'un , ■ accepter quelqu'un pour être de sa maison. Parlant d'une reine qui pardonne à un de ses sujets : • Pour ce vous avez vostre paix et vous abandonne . mon hostel. » (Percef. IV, f. 6 *.) 10* ■ Esire de ïhoslel, ■ être de la cour de quel- que seigneur. Parlant de Félix duc de Savoie, pape : < Le duc de Savoye avecques lui un sien • frère, de l'aage des dix nuit ans qui étoit comta • de Genève, et se nommoit Amé, cestuy comte de • Genève désira â'estre de I'hostel du duc de Bour- ■ gongne; ce qui luy fut libéralement accordé. • (Hém. d'OI. de la Marche, 1, p. 163.) 11° ■ Retenir de son hostiel. ■ Parlantd'un grand seigneur qui en attache d'autres, mais inférieurs, à sa cour ou à sa personne : ■ Le duc messire Hau- ■ rice de Teonguedys, le sire de Pnistalletet lesire > de la Suze, les quels le duc de Bourbon avoit ■ retenus de son hostel. ■ (Hist. de Louis III, duc de Bourbon, p. 56.) 12* • C'est Vhostel du roy Petaud où chascun est ■ maistre. • (Colgrave.) 13* ■ La belle chère amende beaucoup Yhottel. > (Cotgrave.) 14* ■ Tel boste, tel hostel. ■ (Cotg.) HosteIage.ri* Dépense pour le logement des chevaux : • Prandra ledit monseigneur Adam quatre ■ provendes d'aveine, fer et clou, et cinq sols de > gages par jour pour fein, hostelages et les gages ■ de ses valez. • [Reg. Poster delà Ch. des Comptes, f. 79 ^ an. 1317.) — a* Hostellage. dans la Coût, de Bayonoe (t. V, art. 47), est le loyer des boutiques occupées par les marchands forains.] Hostelain, Hostelench. [Hôlelier : > Perri- • nelDanisy trouva Perrinet de la Croix hostellain < et lavernier. ■ (JJ. 138, page 224, an. 1390.) — > Iceulx compaignons se voulurent loger en l'ostel ■ Adam Corbel, lors hostellain publique, lequel les < refusa à hosteler leans. • (JJ. 160. paêe 255, an. 1405.) — • Ung bourgeois de Gand, très boin < preudomme, haslelenchs des marchands de blé . de la Lys. • (Froissart, t. X, 39.)] — Parlant des Anglois obligés d'abandonner Rouen, en 1449 : ■ Promeirent payer loyaument tout ce qu'ils • dévoient à ceux de la dicte cité tant hostellains, ' bourgeois, marchans, comme autres. • (Monstrel. vol. 111, p. 21 •.) HOS -64 — HOS Hosteler. [Loger, héberger : « Les dis messages « ad fait ens hosteler. » (Roi. v. 160.)] Hostelier. Hôtelier. Parlant d'un voleur qui avoit coupé une bourse : • Ce couppeur de bourses « estoit prins et s*estoit venu rendre partie et se « plaindre à la justice. Surquoy le prevost luy « dist en riant, mais c*estoit un ris cThostellier^ « viençâ, tu estois bien mauvais de coupper la • bourse Le prevost après tous jeux renvoya « pendre jusques au gibet. » (Contes de Des Perr. t. II, p. 117.) Hostellerie. [> Tant qu*au logis en nostre « hostellerie Feusmes venus en une gallerie. • (Cal h. de Pisan, Dit de Poissy.)] Hostiage. [Querelle : « Comme le suppliant « feust avecques ses familiers et mesnage au lieu « de la Nozierre du conté de la Marche, sans faire « à aucuns injures, villenie ne hostiage. > (JJ. 169, p. 397, an. 1416.)] Hostice. [Service d-host : « La exception de « hostice, laquelle nos avons sovent en nos juge- « mens oï, nous la volons déterminer. » (Stat. de Charles l*% roi de Sicile, dans D. C. 111, 718 ^)] Hostie. [Voir Oiste.] HostieL [Mesure : « Comme Pierrart de la Croix « eust demandé à Texposant Targent pour le cui- « sage de sept hostiaux de pain, montans environ « trois solz tournois. • (JJ. 123, p. 221, an. 1383.)] Hostiere, s. Hôpital. « Gueux de Thostiere, • gueux qui va fleureter les huis des maisons, dit Pasquier, liv. VIII, chap. 42 de ses Recherches. Furetière, au moi gueux, dit la même chose. Tous deux se trompent : un gueux de Vhostiere est un gueux de Thôpital, dit Le Duchat, sur Rab. I, p. 2 ; il renvoie à Oudin, Dictionn. fr. ital. et fr. espagnol. (Voyez Bouchot, Serées, p. 109; Brantôme, Dames gai. I, p. 103.) — Cotgrave l'explique comme Pas- quier : « Qui va mandiahtde porte en porte. » Hostigement, s. Terme de droit : « Rapports • et hostigements de fiefs, dheritages de biens, qui « se font en justice pour sûreté d'aucun dû, acquit « ou autre action personnelle, créent hypothèque « selon la Coust. de Lille en Flandres. » (Laurière, Gloss. du Dr. fr.) — « Quand par rapport et hostige- « ment aucun a consenty par exprès en faute de « payement, la vente et exécution réelle et sei- « gneurieuse des fiefs, malsons, et héritages, rap- « portez, le créditeur, pour avoir le dit payement, « peut par la justice, ayant receu le dit rapport et « hostigement, faire vendre le fonds et propriété « des dits flefs, maisons et héritages raportez, sans « faire quelque saisine, en y observant semblables « devoirs que Ion faict en venle des profflls et reve- « nus de cent ans et un jour. • (Coût, de Lille, C. G. II, 919.) Hostigié, adj, « Les hauts justiciers, ou vis- « comtiers, par leurs loix et justices, peuvent faire « vendre crier et subhaster par décret et exécution « de justice, les profits et revenus de cent ans un « jour des fiefs et héritages tenus d'eux ou depen- « dans en y gardant et observant les devoirs en tels « cas requis et ne peuvent vendre le fonds et pro- « prietez d'iceux fief^ et héritages n*est qu*a cette « fin ils soient par exprès rapportez et hostigiez. • Hostil, Hustll. [' y\\] : « Kar rebuchié furent « lur /it/s^i/^ de fer, 165 unset les altres, jesque al « aguillon. • (Rois, p. 4^'.) — « Tous aultres bostils < nécessaires pour aler 3ullre par devers Escoce. » (Froissart, t. II, 132.) — « Hostieus qui leur beson- « gnoient. » (Id. VI, 98.)J Hostile, adj. m. et /. Ennemi. (Crétin, p. 55.) Hostilité. Guerre : « Quiconques jouyst, pos- sède ou demeure paisible d'aucune chose mobile, ou immobile, droit corporel ou incorporel à tiltre ou sans tiltre, entre presens ou absens, le temps ou espace de vingt ans continuels et suvvant Tun l'autre, tel possesseur'acquiertledroitdela chose ainsy par luy possédée en telle manière que ceux qui auparavant y eussent pu prétendre droict, en sont fortclos, privez et déboutez et toutes actions estaintes et aboUies déduit toutes foisdu dit temps et espace de vingt ans, le temps de minorité et hostilité qui auroitesté telle que durant icelle on n'auroit peu agir, ny deffendre. » (Coût. Gén. 1. 1, p. 694.) Expressions : io , Par voye et hostilité de guerre, » par la voie des armes. (Lett. de Louis XII, 1. 1, p. 81.) 2** « En une livre à'hostilité il n*y a une once « d'amitié. » (Negot. de Jeannin, II, p. 159.) Hostillement. [Meuble : « D*icellui bois il font « charrettes et charrues et chalis pour les lis dudit « hostel et autres hostillemens. ■ (JJ. 74, page 12, an. 1342.) — « Plusieurs hostillemens d'ostel, c'est « assavoir, quatre tabliers, trois touailles, six « escuelles destain, un petit flacon et un petit « hanap de fust. » (JJ. 84, p. 761, an. 1356.)] Hostiller. [Outiller : « Icellui fils Baudri et son • serouvge g^vnïz ei hostillez d'espées. » (JJ. 110, p. 296, an. 1377.)] Hostize, s. l** Droit du seigneur sur les hôtes habitant sur les terres dépendantes de lui : « Droit i*ostises est seigneurial par la Coustume de Blois, art. 40. C'est un devoir annuel de geline que le sujet paye h son seigneur pour le fouage ou tene- ment 11 semble qu*il faut écrire hostize. • (Laur.) — 2» Tenure d'un hôte : « Quant sers lient ostises d'autre seigneur que de chelui à qui il est bons de cors, et eles viennent à son seigneur par reson de le servitude, il ne les puet tenir en se main se li sires ne vient de qui eles sont tenues, ainchois convient que il les vende ou doint ou eschange à teles personnes qui puissent fere che qui appartient as ostises. • (Beauman., chap. 45, page 254.) Hostoier. [Faire la guerre, se mettre en cam- pagne (voir OsToiER) : « Pourveances pour hos- « loyer. » (Froiss. Il, 4H3.) ~ • Et atendoit la saison « d'esté, en laquele fait milleur hostùyer qu*il ne aOi — u«i nuv face en le saison de yvîer. » (Id. IV, 2.) — « Quant li saint Jehans aprocna et qu'il fait bon hostoyer. > (M. V, 377.)] Hostouer, Hostur. [A^iitour : • Des hosturs muez. » (Roi. v. 129.) — ./.Symon de Boulainvil- lier escuier estoit appouye à une haye, tenant son hostouer snv son poing;''- ledit hostouer vola jus de son poing. » (JJ. i(ôlL% 393, an. 1412.)] Hostrider. [Faucoa^ter : « Comme ledit Jehan eust veu Symon de la Hôte hostrichier d*icellui nostre conseiller. • (Jip 152, p. 278, an. 1397.)] Hot, s. Troupeau de inoutons : « Tous ceux qui tiendront et nourriront porcs seront sujets les chasser aux champs avec le hot commun en payant aux gardes a ce commises le salaire qui sera divisé par les mayeurs et eschevins de cha- « cun des dits lieux. • (Coût. deChimay. N. C. 6. Il, p. 276 •.) — « Si tels héritiers ou censiers avoient plusieurs bestiaux ou divers hots de bestes blan- ches hébergeantes en autres etables ou édifices d'autres paroisses et non appendans a leur pro- pre résidence, le droit de menue disme appar- tiendra au curé ou coUateur. • (C. de Hainaut, N. C. G. Il, p. 51.) — [« Il y avoit ung hot de mou- tons que icellui censier ne osoit enmener aus champs pasturer pour double des gens de guerre. • (JJ. 176, p. 124, an. 1442.)] Hoteau. Petite hotte. Baïf, p. 55, dit : Le jeu lors et le ris, les Ubres cbansonetes, iCar tout est de vendange) et les gaves sometes, ^egne entre les garsons, qui aux filles meslez Emplissent les hoteaux de raisins grivelez. Hotlel. [Mesure : « Pour six cent de terre ou « environ... doit par an quatre hotiaux et le com- • ble d'un hotiel d'avoine. » (JJ. 163, page 143, an. 1408.)] Hotte. [« Le roy meismes y vis je mainte fois « porter la hotte aus fossez pour avoir le pardon. » (Jomville, § 517.) — • A ung porlefays qui porta en • une hôte ledict chien es grèves et Tenterra. » (Comptes de l'Hôlel de ville de Tours, Bibl. de TEc. des Chartes, 4* s., l, 169.)] Expressions : 1* « Pour descharger la hoete de son cœur de fais « tant pesant, à ses privez capitaines et amis fami- « liers voulut publier le secret de son affaire. » (D'Âuton, p. 85.) 2* « Nous ferons une hotte, » c'est-à-dire « Je vous • donnerai le fouet. Le mot se doit entendre, parce • que celui que Ton fouette fournit de cul et celui • qui fouette fournit d*osier; allusion au mot de « cul^ le fonds de la hotte ; Vosier se prend pour les « verges. » (Oudin, Cur. fr.) Hotter, V. (Cotgr.) Porter avec la hotte. Hotteur. [Qui porte la hotte : « Entre les autres « vendengeurs et vendengeresses et hotteurs, y « estoit une baisselette qui s'esbat volentiers. » (JJ. 152, p. 195, an. 1397.)] Hottier. Porteur à la hotte. On lit dans les Sta- tuts des échevins de Mézières-sur-Meuse (Biblioth. vn de Cangé) : « La charette à pain doit... 4 d.;le « hotier à pain doit 1 ob. » — Cotgrave donne hottier. Houbeller. [Piller : • Tant que li Sarrazin un « iour surent que li rois à séjour Ert en un chastel « a privé. Lor ont lor afaire abrievé Et vinrent là « pour houbeler. • (Chast. de Couci, v. 7493.) Voir HOBELEB et HUBILLER.J Houbelon, Houbillon, Hobelon. [Hou- blon : é Lesdits brasseurs seront tenuz faire bonnes « et loyalles servoises et bierres, sans y mettre que « bon grain, eau et houbillon, réservé blé dont il « ne pourront user sans Tautorilé de justice. » (Ord. févr. 1495.) — « Chicorée houbelon, violette « de mars. » (Paré, V, 26.)] — « Le hobelon de « Picardie craindra quelque peu la froidure, « Tavoine fera grand bien es chevaulx, il ne sera « guieres plus de lard que de pourceauix, a cause « de pîsc^s ascendant. » (Rab. V, prognost., p. 8.) — • Sallades cent diVersilez, de cresson, d'ofte/on... « de responses, d'aureilles de Judas. » (îd. t. IV, page 253.) Houbiller, v. Traire les vaches : « Les cham- « brieresqui servent en houbillant les vaches, et « font le service des villes, gagneront et auront de « la Saint Martin jusques à la Saint Jean, vingt « sols. » (Ord. Il, 370, févr. 1350.) Houe. [Hameçon ; nom d'une faction en Hol- lande vers 1350 : « Item est ordonné que nul d'un « costé ne d*autre... ne reprouche à autres aucunes « choses passées à Toccasion de celle guerre, ne ne « parle doresenavant de houe, ne de cabillau sur « peine d*en estre pugny. • (Lettre de Marguerite de Bourg. ; Ch. des Comptes de Lille, an. 1428.)] Houce. [Manteau : « S'en fist faire cote et sorcot « Et une houce grant et large Forrée d*une noire « sarge. • (Ruteb. Il, 74.)] Voir Housse. Houcepingnier. [Houspiller : « Onques nus « bons, tant fust chaitis. N'en terre de Sarrazins « pris, Ne fu si bien houcepingniez Com Renarl fu « et laidengiez. » (Ren. v. 7761.) — « Li lous le « preut par grant aïr ;  dans le houcepaingne et « mort. . (Id. 24488.)] Houcette. [Diminutif de houce : « Houcette « d'un burel griés. • (Chasl. de Coucy, v. 6611.)] 1 . Ilouche. [Manteau, comme houce : « Hou- • ches, manlaus, chappes fourrées. » (Reclus de Moliens, dans D. C. 111, 721 %)] 2. Houche. Clôture, haie : « Si aucun veut met- • tre Iwucfie^ ou planter bayes enlour de son boys, « il doit laisser contre les vents de mer pied et « demy entre sa terre et la terre de son voisin et • contre les vents damont deux pieds. > (Gout.de S. Omer, C. G. U, p. 877.) Hauchier, Houcier. [Caparaçonner, recou- vrir : « Que nulz ne puist//owchi^rarchonsaucune- « ment de cuir de mouton. » (Ordonn. Vil, p. 565, an. 1390.) — * 11 avoit coursiers parés et armés et 9 BOU -« « houcié$ des ancbiennes armes de Couchi. ■ (Froiss. X, 254.)] 1. Houe. [Voir Uoe : < E ces de Israël -veoeieiil ■ as Pbilistiens pur aguisier et adreder et le soc et ■ le piitois e la cuignee e la boue. • (Rois, p. 44.)] 2. Houe. [Brebis de deux ans, dans un compte latin de Clairvaui, an. 1364. Harchand de houes était une injure, comme en Forez maquignon de chèvres : ■ Dng trompear, larron, marchant de ■ houes et pluseurs autres paroUes iniurîeuses. ■ (JJ. 195, p. 831, an. 1473.)] Houement. Action de bouer. (Rob. Estienne.) Houer. [VoirHoEB.]!* Pîoclier.fouiller la terre: < Quelconque abat, coppe, arrache. Tend, picque et ■ hue es bois (de madame la comtesse de Venddme], • Outre sa volonté ou des onicJet's, il esobiel pour ■ chacune fois vers elle en amende de soixante sols ■ parisis, avec restitution de l'oeuvre et entrepri- « ses. • (Coût, de Pernes, N. C. G. 1. 1, p. 385'.) — • Quiconque picque, fouet ou hâve en aucuns fle- ■ gards, voyes ou chemins et couppe branches ou ■ arbres esLansen iceux ou en prenaon Tait exploit < sur seigneurie d'aulrui, il eschet en amende de ■ soixante sols parisis. > (Coût. d'Artois, C. G. 1. 1, p. 756.) Batre et vener et bien hofr. (Fabl. de S. G. f. 55 •.; 2° Donner à une terre toutes ses façons. « L'en • tient à Bourges par cousiume, que là ou aulcuns • doivent faire division de leurs meubles qui lon- ■ guemeutontestécommungsen meubles, combien ■ que chascun saiche sa partie deheritaiges â part, ■ vignes faictes, blez semez et terres garetées, que • l'en appelle ez pays de par delà hoer, qui prestes ■ a semer, sont réputées el censées pour meuble, ■ pour ce que les dictes choses ont esté faictes de ■ meubles commungs. > (Thaum. Coût, de Berry, page 268.) Houete. [^Voir Horra. Petite houe : ■ Jehan ■ Laisné envoia querre une houete pour esrachîer ■ et oster uoe pierre. ■ (JJ. 106, p. 263, an. 1374.)] HoulIIeur. [Mineur : • Et furent mineur et ■ houiUeur mis en oevre. • (IX, 83.) M. Scheter, dans son glOBs. de Froissart, voudrait voir Ift un dérivé de houille, forme verbale de houiller pour fouiller.] Houle, s. Lieu de débauche. (Voir Houuer.) Parlant d'un jongleur fort débauché : Toi jors voLoit-il estre en bole Ed la taverne ou en houU. (Fabl. de S. G. f. 45 '.) Houlerie, s. f. Débauche, luxure, impudicilé. • Boulaïe fait son personnage dans le mystère du ■ bien-advisé et du mal-advise avec rébellion, follie, < oysance, boc^uelerie. > (Hist. du Th.fr. Il, p. 114.) [■ Jehan le Pionnier... qui esloit homme de legter ■ esperit, difiïimez de henillerie el de maintenir et • fréquenter femmes. ■ (JJ. lll, p. 78, an. 1377.)] Houlette. [• Robinet Donné m'a ceste paneture « Ceste Aou/eite et oe couteau. > (Adam le Bossu, dans Docbez.)] HOU Houller. Débauché. n n'y a libaut ne hcuKer, Coquin, truant ne maquùalle, Oui ne soit tousjours en chapella Pour mailles et deniers ari^. (Detek. 3S4 *.) [■ Hz prindrent la ditte houlliere ou macquerelle > en une voie ou santier. > (JJ. 103, p. 382, an. 1372.) — • Danisy entendit la Croix qui disoit à - cette femme : > Jehaiinete, as tu tait venir Perri- ■ net Danisy ton houlHer ; il n'y a pins fort houUier > en cette ville de lui. > (JJ. 138, p. ±tA, an. 1390.)] Houlle. [Ondulation de la mer : • Souvent mis < sur le couslé par la première koulU, et par la • seconde relevé. • (D'Aub. Hist I, préf. 6.]] Honpeau. Diminutif de houppe. !■ Touffe de poils. Parlant d'Hippomène et Atalante qui avoient profané le temple ne Pallas : En houpeaiix de poil roux leur blonde chavelure Se cbange, usssuTsgeant leur douillette encolure. Brif, p. tiT. 2° Touffe de fleurs : Uoapeau* De flours blaachee et verœUlettes. {Froiet. poéê.tdt:} Houpement. [Action de houper, appeler par un houp, en termes de chasse : •> Vous entendistes > un grant bruit de plusieurs voix confuses, diva^ > criai houpemen» de personnes qui sembtoient • s'entre appeler. > (Sully, llém. il, 235.)] Houper. [Appeler par un houp : > Lorsque • Sarrazins courent parla mer, cenestautrecbose ■ fors en houpant et larcbineusement. ■ (Froissart, t. XIV, 240.)] Houpete. Diminutif de houppe : > En ay ung... ■ de Damas noir... tout empli de houlpes, coucbees ■ de plumes d'autrusse et bordé de houpetea • blanches d'autrusse mouchetées de houpes noi- . res. ■ (Sainlré, p. 189.) Houpius. [Renart, comme goupil dans Renarl le Nouvel, t. IV, p. 128, v. 75.] Houppe, fo • Houpe, ce floo de soye ou de fli . noué qui jadis se meltoit au sommetdes chapeaux ■ et bonnets des hommes plus honorables. > (Fau- chet, Lang. et poës.fr. p. 37.) — [• Une troussouere ■ d'or faitto â cordelières, où il y a au bout une • houppe d'or et à l'autre bout un crochet. • [Bibl. de l'Ec. des Chartes, Vp série, I, 428.)] — S" Orne- ment qui se mettoit au may de la Bazocbe dans la cour du palais. • Seront tenus par chacun an les ■ trésoriers faire marquer une houppe à mettre sur • le ^nd may du palais en la présence des chau- • celier, procureur général, avocat du roy, procu- • reur de communauté et colonel et faire abalre et ■ replanter iceluy may par chacune années en la > manière accouslumee le dernier samedy du mois > de may, y feront mettre et attacher la dite houppe - avec deux grandes armoiries. ■ (Statuts de la Bazocbe, p. 16.) Houppegay. [Vol consistant à rogner les cier- ges: • Alars Remous clochemant de l'eghsedeS' ■ Quentin en Vermendois et Gerart Casse aussi clo- • chemaot de la dite église se complaigaoient l'un HOU ■ à l'autre de ce que il leur senabloit que le senes- ■ cbal de la dite ^lise avoit mal paie leur salaire ■ ou desserte de deux solz ou environ Icellui • Allard disl....: quant Camus le clochemaol vivoil, ■ et on lui faisoil ainsi, il s'en savoit bien recom- « penser il faisoit le houppegay, et des ciei^es « que il alumoit, il en ostoit chascun un pouche ou ■ tteui an dessus, et ainsi se paioit d'eulx. • (JJ. 158, p. 25, an. 1403.;] Houppelande. [Sorte de robe de chambre à corsage rermé et collet montant, qui se serrait par une ceinture au-dessus de la taille. Elle avait une jupe traînante et des manches flottantes. C'est au milieu du règne de Charles V que figurent dans les Gomptesde l'argeuterie les premières houppelandes. Ters 1 385, Froissart la fait décrire par deux bergers dans une pastorale. (Poés. us. f. 276*.] Elle fut à l'usage l' des domestiques : ■ Houppelande de drap • vert pour le varlet et garde de la royne. • (N. G. de l'Ârg. p. 240.]] — Parlant de la défaite des habi- Uns de Bruges et du comte de Flandres par tes Gantois, en 1383, il est dit que ce comte, pour se sauver et n'élre pas reconnu, > se fit desarmer par ■ un sien varlet et gelter ses armeures aval et vestil ■ la lioupelande de son varlet. » (Froiss. II, p. 1S2. — CEIle tutencore à l'usage des fous qui étaient aussi des domestiques: ■ Deux houpellandes de drap vert ■ pour Baincelin Coq et Coquinet, folz dudit sei- ■ goeur et de mons. le duc de Thouraine. ■ (Ibid.) — ■ Pour la fourreure d'une longue }iauppeUande • de drap vert et de rouge à eschiquiers, pour ■ Coquinet. > (Id. 248.) — 2* Les rois et les princes portaient de longues houppelandes. (Ibid. 141.) — ^ Elles étaient courtes, faites en peau de chamois pour monter à cheval. [Ibid. 141, 144, 187, 269.)] — 4° Vêtement pour les gens de guerre, lequel se met- toil sur la cuirasse, et sur lequel on pouvoit placer encore un manteau. ■ 11 s'arma 1res bien... et puis ■ veslit nne boppelande par dessus et print son • mantel encore par-dessus et dessous son bras une • courte hache. » (Froiss. I, p. 204.) — 5* Habit de femme. Parlant d'un mari qui intenta un procès à sa femme parce qu'il ne voutoit pas qu'elle portât dérobe à la nouvelle mode. • Ordisoit-il, que sa > dicte robbe ou houpelawte que ceste appellnnte ■ avoit fait faire, n'estoit pas selon son estai. > (Aresta Amorum, p. 281; voy. Pasquier, Rech. VI, p. 474.) — [• .1111. aulnes et demie d'escariale rozée • de Broixelles, de granl moisou. pour faire un • granl houppellaniie pour la ditte madame la • royne. >■ (N. C. de l'Arg. p. 135.) — La houppe- tanule des femmes n'était pas ouverte sur le devant. — 6* I.e roi donnait en présent des houppelandes : • Pour faire xiti houppelande» et un chapperons « de deux draps pers, que le roy N. S. a ordonné « flBtre faittes le premier jour de may. • [Ibid. 129.) — 7* Monnaie sur lesquelles te roi était représente velu d'unebouppeIande:>SepteSGus d'or, nommez • houppellandes. > (JJ. 157, p. 61, an. 1402.]] Honppelier. t. Titre d'office : < Il est dit dans ■ un compte de Jean Fraignoi, receveur général de HOtr • Bourgogne, finissant le 31 décembre 1424, que < Jean Viguier varlet de chambre de M., le duc fut • recompensé de 100 francs pour l'ofiice de houp- • pelier du pays d'Artois, que le duc Jean donna k ■ Guillaume du Bois son conseiller et maître d'hd- < tel. • (Estais des officiers des ducs de Bourgogne, page 2-25.) Houppelloner. Parlant des pâturages non francs de leur nature : • Si dedans le jour S. Pierre • ne les ont despouillez ou pasturez, les peuvent • encores tenir francs jusqu'au jour S. Remy • exclud : en les faisant houppellonner dès la my • mars; et le dict jour sainct Remy venu, soit • qu'ils les ayent despouillez ou non, les dicls viez • et paslurages sont publiques et communs jusqu'à • la my mars ensuyvanl. > (Coût, de Boullenoys, C. G. 1, p. 605.) On lit à la marge faucher. Houppenblers, s.Bièreboublonnée:* Recepte • desdangiers de godales, de chervoises, de bro- • mars et de houppenbiers amenées par mer à ■ Boulogne. • (Du Cange, sous Celia, an. 1402.) Houpper. [Orner de houppes : • Linge blanc, • ceinture houppée. Le chapporonfaiten poupée. • (Marol, I. 202.)5 Houppette. Voir IIoupette. Houppier. Arbre ébranché : • Là où je regar- • doye croistre aucun arbre plus hault que ceulx • d'entour, il me fu advis que je veisse les houp- • piers muez en char d'homme, et, après, les •t branches en bras et en jambes. ■ (Percef. V, 96.) Houppu. [Touffu : • Dngs cheveux sur le gris, « houppus, recberchelés et espars. • (Froissart, l. XIV, 74.)] Houprteres. Voir Houppier : ■ Choisiront ■ notamment les usagers les pièces de bois, qui > commencent a seicher par tes cimes ou houpriC' • res, si il y en a de propres, avec le moins d'in- ■ commodité et dommage que faire se pourra. ■ (Coût, de Gorze, N. C. G. 11, 1096.) Hour, Heurt, Hoiird. [1* Galerie de bois, dressée au sommet des courtines ou des tours, en dehors du crénelage, pour permettre aux défenseurs de voir le pied du rempart, et de jeter des pierreset toutes sortes de matériaux sur les assaillants. (Voir Viollet le Duc, Dict. d'archit., aux articles architec- ture militaire et fiourd.) Du côté de la place, cette galerie formait chemin de ronde. — 2° CIdture : • Craticulatum, gallice hour de cloe. • (Glossaire lat. 4120.)] — 3* Estrade : « L'empeiiere en son • hotirt à 1.1 feoeslre accompagné de maints princes • et dames de grant façon. > [Salntré, p. 597.) — [• Le duc et tous les seigneurs entrèrent en l'église, - où il y avoit ung hourt couvert de draps ver- . mauls. » (Froiss., XVI, 206.) — 4* Triliune cons- truite autour d'une lice : > Et là estoit l'appareil • fait pour jousler, déloges et de hoitrs ouvrés et • charpentés pour la royne et les dames. • (Froiss. t. XIV, 20.]J — 5' Echafaud, théâtre sur lequel on représentoil quelques pièces : • Sur la porte il y HOU - 68 — HOU « avoitun grand ftour^ sur le quel fut joué l'histoire « de Jason. » (Mathieu de Coucy, H. de Charles VII, page 670.) — 6'* Lieu où Ton faisoit placer une per- sonne accusée, afln qu'elle fut présente au combat qui se donnoit pour elle. (Perceforest, I, f. 115 *».) — T Ëchafaud servant à exécuter les criminels. Les Gantois faits prisonniers au siège de Nivelle furent conduits dans la villedeThenvemondeet voulurent se soulever contre le duc de Bourgogne : « Il « ordonna de faire faire un hourt sur le marché de « la ville et que ils fussent décollez. » (Mathieu de Coucy, Hist. de Charles VII, p. 631.) Hourdement. [Action de dresser un hourd : « Après est ordenes que li homme de la terre « S. Ourbain ne doient aler ne par droit ne par « coustume faire lour hourdement à Jainville, ne « les en doit on contraindre ne ne puet. » (Cart. de S. Urbain, an. 1264.)] Hourder. [l** Garnir d*un hourd : « Et li portier « les murs hourdoient De fors cloies refuscicés, « T^ssues de verges pleicés. • (Rose.) — « Et quant « cil oirent dire que il venoit, si horderent Mon- « çon. » (Villehard. S 329.) — 2- Escorter : • Icellui « Simon se hourda de compaignonsgarniz de plan- « çons et autres bastons et lui d*un arc. » (JJ. 167, p. 134, an. 1413.) — « Hourdé de cent lances et de « bonnes gens d'armes. • (Froiss. XIII, 290.)] Hourdis, Hourdeis. [l** Retranchement, rem- part, hourd : « De celle bataille de Turs à cheval « estoient descendu à piéhuit do lour chievetains « moult bien armei, qui avoient fait un hourdeis de « pierres taillies. » (Joinv., §257.) — « La ou vous « voyez ce pavillon, avoit ung hourdis de pieux si « fort que ne le peuz passer. • (Lanc. du Lac, t. II, fol. 129 ^.) — 2** Loge des spectateurs dans les tour- nois : « Firent faicts les logis et les Aourdis de belle « charpenterie qui lors furent dressez pour seoir « dames et damoiselles tout à l'enlour de la plaie « pour mieulx veoir le tournoy. » (Perceforesl, vol. I, fol. 23 \) Hourlier. Débauché, comme boulier : Il est maint ribaut, maint hourlier^ Qui souvent de soi met en blâme: Contre raison là preude femme Par mal Cèdre et par foitoier En voit on souvent desvoier, Dont leur mari sont la cause. (Desch, f, 552 «.y Hourque. [Navire hollandais de transport à fond plat, à proue et poupe arrondies : « Us quitte- « rent une grande hourque de 600 qui devoit servir « d*admiral. (D'Aub. Hist. II, 467.)] HoDrvari. [Tumulte : « Que j'embousche le « cor, quelque hourvary qu'il face, La soif mourra « bientost ou quittera la place, Prens prens. Boy, « boy. Happe, happe. * (Vau de Vire, de J. Le Houx, 23.)J Hoas. [Houx : « Quand ilegues vint un vilain « Qui tint un baston en sa main Qui ert grant et « gros et de hous. » (Renart, 24461.) — « Pour faire « glus, il convient peler le houx quant il est en sa « sève. • (Uén. II, 5.)] House. Voir Heuse. Hoaseaus, Housiaus. [Bottes : « Et fu de « bons housiaus chaucie Et de robe à homme ves- • tue. » (Ruteb. 265.) — « Que ces Allemands « estoient ords et qu'ils jetoient leurs houseaulx « sur les lits richement parés. > (Comm. II, 8.)] Houser. [Bottçr : « Chausses à houser. > (Froiss. t. XI, 360.) — « Jacques de Helly entra en l'ostel du « roy à Saint Pol tout housé et tout espouronné. » (Froiss. XV, 333.) — « Hz furent d'accord que ledit « Anthoine se houseroit et esperonneroit et feroit « semblant d*aler dehors. > (JJ.i56, p. 84, an. 1401.) — « Ainsi que le suppliant esloit en l'ouvrouer « d'un cordouennier pour soy houser, pour aller au « gibier. » (JJ. 195, p. 1520, an. 1474.)] Quar au matin Faifeu se habiUe et houie Pour s'en aUer aiUeurs il se dispoose Mais quant fut prest, contrefist restonné De ne trouver son cheval atournô. (Faifeu, p. 47. J Houset. [Diminutif de houx : « Biscus vel rus- « eus, gallice houSfei. » (Gloss. 1. 4120.)] Houspaillier. [Qui houspille : « Aucuns mau- « vais garsons, pillars et houspaUliers. • (JJ. 206, p. 745, an. 1481.)] Houspigner. [Houspiller : « Us vinrent courir « sus au dit Raguet et tellement le houspianerent « par le chaperon, qu'il perdist leans son dit cba- « peron. » (JJ. 112, p. 45, an. 1377.)] Houspillement, s. Action de se houspiller, se tirailler, se déchirer. (Nicot.) Houspiller, t;. Déchirer, mordre : Gens de labeur, tout bestail et parez Povoit on veoir piteusement espars ; Regnardz privez simples bestes pilloient, Ours charopiers beau et veaux hau^inlloient, Loups ravissans à coups de dures tailles Sur les brebis feirent fortes bataiUes. (Crétin, p. SS3.J Houspouiliier. [Qui houspille : « Mil hommes « de guerre, ou plus, tous gens de bonne estoffe, « sans les houspouilliers, fourragers et autres gens « de petit estât. > (Mathieu de Coucy, Charles VU, page 540.)] Housse. Voir Houcb. 1* Manteau : < Pour fourer « une housse ou cloche ou chaperon trois sols et « non plus. » (Ord. des R. de Fr. II, p. 372.) — « De « la façon d'une housse longue et à chaperon trois « sols et non plus. • (Ibid.) A tant sa housse et son bonnet Il tenoit bien pour Symonnet CeUui qui le sermon vault faire. (Desch. f, 499 ^.) « Manger en housse^ > dîner avec son manteau sur les épaules. (Oudin.) — 2* Couverture de Técu aux tournois, quand on ne vouloit pas être reconnu par les armoiries : « Mais quant elle vint près et elle « veit les escus dont les housses estoient descbirées « par les coups qu'ils avoient receuz, elle perceut « l'aigle noir que le roy porloit. » (Perceforest, vol. I, fol. 114 '0 Housselio. [Manteau : « Trois quartiers de ft drap avec un nousselin de cendal rouge à une « manche brodée. > (JJ. 154, p. 168, an. 1399.)] HOY -I Honsseplller. [Houspiller : < Jacques le Leu • dist aux suppliants que se il les avoit houssepilHé, ■ eacore les houssepilteroit il. • (JJ. 184, page 463, an. I4&i.}] Honsser. [l'Garnird'une housse: • Ed laquelle • besongae, pour housser ladite chappelle et ■ armoierîe dessus ditle, a esté mis el employé par ■ ledit Colart de Laon, painlre, sept pièces de cen- « daulx. • (De Laborde, Emaux, 341.)] — ■ La cbe- ■ minée estoit hotusée comme en eslé de rraillon • ou de aucune chose verte. > (Le chev. delà Tour, loslruct. à ses SUes, fol. 60 *.) — 2« Vêtir : • Jean ■ de Hontrort moult grandement hoiasé de soye el ■ de bordure. > (Mathieu de Coucy, Histoire de Charles Vil, page 666.) — [3° Netloyer ; • S'ele est ■ preus et bien enseignie Ne test entor nul iraignie, > Qu'el n'arde ou rée, erractie ou housse. • (Rose, V. J3543.)] Houssine. [Baguette de houx : • Et tout incon- < tiaent il laisse sa limande et print une houssine < en la main, qui n'estoit pas plus grosse que le • doigt. - (Despér. 20- Conte.)]- Hous.soir, Houssouer. Balai de plume pour nettoyer les tableaux. (Honet, Cotgr.) Hoassa. Epais, toulTu : ■ Unechevelure grande - et houssuë. • (Percef. I, f. 130 ^) — • Le porc • heruppa la coyne de sa hure qu'il avoilgrande et • toute houssue. . (Percef. VI, f. 80 '.) Houssnre. 1* Couverture d'un cheval. Parlant de l'entrée de Louis XI dans Paris, en 1161 : • A.pres ■ les archiers du duc, suivoient les seigneurs et les ' nobles hommes de la compagnie et de son hostel ■ en grand nombre tant rictiement montez, parez • et houssez, que c'estoit noble chose a regarder ; • et estoient plu» de deux cens et quarante fioussu- ■ ret penduns jusques à terre, moult nobles et ■ moult ricbes; puis estoient après eux l'admirai ■ de France et le mareschal et autres seigneurs et • gentilshommes de t'hoslel du roy jusqu'à qua- - ranle houssures moult bien en point; el devant ■ ceux ci estoient les comtes d'Eu, de La Marche, • et de Patriarche sans houssures tous trois en • rang. . (Monslrelet, lU, p. 88 *.) — 2* Parement. Parlant d'nn soulèvement des communes de Prusse: ■ Le roy de Pologne fut contraint de s'enfuir et ■ jetta sa colle d'armes et la housseure. > (Mathieu de Coucy, Hist. de Charles VII, p. 690.) Ho ayer. [Labourer à la houe : • Le suppliant • print... son foussouer et en parti de son hostel • pour aler /touyer ou fongier en ung mailhol ou ■ vigne nouvellement plantée. » (JJ. 188, page 56, an. 1459.)] Hoyaa. • Et les Aoi/aux à raclerparchemins. > (Oesch. f. 386.) Hoyiiillle,s. Semble pour enceinte ou banlieue, qui dans d'autres Coutumes est appelée chengle : ■ Quiconque demande le retrait lignager ou veut ■ faire la reclame de quelques maisons, d'édifices ■ ou de fonds d'héritages situez tant endedans la ►- HUC ■ ville, hoymille, que dans l'escbevinage, devra • dores en avant estre parent de sang et en bien du • vendeur ou de la vendeuse et faire sa reclame en > présence de deux eschevins; dans les quarante < jours après la saisine et en insinuer la partie • dans trois jours, par le sergent si elle demeure • dans la ville et chastetlenie ou par autre ofllcier ■ en son absence; car s'il y avoit du défaut en ■ aucun des dits points, la reclame sei-oit de nulle ' valeur mais si l'aciuereur demeure hors de la > ville et de la chaslellenie, l'insinuation devra < estre faite dans les quatorze jours après la ■ réclame. • (Coût, de Bourbourg, Nouv. CouL Gén. 1. 1, p. 490'.) Hu, Hus. [I* Clameur de haro : > Pour ce il ■ eust fait cry ou liu. • (JJ. 140, p. 252, an. 1364.) — ■ Pour la noise qu'ilz faisoienl se leva un hu pour ■ assembler le voisiné. • (JJ. 174, p. 233. an. 1432.) -~ 2* Cri en général : ■ La noise et li hus monta en . le ville. . (Froiss. HI, 297.) - . Et oirent et le hu . et le cri. ■ (Id. IV,21.)j Oiasieietcrf el hu. (Brut, f. Si k) Hua. Milan. • Nous ne pouvons nourrir aucuns > poulets que ce diable de hua ne les mange tous. - (Nuits de Strap. 1, p. 410.) Huage. [Obligation décrier pour forcer l'animal qu'un seigneur chasse à sortir de son fort : < S'en- > suit ceux qui doivent chasser en mes forests à > toutes grosses bestes, rouges, rousses, noires ■ toutes fois que moi ou mes offlciers voulons chas- < ser, et aussi ceux qui doivent le huage aus dites ■ grosses bestes en mes forests. ■ (Ch. de 1473, dansD.C. 111,726 ^)] Huans. [Chat huant : ■ Les leus oy uller, et li • huans hua. • (Berte, p. 41 *.)] Hubllller. [Houspiller : < Lesquelz compai- • gnons s'avancèrent... de hubUtier, tirer el sacer > Jehanin le Bouchier pour prendre el avoir sa ■ bourse. • (JJ. 195, p. 43, an. 1467.)] Hubir. Engraisser. (Cotgr.) 1. Huce. [Cri : • El entendirent le huce et le - cri. ■ [Froiss. 111, 363.)] 2. Hace. [Huche : • Le tiersca3,si estsi comme • s'aucuns, qui ne soit pas mes sires, brise mes • hvces ou mes cambres. > (Beaum. XXXIî, 59.)] Huceau. [Petite huche : > Le suppliant rompi > un coffre ou huceau. > [JJ. 168, p. 81, an. 1414.^ Hucer. [Appeler, voir Hl'cheh : • Deus diciples ■ huça à soi. ■> (Vie de J. G., dans D. C. 111, 724 •.}] Huche. [1' Coffre à pain : • Chascune huche > nueve, se elle vaut douze deniers ou plus, doit ■ obole de rivage. > (Liv. des Met. 305.) — 2° Huche servant de contre-poids à ta verge, dans les trébu- chets et mangonneaux; elle cubait 20 m. c. d'après les dessins de Villard de Honnecourt, architecte du xiir siècle : • Il y a grant fais & ravaler, car li con- • trepois est mull pesana. Car il i a une fiuge ■ plainne de lierre. > (VioUeUle-Duc, Arch. V, 225.) HUC — • Carpeatier&... qui ont faites à Caen les deulx • huches iG& àe\i\ engins qui sont à Carenten. > (B. N. Quitt. et Pièces div. an. 1378.) — 3* Huche à SBrdei' l'argent. Joinville (§383el suivants) pénètre ans la maîtresse galère du Temple qui servait de caisse de dépôt aux chevaliers, fait d'une cognée > la ciel le roy > et défonce une huche: ■ Je trouvai ■ que celle huche que je ouvri cstoit  Nichole de < Choisit un serjanl le roy. •] ~ • ilz sont tant • convoiteux que si tout l'iivoir qui est dessoulz te > firmament esloit dedans leurs huches si n'en ■ auroienl ilz pas point à leur soufflsance. • (Pepcef. vol. IV, f^. 20 ^.) — i' Boutique à élaler des mardi andises. Parlant de plusieurs exactions dont s'étûient plaints les habitants de Langres : • Item • que noslre venlier s'afforce indehueraent de ■ lever profit pour cause d'estal, place ou huche, ■ Ae» diz habitans ou forains vendans dessus places ■ OB', pavemens des diz habitans, soubs toit ou » liors. » [Ord. t. III, p. 657.) — 5* Bière, cercueil pour un mort. Il est dit des os de Philippe III, qu'on peut les voir à S. Denis • en la destre partie • de monstier en une huche de lez le S. roy Louis. • (Chron. de Nangis, an. 1286, p. 4) — 6' Navire, daoA Uonstrelet, I,cb. 213. —[7* Valeur numérale : ■ Ava^tque il [Thcodebert] Irespassast donna aux • tx>rgois de Verdun .vui. mille huches , que il ■ dévoient chascun an. • (Dom Bouquet, HI, 196.]j Hucheau, Huchel. [Petite huche, petit cofTre- fort : ' L'exposant rompi... ledit coffre... et prinst ■ dedens... une certaine quantité de fretin d'ar- • gent... avec le dit petit huchel. • (JJ. 154, p. 616, tn. 1399.) — • La huche doit .nu. den. ; le hucheau . doit .u. den. ■ {Cart. de Corbie, 21, f. 85 ''.)] Huctaement. [Action de tiucher : • II sera pro- • cédé contre eux par proclamation eihuchemetit. • {Coût. Gén. 1, 1163.)] Huclier, Huchler. [l* Crier à haute voix : ■ A haute voix commençai & huchier. ■ (Roncisv. p. 161.)] — . Les Sarazins vaincus commencèrent • a crier et a hncher. • (Chron. de S. Denis, 1. 1, fol. 143 *.) — 2* Appeler : [. Syraons huche sa • femme. Constance o le cors gent. ■ (Berle, c. 47.)] — ■ Elle le rappella et hucha pour parler à luy. > (Aresta amorum, p. 35.) — 3' Assembler, mander. Parlant d'une convocation faite à S, IJernard, à Paris, par l'université, pour l'élat de l'église uni- verselle : • Il pleul à l'université et au roy que les • prélats soienl/iuc/ies par le royaume pour deux « choses: premier pour adviser quels choses seront ■ traiclées au conseil général de l'universelle église ■ prochainement a tenir; secondement a délibérer ■ de ce, sur le contenu es requestes des ambassa- ■ deurs du pape sur le dixième que sa saincteté ■ vouloit qu'on imposast sur l'église franooise. > (Honstrelet, I, f. 105.) Expressions : V 1 Hueher le guet, • appeler la sentinelle. (Le Jouvencel, t. 7 •.) ' - HUE 2" • Hacher à boire, > demander à boire en criant. (Percer. Il, f. 99 v) 3' . Loin est dit-on qui huche. - {CIoss. de l'Hisl. de Bret. p. 729.) 4* • Hueher en paulme, • siffler avec la main. (Le Duchat, sur Bab. I, p. 32.) Huchet. Petit cor de chasse : • Nous ouïmes le • huchet du postillon. • (Brant. Gap. fr. IV, p. 213.) Hucours. [Voir Hu&gg : • Et puetledit moosour ■ Hervé de Léon et ses hoirs mettre cours ou • hucours, ou l'un ou l'autre, entre ledit bois qui • fut il Eon de Corlan-Scoureetlebois deBodister, • à la fin de prendre la besle ou de la faire retour- • Qer. > (Preuves de l'Histoire de Bretagne, 1, 1317, an. 1321.)] Hudel. [Sorte de tombereau : • Cassin Herbaine ■ ala quérir icellui Baffarl en ung hudel et l'apporta - à son hostel. • (JJ. 199, p. 412, an. 1161.)] Huée. [1° Cri : • Hors recommence li cris el la • huée. • (Roncisv. p. 143.) — De là, huée aux alouettes, chasse où on fait lever ces oiseaux en huant. (Du Verdier, Bihl. p. 180.) — 2» Réputation, proprement acclamation saluant le vainqueur d'un tournoi : > De ces chevaucies en avoienl toute le- ■ huée et le plus grant renommée des Escos quatre » chevaliers d'Escoce. • (Froiss. Il, 316.) ~ • De le > partie des Knglés sur tout emportoient le huée • mess. Gautiersde Mauni. » (Id. III, 428.)] — • Je ■ serai à la journée du tournoy et y feray tant d'ar- ■ mes de mon corps que je survaincray le tournoy - et emportera^ la huée sur tous chevaliers. » (Per- ceforest. I, f. 128 ■■,) — On dit aussi perdre la huée, perdre le prix du tournoy. (Id. fol. 132 *.) — [3* Dis- tance d'où l'on peut entendre une Au£e:< Ilesloient ■ en une cave près aussi comme d'une jupée ou ■ huée de son hostel. • [JJ. 180, p. 34, an. 1449.)] Huell. [Yeux : ■ !l ne s'anuie de son duel, Jà ■ n'auront mais repos si hueil. • (Partonopex. v. 5364.)] Huer. ri< Crier : < Et envoierent avant lor ■ archiers huant et glatissant. • (Vittchard. S 518.) — • Commenchiereut â cryer et a huer apnes et a ■ faire grant haro. • (Froiss. Ill, 45.) — 2* Appeler : ...... El lit de la mort huea Ses tiomes, et lor commanila Par Bairement et de cuer voir Que SB nile (n'avoit autre oir) Donnasent sanenule rallance Al joiienn Loejs de France Ki lert oirs de la région AJienors ot cete a non. fUomkea, f. 409.) [3* Pousser des cris de dérision : • Ainz erent « chevalier, or sunt vil et hué; Riche erenl ainz, • or sunt chaii en dolente. ■ (Thom. de Cant. 151.)] — 4* Faire mépriser quelqu'un , lui attirer des huées : Huerle. Action de huer : ■ Lors y eut ^and huerie des Anglois, quand il les veireot ainsi à la descouverte. • (Proiss., liv. 111, p. 112.) — • Pour HUl - < comme une huiliere a coifTer unoreine. • (Moyen de Parvenir, p. 167.) Hulrie. [1* Cris : ■ Dont fu grande li huirie et « li juperie de chiaux de dedans. • {Proissarl, 1. 111, page 266.) — 2" Cri de hare : • Crioienl les bonnes ■ gens de In feste qui à granl huirie les suirent. > (JJ. 78, p. 247. an. iai9.)J Huiron. [HineDi*; voir Huron : • Et menoit • lousdis ti princes avoech lui en ses chevaucies ■ granl fuison de huiroiis c'on dist mineurs. > (Froisa., Vill, 32.)] Huis. [Porte : • Ferma les huis et serra dure- ■ ment. • (Roncisv. p. l?2.)]Deméme au llguré, en parlant de l'aslroiiomie : Et si Fait bien déterminer, Cornent on peut A deviner Des aventures les regors, Quant uns ataires est eapars D'adeviner sens et Tolie Est wj« et porte aslrenomie. (Moutket, p. S54.J Expressions : 1° • Huis de la fenestre, • fenèlre : • Allèrent ■ secrètement bucquer à Vhuis de ta fenestre. • (Monstrelcl, I. p. 271 ^) 2° • ffuts de derrière, > porte de derrière. (Oudin.) — Il se dit aussi dans un sens flguré, mais obscène. (Desch. f. 230*.) 3* ■ Entrer par le droit huis. ■ Le chancelier Bœnaud de Corbie étant d'avis qne l'on Ht une pais solide avec le roy d'Angleterre avant de lui donner en mariage Isabelle de France : ■ El disoit bien au ■ roy et à ses oncles: mes seigneurs on doit entrer ■ par te droit huis en la maison. ■ (Froissart, liv. IV, p. 206.) 4* ■ Esire à luis, ■ élre prêt de sa chule : PitA, jufllice, alOiccion Revenei toutes d'un acueit GônTeraer en dilection 5' . Etre sur le bort de Vhuis de desespoir, ■ être absolument au désespoir : Je suis quasi dessus le bori de l'huie De désespoir et De crains profonda puits Nj haulte tour. (La Marg. de la ttarg. f. 37S '.; 6° Celé li dit, ja n'i Faudra, Ja ne le scaurn si garder Que ne vos face lui parler Par teoa entre fuii et ta (erre. (Fabl. S. G. f. 80 '.J 7* ■ Dépendre huis ou fenestres de la maison. • — • Quand le seigneur ou sergent en signe de € main-mise et d'exécution, abat et met hors des ■ gons Vhuis de la maison qui est chargée de cens ■ ou renie, pour les arrérages ou droits et profils ■ qui en sont dûs. • (Lauriëre.) 8* • A huis ouvert, • à découvert, ouvertement : ■ Constantin favorisa a huis ouvert la religion ■ cliretienne. > (Paaq. Rech. liv. V, p. 430.) 9> Ainsi m'oat sinours abusé Et pourmenà de l'uyi au pale. fVitbm, p. SO.J 10* • Buis verd, • pièce de tapisserie devant une porte. (Colgr.) Hulsdive. [Oiseuse, inutile : ■ Hais tôt li sam- •■ — nul ■ ble coso huisàive Quant il n'y voit rien nule - vive. -(Parton. v. 895.)j Hutselet. [Petit huis : • Tant cuffl huiselet • bien barré Trouvois peiitet et estroit. > (Rose.)] Hutseuse. [Voir Uisriise, oisive : ■ L'empereris ' n'est pas huiseuse De soie part, ains est pea- - i-euse. » (Parlon. v. 8149.)] Huisserie. [Porte, entrée : * En saizine et pos> < session... de y faire et avoir huisseries ou ■ entrées, une ou plusieurs pour aler au long des ■ dits murs anciens. ■ (Cartulaire de Lagny, f. 217, an. 1400,)] - Parhint de l'assiette des Etats de Tours, en 1467 : < En la sale avoit trois parquets ■ clos de bois d'environ la hauteur d'un homme < chacun a huisserie.... Estojenl commis pour gar- ■ der Vhuisserie du par<|uct du roy Les seneschaui . de Carcassonne et de Qoercy. » (Du Tillel, Redi. des roys de Fr. p. 412.) — ■ En mur moitoyen on • ne peut, sans le consentement de celuy qui a part • audit mur, faire fenestres. huisseries ou autres ■ choses semblables au préjudice de celuy qui a • pari au dit mur. ■ (Coût, du bailliage et duché de Vallois, C. G. 1, p. 398.) Huisset. Petit huis : ■ Par une petite entrée • ainsy comme par ung petit AtfiSK(. » {Cliron. de S. Denis, 1. 1, fol. 238.) 1. Huissier. [Fabricant de huis : ■ C'est i • savoir charpentiers, huichiers, /lutssters, tonue- ■ liers, charrons, couvreurs de mesons et toutes • manières d'autres ouvriers qui euvrent du tren- « chant en merrien. • (Liv. des Met. 104.)] 2. Huissier. [Gardien d'une porte : ■ Et ■ avoienl leur besoignes si atiriées, que quant li ■ huissier veoient venir la royne en la chambre le ■ roy son fil, il baloient les huis de lour verges, et > li roys s'en venoit conraot en sa chambre, pour - ce que sa mère li Irouvast. •{Joinville,S607.)] — ■ La deriv.iisoQ du mot d'huissier nous enseigne < que ce n'estoit autre chose qu'un porUer. Aussi • quand aux anciens registres, il est parlé i'huiS' • sier. on entend parler de celuy auquel esfoit ■ baillé la garde de la porte de ta chambre. > (Pnsq. Rech. liv. Il, p. 71.) Expressions : 1» • Huissiers d'armes. " — ■ Les huissiers tfar- • m£S esloienl au dedans de l'appartement du roy > et leur fonction étoit d'en ouvrir la porte à ceux . qui dévoient y entrer. -(Mil. fr. du P. Daniel, 1. 1, p. 96.) ï" • Huissiers des armes. • — ■ C'est celui qui • faisoil les publications des décrets lorsque quel- • qu'un soutiiloit purger et nettoyer en justice, des • liefs, des fonds d'iierita^ rotures, des maisons • ou des rentes heredilaires non rachetables. ■ (Coul. de Dailleul, !N. C. G. I, p. 981.) 3* • Huissiers audienciers. • — • Sereens qui • assistent aux plaidoiers et audiences des juges < qui gardent l'huis et entrée du barreau ou par- • quel et qui appellent les cedules, audiences et • procès des parties. • (Laur.) HUI - 73 - HUM 4* ■ Huiuier de !a chambre. > Du Tillet croit qu'ils viennent des anciens sergens d'armes. — Le P. Daniel, dans sa Mil. fr. t. II, p. 95. 96, réfute cette opinion et dit qu'ils viennent plutdt des huis- siers d.armes. Au reste ce sont eux qui ouvrent la porte de la chambre du roy à ceux qui doivent y entrer. 5° • Huissier de la cour. ■ — * En un registre du ■ Parlement de l'an 1317 les huisiiers de la Cour ■ 3oaI appeliez valeti curiœ. > (Pasquier, Rech. liv. VIII, p. 688.J 6* • Huissier juré de la chambre. • -^ • L'huis- ■ sierjuré de la chambre, le messager et les ser- • gens de v4lle, font en vertu de leur serment et de ■ lejjr admission, tous les adjournemens, insinua- ■ lions, intimations à chaque fois qu'ils en sont • requis par les parties sans être oiiligez d'avoir • charge particulière de la loy. • (Coût, de Nieu- port, N. C. G.I, p. 736'».) 7* < Huissiers de sale, > offlciers de la maison du roy : Haro, prenoz-moT ce garçon Sergeus, huUticrt de taie. (Detch. f. S80 *.} H* ■ Huissier dn thresor, ■ celui qui avoit soin du trésor du roy. [Chron. scandaleuse de Louis XI, page K.) Huissier. [Navire à porte pour embarquer les chevaux : ■ Neremest ne batel, ne large. Dromon, • galée, ne huissier. > (Alhis, dans D. C. III, 727 '.)] ï. Huissiere, adj. f. (Voir le précédent) : ■ Trois galées huissieres esquelles il menoient • 120 chevaux. ■ (Ilist. de Ooucicaul, p. 1^.) 2. Hutsslere, s. f. Portière. (Nïcot.) Une simple huiatiere ou clergeese Aiuourd'nuy ae présumera Autant on pln« qu'une ducheaae. (CoquiUart, p. S6.} Hnistre, s. Huître. (Voir Oistre.) [•> Faut-il a endurer ce sanglot Ainsi comme huislres de ■ Quancalle. • (Hyst. du siège d'Orléans, p. 663.)] Expressions : i' « Huistre écaille. > nn sot. (Oudin.) 2" . Les huitres d'une poule. » (Cotgrave.) — C'est ce que nous appelons • les sot l'y laisse. > (Oudin.) Huit. [Nom de nombre : • Arbrissiaus i avoit, • nesai ou sept ou huit. • (Berte, c, 36.) Voir Cit.] Huilante. [Quatre- vingts , comme octante (V. Honet, Oudin, Cotgrave.)— ■ Donné â Paris le ■ vingt unième jour de janvier, l'iin mil trois cent « huilante deux. > (Instruction sur les aides.)] Huitavé. Espacé par huitaine : • Le seigneur • haut justicier, qui a droit d'avoir el prendre • espaves, prend celtes qui adviennent en sa jus- - lice et seigneurie et les garde par quarante jours • et durant le dit temps de quarante jours doit ■ faire crier par trois eaiclshuiclavez les dits espa- • ves. > (Coût, du oomtéde Boui^ogne, Coût. Gen. 1. 1, p. 865.) Hnltene. [Huit jours : ■ il doit pour toutes ces > cboses, ebasoun aa, aix deniers de contunie ao ■ roy, ik poier quatre deniers aux huileries de la . foire Saint Denis. • (Liv. des Met. 34.)] Huitième- Imposition qui se lève sur le vin et autres breuvages : « Huitième c'est une aide appar- > tenant au roy et qui se prend sur le vin, siares • et autres breuvages vendus en détail par les « laverniers, hôteliers ou autres : et pour iceluy ■ est dû par le vendeur le huitième denier du ■ prix. • (Laurière.) Hultleve. [Octave, espacede huit jours : • L'an > de grâce mil trois cenz et un, le lundi après les - huitieves de la Chandeleur. • (D. C. t. III, 694 % an. 1271.)] — . Huitives de Pasques, • octave de Pâques. (Ord. I, p. 544.) Huleplaus, Hullepes, Hulleplaux. Semble être le diminutif de Philippe, comme Phlippot. Dans un litre de Nivelle en Flandres, 1309, on lit : ■ Sohiers d'Enghien c'on disl Hulepiaus, sire « deSeneffe. > (Beaumanoir, page 418.) — Le roy d'Angleterre, parlant du jeune roy Pliilippe-Auguste, l'appelle hullepes et hullepiaux. (Houskes, p. 509.) Humain, adj. Qui appartient à la nature de l'homme. [■ De sun gré te suf^i Dens pur l'umain • peschié. ■ (Th. de Cant. 46.) — . Che sont humai- • nés passions. Quant la matière est corrompue, Ki ■ del cors d'omme est dissolue. • (Gui de Cambrai, p. 2G.) — . Si est que pour le sang humain Eviter • et garder d'espandre. • (Mysl. du siège d'Orléans, 737.!] — ■ Ces mois leze-majesté s'entendoit seule- > ment de la majesté humaine et non divine, de • laquelle on ne se parloit. • (Coût. d'Auserre, C. G. I, p. 225,) Humainement. [Doucement, dans Amyot, Pyrrhus, 77.] Humanité. [1' Nature humaine : • (Jésus) uel • (égal) al père sulunc la divinilet, maindre det ■ père sulunc la humainelé. • (Lilj. psalmor. 258.) — 2* Parties sexuelles : • Aucuns d'eulz (des moi- ■ nés de S, Leu) avalèrent leurs braies et monstre- • renl leur derrière et toute Vhumanité que il > porloient aus hommes et famés qui là estoient, ■ en disant en leur langaige : par le cap de Dieu, • cy prandrés vostre Salvadour le jour oe Pasques, « et non ailleurs. - (JJ, 120, p. 274, an. 1382.)] — . J'esloye.. . tout nud et bien lionteux ; le mieux que • pouvoye, de mes mains je couvroye mon huma- • nité. ■ (Cartheny. Voyage du Chevalier errant, fol. 87, R".) — 3* Douceur : • Les habilans de Calais . ayant esté forcés par les Anglois après une très . vigoureuse résistance, ils se retirèrent auprès du . roy de France qui les reçeut moult agréablement « et leur flsl faire mouit de humanitez. • (Chron. de S. Den. Il, f. 221 .) - [4* Vie : • Comme plusieurs » defTuns, ou temps que il avoient humanité, raeuz • de dévotion... eussent laissé à l'église de Sainte . Nourrice de Rains. • [JJ. 71, p. 381, an. 1340.]] Humble, Humele, Humie. [Humble, en bonne et mauvaise part : • Si doit eslre [li prestres) • humeles, bénignes, larges. > (Serm. de Maurice I de Sully, aux Hém. de l'Ac. des Inscr. XVI], 722.) HUM — 74 — HUQ — « Tous ceux qui sont blanâisseeurs, humbles, et « serviables et veulent à chescun plere, ils sont fla- « teurs. > (Oresm. Elb. 124.]] £ dame Gentix humles Cuers et dois et pieus Merchi por Dé. (Poês. av. iSOO, II, p. 865,) [Dans Roland (v. 1163) il est employé adverbiale- ment : « Vers Sarrazins reguarde fièrement E vers « Franceis humeles e dulcement. »] Humblement Humlement. [Avec affabi- lité: « Dune respundi li bers humblement à cel « vie. » (Th. de Cant. 36.) — « Li contes de Hainaut « rechut ces signeurs d'Engleterre, l'un apriès « raullre moult humlement. » (Froiss. II, 354.)] Humectacion. [« Oisnemens, humectacions. * (De Mondeville, f. 96.)] Humecte. [Jeu de caries : « Commencèrent les « aucuns à jouer pour le vin aux caries, à un jeu « appelle la humecte, • (JJ. 198, p. 317, an. 1461.)] Humeliance, Humiliance. [Humiliation. (Cbr. des ducs de Norm.)] Humelier, Humilier. [1« Abaisser : « De « grant outrage faire nus bom ne mouteplie, Ains « se monte et essauce qui son cuer humelie. » (Sax. XXXII.) — 2* S'incliner, faire une révérence. Le duc de Bretagne, dans le dessein de faire assas- siner le connétable de Clisson, va le voir comme il étoit à table avec plusieurs barons de Bretagne à qui il donnoit à dîner : « Quand il fut entré en « rhoslel du connestableet qu'on dit: « veez cy mon- « seigneur le duc, • tous se levèrent et le recueilli- « rent doucement : ainsi qu*on doit recueillir son « seigneur. Il s*accompaigna et humilia grande- « ment envers eux. » (Froiss., III, 195.) — 3» Con- descendre : « Toutes fois à le pryere du conte de « Ilainnau li rois s^umelia et donna et acorda « Iriewes. • (Froiss. II, 308.)] Humelité, Humilité. [1* Soumission : « Co « seneflet pais e humilitet. » (Roi. v. 73.) — « En « grant humilité devez à curt aler. Que nuls ne « vus en puisse reprendre ne blasmer. • (Thom. de Cantorb. 36.) — 2" Bonté, clémence : « Lequel les « receut volontiers et quitta et remit ù ceux de « Bayonne, de sa grâce et humilité^ vingt mille « escus d*or, des quarante mille qu*ils lui aevoient « payer. » (Hist. de Charles VII, p. 467.) — « Adonc « list grant humelité la noble roine d'Engleterre. » (Froiss., t. V, 215.)] — De lu, « regard d'umilité^ • pour regard de gracieuseté : S'UQ seul regart d*umelité flouri De ses doux iex en trespossant avoie. [Poës, av. iSOO.J 30 Familiarité : Tenir doit son auctorité Tout prince et juge à ses servens Sanz monstrer trop d'utnilité. fDesch. f. 3S6 ^.) 4** Inclination, révérence. M' de Biron parlant de son entrée à Bruxelles, en 1598 : « Tout le peuple « estoit par la rue ou nous passâmes et toutes les « dames aux fenestres, il nenousroanquoitquedes « chevaux frais pour faire feu sur le pavé, nous les payâmes àliumilité, car elles n'avoient point de masque. » (Mém. de Bellievre et de Sillery, page 432.) Humer. [• Ceus (les œufs) retint Rossel à son oes Trestoz, que nul n'en i lessa, L*un après Tau- tre les huma. » (Ren. v. 23392-) — « Il semble la langue li arde, Et moult piteusement esgarde Tybert qui le let hume et boit. » (Id. 2763.)] 1. Humeur. [1** Humidité : « Li semere a appa- rillié Autre semenche k'il sema. Hais deseure pierre le jeta; Quant sa rachine dut conquerre, Si cor failli humeurs et terre. » (Gui de Cambrai, Barl. et Josaphat, page 34.) — 2« Potion : « Lequel médecin ordonna en la boutique d'un apoticaire d'icellui lieu de Pezenas plusieurs beuvraiges... ou humeurs. » (JJ. 200, p. 64, an. 4467.)] 2. Humeur. Qui hume : « Se tu deviens povre de corps et de biens, et tu as esté homme de court, chacun dira : Yela le mengeur de soupe et le humeur de brouets de court. » (Le Jouv. f. 16.) Humlere. Usufruit : « Quant les biens sont tenus en usufruict, humieres ou en viage. > (C. G. II, p. 865.) — « Biens Aliumieres ou usufruc- « tuaires. » (Ibid. page 864.)— « Humieres et usu- fruict. » (Ibid. p. 867.)— « Humiere mis en oppo- sition avec propriété. » (Ibid. p. 865.) Hune, [l** Cûble : « Nus cordier ne puet ne ne doit faire chaable de quelque manière qu'il soit, ne hunes, c'est à savoir cordes par lesqueles les vallés et ii cheval traient les nefs contremont les iaues. > (Liv. des Met. 42.) — « Requisivit ut sibi venderet unum, gallice cbable, aliter hune^ ad trahendum naves ascendendo per aquam. > (JJ. 82, p. 123, an. 1353.)]— 2" Plate-forme au som- met d'un mât : « La (sur le mâle à Gènes) vit (Louis XII) les matelots monter les pieds amont du bas des navires jusque dedans les hunes^ et des- cendre la teste contre bas jusques au fond des navires. » (J. d'Auton, Chron. IV, 19.) Huon. fPan d'un vêtement : « L'avoient tant trainé et batu et féru d'orbes coulx, et li avoient tors le bras et les jambes, et pris et sache par les huons. » (JJ. 66, p. 1380, an. 1334.)] Hupe. [1* Huppe, oiseau : « Hupe est uns « oisiausqui a sor son chief une cresle. » (Brun. Lalini, Très. p. 216.)] Un oisel de donce nature Qui hupe a nom en no langaige. (Desch. f. 535 *.J 2o Touffe de plumes : « Hupe est une touffe de « plumes levées qu'une espèce de coqs porte sus la « teste. » (Fauchet, Lang. et Poës. fr. p. 37.) Huppé. [Considérable (voir Houpé) : « Le traict « des galées de bombardes et de viretons qui aba- « toient à tas les plus huppés. » (Bouciq. II,ch.22.)] — « Gymnaste... à grands couds chai^ea sus les « plus huppez. » (Rab. I, p. 229.) Huque. [Manteau de femme, transformé au XIV* s. en une courte casaque à l'usage des hommes, sans manches, ceinture ni boutons. Juvéoal des HUR — 75 — HUR Drsins rteonte qu'en 1413, après la déroute du parti Caboebien« il fiit fait au peuple de Paris une distri- bution de huques violettes sur lesquelles était cou- sue une grande croix blanche avec la devise : < Le droit cbemin. » Voir Heugque : « Le suppliant print une huque noire qui estoit à son dit mais- tre. • (JJ. 158, p. a82, an. 1404.)] Harcoite. [Coiffe (?) : « Lequel Bosquet prist icellui Jehannin par la hurcaite de son auberjon et de sa houppellande. > (JJ. 171 , page 251, an. 1418.)] Hure, [lo Poil qui couvre la tète : « Enz el chief de respee grant colp li vait duner, si que de la curune le cupel en porta, E la hure abati e gran- ment entama. » (Thom. de Cant. 150.) — 2^ Tète d*homme : « Il s*eslaisse, prend le maufé (le diable); Parmi la hure amont l'a pris. > (Partonop. f. 166.) — a* Tète d*animal : • Mes moult i brait et se dé- mente Li chahuan o sa grant hure. » (Rose, V. 5999.) — « Groin et cheveux com hure de san- glier. • (Desch. Poës. f. 220.)] Hure de leu, dens de serpant vous nomme. ËMt. DOMb. us. foU Sli, col. 3. 4* Chevelure : • Grosse hure et perruque de che- « veux. » (Favin, Theâl. d'honneur, 1. 1, p. 600.) — [5* Signe de moquerie : « Lequel Bernart Taisoit la « /mi*^ audit Pauquant par manière de dérision. » (JJ. 163, p. 243, an. 1408.)] Huré. [lo Hérissé : « Burées ont les testes et « barbes et greuons. * (Li Rom. d'Alexandre, p. 337, v. 21.)] — « Il estoit bossu et contrefait el si avoit « la teste hurée et entremeslée de cheveulx che- • nuz. » (Percef. IV, f. 8 •».) — 2^ Houspillé : Ainz ({ue Gaudins resoit montez Est moult feniz et moult hurez. (Part, f, 154 ^,) 3* Contrefait : « Et bossu et huré et contrefait. » (Perceforest, 1. 1, f. 78 ^.) Harée. [Revers d*un chemin creux : « Si estoit « la hurée trop roiste pour sallir son coursier. • (Froissart, t. V, 299.)] Harehau. Cri de charretier : A propos un chartier sans fouet Qui ne dit dia ne hurehau. (R, Collcrye^ p. 8S,) Hurepé. [Hérissé : « Et fu moult hurepés et « ot moult longue barbe. • (D. C. HI, 699 ^.)] Harepois. l"" Qui est du Hurepoix : « Le pais « de Hurepoix pourroit avoir pris son nom de ce • que les habitans portèrent leurs cheveux droits • et hérissez comme poil de sanglier. » (Fauchet, Lang. et Poës. fr. p. 36.) Princes cet .nu. hurqpois Cercheront d'un costé et d'autre Ifainte venoison sanz gras pois. (Borel.) 2* Terme d*injure : « A Paris quand Ton veut dire « qu'une façon de faire n*est gueres civile on use « de ces mots, c'est du pais ou quartier de Hure- « poiXn ce que d'autres disent cela sent son écolier « latin. » (Fauchet, Lang. et Poës. fr. p. 35.J — Il faut remarquer que le quartier de rUniversile étoit regardé comme du pays de Hurepois. (Voy. Valois, Notice, p. 336 ^) Hurie. [Voir Huirie. Cri de haro : « Icellui Pon- • charry mena grans cris et hurles, ausguelles sur- • vindrent. » (JJ. 194, p. 251, an. 1467.)] Hurlée. Action de hurler. Hurlement. [« Je n'entendy que les voix « très hydeuses Et hurlemens de bestes dangereu- « ses. » (Marot, t. II, p. 6.)] Hurler. [« Ils hurlent comme chiens leurs bar- « bares chansons. » (Du Bellay, VI, 35 *>.)] — « Le « hennir des chevaux, groigner des pourceaux, « beesler des moutons, le mioller des petits chats, « clabauder des mastins, japper des petits chiens, « heurter des loups. » (Pasq. Rech. p. 671.) Hurlerle. Hurlement : « Remplir l'air de ses « crieries De ses bruyantes hurleries. » (Dial. de Tahureau, p. 168.) Huron. [l*" Nom donné aux Jacques révoltés : ^ Comme Allâmes de Maresquiel fust détenus pri- « sonniers pour le souppechon de avoir esté en « l'ost et bataille des hurons nommez Jacques bons « hommes, à rencontre des nobles. » (JJ. 89, p. 377, an. 1360.) — 2* Terme d'injure, de mépris : « Comme les habitans de Villers en Vermandois « fuioient parmi la dite ville,... un appelle Jehannin • Corbel dist publiquement : ces hurons de ceste « ville ont-il paour? » (JJ. 117, p. 247, an. 1380.) — « Estienne Corrarde dist au suppliant pour le « courrocer et promovoir à noise plusieurs injures « en Tappellant par plusieurs fois villain huron. • (JJ. 195, p. 1555, an. 1476.)] Hurque. [Hourque, sorte de navire: « Et adonc « le roy d'Angleterre issit de sa hurque et se logea « en son chastel. • (Monstrelet, 1. 1, ch. 242.)] Hurt. Voir Heurt. Hurtage. [Droit d'ancrage : « Item le droit « i^hurtage pour les navires et vaisseaux qui ter- « rissent, et mouillent à Tencre, affermé 100 1. • (Cart. de Jumièges, an. 1642, dans D. C. 733 <".)] Hurte (se blesser quelque). Se blesser quelque part : « Bien te blesseras quelque hurte, « dont tu languiras toute la vie entre les mains des « barbiers ; mais si tu veulx, je te tueray ici tout « franc, en sorte que tu n'en sentiras rien et m'en « croy : car j*en ai bien tué d*aultres qui s*en sont « bien trouvez. » (Rab. II, p. 142.) HurtebUlier. Houspiller. (Voy. Borel, au mot Hour débuter,) — [On trouve aussi hurtepiltier : « Colard Milon etJehançon Colard se hurtepille- « rent eulz deux, tellement qu'ilz cheirent touz « deux à terre. » (JJ. 170, p. 227, an. 1418.)] Hurlée. [Coup : « Et si li donna tel hurlée Des « deus eles par mi la face, Qu'il cai as dens sur la « place. » (Roi Guillaume, p. 74.)] Hurteis, Hurtis. [Succession de heurts, de coups; mêlée : « La eut de première venue grant « hurteis et lanceïs. » (Froissart, V, 293.) — - Les HUS - 1 • supplianscommencierent à aler au lieu oCi ledit > descort avoil esté,... et y ot des hurleis et bouteiâ ■ d'une partie el d'autre grant quantité. • {il. 92, pa^e 321, an. 1363.) — > Icellui Bourgois frappa à ■ l'uys de l'ostel,... et advint que quant Jehaonin ■ de Cl.ieltes oy ledit hurlis. • (JJ. 166, page 367, an. 1412.)]— <■ Loi-s gelèrent en l'aer les parolles • et cris des hommes et femmes, les chaplis des ■ masses, les hurtis des harnois. des bandes, les • hanissemens des chevaux. ■ (Rab. IV, p. 235.) Hurler. [I* Frapper : • Celle pari est alée, s'a à « l'huisset hurté. » (Berle, c. XlW.) ~ 2* Se heur- ter : ■ A un grant arbre s'est Iturtez. Arere chet ■ tut reversez. > (Lai del désiré). — 3* Battre : ■ Li ■ flols la hvrtent et debatent. Et tous jors ^ li se ■ combatent. ° (La Rose, 5949.) ~ 4* Donner un coup : • Tel cop il hurte del fust qui gros estoit. • (Guill. au Court Nez.) — 5° Charger : ■ Les deus ■ batailles firent du champ lorner Et sur la tierce ■ par estevoir hurler. • (Garin le Lober. I, 26.]] Hurttbllis. Combat, guerre: ■ S'en ala mettre ■ en bataille contre le seigneur de Chasleauguyon, ■ el y eut grant hurtibilis à la dite rencontre et de ■ cousté et d'autre y mourut de gens de façon ■ quatorze ou quinze cens combattana. ■ (Chron. scandai, de Louis XI, p. 283.) Hurtouoir. [Partie d'une charrette : • Un ■ essoul de char et un /lurlouoirdechar. ■ (JJ. 107, p. 12, an. 1375.) Hustln. HuUa. 1' Surnom de Louis X, roy de France, parce que, dans son enfance, il étoit mutin et querelleur. Ce fut encore le surnom de Pierre d'Aumont, vraisemblablement pour la même raison. -- 2" Dispute, querelle, tumulte : [• En escriant et ■ démenant grant hustin. • (Froissa rt, t. V, 401.) — ■ Li serjant les alerent querre en la bataille, où ■ li hutins esloit graos d'aus el des Turs. ° (Joinv. §231.)] — 3* Combat, mêlée : [« Si se Commença • li huslins et l'eslekis de toutes pars. • (Froissart, t. V, p. 300.)] La commença la première mesiée Lanniraleftufift. (Deach. f. 45'.} 4° Tracas, persécution, tourment : Les grands périls de femme prendre La doleur oui en puet descendre La briellâ de l'eage et ta fin Et du meoaig» le huHn. (Deteh. f. 538 \) Expressions : !• - Meneurs de hutiiu. • (Villon, p. 90.) 2* • Se mettre en ordonnance de hutln, ■ se met- tre en ordre de bataille. Parlant d'un corps de trou- pes qui passoit par Liège et que les habitants insul- tèrent mal à propos : • S'en allèrent tout droit au ■ marché, là où ils se recueillirent et mirent en ■ ordonnance de hutin contre ceux de la ville. > (Monstrelet, V, f. 125.) Hnstlner, Hatlner. 1° Chercher auerelle : • Butiner pour noiser ou quereller. • (Pasquier, Recb. liv. VIII, p. 736.) — 2* Secouer, tirailler : — HUV ■ Quand il trouvoit aucun de grant defTense. il ■ geltoitsoQ escu sur son dos el t'empoignoit au < bras parmi le corps et tant le hustinoit qu'il le ■ meltoit hors de sa selle. • (Percefor. V, fol. 10 >■.) — 3° Tourmenter ; Je sçai bien comment mon tempa use On me débat on me refuse On me huiline. (FraUaarl, p. H7 :} Hustlneur. [Querelleur : . Jehan, dît Vyanne, ( risseur, brigueur, husttneur, mal et outrageux . parleur. • (JJ. 95, p. 25, an. 1363.) — • Lequel 1 de la Place, qui estoit hutineux et merveilleux. ■ (JJ. 167, p. 343, an. 1413.)] Hustlaler. [Batailler : > Il s'avalèrent pour < venir husftnier devant saint Orner. * (Froissart, t. II!, 297.)] Hntelette. [Petite hutte : • Pour Taire hutelet- • tes poureuls muchier. • (Froiss. 11, 152.)] Huterle, s. Dispute, débat, contestation : > Je ■ ne preten ne plaid ne hulerie. • (Cl. Harot, p. 201 .) — Par ce mot huterie, Villon semble désigner te parquet d'un tribunal de justice ■ où se leooient ■ tes avocats, les gens de la tourbe, et les plai- > deurs, tous désignez par les mois de bas atiit < mis en opposition avec les /tatil assis qu'on a vus ■ ci dessus pour les juges. • Et frappez en la hulerie Sur les beaulx sires bas assis. (Villon, p. iii.) Hutlnet, s. Petit maillet de tonnelier: ■ Louis X ■ roi de France fut appelle le Hulin, parce que • dans son enfance il étoit mutin el querelleur; et • ce nom selon Hezeray lui fut donné par allusion > au plus petit maillet des tonneliers appelle huli- • nef, mais qui fait le plus de bruil. • (Gérard de Nevers, 1" part. p. 104.) Hutrée. [Cheville : • Cavillee de ferro in biga, ■ gall. hulrees. • (Gloss. lat. 4120.]] Hutte. [> Venir de la maison aux huttes. • (Cotgrave.)] Hutter, V. Se loger, se pourvoir de loge, de hutte : ■ Monsieur de Parabere qui vint le soir sou- ■ per avec vous sur le haut de votre colline ou • vous étiez fort commodément fiuf(«. > (Mém. de Sully, 11, p. 242.) Huve. [Voilette empesée qui entourait la léte des femmes et retombait autour du cou, en plis gracieux. C'est encore la coiffure des paysannes aux environs de Lorient (Morbihan) : • Une huve de « soye. ■ (JJ. 138, p. 133, an. 1389.)] Huvet. [Petite huve : ■ Le suppliant fery laditte • femme un ou deux cops parmi le visaige, dont le < huvet de sa teste chey à terre. • (il. 131, p. 93, an. 1387.) — • Lesquelxse prinrentaicelle Hargue • et lui tirèrent par force sa coilTe ou huvet, que ■ elle avoit sur aa teste, hors de son cbief. ■ (H. 141, p. 178, an. 1391.)] Havette. [Armel : • Et esloient armés la gri- • gnour partie de mailles, de huvettes, de capiaux ■ de fier, d'auquetons et de gaos de baleine. • HYN - 77 — HYP (Froiss., X, 158.) — « Jehan Gomont escuyer por- « toit sa huveste en sa main. » (JJ. 105, page 372, an. 1374.)] Huvrelas, Huvrelau. [Auvent : • Pluseurs « jeunes gens venus pour veoir le jeu â*arbaleste « se mislrent au dessoubz d'unhuvrelas ou auvant, « Heu et place ordonnée pour veoir le jeu seure- • ment. » (JJ. 166, p. 288, an. 1412.) — • llem nus « ne puet... faire huvrelaus^ ne autre ouvrage « seur froc de vile. » (Cari, noir de Corbie, f. 11 ^0] Huydart. [Vanne d*un moulin : « Tout le droit « Taclion, saisine... ou moulin et perluis qui sont « dessojz Chaumont sur Yone,... soit en vannes, « en huydart^ en pescherie. » (JJ. 70, page 205, an. 1336.)] Hayho. [Mari trompé : « Laquelle baisselette « dist audit varlet Hanuyer, tn n'oserois dire à ce « compaignon là... huyho, qui est à dire en fran- « çois coux ; leauel dist que si le feroit bien : et « tantost dist ledit Hennuyer audit Robin : huyhOj « huyho. - (JJ. 152, p. 195, an. 1397.)] Huytreux, adj. Qui participe de la nature des huîtres, qui est composé d'huitres. Parlant des perles : Puis nagent ces troupes huytreuses Dessous les campagnes vitreuses. (R. Belleau, I, p. 29,) Hyacinthe, s. Pierre précieuse. (Cartheny , Voy. du Chev. errant, f. 156 K) Hyeuse, s. Dans Colgrave. c'est Tarbre à l'écar- late, cbéne vert, graine rougeâtre (coccus.) Hyoe. [Cavale, jument : « Il ont chevaus cou- « rans et grans hynes brehaingnes. » (Poêm. d*Alex. dans p. C. III, 670 »».)] * Hynerie. [Haras : « Pour grant mortalité de « leurs bestes blanches et de toute la hynerie de « leurs jumenz et de leurs poulains. » (JJ. 70, p. 280. an. 1334.)] Hypocondriller, v. Peut-être énerver ou pen- dre obscur : « Ils ont sublimé, effressuré et hypo- « condrillé la jurisprudence. » (Moyen de parvenir, p. 120-121.) Hypocrisep. Faire Thypocrite. (Cotgrave.) — Tous les philosophes anciens furent hommes, con- séquemment « attrempans, ou pour mieux dire « hypocrisans et desguisans leurs passions selon « qu'ils etoient plus discrets. » (Pasquier, Rech. page 896.) Hypocrisie, s. l"" Vice qui consiste à simuler une vertu qu*on ne possède pas. Parlant du livre hérétique de Tévéque Félix : Quant cil Uvre fu tous escris, Par la contrée Tout semée Contre çou que Dieux ot amé Sont enraciné yresie Contrefoit et ypocrisie. (Mouskes, p. 85.) 2'' Déguisement : « D*aulant que ledit héraut « d*armes sous ombre d'apporter la seureté du « dit camp pourroit pour divertir et eslongner « Taffaire, user de quelques fiscions, simulations « ei ypocrisie. • (Gage de Bataille de Fr. I" et de Charles V, fol. 77, R*.) Proverbe : « Ypocrisie en guerre est dange- « reuse. » (J. Marot, p. 99.) Hypocrite. [« Une ymage ot emprès escrite « Qui sembloit bien estrè t/pom^^ ; Papelardie est « apelée. » (Rose, v. 408.)] Hypocritement. En hypocrite. (Cotgr.) Hypothèque. [« Les mineurs et les femmes « ont hypothèque taisible et privilégiée sur les • biens de leurs tuteurs et maris, du jour de la « tutoie et du contrat de mariage. » (Loysel, 497.)] Hypothéquer. [« Je n*aime pas que ma « volonté demeure hypothéquée par tiltre de grati- « tude. » (Mont. IV, 94.)] I lAU i. I. [« Après vous conterai de Vi; N'i a meillor • lettre de h ; Plus est au mont li delis cors, Que « de ri n'est petis li cors. » (Seneflance de TA 6 C, Jubioal, II, 278.]] 2. I. [Adverbe de lieu : « Soleil n'i luist... Pluie « n'ichel. • (Roi. 980, 981.)] laue. [Eau, dans Renart, v. 1090 : « Delà bénite • iaue. •(Froiss. IV, 271.)] laolz. Yeux : « Si li traïst les iaulz de la teste. • lAW (Villehard. p. 27.) — [On lit iaus, dans Renart, V. 505, 598.] laume. [Heaume : • Puis lace Yiaume qui fut « fait à Sentis. » (Garin.)] laus. [Forme variée de eux, comme chiaus est pour ceux.] lawe. [Eau, dans Froiss., V, 263.] laweus. [Marécageux : « Et s*en ala en Dane- « marche, un pais iaweus. » (Mén. deRains,S428.)] IDO -"i Icel. [Pronom et adj. démonstratif. Tait sur le latin ecce Ulum. C'est le cas régime de icit : ■ Puis 'iicel jur. ■ (Roi. v. 664.) — - A icel mot. • <}A. T. 2458.) Le féminin était icele ;] Je vos aim tant comme ma vie Il a'a BOE ciel ieele rien Que ne teiaae à vostre bieo. (Fabt. de S. G. f. i '.} Icelul. [Du latin ecce illi huic. Se. rencontre dans Froissarl.] Icest. [Di] latin ecce istum. Cas régime àe icist : • A tcest mot unt Franceis escriel. > (Roi. V. 1180.) — Le réminin est iceste : ■ Après iceste, ■ altre avisiun sunjat. > (Id. v. 725.)] Icez. [Reg. plur. masc. de icist (ecce ùtos) : « A ice% moz. ■ (Roland, v. 990.)] Ici. [Adv, de lieu {ecce ibi) : • E. reis, amis que ■ vus ici nen estes. • (Roi. v. 1697.) — Remarquez la locution : ■ Tut cunquerral d'ici qu'en Orient. • (Roi. V. 401.)] Icil. [Cas sujet du latin ecce ille : • IctleU frère « al rei Harsilium. • (Roi. v. 880.) — • /a/ traiteur ■ dont je vous cont espandirent ces nouvelles par ■ lepais. » (Mén.deReim3,S3)7.]l Icist. [Cas sujet de ecce iite : • Icest reis. • (Roland, v. 3313.)] Iço. [Pron. rég. sing. neutre, du latin ecce hoc : « /fo vus mandel reis Harsilies. • (Roi. v. 125.)] Iconomique, a Li Ireizis- < mes u fi quinzismes jors du mois est apelés ydes, ■ et tout li jor qui sont des nones jusques as yde$ € sont denomé des ydes. • (Comput, f. 2, ww s.)] Idiot, Ydiot. [Dépourvu d'intelligence : • Ydiot • et non advenable en gouvernement du royaume. ■ (Chr. de S. Denis, II, f. 60.) — [. (Le moine) qui tous • est soz et ydiotes. • (G. de Coinsi, du Cierge.)] Idoiae. [1* Apte, propre à [lalin idoneus) : ■ Messagiers sages et avisés et bien idoines et tail- • liés de faire ce messaige. • (Froissart, II, 40.) ~ 2* Qui a de la vertu, en parlant de reliques. On a dit de Charles Vil et de ses ofiiciers à la prise de Bordeaux : Et la l'arctaevesque et chanoiaes Leur Tindrent donner l'eAuê benyte En portant reUques ydoinea. (V. de Charles VU, II, 135.} Idolaeté. [Aptitude : ■ Lesdits abbé, religieus • et convent fussent tenus apporter et présenter ■ caullions... de la suffisance et idoineté des des- < sus dis présentez.^* (1^3, Usage de l'Abbaye de f- IGA Ferrières.) (L. C. de D.) — • Leur science monstro ■ assez leur ydoineté. • (Histoire de la Toison d'Or, folio 167.)] Idolastre. [• Dieus hait avers (avares) les rilai- > naslres Et les dampne comme idolastreê. > (Rose, V. 5268.)] Idolâtrer, v. Adorer, au propre et au flguré : Folles amours font les gens best«s, Salmon en idola tria, SânBon en perdit ses lunetes. {Villon, p. 35.] Or et argent sont Dieux en terre... Chaecun les quiert, baise et acole En ydolatrant. (Dearh. f. 455 '.; Idolâtrie. [• Idolâtrie vautt autant comme ■ mescreance. C'est cil qui en avoir met toute sa ■ créance, Qui tant le croit et aime qu'ailleurs n*a . sa beance. » (J. de Meung, Test. 1717.)] Idole. [La forme In plus ancienne est idle, écrit ydele, dans la chanson de Roland : Comparer puis assez a .tt. ydole* Homme et femme qui ont entendement : S'ils n'ont amour ils ont pensées fdes. (De*ch. f. 164 >.; Expression : • Idoles parlantes. • maltresses parlant d'amour. (Des Ace. Bigarr. p. 106.) Idonélté. [Aptitude : < Vidoneité dudit sup- > pliant atleslée par les dils prevosls, jurez et « consaux. > (Cousl. Gén. II, 937.)] Idroplslc. [■ Un des convers as monies, ne le » m'unt pas nummé, Dut mutt esté grevé de grant » enfermeté E out à'idropisie le ventre mult . enné. .(Th.de Cant. 01.)] Idunc. [Alors : • Idunc plurerenl. > (Roland, V. 3870.)] lelme. [Heaume : • Ses esclus qui bien est • claués Ne fust il mie mieulx froés Ne ses ietmea > mieulx detrenchiés. > (Rob. le Diable, dans D. C, sous Heltnus)] leque. [Cavale : < En parlant desditles jumeas ■ ou ieques. • (JJ. 139, p. 1C3, an. 1408.)] 1er. [Hier, dans Roland, v. 2701.] lerent, lert. [Formes du futur, dans Roland, V. 3286 et 517.] lerlogc. [Horloge : < Ki velt faire le maizon ( d'une ierloge veseni ci une que jo vi une fois. • (Laborde, Emaux, 411.)] lestre. [Etre, origine : • Ke ellelemeist en lieu • et en ieslre ke il peuust parler ù madame • Jehaonc. ■> [Flore et Jeanne, 20.)] level. [Egal : • Je voua feray aporler deus har- • nas tous ievels, otels les uns comme les autres. * (Froiss. IX, 33C.)] If. [Arbre : » En Sarraguce descendent suz un . if. . (Roland, v. 40G.)] Ifernal. [Infernal. (Aubri, v. 201.)] Igal. [Egal, dans la Cliron. des ducs de Norm.] Igance. [Egalité. (Ibid.)] IL Igaumeat. [Egalement : • Partir igaument. ■ (Cous, de Pierre de Font. ch. 32, art. 21, p. 146.)] Içlise. [Eglise : • Coustume est quant l'an doit • faire la reste de la dédication d'une iglise, que ■ l'an corline lan et aorne. > (ms. S. Vîct. Sermons ju xiT' siècle.)] Iguare. [ignorant : > Prens le fruict des quatre ■ elemens soulz une espèce transmuable Qui est . matière très notable Par philosophes desguisée " Et des ignares peu prisée. ■ (Sat. à l'alchim. 1061.)] Ignel. [Rapide, dans la Chronique des ducs de Normandie et dans Renarl, v. 893.] Igaorable. Qui ignore : • Ignoi-able ei àescO' • gnoissable des batailles de la mer. > (Chron. de Nasgis, Hs. an. 1283.) Ignorammeat. [Avec ignorance : • Tout ce < qui fu fet ignoramment doit eslre rapelé. et doi- - ventcomencier novel plait. » (Beaum. t. XXXIX, p. 20.) — Dans Kroissart, t. III, 239, il signifle avec une feinle ignorance.] Ignorance. [Au singulier, stgniile i° Sottise : « Fur les peliz Tist la reElinction, Qui monte à pou ; . vez ci large ignwance. ■ (Descli. Adm. de l'hôtel du prince.] — 2° Négligence, (h'roiss. l. lU, 466.) — 3* Acte d'élourderie, au pluriel : ■ Les mesfniz delà • meiejuvente e mes iffiioranccs ne remembrer. • {Lib. psalmor. 29.) — • En lui remonslraut les > ygnorances et mesusances, dont il estoit accusé. ■ tFroiss. XIV, 201.)] Ignorant. [« Celle multitude Jj/noronietrude. • (Bercheure, f. 13.)] Ignorer. [1° Faire semblant de ne pas savoir : - Et ignorèrent qoG i\ n'en savoient rien. .[Froiss. t. II, p. 75.) — ■ l.i rois d'Eiigleterre el ses consaus - ignoraient de toutes ces coses. • (Id.) — 2° Négli- ger : ■ L'ordonnance qui prise estoit, Il doi roi ne - vodrent pas ignorer. • (id. III, 322.)] Ignolicion. [Ignorance : • Mes pour ce que ■ plail et riote el ignolicion des Taits, de la vérité ■ et de la saisine peussent nestre et estre engen- • drez ou temps à venir. • (JJ. 69, p. 133, an. 1327.)] II. [1* Pron. pers. sujet, sing. masc. : • Il est mis • filz. » (Roland, v. 3716.)] — • Le commandèrent ■ à Dieu, et il eux aussi. > (Joinville, page 105.) — [2* Pron. pers. sujet pi. masc. : « Einz que il moer- - gent, se vendrunt mull cher. ■ (Roland, 1690.)] — • Chi commenche le 1" chap. de ctie liv. qui parole • de l'ofOce as baillis, quel il doivent estre. • (Beauman.) — [3° Pron. neutre, suj. sing. : • // est • juget que nus les ocirum. ■ (Roland, v. 881.)] — [4° Employé comme démonslratif, il signifie celui, cela.] Parlant de la recherche de ceux qui ont du sel en fraude et de leur punition : > Et t' dedens . huiljours. » (Ordonn. I, p. 607.) — [5* Au m* s., on a dit il, ils pour le léminin : < Les choses sem- • blent estre involontaires quand ilz sont faites par • violence ou quand il sont faites par ignorance. • (Oresme, Etb. 47.)] —6° Il se trouve quelquefois placé après le verbe avec un pronom interposé : - 79 - IMA • Amors de moy est vos il pitié prise. • (Poët. av. 1300. II. p. 545.) Expressions : 1° ■ // est qu'ayant fait attention, > ayant fait attention. (Nouv. Coul. Gén. I, p. 165.) 2" > Que c'est il de vous, > vous lui ressemblez. 3* ■ Il soit que, • ainsi soit que. (Desch. f. 4I3*.) 4' . // y en a, ■ il en est. (Bob. Est. Gr. fr. p. 9.) — [Au XIV* siècle, pour les pronoms comme pour les noms, le cas régime prend la place du cas sujet et on dit ils pour il k la troisième personne du pluriel.] Illec, Iloec. [Là : > Guenes iloec ne voulsist • estre. ■ (Roland, v. 332.) — . Mult ot iiluec grant • pitié del pueple. » (Villehard. § 67.) — . Que ■ Ginés vous illevc, car levés sus. . (Aiol, v: 931.)] Illégalité. [Désordre, violence : • Mal pourvoit • ù la rigueur des lolx, qui donne loyài/%a/t/e. ■ (Charlier, l'Espérance, p. 353.)] Illiberalité. Défaut de générosité : • Selon ' Aristole, libéralité est une vertu qui fait du bien • par pecune, le contraire de laquelle est illibera- • lité. ' (Triomphe de la Noble Dame, f. 76.) Illicite. [' Jouer à jeux illicites. ■ (Ménage, t. II. p. 3.)] llUder. [Rompre, enfreindre : > Pour laquelle ■ clause et convenance illider et assorber. • (JJ.200, p. 6, 481,)] Illler, s. Côté, flanc. [On appelle encore iles, en analomie, les parties latérales et inférieures du bas- ventre.] Quant li dame & mal en sen chiet. Se li convient par graDt mescief Aler jesir eos en sen lit Se li prcudom pour sen délit Li lastone sen aextre illier Nus ne s'en doit esuierveUler. fPoéi. av. 1300, IV, 1339.) [• Mais quant tenons par les illiers ces nonains. • ces convcrs, ces moines. • (Chron. des ducs de Norm. 111, p. 515.)] Illuminateur. Qui répand la lumière. (Cotgr.) Illiimlnatif. [■ Chevalerie a vertu défensive < par force; clergie a vertu t/^uminalive par pru- ■ dence. • (Gerson, dans Dochez.)] llluminatton. [Vision : > Vision et illumina' • tion sont faiz sodainoement. ■ (Oresme, dans Meunier.)] Illuminer. [Eclairer : • La lune est illuminée • du soleil. — Un feu peuteschaufTerett/^umm^r. • (Oresme, dans Meunier.)] Illusion. [Moquerie : < Fait sûmes reproces & < nos veisins et Ulusiun. > (Lib. psalmor. 112.)] Illusoire. [< En manière que les dits arrestz ne ■ soient illusoires. • (Procès verbaux du conseil de Régence de ChariesVlII, p. 188.)] Illustration. [Ce qui rend illustre : • La ■ défense et if/u8l]'aJtOR de la langue françoise. ■ (Titre d'un ouvrage de Du Bellay.)] Image. [1* Image des faux dieux. Dans Roland IMA — 80 — IMM et S. Bernard, on trouve ymagene prononcé yma- gne, comme aneme se prononçait anme : « Tûtes « vos ymagenes vos referai d'or fin. » (Roland, V. 3493.) — "t Statuette de la vierge, des saints : « Une 1/ma^e de saint Loys à un entablement et à < une mitre de perrerie, qui tient son doit en une < main et une petite couronne en Tautre. > (N. C. de TArg. p. 48.) — « Item une crois d'argent souro- « rée, à deux ymages en costé, de N. D. et de saint • Johan. » (Id. p. 49.)] — 3" Périrait : Grave moy dans ton coeur comme un ymage beau . Mignonnement taillé dans le fonds d'un anneau. R. Belleau. Pocs. 1. 1. p. 109, V*. [4** Métaphore : • Image est ce que deus ou plu- « sors diverses choses ont aucune semblance entre « eles selonc les propriétés dou cors et de la nature, « en ceste matière : cist hom est plus hardi que « lions, et cil autre coars comme lièvres.» (Brunetlo Latini, Trésor, 541.)] . Imagerie. [!• Art de l'imagier, du sculpteur en bois ou en pierre.] — 2® Marqueterie : « Un grand « portail fajct et entaillé à menue imagerie àe mar- « ore blanc et bis. > (J. d'Auton, p. i16.) Imagette. Diminutif d'image. (Cotgrave.) — « Imagete en bosse, » petite statue. (Monet.) Imagier, [i* Sculpteur, ouvrier qui travaille au ciseau : « Quiconques veut estre ymagiers à • Paris, ce est à savoir tailleres de crucifix, de • manches à coutiaux. » (Liv. des Met, 155.)] — 2o Statuaire, aux Nuits de Slraparole, II, 218. Imaginai. [Imaginatif : « Li dus d'Ango qui « estoit sages et imaginaulx, » (Froiss. IX, 449.)] Imaginant. [Fin, habile : • Soubtieus et ima- « ginans, » (Froiss. III, 333.)] Imaginatif. Ingénieux, intelligent. Froissart (liv. I, 386) dit de Chandos : « 11 estoit bien si sage « et tmfli/ina///* qu'il eust trouvé aucun moyen par « quoy paix eust esté entre France et Angleterre. » Imagination , s. 1<> Réflexion : [« Il orent « ta mainte imagination pour sçavoir se il rentre- « roient en lor vaissaux. » (Froiss. II, 69.)] — « Us « apperçurenlque leslampiers, qui estoient d'ar- « gent en estoient ostés et considérèrent comment « ce pooit avoir été fait et trouvèrent par ymagina- « tion que ce avoit esté fait tant comme l'en dis- « noit en cloistre. » (Du Cange, sous Ymaginacio.) — 2* Avis, en parlant du pape : « Après-disner, bien < en secret, au comte de Genève, son frère, à mais- « tre Pierre Gérard, et à moi, ouvri son imagina- « tion^ coment il desiroit trop la pais entre le roy « d'Arragon et M. le duc d'Anjou roi de Sicile. » (Hist. du duc d'Anjou, roi de Sicile, avant celle de Charles VI, par Le Laboureur, p. 64.) — 3* Envie, désir : « Le duc de Berry, qui eut espousé madame « Jehanne d'Armignac, sa première femme trespas- « sée de ce siècle, avoit grande imagination et « bien le monstra, que secondement il fust marié. » S'roiss. liv. III, p. 360.) — 4» Résolution. Parlant de arie de France, religieuse à Poissy, qu'on vouloit engager à quitter son couvent pour épouser Edouard, fils du duc de Bar : « Mais il ne fut onc- « ques en leur puissance qu'elle y voulust consen* « tir, et demeura ferme et stable en son imagina- « lion. » (Juvenal des Ursins, Hist. de Charles TI, page 166.) — [5° Hésitation, appréhension : « Il ot « pluiseurs imaginations pourtant que elle n'ooit « nulles nouvelles de messire Amauri. • (Froiss., L IV, p. 15.)] Expressions : 1** « Venir en imagination^ » venir à l'idée : « Et « vint en imagination au roy qu'il s'en iroit en « Avignon. » (Froiss. V, 278.) 2*» . Avoir imagination, » réfléchir : « Or ayje eu pluiseurs fois imagination sus Testât de proece. » (Id. II, 10.)] Imaginative. [Imagination : « J'oy à douze ans grant ymaginative. Jusqu'à trente ans je ne cessai d'apprendre. > (Desch., son éducation.)] Imaginer. 1» Ecouter : « Lors me boutai un peu avant Plus près de li, pour mieulx imaginer son chant. • (Froiss., Poës. ms. 45.) — [2^ Exa- miner, regarder : « De quoy, tout considéré et ima- giné les affaires, j'ay tfouvet en mon conseil que. • (Froiss. H, 366.) — « Loeis d'Espagne ima- gina bien le fortrèce de le ville et vil bien que elle estoit prendable. ■ (Id. IV, 59.)] Imbécillité. [Faiblesse: « Que chascuns d'eulx « fust langueureux par autrui imbécillité. » (Ber- cheure, f. 22 ^)] Imitateur. [« Autrement nous ne serions pas « Vrais imitateurs de ses pas. » (Alchim. à la Nat. 814.)] Immense. [« grâce et pitié très immense • L'entrée de paix et la porte. » (Ch. d'Orléans, 402« Ballade.)] Immérité. [Sans mérite : • Personnes de petit . estai et immérités, » (Ord. VIII, 496, an. 1402.)] Immisericordc. Défaut de miséricorde. (Triomphes de la Noble Dame, f. 271.) Immisericordieusement, aâv. Impitoyable* ment. (Oudin.) Immisericordieux, adj. Cruel, qui est sans pitié. (Cotgrave.) Immobile. [!<* Qui ne se meut pas : « De néant « fit realité, D't7/?7no6f7 mutabilité. » (J. deMeung, Test. V, 381.) — 2° Immeuble : « Qui tient et pos- « sède aucune chose immobile. » (i450. Cure de Saint-Ay.) (L. C.deD.)] Immobiliaire. [« Les renies sont réelles et « immobiliaires ; les arrérages personnels et mobi- « liaires. » (Loysel, 506.)] Immoble. [1° Qui ne se meut pas : « Toute • chose par nature ou de nature est immoble et « immuable. » (Oresme, Eth. 156.)] — 2^ Immobi- lier. iDubouchet, Gén. de Coligny, p. 58, an. 1268.)] Immoderation. Caractère de ce qui est immo- déré. (Triomphes de la Noble Dame, f. 54.) Immonde, adj. Impur : • Qui veut la cons- IMP -) ■ cieoce monde, il doit fuir le monde immonde. ■ (Colgrave.) Immondlce. [> Qu'il n'i ait (dans l'eau) nul • immondice. • (firnoel. Lat. Très. p. 173.) — ■ D'ordures grans, de flans par monceaux, D'jm* • mondiees. • (Descb. f. 350.]] Immondiclté, s. Immondices : ■ Le capitaine • Faaslau de Peirouze, qui estoit dans Piance ■ m'avoit dit, qu'il y avoil nn tron & la muraille, c du costé de là où je devois venir de Moutalsin, ■ qui estoit par là ou sorfoient les immondieitéa de ■ la ville. ■ (Hontluc, 1, p. 584.) Immortallsenr. Celui c^ui donne l'immorta- lité : • Le translateur de l'Iphigenie à bon droit se • moqne des immortaliseun d'eux mesmes qui ■ arrf^mmeot se promettent immortalité en si • peu de (Âose que rien. • (Quint. Censeur» page 313.) Immortel. [■ ImtnorteUeB sont dites pour ce ■ que la mémoire de ces œuvres ne doit jamais ■ faillir. ■ (Bercb. f. 13.]] Immaer. [Changer : > Ne serait le proflt du roy ■ imtnuer la nature de forest pour mettre icelle en ■ terre labourable. • (1537, Echange de l'Isle aux Beuf^.) (L. C. de D.]] Imnannlté. [Privilège, en vertu duquel aucun agent de finance ou de justice royal ne pouvait entrer dans les domaines ecclésiastiques, pour y bire acte d'aatorité : • Et se mit en immunité et ■ franchise en l'église du Sépulcre à Paris. ■ [JJ. 71, p. 138, an. 1389.)] Immater. [Changer : ■ Pendant laquelle cause > aucune chose ne doye estre immalée on innovée < au préjudice des parties. ■ (Arrêts du Parlement, t. vnf, an. 1388.)] Imparager. [Paire un mariage convenable, dans U Coût. d'Anjou, art. 128 et 341.] Impardonnable. [• Vous savez comment le • roi Charles de France traitoit secrètement devers • les bonnes villes de Bretagne, afin qu'elles ne se > vonlsissent mie ouvrir ne recueillir les Anglois, • et, là oîi ils le feroient, ils se forferoient et seroit I ce forfait impardonnable. > (Froissart , éd. Bndion, II, II, 70.) On croit à tort que Segrais a créé ce mot.] Imparlable. Qui ne peut être partagé : ■ Si le • père et la mère sont tous deux bastards et ayans • enfansau jour de leurtrespas, parquoy ils soient • impartables au seigneur. > (Coût. Géo. I, 806.) Impartir, V. Donner, accorder; en parlant de la mauvaise fortune : EU« imparlUt humiUtA. (V. de Charles VII, I, p. iOO.) Impatiemment. [< Quant sédition cruelle qui • moult despitement et impatiemment entre oit 1 dissimulation. » (Gerson, Harengue au roi Charles VI, 18.}] - Impat|ene«. [• Adam par grant impatience Et IMP < par foie inobedience Mordit le mors qui mort « engendre. • (J. de Meung, Tr. 314.)] Impatient. [> De rien n'esloit impatient. » (MachauU, p. 104^] Impatronlser. Introduire comme une sorte de patron, comme un maître : ■ Tray est que les « empereurs n'aiant ni cœur, ni valeur, ni moyen • pour le leur oster (le duché de Milan aux Sforza), • lurent contraints de leur laisser, et les en impa- « ironiser, pour le tenir à foy et hommage de l'em- • pire. - (Brant. Cap. fr. I, 324.) — • An temps que « les François s'i'iwpalroniscrent de cette Gaule. • (Pasquier, Bech. I, 9.) Impedlmle, Impedlmler. [Epidémie, être aUaqué par l'épidémie : . Pour Vimpedimie eXXs. ■ mortalité qui a esté et encoresest en la ditte ville < d'Arras et environ, ledit Baudet qui estoit et a • esté impédimié et prins de la bosse. ■ (îi. 155, p. 583, an. 1400.)] Impense. Dépense : • Doit estre rerobourcé par ■ cohéritiers des impenws utiles et nécessaires. ' * (Coût. Gén. I, 40.) Impenser. [Récompenser : ■ Pour impenser ■ les bons et agréables services que Harote la • Guyevre m'a faiz. » (JJ. 73, p. 287, an. 1333.]] Impere. [Droit de haute et moyenne jnslice : • Mère et mixte impere. ■ (Froissart, t. VI, 310.) — ■ Juridicions haute, basse et moyenne, mixte et • mère impere. » (Ord. V, 444, an. 1371.}] imperfection. [• El qui seroit nuls Ki osast • dire K'ele (la créalure) por ccste imperfection ne ■ duist venir à salveleit. ■ (S. Bern. p. 544.)] Impérial. Clerc ayant étudiéen Italie, où l'uni* versite de Bologne renouvela le droit romain : Ëdient U juge roUl 7 justice n'a loU ne dis, dlent clerc impérial * li empires est laidis. {Deteh. f. 98S.) L'Italie, au sit* s., dépendait nominalement de l'empire d'Allemagne. Impertce. [Manque d'habileté : • Lequel ven- • deurdelriacle (Ihériaque) n'estoit qu'iin broul- • leur, et ne se congnoissoit au fait de cirurgie... ■ Pour Vimperice et non saichance dudilCastiTle. > (JJ. 166, p. 110, an. 1411.)] Imperler. Commander, dans Brant. Cap. fr. III, p. 193. — On lit imperer, dans la Mare, des Marg. 1. 1, fol. 79 •. Impérieux. [• La rigueur de nécessité ne souf- ■ fre pas de répugnance, tant est son elTort impe- ■ rieux. ■ (A. Chartier, dansDochez.]] Imperloslté. Empire : ■ La femme a pris telle • imperiosité sur luy, s'appuyant et se fortifiant ■ sur sa pudicité, qu'il faut que le mary passe par • sa sentence. > (Brant. Dames gai. 1, 323.) Imperscratable. Qui ne peut éire scruté : • Secrets imperscrutable». ■ (Le prince de Machia- vel, p. 6.) 11 IMP -8 Impersonal. [Unipersonnel, en parlant des verbes : • Alquant âiaeieni bien, pluisur diseieni ■ mal, Li alquant en latin, tel ben, tel anomal, Tel ■ qui flstjpersonel del verbe impersonal. ■ (Th. de Gant. 55.)] Impersuaslble. Qui ne peut être pei^uadé : • gêna teslus de dur cervel obstinez et impenua- > tibles. > (Hist. de la Toison d'Or, II, li5.) Impertlnacltâ. [Candear, franchise : ■ Nous ■ en regart & la simplesse, impertinaeité. > (Ord. t. VI, 654, an. 1383.)] Impertloence. Intempéries : « Subtilisoit - mille delaiz, subterfuges et exoines, sans donner ■ le consentement réciproque au mariage, ainsi ■ que le devoir l'obligeoit, ains s'armoit de mille ■ excuses, fondées ou sur la saincteté des jours ou ■ sur Vimpertinenee du temps. ■ (53*arr. a'amoar, page 483.) Innpertinent. [Qui ne lient pas au sujet : < Item la forme d'y respondre ou croire ou non ■ croire, en négatif ousuppositifou impertinent. • {Bout. Som. Rur. liv. II, Ut. 2.)] ImpétlUoD. [Attaque : ■ Absous des impéti- < dont... que lui faisoit. • (1432, Gros-Marché de Janville.) (L. C. de D.)] Impetracioa. Action d'obtenir. (Desch. f. S26.] — [< Pour l'tm^lracton des lettres de monseigneur ■ le duc d'Orlieos. > (1395, Chaussées d'Orléans.] • (L. C. de D.)] Impetrer. [Obtenir : ■ EL absolution vous irai ■ impetrer De trestous vos péchez de tuer et d'em- • bler. > (Cuvelier. v. 7287.)] Impetaeux. [■ Hors est si impétueuse Et si ■ hastive qu'ele sonne Assez souvent compile à • nonne. • (G. de Coinsi, dans Dochez.) Impétuosité. [> L'utilité pourquoi les artères ■ montent (au cerveau) est que Vin^etuo^ité du ■ sanc d'elles soit refrénée par leur montement. > (DeHondeville, f.141'.)] Impiété. [• Et k nos impiete%. tu seras propi- • dus. ■ (Lib. psalmor. p. 82!)] ImplUé. [Dénaturé : > A ce raison et nature et • pitié ualurele y esmeuvent et doivent esmouvoir ; ■ et qui ne le seroit tmpJtû' et injuste. ■ (JJ. IIS, p. 129, an. 1379.}] Importable. [Insupportable : ■ Injurier de c villalnes et importables paroles. ■ (JJ. 97, p. 90, au. 1366.)] Importance. [• Pierre, vecy Jean de Ty qui < nous veult dire quelque chose A'importance. » (Chaatelain, II, 3.)] Imposer. [!■ Ordonner: ■ Imposant, sur ce, ■ silence perpétuel à nostre procureur. > (Leit. de Bémiss. Bibl. des Ch. fr sér. I, 82.) — 2* Accuser, diarger quelqu'un : • Et tout ce qu on lui imposait < n'estoit que par envies et haines particulières. » (Juv. desUrsins, an. 1404.) — ■ Et leur imposait - IMP < qu'ils avoient esté aeeligens. > (1389. Assises de Hontargis ; L. C. de D,)] Iropostteur. [Percepteur d'imp6(: < Sans ce ■ que ledit de Louvres feusL onques du conflict, ne •• de l'assemblée des maillés, à tuer ne rober impo- • siteurs ne juifs. > (JJ. 123, p. 285, an. 1383.) Voir encore Froiss. V, 356.] Inaposltion. [Imp6t: ■ Encore y a chose qui > m'est po belle, Cesl matelote, et subside, et > gabelle, Flebemonnoie et imposition. Et du pape • la Visitation. > (Hachault, p. 89.) — ■ Longue et ■ grande chose seroit de raconter les biens qu'on < y voit, mesmement quant si peu de chose comme ■ estoit Yimposicion dès chappeaux de rose et du ■ cresson valoit au roy dix mille francs l'an. ■ (Guilleberl de Metz, DescripL de Paris, dans l'HJst. litl. de la France, XXIV, 612.)] Impossibilité. [> 'Tu te dois garder des livres ■ et des romans qui sont remplis de bourdes et qui • altraient le lisant souvent à impossibilité, à folie, « vanité et pechié. • (Hist. litl. de la Fr. XXIV, 224.)] Impossible, adj. • S'adresse vers la plus grant ■ huée, là ou le chevalier au grifTon faisoit droit • impossible d'armes. • (Percef. 1, 146.) linpost. [Impôt: ■ Impos et collectes que on ■ impose sur icelui peuple. > (Bibl. des Chartes, 6- série, II. 143,)] Impotence. [Etat de celui qui est impotent : « Apres s'en va sans escuier ^ Mes por ses membres • apuier Otausinc cum par tn^Mtence De traïsnn ■ une potence (béquille). > (Rose, v. 12295.) — ■ Nous avons ordonné que le prieur et la prieuse • de l'Hostel Dieu de Compiegne, qui sont à présent, ■ demeureront en leur estai toute leur vie sans > estre estez, se ce n'estoit par impotence de corps ■ ou par maie administration. ■ (Arrêt du Pari, t. IV, an. 1337.)] Impotent. [Privé de l'usage d'un membre : * Il > fait enquérir diligemment ou il y ail povresmes- ■ naigers, vieulx et impotens. • (Boncic. IV, 2.]] Impourter. [Emporter: >Et seilliplaitdepar- * tir, il s'en puent départir par le coneie de noslre • justice, et im/KMrter avec Ini ses bmns. • (Ord. IV, 299, an. 1354.)] Impourveu. [Dépourvu: > Comme le suppliant • impourveu de conseil eust appelle en noslre < cour de parleraenL > (Arrêts, t. VI, an. 1370.)] Impreclable. [Inestimable, dans Rabelais, pro- logue du livre I'.)] Imprelatlon. [Collation d'une prélalure, d'un évéché, dans Froiss. VII. 233.] Imprenable. [« Il sentoit son chastel fort et ■ imprenable. > (Froiss. éd. fiuchon, II, III, 90.)] Imprescriptible. [Qui n'est pas susceptible de prescription: < Le domaine de la couronne ■ de France est inaliénable et imprescriptible. • (Loysel, page 6.)] Impresser. [Emis^iodre; • Le ■ IMP — 83 — INC m flTMsa en pain fendre icellui martel et flear de « lii. » (JJ. ao^p. 247, an. 1479.)] Impression. [1* Contrainte : « Par impression • et non de nostre franche volunté. » (Ord. t. HT, p. 848.) -*- 3* Oppression : « Pour les impressions « qu'il (les grands seigneurs) font sus le commun « peuple. » (Froiss. VI, 263.)] Impressore. [Marque, empreinte: « Impeda- « tura, impressure de pié, ou mesure, ou trace de « pié. • (Gloss. du fonds 6. Germain.)] Imprimé. Fabriqué: « Un duc nouvellement « imprimé. » (Sully, Hém. X, 403.) Impropice. Défavorable : « Et en après voy « rautrecasQuileurestduretim/^roptc^. • (Desch. folio 552 \) Improvea, adj. Imprévu. (Faifeu, p. 8i.) Improvidence , s. Imprudence. (Essais de Mont. U, p. 525.) Improvis (à F). Subitement , au dépourvu. (L*Amant ressuscité, p. 201 ; H. de S. Gelais, 187.) Improviste (ballet à T)* C*est un ballet qui fut dansé par Louis XIV, le 12 février 1686. (Voy. Beauchamps, Rech. des Théât. 111, p. 112.) Impudentement, adv. Impudemment. (Rab. I. m, p. 240.) Impudlclté. [Vice contraire à la pudicité: « Comme Jebanne femme de Philippot de Calan, • pour son petit gouvernement et impudicité.... fu • emmurée. > (JJ. 176, p. 334, an. 1444.)] Impagnance, s. Attaque, insulte. (Colgr., Oud.) Impagnateur, s. Qui attaque, qui insulte. (Cotgr., Oudin.) Impugnatlon, s. Attaque , assaut. (Cotgrave, Monet.) Impagner, v. l"* Combattre de paroles ou de fait, (Voy. Ord. III, p. 660; Colgrave, Oudin.) — S* Imputer : « A ce que ou temps advenir, ne luy « fust împtt(^9t^ aucun crime. » (Monstr. III, 16^.) Impuissance, s. Pauvreté. (Ord. III, p. 488.) Impuissant. « L'héritier impuissant est celui « qui n*est pas en âge d'aliéner ou qui a quelque < autre empeschement qui lui oste la mesme fa-* « culte. » (Nouv. Coût. Gén. H, p. 138.) Impulser, v. Provoquer. (Oudin.) Impulseur, adj. Qui excite, instigateur. (Cotgr., Oudin.) Impulsif, adj. Qui pousse. Il se joint ordinaire- ment au mot « mouvement. » (Oudin.) Impunément, adv. « Impunément icy je dirai • mon martyre. » (Amadis Jamin, p. ^66.) — Impu- nément est une corruption de impuniement^ donné par Cotgrave. Impunlssements. On appelle ainsi, en Breta- gne, ce qu'on inomme blâmes dans les autres Coût. en matières féodales. (Voy. les Quest. sur les Matiè- res féod. de la CouL de Bret., par M. Hérier, cité dans le Joum. des Stv., août 1787^ p. 1507.) Impurlté, s. Pour impureté. (Cotgr.) Imputable, adj. Qu'on peut imputer. Parlant de faute ou de crime. (Nouv. Coût. Gén. p. 90».) Imputer. [1** Attribuer : « Madame, je te prie « que tu ne vueilles imputer à moy ce dont je suis « contraint de faire. » (Ménagier, I, 6.) — 2* Accu- ser de débauche : « Icellui Michiel dist au suppliant « qu*il venoit de veoir la femme de Denys du Tertre « et que certainement il le imputeroit à office lui « et la dite femme. • (JJ. 144, p. 85, an. 1392.)] Inaccolntable. De difflcile accès. (Cotgr.) Inaccostable, [Môme sens: « Hargneux, et • melancholiques, inaccostables. » (Cholières, Con- tes, II. p. 219.)] Inacconstumance. Défaut d'habitude. (Monet.) Inaccoustumé. Inusité. (Cotgr.) Inadmissible. [« Et pour ce que les excusa- « lions qu'il avoit envoyées de non y venir furent « declairées inadmissibles et non recepvnbles. » (Bibl. des Chartes, 4* série, II, 557, xv« siècle.)] Inadvertamment , adv. Par inadvertance. « Je corrigerois bien une erreur accidentale de « quoy je suis plein, ainsi que je cours inadver* • temment. » (Ess. de Mont. III, p. 159.) Inadvertl. [Imorudent: « Et pour ce que tous- « jours elle (Aiips) perseveroit à dancer, icelle « Katerine inadvertie et non souvenant dudit asseu- « rement la fery de la main. » (JJ. 160, p. 321, an. 1406.)] Inagreable, adj. Désagréable. (Desch. f. 84 *.) Incaguer. [Défier: « Si, sans vous peiner, vous n'eussiez incagué toute la mantique compagnie des astrologues. » (Cholières, II, 295.)] Incambré. [Ressortissant à une juridiction: Pour ce que Cambray est incambré à l'empereur et es terres de l'Empire. » (Froiss. II, 468.)] Incantation. [Emploi de paroles magiques: Elle misl à Gadifrer son (Ils ung anel ou doit, qui esloil de telle vertu que nulle incantation ne nulz mouvais esperitz ne le pouvoient décevoir. » (Percef. II, fol. 138.)] Incanter. [Vendre à Tencan. (Hist. de Ntmes, Preuves, III, 324, an. 1374.)] Incarcéré. Emprisonné, dansBrant. Cap. Estr. 1. 1, p. 40. Incarnadin. Parlant d'un seigneur qui devient jaloux de sa femme : « Voyant ce gentil-homme « dans la chambre de la reyne porter au bras un « ruban inmrnadm d'Espagne, qu'on avoit apporté < par belle nouvauté à la cour et l'ayant tasté et « manié en causant avec lui, alla trouver sa femme « qui en avoit un tout pareil et de la même pièce. » ^Brantôme, Dames Gai. I, p. 153.) Incarnai. « Couleur, moult belle et gaye; elle « approche fort du rouge : mais elle est un peu INC -1 ■ plus chargée et trail fort sur )e blanc. L'incarnai ■ en fleurs ressemble moult fort à la rose, à la ■ giroflée. Cesle couleur est composée d'ua 6eu de ■ Blauc. • (Sicile, Blason des Couleurs, p. 2b>i.) Incarnat. [• Deux pièces de boys, l'une d'ebeoe ■ DOIT, l'auslre de bresil incarnat. ■ (Rab. Panlagr. t. Il, p. 19.)] Incarnatlf. Incarnat. (Cotgr.) Incarnation, s. Action de Jésus-Christ prenant cbair; ■ Quant li incarnations eut mil n<». xxxii • ans. ■ (Duchesne, Gén. de Béttiune, p. 109.) Incarné. Devenu chair en parlant de la Divi- nité. (Alector, Boman, p. 54*.) Incender. [Brûler : • Jehan Morel mena^it de ■ incender et embraser en feu et en flambe icellui • hostel. . (JJ. 175, p. 310, au. 1434.)] Incessamment. [Continuellement: • Les bons ■ et agréables services que ledit Jaques nous a faiz '■ et fait de jour en jour incessamment. > (Lettres de Charles V, Bjbl. des Chartes, 4* série, III, i'U.]'] i. Inceste. Incestueux: ■ Aucune aussi, infeste ■ en leur fait. * (Descb. fol. 300.) 2. Inceste. [Conjonction illicite: • Herodes • Antipas n'eusl pas decolé saint Jehan Baptiste, se ■ le disner qu'il fist n'eust esté si plein de gloton- • nie et ù'inceste. ■ (J. de Vignay, Eschecs morali- ses, folio 18.)] Inceste, adj. Souillé. • Faust-il que vostre lict ■ conjugal soit inceste, et contaminé par moinerie. ■ (Rabelais, lll, p. 239.) Incidence. [Cause, circonstance: • Touthomme ■ qui demande a estre preus, doit regarder à la vie ■ des ancyens, cornent ne par quel incidence il y ■ sont venu. - (Froiss. 11, 12.}] Incident. [Hême sens: ■ Leur guerre leur est • plus belle sur les François qu'elle ne soit sur les ■ Anglois; c'est l'un des plus principauls incùfens . qui les y encline. - (Froiss. XI, 229.)] Inctrcnité. [Enceinte: < Au dedans duquel ■ tnctrcutf^, jeaidroitde chastellenie.... > (1404. Aveu de Chftteauvieux ; L. C. de D.]] iQcircnmscrlptible. [Qui ne peutélre limité: ■ A la loange de toy souveraine puissanceeldigneté > ineircums^iptible. > (Chr. de Pisan, prologue de l'Histoire de Charles V.)J Incitation. [Action d'inciter ; • La souveraineté • de telles choses mouvoit et venoit par les incita- a fions des oncles du roy et le gênerai conseil du • pays. • (Froiss. éd. Buchon, II, III, 74.)] Inciter. [Exciter: > Pour les bonnes gens inci- ter A bonnes œuvres, non pas faintes. > (Hart. de S. Etienne, xiï* siècle.)] Incivil, Inclvllement. [Injuste, injustement: ■ Disoient en oultre que ledit mandement estoit • incivil et incivilement donné. > (Du Cange, lll, 796-, an. 1462.)] Incliner. [1* Saluer (voir EnaiHE») : • Il vint l- INC ■ avant et inclina le roy. ■ (Froissart, t. V, 248.) — 2* Condescendre : > El convient bien que uns rois < qui est lora sires, se ordonne apriès euls et • s incline à moult de lors volent^. > (Id. II, 17.)] IncUte, adj. Célèbre, illustre : • Les princes et ■ communautez de cette inclite nation. ■ (Halliiea de Coucy, Ilist. de Charles VII, p. 717.) iQcUter. [Accorder privilèges qui illastrent : ■ Lesvoulantaussy libéralement incliter eo cette • occasion. ■ (1631. Privilèges des bouchers de Beaugenci.) (L. C. de D.)] Incollumité. [Santé : > ARn de recouvrer et ■ avoir ina)Iiumif^ et plaine santé de leur roala- > die. - (JJ. 115, p. 154, an. 1379.)] Incommelln. [On lit dans une charte de 1323. de la Chambre des Comptes de Lille : ■ Item et au ■ cas où on mefTeroît sur la personne du comte ou ■ deses enfans,... laquelle chose nous déclarons > estre entendue des incommelins en telle maniera ■ que de tout le droit de nous. •] Incommoder. [■ Les Anglois incammodoient ■ fort les François sur mer. > (Juvenal des Ursins, dans Dochei.)] Incomparable. [■ [Les Français] boutèrent le • feu en plusieurs maisons, et aussi en l'église ■ saint Akaire et en l'abbaye, et y tirent dommage • incomparable. • (Uonstr. II, 149.}] Incomparë. Qui n'est point comparé à un autre objet : ■ Ta grande beauté qui est incompa- « rée. ■ (Tri. de la Noble Dame, f. 133.) Incompatible. [< Ces deux princes (Louis XI ■ et Charles le Téméraire) avoient conoilious et ■ meurs incompatibles, et volontés toutes discor- • dantes. ■ (Cbuslelain, dans Dochez.)] Incongnoissance. Ingratitude : CoDB:aoUMnc« foc* deroir ; C'est ce qui le bon cuer attrait Pour taira tous biens apparoir Haugré qn'innmgnoîManM en ait. [Detck. f. 441.) Incongruité. [Inconvenance, faute : • Il fai- ■ soit mille fautes et incongruitez; tantost il frap- • poit à costé, tantost il travers. > (Eutrap. ch. X, folio 4».)] Inconslderatlon. Défaut d'attention : • Je • blasme vostre inconstderation à vous jetter aux < périls sans besoin. ■ (Sully, Mém. IV, 159.) Incontent. [Mécontent : ■ Lequel Grasset • incontent de la response dudit Bayot. ■ (JJ. 185, p. 152, an. 1451.)] Incontinence. [Vice opposé à la continence : ■ Moult blasment nos incontinences Nos outrages < et nostre orgueil. ■ (G. de Coinsi, dans Dochez.)] IncoQtre (à I'). [Encontre (à 1') : « Deux mille ■ hommes d'armes ol cinq cens arbalestriers que il • menoit en France, du commandement du roy, h ■ Vincontre du duc de Lancastre. • (H. de Ntmes, Preuves, II, 6.)] Inconvenable. Non 'convenable : > Je n'ose- • roy« escrire les horribles faits inconvenables IND — 85 - IND qu'ils (les Jacques) faisoienl aux dames. » (Froiss. liv. I, p. 306.) ~ [« Besle qui ait jambe brisiée, ou qui soit desDonorable ou inconvenable à vendre. > (Ord. VI, 608, an. 1381.)] Inconvénient. [1* Dommage , affront Eogiès ne se pueeni longuement tenir ne souffrir de un inconvénient quant on lor fait. » (Froiss., liv. II, 23.) — ^ Malheur, désastre : < Le mettre à coron de tous ses inconveniens. » (Id. II, 311.)] Inconvententer. [Incommoder, estropier : Le suppliant sans qu il eust mesprins, ne que icellui Ysambert eust esté on ieust inconve- nienté. • (JJ. 194, p. 352, an. 1471.)— « Lesquelz compaignons eussent tué le suppliant ou autre- ment tneoiM;^nienté de sa personne. • (JJ. 195, . 1522, an. 1475.)] Incorporer. Pénétrer, au figuré : « Et tiens que Tempereur n'y fera point de resolution sans me ouyr, puisque suis icy, et m'efforceray si bien le incorporer des matières, que tout ira bien. » (Lett. de Louis XII, IV, 367.) Incoupable. Innocent : « Si suis-je aussi inno- cent et aussi incaupable de la faute* s*il y en a, que si je n'eusse jamais esté du monde. » (Hont- luc, Mém. II, 393.) — [« Le suppliant qui de toute trayson se sentoit et se sent incoulpable. » (JJ. 96, p. 323, an. 1364.)] Inconrs. [Confiscation : « A mestre Germain est renouvelé l'office et la procuration des incours de hérésie en la seneschaucie de Thou- louse et d*Albejois. • (Ch. des Comptes, an. 1321, dans D. C. III, 806 *>.)] Incrédule. « Il est incrédule et a erré contre la foy, longtemps a et n*a de foy ne que un vieil chien. • (Hénard, Duguescl. p. 198.) Increper. [Blâmer : « Le suppliant et Gauteron commancerent à blasmer et increper par douice manière icellui Bontemie. • (JJ. 169, page 248, an. 1416.)] Incroyablement. D*une manière incroyable : Le lieu où une des sibylles autrefois enseigna à un empereur qu*il y avoit un souverain maislre qui estoit incroyablement plus que luy. » (André de la Vigne, Voyage à Naples de Charles VIII, 123.) IncuUlver. Laisser inculte : « En lieux inculti- vés qui sont en chaulmes, en fruiches et brueres et buissons, n'y a et n*y enchet point de prises de bestes. » (La Thaumass. Coust. du Berry, p. 367.) — On lit incultiver, aux Ord. Il, 491. Incuriosité. Insouciance : • Une dame négli- gée en ses ajustements monstrant pourtant avec son incuriosité une grande beauté. » (Brantôme, Dames gai. II, 155.) Inde. [Couleur d*azur : « De colors i a cent paire; D*erbes de flors indes et perses, Et de maintes colors diverses. » (Rose, v. 63.) — « Li giron bleu et vert furent et inde. • (Aiol, v. 2016.)] Indemne. Indemnisé : « En baillant caution « par le dit retrayeur* de rendre indemne le pre- « mier acheteur. » (Coût. Gén. I, 461.) Indemner. Indemniser. (Coust. Gén. II, 251.) Indicion, Indiction. [1** Terme de chronolo- gie. Période de quinze années, en usage dans les bulles pontiflcales : « A çou est bone li indictions^ que uns privilèges de Tapostole n*esl pas bons, se Il indictions u il est donnés n*i est escrite. » (Comput du xm* s. B. N. fr. 7929, f. 11.)] — 2* Impo- sition, taille : « Au roy seul et pour le tout appar- tient de octroyer nouvelles indictions generaulx sus villes et sus pais. • (Ord. t. V, 480, an. 1372.) — « Nous avons entendus, n'a gaires,€iue plusieurs seigneurs par leur indicion volontaire ou autre- ment... se sont efforcés et efforcent de exiger, de prendre, lever et cuillir plusieurs subsides. » (Ord. V, 89.) Indicte. [Annoncé, déclaré, marqué : « Auquel a été enjoint de bailler aveu et dénombrement dedens le tems et aus peines indictes parlacous- tume. » (Sans date. Foi du flef de Volraut.) (L. C. de D.)] Indiffèrent. Indécis : « Quant le chevalier eut ouy les çarlers de la damoiselle, il fut si indiffe- rent qu'il ne sceut le quel faire, ou suyr sa voie, ou aller avec la damoiselle. » (Percef. V, f. 80 ) Indigence. Pauvreté : « Cheoir les voy en indigence Et leurs terres estre vendues. » (Desch. Miroir du Mariage.) — [« Et par la povreté douteuse. Il parle de la souffreteuse Que nous appelons indigence. » (Rose, v. 8222.)] Indigent. Pauvre : « La despense ne soit tenue Si grande com la revenue Pour double d'aucun accident ; Car lor seroies indigent Si ta despense estoit pareille revenue. » (Desch., Miroir du Mariage.) Indignation. [1* Haine : « Estre en l'indigna- tion de quelqu'un. » (Froissart, t. IX, 423.) — Colère : « Et se aucuns avoit presumption de ce atempter, il sache qu'il encourroit le indignation du Dieu tout puissant. » (Tailliar, Recueil, 501.) — 3" Mépris : « Le dit Pierre l'avoit occis ou fait occire, à cause de laditte indignation et mespri- sance. » (JJ. 110, p. 57, an. 1376.)] Indigner. [1* Braver : « Icellui bastard se mist à garant ou pourpris des frères meneurs à Lille, ouquel lieu en indignant justice et les amisdudil mort, se monstroit orgueilleusement. » (JJ. 97, page 90, an. 1366.) — 2«> Mépriser : « Item que ledit Pierre avoit ja pieça une femme, appelle Guilla, laquelle il n'aimoit point, ains la indignoit moult et mesprisoit. » (JJ. 110, p. 57, an. 1376.)] Indire. [Doubler une imposition féodale, à pro- Sos d'aide aux quatre cas ; M"'deSévigné l'emploie ans une lettre du 25 août 1677 ; dans un sens plus général, imposer : • Maistre Pierre Bayer donna « conseil de faire, indire et mettre sus le peuple « plusieurs et divers subsides. » (JJ. 146, page 223, an. 1389.)] IND Indiscret. [Provoqué par imprudence, par folie : ■ Comment, sur la fin de ses Jours, il ot à - faireparmdiscrcfaetmerveilleusincidensquiluy • survindrent. • (Froissant, t. XU, p. 123.)] Indiscus. [Non discuté : « Et nnalement on ne • sceut que conclurre, et demeura la maliere indis- - eusse. ■ (Juveoal des Ursins, Charles Vi, p. 139.)] Indlspos. Qui n'est pas dispos : • Il est trop • certain qu'il Taul autre régime et manière de • vivre à un corps malade et indispos qu'à un ■ homme bon et sain. ■ (Machiavel, Discours sur Tite-Live, p. 108.) Individué. Indivisible; épilhële de la Sainte- Trinité, dans Du Plessis, Histoire de Heaux, p. 62, an. 1175. Indocile. • Nous appelons les gens indocles et ■ sans esprit, grandes oreilles et grands asnes, Jk • cause que les asnes qui ont les oreilles longues • sont Tort indociles. • (Bouchet, Serées, II, p. 46.) Indocte. Voir le précédent et Cotgrave. Indolent. Insensible : • Si les afflicUons du < monde, si mesme les Tunerailles de ses propres • enfans sont venues pour troubler son contente- • ment, elles l'ont esmu à la proportion d'un bon ■ naturel qui ne peut estre indolent en chose si « sensible. • (Sully, Mémoires, t. IV. p. 288.) Indormable. [Qu'on ne peut endormir, au Gloss. 7681, sous InsoporabilisT] Indroiture. Absence dedroiture : • Ton indroi- ■ ttire et la grande injustice. • (Triomphes de la Noble Dame, f. 300.) Indu. [< Non mie pour leur faire extortion ne • grief... ne les tenir en indue subjection. > (Dou- cicaut, vol. Il, p. 9.)] 1. Induce, a. 1° Délai en général : ■ Avoir me ■ convient induces pour mîeulx déclairer ce que » ray ouy et entendu. » (Percefor. IV, foi. 75 '.) — 2* Délai accordé aux créanciers : < Moyennant que ■ le dit arresté confesse le deu, il y aura quinze ■ jours i'induce, pour payer. • (N. C. G. 1, p. 300 ''.) - 3* Temps accordé il une garnison pour évacuer une place : ■ Rendy la place et le mist en l'obeis- • sance du roy d Angleterre, moyennant les vies < sauves, corps et biens de luy, et de tous ses gens, • et eut trois jours A'induices pour les vuidier. » (J. Le Fevre de S. Remy, H. de Chartes VI, p. 125.) 2. Induee. [Instigation : • JeanFourquiéestoit ■ marié à une jeune femme... Nicole Henard près* ■ tre par ses fausses iniuces et monitions avoit • séduit laditte femme. • (JJ. 138, p. 223, an. 1389.)] Inducleux. [Tenlateur, perfide : ■ En laquelle ■ hostellerie après que le suppliant se fut togié... ■ par inducieuses paroles eust menée en une esta- < ble icelle miette. * (JJ. 164, p. 205, an. 1410.)] Inductlf. Qui induit à : < On dit que les femmes ■ sont fragiles, muables, deceptives et inductives ' ( à mal. > (Triomphe de la Noble Dame, f . 261 .} 5- INF Induement. [• Remist arrière la ville de ■ Gavres qu'induement il tenoit. • [Froissart, éd. Bucbon, 11, III, p. 94.)] Induire, v. l' Introduire : • Aucunes personnes > chargées de plusieurs deptes et promesses de • garand, chargent frauduleusement leurs biens ■ par deniers ou rentes au prouRt des estrangers ■ et font induire tels estrangers dans iceuxbieas. ■ [N. C. G. t. I, p. 1246 ^.] — 2" Exciter, engager à. Parlant de t'éveque de Valence et du duc de Bonr- gogne : • L'amonesta et induit à certes qu'il vaul- ■ sist aller devers le dauphin. > (J. Le Fevre de S. Remy. Hist. de Charles VI, p. 137.) — Parlant des Génois et du pape : ■ L'induisirent qu'il se conseo- ■ list de faire ce que dit est. • (Juvenal des Drsins, Hist. de Charles VI, p. 171.) Expressions : 1* • /;((fuir£ grand amour, > faire paraître beau- coup d'amour : • Firent les deux ducs au duc de • Bretaigne bonne chère et tnifuisirenf grand • amour. • (Froiss. liv. III, p. 308.) 2* ■ Induire !e cas d'une loi à une autre • (Cotgr.) Tirer l'application d'une loi d'une autre qu'on lui compare. Induit. [Enseigné : > Car bien estoient induits « et nourris pour ce savoir faire. • (Froissart, l. XVI, p. 84.)] Industrieux. * Sont reputez fruiclz indus- • trieux les fruicts peodans en vignes et les bleds • estons semez es terres. • (Coût. Gén. 1. 1, p. 418.) Infâme. 1° Diffamé : ■ Et personnes de touz . ■ mestiers sont tuit fraint par beauté de femme ; Et > maint en ont esté infâme. <• (Desch. Miroir du Mariage.) — [2° Déshonneur : • Quiconques est ou ■ sera banny de Tournay... pourvilain cas criminel > portant perpétuel infâme. > (Ordoaa. t. V, 377, an. 1370.)] Infamement. [Avec infamie : ■ Ce voyant les I supplians que à tort, sans cause et contre raison ■ ils estoient ainsi infamement injuriés. • (JJ. 205, p. 105, an. 1478.)] Infamier. [Déshonorer : • Lesquels serviteurs > eussent peu tuer etestrangler ou infamier lou- ■ tes les religieuses et femmes qui estoient dedens . ledit prieuré. • (JJ. 201, p. 75, an. 1406.)] Infect. [<• Lorsque les conslellacionssaturnelles . et froides rendoyent l'air infect par moisleur « froide continuée. » (Chron. de Pisan, Charles V, t. Il, p. 4.)] Infection. [Corruption : • Poissons tous pleins < de vie qui ont bosses, fis, pourritures et autres > maiaiàiei eiinfeclions. • (Ord. de 1484.)] Infectueux. [Infeclé, corrompu : • Chars ou ■ poissons infectueuxoa corrompuz. ■ (Ord. t. VI, p. 608, an. 1381.)] Infeodation. Action d'inféoder. (Cotgr^ [Alié- ner des immeubles ■ par vendilion, asofeanges, INF - 87 — INF « infet^alion^ bail à cens ou à rente, empbylheose < è longues années. • (P. Pilbou, 28.)] Inféodé. [Dime aliénée par l'église et possédée par un laïque: « Disme inféodée^ acquise par « TEglise, n*est sujette à retrait. » (Loysel, 434.) Inféoder, Infeuder. Donner une terre, une rente, etc.^ pour être tenue en fief. (Cotgr.) Infer. Enfer. [« Li rices bom en est bien loins « Qui en infer detort ses poins. » (D. C. III, 828 ^)] Je ne nomerai mie Garet Toir, car U est preudom : D*mfer arm le grant pardon. (Poêt, av, iSOOy /V, 1299.) Inferlore. Inférieur: « Ainsi que nous voyons • ou corps bumain, que les bras qui sont ou milieu « du corps deflëndent le cbief duquel ilz prennent « influence et leur nourrissement, et aussi pareil- • lement défendent les autres membres inferiores. • (Le Jouvencel, f. 96.) Infernal, [l* Adjectif; qui appartient à Tenfer : « Senz redouteir Vinfemal flame. • (Ruteb.56.)]— 2* Nom ; renfer : Lune et sonleU aToir diTers signaulx Terre mouToir josques aux Uifernaulx. (Desch, i08.) Infertile. [« Considerans icelle nostre dite ville • estre assise en mer, en pays infertile^ et n*y a « aucun entretenement que le fait et entrecours de « la marchandise. • (Ord. Oct. 1488.)] Infestation. Hostilité : « Succéda au siège apos- « tolique Estienne, troisième de ce nom, lequel fust « par rinAes/af ion et mauvaiseté de Astulpbus roy « de Lombardie, contraint de partir et vuyder bors « de la ville et cité de Rome. « (Hist. de la Toison d'Or, 1. 1, f. 72.) Infester. [!<» Outrager : « Lequel le Royerîn- « fe$ta le suppliant de grans paroles injurieuses. » (JJ. 200, p. 112, an. 1468.) — 2» Importuner: « Icel- « lui Vincent retourna devers ledit Symon pour le « infesterai exciter à jouer au dez ou à la paume. » (JJ. la», p. 22, an. 1390.) — 3» Etre incommodé : « (Femme) Qui soit tpujours près de ma coste. Se « non pour aler au moustier Quant aux jours qu'il « sera mestier Et qui ne soit pas infestée Ni de « saillir à la volée Es rues pour ouir le bruit. » (Desch. Mir. du Mariage.)] Infidélité. [« Par lur granz in/idelitez E par lur « granz iniquitez Si furent il del tout afliz. » (Benoît deS'More,l,2OT9.)] Infiexer. [Donner à emphyléose : « Comme « Pierre de la Rue eust prins et infiexé heritable- « ment ....une moytoyerie, pour trois sexUers de « froment et q[uatre poules de rente berital. » (JJ. 139, p. 78, an. 1390.)] Infinité. Nombre infini : « Âdonc entrèrent « François de tous costez, qui occirent tant d*En« « gloiz, que ce fustin/inité. » (Hén. Duguescl. 446.) Infirme. « Par succession de temps nous avons « repris Tt latin ; car nous disons aujourd'hui ,în- « firme^ infirmité. • (Pasq. Rech. VIII, 702.) Infirmité, y m le précédent. Infixer. Insérer : « Ainsi que pareillement peut « apparoir par autres nos lettres dedans et avec « lesquelles ces présentes sont infixées. » (Gode* froy, Observ. sur Cbarles VIII, p. 189.) — [« I^s « seauls mis et pendans aus lettres de composition « de finances, parmi lesquelles ces présentes sont « infixées^ sont les propres seauls. » (Du Gange, t. III, f. 826% an. 1376.)] Inflechissable. Inflexible. (Oudin.) Inflectible. Même sens. (Rabelais, t. II, f. 241.) Influance. [« Mes les comètes plus n'aguetent, a Ne plus espessement ne gietent Lor influances « ne lor rois Ne sor rois que sor povres bom- « mes. » (Rose, v. 18745.)] Influer. [Avoir influence: « Se cest homme « n'avoit ferme vertu et plus grant que nature ne « Vinflue communément es bommes. » (Gbron. de Pisan,GbarlesV, t. III, f.21.)] Influx. Ecoulement dans... Ces vieux Qui premiers ont escrit que les vertus secrètes Des pierres s'escouloient de Vinflux des planettes. Bélleto.Poét. 1. 1, f. 15. Influxion. Même sens. Ronsard, p. 663, dit : Que c'estoit de destin, si les influxions Des astres commandoient à nos complétions. Infondre. Introduire : • Gomme Taimant attire « non seulement une aiguille, mais infand encore « en elle la faculté d*en attirer d'autres. » (Mont. 1. 1, p. 366.) Inforçable. Qu'on ne peut forcer (Gotgrave.) : « Des âmes inforçables. » (Loys le Garon, f. 5.) Information. [!<> Renseignement: « Pour le « excuser, et prier au roi qu'il ne voulust croire « nulle mauvaise information contre lui. » (Froiss. éd. Buchon, I, U 68.)] - 2«Terme de droit distingué de celui d'enquête: « La différence que Ton doit < mettre entre Yinformation et l'enquête, c'est que « la première doit être faite d'office par le juge, « avant que Ton face aucune procédure contre celui « qui est déféré comme criminel à la justice. Sur < le vu de cette information^ le juge doit décider « s'il y a lieu de lui faire son procès, le juge alors « ordonne que Ton fera une enquête. • (Ordonn. t. III, p. 159. note.) Informer, Infonrmer (s*). [Faire son appren- tissage. (Froiss. t. XIII, p. 287.) On dit encore en Allemagne informator^ pour précepteur.] Inforser. [Faire violence: « Informant lesdiz « religieux et leurs tenans de paier coustumes. » (Ordon. t. V, f. 318, an. 1370.)] Infortiflable. Qu'on ne peut fortifier. (Duc de Rohan, Hém. 1. 1, f. 240.) Infortune. [« Et conterons comment il vint en « Portingal et de la m/*ai7im^que une partie de ses * gens eurent sur mer. » (Froiss. éd. Bucbon. II, n, p. ii9.)]i Infortuné. [« Malheureux : « A ces sacrez oi- « zeaulx ne touche, d'autant que tu aymes la vie, • INH -ï I le proufllct, le bien, lant de toy que de tes parents ■ et amyz, vivans et trespassez : encore ceulx qui ■ d'eulz après naistroyent en seroyenl infortunez. • (Rabelais, Pantagruel, t. V, f. 8.)] Infralnture. [Inrraction aux lois: • Hellées, ■ injures, infraintures, amessures. • (Du Canee, I.III, f. 8-27san. 1311.) Ingal. [Egal : • Se il fuissent ingal de nefs, li • Espagnol ne l'euisseni mes ou d'avantage. > (Froissarl, t. VIII, f. 135.)] Ingaument. [également, dans dom Bouquet, t. m, f. 287.)] Ingénieux. [-Je t'3i fait emprendrel'iaseculioa > de ce noble et ingénieux homme Bocace. ■ [Chas- telaio, Exp. sur vérité mal prise.)) Ingérer (s'). [Se mêler : < Il s'estoit ingéré de ■ aler... copper, prendre et emporter à son pourOt ■ singulier ramille et tonslure de bos. > ^Carl. 33 deCorbie, an. 1437.)] Ingrade.s. Ingrat: • Ingrades non cognoissana ■ ses bienfaiz. • (îieschamps, f. 101.) lagrat. [Uéconlent: > Colart Vaine ingrat du > vin que on leur avoit apporté. • (JJ. 195, p. 45, an. 1408.)] IngratemeDl. Inutilement. Bien que je sois de longtemps malhenreiuc. De T(Hr ma peins itigratement perdue. (A. J^tmyn, 169./ Ingratitude. Est Idea raison que je regarde, Qu'enrera vous ne sobt entechié De ce faulx et mauTais pechië Que l'on reprouche en toute eatude. Et qui est [il. 129, p. 45, an. 1386.)] Inhabitable. < Crolieres et lieux inhabitables.» (Froissart, I. IV, p. 200.) Inhibition, Inlbiclon. [Défense: ■ Par le • inhibition et correction dou pape. • (Froiss. t. V, f. 275.) — ■ La loy ancienne amoneste que tote per- • sone soit uetle Et li cors ; inibicion On tuit de < fornication. • (Macé, Bibl. en vers, f. 140 ■■.)] Inhumainement. [^Avec cruauté: < Comment ■ aucunes gens sans ctiief se levèrent à l'intencion « de tuer les genlilz hommes, dames et damoiselles, > et firent de maulx inhumainement. • (Chron. de Jean le Bel, t. Il, f. 219)] INN Inique. • Osier voie fntouf. Et ramener à droicle ■ voie Cellui qui contre droit desvoie. ■ (Desch. Miroir de Mariage, f. 109.)] Iniquité. [• Ne cil n'aime pas Deo qui n'aime leauté E Deus net tricherie e tute iniquité. >>(Tb. de Cantorbery, f. 40.)] Inissement. [Hennissement: «La terre tremble ■ toute des grans iniMements Des fors destriera ■ courant et des frémissements. ■ (Gir. de RoubbM. V. 3773-)] In|ure. [Injustice: ■ Par les grans i»jtim et • par les grans rapines qui estoient faites eo la pre- • vostei. ■ (Joinville,$716.)] In|urier. [Porter dommage, comme l'anglais to injur: * Chil ne la garnison d'Escauduevre aroient • moult injuriet et heryet ceuls de Cambrai. > (Froissart, t. III, f. 165.)] Injarleusement. [Avec injustice: ■ Li dis > Joaguins se cutda resqueurre dudit sertieot, et • feri de son queude ledit sergent, eo telle manière ■ que li sanz en sailli par le nez et par ailleurs; t ■ ce fit injurieusement et sans cause. • (Varin, Arch. de Reims, 11, 2* partie, p. 108, an. 1344.)] Infurleux. [Injuste: • Les baillis ou injtmetix, ■ ou faisanz exactions ou soupçonnez de usure. ■ (Reg. Aosier, f. 41*.)] Intnrioser. [Injurier: • Le suppliant se traist > par devers deux de ses frères,... en leur disant et ■ exposant comme il avoit esté ravalé et injuriné • de Lienarl Garges. > (JJ. 144, p. 331, an. 1393.)] InlegItUme. [Concubine: * Et y survint Symon ■ Douchet et Ysabel Brouguarde sa concubine et ■ inlegitisme. • [ii. 157, p. 356, an. 1402.)] Inmortallté. [Immortalité : ■ C'est Dex ki tout ■ a en baillie Ki sire est d'inmortalité, Ki pour • nous prist humanité. • (Barl. et Jos. p. 41.)] . Innoble. [Non noble: ■ Pluseurs gens nobles . et innobles. » (Froissart, l. II, f. 5.)] Innocence. ■ Innocence porte sa défense. ■ (Cotgrave.) Innocent. 1* Non coupable : ■ Âossy innocents • que Judas de la mort Jésus. ■ (Coquillart, p. 171.) — 2" Les saints: • As innocenz vous en serez ■ séant. > (Roland, v. 1480.) — 3* Livre contenant les décrétâtes recueillies par l'autorité d'Innocent III : • L'exposant et aucuns ses complices entrèrent ■ de nuit en la maison du bedel de l'eslude de Tho- ■ louse, et prindrent en icelle un code, un livre ■ appelle innocent, un volume et une viez concor- < danses de théologie. > {U. 117, p. 172, an. 1380.)] Innombrablement. D'une manière innom- brable. (André de la Vigne, Voy. de Charles vni à Naples, p. 143.) Innomable. Qui ne peut être nommé : ■ Nous • trouvons en Lucian qu'un juge appella en juge- • ment un pour l'avoir nommé par son nom, pen- > santcejuge,depuisqu'il esloit consacré, demeurer INS -ï • innomabïe et inappellable. ■ (Bouchet, Serées, 1. 1, p. 363.) Innoer. [Signiiter, faire eolendre. (Ordon. t. IX, p. 817, aa. 1408.)] loobédlent. Désobéissant. (S. BerD. Ser. mss. 5.) laquant. [Encan : • Tellement qae comme A ■ linquant , se bailloient lesdites prelalures. ■ (Arrél de 1413, cité par Ménage.]] Inqnanter. [Vendre à l'encan : • Ladite maison ■ sera vendue et inguantée entre lesdits héritiers.- (Coul. de Bretagne, art. 738.)] Inqnestacion. [Enquête ; voir le suivant.] InqDester. [Enquêter: > Toutes fois que le ■ bailli du seigneur.... vonidra inquater ou faire ■ répondre aocon ^enque*te,iiïes notiffiera ausdit « coouoos... ou cas qu'il y voudront estre à ladîtte « responseettttçues/acion. • [Ord.V,705,an.l368.}] iDqntsltear. [1* Juge, examinateur: ■ Par « droit tels gens sont inottisiteur et rapporteur des > besoigaes. • (Froiss. Il, 5.) — ^ Juge de i'inqui- Mtion : ■ Durant laquelle messe prêcha frère Pierre « Uoure, docteur en théologie, 4ie l'ordre des frères • prescheurs, inquistieun de la foi. ■ [Uonstrelel, 1. 1, p. 226.)] Inquisition. [• Lievesqueset li prelaz dou leu • devent faire Vinquisition de la loi sor li, et de- > maoder li de la foi. > (Livre de Jost. 12.)] Inralsonnabie. [Déraisonnable. (Froissart, 1. IV, fol. 212.)] Inreparé. [Auquel on ne fait nucone répara- tien : • Par ce moyen fenst et est icellui suppliant • demeuré foolé et inreparé d'iceles paroles et .- injures. - (JJ. 199, p. 403, an. 1464.)] - Inreveranment. [Indécemment ; • Icellui curé ■ estoit coustumier de dire la messe inreveraument • et mal dévotement ■ (JJ. 156, p. 18, au. 1400.)] Inrotnlâ. [£ur^istré : < Certaine somme d'ar- • gentserailleTée sur cbaconinrotH/^ audit roole.> (Ordonnance, t. VHI. p. 522, an. 1395.)] Insalntaire. Non salutaire: > negellant tous ■ ces inaalutaires conseils qui ne peuvent qu'affoi- > blir restât. - (Pasquier, Lett t. III, p. 691.) Insané. [Qui rend furieiix: • Parce que icellui > Pierre estoit par intervalles furieux, malade de ■ maladie caduque ou ituanée. • (JJ. 165, p. 181, an. 141I.D .. Insclemment. Sans savoir : ■ Les pecbés qui > se commettent insciemment ne sont tant graves ■ comme les volontaires. > (Nuits de Slrap. Il, 400.) Inscience. Manque de science: • Lessotesqui • par inteieneé. ■ (Deschamps, f. 544.) Inselent. IgDOTanl : Lui on «at bonneur «t vaillance ? Eslova «ont les fn«efeii« 1^ nalnt p>la et en maint règne. (Detch. f. iiO.} iBsecoorablè. Qui ne peut être secouru. (Loys le Caron, f. 36.) - INS Insenee. [Folie : ■ Lors îcdlui Adam entra en ' frénésie et iruenee. - (JJ. 184, p. 367, an. 1453.)] Insensible, Insenslf. [Fou : • Jehan du Hon»- ■ tier, homme fol, insemible et furibonde. ■ (JJ. 1 18, p. 18, an. 1380.) — • Icelle Jehanne qui est de ■ longtemps et souventes fois, lunatique, (ï^nai- > sieuse et intetaible. > (JJ. 114, p. 212, an. 1878.) — • D'jcelle maladie ledit Jehan est trop souvent • comme ituensifel homme fol. > (JJ. 141, p. 316, an. 1394.)] Insextre. [Inceste : •> Comment fns tu (Néron) « de couraige villain Et ituextre de gésir charnel- ■ ment Avec ta suer. • (Deschamps, r 315.)] Insldlatlon. Action de dresser us piège : • Balailter contre la villenie et ordure de la chair, • contre les malices du monde et contre les itui- > diaiions du diable. > (Les Triomphes de la Noble Dame, fol. 23.) Insidies. Piège. (Ibid. f. 198 •) 1. Insigne, at^. Remarquable : ■ Faire quel* • que tnsion« poltronnerie. • [Nuilsde SIraparole, t. II. p. m.) a. Insigne, s. Honneurs : • Le cardinal la Bal- ■ lue recen à Lion avec les intignes de légat. > (Observ. sur Charles VIII, p. 441.) Insignier. [Illustrer : • Et le créons et faisons • comte et îrut^ntona de toutes dignités, nobleaces, ■ seignories et droits qui a comte. • (Donation du coiole de Longueville à Du Guesclin, an. 1364.)] Inslns. [Ainsi : • Item se tnsins estoit, quepar • le Soudan ou par autre grant nécessité, il lust • mestiers que il feist autres grans mises ou des- . pans. . (Reg. Noster, f. 269 *.)] InsInaation. Enregistrement : ■ Pourveu que ■ celui qui le lendemain les desavoue (les contrats) • et y renonce, le face s^avoir à la partie adverse • par insinuation, et à cet effet luy rende les pot > de vin et denier à Dieu dans le mesme soleil luî- • sant. • (Nouv. Coût. Gén. 1. 1, p. 658.] Insinuer. Enregistrer, au figuré : • IntinUer < ses nominations au diocèse d'amour. > (Tabur., Dialogue, p. 83.) Insolvence. [Insolvabilité, (ivi* siècle.)] Insûlvent. [Insolvable, [xvi* siècle.)] iDSOutfrable. [Qui ne peut être souffert : > Et • comme tel visce soit à Dieu comme ttuoii^rab/«. • (Chr. de Pisan, Ch. V, 1. 1, p. 27.)] Inspiration. [• A[)rè8 ce qu'ont oré par grant • dévotion, Li vint divinement une inspiration. > [Gir. de Ross. v. 4389.)] Inspirer. [Y. act. 1* Informer secrètement : • Ne n euist esté, Oedes sires de Cranlsi, qui avoit ■ esté tng/Jirei elcerteryéslejourdevantdelache- ■ vaucie des Englès. • [Froissart, t. VI, p. 148.) — ^ Expirer, échoir : • Si tost que il veirent que la , . journée estoit inspirée. • (Proiss., VIH, 211.)] — 3° Faire naître dans l'esprit : • Hais Je^us inspiroit • La noble bourgeoisie qui par dedans estoit, Telle- 12 INS -fl • menl qu'ù nos gens doucemeot se reodoii. > (Cuvelier, v. 21337.)] Instable. ChaDgenDl : • Et veit uDg tiomma de < iDhumaine (Igure, qui bien monstroit esire • homme imtalle et croyast de legier cooseil, • saaz aucuaemeDt regarder se il preteadoii à bieo « ou à mal. ■ [Perceforest, t. IV, f. 68.) lastance. [Intealion : ■ Il avoit ses gens • semons et assemblés en ceste instance. • (Froiss. l. IV. p. 135.)] Instancler. [Plaider : < Que si li ders o« ei li ■ prestre... lenoient beritage eo taditte ville,... ilz ■ en devroient imtaneier par devant les dits sieurs ■ eoEans. > (Cb. de 1S90, D. C. sous/nataiu, 9.J] lastant. lAdo. ; à l'iDStant : ■ Et fu le corps du • jouvencel porté en pleurs et en cris tout instant ■ aux Frerea Hineors à Ortbais. • [Froissari, t. XI, page 106.)] Instaument [Instamoienl : • Et l'eust requis > moult instaument. • (Uanderoeals de Charles V, page 878.)] Instigateur. > Obvier aux fraudes, malices et ■ baras des dits lombards usuriers, et de leurs ftat- • ieiin, prontol6urs eiinttigateun. ■ (Ordonnan- ces, t. III, p. tii5.) InstigatloD. ■ Comme à l'iiuUffation, enorte- ■ loeat et promotion de /eu Estienue M^ircel, n'a ■ gueres, prevost des marcbaods de la ville de ■ Paris. > (Ordonnances, t. IV, p. 346.] lastiger. [Exciter : ■ Guillaume de Hontjgay • inatiga et promeut le suppliant de iouer aus « dez. • (JJ. 184. p. G6, an. 1^.}] InstUner. [Etablir : • Le prevost fermier de la ■ dite foire sera et doit eslre institué en son siège « par te prevost de Parts ou son lieutenant. • (Liv. des Hét. 439.) — • Je vous institue i estre souve- ■ rains de celle armée. > (Froiss. V, 234.)] Institution. [1* Commandement : < Si s'en vint ■ demorer en le ville de Saint Orner par le institu- ■ tion dou roi Pbelippe de France. > (Froissari, V, p. 272.) — 2« Statuts, dans S. Bernard, Sermons, Mss. p. 244.] Instruictenr, s. Qui enseigne, qui Instruit : ■ Je fais protestation d'avoir temps et pur compe- ■ tant, et Jour dénommé, pendant le quel temps je ■ puisse être instruit k tout ce qu'appartient et ■ compele ii tout fait de champ de bataille, d'avoir • maistre et instraicteur à ce appartenant • (Bout. 8om. Rur. p. 882.) — On lit inttruicteur, aux Haïr. de la Harg. 1. 180 ^ Instruire. Enseigner : • Prince, lî homs cui • suffisance instruit. Vit liement, et n'eust c'un > seul pain cuil. ■ (Desch. Douleur advenant à ceux qsi suivent la cour:) Instrument. [!• Charte : ■ Et en furent levé et ' < pris instrument publique. > (Froiss. t. UI* 70.) — 3* Machines de guerre : ■ Firent les seigneurs d'Ae- • gl«lern] «luiseoienH devant Beoes^ un asaaat 1res INT > grand et bien ordonné, et avoyent, un grand • temps avant, appareillée instrument et aoroe» ■ mens 'pour assaillir, et dura l'assaut un jour ■ entier. > (Froiss. liv. l, p. il5.) — 3' Membres : •I (iombien que cueur et voulenié eust surmonté le ■ chevalier, les in*/rutn«fu du corpsqui se dévoient ■ mettre à euvre estoient encore tendres. ■ (Percef. vol. II, folio 138.) — 4* Instruments de musique : • Disant que ces instrument (cyfonie) qu'il vojitrit ■ tant admirer à oeste cour de Porlngsd. n'estownt > en France et en Normandie qu'à l'usage dea > aveugles et des mendiaos et qu'on les y appeloit • instrumens Iruans. • (Hén. Du Guescl. p. 230.) — ■ En laquelle cbumbre ilz dancerent aux bas (dont ■ le son est grave] instrumens qu'ils avoient ; et > depuis retournèrent en ladite sale et dancerenl ■ en icelle aux baulz menestriers qui y estoient. • [U. 143, p. 117, an. 1393.) - 5* Parties honteuses. (JJ. 183, p. 137, an. 1456.)] Instrnmentalre. Assistant : • Seigneur, tous < estes noslre père, nous sommes vos enfanz faiz, • engendrez et procréez par vous immédiatement; • les pères et mères que nous avons en ce monde, ■ ne sont que putatifo, f\a*instrummtaires. > (Amant ressuscité, p. 100.) Insuffler. [I* Soufller dans : • Quand Dieu en • sa Trinité eust insufflé et mis en toy l'esprit de - vie. - (D. C. III, 856 ^.)'] — *■ Inspirer : - Quand • ele (la sibj'lle) fut de l'esprit insufflée. > (Réponse Ms. des oracles sur les trois enfans oe France, p. 9.) Insuit. [Emeute : ■ Et aloient les dessus diz ■ faisans ladite commotion et insuit parmi la ville. < en hurlant et taboulant aux huis et portes des • hoslelz de laditte ville de Hirande. > (JJ. 185, page 196, an. 1431.) — • Comme le suppliant feust ■ avecques ses familiers et mesnage au lieu de la ■ Nozierre du conté de la Marche,... avint que oy ■ insull et cry de gens arrivant au dit lieu. >(JJ. 169, P..397, an. 1416.)] lasultatloD. [Attaque : • IceUui Vigier se lança • audit Robin, lequel doublant la puissance et ■ insu/faït'ondudit Vigier, le feri un seul coup. > (JJ. 102, p. 83, an. 13TO.)] Insulté. Révolté: ■ France, Francefutlà dedans • à voix commune mise en cry, et les portes de la ■ ville, malgré les Espaîgnols, ouvertes aux Fran- > cois, et à grand tumulte toute la commune intul- ■ tée contre les Espaignols. > (J. d'Anton, p. 56.) Insorpassable. Qui ne peut être surpassé. (Loys le Caron, 1.71.) InsarrecUon. • La conclusion feut d'envoier ■ devers le roy pour I àdverlir de l'tnsurrecfioii du ■ peuple, qui avoit ainsi tué et chassé les nobles de ■ la ville de Gennes. ■ (Jean d'Auton, p. 53.) Insuscepttble. ■ Avoient toujours estimé le • corps de ceux de la religion insutcepiUtU de ■ djvision. ■ (Rohan, Hémoires. lU, p. n.) Intell««Ubl!lté. [InielligeqOB, dansDu Claiige. sous IntelUctiblis.^ INT - 91 - INT Intenable. • Place intenable. » (B^dian, Hém. 1. 1, p. 872.) Intendio. Si^isbée. Mot italien, dans d'Aatoff, Îui donne encore inte^idix, folio 124 ^\ intendys, >1. ia5 \ Pariant de Tbomassine Spinole, génoise, et de Louis XII, roi de France : « Geste dame se « Toyant familière de luy une fois entre autireale « pna très humblement, que.... il lay pleust qu'elle « rost son intendio^ et loy le «en, qui est a dire « aocointance honnoraUe et aimable intelligence. » (Jean d'Auton, p. 133.) Intendtt. 1* Demande formée en justice : [■ Tant pour le débat des intendiz qni^nt à vous « accorder. » (Ordonn. t. IV, p. 512, an. 1364.)] — S* Testament : Pour forclorre d'advertHé Pauvres cleres de cette cité, Sonlx oest itUendii contenuz, Charité m'y a incité Et natitre, les voyant nudz. (Villon^ p. 7,) 3* Devoir, règle : « Intendits des catholiques « vrays et légitimes enfans de l'église de Jesus- « Chnst, ou sont deduicts certains poincts et arti- • clés contre les modernes hérétiques. • (Titre d'un livre de Jean Porthesius.) Voyez Du Verdier, Bibliothèque, p. 749. Intendn. [Assigné : « Toutes voies ledit escuier « ainsi natrez attendi l'espace de qnarente jours « ou plus intendu% par la coustume du pais à lais- « ser, ainçois que l'on puisse faire contrevenge- « mens. » (J/. 105, p. 503, an. 1374.)] Intenter. Former : « Complaintes ne sHnten- ■ tent. » (Nouv. Coût. t. II, p. 884.) Intentif. I* Attentif : « Chacun des auditeurs • n'éloit moins triste nue intentif au récit de cette « pitoyable nouvelle. • (Nuits de Strap. Il, p. 216.) — S* Adonné: « Toosjours les bons Romains ont • esté intentift à chevalerie. > (Pabri, Art. de Rhé- torique, fol. 80 ^.) Intention. [Pensée, opinion : « Il le salua, et « quand il l'eust regarde , il congneu que son « intention estoit vraye. » (Proiasart, XII, p. 268.]] Interdit. Terme de droit romain. Ordonnance du préteur prononcée sur un cas litigieux, surtout en matière de possession. [Ces interdits sont deve- nus nos actions possessoires.] Expressions : 1* « Interdit ou complainte de nouvelelé. » (Bout. Som. Rur. p. 188.) S* « Interdit précaire. • (Grand Coût, de France, liv. III, p. 398.) 8* « Interdit de simple ban. » (Grand Coût, de Fr. livre I, p. S7.} 4* « Interdit sur replications. » (Gr. Coût, de Fr. livre m, p. 455.) Intéressé. Qui tient à son profit : Las inieresêéê sorriteon So«t tean hoirs el exécuteurs Et les demainent durement. (De$ch. Uir, du Uar.) Interest. [1* Prix, valeur : « Lequel suppliant prist un gobelet d'argent, leouel il ploia ou froissa entre ses mains; laquelle firoisseure ledit sup* pliant congnut avoir faitte, et en rendist au taver- ïAqv %oxi interest. • (JJ. 136, p. 19, an. 1384.) — 2« Dommage, préjudice : « Icelle Katerine dist à Alips qu'elle n'estoit pas saige de soy esiouir de Yinterest et desplaisir de son père* » (JJ. 160, page32i, an. 1406.)] — « L'audition de plusieurs comptes a esté par plusieurs fois et est encore présentement retardée et dilayée au grand inte- rest de mon dit seigneur. » (Estais des off. des ducs de Bourgogne, p. 78.) Interinence. [Enregistrement, aux Preuves de l'Hist. de Bretagne, t. II, col. 1675, an. 1455.] Interiner. [Voir Entériner, et les Ordonnances t. V, p. 460, an. 1371.] Interject, s. Interposition : « Voulant gagner le « tems qu*il luy falloit encore à mettre en poinct « son armée, sema des interjets d*accord. » (Essais de Montaigne, 1. 1, p. 30.) Interjette. [Entremêlé : « Par dessus le dit « sayon il avoit un manteau en echarpe frisque- « ment interjette de la couleur que portoienl ses « pensionnaires. » (Histoire de Charles TIII, p. 176, an. 1495.)] Interlocutoire. [Jugement interlocutoire , ordonnant une instruction préalable : « Et por ce « font li clerc déférence entre tix jugemens et cix « du principal, car il apelent tex iugcmens interio- « cutoires. • (Beaumanoir, t. LXvIl, p. 26.)] Interloquer. Porter une sentence interlocu- toire : « Au jugement d'un vieux procès, il se faut « contenter de ce qui s'y trouve, sans y rechercher « ou interloquer davantage. « (Loysel, 874.) Interminable. « De là est venue la question « interminable du souverain bien. » (Charron, Sagesse, p. 18.) Intermission. [Interruption : « Attendu que « les diz com plaignons, sans péril de leurs corps et « de leurs biens, et sans intermission de la garde « de nostre dite ville d*Abbeville. • (Mandements de Charles V, p. 816.)] Interpellation. Interruption : « Donner des • detorses et interpellations au chemin de vertu. >» (L'Amant ressuscite, p. 281.) Interpeller. Interrompre : « Il ne vous des- « p\ViiTa si y interpelle vostre propos. • (Cartheny, Voyage du chevalier errant, p. 142.) Interprétation. [Jugement : « Octroyons que • les quatre maistres... ayent la Visitation, con- • gnoissance et interprétation du fouage desdiz « cuirs tannez. » (Ordonnances, t. V, p. 315.)] Intervallaire. Placé dans les intervalles : « La • voulte estoit double , soustenue sur quarante « piliers de pierre grise, à sçavoir douze à cbascun • costé, et douze au milieu, départissant des deux « voultes, et deux intervallaires en front et en « fond. • (Alector, Roman, p. 127.) INT - 92 -. INV Intestat, [i** Celui qui meurt sans coDfesseur : « Nous deismes de celui qui muerl intestaU se il • gist en son lici par trois jours, ou par quatre* « tous ses biens meubles doivent estre nostre sire « H roy. » (Ord. 1, 178.) — 2* Celui qui meurt sans testament : • Pour ce que oudit testament B*avoit « aucuns tesmoings, jour ne date escrips, le sup- « pliant doubtoit que l'evesque d*Evreux, en quel « evescbié l^it testateur estoitdemourant, voulsist « dire ledit testament estre nul et parce que tous « les biens meubles diceliui deffunct lui apparteins- « sent par Tusage et coustiune du pays, comme « mort inUstat. • (JJ. 158, p. 23, an. 1403.)] Intimer. Faire savoir : « Que Ton intime et • Tasse sçavoir au pape. » (Malhieu de Coucy, Charles VIK page 713.) — [« L'enfant de Castille ne « volt ne n*osa désobéir au commandement de son « père, et flstettnfintale mandement. • (Proissart, tfx, p. 111.)] Intituler. [Accuser : « Pour ce que icellui Hac- « quinet estoit accusé et intitulé d'avoir fait plu- « sieurs crimes et deliz. » (J/. 199, page 549, an. 1464.)] Intitulnre. [Titre : « Selonch le intitulure et « introduction de ceste matere. » (Proissart, t. III, page 375.)] Intoasslque. [Poison, dans la Chron^ des ducs de Normandie.] Intoxiqué. Emooisonné: « La beauté des fem- « mes, intoxiquée ae ardante libidinité corruptive « de toute vertu. • (Pabri, Art. de Rhélor. I, f. 16.) Intrade. Revenu annuel : « Dix mille francs « i*intrade. • (Rabelais, Nouv. Prolog.) Intraige. [Droit d'entrée : • Après laquelle « accense ainsi faicte, le suppliant associa avec lui « ung nommé Mathieu Salsal ;... lequel Mathieu en < ce faisant promis! audit suppliant paier au sei- « gneur de Berbigieres la moytié des intraiges^ • cens et autres devoirs deuz. • (J/. 195, page 171, an. 1468.)] Intrépide. [« Il estoit docte, en beaux termes « fécond, Noble d*engin et à escrire intrépide, • (Bouchel, cité par Pavre, Etude sur la Basoche.)] Intrinquement. D*une manière embarrassée. (Cotgrave.) Introditement. [Induction : « Jehan Coste « ennorta iceulx Grossin et Duquesne à aler pren- « dre et admener aucuns desdiz porcs, et flst tant « par introditement de sa parole. » [ii. 172, p. 523, an. 1422.)] Introduction. [Instruction : « Par le consel et « introduction que il orentdou conte de Hainau et « de son frère. • (Proiss. II, 3S2.)] Introduire. [1* Instruire, enseigner : • Phelip- « pes d'Arteville n'estoit mies bien soutils de « guerre, car de ionèche il n'y avoit point esté « nourris ne introduis. » (Proiss. X, 71 .) — « J'tn- « troduis à l'aprendre (rirlandais) mes enfans ce « que je puis. » (Id. XV, 173.) — T Séduire : « Les uere et mère de ladite Michèle s'estant aperçus de l'engrossement de leur fllle, Vintroduireni tellement par menaces, qu'elle alla dire à la jus- tice de ladite ville que ledit Ysarn l'avoit cogaeut charnellement par force. » (JJ. 137, page 83, an. 1389.)] Introduit, part. 1* Instruit. Parlant des enCaats de Charlemagne : « Ils furent en bonnes mœurs • introduits • (Chron. S. Denys, 1 1, folio 123>».) — 2* Poli : « Belles étoient a merveilles et bien intro* • duictes^ car incontinent elles se levèrent à Ten* « contre du chevalier et lui firent la révérence. > (Perceforest, vol. VI, f. 52 «.) Introlte. [1** Droit d'entrée : « Item sor le « introite du dit ort ou courlil doit ledit tenemen* « tier. » (JJ. 166, page 272, an. 1412.) — 2* Introït : « Après que le prestre est revestu et dit son confl- « teor et mis en bon estât, il commence sa messe, « et ce appelle l'en Vintroïte de la messe. • (Mén. 1. 1, p. 3.)] Introniser. Mettre sur le trdne : Ces daines, lort, de graee anctoriaèes Près Jupiter estoient introniêéeê. (J, Ua%*ot^ p. 49.^ Intrure, Intruire. Introduire, sans droit et sans litre, du latin intrudere : « Est du devoir des heraux d'empescher que nul sans concession du souverain ne sorte du Tiers estât pour fUntrvre en celui des nobles. » (S. Julien, Mesl. hist page 545.) — • Personne ne doit d'autorité privée s*ingerer, intruire^ et intremettre au réarme et gouvernement des biens pupillaires. « (N. C. G. . II, page 1088 ^) - « N'est loisible à tel lignager, voulant prétendre droictau ditflef, soy intrutre^ ou bouter en iceluy depuis la saisine du dit sei- gneur féodal sans son congé ou licence. » (Coût. Gén.t. H, p. 1031.) Inandacion. [Inondation : « Il î sauveroient lor vies De la grant inundacion Cum fist jadis Deucalion. » (Rose, v. 17799.)] Inutile. [Sans effet : « Et dient que le don que le roy a fait à son oncle de Lancastre est inutile et hors des mêles et termes de raison. » (Proiss., . XV, p. 159.)] Invaisser. [Attaquer : « Icellui Constant en soy invaïssant et efforçant de ruer et ferir ledit Bornât par plusieurs fois d*une lance qu'il tenoit. » (JJ. 137, an. 1389.)] Invalsseur. [Assaillant : • A la fln Bornai voyant que ledit invaïsseur s*efforçoit tousjours de le affoler ou occire. » (Ibid.)] Invasible. [Offensif : « Nul de quelque état qu*il soit ne feust si hardi de porter espées, grans cousteaux, dagues ne autres ferremens ne armes invasibles. » (1387, Justice de Montargis.) (L. C. deD.)] Invasion. Attaque : « S*il tumbe en invasion et « assaut d'autrui, n'aura qui le deffende. » (Tri. de la Noble Dame, f. 87.) Invectif. [Qui a caractère d'invective : « Le IRA — 93 - IRE Iriloge invectif, • litre dun ouvrage d*Âlain ST.] Biiteresse. Inventrice : « Garde- toi bien re Vinventeresse D'habitz nouveaux. » 01, |K 190.) entoire. Inventaire, dans Eust. Deschamps, ';aaxOrd. 1,659. lefsion: lire inventaire de gendarmes, • enlever : fU un inventaire de gendarmes de tous et uns ses biens, meubles, bagues, joyaux, cbe- :, armes, or et argent. « (Pasquier, Lettres, .816.) entorier, v. Paire inventaire : • Les sor- ts ayans fait arrest sur les biens meubles Bt tenus d'incontinent les inventarier. • Coût. Gén. t. Il, p. 101 b.) BStIr. [1* Entourer : • Mais vous... qui à ce aviez mis toute diligence et cure... me tes courir sus et investir. » (Boucicaut, II, I ^ « Sans autre temporisement Ton vint au Mit, et à sHnvestir de telle furie que la vic- t demeure embigue. » (Brantôme, Cap. fr. Il, n.) — ^ Mettre en possession : « Quand les lears ne se présentent pour estre louez et itaa, dedans quarante jours* des choses par acquises. • (Coût. Gén. I, 482.) Mtizon. Ensaisinement : « Ne sont pour- toa retrayans empeschez de faire la retenue atinent après le conlract de vente et aupara- le jour des dites prinses de possession, idation et invesUzon si faire le veulent. » Béo. p. 400.) Islblllam (par). D'une manière invisible : \Ém disent qu'ajrant manié les deniers du il l^s a mangez si bien et les a fait passer si par invisibilium. » (Brant. Cap. fr. III, 383.) ocateur. [Sorcier, enchanteur : « Icellui ys estoit tenu* et réputé estre invocateur rcier et de faire mourir par venin et invoca- • (JJ. 1%, p. 92, an. 1469.)] [icatlon. [Voir le précédent.] Motion, a. 1<> Complication pleine d*embar- All^oient les parties plusieurs raisons d*une e( d'autre, et etuient en voye de tomber en dm involutions do procez. » (Thaumassière, le Berry, ch. 95, p. 212.) — 2* Fatras : - Les liera aiment et admirent surtout ce qu'ils ot caché sous une involution de parolles. » de Montaigne, t. Il, p. 317.) i« lous. [Teux, dans Partonopex, v. 560. ~- lans D. C. sous Fragilitatus : « Quand il les devant ses iols Malades et fraites et viols. » Ida trancoit on pies et puis oreilles. Nés, svrea et crevoit ious. • (Ph. Mouskes, Histoire ia VIII.)] Mmd. Sujet à la colère. (Desch. f. 527 *.) iiindieus. Même sens. (Triomphes de la hune, f. 98.) Irai. [Futur du verbe aller: « Je m*en irai. • (Roland, v. 2909.)] Iraigne. [l"" Araignée. (Partonopex, v. 756.) — 2"* Espèce de drap : « .ui. aulnes û'iraingne. » (N. Comptes de l'Ârg. p. 238.) — « .v. aulnes d'îram- « gne de Matines. • (Id. 23».)] Irance. [Colère : •* N*i ad icel ne demeint « irance. » (Roland, v. 1845.)] Irascible. [« Nul ne vit riens moins irascible^ « Plus bénigne ne plus paisible. » (Benoit de S. More, 11, 8072.)] Irascut. [Irrité : « Li quens Rollanz il est mult • irascut. • (Roi. v. 777.) V. Brut, f. 57 •.] Ire. [!• Colère: « Purpoid'ir^ nefent. » (Roland, V. 304.) — « Vire au coeur et la merancoUe en la « leste. » (Froiss. t. XIV, 46.) — 2* Rancune : « Por « quoi me portez ire. » (Roland, v. 1722.)] — 3** Chagrin : Oncques mais nule joie n*oi Qui si tost me tornast à ire. (Fàbl. de S. G.) Proverbes : !• • Ire de frères, ire de diables. » (Colgr.) 2" « Douce parole rompt grant irc: • (Ibid.) Iré. [Fâché, triste : • Dame Guibors ot mult le « cuer tré. • (Girard de Viane, v. 3670.) — • Et li « .Hi. escuier sont molt iré Que lor compains gist « mors en .i. fossé. » (Aiol, v. 663.)] Ireement. [Avec colère : < /r^^men^ se cumbat « a r leupart. • (Roi. v. 733 )] Irer, Irler. [Irriter : « Tiret sa barbe cume « bum ki est iriez. » (Roi. v. 2414.) — « Ne volt le « rei d'Escoce irer en nule guise. » (Jord. Fan- tosme, V. 786.)] Douce dame merchi vos quier. Pour vous et por TOstre valeur, Mesdiaant vos ont fait irier Vers mol. (PoêL av. iSOO, III, p. iOSI.J Plus suis mes quant je vol cointoier La doce vois del rosstgaol sauvaige. (Id. p. iOlO.) Iresle. {[Cohabitation des sexes contraire aux lois de réglise : « Laron doivent gaber, gent s*il le « triche Cil qui sont engenré par iresie. » (Aiol, V. 1072.)] Iretaalement. [[Par droit d*hérilage : • Robert « de Pâmant chevalier soloit avoir à mon molin de « Berzy demy muy de bled chascun an irétaulC' « ment, que il tenoil en fié de mes ancesseurs. • (Cart. SI de Corbie, an. 1293.)] Ireté. piléritage : « Quant li rois sot la vérité, « Que pour tolir son irelé^ Vienent sors lui li faus « reté. » (Ph. Houskes, dans D. C. III, 636 <".)] Ireter. [Investir, doter : « Sa filleafeme lidona « El de sa terre Vireta. » (Brut, 1, 190.)] Ireur, Irour, Irur. [Colère: « Ot TOliviers, « si 'n ad mult grant irur. • (Roland, v. 1224.) — « Grant ireur et grant despit. » (Froiss. IV, 97.)] Ireus. [Colère, dans G. Guiart, v. 34S5.1 Ireusement. [Avec dépit, avec colère : « Icellui ISA — 94 - ISS Jaquet disl moult ireusement el eschauffement telles paroles. » (JJ. 163, p. 316, an. 1409.)] Iris. Poudre de senteur, faite de la racine d*iris : Homme de belle prestance. Poudré dHris de Flo- rence, Qui se pique de vaillance. • (Perrin, Poës. page 201.) Irols. [Irlandais : « Anglois, trois et Galois, et semblablement tous Gascons, Escoçois et Ale- mens. » (JJ. 175, p. 313, an. 1434.)] Irracontable. Qui ne peut être raconté : « La mauvaistié irracontable des traistres. » (Godefroy, Annot. sur THist. de Charles VI, p. 681.) Irraisonnable. [« Icellui chevalier par sa maistrée, arrogance, grant puissance et volenté irraisonnable. » (JJ. 104, p. 92, an. 1372.)] Irrecitable. Qui ne peut être récité : « Par ses vertus a eu tant de dignités et auttorilés qui sont irrecitableSy et a esté tousjours en grâce des sei- gneurs et du peuple. » (Fabri, Art. de Rhétor., livre I, fol. 162.) Irregulier.[Incapable,dansG. Guiart, v. 4971.] Irrémissible. [< Cas irrémissibles et dignes de « grans pugnicions. • (Rec. des monum. inédits du Tiers Elal, IV, 710.)] Irréparable. [« Choses irréparables et dignes de grans pugnicions. > (Id. 709.)] Irréparablement. [« Nostre païs de Normen- die oultre Seine, lequel... pourroit estre grevé et dommagié irréparablement, • (Mandements de Charles V, p. 336.)] Irreveremment. « Si tost que la dame ouyt ce, elle ïuy dit : Sire chevalier, ne vous desplaise, se jusques à présent ay parlé si irreveremment à vous. » (Perceforest, VI, f. 17.) Irrévérence. [< Ce a fait leur inobedience et irrévérence qu'elles ont envers leurs maris. » (Ménag. i, 6.)] Irreverender. [Manquer de respect : « Ils auront desprisé et trreverendé nostre seigneur et ses commandemens transgressé. » (Pénitence d*Adam, us. cb. 15.)] Irrévocable. [« Nous le tendrons ferme et estable Et par edit irrévocable. » (Myst. du siège d'Orléans, p. 725.)] Irrévocablement. [« Lequel tiltre irrévoca- blement nous tenons et declairons pour bon et vray. » (Lettre de Charles V, Bibl. de l'Ecole des Chartes, 4* série, III, 425.)] Irriter. [Annuler : « Et pour ce les ait le dit nostre saint père cassées, ostées, anulléeset irri- tées du tout. » (Froiss. VI, 302.)] Irruer. [Se ruer avec fureur : < Icellui Didier tirit à son espée nue et par trahison se irrua contre le suppliant. • (JJ. 195, p. 854, an. 1473.)] Isambrun. [Espèce d'étoffe : « Li autre cha- noine paront Afeilleure cure et meillor aiz. Ce sont ils à blans sorpeliz, As noires chapes dHsam- < hrun; En cels a dou noir et du brun. » (Bible Guiot, Du Cange, III, 903 »».)] Isengrln. [Loup, dans le Roman de Renart : « Lupus qui s*apiele en sornom /sM^tn, veooit en « lor route. » (Du Cange, III, 903 ^)] Isle. [Mot tantôt masculin : « Aucuns isles. • (Froiss. Il, 279) ; tantôt féminin : « Ceulx des isles . voisines. . (Id. XIV, 226.)] Islette. Diminutif à isle, dans Perceforest, II, folio 20 <". — Brut donne la forme masculine islet (folio 55 ^) Isnel. [Rapide, de rallemnnd schneU : « Pins < est isnels qu*esprever ne arunde. » (Roland, V.149Î.)] Au petit ru boit tourtereUe Plus aise qu*en rivière isnelle. [Desch. f. 986 ^.) [Expression : « Isnel le pas, sur le champ. • (Flor. etBlancbefl. V. 646.) Isnellement. [Prômptemenl, dans Parlonopex, V. 3401; « Se tu tiens riens de Tautrui, ou par toy « ou par tes devanciers, se c'est chose certeinne, « rent le sanz demeurer et se c*est chose douteuse, • fai le enquerre, par saiges gens, isnellement et « diligenment. • (Joinville, § 748.)] Isnelleté. Légèreté : « Ne sçavoit si le cheval « alloit en l'air ou sur terre, par Vissenelleté de « luy. » (Perceforest, II, f. 14 \) Israël (Pierre d'). [Camée. On croyait qu'à Jérusalem avait existé un vaste atelier pour la taille des pierres précieuses ; on leur supposait des vertus médicales consignées dans les lapidaires : « Une « bourse de soye, un annel ou il avolt un courau « fourché et une pierre (Tlsrael. • (JJ. 145, p. 188, an. 1389.)] Issi. [Ainsi : « Issi est neirs cum peiz. > (Roland, v. 1635.)] ^ Issir. [Sortir. 1** Au propre : • Par les oreilles < foi*s se îst le cervel. > (Roi. v. 2260.) — « Issir de « la ville. » (Froiss. IL 27.)] — Le sire de Joinville demande à S. Louis de lui permettre de faire une sortie sur les Sarrazins : « Mais tantoiistqae mes- « sire Jehan de Beaumont eut ony ma relquesteil < s'escria moult fort et me commanda de par le roy « que je ne fusse si hardy issir dé mon herber- « gier. » (Joinville, p. 32.) — [2- Au figuré. !• Se mettre en opposition : « Issir dou conseil de ses • hommes. » (Froissart, III, 453.) — 2* Trépasser : « Issir de ce siècle. » (Id. t. VI, 476.)] — 3* Parlant d^argent qui provient d*un impôt : «Pour tourner « et convertir les dites aides ou fait de guerres en « la défense du dit royaume en tele manière que les « deniers qui en istront demourront es pays là où « ils sont cueilliz. • (Ord. III, p. 229.) — 4* Parlant d*enfants : « Nous ordonnons et octroyons à tous « nos juifs, et à ceux qui istront d*eux. » (Ordonn. vol. I, page 646.) — 5** Parlant de la dispute, de la guerre entre deux frères : « Se ils s^entrappelloient ISS -i « de terre ou de meubles, dont il doie iilre . bataille. > (Ord. 1. 1, p. 245.1 [Remarques : Le futures! ûferai, istrai; le cond. présent est iiteroie ; le part, passé issi et itsu.'l Issue. [1* Sortie, attaque faite par des assiégés : • Et faisoient souveiitde&t«suËsetdes e^^armucbes . BUS les Flammens. • (Froiss. 111, 2»6.) — 2" Trou- pes entrées de concert en campagne : • Et dévoient ■ eslre tûutdoy de une alianche et d'une mue et ■ dévoient mettre sus mil lancbes de droite gens « d'armes. • (Id. VIII, 420.) — 3* Sortie de prison : ■ Par quoy ils euisseat courtoise iuue et deli- . vrance. • (M. XVI, 32.)] - 4° Fin, terme. Villon fait parler nne vieille femmequi regrette sa jeunesse et sa beauté : Qu'Mt devenn g« Iro&t p«dj... Le front ridé, les cheveubc gris Menton fancè, tovres peausenea, Cest d'humaioe beauui Viiiue. ( Villon, p. 31.) 5* Fin d'un repas, dessert : • Fromaigc d'entrée • et mouslarde pour l'futie. > (Rabelais, V, p. 133.) Voyez BoDchet, Serées, lîv. I, p. 47. Dans la Bour- eogoe on se sert encore de ce mot pour signifier dessert. — 6* Revenu, produit : • Ordonnons... que • tonte la value des fruits et des mue& de sa lerre ■ d'une année soit levée par nos gens, et tournée . devers nous. » (Ord. I, p. 540.1 — [. El se l'église ■ ne le Tet, li sires pot prendre 1 eritage en sa main • eljolrdesismes. ■ (Beaum. XII, 5.)J — [7* Droits de sortie sur les vins et astres marchandises : * Jou ■ ay vendu et escangié... toutes les justices que jou • avoye i> Gorbye, les cambaiges, les estallages, les • iuiui des Tins. ■ (Cart. .53 de Corbie. an. 125S.) — • Pour chacune pièce de vin, un denier de heber- • gage qn'on dit iwte de terre- ■ (D. C. t. Ili, 904. an. 1406.)]— > Par quoy le 27* jour du dit mois <■ d'octobre furent meadez sur peine de perdre leur • bouiveoisie et de payer iam- > (Hooslrelet, II, p. ISiS '.) — 8* • Droit d entrée, A'itsue sont les lods • et ventes et bonoeurs et autres droits seigneu- ■ riauz, qui se paient au seigneur cavier, rentier ■ 00 ceasuel, et direct par le vendeur et par l'ache- ■ leur de rberitage aliéné et redevable en vers ■ qn^ue seigneur roncier, pour le vest, devest, ■ aaisine, desaisine... Autre est le droit d iuue Aoax. « parle la coutume particulière de Hesdin arl. 4, • qui est du au seigneur justicier par celuy qui • prend ou levé en sa justice par acnapt ou autre- — ment, quelque chose, et la transporte en autre ■ jurisdiction. > [Layr.) — Pour les autres espèces de drcûls d'issue. voyez Nouv. Coût. Gén. I, p. 509 ^. — 9* Enfants, postérité : • Si le puisoé fils relesse « oue garranty ï le disseisor et mourust sauna « iuia, ceo est un collaterall garraniie al eigné IVR . fils. . (Tenures de Litll. p. 159 *.) — 10° ■ Iuue • de table, > dessert. (Oudin.) — On dit en quelques paj-s proverbialement : • L'issue de céans est la < porte, ■ pour dire qu'on n'a pas de dessert. (Rabelais, p. 133, t. V.} Istance. [Intention, but : • Si llst faire en celle • iitance ses pourveances grandes et grosses. • (Froiss. il, 340.] — • Si monta là en mer en istance • de retourner en Englelerre. • (Id. 11, 72.)] Istant. [Imminent : • Four passer l'iver qui • estoit istant. > (Froissart, t. XV, p. 29C.)] Italianiser. Contrefaire les Italiens. (Colgrave.) — • Branlemens de leste ilaliennisés. > (Tahureau, Dialogue, f. 34.) Italie. J~< L'Italie est le vray cimetière des Fran- > cois. • (Branl. Dam. ill. p. 305.)] Italien. • Hausser les espaules à Vitallenne • (La Noue, p. 409], se préparer k soulTrir davantage. Itant. [Tant, autant : • Har en irat itant. ■ (Roland, v. 2734.)] Itels. [Tel : • Itels est sis curages. • (Roland, V. 375.)] Ivel. [Egal : • La pêne en est de blanc ermine - Qui lot ivel al drap traîne. > (Parlonop. v. 7451.)] Ivern. [Hiver. (Saint Thomas de CanL v. 8%.)] Ivernal. [D'hiver : • Un muy de hlée... à penre ■ cfaascun an k la Teste de S. Martin ivernal. • (Cartulaire de S. Eloi de Noyon, an. 1256.)] Iverner (s'). [Prendre ses quartiers d'hiver : ■ Se il se fuissent \k ivernet. > (Froiss. Ill, 419.) ^ ■ Alains de Bouqueselle s'en vint ivrener en Saint < Saheur le Visconte. • (Id. t. VII, p.54.)] Ivier. [D'hiver : • Pour Vivier lemps qu'il faî- • soit. - (Froissarl, t. HI, p. 417.)] Iviere. [Ivoire : ■ Une paire de cousteaux ■ engainnez, eamanchez d'iviere, et envii'olez d'ar- • geut. > (JJ. ifil, p. 148, an. 1406.)] Ivoire. [• Item, un petit saint Johan à'ivoire. • (NouveauxComplesdet Argenterie, p. 81.)] Ivre. [• De foletd'ivr«sedoit l'en bien garder. • (Bataille d'Alescbans, v. 4U76.)] Ivresse. [« Fust par ivreae, fust par ire. Assez ■ (osto'i Richard direQuevilainscommtinefiiseieat.- (Wace, Rou, V, 5957.)] l\Togiie. • A bonivrofnfilnefauljamaiseau.» (Faifeu, p. 16.) Femmes trouvay emini ma voye, Dont l'une flUoit sa coiUongne, Et l'autre qui esloil yerongne. (Deaeh. f. iiO.) JAC J. [• / se met pour g quand li siel ; au lieu de ■ consonoant s'assiet. > (Senef. de l'A D C, JubJnal, t. n, p. 278.) Ja. [i- Déjà, avec le présent ou le passé de l'indi- catif : ■ Sire cumpaioz, ja est niorz Eiigeler. • (Roi. V. 1503.) ~ • Quant jà moult de ses gens furent ■ passé. > {Proiss. III, p. 10.) — 2* Jamais, avec nn futur, ua subjonctif présent, un impératif: • Oeus, • sejoV pert,yan'en avrai escange. •(Bol. v.8i0.) — ■ Ha plaise ;ô à Dieu. • (Froiss. t. III, p. 95.) — 3* Quoique, avec le subjonctif: • Ja ni eust nulle • cause. » (Froiss. II, p. H.) — On trouve aussi la périptirase jasoit que: > Hais amors tout empe* ■ eschoit Que lien a oeuvre n'en meisse, Ja soit ce ■ que bien enteudisse Mot à mot loute la matire. * (Rose, vers 4648.) — On rencontre encore ;o fust : • Iceulx sergens moult duremenl lièrent de cordes < ledit Jeban Leste, jajust il leur desist qu'il estoit . clerc. ■ (JJ. 104, p. 374, an. d373.) — Expression : A ja, k jamais : • Nous le mesimes hors de no pri- • son, ...et lifesimes jurer aeur sains que il n'en- • treroil en le vile, devant là que li esquevin le < rapeleroienl ; et freroames en no conseil que che • ne seroil ne à ore, ne à ja. > (Livre Bouge d'Ab> beville, fol.33', an. 1275.)] Jaazour. [> L'exposant prisi un jaazotir, qui ■ esloit devant lui sur la charrue, lequel ilz ont ■ acouslumé de porter pour curer et vuidier leur • charrue, quant elle se charge trop de terre. > (U. 123, p. 265, an. 1383.) Voir Jazour.] Jable. Feuillure aux douves des tonneaux pour arrêter le» pièces du fond. (Colgrave.) Jabler. Faire le jable des douves. (Cotgrave.) Jabot, s. m. Peau en forme de petit sachel qui est sous la gorge des oiseaux et où tombe la man- geaille. 11 s'est dit aussi dans un sens figuré pour la conscience. • Le magistral et l'offlce dcscouvre ■ rbomme et met en évidence ce qu'il avoit dans • ie jabot. • [Rabelais, t. III, p. 95.) Jacbere. Terre labourable non ensemencée. On lit aux Poésies de Froissart, p. 275 >> : Entre Aubrecicourt et Uauni, Près d'un chemin sus la gatguiere L'antre jonr maint bergier oy. JAC [• Par montaignes el par rivières, Par prez, par : vignes, par jachieres. • (Rose, v. 18580.)] Jachie (Sainte-). Espèce de serment. Îue ferai tous, Saincle Jachie f oua cents que vi ne doivent à roua ealre. (Duck. f. 878'.} Ja cbi ta. Sorte d'exclamation. Ja chi ja est ce moquerie De voua trois qui tant voua louei. (De»eh.f.379*.} Jaclnt. Jacinthe, sorte de mbia. On lit dans Harbodus, art. 6 de la Calcédoine, col. té46: Jacobin. [!■ Religieux de l'ordre de S' Domi- nique: • Quant frère Jacobin vindrent premier el • monde, S'estoient par semblant et pur et net el . monde. • (Ruieb. 176.) — . Jacopin en chaire, ■ Cordelier en chœur. Carme en cuisine, AogQstin • en bordeau. > (Apologie d'Herodole, p. 837.) — 2* Secte chrétienne qui n'admettait qu'une nature en Jésus-Christ et qui eut pour chef Jacob Zausale. évéque d'Edesse, mort en 178: • Autres gens i a • barbarins Qui se font clamer Jacobins , D'un > Jacob qui lor maislre fu. Et sont chrestien cor- • rompu. Par les mariages qu'il font As Sarazins < qui près d'eus sont. Et pourprenneot bien celle • gens quarante règnes de tous sens. Ne croient ■ pas confession A nul autre home, s'a Diu non. ■ Quand il se confessent à Diu, Près d'eux mettent ■ eochens el fu Et cuident qu'aveuc la fumée s'en - aille vers Diu lor pensée. ■ [ft. C. 111, 742 •,)] — 3" Gros crachat: Je crache blanc coinme cotton Joeobim aussi groa qne ung oef. {Villon, p. S9.} 4* • Chambre ;aco6Jnf, • peut-être chambre four- nie de toutes sortes de commodités comme delle des Jacobins : • Ils se llrent bailler une petite cham- • bre jacobine oii. ils couchèrent très bien et tr^ • beau et commencereniâ jouer à la rufle.i (Contes de Desperriers, t. I, p. 187.) Jacque, Jaque. Jake. [Pourpoint gamboiaé, serré au corps ; il était de toite ou de cuir : > Or est < cils estas mués maintenant, on parollede lances, ■ de glaves ou dcjakes. • (Froiss. t. II, p. 385.) — JAÏ — «8 — JAL • plaudissements comme les jaquet$. » (Âmyot, Hor. de Plut. I, p. 197.) — « Ânda je ne veux point « vous servir de jacquet. > (Œuv. de R. Belleau, t. Il, p. 82.) Jacquette. Petit jaque. « Jacqueiie de couleur « vermeille, ou rouge et blanche et verte semée « d'orpheverie que les archers du roi Charles Vil « portoient à son entrée dans Rouen. » (J. Chart. Hist. de Charles VII, p. 180.) Jactabondz. Qui se vante. (Am. ressusc. 292.) Jactance. [1' Vanité : • Por covoitise et por « jactance^ Guerpi ma foi et ma créance. > (JlieO' philus, page 292.)] — « Non pour ostentation ne « jactance. » (Am. ressusc. p. 99.) — 2* Gloire, renommée. L*auteur fait parler Tombre du maréchal de Chabannes : Mais plus n'estoje en ces bas territoires Pour faire exploict d'aulcuns faictz méritoires, Grande jactance au décéder n*aymons. [Crétin^ iSS.) Jactateur. Qui se vante. (Cotgrave.) Jactatlon. Vanterie. (Cotgrave.) Jacter (se). 1* Se vanter : « Sans se jacter, en « faire feste ny bruit ces vanteries otent tant la « grâce. » (Sagesse de Charr. p. 506.) — 2« Sauter, rejaillir. En pariant de la jalousie : « 11 m'est advis « que la cuyture ne se doit point tousjours torner /« sur le jactant^ mais sur celui qui jacter le fait. » (Perceforest, vol. VI, f. 71 •.) Jacture. [Perle, dommage. (Charte de Philippe- le-Bel, an. 1306, f. 418*.)] Jacnnces. [Hyacinthe, pierre précieuse : « Bien « i ad or, malices e jacnnces. » (Roland, v. 638.)] Jadis. [« À enherber m'apprist;adts une Juise. > (Berle, c. 76.)] — « Quand nous disons : cela se « faisoit au tems jadis, nous déclarons que c'est « une chose qui est hors d'usage, tellement qu'elle « seroit de mauvaise grâce en nostre tems. » (Henri Estienne, Apologie pour Hérodote, p. 426.) Jafuer. Gourmandise (comparez l'anglais jaw, gueule) : « Jafuer e sejor e peresce Sunt mult con- « traites à proesce. > (chronique des ducs de Norm. V. 18436.)] Jagleus. Glaïeul. Dans les Fabl. de S* Germ. f. 106S on lit : Tant a mal cuer feme, que ce n^est mie gieux ; Feme est de toz biens vuide ausi com M jagleus. Jaglolal. Glaïeuls. Gauches avoir de jaglolai Et soUers de flor de mai. (Poêa. av. iSOO, IV, p. i444.J Jaglonnée. [Botte :« Une /o^^/onn^^, que l'en « dit jonchée d'erbe au pays (en Gatinais). » (JJ. 162, p. 322, an. 1408.)] Jagois. Expression obscène dont on trouve la déflnition dans le Moyen de Parvenir, p. 88. Jagonce. Hyacinthe, pierre précieuse : Les jaspes et les diomicles Les topaces et les beriches Les jagonceê, les esmeraudes. (Blanch, f. i90 *.) Jalant. Géant. [« La première (eschele) est des « jaians de Malperse. » (Roland, v.3253.) — « Cum « jaian%, forz en bataille. Que n'i a cors le suen i • vaille. > (Benoit, H, 8410.)] Jallalge, Jaillaae. [Droit levé sur le vin vendu en délail : < Le droit que il (l'évéquede Laon) « demandoit et se disoit avoir par point de Ghartre « ou toniieu, ou rouage, ou jailaige. • (JJ. B., p. 38, an. 1331.) -- On lil jaillage, au reg. ». 66, p. 518.J JaiUe. [Jale, jatte : « Si chargiez d'armes et de « robes Tain les de sanc, et touoillies. Que seul des « cotes gambesies Pouvoit-on emplir maintes jail^ « les. • (G. Guiart, an. 1298.) — « Icelle Jehannette « print en ses mains deux seilles ou jailleSy et ala « a la fontaine quérir de l'eaue. » (JJ. 150, p. 195, an. 1396.)] Jake. [Voir Jagqôe.] Jalale, Jalaye. [Contenu d'une iale: « Dou « mui de vin à la dite mesure (de Gien) deux deniers • et unejalaie. • (Ch. de 1314, D. C. III, 745i>.) — • Ge donne et laisse à tousjours mes aux parrois- « siens affluans chascun an en l'eçlise de Juigné au « jour de Pasques, une jalaye de vin. » (Cb. de 1382, ibid.)] l.J aie. [Jale, jatte ou baquet: « Si a II cuens « le cambage, c'est de cascuu cambe, à cascune fié « c'en y brasse, trois jales de cervoise. » (Revenus du comté de Namur, an. 1265.)] 2. Jale. [Boule : « Le jeu de boules, que l'en « nomme ou appelle (en Boulenois) le jeu de ia/e^.» (JJ. 184, p. 386, an. 1453.)] 1. Jalée, s% Gelée. Blanche jalêe A la matinée S*apert au prael. [Pûël. av. iSOO, t: J, p. 56.) 2. Jalée. Contenu d'unejale.Parlantd'une femme qui veut se dérober aux yeux de sa surveillante: « Fut par une partie dressée, jette une jalée d^eau • sur la teste. Quoy fait elle entra soudain en la « maison accordée. » (Contes d'Eutrapel, p. 164.) Jalemeyns, adv. Néanmoins, cependant. Par- lant des bestiaux d'un particulier qui passent chez son voisin : « Ceur avers passauntz plusurs foits « douiit il avoit admonest mesme cesty pleyntyfe « que il les ouslast et il jaleymeyns autre faitz les « envoya encontre son défense. » (Britton, Lois d'Angleterre, f. 60 ^) Jaleuse. [Nom des quarante femmes chargées, avant la Révolution, de mesurer les grains et farines vendus à Paris.] Jallr. [Jaillir: « Il prent trois pox de l'ermin « qu'ot vesti. Parmi les mailles de Tauberc esclarcî, « Envers Raoul les jeta et jalU Puis li a dit. » (Raoul de Cambrai, 91 .) — « Creslien ont les Turs en si « grant destroit mis. Qu'as espées d'acier en ont dis • mis ocis. Et quinze cens en ont el Ferne jalis. » (Chanson d'Antioche, t. IV, p. 858.)] Jallssement. Action de jaillir. (Cotgrave.) Jalle. [Jale, seau : « Celui qui les va querre et < les prent au nom dudit bouteiller, il convient JAM — 99 - JAM I quMl apporte on cetier son sac ou sa Jalle. » (Du Uinge, 1. 111, f . 745 >».)] Jallet. [Cailloo rond comme une Jale (?), lancd Mir Tarbaiete.] « L'arbalète servôit à lirer de grosses » flèches appelées quarreanx ou quarriaux. Elle > servoit aussi à tirer des baies et de gros trais ap- > pell^ malras et alors on la nomme arbalète à > met. > (Boulainv. Ess. sur la Nobl. p. 19.) — On idit delà gorge d*une femme: « Tendus comme > mng are à jaletz. • (Coquill. p. 13.) — € La vessie > comme ung arc a jallet^ » vessie tenduCi gonflée. Rabelais, t. IV, p. 130.) Jalne. [iaune : « Blanche la eue e la grignote • faine. • (iRoland, v. 1655.)] Jalnice. Jaunisse (Marbod. col. 1658.) Jalnur. Couleur jaune. (Id. col. 1678.) Jaloie. [Contenu d'une jale: « N*a encor gueres • que il plut. Et de Teve assez y estut. On plus ou • moins d'une ;atot>. » (Renart, v. 2407.)] Jalols. [Mesure agraire : • Deux muiz et trois • fiognez à la mesure de Vervin, dont li jalois con- « tient quatre vingt verges, et li verge vingt quatre « pies. « (B. N. fir. anc. 5649, f. 64 ^) — 2* Mesure pour les grains: « Un sac auquel il y avoil environ « nnjaloy de blé. » (JJ. 165, p. 140» an. 1411.)] Jaloos. [l'Avide de: ■ Dont ne moururent vostre ■ ancestre ! Signer, oîl, si ferés vous ; Par coi estes • dont si ;a/(^iis De cest siècle qu'est si mal vais? > [Gui de Cambrai, Barl. et Josaphat, p. 248.) Du latin zelosus. (Quicherat, Addend. aux lex.) — 2* Digne fenvie : La maison en est plus jalouse Qui les palmes de Tertu porte. (De$ch, f. 533 *,) Expressions : I* « 11 en est jaloux comme un coquin de sa « besace. • (Oudin.) S* • Jaloux de sa ffloire comme un coquin de sa • poebe. » (Contes ûe Desperriers, t. Il, p. 107.) a* • Jaloux comme un ladre de son barillet. » (Bnntdme, Dames Galantes, 1. 1, p. 259.) 4* « Jaloux comme un tigre. » (Rab. III, p. 259.) 5* L'on dit : « Grant tems a que cellujr n'ayme « mye par amours, qui de femme n*est jaloux. » (Feroeforest, vol. TI, fol. 105 «.) Jaloosement. [Par jalousie : « Fait loiautés « wtùtT jalousement^ Etfaintis et cil qui aime autre- « ment. » (Bibl. des Chartes, 4* série, t. V, f. 346.)] Jaloaser. [Devenir jaloux : « Cela dit, notre « dame, vous n'avez cause en rien de vous en « jalouser. » (Louis XI, 8* nouvelle.)] Jaloasie. ^« Li rois entra en jalousie. Crient « au*aucuns gise o s'amie. » (Floire et Blancheflon v. 2005.)] Jamais. [Du latin jam magis, jà plus : « Jamais • n'est hume ki encuntre lui vaille. » (Roi. v. 376.)] On pouvait entre jà et mes interposer le verbe : la n*aiira met ne lolno ne près. [Poët. av. i300, J, di70.J Expressions : 1* « A toujours mes, » toujours : « Acheter une « rente, pour fere nostre aniversaire à toujours « mes trente livres. » (Testament du comte d'Alen- çon à la suite de Joinville, p. 183.) 2* « A un Jamais, • éternellement : « La bienveil- « lance est le soutènement et apuy de toutes bonnes « choses voires jusques à perpétuité et à un « jamais. » (L'Amant ressuscite, p. 156.) 3* • En nul jamais^ • jamais. (Triomphes de Pétrarque, trad. par le baron d'Oppède, p. 58 »>.) 4* • Jamais jour, » jamais : Et fera partout clamour De sa femme laide qu'il a "Se Jamais jour ne Taimera. fE, Desch, f, 500 •»./ 5» « Jamais n'au grand jamais, » même sens. (Amant ressuscité, p. 486.) Jambage. [Droit de la châtellenie de Beaugency, qui fait que le boucher doit au seigneur la jambe de chaque bœuf qu'il abat : « La ferme de la boucherie « de Baugenci, nommée lejambaige. » (1436, Baux à ferme.) (L. C. de D.)] — [C*est donc à tort qu'on a défini le droit de jambage, le droit du seigneur à poser sa jambe dans le lit d'une nouvelle mariée qui était sa vassale. (Litlré, III, 169 ^)] Jambayer. [Marcher, se promener : « Ceulx « qui sont vestuz en chappe ae soye, ne doibvent « pas aller, ne venir, jambayant parmi Véglise. » (Cérémonial de S. Brieuc, D. C. III, 469 «.)] Jambe. [« Il Ton vouidrent le pié et la jambe • baiser. » (Berte, coupl. 129.) — « Et sur ce le « galant, qui a ung pou de delay, desplée ses ;am- « bes et s*en va. » (Quinze Joies du Mariage, p. 123.)] Expressions : [1* « Jambe du poux, > muscle du bras : « Le sup- « pliant blessa icelle Marie au bras senestre, en la « main dextre et parmi \b jambe du poux. » (JJ. 206, p. 124, an. 1479.)] 2* « Jambes d'en bas, > bas : Cheveulx longs, perruques de pris, Pour bernois âea jambes d'em oas. Quelque cul troussé de Paris. (Ùoqutliart^ p. Î39,J 3* « Mettre à jambe bridaine, » rompre une jambe : • Il la faut brider ou lier. » (Oudin.) 4* « Se donner jambe, • se donner le croc en jambe : « La lassiveté se donne elle même la jambe, « s'entrave et s'arrête. • (Ess. de Mont. III, p. 402.) &> « Se donner la jambe, » au figuré, se tromper, chercher à se nuire. (Négot. de Jeannin, I, p. 207.) 6* « Jambe de Dieu. » (Cotgrave.) 7^ « F^ite jambe de vin, » ooire pour mieux mar- cher. (Apol. d'Hérod. p. 564.) 8* « Jambes fere, • courir, se sauver. Parlant de deux lutteurs : Jambe fere et tost tourner A la hanche y ot maint tour fait Et souz levé et à soy trait, Chascun vouloit Tautre souprendre. (Brut, f. 9 ^.) 9* « Il a trouvé ses jambes prêtes, » il s'est sur le champ mis à fuir. (Oudin.) 10* « Jouer de Tespée à deux iambes • (Cotgrave), par allusion aux épees à deux mains. JAM - 1 11* • Jambes, > jambe de force ea charpente. (Cûut. Gén. t. [, p. 989.) 12* ■ Jambe torle, ■ Dancrocho. (Bab. Ill, p. 63.) 13° < Danse de loup, la queue entre les jambes. ■ {Colgrave.) ii' • Qui n'a cceur ait /antbes. • (Cotgrave.) 15* ■ Si touts fols alloienl les ambles, quoy qu'il • ait les jambes tortes, il passerait d'une grande ■ toise. > (Rabelais, t. III, p. 207.) iO" [On secouait la jambe par joie ou par raille- rie : • Lequel Caron disant adieu, print à secourre ■ la jambe, en disant : corniquel. Qui est ung mot ■ que icellui Caron disoit vouientiers. quand il • estoit en joyeuselé. • (JJ. 195, p. 1053, an. 1474.)] Jambeer. [Donner le croc eo jambe : * Pierre ■ Dufour jambeoil avec ung nommé Pierre • Duquesne. • (JJ. 189, p. 239, an. 1438.)] Jambet. [Croc enjambe, au propre et au figuré: ■ Tost li fera par son abet Un tel torpié, un leiyam- > bel. • (Hir. de Coincy, II.) — ■ Qui deable met à ■ la veie De ci qu'& la mort le conveie, E qui de • s'ovre s'entremet. Huit li a tost fait \ejamoet. • (Chron. des ducs de Normandie, v. 25666.) — • Le ■ suppliant /Est le ;ambf!t audit Tousset, tant qu'il . le îlst cheoir à terre. • (JJ. 106, p. 367, an. 1374.)] Jambete. [1* H£me sens : > Jetian Robin prist ■ ledit Drouet par la chevessaille en soy efforçant ■ de luy faire la jambele et le faire cheoir. > (JJ. 124, page 187, an. 1383.)] - . Les petites ruses • que font les pastourelles quand elles font tomber ■ ceux qui passent devant elles, leur donnant par > derrière la jambette. > (Débat de folie et d'amour, p. it4.) — Les lutteurs bretons usaient souvent du croc en jambe, elle bourreau les imitait, pour faire perdre pied au criminel qu'on allait pendre : > Le bourreau luy va bailler la janwelte de ■ Breton. • (Bouchet, Serées, II, 75.) — 2* Sorle de couteau. (Oudin.) Jambeter. t* Donner le croc en jambe : Ceulx qui tins leun hommea cbiBcoient Et à tourbes les graTentolenl, Firent aemiHres le dos tuurnpr Et maint en llreiit jambeter. {Brut, ma. Bombarde, 07 '.) Dana mon us. on lit * dévier • au lieu dejamAe- ter. ~ 3* • Jambeter des pieds et des mains, • se débattre : ■ Se trauve en Veau jusques au col • adonc commença a jambeter des piedê et des ■ mains pour eschapper. • (Percef. I, (. 57 ■.) Jambière. [Partie de l'armure qui couvrait la jambe : • Son escu et s'autre armeure Chausces et • jambières bien fêtes, que il a en ses jambes ■ traites. > (Ren. v. 14583.)] Jamble. [Coquillage univalve, nommé jambe en Saiotonge, berniclc en Bretagne, patelle par les savants : > Icelle femme bailla entre deux escailles ■ ou coquilles à&jambles, qui croissent en ta mer, ■ une chose ressemblant de couleur à triade ou ■ metridat. > (JJ. 189, p. 476, an. 1460.)] Jambon. [< Tous les quatre membres' (des ■ bétes noire») sont appelés jambons. ■ (Hén. Il, 5.)] '- JAP Jambot. [Membre viril : ■ Gogo me dit < ■ (lert le jambot. > (Villon, éd. Jaanet, p. 84.)] Jamboyer. Passer et repasser. (G. Gi V. 3716.) n Bcet l'heure que par usage Sa dame doit aller à messe. Il l'attend de l'oeil au passage ; Et puis s'en Tient a grant Uesse, Quant elle est & aon gré asaise, Lonjamboye par devant elle. (Al. Ckartier, 7* 1. Jame. [Jambe: ■ A la terre entre deusf ■ mes s'asict, sa queue entre ses jame$;l • Benart bien avenu. ■ (Reo. v. 9962.] — ■ Juft ■ jarrez de la jame. > (Merlin, f. 52 *.)] 2. Jame. [Pierre précieuse, gemme. (Roi laume, p. 134^)] 3. Jame. [Poix, résine : « Poix raffine ■ aucunsnomment;ame. >[JJ.61,p. 179, an.l Jameiz. [Câbles de gatnela, gamelos : « • bien le baient à fuz et a jameiz. > (Roi. v. S Jan. Terme du jeu de trictrac désignant toi accidents par lesquels on peut gagner ou perdi points : • C'est ce que l'on dît que le jan eo • deux. • (Rab. p. 66.) Les livres de trictrac cordent à tirer le mot de Janns, qui avait det plusieurs faces. Janetalre. [Javeline: • Le suppliant, easi • Jehan Barrière, son cousin, prindrent cbi • une arbaleste garnie, et avec ce ledit Bai ■ cousin une janelaire. • (JJ. 206, page an. 1477.) Voir Gehetaîbe.] Jangle. [VoirGENCLE. Bavardages, médisai ■ Icellui Fougero courroussié de ce, dist à t ■ femmes que ce n'estoit pas bien fait à eti < rapporter telles jungles. • (JJ. 157, page au. 1402.)] Jangleor. [Médisant. (Chanson de Gui Provins, dans Wackernagel, p. 30.)] Jangler. [Médire, bavarder, railler : - 1 < autres ne veulent que jangler. > (Descb. é Queux de S. Hilaire, 11, p. 103, v. 19.) — • C( • iceulx se feussent prins à parler et ja • ensamble de guerres, impositions et gabel (JJ. 136, p. 27, an. 1389.) Voir GE>GLEn.] Jannaie, Janniere. [Terre plantée de/i d'ajonc : On Vil jannaie, aux Preuves de l'Hl de Bretagne, II. col. 485, an. 1384 ; le nom d La Jaunaie a le même sens. — < Icelle femmi • ala et se mussa en une janniere en laquel ' ne la povoitveoir. ■ (JJ. 160, p. 312, an. 140 Jante. [Partie d'une roue : < Ëscenles, bu • de te&siaa, jantes à charretes, haies et plu: ■ autres marchandises. > (Lir. des Hét. 455.)] Janvier. [■ Par sa lettre donnée sxn' Aeja • l'an mil .ccc. .nu. " et .vi. > (Nouveaux Coi de l'Argent, p. 237.)] Jaole. [Gedie, dans la Chronique des do Normandie.] Japeraille. [Gens méprisables comme JAR - 1' chiens qui jappent: • Icellui Bernart disl au sup- ■ pliant que lui et tout son lignage ne valoient pas ' son tatràrl, et que ce n'estotenl que japerailte. • (JJ. 163, p. 213, an. 1408.)] Japper. 1* Aboyer : ■ Les chiens de ganle ^coa• • dent en songeant et puis ;a;jpenf tout a faitima- • ginant un eslranger arriver. > [Sag. de Charron, p. 61.) — 2* Crier, hurler : La Tient la mort en sa âgure Noira et liydeuse à mof japper : Je n'attens qne ma sépulture. fB. Deteh. f. 71 '.'J ■ Quoiqu'ilsj'a^/ieitl et caquettent avecquestou- ■ les leurs fleurs, fleurettes et couleurs bigarées de • leur retborique. ■ (Dial. de Tahureau, p. 157 >>.) Jaque. [Voir Jacqce.] Jaquerle. [Voir Jacquerie.] Jaquet. [Monnaie : > Lesquelz hommes paye- • rent le suppliant en faulce monnaie âejaquel%, m targes. • (JJ. 195, p. 1I65, an. 1474.)] Jaquette. [Diminutif de jaque, vêtement : • Pièce entière (de satin vermeil) pour Taira deux • jaquettes qui ont été ouvrées de broderie, l'uue ■ poar le roy (Charles VI], et l'autre pour monsei- « gneur le duc de Tbouraine. • (Nouv. Comptes de l'Argenterie, p. 141.) — • Façon de deux jaquettes « froocies. > (Ibid. p. 283.)^ — • Avoit loule la nuit ■.fait si chaud qu'il n'avoit peu dormir, et estoit « tout déboutonné en une simple cotte ou jaquette • et sa ctiemise. > (Froissart, liv. H, p. 28.] Jaquier. [On dit des Anglais dans une poésie de 1489, intitulée ■ l'Aisnée fille de fortune * : « Entre vous autres gros jaquiers. On vous descou- • Ara bien vos toiles. • (Dn Cange, t. lil, 747 ■>.)] Jarbe. [Gerbe : • Par vo perdi ge mon froment, - Ou j'avoie la quarte jflrfte. • (Ren. v. 20125.)] Jardto. [< Au jardin le roi ot mainte table ■ dressée. • [Berte, II.) — * Comme le suppliant se « alloitesbaltre tout seul autour du gara ou jar- < din. • ;JJ. 167, p. 27, an. 1412.]] Expressions : 1* ■ Jardin de la cuisine, ■ le potaj^er : • Sous « lequel vol du chapon sont entendus estre com- « prias les fossés pourpris. bassecourt, estableries, « granges, et jardinages dependans de la dilte mai- « son et s'il n'y a fossez il prendra quarante pieds ■ à la ronde à l'enlourdeladilte maison, ensemble « ]eiardin de la cuisine s'il y en a ou s'il y en a - plusieurs le plus proche. » (N. C. G. II, p. 349 '.} S* ■ Jardin madame, • jeu : ■ Jouer au jardin ■ madatne. • — «La substance de ce jeu est que • chacun des assistans doit donner un arbre, une ■ beste dessous pour le garder et un oiseau dessus . pourcbanler, et faut qu'il contreface le son ou • voix de la beste et le chant de l'oiseau, puis on • demande à la compagnie s'il a bien fait ; si quel- • qa'UD dit que non, il faut qu'il s'éforce de mieux • faire. S'il a mieux fait qne le premier, il est • récompensé de quelque beau mot, selon la gail- 1 - JAR ■ lardise de la dame, si non il est puni de sa dis- - cretion. • (Des Ace. Escr. Dijon, p. 10 *.) 3* ■ Jardin aux faux-bouri^ vaut cent solz au ■ rebours. • (Colgrave.) . 4* • Pucelle bien aymée ot bien aimant ne se • peult trop garder, car au jardin des deux amans « vrayes et loyaulx ne peut lever pire herbe. • (Perceforesl, vol. VI, f. 105 «.) Jardlnalge. [Jardins : < Ils s'enfuyoienl et • s'ailoient retirer et refraischir es jardinaiges ■ drus et espais. > [Boucicaull, II, 17.)] Jardiner. Travailler au jardin, au (Iguré : J'af mon mari qui se rigole De moi et s'en «njai-dinani Avecques mainte femme Tôle Cbascun jour ou le plus souvent. IDeack. f. 334.) . Jardinet. [Petit jardin, dans les Regrets de la belle heaumiere (Villon; éd. Jannet, p. 41) : • Dedans son joly jardinet. •] Jardinière. [Qui fréquente les jardins : > Dame • Oiseuse la jardinière I vint o la plus grant • baniere. > (Rose, v. 10489.}] Jardrin. [Jardin : • Je me suis advenluré. En • noz jardrint suis entré. ■ (Chans. du tr siècle, p. 9, V. 8.) Celle forme se retrouve dans plusieurs patois.] Jargon. [1* Cbant des oiseaux ; ■ Lors tuit dî- ■ seienl en lor jargun que cil oisax qui si canteit. • (Marie de France, 22* fable.) — . ïl n'y a beste • n'oyseau Qu'en son jargon ne chante ne crie. » [Charles d'Orléans, rondeau.) — 2* Argot : • Ser- ■ gens a pied et h cheval. Venez y d'amont eld'aval, • Les hoirs du deiïuncl Palhclin, Qui scavez jari/on • jobeiin. • (Villon. Repues franches, éd. Jannet, page 178.]] — 3* Chiffre. M' d'Herbault écrit à M' le maréchal de Bassompierre : • Je vous envoyé dans ■ la presenle un chiffre etunjVirf/ort, jevousaurois ■ aussi envoyé la copie des arlicles du mariage, . mais je les ay laissés à Paris. • (Ambass. du maréchal de Bassompierre en Suisse, I, p. 77.) Jargonner. [Parler argot, bredouiller : • Je • congnois quant pipeiir jargonne. • (Villon, éd. J,annet, p. 118.) — • El plus causer et jargonner • Qu'une vieille qui teille. • (Basselin, LVIII.)] Jargouiller. [Bredouiller: ■ Or ça, vieillard . de pute afaire. Vieu jargouiller au commissaire.» (Mart. de S' Denis, xv siècle.)] Jarle. [Hernie : • Lequel garson se plaigny < d'une jaWe; et dit on que par eschivissement, • muuvaislie et malice dudit garson, ou autrement. ■ lui vint une ominade ou bosse en l'ayne, grosse . comme le poing. ■ (JJ. 200, p. 183, an. 1407.)] Jarlon. [• Embastonnez de bastons et armes < invnsibles, comme d'espécs et de gràns dagues, . et de gros jarions. . (JJ. 206, p. 1103, an. 1477.)] Jarle. [Jale (voir ce mot] : • Comme le suppliant ■ qui venoit de ta rivière de Loire de quérir du • sablon, qu'il menoit en une charretededens trois ■ jarles pour faire du mortier. > (JJ. 168, page 333, JAR - * an. 1415.) — * Lcrs a li prestres encoatrcz Deux • gars qui porteni une jarle. • (Fabl. 1, 26.)} Jarret. [Voir Garet.] Roua le souple jarrei la peinte banderole D'unjutierondOTaiit.... iHaïf.p. i84'.} Expressions : \° . Hais aussi garde le jarret tl^es embûches de ■ ces innris jaloux. > (Brant. Dnmes galantes, t- II, p. 227.) C'est-à-dire qu'il évite les coups de Jarnac. 2" . L'œuvre Tait jarreï. » (Cctgrave.) H y a des bosses, des irrégularités. Jarretière. [1* Lien pour retenir les bas ou les chausses : ■ Pour un quartier de satin azur des • foibles, ...pour faire j'arreli^res à lier les chausses > de ladiite dame (Isabeau de Bavière). • [Nouveaux Comptes de l'Argent, p. 148.]] — 2° Sorte de danse: • Cette forme de danse m'a fait souvenir d'une ■ que j'ai veu de mon jeune tems danser aux lllles ( de mon pays, qu'on appelloit la jarretière; les- ■ quelles prenant et s'entre donnant leurs jarre- ■ tieres par la main leur passoient et repassoient ■ par dessus leurs télés puis les méloient et entre- ■ [assoient entre leurs jambes en sautant disposte- ■ ment par dessus, et puis s'en developpoient et ■ s'en degag:eoient si gentiment parde petits saults, • toujours s'entresuivanls les unes après les autres, • sans jamais perdre la cadance de la chanson, ou ■ de l'instrument qui les guidoit. ■ [Brant. Dames Gai. t. Il, p. 365.) Expression : •> Sauter k la jarretière. > c'est sans doute ce qu'on nomme jouer à la corde. Parlant d'Henri IT : ■ Quand les exploits et emplois militaires et les ■ demelemens des affaires d'etal lui en laissoienlle « loisir etoient les violens et laborieux exercices • tels que sauter à iz jarretière, butter, courir, < jouer aux barres, nager, danser. > [Mémoires de Sully, t. XII. p. 288.) Jarroce. [Jarosse, nom vulgaire de la gesse chiche, de la gesse vulgaire et de la vesce craque : • Item les terrages do Venours en pois fèves, ■ jarrocei et veces. ■ [JJ. 64, p. 713, an. 1326.)] Jarron. Jante. (Cotgrave.) Jars. [Hàle de l'oie domestique: ■ Totes sont • pleines les cuisines de ;aM, décos et degelines.» (Renart, v. 12662.)] Jarse. [Ventouse. (G. Guiart, v. 10237.)] Jartier. • Bénéfice jartier, • se dit en Anjon d'un bénéfice à patronage laïc. Jartlere. [Jarretière: ■ Vae jarti&re sur un « tissue de soye inde, garny d'or, de perles, de dia> ■ mans et de balaiz. • [De Laborde, Emaux, 348.) — > .1111. onces d'argent doré fln vermeil, par lui > mis et emploie es blouqnes et mordans et en plu- « sieurs clox d'argent dorez pour la ferreure de .n, ■ jartiere» de satin azur, pour lier les chausses de ■ madame la royne. Lt»qnelz doux, blonque et ■ mordant sont esmailliés i R et à E. ■ (Nouveaux Comptes, p. 189.)] ï- JAU Ja-s. [Coq. On lit anx Mémoires de l'Acad. des Inscriptions, t. SVII, p. 725. dans un fragment de la Passion, selon S. Matthieu: ■ Cil (S* Pierre) de»-- ■ noiet davant loz et se dit: Ne ni sai, ne ni n'en- • tent ce ke lu dis. Si issit fucrs davant la cort. Se • chanteit lijtM. »] Jasard, s. m. et f. Babillard (Colgr.j : • Huses a ■ Dieu et vostre chant;a»ird. ■ (Tahureau, p. 199.) Jasciere. [Jachère: • Par montaignes et par ■ rivières, Par prés, par vignes, par jascieres. • (Rose, dans Du Gange, t. Il), f. 748*.)] Jasement, i. Babil, caquet. (Cotgr.) Jftseran, Jazerenc, Jacerant. [1* Adjectif. De mailles: • Osbcrc ja%erenc. • (Roi. v. 1604.) — • Gentix hom sire, je te pri et comant. Que ii osiez < son tiauber jaseran/. • (Raoul de Cambrai. 145.) — 2' Substantif. Cotte de mailles pour l'homme et le cheval: > Dont chascun olcheval couvert de /aae- ■ rant. > (Cuvelier.)] Beaux chavaulx et belles aellea Jacques, joMraiu, colclles Et annurea proufltables Eaprouvées et DouTelles. (nexeh. f. iOO*.) « Fery icelui sarrasin tellement qu'il lui perça ■ escu et joêeren. • (Hist. de Bert. Duguesci. par Hénard, p. 358.) — • Priscaraxe donna à sou cher ■ fils.... unebraue saye à chevaucher.... a grandes < et lai^s manches volantes et un bernx jasaeroK • pardessus ouvragé et frangé de Diz à'or on- • doyans. » (Alectop, Roman, p. 86*.) — « Sur sa > chemise vestu à la haste seulement d'un gallican • saye d'armes avec un jiueran de fliz d'or. ■ (Id. p. 1 ^) — 3* Collier, chaîne d'anneaux. > Juno m'a ■ donné <^arge en passant que je lui apporte qud- ■ que dorure, quelque ;Vu£ran ou quelque cinlure ■ à la nouvelle façon. > (Cymbalum mundi. p. 63.) — ■ Les patenostres anneaulx, jazerans, carcans • estoient de fines pierreries, escarboucles rubis. • (Rabel. 1. 1, p. 324.) — Parlant de Vénus : Son BDimpIe plus que llamaie estinceloit dehors Bordé, seinë partout dvjaieraru retors. (Baïf. p. tff]*.) Jaserle. Bavardage. Parlant de quelqu'un qui veut s'enfuir avec des souliers qu'il a pris chez un cordonnier : • Au lieu de faire marché et de payM>, ■ il vint a demander an cordouannier, par manière . de;aaerie. • (Apol. d'Hérodote, p. 153.) — • Par • joierie, • par badinage. [Uonet.) Jaspe, Jaspre. [Jaspe. > Et clers heriles et ■ H\a\6A, jaspeê, topases et acates. ■ [PI. et Blandi. V. 059.) — • Deux barils de jaspre garnis d'argent.» (Nouveaux Comptes de l'Argenterie, p. 57.)] Jassean. [Botte : • A confessé aussi qu'il embla > un jasseau de fain, qu'il vendi à Joigny deux . petiz blanz. (JJ. 108, p. 6, an. 1375.)] Jatte. [> L'on bat des œufs en une jatte. • (Hénagier, t. Il, p. 5.)] Jan. [Coq, du lalin gallus (voir Gàu): < /a» ne ■ jeline. ■ [JJ. 205, p. 245, an. 1479.) — > Le qua- < irieme jour de février, auquel jour les enfans de ■ l'escolle avoient entreprins pour parfaire leurs JAV - « ■ efibatemens de la joasle des jaulx, d'aller courir • la poulie aaxcbamps. • (JJ.208, p.200, an.l482.]] Jaaqe. [l' iDstrumentpour mesurer la capacité des futailles : < Se un jaugeur jauge, et cil qui vende • ou cil qui achate se doute de la jauge qui n'est ■ mie droitement jaugée, rappeler en puet devant « un des autres jaugeurs. • (t-iv. des Mél. f. 28.) — 3* Partie de la charrue : • Le suppliaul a emble un ■ soidi, un chaînon, une jou^e et une heusede • fer à la diarrue de certaine personne qu'il ne • cognoist. • (JJ. 132, p. 220, an. 1388.) — > Des- • queles charues le supliant print et emporta les ■ ceps, la jauge, deux cbevilles de fer et la lune. • (JJ.129, p. 183, an. 1386.]] Jauger, Jaugeur. [Voir le précédent.] Jaugler. [Enfoncer: > Le suppliant et autres ■ firent semblant de jaugier ledit huis et de rompre > les palessons dudit hostel. ■ (JJ. 132, p. 220, an. 1388.)} Jaagle.[Jeu ridicule dont on Taisait une offense: < Icellui Huet dist au suppliant: Vous avez mené ■ rerl>e de ces prez ainsi que bon vous a semblé. ' Et lors te suppliant lui respondi qu'il n'esloit pas ■ de ceux qui avoient porlé les javgles à Sens. • (JJ. 167. p 148, an. 1413.) — • Le» compaignons < commencèrent à batailler l'un contre l'autre, par < manière de javgles, de chascun un baston. • (JJ. 167, p. 315, an. 1413.)] Jauller. [Gediier : > Jatilier des prisons de • pensée, souci, laissez mon cuer issir. ■ (Ch. d'Ortéans.)] Janne. [• Que j'en sui devenue aussi jaune « com cire. ■ (Berie. couplet 88.]] Janneraeut. [D'une manière jaune: • Phœbus • dans ses rameaux mit des pommes dorées. Du > teint de ses rayons j'aunemenf honorées. ■ (Am. Jamyn, poëe. p. 368.)] JauneroUe. Herbe à fleur. (Voy. Recr. des dev. amour, p. 61.) Jannet, adj. Diminutif de jeune, subst. 1* ■ Jau- • n«t d'eau, «nénuphar. (Colgr.) — 2'Jaune d'œuf: • Pour tels plaisirs tels jaunels faut humer. ■ (Dép. d'Amour, p. 343 ^.) Peut-être pour tels plaisirs il but essuyer telles peines. — 3° Ecu d'or. (Oud.] Jaunice. [ • Dieut paroil a sa color Qo'ele « avoit au cuer graot dolor Et sembloit avoir la • jaunice. • (Rose, v. 295.)] Jaunir. [> Et la pesance et les ennuis Qu'el ■ sofroit de jors et de nuis L'avoient moult faite • jauttirEtinaigrect pale devenir. -(Rose, v. 297.)] Javart. [Chanore : • Lequel Robin avoit une ■ grant maladie, que l'eu appelle chancre ou ;a- • vart. ' (JJ. 179. p. 130, an. 1448.)] Javean. Ile formée de sable et de limon par un débordement d'eau : • Lra isles, javtaux, atterisse- * mens et estabtissemens estans es dits fleuves et ' rivières navigables. • (Bout. Som. Rur. p. 439.) i - JEA Javele. [Javelle : • L'estoc c'on a ramenléu Fait • mètre Alemanz par javeles. > (Guiart, v. 10953.)] Javeler. Mettre en javelles. (Colgrave.) Javeleux. Javelle de blé : • N'est aussy loisible > de moissonner ou glaoerentrejarei^uotet gerbes • et jusqu'au lemsqu'ellessoient enlevées. •(Nouv. Coût. Gén. t. II, p. 1095.) Javeline, dans J. Harol, p. 19. Javelle. [Espèce de charbon : • Marchand qui • vend charbon ou javelle, en la ville de Chartres, • à sas revuidiez. • (Reg. des cens de Chartres, fol. 18, an. 130-i.)] Javrelot. [Javelot : • I^ suppliant embaslonné ■ d'un javrelot et garny d'une escrevisse en sa ■ poictrine par dessonbz sa robe. -(JJ. 30G, p. 531, an. 1480.}] Jayole. [Même sens que Jaole. (Du Gange, sous Capiola.]] Jazeqnené. [Couvert d'anneaux, dejaseran: • Item trois paires de couvertures gamboistes des « armes le roy et unes indes jazequeitées. ■ (Du Çange, t. !1!, p. 749, an. 1310.)] Jazeresse. [Qui jase: -Une fontaine /a:-er£S8e.> (Ronsard, 570.)] Jazour. [Voir Jaasoi-r: • Icellui Renier couru ■ sus audit Guiot à tout le jawur ferré, dont on • cure la charrue. • [JJ. 152, p. 320, an. 1397.)] Je, Jo. rpronom personnel : ■ Jo nen ai osl ki • bataille li dunget. • (Roi. v. 18.) — < Jo vus dur- • rai or e argent asez. ■ (Roi. v. 75.)— < Amis,di8t- > elle, verrai vous je jamais. > (Raoul de Cambrai, p. 234.) — . Pensez à vous, o courtisans. Qui, loup- ' dément barbarisans Toujours, f allions, je • venions, dites. • (H. Estienne, du langage fran- çais ilalianisé.) Jean, Jehan, Johan. [Nom propre employé dans diverses locutions. 1* ■ Mal de saint Jean, > épilepsie, au registre JJ. 80, p. 314, an. 1350. Ainsi nommée, parce que la tête de S. Jean tomba à terre quand il fut décapité.] — 2° ■ Mal saint Jean, ■ maladie obscène. (Nat. d'am.32t*.] — 3°< S. Jean,' serment. [Le Jouvencel, folio 67 *.) — 4'" ■ 5. Jean > S. Jean > éloit le serment ordinaire de Charles VU. (Eloge de Charles VII, page 1.) — 5* C'éloit le nom d'une pièce d'artillerie prise en 1513 sur le roi d'Anglelerre. Ce prince en avoit douze de même calibre, dont chacune porloit le nom d'un apdlre. [Uist. du chevalier Bayard, p. 385.) — 6° On appelle l'armoise • herbe de S. Jean. • (Diverses leçons de P. Messie.) [A la saint Jean, l'armoise et les autres plantes médicinales sont en fleur; délit le proverbe: • emplover toutes les herbes de la S. Jean. ■] — 70 ■ Il avoit neigé, et c'estoit environ la saint > Jean. — Tu débutes bien ! la saint Jean ? — Oui ■ da, il y a la saint Jean qu'on faui^e, la&aint Jean • qu'on tond, la saint Jean qu'on bat, et la saint • Jean qu'on chauffe. > (Moyen de Par\-enir, p. 388.) — [Ces quatre fêles tombent : le 6 mai (S. Jean Porte Latine ou S. Jean l'Evangéliste); le 24 juin JE (Nal. de s. Jean Baptisie); le ^ août (Décoll. de è. Jean Baptisie) ; le27 décembre (la gi'ana S. Jenn.)] — 8" [La S. Jean chaude esl la fêle de S. Jean lEvangéliste, S. Jean Porte Laline (6 mai) : ■ Le • jour de la sainl Jehan chaude, dille Porte Latin. • (JJ. 200, p. 31,an. 1467.)]-9"'CeuxdeS.Je/nïn,. les chevaliers de Malle : • Fit le roy passer en l'isle ■ de Bodes, le Grand-Prieur de France, pour admi- ■ nistrer vivres et pourveances en leui-s mettes : et ■ firent ceux de Sainl-Jekan accord aux Veniciens, . pour pourveoir moult bien l'isle de Crelh. " (Froiss. liv. I, p. 36.) — 10° • Vin de saint Jehan, » viu de Chypre ou de Rhodes : Or lui rerault de plusieurs vins Vt» lie $ainl Jehan et vin dEepeigne Vin du R;n el vin d'AleroaîBne. (Deach. f. 516 '.} 11° • Hai3tres Jehans > répond à notre exprès* sion maître homine, maîtresse femme : Parfaila ouvriers, graoB maiiret Jehans. (Coquiil. p. i.j 12" [■ Jehan des Vignes, • le via : . Ctyr Jehan • des Yignei qui e?t tant beau Incontinent leur ■ easla le cerveau. ■ (Serm. joyeuN dans l'ancien Théâtre, sv s. ; Janet, 11. 215.)] - 13* [. Jehan, » cocu ; • Taire Johan, • Taire cocu : • Icellui Proust • dis! au suppliant qu'il estoit bien Jehan prunier, • par manière de mocquerie. > (JJ. 187, page 154, an. 1457.) — ■ Icelle lemme vint à l'enconlre du • suppliant son mary, et lui dist telles parolles : • Traislres, paillard, larron, je t'ay fait pluseurs • fois Johan, et en despit de loy, je le te Teray • encores. • [JJ. 195, page 1565, an. 1475.)] — 14° • Nous avons deux noms, desquels nous bapti- • sons en commun propos ceux qu'estimons de • peu d'efTet, les nommons Jeans ou Guillaumes. ■ (Pasquier, liv. VllI, p. 75'I.)>— ■ Un quidam nommé ■ J^ande nometquirestoitpeuteairedesurnom.- (Des Accords, Bigarr. p. 31.} — 15' . Jean Gipon. • (Cotgrave.) — 16* • Se coucher à Jan grosse beste. • (Moyen de Parv. p. 123.) — 17° > Jean bonhomme, • un paysan. (S. Jul.Uesl. hist. p. 78.) [Voir Jacques.] — 18' . Jean de Kiveiie. . (Hist. du Théil. fr. t. H, S. 145.) [Fou des confréries du Saint-Cordon qui curait à la procession de la fête de la Nativité. (Voir M" Clément Hemery, Fôtes civiles et religieu- ses du départ, du Nord.)] — 19* • Jean-farine, » un bouffon, principalement en comédie. (H. du Thédt. fr. t. IV, p. 138.) — C'éloit aussi le nom d'un brave guerriei' de la Kocbelle, lorsque le roy l'assiégea. (Hém. de Bassompierre, III, p. 403.) — 20* > Jean ■ de Poitiers, • qui se Tait prendre comme Jean II à Poitiers. (Dial. de Tahur. p. 164 >•.) — 21- ■ Jean • qui ne peut, • eipi-ession obscène. (Bouchet, Serées, liv. 1, p. 168.) — 22* • /«an jeudi, • expres- sion obscène. (Voy. Rab. t. II, p. 193.) - • Un bon • Jean. • (Babelais, p. 225 el Bote.) Jeannln. Mari trompé, comme Jean : • Quand • on dit un bon ;annafn, que le vulgaire prononce < genia, cela s'entend proprement d'un pitautqui *- JES ■ prend bien en patience que sa Temme lui fasse ■ porter les cornes. • (Apolog. pour Hérod. p. 49.) Ject, Jet. [1" Projet, minute d'un acte : ■ Vous ■ ferés un j'ec^ sus quel Tourme vous vodrés avoir • le sauf conduit. ■ (Proissart, t. V, page 103.) — • Icellui Alleaiime escripvy de sa mam la minute ■ ou ject d'une obligation. ■ (JJ. 181, page 420, an. 1453.)] — 2° Terre qu'on lire d'un fosse : ■ Le • jectà'ua fosséétantentredeusheritagesdemons- ■ tre que le fossé est et appartient & celui du cosié > duquel est le dit j'fcl, et lui appartient ledit fossé, > et le fossé à deux jects, esl réputé commun. > (Coût. Gén. I. p. 201.) - 3* Jetée : L'ctang est découvert Et lo jet est pavÈ d'un gaion toujours verd. (Buîf, H9.} 4* Jetons : • Les courtisans sont semblables aux • jet& desquels on use pour conler. > (Apolt^e d'Hérodote, p. 137.) — 5* • Faire ject, • terme de marine. C'est-à-dire lorsque dans une tempête on jeltc une partie de la charge du vaisseau , pour le soulager. (Voy. Du Gange, sous Ejectns.) — (C • €eet • de pomme, > l'espace qu'on peut faire parcourir ft une pomme qu'on lance avec le bras. Comme oo dit une portée de fusil : • Thelamon et Antbanorqut ■ estoient bien montez le suivirent de n près qu ils ■ y estoient au gecl d'une pomme. » (Perceforesl, vol. Il, fol. 9 ■.) Jebnnnel (feu). Géhenne, enfer : En considérant la misère De la présente vie amer» Jehannot. [Sot : • Le suppliant lui dist : Eudel, • vous avés un toreau qui hurle les gens et ne • osent aler aux champs pour Iny. Lequel Eudet- ■ luy respondi : As lu nom Jehannot? Ouyl, dis£^ > ledit suppliant, i'ay nom Jehannot voirement. Et= • ledit Eudel luy dis! : Jehannot es tu, car ft lo) — < n'en apparlieal de riens, en le hochant plusieurs • fois Jehannot. > (JJ. 152, p. 248, an. 1397.)] Jengleresse. [Femme qui jongle. (D. C. sodsm Juglatores.y] Jenncteur. [Autre forme de géniteur. (Froias— t. XI, p. 393.)] Jennevols. [Génois : > A donné (le roy) treretf • au\ Jennevois. • (Mém. H. delà Cb. des Comptes,^ fol. 72 ^ an. 1413.)] Jenoilhoii. [Genou : * A 'ienoiHtona se oiist st^' • le marbre liste. • (Poëme d'Alexandre, D. C. III,-. page 38 -.)] Jeaolller. [Se mettre â genoux : ■ Li dievaos— ■ se jenoille qui fu de cox cbargîë. > (Id. Ibid. page 509 ^)] Jent, Jeotz. [Gentillement, dans la Chron. des- ducs de Normandie.] Jergerle. [Ivraie : * Jergerie, une mauvaise ■ herbe qui croist entre les bleds, zizania, î. lolium. • (Gloss. 7684.)] JesiDe, Jesir. [Voir Gesine, Gssni.] JET -1 JesseraD. [Jazerao. (Histoire de Charles VII, page 51*.)] Jeter, Jetter. [Voir Gbtbb, Gbttbr. 1° Lancer : • Plasqu'buiD ne poet un basiuncel ;£^> * (Bol. V. 9868!)] — • Les compaignons de la ditte ville et ■ plusieurs antres dn pays environ se esbaloient â ■ jeter ft unpourcel pendu aune allacbe. -(JJ-KM, p. 137, an. 1373.) — [De là l'exprmsion ■ jetter la • pinre, ■ joner an palet : • Iceilui jour, après sou- ■ per, ledit iéhAa le Gharon dist qu'il vouloii jetter • fa pierre, et y mettoit un franc au plus hardi. > ai. 1S2. page S», an. 1383.) — 2* Porter un coup ■ Jean Jacopin... tira une dague qu'il avoit en jet- • tant d'iceile andit Piwre Guerart. • [U. l38, ptte Î6, an. 1889.) — ■ Jetterent de leurs dits cou- ■ mux 00 espées conlr'eulx. ■ (Ibid. page 190, tSW.) — 8* Répartir une imposition : - Jette- • ront sor enix lesoiz habitans leurs dittes tailles. ■ (Otû. VI, p. 630, an. 1857.) — V Mettre en délibéra- tûm : ■ Quant li roia de France et 11 rois dessus ■ nomniet eurent esté un grant temps dalés le ■ pape et il enrent jette et avisé et confermé le • plus grant partie de leurs besongnes. > (Froiss., L II, p. 343.)j — &• Calculer avec jetons : Car c«nlB de od vt ont grant mise D'ua«nt pour complw «t gea«r. (tfieh. f: t48 :) 6* Dessiner : • L'ancien preudhomme geetoit ses ■ figures astronomiques. > (Perceforest, IV, f. 66 *.) — T* Mettre bas : • Ùng jeune lyon qui le suivoit, ■ nue la lyonesse qu'il avoit occise avoit geeté celle t année. ■ (Perceforest, 11, f. 103 ■.] ^presdons : 1' • Geter de la garantie, • refuser nn garant. (assises de Jérusalem.) ï • Getter tes escus, > espèce de tournois : « Toyei illec les armes que celloy aura pour le pris • qui se conduira le mieulx au getter len eseut. ■ (Perceforest, V, f. 6 *.) 8* ■ Getter los, • tirer au sort : • On jetta tantosl ■ los pour sçavoir lequel des deulx commenceroit • l'espreuve. • (Perceforest, V, f. 7 •.) tr • Getter los dans un man^é, ■ marquer à cha- que manÂand la place qu'il doit occuper. (Ordonn. desR. dePr. t. V.p.5li.) S" < Argent >ecM, ■ aident en pièces, en jetons : • n est enjoinct k tous orfebvres,... de besongner • et ouvrer en an^ent a unze deniers et maille et ■ quatre grains de remèdes. Et encore» de lout ■ argent jecté à unze deniers quatre grains. ■ (Ordonn. de Metz et pa^s messin, G. G. I, p. 4154.) 6* ■ Jetter groin, ■ faire mauvaise mine. (Gloss. des Arr. d'amour.) 7* ■ Jetter les mains, ■ saisir. (Beaumanoir, di. 34, p. 128.) Jettement • GonimH, jettemefu d'eaues de la < maison. ■ (Gousl. Gén. 1. 11, p. 676.) Jettes. Ghantiers de cave sur lesquels on met des tonneaux. En parlant des immeubles : ■ De cette ■ qualité sont aussi \es jettes d'une cave. > (Nouv. Coût. Gén. U, p. 1086 M i- JEU Jetton. 1° Rejeton : • De bestes... que on vou- < dra dire.... avoir mangé.... le geton des bois • taillis. > (Ordonn. des ducs de Bret. fol. 199.) — 3* Enfants, postérité : • Quant de lui sont issus si ■ heaus. jettons. > (Perceforest, vol. I, fol. 131'.) — 3* Essaim d'abeilles : > Il n'y a jetton (Tabeillet, « qui n'ait son roy. • (Pasquier, Lett. I, p. 602.) Jeu, Ja, Gin. [l'Jeu: ■ Greignor fais portet ■ par giu, quant il s enveiset. ■ (Boland, v. 977.) — • James ne fuisse lassés A juer aux juB des • enfans. ■ (Froiss. Epinet. amoureuse.) — Diffé- rentes espëràs de jeux : 1* «Il fu ordené que par ■ manière d'esbatement seroit donné un joyelou ■ présant au jeti de barres... avec l'escrinée, ■ ainsi qu'il est accoustumé à faire au jeu depris, ■ (JJ. 142, p. 54, an. 1391.)] — 2- ■ Comme environ • Noël derrenierement passé ol un an, Jehan Ande* • luye, lequel est jeune homme, eust esté nommé • et esleu prince d'un jeu, appelle )e jeu des sos, • qui cbascuQ an est acoustumé à faire en nostre > ville d'Amiens par les jeunes boni^ois d'iceile ; • soubz umbre duquel jeu et en continuant iceilui, • ainsi qu'il est accoustumé, ploseurs jeunes ■ bourgois de nostre ditte ville el ledit Jehan ■ eussent jousté et fait leurs esbatemens honorable- ■ ment. • (JJ. 130, p. 271, an. 1387.) — »> * Jehan ■ Aysmes qui avoit joué aux marelles à six tables, ■ appelle le jeu saint Marry. ■ (JJ. 167, page 87, an. 1412.) — 40 • Jehan Dupont et plusieurs autres, ■ qui avoient soupe ensamble... en la ville de ■ Esquiqueville, parlèrent entre eulz de faire • aucun jeu par manière d'esbatement ; et advint ■ que ledit Jeban Dupont et ledit Jehan Hesiout se ■ efforserent de tirer un baston l'un contre l'autre, ■ selon ce que on a accoustumé à faire ^nxjeuxde ■ Ifoel ou païz par delà par manière d'esbatement. ■ (JJ. 120, p. 225, an. 1381.) — . Icellut Augier aloit • de jour et de nuit par les tavernes de cervoise > boire, jouer aux jeux de Pfoël el faire plusieurs ■ autres excès. • (JJ. 145, page 186, an. 1393.) — 5° • Jehan de Houdenc ala r^arder le jeu des noUc, I où les femmes et filles de la ville de Nenfchaatel ■ se esbatoient > (JJ. 117, page 51, an. 1380.) — 6° ■ Tous jeuB de dez, de tables, de paume, de quil- ■ les, de palet, de soûles, de billes et autres jeux, < qui ne cbeent point à exercer ne habiliter nos ■ sujets à fait d armes à la défense de nostre « royaume • sont interdits par ord. de Charles V (23 mai 1369.) — 7' On connaissait déjà les crou- piers : • Pierre Damaulx exécuteur de justice, qui ■ avoit pris à censé la seeque table, brefengh et jeu ■ de dées de la ville de Toumay. > (JJ. isf . p. 309 bis, an. 1382.) — 8* • Au soir après souper icellui • doyen s'en ala jouer es près avecques autres gens ■ et pluseurs jeunes femmes de Vaucouleur au jeu ■ du tien ; et là il couru et sailli legieremeot et • liement. ■ (JJ. 141, p. 155, an. 1391.)— 9* Jeu de dames : • Jehan le Noir et aucuns des compaignons • jouèrent ensemble pour l'aigent à un jeu appelle - le jeu de la vachette. . (JJ. 148, p. 40, an. 1395.1 VoirJotna.] 14 3* ReprésentaiioQ dramatique : [■ Et en ot en la cité de Llssebonne jeu de per- • tonnages et Tait forant teste. • (Froi&Bart, XI, 265.} — • Comme la vieille de S. Fremin les jeuoea gens ■ de la ville d'Amiens ont acousltimé de soy joaer ■ et esbatre et faire jeux de wrtMMuiws, Jelian le • Corier, se feustacompaigoe avec plusieurs jeunes • eofans de la dilte ville qui bisoient ud jeu de ■ pertonnaige... l'un des dis jeunes gens deaguisé, • tenant, comme un messager un glaviot ea sa • main. "(ii. 157, p. 153, an. 1408.)]— a* • /eu de ■ la S" Hostie, ■ représeaiaiiOD, comédie, mystère. (fiist. du Théât fr. Il, p. 363.) 3* [Bataille : • Berruier et François et Breton • bien corseu. Bien quatre cens ou plus ont com- ■ mencié le geu. ■ (Cuvelier, v. 199&3.)] Parlant des prisonniers faits à la bataille de Poitiers : EliUippe d« Fnnca mou ttUte En tat l'un et le comta d'Eu, De Poney Ait prtns & jeu. (Detch. f. 577 :} Expressions: j* > Aller à jeu, * être ea liberté : < En trois vil- ■ lages peut avoir un taureau qui ne peut estre • empescher A'aller à jeu. > (Coût. Gén. Il, p. 780.) V(Hr. au Coût, de BreL f. 151 ^ 3« • Gaaigner le gieu, * se aaover : Le gi«M gaaignent pour eler : Embdui «ont en tuie toucbié. (Fahl. de S. G.) 3* < Jeu d'attente. - Un capitaine qui arrête l'ar- deur de ses soldats, leur dit : • Ne nous haater de • tant, que par le malheur d'us seul hasard nous • perdions le jeu d'attente, qui tienl du tout au « droict donner de ce premier assault. > (Jean d'Aulon, Ann. de Louis Ml, p. 286.) 4* ■ Avoir bon jeu, ■ avoir belle matière ii rire. Parlant de Charles VI qui éloit impatient de voir babeau de Bavière : • Demandoit au seigneur de la ■ Rivière quand il la verroit. De ces parolles • avaient les dames bon jeu. • (Froiss., n, p. 287.) 5* ' Jeu de Cipris, • expression obscène. (Oudin.) 6* ■ En On de jeu, ■ à la tin : > Us poursuivirenL ■ leurs desseins avec tele opiniaLrelé qu'en Un de « jeu ils demeurèrent maih-esdu tablier. ■ (Pasq.. Rech. 1. p.31.1 7* ■ Jeu de l'espée, • combat à l'épée. Parlant du combat d'un chevalier et d'un bachelier : • Le cbe- • vatier si laissa le ;eu cfe /'esp^e el le prenl • vigoureusement comme pour son honneur deffen- ■ drë ; si trouva l'eschine et les reins du bachelier ■ fort durs et tenans. > (Percef. Il, f. 128 >.) 8* ■ On appelle je» de fief lorsque le vassal ■ aliénant une partie de son fief, retient sur elle un ■ devoir, et la facullé de la garantir sous son hom- < mage envers son seigneur. De sorte que ce qui ■ est ainsi aliéné reste toujours partie du même ■ flef, quoi qu'elle soit un nouveau fief relevant du ■ vassal. ■ (Loysel, instit. Coût. II, p. 175.) 9> > /eu force, * contrainte. Parlant de coales : « Toute fois les ayans ouys, vous en croirez ce qu'il ï- JEU ■ TOUS plaira ; il n'y a point de /m forcé. ■ (Boucb. Serées, liv. Il, p. 35.) 10° - Jouer a quatre jeux les. deux, • c'est uo éloge donné à quelqu'un pour dire qu il est brave, courageux. (Voy. J. liarot, p. 69.) 11* * Ësquipes à>eu pareil, ■ c'esl-lhdire k armes égales. (La Colomb. Tbéât. d'bonn. II, p. 462.) 12* • Cieu saos villenie. > (E. Descb. f. 426 ^.) — > Jeu sans villenie. • (Rabelais, lU, p. 173.) — Cette expression a signiQé : 1* Amour sanssaleté : - Eocon • voulus-je passer outre et repreacater en moy on • vieillard amooreux. Toutes fois je vous prie de ■ croire que c'est à petit semblaot, et jeu sans vit- • lente. • (Pasquier, Lett. t. II. p. 748.) — S* Jeu. amusemeni sans malice. L'auteur en parlant de vers qu'il a faits pour répondre ft une épiip'amme contre lui : ■ Il ne sera non plus offensé des mien» > que je suis des siens. Tout cela s'appelle /eu sons ■ villenie. ■ (Pasquier, Utl. I, p. 491) 13* ■ A beau jeu, beau retour, ■ neu attaqué, bien défendu. (Pasq. Rech. III, p. S31.) 14* • Il y aura beau jeu si la eorde rompt, ■ on verra de tielles choses si le dessein réussit. (Oudiu .) 15° ■ Jeu de bonne mine à maulvais jeu D'est ■ alliance impertinente. ■ (Rabelais, IV, p. 38.) 16* • Jeu des Egyptiens ■ (Oudln), c'est-li-dire jeu de bobémiens, vol habile. 17* • Jeux de pommes, • jeux qui plaisent k ceux, qui les font : ■ Prenoit son passe tems à leur jouer ■ plusieurs tours qui estoientcommeon dit en pro- • verbe : jeux de pomma; c'est k dire jeux qui • plaisent à ceux qui les font, ■ [Contes de Des Perriers, II, p. 209.) Jeude. [Fantassin. (Voir GELn.)(Cbron.desdHG8 de Normandie.)] Jeudi. Cinquième jour de la semaine : • Vous' ■ pourries pourmener cette question jusqu'à la ■ semaine des trois jeudis, sans vous pouvoir • accorder. ■ (Chol. Contes, I, 60.) — • Lb jeudi on ■ ne fait jamais deux lectures. • (Eutrapel, p. 340.)' ^ C'est la truducliou d'un dicton latin d'écoliers : • In die jovina, Nunquam fit lectio bina. ■ — • Le • jeudi absolu, ■ le jeudi saint. (V. Du Gange, soos Absolutionis dies.) ~ [■ Le granl jeudi, > même sens : > 11 (S. Louis) me demanda se je lavoie les < piez aus povres le jour dou grant jeudi. ■ (Join- ville, § 29.}] Jeuer. [Jouer: >Amorsn'acured'omme morne; • C'est maladie moalt courtoise. L'en en rit et jeue ■ etenvoise. ' (Rose, v. 2190.) — > Adont pria li > roys à la dame que elle volsist jeuer à lui. > (Froissart, t. lU, p. 488.)] Jeuerle. [Synagogue, dans Wackernagel, p. 66. Voir JtiEaiB.] Jeuge Cà.) [A jeun : ■ Icellui Godier qui esloit ■ coustumier à jeuge et à saoul de injurier et vile- ■ ner gens. > (JJ. 157, p. 391, an. 1403.)] Jeulel. [Joyau. (Froiss. II, 90 ; III, 230.}] Jeun. [A jeun : • Icelle Perrenelle qui esloit • laisse et vaine, tant pour ce qu'elle a'avpit men- JOB ' 108- JOI ■ tion de Venus la deesae de luxure. • (Le Chev. de la Tour, Instruct. à aes filles, fol. 63 Hais point ne ■ virent de jeu parti pour yaux aventurer. ■ (Froiss., t. III, 150.]^ — 6* Revaocbe. Les Hongrois ayant tué un chevalier que le roi des Romains leur avoit envoyé : • Le peuple de Vienne se meut aussi • voulant tuer les ambassades des Hongres et leur ■ faire jeu party. ■ (J. d'Auton, Ann. de Louis XII, page 11.) Expressions : 1* * Jeu a droit parti, • la partie égale, même avantage : • Si n'estoit pas li^fu adroit oartv car le ■ comte Thibaut avoit trois fois autant de gens que > le roy. ■ [Cbron. de S. Den. t. I. f. 245.) — Voyez Gilbert de Berneville, Poës. av. 1300, 1, p. 346. 3* < Jeu mal parti, > partie inégale : • De tant ■ estoit le jeu mal party en vers eulx qu'il leur • convenu recevoir plus de coups qu'ils D'en pou- ■ voient rendre. > (Percef. I, f. 34.) . 3* • Partir jeu mauvais, > jouer un mauvais tour. Leroy Thibaut se plaint de Baudouin qui est aimé de sa maîtresse : Bauduin, toit, mauvais jeu me partez. (C" Thibaul, li.] Jez, S. Juis, pierre noire. (Les Quinze Joyes du Mariage, p. 1^.] Jobe. [Niais, crédule, jobard : ■ Il aura nlus • lost conquis ce qu'il prétend, avec un mot oien « couché... que par servir el faire le mignon long- . temps qui est l'office d'un jobe ou caillette. • {Noël du Fail, Propos rustiques et facétieux, ch . VI.)] Jobelln. i" Argot. Guillemelte dit à Pathelin mourant : Ha 1 maisUre Pierre Patfaelin, Le droict joueur dujobelin. Ayez en Dieu conOdeDce ; Point ne vous fault de medecb. [. Et aux rustres? hejobelin. - [Poésies allrib. à Villoa, éd. Jannet, p. 169.) — • Les hoirs du def- « funcl Pathelin Qui sçavez jargon jobelin. • (Id. p |7(| )] — 2* Jobard : • Jobelin bride, ■ sot, badin, coroaixT (Oudin.) — Rabelais emploie ce mot pour un nom propre, au 1. 1, p. 9i. — or Ruse : La chemise est Houvent Grosse comme uog sac de mouLn : Le» ungi, par leur fin jofteHn, Fournissent i rapoinctement. fCoqwUart, p. 175.} Jobelot. [Sol, jobard : ■ Icellul suppliant oy et ■ enlendy que Pierre Pèlerin... le oommoitetappe- • loit par manière de injure el moquerie, jobé/ot. ■ qui est à entendre selon la manière de parler et • langaige du pays (d'Artois), qu'il estoit un chetif ■ et meschaoi el de petite entreprinse. * (JJ. 1S4. p. 506, an. 1454.)] Jocrisse. • C'est dommage que vous n'ayet nom ■ /0(TtU£ ; je croy qu'il vous feroit fort tioa voir • mener les poules pisser. ■ (Cholières, Contes, II, Apr. disn. I, 31.) Joculatolre. [> Un jeu nommé joculatoirm à • jetier dards et javelines. ■ (Hist de Charles VI. p. 77.) Lisez probablement ;acu/a(otr««.] Jode.fJoue: • hajoda des leons fraindratH < sire. ■ (Lib. psalmor. p. 75.]] Joe. [Joue : • La destre joe en ad tute san- ■ glente. > (RoL v. 3921.)] Joedl, JoledI. [Jeudi : ■ Si revendras après la ■ Pasque, Le joedi de rovoisons Que l'en meniue les ■ motons. > [Ren. v. 13191.) — > Etensi en vinrent • puis la desconfiture qui ot esté le joiedi à soir. • (Villeh. S 368.)] Joée. [Coup sur la joue. (Voir Joute) : • CoQlens > et riole de parler se mut entre eulx, et lant que • ledit Brisson donna une i'M'e audit Simonne!. • [JJ. 94, p. 35, an. 1363.)] Joël. [Jubilé, dans les Annales de Plaisance, an. 1474 [Huratori, XX, col. 946} : > Huncque appel- ■ lanljoe/, id estjubilœum. ■] Joeoe. [lo Jeune, du latin juvênem : > Ele estoit • joene et tendre comme rosée en herbiere. • [Berte, c. 40.) — • Grant duel font pour Bertain ii • joene et li chenu. ■ (Id. c. 101.)— 2" Maître garçon d'un boulanger, d'un meunier, dans la tramictlon de la charte de commune de Beauvais; le latin donne 3(umon£« : ■ Adecerles en un chacun des > moulins deux joennei seront tant seulement. ■ [Loyscl, p. 280.) Comparez joindre pour geindre; joindre aétéfait suryurtror, eijoenne sarjuvenem. ■] Joesdl, Jobesdi. [Jeudi : < Tant que aajoesdi ■ mailin fu lor assauz atornez. ■ (Villeb. § 170.^ — • Johesdi après mi quaresme, entrèrent luit es . nés. . (Id. § 236.}] Joettes, s. Diminutif de joues : Vos josf'e* font deux fosaes toudis. (De»ch. f. $50 KJ Jogleor. [Jongleur : •> N'i a mais nul qui ait • déduis. Ne chien n'oiset, nejoçteor. ■ (Partoaop. V. 2576.)] Johannot, s. Nerf de bœuf avec lequel tes Huguenots frappoient ceux qui ne voutoienl pas aller aux prêches, vers 1560. (Hém. de Montluc, t. II, p. 3.) Jol, Joie. [Participe passé de ;otr,' voir ce mot.] Jolailler. Joaillier. (Uonet.) Jotalllerle. Joaillerie. (Monet.) Jolans. [Participe présent de joir, au sens de joyeux (Kroiss. Il, 67) : ■ Quant l'oiteud^ Elle diolt JOI — 109 — JOI • înjoians. • (AioK v. 347.) — « (Solehadins) si eo « fo à merveilles joians. > (Mén. de Reims, § 35.)] Joiaa. [Joyaux; primilivement jouets, du latin jocales^ jocalia : « De joiaus, de richesses treslout « Paris resplent. » (Berte, X.) — Les Nouveaux Comptes de rArgenterie (p. 201-204) énumèrent les • joiaulx d*or et d'argent, pour le roy... la rovne • et... le duc de Thouraine... baillés et délivres » du 1" janvier au 30 juin 1387. Les formes joiel ou jouel sont plus étymologiques.] Joie. [i<» Plaisir, féminin sing. fait sur le neutre pluriel gaudia : « llTabat mort; paienen untgrant • Joie. » (Roi. V. 1584.)] — 2° Divertissement popu- laire : « Leurs festes et joies. » (Ordonn. Y, 172.) — 3* Bruit, en parlant d'une révolte des Normands : Granijaie font boijoiz et autre |;ent menue, Neis les legieres fàmes. les vieiUes, les chanuea, O basions, o ctvaux, o narres, o machues. (RoUf f. IS.) 4« Jouissance : « Se vous voulez avoir joye sans « villenie, si la pourrez avoir en mariage. * (Lanc. du Lac, 1. 1, f. 119 ^) Je vois ce que je désir si : N'en puis ;ot€ avoir. [Poêt. av. 1300, III, ii59.) Expressions : [i* • Estre en joie^ » être en gaieté : « Quand li « roys estoit en joie. » (Joinv. S 32.)] [3* « Faire ioîe, » faire fête, faire des joies, comme on dit vulgairement : « Quant jToi une piesce • demourei à Joiuville et je oy faites mes besoi- « gnes, je me muz vers le roy, lequel je trouvay à « Soissons ; et me flst si grant ;oi^ que tuit cil qui « là estoient s*en merveillerent. » (Id. S 664.)] 3* • Faire joie de bras en acolées et en ris» » caresser: U tait souvent joie de bnu En acoUéeê et en ris. fPoêt. av. iSOO, IV, p. i336.) 4* « Frères dejoye, » gens qui aiment le plaisir. Cette façon de parler tire son origine d'un ordre de chevaliers « appelles les Chevaliers de la Bonne, « les quels aimoieut tant le plaisir qu'on les nomma « frères de joie. • vOseloy, Orig. de la Chevalerie, page 292} 5* « Avoir froide joj/e de sa peau, » avoir la chair e poule, comme on dit vulgairement. — « Luy list « le roy de grans çaours et effrois, dont le dit sei- • gneur de Roussi cuida avoir froide joye de »a • peau. » (Chron. scandai, de Louis XI, p. 2M.) 6* • Halle ;oye, » malheur : « Elle fist sa malle m joye que pour ung moyne laisser celuy qui tant « Taymoit. » (Petit Jehan de Saintré, p. 675.) 70 « Après grantjoy, grant pleurs. » (Perceforest, vol. VI, fol. 109 d.) 8* « Joye au cœur fait beau teint. » (Colgr.) 9* « Joye de papillon. » (Cotgrave.) 10* [« Pour une joie mille douleurs. » (Le Roux d6Lincy,ll,31.)] Joiel. [Joyau, dans Froiss., III, 246, et au reg. JJ. 121, p. 20, an. 1382.] Joiette. [Jouissance, usufruit : « Ne avons que « Isi joiette des biens à nostre vie. > (Assises de Jérusalem, ch. 265.)] Joieus, JoioSy Jolous. Joyeux, dans les Poêt. av. 1300, lU, 978. — [On lit dans Couci, VII : « Dont « doi-je bien par droit eslre joious. » — Dans Ron* cisvals, page 12 : < Irai joio% et liés. » Voir Joûè et Joyeux.] Joieusement. [D'une manière joyeuse : « Encontre va li rois moût très joieusement. » (Berte, coupl. IX.)] Joignant. [1* Collantes (Voir Joint), en parlant des manches du bliaud féminin : « Et si dois ta « robe baillier A tel qui sache bien tailiier, El face « bien seans les pointes Et les manches jot^nans • et ceintes. » (Rose, v. 2158.) — 2* Contigu : « Aucuns des voisins veut mesonner joignant. » (Beaum. XXIV, 24.)] — 3- Collatéral : les-tu Rejoignant ou bastart, les-tu plus vil ou plus couart Que tu Ten dois porter hommaige. [Brut, f. iS :) Joigne. [Jeune homme : « Lequel Jeason encon- « tra un homme nez de Couloigne sur le Rin,...qui « avoit grans cheveux, et li dist ces paroles ou « semblables : Veez là un biau joigne. » (JJ. 95. p. 114, an. 1363.)] Jolndant. [Prép. Joignant, tout proche : « Li « vens les ramenoit maugré euls joindant Brisio. • (Froiss. II, 82.) — « Ens ou chasliel Saint Anihoine « joindant Paris. » (Id. XV, 94.)] Jolndrage. [Regain, herbe plus jeune; le mot dérivé de joindre^ junior : « Item les joindragesàes « herbaiges des fros de la paroisse de Beaufort dès « la mi aoust jusques à Noël. » (JJ. 103, page 316, an. 1342.)] 1. Joindre. [Ouvrier boulanger qui pétrit le pain; gindre, du latin junior : « Tous les taleme- « liers et les meslres valés que l'on upéie joindre. » (Liv. des Met. 7.)] 2. Joindre. [1* Rejoindre : « En Rencesvals à • Reliant irai ytitndre. • (Roi. v. 923.) — « Aitant « Gerars voit apoindre Un Saisne, puis vait à li • joindre. » (La Violette, v. 1791.)] En voit souvent qui ne pense qu'à mal ; Ue\ joint d*amors que cil au coer loial. (P. 1300, i554.J 2** [Réunir : « Qu'il deviendra, jointes ses mains « tis homs. » (Roi. v. 223.) — 3« Relier : « Et li mas- « chum Salomun e li maschun Yram les taillèrent e « parèrent, juinstrerent e acuplerent de primes as « munz. » (Rois, p. 218.)] — 4" Conclure un mar- ché en se donnant la main : • Ne doit vendre ne « apporter pour vendre cuir tanné, ne faire mar* « chié, ne joindre, ne bailler deniers à Dé. - (Ord. t. V, 272, an. 1311.) — 5* Se couvrir de : • Le che- « val broche, si se joint en Tescuz. » (Roncisvals, p. 90.^ — • Sault sur son cheval de plaine terre, et « emorasse Tescu, et se joinct en ses armes. » (Perceforest, I, f. 14.) Jolngnet. [Mois de juin. (M. de Reims, § 290.)] 1. Joint, l*" Serré, vôtu d'une robe ou d'une armure collanle. (Comparez Joignant.) : « A tant vin- « drent en la place trois chevaliers... plus joincts « en leurs harnoys que esmerillons en voilant. » JOI - no - JOL .) — [« Plus joint gu'oisel oullre « s'en vont. » (Couci, v. 1421.) — « La damoiselle < a regardé Bernier, Qui plus est joins que faus ne « esprevier. » (R. de Cambr. Î19.)] Et afin qu'elle semble droite. Luy fault faire sa robe estroicte Par les flans, et soit bien estraincte Afin qu'elle semble plus joincte. (Deach, f. 497,) [De môme aux Miracles de Coi nci, 1. 1 : « Qui plus « estjotn^e qu'une fée Quant ele esl jointe et ati- « fée. •] — a* Réservé : Et II prestre si la rassaut. Et molt la prie et molt li offre Sept livres qull ot en son coffre Mais il la treuve si bel jointe... Que il n'i puet riens conquester. (Fabl. m«., f. 77 Kj 3* [Comme adverbe, il est synonyme de joignant, au sens de côte à côte : « Le suppliant courut après « icelui Pierre, et incontinent qu'il fact^oinc^ il lui « bailla sur Tespaule un coup de la fourche. » (JJ. 182, p. 81, an. 1453.)] 2. Joint. 1* Défaut de Tarmnre : « Il combati- « rent de glaive fièrement en poussant, et subite- c ment queroieniles/uînto des armures, et telement « estoquoient. » (Du Guesclin, par Hén. p. 358.) — [2* Joug : « Icellui Monin portant une chose nommée « joint, à quoy ou pays ren lyeles buefs. • (JJ. 153, p. 78, an. 1397.)] Jointe. [1* Jointure, articulation : « Sur la « jointe du bras où il l'a assené. » (Roncisvals, paye 195.) — « Et bien se gart qu'ele ne moille ses « aois es broez jusqu*as;oin^es. » (Rose, v. 13613.)] r- « Tous engins de bois d'osier ou de jonc, qui soit « si espès qu un homme n'y puisse aisément bouter « et sans force tous les doigts jusques aux pre- « mieres joinctes de la main, sont défendus. » (6r. Coût. Gén. de Fr. liv. I, p. 31.) — 2° Augmen- tation, en parlant des Vénitiens : « La joincte et « crue quils avoient faitte à leur Empire en « Italie. » (Clém. de Seyssel, Hist. de Louis XII.) Jointe (bas). Cheval dont le paturon se rappro- che de rhorizontale. (Oudin.) Jolntée. [Contenu des deux mains jointes : « Vnejointée d'icelui grain en assemblant les deux • paumes de la main ensemble. » (Ch. de 1473, Du Cange, sous Juncta, 2.)] Jointls. Joitttif : • Sur le fossé fist un palis, « Haut et espès et bien jointis. » (Brut, ms. f. 41.) Jolntoier. [1" Marcher comme un chevalier joint dans son armure, comme une dame jointe dans sa robe : « Orgeilleus desploie et destache « Trestousses ners en convoitant; Cors qui ensi « va jointoiant filervelle est se moult ne se lasse. • fParaphr. du Ps. Miserere, dans D. C. III, 942 «.) — 2* Remplir les joints d*un mur avec du mortier, du plâtre : « Plus seront tenuz les dis maçons et pro- « mectent ;oîn/o]/^r, ragreer, pinceller et marque- « ter d'ardoyses toute la ditte maçonnerie. • (Btbl. des Chartes, IV« série, III, 63.)] Jointteur, Jolnttler. [Billot, chaput pour équarrir les douves d*un tonneau, pour dresser les joints des planches : « Icellui Regnault frappa Vincent Bernart par la teste ô^nn joinitéurk joiom « tonneaux. » (JJ. 121, p. 40, an. 1382.) — « Jehan « le Bouier d'icelle hache couppa ledit pain sur le « chappuiz ou jointtier dudit relieur. » (JJ. 177, p. 169, an. 1445.)] Jointure. [1** Endroit où les os se joignent : « Trenchet l'eschine une n'i oui quis iwnture, > (Roi. V. 1333.) Le mot n*est pas relevé au Gioss. de l'édition L. Gautier.] — 2° L'assemblage des parties dont le corps est composé : Dieux n*& pas fait chascnn d*une jotnfura. Terres ne fleurs, tontes d'une coolour. (Deseh. f, i8 *.f 3* Il a été facile de donner à ce mot un sens obscène : Prince, en amour tant de douceur figure ; §ue qui se puet bouier en sa jointure t il s*i scet bien aider des talons. (Detch. f. fit ^.J Expression : « Trouver la jointure^ • trouver le défaut de la cuirasse. (Oudin.) Joir. ri* Jouir de : « Liquels doit mieux, par « droit, aamors joir. » (Couci, XX.) — « Li rois « Jehans li olroia bonnement (le royaume de Jèrn* « salem), et li empereres le tint et en ;oi Jusque sa « mort. » (Mén. de Reims, § 243.)] -- 2* Se réjouir. On lit dans S. Bernard, p. 294 : • Joir ensamble les < joyanz et plorer ensamble les ploranz. » -* 3« Faire fête à : Ceulx qui cognoitre les cuiderent Les ont receus eijois Et à joie les ont servis. [Brut, f. 66 ^.) A' Caresser. Parlant du roi de France et du duc de Normandie : Donc prist li roiz le duc et baisa etjoi Ses bêlez, ses deduitz, ses avers li offrL [Bou^ f, 63,] 5* L'infinitif est pris substantivement au sens de l' Jouissance : « Mes espoirs vaut d*aulrni le iotr. • (Poët. fr. avant 1300, t. IV, p. 14O60 - [» Plaisir : Duel sur dolor ne joie sor joir Homme ne famé ne le doit maintenir. » (Garin, p. 154.)] Jolse. [Jugement, éi)reuve. Voir Jouise, Juiss : Si que \%n ferai un joise De chaude yaue 6t de fer chaud. » (Ren. v. 517.)] Jolssement. [Jouissance : « Qu'on les face/otr desdites pastures... ouquel joissement ils dient estre empeschez. » (1468, Censive de Chécy.) (L. C. de D.)] Joletrln. Jeune homme qui commence à aimer les femmes. Parlant des femmes qu'on accuse faus- sement : « Comme plusieurs sont blâmez à grand « tort, Dieu le sçait bien, par \es joletrins, allant et « venant par les rues, quand autre chose n'en peu- « vent avoir. » (Quinze Joyes du Mariage, p. 64.)^ Joli. 1** Gai, content. Parlant â*ua afloant qui surprend sa maîtresse au lit : « Elle k ce mot le « cogneut, si en fu bien jolie. » (Perceforest , vol» Vï, fol. 110 ^) 2* Badin : « Sans chaperon parla maison, tant est JON -1 palais, les églises. Comme les dalles des collèges étaient recouvertes de paille, les élèves en traî- naient les brins dans la rue, qui prit le nom de rue du Fouerre, Fouaire. Les cabaretiers fournissaient la jonchée à ceux qui rréquenlaieat leurs tavernes: • Faire jonquiée eu leurs maisons. • ^C. de Corbie, an. 1310.)] ~ • L'autre amassait des fleurs et ea • MsoW jonchée. ■ (Desportes, p. 500.) 3* Choses répandues à terre, cadavres, argent, etc ; • D'argent il Q\ jonchée. > (Des Portes, Epita- pbes, Loys du Gast. p. G47.) — • Hedor ayant été • par fortune trouvé par la belle Angélique, demy < mort au milieu d'une grande jonchée de gens . morts. . (Kech. de Pasquier, liv. IX, p. 820.) — [3° Fromagà fait dans un panier de jonc : ■ Une ■ jonchée à faire fourmages. > (DeLaborde, Emaux, p. 351.)— • Sous un plumage plus blanc Que le ■ laicl sur jonchée. • (Bons. 466.)] — 4* Bottes de jonc formant nasses à prendre le poisson : ■ Tous ■ engins de bois, soient nasses d'ozier, nasses pel- ■ lées.jonch^M, ou autres engins (juelsGonqoes. > (Ord. I, 794.) — [■ Item la peschene aux usagiers ■ qui peescnent en la dittenviere à panier, à verge, ■ aus jonchiéei et fi la main. ■ (JJ. 56, page 233, an. 1318.)] JoncliemeDt. Action de joncher. (Cotgrave.) Joncber, Joncler, Joncqater. [Joncher, au propre et au figuré : • La veïsez la terre si jun- • chée. ■ (Roi. V. 3388.) — ■ En le chambre entre • ou li gonc sont jonciét. • (Aubri, p. 165 ".) — « Et • li liz saint Thomas ealeit apareilliez Dessus un ■ ctiaelit qui lut esleit quiriez D'une cuilte qur- ■ pointe, d'un poi d'estrain junchiez E de chiers • linges dras e blancs e déliez. ■ (Th. de Cantorb. page irâ.) — • Et joneheroient lor maisons. Quand ■ vendroit la froide saisons. De bêle paille nelle et • blanche. - (Rose, v. 17875.) — « Ne pooieni les > dis habitans... prendre herbe esdis marais, se ■ n'estoit les samedis après disner et autres festes, ■ pour joDcquier leurs maisons. > (Gart. 33 de Cor- bie, an. 1418.)] Joncbere, Joncbtere. Lieu couvert de jonc : r> Sont venues à la rivière Trouvent les prez et ■ la jonciere. Et grant place pour herbergîer. • (Athis, dans D. C. 111, 923 ■>.) — > Comme l'exposant • feustalez... pouraîdieràamendernozchemins,... ■ il commença à houer en une jonchiere. ■ (JJ. 133, p. 31, an. 1388.)] Joncherte, s. Tromperie : [• Vous entendez ■ bien jmehene. > [Villon, éd. Jaonel, p. 104.)] Ne raiTons plus d'amour t'escoUe On a'T list que de tromperies, Lft soBDce est toUe putiUe, Les grans jiiremeDS menterleg, Les statuts ce août jonc Aertef. (CoquiUart, p. 19.} Joncbet. [^Les premiers jonchets furent de petits brins de jonc : ■ Ploseurs basions d'yrywe et 2- JON ■ d'if et jOTicftea et billes d'p-yere. • {BiW. < des Chartes, vi* série, I, 354, xt' s.)] Joncbear. Trompeur : • Jangleurs, joui ■ détracteurs, flatereaux. > (R. deCollerye,] Joncbenre. Action de joncber. (I^rai vol. 11. f. 126'.) Joochn. Jonché. (Brant. Dames gai. 1, S Jone. [Jeune : ■ Et li viel home et H /m . quin. ■ iRoncisv. p. 155.) — • Jone et d (Gérard de Viane. v. 3265.) — ■ Jone et bi (Garin, 1, 66.)] Joneces. [Ebats enfantins : • S'esbatt^t ■ qui estoil son oncle, en ses joneees. • (Fft vol. II, fol. 33.)] Jongler. Mentir : > Leurs contes (des joB • estant mespriaés it cause des menteries tr • dentés et lourdes, quand on vouloit pt ■ quelque chose folle et vaine, l'on disoil; c < que jonglerie, estant enfin l'ony/n'oo jai^ • pour bourder etmenlir. ■(Faucbel.Laog. i fr. p. 79.) — [Fauchel a tort de confondre j et jongler : jan^ter est une variante orUiO) que de gengter. (V. ce mot,)] Jonglerie. [1* Métier de jongleur : • • servent de jonglerie Vielent par devant le c (Dit du Buffet, v. 140, xiii- s.) — 2- Tromperi le précédent) : < Pour l'outrecuidance panii ■ cuns qui, par leur jonglerie. Veulent p ■ conquérir Des grans biens de ma seigne (Ch. d'Orléans, 118- ballade.]] Jonglenr. [Chanteur ambulant qui, con rapsodes de la Grèce, récitait par les chAlei villes et les bourgs, les poèmes des trouvé jongleur ne se bornait pas à réciter des ron des chansons de geste ; il jouait de la harpi la flûte, faisait des tours de gobelet, monti singes et des animaux savants, usait mé besoin des grimaces et des plaisanteries do ; banque. Au xii* et au xin* siècle, le jongleur I fois riche el considéré comme un trouvère ménestrel ; mais, au in* siècle, son nom e insulte: ■ S'il ad venoit qu'aucun appelas! ni > jongleur, ou bourdeur, ou ribautt. > rBon Som. Rur. Il, 814.) — . Tous jongleurs^ hta ■ et joueurs de cordes et tous autres jeu: . mez. • (G. Coût. liv. IV, ch. 4.) Voir sur li gleurs, te$ Rues du Vieux Paris, par V. Fi Didot, 1879, in-8% p. 323^77.] Jongloter. [Jouer des farces, tain des ; ries, dans Du Gange, sous Juglalores.'] Jonglnre. Voir Juglebie. [Droit que e seigneurs prenaient sur les baladins. • Et ei ■ droit ledit fief de Villefort, de la cousbi ■ femmes de vie et la jonglure des joualH ■ ne peuvent jouer audit Châteaulandoa i ■ congié de ladicle dame de Jalmain. > (1671 du fief de Villefort.) (L. C. de D.)] Jonqulers. [Lieux plantés de joncs. ■ ] JOS — 113 — JOU « tains auUres menus cens deubs chacun an, audit « jour S. Rémi, pour bois, isles, motelles, et jon- « qtUer$ estant en laditte rivière d*Aisne. > (1453, Soissons.) (L. C. de D.)] Joq. [Timon : « Le jeq ou timon d'un char. • {U. 171, p. 67, an. 1419.)] Joqaer. [Jouer: « Il ne nous laissa mie ci « joquer longuement. > (Cuvelier.)] — Etre en repos, percher, jucher. Jor. [Jour. (Roland, v. 915, v. 3100.) — « Al « jar du jugement quant Dex tiendra ses plais. » (Dom Bouquet, VII, 141.)] Jomoler. [Travailler à la journée: « Et si pour « li ffrever, il le voise ajournant es jours que il « doive iomoter et faire son labour. » (Beauman. us. ch. 2.)] Jorrasier. [Noyer : « Pierre Lengloys de une « serpe avoit copez ou jardin dudit exposant plu- • seurs arbres^ c'est assavoir uouerdiers ou jorra- « tiers. » (JJ. 149, p. 290, an. 1396.)] Josqoe. [Jusque : 1<> préposition : « Josqu' à 1* • rei. » (Roi. v. olO.)*— 2» Conjonction: • Josque • il vengent. » (Roi. v. 1838.)] Josse (Saint). Ce saint avait une maladie sous vn sa protection: « Du mau Saint Leu, de raverlin,De « Saint Josse et Saint Mathelin. » (Desch. f. 212.) Joste. [Joute: « Quand li lances froissent et • faillent, li espées s'entreassaillent^ Ne vuntpas « jostes demandant, Maiz àchapleis se vuntferant. > (Rou, V. 9114.)] Josteor. [Jouteur, dans Parton. v. 7284.] Joster. [Jouter : « Mors est mes sires : Occis fu « au joster. » (Romancer, p. 47.)] Jostlser (se), t;. [Exercer la justice, faire des exécutions. (Perard, Hist. de Bourg. 316, an. 1215.)] Jon. [Je : « A ce conseil me acorde jou bien. » (Froiss. t. Il, p. 323.)] Joue. [« Uns rainsiaus Tôt ateinte parmi sa « désire jotte. » (Berte, 33* coup.)] — - Veit cheoir « d*amont la joue d'ung image qui faict estoit en « semblance de roy.... si cheut si durement à terre • qu'elle fut toute cassée. » (Lanc. du Lac, II, 99«.) Expressions : 1** « Se batlre les ;oties, » se repentir. (Oud.) 2* « Battre les joues, » frapper. (Id.) 3* « S*en donner au travers des joues^ » pour dire en manger tout son coulent. Il répond à notre façon de parler : « S*en donner par les barbes. » (Nuits de Slrapar. 1. 11, p. 338; Cotgrave.) 4* « Sous un nez pointu et joues plates il n'y a « rien de bon. » (Apologie d'Hérod. p. 177.) Joaée. j[Soufnet: « Le suppliant feri ledit Jehan • une jouée de la paulme seulement. » (JJ. 114, p. 93, an. 1378.)] Jouet. [1* Joyau, au propre et au figuré: « Car « en dame ha!e a moût vilain jouel. » (Berte, c. 85.)' — « Si c'est coze qui soit de tel nature qu'ele ne • se pot déprécier ne départir, si corne un ceval ou - un jouel d'or ou d'argent. » (Beau m. XXIV, 29.) —2* Maladie: « Une autre plaie d'epedimie, appelée • communément oudit pays (Soisson nais) le jouel.» (JJ. 114, p. 58, an. 1378.)] Jonement. Aclion de jouer. (Oudin.) On lit joementj aux Poêles av. 1300, 1. 1, p. 1474. Jonenete, adj. Diminutif de jeune : Tel usaige as depiecha apris, Ke nus n*on iert tentés ne garendis, Ne haus no bas, jouenete ne vicdlete. Poét. av. 1300, t. ni. p. 1093. Jonep.[i' Jouer : « Qui aloient ;oMan^ sur Terbe « qui verdie. » (Berte, 2* couplet.)] — 2* Badiner : Guillaume s*est el lit assis Joste la dame o le cler vis, Rit çt parole, eijoe a U Et la dame tout autresi. fFabl. MS. de S. G.J 3* [Faire la débauche : « Thomas Brisoul par son mauvais engin et faulx decevement, avoit fors- traite Alisette femme de Pierre Picart d'avecques son dit mari et menée ;ouer hors du pais. » (JJ. 17, p. 35. an. 1380.)] — 4« Manier: « Adonc luy dit un Breton qui molt savoit bien jouer de Tar- balete: voulez vous que je vous rende mort ce portier et du premier coup. » (Froiss. liv. II, p. 5.) 15 JOU — 114 - JOU — « Porter Tespée sur la cuisse el n'en savoir | « jouer. » (Apolog. pour Hérod. 510.) — 5° Jouter. Parlant de la mort du marquis de Beaupréau : « Ainsi que le roi et toute la jeunesse se jouoient à « cheval. » (Brantôme, Cap. fr. t. III, p. 303.) I. [Expressions relatives à différents jeux : 1° « Jehan Aysmes qui avoit joué aux marelles à « six tables, appelle le jeu Saint Marry. • (JJ. 167, p. 87, an. 1412.) 2o « Comme pluseurs compaignons se feussent « assemblez pour jouer aux noix, à mettre per ou « non per en une fosse. » (JJ. 14G, p. 418, an. 1394.) 3o « En la taverne en la ville de Rennes..^, se • prindrent à ;oi/er at/j; de% et au poullain. > (JJ. 122, p. 232, an. 1383.) 4®« Lesquelz compaignons disansqu*ilz vouloient « jouer à l'œuf ;.... l'un d'eulx eust pris un œuf et « Teusl mis emmy la sale ou ils estoient pour « jouer. » (JJ. 167, p. 236. an. 1413.) 5*" Peut-être jeu de dames: « Le suppliant et « Satin se pvinàvenik jouer aux vaches pour le vin « seullement. » (JJ. 183, p. 96, an. 1456.) — « Les- « quelz se prindrent à jouer aux vaches, au plus « de blanches ou de noires. » (JJ. 189, p. 159, an. 1457.)] II. Expressions diverses: 1' « Se jouer, » se battre. (Mém. de Bassomp. 1, 14.) — 2" « Se jouer sur quelque chose, » discourir, s'égayer sur quelque chose. (Défense, par Estienne Pasquier, 315.) — 3" « Jouer à bander et à racler, » agir, faire en toute extrémité. (Cotgr.) — 4« « Jouer « à boulehors. » (Voy. Boltehors.) — 5» « Jouer de « doubles nœuds, » pour trahir. (Desch. fol. 435%) — 6' « Jouer de doux parler, >• parler bien. (J.d'Aut. p. 30.) — 7" « Jouer des estoeufs. » (Voy. Estœufs.) — S** « Jouer à la fausse compagnie, > abandonner, laisser dans l'embarras. (Brant. Cap. fr. t. II, 359; Monstrelel, 11, p. 122.) — 9" « Jouer de son fief. » (Voy. Fief.) — 10** « Jouer de force, • combattre avec supériorité. (J.d'Auton,p.30.] — 11** « Jouer à « la fossette, » expression obscène. (Oudin.) — 12* « Femme qui joue, galle, ■ une femme qui est en flagrant délit. (XV Joyes du Mariage, p. 183.) — 13* « Si que dy que la fortune luy joua moult bien » de son jeu, ainsi qu'à mains en ce jour en jouera « encore. » (Froiss. IV, 75.) — 14" « Jouer du 'jeu « dont on est joué, » rendre la pareille. (Percef. 1. 1, f. 52«.) — 15* « Jouer à Tamoureux tranci, » avoir patience. (Pasq. Œuv. mesl. p. 385.) — 16" « Jouer « des mains basses. • (Voy. Mains basses.) — 17" • Jouer à'un autre mestier, • s'y prendre autre- ment. (Froiss. liv. I, p. 400.) — 18° « Jouer de la « navette. » (Cotgrave.) — 19* « Jouer des orgues, • expression ordurière. (Cotgrave.) — 20° » Jouer à la « prime, » prévenir quelqu'un. (Brant. Dames Gai. 1. ï, p. 94.) — 21° « Jouer du rebec. » (Cotgrave.) — 22* « Jouer de repentailles, » se repentir. (Pasquier, Lett. III, p. 632.) — 23* « Jouer de serre cropiere. » (Cotgr.) — 24* « Jouer à la tire, » pour dire piller, parlant du peuple. .(J. d'Auton, ms. fol. 116*».) — 25* « Por anseulx arrester, jouèrent des talons • jusqu'à Lyon. » (Lett. de Louis Xlt, t. IV, 161.) — 26* « Mal joue qui fiert la joue. » (Cotgr.) Jouere, Joueur. [Cas sujet et cas régime : « Car il estoit ;ofi^r^ as dés. » (J. de Condet, 131.)] — « La bande des hallebardiers entremêlez de grands « joueurs d'espée tous revestus d'une mesme pa- « rure. » (And. de la Vigne, p. 118.) — [Ces épées étaient des flamberges qu'on prenait à deux mains, et qui, jusqu'en 1789, servirent en France à déca- piter les gentilshommes. Les maîtres d'escrime en apprenaient le maniement, comme le prouve la charte suivante de 1455 : « Jean TaîUecourt, maistre « joueur de l'espée à deux mains et du boucler « cognut.... que pour la grant habilj^té.... de Jehan « de Beaugrant, oemourant à présent à Chosy, ton- « chant lesdiz jeux, et pour le bon rapport qui fait « lui a esté de la personne dudit Beaugrant par « Jehan Percbel prévost desdiz jeux... a fait... Jehan « de Beaugranz prévost desdiz jeux de l'espée i « deux mains et du boucler, et lui a donné povoir « et auctorité de tenir escolles desdiz jeux par tous « lieux en ce royaume... »] Joufflu, dans Rob. Estienne, Gramm. fr. p. 111. Joug. [Au projpre et au figuré: « Quant li hom « use sa vie en vices, il li semble trop grief le jou(r « de la vertu. » (Brun.Lat. Très. p. 343.) — « Jamais^ « buef sa teste cornue ne mestroit ù ;ou de char* • rue. » (Rose, v. 18006.)] Jougleor. [Jongleur: « La veissie? fleuteors» « menesterez eijougleors. » (Rose» v. 754.)] Joulse. [Epreuve par le fer chaud , par Teau : « Un jouis^ flst faire de .xxx. homes, pour savoir « quel droit ses oncles avoit ou roiaume son père : « li ;ot/is^5 de dix homes fu par iaue boulant; et « ]i;02/fi(6s d'autres dix par fers chaus; et li tier» « joutses des autres dix par iaue froide. » (Dont Bouquet, VII, p. 144.)] Jouq. Perchoir, juc. Parlant d'un avocat qui francisoil le latin : « 11 usoit quelquefois de si rudes « termes que les poules en fussent tombées du • jouq. » (Des Perr. I, p. 102.) Jouquer. Percher, jucher, en picard. (V. Joqiier.> Jour. [1* Jour, opposé à nuit: « La noit demu- « renttresquc vint à l'jwr cler. » (Rol.v. 162.) — 2' Espace de vingt-quatre heures: « Viendra tlijMrs^ • si passerat li termes. » (Id. v. 54.) — 3* Temps, heure: « Lesquelx se logèrent en un cuignet des « bergeries, où il avoit un tas d'essaies à brebis, « ouquel ilz furent en attendant que icelle Gilon « venist, quant;oi/r seroit, afîourrer icelles brebis. » (JJ. 161, p. 163, an. 1406.) - 4» Délai : « Dedans un « jour qui ne fust pas trop lontains apriès sa deli- « vrance. » (Froiss. IV, 118.) De là les expressions: « 11 prisent un mois ieiour. » (Id. IV, p. 230.) — « Donner jottr. » (Id. IV, 271.) — « Elle estoit si « enchainte quesussesjfOî/rs. • (Id. Il, 144.) — 5* Jour de bataille, bataille: « Ils se misent en • pryere envers Dieu que ils les vosist jeter dou • ;oi/r à honneur. » —O** Journal, mesure de super- JOP - 1 ■ fleie: ■ Item une nsEson assise à Reims, dev le < guersdelaporteà Véelle, un jour de bois, un ■ pré. - (H. 106, p. 306, an. 1374.) — 7* Assise, jour où l'on rend la justice : < Simon Quarré, demeurant « fc Honesttal lez Aneerre, flstappelterlesuppliant ■ tm.foan du soir dodit jour.... auxquels jours le ■ suppliant a)a. ■ (JI. 143, p. 73, an. 1392.) De là l'ezpres^on: < Jour des barons, grands, hauts ■ jour$. > C'étaient des assises tenues dans certai- nes villes, à des époques périodiques ou indétermi* nées, pour prononcer en dernier ressort sur les affaires jugées en première Instance par les baillis on sur les causes d'un intérêt exceptionnel. C'est la tribnnal éUbli A Troyes par les comtes de Gham- M^e que paraît remopter rorieiDe de cette iosti- tDtiOD. Les DaroDs y prenaient place trois ou quatre fois par an, %t y rendaient les sentences en sairant l'ordre des baillages, par voie d'enquêtes ou sur plaidoierie: • Des deus cens livres de rente de la • damoiselledeS. Cheron, l'en mail la besongne - an parlement, qui vient au jour de$ barons. > (DuCang^, sous iMMbaronuni.)—* Item requerent ■ li gentilhomme que on tiengne les j'ouri de Troie» ■ deux fois l'an, et qae on y envoit tels gens, qui ■ puissent et doivent délivrer les bonnesgens selon - la raison. ■ (Du Gange, II, 848 ^ an. 1297.) Expressions : 1* > Jour des bures, ■ premier dimanche de carême: ■ Lesqueilz quaitrevins escus d'or je ai ■ promis el promes à paier.... au jour des bures > prochainement venant. ■ (Ch. del349;DuCange, sous Burœ.) ^ • Bon jour, > dimanche de P&ques : • Comme ■ enlasepmaine peneuse l'an 75 derrain passé, • ledit Guillot.... Il dist et monslra comme il esloit ■ bonne sepmaine et près du bon jour, et qu'il ■ appartenoit un chascun eatre à paix. ■ (JJ. 110, p. 213, an. 1376.) 3* • I>» .XX. jour$, ■ de Noël & l'octave de l'Epi- phanie: > La veille de .-a. jours, nommez les petits • rois. . (JJ. 172, p. 428, an. 1423.) 4* . Jour» de la verderie, • jour où les verdiers font leur rapport: ■ Jehan de Vandosme, escuier, • maistreet enquesteurde noseauesel forests es ■ parties de Normandie.... tenant les;ouri de la ■ verderie de la forest de S. Stuer. > (JJ. 156, p. 431, an. 1402 ) S» ■ Toute ;our, ■ toute la journée : < Et estoient ■ par conuestablies toute jour et toutenuit en leurs « armeares. • (Froiss. H, 124.) Ou disait aussi toute jovr ajournée, pour tous les jours : < Jour ajonr- . née. .(Desch. foLM'.)] 6* > Jours après autres, ■ de suile. > (Nouv. Coot. Gén. H, p. 1159.) 7* • Jours des âmes. > Les Picards appellent ainsi le jour des trépassés. (Du Gange, sous Dies, 7.) V ■ /our competant. • (Bout. Som. Rur. p. 882.) 9* * Par le;our Dieu, ■ sermeut de Charles VIU. (Branldme, Cap. fr. p. 226.) Wr ■ Jour de draps. » (Voy. Drip.) 11' • Faire >owr, • céder. (Oudin.) S- JOU 12* • Garder son jour, > comparoir à son assi- gnation. (Bout. Som. Rur. p. 35.) 13° ■ Jours généraux, • assises générales. (Ord. ni, p. 535.) Synonyme de granàs jours. 14* • Faire ses grands jours de, ■ en parlant d'habits. (Arest. Amor. p. 107.) Nous disons faire ses beaux jours. 15* • Jour en halle, «jour auquel on doit corn- paroltro en jugement. (Ord. V, p. 1.%.) 16° • Je nie, je travaille et fais tout le mieux que < je puis, tant que j'en mourray avant mes jours. • (XV Joies du Mar. p. 99.) 17' Serves loyalment sans séjour ; Car longe debte vient & Jour. {FriÀê*. Pois. p. ISS.} 18* ■Hoyqui estoye tant enceinte comme sur • mes joins, ■ c'est-ù-dire au ternie de ma gros- sesse. (Percef. IV, fol. 118.) 19* ■ Il y a encore jour d'avis, • il y a encore du temps. (Oudin.) 30* Jour naturel et artificiel : < Jour naturel ■ emporte vingt quatre heures, et le jour artificiel • est appelle entre le point du jour el le jour fail- • lant. • (Gr. Coût, de Fr. 111, p. 310; Britt. Lois d'Anglet. cti. LXXX, fol. 209* ; Cotgr.) 21* • Jour nopcier, • jour de noce. (Nonv. CouL Gén. L p. 1079'.) 22° € Jours nouveaux. ■ petites assises qui se tenoient dans l'intervalle des grandes, appelées grands jours en 1420: • Hem poui'ce que il y a une < manière dejurisdiclion que l'on appelle nouveauj; • jours qui est de cas survenans, est ordonné que • homme ne sera tenu de procéder ou respondre • d'aucun cas perpétré ou advenu devant le juge ■ d'iceulx nouveaulx jours par avant les termes • derrains precedaos celle délivrance deriouveau/s - jours. ' (Ord. desD. de Bret. fol. 197''.) 23* • Jour de pain perdu. ■ (Cotgr.) 34* • /our périlleux, > le1"jourdemaietautres. (Voy. Aresta Amorum, p. 358.) 25* . Jour servant, jorn^* servante, • jourauquel une cause est assignée, et doit avoir expédition. (Lauriëre.) 26- • Va jour juge de l'autre et le dernier de . tous. ' (Cotgr. ) 27* > Après les jours de, ■ c'est-â-dire après les derniers jours, après la mort. (Rymer, t. I, p. 109, an. 1268.) 28* Jours de pont, «.Instrument dont on seservoît pour donner un assaut â une ville: • Quant est • pour donner assault par mine, lorsque vous <■ verrez voslre opportunité, voua convient avoir • ceut cinquante piez de chievre, seize jours de • pont, vingt-quatre escheilles. • (LeJouvenc. 86*.) Joumadc. [Cottes à grandes manches: • Et ■ avoitson varlel (ou héraut) une journade vestue > ou estoit l'enseigne du duc, c'estàsçavoirlacroix • de Saint Akdrieu. <• (Honstr. lit, f. 46-, an. 1452.)] Journal, s. et adj. 1* Registre où l'on inscrit des actes journaliers : • Un tiers pour tenir un livre • que l'on appellera journal.... pour enregistrer > louttes choses qui seront faittes en la dite cham- JOU -I « bre (le parlement), en quel registre dousvouIods ■ que toutes choses qui y seront faites soient enre- ■ gislrées, chacun ioup. ■ (Ord. de Ph. V, aux Ord. t. r. p. 701.) C'est le pafâii jûumal dea maux que j'ay soufferts. Œoi.ikDMPoclM. p. (H. 2" • Armes journales, « armes journalières. (llém. d'Ol. de la Harclie, 1, 193.) — 3° Du jour, du matin ; ■ estoite journal, > Lucifer. Li malfaelot les voillea tendent, L; autres les avirons prenent, El Ij maislre, qui la nef garde, Aux estoillea tout droit regarde. L'estoile voit qu'on dit journal, Lors atourne son gouTemal \ celle qui la voie enseigne. //// Maries, p. 370.) Journaunte, s. Le malin. Parlant du jourarti- llciel de 21 heures : < Si est divisable en quatre • parties. Car un pourra comencer en la nute et ■ finer en la minute. L'autre pourra comencer en ■ la minute et finer en la jouriiaunle. La tierce ■ pourra comencer a la journaunte et terminer à ■ midy. La quarle pourra comencer a mydi et ■ pourra passer à la nute. • [Britton, I.rf)ix d'Angle- terre, fol. 209».) Journée. [1* Durée 'd'un jour : • Après ces cho- • ses, prisl li consaus te roy et li consaus le sou- ■ danc journée d'ans acorder. • (Joinville, § 301.) — 2» Voyage d'un jour (de l'anglais jorney) : « Tout • ainsi s'en alèraat bien cinq grandes journées. • (Berte, c. XIX.) — 3* Travail d'un jour : • Quant sui ■ pignée et alornée, Adonc est (ele ma jornée. * (Rose, V. 590.) Voir Desch., fol. 503*. — A' Salaire d'un jour : ■ Et aussi lesdiz esleus et receveurs ont ■ pris journées sur nous oullre leurs gages. • (Ord. VI, p. 5H, an. 1374.) — 5» • Journée de terre, ■ c'eit assavoir autant comme une charrette peut • labourer le jour. ■ [Gloss. 7081, sous Jomala, 2.) — 6* Espace de terre équivalant à une journée de roule : • Ele avoient en Norhombrelande bien deux • journées de païs. • (Froiss. 111, 425.) — 7" Délai : > Bien sçavoii messiresThumnslejourn^e expresse • pour yaus rendre que li baron qui dedens Tou- • wars se lenoient, avoient pris. • (Froiss., t. Vlli, p. 210.) — 8» Bataille : ■ Ne oncques ils ne porent « obtenir place ne journée de bataille contre les ■ nostres. » (Id. t. XVI, 2,)] ~ Partant des Anglois vaincus par les Ecossois : ■ Enfin la journée leur < fut contraire car le champ de bataille demeura • aux Ecossois. > (J. Chartier. Ilisl. de Chartes VU, p. U6.) ~ 1 Encore que depuis it perdit deux gros- > ses ;0Hrn££3 contre les Carthaginois. • (Machiav. le Prince, p. 00.) E.\pressions: []" • Avoir, tenir la journée, • conduire des négo- ciations ;de l'allemand tagen, siéger en délibéra- tion : ' Il est en la Harce d'Escoceou ilo la journée ■ el la frontière de parlement pour nous contre les • Escos. . (Froiss. l. X, 209.) — ■ Et s'esloffa aussi ■ moult grandement pouf tenir sa journée. > . (Froisaart, l. XVI, p. 9G.}] 6 - JOU 2* • Aller à la journée, > se rendre & l'assigoation. (Ord. t. m, 29.) 3* ■ Envoler à la journée, ■ envoyer à une assem* blé« de plénipotentiaires. L'an 1459, au mois de juin, • le duc de Bourgogne envoia à la journée de > Hantua, le duc de Cleves sou nepveu pour conve- < Qir avec le pape et les autres princes chrétiens. ■ (Hist. Chron. depuis 1400 jusqu'à 1467, p. 355.) 4° . Mettre journée à quelqu'une, ■ donner dd rendez-vous parlant d'amour : Et qu'est ce donc? seule tous voj: A qui arei tous mitjoumie. (Deteh. f. 450 '.) Parlant d'un chevalier qui entend quelqu'un pendant la nuit dios la chambre de sa maitressftt' ' • Quand lo chevalier voit cft il se mist en grant ■ jalousie car bien cuyda que ce fust aulcun cheva- . • lier qui eust myi journée à s'amye qui se dof- < moil a donc en son lit près de luy. ■ (PerceforesL . vol. li, fol. 14".) 5* * Journée blanche. • (Cotgrave.) C° • En la journée venir en halle, • venir exprès au jour marqué. (Ord. t. V, p. 134.) 7° • Journée d'une poule, > un œuf. (Oudin.) 8' • Un fringant à journée, • un homme bien arrangé, bien peigné. (Coquillart, p. 154.) 9° < Bonne journée fait qui de fol se délivre. • (Cotsrave.) 10° • Les grands boeufs ne font pas les grandes - journées. ■ (Gotgrave.) Journeer, Joui'noler. [Voir Jorisekh.} 1° Tra- vailler à la journée. Parlant d'un seigneur qui force son vassal de quitter son ouvrage pour venir tra- vailler à ses terres : < Es jours qu'il doit journoier • et faire son labour, et se chesle chose est fête • savoir au comte il ne le doit pas souffrir. • (Beaumanoir, ch. 11, p. 23.) — 2" Tenir la journée : 1° A la guerre ou en tournoi : Parjoui-Hoiec seroie losl destruis. (Dcsch. f. UG '.J ■ 2° A traiter, k négocier. Parlant de députés oa d'ambassadeurs : La ville de Gand envoie des dépu- tés à Lille • oii journée leur fut baillée pour jour' < noyer avec lesuommisde par le duc de Bourgogne < sous le moyen des ambassadeurs du roy Fran- . çois. ■ (Hém. d'Ol. de la Marche, I, p. 377.) [3° Voyager par journées : • Lesquels suppliant • et Chaignon partirent ensemble du lieu de Guer- ■ reet et jowrnefiren/ jusqu'en la ville de la Sous- • terraine en Limosin. • (JJ. 199, p. 599, an. 1164.]], Journeeur. [Ouvrier de journée : • Laisseront ■ tous les ouvriers joumeeurs cuvre à heure de . complie. • (JJ. 173, p. 151, an. 1121.) - ■ David • Duval povre homme, journeeur, faucheur el • bateur en grange. * (JJ. 195, p. 424, an. 1470.)] Journet. [Bréviaire : " Item un journet en > petit volume. ■ (Invent, de l'église de Cambrai, an. 1371.)] Jourour. [Juge expert : • Par mesmes les jou- ■ rourssoient les lerresestenduesà la very value. * (Britton, p. 138 t.)] JOO- - 1 JoOs. [ioyeax : > En sua ooarage en est joSs • et liei. ■ [Roi. t. 3803.)] Jooste, Joste, Juste- [1* Combat à ctieval â'bomme à boiome avec la lance : • Quand H Innces ■ froisseat e failleat, U espées s'entreassaUleol, • Nevuat paijoites demandant Mais à chapeleiz ■ se vunt ferant. » (Rou, v. 9114.) — « Dune fi tor- • neimens s'asemhla; Qui ;t(S/eqi)isttostlatrova. • (Marie, Milon.)] — • Beau sire, voulez vous venger • vostre compaignon à la joutte ou & l'espée. ■ (Percef. I, î. 32.) — [2* Combat de coqs : . En ce < karesmeenlrant... une fesle ou dance que l'en • faisoit lors d'enfans pour la jouste des coqs, ainsi ■ qu'il est acoustumé (en Dauptiiné), > au registre JJ. 134, p. 37, an. 1383. L'élymologie est la prépos. iatine juxta qui u donné en français joste, jutte, Jouxte?] Expressions : 1* • Joustes à tous venans, grandes et pleniëres, • joutes qui se Tont sans tournoi. (Saintré, p. 27.] 3° • Glaive àe joutte, • lancede joâle : • Kn celle - secousse fut mon seigneur Yvain abattu ix terre et - navré de deux glaives de jouste. > [Lanc. du Lac, t. Itl, fol. 156 V) 3° ■ Grosse jous/Ë. • (Lelt. deLouisXlI, I, p. 208.) 4" - Jouste de guerre. » [Saintré, p. 370.) Jonster, Jostor, Juster. [1° Placer auprès, en latin juxla, joindre : •> Devant vus jutler e en- ■ rcnger. • (Roland, v. 2181.) — ■ Grana batailles « juster. • [Id. 2889.) — . Trestutle cors Ji la 1ère . li juslel. • (Id. 2020.)] Uant en engleîi et en noreiz. Hou aeneOe en France» ; « Jùuttex ensemble ttorlh et tnaiit, Enaetnlile dites donc Normant : Ceat homme de norlh en romaim, De ce vint le non as Nonnanz. IRou, p. i44.} 3* Assembler : Comme la gent qui doit estro une. (Brui, f. 3. *.J Parlant de paysans révoltés en Normandie : Tant ala Raoul espianl Et par espies enquerrant. Que, par lualades et par aaiiis, Qu'il ataint et pria les vilaini Qai jouttoUnt les parlemeoi ElpreDoieDt lez seremeai. (RoH,p. 165.) [3* Au pronominal, se placer près d'un adversaire pour lutter avec lui : • A meï car vus justez. ■ iRol. v. 1976.) — • Se;osleràquelqu"un. ■ (Parton. ■v. 2852.) — 4° Même sens au neutre : • Feluns ■ f naœ'iz, hoi justerez à noz. -(Roi. v. 1191.)-^ ■ Ne diifgna oncques messire Bouchicaus fuir et • jousta francliement à messire Hue de llaslingues ■ et le porta b terre. ■ ((-'roissart, t. Hl. p. 152.) — -- 5* Allaquer, à l'actif : • Et fut Loys Raymbault • jottsté et porté ius de son cheval. • (Froissart, t. XI, 127.)] — 6» Lutter deux fi deux, paropposilion i combattre en règle : * Hector le fiert si qn'it le • porte en mi le champ : . Sire, dist Hector, je ne • st^ay comment vous le ferez l'i la n)cslée; mais au f- JOV. < jouster scay je bien que vous en avez le pis. ■ (Lancelot dii tac, I, f. 102.) Jousteur, s. Qui joAte, qui combat : • Toutes • voyes en mescheut il tant au preux Durseau qu'il • tumba par terre et son jousteur demeura en ■ selle. - {Perceforest, IV. f. 123 ■>.) — [. Thibaut de • Reins le vaillant ;o««(eor. • (Roacisv. p. 108.)] Joustice, Joustlse. [f" Justice, au sens philo- sophique : * (Itaous) pour ce avoit k non jousti- • cieres pour ce que il teuoit très h\ea joustice, ne • ne pcudoit pas les maufaiteurs à son braieul... • Mauvaisement leur souvient de l'escriture qui dit ■ par la bouche de David le prophète : > Faites juge- • mentet jo»K/jce en touz tans. • (Mén. de fleims, § 2.) — 2» District judiciaire : • Monseigneur Jeban > Grapin de Nulli, chevalier a obligé lui, ses hoirs ■ et louz leurs bien meubles et immeubles, où ils « soient et en quelque jousïise. • (Ch. de 1288, Du Gange. III, 950 ■.)] Joustlcier. [1° Gouverner : • Je vi mon neveu • Solehadin qui estoit roisde Rabiloinc (le Caire), ' el avoit trente rois à jousticier. • (Mén. de Reims, S 198.) — a-Exercerun droit de juridiction: ■ Jehao • Grapin de NuUi... a obligé lui, ses hoirs et toaz > leurs biens,., à jousticier par le prevost de - Paris. . (Ch. de 1288, D. C. III, 950 •.)] Jousticieres. [Justicier, voir sous Joustice.] Joullsc. [Tribunal : • Pierres Randoufles et • Lieteris sa rame vindrent par devant la joutise. ■ (Cartulaire de Provins, Bibl. de l'Ecole des Charles, IV série, II, p. 201.)] Jouvence. [1* Ponlaine fabuleuse dont les eaux passaient pour rajeunir : • Fontaine de /ouve?tce. » (Percef., VI, f. G.) — . Une pièce de lappicerye fort > usée ou est la fontaine de Jouvence. > (Dibl. de l'Ec. des Charles, vi' série, I, p. 353, xv siècle.) — — 2° Jeunesse : • Nous aymerous et chanterons en • nos jouvences. ■ (Le Blason des Faulces amours, page 235.)] Jouvenceau. ■ Jouvenceaux de la couche, » c'esl-à-dirc gentils hommes du lit. (Uém. de Sully, t. VI, p. 191.) Proverbes : 1° ■ Ah qu'il est beau \e jouvenceau. ■ Ces paroles sont devenues proverbiales : elles sont tirées des fêtes de l'amour et de Baccbus. (Act. Il, se. II, p. 30.) 2° • Argent frais el nouveau ruine \e jouvenceau. • (Cotgrave.) Jouvenece. Jeunesse ; • Ce fait jouvenece Et • sotie ki trop le blece » (Poët. avant 1300, t. IV, page 13C0.) Jouvent. Jouvence : <■ Itoetc de Jouvent. ■ (Froiss. Poës. p. 350 •.) - On lit ■ fontaine de Jou- ■ vent, • au Fabi. hs. de S. Germ. f. 89 '.) Jouxte. [Selon ; . Ils Jessent et souffrent joir et • userjOMxte la forme et teneur de notre présente « coofinnacion. • (1359, Usage de Perrot de Gaudi- gny.)(L. C.deD.)] Joveignor , Joveignoraoe. [ Juveigneur , J0 -Il Juveigneurie. On appelait juvei^neurs les frères cadets du seigneur qui avait reçu dans la succès- sioD paternelle et maternelle le principal domaine ; on disait de leurs biens qu'ils les tenaient en juvei- gneurie ou juveîRneupage. Cette expression était fort employée en Bretagne, où la succession noble eut toujours ses règles particulières : ■ El anse- < ment prencons nous les fruilz e les essues des • terres az joveignon à noï tiommes, amprez le ■ décès as joveignors, de ceu que il lenoient en • joveignorage. • (Preuv. de l'Hist. de Bretagne, 1. 1, col. 1038, an. 1275.)] Jovens, Jovent, Jovente. [Jeunesse, dans Parton. v. $3, 67 ; dans Floire et BlancheO. v. 759.] Joviaux. [Jeunes taureaux : • Guillaume de • Fignyescuier, et plusears autres.... s'en alerent ■ es fondeiz quérir les joviaux dudil Guillaume, ■ qui estoient ou pasturage des diz Tondeiz. ■ (JJ. 118, p. 265, an. 1380.)] Joyau. Voir Joël, JouEL : • A belle dnme 'bena ■ joyau. ' (Recueil des devis amoureux, p. 47.] Joyeuse. [Epëe de Charlemagne : > M nums ■ joiuse l'espâ fut dunet. ■ (Roland, v. 298'J.) — • Hais Joyeuse, Corlo. Flamberge, Dordonnois, < Rompié, Durandal et Courtin le Danois Cèdent à ■ son taillant, et bien plus à sa gloire. • [D. C. Il, p. 72*2 *.)] — • Viens, Atlropos, et me couppe la teste ■ de Durandal, de Joyeuse ou Clarcnce. > (Départie d'amours, p. 242.] Joyeuseté. 1" Plaisanterie : • Ce que j'ay fait ■ n'a esté que pur Joyeuseté. > (Petit Jehan de Sain- iré, p. 610.] — • La damoiselle... dist : Sire cbeva- ■ lier, ne prenez pas garde à ce que j'ai dit : csr, • ma foy, ]e ne le dys for par joyeuseté. • (Peroef. vol. I, r. 75 ■=.) — [2" Réjouissance : • Le jour de la ■ Circoncision... le suppliantquiavoîtsouppé aune ■ joyeuseté qui se faisoit ce jour par le cardinal du • bourg (Boulogne-su r-Mer). • (JJ. 206, page 940, an. 1482.] Expressions : 1» • Le vin blanc fait l>on courage, • jambes de vin et audace de joyeuseté. (Apologie d Hérodote, page SCI.) 2» . Vin àejoysuseté. • [Du Gange, sous Gaudiata.) Joyeux. [Voir /ous.]^' Et s'agenouillèrenldevant ■ le roy, en disant ainsi : • très cher sire el noble • roy, voz bourgeois de la ville de Paris vous pre- - sentent au joyeux advenemenl de voslre règne « tous les joyaux qui sont sur ceste litliere. ■ (Frois- aart, liv. IV, p. 6.] — [Le ■ droit de joyeux avéne- ■ ment >, qui l'appelait Vœs coronatum des Romains, étaitun impôt payé aux rois de France lors de leur avènement au trdne.] Joyssement. [Osun-uit : • Le suppliant avolt ■ fait faire prinses et arrestz... d'uue portion de • fief,... et par icelles prinses le joyssement en fut ■ défendu à icellui de Florlgny. > (JJ. 195, p. 1290, an. 1474.)] Jn. [Jeu, aux Mir. de Coinci, t. Il : • Se nons JUB n'avotis Kt no Jk fiiehe, Ja lie verrons Dîn m Ta fâche. >] De même dans Aiol.v. 996 : < A ceste Pentecosie nos jus ferés... si en juerons parla chité. • Jubé. [Jupe : ■ Le suppliant trouva un uc on estoit une manche d'une jubé, en laquelle il priM et embla de qnarenle ù cinquante escuz. ■ (JJ. 161, p. 75, an. 1406.)] 1 . Jubé. [Galerie relevée entre le haut de la nef et le bas du cticcur : • Despense pour le jal'^ (de la • cathédrale de Troyes). > (Bibl. de l'Ec. des Char- les, V sér. III, 231, »v s.) C'est de cette galerie que l'on chantait l'antienne : • Jubé, domne, bencni- » cere. -] 2. Jubé (venir à). [Se sonroettre, avancer k l'ordre : • Et soit en Hollande ou en Prise, je le • feray bien venir à jubé la ou il doit. • (Ghastelain, Ghron.n, 58.)] Jubilé. [Solennité publique qui, chez les Juifs, ee célébrait tous les cinquante ans ; elle amenait la rémission do toutes les aelles, la restitution de tous les héritages aux anciens propriétaires, la mise en liberté des esclaves. L'ctymologie est l'hébreu iobel, cor, trompe, qui annonçait la fête. Par suite, fête qu'on célèbre au bout de cinquante ans d'Age, de mariage.] Venez ft monjxbîU ; J'ay passé la ciiiquaDtaine Tout mon bon temps est allé ; Venei à mon jubile. (Detch. f. 184. J Jubiler. Se réjouir : • Montaignes. ;ubjl«i% la < loinge. * (S. Bernard, hs. p. 50.) Jucher. 1° Percher sur le juc, le joug. De là oa a dit d'une femme laide : D'un cahuïint fuslea posté et couvée, OeiUx de torel et boucho de Ijmier, Grosses lefres pour gelines joucAwr. [Deteh. f. S99 *.) 2° Elever : • Ma maison est juchée sur nn tertre • (Mont. 111, 75), en parlant de la ville d'Evreux. — Celle signification esl quelquefois devenue obscène : ■ Jucher une femme. • (Clém. Harot, p. 331.) — 3" Se placer, se poster : De là B'en vint le sencschal Du coslé sainct Oujn juchier. Et Flocquet el gens de cheval De l'aualra costé embusctiîer. (V. dtCharfeê Vil, p. "J.) 4» Se coucher : Au soir quant vint a la vesprer Laissèrent les molssoan voler Cilï aloienl la nuil jo\ichier. (Briil, f. iOS '.j 5° Rester dans l'inaclion, en parlant d'une armée :— < Il ne nous laissera pas longuement jouchier icy, > ne n'attendra pas que les An monté à la fortune : Pour haull monter contrefont des bigots. Puis quant ils sont juchet lur lnurt argolz Au monde font de merveilleux domaÎBes. (Crtlin, p. It.) 2» ■ Qui avec mal plaisant se couche, souvent sur • lui le \&ï\\, juche. • (Colgrave.) Judicatoire. [Jugement, droit de juger : JUG — «9 - ■ Auquel bailli de Cassel en Flandres appartenoil ■ la congnoissaocfl et judicatoire au cas, pour ce • qu'il avoil eslé commis en son bailliage. > (JJ. 198, p. 571, an. 1462.]] Judlcatnre. [Juridiction : • Avoir connoissance ■ et judtcafure de toutes matières et questions. > (€out. de Bainaut, cb. 83, art. 1.)] Judiciaire. Relatif & l'administration de la justice : ■ Par vérité j;ie roi) sera garni de Toy. Et • droiturier en fait judiciaire. • (Deschamps, ce qui est nécessaire aux rois.) Judlciellement. [En justice, à l'audience : • Laurehs Petit noslre sergent en la seneschaucie ■ de Perrigort disl illec judiciellement que iceulx • consulz, manans et habitans avoient bico cause ■ raisonnable de eulx plaindre. * (JJ. 190, page 28, aa. 1459.)] Juel. [Joyau, aux Ord. III, an. 1355, p. 14.] Joenece. [Jeunesse : • Pour \;ijuenece de son • genre. • (Men. de Reims, § 243.}] Jnenes. [Jeune : • Il eBlQ]ljuene$ de l'aage de • quatorze ans. ■ (Ibid. g 135.)] juer. [Jouer : > Unches nuls hom ne 1' vil;u£r - ne rire. • (Roi. v. Iti38.) — ■ As tables juent par > els esbaneier. • (Id.v. 111.)] Juere. [Joueur. [Ko! Guillaume, p. 79.)] Juerle, [l'Doctrine des Juifs: • Vouscreezmie • eajuerie, Qui la vérité dire en ose Qu'en celui ■ qui par scignorie A la porte d'enfer desclose. ■ (Ruleb. 216.) — 2* ?4alion juive : • Mais, que li flst ■ layuterte.' Or oies la grans dyablie. > (Vie de J.-C. dans Du Gange, 111, 911 '.)] Jaet. [Arpent: • Item un juet de vigne ou M «'Robin Fretart.... item irois juez de terre ou fié - du seigneur de Clouvay. ■ (JJ. 65», p. 326, an. 1328.) — • Douze deniers et aemy chappon. assis • sur demi jwef de terre frescbe et boys. • (Censier d'Estilly, B. N. fr. anc. 9493, fol. SK]] Joge. [• Nus en sa querelle ne doit eslre jugeê < et partie, excepté le roi ; car cil pot estre juges ' et partie en sa querele et en l'aulrui. • (Beaura. 1,24.1 — ■ iHypocrisie) Ses anemis ne prise gueres • Qu ele a baillis, provos et maires, Et si a juges. • (Ruteb. I, 204.)] Expressions : 1' ■ Juge a quo, • juge subalterne. > (Coût. Gén. t. Il, p. 413.) 2- ■ Juf/es d'armes. • Ils éloient préposés pour décider à qui auparlenoit le prix du tournoi. (Petit Jean de Saintre, p. 372.1 3' • Juges cartulaires, volontaires. - Les notaires sont nommés ainsi.(La Roque, Traité de la Noblesse, page 522.) 4* • Juges du champ. * Dans les combals judi- ciaires, les joules et les tournois, ils veitlaienl à ce qu'on respectât l'usage et la loyauté. Parlant d'un combat it outrance entre deux Lombards, à Pavie, devaolliouis XII: ■ Les juges estoient Hercules, • duc de Ferrare, et Louys marquis de Salu^, les JUG • quels estoient dans un echaffault près de celuy • du roy, duquel pouvoientveoir tout à clair tous < les loings et endroicts du champ, et sans empès- • chement ailviser tout l'exploit de la. bataille. ■ (Jean d'Aulon, p. 89.) 5* Juges diseurs, • juges qui rendoient compte du tournoi. (La Golomb. Ttiéât. d'honn. p. Cl.) 6° ■ Juge dessous l'orme. ■ [Voy. Colgr.) 7" • Juge et garde de la prevdlé. » — « Il est • différent du bailly, lequel est juge suzerain im- ■ médiat d'iccluy;«fle ci ffûJ'dc. • [Vastan, art. 5.) — Ainsi s'appellent les juges p}-evôtaires des villes ■ de Meulun, d'issoudun en Derri et de plu- • sieurs uutres villes de ce royaume, les quels sont < les juges ordinaires des roturiers, et juges de • première instance et qui ne sont competens pour • les caijses des nobles, des cas royaux ou privile- • gîez dont la connoissance appartient au bailly, • qui est aussi juge de la cause d'appel interjette ■ du jugement du prévôt ou châtelain. ■• (Laur.) 8* ■ Juge hole. » Voir Uostb. 9* • /Hjjes et jurisdiction des exempts. » Ce sont des juges • qui connoissent au nom du roy des cas • royaux et des causes des églises de fondation ■ royales et des privilégiez , et des cas dont par ' prévention les officiers royaux ont accoutume de ■ connoilre es terres, provinces, et seigneuries • baillées en appanage. > (Laur.) 10° • Juge des lices, • prépose pour décider qui a remporte le pi'ix aux combals des lices. (Mém. d'Ol. de la Mnrche, liv. 1, p. 338.) Il' -Juge mage, de Cahors >, lieutenant du sénéchal dans les provinces méridionales de la France. 11 rendoit la juslicc avec deux conseillers du Parlemeol de Paris, envoyés par le roi, vers 1560. [Mém. de Monlluc, 11, p. 27.) IS" « Juge moyen. • — « Le juge moyen est celuy • qui est placé enire un juge qui est son inférieur, ■ et un juge qui est son supérieur, en sorte qu'il • juge par appel les sentences du premier, et que < les siennes sont portées par l'appel devant le ■ second. > [Ord. III, p. 145.) 43" » Juge du pas d'armes, • préposé pour juger à qui ou devoit donner le prix du pas d'arme. (Uèm. d'Ol. de la Marche, I, p. 306.) 14° ' Juges de la porte. - Parlant de M" des requêtes : • Ils recevoient les requêtes des officiers > dont eslignes, et autres sujets du roy près et à la « porte de son hôtel où ils rendoient sommaire- . menljuslice, appelles à cette occasion jk^cs de • la porte. • (Miraum. des Cours souv. p. 127.) [Voir Plaids de la Porte.] 15° • Juge senz moyen, • c'est-à-dire le juge qui est supérieur immédiat de celui qui a rendu la sen- tence et qui doit connoitre de l'appel qui en a été inlerjelé. (Ord. des R. de l"r. 111, p. 145.) 16- ' Juge royai. • Celle qualité ne préjudicie point h la noblesse. (La Roque, sur la Noblesse, 378.) 17* ■ Juge et seigneur foncier, ■ seigneur foncier qui a la justice foncière. (Gr. Coût, de Fr. t. IV, p. 529.) JUG - i 18* • Juge subgcl, < juge subalterne. (Ord. III, page H5.) 19" < Juge vif et juge mort, > espèce de jea. (Rab. 1,p. 144.) 20* « De Taux ;ttffe brève sentence. • (Apologie d'Hérod. prér. p. ii.) 21* « De Toi iuge. brierve sentence. • (Contes d'Eutrap. p. 131 ; Loisel, Instit. Coût. Il, p. d3C.) 23° • Juge de oioatravel. • (Voy. Hoktratel.) aS" - Il en aura le taux du juge. • (Cotgr.) 24» ■ SageestlejutfcquieROuleet tard juge. • (Loisel, InstJL. Coul. 11, p. 33G.) Jngetnent. [1* Choix: • Sur mei avez lurnet « fais jttffemrtit. ■ (Roi. v. 307.) — 2*Senlenccd'un juge: • Ser\'ice8 etconsaus poentbien estre vendu, mais ce ne poent ne ne doivent estre li juge- ment. • (Beaum. Il, 1.) — 3» District: ■ Et tout autre pain qui est tournez pour vendre dedans lejuff^mefl' des esclievins. > (Ord. I. 511, an. ù55.) — Proverbe: ■■ Qui tost juge el qui n'entend, Fai:e ne peut \ion jugement. • (I.oys. II. p. 336.)] ■ Jugement occulte. • — • La gent de Westwalie, situe entre le Rhin, Phrise, Hollande, au diocèse de Coloigne tient encore aujourd'hui une cous- tunie qu'ils appellent jugement occulte, que Charlematgne les ayant réduits par force !i la religion chrétienne leur institua, pour ce qu'ils ne pouvoyent garder leur serinent et se parju* royent pour tromper un chacun. La coustume est que certains juges gens de biens et entiers esloient commis secrètement et non cogneuz qui avoient chaîne de regarder ceux qui se parju- royent, rompoyent leur foi, ou commetloyent quelques délits ; et leur estoit permis sans adjour- nemeot el sans procédure faire pendre, etestran- gler les detinquans aux bois et buissons et autres lieux cachés, et voyant la dite genl ceux qui se trouvoyenl ainsi pendus et morts, elle se rendit plus civile et avoient tels juges certaines reigles et maximes entre-eux qu'ils ont tenu si secrètes Sue jusques aujourd'huy que la dite coustume ure ellea ne sont encore révélées. » (Cout. Gén. 1. 1, p. 1046.) Expressions : 1* ■ Le jugement approche, les bêles pai'tent < latin. • (Oudin.) 2* • Fiens de chien et mare d'argent seront tout « un au jour du jugement. * (Cotgrave.) 3° [* Fausser le jugement. • C'était la forme de l'appel au moyen âge, les deux manières de s'ins- crire en faux contre un jugement. La première était un pur appel à une juridiction supérieure. La deuxième entraînait une accusation de dol contre le Iriliunal dont émanait la sentence. On prenait ù partie chacun des juges; on les provoquait au com- oat judiciaire, et ils ne pouvaient décliner ce déll. On ne pouvait fausser le jugement rendu par la cour du rot. 4* • Jugement de Dieu. > Voir Ordalies. &* < Jugement dernier, > lundi de la première semaine de carême.] >- JUG Jageolle. Nom vulgaire du sésame. (Coter.] Juger, Jngier.[i° Décider: > Gît l'avez, sue • vus ]e jugent Franc. « (Roi. v. SM.) — 2" Adju- ger, confier : ■ La rere guarde est jugiée sur lui. - (Id. 778.)— . Jay fait prendre et /k(/w pour îceaK. ■ frères deux femmes franches , tilles de Garin et • Enreberl mes chevaliers. ■ (Godefroy, Rem. sur l'Hist. de Charles VII. p. 875.) ~ 3- Juger : .... Affln d'avoir pluslost tUct Vea lea flst Ioub i mort jvgier. (Vig. de Ch. Vil, p. XS.f A" Faire justice: • On doit juger j) l'orpbelin et • à l'humble alln que l'homme n'ose plus soi ea • orgueillir sur terre. ■ [Monstrelet, vol. 1, p. 70*.y — 5" Fixer le prix des denrées : ■ Li vin nouveau ■ se puent vendre, à tel prix que l'on veult, jus- ■ quesàla Saint Hichiel, el dusques en çà, li • ciloiens le doivent jugier; el quant il est jugiez • te premier qui le monte !i plusgranl prix que il • a'estiuf^te^i'franchoit tous les autres tant qu'à . tel prix. . (Ord. Il, p. 348.) — 6« [Condamner: ■ Si mejugat à mort e a dulur. ■ (Rot. v. 3772.'] Expressions : i" • Juger ]es]oix, • pour prononcer les amen — des. (Nouv. Cout. Gén. II, p. 51.) 2" . Devant scavoip compassion et après sçavoii— « juger. • (Perceforest, Ili, fol. 114'.) 3» • Qui tost niv^ ^st S6 repenl. • [Parlon. d^ Blois, fol. 154^) 4» . Qui veut bien iuffw écoute partie. • (Loisel, l. Il, p. 336.) 5« • Un jour juge de l'autre, est la dernier joge ■ de tous. ■ (Colgr.) Jugerle. [Ressort, juridiction d'nn juge : • Gail- • lac en la jugerie d'Albigeois et senescnaucie de • Thoulouse. • (JJ. IG3, p. 70, an. 1408.) — • Agnès > de Navarre jadis conle&se de Poix tientcn douaire • es jugeries de Rieux et de Rivière en noslre > sencschaucie de Thoulouse. ■ (JJ. 148, p. 262, an. 1345.)] Juglé, Jugiet. [Jugement : • Et quidebien que ■ de mon jugié il ne soil en riens coupables. • (Froiss. X, 199.) ~ • Chacune desdiles parlyes se • vuusissent aidier de ung jugié, qui autres foyz ■ avoit esté fais de plusieurs debas meux. • (Cart. 21 de Corbie, an. 1312.) — > Duquel procès ensuy- • renl plusieurs sentences ou jugiez contre ledit • exposant. > (JJ. 153, p. 119 bis, an. 1397.) — Nous disons encore le bienjugé-l Jngler. [Gésier : . Prenez jugien el foies. ■ (Mén.II, 5.)] Jnglerre, Jiigeor. [Juge. Le cas sujet est dans la Cbron. des ducs de Normandie. Le cas régime est dans Roland: • Tar ses messages mandet ses • jugeors. • (Vers 3G99.)] Juglels. [Vanité, forfanterie, dans la Cbron. des ducs de Normandie.] Jngleor. [Cas régime de jugleres: - Ne tous < diroit nul ;u{;/eor qui chaut. ■(Agotant, p. 152^.)] Jugier, Jugleres. [Jongleur, cas sujel : • Gel JUI - 1 ■ ior orent jtitrter auques de lor talent; Guiteclin < les paia d or fin «t de besans. • (Saxons, V.) — • a nia vilains jugtere* àe ce&ie ne se vant. Car ■ il n'en uuroit dire ne les vers ne le cbant. • (M, I.) — Juglerei vient de joculator; le s final provient d'une assimilation au sujet singulier de la aeDxième déclinaison ; jugler vient de jocutatori ; ie pluriel de la troisième déctinaison avait été assi- milé à celui de la deuxième, avant la formation du maçais.] Jogler. [iongler, dans la Chron. des ducs de Normandie.] Jnglerle, [Sommes perçues sur les jongleurs, ualogues à notre droit des pauvres: • La ville de ( Ojraon et de Chinon.... le rouage d'ilec, les cens. ( la boucherie, les ventes, la juglerie. ■ (Cta. de 1S98, au Liv. Rouge d'Evreux, fol. 41.) — Les nou- veaux époux devaient aussi défrayer les jongleurs OlToyés par le seigneur pour égayer la noce : • Andrés de Cbaucele est en saisine et possession • d'avoir, prendre, lever.... de un chacun , qui est « béni en fa ville et seplene de Bourges, et en plu- ■ aieurs autres lieux voisins, quatre deniers parisis ■ et un méssoufflsans de viande quantes fois ( que ils se marient, et plusieurs autres drois • appartenans  ladite jui^/^e; etde un chascun • franc bourgeois.... toute la robe, en laquelle ils • sont espousés et beoeiz en sainte église. >(JJ.176, p. tt, an. iue.)] Jnlgnet, Jninet.JuillGl: > C'est assavoir] uing, • juignett aoust et septembre. • [Ord. 1. 1, 384.) — [• Al setme meis de I un. ■ (Thom. de Canlorbery, M. Becker, p. 61.) — • Tout torne à perte... ;u (Ruteb. 30.) — Juinet est le diminutif de juin, qui est appelé le grand. Voir ce mol.] Jatgnenr. [Puîné, dans une cbarle de Jean, doc de Bretagne, an. 1445 ; B. N. anc. fr. 8542 ■>.] 1. JulUe. [Juillel, dans Proiss. t. Il, 146 ; on lit encore juU (Vlll, 392) ; juUe (IX, 122.)] 2. Jnille, Juhle. [Courroie qui relie le joug aux cornes des bœufs; du diminutif ju^u^um : ■ Icellui Palloriez d'un coustel couppa lesjui/Zes « ou lieures, dont les bŒufs qui tiroient à la char- ■ rette estoieol liez. > (JJ. 176, p. 220, an. 1444.) — • Unes ;uAIei de beufz que le suppliant avoit eues ■ de celui dont il avoit eu ledit cheval. • (JJ. 200, p. 7, an. 1481.)] Juin. > Juing le grant, • par opposition à jui- piet. (Cartulaire, us. de la Chambre des Comptes de Kevers. IV, f. 1 *, an. 1251.) — [■ Or dist li contes • que tout lou premier jor de juin ie ^nint, se parti < Il rois Artus de Logres, quant li dous tens est ■ repairiés à saison. • (Klerlio, us. 747, f. 161 >>.)] Jutndrage. [Droit exigé des jutn(ire< ou gein- dres : • El que en ta terre n'eustpointdejuittaraj;^ « Ne cbose qui la vaille. > (Ordonn. Il, p. 32.) Voir JOfllDDACe.] Juirte, Jaierle, Jaerle, Jnlfverle. [Quar- i- JUL tier d'une ville habitée par les imU, ghetto : < Eosi • seherbergierent la nuit devant la lor et en la • juerie que l'on apele l'Eslanor. ■ (Villeh. g 88.) — • El la tierce meson assise en la juiene de • Heleun. • (Liv. Rouge de la Chambre des Comptes, folio 302 -i, an. 1308.) — . Vous avez les Juifs, > puisqu'avoir les volez, En la juifverie on les a < cheminez. • (Chron. de Cuvelier.)} Juls. [Juif, mécréant : • Si fu jadis par maint ■ prophète Cesie incarnacion retraite, Et par juis ■ et par paiens. • (Rose, v. 19365.) — • Ce juis qui • s'appelle roisdeCastiUe. > (Prois8art,t. V[I,118.) — La forme JHi/" est plus rare : • En gagea juif, a • lombard, ne à nu le autre manière de genl. • (Livre des Métiers, tOO.) — Le féminin était juie; ■ gealjuie, • dans Wackernagel, p. 65, ou juite:] Advieé au:i dix de Salemon ; Pren bien garde qu'en dit Moyse Ed bible et en la loyjuite. (Detch. f. 540 K} ■ Il est parmi juifs, • il est en un lieu dangereux. (Oudin.) [< Ouvragede juif, «dans l'inventaire du château de Fontainebleau en 1560 : > Neuf enseignes d'or, • que grandes ou peliles, émaillées la plus part de < blanc sur ung fons ouvraige de juif,... ung autre • tableau rond, assez graiidel, d argent, ouvraige • de juif, où il y a quatorze Hgures d'or et esmail- • lées. > (De Laborde, Glossaire à l'usage de l'ar- chéologue, 1872, p. 281.)] Julsarme. [Guisarme : < Les reçoivent ans fers ■ de lances. Aux haches, aux espées nues, Et aux . juisamtes esmolues. ■ (G. Guiart, an. 1214.)] Jutse, Juisse. [1- Jugement dernier : • N'ert • mais tel hom desqu'à Deu juise. • (Roi. v. 1733.)] Parlant d'un criminel : Miels TBuil 'soffrir k la justice 8UB reodus me fust &jut*« u chascun son oeune verra Selon ice que tait aura. (Fabl. m*.j [2° Jugement, épreuve par le feu : • Et s'en ferai < unfortjufsse En un grant fu en ma cemîse Ou . jou enlen-ai toute nue .. 1! arsent tout en cel • juise, La puchele ert en sa cemise. ■ (Vie us. de J. C, dans D. C. lit, 922 i*.)] — 3* Fourches, piloris, justices : < De ceux que ount levé puis le premier • jour del dareyn eyre fourches, pillorie et tumbe- ■ rell aoit enquis, et ceux que de ceo serront endi- < les soient maundés de vener respondre par des- • tresses. Et comme ilz viendront el ne purrount ' monslrer pureuxsufflsaunl garaunt ne de dire • que eux ne les eyent fait, soient agardes en notre • mercy et que les ;urs?s soient abalus. ■ (Britton, des Loix d'Angl. f. 31 ''.) — 4* Droits seigneuriaux : ■ Ue novels fraunchises ou cusiomes ou juites • levés puis l'autre tourne en eine ou en terre. > (Britton, Lois d'Anglet. f. 72 •.) Julsel. [Enfant d'un Juif: • Uns juis ot un ;ut< • sel. Plus enlendans et moult plus bel De tous les • autres Juiliaus. • (Hir. de Coinci, 1. 1.)] Julien (saint). Saint qui faisait trouver bon gite quand un voyageur en avait dit l'oraison au JUP -1» - JUH malin. La Fontaine a tiré de là le conte inliiulé : « L'oraison à S. Julien. » s. Ylaire et S. Juliens Qui héberge les chrétiens. Utaoie £• tainU, intitulée 1m Moutiert 4e Vvh, US. 7818, p. 33S. Bien fui hébergiez chierement La nuit criie jus lès vos costez ; Saint Julien oui puet bien tant Ne fist à nul homme mortel Si douz, si bon, si noble ostel. [Poêê. av, iSOO, IJ, 796.) Princes qui prant bonne femme je tien, Que son nostcl est le saint Julien Et que tous biens, paix, honneur y • abonde. /i>e«c^. 4S6.) Les gens communs sont simples et insciens : A estrangier ne Scevent ne estrancpiere Chemin monstrer, n'onoues 5. Juhens Pour son hostel n'ot celle marche chiere. [Id. f. 239 *.J Par suite, 1* bon boste : Par tout m*aloie esbanoier Cbascuns m'estoit saint Juliens, (Desch. f,298 *.) Je ne désire que saint Julien Et son hoste dont bon fait trouver Thuis. (Id, f, 146 *.; ^^ Au figuré, homme qui se repose : Se rhomme est ancien Voist conceiUer et soit saint Julien (Ibid.J S" Femme débauciiée : C*e8t droitement hostel saint Julien Tout si reçoit. (Id, f, 332 ^.) Expressions : l*" « 8. Julien en amour, » un homme qui aime beaucoup : Tele amour n'est pas fors la tente d'un las Qui la se prant chetiva est et ciiz las En tel amour n'est pas saint Juliens, (Desch.) 2° « S. Julien ne voult pas de son hostel n*estre ; » c*est un avare, il reçoit mal son monde : U s'entend, chante et list très bien A reculons, saint Julien Ne voult pas de son hostel n'estre Taische ira de saint Gracien. (Desch, f. 94 *^.) 3<* « Plant nouvel n*est pas S, Julien, » les jeunes arbres ne rapportent point de fruits : A plant nouvel ne me vueii traveiller Perdu y ai temps aux labours et joye Mais plant nouvel n'est pas saint Julien. (Id, f, 97 *.) Jumel, Jumiau. [Jumeau : « Que çou soit « Blancefior la bêle; Je cuit qu'ele est sa suer « jumelé. » (Flore et Blanchefleur, 1727.) — • Si « comme s*il avient que une femme a deus enfans « mas\es jumiaux. » (Beauman.ch.XXXlX,di.)] Jament. [« N*ot pas destrier, ainz chevauche • jument. » (Bat. d'Alesch. v. 5988.)] Jumentier. [Goujat, valet d*écurie : « Icil n'est « mie ne garz ne jumentier. » (Agolanl, v. i038.)] Jupe, Juppé. Corsage ajusté sur le buste comme une cuirasse, le même que gipe : Je descendi en Terboie ; Si esgardai leurs deUs Jupes et grêles cretis I avoit moult de soie. (P. av. 1300, IV, p. i480,) Parlant du comte d*Egmont exécuté à Bruxelles : « Il esloit velu d*une jupe de damas cramoisy et « d'un manteau noir avec du passement d*or. » (Brantôme, Cap. Eatr. t. II, p. 173.) — Parlant du roi de Navarre, le futur Benri IV^ gUantà une atta- que : « N*aiant que de simples ouiraa^es sous leurs « juppe$ de chasse. » (Mém. de Snlly, I, p. 105.) Expressions : 1" « Sa Juppé commence à hausser, • elle devient enoeinte. (Oudin.) 2** « On lui a haussé sa juppe, » expressioa obscène. (Oudia.) 30 « Elle est toujours crottée, elle n'a persom^t « qui lui trousse sa juppe, • elle est laide, pei-soane ne la veut. (Id.) Jupée. [Dislance à laquelle on entend juper^ crier : • Ils esloient en une cave près, aussi comme • d*une jupée ou huée de son hostel. » (JJ. i80, p. 34, an. 1449.)] Jupel, Juppel, Jfupiel. Casaque étroite com- mune aux deux sexes. Parlant de bergers : u estoient tout d*un bamiel Et avoit cascuns unjupiel De toile lonc. (Froiss, Poês, p, 989 K) Cils Poitevins dont vous parlés,... Sçauroit il foire un ongexnent, Une houce ou un vestement Ou un jupel a alerons, (FroisBart, p. 979 ^.) [« Les barbeaulx ou pointtes du plançon s*en ata* obèrent à ung juppel que avoit vestu icellui Pierre. » (JJ. 176, p. 584, an. 1448.)] Juper, Jupper. [1* Pousser des cris : « Li Escot fisent entre mienuit et jour si grant bruit de corner de leurs crans cors tous à une fié, de jupper apriès tous à une voie que ilpooit sambler as Englès que ce fuissent tous li diaubles d'en- fer. • (Froiss. t. II, 164.) — 2- Huer : « Quand \\z furent yssuz es jardinaiges, ledit Hudel commença à jupper, et lesdiz Bisson et le Vennier à jupper encontre eulx. » (JJ. 180, p. 119, an. 1450.)] Juperie. [Crierie, dans Froiss. II, 167.] Jupon, Juppon. [Pourpoint : « IcelLui Loys « retourna oudit hostel dudit Jehan Martin et le < trouva tout nu en son jupon, ou il curoit laditte « eslable. • (JJ. 153, p. 148, an. 1398.) — « Juppon • de bougran. » (JJ. 117, paçe 175, an. 1380.) — « A Jakes, k jupons ou à housiaus. » (Froissart, VF,. p. 98.)] — • Li uns se vest court d'un juppon ; Ly « autres long jusqu*au talon. » (Desch. f. 404.) Juponnlert [Qui fait des jupons, dans Froiss., t. IX, 411.)— « Guillaume Perignon, juponnier. • (1389, Censive d'Olivet.) (L. C. de D.)] Juppln. Polisson (xvr siècle.) Jupponerie. [Métier de juponnier, au Livre des MéL us. f. 167 ^.] Jurable. Pour lequel on doit le serment de fidélité. De là « jurable et rendable à grandes et à « petites forces. » On jurait de le rendre au suze* rain qu*il eût ou non de puissantes troupes à ses côtés. (Voir Gart. ms. de la Chambre des Comptes de Nevers, IV, f. 1 b,an. 1251.) Jurabletté. [Droit d'exiger que le Tief soit jura- ble et rendable : « Se nous mourons sans hoirs de JUR - « • noatn oorpt, nous laissons et goitlons 1 nostre ■ uùé «t fbiiiri cosh) monsieur Odart, sctgnear de ■ Kootafo, la fmràbUtté et rendaMetlé don chas- • lenil de Montagu. • (Te&lainent deHupies, doede Dourgogoe, an. 1314 ; B. N. anc. »484 *, 1. 157 *.]] Jorage. [Commtiiie boDrgeotsie : ■ Nous soufH- • sanment enformez sur ce... abatons laditte com- • iaaDe,iura00,escbeTinaK8etloutl'estatd'iceUe. • (Ord. V, p. 665, an. 1373.)] Jaré. [1* Vassal : ■ Ja tous lestes mt home et • vu jure. • (Rom. deJordain, dans Du Gange, sous Airaliu.] — 2* CoafMéré, allié : «Et ala sur li à ■ armes et sur ses aides ; c'est sur le comle Mahieu ■ deBeaumont, et sur Drouet le seigneur de Monci, ■ qui esioient)ur»de cette entreprise. • (Ibid.) — 9'Eâievin, bourgeois d'une commune /urée : • S'il ■ avient que li un sont, un an, majeur ou juré ou • receteor. > (Beanmanoir.t. L, 7.]J Expressions : !■ < Li juré, les quatre l'ur^, • prudbommes qui ont tait serment. (Perard, Histoire de Bourgogne, p. 4ê7, an. 1357.) 3* ■ Jurn de caltel. • — < Les escbevins. après • leur eschevinage expiré demeurent le parfait de ■ lenrs vies jwm de caltel, et en cette qualité peu- ■ vent recevoir et passer tous contracts et recon- ■ noissances meubiliaires seulement, pourvu qu'il ■ T ait deux jure% du moins b ce raire. > (N. C. G. I. Il, p. W2 M 3" « Juré* de la cour de la borresie, > juges des bourgeois. (Assises de Jérus. p. il.) 4* • Eacolier jur^, > éoolier privilégié. (Oudin.) 5* * Juré de franche ville > est un échevin de Ville reconnue pour ft^notie. (N. C. G. II, p. 131.) 6<> ■ Fnrejuré, • bon ami. (Oudin.) 7* • Heslier juré, > où il y a peu de maîtres. (Boucbet, Serées, p. 183.) — • C'est mestier juré, ■ n'en est pas qui veut, > c'eel-à-dire métier de liOQrreau ou autre chose semblable. (Oudin.) 8" • Les ;ur^ du mestier s'en moquent, • il ne fait rien qui vaille. (Oudin.) 9* > Il eut juré de son mestier, • c'est un habile homme. (Oudio.) 1. Jurée, part. 1* Promise en mariage : • Assez • tost après trépassa madame aisnée tille du roy > deFrance; laquelle estoit>ur^e et convenancée au ■ gentil damoisel Guillaume de Hainaut. ■(Froiss., livre I, page 456.) — ^ Défendu, en parlant d'une garenne. (Coul. Gén. I, p. 87.) 2. Jurée, tubit. [1* Impât proportionnel payé par les communes de Champagne : ■ Ce droit de ■ ivrée fui iiinsi nommé parce qu'il est vraisembla- ■ Die que ceux qui se rendoient justiciables du « comte faisoient un nouveau serment par devant « le juge des lieux, ou bien que ceux qui etoienl « tous les ans eslus pour faire le département sur « ceux qui esloient contribuables à cette redevance « ftisoient le serment d'y procéder sans faveur. > (Pasquier, Rech. liv. IV, p. 330.) — < Juliens de • GienvttlehomsIeseneschaldeChampaignedisoit • que les gens comte de Champagne vouloienf ■ avoir jurée de lui de la moitié ae tous ses biens ■ et immeubles. • (Assis, de Champ, f. 30, an. 1285.)] — 3- Enquête juridique : < Se li rois tient aucunes ■ choses de ses hommes, qui li demandent et li ■ dient, ce est nostre droicture que vous deman- ■ dons et Sûmes presl de querre en l'enqueste et la • jurée de la gent du pais. • (Ord. t. I, p. 170.) — [• Gomme en la ville d'Arleux li sires... une fois < l'an ou plus peut faire une franqoe vérité, jurée • et aprise par clain suz ses subjecls... soupedion- ■ nez d'aucun mauvais cas et vices. • (JJ. 97, p. 331, an. 1366.)] — [3* Encan : • Guillaume Bethon avoit > fait mettre en jurée et passer décret ou ^ege des > pletzde la baronniedeS. VigorieGrand,... cer- ' tains heritaiges. > (JJ. 209, p. 188, an. 1481.)] Jurent. [Parf. de géiir. S- p. plur. dans Roland, V. 3653.] Jurer. [1» Promettre par serment : • Si Lodh- ■ wigssagramentqutesou fradre/ural, conservai. > (Serm. de Strasbourg.) — « Ki me jurât cum sa > per à prendre. > (Roi., v. 3710.) — 3* Faire un serment : • Tous jurent lor chiés flétes) Que, se • Jhesus lors laisse outre la mer na/ier Chascuus ■ se penera de Hahon Isidengier. • (Clianson d'Ân- tiocbe, I, 881.) — > J'ay par mon ireesmeu plusieurs ■ h jurer vilainementel de moult vilains sermens. ■ (Hén. I, 3.) Expressions : 1* • Jurer sur sains, > jurer sur reliques : ■ On ■ lourfesoit jurer sur saint, que pour délivrance ■ de cors de home, il ne ronderoient nutz des chas- • liaux. • (Joinv. § 336.)] 3* ■ Il ;'ure comme un gentilhomme. ■ (Apologie d'Hérodote, p. 110.) [3° • Et ces choses vous monstre je, pour ce que • vous vous gardés de faire sacrement que il ne ■ oonvieogne faire par raison; car, ce dit fi saiges." • Qui volenliers jure, volentiers se parjure. > (Joinville, S 56$.)] Juret. [Héme sens que Jurée 1 : < Plusieurs de <■ nos fermes, tant de nostre demaine comme de • nos aides, et aussi nostre halage, tabellionnage ■ et juret et autres fermes seront de graigneur > prournt. ■ (JJ. 138, an. 1389.)] Jurear. [\<> Cojurateur qui témoigne, non de l'affaire en litige, mais de la probité de la partie : ■ Li reis dist que douze cenz laiz li fera jurer, Cbe- > valiera e proveires ; dune respundi li ner Qu'il li < fereit assez des jureiirs trover. ■ (Tbom. de Cant. p. 107.) — 3° Qui jure par habitude : • Un valet de • Gascogne,... PJpeur, larron, jureur, blasphema- ■ leur. > ;Marol, Èp. au roi.)] Jurgleux. [Querelleur : • Le suppliant voyans • ses biens troussez, et que sa femme, qui n'est ■ pas bellicoseuse nejurgieuse. • (JJ. 173, page 139, an. 1434.)] Jurldlcler. [Rendre la justice : • Un roy n'a ■ rien proprement sien, il se doit soy mesme • h autruy, la junsdiction ne se donne point en JUS — ^i^ — JUS « îayeur à\x juridiciant, c'est en faveur du juridi- « cié. » (Mont. IV, 8.)J Juridiction. [« Hors du pooir de Teglise et de « le juridiction. • (Rec. deTailliar, p. 281.)] i. Jus, s. !• Droit : Ce est d'amour li droisit**. [Vat. iSSSy f. i6i »».; « Desquelles protestacions et requêtes tant en « général, comme en especiul ils pourront deman- « der jMS. » (La Salade, fol. 48 •.) — 2* Raison : Le getteray-je donques jus. Ce ne me semble mie jus D*adjouster dommaige au dommaige. (Desch. f. 462 :) 2. Jus. [Partie liquide d'un végétal : « Car je « vous ai servi mieux que de pois au ;iis. • (Baud. de Seb. VIU, 1092.)] 3. Jus. [lo En bas, à terre : « Repairez est des « muntaignes;t/8. » (Roland, v. 2040.) — « Par les « degrez jus del V palais descent. • (Id. v. 2840.) — « Venir ji<8. • (Froiss. IV, 299.) — - Si les poroit on « bien par ceste manière jus atraire. » (Proissart, t. II, p. 209.)] — 2* De près. Parlant du comte de Foix qui prit le deuil lorsqu'il eut tué son flis : • Lors flt-il venir son barbier et se fil raire tout « jus. » (Proissart, liv. lU, p. 33.) — 3* Sur : - Lors « fut appareillé le baing ou elles les firent baigner « pour laver le sang et la sueur jus d'eulx. » (Perceforest, I, f. 83 *.) Expressions : [i® - Mettre ;m«, » écarter : • Et voloit briefment « toutes aultres coses mises jus, secourir et confor- « ter la contesse de Montfort. » (Proiss., 111, 128.)] — « Li filz de Tomme dist : il n'est mies venuz pour « jugier, mais por salveir lo munde. N*en avoit « mis de l'avoillon nostre eys {apis) ; anz Tavoit ensi « cum jus mis (quodam modo deposuerat) en une « manière, quant il la miséricorde mist.'tvant et ne « mist lo jugement. » (S. B. S. fr. ns. p. 18.) 2<> « Et sus et jus, » en toute manière : « Les trais- « très firent tant et sus et jus, qu'ils eurent grant « nombre de compagnons. » (Chron. de S. Denis, 1. 1, fol. 168.) 3* « Jus ne sure, » dessus ni dessous. (Villon, page 68.) 4" - Saillir jtts, • se releverde terre. (Perceforest, vol. VI, fol. 30 M Jusier. [Gésier : « Diex est li frans oisiaus qui « ne vuelt de sa proie Que le cuer purement, sans « jusier et sans foie. > (J. de Meung, Test. p. 494.)] Jusque, [i^ Pour le temps : « Jusqu'à un an. > (Roi. V. 972.) — 2" Pour l'espace : « Jusquà Y na- « sel. • (Id. 3927.)] i. Juste. [Auprès de : « Un port juste mer. » (Roi. V. 2626.)] 2. Juste, r Sincère. Gontiers d'Espiuais (Poët. Ns. avant 1300, t. II, p. 675), dit : « Juste amor mi « deslrainl et debruise. • — 2* Habile : « Quant « Tarquin, qui estoit Vnn des justes chevaliers du « monde à la lance, eut bien regardé où il vouloit « attaindre son ennemy. » (Percefor. lll, f. 98 **.) — 3* Etroit : « Le duc fit faire au mois de novembre « 1419, mille çenonceaux noirs, quatre cottes d'ar- « mes, armoyées aux armes du duc, les deux justes « et les autres volans, six grandes bannières de « trompeles. » (Estât des officiers des ducs de Bourgogne, p. 238.) Expression : « Juste et carré comme une flûte, « cela n'est pas comme vous le pensez. (Oudin.) 3. Juste. Justaucorps. 1* Pour homme. Parlant de Robert, duc de Normandie : Sa Juste estoit moût bonne et chiere N'i ert mie a achater legiere, Toute estoit d*or noblement faite. (RaUf f. 98,) ^ Pour médecin : « Le premier porta une juste^ « ce signifie qu'il confira la mcdicine de la quelle « le roy Mehaigue en ses derniers jours recevra « santé. » (Percef., t. V, f. 97 •».) — 3* Pour femme : • Après le souper allèrent les dames en la chambre « du duc de Cleves en cotelles, justes de draps d'or « d'orfaverie et de soye. » (Mathieu de Coucy, Hist. de Charles Vil, p. 719.) 4. Juste. [< Vase ou flacon de table d'une gran- « deur invariable quant à la capacité, et d'une « forme qui variait, tout en se rapprochant de celle « des aiguières, hydres, pichiers, etc. Elles étaient à « couvercle et à anses ; on en faisait en or et en « argent, mais surtout en étain. • (De L-Jborde, Glossaire à Tusage de Tarchéologue.) — « La juste « estoit moult bonne et chiere. Tout estoit d*or « noblement faite. » (Rou.) — « Une juste ou pinte « d'estain. » (JJ. 169, page 223, an. 1416.) — « Une « juste dargent blanche dont le pié est à souages « dorez et les hors du couvercle et du pot sembla- « blés; et dessus ledit couvercle un esmail d'azur, « ouquel a un lyon séant, et l'anse est par dehors « doré et ciselé. » (Inv. des bijoux du duc d*Â.njou, an. 1360, art. 619.)] Justelettc. [Diminutif du précédent : « Un « vaissel 2i\içe\é justelette qui estoit d'estain à quoy « Ten boit cervoise. • (JJ. 159, p. 105, an. 1404.)] Justement. [Etroitement : « (Charnières) qui « bien furent séant. Et qui moult justement vont « gentement fermant. » (Du Guescl. 9095.)] Justice. [1* Punition ; de là l'expression < faire « justice » : « Jo en ferai Injustice. • (Roi. v. 498.) — 2* Exécution : « Avant ot il fait moult de grans « maulx et de ev\xe\ises justices des nobles de son « royaume. » (Froiss., II, 16.) — 3* Gibet, fourches patibulaires. Ce sens subsiste comme nom de lieu : « Les Justices. » (Allier, C. de Buxière.) Il est sou- vent inscrit sur la carte de France dressée par Cassini. — 4* Droit déjuger et de punir. Haute et basse justice : « On doit savoir que toz cas de crieme « dont on pot et doit perdre vie, qui en est atains « et condampnés, apartient à haute justice, excepté « le larron. » (Beaum. LVllI, 1.) — « Et le conois- « sance du larrecin et de toz autres meffés es quix « il n*a nul péril de perdre vie, demorent à celi à « qui \e basse justice SiptjiTiieni. » (Id. LVIII, 2.) — « La coustume ne faict différence entre justice « basse et foncière. > (Coût. Gén. t. II, p. 1034.) — JUS -I 5* Droils et redevances : • Jou ay vendu et escan- ■ gié... toutes les justices que jou avoie à Corbie, • les cambaiges, les eslallages. > (Cart. 23 de Cor- bie, an. 1208.) — • Grandes et petites justices. • (Pér. Hisl. de Bourç. p. 482. an. 1255.) — G* Juge : ■ El quant il s'en parti de la cambre le rei. Justices ■ et baruns, tels que numer ne dei. L'escrierenl en • haut à bu et à desrei. > (Th. de Cant. 46.)] Expressions : 1* ■ Espée de juslice, • épée de bourreau : • Pierre Regnault bourreau de la ville de S. Orner > s'en ala vestir et quérir en la ville une grant > espée, que les bourreaux dudit S. Orner ont ■ accouslumé de porter, que on appelle communé- • ment Vespée de justice. > (JJ. 183, page 316, an. 1453.)] 2* • Justice de champ de bataille, > duel judi- ciaire : • Li prevos sains Pierre doit tenir la justice > et de champ et de bataille. > (Cart. de Uirecourt, an. 1255.) 3° • Justice capital, » parlement : • Li roys en • son grand conseil a oïdené que pour gouverner ■ sa justice capital, c'est à sçavoir son parlement. • (Ord. II, 220, an. 1344.) Justichaule. [Justiciable : • Comment que cil ■ qui apele soit ses ;u8/t(;tou/£S ou non.» (Beau- manoir,!. X, p. 3.)] Justlcblaublenient. Avec droit de justice. (Duchesne, Qéu. de Béthuoe. p. 47, an. 1254.) Justiciable. Equitable. En parlant du connéta- ble de Richemont : 1 . Justicier. [1° Gouverner, rendre la justice : • Li rois Clothaires avoit un fil qui avoit à non ■ Crannes... ses pères li avoit son pooir baillié et - l'avoil envoiié en Aquitaine pour la province jus- " ticier. • (Dom Bouquet, III, p. 198.) — 2° Saisir : < Lequel Jehan avoit Irouvé les bestes d'icellui • Guillaume en certain herbage... et faisoient grant • dommage, par lequel dommage il les avoit voulu « àel&'il justicier. • ;JJ. 1%, p. 363, an. 1471.) — 3* Exécuter : ■ Justicierei mettre A mort. • (Froiss. l. Il, p. 31.)] — 4" Mortifier : ■ Moinne veut deve- • nir, et sa vie muer, Por sa chair jMS/icier. -[Rou, ■s. p. 64.) 2. Justicier. [1* Qui rend la justice: • [Richard) ■ Qui al rei Henri ert ses privez conseilliers, E de « (ute la terre ert mestre et justiciers. • [Thomas de Cantorbery, 53.)] Parlant de Charles VII : .. Voulant justice entretenir i [aict les rojs reaner et mai. ■9 juilicier» vers luy a faict i 2* • Les soubs justiciers sont ceux qui sont éta- • blis sous les justiciers ù faire les offîces de droict, • dont les ans sont appelles vicomtes, les autres ■ sergens de l'espée, les autres bedeaulx, et ont 5- JUY ■ divers offices selon ce que droit le requiert. • (Ane. Coût, de Norm. f. 8.) Justifiant. [Qiti donne la justice : • Pour cause > de la transgression desdits privilèges et de nostre < dite sauvegarde jusfi^rWe. • (Ord. Il, 231.)] Justificaulement. [Légitimement, dans Har- tëne, Anecd. I, col. 1228, an. 1287.] Justifier. [• Grâces et remissions empêtrées de « parties par devers nous qui seront justifiées • devront estre interimées au profit des impeirans • selon leur fourme et leur teneur. - [Ord. V, 135,)] Justlser. ri" Gouverner, conduire : • Quant sol ■ Girairs cui Une amors justise. • {Wackeru. p. 7.) — . Vers la belle qui \e justise. - [Parlon. v. 1281.) — 2" Traiter avec justice, non avec indulgence ; ■ Cil qui famé viaut justiser, Cliascun jor la puel • contrister. • (Fabl. I, 48.) — . Qui famé jKsiijera, < Ja ne l'amera. ■ [Chans. de Gilleberl, Laborde, page 167.)] 1. Justlsler. [Variante ortliogr. de Justicieb. 1. 1* Gouverner : • Je ne puis par moy seul le règne • juslisier. Se ne puiz par moy soûl Rou ne Nor- • manz cachier. • (Rom. de Rou.) — 2<> Saisir : < Laquelle masure dessus dite édifiée ledit Gull- • laume et ses héritiers pourront juslisier et esva- • nuersanz contredit pour la rente sourtenue. <• (Cart. de S. Wandrille, p. 509, au. 1298.)] 2. Justlsler. [Souverain qui juge et gouverne: • De Jofroi de Paris firent lor iusti'jier. > (Saxons. l. IV.)] Justoier. [Examiner la justesse d'une mesure : ■ Et flst justoier toutes les mesures que il avoit > prinses es autres taverniers, et chetles que il ■ trouva bonnes el justes 11 les rendi sans damage. > (Beaum. ms. ch. 25.)] Juvelgneur. [Voir Joïeignor : . Il doit obéir i ■ nostre dite cour de Parlament, comme tiomme ■ ramager et ;uv0t{;»£ur à t'aisné. • (Cb. de 1478, D. C. III, 925 ".) — ■ 11 y a trois formes de tenures • nobles; la première est appelée lige ou ligence, ■ qui est quand le vassal tient prochement et lige- • ment au seigneur; la seconde est la tenure du • juveigneur d'aisné en parafe et ramage qui est ■ du puisné vassal ou des descendants de luy à son ■ frère aisné seigneurou descendant du dit aisné. ■ (Coul. Gén.II, 771.)] Juveigneurle. [Voir Joveignorace: < Tenue en • juveigneurie simple. • (D. C. 111, 925 «.)] Juvente. [Jeunesse {jJ^ventus) : . Tant bon ■ Franceis i perdent \Qr juvente. > (Roi. v. 1401.)] Juybet. [Gibet : > Item les charpentiers et > charrons de Beaugency sont tenus à faire à lor < couz et despens, par baillant de quoy les portes • et iQ juybet de la ville. » (Reg. des dons de la Ch. des Comptes, f. 30 \ an. 1328.)] K KAI AfERTissEMENT. Chercher sous G, Gh, Q, les mots qu'on ne trouverait pas sous la présente lettre. K. [« Parler vous doit on bien de K ; Iceste letre, « pour Dieu, qu*a, Qui crie adès, quant on la « nomme. » (Senefiance de TA B C, Jubinal, t. II, S. 379.)]— « Blans au AT couronné, » monnoie de harles VIII, de la valeur de 10 deniers tournois, par redit du il novembre 1488. Ces blans furent ensuite appelés karolm, carlem et carlins. (Du Cange, sous Moneta.) Kaan. [Kan des Tarlares : « Il sontydres, et font « ardoir les corps mors, et sont au granl kaan. » (Marc. Pol. p. 465.)] Kache. [Poursuite on juslice. (Hisl. de [Liège, t. II, p. 408, an. 1316.)] Kachlere. [Chasseur, aux Poésies de Thibaut de Champagne, II, 58.] Kacler. [Chasser : « Et nules gens en tout le « mont Si volontiers kacier ne vont. Ne en rivière « com François, El orent fet tousjours ançois. > (Ph. Mouskes.)] Kafis. [Mesure pour les grains en Espagne: « Lesqueles rentes et revenus puent valoir et mon- « ter à la somme de 433 kafis de froment. » (B. N. fr. anc. 8428», fol. 109*.)] 1. Kal. [Quai. Voir Kayage.] 2. Kal. [Grille, barreaux, au Gloss. du fonds S. Germ. coté 501, sous Kaia.] Kalele. [Exclamation affirmative: « Oie, che « distladame, n'en dites mais, kaiele. • (Aiol, V. 9680.)] Kaier. [Flambeau carré : « Et aura.... chascun « deux kaiers et douze menues chandelles. » (Reg. Noster, fol. 79»», an. 1317.)] Kalllaas. [Cailloux, dans Froissart, II, 144.] Kalnne. [Chaîne : « A cros de fer et de kain- « ne$. » (Proiss. V, 262.)] Kalr. [Tomber : « Pouront avoir lidiz religieus « (du mont S. Martin) dessouz ledit moulin on clier « et une keste pour retenir le poisson, qui la pou- « roit kair. » (JJ. 72, p. 309, an. 4308.)] Kaitls. [Voir Caitis, malheureux.] KAR Kalamay. [Chandeleur, dans les Charted Bre tonnes: « Cinq cens livres à la septembrescbe , -e « trois cens livres au quart jour de Tan neuf, e « cinq cens livres à Toclieve de la kalamay ensê « vante. • (Preuv. de rilist. de Bret. 1. 1, col. 1828 an. 1309.)] Kalan. [Chalan : « Il fist trousser et mettre et « nefs et en kalam son grant trésor. > (Froissart t. III, p. 90.)] Kalende. [1^ Premier jour du mois, gérondi àecalare^ faire une publication, parce qu'on ] annonçait les jours fériés : « Le premier jor Ai « cascun mois apele tousjours kalendes. • (Gompo du xm* siècle, fol. 2.) — 2* Conférences des cures confréries qui s'assemblaient le premier jour dk chaque mois : « Oye et entendue la supplication dâ < confrères et sœurs de la confrairie de la Kitiendà « d'Avranchin. . (JJ. 71, p. 231, an. 1339.) Voû Du Cange, sous Kalendœ.'] Kalendrier. [Calendrier : « Un kalendrier d< « bois à bergier, qui pendoit à sa sainture. » (JJ 159, p. 218, an. 1401.) — On lit kalendier, ans Ord. VI, p. 486, an. 1372.] . Kamoukas. [Voir Camocas.] Kanke soit Quoi que ce soit, dans S. Bem Serm. fr. p. 95. Kanolsne. [Chanoine, dans le Poëme de Rober le Diable. (Du Cange, 11, p. 105 ^)] Kantref. [Canton composé de cent villagw Le premier conquerur des treys kantrefs de U terre de Brekenoch estoyt Bernard de Nefmar' che. » (Monast. Anglic. 1, p. 319.)] Kappe. [« Item de chacune fcapp^ de stokenisd amené par les Alemans. ung estrelin d'entrée (à Bruges.) » (JJ. 185, p. 83, an. 1450.)] Karesmeaulx. [Carnaval: « Un certain joui de Dymenche, troip sepmaines ou environ avan les karesmeaulx. » (JJ. 106, p. 81, an. 1374.)] Karet. [Guérets, terre à blé : « L'un des admî- raulx d'un souldan estoit venu fauciller et degas- ter les blez d*un karet estant illeques près. > (DuCange, III, 488'.)] KE» ■ 127 Karllloo. [Petit baril (?) • J'en ai mes lalres ci i « en un harillon. • (Girard de Viane, p. 167*.)] i Karion. [Dîme de la dlme, dime extraordinaire : < Je Jelians sire de Cison fas assavoir â tous cilz • ki sont et ki avenir sont, que je ai vendut as < clianoioea de sainte l^rois de Cambrai toute le • disme enterement que je avoie el parsonage de • me vile d'Angberiel, le droite dismes en mes • terres, par leil condition que it ont le karion • acaté à moi que ii maires i avoil, et de 1' karion > ne m'ont encor Ii canoine rien paie. > (CI), de 1226, Du Oange, II, 182'.) Voir Cawoh.] Karisel. [Sorte de baril: • Hem sur chascun • karisel de goudale, contenans cens loz, trois • deniers du vendeur. ■(Reg.B.2.Ch.desCompte8, io\. 114', an. 1339.)] Kvrole. [Voir Garole.] Karrean. [Mesure de terre contenant vingt et iinp^s: ■ Avons trouvé ou fié de Vangcrnie dis • quartiers, trois cenz vint et neuf karreaut, et est ■ assavoir que vint et un pié en quarraure Tont un • karreau, et cinc cenz karreaus font un quartier. ■ (Pb. Housk.)] Katatoa. Kakatoès, aux Poésies de Perrin, 212. Kaucbier. [Voir Cauchier.] Kancller. Dans l'Ord. de 1355 , pour les bou- langers d'ArrasfOrd. V, p. 510!, on lil: • Quicon- • ques fait kattciier, quatre deniers doit. • KankaiDS. [Talons : > Aus kaukains priés Sui- < wentluxureetgloutenie. > (Ren. leNouv. v. 1186.)] Kanwelerie. [Redevance pour racbeter le service dû au seigneur avec chevaux : < Les kauwe- ■ /«rt«, les soumeleries et le barescep, dant je ■ avoie les reliés et les quatre deniers de orloefs. ■ (Cari. 21 de Corbie, fol. 345''.)] Kavestre. [Dride: • Al kavestre de cerf )'a • attacbié. • (Aïol, v. 2061.)] Kaya^e. [Droit payé pour déebarger le long d'un quai: • Lesquielz kais de la Bocbelle furent de ■ teu Guiart de la Gravelle et à lui apparliegne et • doie appartenir le droit de prendre le kayage et < le profnt desdiz kais et de la vase. • (JJ. 88, p. 93, an. 1360.)] Ke. [Que, au conseil de Pierre de Fontaine, 77.] Kemant. [Procureur: ■ Et se aucuns esloient ■ arrestez par mi ou par men kemant. <• (Ord. 111, p. 2», an. 1358.)] Kemin. [Chemin, en Picard : • Listant au kemin • pire, ferre, • au cart. du Mont S. Eloi. On y lit ailleurs: • LidisJebansdemandejusliceetsignerie, ■ si comme de sanc et de larron en tout un j!:£mtn KEU ■ par lequel on va d'Asch à Vilers par lePetitHoat . s. Eloy. . (Du Gange. V, p. 265'.)] Kemiuée. [Cheminée : > Roonde come Umi- ■ me. • (Klore et Blanchefleor, v. 1814.)] Kemun. [Commun, général : • Nous leur devons ■ respondre de kemun feu , de kemun fluel , de • feemuii tempiest etde fremune wiere. ■ (Cart. de Flandre, p. 263, an. 1274.)] Kenée. [Soufflet: • Quiconqucs donne kenée à • autrui, qui n'est en se mainburgnie, .iï. sols. ■ (Ch. de 1238, Du Cange, V, p. SSe"».)] Kenu. [Chenu, au Roi Guilt. p. 87.] Kerke (à). A ta charge, condition. (Carpentier, Hist. de Cambray, p. 18, an. 1113.] Kerme (les frères du). [Carmes, au Test, de Pierre de Craon, an. 1317. (Ménage, Hist. de Sablé, page 379.)] Kernus. [Charnu : « Puis saillirent es selles • des auferans kernus. > (Aiol, v. 8349.]] Kerstlenté. [Qualité de chrélien: «Jalevausist < baisier, s'eust kersiienlé. > (Aiol, v. 5454.)] Keruler. [Celui qui laboure à la charrue pour son compte: • Encor i a li cuens le stokaige de ■ chascun feeruier.u. den., et de cbascunmanovrier • .1. den. à Noël. * (Rev. du comté de Namur, fol. 25, an. 1289.)] Kesne. [Chêne, dansFroiss. II, 120.] Keste. [Grille, barreaux. Voir sous Kair.] Kestere. [Mâmesens: ■ Item paiict à Le Haye • pour haisin avoec kesleres pour le molin , .vu. ■ solz. > (Compte de la fabrique de S. Pierre de Lille, an. 1358.)] Keu. [1° Cuisinier: • Vdunkes fu ocis et al coeu ■ fu livrez; Li keus manja te cuer; quant li fu • demandez, Fist al seigneur ncreire que senz qner . esloit nez. ■(Th. de Gant. 31.) — 2" Maître quenx: ■ Si orent boins sergans et despensier Et keu et ■ senescal et boulellier. > (Aiol, v. 2118.)] Keuerie. [Charge du grand queu de France; • Comme pour raison de nostre keuerieàe France. • (JJ. 93, p. 37, an. 1307.)] Keurbrief. [Coutume : <■ Et comme avecq tes > cas qui par leur keurbrief ie seure escript sont . expressément excepté de laditte toix du francq.... < desquels (cas) ledit A'£urbn>/ ne fait nulle men- > tion. • (Ch. de 1323, Du Cange, II, 334*.) Keurier. [Echevin, dans unecharlede Flandre. de 1287. (Du Gange, 111, 9G7«.)] 1. Keute. [Coite, matelas, au cart. de Corbie, 21, fol. 345 et 347. Voir Kielte.] 2. Kente. [Bière: ■ Pour l'empeschement mis . k certaine cervoise ou keule. » (Cli. de Cambrai, 1446.) — • Laurens Dugmain tenant ung pot de • keule en sa main lequel put pour ce que ladite ■ keute ne se povoit boire en ladite ville (de Gand). ■ {JJ. 199, p. 108, an. 14C3.)] — . Nul ne s'ingère ou ■ advan(-« doresnavant de distribuer aucuns breva- KIE — 128 - KOU « ges tant de vin comme de A*^?^/^s, ccrvoises ne « autres liqueurs aux personnes qui en voudront « avoir par assiette en la maison des vendeurs que « ce ne soit ù mesures et pots d'cstain marques et « enseignes de la marque et enseigne de la dite « ville de Mons. » (Nouv. Coût. Gén. Il, p. 187 ^.) 3. Keute. [Coude: « De keute a son signor • bouté. • (Flore et Blanchefleur, v. 1282.)] Kentespolnte. [Courtepointe: • Devant lui « par les rues tendent Pailes, tapis et keutespoin- « tes; Tous Tenclinoient as mainsiointes. » (Robert le Diable, dans Du Gange, II, 643».)] Keuve. [Queue de vin, sorte de mesure : « Trois « pipes de vin du Rhin, trois keuves de vin fran- « chois. » (Froiss. X, 449.)] Keuwe, Kewe. [Queue, extrémité, arrière- garde : • Autour de ce bois dont la keuwe joindroit « assez priés de cel ost. • (Froiss. IV, 254.) — « Il « se ferirent en la kewe des François. • (Id. V, 197.)] Kevech. [Ghevèce, ouverture de la coite par laquelle passe la tête : < Li rois s'avancha parmi la « table et le prist par le kevech de sa cote. » (Froiss. t. V, p. 355.)] Kevestre. [Bride : « As kevestres de quir les va « bien atenant. » (Aiol. v. 5802.)] Kevlller. [Cheviller, dans une Vie ms. de J. C. citée par Du Gange, 111, 966'.] Kl. [loQui, relatif: « Li reis Marsilies, ki Deu « n'en amet. » (Roi. v. 7.) — 2° Qui, interrogatif : « Kar méjugez ki erl en la rereguarde. » (Roland, V. 742.) — 3' Qui que ce soit qui : « Ki quel blasme • ne ki V lot. • (Id. v. 1546.)] Kleles. [Exclamation (voir Kaieles) : « Kieles, fait « Blanceflor, gloris, Ja est cou Floires, mes amis. » (Flore et Blanchefl. v. 2437.)] KIcnerie. [Droit de gite étendu aux chiens de chasse du seigneur. (Ch. des Comptes de Lille, an. 1265.)] Klennes. [« En Teveschié et païs du Liège « achetèrent d*un accorlet d'une volonté certaine « monnoie que on appeloit kiennes, » (JJ. 121, p. 299, an. 1382.)] Klerke. [Charge : • Par Icle kierke et tel condi- « cion. » (Mart. Anecd. I, col. 1229, an. 1287.)] Klerker, Kierkier. [Charger: « Doivent cil « Jehans de le Tour et Liegars se femme et leur • hoir prendre et avoir ces dix livrées de rente au « paresis par an paisiulment y tieres devant dites, « soient vuides u kierkiés. » (Ch. de Cambrai, an. 1275 ; Du Gange, 111, 966 ^)] 1. Kleute. [Coite, matelas, lit de plume: « Le • kieute^ .n. deniers. » (Musée des Archives dépar- tementales, Paris, imprimerie nationale, 1878, p. 288.) Voir Keute.] 2. Kleute. [Bière; voir Keute: « Huit pos de • kieute. • (JJ. ÎH, p. 409, an. 1358.)] Klevecuel. [Oreiller : « Et furent acosté andui • sor un kievecuel de bofu ; Li uns vers Tau ire « tomes fu. »» (Partonop. v. 10017.) Voir Chevechcl. On lit au Musée des Arcb. dép. p. 288 (Tarif du tonlieu de S. Orner) : « Du cavecheulj .i. denier. <] Klevelu, adj. Chevelu: « Cauf et kievelu, ne « cauf ne kievelu. » Expressions qui signifient ' tous, aucun. Dans l'attaque de Charlemagne contre les Sarrasins: Onques ne caus ne kievelus Ni ot manaie ne defoie. (Mousk, p. 293.) A la bataille de Bouvines: Et u cauf et li kievelut l furent englués sans glut. (Id. p. 588.) Kieviron, Kievron. [Chevron, dans Froiss. 1. 11, p. 257, 259.] Klkensi. [Tandis que, pour que qtCensi: « Ki- « kensi fait son duel la belle à cuer irié. » (Wackern. page 3.)] Klolte. [Coite, matelas : « Sains Phanuîaus se « jut un jourEnmi la salle à la froidour Sour une « kiolte de cendal. » (Vie us. de J. G. Du Gange, 1. 111, p. 413^)] Kirtel. [• L'ordre observé à la création des « chevaliers des Bains :.... un autre luy baillera ses « brages, le tiers luy donnera un pourpoint; une • autre liiy vestira avec un kirtel de rouge tarta- « rin. » (Du Gange, 111, 966 ^)] Kislelle. [Tous les saints : « Le suppliant jura « le vilain serment et dist ces paroles : en despitde « la croix; de Teaue benoiste et de toute la « kisielle. » (JJ. 161, p. 132, an. 1406.)] Kœur. [Coutume : « Les mayeurs et ecbevins « et iurez (pourront) faire koeurs, bans, statuts, et « ordonnances pour Tavanchement et profit de la « ditte ville et habitans, tant sur le faict des mes- « tiers comme autrement. » (Priv. de S. Orner, art. 45, an. 1447.)] Kokllles. Coquilles : Et moult souvent devant les fiUes Nos bâtions de nos kokilles. [P. ms. de Froiss. f. 86 ^.J Kokin. Coquin, dans une chanson burlesque : Dame, di je, vous serés sus un hourt, La me verés les horions donner ; Mes se je truis le kokin et le sourt Lequel on dist quil voelt mes oes humer, Je fi donrai tel cop entre les gens Quil sen ira en sa maison dolens. (Id. p. 300 K) Koku. [Caillou : « Et il n'en y avoit nuls qui ne « fuist pourveus de cailleus ou kokus^ car la terre < ou il estoient, en estoit toute plaine. » (FroissarL t. VI, p. 337.)] Kool-saei. Semence de choux : « Les plantes « de choux sont toujours reputez pour cateux, et la « semence de navette, comme aussy les semences « de choux dites kool-saet, sont reputez cateux et « meubles après la veille de Noël et auparavant « pour labours et semences. » (N. C. 6. l, p. 1095 •>.) Kouque. [Couche, au roi Guillaume, page 67 : « S'on fait desous kouque et litière. >] Kourer. [Falsifier : < Et que tout le cresoa KYR — 129 - KYR « qu'on vendera et qu'on tenra à vendage.que cas- « cune manière on mete par li et sans kourer. > (Tailliar, Recueil, p. 368.)] Krlck-hoader, s. Espèce d*ofDcier de justice dans plusieurs villes de Flandres ; censeur, contrô- leur, il avoit part à la visite des chemins, des canaux, des cadavres. (Voy. N. C. G. 1. 1, p. 608 % 635 ^,) — l\ donnoit des tuteurs aux enfants mineurs. (Ib. 612.) -» Les impositeurs et assesseurs faisoient serment entre ses mains. (Ib. p. 655.) — Ses Tonc- lions par rapport aux successions onéreuses sont marquées (p. 656.) — Il assistoit aux ventes judi- ciaires (663 *.) — Ses fonctions au sujet de Téman- cipation des mineurs sont détaillées (671.) Kuqus. [Mari dont la femme est infidèle : « Ce « fu li kuqus de pute aire. » (Mir. de Coinci. dans D. C. III. 689 •.)] Kyrielle. \^ Ancienne pièce de poésie formée de vers octosyllabes à rimes plates, divisée en petits couplets égaux et terminés par le même mot qui servait de refrain. Du Yerdier, Bibliotb. page 1026, fait mention de ces sortes de vers lyriques : < Plu- « sieurs balades couronnées enchaînées et batelées, « kirieles^ couplets, rondeaux. » Boissiere, dans sa poétique, p. ^, explique en quoi consistoit la forme de ces pièces de poésie : « Kyrielle, ou paly- « nodie, est quand le vers final du premier couplet « se répété à la fin des autres couplets comme en « la balade : et est bien séant aux cbans lyriques, « et odes, dont se dit jpalynodie. » — [« Il n'est « séquence n'alleluie, Bêle note ne kyriele. Tant « soit plaisans, ne tant soit bêle, Que trop anuit, « s'ele trop dure. • (Mir. de Coinci.) — 2» Prière ; kyrie eleison : « Lors commence une kyriele. Sa « credo et sa miserele, Pater noster, sa letanie. » (Ren. V. 2639.) —3<' Tous les saints : « Lequel prieur « mist la main à son espée et la tira toute nue, en « reyniant Dieu et la kyrielle qu'il tueroit. > (JJ. 187, p. 261, an. 1456.)] L LA L. [« Lettre, langage, loi ensemble senefle I, ce « me semble ; L est moût longue, de haut pris* » (Senefiance de l'A B C. Jubinal, II, 280.)] — « Con- « sidérons ces deux lettres que les uns appellent « mignardes» les autres molles, / et n. • (Pasquier, Lettres, t. I, p. 138.) — 1<» La lettre / se prononce comme aile. C'est à cette prononciation que fait allusion Texemple suivant : L de chapon gras est bonne. (Départ, d'am, p. i95.] 2* « Cette lettre en chiffre romain vaut 50. Voi pourquoi elle a eu cette signification dans notre arithmétique. • (Pasq. Rech. p. 365.)— 3* • Il y a eu plusieurs mots ou l'article s*est confondu avec le mot lierre pour thierre ; landier pour Fandier; lambrix pour Cambrix ; lendemain pour rende- main; Lot, rivière, pour TOld du latin Olda. » (Le Labour. Orig. des Arm. p. 222.) 1 . La. [Article : « Tresqu'a la mer cunquist la « tere altaigne. » (Roi. v. 3.) — On le combine avec quel : « Asez orez la quele ira desure. » (1d. v. 927.)] — Il s'employait encore pour celle de : Mangré toutes les langues maies EX la Rnstebues tont premiers Qui d'ans blasmer fU contomiers. (Fahl 72i8f f. 327 ^.) 2. La. fPronom féminin : « Baptisez la. » (RoK Y. 3981.)] Pronom démonstratif neutre : Quant TOUS ce rendre me Tourrez Aveuc TOUS menés me pourrez vn. LAB Devant là n'ai ge pas courage Que g'entreprengne cest veage. (Guiart, f. i05 •.; i<» Il s'élide aujourd'hui devant une voyelle. Il s'est prononcé dur autrefois : « la aimoit » pour « l'aimoit. » (Faifeu, p. 68.) — 2* On le trouve mis après le verbe : « Senz peindre la », pour • sans la • peindre. * (Chasse de Gaston Phébus, p. 27.) — 3° . Pour garder /a », « pour la garder. » (Coût, de H. de Tyreilarl, V, p. 683.) — 4- On le trouve mis devant le substantif: « Laie roy de France reprint», pour a le roy de France la reprit. » (Le Jouvencel, p. 419.) — 5* « la luit firent, » pour « la firent « tous. » (ms. 6812, f. 78 \) 3. Là. [Adverbe de lieu : • La u cist furent. » (Roland, v. 108.) — On le combinait avec d'autres adverbes de lieu : < La sus amunt. » (Id. v. 2634.) — « Là environ. » (Froiss. II, 31.)— « La endroit. • (Id. Il, 63.)] Labeau, Lablel. [Lambel, voir ce mot. — On lit lablel dans Uelgaud ; il parle des mendiants qui, cachés sous la table du roi Robert, coupaient les franges de son manteau : Et teus armes en leurs escus K'Isengrins ot, mais mie dessus I>e murdre i avoit un labiel Tout pourfUé de piaus d'aigniel. (Ren. le Nauv. v. 58€,J Labear, Labor, Laboar. s. f. !• Travail manuel : [« A cius qui se doivent A cis vivre de lor 17 LAB - « * labur. • (Beaumao. XXIV, 13.) — • Jousle la mer ■ de Galilée, Trouva trois frercs pescheours Illuec ■ tiisoKOllor labours. • (Viede J.C.;D. C.1V,4'.)] Or veut repos, oi veut labor. {US. 7ûiS, I, f. i07 KJ Expressions : 1* • Gens de labeur *, artisans. (Percerorest, vol. IV. fol. 30.) a- • Labeur â'estude >, étude. (G. Ci-et. d. 252.) â° > Li labors des mui-3 >, coDStruclion des mui'S. (Coal. de Guill. deTyr.Marlene, V. col. 7!15.) 4- . Païer selon sa labor. » (us. 7615, II, f. 125 ».) 5* • Après labeur, l'on doit avoir repos. > (Dép. d'amour, p. 239 ''.) 3* Travail agricole :[• K'auscuns me preste son - cevat por ferc mon labor ou pour cevaucier. • (Beaumaiioir, I. XXXVIII, i.]— • Gens qui vivoient < de labour et de marchandise. ■ (Proiss. IV, 25t.}] Mauvais labour et semence pounla Foitdes chevaux, et le laboureur crie. fDeêck.) 3* travail intellectuel, peine, tourment : [• De la - labeur de ma leste. . iFroiss. Il, 2.)] — • Labeurs ■ et ennuis. ' (F4uits de Strapar. I, p. 20ft.) — • Tout > mon labour tendrai a dou^r, se présent du uors ■ gent me fesoit encor un Jour. • (xss. Douhier, ch. du xiii- s. f. 239 •-) Ja n'ïert perie ma labours Se fins cuers puel d'omors joïr. (P. av. i300, III, tSÛS-! Labeurer, Laborer, Labourer. [l°Travail- 1er : • Li vilaiiis dist que Dieu labeure. Quant il li • plaist en moult peu d'eure. • (Flore et Blancliefl. V. iC4i.} ~ ■ Plus y labeure el plus me plaist. . (Froissart, XIV, 3.)] En trois parties Estoient ses eures parties Dormir ou menger ou orer Voloil, ne savoit labotwr. (US. ISIS, f. X)5 *.J t Celte Citation rappelle l'épi taphe de La Fontaine : le son temps Qldeux parts : L'une souloit passer ti • dormir el l'autre à ne rien faire. •] — [2- Labourer : • El aussi se je labore son héritage en entention ■ queje ouidoie que il fust miens. > (l3eaumanoir, l. XXIX, p. 12.)] — 3' Venir en preuve, travailler i, influer : [• Pour la [jreBumplion et renommée ■ qui contre lui labouroieitt estre coulpable et par- ■ licipantdelu perprélalion dudil fait. > (JJ. 118, p. 1, an. 1380.)] — • LabeUre droit escrit pour le « dit baillif. • {Bout. Som. Bur. p. 118.) — • Pour > labourer et entendre au bien delà paix. • (Berry, Gtaron. U02-M61, p. 404.) — < Mauvaise reuomee ■ labeure contre eux. • (Beauman., p. 15.) — > La ■ renomée des personnes doit moût labourer en > tel cas. • (Ibid. p. 324.) — > Benomée a ce labou- • ranl. » (Ordonn. I, p, 759.) — • Labeurer a mal . faire. • (us. 7615, t. i, fol. 120 >•.)— i' Exécuter, construire : ■ Laboura- le pain. ■ (Percef. i, f. 55«.) - • Labourer les murs. • fConl. de G. de Tyr, Mart. t. V, col. 737.) — 59 Tourmenter ; « Labeure secre- . lemenl d'amour. • (E. Desch. fol. 167 ^.) — . Qui ■ laboure au mal de la mort. • (Douleill. Som. Rur. il. 8W,) — e* Opérer : • Nos poisons ont labovré. • Lancelol du Lac, t. II, f. 122 '.} — 7° Manœuvrer : « Decbargeurs ne pourtant prendre ni avoir d'un LAB lonnel de vin ou de deux queues pour un tODoel labourer, caler des aets, et mener a l'boftlel de celui a qui il sera. • (Ordonn. I. II. p. %7 bis.) — Expression» :l'* Vous /afrourer^s arec DOsbœuw. ■ Oudin dit que c'est un terme de maq...lle et qu'il signifie > vous coucherez avec nos filles. ■ — S* • En peu d'heure Dieu labeure. > (Colgrave.) En petit d'beure Dieu labeure. (t'abl. mts. p. iSS.} En petU d'eure DUx làbntre. (31S. ISiS.f. »»8KJ 3* • Le grand bœuf apprend a labourer au petit. ■ (Cotgrave.) — 4* • Tout oe que le clerc laboure folle > femme oevore. > (Cotgrave.) I..ab[t, s. m. 1* Dispute, querelle : Sans laire noise ne labit. [H. de* TroU Uarie», p. tOO.) Voyez encore p. 378. — 2* Sorte d'imprécaliou, comme > que Dieu le confonde. ■ He ! foie que Diex te labit. (US. 7818 f. tSt :} Laboracloa, s. f. Etat des laboureurs, ordre des paysans : Ces trois dont je tais mencion Chevalier, clerc el laboracion Deusaeat estre un en œuvre vertueuse. (Deich. iS7 *.) Laborage, Labourage. [1° Travail quelcon* que : • En sa cambre avoit une ymage ; Quant atoit • à son labourage Cascun matin, si Paouroil. • (Vie Ms. de i. C.) — • Triçvet Polée povre jeune homme • vivant du meslier et labourage de mer. ■ (JJ. m, p. 171, an. 1391.)] — [2* Travail pénible, chagrin : ■ Vous vueil descouvrir mon corage. Que Jie sai • autre laborage. • (Ruleb. 101,)] — [3* Travail de la terre : < En tel cas ne vienneut pas les despueil- • les, (lui puis y sont mises en partie, mais li labO' • rages tant sofementde tans passé. • (Beaumanoir, t. XIII, 22.) — < Labourage et pasturage sont les t deux mamelles qui nourrissent la Pranoe. > (Sully, Jilconom. !, 282.}] — [4- Décharge et labou- rage des vins, cidres, etc. ; sortie de ces liquides hors des bateaux arrivés à Paris; ce labourage ou travail iippartenait aux maîtres tonneliers : ■ Tan- ■ lost que les vins amenez par ladite rivière et < ari'ivez au dit port (du Pont t'Evâque) sont tirez et ■ mis hors des nels ou des bateaulx.etassisà lerre • sur ledit port, noslre dilconseillerdoilavoireta • accoustumé recevoir, pour chacune pièce de vin, • trois poilevinesdeia60iira0e.> (Cti.de Charles VI, an. 14U8.)] ~ 5* Hélier d'une courtisane : - Qui • belle fille a et dresse Pour faire son labouraiae. ■ (Desch. f. 305 «.) Cel jor leroit son laborage , Et por celui sainUsme jor Serolt de peohiar a sajor. (US. 19i8, f. $17 :) Laboreor, Laboreres, Labonrear. fl* Ou- vrier qui laboure la terre, qui travaille la vigne : < Et li vilain laboreor, E li povre home del pais. • (Benoit, 11,3076.)— ■ Et creissentlicileien, elmul- < tiplienl li liabtteor en champ et li taftoreordes ■ terres et des vignes. ■ ^Brunelto Latioi, Trésor, p. 295.) ~ Le cas sujet était laboreres : ■ Li uns est ■ chevaliers, li autres est marcbeans, U autres est ■ laboreres. * (id. p. 404.]j — 2° Ouvrier eu gêné- LAC - 1 rai : • LabourettrB de tontes naaisres et de toutes ■ ars méquaniques. > (Hodus et Racio, t. 289 '.) — ■ Quant 1 en doit à minouvrier psr le raison de ■ leurs journées... H labmrerre% vient au jujce. ■ (Beaumaa. p. 125.)— 3* Marinier : * Des voitures ■ et voilnriers et des laboureurs par les rivières de ■ Saine, dTon ne et Marne en descendant jusqu'à • Paris. • (Ord. Il, 566.) — [4* Saunier : . Pour ce « que la gabelle du sel a este mise en nostre pays « de Languedoc, la faculté a esté oslée aus lahou- ' retira salinans de rendre leur sel à voulenté. > (JJ. 180. p. 73. an. 14«.)] - ^' Sorte de jeu. (Rab. vo). f, 1S8.) — Exprestioru : 1* • Le laboureur de - nature, • terme obscène. (Rabelais, vol. II, 7.) -~ ^ ■ Pièce de laboureur salé. > (Golgr.) Labonré. 1* Cicatrisé, sans poils : ■ Pallerroy - noir griz, labouré devant. • (B. N. us. Tr, 56004, n* 1376, an. 1362.) — S* Ouvré : • Colier bien ■ labouré. > (Font. Guérin, Très, de Vénerie, p. 60.) Laboarler. [Lal>oureur : > Ont accordé qu'il ■ poist commettre et ordonner un labourier pour > entretenir, labourer et messonner les terres et ■ choses dessusdites. > (Cart. de Corbie, an. 1513.)] Labmsqoe, s. /. Raisin sauvage, lambrusque, do latin labru$ea : ■ La vigne qui donnoit poisons • et labrusques ea lieu de fruit parfait..» (Harg. de la Harg. Hl •.) Lac. [Graqd étang : • Done li venison, peison - de bw. ■ (Girard de Rossilloo, p. 360.)] Emea comntna at do pliialenra rulsaaaubc Firent on lac lignât en un paia Qall ae peupla de lus et de caneaoz. (Dach. f. SOt ^.) Laeays. [Laquais, soldat, au reg. JJ. 201, p. 56, aa. 1477.] Laceltes, ai}, f. CoifTee recouvertes d'une résille dite crépine : > Parmi les marobandJses que > pme au mercier on voit coiffeà laceilea. ■ (Fatd. de S. G. f. 42 0.) Lacement. Action de lacer. (Cotgr.) Lacer. [1- Alta(^er le beaume au capuchon de mailles par des lacs: < Lacelsunhelme, si ad ceinte ■ Joiuse. ■ (Roi. V.2989.)— 2* Serrer avec un lacel une cliaussure, une robe collante : [• Uns grans ■ sollers aveit, que uns frères li presta. Ëotur le col « del pié 1 nuals les laça. • (Th. de Gant. 50.}] — « Robe porprine vestue et ; Si fu laciés au mius qu'il • pot. • (Fi. et Blanchefl. v. 2869.) — . Bien sont — en deux bliaus laciét. • (us. 7989 ', fol. 69 ■.) — « Une cotte latsée de soye. ■ (Percef. I, f. 151 «.) — S^ Enlacer, embrasser : L'ona l'autre aea bras Inrisr Eator k» ccda al doucenent. (US. 7t 18, f. MB <.; Mu ne le pnet (acier ne prendre. {MS. 7989 ', f. 70 •.; 4* Emprisonner, saisir, au propre et au flguré : Graat doolenr au oner le laça. (G. Guiarl, f. 900 '.} Far leur foi a lui se (ocierant. (Id. f. 136 Kj Bon aana, aoa oanlbrt V* IhbUÀ. (Poil. m>. UOO, IV, p. U15.) [■ Aaotoa, fDDt il, cels qui snnt escumengié E cels ■ qui suDt par tqs suspendu et ladé. ■ (Thomas 1 - LAC de Cantorbery, 148.) — « LacU m'avés, n'en pois ■ relraire. Ou bien m'en prenge ou mal m'en viei- • grie. • (FI. et Blanchefl. v. 3268.)J ~ < Bien se • lace qui erabrace d'amours la jolie trace. ■ (Ms. 6812, f. 57 '.) Lacération. Action de lacérer. (Oudin.) Laceron. Laiteron, dans Oudin. Lacert. Housse. (Oudin.) Lacet, Lachet, Lasset. [• Elle vous avoit un ■ corset D'un fin bleu, lassé d'un lastet. • (Haroi, II, 201.) — ■ Scellé du grand scel, à lastels de soye ■ et de cire verte. • (Carloix, IX, 21.)] -- • Se doit ■ avoir a son sourcaint une verge ou il ora un > lachet, ou bout de soie de cheval. > (Uodus et Racio, f. 180 ».) Laceur. [Ouvrier qui fait des filets pour la péclie ou la chasse. (D. G. sous Laquœatores.yj Lacbé, Lachlé. Lacet : > Seel pendant en > lâché de soye. > (N. G. G. t. I, p. 343.) — ■ Est • lachié de m ^u'i ne soit mie trop délié et doit ■ avoir cinq pies de long. • (Mod.elRacio, f. l??**.) Lâcher. [Laisser, abandonner : > Mais moult ot ■ son cuer lulté et noir Por sa viande qui le lâche. ■ (Renarl, v. 24350.)] 1. Lâches. Legs, ce qu'on laisse. (V. le précé- dent) : • Pur ceo que nul lâches poit estre adiugé « par la luy en celui qui ad nul discrétion en tiel « case. ■ (Littleton, f. 95 ''.) 2. Lâches. [Cuirasse, hallecrel : < Les supplians ■ fichèrent leurs espieux en la poitrine d'icellui le ■ Vaque, sachuns que en sa dite poitrine, il ne ■ povoient gueres blecer, pour ce qu'ilz savoieot ■ bien qu'il avoit tousjours vestu ung lâches ou ■ armures. > (JJ- 189, p. 369, an. 1459. Xj Lâcheté, s. f. Propension, penchant : > J'ai ■ une furieuse tacheté vers la miséricorde et mao- ■ suetude. • (Montaigne, i, p. 3.) Lachiés, adj. Rares : • Mes espies m'ont rap- ■ porté que en i'osl, aux gens des m. estas, ne ■ viennent nulz vivres, el leur sont si lachiés que • un petit pain y vaut x sols. • (Modus. f. 294 ''.) Lachrymable, adj. Déplorable : < Ce lachry' • mable trépas. ■ (Hist. du chev. Bayard, p. 359.) Lacivieux. [Débauché : • Pource qu'il sembloît > au suppliant que sa femme estoit ae trop lacû • viease et foie manière. ■ (JJ. 158, page 443, an. 1404.)] Laçon. Lacet : Rois et laçant et glus d'anter. (Part, de Bl. f. IM •.} 5<»i cueur de laçant Ses jeux servent d'appas, et ses inaiDS d'amecons. ItBellau.t. I,p.gg. ■ On ne doit tirer ne tendre aux pigeons du coa- ■ lombier avec fliets, gluz, cordes, taçans. ■ (Coat. Géo. t. II, p. 778.) Laconique, s. < Vaporaire, poêle de bains, < chambre il suer avant d'entrer aux bains. ■ (Monet.) LAD -192 — LAG Laconiser. Parler laconiquement. (Oudin.) Lacre. Cire à cacheter (Ménage), du portugais lacre. Il est dans un tarif de 1684. Lacrlmer. Pleurer. (Vigil. de Charles Vil, t. II, page 17.) Lacs, [lo Lacets qui attachaient le heaume au capuchon du haubert : < A r brani d*acer l'eu Iran- « chet .V. des laz, » (Roi. v. 3434.)] — « Le to« de « son heaulme esloit si fort lacé que a peine luy « povoit nul arracher de la teste. » (Lanc. du Lac, L 111, fol. 17 ^.) — « Coupa les latii du heaulme. » (Ger. de Nevers, r* p. 81.) — 2« Lacet pour pendre : « Puis est pendu au la%. » (ms. 7615, t. II, f. 213*.^ — 3" Cordons : • Souliers a laz. » (ms. 7615, f. 148 «.) — « Sollei-s a las. » (ms. 7218, fol. 66 ^.) — - Laz a « chapeaux de feutre. > (mss. de S. G. fol. 42 ^.) — • Laz de soie. » (ms. 7615, II, f. 153 ^.) — Louis II, roy de Sicile, à son sacre « fut vêtu de blanc d'une « cote longue... et par dessus avoit un mantel fendu • devant, et un latz en manière de un hospitalier. > (Godeflpoy, Annot. sur l'Histoire de Charles VI.) — 4* Piège. Cette acception subsiste encore aujour- d'hui : « Comment l'on prend les faucons au las. » (Hodus et Racio, f. 161 *».) — 5® Filet de pécheur : Et qui plus fait perpétuer Ses poissons... Ou les prendre a fU, ou a Tain, A las, a roisel, ou a sainne. 6^ Embrassement : (Desch. f. 479 KJ A oui el Toudroit fere las Et racoler de ses deux bras. [MS. 7218, f. 904 ^.) [7*" Lacs d*amour. Cordons de soie de forme cylindrique dans lesquels sont tissées des lettres formant devises. Le futur les recevait en présent de sa (lancée. (V. Bibl. de TEc. des Chartes, 3* série, t. IV, nov. 1852, art. de M. L.Delisle.) — Telles sont les attaches du sceau d'une donation faite par Richard Cœur de Lion à Richard du Ilommet et à sa Gille« sa femme. On y lit: • Jo sui drnerie. Ne me « dunez mie. Ki nostreamurdeseivreLamort puist « ja receivrc. » Cette charte, conservée aux archives départementales du Calvados, a été reproduite par la photogravure, dans l'album du Musée des ar- chives départementales, (pi. XX VIII, n» 52.)] Lactlflant. Laiteux (Oudin.) Lacz, s. m. Terme de vénerie : « La fiante que « les bestes noires laissent, sont appellées/acx, qui « sont dites fumées en la vénerie du cerf, p (Modus et Racio, f. 42 >>.) Ladanon. [Laudanum, gomme, résine qu*on recueille du cistus creticus qui croit en Syrie : « Une patrenostre de ladanon oix il y aungpetit « boton de perles au bout. » (Gloss. a*archéologie par L. de Laborde, an. 1461.)] . Ladre, Ladresse. [!<» Lépreux, au moyen âge, du latin lazarus, proprement Lazare, le pauvre de l'Evangile qui se tenait, couvertd*ulcèreset de lèpre, à la porte du riche. Saint Lazare était invoqué con- tre la lèpre et a prêté son nom là des villages au nord de la Loire : Saint Ladre. (Nord, Com. de Cambrai.)] En po de temps fut U chœe partie ; Ricne en enfer, Ladre en U oompaiffnie Saint Abraham. (Desch. f. i05 :) 2* Lépreux, lépreuse : [« (Homme qui) Mius ne « vousist estre mesel Et ladres vivre en un bordel « Que mort avoir ne le trespas. » (Flore et Blanchefl. v. 1021.)] — < Celui jour mesme fut la « damoyselle guarie, qui devant estoit ladresse et « meselle. > (Lancelot du Lac, III, f. 110 *.) — « Si « aucun meurt ladre.... et les paroissiens.... n*ont « fait diligence... afin de visiter le ùii ladre^ de son « vivant pour le juger, et séquestrer des sains. > (Coût. Gén. 1. 1, p. 687.) — Les ladres verts étaient ceux chez qui la maladie se déclarait par des pustules extérieures : Que ton importun caquet Soit fait compagnon au claquet Du baril et de la besace D'un ladre verd. (Bell. L II, p. €9.) [Les ladres blancs avaient au contraire ta peau saine et lisse : « Aucuns ont la face belle et le cuir « poli et lisse, ne donnant aucun indice de lèpre par « dehors, comme sont les ladres blancs^ appelés « cachots, cagots et capots, que Ton trouveeo basse « Bretagne et en Guyenne vers Bordeaux où ils les « appellent gobets. • (Paré, XXII, 11.)] — Er/w-es- sions : 1* « L'herbe véronique... apporte guerison « aux ladres ; a cette cause on rappelle Vherbe aux « ladres. » (Bouch. Ser. t. IH, p. 302.) — 2* « Riche « comme un ladre. • (Id. III, p. 292.) — d* • Jaloux « comme un ladre de son barillet. • (Brantdme, Dames Gai. t. I, p. 259.) — 4* « C'est un ladre, • c'est-à-dire avare. (Oud.) — 5* • Il n'est pas ladre. » il sent quand on l'offense. (Oudin.) — 6* « Cet « homme est bien ladre; il ne sent point quand on « pique sa chair, > il est insensible aux infldélilés de sa femme. (Bouchot, Serées, liv. IH, p. 318.) [Voir Léprk et Lépreux.] Ladrerie. [1<> • La lèpre ou ladrerie^ appelée « des Grecs elephantiasis. > (Paré, t. XXII, p. 7.) — 2* Hôpital de lépreux. (Voir Labourt, Rech. sur l'origine des ladreries et léproseries, 1854, in*8*.)] Ladreure. Lèpre : « Infectée de l'antique • ladreure. » (Marg. de la Marg. f. 190 **.) Ladronnerle. Vol. (Cotgr.) Laece, Laguece. [Largeur, dans la Chron. des ducs de Normandie.] Lagan. [1*" Droit de bris et de naufra^, de Tan- glo-saxon lagh, loi, parce que cet abus était consi- déré comme la loi de la mer. Il s'étendait aux vaisseaux, à leur cargaison, aux naufragés eux- mêmes qui payaient rançon. Supprimé par le Code Michau (1629), ce droit était encore exercé avec rigueur par les habitants de La Rochelle el dea con- trées avoisinantes, au temps de La Curae.] « Les « gens du pais cururent au lagan. > (us. 79B9, fol. 79*.) — [2* Epaves, dans les comptes domaniaux du Pontbieu et du Boulonnais, années 1369, 1405, 1465, 1474. On y dislingue les grands et petits LAI - 183 - LAI lagans. Dans un compte de 1369, on lit : « Les « lagons venus par marée à Thormont. >] — 3* Des- truction : [« Sans nous fle poroient durer Mie cres- « tien demi an« Ains aiast li tiere à lagan. > (Ren. le Nouvel, v. 7900.)] Qni fit ardoir gent et moustier Qui ne deutst avoir mestier Et mtotle paîs à lagan. (Mouakes, tna, p. 672.J 4* Abondance : [< Celte année furent vin bon Et « blé fu si à grant lagan^ Pour quatre sols avoit « Tere lel Qui flst bon pain en grant oste). • (Chron. de 1287, citée par I^e Bœuf, dissert. 1, p. 15:2.)] Lagmenter. Lamenter : ?ai n*a vaiUant un navet riate, dolent se doit clamer, Et ton temps perda lagmenter, (Deaeh, f. iOô.J Lagne. Bois à brûler. (Froiss. Il, 155.) Jusques a tog/ie pour faire fu. (Mou9ke$iP.35i.) LajDiny* s. Ville de rile de France, aujourd'hui en Seine-et-Marne. 1* « Jean de Lagny, qui n*a point • dehàle, > sobriquet que les Parisiens donnèrent à Jean, duc de Bourgogne, après un séjour de deux mois que (il ce prince à iMgnp en 14J5, et d'où il décampa pour s'éloigner, landis qu'on ctoit impa* tient'de le voir arriver à Paris où son parti Tatten- doit. (Choisy, Vie de Charles VI, p. 460.) - De là est venu le proverbe : • Il est de Lagny, il n'a pas « bâte. » (Oudin.^ — S» • A Lagny combien vaul « Varge. » D*aprës l'année littéraire de Fréron, 1758, t. IV, p. 251, Lagny se révolta en 1544 contre François I", qui la fit enlever d*assaut par le comte de Lorges. Ce dernier lit massacrer tous les hommes nubiles et violer toutes les femmes. La nouvelle génération ne veut pas qu'on lui rappelle son origine. Au marché, si Ton demande combien vaut Forge, il faut avoir la main au sac, sinon ils croient qu'on fait allusion au capitaine Lorges. Liahut. [Barque, nacelle : « Cum quadam navi- « cula sive barcha, vulgariler nuncupala lahut... • piscandOy venerunt. » (JJ. 198, p. 78, an. 1401.)] i. Lai. [Laïque, séculier : « Et aussi, quel que « plet li lai voelent mouvoir contre clerc, ia con- « noissance en apartient ù sainte Eglise. » (Beau m. t. XI, 7.) -- « La bonne femme ne sachant que vou- « loit dire un conseiller tau entendit que ce dut « estre un conseiller laid. » (Desper. 44' conte.)] Joustice de laie poissance. (MS. 70i5j /, f. i03 ^,) Mon cuer... me semont que je die Du clergie... qui laidement folie Plue que la laie gent. [MS, 7S18, f. 252 \] Si ton reaume veus que bien aiUe... Tu ne peus sans clers et sans lais Les saoes clers pour conseiUier CbevaUera lais pour baUiUer. (MS, 6812, f, 41 KJ 2* Roturier : Ea trois états nobles, clers et gens lais. (Desch. /. 57 ^.J En estât de chevalerie De clerc, de bourgeois ou de lay. (Id. f. 805 K) Escuyers, clers, lays et bourgeois. (Id, f. 12 ^.J 2. Lai. [1* Petit roman d'aventure en vers de ■luit syllabes, racontant une légende amoureuse. Tels sont le lai d'Haveloc (p. p. F. Michel, 1833) ; le lai d'Ignaurès (p. p. F. Michel et Monmerqué, 1832) * les poëmes relatifs aux amours de Tristan et dTseult (p. p. F. Michel, Londres, 1835-1 839.) Marie de France a composé quatorze lais parmi lesquels on remarque le lai du Chèvrefeuille et celui de Rossignol, eu breton l*eosHk : « D'un dous lai < d*amor De Blancheflor, Compaius vous chante- • roie. » (Romane, p. 66.) — « Issi avienl, cum dit • vus ai ; Li Brelun en firent un lai De Equitan « cum il flna E la dame qui tant l'ama. » (Marie» Equitan.)] L*aventure de Graalent Vos dirai... Bon eu son li lai a oir. Et les notes a retenir. (MS. 1989 *, f. 65 \J Comme les aventures des chevaliers étaient des aventures gulanles, le lai devint une sorte de poésie amoureuse, un poulet, un billet doux, mis en vers : n me requiert d'amour Par lais, par escris. (MS. 1615, II, f. ISA •.; Comme les poésies amoureuses se chantent, le lai se chantait accompagné par les instruments : • Jugleors et harpeors disants des sonez, et les. » (Blanch. ms. S. G. fol. 190 <^.] — « Lors se prindrent « les pucelles à chanter lays et chansons amoureu- « ses. » (Rom. de Percef. I, fol. 103 ■.) — « La qua- « triesme fois fier! le voy jouer ung lay aux menés- « triers, et les pucelles chanter avec (Fabri, Rhétoriq. 11, f. 18 *».) — [La Curne avait préparé une édition d'E. Deschamps, sa copie annotée est con- servée à la Bibliothèque de l'Arsenal ; il est curieux qu'il n'ait point parle de la forme donnée au lai par ce poëte du xiv siècle. — Voir l'édition de Queux de S* Hilaire, 11,170-235.] LalchcfruUte. [Lèchefrite : « Une laichefruitie « (d'argent blanc) et deux paelles à queue, dont < Tune est plus grande que l'autre, pesant .xxvi. « marcs, .vi. onces. » flnv. de Charles V, an. 1380, cité par De Laborde, Gloss.)] Lalct. [Lait : « Je congnois bien mouches en « /atc^ ; Je congnois à la robe l'homme. » (Villon, Ballade des Menus Propos.) — « Doit-il présumer « (le mari) Qui est Michaut ne Michelet, S'il con- « gnoistra mouches en laict. » (Coquillart, Droits nouveaux.)] LAI -- lai -- LAI Lalciage. [Laitage, dans Paré, XV, 38.] Laictans. [Viande de veau, d*agneau, de che- vreau, aux Ord. VI, 63, an. 1352] Lalcterolle. Herbe ; « S'il est podagre faut « oingdre ses pieds avec jus de riierbe nommée « laicterolle. • (Budé, des Oiseaux, f. i20 '.) Laictice. Hermine. (Voir Laitice, Lectice, Letisse) : « Docteurs en médecine, droit et théologie « revestus de chappes fourrées de laictices. > (Pièces jusllf. Mém. de Du Bellay, t. VI, p. 423.) — « Laictices aller et venir... Pour les noces. » (Eust. Desch. f. 335 ».) Latctlere. [1* Laitière, qui donne du lait : « Deux beufs, trois vaches... une des diltes vaches < quiesioiilaictiere. » (JJ. 208, p. 118, an. 1480.) — 2° Laitière, qui trait les vaches : « Arnoul le « vaohier et Jehanneton la laictiere^ gu*ilz pensent « des vaches, genices et veaulx. » (Men. II, 3.)] Laictriens, s. Jeune animal qui tète encore : « A pièce item d'un cheval ou jument trouvé en « ottel lieu, deux sols blancs et le pouUrainau laie- « triens. • (C. G. I, p. 830.) f. Laid, adj. [1" Qui déplaît par sa non confor- mité avec le beau ou le bien, en parlant des person- nes et des choses : « Signor, dit Tapostolos, moult « est cist hontes lais. • (Sax. XV.) — • Moût faisoit • laide chère, et moût ert emplorée. » (Berte, t. XVI.) -- « Lede estoit et sale et foulée Gelé ymage, « et megre etchetive. Et aussi vert cum une cive. • (Rose, V. 196.)] — Parlant de chiens: « Mais Ils sont « pesantz et let%, • (Ghasse de Gaston Phébus, MSS. p. 116.) Onques ne fu, n'en double mie Ne lés amans, ne lede amie. (FroUs, Poëa. p, 9 •») De même aux Poës.fr. Vatic. 1490, f. 169 : « Il ne « fu onaoes nulz lais amans Ne /aide amie; ensi en « estli ois. > — « Le cas sera imputé pour laid et . vilain. » (N. G. G. Il, p. 53 *.) Ne lear chaut s'il est bel ou lait . Fors seulement qu*il soit celé. (PoêL av. iSOO, p. i48S,J ft Désagréable. Froissart dit du pape Glément, opposé à 1 anti-pape Urbain en 1385 : « On luy deli- « vra mille francs à Avignon dont il ne flst compte; « par ce point fut la guerre du pape Glement plus « laide. • (Froiss. III, p. 8*2.) n ne m'estoit ores mestiers De recevoir si laide perte. (Fabl. S. G. f. S9 *.) Mort fait toujours débet tant let. fMS. 1615, 1, f. iOS \) Expressions : [1* « Laides paroles, » injures : « Isabeau de Lergny pour avoir appelle Renaut « Copperel puant et coqu, à faire trois processions « nuds pieds, en pur corps, deceinte, oesaffublée, « et dire devant tous quand les processions rentre- « roient au moustier, que les laides paroles qu'elle « avoil prononcées, elle avait menti. > (Sent, du bailli de Valois, an. 1330.)] — 2* « Laid dict, » niâme sens. (G. G. 1, p. 313.) -- 3* « Biaus e lez^ » de toute espèce. (G. Guiart, nss. f. 310 *.) ^ 4* « Moult « etoit de lait plain, » o'est-à-dire fort laid. {us. 7615, 1, f. 119 ^) — 5» « Uuant plus fait lait, • quand il fait plus mauvais temps, (us. 7989% f. 61 K) •^ 6* « Ou ens soit bel ou ens soit lait^ • quoi qu'il en soit bien ou mal. (Id. f. 56 <*.) — 7** « A qui que « en soit lait ou bel, * quoi qu'on en pense. (Gace de la Bigne, fol. 10 >.) — 8** « Quoyque le Uengne à « lais, • quoique la chose leur paroisse honteuse. (G. Guiarl, folio 258 ^) — 9* « De vo mort ne m'est « lait ne bel, » votre mort ne me fait rien, ne me fait ni froid, ni chaud, (us. 7218, f. 250 M — 10* « Grier au lait sur quelqu'un, • huerquelqu an. (Desch. f. 177<*.) — 11* « Chacuns le dit tel, • cha- cun rinsulte. (us. 72J8, fol. 338 ^.) — 12* « Elle est « laide comme un cuq. » (Oudin.) — 13* « Plus laid « que maislre Pierre du Goignet. • (Ducbat, sur Rabelais, t. IV, p. 4i des Nouv. Prol.) — Pierre du Cugnieres, avocat général du Parlement de Paris, sous Philippe de Valois, s*étant opposé avec succès aux entreprises du clergé sur l'autorité royale, les ecclésiastiques voulurent s*ea venger après sa mort ; ils firent placer dans la plupart des églises les plus fréquentées de Paris, des marmousets de pierre auxquels on donna le nom de Pierre du Coi* gnet, parce qu*on les plaçoit dans les coins, et sous prétexle de présenter des chandelles à ces petites statues, on les éteignoit contre leur nez; ces statues étant par ce moyen extrêmement barbouillées, on disoit, pour exagérer la laideur de quelqu'un : « il « est plus laid que maître Pierre du Goignet. » — [On lit encore aux Contes d*EutrapeI, f.l5*: « liais « il faut tousjours forger un sobriquet à la pauvre « Vérité, tesmoing la statue ignominieuse de maîs- « tre Pierre dé Guguieres, estant en l'église N. D. « de Paris, vulgairement appelé maistre Pierre du « Goignet, à laquelle par gaudisserie on porte des « chandelles. »J 2. Laid, Lait, Laide, s. [Injure, outrage. G*est Tadj. masc. ou fém. employé substantivement: « Par la Mère Dieu, dist la chievre, ore est aux « laides. > (Mén. de Reims, $ 414.) — « Mettre sus « moût de lait et de vilaine. » (Ass. de Jérusalem, Ns. ch. 88.) — « S*aucunsdil lait à l'autre dans la « ville... il paiera pour Tamende. » (Gartulaire de Ghamp. an. 1247.) — « Gil amendra bour tous les « laids et pour tous les fourfais. » (G. d*Amtens.)] — « Toutes actions, ou pétitions en matière de tait, « doivent. » (N. G. G. II, p. 189 '.) Quar en Canbrai lor ot on fait Mainteflbis, et damage, et lait. [Ph. yioxukes^ p. 700. J Grant honte i aurons, et grant Ut Se vous n*etes vengiez tantost. (Estntb. ma. 7996 f p. SU.) Laidageiuent. Etat de ce qui est laid : De rire en aise se pamoit, Quand U vit le laidagement. (MS. 7015, /, f. i06 Kj Laidangc. Injure, outrage : « iMidanges, dit « Laurière, sont injures verbales, des quelles celoy « qui a injurié un autre a tort, se doit dédire en « se prenant par le bout du nez. » Qui tant sueffrent de mos divers. De laidamjea et de reprouches Qui chascuns jours aaUlent des bouches De leurs femmes. (Deêch. f. 4i7 ^.) [< Item la femme qui dira laidange à l'aultre. LAI -i « sonl lenus le coupper et abballre dedans le pre- • mier jour de may. . (Coût. Gén. t. 1, p. 6030 — C'est encore, selon Borel, • marquer les balli- < veaux, • c'est-à-dire les arbres qu'on ne veut couper. 1. Laigne. 1° Dois de chauffage : La laigne estoit vers, si (umoit. {Fabl. p. ilA.j Et alume le tu de la laigiie. ([d. p. l'iG.f [Ligna, neutre pluriel, a élé pris pour un féminin singulier : ■ En laquelle maison je ay mis ma /ainnc . etfagos. •(■"• 84, p. 206, an. 1361.1] -[2° Bûche: — Une busche que l'en nomme communément à . Abbeville une /aiflne. . (JJ. 181, p. 184, an. 1451.)] 2. Laigne. 1' Laine : Hais pers d'Ipre, de bonne laigne. Et d'aacarlatte tainte en graioe. Et de Gant et de S. Orner. fUS. 1615, II. f. iti K) [3° Langes, robe de laine ; ■ Par ces églises eu • irés Nus pies, en laignes, veillerés et Proierés. ■ [Partonopex, v. 2833.)] 1. Lalgner, Lalgaier. [1° Bûcher : • En cn- • trant en icelle taverne l'exposant chey à un ■ genoul en laigner d'icelle. • (JJ. 142, pa^ 97, an. 1391.) — ■ Le suppliant print ou laignier de ■ l'hostel une busche. > (JJ. 175, p. 108, an. 1431.) — 2* Bois à brûler Tourni au seigneur ù Noël ou à la Toussaint : • La taille acousiumée ù paier en > argent chascun an de mes hommes,... et le cha- ■ roy dou laignier du îioe\.»{B. a. us. fr. anc. 5188, f. 281 *, an. 1339.) Voir Uingmeb.] 2. Lalgner, Laignier. [Murmurer : ■ Après • plusieurs paroles sa femme il fery, et non con- ■ lempt de ce, vint à Tsabcau sa chamberriere, ■ laquelle laignoitov, respondoitdespileusement. ■ (JJ. 97, p. 525, an. 1366.)] Laine. r< La chair avoit plus blanche que ne • soit blancne laine. • (Bertc, h.) — On a distingué filusieurs espèces de laine : 1* • Laine sourge, > a laine nouvellement tondue ou laine grasse. (Colgrave.)— 2» . l/on y drappe, el puet drapper de € laine mère. > (Ordonn. t. HI, p. 512.) — . Laine « prime : c'est la laine la plus fine : on la nomme ■ aussi mère laine : c'est celle de dessus le dos, et . du col. . (Ord. IIl, p. 254.) — 3» . Leine lavée, ■ c'est la laine préparée ou filée, et prèle îi mettre en œuvre. [Ane. Goût. d'Orléans, p, 472.) — Expres- sions : 1" ■ Bétes portant laine, • moutons. (Ord., t. V, p. 92.) — 2" • Tirer la laine, ■ dérober les manteaux de nuit. (Oudin.) — 3° • Nous y tirâmes « bien la laine, ■ nous y avons eu beaucoup de misère. (Belleau, t. H, p. 144.) — 4<> ■ Demander la • laine a un asne, • demander l'impossible. (Oud.) — 5« ■ Débattre de laine d'une chèvre, ■ perdre son temps. [Dial. de Tahureau, p. 136 b.) — C' • Il se ■ laisse manger la laine sur le dos, • il souffre tout. (Oudin.) ~ 7" - Menez fu contre laine, » à re- .bours. [us. 7615, II, f. 170 '.) — 8* ■ A mol pastour , • chie lox iaine. ■ (Fabl.Nss. p.l89.)— 9°>Dejour ' ■ en jour vient laine pour drapper. ■ (G. Cretio, j p. 180.) — 10* • L'un H le iHMiit, l'autre levé la I »- LAI • laine. • (Cotgrave.) — 11* • Qui n'a laine boive h < la fontaine. • (Id.) Lainerle. [Lieu où l'on vend la laine : ■ Item • la peleterie et lainerle en ladite ville, pour dix > livres. • (Liv. Rouge de la Chambre des Compta fol. 242 1, an. 1295.)] I.Alneux. • Marcher avec les pieds laineux, > c'est-â-dire sans bruit. [Cotgrave.) Laingue. [1" Nation, pays : > II vint A monsi- • gnour Olivier de Termes el à ces autres chieve- ' tains de la corlc laingue > (Joinville, % 578), c'est-à-dire Languedoc. — 2* Personne qui médit : • Li rois l'avoit en soupeçon par mauvaises tain- • gués. • (Hén. de Beims, § 281.) — 3° Sorte de juron par la langue de Dieu : • Par la laingue beu, ■ par laiajnf/tte ditii, par la /atn0tf£ Dieu. ■ {Mén. de Reims, g 409 el variantes.) Voir Lakcie.] Lainler. Ouvrier en laine : • La draperie et ce • qui en dépend lanl de tainluriers, foulions, lon- • oeurs, lainiers que autrement. > [C. G. II, p. 958.) Lainz. Lëans : • Ja entreront lainz, s'il n'est > qui les dédie. ■ (Rou, p. 101.) Laircs, pi. s. m. Dieux lares : Des célestes monoira, o voua tes populaires. Des dieux supérieurs, Ibunea, satyres, laire*. Œat. é,ua.f.K. V. Lalronclaulx, pi. s. m. Diminutif de larron : Juges qui les loix gardez, regardes Que laironàautx ne paodez. (De*ch. f. 09 K} Lairrenallle. [Troupe de larrons, tenne d'in- jure : ■ icellui Thomas dist plusieurs grans injures > et villenies en les appelant tafrTenai7/r>[JJ. 135, p. 46, an. 1384.)] 1. Lais. Lac: En mi liu crolsi uns lai* donnans U il a noirs poissons moult grans. (Mouike*,p. SiS.) 2. Lais. Atlerrissemenl, alluvion, forme verbale de laisser. C'est le nom que la Coutume de Bour- bonnois donne aux • isles nouvellement nées, • ou • accroissemens • formés par la rivière ; « Sera la • croissance que la rivière donne, vraydomaine au • seigneur haut justicier, qui s'appelle commune- . ment laiT.. ■ [C. G. II. p. 293.) 3. Lais. [1* Legs, forme verbale de laisser: • Car il lui llst faire tex lais Dont s'ame fu en vraie ■ pais. > (Bl. et Jehan, v. 2065.) — • Se le feme ■ fesoil tius lais en se plaine santé à son segneur, ■ par forces ou maneces.... cis lais seroit de nule ■ valeur. • [Beaum. XVI, 4.) ~ ■ Lais ordonnés et > laissiéfl tant as églises de ce pays que à celles au - delà de la mer. . (Froiss. VII, 429.)] — 2* Espèce de bail. Ces baux sont appelés layes, lais ou laix, du mol lai^er ou délaisser, parce que celui qui fait ces sortes de baux délaisse son héritage moyennant une certaine redevance. (Laur.) — On y peut dis- tinguer ; !• Le bail à ferme ou loyer d'une maison : • Si celuy qui a pris a tillre de laii une maison > pour quelque année. » (N. C. G. Il, p. 1U5.) — 2* Le bail à cheptel: ■ Les commuDaulez ae LU- -« « peaveol vendre, ou louer leurs embarles, ni au- ■ trementen user que pour leur propre usage, ala • nourrîlDre de leur bœtail, el de celui qu'ils lien- . nenta/aùr. . {C. G. 11, p. W74.) — S* Le bail emphytéotique, qu'on a appelé layet ou ■ layéet a • cens. ■ Ce sont proprement, dit Lauriëre, des baux d'héritages à rente, soit que la rente soit per- pétuelle, soîtqu'elie soit pour 99 ans ou pour un moindre temps. 4. Lais. [Lacet, lacs : • Des larmes moillent H • tai» de son manlel. ■ (Le Roux de Lincy, Chants hist. p. 46.) — • Pris m'avois à lait corsour. ■ (Wackern. p. 79.)] Lalsarde. [Lézard, dans Flore et Blanchefleur, vers «H.] Ijilse. Largeur: • Le journal de terre.... con- • tiendra vin^ cordes de long, elquarré de laize. > (Cou. Gén. 11, p. 770.) — ■ A la grande laize, > c'est i la grande mesure. (Colgr.) — • Fol a la grande ■ toi», ■ c'est-à-dire très fol. (Rab. C. p. 207.) 1. Laisse. [Legs: • De ses /disses ne de ses • dons. ■ (Chron. des ducs de Norm. v. 39341.)] 2. Laisse. 1* Corde pour mener des cliiens attachés: IaUm* de poil pour tenir chiens. (Deich. f. iSt.J Elles servoient à coupler les chiens courants pour les mener au rendez-vous de chasse. (Voy. Fauchet, Lang. et Poës. fr. p. 110.) — 2° Bônes : • Chevaux • menez et conduits par les laisses, qui est à dire, . en main. » (Braul. Dam. III. p. 18.) — Exiires- Hont : !• • Tenir eo laisse , gouverner, modérer : • Légèreté tenant eo laisse repantance, • c'est-à- dire légèreté empêchant le repentir. (La Jaille, du Ch. de Bat. fol. 58'.) — î* ■ Ces deux coururent • d'une laisse, • couplés ensemble à la même laisse. (PoëL av. 4300, IV, p. 1373.) 3. Laisse. Fiente d'animaux : • Leisses de • ours, et de sanglier et de loup. > (Chasse de Gast. Pbeb. p. 57.) — • Fiantes de bestes mordantes, • comme sangliers, ours et leurs semblables, se « doiveut nommer /«ss£i. • (Fouilloux, Vén. 36''.) — • (Les ours) gietcni leurs laisses aucunes foiz en * torche, et aucunes foys en plateaux, comme une ■ vacÂe. • (Gast. Pheb. p. 55.) — ■ Ours n'a nul « jugement par ses iafuM en grani quantité.... si m que 00 n'y puet faire nul jugement. > (Id.p.271.) • (Les sangliers) getent leurs lesses comme les * autres porcs, et seFon leurs mengues, ou molles, « ou dores. ■ (CbassedeGast.Pheb. p.63.) — Quels Sndicea elles fournissent aux chasseurs: < Par ses * laisses, ne par autre jugement on ne puet cognois- * tre grant sangler, se on ne le voit, fors tant quant ~ il bit grosses baisses. > (Chasse de Gast. Pheb. ■asa. p. l£l.) — < Le loup fait ses laisses dures a ^ eoslé d'un chemin, ou sente, en quelque carre- * four, et sus quelques ronces ou buissons, la * lonre au contraire, rend ses laisses au milieu dti * chemin, fort molles, et en plateau. • (Fouilloux, y^n. fol. 118*.) Elles servent à faire distinguer les ^oaps des chiens. LAI 4. Laisse. Tirade monorime, dans les Chansons de geste. Corel, qui cile ce mot, rapporte deux vers de Huon de Villeneuve, où il se trouve : Ja tant n'auront inantel, ne cxtte desramée, Qae la première laine ne soit bien escoutée. Voyez Dict. de Corneille. Con jouBlen courtois francs, Quant s sa laùêeOoie. {Poét. av. 1300, II, p. SSi.l 5. Laisse. [Lasse: • Laquelle Pcrenelle, qui ■ estoit laisse et vaine, tant pour ce qu'elle n'avoit • mengié de tout le jour, comme pour ce qu'elle « estoit malade. - (JJ. 125, p. 9, an. 1384.)] Laisser, Lalssler. [1* Abandonner : < Volt lo ■ seule lazsier. Si ruovet Krist. ■ (Canlil. de S" Eulalie.) — • Laissum les fols, as sages nus tenum. • (Roland, V. 229.)] — • Clers qui ont laissié sermons ■ pour guerroicr, et pour tuer les gens. • (Ch. hss. du C" Thibaut, p. 3.1 — ■ Et nous lay tous icy pour < tenir le siège. > (Du Guescl., par Hén. p. 528.) -- ■ 11 est vrai que vous me prinstes, et puis que vous ■ me laissastes. > (Le Jouvenc. p. 362.) — ■ On set > c'on lait, mais on ne set c'on prend. • (Vatican, n°1490, r. 173 M — [2* Suivi d'un infinitif, permet- tre, souffrir : ■ Laissez ço ester. • (Roi., v. 274.) — ■ (La reine Blanche) lait cheoir son mante! sour la • table, el se tourne devant et derrière tant que ■ tuit l'orent vue. » (Mén. de Reims, S 187.) — • L'autre dit : il faut escorcliier un buef qui s'est ■ laissé mourir. • (Desch. Hir. du Mariage.) — Par une sorte de germanisme, on a dit • laisser savoir >, §our faire savoir. (Lettre de Philippe d'Arteveld, ans Froissart, l. X, 95.) — • Se laisser entendre • est se faire entendre, s'expliquer, dans Du Bellay, Mém. liv. V, fol. 140 ''.] — [3" Manquer, négliger, avec que et le subjonctif : ■ Geste soufTranche I durant, li contes ne/aissamiesqueil neselogast • bien et puissamment devant Vennes. ■ (Froissart, 1. 111, 360.) ~ • ?fe laisserai qu'abisme nen assail- . let. ■ (Roi. V. 1659.)] — [4" Cesser de : . Dame, « je vous vei moult prier Que me laissiez à chas- • lier. • (Rose, v. 3088.) — ■ Hais pour ce ne laissa • il mies la ville à ardoir et les moulins abattre. • [Froissart, 111, 21.)] — [Expressions : i" . Laissier > hors, • faire écouler : • Troi homme se pooient < bien dedens aidier et nagier parmy un vivier et < celi peschier et laissier nors. ■ (Froiss., VI, 256.) — 2" ■ Laissierens, » laissereotrer. (id.X, i89.)] — 3° < laisser le mûustier ou it est, ■ ne rien innover. (Villon, p. 21.) Lalsseur, Lalssor. [1° Faculté, moyen, liberté, dans Partouopex, v. 238, 2664, dans Aubrj, V. 149.] — ** Bailleur de fonds : • Laisseur d'heri- • tage est premier en hypothèque, et préférable à • tous autres créanciers du preneur. >(Nouv. Coût. Cén. t. H, p. 1082 ■>.} Lalsseur. [Faculté d'agir, latitude : • Mes se • retournèrent tousjoui-s Franchois si tost qu'il < pooient avoir un peu de laisseur pour venir en - France. . (t-'roiss. VIII, 60.)] Lalst. [Lest : • Il est défendu k toute personne 18 LAM - i « de ne prendre aucun laist sur le Seillon, sous • peine ae l'y porter. > (S. Halo, 1591, dans Jal, Gloss. naulique.)} 1. Lait, adj. el $. Voir Laid. 2. Lait. [Lait : • Atant 8'en parti li leus et la ■ chievre demoura loule esbaubie. Et se [lensa de ■ deus viatres qu'elle avoit nourri de soo lail ô sa ■ mamelle. ■ (Hén. de Beims, § 410.)] . , , Fuiez généralement Poistges, cbouls, lah, truia Tiez et oouTeam, Se vous vaulei vie avoir looEuement. (De»ch. f. 3St '.J Expressions : [1° ■ Conuaislpe mouches ealait. • Voir Laict. — 2* ■ Comme le jour que l'en dit du ■ Quaresmel l'an de grâce 1375 ou environ, ledit ■ Jehan environ l'eure d'avoir soupe, se fust aie • esbatre avec sa femme et autres en l'ostel d'un ■ leur voisin, comme il est accouslumé au lieu, d'y ■ aler mengier du lait à la cuiller de bois. • (JJ. Ii8, p. 39, an. 1380.)] -^ 3° < Avalant cela doux • comme laid, • témoignant aucun ressentiment ae cela. (Nuits de Strapar., Il, p. 20.) — 4* • Elle ne ■ peut avoir grand lail, pour eslre tirée trop sou- ■ vent. ■ [Contes d'F.utrap. p. 806.) Laitance. Organe des poissons mâles : Et douloit encor d'avoir euv« Sanz laiUmce. (MS. 68if, f. 55 '.; < Nos volons avoir les oues, et la lelence, • c'esl-à-dirc nous voulons tout avoir, (hs. 7615, t. II, foi. 144 ".) — [• Flaons ont saveur de frommage ■ quant l'on les Fait de lailtencei de lus. • (Hénag. II, 5.) — Dans cet ouvrage, laiclié a le même sens : ■ Des brochets le /aifiié vault mieux que l'ouvé. ■ (Hénag. II, 4.)] Laitlne. Lactée (voie) : Laltlsse. [Fourrure, hermine, blanche comme le lait : • Un timbre do vairs, quatre laitisses et ■ deux bourses. • (JJ. lOO, page 915, an. 1870.]] Latton. [Cuivre jaune: • Il puet eslre serruriers > de laiton à boites, fi escrins et à benapiers, • à tables et ù coffres. ■ (Ltv. des Mél. 53.) ~ - Et € emblé maint joiel ù tort et sans raison, Calicesdc ■ mouslier, argent, cuivre, laiton. • [Cuvelier, V. 7263.) — «En son vivynt en heau laiton il se flst ■ fourmer el laillier. ■ [Froiss. XI, SI.)] Laitualre. [Electuaire : • Disoit souvent li ■ benoiez rois : noslre laittiaire tel, ou nos choses • teles fussent bonnes à ceste malade: > (Vie de S. Louis, p. 350.)— • L'ame toute s'esburuche ■ Quand ele sent tel lailnaire. • (Mir. de Coinci.]] Laitue. [• Ne laira Alixandre Ki vaille une lai- » tue. ' (Rom. d'Alexandre, p. 52.)] Lalvandler, sitbst. masc. Officier du roi chargé de faire blanchir le linge. (Desch. fol. 537'.) Laman, Lainen. [Lamaneur, pilote. (Voir Lahahage) : • Robin Suque Espée, laman de la • ealiote Anthoioe Nègre. > (Compte de 1346, dans JaH Gloss. nautique.)] '- LAM Lanianage. [Pilotage d'un lamaneor : ■ De ■ laquelle nef fu lamea Durant Final du Quief de ■ Caux qui en ont pour son tomanage six flourins - d'orà l'escu. . (B.N.fr. 96000, n* 464, joinl»(5.)] Lamaneur. [> Si un lamaneur a marchandée! ■ entrepris mettre un navire hors ou dedans le ■ havre, luy est défendu de l'abandonner qu'il ne ■ soit ancre au kay ou que, sortant, il ne soit en ■ plaine mer. > (Ord. de Henri 111, 1584, dans Jal.)] Latnbalals, s. m. Fossoyeurs. Ce mot est usité en Bretagne, en Anjou et dans le Haine, où Ton appelle ainsi ces paysans dont on se sert pour remuer la terre ; ils sont ainsi nommés du pays de Lamballe, en Bretagne, d'oti Ils se répandent en grand nombre dans ces provinces. (Ménage, Dict. ëtymol. fr. p. 95.) Lamballe. [Ville de Bretagne, dans les Côles-du- Nord : ■ Camus de lambale, un pied et demy de > nez. • [Oudin, Curios. p. 7i.)] — ■ Griphé comme • ung diable de Lamballe. • (Rabelais, E. p. 76.) Lambeau, Lambel.[Lafûrme la plus ancienne est label, labiaus : • A cinq tabiaus de gueule ■ lainsné nis le porta. • [Berle, 131' c.) ~ . Le ' label au mainsne d'argent Ton besanta. • (Id.)] Ciste porte l'eacu point, clt le porte a labeaux. rM. fiSS. s. c. f. (M, R* «4. s. Borde eatoit da neAligence A un labet de noncEMloir : On a dit ainsi • a un label d'intquilé, ' • a un • label de frénésie. ■ (Ibid.) — 1*. [Ce sens héraldi* que existe aussi pour lambel et lambeau.'] C'est une brisure connue, qui se met au haut de l'escu, pour distinguer la branche cadette d'tîne maison, de la branche aînée. Sainiré a appelé cette pièce de bla- son • lambeaulx de satin jaulne. •• (Sainiré, p. 189.) — C'étoil anciennement la man|ue distinclive du Dis aîné de la maison : • Entra Jaques de Lalain.... > paré de sa cotte d'armes (qui furent les armes de ■ Lalain), et portoit les lambeaux, comme fils aîné • de la maison. • [Uém. d'OI. de la Marche, liv. I, f). 265.) — Les lambeaux étoient encore une aiguil- ette, un nœud il'épaule qui distinguait les Ris de chevaliers : • Les enfants, pour succéder aux t>éné- • (Ices de leurs pères, se faisoieot faire chevaliers, • et pour les distinguer des autres, en qualité de • flls de chevaliers, durant ta vie de leurs pères, ils > portoienl sur l'epanie des nœuds, lambeaux, ou • labcaux. > (Menestr. delà Chevalerie, p. 118.] — 2° Rubans pendants en manière de franges : < Lui • et son destrier houssez d'ung satin cramoisi, ■ tous couverts de branlants d'argent, emailfez de > blanc a trois lambeaulx de itn or, qui dtoient ses - armes. > (Sainiré, p. 267.) — • Couverts de, gran- . des couvertures De drap d'or, trayrïant à iam- • beaulx. - (Vig. de Charles VU, H, m.) — 3- Peau veloutée qui recouvre le nouveau bois du cerf qui mue : je crois qu'il se nomme le frayoir : > Quand ■ les cerfs... voyent que leurs testes commencent • a sei^er, qui est environ le 23* juillet, ils se déce- > lent, allaiu aux artures pour trayer, et faire lonx- > ber leurs ZàmAeiHu:. - (Foui11oax,Téii.f. 1&M< LAinbeliner, y. Lambiaer. (Oudin.) Lambert (S.) «C'est auiourdliuila S. Lambert, ■ qui quitte sa place ta perd. ■ — L'origine de <" t. XI, p. 194.) — [C'est la rime qui amène le oom du saint, car on ajoute : > C'est aujourd'hui la saint I Laurent ; Qui perd sa place la reprend. ■] Lambic, s. m. Alambic ; ■ Quand jeuzouy leurs • si doulces complaintes, et le surgeon de leurs • douleurs extrêmes, qui par le lambic de leurs • coeurs l^isoit rivière de pleur, el de tristesse. ■ [Chasse d'Amours, p. '22, col. 2.) Lambin, [Commentateur de Lucrèce, ennuyeux même pour les érudits, par la minutie de ses com- mentaires. Par suite, qui agit lentement.] • Il me • semble, disoit il, que la paille te conviendroit • mieux, étant un vray lambin, ayant la paille au . cul. • (Bouctict, Serées, liv. 1, p. 123.) Lambiner, v. Agir avec lenteur. (Oudin.) Lambiquer. Brûler comme par feu d'alambic : • Secourez mon triste cueur, et la peine qu'il • endure, autrement je le sens desja iambi^uer par . le feu damour. ■ (D. Flores de Gr. f. 146 ■.) Lambre. [Lambris : • Tout li arvol et tout li ' lambre Et li portiers ki l'uis tient près Et ki le • garde tout adiès Atorné sont à tout mal faire. • (Barl. et Josaphat, p. S93.)] - Lambrequin. [Queue d'étolTe découpée descen- dant du cimier du heaume jusqu'au bas du dos. Elle remplaça au iv s. le volet du «v. Selon le roi René (Livre des Tournois), ce mot était employé ■ en mndres et en Brabant et en ces haulx pays • où les tournoys se usent communément.] Lambris. Revêtement d'un autel : • Il Ht drea- • ser un autel diversifié d'un lambris d'ebene, • jaspe, jayet et porphyre. ■ (Y ver, p. 547.) Lambrots. [Plancher, parquet : ■ Jehan de • Vendosme désirant de tout son cœur savoir la • vérité du c^s, fist mettre et tapir secrètement sur ■ le lambroit de sa chambre un de ses variés. ■ (U. 135, p. 320, an. 1389.) — • Perin Anceau, char- ■ pester en menusie, et son varlet... ont vacqué à " oestngner... ft asseoir et mettre à point le lam- ■ troii de la salle et chambre dudit hoslel. ■ (1439, néparatioD au Châlelet.) (L. G. de D.)] Lambrolssler. [Lambrisser : ■ Lors moustîers " tiennent ors et sales Et lor cambres et )or grans * Mlea Font lambroîssier, peindre et pourtraire. ■ (iiir. de Coiacy.)] Lambro. [Plancher, parquet : • Le suppliant se ,' tint dessus la chambre ou gisoit son père qui est ■ lambrucbée,... une des fois qu'il estoit sur la ■ dille chambre, il vit par un pertuis, qui estoiiou « Iaml»fB d'icelle. . [Jl. 115, p. 162, an. 1379.) — » - LAM > Le millier de lambru, .un. den. •> (Péage deGon- dreville, 1314.] Lambruché. [Planchéié. Voir le précédent.] Lambrulsser. Lambrisser. Clém. Harot, pariant à Dieu, dit (p. 686) : Lambnti$*é d'eaiu est ton palais vouatâ, En lieu de char sur la nQe es porté. Lambrulz. [Planches : <• Item pour le millier ■ de ^am&rutii de .u. pies, et de .u. pies et demi l'un • parmi l'autre, .un. den. ■ (Reg. Paier, t. S49 ^)] Lame. 1° Pierre tombale : [• Pour embellir sa < lame et sa sépulture. • (Froiss. XIV, 211,)] ÂyoïiB tuit souvenance Des prisonDioTB que tient Basacb soubï lame. EoM. DMdi. US. M. UT, col. 4. ■ Fist la porterie corps el mettre en ungsercueil ■ de pierre si bien ouvré que c'est merveille, et fist < mettre une lame ou une tombe dessus et fist « escripre dessus, etc. ■ (Percef. I, f. 31 ''.) Le cueur qui autrefois fut mien Qui pour lors esl & tous madame Gardei le bien car sur mon ame Il luy est deu beaucoup ds bien Quelque jour vous coTiEtioistrez bien Que plus lOfal n'e^t soubz lame Le cueur qui aulretois fut mien. (Chaiscd'amùun, f79.} De là, au flguré : Mon propos chiet soubi une lamé a jour Hoc eat l'oeil tend de legier vers la terre Qui le cueur tire el d'ung revers l'atlerre. (Crétin, SÎB.) 2° Pièces de l'armure : • Lequel, courant contre ■ un Anglois, de fer de tance fut féru par entre ( deux lames travers le ventre. • (Honstrelel, I, cb. 145, p. 226.) - [3* Botte de blé : • Lesquels > supplians ont pris un porcel, une brebis,... cer- . taine ;ame de gerbes. .(JJ. 100, p. 885. an. 1371.)] — 4° ■ L'une des deux formes d'echelette, tendues > à travers, de cordons drus et menus, dont l'une > hausse l'etain, l'autre le baisse en tissant. ■ (Monet.) C'est le peigne du tisserand ; par suite, on a dit ail figuré : Haistre, chele n'aime pas à dnnt lame Ql de donner le plaist, sans li atraire : Autre tant vaut comme trialrea sans lame; Cliete aime a droit, ki li enseigue à traire Les li el prondren manoir. ^Vatie. 1400, f. 157 •.) Expressions : 1° • Lettre àelame, • écriture pour les inscriptions funéraires. (Invent, des livres de Charles V.) — 2° > Une bonne lame, • expression ironique, une femme fine et rusée. (Oudin.) — 3° • Vieille lame, • vieille femme : A mon plaisir vous faites feu et flasme, Parquoy souvent je m'estonne, ma dame Que vous n'avez quelque amy par amours Au diable l'un, qui tera ses damours Pour prier, quand serez vieille lame. (Cl, ilarot, p. i6&.} Lamentable. [• Jà soit ce que le cas de la dou- > loureuse lamentable el inhumaine mort de vostre • seul fiere germain soit en vostre mémoire infl- ■ chée. ■ (Monstrelei, I, 77.)] Lamentation. [Plainte : ■ El puis il s'enfui an • riche roi Pieron ; De sa femme lui ttst tel lamen- LAM — 140 - LAN « tation Donl on ta flst mourir ainsi que vous « diron. » (Guescl. v. 6890.)] Lamenter. [Voir Lagkenter : « Quand le noble « roy Charles de France eut oui sa sœur ainsi « lamenter. » (Froiss. Buchon, 1, 1, 8.)] Lamlbaudichon. « quelle rejection de cho- « ses si bien faites et par telz auteurs, quel despris « de les nommer chansons vulgaires! Ctaansons < bien vulgaires non comme seroitlaTirelitenleine « ou Lamibaudichon, car ce ne sont chansons des- « quelles on voise à la moustarde. » (Quintii Cen- seur, p. 195.) — Je vois, dans Cotgrave, que o*étoit une espèce de conte, un terme usité dans un jeu d*enfants, où celui qui se servoit du mot devoit courir et les autres tâcher de l'attraper. Lamine. Lame : « En Perse estoit la cité d*Eli- < may da grande et merveilleusement riche d'or et < d*argent; En la quelle par espe(^ial estoit ung « temple remply de merveilleuses richesses comme « de grandes lamines d'or dont on paroit le temple « comme nous parons les murs de tapisserie. » (Hist. de la Toison d'Or, 1, f. 54 >».) Lampas, Lampast. [i^ Gorge : « Que s'il bu- voit toute la mer Et si n*i eust point d*amer, Sa soir n*en estanchcroil pas ; Plus fort mal a que le lampas. » (Hahommet, v. 324.)] — â^ « Lampast est une maladie qui vient aux chevaux en la gueuUe, entour l'ordre des dents dessus aux palays, et vient de saug ; et tu le peulx ainsy con- gnoistre ; le palais est eslevé et descerné et cbault et se passe dedans ; et pour ce les chevaux ne peuvent la pasture mascher, ains chet avec la salive. » (Médecines des chevaux, p. 19.) Lampe. [« Une lampe en une verrière Lui ren- doit un peu de lumière. » (Blonde et Jehan, v. 1144.) ~ « Que nus chandelliers de cuivre ne soient faiz de pièces soudées pour melre sus table, ne lampes ne soient faites que d*une pièce. » (Liv. des Met. p. 101.) — - Une lampe de voirre, ouvr^ en façon de damas, sans aucune garnison d*argent. » (Inv. de Charles VI , dans Laborde, Emaux, p. 354.) — Expression : « Tour de lampe. » On lit dans l'Inventaire des bijoux de Louis d'Anjou, dressé vers 1361, art. 197 : « Un hannap d*or ù tour • de lampe^ assis sur un pié hautelet. • De même à l'art. 211: « Un gobelet d*or couvert, dont la « coupe est en manière de hanap, à tour de lampe. •] Lamper. Boire. En quelques provinces, on dit de ceux qui ont bu, qu'ils ont bien/amp^. • (Labour. Orig. des Arm. p. 203.) 1. Lampler. [Lampiste : • C*est le registre des « lampiers. • (Titre 45 du Liv. des Métiers.)] 2. Lampier. [Lustre : « Ilem trois lampiers « d'argent pendans devant la grant porte. » (Inv. de la S»« Chapelle, an. 1376.) — « Un lampier d'ar- « ffent pendant à la dite chapelle, lequel est d'argent < doré, en façon de couronne à petiz pilliers, garnis « de doubletz de voirre et pend à .m. chainettes « dorées ou il a un pommelet au dessus. • (Inv. de Charles V, an. 1380.)] Lamprlllon. [Petite lamproie : « Abattez vostre « moustache ; elle me sent son avaleur de lamprilr « Ions. » (Après^inées, de Cholières, p. 152.)] Lamproie. [« Rois Loeys, qui les François < maistroie. L'en flst le don del pris d'une lam* < proie. » (Raoul de Cambrai, p. 82.) — < Que de « lamproies et d'anguilles Qu'il oreat acheté as < villes. Bien fu chargie la charrette. » (Rea. 781.) — « Et cordée comme une lamproye. • (Coquillart, Enquête de la Simple et de la Rusés.)] Lanage. [Commerce ou dépôt de laine : « Et < aroient lanages et drapperies à grant fuison. • (Froiss. II, 377.)] Lançade. [Coup de lance : « Le suppliantdonna « à icellui Bernart une lançade par la poitrine. » (JJ.190, p. 151, an. 1460.)] Lance, ri* Lance « épieu (Voir la flgure dans réd. class. de Roland, p. 59): « Tanz colps ad pris « de lances e d'espiez. • (Roi. v. 541.)] Beaus illz, gar que ne praignes mie A home estrange compaignle ; Et si o toi errer voloit Et le tien chemin enqueroit, Di il que tu plus loing iras, Et ailiors que tu ne vorras ; S'il porte lancCf va à destre ; S'il espée, ya à senestre. (Fabl, de S. Germ. f. 9,) 2* Fût d*une lance: « Si eurent mis les glaives < soubz les esselles dont les tonces furent courtes « et grosses et les fers trenchans. » (Lanc. du Lac» t. II, fol. 12'.) — 3» Cavalier armé d*une lance: < Ordonna cent tanches hommes vaillans et biea « montez. • (J. Le Fevre deS. Remy, Hist. de Ctiaries VI, p. 18.) — « Deux cens lances avec les archers. » (Berry, Chron. an. 1451, p. 459.) En cest an le seisneur d'Orral Amenion dit d'Allebret Et plusieurs lances de cheval En Bordelays firent un tret. fVig. de Ch. Vil, p. ii4.) 4* [Lance garnie, composée, dans les compagnie» d'ordonnance de Charles VII (26 mai 1445) , d*uiB> homme d*armes, d*un coutillier, d'un page, de deux: archers et d*un valet: « Or estoit la somme de» • gens d'armes nombrée à dix huit mille lances^ « de gens tous receus et escrits à gaingdu roi, san»^ • les autres lances, et disoit on qu'il y avoit biei^ « 20000 chevaux. > (Chron. de Flandre, ch. CXIV.)3 — « Le duc mit sus douze cens lances , chacune < fournie de huict combattans à cheval et à pié. ^ (01. àe la Marche, Mém. p. 75.) — 5** Joute, combaK: a la lance : Mainte jouxte i out fête et mainte lance i fut. (Kau^ iiO,^ C* [Mesure: « Vingt mencaudées de terre et .xix^ « lances et demie ke je tenoie à Vieslis en deqK « pièces. • (Cart. de Cambrai, an. 1268.)] — • Hec— « tor le fiert si durement qu*il luy fist la teste voiler^ « plus d*une lance loing. • (Lanc. du Lac, II, 54*.^ -- Expressions: 1» • Lorsqu'il le veoit venir, le « cueur luv engrossa, et dit à soy mesmes qu'il « joustera à ce chevalier venant ; aussi avoit il la LAN -1 \laaee sur le feutre. ' {Perceforesi , vi, fol. 75.) Voir FÂtTHB et VEvm. — S* [• Coinaie le suppliant • nous a servi comme archier soubz la lance de • Qoslre amé et féal Jehan de Lezay chevalier, sei- ■ gneor des Haroys • [JJ. 185, p. 257, an. 145);, c'est-à-dire servir sous la bannière, le drapeau de quel()u'on.] -~ 3- Lance à feu, de feu , dont la léle ooDlient des matières explosibles : [• Lesquels • archiers allèrent en la ville deDieppc pour quérir • des iancesà/'i^uetaulreschoses nécessaires pour ■ la toition et deffense de la place d'Arquea. • (JJ. 107, p. 22i. an. 147-2.]iPar3uile.onadil>jetter ■ des lance4 à feu > (Outftn], rendre gorge après s'être enivré. — 4° [• Lance genetaire ou javeline. ■ (JJ. 195, p. 1033, an. 1474.)] - 5> . Lancé a boete, • c'est-à-dire qui ne sont pas de guerre, ni pour Jou- ter à outrance. (Nicol.) — 6* ■ Poursuivre les ■ ennemis à lance baùsée et a pointe d'cspée dans ■ les reins. > (Brant. Cap. fr. 1, 304.) ~- 7- • Bonne ■ lance, > expression ironique. — Parlant d'une femme : La mémo expression signifie aussi un pollron, no lâche. (Oudin.) ~ 8* • Cheval de lance, > clieval de tournoi: • Si commanda k ses varlelsqu'ilz leur ■ apprêtassent deux des meilleurs chevautx de • lance qui fussent en bon séjour. > (Lanc. du Lac, 11, fol. 95'.) — 9* . Lance de ctiair, ■ expression obscène. (Mém. de Villeroy, V, 203.) — 10° • Lance • courtoise, • lance où il n'y a point defer. [Cotgr.) — 11' < Lanctf aux dames, • dernière joute d'un toornoi qu'on couroit pour les dames. (Sainlré, p. 251.)— lî» ■ Lances de gecl, haches d'armes ■ espées de corps et dagues. • (Saintré, p. 522.) — 13« ■ Archiers Irovent villainz, dont la terre est • planière;.--. Qui porte arc et qui hache, quigrant > lance geldiere. • tRou,dan3 Du Cange, IV, 22.) — 14* • Lance à la main, • lance ou épieu dont on combaitoit à pied. Parlant du gage igue devoit Jeter le maréchal du champ clos : > Lequel ne jettera ni — ne doit Jeltcr, jus<|irà ce que l'un de leurs cons" ■ lenr ayl baillé la lance sur la cuisse et si c'est à • pied leur /aitce a main targon et bâche. > (La Jaille, Champ de Bat. fol. .^3!) — 15* • Lance de ■ moyson, > lance de mesure : ■ Berlran se leva et ■ arma, il vesli un bon gippon faicliz et bien ouvré • el puis hanbi-egon et un Jacques flolanl par ■ dessus, mais oncques ne volt prendre poiclrine < d'acier, laquelle le capitaine lui avoit présentée ■ de bon cuer : mais voult avoir un escu et lance • de moyton. • (Mén. p. 39.) — 1C° • Si y eut plu- « sieurs grandes alleiutes et rompirent plusieurs ■ lances non comptées • (Uém. d'OI. de la Marche, i. 570), c'est-à-dire non comptées dans les lances rompre pendant le tournoi. — 17- • Lances & ■ ponlce. • (Saintré, p 350.) - IK" •> Lance royde, • forte lance: • Si tost que tes six pucellcs vindrent € par devant les six chevaliers, chacun prcnoit son « cheval de lance royde aornée de penoncel joly > qui incontinant fut emboudé sur ceulx qui atten- » - LAN • dolent qu'ilz fussent receuz. • (Porcef. IV, f. 55 *.) ~ 19* • La seconde lance, ■ la seconde joute dans un tournoi : • Monta a cheval el chevaucha vers le < château de grand randon el arriva en la place à ■ la seconde lance. ■ (Percef. vol. III. fol. ISS-*.) — 20o • Lance* sur le col. • lance sur l'épaule : ■ Ainsi • le petit pas tous joints et serrez ensemble, les • lances sur les cols allèrent vers les Sarrasins qni • au champ les allendoienl. • (Ilist. de Boucicaul, 8. 214.) — 21° ■ Bompre une lance. « D'ordinaire, aosles rudes chocs, les- tencei se fracassoient et sauloient en éclats, et c'esl pourquoi, dans les tour- nois, pour dire faire un assaut de iance, on disoit rompre une lance. (Nil. fr. du P. Daniel, 1, p. 430.) Voir Rompre. — 22* ■ Tomber en lance. > Celle expression se dit des flels qui tombent en main d'homme, par opposition il tomber en quenouille. [Fauchel. de l'Origine desDignilez de France, p. 57.) - 23* • Prendre la quenouille et laisser la lance. > M. de Guise, voyant les gens d'armes plier au si^ de Paris, leur crie pour les ranimer en leur faisant honle: «Ah! gens d'armes de France, prenes la • quenouille el laissez la lance. • (BranU Cap. fr. IV, p. 250.1 — 24* . Lance à puits, • corde: - Il a • été tue delà iance (fan pui/», • il a été pendu. (Oudin.) — 25- ' Coup de langue souvent pis qoe le « coup de /(iwce. ■ (Duclos, Preuv, de Louis XI, p. 468 1 — 26* . Hardie langue, couarde lance » (Colgr.) — 27° . On ne acquiert sans bien grant - pourchatz, lance • [Faifeu. p. 15}, on n'acquiert point d'honneur sans beaucoup ae peines et de soins. — 28» « Lance de S' Crespin, • alêne de cor- donnier. (Colgr.) Lancegaye. [Javeline, zagaie: « Icellui Jehan • Doulcel embeu de l'ennemi à tout \ytkQ lancegaye, - dague,coustel ou espée. • [JJ. 137, p. 63, an. 13^.)] Lancegé. [Blessé d'une lance: • PierreduTreg ■ disl au suppliant, que son frère, en levant les ■ dismes de l'evesque de Comminge, avoit esté ■ playé et/ancfffé;.... il avoil eu un cop de lance < par les eschines. • (JJ. 187, p. 282, an. 1457.)] LaDcels. ["Aclion de lancer des traits: ■ La « yeuU granl bataille, grant /aHccis elgransferis. ■ (Froiss. 11.221.)] Lanceor. Lancier: • Li meillor /aficfor sonlde . Navarre. • (Poët. av. 1300, IV. 1652.) Lanceour. [Meurtrière, au reg. JJ. 56, p. 424, an. 1314.] Lancer, Lanchier, Lancier. [1* Tirer un javelot, une arme de jet: ■ Lançum à lui ; si l' lais- . sum ester. . (Roi. v. 2154.) — . Que il ne fuissent • requeilict fust au traire ou au lanchier. • (Froiss. IV, 346.)] — 2* Jeler, disperser. Parlant de la mort delà reined'Espagne, femme de Pierre le Cruel: . Prindrent une granl coite pesant la charge d'un ■ sommier et la lancierent sur la dame et lièrent ■ les deux coites ensemble d'une corde et si pen- ■ dirent à chacun corron un mortier. > (B. Du Guescl. p. 161.) — 3* Percer, piquer. Joseph d'Arî* mathie, parlant aux Juifs de la mort de Jésus-Cbrist : LAN - 142 - LAN «. Vous n'avez pas bien ouvréenversle juste homme, < si ne vous estes pas repensez que vous ne le • crucifiez mye, mais vous l'avez lancé. • (Percef. VI, fol. 123*.) — 4* Combattre, jouter: !• au pro- pre : • Alla le gentil chevalier lancer à ung chcva- • lier et flst en peu d*heure qu*il Teut desmonté. » (Percef. 1, fol. 152'.) — 2» Au figuré : Bien sait traire sans lancier Amors ce aue veut avoir A son plaisir. (Poël. av, 1300, IV, p. i474.J 5* [S'élancer, au neutre, au pronominal : « Une € roche est en mer seans. Moult parfons nu milieu « leans, Qui sur la mer en haut se lance ^ Contre « oui la mer gronde et tance. » (Rose, v. TiDI?.) — c Qui adont veïsl gens lanchier sus ce pont et tre- « buchierli ungssus l'autre. • (Froiss. IV, 360.)] ^ & Donner des élancements : « Le coeur nous « lance. » (Vig. de Charles Vlî, lî, 31.) — ?<» Faire entrer: « Et si avoitune playe qui luy descendoit « de l'oreille jusques parmy le nez si qu'on y lan- « ceivit la paulme. • (Percef. vol. I, fol. 89'.) — 9> Embrasser: « Lancer les bras au col de quel- « qu'un. » (Gér. de Nev. P* partie, p. 27.) Lancerer. [On lit dans un glossaire du fonds S. Germain : « Lancerer, c'est ferir ou lancer de la « lance. » (Du Cange, sous Lancenare.)'] Lanceron. Jeune brochet dont le corps est effilé comme une lance : « Le soir le dit s' de Bour- f bon au souper nous envoya une lamproye et • d'ung grand lanceron. » (Lett. de Louis XII, IV, p. 268.) Voir encore Rabelais, IV, 254. Lancete. [1* Petite lance : « Jà vos espées ne « vos auront mestier Ne ces lancetes, ne ces espiez • d'acier. » (Bat. d'Aleschans, v. 4605.) — 2* Ins- trument de chirurgie : « Gardés que li lancete ne « voist trop dedens. • (Alebrant, fol. 12.)] Lanci. Gorge. Le lanci, mot du Languedoc; c'est l'esquinancie, de l'espagnol esquilenciaj en retranchant les deux premières syllabes. La signi- fication de ce mot, dans le même pays, s'est étendue à tontes sortes de mauvaises choses, jusqu'à la foudre et au diable. (Le Duchat, sur Rab. Il, prol. p. vn.) — • Que la lansi vous esclatle, » espèce d'imprécation, comme on dit aujourd'hui que la peste vous étouffe. (Contes de Des Perriers, II, 58.) 1. Lancier. Homme d'arme portant la lance. Les lanciers (dans leur origine) étoient presque tous gentilshommes, et même Henri III , par son ordonnance de 1575, avoit déclaré que non-seule- ment les lanciers, mais même les archers des ordonnances dévoient être de noble race. (Mil. fr. du P. Daniel, I, p. 430.) On disait, c'est un chaud lancier, pour c'est un poltron. (Oudin.) 2. Lancier. Sommier mis à une cheminée, !)assant à travers le mur mitoyen d'un voisin. Cotgr.) — « En mur moitoyen, le premier quiassiet • ses cheminées, l'autre ne les luy neult faire oster « ne reculler, en laissant la moictye du mur et une « chanlille pour contre-feu; mais au regard des '< lanciers et jambes de cheminées et cimaises, il « peult percer le dict mur toutoultre et y assoir les « lanciers et amaises à fleur dudict mur. • (Thau- massière, Coût, de Berry, p. 457 ; A. Coût, de Mon- targis, auC. G.I, 921.) Lanclere. Ouverture par laquelle l'eau s'écoule quand les moulins ne travaillent pas. (Cotgr.) Lande. [Terre de bruyère : « Dangiers, H orri- bles mauiés. Quant il se senti encliausés, S'enfaist plus tost que cerf en lande. » (Rose, v. 21535.) ^ Entre le forest de Gedours et l'ost le roy, n'y âvoit pas deux lieuwe englèces, et estoient tonl belle lande. » (Froiss. III, 427.)] — « Il sera si dompté qu*on le pourroit mener par les landes garder les brebis. » (Les Quinze Joyes du Mariage, p. 48.) Landie, Landye. [Parties naturelles de la femnoe : « Le fournier les avoit envoyez ù la landie « leur mère. • (JJ. 149, page 175, an. 1395.) — « Jehannin Faulchon dist au suppliant qu*il ainsi à • la landye sa mère. • (JJ. 189, p. 44, an. 1456.)] Landier. [Formé par agglutination de l'article avec andier : « Preoz et pailles, chauderons et tre- « piez, Et cros aguz, tenailles et landiers. » (Charroi de Nymes, v. 777.)] — • Si bien qu'ils furent con- « traincts de se lever de table et aller à la cuisine « où ils ne trouvèrent ame vivante et le feu tout • mort et les landiers froids comme ceux d'une « confrérie. » (Brant. Cap. Estr. Il, 266.) Landille. Même sens, dans Brantôme, Dames galantes, I, p. 348. Landity Lendit. [I^* Du latin indictum précédé de l'article comme lierre, lendemain. Ce mot, qui dé- signa d'abord toutes les assemblées judiciaires et (politiques, fut ensuite restreint à la désignation des ôires, et spécialement de celle qui se tenait dans la plaine de S. Denis, le 11 juin. (Voir dans le diction- naire de Paris de Hurtaut, un poème du xnr s. sur la fête du lendit) : « Qui achètera un seul van à son user, ne doit noients se il n'est foire du lendit; - et se il est lendi, si en doit obole. » (Livre des Met. 285.) — < Le dimanche prochain après la beni- « gon du landit. » (JJ. 50, p. 9, an. 1314.)] L'Univer- sité avait congé ce jour-là. Primitivement, dit M. Quicherat (Hist. de S** Barbe, p. 260, 1. 1), • elle s'y rendait en corps avec tous ses suppôts, afln de donner plus de solennité à l'inspection que le recteur allait faire là du parchemin mis en vente ; car la juridiction du recteur s'étendait sur le com- merce du parchemin et du papier, et ces matières ne pouvaient pas être débitées qu'il n*et]it constaté auparavant le bon aloi de leur fabrication. Des inspecteurs attitrés visitaient le papier en son nom ; lui-même était tenu de visiter le parchemin. Lors donc qu'il allait à saint Denis pour approu- ver ou rejeter celui qu'avaient apporté les mar- chands forains, de l'escorte que lui faisait toute la jeunesse des écoles résultait un interminable défilé : la circulation était suspendue dans la ville pendant des heures entières, et, si quelque convoi trop pressé essayait de couper le cortège, Téhieute éclatait infailliblement. A cause de cela les collé- LAN — 143 - LAN ses furent éliminés en 1504 de la procession du reetenr. Dès lors ils allèrent au Lendit séparé- menl, en partie de plaisir. Les maitres profitèrent deToccasion Dour donner sous la tente ou dans une auberge du bourg, le diner du grand lundi d'été. Pendant les apprêts, les élèves visitaient le trésor de Saint Denis, s'approvisionnaient aux étalages des petits objets nécessaires pour l'étude, ou se baignaient dans la rivière, chose qui était défendue ù Paris, comme contraire ù la décence. » La débauche devait accompagner ces réjouissances ; au Gart. de S. Martin des Champs est inscrit un arrêt « par lequel une femme amoureuse, qualiflée « reyne du lendit, fut contrainte vuider d*une mai- « son assise en la censive S. Martin. • — ^î"* Hono* raires payés aux maîtres par les écoliers le jour du lendit. On appeloit trippelandis les écoliers qui frustroient leur maitre du salaire qui leur étoit dû. (Ménage.) — 3» Péage : « Nostre lendit ou péage et • baslage de S. Julien en Hinerbois, en la senes- « chaussée de Carcassonne. • (JJ. 8'i, page 632, an. 1340.)] Landon. [Billot attaché au cou des chiens pour les empéchei* de chasser : « Lequel sergent comman- « doit ù ceus qui avoient chienz, que il meissent « landons à leurs chiens, en la saison que il appar- « tient à mettre landon. > (JJ. 6% p. 309, an. 1320.) — » Il avoil esté signifié que chacun qui auroit • cbiens, leur mist à chacun un baston appelle /an- « dan au c6l, à ce qu'ilz n'entrassent ne feissent • dommage es vignes. * (JJ. 1C5, p. 171, an. 1411.)] Landore. Paresseux. [Comparez le bas breton landarl • * 1^^ oultragearenl grandement, les appe- • tant... landores^ malauctruz. » (Rab. Garg. I, 25.) <— « Il y a force grands, qui sont grands landwes^ • tant mal bastis et adroits que c'est pitié. • (Brant. Cap. fr. II, 401.) Landreux. Déguenillé, infirme. (Oudin.) Landrivel. [Andrivelle, carlahu : « Enfans, • votre landrivel est tombé. • (Pantagruel, liv. IV.)] Landwere. [Digue, pour Landwehr, défense de terre : « S'en vindrenl par trois batailles... jusques « à une landwere (cestoit une delTense dun fossé • oui estoit non pas moult loing de là]. » (Froiss., t. XIV, 290.).— « En tournant et advironnant celle « landwere. » (Id. 294.)] 1. Laner. [Lâche. (Voir Lamer) : « Car teus est « povres qui a corages fers Et teuz est riches qui a « le cœur laner. » (Gérard de Vlane, dans Du Cange, t, IV, fol. 20 ^)] 21. Laner. [Apprêter la laine : « Filler, tresser, « fouler, laner et taindre, comme de toutes autres <> choses, qui a mistere de drapperie appartient. « UJ.09, p. 1, an. 1334.)] Laneur. [Ouvrier en laine : « Robin Trebut « povre varie! laneurùe la ville d*Evreux. » (JJ. 140, p. 208, an. 1391.)] langage. [1** Discours, ensemble de paroles, paroles : « Droiz empereres, entendez mon lan-^ • gage. » (Coronement Looys, v. 2282.) — « Car sa « biautez me fait tant esbahir Que je ne sai devant « lui nul langage. » (Cooci, XIX.) — « Et leurdisoil « ces langages en riant. • (Froissart, t. V, 34.)] — « Beau langaige que le roy de Navarre dist au « régent et à son conseil. • (Chron. de S. Denis, II, fol. 259.) — [2* Manière de s'exprimer hautaine et arrogante : « Icellui Bisot, qui estoit boms de grant « langage et esmouvens, parlast audit marchant • par plusieurs fois de grosses paroles en Tappel- « lant ribaut, garçon, pillarl. • (JJ. 100, page 914, an. 1370.) — « De ce débat qui estoit et fu grant et « de hault langage entre les diz compaignons. » (JJ. 142,- page 6, an. 1391.) — 3<* Manière de parler propre à un pays, à une province : • Mon langage « ont blasme li François Et mes chançoos, oyant « les Champenois. » (Quesnes de Béthune, romane, page 83.) — • Comme d'ancienneté ail esté usé et « accoustumé oudit pais de bailler enfant de la lan- « gue d'oyi à celle de Flandres, et de celle de Flan- • ares à celle d'oyl, pour apprendre les langaiges^ « et ù ce tiltre, Pierre de Grandfeurre né et demou- • rant en nostre bonne ville de Tournay eust baillé • un sien enfantpareschange pour un autre enfant, « filz d'un laboureur de la ville de Gand. » (JJ. 121, p. 318, an. 1382.) — « Icellui de Chastillon cognut • au parler que icellui Thomas estoit Picart; et « pour ce par esbalement se prisl à parler le Ion- « gage de Picardie, et ledit Thomas qui estoit « Picart, prist à contrefaire le langage de France ; « et parlèrent ainsi ensemble longuement, et tant • que ledit Thomas se prist à courcier de ce que « ledit Chastillon contrefaisoit son langage^ et « l'appella pour lui faire desplaisir, sires homs, en « lui disant que c'estoit à dire en langage de leur « pays, coux. » (JJ. 133, page 106, an. 13880] — 4° Nation. Parlant des Espagnols, jaloux des Fran- çois et Navarrois : « La commencèrent a avoir « envie sur les François et bien s'en apperceurent « les François varlets et les fourrageurs des cheva- « liers François et Gascons, car on avoit ceux de • France et du Langage logés ensemble. » (Froiss., liv. m, p. 50.) Langager, Langagier. [Parler, discourir : • (Dan Piètre d*Espagne) qui se tenoit tout dis pre- < sens enmi le parlementdalés ledit prince qui par- < loii et langagoit pour lui en coulourant ses « besoignes. » (Froiss. VII, 109.)— « Ensi et autres « semblables paroles langagoienl li Englè^. » (id. liv. X, p. 204.)] Langageur. [Hâbleur: « Entre vous, bourdeur « et langageur et vendeur de bourdes et langages. » (Froiss. t. IX, 126.) — « Guillot le Champenoys, qui « est homme de petit gouvernement, yvrongne et « grant langageur. » (JJ. 144, p. 285, an. 1393.)] Langagier. [Querelleur : « Icellui Enguerran, « quiest homme de dur renom et langagier^ dist « etdivulga en plusieurs lieux publicquement. » (JJ. 189, p. 803, an. 1459.)] Langalre. Même sens : « Si aueun langaire « accoustumé dire injure à aucun bourgeois en la LAN -i « rue ou au Taulbourç, le bourgeois ne chercliera ■ basion pour le battre, s'il n'en a, mais s'il veut )e • frappera par trois fois de poing et s'il tenolt en • sa main un liaslon ou verçe, le frappera par trois • fois, s'il luy plaisl et s'il dit de rechef injure, ii le < mènera au juge lequel fera justice diceluy. > (Goût, de Landrecies, N. C. G. II, p. '205 ■.) Langats. [Etoffes de laine, langes : ■ Des prof- • flcis des gros latigaii dudit lieu de Rue, qui se • soulloient bailler in ferme pourlrois ans. ■ (Rev. du comté de Ponlhieu, an. 1554.]] Langart. [Babillard : > Jehan Senault fort latu ■ gart et accoustumé de parler. • (JJ. 189, p. 359, an. 1459.)] — . I^s langars oraleurs. ■ (Tahur. 463.) Quant est de moy, je n'eus onc croiole d'aine Fors Beuleoient, en entrant chez ma dame, D'estre Eipercen dea langart dangereux. {C. Marot, 288.) Langayer. Considérer la langued'un porc pour voir s'il est ladre : ■ Les bouchers qui tueront les ■ pourceaux, ne pourront prendre pour tuer un ■ pourceau et saler que dix huitdeniers el non plus « et de langayer li-ois deniers. ■ (Ord. des R. deFr. t. Il, p. 376.) 1. Lange. 1' Manière àe parler : - Ha douce • dame, on doit douter lange polie. > (Poët. fr. hs. av. 1300, t. IV, p. 1390.) — [• Cols de lange ne fait • plaie. > (Crestien de Troies, dansHolland, p.26C.) - 2° Nalion : ■ Après envolera messages. Par les • terres, par les langes. • (Lusidaire, as. dans D. C. t. IV, fol. 122 ■.)] 2. Lange. [1* Uine : • N'ai Robe de lange ne ■ de lin, A grani povrelé sui remese. • (Renarl, V. 30318.) — • Les toisons por faire dras lange». • (Rose, V. 20189.) — 2° Robe de laine tenant lieu de chemise aux moines, aux pauvres et aux pèlerins : « Je me parti de Joinville, sanz rentrer ou cbastel • jusques il ma l'evenue, à pies, descliaus et en ■ langes. • (Joinville, § I22.)1 — < Une dame ayant < perdu les traces d'un grand guerrier fait ce ser- ■ ment : Jamais je ne gerray que unenuycten une ( ville, devant que je l'auray liouvé ou mort ou • vif, nejeneveslirayjamais linge emprez ma chair, ■ si non lange ;_ ne jamais chair ne poisson ne mao- ■ geray fors pain et vin seulement; ne ne vesliray ■ robbe qui envers ne soit; nechevaucheraycheval ■ qui n'ait la queue couppée et n'aura frain en tesle - qui mauvais ne soil. • [Gloss. de l'Hist. de Bret. qui cite Lanc. du Lac] — [De là l'expression ■ se ■ frotter au lange, • comme nous dirions porter la haire : • Assez sovent lessa le linge Et si frotta le - dos au lange. ■ (Ruiebeuf. Il, 157.) — • Tel cuide ■ on qu'au lange se froie. Qu'autre cl)ose a souz la • courroie. ■ (Id. 206.)] Trop BuroieDt donc fut cil cordeler fou change Qui lOE-jorz vont deschauz et se frôlent au lange Sil culdoient avoir parmdjs sani eactaange. '- ■ — -" j, 8. G. t. m. R- eol. I. Laogean. [Flacon, bouteille : • Unecbopine. « six escuelles et un langeau barré. > (JJ. 160, p. 833, an. 1406.}] *- LAN Langeon. Drapeau d'enfant. Faisant parier- Hérode qui se repent du massacre des Innocenta : Puis il dira : leur vie j'estimoia Sans nul honneur de l'honnear que j'aymoU Voire et leur mort honleusa et très viUine Dena leura langeom et drappeaux et slmols DesEOLid deiu ans, d'un an, d'un jour, d'un mois, Blsaca, noirs et blonds ont passé por la paine Du Blaive... (Maiy. de la Vanj- f- *« »./ Laoçeot. Même sens : > On voit les enfans des • Amenquains les plus droits du monde comlneo ■ qu'ils ne soient jamais renfermez et empaquetez • en des linges el langeais. ■ (Bouchet, Serées, page 208.) Langeul. [Drap de laine, opposé à Hneeut. drap de lin : • Un langeul à lit, qui bien valoitdixsolz. ■ (JJ. 142, p. 66. an. 1391.)] Langoiement. [Action d'examiner la langae d'un porc: ■ Prinl douze deniers de langoietnent. * (JJ. 113. p. 314, an. 1378.)] Langoleur. [Celui qui d'offîce examine la langue d'un porc : • Perrin I^andry langoieur ou ■ essaieur de pourceaux. > (JJ. 113, p. 314, an. 1378-)] Langolne, Langone. [Monnaie de Langres : - Geste vendue fut faite pour trois cens langones... > .X. livres d'estei en ans ou de langoine*. > (D. C. sous Langones.)'] Langor. [Peine, souffrance : • S'aurai â son • plaisir langor Ou mercil, s'il l'en prent pileilz. • (Wackernagel, p. 50.)] Langorer, Langorlr. Languir : PoureoixantG ans ne doit nuit avoir joye De langnrtr en ceste vie humaine Qui devers Dieu ou en onler voua maine. (Detch. 185 *.f Parlant du siège de Ponloise mis par les François: Les gens là estaient langori» El flst les vivres descharsier Loré, lora prevost de Paiis Quisemi8tenunggTantdang)er.|'P.(teCAarlMri/,fS5.,^ Langoste, Langouste. [Sauterelle : • Le^- • blez (le la terre livra Dieusà langotte. > (Psaulier~ du xiiL* s., fol. 95.) — • Sa viande (la nourriture à^ ■ saint Jean Baptiste) fu miel et langouêtes. • (Brun. Latin. Trésor, p. 68.) C'est par assimilation qu'on a ainsi nommé les langoustes de mer; de même, sur les côles de Normandie, on nomme sauterelles les crevettes.] Langoureux. [Souffrant : « Amoureuses el ■ amoureux Qui d'amour savez la couvine. Faites « secours au langoureux. • (Desch.)] Langoycr. [Examiner la langne d'un porc pour voir s'il n'est pas ladre : « I-e prevost de Hont- ■ lebery lui deiendivendreet/anffoy^pourceaux. > ' (JJ. 113, p. 314, an. 1378.)] Langrout. [Langouste : ■ Gammarum Galli el ■ Normanni appellanthomar,... nostri /onj^rout et ■ escrevise de mer. • (Traité des poissons, B. N. lat. 6838, C. ch. 133.]] Langue. [1- Oi^ane : ' Et s'aucuns fel sa lûn- LAN — 146 - IKhe QtA de i'Om]ire). > - < Renart li a ne traite Biea demi pies fors de la gueule. > 906.) — 3- Parole : < Quand uns liom a tUfue dehors, et il n'a poiot de conseil , n parieure est tlerement périlleuse à la h us amis. • (BruD. Ut. Trésor, p. 469.) iCT propre k un paj's. (Voir sous Langage.) gae italienne est composée de ciof] autres • Le Latin estoit la langue première de t : ce neaalmoins par laps de tempe le Got, t»rd, le François et de noslre temps t'Es- y ont tellement mis du leur, que vous la «tre composée de ces cinqret toutes fois AD qui soit pur Latin, pur Got, pur Lom- lor François, pur Espagnol. ■ (Pasq. itech. - • Je ne fais aucun doute que le pays de idoc n'ait^dit par une transpiosilion et ftt>e- de parole quasi langue de Got : encore que be Dien que l'erreur commune soit que lime que ce pays soit ainsi nommé de cette Oc, qui signifie entr'euxfwv, pour laquelle piÂques ignorana divisèrent autres fois la «n Langue à'oc et Langue d'ouy, comme s dire que les uns prononcent oc et les M]/. ■ (Pasqnier, Recb. p. 34.) [Ce sont les B qui avaient raison.] — • Les gens des itals de nostre royaume de la tangue ioU lays coustumier. > (Ord. des R. de Fr. III, - • Langue corle, > la langue qu'on parloit tovempopulanie, maintenant la Gascogne. ion : • Langue Tyoise (allemande), • dans I. de Nangis, an. 1339. — • Personne de le estât qu il fut ne de quelque langue. ■ de Paris, sous Charles VI et VII, p. 168.) — aliers de Halte disent encore langue Espa- angue Françoise, langue Allemande. ~ etto, aiguille de balances: < Cbascun mar- s bourgeois de Paris aura bonni» ces et justes, perciées entre le bras et la j sans esli-e enarctiiées. • (Ord. 1. 1, p. 759.) indes d'étoffe découpées en pointe : • Les H d'or (du gonfanon] li sont as poins , . (RoncJBV. 38.)-] «I un bon conlânon fiKs treaqae al arçon tn telos, hauberc et beaume ■ meillor en c«Bt roinlme. (Parlon. de Bt. f. 15S.J m cinq assaies d'ai^nt doré, garnis de IBS et de langues serpentines. > (De Laborde, Bourgogne, t. IV, 84, an. 1477.)] - - Au ( du comble de leurs testes ilz avoient ctias- ne longue poincte de langue d'une brasse lye en manière d'espée. > (Percef. vol. UI, ■J — ■ La reyne (ienievre envoyé à Lance- pennonceaii a une /aufrue vermeille lequel lut qu'il porte sur son heaume. • (Laoc. I, fol. tt>3.) — Expreasionê : < 1° ■ Langue II, ■ demi pique: [• IceliuiPerrinets'enala ville de Hebonnieres atout une guisarme ou «debeuf. ' (JJ. I7C, page 15, an. 1441.) - ue de serpent pour faire l'essai du sel : LAN * Hem une sef d'ai^nt et une langue de serpent • aveques. ■ (Nouv. ComptesdeTArg. p.58, §170.)] — 3* Langue dorée : SI riche n'est qui ail que sa ventrée Pour MSiB avoir D« TOOU lan^ dotée... Na pour taonnear tant aoafcir da meialae Tous tels estas n'est que vent et fumta Il me BourOal que je soie bien aiae. (De*ch. f. 909 *.) 4° < Avoir langue d'argent et mains d'or ■ : Quant li homs larges a esté £t il vient en esdiaraeté, I/en dit que c'eat signe de mort Et le monde à ce pcJnt s'amort Qu'il ne veull qu'urgent el or fin. Si pu^ on iu^er que la Un De ce monâe vient et approi iurouotiier ?ui ont Maini d'or, ùngue* d'argetit... en ne tient compte d'autre gent. (Deteh. f. 5M '.) 5° * langue du dyable, > langue médisante. ■:— • Ceulxen qui la langue du dyable parle. • (Lanc. du Lac, Il(, fol. 2 '.) Celle expression est encore en usage. — 6° ■ Gens ou hommes de langue, > procu- reur. — « Celuy qui est admis procurewrou homme ■ de langue à la viersctiare fera pj {.mierement ■ serment de bien et fldelement servir un chacun > selon sa connoissance et de ue point soustenirde c mauvaises causes les scacbaat telles. ■ {Coût, de Cassei. N. C. G. 1. 1, p. 721 *.) — 7° . Gens de deax ( langues, > interprètes. (Saintré, p. 318.) — 8" « Coup de langue d'avocat • : Et je diray en bomie To; Tant de bien de voeir» personne Et plus c'une clocha ne sonne *" n'aiez en mon corps flance Du coup de langue d avocat Et proposera tant de cas Contre vous i. tort et de droit Que nous serons en champ eslroiL (Detoh. f. 4S0 *.) 9*< Coup de langue souvent pis que le coup de ■ lance. • (Chasse d'amour, p. l47 *.) — 10* • Lan- ■ gue àeleu, • injure : Fili a vilain, fait il, mairez, Halostmi et mat en^ndrez, Orgueil de sert, taueil de lairon. Langue (fe leti, cri do paon. (Parlonop. f. iM «.; 11° ■ Mauvaises ;an(/uej, > médisants. [Percef. V, fol. 83 *.) — 12* « Donner langue, • nous disons Aujourd'hui vulgairement faiie le bec à quelqu'un : < H' de Salvoison attira des espions, dont il n'en ■ avoitjamais faute et dédoubles et de simples et • de fîdels et de toulessorles auxquels fit courir le • bruit et donna langue comme dans un tel jour ■ assigné le remiiemeni se devoit faire. ■ (Braot, Cap. fr. 11, p. 345.) — 13* • Avoir langue grande. - — • Un aulre pria ceux de la Serée de luy dire ■ pourquoy on dit que lesbabillards et ceux qui ne • peuvent se taire ont la langue grande, et aussi les > oyseaux qui parlenl ont la langue plus large que • les autres: il se contenta quant on luy eutditque > c'etoii àcauaequeceDxquientlalaitgu* eom-le 19 LAN - w ■ et ceux qui ne peuvent pousser la langue bien « avant hors la boiiclie ne peuvent parler ou par- • lentdinicilemenl. • (Bouchet, Serees, p. 438.) — 14* < Avoir, ou entendre langue de quelqu'un, > entendre parler ou avoir des nouveltes de quel- qu'un : • En proclamation départage, pourles biens ■ des personnes qui ont esté sept uns et plus tiers • de noslre pays de Flandre sans en avoir eu lan- « gue ou de marque, l'on observera les procédures • cy-devant déclarées. • (Coût. d'Ipre, N. C. G. (. I, page 884 ^.) — i5' • Prendre langue de quelque ■ chose, • parler, discourir sur quelque chose : • SI le battement de cœur, le panllielemeni, et la - crainte d'une descouverte y entrèrent quant et • luy, nous n'en pwnrfronj pas ianffwc pour cecoup, ■ mais nous jugerons de ses esmolions par les nos- • Ires, si en pareille surprise nous nous voyons. • (Peler, d'amour, 1. 1, p. I5fi.)— 16° ■ Aller prendre ■ langue des ennemis, • aller & la découverte des ennemis. (Uém. d'Angoulesme, p. 64 ; Hém. de Sully, 11, p. 237.)— l?" • Itapporter bonne langue, » en parlant d'un espion qui apporte des nouvelles exactes. (Brant. Cap. Fr. 1. 1, p. 17.) - 18° • Tirer • bonne langue de quelqu'un, ■ tirer de bonnes nouvelles : • Monsieur de Salvoison gouverneur de - Vérone, gueres loin de Casai, avoil par sa libera- ■ lité.... gagné quelques-uns de celte ville.... et en • tira d'eux si bonne langue qu'il trouva fort • propre de faire son fait. » (Brantôme, Cap. Fr. H, p. 336.) — 19° • De soupirs et larmes faire langue, > parler par les larmes et les soupirs : Et lie souipifi et larmes feirent longve» Pour achever, sans parler, leur hanuigiies. L« Uiri. de li Mug. t. 3S3. W. 20* < Sçavoir bien joiierdu plat de la langue, ■ savoir bien parler : • Zaleucus disoit que les loix « esloyenl semblables aux toiles des araignes. Car ■ comme la petite mousche y demeure, mais la ■ grosse en sort par force ; ainsi les povres ou ceux ■ qui oe scavent pas bien babiller demeurent enfilez ■ dedans les Loix : mais ceux qui sont riches ou ■ icavent bien jouer du plal de la langue, rompen( • leurs filets. » (Apol. d'Hérod. p. m.)- itl'- Tenir ■ la langue entre les dents, ' se taire : • Feroient « beaucoup mieux a lenir leurs langues entre les ■ dénis qui; de blasmer uulruy. • (Strap., I, p. 34.) - 22° ' Langue meutbien, mes cuer ne puet chan- . gier. . (Vatican, n" l&'i2, f. 167 'i.) — 23'' . Ou la ■ dent se deult, la langue va. • [Voy. Ilist. de Bou- cicaut, p. 378.) — 24° ■ Langue courte et longues • aureilles servantes doivent ù leur maîtresse. » (Aresta Amorum, p. 183.) — 25° < Mieux vaut glis- • ser du pied que de la langue. • (Colgrave.) LanguebauU. [Injure. (Voir Landii;) : ■ Ostelet ■ Guisot esturqua ou bouta aucunement contre le ■ mahutre Colin marchant; et à ceste cause dist : ■ Pourquoy m'as-tu eslurqué? En disant outn.', ■ waite, quel languebault... A quoi ledit Ostelet ■ respondi : les languebaulx la mère sont ilz si . faitz. .(JJ. 195, p. 7, an. 1467.)] Languefride, s. Sûreté publique des grands LAN chemiDS, de Land, pays, et Fried, paix, iDstilution ou ordonnance connue en Allemagne : ■ Hessire • Charles de Boème qui pour ce temps regnoit (A • estait roy d'AUemaigne et empereur de Romme, • institua le duc Wincelanl de Boème et le fit sou- • vcrain regard d'une institution et ordonnance, • qu'on dit en Atemagne \alanguefride ;c'csi a iire, > tenir les chemins couverts et seurs et que toutes ■ manières de gens peussent aller, venir et che- • vaucber de ville en autre seuremeut. > (Proiss., liv. Itl, p. 2tiGel2<>4.) Languelette. Diminutif de langue : Toutes DOS laiiguetetlet Pour louer see vertus, eeroient tontes muettiu. Lm Tri. it PMnntui, IrM. d'OpMla. U. Si, V. Languete. [• Une fascie la quele a pluseurs ■ grelles chiés ou langueles. • (H. de Hondeville, folio 78 ".)] Langueur, Languor. [• Si avint que maladie > le pnst, et chei en langueur et langui grant • pièce. • (Mén. de Reims, § 433.) - . De le enfer- < teit de ceste languor ne muert hulz, se cil non kL • est encor fo'ibles. • (Job. p. 518.)] — Expression .~ • Jurer langueur. • cétoit prouver par le ser- ment de plusieurs témoins que l'on n'a pu se trou ~ ver il l'ajournement pour cause de maladie. (Ane. Coul. deNorm.f. 6i'.) Langucyeur. [• Langueyeurs sont tenus ds • reprendre les porcs qui se trouvent mezeaux e» ■ la langue. • (Loysel, 419.}] Languide. [• Et jà son œil languide à voir \& • jour commence. • (De Brach, Ilicrusalem, f. '69 '« xTi' siècle.)] Laiiguicr. [Langues de serpent réunies sur les pièces d'orfèvrerie, particulièrement sur leasatièresi elles servaient à faire l'essai du sel. (Voir saUière^ serpent) : • Un languier de langues de serpent, ofa <• il ne faut riens, auquel languier avoil un pié, um • camahieu ou milieu, semé d'esmaux et doré— • pesant .vi. marcs, .vu. onces. • [Compte de 1353» dans Du Laborde) — Voir aussi d.ins l'Inventaire des bijoux du duc d'Anjou, sous le § 81, la descrip- tion détaillécd'un autre languier.] Langulne. [Langueur, faiblesse : • A l'occasion- • desquels coups icellui Ancel a esté en grant tan- . guine. • (JJ. 176, p. 273, an. 1443.)] Languir. [• Tant corn lui plaist, me puet fairv • languir. > (touci, XI.) — • Ne que en la prison. • les feist-ou languir. • (Berte, coupl. 63.)] S'ete cstoit mesele Culc à cui me sui donnez. Si voudroie mieus assex Qu'autre son preueufelBl. (Vat. 1533, f. i5A:J Expression : • Occire en languissant, - fairo mourir dans les tourments : • Ils m'eussent pieça • occis s'ilz eussent voulu mais pour ce que je les • avoye blecez, ilz ne me voulurent point occire ■ fors seulement en languissant : mais Dieu mercy • vous nous en avez délivrez par vostre prouesse. ' (Lanc. du Lac, Ul, f. 19 ".) LAN — 147 - LAN Langnls, s. m. Air de dan$ie : « Les menestriers « alors oommencierent k jouer de la basse dance, < le ianauis et le lardant désir. » (Aresla Amoruro» page m.) l^ngnissement. Langueur amoureuse : « Le « languisêeinent sans cause apparente suit les « amans. » (Maladie d*amour, page 87.) — [«.Ces « regards desrobez, brulans de passion, Ces doux « languiMemens, ces mignardes caresses. • (Des- ported, Elég. 1, 19.)] Langnisson. Langueur : « Houroient presque « tous cliques de languisson. • (J. d'Aulon, Ann. de Louis XII, p. 224.) Langustes, s. Sauterelles. (Marbod. col. 1664.) Lanleche. [Lanice, bourre provenant de la laine : • Que les contrepointiers deseur soient de « bourre lanieche. • (Liv. des Met. 387.)] Lanier. [1* Oiseau de proie : « Le lannier ne t vole fors aux perdris et aucune fois au connin et « au lièvre, et non plus. • (Ménaçier, 111, 2.)] — 2* Homme semblable au lanier, lâche, paresseux : Partonopex n*e6t pas bahis. Ne point lanen, ne point vestis Âint fait bons poindres erfomiz Et Tolantlers, non à envlz. (Partonop. f. 158 ^.] [« Mal dehait ait! je le taing por lanier Le gen- « Ulhomme, quand il doit tornoier A gentil dame « quant se va conseiller. * (Raoul de Cambrai, 44.) — « Garde que tu sois de cheus Qui lanier sunt et • perecbeus. Qui perecheus est et laniers. De nou- « veauté est parchonniers. * (Caton en roman, dans Du Cange, l. IV, 20 «.)] Lanière. [« Et au pillier pendoit ung escu dont t la campaigne estoit de (In or, à une lanière • d'azur, a ung rai de feu vermeil. » (Perceroresl, vol. I, f. 65.) — « A courle chausse longue lanière. » (Cotgrave.)] Lanner. [Apprêter, mettre en œuvre la laine, aux Ord. VII, p. 514, an. 1402.] Lanneur. [Ouvrier en laine : « Jaquemin Her- • min de Nielle le Chastel, lanneur de draps, lequel ■ lanneur requist. » (JJ. 112, p. 113, an. 1377.)] Lansage. [Aliénation : « Toutefois les parens « peuvent départir leurs héritages à leurs enfans ■ en lansage à Pun plus qu'à Tautre, sans aller à « la justice. » (Coût, de Liège, ch. 6, art. 4.)] 1. Lansager. [Aliéner : « Feumain ne peut « tonsaj/er héritages d'enfans, dont il est feumain. • (Ibid. arL 28.)] 2. Lansager. [Celui qui aliène : • Tous treffon- « ciers et lansagers peuvent déminer pour faute de • relief. » (Ibid. ch. 15, art. 17.)] Lansquenet. [De l'allemand Landesknecht, serviteur du pays, fantassin de la plaine, du flachland. On le nommait ainsi pour le dislinguer des soldats suisses qui venaient des montagnes dÎJri ou d*Unterwalden] : « Est la coustume des « Alemans que s'ils estoient payez jusques à « aujourd'hui, et demain il y avoit assaut ou « bataille, ilz entendent qu'il leur est deu nouvel « argent, et ceux qui criyoient le plus haut, c'es* « toyent les lansquenets et les gens de pié, et con* « clusion ils ne voulurent point marcher avant. » (0. de la Marche, Mém. liv. Il, p. 648.) Lansquenette. Lansquenet, jeu de cartes. (Oudin.) Lanssot. [« Jehan Guillory tenoit en sa main « un pelil dard ou lanssot, • (JJ. 153, page 433, an. 1398.)] Lanterne. [1" Cage d'or, d'argent, de cuivre ou de fer, avec de minces feuilles de corne pour porter une lumière et Tabriter du vent : « On n'eûstcierge « ou /an/^rne enfichée. • (Roncisv. 118.) — « Nus « pingniers ne doit ne ne puet melre cor nuef ne « viez en merrien de viez lenternes pour vendre. » (Livre des Métiers d'Et. Boileau.) — « Une lanterne « d'argent doré par les bandes, pesant, avec le cor, « trois marcs, cinq onces. * (Inv. de Charles V.) — 2** Lanterne de vaisseau : • Par Sebre amunt tut lur « navilie turnent Asez i ad lanternes e carbuncles. » (Roi. V. 2142.) — « Une lanterne (It li dus mettre « en sa nef et mast dessus. » (Roman de Rou.) •— 3* Joyau pour enfermer des boules de senteur : « Une très petite lanterne d'argent dorée, à une « chaisne, pour mettre oisellesdeCipre, pesant une • once et demie. » (Inv. de Charles V.) - 4o Lieu entouré de barreaux : • Icellui sergent entra de fait « en un petit cabaret, que on dit la lanterne, par « ou Pen va ou cellier dudit hostel. > (JJ. 146, page 139, an. 1394.) — 5* Parties naturelles de la femme : • L'exposant dist qu*il s'en alast à la lan- « teime sa mère ; et adonc ledit Deschamps lui dist : « mais va à la lendrie ta mère. • (JJ. 151, page324, an. 1397.) — Voir le sens injurieux que lui donne Rabelais dans son isle des lanteimes.) Lanterner. [!• Renvoyer quelqu'un à la lan- terne d'une femme pour l'injurier : « Icelli Jehan • dist au suppliant moultdevilleniesenrappellant « pluseurs foiz fllz de putain et en le lanternant. » (JJ. 142, p. 287, an. 1392.) Voir Tétymologie donnée par Bouchet, Serées, liv. IH, p. 250.1 — 2^ « Lan- • temer autour du pot, • être irrésolu. (Oudin.) — Expression : « Parctiemin lanterné, » transparent comme la corne d'une lanterne ; parchemin vierge. (Rabelais, t. IV, 204.) Lanternerle. Menterie, tromperie : « Voyla de • belles lanterneries bien inventées. • (Des Ace, Bigarr. liv. IV, p. 48 M Lanternler. [1® Fabricant de lanternes : ■ Qui- ■ conques veut estre pingniers et lanterniei*s de ■ cor et d'ivoire, estre le puet franchement. » (Liv. des Met. 170.) — L'emploi de la corne aux vitres des lanternes servit de prétexte aux pigniers et aux lanterniers pour se réunir en un seul corps de métier. On se fournissait encore chez le lanternier des feuilles de corne pour couvrir les titres des livres qu'on mettait, dans un petit encadrement, sur le plat des volumes reliés, et aussi pour garantir les reliques dans les reliquaires. — 2* Allumeur de . LAP -^ laBleroes : < Autant, puis l'ung que l'autre dire, ■ Car d'evesques ou lanterniert, ie n'y congnois ■ rien à reaire. ■ (Villon, Grand TesUnnent.) — 3° Homme irrésolu : < Le saint Père a lait conoiatre ■ à lous nos souffleurs (alchimistes) que ce ne sont ■ que des lanlerniers, lesquels en plusieurs an- • nées ne font autre chose que multiplier leur tout • en rien. • (Lanoue, 481.)] Lanterniste. Membre d'une société littéraire à Toulouse, en 1694. 1096, J701, i7{e, 170*. Lanternois. Langage /anteniâis.dans Rabelais, t.II,99;Eutrapel. p. 191. Lantlerne, [Lanterne : • A Rollant lelanternier ■ pour les lantiemes de la halle des jurés remettre ■ a point. • (Comptes de Valencieanes, Gafiîaux, av siècle.)] Lantrenler. [Fabricant de lanternes : > Un .* lantrenier$ portant ouvrée nourve. doit un ■ denier. • (Cart. de Corbie, 21.)] Lanu. [Couvert de laine : • Peaux lanues. • (Ord. III, 25f, an. 1358.] Lanurc. [Ouvrage de laine : ■ Que leur meslier ■ d'œuvre riiyée esloit plus soulifiiue le mestier de ■ /anure planive et que celui qui bien savoit Taire •I rayez, savoir bien faire draps pleins. • (Ord. II, 3957, an. 1350.)] Lanz. [Action de lancer. (Chron. des ducs de Norm. V. '£i223.)] Laods. [Lods:>Laor/s, milaodset reconnoissan- ■ ces de père k fils et nouveau seigneur à nouveau • tenancier.* (Du Gange, sous/fecoffnitio.j.xvi's.)] Laonnisiens. [Monnaie des évéquesde Laon : ■ Nous signour de Coucy disunt lesdis cent sols ■ eslre laonnisiens, qui valent .l. sols parisis. ■ (Coût. S. Vincent de Laon, an. 1313.)] La où. [Dans le cas que : • Il fit escripre au duc • de Bourbon que il volsist aller deviers le pappe ■ etli impetierceste imprelalion pour son cappe- ■ lain, ella ou il lui feroit avoir, il fust sceiirs qu'il " lui seroit courtois à sa prison. » (Frois. Vil, 233.)] Laouste. [Sauterelle, voii- La.ngoi;ste : . Et • laoustes cl miel sauvage. • (Ren. IV, 412.)] A ce] tans tu, c'est vérités, De laoïates moult jrrans plentés Et vinrent devers Orient ; Si se Iraireut vera Occident. Tant en i ot qu'ançois ne puis N'en vit nus tant, ai com je truis. IMotiikcs, p. 323.; Laper. [1° Boire fi la manière des chiens : • L'aive commenza à laper. • (Marie, 49* fable.)] — 3* Boire avec avidité ; Maintes geni ont esta perla Et sufToquei par trop soupper Par trop boire et par trop laper D' Ces pauvres S- LAt « lapidaires, par l'extresios douleur qu'ils «ndu- ■ rent, désirent plus mourir que vivre. • (Paré, t. XV, p. J7.)] Lapidcnicnt. Action de lapider. (Co^.) Lapider. [1* Tuer à coups de pierre: «David ■ forment se cuntristad, car 11 poples le volt lapi' ■ der. • (Rois, p. 114.) — 2° Hattraiter en paroles : < Madame, c'est bienlost commencé de toarmenter ■ iin serviteur et le lapider. • (Harg. X* Nouv.)] — Lapidecé, part, passé, dans S. Bern. p. 351. Lapin. [• Qui bons lapins mengue, bons iapiut • le suivent. • (Le Roux de tincy, 1, 178, iv'sime-) — « Il a mémoire de lapin. • (Cotgr.}] Lapis. [Lapis lazuli: • Deux sailieres de /a/)ts • avec leurs Muvercles de mesme. garnies d'or, • lailtiéeset esmailtéesde basse taille. ■ (Inv. de Gabrielle d'Elstrées, an. 1590.)] Lapis aibazahon. [■ Une petite teste de ser- < peut noire, nommée lapii atliazahan. ■ (Inv. de Charles V.)] Lapis lazart. [Lapis lazuli : ■ Ung anneau < garni d'une teste lailliec, eslevée,de lapis lazari. • (Inv. de Charles Quint, 1536.)] Laquais. [1° Soldat, peut-être lansquenet: • En ■ l'année passée, au dernier voyage de l'armée de • Catalogne, le suppliant eut charge de par son > capitaine de mener et conduire certain nombre <■ de gens arbalestriers, apelés laquais. ■ [ii. 196, p. 222, an. 1470.)]— ■ Le bation que le seigneur < de Milho, avec <[uelques autres capitaines de geas ■ de pied et trois mille laquais fraiiçois eut en ■ {carde. • (Jean d'Auton, Coais \II, p. 160.) — •I N'ayant chacun que deux chevaux et un valet el < un laquais. • (Brant. Cap. fr. IV. p. 89.) — 2* do- mestique: < Laquais basque, • qui fait prompte* ment une commission. (Mém. de Villeroy, II. p. 3^.) — • Laquais de court, > page. (Rab. III, p. 136.) — • Luy commande de luy dire de sa pari toutes les ' injures qu'appartiennent à gens de peu et fait ■ neaiis et qui conviennent ù un gueux et .'t un • lacquay piedaii. ' [MerVm Cocaie, I, p. 318.) — 3* • Laqnaij de mer. - poisson. (Cotgr.) Lar, s. m. oh f. La principale maison provenue de l'aïeul, laquelle appartenoit a l'aine des milles, el nu défaut (le maies â rainée des filles: ■ Par le • Ml' deu pour raison du droit d'aisnessa, est en- • tendu par la couslume (de Bayonne), la maison • principale provenue de l'aycule de degré en • degré: c'est assavoir que le père du nepveu en ■ droite ligne ait survescu â son pereetayeuldudit < nepveu et tenu pnr succession la maison prove- • nue dudit aycul. Et quand il est dit en la cous* ■ tume de plusieurs ^rs prt'nci/'aux, s'entend de • plusieurs maisons nommées, de divers noms • provenues d'ayeul.-.. ou de plus haut branchage ■ en droite ligne. • [Coût. Cén. II, p. 714.) Il est féminin au Coût. Gén. Il, p. 712, Larcboneusement. [A la dérobée: ■ (tuant LAR - 149- ^ U rois vil que les Eacos 3'en esloient ensi larcho- • MHwmMt parti. > (Proiss. H, I7S.)] Larcin. [Voir Urreci>: La forme e3t rare avaal lexïi' siècle: • Si home apeled altre de larcin. • [Lois de Guill. 16.) — • Les larrons s'cntrebateiit, • et les larciM se descouvrent. ■ (Cotgr.)] Larciner, v. Voler, dérober, au propre et ;tu flguré. Pour ie sens figuré: «Un jopas tout chevelu, • avec sa longue robe, Tendue par les costez , pour • n'avoir la main serrée et empesctiée, nins en ■ toute liberté et ouverte, le pied gauche advancé ■ chantant sur son violon la strucluro et basltment • du ciel, les erreurs, chemins et espaces de la • laae, envenimant par telle haute et deliuale mu- ■ sique et ravissant les passions amoureuses de la ■ misérable Dido ;si toutes fois cela fut] faisoit rester ■ et demeurer les hommes comme rochers, larci- ■ nati^ etoslant tout sentiment. • (Contes d'Eutra- pel. p. 263.) Lard, Lart. n* Cochon salé: ■ l'oi* tel afere ■ corn ge di, Biaû sire avoic des mardi Mon larl et • mes pois aûnc^. Dont ge me suis desjcunez. • [Ben. V. 10-233.)— • Et vendredi absolut sont vendus ■ de deux mille h trois mille lart. • (Menag. Il, 3.]] — « Fisl achepter le duc de Bourbon et uieltie en • ses vaisseaux deux cens tonneaux de vin et deux < cens lartU avec foison de potages et telles provi- ■ sions que l'on porte en mer el feist mettre deux • mille chefs de poullailles en ses navires pour les • malades. • (Hist. du duc de Bourbon, p. 28*.) — S* Bois d'une selle. (Cotgrave.) — Expressions: l».c Donner du lart. > prendre les ennemis comme no rat daus une souricière. (Du Guesclin, par Mén. p. Ï07.) — 2* • Il y a du lard, • il y a quelque aalîgQité: ■ Il If a du lard en nostre calomniateur. • (S. Julien, Mesl. Hist. p. 287,) — 3* . l->oller son • lard, > c'est fuire l'acte vénérien, (itub. I, p. 14; Boachet, Ser^s, p. lOi.) — i* • Frotter le lard h ■ quelqu'un, • c'cst-à-dire le ballre. (ftab. II. 2-27.) — 5* • Ne pas jelter son tard aux chiens, ■ c'est-à- dire n'être pas fort libéral. (Itab. Il, p. 9.) On dit au même sens : Ne pas attaulier ses chiens avec des saucisses. — G° • Avoir maugë le lart, ■ avoir lort, être en faule; locution provenant peul-élre de l'accusation portée contre ceux qui mangeaient gras le vendredi : aiz ci n'a pat Huiiuiié le larl J'estoîe trop mal inFormei. {Dexcli. fol. 2J6 '.) 7" • On lui fait ci-oire qu'il a mangé le lard, * on l'accuse sans raison. (Uiidin. Cur. fr.; C\. Slarot, p. 231; Braiit. Cap. Estr. I, p. 10; .Mém. dcMontluc, II, p. 216.) — 8" ■ Eslre assez sur le lart pour faire ■ sonner l'horloge, ■ ceslrà-dire qu'une lille est assez gras.se, hissez appétissante pour inspirer de l'amour : .... DaLilon cl Uabilete Clunloient une chancocinelle Et Marguerite Uuboia Aimart Qui ttioU tuMi lur' le larl Pour faire tonner rortoge. {Dach. f»!. 4Qj'.] Lardage. [Marché au lard : < (.e droit que il LAR ■ (l'évéque de Laon) demandoit el se disoit avoir ■ par point de chartre.... ou lardage ou Tu le ber- . froy. • (JJ. 06, p. 518, an. 1331.}] Lardé. [• I..e3 lardés (dans un cerf) c'est ce qui • est entre les cuslés et l'eschine. > (Ménag. U, 5.) Dans Flore et Blanchefleur, v. lt>79, c'est un mor- ceau de viande piqué de lard.] Larder. [1° Piquer de lardons : • El flst tuer, et ■ bien en hasteplumer,^ar'Jeretmetlreen broche. • (Louis XI, 09* Nonv.) — 2° Transpercer, au propre et au figuré: ■ Nous lairons nous larder et occire • laschement. • (Bouciq. 1. 24.) — • De honte on • te puisse larder. • (Desch. fol. 419'.) — 3" Acca- bler â'épi(rramnies, (le phrases pompeuses ou flat- teuses: ' Dist celle qui n'est pas musarde: Dieu, « fait-elle comme il me larde De biau parler. » (Lande dorée.) — 'C'estoit l'un de ceux qui l'avoient ■ si bien lardé il sa venue. ■ (Dèsp. 25* Conte.) — 4" Pressurer: • Prince, prélat, baron, por Dieu pre- . nez ci garde. France est si grasse terre N'esluet • pas qu'on la larde ; Or la vuet cil laissier qui la • maintient el garde Por l'amor de celui qui tout n ■ en sa garde. • (Ruteb. 137.)] Larderic, s. f. Art de piquer les viandes: ■ IccUiy enseigna a ses moines les préceptes de ■ bien cuisiner, les passa docteurs en l'art de lar- • derie. ■ (Merlin Cocaie, I, p. 217.) Lardeur, s. Qui larde, qui pique. (Oudin.) Lardeux. Plein de lard. (D. C. sous Lardosus.) Lardier. 1° Saloir, tonneau à conserver lelard: En riche aalo les mena, Et se U mostre ses solier» Ses despenses et sos lardiart, (Fabl. de K. fi. f. iG •■) 2* [Impôt sur le lurd : ■ De nos briefs dou lardier < de Bruges.... trois livres et trois solz. > (Ch. des Comptes de Lille, an. 1331.)] — 3* Marchant! de lard. (Oud.) - i- Hébété. (Cotgr.) — 5* Souillon. (Colgrave.) Lardon. [1* Morceau de lard, appât: • Je ne t sui mie pleigcs, se trop les esgardon. Que nous > ne soions pris comme las an lardons. • (J. de Meung, Test. v. 12H8,) — ■ Mettre sur chascuue es- « cueMe deus tardons. • (Uén. Il, 5.) — 2» Brocard, horion : • .lamais homme ne passoit h lu Flèche qui • n'eut son lardon • (Desper. 28' Conte.) — - I.,es • gardes lors curent grand envie de lui bailler du • roux de billy, dont les lardons sont de bois, et de ■ le faiie crochcleur. ■ iUouchet, 31' Seréc.)] Lai'doiiner. Lancer des brocards. (Cotgr.) Lardouor. [Garde-manger: <■ Le suppliant.... •I prinsl eu la cuisine un jambon de porc, qui estoit - pendu au lardoiter. • (U. IfiO, p. 321, an. 1116.)] Lardoucre. Lardoire : Lariioucre ftiult et eheminoiis. Pelait, mortier, buIk et oigaon», Es ta mi ne, paeiie Ironuée, Pour plus tost taire la porée. (DescUlf. 4 (Alector, fol. 142 ■.) Puicqa'on ne le peot racheter Pour or, argent, plamt^, ne larme; Placebo noua but-il chanter Et prier ireeloits pour aon ame. /)'. de Cltarle» Vil, 10.) • PâTiiEU!» : Or ne riez point. — Glillehette : ■^ Riens quiconques; Mais pleureray à chaudes lar- ■^ mes. — Patiielin : Il nous faull eslre tous deux ■^ fermes Affm qu'il ne senapperçoive. • (Pallielin. »^arce, p. 34.) Plus les regards en vous ne pccheront Plus les soupirs la voix n'empeecheront Plus ne seront vos jaux couvera de lai-met Plus, de nùsOD ne passerez les termes. La iltrs. ia It Uu^. to\. STU. R'. Expressions : i° • Ku larmes de fol ne se doit-on ■^ fier, ■ (Colgr.) — 2° « Ce que mailre donne et val- ■^ let pleure, ce sont larmes perdues. • (Cotgravc.) - — 3' [• Larmes de Job, • plante d'Orient dont les fruits renfermenl un pois d'un bean poli et de cou- leur brun rouge : • Unes palenostres de larme de ^ Job, esquelles y a .xxï. pièces, • [Ducs de Bour- gogne, par de Laborde, t. Il, n° C%7,)] I^^rmelettc, s f. Diminutif de larme : • Venus ■^ est-elle odieuse anx nouvelles mariées, ou si elles ^ fraudent la joye de leurs parens par les feintes ■^ larmeletles qu'elles répandent en abondance sur ■^ le bord du lict nuptial, les Dieux me perdent si ■^ leur cœur pleure. • (Mont. Essais, 1. 1, p. 380.) Ce fDassage est traduit de Catulle. Larmette. Même sens. (Rob. Estienne.) 1. Larmier, s. m. Terme de maçonnerie : •^ Larmier de lacrymarium, qui est comme une — ceincture de maison faicte de plaire ou cliaulx, ^ Ou pierre, rejeltant Icsgonllcs (qui sont comme ^ larmes)descendantesdutoictai'rierede1aparoy. • <«0b. Est., Gramm. fr. p. 12(1) 2. Larmier. • Entre marescliaux de chevaux — est la veine la plus proche de l'œil du cheval. • rron : ■ Ne sai quel I l'obeeur nouvel ou grant laron ou laroncet. • (.Brut, "S. f. 05.) l^aroDcIn. Larcin : • Je ne puis prendrehomme • ny femme de la franchise, fors pour trois choses» Il au Hat ne. i^nvieuse et dampnable, Larmcineuse ol convi-ilable Mnine chascuii communément. (Oeich. f. W8 '.; Larrenesse, [Voleuse: • Elle, en sa personne, • tout soit ce qu'elle en use mauvaisemenl, nedoit • pas estre juslicie comme larrenesse. • (Deaum. ch. XXX, p. 97.)]— • KncoruserenenChampaigne, • que se uns homs, uu uiie femme, appelle un autre « larron ou larrenesse, ou meurtrier ou meurlre- ■ resse el ce ne soit devant justice et il ne prouvoit, < nespecilioitde quoy, ne de qui et cil a qui en " aura dit le lait s'en plaigne à justice el cilz die • ainsis: tout soit ce que je aie dit k li tel lait. LAR -15Î- LAS « laquellechose je ne say miesi sui3 je prest de « Tescondire : car ire et mautalens le me fit dire ne « je ne say en li chose de mauvaisetié , il en doit « passer pour Tescondit. » (Pilhou, Coût, de Troyes, page 457.) Larron, i** [Voleur, cas régime ; le cas sujet était lerres: • Li pastre deit.... Et Toeille malade sur « Tespaule porter, Ne la deil pas laissier al lanrun • eslrangler. » (Th. de Canlorbery, 29.)] Bien est lerres qui larron emble. (Fahl, de S. G. f, 52^.) 2* [Voleur, au figuré: « Et si vair del fremiant « Larrond*emb1ercu6r diamant. » (Coussemaker, TArt harraon. p. 233.)] — 3© Espion. Parlant d*un aigle gouvernant tous les oiseaux d*un pays : Et si ordonna par son sens Grues en divers lieux du mon, gui furent alans et vcnans t les nouveUes rapporlans Tant par elles comme par larron, Si que guerre ne sourt ou bonde^ Riotes, noises ne contens Qu'elle ne saiche et est pourveans Aux perilz tant fut saige et monde. (Desch. f, 318*.) Expremons: 1» « Lançon d'eau, » canal par lequel s'écouleTeau superflue. (Colgr.)— 2'« A laron « ou larron^ • à la dérobée, secrètement. Faisant parler un homme éperdûment amoureux: Helas, dolent je ne li os proier Mes à larron tous jors la gueteray. (P. av. iSOO, II, 523. J [« La nuit fist Teschargaite GodefroisdeBuillon ; ft Et Solimeins monta et tout si compaignon ; Celé « nuit sont entré en Tos Dieu à lanon, » (Ch. d'Antioche, III, 795.)] — 3" « Larron engerrant, » jeu. L*auteur parle des jeux de son enfance : Aux poires juiens tout courant Et puis au larron engerrant. (Froisa. Paës. f. 86 ^.] 4* • Larron de faulse monnoye. » — « Y a diffé- rence entre contrefaire la monnoye tant en forger comme en scuilpter ou comme en donner couleur, car tous tels sont entendus comme faiseurs et fabriqueurs de la monnoye et entre ceux qui à tels laiseurs et fabriqueurs la vont quérir et acheter pour la vendre et alouer ailleurs a escient, car tels ne sont pas faux monnoyers: mais sont appeliez selon l'usage de la cour laye, lançons de faulse monnoye . » (Bout. Som. Rur. p. 280.) — 5" « Petits lairons. • (Brilt. des Loisd'Anglel. f. 71.) — 6* « Tendre aux larrons. • (Estât de la France sous François 11, par La Planche, p. 633.) — 7" • Ou « marchand ou larron » (Cotgr.), pour qui dit mar- chand, dit lançon. C'est dans ce sens qu'on lit dans Beaumanoir, p. 1G5: « Marcheantou lierres. • Ce n'est pas ainsi que rexplique Cotgrave. Il dit que c'est un propos de marchand, prétendant que, comme les marchandises n'arrivent pas si aisément à la boutique, il ne peut les donner a aussi bas prix aue feroit un larron. — 8" On lit dans Loisel, Insl. Coût. t. II, p. 261 : « Ilest/arrontjui torron emble. » C'est la traduction de ce vers lalm : « Callidus est « latro qui tolltt furta latronis. » (Œgid. Nucer in adagiis.) Voyez Œuvres de Roger de Collerye, p. 10. — 9o • Les gros lairons pendent les petits. » (Apologie d*Hérod. p. 09.) On lit encore t p. 135: « De tout lems les gros larrons ont été plus epar- « gnez que les petits. » C*est ce que Juveoal a dit dans ce vers : « Dat veniani corvis , vexât censura « columbas. » — 10<» « La chose bien garttée esl « difficilement perdue et Tabondance faitlelarrem. » (Contes de la reine de Navarre, t. II, p. 331.) — !!• « Il semble à un lairon que chacun îuy ressem- « ble. • (Cotgr.) — 12* [« Avoir le larron , • avoir ledroit de haute justice: • Et tant franchise leur ■ donna Comme le duc en sa terre a. Ils ont le « murdre et le lançon. Le rap, Tomecide, l'arson. » (Rou.)] Larronceau, Laironceau. [Diminutif de larron : « L'en le deuïst mieus mener pendre Que « tuit ces autres larronciaus Qui deniers emblent à • monciaus. » (Rose, v. 7401.)] Juges qui les loix gardez Regardez Que laïfonciaulx ne pondez Et jugiez la povre gent ; Les grans lairons enclinez Et pi*endre ne les osez. (Desch. fol. 60 ^.) Larroncineusement. [En larron, au reg. JJ. 138, p. 187, an. 1390.] Larronnallle. [Troupe de brigands: • En semblable manière couroient pays et desoloient pareille larronnallle, • (Froiss. M, 50.)] Larronncau. Petit larron: < Ce bon Vualon qui a traduit en françois les jours caniculiers de Simon Hajolus, quand il vient au jeu des eschecs qui s'appelle en latin, luàus latrunculorum^ il le tourne en son françois friant et délicat le jeu des laironneaux. > (Garasse, Rech. des Recb. p. 214.) Larronnerie. Brigandage: « Voirement misé- ricorde et clémence appartiennent aux roys et aux grans princes souverainement; mais aussi leur appartient faire justice , qui est une vertu par laquelle les roys régnent, car ce n'estoit jus* tice, les royaumes ne seroient que larronnerie^. » (Monstrelet, III, p. 78«.) LaiTonniere. Repaire de larrons. • (Percet. I, fol. 73\) .... Ou justice n*a son cours et lumière Cest ung pays destruit et larronniere. Vig. deOurlmVlI.p. 191. Lars. [Large, cas sujet masc: « Si estoit si lars • li rivages C/on n*i peuist passer sans nages. » (Perccv. le Gallois, v. 22297.)] Lart. Voir Lart. 1. Las. [Laps : « Ne leur sens ne leur congnoîs- « sance n*estoient pas souffisantes pour congnoistre « le préjudice qui leur en povoit advenir par las « de lemps. » (Comm. V, 17.)] 2. Las. [!• Lacets pour serrer un vêtement : • Vouroie une mance de vous Ridée as las, large « dessous. > (Couci, v. 703.) — « N'usent mais blans « cainses ridés Ne las de soie à lor costés. » (Par- tonop. v. 8005.) — « .un. laTi de soie blanche et .v. « la% de soie azurée pour lassier les cotes simples LAS — 153 — LAS « et doublez de madame la royne. » (Comptes de TArg. p. 186.) — 3" Lacets : < E en es /a% que il « teodeient. Par soventes feiz se perneient. » (BenolU II, T. 12699.)] 3. Las. [Paysan : • Renonçons en cest fait pour « nous, pour noz hoirs et successeurs à toutes « exceptions à toutes autres choses et aides « faisans pour les nobles contre les las ou lours « aubgis. • (Ord. IV, p. d01« an. 1354.)] 4. Las. [1* Fatigué : « Las est li reis. • (Roi. ▼. %19.) — « Nos cheval sunt e las e ennuiet. * (là- V. 9484.)] -- « Làs buef suef marche, Ce dit li « vilains. » (Prov. du Vil. us. fol. 74.) — « Je veoie • le terme de ma lasse vie approucher. » (Chr. de S. Denis, I, fol. 38.) — 2* [Languissant: « Bien laist « langir et afamer En son las cors sa lasse d*ame « Qui del dous nom de Nostre Dame Entre ses dans • souvent nesuche. • (Mirac. deCoincy.)] 5. Las, Lasse. C*est le mot précédent pris comme exclamation. Le cheval de Froissart parlant au chien de son maitredu malheur de sa condition : Mes quant je ne Tois on bon trot Ja n'en parlera à moi mot : Ains dou debout de ses talons Me ferra de ses eaperona, Si qu'à la foia me mit bannir. Se tu avoiea a souffirir Ce que j'ai, par saint Honestasse. Tu dirola a certes lasêe. (Froisê, fol. 89 ^.) C*est le franc-vouloir personnifié qui parle : Le quel feraj-je las et my, Or me TueiUe Dieux estre tanj, [Desch, fol. 560 ^.] C'est une jeune fllle qui se proposoit de déclarer son amour a Gérard de Nevers : « Las may, je cuy- m doye de luy faire mon amy. * (Gérard de Nevers, l" part. p. 116.) — • Lasse-moy ! Or suis-je la plus « malheureuse que jamais fut veue sur terre. • (Ibid.) Lascenre. [Lassière: • Le suppliant monta en « une lascenre ou travée de granche pour des- « cendre du feurre. » (JJ. 164, p. 134, an. 1409.)] Lascbance. Interruption : « Unze semaines • sans laschance. » (Pathelin, Farce, p. 48.) Lasche. [Lâche: « Hé povres rois, lasches et « assolez, Je te cuidai maintenir et tenscr Envers • toz ceuz de la crestienté. » (Li coronemens Loys, V. 2240.)] Si est teus Utaches et petis, Qui en tous biens est aatis. (Fabl. de S. G. f. 63.) Expression: • Faire lasche, » agir avec négli- gence : • Quand il (Pépin) fu là menez (à Trêves, en « prison) cil qui garder le dévoient, le firent si • grant lasche, ou apenséement, ou par négligence, « que il s*en eschapa par nuit. » (Dom Bouquet, VI, p. 155.)] Laschée. Relâche, relichement : « Je flsse plus « grant laschée de justice pour miséricorde que je • ne deusse. » (Chron. de S. Denis, I, fol. 170>>.) Lasebelteraent. [Lâchement, dans la Chron. des ducs de Normandie.] vu. I n i. Lascbement. [Adverbe: « Entortilliez en « goise d'andouille, puis liez de fil laschement. • (Ménag. II, 5.)] 2. Laschement. [Action de lâcher pied : « La garnison ne leur pardonna pas le laschement de pied. . (D'Aub. Ilist. I, 345.)J Lascher. [1** Lâcher: « Sun cheval brochet, si li laschet la resne. » (Roi. v. 1290.)— « Et le trait Ear force de brnz fors des arçons , et lasche les ras. «» (Mén. de Reims, § 58.)] — 2^ Rendre lâche. Parlant de Bajazet, poursuivi par Tamerlan : Se sauvoit belle erre sur une jument arabesque, s'il n'eust esté contraint de la laisser boire son saoul au passage d*un ruisseau ; ce qui la rendit si flasque et refroidie , qu1l fut bien aisément après acconsuivy par ceux qui le pou rsui voient. On dit qu*on les lasche en les laissant pisser, mais le boire, j'eusse plustost estimé qu'il Teust ren- forcée. » (Ess. de Mont. I, p. 501.) — 3* Cesser, diminuer. Parlant des ouvriers étrangers travaillant aux monnoies: « Pourront tant seulement demeu- rer en nos dites monoiesjusques à la S. Michel ou jusques à tant que Touvrage lascliast. » (Ord. Il, p. 140.) — • Ne demoura gueres que sa maladie luy lascha tant que comme à Dieu pleust qu'il s'endormist ; si en furent ses gens moult joyeulx quant ilz le virent reposer. » (Lanc. du Lac, , fol. lae»*.} — Expression: « Lascher le bouton, » 'être pas si rigoureux. (Oudin.) Lascheté.fl® Lâcheté: « Secorez, Parcoardise • ne face lascheté. • (Coronement Looys , v. 785.) — « Dieu, helas, que m'est-il advenu? Orgueil me suist, laschelé, villenie. » (E. Deschamps.) ~ 2" Penchant, propension : « J'ai une merveilleuse lascheté vers la miséricorde et mansuétude. » (Mont. Ess. p. S.) Laschlere, s. Qui se relâche, se lasse : Lambert i a rousseignol niere, Quar il n'aimA ne tant ne quant, Alns est de chanter laschiere Par force, à terme eschoant ; Mes j'aim bien tout en taisant Celé qui m'a fet joiant. Remez sni à son homace Et pour itant plus ne cnant Qu ele n'i penst son damage. (Vai. ti» i522^ f. iôS ^.] Lascler. Relâcher^ variante de lâcher: Au duc de Normendie nos e«tents reperrier ; Mez d'aler longue voie se peut on bien lascier Et de bêles canchons se peut il envoisier. Qui chante boi\Te doit ou prendre autre loior De son mestier se doit ; qui que peut avancier Volentiers preist grâce, quer de prendre a mestier. Roa. MS. p. 134. Lasnenr. [Ouvrier en laine : « Henri Roche «foulon et lasnenr de draps à Peronne. » (JJ. 180, p. 122, an. 1450.)] Lasnier. [Lanier, faucon : • Lequel estoit trop « coustumier En chambre natée, loing de la rue « En lieu d*auUour et de lasnierlS^ tenir des garces • en mue. » (Coquillart, Enquéle de la Simple et de la Rusée. )J Lasnierc, Lasnere. (1* Lacet pour serrer la 20 LAS ■ IM - robe, les chausses : • Et Lissent de toutes manières ■ Et las et braieus et lasniere$. • (Parlonopex , v. 6273.) — • Pour .iiii. livres de soye de plusieurs • couleurs pour les euvresdePasques, et pour faire • /osniei'és pour moQ dit seigneur. ■ (N. Comptes deVArg. p. 51.)] A cortea cImuc«b Longuet lainière*. (Prov. du Vilain, m», de S. G. f. IS.) 2* Lambeaux, guenilles :> De sou cors naissant « les laxnerei, > (Fabl. de S. G. fol. 45.) Lasque. Lâche. Parlant d'un combat de Charle- magne coulre les Sarrazins d*EspBgne : La Tu mors li rois de Sébile lui de SuraaiDs x mile Qui de paour ierent toi la»que. (Moutk. p. iCS.) Lasqueté. [Lâcheté: «EtrespondidaDsPieres: ■ C'est par vo lasqueté- • iChans. d'Anlioche, V, 9.] • Faire lasqueté à leur bonne dame. • (Froiss. IV, p. 13.) — ■ Ils le vous lourneroient en grant preju- ■ disce et lasqueté de coer. > (Id. il, 324.)] Lasquler. [Lâcher: • A ces mots, il traist un ■ grant baseliiîre que il portoit, et lasque. ■ [Froiss. IX, 413.)] On Ht lasqueté aa us. Vat. 1490, I. 128% et lasquestés au fol. 91 *. Lasse. [Lassitude, dans la Ctiitin. des ducs de Normandie.] Lasser. [> Lasserai Caries, si recrerrunt si - Franc. • (Roi. v. 871.) — - Jeune, génie, non ■ pareille princesse. Puis que ne puis veoir vostre • jeunesse. De m'escrire ne vous veuillez lasser. • (Ch. don. 38- ballade.)] Lassesce. [Lassitude, dans la Chrou. des ducs de Normandie.] Lasseté. Héme sens : • Nous cuydons vrayemenl ■ que ceste maladie si luy soit venue de lasseté. ■ (Lanc. du Lac, t. II, f. 109^.) 1. Lasseure. Héme sens: • Pareschauffemenl ■ et par lasseure leurs deux chevaulx fondirent • enfin dessoubz culs. ■ (Percef. III, f. 153^.) 2. Lasseure. [Fente que serre le lacet d'une robe : • Le suppliantcousturier distqu'il lui failloit ■ des crochets et des portes pour mettre à la las- ■ seare des robes d'icelle fille. > (JJ. 195, p. 1566, an. 1475.)] 1. Lassiere. [Travée d'une grange. D. C. sous Laquearii.^ 2. Lassiere. [Ceinture d'une cotte: • Et lors ■ ycelui exposant.... d'une paire de cousieaux ù . • treuchier pain qu'il avoit pendus aux lassiere» . de sa cote. • (JJ. 148, p. 284, an. 1395.)] Lassis. Réseau, ajustement pour lu léle ou la gorge : • Ces bergères travaillent sans cesse l'une ■ après te labeur de quelque gentil ouvrage de bro- ■ derie, l'aulre après un lassis de 111 retors. • (Berg. de R. Bell. I, p. 40.) — • Dne coiffure de > lassis • (Des Ace. Bigarr. p. 64), est une résille. — Dans l'exemple suivant, il désigne un réseau enserrant la gorge : LAT Semble proprement que l'amanr khI auii Sur les (raizea poustant desaouH vo«tre Iomï*. D« Ace. 8%*rr. f. IM. Last. [De l'allemand last, poids de deux ton- neaux de mer ou 3,000 kilogr. usité surtout eo Hollande. Voir Du Cange sous Lastai; il cite deux cbartes de 1208 et de 1226.] Lasté, Lastel. [Lassitude: • Li saini apoatrea ■ estoit un pau endormi en la nef f>our la grande • lasté. • (Ms. fonds S. Victor, 28, f.3?i-.)— > Poor • chou me met en abandon Et à mesaise et ai • lastés, Ensi voel vivre en povertés. ■ (llir. de Coinci.) — «Et séjourna en Acre quinze jours pour ■ la lastei de la meir. • (Hén. de Reims, $ 140.)]: - Uueri de fiim et de Utile. (Val. iSM, f. 160 *.) Lasure. [Réseau de mailles bordant le bas d'un corps d'armure : > Une pièce à //isures, une autre < pièce sans lasures, nommée glaçon, une pièce de - pans. • (JJ. 169, p. 192, an. 1415.]] Lataument. [D'une manière secrète : • Latau- • ment et en appert. > (Ord. IX, p. 44, an. 1404.)] 1 . Late. [1' Latte : • Navée de mairîen et de late • de caisne el de toute autre laie doit trois deniers ■ de tonlieu. > (Tailliar, Recueil, p. 460.] — ■ La • couverture atout les lates. Et li chevron et les « chanlates. • (Ruleb. II, 45.1 — 2« Outil de tisse- raud : ■ Item les tisserands disoient que li laintu- ■ riers ne dévoient avoir en leur maison oustius, • que l'en appelle cornebers, tonres, lalet, conoio- - gnole. • (Reg. des Olim, f. 48*, an. 1279.)] 2. Late, s. f. Terme de coutumes. • C'est en ■ Provence comme une especed'amendo pecûniairew ■ due pour la clame, ou contestation laquelle esH • exigée par ceux qu'on appelle latiers. ■ (I^ur G. D. F.) On lit latte au N. C. G, III, 1227. Lateau. Sorte de latte, de bâton : > Pour ans ■ coup de baston ferré, lateau ou semblable cheTTS ■ amende de dix livres au cas d'effusion desan^B < et sans effusion trois livres. > [Coût, de Lessinea^ N. ce. t. Il, p. 214.) Latemment. D'une manière lateole. (Sibile^ Art poët. liv. I, p. 12.) Latent. [• Gens instruits, plaisans topicqueur^s ■ Remplis de cantelles latentes. ■ [Coquillart, I^e< Droits nouveaux.]"] Latéral. 1* Détourné; • don latéral^ • ialér&t déguisé. • Jaçoit ce que aucun preste ù son ain^ • aucune chose sans dire que tant en aura de gain • par usure, mais toutesfois il en prend bien cour- • loJsie envois et i^ons latéraux, toutes telles cour- • toisJes sont usures. ■ [Bout. Som. rur. p. 754.) - 2" • Légat latéral. * légat à talere. (Hém. de Viile- roy, t. VII, p. 76.) Latcur. [Ouvrier qui couvre tes maisons de lattes. • Danel Chevalet, povre homme lateur de > maisons. • [JJ. 176, p. 513, an. 1447.)] Latimler, Latlmlere. [Interprète: > El ot ■ une espie latimiere Adonc respoudi li tatù • miers. > (Hén. de Reims, S !^-)] LAV - 156 - LAY LAvace. [Lavasse, pluie subite et impétueuse : « Par pluyes et lavaces. » (Froiss. XI, 4%5.)] Lavacion» s. Ablution. Li doulz Jhcsus ûst nostre redempcion Et nous sauva par certain convenant Que de baptesme ayons lavacian. (Dcsch. f. Hl *,) Lavadore. [Lavure : « Suz le degret u il gist e « conversât, Hoc déduit ledement sa poverte; Li « serrsun padre ki la maisnede servent^ Lur lava- « dores li getent sur la teste. • (S. Alexis, LIIL)] Lavalche. [Lavoir: ^ Lesquelles femmes et « filles travaillans en ladite mare ou lavaiche pour « la nestoier. - (JJ. 197, p. 218, an. 1472.)] Lavanche. [Avalanche : « Que dirons nous de « la neige qui tombe En un monceau le long de la « combe ?... Cette lavanche au choir se vient ouvrir « Au heurt des rocz et tout le val couvrir. » (J. Pel- letier du Mans, la Savoye, 1572, p. 238.)] Lavande, Lavende [Plante aromatique: « Du « lieu ou lavande croist Et rosiers ù grant foison. » (Christ, de Pisan, dit de Poissy,) — • Une aulne de « satin azur des foibles, pour faire coussinés « pour emplir de lavende, pour jadilte dame. » (Isabeau de Bavière, aux N. G. de TArg. p. 148.)] Lavandière. 1<> Blanchisseuse: « Lavandière > de buées. • (Rab. Il, p. 256.) — 2° Bergeronnette. (Borel, sous Hoclier^ Hoche^eue.) Lavange. [Avalanche, en Dauphiné, d*après D. G. sous LavanchiaJ] Lavaret. [Poisson de lac: « Dedans le lac que « le Bourget on nomme. Le lavaret friand seul se « renomme, Haran d*eau douce. » (J. Pelletier du Ifans, la Savoie, 1572.)] Lavelde. [Avalanche, dans les Bombes. D. G. sous E$laveidium.'] Lavemenz, s. L'action de laver. Ce mol, dans S. B. p. 73, répond au latin Lavatio. Laver, [l® Laver, ù l'actif: « En quirs de cerf n les (cadavres) treis seignurs unt mis; Bien sunt « lavet de piment e de vin. » (Pioland, v. 2968.) — 2" Laver au neutre, se laver les mains : « Quant fu « fais li service, si sont aie laver. » (Sax. Xill.) — « Quant li soupers fu apparilliés, li rois lava et Ost « laver tous ces chevaliers françois. » (Froissart, t. V, page 246.)] — 3^ Enlever à Teau forte la surface d'une pièce d'or pour en diminuer le poids. Parlant de la légèreté du poids des monnoies d'or avant Louis XU : « Plusieurs mechans hommes en « abusoient et lavaient pièces d'or. » (Cl. de Seyssel, Hist. de Louis XII, p. 18.) — Expressions: 1« « Laver sa bouche de quelqu'un, • se moquer de quelqu'un: «^ Les pauvres femmes sont abusées et « deshonnorées du monde et qui plus est vous vous « en vantez et lavez votre bouche de nous comme « de vieilles charognes trouvées sur les fumiers. » (Nuits de Slrapar. I, 405.) — 2- « Se laver la gorge • de quelque chose, » on dit aujourd'hui faire des gorges chaudes. « He suis trouvé avec des damoi- « selles qui se lavoient la gorge des bagnauderies « que leur avoient ramages leurs aimez coorti- « sans. » (Contes de ChoT. f. 220.) — d» « Je m'en > lave les mains. » Façon de parler tirée des paroles de Pilate dans la Passion. — 4*^ « Laver le nez à « quelqu'un, > gronder, réprimander. (Contes d'Eutrap. p. 106.) On dit aujourd'hui laver la coeffè à quelqu'un. — &> < Laver la teste à quelqu'un. > Cette façon de parler vient peut-être de l'ancien usage dont on voit un exemple dans Beaumanoir, p. 349. En 1283, une femme lavant la tête à son mari, le fait assommer par des meurtriers apost^. — 6' « Vin lavé, • pour vin trempé, mêlé d'eau. « Le vin tant lavé que vous vouderez retiendra « toujours son naturel en proportion de sa qualiië. • (Bouchet, Serées, p. 20.) — 7* « En vaisseau mal « lavé ne peut on vin garder. » (Gotgr.) — 8<» « Une « main tov^ l'autre. • (Gotgr.) Les Latins disoient Manus manum fricat ou asinus asinum fricat. '— 9* « Pour laver ses mains on ne vend pas sa terre. > (Gotgr.) La terre que vous enlevez ainsi ne diminue pas celle que vous avez labourée. — 10* • Les lavan- « dières ont un proverbe ordinaire : Si vous lavez « ne me le prêtez pas, si vous ne lavez pas prêtez- « le moy, » (il s'agit de leur battoir). (Des Accords, Bigarr. p. 27.) Lavcure. [1° Bain : « Gii qui estoient engroté « Des laveures bains faisoient. » (Wace, Brut, vers 8277.) — « (En cette nréparation médicale) Si a « muit bon laveure. » (ms. S. Jean.) — 2*» Lavure: « La laveure des poz et li reliés des tables, C'estoit « trestouz ses vivres; moult li fu delilables. » (Girart de Ross, v. 2399.)] Lavoir, Lavouer. [1<' ChaufTerette, vase rem- plie d'eau chaude : « Un petit /avouer, c'est assavoir « chaufTelte et bassin d argent veré et est le pied « esmaillé à besles. » (Inv. de Charles V, 1380.) — « Un lavouer ù q narrés, doré, à deux tuiaulx et une « ance. • (Ducs de Bourg, par De Laborde, preuves, II, n*" 5471, an. 1389.) — « Le supplianL... print en « la ville de Thcrouenne deux chauffreltes que on « nomme au lieu pos lavoirs. « (JJ. 169, p. 324, an. 1416.)] — 2** Bain, au figuré. C'est J. G. qui parle : J'ay de mon sang un lavoir préparé Dans quoy sera vostre corps reparé. (M, de la M, iOO.) Lay. [Loi : « Perrot Henchoin et Perrot Boutet « povres jeunes hommes, frères en lay ù cause de « leurs femmes. » (JJ. 130, p. 127, an. 1386.)] Layde. [Contribution indirecte au midi et au centre de la France, comme tonlieu au nord : « Ils « auront et recevront sur la layde et sur le four de • la ville franche de Bourbon douze livres, sur les « halles de Bourbon huit livres, et sur la iayde de « la boucherie de Limoire cent sols. • (Ch. de Louis de Glermont, 1315, pour la chapelle de Bourbon l'Archambault.)] 1. Laye. [Laie, rouie étroite dans une forél: « Blonsieur de Mayenne avec le comte Charles se « résolut de secourir Laon et prenant un matin « son chemin par une grande laye de la forêt de la « Fere, se vint rendre en un village dont je ne sçai « le nom. > (Mém. de Villeroy, p. 79.)] LEC - I Lecliaresse. Femme aimant le plaisir : la encontre ■■ lecherie Ne hons ne lenie lecharreite Ne gardera veu ne pramesBe. (Fabl. Duquel pasté ayant mangé • deux ou Irois lèches à l'espargne. • (Desper. Contes, XVI.)] Lechecasse (La science de) : • Voila les prin- ■ cipaux de la bende qui tiennent eschole en l'art ■ de cuisine et ont passé plusieurs maisEres en la • science de lecliecasse. Le ven<.re est leur Dieu, le ■ potage est leur ioy, la bouteille leur sainte escri- * tare. ■ (Merlin Cocaie, I, p. 230.) Lechetrée. [Léctiefi'ite : < Une îecheftêe ù'a.\- * rain à queue de fer. ■ (Nouv. Comptes de l'Arg. page 106.)] Lecheraent Action de lécher. (Colgr.) Lecheor.Lecbeour. Lecheur, Leclilerre [!• Gourmand, débauché. Le cas sujet est lechicrre. (Gloss. lai. 7692, sous Curro.) — On lit lecherre^ au Kabl. m. de S. G. L S*". — • N'aille pa-i o leclieours Mais toujours avec les meillours. (Calon, en roman.) — 2* Le galant d'une femme : Si cuîderoit aucun melTait Sue euslee à ton mari fait u vilenie de ton cors Ou qu'il t'eust gllée Tors, 1 11 se iippercoit tantost que c'est ung homme, « si cuyde que ce soit le lecheur de sa femme, il se ■ desvelope de luy et le prent si durement aux • deux bras, que aincoys...)a il'gecté dessoubz luy ■. à terre et luy dist: certes, trahystrc, mal y estes ■ venu me faire honte et mal vous couchastes avec • ma femme. • (Lanc. du Lac, U, f. SI <*.) Lécher. [1° Passer la langue sur quelque chose: • Mes ù tel morsel itel lèche, Chaz set bien quels • barbes il [eche. • (Ren.v. 8577.)] On a veu mainterolB des flammèches lechaitles Qu'on nomme des ardnns llaraboyes s'altachanteH Aux piques des aaudars ou auand ils sont du guet Ou quand le capitaine en embusche les met. (Eui. de Dair. p. 10, V*. 2* Baiser : Ouant Amphilrion ce or Saichiez mie ne s'esjo^ : AluB a laisaié la bai série . Et commence la baterie; Les joes que devant lechoit Maintenant toutes delrenchoit. (Detch. f. 463 Kj 3* Faire bonne chère, prendre les meilleurs mor- ceaux de la table : Amer de lit et avoir chier, Boivre et lechier et tart coachier Et tart laver por Vaise. (P. av. iSOO, il, p. 873.) Expression : • Peu peut baillera son escuyer qui ■ son couteau lèche. • (Cotgrave.) Qui est chiche pour soi, n'est pas libéral pour les autres. Lecherie. [Luxure : • Cil fel pechié de char, • qui tient franche femme par cause de lecherie, « et ne mie de mariage. > (D. C. IV, 52 '.)] ï- LEC Oisive met homme en paresae Oisive amenuise prouesce Oisire esmuet les lecherie*. (Brut, f. Si *.) Leclcre. [Portée : • Iceulx habilans... pearent ■ mettre et avoir dèj la Teste S. Hichier jusques au ■ jour de Nocl, une Iruye et sa sejfnance d*une ■ leciere, née depuis le Noël précédons on deux ■ pourceaulx tant seulemenL • (JJ. 12f, page 357, 30. 1361.)] Lecive. Lessive : ■ Ont acoomparé la médecine > à une lecive, en ce que tout ainsi que la lecive ' nelloyoit bien le linge, le rendoit beau el blanc, ■ aussi lu médecine purgeoit nosire corps. ■ (Chol. Contes, 1. 1, p. 48.) Leçon. [1° Partie de l'ontce qu'on dit !i matines ; il se compose de morceaux de l'ancien ou du nou- veau Testament : • Sire Clerz, tout en haut nous ■ dites la leçon. • [Saxons, XXV.) — 2* Partie de l'ofllce qu'on met en musique, au propre et au nguré : • Sire Tardis II limaçons Chant» por celé ■ (rois /efforts ; Et Ronctus chanla li vers. ■ (Ren. V. lOlOi.) — 3* Ce (|ii'on apprend par cœur : - En ■ doivent bien avoir bon guerredon Cil qui lui ont • enseigné et apris A eslogner ceus de ci environ ; ■ Et ele a fermée sa leçon. • (Romancero, p. 184.)] — Expressions : 1' • Compter à quelqu'un ses ■ leçons, • compter à quelqu'un ses torts : Ja vous comptera]} vo leçon. (Detch. f. 330.) 2* ■ Eslre homme de quelque leçon, > avoir un peu lu : • Si je suis homme dequelque leçon je suis • homme de nulle rétention. > [Montaigne, t. Il, p. 132.) — 3" • Perdre sa leçon, • nous disons aujourd'hui perdre son latin : • Une dissentrie me ■ surprit, mon médecin pensa perdre sa leçon et ■ moy mes boites. • (Hontluc, II, p. 369.) Lectear. n* Professeur : • Je crois que Regnard ■ a esté lecteur as ordres des trois estas ; car clers • et nobles et gens de labour usent de sa doctrine. • je ne dis pas tous mais les plus. > (Modus, f. 67.) — 2° Titre d'office :iux jeux de poésie institués î Rouen : ■ Au Puy de la conception Nosire Dame • dans la ville de Rouen il y a un concours de tous • les hons esprits . qui viennent composer des ■ chants royaux en l'honneur de la vierge... etdon- < nent leurs chants .. entre les mains du lecteur ■ qui est celui qui en doit faire la lecture devant les • juges en pleine aiidiance. • (Garasse, Rech. des Bech. p. 128.) — [3*Lecteur:-Un/ec(eHrstudieux. » (Du Bellay, l'rolog.)] Lectice. ■ L'hermine ou txclice qui aime mieux ■ mourir que de passer par un endroit ou elle ■ puisse salir sa belle peau. > (La Colombière, Th. d'honn. t. Il, p. 570.) Lectrin. Lectrun. [Prie-Dieu, pupitre, lutrin : • Et laissierent iceux seigneurs en entrant dedans > le chœur de ladite église (de Bordeaux) au lectrin • une des bannières du roy. ■ (Hisl. de Charles Vil. p. 463, an. 1451.)— • Devant l'autel s'agegnoilla • Sour un iecfrunsesganzjeta. ■ [Rom. de Wace.)] LEE - »! Lectry. Lutrin : tUistre Gnilluime CoUd Et maistn Tbitoult de Vitrr. Deux pauTres clercs parians Utin Paisibtet enCuis, nue escrr. Humbles, faieii cbentans ou leciry. L.ectuaire. [Electuaire : • S'ils reviennent de « Monpellier Lor lectuaire sont moult cher; Los, > dient-ils, ce m'est avis, Qu!ila ont gigimbrat et • pliris. ■ (Guiot de Provins.)] Lecture. [1* Cours d'un professeur : • Establi • et ordonné quatre docteurs lisans ordinairement « à tous escoliers et estudians qui se voudront •• trouver el assister à leur /fcture et doclrine es - escoles et collèges par ce ordonnés. • (Oixlonn. 39 août 1498.]] - "Jr Littérature. On lit dans des let- tres patentes du duc de Bourbonnois , données en 1494, portant création de plusieurs commissai- res pour rédiger la coutume de Bourbonnois : ■ Nous... conflanl entierementenYOssens,science, • loyauté, lecture, prud-Iiomieet bonne diligence. • (N. C. G. t. m, p. 1221.) — [3* Droit: • Ou s'il veut ■ pour la royderendrequelqueclievalieremprendre > Ou soit d'armes ou de lecture. • (Rose.) On disait plus souvent chevalier en lois. — 4° Commentaire : • Je donne à mon neveu Alexis Bouio ma lecture - de Geoffroy de Saligny. » (Testam. de 1441.)] Ledangier. [Injurier: ■ Lesquels compalgnons ■ se prïndrent il défouler, vitupérer et ledangierûe • paroles le suppliant. > (JJ. ItiS, p. 483, an. 1409.)] Ledeoge. [Injure: • De legiere bnleure sans ■ sanc, de ledenges, comme de vilaines paroles ■ dire..., l'abesse conaoitra en sa court. ■ (Cart. de Ghelles, p. 33.)] Ledlr. [Injurier: > Sire, dist ele, con poés le ■ sofrir. Que li viez vos chevalier {edir. • (Garin.)} Ledon. [Basse mer. (Du Gange, sous ledo.)] i. Lée. [Voir Lé.] 2. Léo, [Laie : > Bien i puel on les pors et les • Ues chasser, El les cers et les biches herser el > archoier. > [Ren. deHontauban.)] Leecler. [Réjouir : • Espée as bone,... A grant ■ mervclle le peusl leecier. • (Agolanl, p. 179'.) Voir Leesser.] Leel. [Légal : • Essoigne teel, > aux Ord, II, 53, an. I330.J Leesce, Leesse. [Liesse, joie : • Jolis, gais el - plains de leetce. • (Rose, 107.) — « La gloire et • joie (le soubtil el bon enlendemenl precelle toutes • autres teesses. • (Chr. de Pisan, 1, 13.) — On lit ïeece, dans Flore et Blanchefl. v. 2843; leetche, dans dora Bouquet, lit, p. 167.] Leesse. [Largeur : ■ Comme descoit fussent • meut.... sur la 7e^U£ et la justice dou chemin.... • sommes veuut à cort c'est assavoir que li ■ chemin demourra doreseuavant à tousjours ■ de telle leesse, comme il est ore tout esbondés. • (Cart. de S. Vincent de Laon, an. 1290.)] I- LEG Leesser. [Se réjouir, élre en liesse : • Quant la • dame l'oy forment s'en leesse. • (Chroo. de Cuv.}] Leez. Legs. Parlant de Charles VII : > Volant sa • maladie engregier et ses jour» décliner fît ses > dernières ordonnances et leez tel que bon luy • sembla, > (Al. Chartier, Charles VI, p. 249.) Lef rc. Lèvre : Petit menton, lefres et net traitis, Vos joelteB font deuic toases toudie En eoubzriant, o beUe plus que belle. (Desch. f. KO.) Lef fre. [Lèvre: • Icellui Jehan gelta un voire • plain de vin ou visaige dudil Gieuroy, tellement • Que In lej(re dudit CiefTroy fut entamée el en < sailli un pou de sang. • (JJ. 153, p, 360, an, 1400.)] Légal. [Légat. Le pape Clément d'Avignon, attribuant la démence de Charles VI au manquement de la parole que ce roi avoil donnée d'aller à Rome détruire le parti de l'antipape, dit: < S'il retournea • santé (ainsi que bien le pourra fnire) il nous y • faudra envoyer sufllsans et sages /fffstu: qui luy • remonstreront vivement et sagement la defaule ■ de ses promesses atin que point ne les ignore par ■ noslre négligence. • (Froissart, IV, p. 158.) — On lit légaux dans Deschampa, fol. 68''. Légalement. Dans les formes: ■ Lit la colla- • lion (discours devant l'empereur élanl au Louvre) • notablement et légalement maisire de la Cba- ■ leur. » (Chr. mss. deNangis, an. 1377.) i.Legat.[r Cardinal administrant une province des états ponlillcaux ; de même que les Ugati impé- riaux, ils étaient les lieutenants du pape : • E après ■ son enterrement Ne demeura pas longement Que ■ luit li légat s'assemblèrent E le romain clergé ■ mandèrent. • (Crég. le Grand, p. 98.) ~ 2* Car- dinal envoyé avec des pouvoirs extraordinaires par le pape, auprès d'un pauvre chrétien: • Si en fu > moût meuz, et cnvoia mainlenant un légat en • France el u n en Engleleire el un en Alemaingne. ■ (Uén. de Reims, S 50.]] 2. Légat. [Legs : • Lequel flef avoit esté laissié ■ au suppliant à charge de paier ung légat de cent ■ livres et autres sommes laissrées ou legalées it . pluseurs. • (JJ. 184, p. 78, an. 1450.)] — Parlant des moines : • Ils ne sont louimenlés en leurs mala- ■ dies par femme, enfans ne autres pourfaire dons ■ et légats. • (Les Triomp. de la Noble Dame, f. 245 ^.) Légation. [Mission : ■ Sor si faite ovredesleiée • E suritcu légation, U 11 dus n'entent se bien non, < fu il deceuz. • (Benoit, 11, v. 12137.]] — . Cepen- < dant que ledit herault estoit allé faire aa/eaad'on. > [Monstrel. !II, 12.) Legée. [Hommage lige : • Dovcnt audit duc de • Bergoigne faire faauté el legée de ces quatre • chasliaus. ■ (Preuves de l'Ilisl. de Bourg. II, 15, an. 1242.)] Légende. [I° Vie des saints, ainsi nommée parce qu'on désignait ù eerlains jours la partie qui devait être lue dans l'année. Jactgues de Voragine a compilé au xiii' siècle des vies des saints, sous le LEG -1 nom de Légende dorée. De là par antiphrase dans Coquillart, p. 60: • Légende dorée, kyrielle d'in- • jures. • —Guillaume au Court Nez est devenu saint Guillaume de Gellone; de Ifi la citation aui- vtinle : ■ Et qui diroit encontre la chançon Aucune ■ chose qui ne fust de reson, tin ^a légende ses faz • trouvei'oit on. » (l-a Paix d'Orange, dans Guill. d'Orange, Jockbloct, t. II, p. 77.) - 2- Récit : • Mais ■ on feroit bien une grant légende Du long parler, • de la chière U'èit grande Qu'on nous fait. • (Chr. de Pisan, Dit de l'oissy.}] — 3* Inscription : ■ Les ■ peintres el tes Imagcrs s'accommodans toujours • au simple peuple, comme pour montrer sans ■ légende que S. Sebur-lien a esté martirisé avec ■ des flèches, il est peint ayant des traits par tout • son corps. > [Douchel, Serées, I. III, p. iU3.) Legendier. [Légendaire, livre conlenanl les landes des saints: ■ Icellui Botins disoil publi- ■ qucment.... qu'il avoil esté ung calice d'argent ■ de l'église de DonTront.... et si osleroil le iegen- ■ dier afin que le curé ne chantast plus, ne ■ deist ses heures. > (JJ. 179, p. S04, an. 1449.)] Legor, Legler. [V Qui n'est pas loui-d : . Prist ■ un escul fort et grant et legier. • (Roncisv. p. 50.) — 2° Adroit, agile : • El escremissenl cil baclieler ■ legier. » [Roi. v. 113.)] — 3- Dispos, débarrassé: ■ Quant a ce que m'honorez tant pur vos lettres, je ■ ne le veux ni puis recognoistre je n'ay pus si peu ■ vescu avec moy que je ne me sente léger de plus • de grains que ne dites, mais c'est l'amitié que me ■ portez qui vous aveugle. • (Lett. de Pasq. 1. I, p. 578.) — 4° In'éfléchi, peu sérieux: • Li plus • tegier borne sont en Galles. ■ (Poët. av. 1300, iV, p. J300.) — - On dit par usaige qu'il est de cous- ■ tume que femme de legier courage quant elle ■ voit et appercoit ung homme surpris de son ■ amour, vers luy se monstre desdaigncuse et • eslrangere. » (ReranJ de Hevers, 1" part. p. 138.) — [• Que ne Yoeille croire nul mauvais ne legiei' ' conseil. • (Froiss. II, 249.)] — De là l'expression adverbiale de legier, à la légère. — 5" Facile : • Ung ■ homme de grant affaire peult assez tost faire une ■ amye; legiere cliose est a fournir, de lebien tenir • est le sens. • (Gérard de Nevcrs, 1" part. p. 91.) — [De là l'expression de legier, f:icilemenl: . Avés ■ vos fait me besoingneexploitier? Oil voirs, sire • je le (Î3 de legier. • (Aubri. p. 158 ■•.)] — 6* Trop facile, peu rigoureux : • Legiers pardons. ■ (Ord. 111. 128.) — . Lancelol estoit en legiere prison, car ■ l'en le mettoil tous les jours hors de la tour. > (Lanc. du Lnc, 11, fol. 16''.)— 7° De mauvaise vie: « Et un jour advint qu'ilz allèrent ensemble en la ■ rue oil les legieres femmes sont eslablies. > (Chr. de S. Denis, I, f. 18.) — ■ Vallere récite non seule- • ment les haults faits des vaillans et vertueux « hommes, mais au^si ceulx des Jongleurs el des — gens de légère vie. • [Hist. de la Toison d'Or, t. Il, fol. 52.) Légèrement. [1* Facilement; • Legierement • aurez les nos vengez. • (Roncisv. p. 79.)] — 3* Rapidement. Parlant d'an combat entre les - LEG Anglois el les Ecossois: • Cheminèrent légèrement ■ pour trouver les Escocois. ■ (Froiss. I. IIL p. 337.) — 3- Non lourdement: ■ Usez donqucs hardiment.... ■ des noms pour les adverbes comme il vole ■ léger pour légèrement. . (Joach. Du Bellay, 34 *■.) Legeret. [Qui ne pèse guère, dans G. tiuiarl, vers 1368 1.] Légèreté. [Moeurs légères: ■ Comme si, en « lacilé. y avoir plus de légèreté el de licence fust ■ y avoir plus de povec. > (Dercheure, f. 58'.)] Legerle. [1° Légèreté: > Franceis sunl mort • par vostre legerie. • (Roi. v. 1726.) — • Locrent • vus ulques de legerie. • (Roi. v. 206.) Voir plus haut DE LF.GIER, à la légère. — 2* Débauche: • Ne • vers ma famé ne cliasasles Amours, dedoît ne • legerie. • (Couci, v. 4762.)] Légion. [1° Dans le style de l'Ecriture, multi- tude: • Li permanables jugieres apparat paiirose- ■ ment, et les légions des angeles seroni presens « à cest spectacle. ■ {Job, p. 491.) — 2* Troupe armée: • Dont prist une autre légion De nobles > hommes, de vassaulx. Heaumes laciés, à bons > chevaulx. • (Drul, fol. 94.) — ■ Sellegiuns î sunl • numbrées, Ben de oum batre aparaillées. > [Edouard le Conf. v. 4223.) — 3° Légions provincia- les. François I" eut si souvent à se plaindre des Suisses, qu'il songea à créer une infanterie natio- nale. Par une ordonnance du 24 juillet 1534, ilcrëa sept légions, chacune de 6.000 hommes, et portant les noms des provinces où elles devaient se recruter. Elles étaient commandées par six capitaines, dont lepremier avait titre de colonel et nommait les ofllciers subalternes : " Le grand roy François desi- « ranl fortifneret asseurer son royaume par tous ■ moyens praticables, s'avisa d'establir des légions • pour avoir tousjours des gens prests, quand le ■ oesoin surviendroit, sans estre contraint d'aller • mendier l'aide des estrangers. • [Lanoue, 325.)] Légiste, Legistre. [Qui connaît, qui étudie les lois : • Lors aras bons légistes el les bons pres- ■ cheours, El bons flsiciens et bons conseilleours. • (J. de Meung, Testament, 617.) — • Par le conseil • deses/e^isfrrs Hisl en escumuniement Le duc « et toul son tenement. • [Robert le Diable.)] -— • Si fut advisé que certains docteurs en tlieologie ■ parleroient à ello et l'examineroienl , et aussi « avec eux des canonistes el des légistes , et ainsi • fu fait. • (Ilist. de la Pue. d'Orl. p. 506.) Légitimation. [Reconnaissance authentique des pouvoirs d'un envoyé, d'un député : • Par ceste ■ légitimation. • (Le Songe du Veiner, 1, 107.)] Légitime. [Portion assurée par la loi à certains héritiers sur la part héréditaire qu'ils auraient eue en entier, si le défunt n'avait autrement disposé de cette part:* Douaire propre aux enfans et une • légitime coutumicre prise sur les biens de leur ■ père, par le moyen el bénéfice de leur mère. » (Loysel, 158.)] — ■ J'en congnois tel [avocat) qui ne ■ donneroil pas sa librairie pour 10000 escus; ab LEO - 1' Lenner. [Carder le drap, aun Ordon. VU, S17, ao. 1388.] Lenolne. [Méfier de Leno, de prostitnenr: > La < poiae de lenoine et lecherie. > (SialuU de Charles d'Anjou, rcri de Sicile, ch. 'iOô.J] Lens. [ŒuTs de pou, dans Kenarl, v. 1077.J Lent. [1° LcDt : ■ Disl Oliviers: deliail ait li plus ■ lenz. • (Roi. V. 1938.) — > Soies lens à l'ire el ■ isnés à miséricorde. • (Oruu. Lai. Trésor, p. 386.) — « Tel doit estre régent, Lent de punir, aus bons ■ non faire ennui. ■ (Descti.) — 2' tangnissant: ■ Si que ne put mangier, tant tu et floible et lente. * (Berte, c. 48.)] — 3° Au sens neutre, chose indilTé- renle : • Et dame Hahuis, cui fu lent Que ele ait ■ l'avoir des escrins. • (Fabl. mss. p. 136.) Lentement. [D'une manière lente : ■ Scitalis « est uns serpens qui va molt lentement. > (Brun. Laliû. Trésor, p. 193.)] Lentes. [Œufs de pou : • Paous neîs, cirons et « lente». Tant lor livrçnt sovent ententes Qu'il lor < font lor euvres lessier. ■ [Iten. v. 18015.)] Lenteur.r-Ceulxquiorendroitblasinentnostre • lenteur. • (Bercheure, f. 37 '.)] Lentleus. Lent. Lentille. [I' Légume : • Et nequedent l'a\'oit ■ vendu por un mingierAe lentilles. ■ (Job, p. 517.) - 2° Tache de rousseur: ■ 11 guarit les Icntiltet. • taches el bou^^eons. • (Paré, Hon&tres, app. 1.)] Lentlileux, Lentlllos. [Semé de lenLillesou de taches : • E s'ert pale e lentillos. » (Chron. de Noria. V. 20397.)] — < 11 fut roux et lentitleva;, si ■ fut plaindesigranlorgueilet deai grant félonie, < qu'il ne laissa nulle chose h quoy il se fust aalie, ■ feust bien ou mal, pour nul cliasliemenl que len - luy (Ist. . (Lanc. du Lac, 1. 1, f. 126 ^) Lenttsque. [Rspèce de pistachier: • Ils tirent ■ UD long circuit paimy les myrles, Untisquei et > autres tels arbustes dont le pays est si grande- - ment couvert. ■ (Du Bellay, 395.)] Lentroogneur. [Passeur: > Icellui Guillaume ■ séjourna et demoura deux jours et une nuit nus • champs, et illeuc le trouva un appelle Watier > lenlrongnew àuiil barc à Bery. • (JJ.IOO. p.l90, an. 1369.)] Lenwagler. [Locataire: • Que de ce jour en • avant nulz censiers, lenwc^ieri ou admoJiateurs ■ ue pourront rentrer en nouvelle censé d'euU ■ mesmes. > fCout. de Hainaut, di. 75, éd. d'An- vers, an. 1553.) Mieux vaudrait lire leuwagier.] Leollme. [Léonin (voir ce mot): • Que )i vers ■ soient mis en rime. Ou consonant ou leotitne. * (Btbl. de l'Ec. des Chartes, 1873, p. 4, xin* s.)] Leoncel. [Lionceau. (Chr. de Norm. v. 34712.]] Leonesse. [Lionne. (Vie de S' Auban,. v. 521 .)] I- LER Leottler. «ardeur de lions. [PL et M., f. 1M*.> Leonlme. [Hëme sens : ■ Cesle balade est moitié • leonime et moitié sonanl, si comme il appwt par • inonde, par onde, par homme, par Romme, qai • sont plaines syllabes et entières; et les autres ■ sonans tant seulement ou il n'a point entière »1- • labe, si comme clamer et ester, ou il a'a que • demie sillabe, ou si comme seroit ncsentement • et innocent, et ainsi es cas semblables poet estre • cengneu qui est leonime ou sonnant. - (Desc^. fol. 31Hi.)] Leonlmer. rVersirier en vers léonias:-' La • rime en maint ueu n'est pas gente; Mes mieiu- • vault rudement rimer Ou sens de l'acleur et en- • tente Qu'en autre son leonimer. • (Hém. de l'Ac. des Inscr. t. KVll, p. 744, an. 1392.)] Léonin. [Vers dans lesquels une mémeconson- nnnce se reproduit deux ou trois fois; d'après Huet, ils ont été ainsi nommés de Léon, poète, chanoine de S' Victor de Paris, qui vécut sous Louis le Jeune et Philippe-Auguste.] Leons. fLion : • Plus se fait fiers que leons ne . leuparz. : (Roi. v. U.11.)] Léopard. On les employait â la chasse : • Nous • alasuies avect^ le roy cnasser au parcq ou il [ut • tué ung sanglier et prins par uotf léopard deux • clievreux en uoslre présence el tout auprès de - nous. > (Lett. de Louis XU, l. II. p. 43.) Lepardian, a. Jeune léopard. L'auteur désigne sous ce nom le jeune roi d'Angleterre Richard 11 : En moii donnant ri une Tiakn songe dont irop me mer««Ul« lu'en graot foreali ot une jeune Uoo l'un Upai'JUiv de joui en Jour guerroie. (Detch. f. 107'.) Lepe. [Lèvre, lippe: ■ Voirs est movoir estuet ■ greuon De legier cuî la lette peoL ■ (Reo. IV, 39, V.Ï067.)] Lèpre. [[<èpre: ■ L'en dit ci que por lèpre ne ■ doit l'eu pas feine départir de son mari. > (Liv. deJost. 197.)] Lepruz. [Lépreux : • Maint miracle fait Oeus • là u fu desceaduz, D'avogles, de cootraiz e de • surz e de muz. De lepru%, qui receivent e sanlez . e vertuz. . (Th. de Cantoibery, 181.}] Lequel. [• Ne sai lequel, s'en ai joie ou paor. * (Couci, XVL) — Dans Froissarl, il a fi-équemment la valeur d'un génitif et représente. Jl la suite d'une préposition, le latin cujus on quorum: • Jelians II > Diaus aus /e^iie/ cronicques el parquet relation ■ de ce fel j'ay fondé ce livre. • (Froiss. 11, 117.)] Lererie. [Larcin, au gloss. lat. fr. 4120.] Leiine. [Larme: > Nais si qo avient par vus • vus le purrea suffrir, Maistuzii visde lertnesvoi • en devra corrir. > (Th. de Canlorb. 84.)] Lermier. [Larmoyer : ■ Quant li baron le voient • cbascu ns de do el lermie. • (Cta . d'Anl. 11, 749.)3 — • Lasse je pleure el lermie. ■ (Desch. r. 175'.) Lermoler. [Larmoyer : ■ Que te vaut donc la S; LES - I«3 — LES « corrociar, le termaier et le groucier. » (Rose, V. 6874.)] Lerre, Lerres. [Cas sujet de larron] .... Lmreê le kirron mescroil, Ne li mauves le bon ne croit Ains ctiide ^lua chiuMMins soit lèvres. (Desch. f. 5i6 ^.J Leru. [Voir Chetif : « Le dimanche gras ang « nommé Simonnet demourant en la ville de « Aviseen Champaigne..;print Tabit de meschanse, « qai est nne chose acoustumëe ledit jour en ladite « ville, et se représente le seigneur de la grant • leru, qui se nomme et appelle le maire des ches- i tiz ; ....lequel faisoit contraindre les nouveaulx i mariés à payer chacun cinq solz et les autres • compaignons nouveaulx Venus ou autres estans h marier à payer chacun une somme au dessoubz • de cinq solz. » (JJ. 195, p. 359, an. 1469.)] 1 . Les. ri' Article : « Les esteiles flambient. » (Roi. V. 3659.J — « Entre les helz, » «d. v. 621.) — « Li empereres.... les turs en abatied. > (Id. v. 98.) — 2** Pronom personnel au régime direct : « L'ar- « cevesque... les beneist. » (Id. v. 1137.) — « Il les • ad prises (les nusches). » (Id. v. 641.)— Dans Froissart, les est employé pour leur : « Par quoy nul « ne tesosast fairemal ne villonie. » (Froiss. IV, 407.) — « Vous les paierés lor gages. » (Id. VIII, «82.)] 2. Lés. [Côté, au propre et au flguré. Voir Lé, Lei : « Il y ot des mors, des navrés et des prisons « d*un lés et d*aultre. » (Froiss., U, 165.) — « Et se • aresterent à ce foible lés. » (Id. VI, H.) — Locu- tions : 1» « Au lés de, » en ce qui concerne quel- qu'un : « Il en escripsi tout ce que il yoult deviser « pour le meilleur et plus seur au lés de luy et de • son conseil. * (Froissart, XIII, 10.) » !^ « Mettre « d'un lés, » mettre de côté : « Si entendirent leur « varlet an pillage et au mettre (Tun lés tout chou « que Irouvet avoient. ■ (Froiss. VII, 394.) — Dans ses Poésies (I, S54), on lit mettre à un lés. Leschard. « Leschards etoient proprement les « friansqui s'etant ruez sur les bons morceaux, ne « quitoient point prise qu'ils n*eussent encore « léché les plats. » (Le Duchat, sur Rabelais, t. I, page 222.) Lesche. [Lèche : « Une cruche seut eslre prise « Où l'aumosne de vin est mise D*une lesche de « pain signie. * (Guersai.) — « Faites pain et cuisiez « au four et tailliez par lesches. » (Men. II, 3.)] Leschefrlte. Lèchefrite : Cuillers grandes, cuUlers petites, Crétines pour les leschefntes. (Desch. f. 407 ^.] Lescber, Leschler. i» Faire le lescheur, le (ourmand, faire bonne obère : L'en dit pieça qui va U lesche Et qui tos jors se siet, il sèche. (Fabl. S. G. f. 49 ^.) l40Cution : « Faire lesclier miel sur Tespine, • faire prendre les plaisirs de Tamour : « Apres ce « qu'il eut habandonné la damoiselle qui par son • admonestement le cuydoit faire leseher miel sur • VespinCf il picqu^ son cheval en. pensant aux « parolles de la damoiselle ausquelles jeunesse « s*accordoit et en cest accord le corps luy com- ■ mença a eschauffer. » (Perceforest, V, f. 44 ^) — [« Fauise vielle... Qui mecuida par ses doctrines « Faire leschier m\e\ sor espines. • (Ren. v. 13194.)] Lescherie. [Voir Leicherie.] 1** Friandise : « Elle « s*en venoit en la garde-robe et là mangeoit la « souppe au matin ou aucune lescherie. » (Chev. de la Tour, Inslr. à ses filles, fol. 4 *».) ~ 2<» Débauche, luxure : [• Cil sains rois (Louis IX) se relargissoit « A autres gieus que lesclierie. » (Cuil. Guiart.)] — Parlant d'une veuve remariée à un jeune homme : « La frinndie et Z^sc/im^delajounechairdu joune « homme. Ta faite gloutte et jalouse. » (l^es Quinze Joyes du Mariage, p. 178.) Lescheur, Lesclieor. 1* Gourmand : « Achat « lescheur bat on souvent la gueule. » (Cotgrave.) -- [2* Débauché : « Cist titres est des bouliers et des « meschines et des lescheors. » (Trad. du Code de Justinien, dans D. C. III, 727 ^)] Lescheure. Partie honteuse de Thomme : Datez vostre lescheure Deus la puist honnir, Car tant m'est asprete et dure Ne la puis souffrir. fPoël. ou. iSOO, IV, p. i433.) Lescier. [Laisser par testament : « Comme < nqstre très chier seigneur et père monseigneur « Loys de bonne mémoire, jadis conte d*Evreus, « que Dieus absoille, eust lesciétn son testament. » (Ch. de Philippe, comte d'Evreux, an. 1320.)] Lesdangier. [Injurier : « Sire, flt-ele, dant « Bernard de Nessil M*a lesdangiée devant le roy « Pépin. . (Carin, dans D. C. IV, 10 »».)] Lesdcngeiire. [Action d*outrager : • De la les- « dengeure, Tabesse connoistra en sa court. • (Cart. de Chelles, p. 32.)] Leson. [« L'exposant qui se apoioit à un banc « appelle leson, qui esloit enmi la maison. > (JJ. 128, p. 228, an. 1385.)] L«esse. [!<> Laisse, tirade monorime d*une chan- son de geste. Voir Wolf, ûber die Lais, page 269 : • Ceus dont j'ai dit en Vautre lesse. » (G. Guiart, V. 16613.)] — 2o Attache, au propre et au flguré : Je là voudrois plutost chevaucher que mener en lesse. » (Cotgr,) — « Lesse vraymentque cesdoys amoureux... Ont mis au tour de mon col trop heureux. » (Jacq. Tahur., p. 288.) — 3'* Liberté : Pour la grant lesse qu'il luy baille, » c'est-à-dire pour la grande liberté qu'il lui donne. (Eust. Desch. folio 490 ^) Lesscr. [Lâcher : « A un arrest que flst icellui « Domyne pour lesser de Teaue. • (JJ. 166, p. 312, an. 1412.)] Lest, s. Charge, somme. Parlant des droits levés à Amiens : • D'un lest de cuirs vendu en ladite • ville, ou mesme hors pour vendre, quarante sols « parisis. » (Ord. 11, p. 440.)] Lestage. Droit de coutume sur les marchandi- ses vendues en foires ou marchés : « Passaiges, LET - i04 - LET • portaiges, péaiges, lestaige$. «(1403, Coutume du hareng.) (L. G. de D.) Lestardie. [Léthargie : « Roy, qui t « Lettres « tailliées, > lettres précieusement travaillées ; le musée du Louvre en possède une qui est charmante : « Une belle M de bois, bien taillée , à une petite • chayne de bois pendant, aux lettres du nom « Jhesus. » (Inv. de Marguerite d'Autriche, 554.) -*^ « Lettres ymaginées, » initiales ornées, accom- pagnées d'une miniature : « En cest roman ail vi"^ « et VI grosses lettres ymaginées, qui cbascone « costoit un florin. » (Souscription indiquant le nombre des miniatures des romans de Saint iîraal et de Merlin, B. N. fr. anc. 6777.) — 3* « Lettres de « Sarrazin, » inscriptions arabes imitées de celles 3ui décoraient les étoffes et les vases de métal ou e faïence émaillés, venus d'Orient, mais imitées avec une si complète ignorance de la langue qu'elles LET — 1C5 - LET ne conservent des caraclères arabes que la forme mdimen taire et comme rappareoce : « Deux pièces « de soudamins parails, sur champ roze, ouvré de « gratis feuillaiges fi pommes d*or et entre les dittes « pommes avoit lettres de Sara%in et feuillaiges « enlaciés. » (Compte de 1330.) — 4<» « Lettres de • Damas^ » méme^ns : « Un gobelet lonc dont le « pié est à plusieurs souages, et ou milieu est ceint « d*un souage grenelé, et au dessus et au dessouz « dudit souage a une bende cizeléc de lettres de « Damas. • (Inv. des bijoux du duc d*Anjou , art. 147.) Voir encore art. Î49, 178, 182.] — 5» « Lettre « boulenoise. » (Inventaire des livres de Charles V, art. 548.) — Ecriture italienne, originaire de Bologne: « Item un très bel décret escript de « lettre boulonnoise. • (Invent, de Jean, duc de Berry, an. 1416.) — 6* ■ Lettres branlans, » ornements qui se meltoient aux habits. (Saintré, p. 188.) [Sans doute des lettres taillées.]— 7- [« Let- • très dîé eourtn » cursive: « Item un livre des « Trois Maries et de leur sainte lignée , escript en « françois de lettre de court. » (Inv. du duc de Berry, an. 1416.) — « Ung petit livre escript en « lettre de court, ouquel sont contenu vigilles, les « sept psalmes et plusieurs croisons. > (JJ. 87, p. 274, an. 1437.) — 8o « Lettres de forme, • écri- ture soignée : • Item une très-belle bible en françois» « escripte de /e^/r^ fif^ /bzirm^. » (Inv. du duc de Berry, an. 1416.) — « Item ung colleclaire par « cayers, escrit en parchemin, lettre de forme. » (Inv. de 1492.) — 9* « Item une autre bible en fran- « çois, escriptede lettre françoise. » (Inv. de Jean, duc de Berry.] — lO» « Item ung autre pontillcal de « ordinibusen petit volume, escrit en parchemin, « lettre dimpression^ » c'est-à-dire en caraclères d'imprimerie. (Invenl. de 1492.)] — II* « Letre de • lame. » (Inv. des liv. de Charles V, art. 129.J — 12* « Lettres de note, » écriture pleine d'abrévia- tions comme les notes des notaires. (Inv. des liv. de Charles V, art. 100.) — 13' « /^é^/^r^sonciaies « ou unciales. » [Voir Onciale.] ~ 14* [Item ung « petit journal, escrit en parchemin, lettre ronde. » (Inv. de 1492.) — 15' • Lesquels assises et usages « et costumes estoient escris ehascun par soy et de « grans lettres tournées et la première lettre dou • commencement estoit enluminée d'or. » (Assises de Jérusalem, ch. IV.) — 10' «Hem un petit livre • en papier, escript de lettre de Gascotgne. » (Inv. de Jean de Berry, 1416.) — Voir pour ces écritures le traité de Mabillon ou la paléographie de M. de Wailly.l II. [Missive, dépêche particulière : « Le briefdes- « ploie, s'a la letre choisie. » (Koncisv. 25.) — « Li « rois ouvre la cire, la letre reversa. • (Berte, c. 122.)] — « J'ay nagueres veu unes lectres d'une « histoire vraye et nouvellement advenue en Almai- • çne. » (Saîntré, p. 673.) — • Adresser ses lettres • à d'autres, » comme nous disons vendre ses coquilles à d'autres. (Dialog. de Tahureau, p. 25^.) III. [Actes de chancellerie rédigés sous forme de lettre: 1* « Renart a brisié le soiaus Et puis lut les « lettres royaus. » (Ren. v. 26034.) Les adjectifs en alis n'avaient qu'une forme pour le masculin et le 'éminin ; de là la forme royaus.'] — « Frère (luy dist Chiquanous Manchot) je te donneray unes belles, grandes, vieilles lettres royaulx, que j'ay ici en mon bauldrier, pour rapetasser ton tabou- rin. • (Rab. IV, p. 67.) — On lit, note 6: « Chicai- noux promettoil a Trudon unes vieilles lettres rovaulx pour repetasser son tabourin, c'est qu'a- près l'année, ces sortes de lettres n'étant plus valables celle-ci ne pouvoit plus servir à rien de meilleur qu'a reparer le desordre à quoy Chica- noux avoit donné lieu. » — « Est deffendu a tous masquiers de quelque estât et condilion qu'ilz soient de ne porter accoustrement de masque, qui lettres de rémission : « Nous veismes unes lettres (tepurj/^ saines et entières. » (JJ. i51, p. 228, an. 1396.) — 22- - Lettres de re- gard, > placet: « Le suppliant demeurant en nostre ville d'Abbeville fut cité pour comparoir devant l'offlcial de Beauvais par vertu de lettres de regard ou placet données de TofRcial d'Amiens. • (JJ. 209, page 254, an. 1482.) — 23" • Lettres de remission. • Elles s'obtenaient au grand et au petit sceau; elles avaient pour objet de purger les homicides involontaires ou commis en état de légitime défense; mais elles s'appliquaient le plus souvent à toutes sortes de crimes saus excuse réelle, dont les auteurs avaient su acquérir de hautes protections. Elles sont en très grand nombre dans les registres du Trésor des Chartes (A. N. JJ.) et sont des plus riches en détails de mœurs.] — 24" « Lettres de sanc. • Ce sont des lettres de grâce obtenues par ceux qui avoient répandu du sang, soit en tuant, soit en blessanL (Voy. Ord. III, p. 388, an. 1359.) — 25" « Lettres a seaulx, » pour lettres scellées: « Beau fllz trois choses sont que on ne doit point faire pour lettres à seaulx ne pour messages. La première est bailler en autruy main la femme de son seigneur, se on Ta en sa garde, la seconde son chastel ne sa for- teresse, la tierce son flef, mesmement à son nep- veu. » (Percef. 11, f. 148'.) — De là l'expression: Il en a belles lettres sans les sceaux. » Favin, parlant des différentes espèces de chevaliers , dit : Les derniers sont ceux de l'accolée que le roy donne à ceux qu'il ennoblit, les plus advisez desquels prennent conjoinctement leurs lettres de noblesse et de chevalerie ensemble, autrement ils font double despence; ce que nous disons à Paris en un commun proverbe et par mocauerie; il en ha belles lettres sans les seeaux. • (Favin, Théàt. d'honn. l, p. 914.) — 26" « Lettres à .simple queiie, à double queue et à héritage » — Chaque notaire mettra par écrit combien de lettres il aura faites, combien il y en aura à dou- ble queiie, combien à simple queue et combien à héritage. • (Ord. 1, p. 735.) — [Les lettres sur simple queue , c'est-à-dire scellées sur le repli à moitié détaché du bas de la charte, étaient à effet moins que viager; les lettres sw double queue, c'est-à-dire scellées sur une bande de parchemin ou de cuir passée dans une ouverture faite au canif et LET - 167 - LEU repliée, étaieDl à effets viagers; les actes à effet perpétuel, les titres ëe propriété {héritage) , étaient scellés sur las de soie.] IV. [Preuve écrite; au moyen âge la preuve écrite ne servait que comme renseignement et euqùéte ; de là le dicton : • Tesmoing passe lettre. » (Cotgrave.)] V. Science : Et ftî savoit kit Ires assés. fMcntskes, p. 55.) Roy sans tettreê comme un asne serait S'U ne lavoit l'escriplnre ou les loys ; QuuBCun de ly par tout se moqueroît. (Desch. f. 363 •./ VI. Puroles d'un poëme mis en musique : • Adrian • le roy a mis en musique à quatre parties douze « chansons spirituelles dont la lettre ast de Jean « Antoine de Bayf. » (Du Verdier, Biblioth. p. 15.) — • Anselme Faydit... estoit bon poète provençal, « composoit fort bien la lettre on parole et le chant « des chansons qu'il faisoit. » (Idem p. 46.) VII. !• Texte littéral : • De lettre a autre, • de point en point : « Tenant de lettre a autre (ouïtes les « paroles qu'elle vous avoit dites. • (lïAmant Res- suscité, p. 516.) — 2' • Par toules lettres, » en tout point : llaleureux suis par toute lettre, f Desch, f, 332 :J 3* « Garder à la lettre, » pour garder scrupuleu- sement. (L« Jouvencel, f. 72 «.) — 4» « Passer lettre « à quelqu'un, » approuver: « Combien que je vous « aye toute ceste relevée assisté, si ne puis-je vous « piuser lettre de la beauté que vous figurez, car « a ce que je puis recueillir de voz propos, vous « nous voulez façonner un amour, gisant beaucoup « plus en songe qu'au vray. » (Pasquier, IVtonophile, I>age 151.) S^ Mauvais coan, ce dit la letre. Ne se doit d'amours entremctre. (Ovide, de Arte, f. 97.) Lettré. 1* Qui a des lettres, de la litlérature : « Ung roy des Homains amy d'ung roy de France « exorloit par ses lettres le roy de FYance qu'il fist « ses enfans apprendre ù Tescole ieclres et sciences, « disant entre autres raisons, c'est que ung roy « non lectré est comme ung asne couronné. » (Ilist. d^î la Toison d'Or, II, fol. 61.) — 2" Muni de lettres d ti roy : Puis qu'ilz Tussent enregistrez Ne les faUloit estre ictirez Ne avoir autre mandement. (Desch. f. 460 *.) [3* Voir Letré.] Lettre ferlt. Savant, dont le cerveau a été *> I essé par Tétude : « Mon vulgaire Perigordin *" appelle fort plaisamment lettre {erits ces sçavan- ^ teaux ; comme si vous disiez lettre-ferus ausquels ^ les lettres ont donné un coup de marteau comme ^ on dit. > (Mont. Essais, I, p. 199.) Lettrier, i;. Dresser un contrat, lit>eller un acte, insérer dans un titre : « Pour convens et œuvres ^ de ioy faicis et passez pardevaht bailly, hommes ^ de fiefs et francqs alloctiers* desquels n'y auroit i ^ lettres, record s en pourra demander par plainte k * en notre dite cour, dedans sept ans et tour ensui- 1 ^ vant les dits oonvens passez semblablement se « pourra faire pour advis de père et mère comme • aussi s1l y avoit lettre pour clause ou devise • obmise a lettrier par forme de tant plus. » (Coût, de Ilainaut, N. C. G. H, p. 65.) Letue. [Laitue, au Gloss. 7G92.] 1. Leu. [Loup : « Les leus oït uller et Ji huans • hua. » (Berte, c. 25.) — « Li leu qui mouton sem- « bleroit. S'il o les biebis demorast, Cuidiés vous « qu'il nesdevorasL » (Rose, v. 11164.)] 2. Leu (saint). [Saint Loup, Télé le 1*' septem- bre, passait pour guérir de Tépilepsie : « Et disoit « icellui Regnault... que du mais, Leu fussenteulz « abatuz. » (JJ. 115, p. 194, an. 1379.) Par suite, on disait : « Cheoir du mal Saint Leu par derrière, » tomber. On le disait aussi d^une femme qui s'aban- donne.] 3. Leu. [Licite, de licutum pour licitum : • Item « voulons et oltroions que lesdiz censoulzet con- ■ seillers puissent et leur soit leu, • (JJ. 198, p. 360, an. 1374.] Leudaire, Leude. [Celui qui lève Timpâl nommé leude ou leyde.^ Leuderle. [Bureau de perception de la leude: « Devant les boutiques de la leuderie et blanquerie « de Besiers. » (JJ. 185, p. 177, an. 1451.)] Leumage. [Ensemble des légumes: • Leumages « et choses generatives de sanc moiste. > (H. de Mondev. f. 45.)] LeumSy Leuns. [Légumes: « Cil alad pur « herbes querre et leiims, • (Rois, dans Raynouard.) — « Et saciés, sour tous leûns, lenlilles sont pliis • malvaises. » (Alebrant, fol. 51.)— • Seele cuisl « tost les leuns. • (Brun. Lat. Très. p. 179.)] Lcupart. Léopard. [* Iréement se cumbat a « r leupart. . (Roi. y. 733.)] Leur. [La forme la plus ancienne est lur; puis vient /or qui mène à leur, 1" Pronom poi^sessif em- ployé au sens A'illorum^ son origine : « Une leur « espie. • (Froiss. IV, f. ^261.) — « En la terre hon- « groise, en un leur bel manage. » (Berle, 111.) — 2" Employé comme nom au sens de bien : « Les • barons, qui deussent garder le leur pour bien • emploier en lieu et temps, se pristrenl à donner « les grans mangers et les oulrageuses viandes. » (Joinv. éd. de 1807, p. 217.) — « Le roy leur esta et « toit Terilage de leur père et ce qui doit estre leur « par droite hoirrie. » (Froiss. XVI, 150.) — 3- Em- ployé comme nom au sens de dépens : « Noslre dit « habitant seront tenuz de maintenir au leur les « aules (halles) dudit Grancey. » (Ord. IX, p. 160, an. 1348.) — 4* Employé comme complément indi- rect et précédé de a ; « A leur ou aulcun d'eulx. » (Ord. m, 656.) — 5° Employé comme adverbe de lieu : « Et entrerait à Paris, leur il trouvèrent le • roy. » (Froiss. Il, 369.)] Leurmel. [« (Le comte) a marché, pour raison • duquel le sire prenl le rouilz des toilles et le pois ; « et se appelle leurmel ; car il se print devant la LEV — 168 - LEV « maison de Lormel. » (Revenu du comté de Cham- pagne, B. N. fr. anc. 6812 ^ f. 88.)] Leurre. [Au figuré, appui : • Nous les aimons « mieulx (les femmes); il n'est point de pareil • leutre que la sagesse non rude et renfrongnée. • (Montaigne, 111, 336.) Voir Loebre, Loirbe.] Leurrer. [Voir Loirrer.] Au figuré, élever : • Aucuns sont mis (à l'étude) pour apprendre Irois « ou quaire mots de latin en attendanl qu'ils soient « grandelets pour faire le voyage d'Italie, afin que « fa on achevé de les leun^cr ou (comme dit le pro- • verbe), qu'on achève de les peindre. • (Apol. d'Herod. p. 91.) Pour le même sens, contes de Cho- lières, f. 222. — De lu les expressions: « 11 n'a pas « encore été /éîwrr^', • il est sans expérience; « il « est leiuré, » instruit. (11. Est. Précell. du lang. franc, p. 79.) Leu wasté. [Loup garou, injure: • Quamplu- « rima verba injuriosa de dictis Johanne et ejus « uxore dixit Johannes Cosset, et specialiler dictum « Johannem vocavit leu-wasté et ejus uxorem ri- « baude. » (JJ. 84, p. 05, an. 1355.}] Levage, s, m. Espèce de droit seigneurial : « Levage est une espèce de péage ou coutume, qui « appartient au seigneur justicier pour les denrées « qui ont séjourné huit jours naturels en son fief « et y ont été vendues et transportées en autre < main et mises hors iceluy fief : et est dû par « Tachepteur et est tel que la petite coutume ; ou • qui appartient au seigneur justicier pour les < biens de ses sujets qui vont demeurer hors de « son fief le quel droit ne doit excéder cinq sols. » (Laurière.) Levallles. [Relevailles : • Icelle femme ù ses « levantes de couche ala à la messe. » (JJ. 189, p. 87, an. 1456.)] Levain. [« Ne icil tamelier ne puel cuire se son « levain n*est faiz avant que la deiïence li ait esié « faite. • (Liv. des Métiers, f. 14.)] — Exfrressions : !• « Je fai tourlel d'aulruy levain, »• (Desch. f. 269.) — 2* • Un pou de levain esgrit granl paste. • (Le Roux de Lincy, H, 432.) Levant. 1*En parlant du soleil: • Torne son • vis vers le soleil levant, • (Roland, v. 3098.) — 2* Levant cl couchant, se disait pour domicilié, par opposition ù aubain, étranger ; on le disait aussi des animaux : « Levant et couchant, est dit, quand « les beastes ou catel d'un estranger sont venue en « la terre d'un autre home, et la ont remainé un < certaine bone espace de temps. » (Du Cangc,sous Levans.) Levation. [Elévation, moment de la messe où le prêtre élève le Saint Sacrement : • Livrer, lumi- « naires, cierges et torches pour lesdites messes, « et DOur la levation du benoist Saint Sacrement. » (Ch. de Charles VI, pour la chapellenie de Poissy.)] Levée. [!• Revenu : « 11 seroit tenus k aquiter • Toir selonc les levées, • (Beauman. XV, f. 11.) — « (Les homme fievés) paient le tiers do la levée « d'une année du fief (dans la châlelleBiede Poitiers « pour l'aide aux quatre cas, s'ils n'y sont abon- « nés). » — 2» Récolte : « 11 faut la levée de mil « arpens ou quartiers de bois taillis pour eotreteoir « les dites fournaises. • (Palissy, f. 259.) — 3- Per- ception d'un impôt: « Une grande /^^eae deniers.» (D'Aub. Hist. 11,251.) - 4* Chaussée: « Il parfist « les fossez et les levées à Tentour. » (Bercfaeure, f. 22 v) — 5- Charretée: • Comme Thevenart eusi « fait ou fait faire de bois à chaufage environ une • levée à bœufs. • (JJ. 141, p. 17, an. i3»l.)l - 6" Lever d'un astre: « Sur la levée du soleiT. • (Slraparole, I, f. 65.) — 7^ Recrutement: • Grande « levée de boucliers. • (Marot, 138.) Levéement. [Elévation. (Ord. V, 418, an. 1371.)] Levels. [« Pont leveis » (Froiss. Il, 295), pont- levis.] Lever. [1" Elever : • Levet sa main. » (Roland, V. 2848.) — ■ Mahnmet lèvent en la plus halte tur.» (Id. V. 853.) — 2* Dresser : « Lever son tref (lente) • dans Roncisv. 8. — 3* Faire partir : • Et li venerres « vet devant Sor un grant chaceor liart ; A tant ont • levé un renarl. » (v. 22026.) — 4" Tenir sur les fonts baptismaux : » Nus ne doit espouser ne « cele avec qui il a levé autrui enfant. • (Beaum. XVIll, 8.) — « Un fil ot de ceste par nom ; 1-e fis « apelcr Phelipon. Li quens Felippies le leva % Flandres, et si li douna Son nom, et promis • grant honor. * (Mousk.) — • Cil le leva des sain a fons et de Taigue. » (Jourdain do Blaye.) - 5<> Adouber, faire chevalier, par extension dfu sens précédent : « Celoi leva le rei Marsilien. » (Roland V. 1520.)] — 6® Lever un corps saint, le tirer di tombeau pour le mettre en châsse et l'exposer comme reliques à la vénération des fidèles: • L vint le cardinal d'Avignon qui venoit en Breiagn pour lever Saint Vincent. • (Artoslll, con.de Fr.- p. 790.) — [7» Sortir du lit: « Lever à six, manger à dix, souper à six, coucher à dix, font vivre l-homme dix fois dix. » (Le Roux de Lincy, prov^ 11.171.) — 8* Enlever: « Et levèrent ca jour plosd « douze mille blances bestes. *• (Froiss. III, 78.) - 9* Dresser un acte : « De ces hommages furen cscriples et levées lettres et scelées. • (Id. III,.*- 75.) ~ lOo Couper sur le tout: ■ Pour sa chemise:^ (de Gargantua) feurent levées 900 aulnesde toile. (Garg. l, 8.) - 11» S'élever: • Celle matinée leva- une bruine très grande. • (Froiss. X, foh 163.) — La noi.se tieve et enforce li cris. • (Garin, p. 165.) — Expressions : 1° « Lever bruit, » faire parler dé soi, dans Jean de Saintré, p. 145. — 2» • Lever d*un siège, » y renoncer: « Il.n'entenderoit à aultre cose si averoit esté devant Craais et Tassiégeroit, et point n'en partiroit se trojp grant puissance contre li ne fen levoit. » (Froissart, IV, 117.) — • Lever un témoin, • le récuser : « Et quand il a ce dit, cil qui est apelés doit dire : je vos en lieve comme parjure. » (Beaum. LXIV, 9.) — 4« « En lever^ * tirer d'embarras : « Disant que qui auroit son ami en icelle compagnie* que il Tea levast. r - LEY -»' • c'est UBtroir qne H paiast pour son amy. ■ (JJ. i3S, p. 144, an. 18M.)] Leveor. [Tercepleur : ■ Li trois juré ne pueent « eatre marchant de la marcliandi&e dessus dite, « tant que il vuelleni estre leveur. ■ (Liv. des Hét. ta\. 148.)] Levenre. [Ferme d'nne charpente : « Trois /c- • vevra d'un festre de maison neufve couverte de « tuille séant aodil Troyes en la rue de la Granl ■ Taverne. > (JJ. 199, p. 434, an. 1464.)] Levier. [• Diz en qtieurenl, chascuns porte un • levier. » (Raon! de Cambrai, f. 57.)] — ■ Levien ' mousses et tevjers à pinces, instruments servant ■ à ta guerre. > (Hém. de Sully, XI, p. 481.) Levraut. [■ Il a bien pris de moy une beccasse, • Une perdrix, et un levravt aussi. • (Harol, II, 88.)] 1. Lèvre. [Lièvre ; • Pur on sut /cure vail lut • le jur cornant. • (Rot. v. 1780.)] 2. Lèvre- [l^vre : • Les lèvres de proveire sont • earde d'escient ; Li prestres est angetes Uea, ce ■ oist Pois qui no ment. ■ (Tltom. de Canlorb. 91 .)] Levrelette, s. Diminutif de lèvre. Et qnuid preMBnt McheitMot Cu deux chastes tevralettet, FraichetteiDent rougeletleB, En mille l»laen misnards . Qui nie lancent mille dsrdz. (Tahur. p. S7i.} Levrete. Héme sens. Bcrach» ot bele, grosse Inmie, Tote «Ininée, Tonneilleto. (Pari, de Bl. f. tS6 :} Levreter. [Chasser k courre avec des lévriers: ■ Enterrer nn sangler de detenses nrmé. voirle- • vreler un lièvre à la jambe petue. » (Bons. 663.)] Levrette. [Femelle du lévrier : • En demandant « â Qnerais une levrette, aussi bien, disoit-il, vous ■ n'avez pas moyen de la nourrir. > (D'Aub. Hist. t. Il, fol. 155.)] Lévrier .[• Si corn li cers fuit devant le lévrier.^ (Roncisv. 187.)] — • Froissars d'Escosse revenoit ■ Sus un cbeval qui gris estoit, Vn blanc lévrier ■ menoil en laisse. • (rroiss. Débat du cbeval et du lévrier.)] — • Comme onc mastin n'ayma lévrier, ■ ooc vilain un geolilbomme. • (Eutrap. p. 189.) Levrlere. [Femelle du lévrier: ■ Et îà vieille t meisme i court comme levrlere. <■ (Berte-, c. IS.)] Levron. 1* Jeune lévrier, et au figuré jeune étourdi: ■ Plusieurs jennesJevrwts amoureux Cre- • quenlans la chasse des masques apprennent à • deviner et bien parler et avoir la bouche frescbe, • deviennent serviteurs desdnnies,8e façonnent et > acquièrent de l'esprit. • (Aresta Amorum, p. 413.') — S" [Maladie du cheval ; . Deux levrotu ha en aes < geoous; A l'euil le voit chascun de nous. • [Ma- Gbaut, p. 80.)] Leyde, Laude, Lende. I* Droit sur les mar- âiandises : > Laide, lavde, touade, en latin leuâa, « leyda, dans nos anciennes coutumes est le droit i~ LIA ' qui se levé sur les marcbondisea et denrées ven- • dues en foire et marché et n'est dû que par les - forains et étrangers. » tThaumas. Cbut. de Berry. p. 59.) — 2* Droit qui se lève sur quelques habilans du Berry. • Sur cfiascun des hanitans non ayant <■ bœufs, deux deniers tournois et s'appelle le did • droict, le droict de laude. • (Id. 222.) — 3° Droit sur les bestiaux. • Pour chascun chef d'aumaille, < comme vendue, en allant et venant au marché • de Boussac, ou retournant d'iceluy, nous appar- ■ lient cinq deniers de layde et s'il y a vache ou < veau, ladite vache afTi-ancbit le veau de laide. • (Idem. p. 129.) Lez. Mesure pour le poisson. ■ Lei. d'harenc • contient environ douze barils, dit Coigrave; ■ lex • d'harenc sor ■ contient dix mille harencs;- te% > de macquereau, morue, ■ comme le lez de hareno. Lezar. [Caméléon : • Faux détracteurs à langue > de lezart, Vostre langue lézarde veuillez donc . reprimer. • (J. Marot, V, 303.)] Leze. [Champ labourable h la lisière d'une ose- raie: ■ Françoise de Poyel déclare qu'elle est ■ dame foncière et directe de certainL- vismiere et > leT^ contenant environ deux journeaux assise au • clau Laurier, territoire de Limoj^es. • (Obiluaire de S. Geraud de Limoges, an. 1537.)] Li. [1> Article défini nominalif masculin sing. : « Caries li reis. » (Roland, v. 1.) — 2" Nomin. plur. masc. : • Li cheval sunt orgoillus. > (Roi. v. 3966.) — 3* Pron. pers. de la 3' pers., rég. ind. : ■ Vos li • durrez urs e leons. ■ (Roi. v. 30.) — ■ Renvoyer • son hommage au roi de France et li desfler. > (Froiss. II, 357.)] Llace. [Liasse: • Et ont cent Uoêei degrapes • sèches. • (Rois, page 177.) — • Perdirent .uim. • liaces de parchemin fronciné, lesqueles i) avoient > mis déterre eol'iauepor mener de ^oion ù Saint • Quentin. • (Liv. des Hét. 458.) ~ • Item une liace • de perlesoù il a 'ii fil et en chascun 1)1 20 peries.- (inv. de Clém. de Hongrie, p. 44.)] Liage. [Droit sur les lies de vin. lex'é au profit du grand bouleiller : « Item le jour de Sainte Gene- • viève celui qui lient ledit /iatre, il convient qu'il ■ soil en l'abbaye de S. Geneviève ou nom dudit • bouteiiiier et qu'il preigne et reçoive un muy de • vin de la tonne ou du lonnîau de qudyle convenl • 'boil, et des deux autres pièces emprès prent ledit > muy de vin duquel qu'il veult. • (Reg. Paierie la Cil. des Comptes, droits du Bouleiller, f. i5h^.) — Ce droit se levait aussi sur les chargements de vin : • Lesquels habilans sur lu rivière de Marne ne so- ■ loient paîer à Paris pour queue de vin... que l'en • dist liage h Paris. > (JJ. 99, p. 369, an. 1368.) U ne se payait pas en lie mais en bon vin. (Voir Lie.)] Llance. Liesse : • Pèlerinage de liaiice, ■ pour pèlerinage à Notre-Dame de Liesse. (Honslrêlet, vol. I, fol. 216 '.) -Llance. [Devoirs de l'homme lige : • l.e duc doit UB - i' ■ avoir Is tiance de loyauté garder àa tous ses € hommes et de toute la contrée. ■ (Ane. Coût, de Norm. dansD. C. IV, 112*.]] Ltard. [Monnaie de cuivre, valant troisdeniers ; elleiut frappée au uv siècle, en Daupliiné ; soua )e règne de Louis XI, en France : > Que nulz vivanl • suz peine de la hart N'aye à piller la valleur d'un • Ziûrd. .(J-Marot, V. 141.)] Llart. [1° Gris : ■ Li dux Naymes parole, qui le • poilotliarl. ■ (Saxons, XIX.) —2"Gri3 pommelé: « Lors broche le destrier liart. • (Blanchandin.) — On l'employait alors comme substantif: ■ Alhis y < vînt sur un liart, Et Prophilias d'aulre part. ■ (AUva.)] LIbellle, Llbele. [Mémoire que le demandeur devait produire en justice, lorsque le défendeur avait obéi à l'ajournement. I^s caractëresdu libelle avaient été résumés dans deux vers techniques : • Qui», quid, coram qvo, quo jure petattir eta quo, • Recte comjwsUus quisque libellus habet. •] — ■ Demandes qui sont feies et que l'en puet et doit ■ fere en court laie, lesqueles demandes lî clere ■ appelent libeilles el autant vaut demande comme ■ timille. * (Beaumauoir, p. 30.) — • Apres decli- • naloires et dilatoires sur ce mises en oeuvre, ■ s'aucune en peut avoir qui vaille, doit estre ■ demande faicle sur ce et commission ramenée > a faicl avoir par escrit et en libelle la demande ù ■ certain jour et ce appelle-on libelle. » [Bouieill. Som. Rur., p. aOti.) Ltbellance. Grcffler, au Coût. Gén. I, 865. Libéral. [!« Libre : • Donamus liberlaîem... > fi-anquandi seu serves libéraux faciendl. • (Iteg. de Jean, duc de Berry;, f. 92 -, an. 1360.) — . Encoi- • res nous vauU il mieulx ù eslre An^lois, qui nous « tiennent francs el Hberaulx. > (t'roiss. XVI, 216.) — 2" Franc, ouverl, noble : • (Un chevalier) Large ■ en'hostel, preux au clieval, Compaignon liel et ■ libéral. Sans mcsdit, sans fiel et sans mal. > (Fabl. 1, 108.)] - 3* Noble : Pourquo; dit l'en les .vu. ue liberaulxT Pour ce que luii s'il n'csloit libéral, Nobla homine et franc ou aurait des royaulx, Le temps passé ou en especist DoDDè aux Dieux, n'oeast en gÉnëral NulE de ces aia rateuir ne aprendre. [Descli. {. 338.) [4* Qui aime à donner : • Cil est larges et libe- > ratfs qui use sa pecune convenablement. ■ [Brun. Lat. Très. p. ïi84.)j — [.V Qui se laisse uller à trop de libertés : ' Car il lu sentoient libéral, jovene el « TOlentrieu de iuy aventurer foliemeot, ■ (Froiss., t. IX, 437.)] — [6* Sur qui un charme magique n'a pas agi : • Lequel n'a point sceu, trouvé ne con- • gneu que ladite herbe ait ouvré en sa personne; « ains se sent et tient si liberalàe soy qu'il n*a plus • cure de la suppliante. • [ii. 16r>, p. 149, an. 1410.)] — 7' Non marie : » A le roy la cognoissance de legi- ■ timer un bastard, mais que ce soit selon aucuns ■ àiUberal père et mère que les clercs appellent • desdiu/o et de solula, c''est a dire que le père et « la nere au bastard ne soient mariez ii aub-e, ou >- UB • que l'un d'eux ne soit marié. > (Bonti Som. Bar. page 657.) — 8* ■ Quitte... les debles payéw, que le ■ comte Regnaud avoit faites en son temps et sa ■ terre quitte et délivre de tt)us gages et libérale. > (Froissarl, III. p. 263.) — 9* Non contraint : > De sa > franche et libérale volonté. > (Mathieu de Concy, Hist. de Charles VII, p. 701.) Libéralement. De son plein gré : ■ Lesqueles • choses icelui conte de Saint Paul ne faisoit pas • bien libéralement ny de bon cœur. ■ (Ualbieu de Cûucy, Charles VU, p. 699.) Libéralité. [I* Disposilîoa A donner : • Libéra- ■ lite% est une vertu qui done et fait bénéfice. • (Brun. Lat. Très. p. 409.) — 2° Liberté : > Que son • corps et toutes les choses qu'il avoit exposeroit • et metteroit pour libéralité et li-anc)iise du > royaume en toute manière garder. • (Chron. de Nangia.)] Llberament. [Librement : • L'en ne peusl • bonnement et libéranunt mareer par ledit port. * (JJ. 74, p. 492, an. 1342.)] Libère. [Libre : • Cents libères, bien nays, bien • instruicls,... ont par nature ung instinct etaguil- • Ion qui tousjours les poulse à faiclz vertueux, et • reiiie de vice. • (Rab. ], p. 338.)] Liberté. [1* Libre ariiitre : • L'ame des bestes < humaines ne puet raorir, et Dieu aime tant besle • humaine qu'il lui a ordonné celle liberté. • (Modus. L 25.)— a- Licence, excèsde liberté : • Que • ta liberté passée soit un peu refrénée et mise au • droit des mariés. • (Ménagier, 1. 6.) — 3- Permis- sion : • Un pauvre moine que l'on pendoit pour • avoir esté Irouvé faisant la guerre: Helas. mes- • sieui's, dit il, je suis bien marri de n'avoir pas cru • que nous avions congé de vivre à discrétion de - conscience ; il n'osa dire liberté, de peur d'eslre ■ estimé huguenot. • (Moyen de Parvenir, p. 13.) — 4* Le sens du lalin lihertas n'apparaît que dans la traduction de Tile-Live, par Bei-cheure, et dans la Boélie {Servit, volotit.): • I.«s bestes, ce m'aïd' ■ Dieu, si les hommes ne font trop les sourds, lear • crient : Vive liberté ; plusieurs y en a d'entr'elles • qui meurent si tost qu'elles sont priuses. > — 5' • Liberté de marcs d'aiyent. • iPérard, Ilist. de Bourgogne, p. 363, an. 1231.) Excès ou défaut per- mis dans le poids de la monnaie.] Libertin. [Libre- penseur : • Nos libertins, qui • ne discordent gueres en particulier, s'accordent • très bien eulreux en générât à mespriser et > rejetterlasainieprofessiondelaviecttrestienne. • (U Noue, 513.)] Libtdlne. Faiblessed'un mari envers sa femme : « Combien qu'il soitdictqueconjoincls par mariage . ne peuvent amender l'un l'autre, toutesfois selon - la loy escrite et selon plusieurs coustumiers si ■ font selon les cas comme en revesUasant et ■ comme par don de testament l'un à l'autre, mais • que le don soit égal et qu'il n'y appere desordon- U€ . "i • n^ tnear, qtw «vtaDt en face Tan qae Vautra ; t et lors ne seroit a tenir pour cause de Hbidine ■ qoant b l'homme, ou pour cause de crainte quanl ■ a la femoie. ■ (Bout. Som. Bur. p. 432.) Libtdtnlté. Libertiaaee : ■ Volupté corporelle • autrement dite Ubiâinité. • (le Tn. de la Noble Dame, r. 3.) Llbldlnoslté. Mauvaises passions : ■ Des le t commencement de l'église, la libiàittosité et t outrage elTrené d'aucuns homme» a lousjours ' attendu de descrier et de destrencher l'unité . d-icelle. • [Monstrelet, II, p. t60 *.) Libraire. [Le libraire était k la rois relieur, eopisie, peintre en miniatures et marchand de tou- tBs les fournitures de bureau.] * Et la loy faut • escripre à un libraire. • (Descn. f. 319.) Librairie. [Bibliothèque : > Et s'en allèrent en ■ grant tumulte au collège de Navarre, et là pille- • reot. et robberent ce qu'ils trouvèrent excepté la ■ librairie. > (Juv. desUrsins, Charles VI, an. 1418.]] Libre. Titre des seigneurs non dépendants d'un suzerain. On lit dans S. Julien (Hesl. hiat. p. 358) : ■ Hessire Uuart de BaotTremont libre prince de • Valangin, ■ p. 360 : • Hessire Gauthier de Bauf- ■ Treroont sire de Soye. fibre seigneur et souverain € de Vau-vitlers. • p. 363 : > Hessire Robert de la • Hark duc de Bouillon libre seigneur de Sedan, ■ mareschal de France. • 1. Lice. Licence, permission : ■ Que les sei^ens • delà recepte générale de Hainault ne pourront • tenir censé de rivière courante sur soixante sols • d'amende et ne se pourront tenir a montées ne ■ ravallées, ne aussi donner congé, ne liée, sur ■ peine de privatioa d'office- ■ (Coût, de Hainaut, G. G. 1. 1, p. 813.) 2. Liée, [l' Barrière, palissade : > Toutes voies ■ cresûen se bourdoient et faisoient bons fosseiz et ■ bonnes liées par devers la berne. • (Hén. de itôms, S 1^-]] — Parlant du baptême du premier fils de Charles V, en 1368, dans S. Paul à Paris : • Furent faites licet de bois en la rue devant la • ditte église... pour mieulx garder la grant presse • de gens qu'elle ne fut trop grant. • (Chron. de S. Denis, III, f. 10 O — ■ Si drecerenl leurs tentes ' entour le Roy et fisrent licet et clostures entour ■ leurs paveillons. ■ (Id. Il, f. 70.) Il s'employoit au Aeuré : Trop ft douter aont notre maléfice, Ce qm ta char est trop hdMadonnée A tooB delii sans avoir ftal* ne lice. (Detch , f. SOO KJ ^ Champ clos pour on tournoi : ■ Les lice$ faites ■ «t ordenées. • [Gér. de Nevers, II' partie, p. 118.) • Combattre en lice et hors lice. » (S. Gelais, >- 16.) — 3* Obstacle, empêchement ; Uee aeignenrB n'jr font bende et lice Car ceate nutere eat coalice. (De*ch. f. 340- '.j rt* Parvis, cour close devant une église: ■ Jehan de Dînant vist passer par devant son bostel ledit ■ de: I - L!C ■ Jehan Termie et le poursui iusques ans lice* de ■ l'église N. D. de Reims. > (JJ. 119, page 434, an. 1381.)] 3. Lice. [Chaîne de fils de soie ou de laine dans les métiers de tapisserie ; si elle est verticale, les fils de la trame sont aussi dans un plan vertical, d'où la haute liée : ■ Ordonner les lits et les cham- ■ bres, tendre les tapis de haulte lice et toutes cbo- « ses de broderie. » (Hénag. 1, 6.)— ■ Et estoient • salles et chambres parées à tous lés de haulte lice ■ et de brodure de l'arrooierie du duc. ■ (Froissarl, t. XI, p. 407.)] Llcel. [Lisière de drap. (D. G. sous Forago.)'] Licence. [Permission : < Madoc bailla tes lettres • qui de l'aler contence ; Il les bailla la pape quant • il en out licence. > (Thom. de Cant. 112.)] Llcenccr, Licencier. [1* Congédier : • 'Quant > messire Pierre de Craon se vit ainsi licencié, si ■ fut tout honleux, et prit ce en graol felonnie et « despit. • [Froissarl, Buchon.III, IV,2I.)] — . Les ■ licenHa, couimnndanl qu'ils s'allassent reposer. • (Strapar. 1. 11. p. 319.) — 2* Autoriser : • Ne peut la • femme mariée vendre, engager, ou autrement • aliéner au préjudice de ses héritiers, son bien ■ tenant nature de fond encore qu'elle soit autho- • risée et licencée de son mary sans l'exprès coa- ■ seulement de quatre de ses parens. > [N. C. G. Il, page 396.) — 3° Donner la licence dans une faculté : • Le troisième compte fut d'un bedeau de nostre ■ université, lequel ayant lea l'edit de paix ou il •I estoit dit, que tous eslrangers seroient licentia,, • tant d'une part que d'autre, il s'en vint aux doc- • teut^, leur disant: messieurs, regardez de faire ■ bonne composition des licences, nous gaignerons ■ ce que nous voudrons car le roy veut que tous ■ eslrangers, tant d'nnereligion que d'autre, soient • licentiez. > (Boucbet, Serées, p. 253.) El quant vient au ticeneier. Bien scevent envoier messaBe, Pour 1m droiz dee docteurs paier. {Deteh. f. 451.1 De là l'expression : 1* • Licencié sous la che- • minée > (Cotg.). qui a soutenu ses actes in Une- bris, qui les a dérobés sans mérite. Licette, s. f. Petite chienne, petite lice. Moult ert la vieillots cointeste Norri avoit une ticeite; Trois jors la llst si geuener Que riens ne li teasa gotuter. (Fabl. S. G. f. G '.} Llohe. Tapisserie de haute lice. ,'.... Nul ne puet Toatre pratique 'Fuire a droit, ne ce n'est raison Ed sale, en chambre, n'en maison, En drap brodé, n'en haulte licUe, Car tout ce ne vault une chiche An regarl de ce que vaas faictes. (Deteh. f. 480 '.) Llchecasse, adj. Friant. > En Poitou caue est ■ une lèchefrite et licheca$ie c'est un friand. ■ (Le Duchat, sur Rab. t. II, p. 249.) Llchetrete, s. f. Lécbeflrite. • Briaguenarilles. • le grant géant avoit toutes les paelles, paellons, LIE - i • chauldrans, eoquasses, lichefretes el marmiies du •I pays avallé en multe da moulins à veat. > (Ratk t IV, page 75.) LIcheur. [Lisseur d'étoffe»: ■ Enjiuerran Flo- « menés, drappier et boui^eois de ladiite ville, qui • avec ce qu'il esloit drappier, estoil tondeur, li- « chetir, pareur de draps. » (Ordon. IX, page 536, an. 1410.)] Licite. [1° Permis: ■ Un noble jeu te Tault ■ attendre. C'est des eschecs qui est licite. Et à touz ■ biens les gens incite. • (Ilist. litt. de la France, t. XXV, p. 35.) — 2° Facile : • Le cbemin de Bre- > taigne leur estoit pius licile à faire que celui de ■ Haynnau et de Hollande. • (Fraisa. XVI, 107.)] Licorne. [Cheval imaginaire, portant une corne unique sur le front ; il sert de support aux armes d'Angleterre. I Voir aux Emaux de de Laborde (p. 3.~>9-^65), le long article ?ui y est consacré et surtout lesci talions d'Ambroise are. — • Item une aiguière de liMme, Garnie d'or « et de plusieurs petites perles entour. • (Inv. de Charles le Téméraire,art. 2359.) — Dans de Laborde, Ducs de Bourgogne: • llem un gobelet de /icome. ■ garny d'or oît il y a au pié des ce. et des ï.v. ■ esmaillés de noir ûL de rouge cler. • llbkl. art. 33G0.)] — Parlanides biens de Pierre de Medicis pillés enlVJi: • Entre autres choses il prit une licorne ■ entière qui valoit six ou sept mille ducats et deux ■ grandes pièces d'une autre. • (Comines, p. 578.) — [■ Bien pis un que je s^ray, qui veudant tin jour ■ une de sus terres d un autre, pour cinquanle ■ mille escus, il en prit quarante cinq mille en or € et argent, et pour les cinq restant, il prit une ■ corne de licorm ; grande risée pour ceux qui le < sceurent; comme, disoient-ils, sil n'avoit assez - de cornes chez soi, sans adjouster celle-là. . (Braotéme.)] Llct. Voir Lit. LIcteau. [Linteau: > Lequel Roland de son ■ espée frappa ung cop après icellui Jehannin ; du- ■ quel cop il assena le ticteau de la maison en ■ laquelle ledit Jehannin se sauva. ■ (JJ. 206, page 594, an. 1480.)] 1. Lie. [Lie de vin : ■ Uster le ctiantel de leur ■ tonniaus et la lie vnider. • (Liv. des Hét. 308.) Le grand bouteiller avait sur les vins un droit que nous avons expliqué sous Luge. — • Avoir droit ■ pour cause de ladite bouteillerie de avoir moitié • aesiitfsde tous iesvias que l'on veodoit à broche • éa plusieurs celliers en la ville de Paris. • (Lett. da prévdt de Paris, an. 1831.)] — Exprenion: *- LIE « Non «eulemeot le peu, mais eacore le pire de- < meure auprès de la lie, - (Boucbet, Ser. III, 161.) 2. Lie, Ltet, Liez. [Joyeux, du latio lœtut ; le cas sujet est liez : * Li empereras se fait e balz e ■ liez. • (Roi. V. 96.) — Le cas régime est tiel. [M. V. 2803.) — Le féminin est to : • Pour ce ne puis faire lie chanson. > (Couci, IX.) — > A tantes vousla vieille qui fait moût Jiectiere. •(Bert. 12.)] LIefre. Lèvre : • Je n'ay cner, foye, liâfre» ne dens. • (Oesch. fol. 240*.) 1. Liège. [1° Homme lige: ■ Son bon aubère lui aident à vestir Si bome liège. > (Roncisv. 55.) ■ • Car elle sera sienne toute liège pènr tousiours mes. • [Fi-oiss. Il, 268.) — • Il li fu dit que li rois estoit consilliés que il le receveroit comme son homme liège. • (Id. UI, 380.) — 2* Affranchi de toute obligation: ■ Tout chi] de dedens seraient appaisiés, quittes et lièges au dit monseigneur Crabon et ne perderoient rien de leur avoir. • (Id. t. IV, p. 36.)] 2. LIene. [Ëcorce du cbéae vert: ■ Qui une aguille de fer boute, Si que ele pert presque toute En un poi de liège, et l'atise A la pierre d'aimant bise. * (Lais inédits, p. 3.)] Liegece. [Serment de fidélité : • Après l'omage, la iéAuléeliS liegece t\u'i\ a faite à nobles barons le duc de Loheregne el le conte de Toul. ■ (Cart. deChampagne,an. 1270.)] LIegement. [Avec condition d'hommage lige : Une bonne ville qui se leaoit liegement dou conte de Laille. • (Froiss. IV, 2fâ,)] Liégeois. [Monnaie de Liège: > Item des Lié- geois fais, doit raontier sur le marc vingt deux sols et owit deniers liégeois, et doit avoir en le marc de liégeois d'aloy quatre deniers et obole et dechy de chinque deniers il se passe cheyaus en bourse. » (Du Cange, t. IV, f. 524''.)] 1. Liement. [Joyeusement; • Li rois le reçut liemenl et entra ens. • (Hén. de Reims, % 259.)] 2. LIeinent. [Ligament: ■ La corde qui est composte du nerf et du liement. * (II. de Monde- ville, folios.)]. LIemler. [Limier : <• Quant vous serés ollre les prés, Seû rement, amis, cornés; Dont verés venir liemiers. Et chiens gentils, et bons lévriers. • (PartOfiop. v. 1789.]] Lien. [> Li fil sont lien qui lient mari et moiller ensemble eu une amor, por ce que li ttlz est li communs biens d'ambedeus. > (Brunetto Latini, Trésor, p. 316.1] — ■ Um de foin, • chaîne de trois hommes: • Un lie» 4ê foin qui vaut trois fais ■ d'bommes, vaut quinze deniers. > (Procès-verbal des Goût, de Bourbonnois, N. C. G. lit, p. 1228.) Llenequln. Bière anglaise. Franche dogue, dist un Anglois, Vous ae bictes que boiro *in ; Si taisons bi^i, dit le Fraoçois,. X(ds vous bovex le lienequin. Roux wiet dm peld* maatla, (Dfck. f. »$4 '.J LIE Ltense. [Lien qui rattache au joug les cornes des bœufs: • Le supplinnt print une coignée et alla ■ aoppBv \ca tienses el les diosea dea-beurz. • (JJ. 498. page JIO,' an. 1462.)] Uepart. [Léopard : - Les aroies d'Engleterre, • c'eal à entendre les liepan, et les Heurs de lis. ■ (Ppoiseapt, t. XV. f. 180.)J Mille Gascons bunuins comme tyepart. (Maror, 65.) Il parait qu'on les dressait à la chtisse. • Après le - souper, pour ce jour, on Tut revoir la course des ■ liepars, qui prirent des lièvres et des chevreux.* (Matb. de Coucy, Charles VII, 719.) ■ Us trouvèrent ■ de petits uhiens coiiranscliassans aux licvres;el ■ sitostqu'il s'enlevoilun, ilyavoil Iroisou quatre • liepars ù cheval derrieredes tioaimesqui sailloient ■ et prenoient des lièvres à la course. ■ (Id. 718.) Llepre. [Lèpre: • Del saint encens porter el ■ temple s'euhardi.Deus s'en ert curcciez, de /Je- - prèle feri. ■ (Thom. de Canloib. 74.)] LIeprous. [Lépreux : • Ains Dieus no flsl si - âolerous. Contrait, malade, ne Heprous. • (Vie us. de Jésus-Cbriat.)] Lier. [1» Attacher, enchaîner : • Pris e liez serez • par poestet. ■ \fio\. v. 434.)^ • Les mains li lient ■ a curreies do cerf. ■ (Id. v. 3738.) — 1' Donner de la consistance k une sauce : " En toutes sausses ■ et potages liant, £n quoy l'en broie espices et « pain. • (Méo. II, 4.) — A' Nouer t' aiguillette, en- sorceler: • Pour ce que il estoit voi.\ et commune ■ renommée que Hernart de la Tapie avoit ensor- ■ uelé et lié Guillaume Fors cL sa femme, tellement ■ que icellui Fors ne povoiL avoir compaignie avec € sa ditte femme. ■ (JJ. 16-i, p. 'iiO, nn. 1408.) — > Il avoit eu l'ame et les aureiUes si battues qu'il • se trouva lié du trouble de soit imagination. ■ (Montaigne, 1. 95.) —4° Entourer de lîls la garde d'une é^ée: • Item nulz fourbeur ne puet, ne ne ■ doit lier espée, se elle n'est avant liée de fll quel c qu'il soit sur les tcnans, se elle n'cst lice de soie.> (Stat. de 1330, aux Coût, do S" Geneviève, f. 2 ^) - 5' S'obliger : • Le privilese du uostre ville de Mons, ■ par lequel les fils ou filles àca bourgeois ne se ■ pouvoicot vaillablomenl lier et obliger qu'ils ■ n'eussent vingt cinq ans auquel nous avons de- ■ roguë quant aux testamens seulement. > (Coût, de Hainaut, N. C. G. Il, p. 60 ■.) — 6» Rnchàsser : . Diamans liez en or. • (Saintru, p. 364.) — Expret- tioru: 1* ■ On lie bien le sac avant qu'il soit plein.* (Cotgr.) — 2° ■ I! lia faut pas lier les asnes avec les « chevaux. • (Id.) Voir Loiea.] LIere. [Peut-élro faute pour litre, bande noire tendue au 'dedans ou au dehor» de l'église et por- tant des armoiries : ■ Hardi le ftoux en son vivant ■ chevalier, père du suppliant, ala de vie à Irespaa- ■ sèment, el fu ensepulturé en l'église de Courron, • en laqu^le le suppliant fist faire liere et paiadre « ses armes allentour d'icellcs, comme il est de LIE coustumeda faire en tel cas. ■ (JJ. 191, p. 337, an. 1466.)] Lierre. [Lierre, formé par l'agglutination de l'article avec hedera, heire, yeirc, eâre : ■ Un edre ■ sor sen cheve. ■ (Frag. de Valenc.) — « Quant les ■ saintes Testes de Liberi se fesoient, si les destrei- ■ gnoit l'en (les Juifs) de faire uhapeaus de foille et • de herre. • (Macchab. Il, f. 6.) — « FeuillaRe de ■ yeire. <■ (Inv. du duc d'Anjou, an. 1360.] — L'ag- ghitination n'apparaît qu'au xv siècle: • Pour tea- > dre la tapisserie, netaier les salles et coupper le > lyarre qui tenoit à ta grant salle. • (Ducs de Bourgogne, par de Laborde, n° GGU3.) — Ronsard hésite entre les deux formes: ■ L'un de laurier, • l'autre vestu d'/iterre. • (681.) — • Comme un • passement vert court un sep de liert-e. • (742.)] Liers. [Cas sujet de larron : • Pour chou ne 1' • dist Judas niant, Qu'il ait cure de povre gant, • Mais liers ert et usuriers. • (Vie us. de J. C.)] Liert. Liart, gris pommelé : - Et siet en nn • cheval rous bauceot el liert. • (Part, de Bl. ITO**.) Liesse. [Voir sous Abbé, abbé de liesse.'] Joie, allégresse: ■ Ne doit trop hault chanter qui an ■ cueur a liesse; Aulciuie fois peu dure. • (Percet. t. Il, f. 16.) — ■ Put porlé le cueur (de la femme du • comte de Richemont, conoeslable de France) à • kosîre Dame de Ucsseoa de £,ia»3je, lequel qu on > veult. ■ (Journal de Paris, sous Charles VI et VII, p. 192.) — Voir Leesck, Lebssë. Ltefitagc. [Droit payé par les navires qui pre- naient du lest : • Du /ies^ai^e des nefz arrivez cest • an an Crotoy. • (R.du Comté de Ponth.an. 1369.)] Liet. [Au sujet plur. et au régime sing. joyeux : • Et furent cliil tout liet qui peurent escaper. > (Froiss. VI, 46.)J LIette. [C'est encore le nom du ruban de fll ou de coton dans l'Ouest.] Pariant de Marie Stuart avant l'exéculion de son arrêt de mort : • A ses • femmes leur partagea tout ce qui luy pouvoil rea- • 1er de bagues, de carcans, de liettes et accous- • tremens. » ^Biant. Dames III. p. 142.) Lieu. [Voir Liu. l" Place, endroit : ■ Et se fièrent ' tuit à uu fais enti-'eus, et les environnèrent de • toutes parz si ijue nus d'eus n'ol pouoir de moQ- . voir dou lieu. • (Mén. de Reims, § 43.)] — . Le < mot de lieu a bnnny de nous celuy de Icn. > (Pasq. Recli. p. 729.) — ■ H y a aucuns lieits la où < li baillis fet les jugemens et autres liens Va où li • homme qui sont homme du fief au seigneur, les • font. ' (Reaum. p. il.) — [Par suite, le saint lieu. Jérusalem : • Car à nos teuips est perdus li sain» • lieus,où DieussoulTripouriiousmortgloricuse.- (Qucanes, Romancera, p. 95.) — 2° Famille (compa- rez le lalin locus) : • ht fut Berte ma flllc en si bon . lieu nourrie. ■ (Berte, csupl. 72.) — ■ Et leur • carga que le mariaisscnl en lieu si soiirdsant que . k lui appertenoil. ■ (Proiss. Il, 198.) — 3° Place : • Lors desnuercnt leurs chefs puis s'en allèrent à .■ la fontaine laver leurs mains, puis retooroerent • seoir les les deux chevaliers qui leurflrentlie».-» Lf E - i (Percef. Vî, f. 104.) ~ \° Valeur, respect : • Justice ' • n'i avoit point de 'teu ne de audience. • (Kroiss., - liv. 11, 38.) — > Beiiu parler ne remnnstrance n'y ■ avoienl liea. • (Id. Xd, 50,1] — 5* Maison de cam- pagne : • Les peuples de Paris nymit goûté quelque • petite liberté d'aller voir ce qu'ils appellent leur • lieu à l'entour de Paris pendant la conTerence de ■ Suresne... l'avoient trouvée si douce, que voyant • le roy fait cattiolique, ils ne laissèrent jamais « monsieur de Mayenne en repos qu'il n'eut requis ■ du roy (sans y ajouler de Navarre) une trêve • générale, au moins pour six mois. • (Mém. de Sully, II, p. 74.) ~ Expressions : 1° Terre de lieu ; ■ Tous manoirs colliers qui d'ancienneté ont esté ■ ou sont amazez, faisans front sur nie et flegard • et tout ce qui est appendanl susdits manoirs; • comme baillé par un même cens, par forme de ■ contraboul (que l'on dit terre de lieu) sont Lodivi- • sibles et non partablesetsucccdenl à rainé fils. • (Coul. de Hesdin, N. C. G. I, p. 3ii.) — 2* . Aller de ■ lieu, • aller d'une traite : • Nous vous supplions « de faire l'ordonnance pour te courrier que nous ■ depeschons qui doit aller de Heu jusqu'à la fron- • tiere d'Espagne. • (Mém. de Bellievre et de Sil- lery, p. 69.) — 3* « Octroyer lieu de silenct:, » prê- ter silence: " Si me vueillez ouir, si comme j'ay > faict vous : adonc luy octroya le chevalier lieu de . sillence. • (Percef. VI, f. 86 ■.) Lieue. [Voir Liue.] 1* Mesure ilinéraii'e deleuca Ïue les auteurs latins disent être un mot gaulois. e là l'expression lieue de moulin, ressorldu moulin banal : ■ Lieue de moulin doit contenir deux mil • pas, chacun pas valant cinq pieds h prendre de la > nuche du moulin venant à l'entrée oe l'enclos de • l'eslage. > (G. G, H, 2.) — i I,a licûe du moulin ■ en Tourainc est de deux mille pas, celle de Uour- ■ gogne, de deux mille cinq cens, à cinq pieds le • pas... sans le congé du seigneur ne se peut faire • moulure hors la lieûe du moulin. • (Monet.) — [• Etia pierre si clcre estoit Que maintenant qu'il ■ anuitoJt, L'en s'en veist bien au besoing Conduire • d'une lieue loing. ■ (Rose, 1109.)] — [2* Espace d'une heure : ■ L'exposant estant couchié eu son ■ lit avec sa femme, vint environ trois lieues de < nuit un appelle Jeban Connue à l'iiuys dudil • exposant. ■ (JJ. 109, p. 191, an. 1576.) — . Pour • ce qu'il estoit bien tart,-envirou deux lieues ou ■ heures de nuit. > (JJ. 155, p. syi, an. 1400.)] La nai(>sance et le bruit De Lof s le &ere du roy CUarlon L'après mineuit trois beuet environ. (Deich, f, 13 '.j < Je Irouvay )e chevalier qui estoil appuyé sur ■ son glaive tout à cbeval, et en ce point demoura ■ pensant l'espace d'une Jléut?; adonc ne mo peuz ■ tenir que ne l'ostasse de son penser. > (Percefor. vol. Il, f. Ii2«.) Lleuer. [Louer, prendre à louage : ■ Comme le • suppliant eust/ieué un varlet,... pour lui servir < en son hosiel. • (JJ. 129, p. 214, ao. 1386.)] Uenmaçe. [Léguoiage : • Comme le sappliant ■ feust fermier dé la disme des blez el Ueumage de »- LIE ■ la parroisse de Treauville. > (JJ. 171, page 166, an. 1432.)] LIeur. [Ouvrier embatlenr : > Les tieurt de < draps. • (Rec. des Mon. iijéd. de l'Htst. du Tiers Etal, IV, 188, ïiï's.)J Lteure. 1° Ligalure d'une plaie, dans S. Bern., Serm.Mis. p. 172 et p. 222. —2* Bride d'un cheval: > Deux Heures et deux trais. > (N. Comptes, p. 95.) — > Montez à cheval en selles deguerre, sans nulle • Heure. • (Monstrelet, v. I. p. 7 ■■.) — [3* Conrroie avec laquelle on attiiche le joug aux cornes des bœufs : • Icellui Palloriez d'un coustel coppa les • juilles ou Heures, dont les beufz qui liroient â la • charrelteesloientliez. > (JJ. 176, p. 220, an. 1444.]] LIeutenance. [Charge de lieutenant général, au XIV' s. : •> Nostre 1res cher et très amé frerc le > duc d'Anjou, nostre lieutenant en langue d'oc, ■ pour aler à sa Ueulenanee. ■ (Hand. de Charles V, 1364, p. 60.)] Lleulenancle. [Liculenance, aux Ord. t. V, p. 591, an. 1372.] Lieutenant. 1° Omcierqiii tient lieu d'un supé- rieur, soit pour ce qui regarde l'épée, soit pour ce qui regarde la robe. Parlant du chancelier de Bour- gogne : • Il gardera l'onneur et le droit du prince • et des parties sans emport et exercera la juridic- • tien en sa personne ou par leutenans sages, • discrets et convenables â tel olllce. • (Estais des officiers des ducs de Bourgogne, p. 293.) — • Nostre ■ entention n'est pas ne voûtons que noz diz bail- — lis ne prevoz des diz bailliages ne leur Hextenans, > prengneut ou faceut prendre es prisons des haus- > justiciers des diz bailliages, aucuns prisonniers, • se il ne ont juste et loial cause. • (Ord. 111, p. 681.) — ■ Oftlcier3,gouverneurs.KcMa;/tfnans.>(J. Marol, p. 139.) — [2* Vicaire : ■ Jehan le Mousscur preslre, < lieutenant du curé de la ville de Pesq en Tour- « nesis. • (JJ. 158, p. 81, an. 1403.) — ■ Simon de ■ Liste, preslre, lieutenant du curé de l'église par- ■ roichial de S. Ligier, ou bailliage de Tournesis. • (JJ. 181, page 305, an. 1452.)] — Expressions : [1' ■ Lieutenant général, particulier, criminel, • magistrats établis dans les baillâmes ou sénéchaus- sées, pour tenir, en l'absence du nailli ou sénéchal, les audiences du tribunal. On les trouve au nord dès le iiv siècle ; en 1438, le chancelier Begnauld de Chartres, sur arrêt du Parlement, parcourt les bail- lages et les sénéchaussées pour y instituer des lieu- tenants généraux; enfin, en 1153, Charles Vil pres- crit aux baillis de nommer dans leurs sièges des lieutenants probes, instruits, de leur assurer des gages sufflsants et denepaslesdeslituer sanscause raisonnable. Leur charge fut érigée eu titre d'office en 1496. Ils devaient être âgés de 32 ans, docteurs en droits et conseillers depuis six ans dans un Par- lement. Ils finirent par hériter de toutes les attribu- tions des baillis, et présidèrent en 1789 la plupart des assemblées de baillages pour les élections aux Etats généraux.] — [2° • LieateTiants du roi, > com- mandants d'état de siège, mis k la tête des provio- LIE — 175 - LIF ces menacées par rennemi, durant la guerre de cent ans. (Voir Lieutehakce.) De transitoires, ces fonctions deviennent permanentes et s*étendent même aux provinces tranquilles. Ces officiers pren- nent alors le nom de gouverneurs. Au xviii* siècle, on nommait « lieutenants du roi. • les comman- dants de places fortes.] — [3^ « Lieutenants gêné' • raux. » Ils remplirent, au xvu* et au xyui* siècle, les Tonctions du gouverneur de la province, retenu à la cour. Ainsi M. de Grignan gouvernait la Pro- vence au lieu du duc de Vendôme. Le lieutenant général venait avant le maréchal de camp (général de brigade) et correspondait au grade de général de division] : « Avant Louis XIII il n'y avoit point de « lieutenans généraux qui portassent ce litre comme « seconds officiers de Tarmée ; il n'éloit donné qu'a • celui qui avoit le commandement de Tarmée en « chef, eléloienten tres-pelit nombre en comparni- « son d'aujourd'hui. » (Mil. fr. du P. Daniel, p. 572.) — 4* « Lieutenant gênerai des armées navales. » (Mil. fr. du P. Daniel, H, p. 703.) — 5" « Lieutenant « gênerai de Tartillerie, » c'est celui qui commande tout ce qui regarde l'usage du canon et les batteries sous le grand maitre ou en son absence. (Id. p. 528.) — 6* « Lieutenant des légions. » Les légions furent établies par François I" et un soldat qui, de degrés en degrés, parvenoil à être lieutenant par son mérite, étoit censé anobli. (Id. t. I, p. 'iCO.) — 7* « Lieutenant des maréchaux de France. » — « Les subdeleguez ou lieutenaiis des maréchaux de • France etoient autrefois des gentilshommes de « marqua» c'etoient des commissions qui sontmain- « tenant d^ cfiarges. » (Id. II, p. 12.) — 8" « Lieu- « tenant colonel de la cavalerie légère. » (Mil. fr. du P. Daniel, il, p. 461.) — 9* « Lieutenant colonel « gênerai. » (Mil. fr. du P. Daniel, L I, p. 284.) — 10* « Lieutenant colonel générai de l'infanterie « françoise. » (Id. I, p. 285.) — il» « Lieutenant ûu « bailliage l>ereditaire. » (N. Coût. Gén. I, p. 37G.) Cette qualité se trouve souvent dans les signatures des procès-verbaux des Coutumes. (Voir !•) — 12* « Lieutenant des Tiefs en Brabant. » — • Robert « Coutereau fut pourveu de roftlce d'estre lieute- • nant des fiefs en Brabant qui est un bel estât et « profltabl Droit sur le bois apporté a Rennes, en Bretagne. (Cotgr.) 2. Lignage. [Ensemble de personnes apparte- nant à la même lignée: « Li arcevesques sist un jor à son mangier ; Sis seneschaus li vint la novele nuncier, Que li reis ont tut fait sun lignage es- seillier. • (Th. de Canlorbery, f, 64.) — « Et avint un jour que chevalier de son lignage aloient au tournoiement, et passoieni par devant la porte LIG - 177 — LIG « de Clerevaus. * IMén. de Reims, § 136.) — « La « reyne de Sicile ail le roy de France à que je suis • de lignage. • (Froiss. Il, p. 55.) — « Prier quel- « qu*un paroQ swlignage, » lui demander quelque ^ce en faveur de la parenlé qu'on a avec lui. « Sire roy je vous prie ou nom d*amour et par • lignage^ que me donnez et accordez un don. » (Froiss. I, p. 327.) Dans THist. du duc de Bourbon, p. 167, le duc de Berry prie le duc de Bourbon sur lignage àe se charger d'une commission. -- [Ex- pression : « De grantj de haut lignage, de lignage, » d'une grande famille : • Moût Tut de hnul lignage^ • Berte, Ce vous plevis. • (Berte, c. 30.)] — • La « ville deiiiege estoii distinguée en gens de lignage, € chevaliers grands et petits. I..es gens de lignage « estoient les gentilshommes. » (Le P. Menestrier, de la Chevalerie, 106.) — < Il y avoit.... de grandes « divisions questions et rancunes entre des plus « grands lignages d'icelle ville. » (Math, de Coucy, Hist. de Charles VU, p. 682.) — « Homme de grand « lignage. " (Strap. 1. 1, préf., p. 2.) Llgnager, adj. et s. Parent en ligne collatérale. • IjBS parens et Ugnagers des evesques et autres « gens d'église séculiers, leur succe^lent. » ^Cout. de Paris, C. G. 1. 1, p. 8.) 1. Liçoe. [1* Etendue en longueur, sans lar- geurni épaisseur: « Se tu vels trover la mesure • d'une ligne droite. > (Comput, f. 16.)] — 2» Ligne d'écriture : Qui prés de moi se vorroit traire, Un beau conte m'orroit retraire Dont je me sui molt entremis 0u*autre8i l*ai en rime mis, Corne il avint trestot à ligne. (FabL de S. G. f. 80 «.; 3* Rime : « Item, il doit user à son champ royal « de ligne féminine et puis masculine ou de mascu- « line et puis féminine. » (Fabri, art de réthor. Il, f. 50«.) — *• Vers. Parlant de Pierre de Cloct ou de Saint Cloud, ancien poète françois : « Il a écrit en « vers françois la vie et le testament d'Alexandre « le Grand, lesquels vers s'appellent de longue « ligne; et maintenant on appelle des vers de dojize « syllabes, vers alexandrins, à cause que la vie du « dit Alexandre a esté composée en ce genre de « carmes, selon que témoigne Geufroy Thory de • Bourges en son livre intitulé le Champ-Fleury. • (La Croix du Haine, Biblioth. p. 414.) — 5* Engin de pèche. • Nul ne doit pescher a flletz, Irez et « ligne à plomb, ou autres engins deffendus es « eaues des seigneurs ayants justice et droict de « pescherieen icelles, à peine de soixante sols pari- « sis envers le seigneur à qui appartient Teaûe, « pour chacune fois. » (Coût. d'Amiens, C. G. 1. 1, 1>. 603.) — « Ligne du long, hameurs, hameçons. » ^Ordonnance portant règlement pour la pesche des poissons de rivières ; Ord. I, p. 792.) -- 6* Lignée : « Je suis d*aus8i bon lieu comme demoiselle ou « bourgeoise qui y fut. Je m'en raporte à ceux qui « savent les lignes. • (Les XV Joyes du mariage, l>. 18.) — Par suite on a dit « monnoyers par ou de « droite ligne, » descendant de monnoyeurs privi- légiés. (Ord. des ducs de Bref. f. 229*.) — « Biens vn. « meubles ne liennenl costé ne ligne : à scavoir, ne « suivent estoc, costé, ny ligne. » (Cotgrave.) — [« L'umble supplicacion des povres parens et amis « de ligne de Jehan de Comniengne. « (JJ. 196, p. 259, an. 1442.)] — 7* Ligne, douzième partie d'un pouce : « Toutes les maisons, les estables et basti- « mens qui sont sur un bien donné à bail loyal, si « elles luy sont livrées ainsi, le fermier doit les « entretenir de n)éme pendant son bail et les délais- « ser aussi de même lors de sa sortie, scavoir la « couverture de paille espaisse d'un pied et un « pouce, de ligne, et ainsi suivant jusques au feste.» (Coul. dAlost, N. C. G. I, p. 1120.) — Expressions: !• « Bois de ligne • (Cotgrave), bois dont les fibres sont en long. — 2* « Mettre en ligne de compte, » faire état d'une chose, la compter. (Oudin, Cur. fr.) — 3* « A ligne dorée bordure dorée. ■ Quand je voi vestir Son cors et cointir Tacesmèe Qui fait obscurir Autres enveilUr Entor li, si Ta Dex orée A ligne dorée Au monde esbahir. (Poês. av. 1300, t. /, p. 13.) 4" « Ligne de quite, • ligne de compte prise pour le jugement lui-même. Ligne de quite Ten appelle Droit rompant teochon de quereUe, Gom l'en dit, par ifaroit est nnée La tenchon et quite gardée. (Coût, de Norm. f. 93 \) 5* • Régner en ligne et en espace, • c'est-à-dire en long et en large; E. Deschamps nous montre qu'il a étudié la géométrie : .... N*e8t pas adroit jugier Entre les hommes qui ont face : A congnoistre ont les oeulx derrier. Car voulenté qui raison pace. Homme congnoistre qui bien face Ne laisse ; folie a le port Et règne en ligne et en espace. (Desch. f. 444 *.) 6» « Se tenir en ligne et en espace, ■ se maintenir. Ne 801J tcinr en ligne ou en espace. (Desch, f, 32f^.) 7* « Tenir vérité ù la ligne, » garder, comme on lit dans Boucicaut, IV, p. 8, la ligne et balance du droit. 2. Ligne. [Petit vaisseau de mer: « Et tant « couru sus lesabelon que il vint jusques ù ung « ligne, ung vaissiel qui sien estoit. • (Froiss. IV, 73.) Comparez lin et linges. Le mot répond au pro- vençal Ung, lenh, et à Titalien legno, navire ; Téty- mologie doit être le latin lignum.] Lignée. [Lignée : « Saûl, cul Deus eslit, pur ço « que Deu guerpi, E il e sa lignée e sa mesun « péri. » (Thom. de Cantorbery, 74.)] Ligner, Llgnler. [!• Aligner: « Nous avons « aisément de herber ù la main et au sarpillon « excepté de la bonde assise ou ploit dou chemin, « qui va de Bucy au dessous de Muiremonl, lignant « de bonde en bonde au travers des champs à une « bonde assise ù un buisson. • (Cart. de S. Vincent de Laon, an. 1343.)] — 2^ Tracer : S8 LU - lis - vm Pille, vous estes de grand bien, Et issue de grant lignie.; Ce doit mieuls estre en vous lig^iie La parole du souverain roy Quen nui aultre de mendre arroi. fFroiss, poês, 43,) ' Llgnere* [Terre semée en lin, au gloss. 7692, sOus Linetum,] Liigneul, LigneL [Fil enduit de poix dont se servent les cordonniers : « Cote ot d*un riche vert « de gans, Cousue à lignel, tout entôur. > (Rose, V. 567.) — « S*il avoit poissé du ligneul aussi laisoit « ce singe. » (Desper. 21 'conte.)] Lign. [Lignage. Roland mourant se souvient : « De dulce France, des humes de son lign. » (Roi. V. 2379.)] Ligule* [Race, lignée : « Qui fu fille de roy et < est descendue de royale lignie. » (Froiss. II, 62.)] — On lit dans une ordonnance qui permet aux Juifs de demeurer dans le royaume: « Avons recueiUy et < recueillons, receu et recevons touz les diz Juyfs « et Juyfves de quelque estât ou condition qu*il « soient avec leur lignie et famille. > (Ordon. t. III, p. 468.) — Dans le passage suivant, Deschamps joue sur la ressemblance de lignie et de lignum : .... Le mary ne se vueille meffaire, Car chascun d eulx doit garder le loyen De marier, afin qu'à Dieu puist plaire. Lors leur venrront tuit avoir terrien, Et si verront leur lignie et merien Vivre et régner au monde sanz diffame. (Deach, f. 436 ^,) Llgnier. [1** Bourrée, fagots: « Lequel Dinat « dist à Pierre Boisserie qu*il avoit fait brûler cer- « tain lignier de bois qu'il avoit mis en un mons- • seau. » (JJ. 179, p. 328, an. 1448.) — 2« Provision de bois : « Item chascun home de la dite église de « Beauvais qui a cheval doit une coarvée au pre- « vost pour amener son ligniei\ » (iJ. 56, p. 137, an. 1306.)] LIgnolet. [Peut-être sabot: « Au lignolèt le « veus cauchier Et neuve robe li ballier. » (Gulle- vtlle. Pèlerinage.)] Lignuls. [Graine de lin: « Un sac plein de « lignuis ou oe semence de lin. » (JJ. 171, p. 402, an. 1420.)] Ligote. [Courroie intérieure du bouclier : « Et < iert mon escu fret environ la ligote Et mon hau- « bert deront aussi comme vieilz cole. > (Gulleville, dans Du Gange, t. IV, fol. 116»».)] Ligue. [« Ces vieilles ligues d'Allemaigne qu'on « appelle Suysses. » (Comm. V, 1.)] Liguer. Unir à soi : « Ayant ligué avec lui la « republique de Venise. » (Bass. Hém. IV, 199.) Ligueur. « Troubles non seulement de catho- « lique à huguenot, mais de catholique à catholique, c sous mots de faction, malheureusement controu- « vez de ligueur^, politique, maheuslre. ■ (Pasq. Rech. liv. 1, p. 809.) Li)e« Esclave, au figuré. Âmors quant vos m*avez mis LAie en vostre prison Mieuz ameroie estre oicis Que j'eusse reancon. (Poèt. av. iSOO^ t. 7, p. 137 ,J Lilial, adj. Semé de fleurs de lis. On Ut dans Sicile* Blason des couleurs, 5« : < L'escu de France « aux fleurs de lys ou lilial. • Lillgere, adj. Planté de lis : « Me semble que « après Octavien, qui en nostre art prospère doîbz • obtenir le pris au verger /i/f^jr^re. » (Holinel, à la suite de Crétin, p. 267.) Limace. [Mollusque: < La limace jeté son cors • De Tescalope toute fors I^r le biau tems ; mais « par la pHiie, Rentre enz, quand ele lui ennuie. • (Ruleb. Vie S'' Elis. p. 215.)] Limaçon, LImasson. [l*" Mollusque : « Sire « Tardis li limaçons. » (Ren.v. 10103.)] — 2* Trompe en forme de coquille de limaçon ; Baïf (p. 192 >>) a dit du mariage de Marie Stuart : Que rOcean qui bat le rivage d'Ecosse, Soit calme célébrant cette royale nosse. Que les Tritons joieux dans leurs creux Hmasêonê En rhonneur de leurs roys entonnent des chansons. S*" Manœuvre militaire: « Ce que je requiers que « nostre bataillon face, ne me semble point si mal « aisé a pratiquer, veu que les soldats nouveaux à « qui on apprend des limaçons font bien davantage « de tours et retours pour leur plaisir. » (Discours polit, et milit. de la Noue, p. 388.) Limaçouner. Donner forme de limaçon. (Cot.> Limande, [i* Poisson.: « Limandes sont tavel* « lées de jaune ou roux par le dos. » (Ménag. IL f. 4.) — 2* Pièce de bois de sciage carrée en long et plate : « 11 s*cn va après le lévrier sans faire grand « bruit, avec une grosse limande carrée en sa « main. • (Despér. 20* conte.)] Limaingnon, LImelanon, Lemlgnon. Lumignon, au propre et au figuré : Car il (à la chandelle) doit par raison Avoir cire et letnignon. Et ou chief met on le fu. (Poê$. av. iSOOy t. i, p. 55i; Limbes. Lieu où ont été les patriarches exm^ attendant la rédemption, et où vont les âme^ des enfans morts sahs baptême. 11 est encore eiB^ usage. (Vriy. E. Desch. f. 402% et Grelin, p. 155.) Lime. [1*" Outil d*acier : « Nus ne puel fair^ « rivet, se il n'est limes à lime. » (Liv. des Métiers.*^ f. 167.) — « Archer ne doit estre sans lime ei doi « tousjours faire agus les fers de ses sajeites. (Modus, fol. 55*».) — 2vRemords: • Adès dure I « lime, adès dure li vers Qui mort la conscience d « lonc et du travers. » (Jean de Heung, testant 1557.)] — 3' Pénitence: Si vait bien ains au monstier ; lluec font lor afflictions larmes et o ofâi3on8, Et si demeurent tresqu*a prime Tant mainettt ceste satnte lime Que de Dieu sont enluminées. (Parton. f. i53 ^.) Expressions : l** « Mettre lime en quelqu'un, rengager à quelque chose. Madame, Blanchandin U beans, S'une de mes flUes velt prandre Volontiers. en ferai mon gendre. Se par doner et par prometre En 1 pooie lime métfé^ LIM — 179 - UN Je li metroie Tolentiera Et si auroit de mes deniers Et mon trésor et ma richece. (Blanchand. f, 180 ^.) 2* « Traiter la lime^ • polir no ouvrage d'esprit, des vers. L*auteur, qui jusqu'ici a écrit en petits vers, dit qu'il va écrire eo vers de douze syllabes : Tresqu*or ai si traitie la lime Que chascun couplés a sa rime ; Or la Vos tenrons par Ions vers Si vos deviserons par mers : L*uevre en est costeuse et plus fort. (Parton. f. i68 *.] Sr • Lime sourde, » qui ne faît pas de bruit, au propre. (Le Jouvencel, 4! ».) — 4" « Lim^. sourde, • dournois, au figuré: « La veez vous là, la lyme • sourde^ Qui pense plus qu'elle ne dit, Souventes • fois s'esbat et rit. » (Cb. d'Orléans, ^« rondel.) Lfmechon. [Mècbe de chandelle, dans D. C. sous Lichinus.) L.lmeçon. Limaçon. Terme dMnjure. L'auteur dit que Targeul fait tout. A.voir fait bien par S. Fiacre, Trésorier et arâediacre D'un crapoudel, d'un limeçon Om ne set lire une leçon. fS^ Léoc, S. G. f. 38 *.J • Aussitost vient à Pasques limeçon, » tous les tiommeâ sont égaux devant la sainte table, devant Dieu. Moult se vantoit li cerfs d*estre legiers, Et de courir dix lieues d*une alaine ; Et li cenffliers se vantoit d'estre fiers, Et la brebis se louoit par sa laine... L'érmine aussi d'avoir biau pelicon A donc respon^ en sa coquille à ciaulx : Aussi tost vient à Pasques limecon. (Desch. f. %31 *.) Lloielgnon. [Lumignon, aux Ord. I, p. 513, n. 1312.] ^ * Limer. [Ronger, persécuter : « Moll a le cuer *« et triste et noir ; Sor son cors a mis molt fort «^ lime ; Car sa pensée ki li UmeLe cuer et ret par « là dedans. » (Barlaam et Josap'hal, p. 29.) — « Et — la mer^e vient d'autre part Qui m'assaut et lai- ^—^ dens^e et lime. Corne Temme qui tousjours rime.» <1 "Wies des pères. Du Cangc, t. IV, fol. 117 *».)] Limier. Voir LiÊmier. Oudin a dit au flguré -^ gros/tmier, {îm/er d'attache,^ pour gros lourdaud. Limiere. Féminin ^n précédent. « Ayez regard ^^ et manière ferme comme une limiere qui est ^«^ t)^te qui regarde devait soi sans tourner la teste çà et là. » (Le chevalier de la Tour, Instruc. à ses ilies, fol. 6^) LiAiIgnon. [Hècbe d'une chandelle: « Qui veut faire chandelle, l'en doit avant faire sécher ou feu très bien lé limignon. » (Mén/t. Il, p. 5.)] Liniitate^ur. Oui limite. (Cotgrave.) Limitation. fProviQce: « Joutes les marées et limitations de Bretagne* ^ (Froiss. III, 419.)] Limitear.Qui limite. (Cotgrave.) Limoges (esmall de). [Voir glossaire des imaux dedeLahorde, p. 281 à 283. Email en fiiiçion, appliqué sur le cuivre doré, et non $ur un Oiétal Y>recieux. It ne faut pas confondre ces éi^aux avec la porcelaine de Limoges: • Item Tan 1317, le 11* « jour de juillet, envoya monsieur Hugues d'An*- « geron au roy, parQuiart de Pontoise, un chan- « frain doré à teste de liepars, de Veuvre de Limoges, « à deux crestes, du commandement le roy, pour « envoler au roy d'Arménie. » (Ch. des Comptes, an. 1317.) — « Item je lais huit cens livres pour « faire deux tombes hautes et levées de feuvm de « Limoges^ l'une pour moy et l'autre pour Blanche « d'Avaugor, ma chère compaigne. » (JJ. 65, p. 229, an. 1327.) — • Crucefix de Limoges. » (Poët. av. 1300, IV, 1652, éd. xvi« siècle.) — Au xv« siècle, les figures furent estampées et repoussées sur un fondb d*azur émaillé qui faisait ressortir les reliefs.] Limoges (coq, poule). Faisan. [« Le suç- < pliant et Jehan Baudelot dirent qu'ils iroientveoir « dedens le bois des sires du lieu de Sorel, se l'on « y trouveroit aucuns qui chassaissent aux cocq « limoges, autrement nommez faisans. » (JJ. 184, p. 181), an. 1451.)] — « Autre chose est des oyes et « canars sauvages et des poulies limoges. Car tous- « jours puisqu'ils peuvent eschapper de leur garde, « ils retournent à leur nature franche et commune, « et sont h celuy qui depuis et plusiost les pourroit - prendre. » (Bout. Som. rur. p. 252.) 1» Limon. [Boue: « Sa bouche est pleine de « sanc et de limon. • (Roncisv. p. 100.)] 2. Limon. [Timon d'un^ voiture : « Icelluy « varlet se ferma une corde au col, on ma^iece « d'une vercolle pour soustenir le limond du dit « demi char. » (JJ. 192, p. 53, an. 1460.)] — « Sp « mettre en limon, • expression obscène. (Des Accords, Escr. dijôn. p. lô**.) 3. Limon. Pierre ou pièce de bois qui terminée et soutient les marches d'une rampe d'escalier : « En cas de débat de réfection d'héritages pour la « retenue d'iceux entre les propriétaires ou via- « gères quand oeuvre y eschiet, l'héritier el pro- « prietaire est tenu livrer à ses despens^ seuiiles, « esteaux et gros potleaux, entretoises, tous gitai- « res, pennes, colomnes, poutres et braccons, baux « montans, ventrières, surchevirons, limons de « montées et toutes icelles étoffes livrer sur le « lieu, aux despens desdits héritiers et proprietaî- « res. • (Coût, de Douay, N. C. G. t. IV, p. 989.) Limonier. [Cheval qu'on met au limon : « Une « charrete a fet apareillier ; D*un auferrant fist « Cuiborc limonier. • (Bat. d'Aleschans, v. 4988.)] » Cerfs limoniers, > ceris représentés traînant des chars. (C(Jlgrave.) LImonneur. Même sens. Mieux vaudroit servir les massons, Ou bien estre cMen à veneur De charrette ou de Hmonneur Qu'obéir à tels diablassons. (Devis ainour, p. 48.) Limousin. < L'entend encore mieux que la < pli^spart des prestres de Limousin ne font leur « Dominus vohiscum: » (Discours polit, et milit. de la Noue, p. 219.) 1. Lin. [Plante textile : « L*arunde fu de grant UN - 1 ■ saveir; Bien s'9peri;ut ke par le lin Seront oisel ■ mis à lur tin. > (Marie, Table 18.)] Une pucele qui est bêle Un jor portoit en ses bras bêle Et cresson cuilli en Tontaine, HoiUto eo fu do ci en laîa« Parmi la cbenûM de /ing. (Fabl. de S. Germ. f. 49 '.) 2. Lin. [Sorte de vaisseau (voir Lighe) : ■ Et se ■ boutèrent en un lin en mer. • (Froiss. VII, 102.) — ■ 11 entra en un vaissiel çiue on appelle un lin. * (Id. VU, 417.) — • Un vaisaiel que on appelle itn, ■ qui va par mer de tous vens et sans pieril. ■ (Id. IX, 58.) — Ou lit dans le troubadour Pierre Cardi- nal: • Sicuntval maisgraos DauseDn)ar,Que/m{;8 < ni sagecia(saï(iue). >] J'ay en *aieseaulK en galéea, en Hn» Esté SUT mer. .... (Detch. f. S50:} 3. Lin. Lignée. Parlant de Guillaume le Bastard: Par conseil de aa baronnio PrîBl une feme de haut tin En Flandres. flUe Bauduin, Nieca Robert le roy de France. (It»", P- 9S9.} Llnage. [1° Généalogie ; • Pour mieux esclair- ■ chir ceste noble malère et ouvrir la déclaration • des lUiaiges. • (Proissart, II, 20.) — ^ Parents : • Ensi chei messires Hues de si hault si bas et tous . ses linaiges ossi. • (Id. t. 87.) — 3» Haut rang: . Uns f^lis escuyers et de linage. • (Id. Il, 406.)] Llnagté. [Bien apparenté: • Robers d'Artois, ■ qui esloit li uns des plus tiaus barons de France, ■ le mieus Hnagier et estrais des royaus. • (Froiss. 1. 11, p. 305.)] Llnagler. < Le linagier c'est le parent qui est • de la Tine. souche et esloc. dont est l'héritage > vendu.' (Laur. gioss. du Dr. fr. sous le mot Une.) Ltaceus, LIncheus. [I* Draps de lit: > Mil ■ besanz d'or pour lincem et pour couvertoirs à ■ couvrir les malades de laienz. ■ [Mén. de Reims, % 207.) — • Ne coule, ne coussin, lincuel ne oreiU • 1er. > (Berle, coup. 38.) — • Si approctie le temps € d'aller coucher ; on ne peut avoir /inceuiT Irais. ■ pour les clefs qui sont pendues, ni oreillers, ni ■ lins couvrechels; si faut qu'ils couchent en lin- ■ ceux communs. • (Les 15 Joyes du mariage, 98.) — ■ Frère Jean.... emporta la couverte, le matelas < et aussi les deut^ Ihiceulx. • (Rab. t. V, t. GG.) — 2° Courtepointe : • Isnelement a lait Taire son lit, Cil ■ qui le list quatre coultes i mist: Linceuls de soie et . asflors de samis. » (Ogier.) —3° Linceul : « Et en « son lict le jetta et la Tut il ensevely entre deux ' linceux sans s'esveiller bien deux jours après. • (Cent nouvelles.)] Linéaments. Traits : • Quelçiues autres de vos • amis.... vous reconnurent mais plustosl k la pa> ■ rolle qu'aux lineamentt du visage. • {itéra, de Sully, 1. 1, p. 340.) Llneature. 1« Traits de peinture : Le peintre dans son tableau Trace la lincalure ; Puya avec le pinceau L'enrichlet de «a peinture. (J. Tahitr. p. Sf.J 2* Traits de sculpture : .... Admirant la stroolwe De ce piUier de matfanet aa Hnealurt. (Th 3° > Lineature des mains. > {Colgr.} TraiU, de la maie que consultent les diseurs de aventure. Llner. [Recouvrir de lin : ■ Les chemisH ' et poyées esloient sèches. - (Froiss. XV, • .XXI. aunes de toille cirée pour liner les • des chapelles. • (N. Comptes de l'Argent, p LInfars. Nom donné à des Allemands d'i ton au-delà du Bbin armés contre les FraO' J387 et 1388. Parlant de la guerre que Cbs porta dans le pays de Gueidre, en 1388: >. ■ les François approcherenl les bandes el • lions d'Allemuigne, si chevauchèrent en • et commencèrent a loger sagement car bie • cens lances de linfan, Allemans d'outre • s'csioyent cueillis ef amassés ensemble; t • dy que ce sont les plus grans pillars el t ■ de tout le monde. > (Froiss. liv. 111, p. 343 [f.in/'ar parait représenterrallemaud tendj vagabond.] Lingance. Ligence pris au Tiguré pour a absolue : Dame par voslre rr__. Kaiies moi alefiBOce Tele k'en voetre linganee Puisse tant manoir Qe mercis me puist valoir, f l'aiic. n* i490, f. 1. Linge. Délié, mince, délicat : < Sa pe • estoit et lut toujours linge et menue. • (S p. 3.) — Parlant d un cheval : • S'il a haute • clies et linges. • (Uédecine des chevaux, 2. Liage. Lige, fidèle : De sea doulx veux que j'en ay Le cuer ravi d'amour vray Si fermement Qi)o ja ne l'oubliray A.incoiï tous iyti/etseray. [Deich. {. lOl.f 3. Linge, adj. [De toile : > De cbiera . dras. ■ (Th. de Cantorb. 102.) - ■ Si n'e • deretourqueils'enTuien purs ses /iMjresd (Froiss. t. VII, 463.)] ~ ■ Il se dépouilla jtre • draps linges. • (Percef. III, T. 137 '■.) — Le de Flandres exige que les Gantois révoltés • • tous nus en leurs Unge* robes. ■ (Froiss., page 177.) — [Substantif. Linge, étoffe de li opposition à fange, ëtofTe de laine : • U pue ■ trepier et vendre et achater... peletene ' • nueve et Treperie viez et nueve, linge ou ■ viez ou nueve. • (Liv. des Met. 202.)1 — [> • deux grands coITres de bois, cou vers de oui • pour mettre el porter le linge de relais et I ■ selle d'or et d aident de madame la ro* (N. Comptes de l'Arg. p. 180.)] 4. Linge. [Navire, comme lin et ligne : " linges va contre marée. (Froiss. IV, 73.)] LIngeané. [Aminci : • Il avoit usé et ui ■ fausses el malvaises monnoies, Unçean • contrefaites. * (JJ. 75, p. 532. an. i34ft.)] UN - 181 — LIO Ungement. D*une manière serrée, linge : « Si • est cy bonne exemple comment on ne se.doit pas « si jolivement ne si lingement vestir, pour soy « greslir et faire le beau corps. • (Le Chev. de la Tour, Insir. à ses filles, f. 59 «.) Llnget. Un peu linge, fluet : Pour ce qu'il est linget et flou. (Villon, p. 55.) Lingot. [« Dix lingozà'ov, gransei petiz, pesans • ensemble .xti. mars .i. once. » (Preuves des ducs de Bourgogne, n* 2996, an. 1467.); Llngotiere. Moule pour couler les lingots. (Cotgrave.) Llnler. [Marchand de lin : < Quiconques est « linief'S à Paris, il peut et doit vendre seulement « en gros et par poignées, par pesiaus. •( Livre des Met p. 144.)] Lilnlere. [Métier de marchand de lin : « Cin- « quîeme rang, qui sont les petits mestiers : linieres, « chanvrieres, maistres d*escrime. < (Edit d'avril 1587.) — « Hestre et gardes jurés dou mestier de • linieres. » (Sent, de 1319.)] Liinlment. Adoucissement : * Ce sont les conso- « lâtions, ce sont les linimens des extrêmes dou- « leurs. » (Montaigne, II!, 85.) Lilnon. [Toile de lin très fine : « Ne voit-on pas « la jeunesse de ce temps porter le /mon empesé « au colct et au poignet, bien que le corps de la « chemise soit de grosse toile et pouvre* • (D'Aub. CoaL II, 6.)] Lilnot, Linotte. Oiseau gris, au bec conique, <3oDt le chant est très agréable : Ou estes tous, chauts de linottes, De chardonnerets ou serins, Qui chantés de si plaisans notes. Sous les treilles de nos jardins ? ^Co^ut//. Mon. du puits.) [« De tes chansons suis plus esmerveilié Qu*ù « escouter en la verte campagne Au frais matin le « linot esveillé. » (Marot.)J — • Linotte coi/fée^ • tf Ile de mauvaise vie. (Oudin.) LInsseux. [Peignoirs : - Une paire de linsseux m de toilette, fun de .v. toilles de large et de « .VI. aulnes de long... » (Ducsde Bourg. Preuv. II, »• 2943, an. 1467.)] LIntel. [Seuil d*une porte : • Quant vos deves « issir de Tuis, Ançois que vous ailliez avant. De « vostre pié desti*e devant Têtes trois croiz sur le • linteL • (Ren. v. 7663.)] Llntler. [Même sens : « Com Tabbé Jehan venist « a Rome pour visiter les lintiers des apostres. » a-fait hors d'apparence que le roy « d'Angleterre soit designé par ce lion puisaue sur • la plupart des monnoyes que ce prince fit faire « en Guyenne, cet animal y est représenté. Cette « monnoye des lions d'or Unit le 14 juin 1339. » (Le Blanc, sur les Monnoies, p. 242.) — On lit dans les Ord. t. Il, p. 250, « que le lion valoit en 1346, « qua torse sols. » — [• Le suppliant requistà icel- « lui Saunier qu*il voulsistiui prester... cent escus, « tant en lyons de modérez saluz, nobles et rides. » (JJ. 189, p. 34, an. 1455.) C'était aussi le nom d'une monnaie d'or des comtes de Flandre et des ducs de Bourgogne.] — Expressions, remarques : [1® (..es rois de France avaient une ménagerie de lionsdans leur palais : « A Guillaume Siguier, garde des lyons « du roy N. S. pour deniers à lui paiez, qui deulz « lui esloicnt, tant à cause de ses gaiges, comme « pour la garde et gouvernement d'iceulx lions. » (Nouv. Comptes de l'Arg. p. 255.)] — 2" « Battre le « chien devant le /ion, près du lion. • Reprocher au faible la faute commise par le puissant et sous les yeux de ce dernier : Batz près du lyon le chien: Ainsi te dois contenir. (A . Chanter^ VEsper. p. 300.) 30 « Coudre à la peau de lyon, si elle ne suffit, la < peau du renard » (Sagesse de Charron, p. 398 ; Cotgrave), joindre la ruse à la force. — 4" « Lyon « en parolles, est la brebis en euvres. • (Mém. dOI. de la Marche» liv. I, p. 199.) —5" « Il n'y eut jamais LIQ - 182 — LIS « bon marché dç peaux de lyons. » (Cotgrave.) — «6" [• A Tonale on connaît le lion, » (Le Roux de Lincy, I, p. 479.)] — 7- [« Vin de lyon » (Cotgrave), qui rend furieux et querelleur.] Lfoncel. Lionceau, on remployait comme le lion en armoiries : Un roy des Sarrazins, félon Hauberc ot et heaume à pomel, Et s'ot escu à lioncel Et ot la bone espée cainte Et sa lance fut aazur pointe. (Blanch, f, i8i ^.J « Vin fait bien le lioncel^ » ce vin rend furieux et querelleur. (Voir vin de Lyon) : eu vins fait bien le lioncel: I l'est ou d'Âuxerre ou François Buvez vos donc buvez angois. (Corlois^ f. 83 ^.) Llonlme. [Voir Leonime : • Et cils qui ne set en « sa rimeQu*estconsonnantou lionime, » (Guiart.)] — [« De conter un conle par rime U consonnant « u lionime. • (Chrestien de Troye, dans lesChron. anglo-norm. III, 39.)] Lioral. [Pot de vin : « La cour condamne ledit « André à rendre et paier audit Âbbé (de la Chaize « Dieu) tant qu'il sera habitant et faisant feu et lieu « audit lieu de Boschet et fera aucunes nopces, six « liorals ou potz de vin ù la mesure dudil lieu. » (Reg. du parlement de Toulouse, iO juin 1158, B. N. anc. 9879 •.)] LIozel. [Mot relatif à la fabrication du suif : « Quiconques seroit trouvez saien fondant, faisant « liozel d^ans la ville, ou cusant char demurie, • paieroit cinq sols. • (Constil. de Toul, an. 1-297.)] Lippe, s. Grosse lèvre (voir Loipr) : Les cheveux roux et le teinct tout baslé La iippe enflée et le sein avallé. (J. du Bellay, 44S,) [« Son Visage embrunchié tenoit Lez le cors; « mouU li avenoil La chiere qif il fet et la lipe, » (Ren. v. 29199.) — Expression : « Faire la lippe, » faire la moue : « Icellui Mulot par manière de des- « rision commença à faire la lippe ou la moe aux « supplians. » (JJ. 189, p. 174, an. 1457.)] LIppée. [1« Bons morceaux : • Le roy d'Angle- « terre emportoit toujours quelque lippée pour sa » part. » (Sat. Mén. p. 160.)] — 2** Gourmandise personnidée: ^ L'autre étoit des suivansdemadanoe « Lipée. » (Régnier, Sat. X, p. 76.) LÎppeur. Gourmand. (Faifeu, p. 24.) Llpple. Chassie autour des yeux. (Cotgrave.) Lippitude. Etatchassieuxdes paupières. (Cotgr.) Lippu. Qui a de grosses lèvres. (Rob. Est.) Llquefaclon. [Liquéfaction : • Et est fait sain « dechascun d'euls par liquefacion. » (H. de Mon- deville, f. 10.)] Liqueur. [1<> Liquide : < Fere garder justement < teles mesures qu'on a usé de lonc tans, soit à « grain, soit en liqueur, soit en héritages. • (Beaum. t. XXVÏ, 13.)] — 2- Alcool : « En buvant vin de grant « liqueur. » (Desch. f. 408.) Liquide. Consonnes liquides : « Et sont les « diltes liquides, comme /, m, ?/, r, qui font la « sillabe brieve. • (Desch. f. 3%»».) Lire. « Veez en ci la chartre, comaodez qu*on la « lise, » (Saxons, cou pi. 23.) — « Li evesques lut la « letre et Tespondi au conte à conseil. » (Hén. de Reims, § 73.) — Au participe, on avait la forme intensive Hz au lieu de leûz: • Quand Tevangile fu • Hz. » (Blanchand. f. 192.) Le présent de rinflmtif était pris substantivement. .... Jones homs, je vous prie Qu'un rommanc me prestes pour Ure, lUen vées^ ne le vous fault dire, Que je m'i esbas volenticrs ; Car lires est uns douls mestiers, Quiconques le fait par plaisance. (Froiss. poês. 96 ^.] Expression: « Autant vaut ccluy qui chasse rien ne prend, comme celuy qui lit et rien n'en- tend. » (Cotgrave.) Liripiplé. Chaperonné. (Cotgrave.) Liripipion. Chaperon. « Rabelais attribue à un docteur Aleman nommé Lupolde ou Leopold, ur— traité qui explique tous les mystères de science et de piété renfermez dans la forme et dans toute&i^ les parties de Tancien chaperon doctoral ou liri- pipion sorbonique, appelé de la sorte du flamaa liere-pype comme qui diroit une sorte de musette qui descend de la télé sur les épaules. » (Le Du- chat, sur Rabelais, t. Il, p. 78.) Liron. [Loir, lérot: • Aux lirons et limaçons cachez en terre ou dans leurs creux, le dormir* sert au lieu de mangeaille. • (Pasq. Lett. t. III, p. 656.)] — • Pastez de venaison, d*alouettes, é^ lirons. » (Rabelais, t. IV, p. 251.) — • Liron d© pain » (Cotgrave), quignon de pain. Lis. [Cette fleur a servi de bonne heure pour le» figures et les comparaisons : « Dame, mer vi le clair vis et la face. Ou rose et lis florissenl chascun jour. » (Couci, XI.) — « Vermeille ert comme rose, blanche com flor de lis. • (Berle, c. 30.) — Expressions: !<> « Estre des fleurs de Zis, • être de la famille royale: « (Le roi de Navarre haranguant le peuple de Paris dit) qu'il aimoit moult 1^ royaume de France, et qu'il y estoit bien tenu, car il estoit des fleurs de lis de tous cosiés. » (Chr. do S. Denis, t. Il, f. 250.) — 2* « Bel oncle d^ Berry, nous ne voulons pas que vous nous éloi- gnez notre cousine votre fille des fleurs de lis. ■»• (Froiss. éd. Buchon, III, IV, 31.) — De là le nom d^ sires des fleurs de lis donné aux oncles de Charles VI — Lisable, adj. Lisible. Et là dessus ecry termes mordans D*un trait lisable a tous les regardans. (Cl. Marot, 61.) Lisarde. [ Lézard : « Lisardes sont de troi^ « manières: unes grans et une petite. • (Bronettc^ LatinI, Trésor^ p. 194.)] Venimeuse est la queue de lisarde Pour son venin qu eUe y va tapissant. (Desch, 219 «.y Lisart. Aimant à lire. Un homme ne peult bien escrire S*U n'est quelque peu bon /tsa^^ (CL Marot, i2S.) Lisce. [Lice, chienne; au figuré, femme d< us - w vie: - Filz de lUee. • {11. 84, p. m, an. r. Lecteur. Le jeune sire de Lavul Guy 14* fcrivant, au suiet de la pucelle d'Orléans, es et aïeules, finit âa lellre par ces mois : r le liteur de ces prescnles que nous sa- • (Godefr. Rem. sur l'Hist. de Cliarles Vil, econclus de lu que la simplicité de ces ît telle que les dames les ptusqualiflées ne pas lire. — [Le Ménaper de Paris et les )08 du thevalier la Tour-Landry contre- Ite dernière appréciation.] r. Laie, petite allée dans une forél : • Le nis est comme aulnes, genels, espines et bois ne porlans fruicis, autrement dit wîs ; et se doit régler tellement que l'usa- I le prenne à son choix indifcremment par 18, par lisiers qui se marqueront, et es- I après qu'elles seront abalues on ne pourra IT qu'après certaine quanti Lé d'années pro- la recrue du bois selon tu fertilité, ou é du lieu. • (C. de Lorraine, C. G. Il, 1074.) re. [1* Bord d'une étoffe dans le sens de la I Dus ne puet avoir drap espaulé, c'est à drap dequel la chayne ne fusl aussi bone îeu corne aus lisières, que il ne soit en »1& d'amende. • (Liv. des Hét. p. 121.)] — • Nota qu'en lay et virelayon trouve bien it sept lignes de une ou plusieurs jùie;'£« Mées; et plus ouUre je n'en ay point veu. > rt. de Rhétor. Il, fol. l»^.) — Expression : mlisiei-es pires que le drap, ■ c'est-à-dire .Uires qui sont aussi pleines de défauts epays même. (Oudin.) . Loisir. [Infinitif de Hcere, devenu licire.] dou royaume se il avoit lisir assembloit «le patriarche... et faisoitenquerre à plu- jges gens les usftges de lors terres. ■ de Jérusalem, p. 14.) •oz. [En anglais leechs proivs. lé de proue : vent as trefz coillir Funt les iisproz avant i bien fermer as ralingues. ■ [Wace, Brut.)] I. [Tonneau, à Liège : • Une tonne de 1, que on appelle liise. • (D. C. sous Lissa, inr. [Ouvrier qui lisse une étolTc. (JJ. 176, 0.14^5.)] tire. Outil pour lisser. (Oudin.) ire. Action de polir. (Cotgrave.) :. [i' Listel, moulure carrée et unie : • On- nais por une pucele ? (Coût. Gén. 1, f. 697.)] 1- LIT Ltsté. [ Bordé de listes (voir le précédent) : ■ Fenestre de marbre littée. • (Aubry, p. 159 *.) — ■ Tombe de rices listes tislée. • (Flore et Blancnef. V. G5i.)~ On bordait de listels tes boucliers: • Son • escu devant soi, qui fu à or listés. • (Chanson d'Antiocbe.) On brodait de même les robes; < Robe - à'or listée. • [Aubry, p. 159*.)] Listre. Ecolâlre, dans les chapitres: • Les ° doyen, chanoines et cbapilre Sainct Eslienne > d'Auxere comparans par maistre François de la • Barre, doyen, Edme Thevenon chantre, Estienne • le Muet pénitencier, Charte Grilet archidiacre, • Germaia de Charmoy, Nicole David listre. • (Coût Gén. 1, 213; voy. Le Bœuf, Hisi. civ. d'Auserre, 471.) Lit. [1° Petit lit pour la sieste: • Quand nous • estions privéemenl teaos, il (S. Louis) s'asseoit • aus pies de son lit. > (Joinv.) — 2* Grand lit pour la nuit : • Se parti de la chambre au plus coiement • qu'elle pot, et vint au lit dou roi qui dormoit. • (Men. de Reims, S 8.) — • Li lis as dames et as de- • nioiselles, et lor robe à cascun jor, defTeodons • nous qu'on les prengne en nule manière. • (Beaum. LIV, 7.) — . Si en voloit ele porter se plus • bêle robe à parer et son plus bel lit furni. • [Id. Xlll, 2t.) — Voir aux Nouv. Comptes de l'An^nt, p. 29, les pièces d'étoffes qui servirent .'i dresser un • paveillon en guise de chambre, à tendre sus le lit ■ de ma dittedame (la reine). > — 3° Mariage : > Les ■ enfans de divers licts, entre tous, gentils hom- ■ mes, annobtis et roturiers partageront par testes ■ également les successions de leurs pères et mères, • sans distinction aucune des licts et nopcesd'ou ■ ils sont yssus, si doncques par convention de ' mariage if n'y a traicté au contraire. • (C. G. L II, p. 1081.) — 4' Terme de meunier: > Le meusnier ■ est tenu rendre la farine de rez a comble outre . le droit de moulure et tenir le lict et cercle de • ses moulins à rond. • (Coût, du pays de la Marche. C. G. t. li, p. 518.) —[Expressions : !• • Demi Ht, ■ compagnon de lit : • Et tant estoit en la grâce de la • reine du pays, qu'ele estoit son demi lit, tes nuits • que la dite reine point ne couchoit avec le roi. • [Louis XI. 27* nouvelle.) — 2* ■ Lit mortel, » lit de mort : * Laquelle defunlle estant en son lit mortel • et recordant son tort, pardonna audit suppliant • plusieurs fois sa mort. • (JJ. 151, p. 247, an. 1396.) — 3p * Lit de justice, > audience solennelle du parlement, à laquelle présidait le roi, assisté des hauts personnages de l'Etal et des grands officiers de la couronne; en voici l'origine d'après Des- champs (Uiroir du Mariage, p. 120): > Fut establi • qu'en remembrance de ce miracle et celle pais > [des barons et de la reine Blanche qui leur pré- < senta Louis IX enfant), Seroit le lit à tousjours ■ mais. En tous lieux où les roys seroient. Pouf ■ jugement et que lendroient De France la saintte ■ couronne. Fait, et pour ce encore on l'ordonne ■ Et l'appeU'on lit de justice Qui esi à remembrer ■ propice, Toutefois que roys proprement Doit < venir en son parlement Ou qu'il siet pour justice • ailleurs. • — 4° ■ Lict de carreaux * fait dans LIT — 184 — LIT une église pour le baptême d*un prince. Voyez ]a manière dont ils étoient construits dans les Hon- neurs de la cour, ms. p. 42. — 5* « Licts brisez, » terme de coutumes qui signifle mariages dissous. « En cas de licts brisez et mariages divers entre « gentilshommes, les fllsexclueront les filles des « successions de leurs pères ou mères communs « en apportionnant icelles de ce que leur doit estre « donné pour leur dot. • (Coût, de Lorraine, C. G. t. II, p. 1081.) - 6- . Licl entier et lict deffait. • Terme de coutume qui signifie mariage subsistant et mariage fini par la mort d*un des conjoincts. « Homme marié*non ayant eufans, ne pourra ven- < dre les fiefs ne main fermes venant du costé de « sa femme plus avant que durant le lict entier, « mais prestement le lict deffait et l'homme ven- « deur mort, iceux fiefs et main- fermes, retourne- • ront à la femme, si vivante est, ou ù ses hoirs. » (Coût, de Hainaut, C. G. 1. 1, p. 803.) Lliargie* [Léthargie : « Estourdy, etonny et « comme en litargie, • (A. Chart. TEsper. ou Consol. des trois vertus )] Litel. [Liteau : • Que li maistres n'aient ne por- « tent aulne, verge ne mesure sur les draps de « ville, se le seing de la ville de Reims que on dict « le litel n'y est. • (Varin, Arch. de Reims, 1. 1, 2- partie, p. 1074, îjn. 1292J] LUerature. Connaissances. « Ordonnons que « tous les notaires que par nous seront créez et • constituez soubs nostre authofité et jurisdiction, « seront tout premier examinez par nostre juge c majeur et d'appeaux sur la suffisance et literature « d'iceux, etc. • (Coût, de Bueil, N. C. G. II, 1242.) Liieron. [Petit lit, dans Froiss. X, 37.] Litière, [l"" Lit de paille ou de fourrage pour les animaux, au propre et au figuré: • Puis esta- « blerent les cevaux ; Moult les firent bien aaisier « Et de litière et de mangier. . (FI. et Bl. 1430.) — « A son tinel fist de Turs tel lietiere. Que sus la « terre cuert li sans com rivière. » (Bat. d'Ales- chans, v. 6293.)] — 2o Lit : • Litière d'estrain. • (Froissart, liv. 111, p. 135.) De bon duvet faictes voslre litière, (Dench, f, 234 ^,J 3" [Lit couvert placé sur un brancard : • ni. drapz « adzurez à fleurs de lis d*or, dont Ten couvri la « litière à ma dite dame Ysabiau. » (N. Comptes de TArg. p. 6.) — Voir au Glossaire des Emaux de De Laborde, la description d*une litière (p. 366).] — « Et furent mis en litière, et furent apportei jus- < ques Monpensier, un fort chastel le roi» et ne « porent avant aler. » (Mén. de Reims, §174.) — Les brancards étaient portés par des chevaux plutôt que par des hommes : « Blanchefleur la royne ont f en litière mis Entre deux palefrois. » (Berte, coupl. 99.) — « Virent venir une lictiere chevau- « cheresse que deux chevaux porloienl sur quoy « ung chevalier qui bien sembloit navré estoit, et le « suy voient deux escuyers. » (Perf. IV, f. 1I3»>.) — Expressions : [1" « Estre sus la litière, » être ma- lade au lit : « Li rois Robers d*Escoce se tenoii à « Haudebourch sus la litière, car il estoit si alains « de la grosse maladie que il ne pooit mais cevau- « chier. » (Froiss. II, 113.)] — 2« • Battre la littiere, • demeurer dans l'écurie. (Oud.)— 3* • Faire littiere « de son sang pour quelqu*un, » verser son sang pour quelqu'un. « Si la tranquililé et affection que « je souhaite à vostre esprit, sire, se pouvoU pro- « curer et racheter de mon sang, je ferois gloire de ■ le répandre pour un si noble sujel;i*en (erois lit- « tiere, comme j'ay fait à toutes les occasions pour • le service de vostre majesté. » (Méto. de Villeroy, V, p. 144.) — 40 • Faire litière de quelque chose, • la profaner, en faire peu de cas. (Cotg.) — 5* « Mettre « a la lictiere » (Cotgr.), ruiner. Litige. Contestation en justice : « Litige si est quand aucun vend chose dont contend et plaid soit pendant, que les clercs appellent vice de litige. • (Bout. Som. rur. p. 389.) — Expression: Action de vice de litige comme qui vendroit au- cune chose qui seroit en procès pendant ; cène se peut ne doit vendre et si vendue estoit, si la conviendroit-il ramener au premier estât ; et seroit tenu le vendeur de l'amender au seigneur d'autant que le pris monteroit et cehiy qui Tache- teroit, si il le sçavoit perdroit son argent et seroit le marché nul. » (Bout. Som. rur. p. 154.) Liiiger. Etre en procès. (Cotgrave.) Litiscontestation. [Voir Ord. VII, p. 706, an. 1367.)] — « Litiscontestation est nier la demande • de partie par un ny pour toutes deffences; et « pour-ce l'appelle litiscontestation; qui litisoon- • teste par gênerai ny, sur toute la demande, ny ne « quiert declinatoire ny dilatoire autre que peremp- « toire, que nier purement la demande qu*on luy « faict pour toutes deffences, car devant ce ny, n'est « le juge seigneur de la cause que par-devant luy « est litiscontestée et devant ce peuvent estre les « fins declinatoires proposées; mais depuis /t7/s- « contestation, nulle ne doit ne peut estre propo- « sée. • (Bout. Som. rur. p. 123.) Litiscon tester, v. Plaider, contester, être ea procès. « Quand un tiers detempteur d'aucun héri- tage, est poursuivi pour raison d'aucune rente dont est chargé ledict héritage qui luy a esté vendu sans la charge de la dite rente et dont il n'avoil eu cognoissance paravant ladicte pour- suitte, api es qu'il a sommé son garant, ou celuy qui luy a vendu et promis garantir ledict héri- tage, lequel luy deffaut de garantie, ledict tiers detempteur ainsi poursuivi, paravant litiscontes- ter, peut renoncer audit héritage. » (Coût, de Paris, C. G. 1. 1, p. 4.) Litispendance. Temps pendant lequel un pro- cès est pendant en justice : • Le dit bailly a offert < de faire apparoir promptement que pour raison . « de ce il y a appellation et litispendance en la < ditte cour de parlement, dès cinquante deux ans.» (Coût. Gén. 1. 1, p. 560.) Littéral. [Selon le texte : « On doit expliquer la LIV - • > corps el d'avoir, nul ae vende à cxAlo livre soti' • tive, ne à autre livre ou pois, par lesquels tous « baras eldecevances peiissentestie faits, comme « ont eslé faits parcelle /iurc soutive, fora que à ■ phisiciens elsurgiens tant seulemenl, el en cas ■ et non autres où il en uuroient à faire por leur ■ mcdicinées et sirurg^iées, estimées el ajustées par • les escriptures anciennes au pois de cette livre ' soutive. • (Ord. I, p. 512, an. 1312.)] — Colgravc relève : 1° • Livre d'Anvers, ■ IC onces. — 2° ■ Livre « des apolhecaires, • 12 onces. — 3° ■ Livre d'Es- • paigne, ■ 14 onces. — 4" ■ Livre des espiciers, ■ 12 onces. — 5° . Livre de Florence et de Gennes, » 13 onces. — 6- . Livre de grosserie, • 24 onces. — 7" • Livre de Lyon, » 15 onces. — 8" ■ Livre mar- « chandc, ■ 15, 10, 18 onces, selon les lieux. — 9" « Livre des mareschaux, » 12oDces. — 10° ■ Livre ■ médicinale, • 12 onces. — !■■ • Livre de Milan « ou de la Soye, ■ 12 onces. — 12' . Livre de gros ■ poids, ° 26 onces. — 13* « Livre du petit poids, • 12 onces. — 14" » Livre royale, » ordinairement 16 onces. 3. Livre. [Monnaie de compte, qui valut d'a- bord un poids d'argent d'une livre et fut réduite avec le cours du temps : • Mielz en vall l'or que ne « funt cinc ccnz liwes. » (Hol. v. 516 ) — ■ Car teiz ■ a un denier en sa borce qui ni a pas cinq iivres. • (Ruleb. 1,257.)] —On dislinguait: 1' ■ Livre bre- • tonne. * La livre toumois estoit de 20 sous; la livre bretonne csloit plus forte de 5 sols et plus; en sorte que 10 /ivres tournois ne valoient que 8 livres C snus 8 deniers de Brelagne. (Gloss. de l'Hist. de Bret.) Voy. Cotgr.; Morice, Ilist. de Bret. préf. p. IX. — 2° ■ Livre barrois (Colgr.) • vaut 14 sous lournois. — 3" • Livre bourdelois fColgr.), • 12 sous 1/2. — i' . Livre de carolus. » (?). G. G. I, p. 804.) — 5" • Livre de coronat. . (Id. H, p. 1243.) — 0" ■ Livre de gros. ■ (Id. I, p. 848.) — 7* • Livre • inansais (Colgr.), ■ 4 sous sterlings. — 8° • Livre • parisis (Laur. Gloss. du Dr. In. et Co^r.), • 20 sous parisis ou 25 soua tournois. [Voir l'élude sur la monnaie parisis de U. de Barttiélemy, dans les u^m -le la Soc. de l'Histoire de Paris, t. 11.] — Mém. I 9< > Livre lornois. • (Pérard, Hist. de Bourgogne, p. 513, an. 1266.) Elle valait 36 deniers de moins que la livre parisis. — 10° • Livres de Viannois ou > Viennois, «pour livres en monnoie de Vienne. (Du Bouchet, Gén. de Coligny, p. 63, tit. de 1246.) — [Consulter sur la livre et la monnaie eu général: 1° Le Blanc, Traité des Monnaies; 2° de Wailiy, Variations de la livre lournois (Acad. des Inscr. 1. XXI) ; 3- Germain, Mém. sur les anciennes mon- naies de (lonlpellier el de Hetgueil.] 4. Livre. C'est une livre de rente en terre ou autant de terre qu'il en faut pour faire une livre de rente. [Laur. Gloss. du Dr. fr.) — On distinguait la ■ livre de meubles, • en biens meubles, de la livre en liéritage, en biens immobiliers. (Ducbesne, Gén. deChâlillon, p. 401, an. 1231.) 1. Livrée. [1° VétemenU qu'uo seigneur, un prince, un roi, faisail délivrer aux membres de H i- LlV famille el de sa maison. Suivant Chantereau Le - Fèvre, de l'Origine des Fiefs, p. 148, les livrées, dans les maisons des princes, éloienl ce qu'on avoit appelé plus anciennement paralee. ~ Le mol de robe esl mis pour celui de livrée, et ces deux mots signifloienl la même chose à cet égard. On voit, par divers monuments de la Chambre des Comptes, 3 ue les /ivrËes, c'est-à-dire les habits que nos rois oniioienl aux gi'andes fêles â plusieurs seigneurs ofllciers de leur maison et à d'autres commensaux, sont appelées tantât du nom de livrées , tantôt de celui aerobes. [Mil. fr. du P. Daniel, 1, p. 222.) — Delà l'expression . il est des robes du roy, - des robes de tel seigneur, expression encore usuelle en Italie : ■ Sono délia roba ilel ambassatore. • C'est lu une dépense régulièrement inscrite aux. Comptes de l'Argenterie. Ainsi, dans celui d'EI. de La Fontaine (1351 j, des livrées sont faites à iNoël et l'Assomption (rayaoust): ■ Ledit argentier n'a rien • délivré ausdiis jeunes enfans de France, excepté • pour messeigneui-s Jean et Philippe de France ^ ■ Loys de Bourbons, les quteus furent vestus de • livrée avec monsieur le dauphin le Jour de Noël.... • Des dras que madame la royne eul poursa jtfrM • de miaousl. ■] — ■ La rcyne voulant avoir des « vergclles d'or que Sainlré avoit données i toutes ■ les dames de sa cour, lui dit, pourquoi il ne la ■ faisoit pas aussi de sa livrée comme les autres. ■ (J. de Saintré, p. 208.) — [Ces robes étaient unifor- mes; co qui fait dire âG. de Machaull: • gens veslus • d'unité. • Au xyh* siècle, on aurait &rit • tout • d'une parura >] — « Feist faire harnois el habil- ■ lemens qu'il devisa à sa plaisance et ou i) feist ■ mettre la livrée de sa dite dame. > (Aresia Amo- - rum, p. 360.) — Parlant de l'enti-ée du roi Jeun à Paris, en 1350 : ■ Toutes gens de meslier quelcon- • queeBloientveslusd'uneroi»6ed6iivfce. ■ (Chron. de S. Denis, If, p. 224 ''.) — De là les expressions : 1* • Estre de la /tvree de quelqu'un, > être de sa maison, être son domestique, au propre et an figuré. L'auteur parle d'un pourpoint de soie qui lui avoit été promis par messire llegnauU de Dacy, chevalier : Il iiera de vous grans nouvcUes Quant je vestlray to cotaUee : Sije luii de vatire livrée. Je serai ik vous pour jamaÎB. (Deich. f. 4i6 •./ • Eslie de la livrée de ceux qui n'ont pas le cer- > veau bien fait, • être fou. (Boucliel, Serées, i. Ill, p. 248.) - 2- • Changer de livrée. • changer de parti. (Oudin.) — 3° [■ Faire graus livrées, • faire de grandes dépenses: • Il tenoit grans estas et • estofTei et faisoit grans livrées et grans despens. ■ (Froiss. II, 340.) — 4° ■ Faire livrées, • fournir : ■ Darlevelle esleva une sexsle de compagnons en • Gand queon nommoit lesblanscapperoDS et en . list à tous livrée. • (Id. II, 424.Q — 5° On a dit des blessures : • Qui va à telles noces en remporte ■ bien souveni des livrées rouges. ■ (Mémoires de UonUnc, 1. 1, p. 3U.J 11° Signe disliactif d'une troupe, d'ua ordre-: ■ Portoit une petite luioneiiolie d^ng pié et def^f LOC -i des sables mouvants autour du mont S. Michel] ; ■ Icelle terre par sa substance est grasse, forte, ■ H%e et dense et relient l'humidité. ■ (Rabelais, t. III, p. 31.) Loable. [Louable : ■ G sor toz li plus esauciez ■ E sor autres li plus loables. • (Ctiron. des ducs de Norm. V. 7913.)] Loanle. Même sens, dans S. Bernard, Serm. tr. page 101. Lobberie. Tromperie : Helas I mon cueur a tant ouf D'eulx les psrolles Et Isurs gnoarobberie» folles, Leura tlecevana bbudices moUes. (Al. Charlier, p. 6i4.} L«be. [1* Tromperie. (Cbaslel de Couci, v. 4606.) — 2° Raillerie : ■ Et le tenoient de gengles et de . lobes. . (Froiss. XIV, 59.)] Quo; t dea, cbncuD me paiM ds lohe». Chacun m'emporte mon avoir. (PMhelin, Farce, p. 67.) Lober. 1" Tromper : Et vont les poures gêna lobant Décevant le monde et robant. (Al. Chart. p. 617.J Trop aet feme d'engin de barat et de lobe ; Home qui la velt croire, guiie, barate et iobe Et petit et petit le barate et dearobe ; El demanda déniera et pula demande robe, Feme sanble aensne, ml ver qui la g«nt aelne. Tel i a qui est maie, tel i at qui eat saine Quanteltruevi ' Ele ne tairoit r Tel la qui , Quant el trueve à sucer, sacniei, por nule paine, devant qu'ele nist pUine. nt qu ele tust pi t, HB. Il* S. G. loi. [2* Railler : > Je ne die mies che, sacities, cliiers • sires, pour vous lober, • (Froiss. V, 46t.]] Lobeur, i. m. Trompeur : ■ Mais il ne fut tost • hardy de plainement dire sa pensée comme font • les lobeim du temps présent, qui sans desserte a vont baudemenl aux dames requérir qu'ils soyent ■ aymez et de Talulises et faulx semblans, pour • elles decepvoir bien se sçavent aider. • (Hist. de Bouûicaut, p. 30.] Ijocalalre. [• Le locataire doit estre tenu clos « et couvert. • (Loysel, 475.}] Locatif. [1* adj. Mercenaire : ■ El le lendemain... > il le fit luer... de ses meurtriers afTeclés et loca- > li/^, comme dit est dessus. > (Honstrelet, I, 77.]] — 2* subit. Locataire : ■ Les locatifs des maisons ■ tant de la ville de Bourges que des autres villes. • {Coust. Gén. 11. 329.) Tons lea bommea aont mis ainsi c|ue locatifi Sut cette terre Icy, où Dieu les laisse vivre, Non aOn qiie le monde on la chair les enyvre, Hais pdui lever au ciel leura jeux contemplatiGi. hnia. Pois. p. 71. Loceagaos. [Rossignol, au Gl. 4120, an. 1348.] Loceret. [Tarière : > Tarrabrum, qjjod vulgo ■ dicilur loceret. ■ (Ch. de 1206, dans Du Gange, l. VI, f. 5H •.)] Loche. [1* Poisson du geure cobite : ■ Vous < deussiez laissier ester Le debateisde ces clocbes; • Mieux vos venistpescber as toefKsQu'entremetre ■ de tel mestjer. • (Reo. v. 2I&I60 — 2* Limace ; i- LOD c'est encore son nom en Bretagne : • Il avoit en ■ ruelle do son lict un dard, auquel il tuoil des ■ loches en son jardin. > (D'Aub. Fœn. III, 23.)] Locher. j;i* Etre pendant : • Il leva sus en sole- < vaut. Le pié tant avant dont il cloche. Et la pel ■ qui encor li loche. Et lu jambe et le pié manmis ■ Qui el braon fu entrepris. • (Ren. v. 7304.) — 2° Boiter : ■ Fut afTollé d'une jambe mcssire Haaroy < deSaint Legier...eten /ocnadepuistoutesavie. ■ (Pierre de Fenin, 1417.)] — 3» Branler, être près de tomber, en parlant d'un fer de cheval ; de là, au figuré : > Avoir un fer lochttnt, ■ avoir un fer qui loche, avoir souvent de petites incommodilés : Silost que viellesce nous prant Tousjours avons un fur lâchant, TouJia lault ouvrer en viei aelle. (Deteh. f. S5S '.J Par suite, • il n'y a rien en mon fait qoi loche, • il ne me manque rien : Il n'o rien en mon fait qui loche. (Deteh. f. SS7 :) Locaoe. [Bâton : • Icellui Jehan entra en sa • chambre printunbaslon appelle /oc^ue. • (JJ. 199, p. 215. an. 1463.) Comparez I anglais log, morceau de bois, et voyez Loque.] LocucloQ. Paroles : L'en ne me sert que de loeucion. (Deteh. f. Sffl.) Loder. [Approuver : ■ Qui ce vus todef que cest • plait degetUD. ■ (Roi. v. 226.)] Lodier. Vaurien. (Voir Loudier.) Vous y mentei, par aaint Nicaise, Comme foulx, loaier et paijure. (Deteh. f. 375 •.} ■ Lodier lourdaut. > — > Homme grossier, véta ■ à la pa'isane d'une chemisette remplie de coton. > (Le Duchat, sur Rab. t. IV, p. 36.) Lods et ventes, sont la redevance qu'un sei- gneur censier • a droit de prendre au feur du pris > qu'un héritage, estant en su censive, aura esté ■ vendu et ce pour autantqu'il en loue el approuve • la vendition, pouvant, si bon lui semble ou droict ■ de retenue a lieu, retenir à luy ledit héritage ponr < le pris qu'il a esté vendu, et eu frusler l'acheteur; ■ et est en vendition de roture, ce qu'en vendition ■ de llef est relief quint et requint et le dit-on ■ tousjours en pluriel lods et ventes el point an - nombre singulier. • (Nicot.) — [Voir Laobs : • Afin que aucuns laods et vends n'en fussent ' payez, en rucheptant ladite place. * (Lettre de Charles VIII, Bibt. de l'Ecole des Chartes, 3* série, t. IV, 65.] Le roturier vendant un bien qu'il tenait en censive payait le droit appelé lods et ventes, deux droits séparés à l'origine, confondus au xiu*b. On supposait qu'en allant trouver le seigneur li qai il rendait la saisine, le vendeur lui payait un droit de vente, et que l'acheteur du fonds payait & son tour au même seigneur un droit de confirmation {lods.âoXaiialaudare). Le tarif des lods et ventes était variable : Très faible en certaines provinces, il était à Paris d'un douzième du prix de vente, ailleurs d'un huitième ou l 'un sixième.] LOE -i Loedieu. Hypocrite: Or regknlei de cm hennitei Ces loedieu, ces ypocrite*. /TraU Marie», p. SIS.) Loée. [Espace d'une lieue : • D'une loée les « peut-on bien oir. ■ (Garin, dans D. C. )11, 76 '.)] Loe(. [Lof; coin inférieur d'une basse voile : •■ Li un se efTorcenl as windas, Lî autre al loef et ■ al betas. • (Brut, Wace.)] Loelog. Loin : • Plus loeing de cinq ou de - six lieues. • (Ord. 111, p. 437.) Loels. [De louage, de vil prix : • Car chevaliers > estre voira De la main au roi Loeïs, Qui n'estoit > mie loeïs- ' (Blanche et Jehan, v. 4757.)] Loement. [Consentement : • Iceus de l'ost tri- ■^ ves ont quises Au roi Prian par lel devises. Qu'il > lesdona au /oeman^ De ses dos fils et de sajanl. • (G verre de Troie, dans D. C. 111, 43 ■>.)] Loenge. [1» Gloire, comme le latin taux : > Haiot homme en celui jour, S'ala aventurant, * Pour acquérir tionour el loenge plaisant. > (Du Guescl. V. 2!M6.)1 — î- Louange: ' Loenge k Dieu. • (Ord. m, 505.) —130 Consentement : • On vendra ■ via en la ville (de Bousies) d le loenge ou condi- ■ tion préfixe des esiùevins ou jurés. • (Ch.de 11 77.) Loenois. [Honnaie de Laon : > Ernouls li ■ queos... sis loenois. • (Convention de 1320 entre l'^véque de Tournai el Philippe-le-Long.)] 1. Loer. Qui recommande, du latin laudator C^ . Bernard, Serm. fr. ws. p. 221, où il traduit corn- r^M-^ndator.) 2. Loer. [Du laiin locare, mettre en location : " Les gens le roy leur toerent les estaus pour van- ■ dre leurs danrées aussi chiers, si comme l'en •■ disoit , comme il purent. > (Joinville , éd. de 1^S67, 217.]] — ■ Quiconque loera maison... à folles ■ fammes communes, ou les recevra en sa maison, ■ il rendra et payera aux eslablis à ce garder de * par nous, le loyer de la maison d'un an. • (Ord. ».- f.p.79.) 3. Loer. [Du latin taudare. 1« Louer : ■ Tant ne ■ l'vus sai oc preisier ne loer. » (Roland, v. 532.) — 2* Remercier : • Loat sun Deu, ne flst altre res- i • puns. ■ (Roland, v. 420.) — • Si en looit Dieu et ' " regratioit grandement. • (Froissart, t. II, 59.) — ^ Conseiller ; c'est le sens dominant du mut : • Ki *• ço vus loet que cest ptait degetium. > (Roland, V. 226.) — • Ses consaus li loa que il se lenistcois. > CMén. de Reims, § 426.) — • En num Dieu, dame, le * royalmede France vous ioejou bien dewuidier. • C(<*roiss.. II, 45.)] — « Aucune fois convient il par "> fonÂe que li bailli ou li prevost facent assesseur, " si comme quant partie le soupechone par aucune * reenable cause que il met avant, ou quand li * bailli ou li prevost sont partie contre cheli à qui * il a a plaidier, soit en demandant soit en delTea- * dant et se li bailli on li prevost s'efTorcoient de t- LOG • demeurer justice en tiex cas et ne voloit Tere « assesseur â la requesie de partie, nous ne Ioon$ > mie à la partie qu'elle voit uvant. • (Beaumanoir, page 14.) A dame to qu'el ne croie Ceus (Racal de Cambrai, 60j] — .s<* Tribunes pour un tournoi : Celluy jour firent les deux roys toges dresser emmy les prez, où il y avoit fenestres et ap- puyaulx aux dames el ;iux damoiselles ; car la coustume estoit que les roynes et les hanltes dames alloient veoir les tournoyemeos pourveoir les meilleurs chevaliers. > (Lanc. du Lac, 11,82.) ' Expression : • Droit de loges, qui appartient par chacun an à un seigneur, pour les loges que les sujets tiennent au dedans de l'enclos du château pour s'y retirer en temps de guerre. • (Laur.) Logeis. [Camp, ensemble de toges : ■ Et si avoit là peu de gens qui euissent happes... pourcopper bois et faire logeis. * (Froiss. Il, 147.)] Loger, Logter. v. [Camper, sous la forme réfléchie ou neutre : • Et mirent six jourz en venir à Damiete, et prisent port^ el se logierent avec les autres. ■ (Uén. de Reims, § 152.) — • Quant Julius César, dus des Romains Vint en Gaule la terre conquérir. Un jour loga entre Soissons et Rains, Sur un hault mont. > (Desch.)] — 2* Ifa- rier: . Vous me voulez loger en si bas lieu; par quoy, pour abréger, je vous dis que jamais je De prendray mary, si je n'ay un roy comme mes autres sœurs. • (Nuits de Strapar. 1. 1, p. 268.) — Expression : • Estes vous logez a ceste enseigne et ■ vieux fatras, qui tant ont perdu de consciences. • (Eutrap. fol. 171.) Logete. [Maisonnette : ■ Or esloit ainsi que il LOI — 190 - LOI « nvoil une logete à mon chevès, par où Ton enlroil « ou mouslier. • (Joinv. 25i.)] Logeur. Fourrier: « Cesle façon touchant le « logis estoit que tontes ses coinpaignies ctiacune « avoit un mestre logeur, et ce ineslre portoil une « petite bannerolle, en quoy estoit la livrée de son « capitaine; et, incontinent qu'i'z partoient des « batailles pour prendre le lo^^is, il ne fus! ozé par- « tir un chevaulcheur pour nier au logis sur i^eine « de la mort, sinon ceux qui avoient bannerolle au « poing. • (Le Jouvencel, fol. 53.) Logicien. [Qui étudie la logique: « Tu n'as « pas bien por moi mater Cerchiés les livres an- « ciens ; Tu n'es pas bons logiciens, • (Rose, vers 5780.)] — « De jeune logicien argument cornu. • (Tahureau, Dial. p. 87.)] Logies (droit de). « Le roy prend en Poitou « par chacun an sur chacune prévôté de la sene- « chaussée et comté de Poitou à sçavoir huit livres « cinq sols, outre le prix auquel ont été mises a « ferme les dites prcvôtez et quinze sols pour le « droit des gens des comptes. •» (Laur.) Logique. [Science qui a pour objet le vrai et les lois de I intelligence: • Et se tu sces riens de « logique. Qui bien rest science autentiquc. • (Rose, V. 665!.)— « Lire de logique, » faire partie de l'Université : « Bien avez oï la discorde. Qui a duré « tant longuement... Entre la gent Saint Dominique « Et cels riui lisent de logique. » (Ruteb. 73.)] Logis. Campement. Parlant du siège de Bour- ges levé par le roy en i44'2 : « Voyant bonnement qu'ils ne la pouvoient dommager et aussi que ceux de la ville estoient par l'autre coslé chacun jour refreschis... se deslogea d'illec et feit bouter les feux par tout le logis, » (Monslr. 1, 152.) — Furent faictz les logis et les hourdis de belle charpenlerie qui lors furent dressez pour seoir dames et damoiselles tout a Tentour de la place pour mieulx veoir le tournoy. • (Percef. ï, 23**.) — « Adonc gens d'armes et piétaille firent logis de ronsses et de buissons. » (Bertr. Du Guescl. par Mén. 516.) — On a dit par périphrase de la prison : Voicy arriver un chicaneur avec ses sergens et ses records, qui lui mettent la main sur le collet, pour le mener nu logis des gens de pied, là où l'on n'a point de peine de fermer les portes. » (Bouchet, Serées, I. l, p. 91.) 1. Loi, [Voir Le( ; c'est la forme, dans la chan- son de Roland et même dans Th. de Cantorbery : « {}o que reis volt est leis, ço dient li alquant ; As ■ terriens seignurs sunt tuit obeisant. » f38.) — I* Religion : « Et li manda salut par un sien clrugue- « ment; et bien seust il, se il pouoit tant faire que « il Ten peust meneir, elle le penroit à seigneur et « relanqueroit sa loi. » (Mén. de Reims, § 7.)] — « Se il avenoit que en notre roiaume, eut aucun « diceulx juys et juyves qui fust moins souffisant « ou ne fust mie digne pour ses mefTais, démérites « ou autrement, de demourer entre les diz juys ou « dit royaume, mais en fust a débouter pour au- « cune cause, nous à la relation de deux des nais « très de la loy desdiz juys et de quatre autre « juys que il auront esleu à ce, le bannirons di • royaume. • (Ordon. t. Ill, p. 475.) . . . . Li apostles dist et conte Que cors sans arme rien ne monte: Tout ensi fois et ioi.H oeuvre Est cose morte et rien n'acueure. fMausk, p. 1^./ De lù Texpiession : « Ceux delà /ot/, » c*est-à-din prêtres, ecclésiastiques. (Voy. 01. de la Marclie, cil par La Colomb. Théàt. d'hon. t. II, p. 315.) — Oi appelle en Morvan « gens de la grosse loy, • le sorciers. Il" Lois civiles et criminelles : .... Cilz qui met en franchise, Le peuple, la loy et reglise Par son travail, par sa valeur En paix vivent de leur labour En ce cas ; mais quant ilz ont guerre. Cesser fault le labour de terre, Et estre poures mendiens Car il ne leur demeure riens. (Desch. f. 547 *.) La loi romaine était dite loi par opposition à h « coutume. (Duchesne, Gén. de Guines, p. 290, an 12GI.) — De lu les expressions : 1" « Loi aperie • apparissant, apparoissaiit, • épreuve par Teau au le feu, dans Tanc. Coutumierde Normandie, cb.81 art. GO. — « Lois parible » a le même sens ^ua Stat. de Charles I", roi de Sicile, ch.22. — 2- • £aj « probable et monstrable, • qui oblige à faire preuve par témoins assermentés. (Du Cange, IV, 89 *».) - 3° « Loi muée, > coutume amendée par une ebarti de commune : « Laquelle loy muée nostre dit rêve- • rend père et sire à nostre requesle nous a oUirie < et donné h durer cinq cens ans. » (Hist. de Lîé|;e, 11, p. 401, an. 1287.) — 4" • Loi outrée, » juçemeni rendu contre la loi. — 5» « Loi vilaine, » ïoî qai ré^it les vilains: « Si catel et ses convenances aonl « jnstichables par loi vilaine, et s'il n*est mie gen- « tius homs de lingnage. » (Pierre de Fontaines, ch. 3, §6.)] 111° Science du droit ; de là l'expression : « Che- « valier en lois. • (Ordon. 111, 346.) IN'o Justice : « Mettre ses coses (ses biens) en droit, « en loy et en abandon par devant eschevins. • (Gén. de Bélhune, p. 161, an. 1210.) — « II faut^uc « celuy qui veut esclichor son flef par le gré de « son seigneur, le rapporte du tout en la maindf « son dict soigneur, par rain et par baston ei en ^ présence de loy et en soit du tout devestu et b « lief mis en la main du dit seigneur. • (Bout. Som. rnr. p. 472.) — De là les expressions: !• « Œuvres < àeloy, » formalités de justice: « Tous rapport! • et hostigemens de llefz, maisons, héritages al « biens meubles faits pardevant les seigneurs bail- « lifs ou lieutenans, hommes de flefz, escheviosOD « juges des seigneuries dont ils sont tenus et moa- « vans, ou en la juridiction desquels ils sont assis « pour seureté d'aucun deu, acquit ou autre actioo • personelle, créent bypothecque en y obsenraol • les oeuvres de loy. • (Coût, de Lille, G. G. L U. P. 916.) — 2o Père en loy de mariage, beau-père aiiant du duc de Bourgogne qui àvoit bit assas- f LOI - 101 — LOI I, : S i «cr le duc d'Orléans : « Le roy luy a fail si grani lionneur el monslré si grand signe d'amour et d'amitié qu'il i*a fait père en loy de mariage de très Doble et très puissant seigneur monseigneur le duc de Guyenne daulphin de Viennois. • ;Monst. f. 35».) — 3* - Par nom el loy du S. Sacrement, • :^^«st-à-dire par mariage. (Godefr. Observations sur Hliaarles VIH, p. 622.) V* Serment en justice: « En tous les cas la où Ten se puet passer par loi selonc noslre coustu- me, quant li seremens est fès, l'en ne puet puis traire à amande cheluî qui le fel; et se l'en de- mandoit ù aucun, aucun metTet douquel il ne se devroit pas passer par loi, et il advenoil que cliil qui l'accuse en prenoil loi, il auroit renontié à tel droit comme il auroit en l'amande et a che puet on veoir que qui prent loi chil doit estre creusqui ia loi fet, mes chest cas enlendon nous en acusation de travers emportes, ou toniieuz ou cham parts, cens ou rentes ou de masures des- queles len se puet passer par son serement car nous veions bien aucuns cas esquiex il convient bien fere serement. » (Beaum. 159.) ~ • Mettre à choaîs de loy ou de serment. » (Ane. Coût, de cet. fol. 81*.) — « Si aucun particulier, homme el tenant d'aucune maison et tenement situé en ladite ville et banlieue, est traité et mis en cause ar devant le maïeur et ecbevins, par le seigneur e qui il tient le dit tenement, pour aucuns arré- rages qu'il maintient luy être dus : si ledit homme et tenant offre de venir à la loy et afllrmer qu'il a payé la ou et quand il a du ; il sera reçu audit offre. • (Coût. d'Abbeville, N. C. G. \, 105 ^) Vp [Corps des magistrats municipaux : « Monsei- J neuf donna à disner à toute la loy, eschevins, oyeos et consaulx. • (Froiss. X, 449.)] — « Loij: de Bruges et Ypres. • (Godefr. Observations sur . Vlll, p. 394.) On lit à la marge « c'est-A-dire les ^ ofRciers et magistrats de ces villes. » — « Toute ^ la loy et les notables de la ville de Gand. » (Froiss. * ï , p. G5.)— ■ Fut adverty comme ses biens estoient *■ en la cité de Cambray, si en escrivit devers la r* loy d'icelle ville. • (Monstrel. I, f. 145.) — De là *^« expressions: l® • Frère ou sœur en ou de loy. » — ^ « L'eu tient pour frères et sœurs de loy tous les ^ naiifis de la ville et chastellenie nés de frères de ^ /oy, ou de ceux qui avant l'union estoient bour- ^ geois de ladite ville, veu que tous les bourgeois ^ de la même ville sont devenus frères de loy ou *^ iélecUonf par ladite union, ou nés de ceux qui ^ n'ont ppinl de bourgeoisie en nulle autre place. » 5>^^ut. dé Berghs Winox, N. C. G. t. 1, p. 509.) — -^'^ • Ville de loy. • •- • On appelle villes de loy ^ celles qui ayant une commune, ont droit de se ^ gouverner par elles-mêmes et de faire rendre la ^ justice daiis de certains cas par leurs officiers ^ monicipaâx , tels que sont les majeurs , les * maires, les consuls et les eschevins. >* (Ord. m, T>. M .) — &* • Les petites loix nommées vinderèn " oui Hi connoiesanoe et judicature des dettes entre ^ les boorgeoieetlesbabflahsjusques à vingt sols « de gros inclusivement cl au dessous et non au «< dessus en action personcllo seulement. • (Coût, de Gand, N. C. G. t. I, p. 993.) YIP Tilre auquel les monnaies doivent être fabri- quées: - Iront des maistres de nos monnoies par touttes les monnoies des prélats et barons et prendront des boestes desdiles monnoies et en feront essai, pour scavoir si icclles monnoies seront faites de tel poids et de tel ley comme elles devront estre. » (Ord. 1. 1, p. 523, art. 21.) Mil*» Monnoye. « lis ordonnèrent faire une /oy, qui auroit cours. » (Froissart, I, p. 69.) IX" [Redevance féodale: « Li recommant et les loix d'aoust sont à Teglise dont mesires Jehan « fait tort à l'église. *> (Cart. Noir de Corbie, f. 97»*, an. 1214.)] X** Amendes: « (jue si aucuns bourgeois forains « des quatre bourgs ou d'autre lieux qui se dieht estre privilégiez, estoient envahisseurs en mes- lées ou débats, dont loix soient sur eux jugez, ils devront estre contraints à les payer à ceux, souz el à qui profit sera adjugé, sans ce que leur bourg les puisl atTranchir. » (Coût, de llainauK, C. G. , p. 785.) — - Si aucun est en défaut ou demeure relif de payer droit de terragc, on pourra le pour^ suivre par plainte en noire dite cour ou par libel à notre grand bailly de Haiiiaut el les gens de notre conseil ordinaire à Mons en dedans fan de' la dépouille et du défaut, pour y prendre loix^ rapport s*en devra faire à loy dedans la S* Remy ensuivant, lesquelles loix se pourront juger pres- tement, ledit rapport fait ou par après quand bon semblera sans pouvoir lever les dites loix « en cas de dénégation dudit droit de lerrage, fora • après avoir obtenu au dit droit. » (C. de Hainaut, N. C. G. t. II, p. 51.) Xh Parole, promesse: Socrates dit : qui pert sa foy il ne peut guorcs perdre plus, Et celUiy qui ne tient sa loy Est d'honneur et renom forclus. (Viy. Ch. VI [^ JJ, 138.) X1I« Permission, licence: . Un chef de guerre a bien plus de plaisir De voir son camp, s'il a loy de choisir Tout de soldats le devoir bien faisans Que commander à un tas de paisans. (MelL S. G. iOO,J « 11 y a tant de procureurs que le prevost veult, « qui sont chargez du péril des causes et lesquels « sont tenus faire résidence convenable et peuvent « plaider comme advocats par devant les dits auâi- « leurs pour les personne desquelles ils sont requis « et aussi es autres cours subjectes; mais par dé- « vaut ledicl prevost ou ses dits lieutenans, n'ont « point la loy des avocats. » (Gr. Coût, de Pr. 1, 8.) XIII* Caprice : U ne tient conte des chetis, Il est eutrans, il a ses loix Il accorde à chascon ses dix. (Desch, f. 205 «,} XIV** Sort : « Esgal leis, esgal painnes, esgal mal • vous atent. » (Rou, ns. p. 52.) XV* [Manière, façon : « La loi aveiz à glouton LOI — 192 - LOI « losangier. • (Gér. de Vienne, p. 166 ^)] — De là l'expression « à loi de, » à la façon de : A loi de preudome et de sago. (Mousk. p. 50.) A îoi d'el home sauvage. (Poës. av. iSOO, JI, 1064.) Loial, Lolaus, Lolel. [La forme esl leial, dans la Chanson de Roland, r Honorable, fîdèle : « Li rois eslut vint chevaliers les meilleurs et les « plus loiaus, el Solehadins leur fisl livreir armes « et chevaus et viandes. • (Mén. de Reims, § 47.)] .... Tele est la dame §ue visce nul son gentil corps n'entame ant est vaillans de renom et de famé Que par tout a renommée sans blasme D'estre loielle. (Froiss. poës. p. 80.) « Nous establissons nos exécuteurs, nostre Ires- « chier et amé seigneur el frère Philippes par la « grâce de Dieu roi de France auquel nous prions « et soupplions que à ce grnnt besoingou salu « de nostre ame nous soit loiaus frères et loiaus « amis. » (Teslam. du c** d*AIençon, à la suile de Joinv. p. 185.) — 2* [Légitime : « (Les enfants) doi- « vent eslre tenu pour bastart et estre osté de tele « partie qu'il emportassent s'il fussent loiel hoir. » (Beaum. XVlll, 1.)— « Enfant de /oiû/ mariage. • (Froiss. Vlll, p. 371.) — 3* Conforme au devoir de l'obéissance : « A mon loial pooir. » (Id. II, 352.)] Lolaument. [La forme la plus ancienne est lealment. (Th. de Gant. f. 77.)] — V Suivant la loi. Le roy S' Louis malade dit à son (ils : « Je aymerois mieulx que ung Escossois vint d'Escosse ou quel- que autre loingtain estrangier, qui gouvernast le peuple du royaume bien et loiaument, que tu te gouvernasses mal à point et en reprouche. > (Joinville, p. 4.) — 2* [Suivant l'honneur : « Onques ' Trislans, cil qui but le bruvage. Plus loiaument n*ama sans repentir. > (Cou6i, XIX.)] Loiauté. [1' Fidélité, (idèle amour : « Et li doubla ses sandées pour la loiautei de lui. > (Hén. de Reims, § 267.) — « Et les dames qui chastement vivront. Se loiauté font ù cens qui iront (à la croisade). Si partiront à cesl pèlerinage. » (Ques- nes, Rom. p. 94.) — 2" Bonne foi : • Phelippes qui adjousloil en toutes ces paroles grant loiauté. » (Froiss. Vilï, 183.) — 3« Légitimité : - Se il n'avoit enfant de sa char par loiauté de mariage. » (Id. . VII, p. 78.)] Loten. [Lien, au propre et au figuré : « Délivres et delloiez des loiens de ceste vie. » (Job, 465.) — Lokiis de paix. » (Froiss. IX, 373.)] 1 . Loler. l*" Lier : « Il prisent le chevalier et le loierent ù une estache bien fort. • (Froiss. t. VI, . 45.) — « Il le loia h la queue de son cheval et le mena battant jusqu'à Haulx. » (Journal de Paris, sous Ch. VI et Vil, p. 84.) — [2o Allier : « Il estoit tant fort loiés en France par mariages de li et de ses enfans. » (Froiss. t. II, f. 386.)] 2. Loler. [1** Récompense : « Qui ci mourra loier aura moût grant. » (Roncisv. 130.)— ■ Mais il en eut au darrain mauvais loier. » (Froiss. II, 380.) — 2o Location : « A mestre Jehan le mire pour le « leuwier de un keval. > (Caffiaux, Abattis de mai- sons, page 11.)] Lolg, Loign. Loin. Ed nul pais ne loig ne près. (Ele8 de Courtoitie^ f. S9 './ N'en iert si loign qu'el ne m'i viegne aidier. Poct. ar. taOO. t. IV, p. 4458. 1. Lolgne, Logne. [Longe, portion de la colonne vertébrale, de Tarrière de l'épaule à la queue : > Li quens Renaus en France erl venus « pour mangier el {aliud) que car de logne. » (Ph. Mousk. V. 11298.) — « Char de porc la loigne en « rost. » (Bibl. de TEc. des Charl. 5- série, l, 216.)] .... Bien a sens d'enfant Cil qui bargeigna avant La loigne et puis la corée en gré prent. Vatic n* 15». fol. i66. 2. LolgQe. [Bûche, voir sous Loigmer 2.] Lolgnet. [Loin, de loin : « L*exposant qui de • leur emprise ne sçavoit rien, les suivit de loi- « gnet. » (JJ. 116, p. 148, an. 1379.) — « Lesquelx « trouvèrent laditte Margot et remmenèrent loin- « gnet d'ilec. » (JJ. 146, p. 75, an. 1394.) — - Icellui « coup esglinda et eschappa devers ledit Berthele- « mot, qui estoit assez longnet de costé hors du • tray. • (JJ. 103, p. 366, an. 1372.)] - « Un soir « que le gentil-homme venoit à sa maison dit à ses « gens qu'ils Tattendissent assez loignet, et qu*il « vouloit faire peur à son fermier. » (Eutrap. 207.) 1. Loignler. S'éloigner de : Quant me covient, damo de tous loignier Onques certes plus dolant home fu. (O Thib. p. i09.) De la bêle oui j*aing tant Me vient si ffranz désirée Quand plus la loing, plus la vuil. [Poèt. av. iSOO, 1, 367. J 2. Loignier. tCoupe de bois: « Item les bois « de Tremblay ouquel bois le chastellain de « Brançion veut faire un loignier fonr soy chauffer « chascun an. » (JJ. 93, p. 43, an. 1325.) — • Chas- « cunshernoiz de chevaux nous devrait amener « une chartée de loignes, une foiz en Tan, prise eo « nos bois de Jonville, pour faii*e nostre loingnier « à Noël. . (Ord. IV, p. 297, an. 1354.)] Loigtieng. Lointain: • En un loigtieng pais « ala. • (Fabl. de S. Germ. fol. 60 K) Loin. [I<> Adverbe : « Et quant je plus sui loing « de la contrée. Tant est mes cuers plus près et ma « pensée. » (Gouci, XVll.) — « L*en doit bien reculer « pour le plus loing saillir. • (Berte, XIII.)] Des ieus loins et delcuer près. (Poèl.av. ISOO, III, i0S9.J IIo Adjectif, lo Eloigné : • F.es gens voisins manda « car il n'eust pas loisir de mander loings sou- • doiers. » (Chr. de S. Denis, 1, 233.) — [2- Long : « Et tenoit une glaive roide et forte à un loing fer « bien acerel. » (Froiss. lll, f. 265.) — « Sans trop « loing siège. • (Id. 354.)] Loingne. Loin : « Borgeis courent as portes, ne « cueurent à loingne. » (Rou, p. 41.) Loingnier. [ Eloigner. Comparez loignier ; « loingnier du flef, » donner en arrière-flef : « Qu» « feoda ego vel mei baeredes non |K)S8imus plus LOI — 193 - LOM « loingnier de feodo. > (Cart. de Langres, fol. 18^, an. 1281.) — Au fol. 19 S on lit longnier.] Lolntonnear. [Mesureor de draps : • Comme « les loinjonneurs des plains draps qui sont fais en « nostre ville de Rouen fussent venuz en Tostel de « Ricart le Roux et eussent trouvé .ixiiu. draps « séellés du séel, duquel Ton séelle les draps de « longueur. > (JJ. 93, p. 300, an. 1363.)] Lotnseaa, Loinsel. Peloton de fil : « Le loin- « sel de m... s'amoncela en la main de Tentant. » (Cbr. de S. Denis, 1, 192 >> ; Gotg. au mot Loinseau.) Lotnselet. [Môme sens : « Le suppliant rompy « ledit petit coffre où il trouva... un loinselet de fil « pers. » (JJ. 138, p. 133, an. 1389.)] Lointain, [l^ Absent : « Si m'i comfort, quand « ele m'est loingtaine. • (Couci, VIU.)] 2* Eloigné : Amoura m'ocit si outnjeusement Con plus i pans, plus m'est joie lointeigne. Poét. tr. «00. 1. 1, p. 85. 3" [De longue durée : « Ne fisent point trof) loin- • tatn séjour en la cité de Bourdiaus. » (Froissart, VIIï, f. 14.) — « Chil siège lor avoit esté trop loin- « tains et moult pesans. > (Id. V, 95.) — 4« Lent : « Ceulx (les cbiens) qui sont trop haslifs, trop « loingiatns. » (Mén. III, 2.) — « Pour ce temps la « cour du roi de France estoit si lointaine en tous « esplois que on n'en pooit avoir nulle délivrance. • (Froissart, t. IV, p. 172.)] Lolntlen. [Eloigné: « Pour ce que lesdis bois • et buissons à tiers et dongiers, sont en divers « lieux, et aucuns lointieux des forez royaux et en • diverses vicomtez. . (Ord. VI, 235, an. 1376.)] Loir. [Animal: « (Un vilain) Que je trove la en « Toraille De cel pré dormant comme loir. » (Ren. V. 5977.) — « Pour bien faire messaige, n'estoit pas • com le loire. » (Berte, c. 46.)] 1. Loire. Fleuve: « Saumons de Loire. » (Poël. av. 1300, t. IV, p. 1653.) 2. Loire. [Cuve de pressoir. (Ren. IV, v. 2841.) — « Item d*avoir emble... en la loire dou pressouir « de Acy... six sestiers de vin. » (JJ. 85, p. 119, an. 1356.)] 3. Loire. [1<> Leurre de faucon, au propre et au figuré: « Faucon qui ne revient au loire De sa « priveté me . despoire. • (Mir. de Coincy .) — « Je • perderay mon faucon, dont je auray ^rant anoy, « ou je n'ay loire ne ordenance dont je le puisse « reclamer. • (Froiss. X, 69.)] — 2** Tromperie : U mist trop bas son toyre, I cheut en ung vivier. [Fabrij A. RheU IJ, 47 K) Lolrer. 1* Dresser un oiseau au leurre. Parlant d*une chasse au vol que Bajazet fit faire devant les seigneurs françois pris à la bataille de Nicopolis : « Pour ce temi)s i'Amorabaquin avoit bien sept « mille fauconniers pour son corps et autant ae « veneurs si avint un jour, qu*il fit voler un de « ses faucons qu'il tenoit à très bon, en la présence « du comte de Nevers et me fut dit qu'il estoit « loiiré pour les aigles. Ce faucon ne vola pas bien vn « à la plaisance du roy dont il fut moult courroucé « et pour la faute qu*i1 fit, il fut sur le poinct de « faire trencher les testes jusques à deux mille fau- « conniers ; et les cbargeoit qu'ils n'estoyent pas • diligens de leurs oiseaux. » (Froiss. IV, 281.) — « L'aprentis demande comme on doit loirrer ung « faucon nouvel affaittié.. » (Modus, fol. 81.) — 2** Amorcer, au figuré : Amour loirre Les cueurs comme faucon en loirre (A. Chart, p. 636.) Lolrier. [Dressé au leurre : « Et me fut dit que • (le faucon) estoit loirier pour les aigles. » (Froiss. t. XVI, p. 44.)] Lois. [Louche» du latin luscus, borgne : « Uns « chevaliers Belchis li lois. Qui a le front plus noir < que pois. » (Méraugis, 160.)] 1. Loisir. [Etre loisible, le participe esileu; on trouve dans Froissart l'imparfait loisoit (Froiss. IH, 177) et la formule loist à savoir (III, 246), qui imite le latin scilicet, mis pour scire licet.'] 2. Loisir. [Infinitif pris substantivement. 1* Etat dans lequel il est permis de faire ce qu'on veut: « De vous afestoier n'ai ores pas loisir. > (Berle, coupl. 87.) — « La put on voir dames noblement « parées et richement atournées, qui eust loisir. » (Froiss. éd. Buchon, 1, 131.) — 2* Concession, fa- veur : « El y mettons cel loisir et grâce pour l'on- « neur et amour de madame vostre sereurqu'ila « espousée. » (Froiss. II, f. 256.) — Expressions : 1* « A loisir^ » a son aise: « Dieus! est-ce ja que « la tienne à celée Entre mes bras, nu à nu, à « loisir. » (Vid. de Chartres, Romane, p. H4.) — 2o « Fait à loisir, » fait à plaisir : Hé, fïranche riens gentieus, faite à loisir Sage et vaiUans en contenance coie, VoeUUez mon chans si vous plaist retenir. Poés. ST. 1300, t. IV, p. 1405. 3* « Tard ou loisir, > tôt ou tard. (Ch. d* Amours» p. 92 '.) — 4* « En temps et loisir, » en temps et lieu. (N. C. G. 1. 1, p. 840.) Loissel. [Peloton de fll : « Huit toisons de laine « et deux loisseaulx de fll de lin. » (JJ. 154, p. 97, an. 1398.)] Loiter. [Lutter : « A braz ambsdons prenent sel « pour loiter. » (Roi. v. 2552.)] Loiure. [Bande, ruban : « Et loyerent entour « lors testes belles blances loiures de toille. • (Froiss. II, 492.)] Lombard. [Nom des banquiers et changeurs italiens qui s*établirent en France à la fin du xir s. Ce nom, équivalent deCaorsin, fut bientôt synonyme d*usurier ; les Lombards furent détestés comme les Juifs; Philippe III, en août 1274, ordonna qu'ils seraient chassés du royaume, que les gages détenus seraient rendus et le principal payé sans les inté- rêts. Philippe-le-Bel chargea des compagnies de Lombards de percevoir les revenus d*un ou de plu- sieurs baillages, sous la surveillance et la respon- sabilité du bailli. Mais, sous Philippe de Valois et I Jean-Ie*Bon, ils furent chassés de nouveau. 1* Usu- 25 LOE — 194 — LON rier : « Li reis erl riches huem, sages e de grant « art; Sout bien que chardeoai sont pernanl et f lumbart ; Coveitus sunt d'aveir plus que vilain de « essart. » (Tbom. de Cantorb. 56.)] Je les ayme tout d'un tenant Ainsi que Caict Dieu le lombart, ( VUlon, p. 40 J Bon orfèvre et soutil lombart, Prestant or à autruy prière, Chascun est hardi en son art. (Desch, f, 356 *.J 2* Troupes mercenaires. Les François se meltant en bataille pour combattre le duc de Bedfort à Vemeuil en 1424 : « Ordonnèrent les Lombards et « aucuns autres a demourer à cheval soubs la con* « duicte du Borgne Cameran, du Roussin, Pothon « et La Hire, pour rompre leurs ennemis par der- « riere. » (Monstrelet, II, p. 15 •.) — Expressions : io « Blason des Lombards. » (Tignonville, B. R. no 7386.) Ce sont trois dés, car • les grâces des « Lombards, trois dez sur la table. > — S*" • De « quatre choses Dieu nous earde, De toute femme « qui se farde, d*et cœtera de notaires, de qui pro « quo d'apothiquaires et de bouquon de Lombards • frisquaires. » (Apolog. d'Hérod. p. 45.) On empoi- sonnait beaucoup en Italie. — 3» « Frères des Lom- « bards, • avortons, parce qu'on prétend que les femmes lombardes en font souvent. (Cotgr.) — Delà la phrase suivante : « L'ours fait un frère Lombard « informe et sans flgure, qu'il découvre et polit peu « après en lui donnant sa forme. » (Favin, Théâtre d'honn. t. II, p. 1443.) — 4^ « Geline lombarde » (Poës. av. 1300, IV, p. 1333), poule lombarde, poule de grande taille. (Cotgrave.) — 5» « Lettres « lombardes • qui s'expédient en chancellerie et se donnent aux Lombards et Italiens qui veulent Irafi- Suer ou tenir banque en France et se taxent au ouble depuis le temps de Philippe- le-Long, qui chassa les Italiens hors de France : « Le Lombard « en Flandre et ailleurs a puissance de prêter • argent à interest et sous gage ; tellement qu'en « l'ordonnance du roy Charles VI de Tan 1413, « art. 3, les Lombards et usuriers sont conjoints. » (Laurière.) ~ 6** « Patience de Lombard^ » patience par force. (Cotgrave.) — ?• « Piller patience de « Lombard, • prendre patience forcément, (Contes d'Eutrap. p. 127.) — 8* « Lombard roux. » — « Dici « solet Deus me protegat a Lombardo ruffo^ Ale- « manno nigro, Hispano albo, Flammineo cujusvis « pili. » (Sermons de Barlete, l'* part. f. 142 <>.) — 9* « Garder querelle à quelqu'un à la mode lom- • barde, » c'est-à-dire en vouloir toujours à quel- qu'un. (Brant. Cap. fr. t. II, p. 154.) -*- 10* « Je bay « tous les Lombards pour l'infldelité. » (Joacb. Du Bellay, p. 400.) — 11" « Fuir comme Lombart. • La lâcheté de ce peuple semble avoir passé autrefois en proverbe : « Si s'en vait gentement^ ne fuit pas « can Lombart. • (Parton. f. 170 ^.) Lombarderlé. [Ce que payaient les Lombards ou marchands italiens aux foires de Champagne pour y faire leur commerce, au Cartulaire de Lagny, folio 246 \] Lombardie. Ce nom de pays donne lieu aux dictons suivants : « Secours de Lotnhardle, » c'est-à-dire qui arrive trop tard. (Cotgr.) — • Cba* « teignes de Lonbardie. • (Poës. avant 1300, t. IV, page 1652.) Lonc, Lonch, Long, Loncq. [I* Adjectif; adj. pris substantivement. 1* Long dans le temps ou l'espace : • Et de lonc et de lé. » (Roncisv., p. .19.)] De là les locutions suivantes : 1* « Au long aler, » à la longue : « Se j'ai chanté, ne m'a gaire valu ; « Au long aler, se Deu plaist, me vaudra. » (Poët. av. 1800, 1, p. 127.) —2-« Versdetonc^tieligne. • — « Pierre de sainct Cloct ou saint Clou, ancien poète « François a esté l'un de ceux qui a parachevé • n*histoire d'Alexandre-Ie-Grand) en vers Alexan* « drins les quels sont appeliez vers de longue • ligne et faut noter que l'on a depuis appelle « vers Alexandrins ou de douze syllabes tous les poëmes François faits de cette façon. » (La Croix « à la plus longe, • tirer à la courte paille : « Il « deurent traire à le dIus longe^ et cils qui avait le « plus longe, iroit, et li aultres demorroit. » (Froiss. t. Vlll, 73.)] — 4* « Long teneur, > longtemps : • La « divine bonté vous conserve en ce long teneur de « santé parfaicte. » (Rab. L IV, p. 15.) — 5* « Faire « les longs yeux, • tenir les yeux baissés : « Après « ce, se tourna le gentil roy par devers Lyonnel le « bon chevalier qui estoit assis à sa dexlreetse « humilyoit envers luy et luy dist: Lyonnel, beaux « amys, moult nous avez fait lonaz yeux long temps « a et toutes foys soyez vous le bien venu. » (Perc. vol. II, foL 129 ^.) 6* De longues terres Lonauea nouToUM Ce ait U vilains [Prov, du Vilain, f. 74 •.; 7° « Au plus long. » — « Je seray icy dedans trois < scpmaines au plus long. > (Percef. IV, fol. 49 *.) — S** • lon^s jours après, > longtemps aprèe. (Cl. Marot, p. 125.) — 9* « Tirer de longue, » fuir ou mettre un délai. (Oudin, Dict.)— 10* • S'en aller de « longue, • continuer sa route : « Si au retour du dit < evesque, Sa Majesté est encore à Fontainebleau, « il l'y verra, si non je lui feray trouver icy sa « depesche pour s'en aller de longue. • (Hém. de Bellievre et de Sillery, p. 37.) ~ li* « Mener les « choses de longue, » tirer les choses en longueur. (Hém. de Sully, t. IV, p. 71.}— 12* « Cela traisnede « longue, » cela lire en longueur. (Godefr., Annot. sur l'Hist. de Charles VI, p. 611.) — [13» « Le Caire « longe, » tarder : « Que cils lombars le fait longe; « il nous fait ci mourir de froit. > (Froiss. V, S37.)j — [14* « Estre au long des messes, » y assister jus* qu'a la fln : « Vint livres de rente annuelle et per* • petuelle, a distribuer egaument à ceulx qui seront • au lonc des dites messes. » (U. 140, page 93, an. 1?91.)] II* Adverbe. [1* Loin : « Trois journées lonc del « pais. » (Froissart, III, 387.)] L'auteur fiait la des" cnption du temple de Jérusalem : LON — 195 - LOP Ne gairee Ume^ uns llu si a La u no8tre sires lava Les pies saint Piere et saint Simon. (IfouskeSj p. 978,) 3* Longtemps : Ja Umgeê ne seroie Sans joie avoir. [Vatic. n« iAOOj f, 30 *.; Mais se longhe m*a fait doloir, Or me rescoua d*an bel samblant^P. av. ÎSOO, III, iSS7.) Et celé comence son dneil £t se cUime, lasse, chaitive Et dit que ja longue$ ne vive Ne ja ne past ceste semaine. (Fabl, de S, G. f. iSS K) [3'' A côté de : « L*aulrier pastoure seoit lonc un « bouxon. » (Wackernagel, p. 79.)] Londe. [F(MP6t, au Gloss. lat. fr. 521.] Longaigne» s. f. l^ Latrines : Piiisqueli ors et U ai^^t Est tornez à la (àuxe gent, Quar des terres et des montaignes Descent U trésors a longaignes, Si avalent li monz as vax Que les merdes vont as chevax. (Fabl, de S. G. f. 34 ^,) 2* Excréments : De tav de boe, et de UmgBigne^ De paiesUaus, et de cbavates, Et de pommons, et de vies nates, Le ment, et bâtent et fièrent. (Robert le deable, f, 7 ^,) Longaniintté. [1* Patience, persévérance : • Les desgarnis de foy vuidez d'espérance, qui « n'eurent pas le courage fort à endurer ne la tort- « ganimité de bien attendre. * (A. Chartier, l'Espé- rance, p. 33a.)— S'Eloignement : « Et voudrions « bien que au plus près vous pourez, vous eussiez « considération et avis, selon la longanimité des « pays. > (Ord. 11^ 59, an. 1330.)] Longard, adj. Lent, musard. (Nicol.) i. Longe. [Dérivé de Longus, Corde pour atta- cher ou guider les chevaux : «Sans faille, ce n'est « pas mençon^. Bel Acueil a trop longue longe. > (Rose, V. 3589.)] 2. Longe. [Dérivé de Lumbus. Portion de la colonne vertébrale et des muscles qui s'y rattachent entre Tarriàré de Tépaule et la queue : « Lors le « comance à escorchier. Le cuir il faut desus la « coste. De la longe un lardé li oste. > (Chev. au lyon, V. 3452.) — « En la moitié -de la poitrine de « beuf a quatre pièces, dont la première pièce a nom • le gramel ; en la Imige à six pièces. » (Ménage, «. II, p. 4.)] Longté. Attache, bandeau : La duschoise vlntau danzel ; Plorant le priât par le mantel. Et si U a un laz naiUie Que sa flUe li ot laissie. De ses cheveux estoit longiez; Floires le prist moult s'en fist liez Plus de .V. ® foiz le baisa. (FI. et Blanch. f. i99 «./ liongiere. [Nappe : « .xu. draps de lit, quatre * louailles, deux longieres. > (JJ. 138, page 145, ^■=a . 1389.)] — « La mort n'avoit point decongnois- ' ^ance sur eoix, il en apparoissoit assez par expe- * rience des amoureux qui montent et déballent de * nuict e( de bault de deux ou trois estages par une * touaille ou longieres pour entrer en une maison, « sans eulx blesser ou mal faire quelconque. • (Arrêts d'amours, p. 341.) Longis (Saint). Longin, saint fictif qui aurait percé le côté de Jésus-Christ en croix. (Poët. av. 1300, t. III, p. 1250.) Longne. Longe : « Il fut advis au chevalier qu'il « tensist une couple de chiens par les longnes et « que devant luy eut ung grant cerf. » (Percef. III, fol. Si) ^.) — De là rexpression « tourner bride et « longne^ » abandonner quelqu'un : Il assiégea Boulloigne Hais le grant Crevecueur Luy tourna bride et longne : Sy luy changea le cueur. (Molinet, p. i78.) Longner. Eloigner : « On y fait ung establisse* « ment de certain nombre de gens ensemble qui « jamais ne longnent d'une place pour savoir et « regarder la besongne, comment elle se conduira. • (Le Jouvencel, f. 29 *».) Longnlere, s. Long récit, histoire allongée : « La dame fut lye de grant manière de son seigneur « qu'elle sçavoit arrière, pour les grans biens que • ceulx luy en dîsoient : mais ly faulx home loi en « faisoit longniere pour mieulx scavoir d'elle a sa « manière, se son cueur oste de Moi-gon qu'il pfi* • soil. * (Percef. V, f. 111 ^) Longon. [< Longons, autrement nommez die- « villes. » (JJ. 149, p. 72, an. 1395.)] Longuement. [D'une façon longue : « Hout ait « esté longuement esbahis. » (Coucy, V.)] — « Lan- « guement procéder est à l'avocat vendenger. • (Cotgr.) — [« Mettre longuement^ • traîner en lon- gueur : « La dame de Falny commanda à son bailli « qu'il feist prisonnier son sergent ....lequel bailli y « mist longuement, cuidant que ladite dame se • deust raviser. ;» (JJ. 163, p. 170, an. 1408.)] Longuerle. Longueurs, retards: « Il n'y arien « qui malte tant le François que la longuerie ; estes « luy une vicloire prompte des mains, vous obtenez « sans coup ferir la plus grande partie de la vos- « tre. • (Lett. de Pasq. I, p. 169.) Longnesse. Longueur: «La longuesse du « temps. » (C. G. I, 752.) Longuet, Longet. [Adj. i* Un peu long: « Bieles espaules, mains longetes. » (Lai d'Ignau- rès.)] — 2' Lointain : « Les Turcs à cheval s'en- « fuioient droit au chastel, qui estoit assez longuet « de la cité. » (Joinville , p. 107.) — 3* Adverbe. LongtepQps: • Gésir /on^^u^^ pour eschever labour. » (Desch. foL214d.) Longuetement. Un peu longtemps. (Hist. des Trois Maries, p. 451.) Longueur. Distance : « Prendre bien ses ton- " gueurs^ » prendre bien ses mesures. (Oudin.) Lonze. Longe, reins, dans S. Bern. Serm. fr. 76. Looalz. [Mercenaire : « Berchiers looai%f • dans dom Bouq. VU, p, 132.] Lopin, Loppin. 1* Morceau de quoi que ce LOQ — 196 — LOR soit: [« Ung loppin de terre planté en saulaye con- « tenant une boicellée et demie. » (Gensier d*Estilly, an. 1430, fol. 25*.)] — * ^^ petit lopin du fer. » (Juven. des Ursins, p. 177.) — « Chamaillans et « frappans, puis de taille, puis d'estoc, oncques ne « lut veue bataille plus dure ny combat tant cruel, « car la place estoit ou tainte de vermeil ou semée « de pièces de fer, de lances, annelets ou lopins de « leurs escus. » (D. Flores de Grèce, f. 72«.) Je leur dépars de cras. /opina De bouUi, de rost, de connins. (Desch. fol, 318 *,) 2* Enjeu. — 3" Coup: [« Tout droit à Monmiral, « ou moustier Saint Martin, Gommencha H rois • Huez un merveilleuz bustin ; Dessus les Irayteurs « furent un grant lopin. > (H. Gapet, v. 6068.) — « Icelui Pesiere print une congnée de la teste « de laquelle il donna à rexi>osant un loppin parmi « la teste ; duquel loppin il l'abbati à terre. » (JJ. 161, p. 306, an. 1407.)] Liopiner. Mettre en morceaux : Je n'ose aler souper à court, Pour Savoisi et pour Poictiers, Qu'il lopinent trop voleotiers. (Deâch. f. il! *,) Loppe. Minerai, écume de tout métal, dans Cotgrave. 1 . Loque. [Voir Locque. Arme : « Pierre le Maire « trouva d'aventure en la maison un baston , que • l'en appelle loque.... dont il ferit ledit Jehan. • (JJ.91,p. 18i,an. 1361.)] 2. Loqae. [Pièce d'une étoffe usée : • Nul tant « fost grand, ne prince ne auUre ne mesme le « comte ne sa maisnie, n'y prindrent oncques « loque. • (Chastelain, Duc de Bourg. III, 59.)] Loquelle. [Faconde : « Merveille est de sa « mémoire et belle loquelle (Charles V) ; car n'y « aura si estrange proposition que, au respondre, « il ne répète de point en point. • (Ghr. de Pisan, Charles V, II, 16.)] Loquence. [1* Parole : « Lequel Hahieu est « affolez d'un bras et d'une jambe et de la parleure « o\x loquence. • (JJ. 107, p. 155, an. 1375.) — 2* Eloquence : « Li défaut de la letreure et de « loquence. » (Dom Bouquet, III, 152.)] Loqaerelle. Même sens que loquelle : Ja n'aurai trop soi ne trop faim, Tant com j'aie, tel loquerele, (Cortois d'Artois^ f, 83 *.J Logaet. [l^'Fermeture d'une porte; diminutif de toc qui est dans Thomas de Cantorbery, 145: « As • altres chambres ont une chambre ajustée ; Par « unt la veie esteit al cloistre plus privée ; Mais à « celé ure esteit à un grant loc fermé. •] — « La- Juelle chasse est close et fermée soubz le loquet e douze clefs gardées par douze des plus sufli- • sans citoyens ^e Gennes. > (Jean d'Auton , Ann. de Louis XÏl, p. 119.) — [2* Patte boutonnée qui retenait la braye, braguette, aux Statuts des chaus- aetiers de Poitiers, an. 1472.] 1. Loqueté. [En (orme de loque, arme : « Les- • quelz compaignons commancerent à ruer de I « plançons /Ofue/i?::; l'un contre Taulre. > (JJ. 176, p. 313, an. 1443.)] 2. Loqueté. Déchiqueté : « Affublé d'un petit « chapperon loqueté. » (Monstrelet, III, 88.) — [« Un petit homme vestu d*une robe de pers loque- « tée. » (JJ. 168, p. 419, an. 1415.)] Loqueter. [Remuer le loquet d'une porte: « Lequel huyz ils b*ouverent fermé, et pour ce « hurlèrent et loqueterent ensemble. > tJJ. 145, p. 233, an. 1393,)J Loqaeteax. Dont les habits tombent en loques. (Cotgrave.) Loquette. Petite loaue ; flocon de laine cardée qu'on peut filer. (Gotgr.) 1. Lor. [Laurier : « Mius vos vient de lar et de « mirre Encenser vos lis et vos cambres. • (Roi Guill. p. 52.)] 2. Lor. Autre forme de leur. [1* Pronom per- sonnel, employé dans le sens du datif pluriel : « Il • lancent lor e lances e espiez. » (Roi. v. 9074.) — « A celle foiz ne se porent accoraer, porce que il « lor sembla que il n'avoient mie encore assez gens « croisié. • (Villehard. p. 5.) — [2* Adjectif ou pronom possessif: « Lacent /or helmes. • (Roland, V. 996.)] — • Commandons a tous nos sugis de « nostre royaume, ke ceste ordenancç soit tenue et « gardée en tos lors lieus entièrement. > (Ord. I, p. 330.) — [3** Substantif: « Si roquèrent les lar. • (Roi. 1445.)] Loirain, s. m. Bride, rêne : « Cent chevaux tous " ensellez et tous en lorains dorez. » (Chron. de S. Dcn. I, f. 54.) — On lit dans Grégoire de Tours: « Centum equitibus et equis optimis , totidemque ■ frenis aureis. • Fraios et lorains, escus et seles. (Fabl. S. 6. f. 63*,) De bêles armes, de beaux draps. De beaux lorains, de chevaux gras. [Bnit, f, 79 K) Lorandier. [Valet de charrue : « Jehan Rod « bouvyer, lorandier, serviteur et varlet pour sui « vre les beufz et labourer la terre en la baronni « d'Apchon. . (JJ. 197, p. 294, an. 1472.)] Lorder. Agir avec lordie, maladresse, dan Corloisd'Artois, fol. 83<*. Lordes. [Lourdaud : « Il fut, ce truis, un labou « rierres.... Qui moult iert lordes et luaages. (Gaut. de Coincy, p. 618.)] Lordie. [Maladresse: « Lasches, couars, n « homs plain de lordie. » (Descb. fol. 128 <^.) Lorer. [Laurier : « Suz un lorer^ ki est en m « un camp. » (Roi. v. 2651.)] Lores. Lors : Lore8 me semont, ke Je chaol, Amors ki m'esprent et atise. [P. av, 1300, III, ii40,J Lorgne. Louche : D*autre part Sawalet U borgnes, Dist bien que il n*est pas si lorgnes. P9êL m. tSOO. IV, 1843. [« Qui moult fu lourdiaus et luoages Et moul « lorgnes et mouU sauvages. » (Mir. de Goinci.)] LOR - lî Lorgner. [Frapper : • On crye haro, qui vive, ■ lae. Alarme, an guet, rens toy, ribauU, Torsche, ■ lorgtie, àepesche, rae , Frappe, combat, taille, • remue. ■ (Coquillart, le Blason des armes et des dames.) — * El à grands coups de poing il lorgnoit ■ dessus lui. > (Despér. 98* conte.) — Le mol est encore dans Régnier (sat. X): • Ces gens àse piquer • ardents. S'en vinrent du parler à lie tac, torche, ■ lorgne; Qui casse le museau, qui son rival ■ éborçoe. ■] Loricard. Nom donné aux Allemands merce- naires du ivi* siècle, |Iuis aux frondeurs d'Angers ; ils avoienl toujours le pot en tête et la cuirasse iforica) au dos. Parlant des folles nouveautés qu'on affecloit dans les habits et de l'afTectalion des Alle- mands qui se faisoient faire la moitié de leurs barbes : ■ Et Dieu sçait se les Prançoys qui laissent ■ venir leurs barbes pour faire des loricart et ne ■ sçavent en quel estât se mettre, ont part à cette < satyre. ■ (Nef des Fols, fol. 7.) Lorier. [Leurrer (un faucon) : ■ Si se misent cil « doy tiaacoD en cange, et li contesapriès, ensi que ■ pour le lorier, en disant : hoie, hoie. ■ (Froiss. t V, p. 15».)] Lorllart. [Epieu : «Jehan le Pannetier demanda • bicellui Viooent: que feras-tu de ce /oritoW, c'est • assavoir audit espié. > (JJ. 168, p. 287, an. 1415.)] Lorlol, Loriot. [!<> Oiseau. La forme régulière moriol, du latin aureolus. L'agglutination avec l'article n'apparaît qu'au m* siècle dans les Serées de Bouchet (p. 169): < L'oyseau galgulus et des • François forior. «[Bouchet, Serées, p. 169.) — S* Orgelet, compère loriot, parce que cette petite tomeur est jaune comme l'or (voir Orgeol) : • Pour ■ pissier entre deux maisons, ou contre le soleil, ■ OD en gagne le mal des yeulx qu'on appelle le ■ leurieul. > (Ev. dos Quenouilles, p. 46.)] Loriot. [Atour de léte féminine, ressemblant Kut-étre au loriot, au baquet des boulangers dans |uel on lave l'écouvillon.] Femnies porteroDl dea lorioii, Et les bommea des Brans porianlx Valus, qu'on emprunte aux barbiers. (Coqmllavt, p. iB.) Lorraerie — olrle. [Métier de iormier: ■ Item • que nulz ne puisse tenir ne lever Je meslier delà • Ù>Ttnoirie, se il n'est lormier ou cousiurier. qui • afUere au meslier dessus dit. • (Liv. des Héliers, us. fol. 347 "".l— . Cousiurier de /ormerie. • (Ord. t. m, p. 183.)] Lormier. [La forme primitive est loremier, dérivé de loramen, comme tiemier de ligamen. "Voir Froissart, XVI, 2-il.] — . 11 y avait deux sortes ■ de lormien, ceux qui travailtoient en métal et • qui forgoieut les murs, les éperons, et les cous- ■ turiers qui travailloient à l'aiguille et qui faisoient ■ les selles, les harnois; tout cousiurier n'esloit • pas lormier et il n'y avoit que ceux qiii travail- ■ loient à des choses qui aflleroient, qui avoieot • rapport au mestier de /orm^rie. • (Ord, III, p. 184.) — • Il paroiat.... qu'on nommoitautrefois/Of'miers, r- LOS ■ tes esperonniers et les selliers et hourelliers, que • l'on appelloit alors coûsiuriers de lormerie • & présent le titre de lormier est commun à trois • corps de meslier differens; il y a les lormien- • esperonniers, les sceUiers-lormiers-caroasiers et • les cloutiers-lormiert. * Voy. sur ces trois corps le dictionnaire du commerce de Savary, aux mots esperoiinier ellormerie' voy. aussi sur les /ot'mferx deux anciens arrêts du Purlemenl que le P. Lobi- neau a fait imprimer dans le gloss. françois qui est à la téteilu 11' vol. de l'Hist. de Paris. (Ibid. 183.) LorpidoD. Injure : Vous avez monti, lorpidon. Vieille rtbaude et maqoereUe. (Dttch. f. SSO*.) Lorralo. [Voir Lob&ik: > Pour trois sembues, ■ l'une d'escariate azurée, armoiée de Navarre et « d'Ëvreux, et l'autre à arçons azurez, semés de ■ perles, et l'autre de veluyau noir semé de rosettes • d'or, avec deux lorrain». • (Compte d'Et. de la Fontaine, an. 1351.)] Lorris. Ville du G&linais (I^iret). On lit dans Pasquier(Rech. VIII, ch. !29): • Quand un homme ■ qui, au jugement du peuple, avoil bonne cause, ■ et toutesfois, par malheur avoil perduson procès, > on disoit en commun proverbe: • Il est des • hommes de Lorris,Qù le battu payel'amende. ■ Si ■ on lit la coutume de ce pays, l'on n'y trouve plus ■ cet article, quoy que cependant il y ait esté autre- ■ fois en usage. ■ — [Ce quiproquo a pour origine les combats judiciaires, ou le batlu payait en effet l'amende.] 1. Los. [1° Gloire: ■ En dulce France en per- •> dreie mun los. * (Roi. v. 1054.)] — Clém. Harot, demandant au roy de l'argent à emprunter, lui en promet un billet en ces termes: Si TOUS voulez, a payer ce sera Quand vostre loi et renom Uoira. 3° Réputation bonne ou mauvaise : [■ Pour diffa- ■ mer restât d'icellui suppliant le clnma coup, ■ en reputant la femme dudit suppliant pour ri- ■ baude;Iequcl suppliant moult douions et courciez . du /os que lui alevoit ledit Cuvelier. • (JJ. 97, p. 4-2S, an. 1367.)] — • En li a corloisie et beauté, . sens et honor, /û8 et pris et vaillance. » (Poët. av. 1300, 1, p. 37.) — ■ Tel a bon los qui l'a à tort, ■ tel l'a mauvais qui n'en peut mais. • (Cotgr.) — 3* Consenlemeat : ■ Quand père, mère ou parastre • mettent leurs enfans ou enfant de leur femme ■ hors de leur pain, et puis leur font louer et con- ■ sentir les vendages des héritages et rentes epotic- ■ quiez au droit desdits enfans, tels vendages et • 102, ne sont vallables si lesdits enfans ne sout > Gagiez. • (Coût, de Hons, C. G. 1. 1, p. 819.) Sire, dist il, s'il te plaiaoit Mon io3 et mon conseulz seroil. (Brut, (. Si KJ Mois se tu vels croire mon lox Tu ne feras mie que fox. {Oside de Arle, f. 94 '.} 4° [Lods et ventes : • Los n'est une chose que ■ l'en doit à seignor, quanl aucun vent sa terre. ■ (Livre de Joslice, 241.)] 2. Los. [Mode de pèche: • Une manière de pes- LOT - a « chéries, que l'en appelle loty qui prennent toute ■ manière de petit poisson, doivent estre abatues.» (Mém. E de la Ch. des Comples, t. 302', an. 129.Ï.)] Losange, Losenge. [1° Flatterie trompeuse, perfidie: < Par dons d'aucuns, ne pour /osoBffe. • (G. Guiart.) — • Sire, ne suy pas boms eslratgnes, ■ Ne ne vos sai servir de blanges. Ne de losengeê, ■ ou de Tables. • (Rob. le Diable.)] — ■ Par losanges ■ et par menaces. ■ (Chr. de S. Den. I, 237.) On lit dans le lalin tam blandilHs quant miim. — ^ Parallélogramme dont les deux bissectrices sent perpendiculaires: • Coulé en l'eslamine, puis fait c au fer de la paelleet après trenchié par lown^^s.» (Hén. Il, r. 5.) — < Soient icelles lotengeê mises ou • plat. • (Ibid.) — ■ Chasuble de narcisse ynde ■ dont l'orfroit est 6 aigles d'or et l0senge$ olan- - cliea. - (Inv. de la S- chapelle", an. 1363.)] — . Il • print une grosse pierre et la jetta contre les ver- • rieres lellemenl qu'il en abbalit deux ou trois ■ losenges. • (Aresta Amor, p. 381.) Losengé, Losengié. Orné de losen^s : - Lo- ■ sengé d'orfaverie. ■ (Saintré, p. 88.) — > Lotengié > k perles. ■ parlant d'une couverture de livre. (Inv. des livres de Charles V, art. 141.) Losengeour. [Cas rë^me de losengier, flat- teur, trompeur : • Faus losengeour esive estiil Celui • qui monde plaire veut. • (D- C. IV, J51 '.)] Losengerle. Flatterie: ■ Tulles (Cicéron) dit: ■ enire toutes tes pestilences qui sont en amityé, la « plus grande est en tosengcrie; et pour ce tu dois ■ plus fouyr et doubler les parolles de celluy qui te ■ louera que les aygres parolles de celuyqui vérité • te dira... • (Le Cheval, de la Tour, Instruct. à ses filles, fol. 76-.) 1. Losengier. s. Flatteur, trompeur. [> Cil > appella sept de ses paulonniers; Ne sont preu- ■ domme, a^inço'is sont losengiers. • (Garin.)] Très gnni omon ne puel partir ne fraindre Se n'est en cuer de félon UMengier. /C» Thib. p. iiS.) * Tu dois fouyr le conseil des faintifs lo&engien • qui s'eflorcent plus de louer ta personne et toy • plaire que dire vérité. • (Le Cheval, de la Tour, Inslruct. a ses filles, fol. 76 •) 2. Losengier, v. Flalter pour tromper. Amore eet bien lotengier Et traire et décevoir. (Poit. av. 1300, l, IV, p. ISOO.} U prudtaom li fist beau semblant Et st l'alla moult losengeanl. fFûbl. S. G. f. i '.} Losse. [Couteau k l'usage des bouchers : < L'on ■ print la propre losse de boucher, de quoy le dict < mal faitleur avoit couppé la goui^e à son maistre « et maîtresse, et d'icelle meisme l'en lui en frap- ■ poit trois ou .ini. grands coupts parmi la gourge.» (Pb. deVigneulles, dans de Laborde, p. 369.]] 1. Lot. [1» Tribut: ■ Mais se d'eus ne le prent ■ (te tribut), et ne paient le lot. > (Sax. XVli.) — 2' Sort. De là ■ geler los, • tirer au sort en général et en particulier pourle partage des biens meubles: • Il convient que ele (la départie) se face par l'une « des quatre voies, et comme par segneur ou par »- LOT ■ juise, ou par los eeter ; ou par l'acor de cius qui ■ ont les parties à lere. ■ (Beaum.) — • La jonraéB < que on gete los ou marquiet ao pnin, qniconqaes > apportesen pain ou senharnas.ainsqueli maires ■ ail geté los ou marquiet. quatre deniers doit ou • maieur. - (Ord. V, p. 5tl, an. 1353.)] — • Quant • ilz furenl arrestez devant celle compaignie on • gella tantost los pour sçavoir lesquelz d'enlx ■ commenceroient l'espreuve. • (Percef. V, f. 7".) — 3» Mesure des liquides. [• Aussitosl Qn'ona ' bons compainsaroit buitdemi loddQvin. • (Baud. de Seb. t. XII, p. 598.]] — • Sera le vin débité ft U • mesure de soixante douze lott comme semblaUe- ' ment le brandevin. • (Coût, de Langle, G. Géa. 1. 1, p. 310 ''.) — Cn homme entrant au cabaret dit : UoBtea, que vent l'en l« «etIerT Rt quant tu U vins aluerei : Hui fu perciez et aforei, S"en vent on yj. déniera le lot : Hais nus n'en boit qui ne s'en lot. (Cortoi* d'Art, f. 83\} • Ordonné que tous les tonneanx des brasseurs < iodiferament livrant bières en ce pays devront ■ contenir quarante-quatre iofs, jauge de oe pais. ■ revenant pour interprétation à soixante-douze > loU, mesure de Saint-Omer. * (Coût, de Langle, N. C. G. I, p. 310-.] — 4* Mesure des solides : • La ■ mesure au blé, soille et tonte autre sorte de > grains, sauf d'avoine, devra contenir la rasiere, ■ le nombre de trente-huit lots, gauge de ce pays; ■ et sur la mesure d'avoine y devroitesira adjoulée • de succroy un biguel ou quatre lott, aussi gange • de ce pays, et pour interprétation de ce, est que « la mesure du grain de ce dit pais doit estre plos ■ grande que celle de Saint Omer d'un lot et de • l'avoine de quatre lots. » (Ibid. page 309.) — Do Artésien m'a dit qu'un lot, à Arras, étoit le double de la pinte dans le même lieu. [A Paris, te lot valait quatre pintes.] 2. Lot. ConsenlemenI : • L'aliénation de fief on < alloet... défendue a personne vefve'ou remariée, ■ nesera vaillable ores, quecefustdu gré et par « le lot de ses plus prochains parens. ■ (Coût, de Hainaiil, C. G. t. Il, p. ISl»".) Lotaige. [Distribution par lots (voir Lotis): > Certains lotaige» de partaiges furent faits des bm- • laiges. > (JJ. 206, p. 106ô, an. 1476.)] Lother. [Louer: • Danz Alexis an lotket Iten • del ciel. ■ (S. Alexis. XXV.)] Lotie. • Lot ou lotie signifie la part de l'un des ■ cohéritiers ou communs en biens, soit de la chose ■ que l'on veut diviser ou de la chose divisée. • (Laur.) — * Si aucun des cohéritiers est évincé de ■ son partage, ou de partie d'iceluy, sans sa coulpe ■ ou son faict, ses cohéritiers sont tenuz le recom- o penser et desdommager, chacun pour sa quotité ■ et portion et procéder à novelles loties, si autrte- ■ mentladiterecompensene se peutcommodement • faire. • (Coul. de Bret. p. 768.) — . Autrefois en - partage entre rotnriers. le dernier nar sans dis- . • liriciioo de sexe, faisoit les loties et les aDires • choisissoient, si bien qu'il arrivoit que la fille LOU - " ■ plus âgée cboisissoit avant son frère. > (Coul. de Bret. N. C. G. t. IV, p. 417.) Lotir. (1* Présager par sorts : « Calabre la reyne • lem'avoit bien loty. • (Glossaire de Cachet.) — S> Recevoir par lots, par tirage aa sort dans une soccesuon: ■ Ladouairiere/ofii elVheritierchoisil.* Auquel esbalement icellui de « Beaamont avoit joué de l'iDslrument du lou, da- « quel il se scel aucunement eatremetire. > [U. 176, ■1.613, an. 1448.)] Louable. [■ La seignorïe de la commune est ■ comimpae par déguerpir tes bons us et la loi qui « est bone ei louable. ■ (Brun. Lai. Trésor, 311)] Louage. [1* Aetioa de louer: > Cil qui baille ■ aucune coze k louage le pol demander quant li « termes est passés. > (Beauman. XXWllI, f. 1.) — - Pour louage de linge. > (Hén. II, 4.)] — • Il print • ce palais a louage. ■ [Strapar. I I, préf. p. 3.) — « Deux chamtHres a /oufv«. >(ld. Il, 187.)— • Une « maison à louage. > [Id. 1. 11, p. 344.) — • Mort, ■ mariage et veodage rompent tout louage. • (Loys. S. 474.) — • Quelques uns, comme H' Pilbou, sur . la Coost. de Troyes, et après luy Bradeau sur H' ■ Looet, lettre H, sommaire 18. n' 2, prétendent « qu'au lieu de louage il faut lire liage et que ce « proverbe ne signifie autre chose, sinon que tant « eo pais cûutumier, qu'en pa'is de droit écrit, ta < Qlle par le mariage sort de dessous la puissance « de son père. H' Loysel, dans ses Institutes coutu- • mleres, 1. III, til. 6, art. 3, dit qu'il n'y a point de « raison en ce proverbe, si on ne l'entend de ceux > qui meurent, ou se marient pendant le temps du m louage de leurs personnes ; mais on jujçera par « l'arlicle suivant de la coutume de Lorraine à où •m ce proverbe est lire, si ces auteurs ont bien ren- - coolré: Unacquesleur régulièrement n'est tenu « ester à louage, (ait par son vendeur, un jeune - fils à cdui qu'en soa nom aura été fait ou que • \ny même aura fait avant son mariage, non plus •> qua le mary à celui que sa femme avant leur • mariage aura fait, estant icelle veufve ou jeune « fille constituée soubs tutelle, à eeluy qui aura été • fait par son prédécesseur qui est ce qu'on dit • communément mariage, mort, vendage défont • tout louage. ■ (Laur.) Louange. 1* Consentement. D'antre part qui est chose amere, Le flli pourra batre bdd père Gomme on homme tenu estrange ; On pourra par nom de louange Marier avec aa eerour Contre la loy,. . ... (Deseh. f. 56»'.; . 3* Remerclmenl ; ■ Rendre/oi/eni;esàquelqu*Dn.* Coiav. p. 55.] — 3* [El(^e : > C'est la louenge d'un * religieux d aller peu souvent hors de son dois- " tre. • (Int. ConsoT. Ul, f. 90.) — 4* Plainte ; voir ^Us Lofliii S.] Louée. [Louche, cuiller à potage: • Coclear, " -"--', lovée. > (Scheler, Gloss. rom. lai. p. 53.) '- LOU — • Et le pol et la louce Ou la porée grouce. • {Oustillement au Vilain, mu* siècle.)] Loucerve. Femelle do loup-cervier : • Des ■ loups, des ours, des lyons, des loucerves. • (Cl. Harot, p. 32.) Loucet. [Houlette : < Un baston ferré, appelle • loucet de berchier. > (JJ. 163. p. 434. an. 1409.) — ' Loueét ou maquet de bregier. • (JJ. 176, p. 279, BD. 1443.)] 1. Louche. [Cuiller h potage: • Item sayze « louches d'or. • (Inv. d'Edouard 1", an. 1297.) — ■ Le queux doibt avoir en sa main une grande • louche de bois qui luy sert à deux fins, l'une ■ pour esâayer potaige et brouet, et l'autre pour • chasser les eofaos hors de la cuisine. ■ (01. de la Uarche, Etat des offlc. du duc de Bourg., p. 58.)] 2. Louche. Dont les yeux n'ont pas la même direction : Aincois que il encoreust ledit perill. Il Bvoit les ieux droii et biaus, Et après il iea a tox jon louche» et tors. iU. S. Louû, iA4.) [• Mais quant il vient une fort mouche A la toile, • cil (l'araignée ou le juge) fait le louche Qui la > deust prendre et happer. ■ [Desch. Hir. du Har.)] Louchet. [l'fiécbe : • Coignées, syez, louche^ < serpes, hoyauxetautres pareils ostilspourrefaire « et reparer les chemins. > {Monslrelet, II, p. 64 *.) — • Vous mettiez vous même la main au pic, a la — pioche et au louchet. • (Hém. de Sully, I, p. 246.) — [2* Houlette : ■ Le suppliant osta audit bergier < sa houlette ou louchet. * (JJ. 144, page 472, ■n. 1393.)] Louchette. [Diminutif de louche : < Un petit <■ potkin d'or et est audit potkin une petite louchette « d'or. . (InvenL de Charles Quint, 1536.) — « Un > hanepel d'argent et une petite louchette. > (Livre rouge d'Abbeville, î. 62 ^ an. 1391.)] 1. Loudier. 1° Malelas : • On sa couche sur ■ bons loudiers et malhelas. • (Vray et parfait amour, f. 79 *.) — • 11 print quant et quant les pro- < ceptes d'Allalus, de ne se coucher plus sur des • lovdiers qui enfrondeni, et employa jusqu'à la > vieille3.<:e ceux qui ne cedeiil point au corps. ■ (Ess. de Mont. 111, p. 543.) — 2" Grosse casaque : LorE prisent a entrechaugier Leun abis de labregerie: Gobias veal) un grant louper Et Guios une sousquanla. (Froiit. Poè*. f. S77.) Loudier est encore usité en quelques provinces. C'est le lodix des latins. a. Londier. Terme d'injure, vaurien, débau- ché : [• Laquelle Raoulc dist an suppliant qu'il ■ cstoil un malvais loudier. ■ fJJ. 103, page 350, an, 1372.) — « I) eniendy moult fort comment il > peuist estre saisy des quatre loudlers qui avoient I estranglé son oncle le duc de Glocestre. ■ (Froiss. t. XVI, p. 192.)] Gens de l'egllae, on doit purgier D'entrer ens tout paiUart loudier: Truandes n'y doivent manoir. (Deteh. f. 335 K} Vous mentes, très orde loudiere. (Id. f, 370 *,] LOU - 2( 1. Louer. [Prendre a louage, ii solde : • II ave- ■ noit que uns homs touotl une femme dtisqu'à un ■ certain terme. • (Beaum. XXXVllI, 45.) — • Les ■ barons de la court a taez et proiez. ■ (Rou.)] — « iouer piedeours, • prendre et payer un avocat pour défendre sa cause. (Ord. I, p. 158.) 2. Louer. [1° Conseiller ; ■ El pour ce louait on c qu'en tint le roid'Engtetere à amy. > (Chron. de Flandres, Ch. 72.) — 2° Se plaindre : • Laquelle fllle ■ respondi que elle s'en louerait â son maistre; > pourquoy el en despit duquel louenge icellui ■ Jacobin lui donna une granlbuffesur le visage. > (JJ. 1C9, p. 283, an.1416.)] Loaeres, j[Qui prend à bail : • Nule coze ne ■ doit estre mise en autre usage que en eeli porqui ■ ellefulouée;et qui laconvcrltroiten autre usage... ■ li loueres est tenu à rendre le damace. ■(Beaum. t. XXVII, p. 7.)] Loueur. [Qui donne des éloges : • Venant d'un • loueur louable (la louange). C'est un bruvage . amiable. • (Du Bellay, II, 49'.)] Lougaugues. [Sorie de maladie : • Comme le ■ suppliant a esté et encores est si malades de lou- ■ gaugues, qu'il en a esté bien souvent en grant . fureur pour la vuidance de la lesle. » (ii. 13,'i, p. 120, an, 1388.)] Louter. Loyer, récompense ; voir Loieb ; Cili doit bien son corps emploier, qui prant loi« fait ouvraige n tojiier querre. (Deich. f. 4iS K} Loup. [Voir Imv, Lu. 1* Animal : ■ Li tous le < prenl par grant aïr. As denz le boucepaigne et • mort. > (Iten. y. 24488. )J — 2° • Hacbinedeguerre appelée corbeau, dans Quinte-Curce (siège de Tyr), pour saisir la télé du bélier et l'enlever: ■ Item > leur faull avoir ung aullre engin nommé loup, ou > quel a ung fer courbe qui a très fortes dens et € agues, qui sont assis de telle manière sur le mur ■ qu'ilz viegnent engouler le Irefdu mouton (bélier) « el le tiendront si fort qu'il ne pourra tirer ne < avant ne arrière, et aulcune fois le tire t'en en ■ bault a force de cordes, si que plus ne leur peut • nuire. • (Le Jouvencel, f. 87 ''.1 — 3° Ulcères ron- geants que l'on comparait à des loups dévorants ; • Jean Morin, lieutenant criminel de la prcvosié de ■ Paris, après avoir fait mourir tant de fidèles, fut • finalement frappé de loups aux jambes, dont ayant ■ perdu l'usage mourut aliéné de son sens. ' [Ceremon. de Testai el de la relig. par La Planche, fol. 7 *.) — Expressions : [1° ■ Loup beroux, • loup garou : • Ribaux prestre, champiz, lovp beroux. * (JJ. 169, page 204, an. 1415.)] - [S* . Leu-wastê, - même sens ; voir ce motj — [3" • Loup ramage, • loup sauvage, dans la Consolation de Boèce, hs., livre IV : . Ours, ou lions, ou loups ramages. .] — [4* . Loup garou. • Voir Gabital : . Onqueslionsne ■ leus warous Ne flst si grant essil de proie. • ' (Boberl le Diable,) — • Ores à leu garoul penlure « estli miens eiifes. ■ (Guill. de Palerme.) — Celait .aussi le nom d'une maladie : - Loup garou, ma]aiie LOU • ainsi appellée, pour ce que les malades vont de ■ nuit, el hurlent comme chiens et loups. ■ (Par^ Introd. 21.) — Celait encore le nom des misanthro- pes el des fantasques : • Timon, celuy qui fut sur- • nommé misanthrope, comme quidiroittottpffarou ■ ou baissant les nommes. > (Amyol, AIcJDiade, page 29.)] — 6* • Loups gotiques, > loups dn nord, loups-cerviers : < Il esloit craint comme vingl/oufis • goliques au mois de janvier. > (Contes d'Eutrap. p. 194.) ~ 6* • Lou lou, • fa(»n de parler enfiintîne. (Oudin.) — T . Jouer à la queue teu leu. • Parlant d'une louve en chaleur qui, entre plusieurs miles endormis, en choisit un avec lequel elle s'en va; les autres le dévorent ensuite de dépit : • De ces « manières de f*re, est veau en premier lieu cft • qu'au jeu des petits enfans qui s'entresaivent. • nous disons jouer à la queue leu leu aussi ce ■ que nous faisons ressembler les enfans bastards ■ aux loups, disuns que tout ainsi que les loups, ■ aussi ne voyenl-ils jamais leurs pères. . (Pasq. Rech. p. 684.) Voy. Froiss. Poës. f. 86 ■•. — 8- - H a • crié au loup, • il est enrhumé. (0udiu.)--9* • En • pas de lou, • à pas de loup. (Vig. de Charles VII, t. Il, p. 85.) -- )0* • Faire fuittede lou. • c'est-à-dire fuir en regardant derrière soi et en se défendant : • Les François ne fuyrent pas a bride abbatue, • mais tout à loysir en faisant fuyte de lou; car ■ lousjours regardoient qui le suyvoit et souvent ■ en actaignoient quelqu'un. > (J. d'Aoton, Ann. de Louis XII, fol. 13 ''.] — [. Ores faisant semblantde ■ vouloir combattre, ores s'esloignanttout 6 coup: « helraicle de loup, monsLrant toujours les dents. ■ (Brantdme, Prince d'Orange.)] -- il* ■ Il y a du poil ■ de leu, • il y a quelque mauvais tour caché. Par- lant de Gilles de Bretagne que son frère le duc de Bretagne fit mourir en 1450 : > De ceste mort ainsi • piteuse on parle autrement, en Bretaigne, et ■ aient plusieurs qu'il y eut du poil de leu envers • les dits de Uontauban et sescomplicei qui le gar- ' « doient avec luy. » [Monstnelet, vol. 111, p. SI *■.) — 12" . A mol pasteur le loup chie laine. ■ (Colgi-ave-'^ ~. C'est le même sens que • la maie garde paisl l« • leu. ' (Fabl. ms. f. 57 >>.] — 13* • Faire le loup en • paille, > c'est-à-dire faire la cbattemite. [Bab«lai^, t. IV, p. 282; Desper.iCymbalum mundi, p. 130.) 14* • Faire le loup à la carrière. » môme sens; êtr— < aux écoutes sans en avoir l'air. 4&>0cist li !ev$ le mouton. fPoèt. av. iSOO, III, p. 1977.) i» Plains de pitë comme est uns leux. (Detch. f. 84t KJ 17* On ne poet le villafn brieier Sa nature, bien dire los Tout dis retuit le leu au boa. (Fnàu. Poi». f. 404.} [De même dans Cuvelier, v. 20969 : • Toujou^** - rêva li leus devers le bois ramé. »] 18° L'en ne prent mie (ou ne goupil soux Min banc. (Boa. _^ 19° ■ Tenir le lou par les oreilles, > être da^M'' l'embarras. (Pasquier, Lett. II, p. 253.) — 30° ■ N^^ • cessitéde quérir k vivre, fait saillir le ûntp ^^^ ■ bois, pource que nécessité surmonte nature. ' (Al. Chartier, l'Esper. p. 271.) — [On litdansVilIo *>. Grand Testament, sir. 21 : > Nécessité faici ge-^^^ LOU -» mdre. Et faim aaiUir le lOup de» boy», «l — H fait beste, le lovp )e mange. > (Les Tri. ible Dame, fol. 390, ei Oudin* Cur. fr.) — lir veu le loup, > il est enrooé : • D'igno- nt veau quand nous voyons un bomme \, que noua le disons avoir veu le loup. Car csile, il faudroil dire le loup l'a veu ; d'au- le si nous croyons à Pline (livre VIII) si le cbe le premier sa veûe sur noua, il nous biblir la voix. • C'est pourquoi le poêle Lupi itlum videre priores. > (Pasquier, 753.) — as* . N'avoir point veu le loup, • point d'expérience. (Honlbourcher, des Bal. fol. 36 *.} — 34° • Quand on parle du •a en voit la queue. > [Du Verdier, Bibliolb. l Oudin, Cur. fr.) Les Latins ont dit lupus t, — 25* ■ En espérance d'avoir mieux, tant oup qu'il devient vieux. » (Cotgrave.) — iques od (avec) lou, ce m'est avis. Ne fu re autre lou pris. • (Benoit, II. 3433.}] — iB pas vierge non, mais ribaude, Qui fustes il sy traude, Le tiers jour, entre chien et (Mir. de S- Genev.)] - 38* [- Le duc de , la jugeant (une armée) deuxTois plus forte I duc de Maienne ne lui avolt faite, lui ha qu'il lui avoil faille /oup plus petit qu'il L . (D'Aub. HisL t. IH. 239.] - 39* [- Il y connu comme le loup gris. > (Dëspér. ABSOD. Petit loup marin. (Cotgr.) I cerve. Loup-cervier : • Suyverent chas- or chemin tirant te chevalier du dragon à 9 et celuy du loupcerve à droit. ■ (D. Flores I, M54,R'.) >ape. Lippe : < Faire la loupe, ■ même I faire la lippe, faire la moue, bouder : QoMDtVoa fait on iotipct aitre ni aoit. (i/ouikea, p. 6i7.J M souille comme uns pors tour m'en fait grigne ei louppe. (Tie»ch. f. 449 '■} ,art lefist cent loupe» En derrière. » (Ren. IV, v. 251.)] tnpe. [1* Nœud d'un bois : ■ Le suppliant igcoup d'un goy, autrement appelle vou- de quoy l'en arrache les buissons, de la ;qui est devers le dos d'icelle goy, sur le dudit Jehan. >• (JJ. 189, p. 130. an. U'iC.) TTC précieuse que la nature n'a pas ache- Jne louppe de saphir assis en argent. > (Inv. ence de Hongrie, n» 41, page 44.1 — « Une lepiscopale, toute semée de perles, garnie )sses louppe», de saphirs et autres meschan- erres. > (Inv. de Charles Quint, 1536.]] '. Leur : ■ Il est ordeoé que chascun bonr- ... receuz et avoez... en quelqnonques lans B soit, devant la Saint Jehan ou après, ou tIaTonssainz ou après, il doit contiooer irgcoisie... c'est à savoir, que se il a femme se, il, ou sa femme doit coniinuelement leur bourgeoisie au lieu, de la veille de la 1- LOU < Toussainz josques à la veille de la S. Jean, se ce ■ n'estoit par cas de maladie apporte de /our corps. ■ (Ordon. 1. 1, p. 315.) Loarche. Jeu: > H. de la Noue dansledic- • lionnaircdes rimes françoisesqui lui est attribué, • appelle ourche le mome jeu et il dit que c'est un • jeu de tablier, c'est à dire une sorte de jeu de > trictrac. Nicot dit la même chose, et le dielion- • naire anglois et françois de Miege rend par bre- douille ou partie-double, le mot anglois /urcftque celte nation a pris de nous et qui a passé jusque chez les Allemans dans la même signification. > (Le Ducbat, sur Rnb. t, I, p. 140.) — • Demeurer • lourche. • Pasquier, lettre xin, liv. XIX, a dit < demeurer lourche, > être frustré de son attente, être dupe. (Le Duchat, sur Rab. 1. 1, p. 140.) LoDFché, adj. ■ Le jeu de. lourche a produit • lourche, mot qui s'est dit d'un bomme qui, pour ■ la mauvaise conduite de sa femme, étoit de^'enu ■ Jan ou Double^an, comme on parle et il se dit • dans cette signification dans le 52 des Arreats ■ d'amours ajouté aux 51 de Harlial d'Auvergae, • par Gilles d'Aurigni dît le Pamphile, avocat au ■ Parlement de Paris. > (Le Duch;>.t, Rab. 1, 140.) Lonrd. 1* Laid, opposé à gent : A uoe grant court très aotable Alny pour vlr Moir les gens Dont maint sa mistrmt à la table Lm uns lourdeM, les autres gens. (Dctcli. fol. $86 'J [2° Lourdaud, pesant d'esprit: « Quant aucuns ■ est trop paresseus, Enturlez, lour» et oublieux. > (Consol. de Boèce, liv. IV.) — - Il bat, il flert, il • rue les enfants de de^a ; Et est nices et tours, • sens ne manière n'a. • (Cuvelier, v. 119.)] — ■ A ■ paroles /ourdes, sourdes oreilles. > (Colgrave.) ~ Beati lourde», quoniam ipsi trebucbaverunt. Lour- de» est le sohnquel d'un Sorboniste grossier, idiot et ignorant. (Le Duchat, sur Rub. t. Il, p. 116.) Lourdas , Lourdaut. [ Lourdaud : • Tant « lourdas vilain. ■ (Gaut. de Coincy, p. 618.)] — < Bons louràaux, • gens qui. bien que peu polis et ne parlant que le patois de leur province, ne lais- soient pas de s'énoncer en bons termes, correcte- ment et avec bon sens. (Le Duchat, sur Rab. V, 88.) Lourdassc. Un peu lourd : La rroidura estreignaote, indiscrette el lourdaue, Lm cora plus diterans pésle-rneBle ramasse, loiguant le mol au dur, le pesant su legier. fBatf, *.J Lourdement. [Laidement: • Par le col me > print sans mot dire. De fort estraindrese pena, ■ La lourdement me démena. • (t. Bruyant, dans Ménagier, t. Il, p. 5,)] Lourder (se). Se tromper. Je TOUS al faict de l'ennui un mitier En ce jour cy, mais c'est jOTeuaeté Pour eriler chagrin, oisiveté, Comme eçavez, on baille quelque bourde Mcm doux amy, boH hiver ou esté, Ed passant temps bien eouTent je me Imuvle. U Laiw dci FdIIm imoun, p. 310. Lonrderle. 1* Maladresse: • Ma lourdcrie et • faute tant aperte. > (Crétin, p. 233.) — 3° Gau-. LOU - 202 - LOU chérie : • Lui-mosme (Antoine) commença ù se « mocquer de la grosserie et lourderie du service « de sa maison auprès de la somptuosité, propreté « et élégance de celui de Cleopatre. > (Amyot, An- toine, p. 32.) Lourdesque. Rustique. (Printemps d*Yver, fol. 96 b.) Lourdise. [1** Manque de vivacité: • La dinde • pour sa louraise et pesanteur, ne pouvant con- « duire les canetons, qui sont d*eux-mesmes très « lourds. • (0. de Serres, f. 378.) — 2® Maladresse : « La lourdise de plusieurs qui soustiennent que... • iPalissy, f. 369.)] Lourdois, s. m. Langage grossier ou manière grossière : « Il y eut un moine qui respondit au roy d'une parole assez brusque, quil s'abusoit aucu- nement, parcequele procez du sieur de Montaigu n'avoit esté fait par juges, ains seulement par commissaires ; comme s'il eus! voulu inférer en son lourdois^ que tels commissaires déléguez à l'appétit d'un seigneur qui pouvoit lors toutes choses, u'apportoient en leurs jugemens là cons* cience ordinaire des bons juges. > (Pasquier, 482.) Loure, s. f. Cornemuse. Mais ta loure est entière et le rentre en est bon ; L'anche, le chalumeau, le soufloir, le bourdon Ne perdent point le vent, sa petite languette Comme il te plaist, Tenot, fait parler ta musette. BollMtt. 1. 1, fol. 3. Lourour, s. Joueur de musette ou cornemuse. (Borel, au mot Loure.) Lours. [Borgne : « Se aucuns bons ou autres « qui fussent mehaigniés, et un autre qui soit • sours ou lours. • (Ord. I, p. 245, an. 1270.)] Lourseignol, Loursignol. Rossignol, du latin Lmciniola. Vos ne savés que 11 hursignoU dit: 11 dist c'amors par faus amans perist. PoM. «T. 1300, i. III. f. 1378. La douche vois de Vourseignol sauvage K'oi nuit et jour cointoier et tentir Me radouchist mon cuer.... (Vat. n» i490, f. iS^J Lousque. [Borgne : « Tout entor lui oste les « mousques, Plusours en fait et clos et lousques, » (Robert le Diable.)] Lousseignol. [Rossignol: « Ei lomseignolz me « semont de chanter. > (Couci, VL) — « La douce « voiz du lousseignol. • (Id. XIX.)] Loutre. [Maso, dans Froissart, t. XVI, f. 192. — « Loutre est une beste qui merveilleusement des- « truict toutes eaues douces de poissons ; et qui « bien le veut prendre à force de chiens, si le chace « en mars ou en septembre, aue les eaux sont « basses et les herbes petites. » (Modus, f. 41.)] Loutreur. [Chasseur de loutres: • Celuy qui « est maistre loutreur doit avoir deux varletz ou « plus du mestier pour luy aidier. » (Modus, 41 ^.)] Loutrier, s. m. Qui chasse ou qui prend les loutres. « Bracconniers , fauconniers, loutrierst « louviers. » (Coût. Gén. 1. 1, p. 812.) Louvage. Louage : • Ceux du pays de l'Angle « sont exempts et ne payent droit d'ayde. quand le « iilz aisné d'un seigneur est créé chevalier, ni • pareillement au mariage de sa fille aisnée et sont • semblablement exempts du droit de louvage. • (N. C. G. 1, 299.) Louvaut. Louveteau : Il n'est que renars et louvaulx Qui estranglent brebis, moutons. (Dueh. f. 867 ^.J Louve, [io Femelle du loup : « Louve, goupille • et chate sont trois bestes de proie. • (Chastie- Musart.)]-*2* Fer attaché à une corde pour enlever de gros faràeaux. (Cotgrave.) Louvegnois. [Monnaie de Louvain, dans une charte de la Ch. des Comptes de Lille, an. 1265. On lit « livres de Louvignis, • au Cart. de Flandre, an. 1284.)] Louveteau. [« .un. paire de gans de chevrotin • doublés de louveteaulx. • (N. Compt. de i'Arg. p. 216.) — « .II. paires de gans de chevrotin. Tune « double de chien, brodée, et l'autre doublés de • louveteaux f tennez et brodez. » (Id. p. 217.)] Louveteur. [Louvetier: • Comme Jehan de • Serain escuier et louveteur fust venus... chascier « aux loups. > (JJ. 146, p. 370, an. 1394.)] Louvette, s. f. 1^ Tique des chiens : • LouveUe « est une petite bestelette qui vit ayant la teste • fichée dedans le sang des bestes et n'ayant point • de trou par ou s'en aille la viande, elle se crevé.» (Nicot.) — 2* Pannetière de berger : Chascun portoit sa houlette Et du pain en sa louveUe. {De$ch. fol. i99 ^.J Louvler. Louvetier: • Le louvier^ pour la prinse « d'un loup ou d'une cayellée, devant le S. Remy, « ne pourra pourchasser qu'une lieue à la ronde « du lieu de la dite prinse, et ne prendra au plus « prochain trouppeau de blanches oestes qu'un seul « mouton, quel nombre de chiens qu'il aiL > (CouL de Hainaut, N. C. G. Il, 147.) Louvlere. [1«> Piège à loup, au gloss. lat. 4120, sous Dicipula.] — 2* Pudendum muliebre , dans Desch. f. 230 et 241. — 3» Robe de peaux de loups. Parlant du grand prieur de France, frère de M' de Guise, à la bataille de Dreux: • Ayant combattu ce jour là très vaillamment et s'y étant par trop eschauffé et retournant tout suant le soir qu'il faisoit un froid extrême et son page écarté ne l'aiant peu trouver pour luy donner sa louviere^ il fut contraint de boire ainsi sa sueur, qui se refroidit sur son corps et pour ce engendra une fausse pluresie qu'il garda plus de six semaines, dont enfin il mourut. • (Brant. Cap. fr. 11, 398.) — 4« Adjectif. Qui tient du loup. U ne faut point nourrir une engence louviere. Poët. d'Amadis Jamio, p. 60. « Mélancolie louviere. » (Cotg.) Qui (ait fuir à un homme la société, parce qu'il se croit métamor- phosé en loup garou. Louvine. De loup. « Patte louvine, » plante. (Cotgrave.) LOY - 203 - LUB Louvlssiement, adv. Goulûment comme un loup. « G'estoii grande pitié de la maladie du roy « (Charles VI) quana il maogeoit, c'estoit bien < glouiement et louvissemeni. > (Juven.des Ursins, Hist. de Charles VI, p. 177.) Louz. [Droit de lodsct ventes: • La tierce partie « des lou%^ que Ten doit pour raison des vendues « et des gagies que Ton fait à Tournus. > (Hist. de Tournus,p. US, an. 1328.)] Loviau. [Louveteau : • S*il a gaires de teus l(h • viaus. Entre ces apostres noviaus. Eglise, tu es « mal baillie, Se ta cité est assaillie. " (Rose, v. 1H73.)] Lovinace. [De loup : « Faire la coe lovinacBy * faire la nique : « A plusorsi faiton le coe lovinace. > (Chron. des ducs de Norm. Préf. p. 14.)] Lovislens. Monnaie des évéques de Laon : « Qui frappe autruy par ire a playe ouverte et sang, « courant sur l*escnevinage de ladite seigneurie, il « forfaict vers les dits religieux, abbé et couvent « soixante livres lovisiennes qui vaillent vingt livres « parisis monnoye de Flandres. > (Coût, de la sei- gneurie de Bovanes, appartenant aux religieux, abbé et couvent de sainct Amand en Puellc, C. G. Il, page 932.) — • Soixante sols lovisiem vaiilablcs « soixante trois sols, neuf deniers Flandres. • (Coul. Gén. t. lU p. 942.) Loy. Voir Loi. Loyal. Voir Loial. Exftresmm: 1^* - Faire son « loyal pouvoir, » faire tous ses efTorts. (Froissart, liv. Il, p. 44.) — 2* « Loyal comme un meusnier. » (Oudin.) — 3* « Bigarré comme les couleurs des « layaulx amans. » (Dial. de Tahur. p. 161.) Loyanche. [Contrat, obligation : • El que cette • lilbe deseagie ne puisse faire /oi/anç/i^ qui vailhe, « jusques ù tant qu*il arat xv. ains accomplis. » (Hist. de Liège, IL p. 446, an. 1424.)] Loyaument. Avec loyauté : Si celle que jadis servoyé De si bon imeur et loyaument. Dont tant oe maulx et griefz j'avoye Et soufTroye tant de tormeot, Si dit m'eust au commencement Sa voulenté (mais nenny las t) J'eusse mys peine seurement De moy retraire de ses las. (Villon, p. 37.) Loyauté. [Voir Loiauté : « Mais il avoit le cuer • si plein de loyauté, » (Berte, c 45.)] — Expres- sions : \* • Avoir sa loyauté faulcée, • avoir manqué de fidélité. (Vigiles de Ch. VÎL H, 15!) - 2* . Ont • dit et afnrmé par leurs serments et par leur ^ loyauté. » (Ord. V, 602.) — 3* « Je vous adverlys « que Blanor ne partira de céans s*il ne ma en con- « venance sur su chevalerie qu*il me menna avec « soy en sa grant Bretaigne et qu'il me fera loyaulté « des ores en avant. » (Perceforest, VI, f. 24'.) — '^^ « En grande pauvreté n'y a grande loyaulté. > (Am. ressusc. p. 167.) n n*est louer que de povre homme Ne charité que de pur don. (UAm. Rendu Cord. p. 508.) « Qui bon maistre sert, bon loyer en attend. » (Colgr. et Percef. I, f. 106.) Loyeupe. [Lien, reg. JJ. 156, p. 158, an. 1401.] Loyure. Largeur d*un fagot à Tendroit du lien : • Les grands fagots devront avoir de loyure huit « paulmes, de cloyure et en chacun d*eux lancbars • de sept pieds de long et esconniers ainsi qu*il « appartient. » (Coût, de Hainaul, C. G. 1, p. 814.) 1. Lozenge. [Losange, dessin géométrique: • Pour avoir fait deux chaieres et couvert par des- « sus de lozenges et armoié des armes du roi. • (HisL lilt. de la Fr. t. XXIV, p. 650.)] - « Un petit « psautier couvert d'argent à lozengez. • (Invent, des liv. de Charles V, art. 657.) 2. Lozenge. Flatterie, tromperie: » Nos ance- « 1res usèrent de Barat, Guille et Lozange, pour « tromperie et barater, guiller et lozanger pour • tromper. Dictions qui nous esloient naturelles, « au lieu desquelles nous en avons adopté des « latines, dol, fraude, circonvention. • (Pasquier, Rech. p. 661.) Douix yeuix a lozenge d'ortie Doulx yeiilx, qui pleurent et soupirent, Doulx yeulx qui soubzrient sans partie. Qui plus avant vont, plus empirent. L'Amint rendu Curdel. p. 587. Lozengier. i** Flatter, tromper. « Nos ancestres « usèrent ....de harater, guiller et lozanger pour « tromper. • (Pasq. Rech. p 661.) — 2- Orner de losanges : Couvert cl*un tapis de flouretes Et de lavande lozengié. fP(»cs. d\Al. Oiartier, 696'697.) Lu. [Loup: • N'en mengerunl ne /u ne por. • (Roi. V. 1751.)] Luberne. [Femelle du léopard ou de la pan- thère: « Peaux de lubernes,, peaulx de martrines. » (Liv. des Met. ms., liv. H, fol. Si*».)] Lubin. [Poisson, bars ou loup, au traité ms. des poissons (B. N. 1. 6838, C. ch. 16) : « Lupus, piscis... • a Gallis lubin, pro lupin, a lupo. >] Lubre. [Monnaie: « Des blans bourguignons, « appeliez lubres, qui lors avoicnt cours. • (JJ. 172, p. 619, an. 1424.)] Lubrement. [D'une manière équivoque: « Li « Englès disoient bien que li rois de Portingal « s'estoit /ttferéîm^n/ acquittés envers euls. » (Froiss.' IX, 489.) C'est nn dérivé de l'adj. lubricus, glis- sant, puis perflde: « Nequidquam patrias tentasti « lubricus arles. • (Virg. En. XI, 716.)] Lubrequemeiit. [Avec dissimulation: • Chils LUE — 204 - LUI « dus ()6 Bretagne s'acquitta lubreguement et faus- « sèment envers le conte de Bougizbem. » (Froiss. IX, p. 462.)] Lubricité. [Lasciveté excessive: « Fuy le gouf- « fre de villalne lubricité. • (P. Lemaire, Pallas parlant à Paris.)] Lubrique. [Lascif: • Vouspovez bien conguoi»- « tre et voir A sa façon dyaboiique. Que vaudoise « est (Jeanne d*Arc), je la congnois, Desioyalle, c faulce, lubrique. • (Mistere d*Orléans, p. 485.)] Lucanne. Lucarne. La passeront par sa lucanne, Chascun fait contre son mestier. (Df^sçh. /*. 294.J Lucarne. Petite fenêtre au-dessus de rentable- , ment d'une maison : (• Une mescbine ouvrit la « lucarne de Thuys de la tour. » (Percef. IV, f.48.)] — • Si aucun a fenestres, lucarnes ou creux d'an- « cienneté et démolit sa maison sans prendre la « mesure d*icelles, la partie présente ou appellée, il « perd sa possession. > (C.de Reims, C. G. I» 529.) Lucarne» adj. Garni de lucarne. (Cotgr.) Lucel. Petit lu%^ petit brochet. On lit dans un règlement pour la pêche des poissons de rivières : « Et ne pourront prendre barbel, carpe, tenche ne « brème si chacun ne vaut un denier, le lucel s'il « ne vaut deux deniers. » ^Ord. I, p. 79â.) Lucerne. Lumière, au figuré : Incontinent mon conducteur ralume La lucerne do mon petit esprit. (Fat feu, p. iil.) Lucet. [Louchet, pioche, boyau : « Un oustil à ' « pionnier, nommé /uc«^>(JJ. 146, p. 353, an. 1394.)] Luciabel, s. Nom du démon. Sire, por cel siège empUr, Que Luciabel feis guerpir Faites home, si vos plot, Mais d'engin garder ne se sot. (Flore el BL f. i95^.) Lucidaire. [« Lucidaire^ un livre, • dans D. Gange, sous Lucidarius.'] Lucifer. [Etoile du matin : « (Ses yeux) Tant « sont clair com se Lucifer^ La plus claire estoile « qui soit D'autres estoiles, s'en issoit. » (Rom. de la Poire.)] Lucques. [ Ses velours , ses soies brochées étaient célèbres au xiv* siècle: • vi. draps de Lv^que à or. » (N. Comptes de TArg. p. 5.) — • Draps de Luque à fleurs de lis d'or. > (Ibid. 4.) — « Samiz de Luque.... dyapres de Luque.... tartaires de Luque... nacquis de Lucques. » (Ibid. p. 2.)] Lucrative. [Gain : « Toute soutil science, haulte et intellective, Se pert hui par nos clers ; car ù la lucrative Queurent plus tost qu'il pueent por lor vie chetive. ■ (J. de Meung, Test. p. 26.)] Lue. [Louve : « Maintes estoires devisent que Romulus et Remus furent né d'une lue Entor celé rivière (Tibre) manoit une femme qui servoit à tous communément, et tels femes sont apelées en latin lues. » (Brunet. Lat. Trésor, p. 43. )j 1. Luer. [Payer, prendre à loyer: « Ben en 1 « purrat lucr ses soldeiers. > (Roi. 34.)] 1 2. Luer. [Loyer, salaire : « Ki malt le sert, mal- « vais luer l'en dunes. » (Roi. v. 2584.)] Luerre. Leurre, dans Desch. fol. 317*. Luez. Aussitôt, sur l'heure. Famé a luei son duel guerpi, Quant on la set raplaquier. ( Vaî, n« iSfft, f. 458 •.; Vous trouverez un coutel afllé Que luez sera rebous au pain taUler. (Id. f. iStKj Luffre. [Equivoque: « Quand lu verras luffres • maintiens En dames. • (Cour de May, 1M9.)] Lui. [Pronom. 1* Régime direct : « Lui e altrui « travaillent el cunfundent. • (Roland, v. 380.) — « Mais lui meisme ne volt mettre en oubli. » (Id. V. 2382.) — 2» Il est très fréquent }i la suite des pré- positions: « L'anme de lui. » (Roland, v. 1510.)-^ « Pour lui veoir. • (Froissart, II, 444.)] Luign. [Loin : « Vus n'irez pas uan de mei si « luign. • (Roland, v. 250.) Luire, [i** Luire: « Clers fut li jurz elisoleiz « luisanz. » (Roland, v. 3345.)— « Contre soletll si • luises e reflambies. » (Id. v. 2317.) — 2* Saillir: « Au moys de septembre que \eè moutons saillent « et luysent les brebis portières. • (Jeban de Brie, le Bon Berger, p. p. Lacroix, p. 40.)] Luisamment, adv. Avec éclat, d'une façon brillante: Des clairs raiz du soleil nature façonna Unt) beauté luisamment admirable. (L, CoiYm, f. 09 ^.) .... Une cotte de soye Rayée d'or qui luysamment ondoyé. (Balf, p. f49 K) Luisarner. Luire. « Soleil qui luisarne au mar « lin, femme qui parle latin, enfans nourri de vin « ne viennent point à bonne fin. • (Cotgr.) Luisel. [Cercueil, voir Lusel.] Luiserne. [Lumière : « Pargelent tel luiserne. • (Roland, v. 2634.)] Luissel. [Peloton de fll, dans Dom Bouquet, t. VIT. p. 148.J Luite. [Lutte de lucta, comme fruit de fructus.] !• Combat, guerre. Les princes chrétiens, implorant le secours de Charlemagne contre les^arrazins : Et se li mandent en plorant. En dolour et en souspirant. Que Turc et Sarrazin par luiie Ont la Sainte Cité dostruite Et le sepucre u Diex fu mis Ont livret à ses anémia. (Mousk. p. ftôS.) 2» Dispute, débat : Cist conte ot Bretagne quite NI ot faite tence ne luite Tuit le recuirent à signer Et U portèrent grant ounor. (Id. p. 349.) 3* Peine, tourment. Parlant de la mort de Roland. Cil Diex, ki Ûst pardon Longis, Maite vostre arme en paradis Et si doinst maie mort et luUe Celui ki tel gent a destruite. [Id. p. 940.) Luiter. Lutter. 1* Neutre. « Luiotoii^ couroit« « saulioit. * (Rab. I, p. 163.) Tirer, luiter, jouster au crocq. (Coquillart^p. iS7,J 2* Actif. « Nature pour monstrer qu'il n*y a rien LUM -* • de sauvage en ce quelle conduit, fait naistre sou- > venl es nations moias cultivées par art des pro- • ductions d'esprit qui iuittent les plus artistes - productions. ■ (Ess. de Monlaigne, I, p. 196.) — 3* [Saillir: • Quand ilz son en estât de saillir et ■ luifter les brebis portières. ■ (Jean de Brie, le Bon Berger, p. p. Lacroix, p. 152.)] — Expression ; • Luiler les deux bras dessus. * Avoir l'avantage. Les ducs de Laacaslre et de Glocestre négociant la paix pour le roy d'Angleterre avec les princes du sang de France: • Le ducde Cloceslre.-.disoit que • les François vouloyeot tousjours luiter les deux • braê dessus. • (Froiss. iV, p. ]83.) Lulterle. Lutte. L« ; ot bonne tuilerie De moi à li pour retourner Mon maolel, et au droit tourner. (Froiêt. poë». p. 355 '.) Lniteur, Lulteor, Lultleres. [Lutteur. Le cas sujet est /ujfteres; • N'est pas bons luilieTes, ■ ne Tors, Quand Fortune fait ses eiïors. • (Rose, v. 5903.) — Le cas régime est luUeor ou luiteur : ■ Autressi comme on apele bon luileor, non pas • celui çui seit molt détours de quoi il use po, mais ■ cil qui en un ou deus se travaille diligenment. > (Brun. Latin. Très. p. 368.)] — • Il loue et tout et ■ trop, voire queliguefoisà ses despens, se blasmant • et tiumiliant, comme le luiteur, qui se bnisse ■ pour mieux atterrer son compagnon. • (Sagesse de Charron, p. 495.) Luiton. [Lutin : > Diable semble ou luitojis ou • maufez. • (Guill. au court nez.) — • Sire, che ■ dist li prestrez. Si ait m'ame pardon, Ch'est par • enchanlement de deable oa luiion. • (Baud. de Sebourc, VIII, 856.)] Lumbrique, s. m. Ver de terre ; il s'en engen- dre aussi dans le corps des enfans. (Oudin.) Laineignon, Lumignon. (Ord. I, 760.) Lumette. [Allumette: • Le suppliant pour y ■ veoir cler getia des ctienevottes ou lumetles en ■ son Teu, qui tantost furent aliimées. * (JJ. 206, p.82, an. 1-178.)] Lumière. [1* Lampe : • De rechief quatre • lumières de cuivre, c'est assavoir une granl et •• trois petites. • (JJ. 75, page 5i, an. 1338.) — ■ Le ■ suppliant getia une lumière qu'il tenoit en sa - maio.otiilavoitdei'uilleelunemescheardant,... ■ el cheut le lusseron, qui esloit soubz ladille ' iumiere, à terre. • [U. 171, p. 165, an. 1419.) - ' Les suppliants pritidrent en l'hosUil d'icellui * Alosnier une lumière. • (JJ. 19ô, p. 608, un. 1471.) ■^ 2* Ouverture d'une écluse : ■ Il est eswardé que * cascuns mauoiers doit traire son relais le samedi ' ^ nonne sonnante! remettrelediemenctieàsolais * ^ssconsant, et auue ne doit courre sor semaine, ' ïcrs par une lumière. • [Livre rouge d'Abbeville, ï*!, 35 ".) — 3» Embouchure d'un insU'umeiit : ■ De *■ Volyfant la lumière dorée mist en sa boucbe. • ^oncisv. p. 21.) — 4'" Œillères, dans le mRsque du neaume, au xm* s., puis dans la visière, au m* s. : • Tout droii par devant la lumière. Un poi deseure i- LUN . la barbière. » (Ctiast. de Couci, v. 1649.)— • Que ■ son vis par la lumière Del elme esgardoit. • (Id. V. 1679.J — • Us se uonsievirent sur les lumières • des heaulmes si dur el si roit que ils sedesbeaul- . merent. ■ [Froiss. XIV, 117.)] Lumilette. Herbe, l'euphraise. (Cotgrave.) Luminaire. [1° Lumière, au propre : • E duuad ■ le peis de la merveilluse vaissele que de or que • de argent, e des ctiandelabres e des lumittaires • e des tables. • (Rois, p. 244.) - 2* Illumination : ■ G'esloit chose merveilleuse du luminaire (aux • funérailles de Charles VI) qui estoit depuis la • porte S. Denys jusqu'à l'église, • [Juvenal des Ursins, 1422,)] — • S'en retournèrent les Gandois ' moût joieux et fut la paix criée en leur ville et • furent feux, luminaires et carolles de joye. • (Mcm. d'Ol. de la Marche, I, p. 407.) — 3° Luminaire, dans les églises. (Voir Iahimier.) Delà te' dicton sui- vant : • N'oubliez pas le luminaire des pourceaux, • en voila le questeur, ■ cela se dit lorsqu'une per- sonne rote. (Oudin.) — 4<> Lumière, au figuré : • Et « ce fisl il (un miracle) pour qu'il fut luminaire de • foy et de créance aux presens et à ceux qui après • eux viendroienl. • (Chr. de S. Denis, 1, f. 134.) — 5° Vue : • Un jour elevanl mon luminaire j'apper- • ceu les cataractes du ciel ja estre ouvertes. ■ (Alector, Roman, p. 51 '.) — On lit Hist. du Th. fr., t. Il, p. 488 : . J ay perdu mon luminaire, » j'ai perdu les yeux. — • Il a joiié son luminaire, • il ne voit goutte. (Oudin.) Luminer. Eclairer, au (Iguré : Douce amora kiœ'atalente. Suant voi le termine nent, e remaisne el cuer ta sent. Ki lumine mou talent. (Poêg. av. 1S00, III, p. 1030.J LumlQlers. • Les habilaus les élisent pour ■ procureurs et fabriciens de leurs afTaires commn- • nés, fabrice et paroisse et qui ont charge des > luminaires de l'église. • (Laur.) Lunage. [Lunatique. (Voir sous Lordes) : • Tous < boisteux, tous mebaignies, tout home lunage. • (Livre des Met. 426.) — • Au siècle est sot, faus et • lunages; A Dieu soutieus, diseres et sages. • (Mir. de Coincî.)] Lunalge. Lunaison : J'ai veu cinq personnaiges D'ung triumphant bostel, En mains de dix lunaige» Pajer tribut morteL (Molinet, i09.) Lunaison. [Môme sens : • Se repairier volsis- ■ sent as rentes n'as maisuns, Ariere revenissent > dedens trciz luneisuns. > (Thom. de Gant. 67.) — < Si com par lunaisons ainsi comme desvée. > (Berte, XVI.}] Lunatique. ■ Un homme lunatique c'est un ■ homme auquel la lune commande. • (Cholîëres, Contes, t. Il, 9.) — • Je le tiens comme lunatique , desvoyé de son sens. ■ (Percefor. VI, f. 63.) De chien qui mort et de cheval qui me. De Baige fou et d'omme junaii^ue. (Desch. {. 314.} LUN - 206 — LUS Lune. [Le long de : « Lune un aUre. • (Roland, V. 3732.)] ^ Lundi. [« Et descendirent en Acre un lundi « à nonne. » (Mén. de Reims, iiO.)] — « Faire le • lundy des savetiers, » ne point travailler le lundi. (Oudin, Dict. et Cur. fr.) Ce proverbe est encore en usage. Lune. [« Clere est la noil e la lune luisant. • (Roland, v. 2512 ) Go mot est omis au Glossaire de M. Léon Gautier.] — « Souvent depreia Dieu qui « Hst lune e soleil. » (Bou, ms. p. 86.) Expressions : l^La lut^e est nouvele Si croi que vous en aies Plus lenre cervele. fVatic. ÎS'^i.) 5^'Mes cuers cui procce faut Descroit comme lune. (Poët av. 1300^ /, 394.) 3» Il ne faut qu'une Ueure oportune Pour biens et honneur acquérir. * Tu dis vray ; il n'est heure qu'une, Mais s*el n est prise en bonne lune. Plus n'y faut chercher ne quérir. (R. de Collerye^ p. 66.) 4" • Garder la lune des loups, des chiens, • pren- dre une peine inutile : « Bon Dieu, que serait-ce si « nos malédictions estoient des arresls ! Mais celui « qui a gardé jusques :'i maintenant la lune des « chiens, gardera bien les religieux des fulminations « de votre colère. ^ (Garasse, Hech. des Rech. page 773.) — « L*amani espioit toutes commoditez « d'effectuer son dessein ; mais {pieu garde la lune « des loups) il profitoit autant que s'il eust lavé un « corbeau pour le blanchir. » (Yver, Printemps, fol. 70.) — « Je vis deux giborins à part sur le haut « d'une tour, lesquels faisoient senlinelie, et nous « tuii'ïi qu'ûs gardoient la lu7ie des loups. • (Rab. t. V, p. 22.) — 5* « Voyant tous ses efforts succéder « si a rebours, qu'il sembloit né à la quatrième « lune. • (Yver, f. 73.) Luné. Ayant forme de croissant: « D'où pendoit • un coutelas luné en façon d'une serpe. - (Baïf, page 40.) Lunette, [i" Sorte de casque : « Icellui Clavet • Sacha un baselaire et en fery ledit Nicai>e sur la • teste et lui abali une lunette de fer, dont il avoit • la leste armée. - (JJ. 163, page 179, an. 1408.) — 2* Verre étamé ou plaque de métal d'un miroir rond; verre encadre protégeant une miniature : • La casse qui soustient la lunette du miroir. » (Modus, f. 03.) - « Un mirouer d'or dont la lunette « est perdue et de l'autre coslé a une demoiselle « cueillant fleurs en un jardin. • (De Laborde, Ducs de Bourgogne, Preuv. n" 6213, an. 1411.) — 3* Lunettes pour myopes et presbytes ; elles furent inventées par Salvino Armato, de Florence, mort en 1317. Dès la fin du xiir siècle, on prête des besicles aux personnages de TAncien Testament, dans les sculptures, les peintures et les vitraux. On les portait comme les lorgnons, suspendues au cou ou placées dans le livre d'heures spécialement disposé parle relieur : • Forgé une platine d'argent « doré pour mettre es ées du livre du duc (de Bour- « gogne) pour mettre ses lunettes^ afin qu'elles ne « fussent cassées. » (Arch. de Dijon, an. 1403, dans De Laborde, sous Besicle.) — • Or, maintenant que « deviens vieulx. Quand je lis au livre de joye. Les « lunettes prens pour le mieulx. Par quoy la lettre « me grossoye. • (Ch. dOrl. ISd» bail.)] Lung. [Long : « Veez m'espée ki est bone e • lunge. ■ (Roi. v. 925.)] Lungement. [Longuement : « Si lungement « tut tens m'avez servit. » (Rpl. v. 1858.)] Lunghure. [Longueur : « En lunghure 27 per- • ches. - (D. C. sous Leda, 3.)] Lunoison. Lunaison : Nostre maistre par lunaisons A en la teste estordisons. Le sens pert et devient desuez Se il n'est crraument liez. (Fabl. de S. G. f. 9 ^J Luor, Luour, Luur. [Lueur : « 11 ne voit plus « ne luor ne clarté. • (Roncisv. p. 91.) — « Si cume « li soleil le jur Toit as esteiles lur luur. • (Marie, Purgat. 1877.) — « Une hache porloil qui getoit • grant luour. ■ (Baud. de Seb. IX, 41.)] De clarté et de luour Et de gloire enlunriinée. (Vatic. w» 1490, f. i2S.) Lupars. Léopard : Viautres et ciers, ours et lions Lupars, ostotrs, girfaus, faucons. (Motiskes, f. 176.) [« Li cuens de Normandie fu moult de fierlregart; « Li bers se sist armés sor un destrier liart. En la « presse se mist à guise de luppart. » (Ch. d'Ant. l. VIII, 983.)] Lupege, Lupoge. Fiente de coq. (Cotgr.) Luposche.[Livèche,en latin lupistica.{Sche\ev, GIoss. Rom. lat. p. A\.)] Luquenne. [Lucarne : • A la lueur de la lune, « qui entroit en sa maison par un luquenne. • (JJ. 141, p. 305, an. 1391.)] Lur. [1" Datif pluriel : • Jo iwr dirrai. • (Roland, V. 2913.) — 2" Adjectif possessif : « Plurent lur ftlz, « lur frères, lur nevolz e lur amis. • (Roi. v. 2953.) — 3" Substantif : « Mil chevaler i retiennent des . lur. «(Id-Sili.)] Lurd. [Traitre : « N'est si kurtois ki n'est bas- « tard, S11 n*i aprent u tost u tard, Neserjantsi « felun ne lurd, K'a prière se face surd. » (Edouard le Confesseur, v. 902.)] Lus. [Brochet : « En laquelle huche à poisson « emblerenl deux grans luz et trois ou quatre . grans truittes. - (JJ. 138, p. 183, an. 1390.)] Bien sarons manier les perches Pour attrapper gros Iuh et perches. (Trois Maries, 117.) Firent un lac si prant en un pais, Ou*il se peuple de lus et de carreaubt Carpes, bresmes, d'autres poissons de pris. (Desch.SOS) « La royne envoya visiter M* de Guroe et luy fil • présenter quatre grans lux^ deux foursieres. des « oistres et ung grand pannier de marée. * (Lett. de Louis xn, H, p. 40.) — « Dirque de lus, » injure, dansDesch. f. !80'. Coqus, camus, cornus, et malostnis, Coquars, cornars, fetars et durs jpaillars, mK — 207 - LYN il Mans, enfondus. mal vettus, 1^ lia, velus et gros molus, i flud feu, soit tout vostre corps ars. teL [Même sens, aux Ordonn. VII, p. 779. En Bretagne, luset est le nom de la truite.] ^1. [Cercueil ; en Picardie on le nomme Uel : « Item un drap lequel on suet met- exeques des mors sur le lusel ou autre cotation du corps. » (Invent, de Téglise de an. 1371.)] ^ron. [Mèche, lumignon ; voir sous e. 1** Clarté : • Ils ne voyoient sinon au du feu des pavillons et quelque peu de le la lune. • (Rab. 11, p. 236.) - 2o Fard : effendu d*apliquer quelques lustres sur un isage pour en relever la blancheur. » (Ess. I, p. 9.) *emeiit, adv. Avec éclal, d*une façon • • s*esteint des grandes beaulez le bruit I splendeur de ta (prace qui luit rement que les clairtez antiques it le plomb de leur tems vaporé./L. Le Caroti, 9 *.) *eur. Eclatant : Kietz flembantz du Dieu chevaleureux, ir le ciel la charette eclaireuse fin de lumière lustreuse. [L. Le Caron^G^.) t. [Terre à potier : « Comme le lut qu'ung Tome à quanque est de son mestier. » àl'alch.err. 181.)} t, Luz. [Lulh, instrument de musique : let d*icellui aveugle, qui en sa main por- I instrument nommé lu%. » (JJ. 107, p. 156, .)] 3S, harpes et cors sarrazinois, irt Macnaut le noble rethorique m, leuthsj vielles, sypbonie, itioDS trestous instrumens coys. (Desch, f. 28 ^.) t soDDoit mottets et chansonnettes. (Marot, 442. J Ht, s. m. Espèce de vaisseau ou galère : "ent et avitaillerent en mer une carraque, {aleres, deux grosses barques, et cinq bri- Kft avec tout plein de petits lu% à douze i. » (J. d'Aulon, p. 64^ — • Voyez cy près rnauf deux luis, trois florins, cinq chippcs, voluntairesy quatre gondoles. • (Rabelais, 100.) ton. Lutin. (Voir Luitmn.) 'est-U loup, louve, ne louveton I ne aspic, ne serpent, ne UUhon imais eust sur moy la dent boutée. (Marot, p, i20.J % misanthropes et lutons. • (Pasquier, Lett. «!.)] r^. Loutre : « Une fontaine à deux bassins romphoir d'albastre, jectant eau par trois »$ ou gueutles de luttre. • (Alect. p. 133 \) ire. « Luxure de la char, » dans & Bern., — [• Elles se souillent en Tordure De lecbe- àe luxure El des autres vilains péchés Dont • tout li mons esl entichés. > (Uist littéraire de la France, XVlll, 792.)] Luxurleus. [^ Et si vous di que leur roy est si « luxurieux que il a bien .ccc. femmes. > (Marc. Pol. p.425.)] Luysable.JQui luit, qui éclaire, dans Du Gange, sous Lucibilis.j Luyseur. Lueur : • Us dounoient si terribles « coups les ungs sur les autres que la fumée avec « In pouldriere qui partoit d'eulx obfusquoit la « luyseur du soleil. » (Percef. III, f. 99'.) Luyton. Lutin : • Quelle chose esl ung luyton^ « distEstonne? Sire, dist Narcis, c'est ung esprit « qu'on ne peult veoir et se délecte à decepvoir les « gens. » (Perceforesl, vol. Il, f. 13 «.) Lye. 1" Lie : • Issereiz fors del faignaz de misère • et del bran de la lye. • (S. Bern.) — 2* Foule : J'y vis en façon de lis Un arbre de grand estudie. Sur lequel estoit un beau iUs Et au pied des gens grande lye Qui estoient pleins de maladie. (H. du Th, fi\ II, il!,) Lyé. Joyeux. Parlant de la mort de Guichard d'Angle, Anglois : • En son temps il eut toutes les • nobles vertus qu'un chevalier doit avoir, il fut « lyé, loyal, amoureux, sage, secret, large, preux, • hardy, entreprenant etchevaleureux. » (Froiss. II, p. 146.) — • Si ^Gérard) meurt, ainsi jamais lyéene • seray. • (Hist. de Gérard de Nevers, p. 82.) Lyens. Léans : Et à son partir de lyens En fera mener son lyens Hors restable et oultre la rue, Aux champs, que la maison ne pue. (Desch. f,4ii *».) Lyeure. 1* Liens : Qui Tait vignes, U coux est grans Bastons y lault à oultraige, Lyeure, trois royes dix frans ; Pour chascun arpent vendengage Cuves, cuvaux, queux, reliaige ; A tout compter, c'est toute perte. (Desch. f, 363 ^.) 2* [Liens qui fixaient les émaux d*applique sur la pièce d'orfèvrerie et leur servaient d'encadrement : « Lyeures des esmaux. • (Inv. du duc d'Anjou , an. 1360, n« 428.)] Lyez. Liais: « Monta au chasteau à l'entrée • duquel estoit un hault escalier de pierre de /y^ss. » (Dom Flores de Grèce, f. 119'.) Lymbe. Limbes, au figuré. Parlant de Jason : « 11 combat ces cruelles bestes, les feus furieux et • le dragon qui sont les ennemys d'enfer qui gar- « doient et tenojrent enclos au temple du lymbe « d^enferj la thoison d'or. » (Hist. de la Toison d'Or, I, fol. 8»>.) Lymon. Limon, timon : De cinquante ecuz un moumon, Voire sans tirer au lymon, EUe les baiUe chault et sec. (R. de Collerye, p. i04.) Lynette. Linotte : Mauvis, merles, chardonneraulx, Pinssons, tarins et frionceaulx Gochevis, estourneaux, lynettes, (Desch. f, 488 Kj MAC -» • elierê, lequel li macheclier meismes tiennaat. ■ (Cart. de Flandre, an. 1374.)] MachecoIle.[Hacbicoulis,den)assarufflCO/«fs, endroit par où on laisse couler des pierres, des masses de matériaux divers. Parupel crénelé et saillant au sommet d'une tour, porte sur une suite de corbeaux ou de consoles méaiocrement espacés. Las iatervalleseolre ces corbeaux sont relies par des arcs en plein ceiulre, en tiers-point, en acco- lade, qui permettent de fixer l'âge de la forliflcation. Autrefois on ignorail le nom propre à ces balcons et OD leur donnait le nom arabe de moucharaby.] ~ * Les murs de devers la terre sont très gros el ■ hauts, et dessus y a barbacannes et machicolia, • et au dehors faux murs et fossez. > (J. Ghartier, Charles VII, p. 272.) 1. Macbefer, s. Fanfaron : > Fendeura de na- « zeaux, etmoche/'ers.... faisans friser leurs epées • l'une contre l'autre. > (Merlin Coca'ie, I, p. 86.) 2. Mâchefer. [Scories du fer battu : • Abusé • m'a et fait entendre.... De viel mâchefer, que fust ■ peaultre. • (Villon, Grand Testam. p. 48.)J Mactaelote. [ Pelile masse : ■ Iceiui Robert • frappa ledit Colin d'une machelole qu'il lenoit. > (JJ. 156, p. 453, an. 1401,)] Machenaire. [Habitant de Hycènes, et non machiniste, commele dit La Curne.}] Et après Bat, et maugrt tons, Que Ëgistus fiit ses espoua ; De Maehenairta le flst XOj. Or resgardex le grant dearoy Que Cnttienietra U putain Fiat a son aeigneur souveraiD. (Deêch. f. 506 *.) 1. Maclier. [Mater: • Régnant savoit du jeu ■ assés et largement ; Par trois fois a mâché Ber- < loulet au corps gent. ■ (Enfans Uaymon, v. 275.]] 2. Macber. Meurtrir. On lit parlant des che- vaux : ■ L'un est las, l'autre son harnois le mâche. • (Le Jouvencel, p. 202.) 3. Macber. [Mâcher: • Que vaut morsiaus que ■ bien ne mâche. • [G. de Coincy, p. 485.) — ■ La ■ quarte branche de gloutonnie si est quant une ■ personne mengue si gloutement d'une viande • qu'elle ne le moche pas, ains l'eaglouliL ■ (Hén. t. r, p. 3.)] Macbeure. [Meurtrissure: ■ 11 n'y eut point de ■ sang espandu, mais seulement macheure. > (JJ. 197, p. 260, an. 1472.)] Macblavellzer, v. Agir ou penser, suivant les principes de Machiavel:* Le malheur de nostre • siècle aujourd'buy est lel, que pour acquérir répu- tation d'habile bomme, il faut machiavelizer. > ^squier, Rech. p. 471.) Machicot. [Officier de l'église Notre-Dame de Paris, inférieur aux bénéflciers, mais supérieur aux simples chantres à gages, dans D. C. s. Maceeonici.'} 1. Macbier. [Sorte de couteau: < Lui donna un ■ coup sur la tested'nn cousleau,autrementappelé • machier. * (JJ. 207, p. 289, an. 1482.)] '- MAC 2. Macbier. [Ifassier: ■ La tu pris de te ■ d'armes et de maekiers. > (Froiss. V, 3U.)j Macbtgner. [Détruire : ■ Il osteroat biy • et maehigneront les églises. - (us. S. VicM fol. 30 M] Macblnacion. [Machination : > En eavîe I • branches; c'est assavoir haine, ffUKAjnoëlfl (Hén. 1. 1, p. 3.)] Macblnatlon. [Même sens: ■ Ne la Ire • ronl, ne ne feront troubler par aucune met • tion, ne par engin, ne parcautelle. • ((Âai 1306, Du Gange sous Machinare.)] Machiner. 1° Neutre. Tramer un complol Celai qui ou prince maehitte D'eresle a en aoi le signe. (US. 681», f. 70 \ [2- Actif; même sens : • Tout sujet vassal ■ par convoitise, baral , sortilège et mal • machine contre le salut corporel de son i (Honstrelet, I, p. 39.)] Machlneux. [Gonspirateur : • Declaron • ces présentes faux, traître, mauvais, pai • conspirateur et machineux. > (Marteo. A t. I, c. 1530, an. 1378.)] Macblnolr, s. m. Outil de cordonnier, du Théât. fr. 1, p. 16.) Macboire. Meurtrissure: * Du mal des > choirei qui vient dedans le bec. ■ (Foui! Fauconnerie, fol. 22*.) Macbon. [Maçon: • Dont mandèrent ma > vaillans Et boios orfèvres bien seans. > (Fit Blancheflore, f. 555.)] Mâchonnement. {Maçonnerie : • Ea haal > son rondement Estoit, et son machonnemei • vives pierres fais estoit. > (GuUeville, dai Gange, IV, fol. 170 M] Mâchonner. [1* Maçonner : ■ Et s'il a n > entor soi... porcarpenlerou por mâchonna • manières de menestrius ont coustume qu'il • tent lor oslius là ou il sont loué. > (Beaum.] p. f).) — 2» Manigancer: • Il bouta son seiga > l'oreille et charpenta et mâchonna tant q: < conte se desdit. > (Froiss. XIV, 373.)] Macbotter. Mdcher avec difficulté ou i gence, mâchonner. • Quand (le faucon) se pal ■ il se gratle de l'ongle le palais jusques aa • et qu'il ne se peut paistre, celii signifie cb ■ au dit lieu, et péril de chancre; et s'il ma • du bec l'un contre l'autre, cela signifie corn ■ précèdent. • (Artel, Fauconn. fol. 93'.) N'aB tu pas veu. Ballot, marhouer les brebis L'herbe demi brûlée au milieu des harbls T (BeiL Machouere. [Mâchoire : ■ De la dialocatl « la machouere. • (Laufranc, f. 103''.)] Machue. [Massue: ■ Et aussi ne doi ji • prester ne donner vin à home yvre, ne tm ■ à fol. • (Beaum. X5XVI1, p. 8.) — • Lor ve < haster vilains, Pieus et machues en lor mai (Wace.)] MAD -212 — MAD • mains, ...et eut ledit suppliant sa part dudit blé, • mappes et madaises. » (Jj. 182, p. 130, an. 1451.)] Madame. Titre réservé aux femmes des cheva- liers: • Couroit on (a une bataille) comme a un « jubilé, Tun pour gagner le salut de son ame et « rautre pour gagner l'honneur de chevalerie, et « faire appeUer sa femme madame. > (Brant. Cap. flr. III, p. 178.J — Ce titre, autrefois peu commun, 8'est prodigue depuis : « Luy semble, pour deux ou « trois robbes qu'elle ha, qu*on la doive appeller « madame, » (Aresla Amor. p. 257.) — Ce nom, comme aujourd'hui, se donnoit à la reine. (Petit J. de Saintré, 147, 190, 201.) — On qualina de même la demoiselle de Bourgogne. (Honn.de la cour, 30.) — On ne donnoit ce titre aux princesses Allas, qu'autant qu'elles éloient filles de roy ou de flls de roy. « Furent les choses préparées pour le baptise- « ment de mademoiselle de Bourgogne (née de la • comtesse de Charolais en 1456), car en ce temps c on ne la disoit point madame, pour ce que mon- « sieur n'estoit pas flls de roy. * (Hém. d'Ol. de la March. 1,458.) — Aujourd'hui, on donne ce titre aux dames d'honneur ou dames d'atour, quoique Tilles, au service de France. A la cour du duc de Bourgogne et à celle du duc de Bourbon, on donnoit cette qua- lification à leurs brus, si elles étoienl filles de roys de France. (Ilonn. de la cour, p. 17.) — Catherine de Bourbon, sœur de Henri IV, s'appelloit madame, tout court. (Mém. de Sully, I, 450.) Expressions et remarques: 1<> [« La damoiselle « repondit: ma mère (ne l'appellant madame, « comme ces tant bien apprises, qu'on diroit à les « ouïr, qu'elles sont bastardes), je vous remercie. • (Yver, 566.)] — 2" « Je couruz à Tembrassement de • ma dame et l'embrassant, je lui dis mademoi- « selle. » (L'Am. ressusc. p. 419.) — 3" « Madame royale, • princesse de la cour de Turin, dont les sœurs sont qualifiées sérénissimes infantes. (Sain. Vén. p. 177.) — 4" « Madame ma fille, » nom que donnoit par respect la duchesse d'Orléans à sa belle-fille, sœur et fille de roys de France. (Honn. de la cour, p. 18.) — 5° « Madame de mère, • madame ma mère. (Froiss. liv. I, p. 390.) — 6* « Madame ma « sœur. > « La duchesse de Bourgogne appelloit « belles sœurs mesdames de Bourbon et de Cleves, « qui, par respect, l'appelloient madame ma sœur. » (Honn. de la cour, p. 29.) — 7* • Madame S** Gene- « viefve. > On qualitioil jadis ainsi toutes les saintes. Uoinv. 15.) — 8" « Madame des plantes. » (Oudin.) — 9" « Madame du guichet, « sage-femme. (Cotgr.) — 109 « Monsieur vaut bien madame. > (Cotgr.) Madant. Humide. (Cotgr.) Madefier, i;. Mouiller, humecter : « Soit (le vif • argent) madefié, et estaint en celle eaue. > (Modus et Racio, f. 130.) Madegloire. [Mandragore : « Ung petit coffret • de cuir noir ferré de laton, ouquel sont deux « madegloires mable et femelle. • (Ducs de Bour- gogne, no 4118, an. 1420.)] Madelaere. Tuteur : « Le survivant pu la sur- « vivante peut avant tout autre, et après Tun ou « l'autre d'eux, l'un des héritiers esire establi • entremetteur ou madelaer, si ce n'estoit en cas • d'opposition. > (N. C. G. I, p. 533.) — « Éz mai- « sons mortuaires ou il y a beaucoup de debtes, « tant actives que passives, de grande recberdie, « on y commet oersonnage appelle madelare^ con- « tre lequel on doit agir, et est tenu respondre aux « demandes que l'on fera, et rendre compte de son « administration. » (Ibid. p. 299.) Madelin, s. Mesure ou tonneau : Denier fet maint homme embler ; Denier reUe madelins. (Biblioth. du Roi, 19i8, f. 9G9 •.; Plain un grant madelin. (Ibid. f. 176 K) Madelinier. [Ouvrier qui tourne des vases de madré. — On ht madelinier, au registre des pitances de S. Germain-des-Prés.] Madel-stede (droit de). Terme de pratique : « Le plus jeune flls tiendra la place du défunt, ce « que Ton appelle madel-stede, c'est a scavoir cinq « quartiers de terre, et au dessous là ou la maison, « ou le manoir est situé, ensemble le principal « manoir, au cas qu'il puisse recompenser les « autres avec de pareils héritages s'il y en a« ou en • autres héritages, ou autrement, à l'estimation des • gens de partage. • (N. C. G. I, p. 717.) — Nul n'est obligé de prendre ce droit, s'il ne veut. (Ibid.) Mademoiselle. [Titre donné à toute femme mariée qui n'était pas noble, ou qui, étant noble, n'était pas titrée : « A mademoiselle de Montaigne, « ma femme. • (Mont. Lett. 3.)] — « Mademoiselle « ma femme et moy, » dit un gentilhomme. (Contes de Des Perr. II, p. 77.) — On n'appeloit point autre- ment les plus grandes princesses, à moins qu'elles ne fussent filles de rois : « Les plus grandes prin- « cesses dont les maris n'avoient point receu la « chevalerie ou non encor mariéez n'estoient que « mademoiselle. • (Laboureur, de la Pairie, p. 316 et 317.) Expressions : « Mademoiselle soufflée: » (Oud.) — • Mademoiselle d*une aulne de velours. > (Cotgr.) — • Mademoiselle de la boutique. • (Ibid.) — « Mademoiselle de cinquante pour cent. • (Ibid.) — [Racine donne aux lettres adressées à sa sœur avant son mariage pour suscription : « A madame, • madame Marie Racine, > et après son mariage : « A mademoiselle Marie Rivière. » (Lettres inédites, p. p. de Laroque, p. 259, 275.)] Maderin. [Vase de madré : • Cil prent touaiU « les, cil bacins. Cil coupes d'or, cil maderins. • (Athis.)] Maderlnler. [Ouvrier fabricant des vases de « madré, » au reg. JJ. 48, p. 205, an. 1312.] Madier. [Cloison de charpente, aux Preuves de rilist. de Bret. II, col. 766, an. 1405.] Madré. [Voir le long article consacré à ce mot, dans le Glossaire des émaux de De Laborde, p. 371 à 376. Cœur et racine de différents bois employés pour faire des vases à boire. Le mot madré s'éten- dit ensuite à tous les vases, quelle que fût la matière MAE — 213 - MAG dont ils étaient faits. L'étymologie est rallemand moser, nœud dans le bois : « Quiconque veut estre « esqueliers à Paris, c*est assavoir venderres d*es- • quêtes, de banas de fust et de madre^ de auges, « fourches, pelés, beesches, pesteuz et toute autre « fustaille, estre le puet franchement. > (Livre des Métiers, 113.) — « Item, une coupe de madré à pié « d'argent. • (Nouv. Comptes, 56.) — « Madrés et « caillîers, pour le roy^ • (Id. 201.)] Madré, [l"* Dans lequel il y a des nœuds, des taches, en parlant du bois : « Hanaps d*or et d'ar- • l^ent et de madré madré. • (Guescl. v. 19518.) Par 8oite« le mot est employé substantivement :] Or ca> mon bon hanap de madré Et ma plus bêle blanche nape. (MS. 7218, f. i69.J S* Tacheté, en parlant des pierres : • Pierres tna- « drées de taches blanches et grises. » (Hist. de la Popelinière, I, f. 57 ^.) — 3» Oiseau de proie qui a mué plusieurs fois : • Tiercelet... ayant les plumes • beaucoup madrées. » (Budé, des Oyseauis, f. 114.) — 4* Rusé : • Je suis plus madré en ces affaires. • (Cotgrave.) Madrer, v. Veiner, marbrer, donner au bois la couleur du bois naturellement veiné et marbré. (Cotgrave.) Madreure. « Crepure a ondes, plis et replis de • veines ondoiantes. » (Monet.) Madrian, s. Coriandre ou siutre chose qu'on mangeoit en confiture : FBBie de roy bien arrangée, Annis, madrian, noix confites. (Desch, f. 497 «.; Madrier. [Pièce de bois garnie d'artifices : « De « plus on a apporté le madrier pour les barrières « (à faire sauter), • dans d'Âub. Hist. II, 350.] Madrigale. Madrigal : « Il a escrit plusieurs « comédies, tragédies, aubades, martegalles ou « tnadrigales, sestines, sirventes, chansons. » (La Croix du Haine, Bibl. p. 923.) Madrinier. [Officier qui gardait les vases de madré : « 11 y aura un madrinier, qui servira de « YOirres et de hanaps et aura 3 den. de gage par « jour pour toutes choses. » (Stat. de Philippe-le- Long, an. 1317.)] Madrure.Houcheturesduplumagedes oiseaux : « Si (Le lanier) a des madrures, elles sont petites, « rondes, et blancheastres. • (Budé, des Oiseaux, folio 116.) Maelé. [Maillé, à mailles, dans la Chron. des ducs de Norm. v. 3768.] Maeneresse. [Médiatrice : « Com li abbes et li « couvanz de Biauleu m'eussent mise maeneresse • de appaisir le descort qui estoit entre Tabbé et le « couvant d*une part et les hommes d'Ortes et de la « Chapelle d*autre part. » (Cart. de Langres, B. N. anc- 5188, f. 171 •, an. 1255.)] Maestral. Mistral. Merlin Cocaie appelle maes- irai « le vent d*ouest... qui n'a point son pareil en « douceur, et ne scauroit émouvoir la mer : iceluy « refait les mariniers las et rompus, et met Tair en « toute sérénité » (t. I, p. 336.) Maetire. Matière, cause : Gele qui ja ne chaut de mon martire, S'ele m*ocit, de pou se puet venter, Qu'il n'i covient pas trop grant tnaetire De son ami engigner, et ociro. (Ch. du O* Tkib. p. 149.) 1. Maeur. [Maieur, cas régime de maire, aux Ord. VU, p. 363, an. 1256.] 2. Maéur. Maturité : « Bel, et délectable fut le « verd et la fleur, dont la maeur, et le fruict est de • si haute perfection. » (Mém. d*01. de la Marche, liv. I, p. 409.) Maeut, s. Faiseur de salades, de sauces. (Cotgr.) Maflée, adj. f. Joufflue : • Elle ne tenoit de la « lune que d'être un peu maflée. • (Rom. bourgeois, liv. l, p. 194.) Mafler, i;. Manger beaucoup. (Dict. d'Oudin.) Magasin. [Boutique : « La estoient les bouti- « ques des marchandises que ils (les Sarrasins) • appellent magasins, bien garnies. » (Bouciq. Il, page 16.) L'origine est Tarabe makhzen, pluriel makhâzin, dépôt de marchandises.] — « Jean le • Roux grenetier du magazin, et grenier a sel « d*Estampes. > (Coût. Gén. I, p. 248.) Magau, magaut. [Poche, besace, au registre JJ. 153, p. 314, an. 1398.] - « A Paris il fait fort « dangereux mettre de l'argentdans sa pochette ou « porter bourse ; il y a des furons qui, en moins « d'un tournemain, auront mis la main sur le « magau, et vous gripperont l'escu. « (Contes de Chol. f. 67.) Magdaleon. [Cylindre d'onguent, de pâte pharmaceutique : • Magdaleon d'entract, » dans Rabelais, liv. I, ch. 11.] Magdelalne. Nom de sainte : « Le dit jour de « la Magdelaine. (V. de Charles VU, II, p. 167.) — « Faire la Magdelaine, ou la Magdelaine croisée, > faire la dolente, la plaintive : En chambre buvez à part, Et en faisant la Magdelaine Y demeurez une sepmaine Ou voue n*avez doleur, ne mal. (Desch. f. 218 *.) Dans Merlin Cocaie, 1. 1, p. 211, « faire la Magde- « laine croisée, • se dit d'un criminel qui demande grâce les bras en croix, comme on représente la sainte. Magdelin, Magdellnler. [Vase de madré ; l'ouvrier qui les fabrique : « Marchans et vendeurs « de magdelins, soit magdeliniers ou autres • paieront pour chascune begne de hennaps de « madré... .n. s. (Reg. Pater, f. 253 *».)] Mage. Principal : « En la place mage de la « ville. • (Rab. II, 245.) — De là l'expression « juge • mage d'Agenois, • dans Montluc, II, 253. — [Le juge mage ou majeur était le vicaire ou le lieute- nant général de la sénéchaussée. Le ju^e mage avait en Provence une importance particulière. Du Cange dénnit leurs fonctions et donne la liste des juges de 1245 h 1535, au t. III, col. 913* etsuiv.] MAG - 2 Magendomme. [< Le receveur du lieu de • Rosan, que l'en appelle en commun langaige du « pays magendomme. • (iî. 187, p. 157, an. 1457.)] ' Magestatlf. Majestueux : • Son front qu'un ■ gracieux orc;iieil rendoit magestatif. » (Peler, d'am. 1. 1, p. 182.) Magesté. [• Pour les rebellions et maléfices « perpétrez encontre la magesté royal, en soy « armanl. - (Letl. de Charles V, Bibl. de TEc. des Charles. 4* série, III, 425.)] Magestrat. Maîtrise : ■ Les trots mageslraig, ■ ce sont les trois mnistrises d'Espagne. • (Lett. de LouisXll, p. 211, note.) Magie. [• Meris, le vieux sorcier... M'apprist ■ une magte aux nochers peu connue. • (.Desp. Elég. Il, 5.)] Magique, fl" substantif; magie : > De magique, • l'art au deable. Je n'en croi rien, soit voir ou • fable. • iKose, v. 148-23.) — . Deux grans livres ■ de magique, escript en espaignoî, l'un couvert ■ d'une pel rouge et l'autre d'une blanche pel sans • aiz. • (Inv. de J. de Berry, 1416.]] — II- adjectif. !• Mage : ■ Ballazar, qui dOnent avecques deux ■ autres roys magiques, nommez l'ung Melchyor, » l'autre Gaspar, vint en Bethléem. • (D'AuLon, Ann. de Louis XII, p. 95.) - 2* Qui sert Ji la magie : • S'il rencontre quelque teste, ou oyseau magique, « vivant de chair, comme loups, renards, cor- • beaux... c'est fort bon augure. • (Fouilloux, Vén. folio 29 •.) Magiquer, v. Exercer la magie : Maglstor, s. Précepteur: ■ Au regard des gages • du magisler, appointez en avec luv, car aulre- ■ ment il ne demeurera pas et me semole quejus- « ques trente ou quarante francs luy pourrez bien ■ donner; car il fiiudra qu'il s'habille honneste- « ment. ■ (Godefr. Observ. sur Charles VIll, p. 746.) Magistère. [Nom donné d des composés phar- maceutiques minéraux dontla préparation, souvent secrète, était réservée aux maîtres, aux médecins. De nos jours on distingue encore les préparations magistrales, faites sur ordonnance et les prépara- lions officinales, composées â l'avance.] • Que les « alchimistes ne ventent plus leurs secrets, qu'ils • lie disent plus qu'avec leurs espèces chimiques, • leurs essences simples ou composées, leurs ■ magistères, leur elixir et leur clissus ils feront ■ merveilles. • (Mém. de Sully, iV, p. 319.) — • Les < scavans.... font toujours parade de leur magis- ■ tere, et sèment leurs livres partout. • (Mont. Ess. t. III, p. 02.) Maglsterlal. Très élevé en parlant de feuda- taires. Le choalelain de Coucy Moult de féaux a terriaux, Bi de niagUteriaux, I- MAG Dans Bon gohaa mie n'est close Luparienne empbiteoBe 8ue coatemne là noble gant ui nalst et meurt quant et l'argent. AHiM ta Jni. U.imlm Th^HMlka. Mb (L'Am. ress. p.d40.) Magistre. Maître : • De bien narrer ta en es le • magistre. » (Rog. de Collerye, p. 36.) — • Tibnile ■ et Ovide furent en l'art d'aimer magisires. • (Goujet, Biblioth. fr. l. XI, p. 253.) Magistrez. Faits docteurs. Puis les Tault aler au decrez. Aine qu'Us soient magùlret, Estudier .viii. ou .\. ans. [D^eh. f. 50» '.J Magie. [Marre, houe à labourer la vigne : ■ IceV- ■ lui Guiilajimefei'ist ledit Oudin de sa mofrle, qu'il ■ apporta des vignes, sur les bras et sur la Uiale. • (JJ. 114, p. 165, an. 1378.)] Magnanime. [Courageux: •■ Magnanimes est ■ cil qui est atoraez à grandisme afaire. et se e^e- ■ esce et esjoit à faire les hantes choses. • (Brun. MAG -2 LiU. p. 387.)] — • Magnanime entreprise. > (Nuits de Strapar. 1, p. 419.) MagDanimement. Avec magoan imité. (Cotg.) Magnanimité. [• De magnanmiU;ce&{6pSi- > rolevanltutaot à dire comme grant corage ou ■ hardemeot od proesce ; car ele nos fait, par nostre • gré. eovatr raisonablemenl les graos ctioses. > (Bruoet Ut. TrUer, p. 388.}] Magne. [Grand : • Caries li reis, nostre empe- • reremoflne. - (Roi. v. 1.)] Magnésie (roche), s.Cemol.dansce passage, paroit OistiQgué de la pierre d'aimaol : • N'est point ■ l'aymenl meilleur, la roche magnésie meilleure. ■ (Nefâesrols,[Dl.S0M Magnien. [Chaudron : • Item autres menues « conslumes , c'est assavoir des magniens , des ■ seilles. des fruis. ■ (JJ. 103, p. 316, an. 1342.} - JfOfftiier est encore le nom du cliaudronnier dans certaines provinces.] Magnificat. [Cantique de la Viei-ge chanlé aux vêpres: * Quant vint au magnificat dire. En can- ■ tant oy ce vier lire : Deposuil potenles de sede. > J.deCondet,p.l49.)] Expretsioits : i« ■ Corriger ou gloser le magni- • ficat, ■ reprendre quelqu'un mal à propos. (Oodin, Des Accords, Contes de Gaulanl, fol. 3.) — r < Chanter magnificat à none, > refrain d'une rieille chanson ; même sens. — 3* . Chanter ou ■ corriger magnificat à matines ou à vespres. • (Oadin ; Cotgr. ; Rabel. t. 1, p. 65.) — 4' ■ Estre à • propos, on convenir, comme magnificat à ma* ■ tines. > (Oudin; Apol. d'Hérod. p. 471 ; Disc, de la Noue, p. 645.) Magnincence. [• Magnificence vaut autant à • dire comme grandor, et ce est une vertu qui noz ■ Rlît aoomplir les grans choses et nohles de grant ■ afairo. > [Brunet. Lat. p. 397.) — • Magnificence ■ est unes vertus qui oevre par richesces , grans 1 éiapenses et grans maisons. > (Id. p. 'i85.)] Magnincqaer. Illustrer. • Geste vertu Oustice] • est celle qurmaintient les seigneurs, celle qui « eroisl les seigneuries, celle qui magnificque les < dléi et ceux qui par elle se gouvernent. > (La Salade, fol. S.) MagnUler. [Glorifier : • Si ne vuei! encore • estre las De tes euvres magnifier. > (J. de Heung, Tréior, 879.)] — « Il ne voulsist pas eslre loué « ne magnifllé. • (Le Jouv. p. 606.) — ■ Laquelle ■ seule ils vantentet magnifient. * (Dial. de Tahur. p. 79.) — ■ Tous les biens et alvantages d'une ■ l)onne paix ilmagnifia par paroles. > (Uém. duBeU. liv. V. f. 1&5».) Maonlllqae. [■ Li hom qui est magnifique est « ententes par sa nature, que ses affaires soient faiz • à grant honor et à grant despens plus volentiers • que à petiz. • (Brunet. Lat. p. 286.)] HagnUlqnement. [D'une façon magnifique: « A vos diz m'aoorderay dont. Et pour vostre voloir ■ complaire, Cktnhiea qaa le pourrez mieux faire i - MAH • Que moy plus magnifiquement. > (Hyst. du siège d'Orléans, p. 684.)] ^ Magnitude, s. Grandeur. ■ On ne coonoit les < biens que Dieu nous fait; nous oublions sa haute • magnitude. • (TrJomph.de la Noble Dame, f.89M — • L'excelse magnitude de théologie. • (Cret. 11.) Magonoel. [Hangonneau : • Chil engien |jet- • toient nuit el jour pierres elmAoonniaus. «(Frois- sart, 111, p. 174.)] Si oal prins Urges, et manteaulx, Pour eulx garder des tnagonneautx, Que labeur, et p«yne gectoJeDt Contre ceulx qui lee oasailloieut. (G. de la Signe, GO *.) \. Magot. Oiseau d'Ecosse. (De Thou, Hist. 1. 1, liv. V, p. 3C0.) 2. Magot. Singe sans queue: < tl nourrissoit • au chasieau de Madrid des lions, des ours, des • gros magots et autres bestes sauvages. • [Lett. de Pasquier, II, p. 142.) 3. Magot. Somme d'argent : • Dn magot d'ar- • gent. ■ (Oudin.) Voir Magau. Magre. [Maigre : > La peussiez veir tant viens > drasdepanés. Tant magres et tant ses, et tant . dcscolorés. . [Chans. d'Ant. VIII, 428.)] Magreche. [Maigreur:- Aulrui nuigreche me • nonrrist Et courous d'autnii m'esioist. • (GuUe- ville, dans D. C. IV, f. 185=.)] Mague. [Magicien: • (Saint Paul) fit avuigler ■ un mague. car il avoit le maligne esperit dou - deable. > (Brunet. Latin. Trésor, p. 73.)] Maguelet. Corail bâtard, pomme de senteur ou Iroësne dont on fait des bracelets. (Cotgr.) Il donne encore les formes macalep et macalet. Mahalm. [Mutitalion, forme verbale de mahai' gner. mehaigner, dans une charte de HenrilId'An- glelerre, (D. C. IV, f. 185 =.)] Mahaingner. [Blesser, dans la Chron. des ducs de Normandie, v. 2250.] Mahelin. [Maille, médaille, dérivé de medatia : • Lequel mareschal flst deux ferremensen façons • d'eslrilles cuidant que ce fust pour faire des ■ enseignes d'argent ou malielins. • (JJ. 196, p. i65, an. 1470.)] Maheustre. [Nom donné aux gendarmes de Henri IV. Ce roi supprima les mandiUes, casaques, cottes d'armes; seule l'écharpe flotta sur la cuirasse. Les épaulières, mises à nu avec leur forte proémi- nence, firent souvenir desmahot/rfs du iv siècle; d'où malieuslre, appliqué aux royaux, qu'ils fussent protestants ou catholiques.] — ■ La mort inopinée • de Henry II, le bas âge de ses enfans, bigarre* < mens de religions, desbauche fréquente de trou- ■ hle.... sous mots de faction malheureusement • conlrouvez de ligueur, politique, maheustre, ont • fait une grande brèche (à l'université de Paris). ■ (Pasquier, Rech. p. 809.)— Ce nom, pour les adver- saires, fut une insulte; d'où le sens de rustre, malotru, batailleur, que lui donne Cotgrave. Voir Hauutre. MAH - 31 Mahieu. Ualhieu. Donnez au povre qui languit Du mal S. Fiacie, en griol dolDur, De Saint Mor, et de Saint Mahieu. (Deteh, (. S53 '.] Maholstre, Mahoitre. Garoitureou embour- rure qu'on metloit aux habits pour faire paroitre les épaules plus larges, plus carrdes et se donner l'air d'un homme robuste. On lit au sujet des modes des habits, jusqu'aux valets mêmes : ■ Porloient ■ aussi à leurs pourpoints gros tnahoitrei k leurs ■ espaules, pour monstrer qu'ils fussent larges par . les espaules. . (Monstrel. 111, p. 129''.) — [On 'il dans la Chronique de Jacques Uuclercq, composée à Arras, sous l'année 1167 : ■ El ù leurs robes, gros . mahoistres sur leurs espaules pour les faire ap- • paroir plus fournis et de plus belle encolure. ■ Voir Hajiote et Haiiitre.] Mahom, Mahon, Mahum. [Mahoniet: • Plus • vall Jtfa/tum queseinz Pierres de Rume. •(Roi. .vers 921.]] Je lor do ne beneiçon De Tervagan, et de Mahom, De BelzeËuB, de Lucifer, Deloz les dcoblee d'enter. (MS.'JàiSJ. i8S*.j Seigneur, dit-il, demain nos combatrou Et non Ie«u qui PoITri paesion, Qui nos prest force contre la gent Motion, (Garin.) Mahomorle , Mahumerle. [ 1" Mosquée : ■ Les sinagogues et les mahumeriei. • [Roland, V. 3662.) — • Et esloil le moustieren la mahomerie ■ des Turcs et des Sarrazins. > (Joinville, cité par D. C. sous BUnuN.)] — • Se vont veoir en la mahom- • mmeleSarrazin mort devant Mahomet, et devant ■ les autres dieux. • (t.anc. du Lac, II, fol. 46 >■.) — 2* Temple où l'on adore les faux dieux; par suite église des Templiers : • Si un templier eust entour « lui une courroye, ou lié une corde qui estoit en • leur mahommerie- • (Chr. de Nangis, an. 1310.) — [• Atalie la felenesse reine de riches aurcne- ■ menz del temple, aveienl honured la mahumerie ' Baaiid. ■ (Liv. des Rois.)] — 3» Idolâtrie, au pro- pre et au figuré ; momerie. On voit dans le Deulé- ronome, ch. 18, que Moïse défend au peuple d'Israël, quant ils viendront en la terre promise, desuivre la • mahommerie des gens d'icelle terre, c'est à dire • qu'ils n'aient enir'eulx nulle manière de divine- • ment. • (Uesch. 381 '.) — > Si altourna tellement • le menu peuple qu'ils revindrent à la mahom- ■ merie. • (Lanc. du Lac, 11, f. 45.) Coutiver conirae une image Son cors, certes ces flnersge C'est comme une mahommerie. (MS. 7S18, f. tSS :) Quant j'ay veu tous les mondains estas Des lieux royaulx, et de chevalerie, Et adviaë des plus haulx aux plus bas Les pratiques, et la mahonitixcrie. (Desch. f. O'.J Mahometique, adj. Mahométan. • Loy maho- ' melique. > (Uém. du Bell. liv. IV, f. 106''.) Mabommet , Mahummet. [ 1° Mahomet : ■ Mahummet sert e Apollin recleimet. • (Roi. v. S.) — 2° Idole en général : ■ Et sur sa teste un mahom- • met Portoilqui ses yeux encliner Li faisoit etjus « regarder. • (Gullev. Pèlerinage.) — < Là où les '- MAI • élises souloient estre, ils ont mis leurs ydoles • et leurs mahomets. • (Froiss. Xl,338.) ~ 3* Favori, mignon d'un grand seigneur, dans Watriquet de Couyin el dans Froiss. XIV, 99, viir.)]— 4*DaD8les provinces, les chaudronniers ne conaoissent les médailles que sous le nom de Mahomet. Mahommeticien, ». Mahométan. ■ Les ma- • hommeticiens, soiibs leur admirai, on cappiUiDe • assiégèrent la cité de Constantiaople. ■ (Uist. de laTois, d'or, I, fol. 61 M Mahon. [1* Mahomet [voir Mahom). — 3* Hédaille romaine; Mahomet et Sarrazio élaienl synonymes de pa'iens : • Mainte ymagene de Mahon, Tumbes • de gent et autre œuvre. • fLe Beuf, Dissert. 1. 1, p. 169.) — 3* Coquelicot : > D une pugnie de gerbe • que on dit mahon que ladite femme cueilli en > allant son chemin, bâti sur les fesses d'icelles ■ jeunes filles. - (JJ. 156, p. 254. an. 1401.)] Mahoner. [Arracher les mahona, les coqueli- cots, sarcler, en picard.] Mahonne. Galère turque, dile lussï doli- man. • Cette armée... estoit composée de six vingls ■ grandes galères, et deux nraftonncx, sans conter ■ Kirce autres petits vaisseaux. • (Brant. Cap. esb*. t. Il, p. 66.) Mahote. [Même sens que mahoistre: ■ Les ■ archiers ne porteront nulles mahotes A leurs • pourpoins. • (Ord. de Charles le Tém. an. 1473.]] Mahumetlste. Mahométan : ■ Ne tuerons nous ■ pas tous ces chiens turcs el mahumetistes ^ • (Rabelais, I, p. 219.) Mahurtre, ni ahntre.[Arrière bras, de l'épaule au coude: • Le suppliant feri de son coustel un • seul cop icellui défunt par en droit la poitrine, ■ lequel coup escrilla et entra au bras d'icellnL • défunt eu droit la mahurtre. * [JJ. 146, p. 411, an. 1394.]— • Icellui Desrues print Guillaume 1^ • Breton par les mahutret des bras ou par l'niK. - d'iceulx. • (JJ. 169, p. 74, an. 1415.) - C'est 1^ l'origine de malwislre et mahevtre.'] 1. Mai. [r Mois : • Co est en nuit, k V premiei— • jur d'estel. • (Roi. v. 2628.) ~ « Eleest plus gra- • cieuse que n'est la rose en may. • (Berte, c. 57.> — 2» Jeunesse : • Il sot d'eschèa et d'escreroie. Et • d'autres gens plus que Trisians, Moult bon nutif ■ ot un bien lonc lans. Et moult se flst amer aus. • gens. '(Lai derOmbre.) — S" Printemps: . HonlK- ■ avoit bon temps et bon may, (Ju'il n'avoit soussi- • ne esmay De noie riens. • (Rose, vers 753.) — 4° Arbre planté le premier joui' de mai. La corpo^ ration des clercs, la bazoche, plantait un mai dano- is cour du Palais ; on l'allait chercher dans le boli- de Bondy ou dans la forél de"VincéDne5. — 5' Ta — bleau de mai. La confrérie de Sainte-Anne et d^ Saint-Marcel, dont l'origine remonte à 1449, élaiA^ alors administrée par les marchands orfèvres. Le^^ chefs de cette confrérie faisaient tous les ans, l^v I" mai, planter un arbre vert devant le portail d^ Notre-Dame. Plus lard ils oaHreot i l'église un^ MAI -2 «pèce de tabernacle nmouTelé de temps en temps. Après la reconstructiOD de la cliapelie par Anne dj&utrîche, ils demandèrent au chapitre la permis- tiOD d'offrir un tableau de onze pieds de haut, représentant un épisode de la vie du Christ. Leur premier tableau fut exposé en 1650; l'usage fut supprimé vers 1740, à cause de la diflicullé de plicer un ai grand nombre de toiles. Plusieurs de MB toiles furent peintes par Blanchard, Poussin, Bourdon, Lesueur, Lebrun, Philippe de Champaigne, les Boullongne.] 2. Mal. I* ■ On appelloit mai de preuoir la • bocbe Iw^, et à bas bord, recevant la grape et ■ le marc de vendange sons l'arbre du pressoir. * (Moiiel.) — a* On a employé ce mot pour tout coffre eo gênerai. Kn Bourgogne, mai signifie encore la tniNie où l'on met le pain. > Mai, mait, bûche à • bire la pate,àpaitrir[a pâte pour le pain. ■(Mon.) Malade, ê. ■ En Béarn, c'est un contrat que les ■ communautéz depourvijes de vin, passent avec • uu fermierponr faire le fournissementnecessaire, ■ aux conditions arrétéf» entre eux. ■ (Laur.) Malage. [Prestation faite au mois de mai, au Gui. de Compiègne.] Malceller. [Voir Maiselleb.] Malenlerres. [Médiateur, dans Dom Bouquet, I. TIll, p. 331.] Malere. Levain debière; droit payé au seigneur qai le fournissait et donné à l'évoque de Tournay par Cbilpéric : Et de loi tient on le maiere.,.. El ■[ leur doniu la Justice. (Mottth. p. S3.) Haiestre. [Maître, dans une Ord. de Philippe T). an. 1346.] Malear, majeur. [1° Cas régime de maire: • Ed ce temps avoit en le ville de le Rocelle uo ■ maieur durement agu. • (Froiss. VIII, 181.)] — • Maieur et aussi echevin. > (Sentences de Liège, p. 877.) — ■ Maieun touvtrain», c'est à dire de son ■ altesse, auront... clercs jurez en leur juhsdiction • ...asser mentez par le bailly. > (N. 0. G. II, 1129.) — ■ En l'an 1461, fut le suppliant esleu et institué • maieur principal de la ville de Hesdin. > (JJ. 199, p. 403, an. 1464.} — 2* Chef d'un corps de métiers : • Et l'an ensuivant fut nommé maieurdt l'enseigne • des laveraiers de laditle ville. • (Ibid.) — • Jean • Dubois maistre ou maieur de Ja confrairie de la • fesle de Toussaint. > (JJ. 206, p. 318, an. 1479.)] — • Tontes sentences rendues par les reuwaris, ' poiseur, mMieur de la perse, treppiers de velours, «ommis à la vingtaine, et autres collieges subal- ternes à eschevins, sortissent, par appel, par devant les dits eschevins. • (C. G. 1. 1, p. 777.] — l)ivid du Crocq tnaïeurde bannière d'Abbeville.» W. C. G. I, p. 108.) — « Maieur, maire des boulan- gers d'Arras. • (Ord. t. V, p. 509.) — ■ Maieur des ^_^«swardenrs, * inspecteur des métiers en Flandre. tird. V, 875.) — 3" souverain : • Le roy de Thunes, ' Sarrazin, mat^iff* en Barbarie. > (Ilist. de Louis »% duo de Bourbon, p. 393.) — 4* Ancêtre : ■ Je ne '- MAI ■ me puis assez esbahir de nos maieurs et ances* ■ très, pour quoy c'est qu'aux richesses ils ont • donne le nom de biens. > [Am. ressusc. p. 108.) - 5° Premiers faits, premiers principes, établis, mis en avant dans un procès. Ce terme a été pris des ai^mens de l'école, pour désigner la première allégation. — Une femme accoucha d'une fille onze mois après l'absence de son mari, mort quinze ans après son départ. La sœur du défunt se présente pour recueillir la succession : > La veuve dit, au • contraire , puisque vérité estoit qu'elle estoit ■ femme espousée au dit mary, et que vérité estoit • que l'enfant estoit son enfant, ne que les deux > maieurs ne pouvoient estre déniez, cl que l'en- ■ fant estoit ne durant leur mariage, de toute raison > elle devoit estre fille légitime, et par conséquent ■ avoir la succession. > (Bout. Som. rur. f. 5^.} — 6* Majeure, première proposition d'un syllogisme. ■ Disant que ceste majeur ne le pouvoit détruire • par raison. • (Bout. Som. rur. f. 538.) Malgl. Mail, maillet : Ge di que l'en derrott de maçue, ou de tnaigl. Tuer feme qui vent a deniers son chantai ; Qu'ele De volt pas miels la queue d'un vie?, awt. D'un buef, ou d'une tniie que l'en veni à detaHl. ChuU* HtMvt, M. 108. ■ Il estoit tuez d'un seul coup de maigl^ ou de ■ machCe. • (Beaumanoir, p. 222.) Malgnable. Permanent. (Chron. des ducs de Normandie.) Malgnan, Malgnen, [Chaudronnier (voir Hi- eitiEB] : • Deux chauderonniers ou maignens passans - par le pays. » (JJ. 161, p. 50, an. 1400.) — . Par > la terre au roy de Haillorgues, Ou lors Irouva-t- ■ on maint maignen Cheminent jusqu'à Parpai- - gnen. • (G. Guiarl, an. 1285.)] Un maignan de Dinant, on de Uege, Quudronnier de dueil esTanouy. {Rog. de Coller. iSS.) Maignie. [Famille : ■ Et le doivent sa maignie ■ mesurer et bailler la mesure ou muraux maçons < et porter l'autre mesure chez le voyer.... La mai- ■ gnye au voyer de Paris doivent aler par les ■ maistres rues de Paris pour commander chacune ■ quinzaine que les rues soienf délivrées de hui à - demain, se le voyer veult. • (Droits du voyer de Paris, dans Brussef, Usage des Tiefs, 747, an. 1459.)] Maignler. [Chaudronnier,dRns l'Ord.de l'hâte! de Philippe V, citée par Mart. Anecd. I, col. 1362.] 1 . Maigre. P Adjectif. [1* Qui a très peu de graisse: ■ (Baudoin de Sebourg) maigreê oevient ■ et foibles et forment amatis. > (Baud.de Seb. XII, 116.) — 2° De peu de valeur : • De maigre et petite recommandation. ■ (Amant ressuscité, p. 545.)] — Expressions : !• . Faire maigre chère. ■ (OudinJ — 2* ■ Faire maigre mine, • dans le même sens. (Ess. de Mont. t. Il, p. 45.) — 3* ■ Voler maigre, • terme de fauconnerie : • Différent est le naturel des fau- ■ cons et oiseaux de proye, car les uns veulent ■ voler haut et gras, et les autres plus bas, et plus . maigres. • (Fouill. Fauc. f. 7.) — 4* • Maigre en . cuisse d'héron. » (Cotgr.) — 5* . Maigret comme MAI - 2J • pies. • (Cotgr.) — 6* - Lait maigre. • (Modus et Racio, fol. 33.] Il* Svbslantif. [Partie de la chair où il n'y a pas de graisse : • Sel qu'en fol plait s'est enbatuz ; Kar • se li dux le puet baillier, À forches le fera drecier • senz merci et senz raançon ; Tôle la chère e le ■ menton Li tremble ei\e maigre del dos. • (Chr. de Norm. v. 346S5.] — ■ Use du maigre pardeoeos, ■ Car la gresse pourrist les dens. • (Desch.)] 2. Maigre, s. Nom du pays des Amazones, peut- être la Mingrelie. De Maigre fu nei, d'une terre Qorie, Nus mauves faom n'i maint ; de dames est gsrnie : La mamele desler a chascun arse et broie Por arc, et por espëe, et por lance brunie ; Donc defTendent lor terre, et font la gsrentie. Plrtoa. (ta moh, f. tw. Haigrelin. Maigrelet. < \lesloH maigretin. ■ (Brant. Cap. fr. IV, p. 178.) — • Chaslelard... avoil • (la taille) moyenne et très belle, et maigreline. • (Id. Dames, IIL p. 169.) Maigrement. D'une façon maigre, petilement : < Dire maigrement et escharsement. • (Rob. Est.) — • Trailter maigrement. • (Oud.) — [■ Maigrement • les salue ; tous li cors lui tressue. • (Bcrt, c. 80.)] Malgresse. [Maigreur: > Li quels (Pierre) esl ■ patinous, laiz, consumpmez par maigresse. • [us. StVictor.28, f. Cl'.}] Malgreté. Uéme sens. ■ Vous estes esmerveillé ■ de mon embonpoint, et de voslre maigretê. ■ (HuilsdeSlrap. t.ll, p. Î5.) Malgroler. Maigrir : Or conviendra ces lui à maigroier Car plus n'aront pasiure qui aDlere. (Detch. f. iS8^.) L'oste priât aon roucin, qui moult est maigrmé», En l'estable l'enmaine, puis si tu alaschiez ; Il ot bin, et avaine, moult fu bien «aislex. tM. US. i» R. B- 71IB, tel. 3U. R* col. S. 1. Malguo. Petit lait : • Comme le maigue sori • du lait, aussy du sang troublé s'epraint la ■ larme. ■ (Morales de Plutarque,traduct.d'Amyot, t. n, p. 461.) 2. Maigue. [Maigre, poisson, dit encore ombre ou poisson royat; fi. N. L. 6838, C, cb. 19.] 1. Mail. [Haiiiet : < A mailz de fer e cuignées • qu'il liodrent, Piutssent ymageiies e trestutes les - ydles. . (Roi. v. 3C63.) — Le pluriel était maux : ■ Et pikiereal tant de grans maus de fer, de pils el c de maritaux. ■» (Froiss., IV, 93.) — ■ Luy osta ou ■ flst oster par ceulx qui en son aide furent venuz, • une baston nommé mail de plonc. > (JJ. 135, p. 101, an. 1384.)] — < Faut rebattre et resserrer à •> bons coups de mail ce- vaisseau qui se desprent, •I sedecousl. • (Ess. de Mont. 111, p. 471.]— • Passe ■ avant jusqu'à celle porte prenslernat/ si •I bucque tout beau, tellement que le porlier vienne . parler à toy... ■ (Percefor. IV, f. 167.) Si voit aon fust spareiUaat, Un Erant mail « el cbtefderant, Se U le tait vers nos venir, te mal en porrons bien sentir. (Fabl. de S. G. f. S3.J MAI ■ Rome est U mail qui tôt assome. • (ut- 7615, 1, fol. 102 bis.) 2. Mail, ». Fourche servkot à tirer le fumier. On lit, parlant de la chimie : • Quelquefois il se > trouve je ne say. quoy de bon, comme disoit U • bonne femme, qui peschoil à loul un mail en la < mare de son fumier. • (Contes d'Eutrap. p. 129.) 1. Malle. rMaitle de haubert : ■ Le blanc osberc - dunl la inatïe est menue. • (Roi. v. 1329.)] 2. Malle. [Mesnil, métairie (?) : • Nous volons ' et olroions que noire chier cousin et ami mesires ' Thomas de Couci sires de Vervios liefue de nous, • il et si oir, auvec son autre fié qu'il lient de nous • il Vervin et es aparlenances de Vervin une « maile. • (Charted'Enguerran de Couci, an. 1264.}] Malihé. [Fait de mailles : ■ Targes froissler et • fendre haubers menus et mailhez. ■ (Poème d'Alexandre.)] Malihée, Mailbere. [Quart d'un arpent : ■ La • quatrième pièce contient trois mailhere» et une > lieuiade de pré... Dix poingnerées de pré, dont • les quatre poingnerées ou mailkées font l'arpent, ■ en deux pièces ; la première conteoanlsepl mail- • hées ou environ. • (JJ. 197, p. 159, an. 1471.)] Mailboche. Mailloche : ■ Le suppliant priât • une maiikoche à tonnelier, et d'icelle maiihocht • fery icellui Rogeroa. - (JJ. 163, p. 487, an. 1409.) Mailhol. [Maillot, bout de vigne que l'on coupe pour faire un nouveau plant ; vigne ainsi plantée : • Le suppliant print... son fessouer pour aller • liouyer ou fougier en ung mailhol ou vigne nou- > vellement plantée. - (JJ. 188, p. 56, an. 1459.]] Mallbu. [Garni de mailles : ■ El ferirdesespées ■ as bons haubers maif/ius. > (Poëme d'Alexandre.)] Malllaux (;palns). [• Item le prieur de saint • Sépulcre doit chascun an deux fois l'an treze ■ œus fris... et sis pains maitlaux. ■ (Charte de 1328; D. C. sous Panis, p. 5G *.]] 1. Maille. [Monnaie de cuivre, du bas laliD medalia, comme médaille : • Mais il ne porta 1& ne > maille ne denier. > (Thom. de Cantorbery, 117.) — Elle valait un demi denier] : > L.escompleursne > pourront avoir de chacun millier de haran à • compter, qu'un denier : c'est a scavoir du ven- ■ deur maille, et de l'acbeteur maille. • (Ord. L 11, page 3.59.) — • La maille etoil de seize pattars. > IC. G. t. Il, p. 868.] — Ses diverses dénominations : 1* > Maille d'argent, • elle valoil trois deniers et maille parisis. (Le Diane, sur les Honooyes, p. 208.) — 2* • Mailles blanches, ou blanches d'argent, ■ valant six deniers parisis la pièce. (Le Diane, sur les Monnoyes, p. 208 -, Ord. I, p. 389.) - 3- ■ Au cal ao • chat ou duchalvallanl iv sols. > — [• Due maille • au chat. > (JJ. 176, p. 690, an. 1449.) - - Trois »UIi^ • les d'or au chat. • (JJ. 184, p. 149, an. 14S1.) Voir encore la Coutume de Normandie en vers, folio 17. C'étaient des monnaies normandes ou anglaises avec des léopards passants.] — 4° ■ ifai//0billeron, ■ taxe qui se prend sur lout marchand qui vend des MAI -a denrées à certaines foires. (Cotgr.) — 5* • Mailles de -. BourgoîDtfiie, à la croix S. Andrieu, > elle est estimée 15 sols 10 deniers, dans une ordonnancede 1475. (Coût, de Norm. en vers, hs. f. 18 ^) — 0* [* Mailles d'Dtreclit Frédéric et de Bavière (empi- rance faite pour l'œuvre du denier d'or appelle lion de Flandres, mars 1453). •] — T [- Mailles a Ernoul- ■ dD8,desUerctiesqui8ontdesderraines. >(Ibid.)] — IfT* Maillet de Mens et de Bettiune. • (Ibid.)] — 9" [• Mailles de Rin vieses. ■ (ibid.)] - lO* [> Mailles . Poustulas. ■ {Ibid.)] — 11- [« Mailles à l'estoi- « lelte. • (Ibid)] — l'i*['ifoi/icsou bon trieuron. • (Ibid.)] — 13* ■ Mailles de Florence. > (Honstrelet, Tol. 1, p. 97.) — 14° ■ Mailles de lorrain, ou lor- • raine, ■ valant environ 3 livres tournois. (Cotgr.) — 15* ■ Maille petite, • du prix d'un double pariais. (Da Gange, Monetœ argenteœ.} — 16- « Maille poite- " vine. • (\^.Piclavenset.)— 17" - Maille tierce; • elle valoit trois sols ou 4 deniers tournois. Elle pesoit 1 denier 2 grains, 12 deniers au poids du roy, 14 aol36 deniers au marcde Paris. [Du Gange, sousJtfonelfEJrfffn/ei?; Le Blanc, sur les Uonnoyes, p. 189.) — 18* • Maille tourooisc, 21 grains, 3 de- ■ iiiers, 18 gr., ■ du prix d'un denier tournois. On appeloit ces mailles ou oboles, ■ petits cornus, > à cause de leur mauvaise conformation. (D. G., sons Monetœ Argent.) — l?" [< Les espèces d'or qui s'en ■ soiveat, c'est assavoir les maillesan Iraict, mailles ■ au chat, mailles au chien, et les mailles de Liège ■ aux armes de Bourbon. > (Ord. 5 octobre 1485.)] Expressions: 1* < Maille, bourse en cul, • espèce de jeu, au nombre de ceux de Gargantua. (Rab. I, p. 152.) — 2* ■ Avoir maille à son denier, • partager son bien avec quelqu'un jusqu'à un denier, qui étoit composé de deux mailles, et dont chacun devoit avoir une maille: ■ Ha, • Jeanne ma flllb... il ne sera jamais que tu a'ayes ■ maille a mon denier; que je ne partage avec toy • le peu que j'ay. ■ (Les Quinze Joyes du Mariage, p. 86.) — 3* ■ Avoir maille a partir, ou à départir, ■ avoir des prétentions réciproques, des démêlés, des querelles. (Oudin.) — 4* • Faire valoir la maille ■ deux, • tromper, donner une maille, un demi denier pour un denier : ■ Gens de meslier font ■ par subtilité, malice, ou obstination, valoir, • comme l'on dit, la maille deux. •> (Gelthell. de Léon Trippault, sous Méchanique.) — h' • N'avoir ■ pas la maille, ■ n'avoir rien, être goeux. (Oudin.) — 6° • Denier ne maille, * rien du tout. (Ord. l. lil, p. 686 ; Desch. fol. 367.) — 7* . Pas maille, - rien : • Bêlas! je suis marie, pour cela, pas maille. > (Contes de Cholières, p. 165.) — 8' ■ Faire la maille ■ bonne de sa parole, ■ comme on dit faire les deniers bons, garantir une somme, une dette, tenir sa parole : > Ce que la crainte m'a fait une foisvou- • loir, je suis tenu de le vouloir eocor sans crainte, • et quand elle n'aura forcé que ma langue sans ■ volonté, encore suis je tenu de faire la maille • bonne de ma parole. ■ (Essaisde Mont. III, p. 24.) — 9> ■ Maille de refus, ■ jeu : Ouel gm, fat \f, votei toiu sin ? »- MAI Est ce a la maille de rtfu» t Certes onques turdis ne ttia, Fet li prestres, mes au toinois, Soil bien. ■ (Deich. f. S3S './ 10* ■ Bonne la maille qui sauve le denier. • (Cotgrave.) 2. Maille. [I. Bouclette de fil dansun filet, annelet de fer dans une armure (voir Maile) : - Quarals ne > lance n'en puet maille fausser. ■ (Boncisv. 50.) — . ■ Maille de hauberjon, ou de roiz. > (Glossaire da fonds S. Germain.) — • Voulons que tous engieos < des quels l'on pescbera d'ores en avant, et seront ■ faits de (11, soient faits, à noslre maille, c'est • à sçavoir, à la largeur d'un pansi du tranchant ■ chascune maille, et pourront estre faits plus lar- Deffendons a nos vassaux de ne pescher, ny ■ faire pescher en leurs seigneuries, fors aux bar- ■ nas que l'on dit la maille le compte, s'ils n'ont • droit au contraire. • (N. Coût. Gén. II, p. 150.) — 2* ■ Maille de boucle, • ganse, boutonnière par où passe le lacet. (Cotgr.) — 3» - Maille a maille Aetail • le haubergeon, > les choses se fotil petit !> petit avec de la patiende. (Cotgr. ; Rabelais, III, p. 225.) — II. Sac de linge, assez grand et long pour tenir un oiseau de proie nouvellement pris ; c'étoit comme une espèce de maillot. Ce sac étoit ouvert aux deux bouts, afin que l'oiseau, qui avoit la tête et la queue en liberté, pût être transporté à la mai- son sans en être incommodé. (Du Gange, sons Malleolum.) On trouve le même mot dans un sens détourné et obscène. Un grant broche, et deux maillei, (Detch. f. 440 *.) III. [Cotte de mailles : ■ (Le sire de Vertaing) ferit ■ par telle manière le sire de Puisances que il trans- > perça les mailles et la poitrine d'acier et tout ce ■ qui estoit dessous. • (rroiss. X, 158.)] 3. Maille. Taches ou moucheture sur les ailes d'un oiseau : < Les esperviers blancs roux sont ■ bons mais qu'ils ayent la maille traversée . noire. » (Artel. Fauc. f. 88.) — ■ Ceux avec deux ■ plumages, c'est assavoir de deux couleurs, et non ■ de maille sont les plus mechans. • (Ibid.) 1. Maillé. Tissu de mailles: • Onques haubert > plus dru maillé Ne fu. • (us. 7218, fol. 360.) - • Maillé menu. - (Blanchand. fol. 176 '>.) — ■ Fer •> maillé • (Coût. Gén. 1. 1, p. ItIO), treillis de bar- reaux de fer, dont les mailles sont carrées ou en losanges. 2. Maillé. Tacheté: • Perdreau desja tout maillé - en effet. • (Grelin, p. 83.) Maillée. [Valeur d'une maille : • Item, confesse ■ qu'il lient en la censive du roy nostre sire... • mailles de cens. > (1389, Aveux de Saint-Jean- de-Brayes; L. C. de D.)] — De là l'expression ■ tenir maillée, • tenir compte : ClurlBB ne vonlt tenir maillés De choae iiul fut la parlée. (Gtou. de VUUt. de Bret.J MAI — aao - MAI MalUei. [Action de mailler, de frapper avec un maillet : « Teu feis, teu chaple, teu matllei. » (Chr. des ducs de Norm. v. 21638, var.)] 1. Mailler (se). S^embarrosser dans les mail- les d'un filet : « Il faut retirer du panneau assez « pour estrelasche, afin que le loup s'y maille et « s'y embrouille. » (Salnove, Yen. p. 276.) 2. Mailler. 1* Battre au maillet. On a dit du lin : Au raiz du souleU très fore Doit estre mis, et desséchiez, Et luY sec doit estre mailliez A maillez, puis ûraiez aux mains. (Desch. f, 545.) 2o Battre au marteau : Tant chauffe on le fer qu'il rougist, Tant le maille on qu*il se brise. (Villon^ p. i02.) 3<» Frapper, au propre et au figuré : « Les deux « osts vindrent Tung contre l'autre, et commence- « rent a frapper et mailler l'ungsur fautre de tou- « tes manières d'armures de guerre. » (Journ. de Paris, sous Charles VI, page 100.) — « Quant le roy « vit qu'il estoit navre, il en fut courroucé, lors « court sur le chevalier, et commence a mailler « sur luy de toute sa force. » (Percef. I, f. 28 **.) Quant povreté me Ûert, et maille. [Molinet^ p. i83.) Maillet. 1* Marteau de bois. [« Si la faut battre « (l'esche, l'amadou) d'un maillet ou d'un baston. » (Ménagier, II, f. 5.)J Les maillé» qu'on va aguisant Par les quels on maiUe le Us, Et puis est entre les mains Cris, Et en desjoint on les estoupes. [Desch. f, 545 \) 9r [Maillet d'armes, avec lequel on brisait Tarmure sur les membres des cavaliers abattus, pour frayer un passage à la da^ue des coustilliers ; Froissart en parle dans son récit de la bataille de Rosebeck : « La estoit le cliquetis sur les bassinets si granl et « si haut d'espées, de haches, de plomées et de « maillets de fer, que on n'y ovoit goutte pour la « noise. • — 3* Fantassin arme du maillet et plus spécialement les maillotins; ce nom fut donné aux Parisiens révoltés le 1" mars 1382, au sujet de l'éta- blissement de nouveaux impôts. Us s'étaient armés de maillets de plomb trouves dans Tarsenal et dans Tbôtel- de- ville : « Le premier jour de mars l'an « 1381, que la commotion fut à Paris de ceux « qui couroient lors parmi la ditte ville de Paris, « que on dit mailles. • (JJ. 123, p. 120, an. 1383.) — Par extension, ce mot s'appliqua à toute espèce de séditieux: « Lequel sergent dist que c*estoit « grant dommage que lesdis de Dieppe n'avoient « les testes coppées qu'ils n'estoient que hare- « leux, traistres, rebelles à nous et faulx maillés. • (JJ. 152, p. 236, an. 1397.) — Voir au mémorial E de la Ch. des Comptes, f. 73 ^ 27 janvier 1383, une ordonnance qui donne des détails sur cette sédition.] — • Si estoient en la cité de Paris de riches et puis- « sans hommes, armez de pié en cap ...et portoyent « maillets de fer et d'acier, moult périlleux pour « effondrer heaumes si appeloit on ces gens les « routes à maillets de Paris. * (Froiss. II, p. 175.) — De là l'expression « faire de son poing maillet. > (Rab. I, 66.) — *" Marteau de porte: [« D'un maillet • qui là pend à sus l'huis assené. • (Berte, c. 45.)] — « ...Passelion ...voit le maillet dont on appelloit • le portier, si heurta. » (Percef. IV, f. 107*.) A la porte, par de devant, Trouveront le maillet pendant. (MS. 7f f 9, f, 41 K) Mallleton. • Crocete, jeune sarmant coupé « à la tête du bois vieil dont il sort, ayant l'endroit « de la coupe façonné en maillet. • (Monet.) MallUere. [Harlière, marnière: « Et si est < assavoir que n kemins me demeure ensi corne « il est bonnes, et les maillieres d.evant dites ne « autre kemins je ne puis faire ne clamer dedans le « terroir de Thanes. • (Cart. de Corbie, an. 1347.)] Malllis. rcidture en fer maillé : « Item unam « insulam, 1 isle d'amours nuncupatam, in salicetis • undique plantatam, à maillis^ gallice, clausam.» (Ar. du Pari, de Paris, au Cart. de Chissé, an. 1536.)] Maillolet. 1* Maillot : « Ils firent venir l'enfant « (de Haximilien d'Autriche) au maillolet, et ez « mains de sa nourrice. > (Hém. d*01. de la Marche, p. 618.) — 2* Petit sac de mailles pour enfermer un oiseau : « Mettez vostre oiseau en maillolet. • (Fouilloux, Faucon, f. 32*.) Maillon. 1* Lien pour attacher la vigne : « L'o- • sier, moiennant le maillon, tient le sarmant lié « à l'échalas. • (Monet et Nicot.) — 2* Maillot : « Enfant eslevé de maillon. » (Villon, p. 44.) Mailloter. Battre à coups de maillet : « Pour la « fin et pour le dernier martyre (rassassin du prince « d'Orange) fut roué et maillotté. • (Brant. Cap^ estr. t. II, p. 188.) Malllotin. [Voir sous Maillet: ^]^i à bon droit « est iusques à présent de prudenœ grandement « loue Charles roy de France, sixième de ce nom, « lequel retournant victorieux des Flamans et des « Gantois en sa bonne ville de Paris, et au Bourget « en France, entendant que les Parisiens avec leurs « maillets, dont furent surnommez maillotins, « estoient hors de la ville issus en bataille, jusques • au nombre de vingt mille combattans, n'y voulut « entrer. • (Rabel. liv. IV, p. 36.)] MalUuel. Maillot : « Le berch et le mailluel. » (ms. 7989, f. 241 »>.)] Mallol. Sac de mailles pour enfermer un oiseau : Et si vente oultraffeusement,... Je ne tiens pas cellui pour fol Qui adonq le mect à mailol. (G. de la Bigne, f. 90.) 1. Main. [Matin : « Par main en Talbe. - (Ren. V. 7442.)— « Maison pou d'eureDieu labeure; « Tels rit au main qui au soir pleure. > (Mén. de Reims, § 279.) — « Nous i serons le matin bien « main. » (Id. 411.)] 2. Main. [1* Membre : • Branches d'olive en voz « inains porterez. » (Roi. v. 72.) — « El volontiers « meist conseil à delivreir la Sainte Terre des mains MAI — 221 - MAI « aus Sarrezins. > (Hén. de Reims, § 6.) — « Ses « blanches mains, ses doigts longs et tretis. • (Couci, V.)] — 2* Gantelet : « Lancelot du Lac esloit tout « armé, foi*s de son heaulme et de ses mains. » (Lanc. do Lac, H, 7.) — 3» Tasse : « Lancelot saisit « une main d'argent pleine de vin. » (Id. II, fol. 5.) — 4* Mesure, travers de la main : « Dente de mas- « sonnerie de Fespesseurd'un pied et de la main.* (N. C. G. II, f. 1090.) — • Vous devez faire à vostre « espervier un getz de cuir.... et doivent avoir (les « bouts des gets) demy pied de long a pié main, « entre la boite dn get,et le nouvel qui est au bout « à quoy on le UenL » (Modus, f. 73*.) — 5* Serre d'un oiseau de proie. (Oudin.) — Gr Pied de devant d'un cheval. (Id.) — 7* « Main, outil de pressuriers « de vendange, à trois crochets de fer, dont ils bar- « peut et applanissent le marc, relevé des côlés, « après la taille. » (Monet.) — S"" Harpon pour accrocher un vaisseau. (Id.) — 9» Crochet de fer fixé au bout de la corde d*un puils pour tirer le seau. (Id.) — [10* Puissance, comme le latin manus ; voir Maikfbrme et Mainmorte. — ll^ Vingt-cinq feuilles de papier: « Deux mains de pappier, cinq sols. » [Bullel. du Com. de langue, II, 52. )j — 12» Arbitrage. Dans la transaction pour une part de la comté de Bourgogne appartenant au duc, on lit à la fin: « Nous bavons accordé par la main des nobles « barons En telle manière que etc. » (Pérard, Hist. de Bourg, an. 1270, p. 519.) Expressions : [1^ « Bouche et mains, » Manière de désigner rhom mage lige; le vassal s'agenouillait devant son seigneur, lui mettait les mains dans es mains et le baisait en la bouche: « Li rois esloit consilliés à ce que il le receveroit comme son homme liège as mains et à la bouce. » (Froissart III, p. ,380.) — • Car tout ce ay je de serement envers lui fait de bouche ouvrant et de main mise. » (Id. XIII, 270.)] — 2* « Main de caresse, • poignée. (Oudin.) — 3* « Cheval à main^ • obéissant à la main : « Clandius brocha... aussitost, mais son cheval n'estoit pas si à main que la jument la suyt de toute sa force. » (Percef. , fol. 81 ^.) ~ « Et avoit cheval si bon et si a main que on ne le povoit nullement avoir ne tenir. • (Froiss. XIV, 230.) — 3* bis, [« Bon à main, • môme sens: « François et Gascons esloient montez sur « bons et forts chevaux, vistes et bons à la main, « et pour ce abbatoient et tomboient tout ce qu'ils « trouvoient à eux contraire. • (A.'Chart. Charles II.) — 4* Cette expression et son antithèse « mal à main • ont été employées au figuré: « Honguerie est uns trop lointains pais et mal en le maiji pour les François. • (Froiss. X, 374.) — • Ce voiage ne nous est pas bien à la main, il nous est trop loing- tain. • (Id. XIII, 96.) — « La Turquie est ungpays moult grant et mal à la main pour errer et che- vauchier. • (Id. XVI, f. 38.)1 — 4* bis. « Main du cœur, » main gauche. (Oudin.) — 5* « Estre en la main de Dieu, • dépendre : « Les victoires sont en la main de Dieu. » (Deschamps, fol. 328 ^.) - « Mettre en la main Dieu, » prêter serment : ^ Et les barons qui olui furent En la main Dieu de « vrai lui mirent Qu'ils assembleront leurs navies • Et pourchasseront leurs aies. > (Athis, dansDu Cange, IV, 260*.) — 7» • Droit de main et d'issue, • droit d^enlrée et de décharge levé sur les voitures de bois: • Toutes personnes qui viennent carier • bois... soit qu'ils les ayent acheté ou le carient à « Targent, doibvont droict d'issue et de main. • (N. C. G. I, p. 407»».) — 8« • Main de fer, » ustensile de ménage. (N. C. G. II, p. 257.) — 9« « Mains du « foye, » rameaux de la veine porte, qui aboutissent au foie. (Cotgr.) — 10* • Garnison de main, • con- signation, dépôt d'une somme pour assurance des intérêts de partie adverse. {Cotgrave.) Voir Monet aux mots « Main garnie et garnir la main. » — 11* « Homme de cors et de main, • vassal lige : « Nus ne puet apeler son seigneur à qui il est hons • de cors et de mains, devant que il li a delessé « Tournage, et che que il tient de luy. » (Beauman. p. 310.) — 12"* * Pièce qui a passé par la main des • juifs, • rognée. (Oud.) — 13» « Main de justice, • qui est d'ivoire au-dessus d'une verge, entre les insignes de nos rois, comme le sceptre, la couronne, répée. (Laur.) — « Main du commandement de la • justice, • aux Ord. I, p. 514, a le même sens. — 14*' « Main du roy, • comme celle de justice signifie la puissance royale ou celle des juges. (Laur.) — 15* « Dans la main du roy, • façon de parler qui a quelque rapport à l'usage des gages de bataille, par lequel le maréchal du champ clos alloit mettre sa main dans celle du souverain juge du combat, pour rappliquer sur l'estomac du vaincu, avant que de le remettre aux héraux pour le désarmer et jeter ses armes, et au bourreau pour l'exécuter. (La Jaille» Du Champ de bataille, f. 69 •.) — 16» • En la main « du roy, • mots que les maréchaux-de-logis écri- voient sur la porte des logemens qu'ils donnoient aux seigneurs ae la suite du roy dans ses voyages. (Mém. de Sully, VIII, p. 344.) — « Main du roy mise « et assise, » pour acquiter des engagemens sur des terres, seigneuries, héritages et biens quelcon- ques. (Godefr. Observ. sur Charles VIII, p. 557.) — IT « Lettre de main ou escrit en main, > manuscrit. (Du Verd. Bibl. 585.) — 18' « Mesuz soit de bouche « ou de main, • mot à mot, mauvais usage de la bouche ou de la main : < L'on ne peut aulcune « chose confisquer, pour quelque mesu^ soit de • bouche ou de main. » (N. C. G. 1. 1, p. 442.) — 19* • Dixme et terrage à deux mains, > c est de six gerbes l'une, quand le seigneur lève d'une main la aime et de l'autre le terrage, à raison de douze gerbes l'une pour la dime, et une pour le terrage. (Laur.) — 20* • Vente à la main, » vendre en par- ticulier, comme qui diroit de la main à la main : < Les biens immobiliaires des mineurs que l'on « vendra doivent estre vendus publiquement et « à l'enchère, et non à la main, si ce n'estoit que « les tuteurs eussent obtenus une permission spé- < ciale pour les pouvoir vendre à la main, après « avoir déclaré le prix qui en est offert. > (N. C. G^ 1. 1, p. 586.) — 21» « Par main armée, • par force, par violence, expression figurée, en terme de droit : • Debvoyent les dictz opposans venir par requeste MAI -* ■ et supplication, et non pas par tnain armée. • [Arcsta Amorum, p. 249.) — ^i> ■ Haute main, • droite; • l'autre main, • gauche: ■ Le roy preint • la royne d'Arragon à la tiaulte main, et dit à • Gonsales: prenez la royne à l'autre costé • Gonsales approcha la royne. et la preint h Vautre ■ main. • (D'Auton. Ann. de Louis XII. p. 313.) — 23° • Faire d'une main l'autre, • rapetasser une chose avec une ;iutre; suppléer nu défaut d'une chose par ce qu'une autre a de trop. (Colgrave.) — Temporiser : ■ Temporisons et Taisons comme l'on ■ dit, d'une main l'autre. • (Pasq. îlech. p. 4'2.] — 34* • Main baisiée. • Parlant des honneurs qu'on rend aux princes : Qaant l'en a mainte main haiêie Qu'on Tousisl jk oue ta trc.nchie, Et dit à tel : à Dieu aoiei, Que l'en toubieI qu'il tuBt noiez. {Troii Mafiea, p. 237.) 25' • Gens de main basse, • roturiers : ■ (Ram- ■ baud d'Orenge) s'amusa à l'amour d'une dnmoi- • seWe de basse main de Provence, de laquelle il • n'en rapporta aucun prouflt, ne honneur. » (J. de Notre-Dame, desPoëL prov. p. 94.)— [• Chevaliers • ne doivent pas eatre ensi menés comme bourgès, « ne bourgès et gens de basse main com cheva- ■ liers. • (Assiâ. ne Jérus. ch. 2 )] -- On lit mein basse nu même sens dans Parlon. de Blois, f. 133. — 2ti<> • Jouer des mains basses. • faire main basse, massacrer, égorger : • Si on eust joué des mains ■ basses en ce lieu d'Orléans, comme il estoit aisé, • nous n'eussions veu les troubles et guerres civiles ■ qui se sont veiies. • (Brant. Cap. fr. III, p. 79.) — 27* • Uener les mains basses. • [Cotgr.j Home sens. — 28* ■ Mettre les mains basses, • faire main basse. ■ Ayans commandé de les poursuivre vivement < jusqu'à leur totale défaite meltans les mains ■ basses partout ■ (Mém, de Sully, 1. 1, p. 33.] — 29* ■ Estre de belle main, • doux, soumis, complai- sant, aisé & conduire. .... C'est toi jori droit de vilain, Qu'il soit toz jorz de bete main Vers celui dont il a poor, Tant que de mal faire ait loÎBor. (Parlon. f. tSA '.J 30* ■ Remporter une bonne main de quelque > chose, > une bonne partie : • Si vous ne venez a > bout de tout, au moins en remporterez vous une • bonne main. • (Ambasti. de Bassomp. 1. 1, p. 160.) — 31° > Consigner en main bourgeoise, • terme de pratique: • Si aucun, après une acr|uisition parluy ■ faite,.... s'absente delà chastellenie ou l'héritage ■ est assis, on le peut faire adjoumer.... et faut • consigner en main bourgeoise , par ordonnance ■ dejustice, l'argent de l'acquisition. • (G. G. I, p. 181.) — ^ • itfain brisée, • opposition au cours . delajustice: < Auroy....aeulap|)a^tienllacognois- • sance, jugement, décision, punition, etcorrectioa > des asseuremens donnez, et jurez en sa cour.... ■ et des matru &ri5^£S, en quelque terre et juris- ■ diction que ce soit, et n'en doit estre fait aucun • renvoy. » (Gr. Coût, de France, liv. I, p. 19.) — 33* > Donation de main chaude, > entre vifs : > Cha- ■ cun estant maistre de soy, et ayant le pouvoir de • disposer de ses biens, aura la faculté de donner ï- MAI • de main chaude, et par donation tnter vivos. • (^. C. G. I, p. 52] .) Cet article a pour litre : • des • donations de main chaude, que l'on dit inter . VIVOS. ■ (Ibid. p. 544.) — 34* . Jfain close ou ' main de justice close, • partie pour laquelle la procédure est close: • Les sei^ans.... seront tenus ■ de faire les commandemens, signiflcations,.... et • en cas d'opposition de partie, Fuy assigner jour > compétent... toutesfois les matières de complainte • pour prisonniers, ou matn close, requérantes ■ provision plus prompte se pourra donner < journée de comparition plus briefve a la discre- ■ lion de la cour. • (Nouv. Coût. Gén. Il, p. 104.) — La cessation de la procédure même: • Ne pourra < estre accordée surseance ou suspense d'aucune • exécution, exploit, ou chose semblable, oy la • main de justice close aax officiers ordinaires et ■ subalternes. • (Ibid. Il, p. H2.) — 35<> • Avoir la « main close, • ne pouvoir rien recevoir: • Tantoat • que lesreceveursserontmishorsde leurs offices... ■ la matn leur soit close de recevoir les arreraiges. > (Ord. III, p. 650.) — 36* • De main commune, > conjointement, en commun : • Un mayeur et sept •> echevins commis des dits seigneurs de main ' commune. ■ (N. C. G. 1, p. 420.) — 37* . Conninel • vilain avecla main, >c'est-à-direlapin déchiqueté avec la main se mange plus aisément ; le faquin se corrige plus facilement à coups de poing. (Colgr.) — 38* • Main enfreinte. • (Voy. Hun brisée.) — 38° bis. • Main de goret, > pied de pourceau ou celui dont la main ressemble à un pied de porc. (Dicl. de Cotgr.) — 39* - Tenir la »nain forte . » persister, s'opposer : • Tenant toujours la main forte, el con- ■ trelacolereetcontrel'amour. • (L'Amant Ressusc. p. 295.] — 40« ■ Main garnie ■ (Voy. GAanison di hain), coup de poing, coup d'une arme: ■ Pour injure ■ valable, excès fait de main {garnie, en la justice • du seigneur hauljusticier, eschet amende arbi- . traire. • (C. G. 1, p. 603.) — Tutelle : ■ L'héritage ■ desenfans du roydeNavare, qui leur venoit de ■ leur père, leur estoit eschu.... et le roy de France ■ leur oncle... en devoit avoir la main garnie, et ■ devoit estre toute la terre que le roy de Navarre ■ tenoit en Normandie, rapportée en la main du > roy de France, tant que ses neveux seroienl eo ■ aage. > (Froiss. liv. II, p. 21.) — 41« ■ La grande • matn, • l'arme entière et la main tout à la fois. (Cotgr.) — 42° • Haut à la main, > arrogant. (Oudia.) ~ 43* • Celuy n'est pas digne de tenir jugement qm • double plus l'homme que Dieu; et si doit estre ■ de bonne conversation, car la main orde ne peul • Torde nettoyer. » (Gr. Coût, de France, p. 537.) — 44" ■ Main ou meyn ouverte, ■ terme de droit: ■ Devront toutes matières provisionnelles pouf* • main-ouverte, et semblables estre plaidoyée» . verbalement. . (N. C. G. Il, p. 112.) — 45* • Ra^ ■ porter, ou rapport de main plaine, • c'est garnie la main de justice de biens suftlsants el valable^ pour la somme pour laquelle exécution est fait^ par le sergent sur le débiteur opposant. (Laur.j — 46* ■ ifain prise, ■ caution : ■ Par chascun bille ■ 6 deniers outre les meyn prises qui montent * MAI -9î - 30 livres. » (Du Cange, sous Meinpriiat.) — 47* ■ Main publique, • tabellion, notaire : • Lettres ■ faicles par devant notaire, ou labellioii publique, • qui est appellée main publique. ■ (Bout. Som. Ror. p. 6350 — 48' • A main renversée, • à bras ODverls: • Le plaisir que je receus.... de vous pou- - voir recevoir chez moy, à mains renversées. » (Letl.dePasq. III, p. 713.) — 49° < A main sauve, • sans perte ni danger. (Cotgr.) — 50° • Main scques- ■ tre, > séquestre : • Le seigneur du flef ne doyl - lever les fruict et esmolunieus de la chasse féû- ■ dale, ne les faire siens, ains seront levez... a la ■ requesle des parties.... ou sinon officia judicis, ■ jtar main séquestre. > (Ttiaum. Coul. de ilerry, p. 363.) — 51° Se Taire recevoir par main souve- • raine: • Quand le seigneur feudal est rerusant, « sans cause, de recevoir son vassal en foy et ■ bornage, ou quand deux seigneurs prétendent la ■ tenuie feudale d'un même lief.... la main soitve- ■ raine est la main du roy; tellement que celte ■ réception doit eslre faite par le juge royal. • (Laur.) — 52° • Main vivante, • terme de droit pppose il mainmorte. (Coul. Gén. t. I, p. 892.) — 53* • De maint vuides prières vaines. • (Colgr.) — 54* • Main vuidée, > puissance anéantie: ■ humain • est vuidée au regard des preud'liommes, quant • vous n'y estes; si aurnhuy la table ronde delTaulte « de vous. > (Lanc. du Lac, II, f. 109.) — 55° - De • Main et de boucbe, > par écrit et de vive voix : Seront li, ctiSBcun » sod tour. Appeliez, et par no^lre edit, A ce parlement dessus dit, Par devant noua, a qui ce toucbe, Adfoumex de main et de bouclte. Puis qu'Uz seront dignee ct'r estre. (Deich. f. 4i3 *.) 56* • Main â main, aller  la main , aller à les • mains, aller main à main , aller main à main • tenant, > aller à câté l'un de l'autre, aller en se leoant parla main: Avant hier, en un vert pré. Tout à un serain, Deus dames de grsDt biautë, Trovai inniii à main Desous une verte codret«. (P. av. iSOO, I V, p. iStS.j • Comtesses et baronnesses ne doivent aller aux • roys, ni à la main des filles des roys, desdiiches- ■ ses, des princesses, ni de leurs enlanls. > (llonn. de la Cour, p. 77.) — • Ils s'en allèrent loulmainà ■ main tenant, au cbastel. • (Percer. I, fol. 91 ■.) — 57* . Aler de sa main, • terme du jeu de dés; être le premier à jouer : .... Cili ala de «a mai»; Gaigne .x. trana ; j'ay mon argent perdu. (Dtich.SOI'.) 58* ■ Attendre la bataille main à main, > attendre l'ennemi et en venir aux mains; corps à corps: ■ Se nous attendons la bataille main a main, nous ■ n'y pourrons durer. • (Ilisl. de B. Du Guesclin, p. 474.) — 59° > Avoir en main, • commander : Le front de l'esctiiele première Ot Augnsel d'Escoce en baille ; L'antre Cador de Comouatlle, L'uilre compaigne ot Boe en. main. {Brut, f. V4.J 60* • Di^as affiiires mises , et despenses avoir MAI • en main, • avoir des afTaires pressantes el des dépenses à faire. (Lett. de Louis XII, IV, p. 324.) — 61*- Avoir ou mettre la main, • avoir la bourse- bien garnie, être opulenl: • Pierre de Glacb « chancelier de France,.... o ou mc/(« te main. • (Froiss. liv. III, p. 281.) ~ 62° [Froiss. (Xlll, 61> dit encore: • Savoir oti mettre la matn, • savoir où puiser l'argent nécessaire.] — 63° ■ Bailler la • main, • se prêter, consentir il quelque chose: < C'est une manière de dire, dont on use quand • une femme mariée presie consentement par • devant notaires, pourVaticnalion ou hypothèque ■ d'une chose ou eUe a droict, et se dit ainsi, par ce 3ae pour promettre les parties meltoient la main extre en celle des dils notaires Ceux qui « requerroient aucun de quelque grâce empoi- • gnoient la main dcxtre, el le requis octroyant... • pour seiirelé de promesse bailloilsa main dexlre • au requérant.... tes rendus en bataille bailloient • leur main dexlre au vainqueur pour signe de la ■ foy de leur captivité de lu en avant estoient • appelez mancipes, c'est a dire prins par la main « en signe de servage. . [Nicol.) — Qi° • Se desre- « ner par jnain. • ^Voy. Ji;REn i-ah maim.) — 65° • Faire ■ sa main. • faire son profit: • Je veulx qu'on me • pende s'il retourne qu'il n'ait fouillé par tous les • coins.... et qu'il n'ait fait sa main. » (Cymbalum Mundi, p. 66.) — Faire la volonté de quelqu'un : ■ Chevalier, il convient que nous mangeons • damoyselle, disl Lyonoel, je n'en ay tallenl; par • ma foy, dist Lyrioppe, si ferez; j'ay huy faict ' vostre main, et vous prie que vous faciez la . mienne. - (Percef. Il, f. 99.) — Se défendre res- pectivement, se rendre service: • Bien espère de « avoir a faire de vous en aucun temps, car se je < fais voslre main jB ve\i\x aussi que vous faciez • la mienne. • (Ibid. Il, fol. 98.) — 66° . Faire son • droit ù la main, > se faire justice soi-même : Riottos mupiiveDt et contemps, A leur povoir, en treslout temps, Eslre ne vuelent à raison, 67* ■ Fourrer la main, > graisser la palle, cor- rompre par présent. (Colgrave.) — 68' ■ Gagner de ■ la main, • gagner Je vitesse, prévenir, prendre les devants. (Uém. du card. de Retz. II, liv. III, p. 297.) — 69° • Gagner de sa main , ■ gagner le premier: 70° * Jetter la main au visage, ■ donner un souf- flet. (Mém. de Tavannes, p. 186.) — 71* . Jurer es ■ mains, meln, meyn d'autrui, • c'est affirmer par la main d'un autre, d'oà jurer, ou < se desrener, . s'escondire par main, tierce, quinte, et sixte, • c'est-à-dire faire affirmer pour soi en justice 3, 5 ou 6 personnes. (Ane. Coul. deNorm. f. 104'.) — [Faire citer en justice les cojuratores, qui attestaient votre I honnêteté en général et non voire innocence au MAI -2 cas particulier .1 — 72° ■ Faire la loy à sa EOule • meyn, > en être cru sur sa simple afllriuatioii. {Brilt. des Loix d'Anglet. f. iU:] — 73» ■ Main « lever. . proléger. iTéfendre : ■ Le roy estoit envi- « roiiné de si grant planté de chahuans, d'escouf- ■ fies, et de corbeaiilx, que les genlilz oiseaulx ne > se sgavoient ou asseoir, ainçois volleloient autour ■ du roy pour scHvoir s'il estoit vivant , qu'il leur • montrast l'œil pour eulx appeller. mais il n'esloit « vivant qui main en levait. • (Percef. II. f. 42.) — 74* • Livrer ses mains, > itictlre se^ mains dans celles de son seigneur pour lui faire liommage: ■ Bou devint homsli roiz, et ses matns li livra. • (Rom. de Rou.) — 75° ■ Mener la main. » aider, assister. [Oudin.) — 76" - Mener les mains, • bien remuer les bras et les doigts, ne pas épargner les coups. (Colgr.) — 77* • Mettre la main au bnston , • ou à la verge. ■ — • Ce terme de coutume s'en- • lend de la reconnoissance du contrat de saisine • de l'héritage dont on dispose par devant le sei- ■ gneur feudal ou censuel duquel il est tenu, ou • par devant son bailli et officiers..., l'officier met • le nouvel acquéreur en >a chose par rain et bas- « Ion, saur tous droits. • (Laur.) — 78* « Ouvrer ■ cire à la main, • travailler la cire avec la main. (Ord. L p. 760.) ~ 79» ■ Ostersa main de quelque ■ chose, ■ se dessaisir, abandonner; • (Le roy ■ d'Angleterre) requist (celui d'Escosse] qu'il vou- ■ sist otter sa main de la bonne cité de Warvich et « le rensaisiner, car c'estoit son bon héritage. • (Proiss. I, p. 32 ; Desch. f. 558, col. 3.] On a dit au contraire : • Mettre la main sur quelque chose. • ~ 80* ■ Oster sa main de quelqu'un , • cesser de le protéger. Charles de Valois, voulant dire qu'il abandonnoit Enguerrand de Harigny, dit: • Je oste ■ de lui ma main. > [Chron. de S. oen. Il, p. 119.) D'Angerran a o$té »a main Leroy, et tantoat lendemain An prevost de Paris rendu Fu, que plus d'î ot atendu. (MS. 68iS, f. 88 :} 81* • Otroierln main, • affranchir de la main- morte. (Ane. Coût. don. p. 465.) — 82* . Partir de « la main, ■ commencer sa course, aller vite. (Oudin.) — 83° • Je ne prain pas en main, • je n'ose assurer : Or depri au fenir celi qui le lira, Ne HQ hait de blâmer chaBcun qi l'esciira ) Ne puiBse treepaeser aina que partait l'aura ; Je ne prain pat en main que ne puisse trover ; Sovant maint eBcrivain qui Irop peut oblier UoQt aura bone main, et bien saura parler. Qui jusqu'au deiracin l'eeCTÎra sans faucer. Vil. NsUca TI3. 84* ■ Prendre la main. • — * Quand le notaire • prend et reçoit le consentement et serment des • parties contrahantes pour passer un contrat. ■ JLaar.) — 85' • Prenez les vostres par la nwiw. • expression ironique qui signifle: vous me repro- chez à tort ce qu'on peut vous reprocher avec raison : En mon Unaige n'a putain Prenez let voitre» par la main. Et ceUea de vostre linaige. (Dttek. /. SiT.} 86' ■ Prendre a maint, > sous sa proteclion. Pai> i- MAI lant des fondations faites par Guillaume le Bâtard, 00 lit : L'autre abde jtritt a moins, Habent aa femme j mist noDiiainfl. (Rou, tu», p. TIS.} 87* • Presler une de ses mains, ■ assister, secon- hr : • Si li homs estoit si povre qu'il n'eusse ■ que donner. ...ge li presterai unedeiftesmaim • por Dieu, el l'autre por sa mère. ■ (Erberie, bi. de S. G. f. 90.) ~ 88* • Acheter de toutes main», • de toutes personnes, de toutes les manières : ■ En > aucuns lieux l'on achepte de toutes mains, • comme d'achapt, d'eschnnge, de dons, de quel- > conques autres aliénations, et pour ce l'on dit aa • p;iys (de Paris) comme à Gonesse, que les flefo • relèvent de touttes mains, qui se gouvernent • selon la coustume de Vexin le francois. > (Grand Coût, de Fr. Il, p. 212.) — 89* • Regarder aux pieds • et aux mains, ■ se délier. On lit au sujet de deui écoliers qui voloient jusqu'à des souliers : • Il leur • faloit regarder aux pieds et aux mains, combiea ■ que le proverbe ne nous advertisse que des ■ mains. • (Contes de Des Perriers, L II, p. 124.) — 90* > Se seigner de toutes mains, ■ être dans le plus grand effroi ou la plus grande détresse, dans la ter- reur ou à l'extrémité, se couvrir de signes decroix. (Cotgrave.) — 91* > Prendre et tenir a sa main, • saisir, retenir pour soi, & sa justice : < Prene^et • tenez a nostre main et parmi icelle main en ■ faictes lever les emolumens.... pour nous et à . nostre proufflt. • (Ord. V, p. 595.) — 92" « Tenir > la main à quelque chose ■ : Quant à moy, vot tnatni y («no; Faicies tant qu'on ne m'escondiae Que je ne aoye révoque». (Deach. f. 340 *.) 93* ■ Tenir sur main, > maintenir, supporter : ■ 11 n'est possible de tenir trois guerresfur main. > (Lelt. de Louis XII, p. 14.) — 94* ■ A beaucoup de > mains, • à plusieurs reprises. (Hist. du Théftt. fr. t. Il, page 219.) — 95* • A touttes mains, > avec les deux poings, en parlant de tambours que l'on frappe : • La sonnoienl trompettes, et fcros tabou- • rins de Suisses, à toutes mains. ■ (J. d'Anloo, Annales de Louis XII, p. 173.) — 96* • Toutd'une ■ main, > tout d'un temps, en continuant, sans désister. (Pasquier, Rech. p. 539.) ~ 97* - De mai» ■ en main,» tout de suite, les uns après les autres: ■ Quant ils furent à cheval, ils vindrent aux lentei ■ ou la chevalerie descendoit, eties allèrent festoyer • de main en main jusques à soleil coucbanL ■ (Perceforesl, III, f. 135.) — « Publier le cri de moi» . en main. • (Ibid.IV. fol. 100.) — 98* Action de» donner la main en signe d'hommage ou d'amilié : > De ma main en la vostre. par ma foy que ia tous . donne. • (Ger. de Nev. I" part. p. 31.) — 99* . Pir • dessous la main, • secrètement, sous main : ■ Lors lui baille par dessous la main un aanelet. > [Les Quinze Joyes du Mar. p. 154.) -- 100* • Deranl • la main, • d'avance : • Quiconquesveult d'amours > jouyr, baille l'argent devant la main. ■ (Aresia amor. p. 273.) — [• Nous soûlions savoir tontes les • armes et les coosauls qui en France se faisnieot, MAI — 225 — MAI « trois ou qualre mois devant la main. » (Froiss., I. XII, 147.)j — 101* « Coups de main. >• — « Je y « ay reçeu plus de trois cens coups de main et beau- « coup plus de traicl. • (Rom. d'Aleclor, f. 9 •.) — 102* « Sur main, • tout de suite, sans interruption : • Quand le juge aura dit: ho, nous viendrons aux « dagues, et en ferirons dix coups sur main. * (MoDstrelet, I, f. 2«.) — 103* « Les mains sont faites « devant les cou steaux. » (Oudin.) — 104* « Nemet- • Ire matn, ne pâte, > ne point se mêler d'une cbose : Et quant ainsy m'a commaDdé gae je n'y mette main, ne pâte. l pour 8 amour vient ce mandé, Qnerier puet autre qui le bâte. [Desch, f, 550 ^.) 105* ■ Coup hors de main. » (Rom. d'Alect., f. 9.) — 10&> « Main mettre, » frapper : • Met main à son « seigneur par mal despit. » (Ordonn. t. I, p. 280.) — 107' « Prendre aus mains, • empoigner. La mort crie : Ovrez vos yeus, chargiez vos rains, Aincois que je toa preigne aue mains Et voB face occir... (MS. 7615, /, f. iOS K) 108* « Montrer ses mains, » faire des aumônes : Doniier n'ose monstrer ses mainsj Donner languist. (Jbtd. f. iiÔ.) 109" « Tenir aux mains, » prendre, saisir, empoi- gner, dans le sens obscène. (Ibid. t. II, fol. 138.] — 110* • Vers son cul tendre ses mains, » être pendu : Gintars fu tes cousins germains, Qui ver» son cti tendi ses mains, (Ihid. 7Si8, f. 77 ^.J lll*" « Puis les mains, > puis ils tendirent les mains. (Gace de la Digne, des Déduits, folio 56.) ~ 112* « Mains pures, » qui ont les mains pures ^, vier- ges, (ms. 7615, 1, f. 114 •.) — 113* • Mains jointes, • à mains jointes : • Meins jointes li crie merci. • flbid. 7996, p. 18.) — 114* « Chevalier de sa main, • de son choix. (Ibid. 7218, f. 185.) — 115* « Avoir la « main douce, • terme de vénerie, être manié dou- cement : • Si (l'oiseau) n'a la main douce, et le « maistre débonnaire qui le traiçte amiablement, il « ne s'apprivoisera jamais. • (Dudé, des Oiseaux, fol. 108 •.) — 116* « Par main d'homme, » par gou- vernement d'homme : • Un faucon vieil mue de • bois, qui n'a qu'une mue par main d'homme, est « de plus léger essement que n'est un faucon moins « Tiel qui a esté plus longuement à main d'homme. » (Ibid. f. 126.) — 117- • Gens de main et de visage, » pour ceux qui le regardent ou qu'il voit, et de qui il est manie : « Quant tu veirras que l'oiseau sera « bieu seur devant les gens de main, et de visage, « si lui oste le fil de quoy il est chillé. • (Modus, fol. 74 *».) — 118- « Mettre la main, » se mêler de quelque chose : Des dames, et des damoiselles, Se nature les a fait beUes, Ne seront U en rien prisées, Mais seront du tout desprisées, Si Modus n'y a mis la main. Cm U est sur eulx sourerain. [Modus, f, i.) 119* « Aimer la main et le visage, • à être manié et avoir différents objets. (Ibid. f. 440.) - 120- « Ple- • vissance de main, » caution. Cette expression VII. est tir^ de l'ancien usage de déférer le serment par une ou plusieurs mains, par un ou plusieurs cojuratores : Garniz de celé seureté, Sans plevissance d*autre main Vindrent là François... (G. Guiart, f, 250, V\J 124» « Lieu à main, • propre, à portée : • Qu'ils • départissent... leurs légionnaires es lieux qu*ils « verroient estre plus a propos, et à main pour luy • faire service. » (Mém. Du Bellay, VI, fol. 166.) — 122* « Main- tranche, » avide : Sainte yglise saut estre franche. Or est venue une main tranche Qui toute la fait tributaire. (MS. 68i8, f, 74 J 123' • Main à main, » corps à corps (voir 133») : J*escomeni jone putain Qui fet dangier^ mes main à main Qu'on la pne 8*enverse jus. (MS. 76i5, II, f, i85 \) 124» « Oster la main le roy, lever la saisie. » — 125* « Main lavée moins levée. » (Cotgrave.) — 126* « Une m4iin lave l'autre, » manus manum fri- cat. (Ibid.) — 127- « On n'en vend pas sa terre pour • laver ses mains. » (Ibid.) — 128» « A main lavée « Dieu mande la repue, » envoie de quoi manger. (Ibid.) — 129* [• Main mise, • force, violence : • U • l'aresta de main mise de par le conte. • (Froiss., t. IX, p. 125.)] — 130» [« Main forte, » assistance : « Tondis vous croistra et venra devant le main « /(or^e, aide et poissance. » (Id. t. V, p. 365.)] — 131* [« Prendre à main, » appréhender, arrêter : « Si lu pris à main et seu amie tant seulement. • (Id. V, 272.)] — 132* [• Venir sur la main, » créer des embarras : « Car les gherres d'Engleterreli vin- • rent si surle main qu'il convint cesser sa devo- « tion. » (Id. t. VI, 370.)] - 133* [. Main à main, • corps à corps : « La eut dure bataille et fortcomba- « tue, car il estoient main à main. » (Id. II, 422.)] — 134" [« Faire la main à, de, • faire au gré de : Se vous volés faire la main de vos deux oncles. » < en la main, » avoir à sa volonté : « Lidusd'Ango, • qui avoit les legaus en le main. • (Id. VIII, 302.)] — 138® [• Estre en le main, » être à portée : « Pour « le pays de Flandres qui gésoiten la main et fron- « tiere des Anglois. . (Id. XV, 185.)] — 139- [• Fait « à la main, • fait à plaisir : « Paroles controuvécs « et faites à la main pour euls mieux abuser. » (Froissart, XV, 33.)] — 140* [• Main basse, » main gauche : « Apres eulx venoient les rois d'armes et « heraults du roy, per à per à ceulx de France, et à « leur basse matn. • (Jean de Saintré, p. 265.)] — 141* r« Main pote, • même sens : • D'un coustel que « ledit Jehan tenoit en sa main, il navrast cruele- « ment le suppliant en sa main pote. • (JJ. 130, p. 101, an. 1386.)] — 142« [« Main molaire, » meule à main, au Cartulaire 21 de Corbie, fol. 259 ^.)] — 143* [« De bone main, • complaisant : < Car c'est li « droit neus del vilain, Qu'il soit tosjors de bone • main. Vers celui de qui a peor. » (Fartonopex, v. 2661.)] — 144* [« Paier avant la main, » payer 29 MAI ■ 2» - MAI d'avance : • Comme Estienne Bertran c^arpeIrtier ' < eust pris de Thomas Girot exposant certaiDS ays ■ à soyer, parmi certains pris d'argenl, que ledit ■ Bertran lui en paia avant la main. > (JJ. 113, p. 29, an. 1377.)] Mainage (bols de), adj. Bois pour bâlir, bois pour faire des tonneaux : • flsagiers qui en forets, ■ bois de haute fustaye, ont droit de prendre boit > mairen, ou de mainage, pour fonds, et douilles ■ de cuves, et tonneaux ou autres bois pour leurs • bastimens, en doivent user en bons économes. • (N. C. G. 11, p. 196.) Maloant. Riche, qui est à son aise. (V' HAninr) : Tant donnent à lor masDiea Et à procbainB de lor Ugniea, «ne onques puis povre ne [ureot, DB jors richea et mainana esturant. Rea, d« TivfM, 4in Di Cteg», ton MitmrUU. Mainbornerle. Protection : ■ Il prétend avoir ■ la mainbomene des personnes, et pays de nos ■ très chiers frères. * (Lett. de Louis XII, I, p. 106.) Malnbomlr. [Administrer en tuteur : ■ Au ■ douzième an Qu'il terre maintins! et ntainMmi. ■ (Rou.)3 Malnbomye. [Puissance paternelle : ■ Item ■ nous eslablissons et commandons que nul ne <■ pourchasse, ne fasse faire mariaige ni fianceail- • les d'enfans quelz qui soient en mainbomye de ■ père ou de mère... sans le congié et le consente- • ment de leurs mainbours. > [Stat. de Jean de Commercy, an. 1362.)] Mainbounie. Protection : .... La Virge, au cors agensei, A pris m'ame en sa mainjwunte. fMS. 7St8, f. i86.) Malnbour. [l" Prince, église, couvent proté- geant un homme faible dit mainbourné. Le lien qui 3'ëlablissail entre le mainbour et le mainbourné Faralt être resté distinct de celui que créait obnoxiation ; il résulte d'une formule de Harculfe que le mainbourné ne prenait envers son tuteur 3ue des engagements compatibles avec sa dignilé 'bomme libre. Le mainbour devait assister son trotégé en justice et lui fournir des aliments. Bien- it la mainbournie se confondit avec la recomman- dation.] — 2' Qui a la puissance paternelle (voir sous Hauiborkie) : • Item que les corniez de Bour- ■ gogne, Artois, etc., seront rendus au roy des c. Romains comme, père et mainbourg de mondit ■ seigneur l'arcbiduc. • (Traité de Charles VIII et Haximilien, an. 1495.) — 3* Régent, gouverneur : • Seroyent mis quali-e mainbours eu Angleterre, ■ pour gouverner le royaume. ■ (Froissart, liv. IV, p. 273.) — ■ Feirent iceux Liégeois du dit seigneur ■ de Piervels.... leur prinoioal maimbouTç, et gou- ■ verneur de tout le pays ae Liège. ■ (Honstrelel, vol. 1, p. 27.) Mainbournie. [1* Protection des faibles par une église, un couvent, un prince. — 2* Tutelle, garde noble : ■ Et fu li roiaumes en la main aus ■ barons, et orenl la mainbournie de la damoisele, ■ et la gardèrent de ci à tant qu'elle ot aage de • marier. > (Héo. de Reims, S 134.)] — > La rojroe ■ nostre compaigne.... nos etrans estans avec nous > en nostre mainbournie. > (Ord. I, 459. an. 1308.) — > La garde du souverain.... qu'ils appelloient en ■ leurlatin mufidiburdtumoumttnbitr^ium, comme ■ es actes de l'élection du roy Boson... et en fraa- ■ cois mainbournie, ■ (Pitbou, Coût, de Troyes, p. M7.) — > Fussent en garde, bail, tutele, cure. ■ mainbumie. • [Froiss. I,ch. 155.] — 3* Puissance paternelle (voir HAinaoïinn): • Si tel nomme de serve ■ condition a enfans en sa mamboumie (c'est i ■ sçavoir en sa puissance paternellel. ■ (Coût. Gén. 1. 1, p. 92.) Mainbournissenr. Tuteur : •■ Landry que le ■ roy Contran avoit fait... mainboumi$settr de son • lils. ' [Chron. de S. Den. 1, f. 65 ^.) Halnbrug. Gouverneur; par la paix que le .comte de Charolois accorda aux Liégeois, l'an 1465, il fut convenu que • les ducs de Brabant... seroienl < tousjours maitUfrugt. et capitaines de tout le < pays de Liège, a deux mille florins de kin depen- ■ sion chacun an. • (Honstrelet, 111, p. 124.) Malnburolr. [i* Gouverner, adminisfrer : • Il • n'aura ja si grant avoir. Ne si grant terre à main- ' bumir. • (Baud. de Condé.)] — • Li mors, pour ■ haster son exécution (testamentaire) veult que ■ ele soit mainbumie par deux parties. ■ (Beaum. p. 70.) — 2" Fournir du nécessaire : ■ Pierre tenoil > un enfant en bailg, et... leflez... n'estditpas con- > venable au vivre, ne à la vesture des enfans : les • enfans avoient hiretages vilains si vouloit ' Pierre penre de ces vileaages pour les' enfans ■ mainburntr de che que il leur falloit. ■ (Beaum. page 86.) Expression : • Querelle mainbumie, » vidée, terminée : ■ Se les parties se mettent sous uti ■ enfant de 14 ans, et avant que il rende la mise, ■ il a 15 ans accomplis ; se l'une des parties te veut ■ debatrc pour soubs aage se il sera oit; nous • disons ainsint que se il ala avant en la cause < devant les 15 ans accomplis, si comme en exami- < nier tesmoins, bien puet la partie debatre, que ■ il ne rende pas son dit, pour cbe que ses juge- ■ mens seroit seur che qui auroit esté fet en son • soubz aage; mais si les parties avoient tant < aiendu à mener leur tesmoins que il feust aa^és^ • il ne pourroit aler contre son dit pour son soubi • aage, pour que il avoit la guerele mainbumie en ■ son aage. • (Beauman. p. 228.) Mainburnlssleres. Qui a la puissance mari- tale : • Compaignie se fet par mariage, car sitosi • comme mariage est fet, li biens de l'un etdeî'aD- ■ tre si font quemun par le vertu dou mariage: ■ mes voirs est que, tant comme ils vivent ensem- > ble, li bons en est mainbamitsieret. • (Beaonii- noir, p. 110.) MiUnces, adj. Misérable, au figurée : Noua MalDcot. [Mesure de blé ; mencaodée '■ MAI - a « .mi. quarterons Tactunt -i. maincot, .n. maincot • ficiuoC mioam. • [D. C. sous Modius, 2) ; mesures 4n bailliage de Vermandois comparées à celles de Paris.] 1. Maindre. Moindre, pris substantivement, au aeos de cessation : J« croi qn'oaqnes amant Q'ot gnindre; C^ je ne pois rsoir la moîndm Da mon tonrmeat. {FroU». Poëê. p, S *.] 2. Maindre. [Demeurer, de manere, passé de la 3* conjugaison latine à la troisième : < E il s'en ■ vont à la cité droit On Harien mainâre soloit. ■ (D. C. sous Uainamentiim.) Voyez Parlonopex, r. 110-2, 5895; Rutetteuf, II, 236; Ghron. des ducs de Normandie.] Halné. [Voir Hauisné.] Cadet, plus jeune, mineur : LL mainei respondi, SoUns k toute chiare ; Frère, que dites tous : Noatre père ut an biare. (XS. 7015, II, f. 172 *.; - Maine%, ou mainnez, ceux qui secondent, ou ■ tiercent en aages leurs aisnéz, quasi moins oéz. ■ (Pasq. Recti.p. 732.) 1. Maine. [Comme magne, grand : • Gharlon ■ chevauche, noatre emperere tnaine. > (Agolaol, T. 30.) — De 1& > doit moine, > doigt majeur, au roi Gnillaume, p. 137 ■■.] a. Maine. [1* Hanoir : i Icallui Guerin demou- • rant ou moine ou manoir appelle de Coustans en • la seneschaussée d'Agennoys. ■ (JJ. 197, page 27, in. 1468.) — 2* Village : > Item le maine ou villaige • de la Broa avec toutes ses appartenances el « appendances. Item le maine ou villaige de Gales « et toutes ses appartenances. > (il. 74, page 144, an. 1343.)] Malnement. [Village : ■ Les .ui. parts du mai- « nement du Has avec toutes les terres et vipes • du mainement. ■ (Cari, de Nanteuil en Poitou, ^. 1418.)] Matneté. Droit du mainé, du mineur ; il y a deox àroiti de mainelé : le droit de maineté mobi- liaire el le droit de maineté immobiliaire. Le droit de maineté mobiliaire consiste en trois pièces de meubles ayant servi à l'usage des père et mère, que le maisné prend. Le droit de maineté immobiliaire se prend, en quelques lieux, en héritage de main ferme ayant maison manable appartenant aux con- joints décédés, tant en usufruit que propriété, et diuis lequel les conjoints décédés ont eu leur domi- cile et résidence au jour de leur trépas. (Laurière.) Mainferme. [La lenure d'héritage en main- ferme remoa\e ao \i' &iéc\e; elle difTëre de l'alleu et du Oef; cependant Du Gange a torl de la confon- dre avec la précaire et de l'assimiler au vilteuage. La terre tenue en mainferme n'était pas libre ; Me n'était pas non plus grevée de servitude ; le délen- teur n'était astreint qu'à payer une rente détermi- 9é» et périodique. Ausai ja Goutumede TouitOftyJui '- MAI donne le nom de terre renteuie ; Bouteiller ajoute qu'elle est cottière et non noble. Il faut la considé^ rer comme une location volontaire, comme l'ori- gine du fermage.] — On appelle ainsi ■ la bailla ■ d'un héritage a un fermier, a certain temps, et - prix d'argent, ou moisson. • (Nicot.) — • Le fief • est différent de la main ferme qui est une terre • non noble. • (Laur.) — - Tous héritages, et biens • immeubles, qui ne sont fiefs, sont communément ' appelles héritages main fermes, esquels en - succession, n'y a nulle prérogative entre les • héritiers en même degré. > (Coût. Gén. Il, p. 847.) - • Si un homme a aucune terre qu'il tient en - moin ferme, et d'icelle veuille faire fief, il devra • la ditte terre rapporter en la main du seigneur • duquel il la lient... puis après le seigneur devra • la ditte terre rendre, et rapporter en la main ■ d'iceluy a tenir a foy et hommage deluy... ledit ■ héritage sera, de là en avant, tenu pour fief sim- • pie, ou lige, aiiisy que le seigneur le voudra . déclarer. • (N. C. G. il, p. 126.) Main-forte. [•  maiti-forte, * la force en main, par la violence : ■ Sous feinte de vouloir eslre pro- ■ lecteur et garde des biens de la ditte Marie, sa ■ parente et sa filleule, sous umbre d'amitié et à ■ main-forte it prit en sa main tons les païsde ■ Bourgogne. ■ (0. de la Marc. Mém. Inlr. en. VI.)] Main-levée. [Acte qui dte l'empêchement résul- tant d'une saisie, d'une opposition.] * Main levée, ■ que mon vieil praticien appelle le main plain. • (Gr. Coût, de Fr. p. 362.) Mainmettre. 1° Saisir, arrêter: •> Main mettre, «.et asseoir la main du roy ou de justice sur un • héritage. • (Laur.) — 2* Frapper, mettre la main sur quelqu'un: ■ Hons coustumiera qui met main . à son seigneur... il perd le poing. . (Ord. L 230.) - . Et y eut mains mises à espées, et glaives tirez. • {Chron. de S. Denis, II, 206.) — 3» Affranchir ; - Si € aucun seigneur a homme ou ferme de servile • condition, et il les main met, ils sont acquis « au roy. » (C. G. 1, p. 84.) Main-mise. [Voir sous Main.] I* Saisie entre les mains du prince d'une chose, ou vacante ou liti- gieuse, jusques à ce que le juge en ait décerné. (Uonet.) — * Main mite féodale, • commise; conllscation parle seigneur féodal du fief mouvant de lui, à défaut du paiement de ses droits. (Honet, Laurière.) — De là l'expression ■ estre seigneur de ■ main mise, ■ par force, par invasion : < Vous ne • pouvez jamais avoir blasme de vous rendre, mais ■ Irailtez envers eux sagement, et faites, si vous ■ pouvez, qu'ils ne soyent pas seigneur de main « mise. . (Froiss. liv. 111, p. 137.) il* Action de frapper, de mettre la main sur quel- qu'un. On lit à l'occasioh du siège de la ville de Caen par le connétable Arthur de Richemonl : .... kjant regard aux églises. Et a la dssolacion De tant de geos, et aux maimjniu». Les print a oompositioa. (vig. de Ch. Vllt p. M.} MAI -a Expre$sions : 1* Considéré que sans coup de main miie Je tuz navré d'une oeillade transmise De ton logis, qui me vient defûer. (J. Marol, p. S48.J S*Adventuriers qui ne vouldroieat riens touldre Non plus que loups, â desployée enseigne, Marcnent tivant, courent par la montaigna Cherchans à. lairewag expiait de main miâe. !Marot,ai.) 3>. . . . Que lors soient adjoumei Et de par noua de bouche et main mite. Soit homs séculiers ou d'alise, A comparoir au parlement. (Deich. f. 414 \) A' « Le baillif reslourna à l'écluse, et vint au che- ■ valier du roy moult mal courtoisement, car il ■ l'arresta de main mise de par le comte. • (Frois- sarl. liv. II. p. 47.) 111' ProtecUon : Vous qui parlez des princes et BeifcneurB, Qui aux estatz ont leur baulte main miie Et les cbarges de plaintes^ et clameurs. (Coguill. iSO.j Malnmole. [ Mainmorte : • Et porroi avoir • mainmole en la dite masure se jeu vuil. ■ (Cart. de S. Wandrille, I, 952, an. 1282.)] Mainmortable. [On lit dans Voltaire, Siècle de Louis XV, ch. 42: ■ On a vu cent fois des ofli- ■ ciers décorés de l'ordre militaire de Saint Louis, ■ et chargés de blessures, mourir serfs mainmor- ■ tables d'un moine Ce mot de mainmortable • vient, dit-on, de ce qu'autrefois, lorsqu'un de ces ■ serfs décédaJL sans laisser d'effets mobiliers que • son seigneur pût s'approprier, on apportait au ■ seigneur la main droite du mort, digne origine • de celte domination. » La légende et Pélymologie sont sans fondement. Jtfanus, comme en droit ro- main, signifie puissance: l'iiomma mort, sa puis- sance meurt avec lui. Le mainmortable ne peut donc transmettre ni aliéner: • A cause de leurs • personnes de condition servile, mainmortablei • envers leurs seigneurs en tous biens, meubles et ■ héritages, en quelque part qu'ils soient assis. • (Coût, de Troyes, art. 5.)] — » Il y a coutume parli- ■ culiere ou l'on appelle mainmortables les serfs ■ qui, mourans sans enfans yssus de bon et loyal ■ mariage, ne peuvent tester au profit de qui que • ce soit, fors jusques à la somme de cînçi sols, et ■ leur succède en tout et partout, leur seigneur. • (Pasq. Rech. p, 334.) Expressions : 1* ■ Quant aux coutumes de ■ grain et chair qui sont échéables et mainmor- ■ tables, l'on a coutume les priser le dohie pour ■ lesprouffits qui en peuvent avenir. > (N.C. G. III, p. 276.) — 2* ■ Héritage mainmortable. * • Ces ■ héritages chéent en la mainmorte du seigneur, • quand le possesseur est décédé sans hoir de ■ son corps né en mariage, et étant en celle; ils ■ sont chargez de coutume, comme de chair, pain ■ ou grain ; toutes fois, s'ils sont aussi chargez • d'argent, l'argent racheté la mainmorte, et doit ■ le seigneur mettre hors de ses mains iceux heri- ■ lages échéables. Ces héritages appartiennent a ■ gens de servile condition. • [Laur.] Mainmorte, [l' Incapacité générale des serb. B- MAI (Voir S0U3 HAmiiORTABLB.) Les serfe ne pouTaieot disposer ni à titre onéreux, ni à titre gratuit, ai entre vifs, ni à cause de mort. Leur testament était nul ; en revanche, ils pouvaient, s'il faut s'en rap- porter à Beaumanoir, vivre largement de ce qu'ils avaient gagné : • Comme les hommes du lieu de 11 • Paye sont, ensemble leurs terres possessions, de • mainmorte, manourables et taillables k mercy. • (JJ. 139, p. 265, an. 1389.)] Le feu, le sel et le pain Partent l'homme de morte truUn. (Lotftel, 94.) [2<> Somme d'ai^enl k laquelle le maître réduisait parfois son droit de mainmorte. — 3* Prix moyen- nant lequel le vassal rachetait ou relevait sa tenun envers son suzerain, après le décès de son auteur. — 4" Droit d'aubaine, ail parfois mainmorte terri- toriale, en vertu duquel le seigneur du lief héritait des biens de ceux qui mouraient sur son territoire après un an et un jour de séjour. — 5' Amortisse- ment, passage d'un bien immobilier de l'état de main vive ù l'étal de mammorïe, permission d'opérer cette transformation, et droit payé pour l'obtenir.] Malnmuable. [Serf qui pouvait changer de seigneur: • Se il avenoit.... que li maires et li juré ■ devant dit receussent ou eussent receu aucun • home ou aucune femme de cors de l'église de ■ l'abé devant dit en lor commune, qui ne fust des ■ mainmuabies. • (Cartulaire de S.Jean de Laon, an. 1255.)] Mainnage. [Ustensiles, meubles: • Icellui Har- ■ douin est accusé d'avoir mis hors pluseurs gerbes ' et mainnages d'oslel. el en iceulx mis le feu. • (JJ. 102, p. 315, an. 1371.)] Malnnet. rEspëce de pomme: < Icellui Rendu • apporta audit Eloy une pomme de mamne/, en • lui disant: tien t. Eloy, Gillette le {'envoyé; auquel ■ ledit Eloy respondy: je l'amasse mieux de Blan- . durel. ■ (jJ. 100, p. 52. an. 1369.)] Malnnler. [Sergent, huissier: ■ Après ce vint > un sergent, appelle Radis, que l'on appelle audit < Dauphiné maianier de court. • (JJ. 86, p. 129, an. 1358.) Voir Haismer.] Malnpast, s. Celui qui est au pain d'un aotre, comme domestique. • Il n'est nent de son saunk, • ne son home, nent ne fuit, ne son nourry, ne son < mainpast, ne par luy ne fuit levé de founs de ■ baptesme. > [Britt. des lois d'Anglet. foi. 44*.] — > Ausi soient à mercies ceux qui ounl xn ans.... et > ceux ausi qui maynpast ils ount esté. > [Id. 73 ^] — [• Item du descort meu en parlement entre nou& > doyen et chapitre dessusdit pour nous, nos cha- • peilains. noz clers, noz familiers et noz sergens* > comme d'autres personnes de noz mainpatt. ^ (JJ. 73, p. 280, an. 1339.)] Malnplant. [Nouvellement planté: • Ledit boi^ ■ est mainplant. • (JJ. 50, p. 35, an. 1309.) — « Eim- ■ icelles vignes surpris de vin prist plusieurs racî—' ■ maux de jeune mainplant. ■ [JJ. 153, p. 256, an— 1398.)] Matns. [Moins. (Parlonopex, v. 3120.) — « Don. MAI — 229 — MAI « maifu^ > du moins, dans Froiss. IV, 261. — « A • tout le mains, • tout au moins. (Id. 11, 298.)] Malnslne, s. Faisceau de grapes ; six ou sept grappes liées ensemble. (Cotgr.) Mainsné. [Puîné, cadet: « Frères maijisnés au • droit seigneur de Clichon. • (Froiss. III, 362.) — • La biauté de sa suer seconde. Blanche fu, et ver- « meille,et blonde... Or vous dirai de la maimnée,* (Ogier le Danois.}] — « Se li ainsné vient Tare saine- « ment les parties à che que li houmages li en « demeurt, il doit fere prisier tout le flef par bonnes « gens, et dou pris qui sera fes baillier le tiers à ses « mainsnés. » (Beauman. p. 262.) Le fort au foible s'adresse.... Le nuUnsné à la mainnesse. (Desch, f. 49 ^J Maint. [1* Plusieurs, de Tallemand manch : • Et firent mainte foiz assaillir aus muriaus de la • citée. • (Hén. de Reims, § 53.) — « (Renart) qui < maintes mauvaises taches li avoit faites. » (Id. S 413.) — « Ainsi en prend à maintz et maintes, • (Tillon. Regrets de la belle Heaulmière.)] Dame, bien sai ke par foU erement Est mains amans aecheus... (Poêt. av. iSOO, III, i164.J .... Ont faict mainctes besongnettes, Maincts pelis bancquetz, mainctz fatras, £t maintes assanblées secrettes. (CoquUlartf p. i02.J Expressions:!^ • Maint un^ » plusieurs. « Maint « un pouroit par temps devenir sage. » (Bouchet, Serées, liv. 111, p. 248.) — 2* « Tant de maintes, » pléonasme, comme qui diroit tant de beaucoup, si grand nombre: • Fit tant de m^iintes batailles • grants, et horribles. > (Chr. de S. Denis, I, p. 26.) Maintenance. Puissance : Ja de vostre maintenance Amors, ne me quier ester. (Poët. av. iSOO, III^ p. 996 J Maintenant. [1* Aussitôt, sur le champ, en tenant la main: « Ainsi renvoia li rois la roine « Elienor en sa terre Et elle manda maintenant le « roi Henri d*Engleterre. • (Mén. de Reims, §12.) — « Lors prist la dame par la main Tout maintenant • le chastelain. • (Couci, v. 143.)— « Or revenrons « à le matere dont nous parlions maintenant. > (Froiss. II, p. 350.)] Quant ele me vit venaot, Si chanta maintenant Geste chançonete^ Nus ne doit lez le bois Aler sans sa compaignete. (Poêt, av, iSOO^ 1 V, p. iSSi.J [2** A présent: « Li Sarrasin faisoient les ouvrages « si estragnes que ce n*esl point comparaison à « chiaus de maintenant. » (Froiss. IV, p. 290.)] Expressions: 1* [< De maintenant, » sur le champ : « De maintenant nés osent approcher. • (Roncisv. p. 35.)] Voir Poët. av. 1300, IV, p. 1363. — 2»« Pov maintenant, » sur le champ. (Pérard, Hist. de Bourg, p. 503, an. 1262.) — 3» « Maintenant • que, > aussitôt que. (Id. 478. an. 1254.) Malntenation. Puissance : • Avec conseil , • assistance, intervention, contentement, et main- « tenation de leurs majestez. • (Négoc. de Jeannin, t. I, p. 350.) Malntenement. Soutien, défense: Onques puis n*en eiismes dt^ vous maintenement Ainz nos avez esté tout temps en nuisement. (Rou, 94.) Mainteneor. Protecteur : « N'avons mie de • Rou nostre mainteneor. • (Rou, p. 44.) .... Dame ne puet avoir greignor Desroi, c[ue tenir soi del tout à son seignor ; Mes s'ele avoit soz li un cortois ameor, Bien porroit consentir foible tnainteneor. MS, 7218. fol. 338. M ainteneurs. Nom donné aux sept citoyens de Toulouse, qui avoienl l'inspection ou Tinlendance aux jeux floraux. (Eloge de Clémence Isaure, par M' de Ponsan, le 3 mai 1737, p. 242.) Maintenir. [1® Soutenir : « De Jorroi de Paris • firent lor justicier Pour maintenir Vd guerre et « pour eus enforcier. » (Saxons, IV.) — 2« Protéger, conserver, défendre : « Neseitdeli o\z, maintenus, « ne privez. • (Thom. de Cant. 54.)] — « Faisiés les « ouvres de charité, et maintenistes vérité. » (Modus, f. 247 *».) - 3« Tenir fief : Et si faiz une autre ordonnance A tous qui sont nourhz d'enfance Avec moy, et qui maintiennent, Et de lignaige m'appartiennent. (G. de la Bigne, f, 59 ^.) 4» [Se comporter : • Et vous dirons dou roi Jehan « d*Acre qui demeura en la terro de Surie, et se « maintint adès comme preudons. » (Mén. de Reims, § 190.)1 On a dit de Wilikind et d'Albion que Charlemagne fit baptiser : Furent cil doi crestiené Par Garlemainne li séné, Mais ils furent s'i faitcment Qu'il s'i maintinrent fausement. (Mouskes, p, iOS.J 5* [Poursuivre une affaire : « Jusques à tant que li communs pays aroient aviset comment on s'en maintenroit. • (Froiss. II, 84.)] — 6* [Entretenir une femme : • Munierestoit moult dolent et cour- roucié contre ledit Brussardin, qui avoit dit plu- sieurs fois contre vérité qu'il maintenoit la femme dudit Brussardin. » (JJ. 138, page 119, an. 1389.)] — « Fut dit qu'il la maintenoit comme par force et violence, et qu'elle esloit très des- plaisante de leur péché. • (Mathieu de Coucy, Hist. de Charles VII, p. 694.) Vous maintenez une musarde Qui vous honnit. (MS. 7615, II, f. 128 ^,) Femme maintenir De droict ne se peut soustenir, L'escriture Dieu le deffend. [BL des faulces am. p. 297.) Maintenu, s. Celui qui est entretenu : . . . . Li maintenus de putain Vaut pis que serpens. [MS. 7615, 1, f. ilO *,) Maintenue. [Confirmation par un jugement dans la possession d*un bien ou d*un droit litigieux : « Quant le recreancier perd la maintenue, il doit • rendre et rétablir les fruits. » (Loysel, 767.)] Maintien. 1** Manière de tenir le corps et le visage : • Moy qui suis et ay esté toujours rude et « de gros engin, en maintien, en faits et en dicts. » (J. de Saintre, p. 686.) — « Mauvais maintien, folle • contenance. » (Nicot.) — « Louez son maintieng • et manière. » (Vigiles de Charles VII, p. 201.) — MAI -a > Nos amans Taisoienl manoir en tristesse, et sans . maintient. • (us, 6812. fol. 59 >•.) - • Fut si très • parfaitement, et oullrageusement courroucé, qu'il • ne savoit nullement tenir matnfien. > (Percefor. vol. I, f. 1.36=.) — [î^Agissement, procédé: • Quand -■ tout si maintien et usaige Turent lut et bien . entendu. • (Froiss. II, 96.)] Main tien nement. Huinlien : • De l'interven- -• tion, agrealion, el maintienement (maintien) de ■ ce qui sera conclud. • (Negol. de Jeannin, t. I, page 426.) S'il est aucun qui soit prins de tristesse, Voisâ veoir son doulx ma in tteiinemniC, Je me fais Tort que le tnal qui le blesse Le laiaserapourlorssoudaiiiBmeat.f'I^A. d'amoun, 2S7^.J Malntourner (à). A l'instant. (Cotgrave.) Maire. [I* Comparatif de magne au cas sujet; {tins grand : • Avons apposé les noz propres saiaus • en maire garantie de vérité. • (Livre Rouge de la Ch. des Comptes, fol. 133*. an. 1300.1] - De là les expressions suivantes : 1' • Maire église, • la prin- cipale : • Tous ces clercs qui residoient en la maire, • et principale église. • (Pasq. Rech. 111, p. 275.) — On lit ■ mère yglise, • dans les Ass. de Jérusalem, p. 102. — 2° . Maire péril, = plus grand : ■ Cheoir t en autre tel péril, ou en maire. • [Ane. Coût, de Bret. f. 36.) — 3* . Jlfaire présent, ■ même sens : Quant tuit turent tait ]i prêtent, Que de la flor n'i ot noient, N'en i ot mais que .11. a taire. Hais ce estoient tuit li maire. (FI. et Blonch. f. 30S.J i' • Maire siège, • justice principale supérieure : > Ou peut on mander exoine, quant on est es ■ termes de maire sege, ou quant on esl tenu ail- •I leurs par son serment. ■ (Ane. Coût, de Bretagne, fol. 6.) — 5° ■ Jtfaire laine, > la plus belle, la mieux nourrie, la mieux peignée. (Cotgr.} — 6° [. Maire ■ aage, • majorité, aux Preuves de l'Hist. de Bret. 1. 1, col. 1286, an. 1319] II- [Sous les Mérovingiens, mo;or esl synonyme de t>i//icus, et désigne l'intendant chargé d'exploi- ter un domaine rural et de surveiller les serfs. A la fôveur des désordres qui accompagnèrent l'établis- sement du système féodal au ii* siècle, il rendit ses fonctions héréditaires, les érigea en petits fiefs et leva sur les tenanciers des domaines des taxes et des droits propres.] • Quant à deux Rets ■ des maires heritables de la ville de Pernes, ils ■ sont indivisibles, et non partables, en quelques • degrez que ce soit, pour ce que les possesseurs t propriétaires d'iceux fiefs sont sougiis a recevoir ■ un après autres les mêmes rentes de la ville de ■ Pernes, et les faire bons en une somme. > (Nouv. Cout.Gén. 1, 373.) lU' [OfGcier placé à la léte d'une commune, au propre et au figuré : • Et furent mandei li prevoz • et li maires et li jurei de la ville. • (Mén. de Reims, § 422.)] — « Le maire de Londres a fort ■' grande puissance en icelle ville, et l'on porte ■ 1 espée devant luy, quand il va parmi la ville. • (J. Chartier, H. de Charles vu, p. 136.)— Chilpéric, bienfaiteur des chanoines de Tournay, MAI {Houtke*. p. 33.} Et prevoï, et maii-e. [Poês. av. ISOO, /F, p. iS61.} IV* [Cbef d'un corps, d'une confrérie quelconque: ■ Uns maires et uns eskevins de la baniere des tis- . serans. • (Liv. Rouge d'Abbeville, f. 105 '.)] De là les expressions suivantes : • 1° • Ifaire des ■ hoisverds, > officier des cours d'amours: • Devant • le maire des boys verds s'est assis un antre pro- ■ ces entre un amoureux et sa dame... pour raison ■ d'une colle verte dont la dicte dame se plaigooit, ■ disant qu'il luy avoit baissée sa robbe si rude- • ment, qu'il l'ttvoit cuydé affoler. • (Aresla amor. p. 49.) — 2° • Waircd'eiilrecours. • — ■ Le serment • de pauvreté admis, et receu. pour obtenir lettres « d'enlrecours. il faut délivrer au maire d'entre' • cours treize gros quatre deniers barrois. - (N. G. Gén. 11, p. 1078.) Voy. lettres d'entrecours, et ser- gent d'entrecours. — 3* • Maire du palais ou du ■ palais royal. • — • Dans les chroniques, annales. • et anciennes histoires de France, il signiQe le ■ grand maître de la maison du roy. qui a com- - mandement sur tous les officiers domestiques. > (Laur.) — 4° ■ itfatre du p;iunetrer de France ■ ou • maire, et garde de justice de la grande pannete- ■ rie de France. ■ (Mirautm. des Cours souveraines, p. 413.) — 5' ■ Maire de S. Martin des Champs. • [Merc. de Fr. nov. 1733. p. 2517.) — 6° . Maire de > l'église de Troyes. • — • Les sièges de chambrio-, ■ et du grand maire de la ditte église de Troyes. > (C. G. 1, 173.) — 7" ■ Maire, ou garde des mesliera. • — ■ Les 12 corps de raestiers avoient, chacun à • leur le^te, un majeur ou maire, ou garde, qui < par cette raison estoient nommez les majories, « ou mairies des mestiers. ■ (Ordonn. V, p. 162.) — 8* Dans tes passages suivants, ce mot parolt s'en- tendre des • gardes de bois ■ on des > sergens de « forêts, ■ d'où le cri de moine qu'on verra ci-après : • Se tu avoys appétit de manger chair, ou • que tu prinsses en la forest telle venoison que ta • vouidroys, sanz en parler à prevost ne maire. • [Percef. IV. f. 49.) — 9* • Maire ou moyetir volant. • On lit celle expression à l'occasion des hauts jasti- ciers qui prétendoient connottre des délits commis sur les grands chemins attenant à lears terres : < Les subjets pour cuyder eulx exempter de la jaris- ' diction des hauts justiciers, et afin que leurs ■ delicts demourassent impunis, feroient chacun • Jour les dites entreprises, voyes défait, et delicts, • et leurs noises et débats sur les dits chemins, et • consequemment eulx ^seigneurs), et aucuns • mayeurs volatts, vouldroient mettre, el maintenir > la plus part des dites seigneuries être en chemins ■ royaux, pour leur profil particulier; et a été le • dit article mis sus... par ta sugestion importane . des dits maires volans. • (N. C. G. 111, p. 280.) - lO- . Maire servant de sergent, » officier munici- pal : « A chacun des vilages... il y a un maire ter- • vant de sergent, sous ledit prevost, lesquels font ÈM -2! ■ les explCHl3 dont ils sont requis, ayant un blanc ■ pour salaire. > (Ibid. Il, p. M65.] Halrer. 1* Maîtriser, dompter : Grant riote a encbargiëe . Oui tel reme main. (Poéi. av. 1300, IV, p. iset.) Celé por qui je cooMot Que la mort me tienl, et maire. (Ibid. II, p. S49.} &■ Soutenir, endurer : • ...Comjesuifols, qui tel ■ duel Irai, et maire. • (us. 7218, fol. 346 ■>.) — 3" Surpasser : Si me vient mieus teire, Et sonfrir ensi, T«at qe pitto riegae en li, Ki toule cruauté moire. fVatic. n* 1490, f. 54 KJ 4° S'apaiser, se calmer : Amours u toua li mauB te maire, Et u tous li auTiB a'eacUire, Et u toua li confors s'estent- (Valic. n- 1400, f. 1S9 o.J Mairerle. Mairie seigneuriale : < Jean Tizard < grenelier de Sully sur Loire, seigneur de la mai- • rerie de Goumarville. • (C. 0. 1, p. 247.) Mairie. 1° Office de maire héréditaire : > Ces ■ mairies sont inlierenles à certaines terres ou cer- • tains chapitres, et ne consistent qu'en quelques ■ droits, et emolumens sans domaine. U y en a • plusieurs au pays Cliartrain. > (Lnur.) — [< Com « Eslevenars Racine, maire lieritaules de lUonlbre- ■ haing, meshoms, euisl ou bos de Foreslel... les ■ mairies, c'est à dire une maille de chascune ■ cbarretée, quant on vendoit le bos devant dit. ■ [Cart. du Mont S. Martin, f. 127, an. 1288.)] — 2- Cri qoe ceux qui avoient droit de prendre du bois etoieot obligés de pousser, lorsqu'ils ne trouvoient pas le sergent ou son commis, à qui ils dévoient payer les deux deniers dûs pour le droit d'issue. (Voir l'exemple précédent.) — « L'on est tenu payer ■ avant sortir du bois, et se le prevost, ou son com- • mis ne y sont pour le recepvoir, le cbarton est • tenu crier au dit bois, par trois fois, a haute voix, « mairie, et si le prevost, et son commis ne vien- ■ Dent recepvoir le dict droit, iceluy cbarton est ■ tenu de mettre en ung eslocq auprès du lieu ou • il a chargé son car, les deux deniers, en lieu € patent. • (N. C. G. 1. 1, p. 407 ^) - S- Droits du maire : • L'aobé saint Benoist a jurisdiction sur les • babitaus du dit Plessis, et simple mayrie sur les • babitans de Sainville. * (Coût. Gén. I, p. 252.) — 4* [Etendue de territoire soumise à l'autorité du maire. (Froiss. t. XV, 158.)] — De môme au figuré : D entre en la mairie Auai com asoes Baudutus. (Poëi. av. 1300, IV, 1340} 6* ■ Fiefs appeliez mairies, qui ne sont que ser- • g6antises qui ne se divisent point. ■ (C. Gén. 1. 1, f(. 349.) — 6* Offîcier d'une justice seigneuriale. On it • les quatre mairies • qui daignent une espèce de tnbunal du duc de Bouillon. On dénomme fn& loin ces mairies les < quatre sires. ■ (N. C. G. U, p. 849.) Halrole. Mairie, au figuré; domination : > Me ■ soi mis en sa matrote. >>(Poët.av. 130O.IV,1566.] 1. Mais. [Manse, métairie : ■ Excepté trois maii 1- MAI 1 ou en tout tant que mes sires Jehan Darc y ha, et • ung mats que mes sires Odes de Savigny hi ha. ■- (Cart, de Langrea, f. 22 ', an. 1288.)] 2. Mais. [Haie : • Parinosium, sive alveolus, ■ locusubi farina caditamolendino,gallicefnaû.> (GIoss. 4120.)] 3. Mais. [Dérivé de magis. 1° Plus, davantage : • N'en parlez mais. • (Bol. v. 273.) — « De vos nen ■ ai mais cure. > [Id. v. 2305.]] Voflra Qla chai dea degrez Si qu'il est mon, maii ne morra. (Fabl. de S. G. f. iS:) ■ Cascuns veut maii son voisin nuire. • (Poët. av. 1300, IV, p. 1321.)-. 11 n'y peut mais. .(Fabl. ics. de S. Germ. fol. 78.) — • Qu'en puis je mats f > [J. Marot, page 232.) — . Il n'en pouvoit mais. ■ (Aresta amor. page 127.) — . Ne moins, ne mais. • (Vifion, p. 19.) Dame quant je De sa! gîller, Herciz seroit de salaon, Mail de BOBtenir ai greveua fais. (Ch. du C* Thib. i4.) W [Désormais : • Quant ert-il mais recréant . d'osteier. » (Roi. v. 543.)] III* [Conjonction marquant opposition : > Li reis ■ Marsilies De sun aveir me voelt duner grant • masse Mais il me mandet qu'en France n'en ■ alge. • (Roland, v. 187.)] Sans si, sans mai», est son bruyt, gloire, et Tame. f. Harel. p. «37. • Mais li, • mais c'est lui, expression normande : ■ Si comme de lettres, ou de douaire, ou de assu- • rement.... que il dit que il doit avoir, et li quens • dit mats ii. • [Beaum. p. 15.) IV- Même : .... Dieux vous contende. Dieux vouB mette en maie sepmaiue, Mois vous, maii voatre belle blonde. (Deich, f. i8i'.} Seneque racompte Qu'on ne doit Taire nul compte Des péri II, n'aussi des Tortunei, Car sont chacune jours ai communes Que mait à l'hostel nous attendent. (Bign«, 14t ^./ Y* Jamais : 1* Fors de cloistre est madamoîselle. N'i rentrera maii deemoiselle. (S" Lêoc. f. 33 •.) %■ Et cil i Laissera tel gaige, Qu'il ne r'aura maii de iemaifte. (Fabl. f. 19 *.} 3* Se vous en parliez moi* Jour, Je le diroÎB. (MS. 7ei5. (. //, f. iSG.j 4* « Tos dis mais, • â jamais : To9 dis rust maie par moi tous. (Fabl. f. 193.} 5* « A mais lous temps, • à perpétuité. (Ord. t. V, 704.) — 6* • A loua jours mais, à tous jours mes, » même sens. — 7* • Toz temps mais à durablelé, » même sens. (Pérard, Hist. de Dourg. 309, an. 1213.) 8* Pour ce que l'iver estoit, Les ditz seigneurs s'en relournerent Car ptui maii l'en ne conquestoit. Vie, <>• ChiriM vn. 1. 11, r. iit. 9* .... Au relTuz, leur dénonce tout banc. Plue qii'onqfiei mail, guerre à feu et à statg. 1. «io». p. iw. Vl» Excepté : • Il n'y a âmes tnai» eux. • (Ordon. t. V, p. 680.) MAI -2J VII* . Mais que. ■ i' Pourvu que, dans S. Bern. p. 308. — ■ II marctiande bien, et ja a marchandé ■ {mais qu'il soit ainsi comme on dit] de luy honnir, • et déserter, et pour Dieu, qu'on se délivre de • luy remonslrer, et par homme si croyable qu'il • congnoisse qu'il a mal fait. > [Froiss. III, 351.) -~ • Mais qu'il D'y ait mori, ne menhainj. • (Ordon. III, p. 573.) — . Maliumet... permet toute religion, • mais qu'il règne. • (Saç. de Charron, p. 126.) — 2* [Excepté que : • Il estoil touz ou flun. mais qu'il • en paroitenlourun pié. ■ (Ilén.deReims. g 161.)] — 3" Lorsque, après que, dès que: ■ Protesloient • les dites gens d'amours de prendre leurs conclu- ■ sions plus amplement, mais qu'ilz eussent ouy • les dites parties tout au long. • (Aresla Amor. p. 216.) — «Ne vous plaist il pas que je vois avec ■ vous, maisque j'aye donné bonne provision à la • place. • [Le iouvenc. p. 391 .) — . Mais que je luy « en eusse parlé. • (Gérard de Nevers, l" parlie, p. 130.) — En Bourgogne, le peuple dit mais qu'on pour lorsqu'on. — 4* Sans que: ■ Je serai pour ■ vous, mais que sang aucunement s'en espande. • (Percef, IV, f. 12.) — 5* Jusqu'à ce que : ■ Mais ad • ce que. • (Ord. III, 129.) — 6» ■ Mais chou ke, • si ce n'est que. (Règle de S. Benoit, lat. et fr. hs. de Beauvais, chap. 7.) — 7' ■ JIfflis ke, • si ce n'est. (Ibid.) — 8° ■ Mais que devant, • même sens, (Ord. 1. 111, p. 381.) - 9° • Mais que seulement. - (Ibid. p. 148.) — iO* Quoique: •e plaiDB d'avoir, iB uio, uq lia uuit» riens avoir. Chnlla HBun, M. IDS. JI" Seulement : N'ot gueres de poBeession, MaU que une bonne maison. (Fabl. S. G. p. 44.) • Le roy lui demanda se il avoit mais que don> ■ ner. • (Chr. de S: Denis. 1, fol. 41 .) — ■ Disoit qe ■ Adam ne viveroit mais qe .vi. jours. > (Hist. de la S" Croix, Ms. p. 10.) — 12* Hormis : La vie de lelz gens esl saine. Bien le Bçavez, ne vous desplalse, Haia mains sauCrent toul niuîs que l'aite. (Oeicli . 4S4 ':) 13" [■ Ne mais que, » excepté: • Franceis se • taisent ne mais que Guenelun. • (Roi. v. 217.)] 4. Mais. [Mauvais : • Par maise inrormaiioii. > (Froissart, Vlll, f. 59.)] Malse. [Cnque : • Que nuls ne puisse vendre ne • acheter lidit harenc en maises, ne en tonniaus • sans comte; c'est assavoir en chacune maise de • harenc sor, doit avoir un millier elp vingt harens • pour Tournelure, en la maise de harenc blanc, ■ doit avoir huit cent et seize harena. • (Ord. t. Il, p. 576, an. 1320.)] Maisel. [1° Boucherie, dans D. C. sous Macke- carii.~} — 2* Carnage: Tlebaut s'esmaïa moult de cel peuple novd, Trop en T a venu, moût y ont ^ant Qaet ; D'omes font et de famés moût doulerouz matwl, N'i a qui lor ot tere, ne assaut, ne cenbel. (Bou, f. iSS.J JMalsele. Mâchoire, par suite joue (v. Haiselle). Fit palir mon vis, et ma maîicle. [Poit. av. ISOO, I, S88.) I - MAI Maiselier. [Boucher, dans D. C. 8. MaeelUttor.] Malseliere. [Boucherie, dans D. C. s. Macéra.] Malselle. [Joue : ■ -Des yeux pleure la damoi- • selle Que toute en mouille sa maiselte. Le Dez, ■ la bouche et le menton. ■ (Athis.)] Malseller. Hâchelière : ■ Bien le mangea U • râpe jusqu'à dens maisellers. ■ (Rom. de la prise de Jérusalem.) Malselolre. [Boucherie, dans Du Gange, soos- Macfiecarii.^ Maisement. [Méchamment: • En ont lor gent- • no compaignon maisement et en traTson ocis. > (Ren. le Nouv.lV, v.lC51.) - . Qui le fait ou a fait,. . il erre maisement. • (Froiss. VU. f. 98.)] — • L^ • chevalier dressé s'esloit, mais maisemenUpassoi^^ • sur son dexlre pied , car endormy l'avoit au> • cheoir. - (Percef. 1. f. 148.) Malshul. [Aujourd'hui, encore dans Froissart... t. IV, f.88; t. V, f. 241.] Maislel. 1° Boucherie : • Jannot Caboche, escor- ■ cheur de vaches au maisre/ S. Jacques. ■ (Hons- trelet, 1, ch. 102, p. IG5.) — 2» Carnage. On lit, en parlant de la bnlaille de Roncevaux : Hui cest jor nos convient morir, Si nos fera ensevelir, <|jue les biestes et 11 oisiel Ne facent de noa cors maitiel. (Uoxuk. p. i95.J Maislere. [1° Clôture, porte: > Maisiere trop ■ parestes flere Que n'ouvrez par ma proiere. • {Pyr. et Thisbé.) — • Longues parois de quoi vignes ■ ou aulres choses sont closes, c'est maitiere. • [Jacques de Gènes, dans 0. C. sous Macena.. 8.]]— 2- Pelile maison : ■ Item, Bertrand de Chastillon.... • pour xinematsiere et vergier. > (1407. Registre des Fraocs-liefs; L. C. de D.) — [Ce mol subsiste comme nom de lieu sous la forme Maiûère», dans l'Aube, le Calvados, le Doubs, la Meurthe, etc.] Matsné, Malsneté. [Puîné; droit du potné dans l'héritage paternel et maternel : • Maiëneté ■ est un droit, tant mobiliaire que héréditaire, dd • à l'enfant du premier et noble mariage, qai est ■ trouvé le maisné des enfans du dit mariage snr- • vivons, après les deux décès de leur père et . mère. . (C. G. t. II, p. 851.) Maisnée. [Famille, maison: 'En Saragnce « sa maisnée alat vendre. * (Roi. v. 1407.) — • U • amiralz recleimetsa maisnée. » (Id. v. ^91.)] MalsQie. [Même sens : • Je sui uns granz homs, • et ai moût grant maisnie. > (Uénagier de Reims, § 409.) — • Chacune maisnie de la ville doit donner > chascun an cinq sols, à nous et à ceulx qui âpre» • nous tendront la ville. > (Ord. IV, 394, an.1229.)3 MalsDier. [Domestique: • Maiêniers des ca' • noines, • dans l'Hist. de Liège, II, 401, an. 1287.3 MaisnII. [Demeure: ■ La bonne femme di«- • maisnil A ouvert l'uis de son courtil. • (Renart.)^ Maison, Malsun. [Le mot est dans Roland- 1* Habitation: ■ En ma maisun ad unecailive. * (v. 3978.) — 2* Personnes au service d'un roi ; • Si MAI - 233 — MAI • r comandat as cous de sa maisun. » (v. 1817.)] — 3* Race, famille : « Gcds d*estat, de réputation, et de maison ayant par leurs mérites acquis degré honneste entre les plus apparens gentils hommes. » (Du Bellay, liv. IX, f. 285.) — 4* Ordre de chevalerie : « Si fut ce jour le roy de Portugal vestu de blanche écarlate à une vermeille croix de S. Georges, car c'est la devise de la maison dont il estoit chevalier. > (Proiss. lit, fol. 134.) Expressions : [1* « Maison estagiere, » boutique : Le suppliant trouva grant nombre de personnes Ïui vendent de la grande et estoient jà plus près e la maison estagiere de son frère que de laaitte grange. » (JJ. 202, p. 37, an. 1466.) — 2* « Maison de le pais, » hôtel de ville : « Comme pour le souspeçon de Fomicide commis eussions fait appeller icellui Jaquemede Langle à la bretesque de le maison de le pais. » (JJ. 138, p. 100, an. 1389.) — 30 K Maison plate, » non fortifiée : « La- quelle maison est sans forteresse et plate maison sans défense. » (JJ. 173, p. 12, an. 1424.)] — 4* « Maison forte, > château, par opposition à mai- son plate, pour maison bourgeoise: « S*ii y auroit diverses maisons de fief... dont Tune seroit maison forte, et les autres plates, le.... fils aisné sera tenu de prendre pour son droit d'aisneage la dite maison forte. > (N. G. G. II, p. 1053.) — 5* « Maison mortuaire, » succession : « La femme... peut renoncer à la maison mortuaire de son mary, si bon luy semble. » (N. G. G. I, p. 529.) — 8* « Maison mortuaire onéreuse, » succession dans laquelle il y a moins de biens que de dettes. (Nouv. G. G. I, p. 534.) — 6' bis. « Maison de chartre, » prison. (Serm. S. Bern. p. 146.) — 7« « Maison de « dépens, > prison ordinaire en laquelle un débiteur condamné se doit tenir à faute de payement. (Cotg.) ^ rs* « Maison Dieu, » hôpital, hôtel Dieu : « El « 8 en ala li^empereres en Alemaingne, et fu morz « une pièce aprte en une maison Dieu, povres et à « meschief. * (Mén. de Reims, § 288.) —9* « Maison « Dieu, » ostensoir : « Pour une maison Dieu dalée « d*ivoire et d'ebeinne, garnie d'argent. » (Compt. Rot. an. 1320.)] — 10* « Enfans de maison, fille • oe maison, » de noble famille. L'usage de faire représenter des tragédies dans les collèges • est un t exercice que je ne mesloue point aux jeunes « enfans de maison. », (Ess. de Mont. I, p. 272.) Prier d'amour est chose deffendue, IfoDnaiD qui s'est vierge à Venus rendue, Et n'est loisible inventer achoison D'aller au lict de fille de maiéen. (C. Marot, p. 592,) 11* « Maison de mouche à miel, » ruche. « Pour m ébacune maison de mouche à miel, un sol tour- m nois par an. » (G. G. II, p. 1124.) — 12* « Maison m ouverte, » table ouverte. Le comte de Dunois, à la guerre d'Italie, « teint maison ouverte à tous m yenans, tant excessive, que dedans ses tentes, à «foutes les heures du jour, à tables couvertes de « viandes exquises, estoient allans et venans receus « et repeus. « (J. d'Auton, Ann. de Louis XII, 237.) — la* « Faire sa maison. » (Oudin.) — 14* • Faire « une bonne maison, » faire nien ses affaires. (Id.) vn. — 15« « Vielle maison reblancbie. » (Id.) — 16« • La « maison de monsieur boyau, » étroite. (Cotgr.) — 17» « Mettre ou envoyer aux petites maisons, » (ibid.), à rhospice des fous. — 18* « Toile de mai- « sofi, » de ménage. (Ibid.) — 19* « Maison rustique, » maison de campagne. (Fouill. Vén. f. 121.) SO» En petite maison Done Dieus grant foison. (Pr. du Vilain, f. 16.) 81« En sa maison n'a nul espoir Oui voit la son voisin ardoir. (Brut, f. iiS.) SS9 Qui veut tenir nette maison Il n'y faut prestre ny pigeon. (Cotgr.) 23* « Dans une maison mal réglée et ordonnée, « lemaistreest le dernier qui en sçait les nouvelles.» (Eutrap. p. 480.) — 24* « Eriger à quelqu'un douze « maisons. » (M. de S. Gel. p. 227.) — 25* « Faire, « de bois vieil, nouvelle maison, » renouveler des vieilles histoires. (Le Jouvenc. p. 14.) — 26* « De « vielles maisons bruslées tirer des cuillieres neuf- « ves. » (Cotgr.) — 270 « La maison fait connoitre « le maistre. » (ibid.) — 28© « En bonne maison « Ton a tost appresté. » (Ibid.^ — 29* . En petite « maison Dieu a grant part.' » (Ibid.) — 30* « A « l'entrée de la ville est le commencement des « maisons. » (Ibid.) — 31* • Acheté paix et maison • faitle. » fibid.) — 32- « Il faut acheter maison « faitte, et femme à faire. » (Ibid.) — 33* » Chascun « est maistre en sa maison. • (Ibid.) — 34* « Qui « fait nopces et maison, met le sien en abandon. • (Ibid.) Malsoncelle. [Petite maison: « Pour faire « butes et maisoncelles. » (Froiss. II, 151.)] — « Si « fu la maisoncelle tôt environ fremée. > (vies des S. S. Ms. de Sorbonne, n* 27, c. 18.) Malsonchelle. [Même sens, au cart. 21 de Gorbie, f. 82, an. 1295.)] Malsonnage. [Bois de charpente: « Et devons • tenir ladite maladerie en sofflsant estât, tant « comme au maisonnage. > (Cart. de Chamnaene an. 1267, f. 273.)] *^ * ' Malsonné. B&ti: « Belle rue et la mieux < maisonnée. » (Hém. de Gommines, p. 609.) — < Ghastel bien maisonné par dedans. » (Percef t. VI,fol.27\) ^ Maisonnée. [1* Bois de charpente : « Gouper « de ma forest de Ghevrie que .200. arpens de bois « chascun an, ce qui convendra por nostre ardoir ■ et por nostre maisonnée. • (Cart. de S. Denis an. 1283.)] — 2- Gens d'une môme famille habitant la même maison. (Oudin.) Maisonnement. Aménagement : « Je demeure « icy.... pour donner ordre a mon maisonnement, « affin de vous y pouvoir aucune fois lougier. » (Letl. de Louis XII, IV, p. 92 ; G. Guiart, f. 138»».) 1. Maisonner. [1* Bâtir: < En tel manière que « ly homme.... dévoient avoir lour usuaire pour « maisonner en mon bois de Hermefail. » (Ch. de 1285;DuCanffe, IV, 237.)] - Le duc d'Orléans laisse à des Celestins l'usage dans les forêts d'Or- léans et de Blois « pour maisonner et ardoir. » 30 MAI - s 4* * Maistre esprouve, • la plus forte épreuve, le plus rude combat, en terme de lournoi : • Ésprouvez •• le même que escremie, tournoy de la veille du ■ grand tournoy, ou les jeunes chevaliers faisoient • f essay de leur prouesse pour le lendemain, après « avoir jouslé par dizaines, les deux (|ui avoient eu • l'avantagecliascundeleurdizaine.joustoient l'un « contre laulre à la maistre esprouve, appellée ■ aiilieups le maistre parc. ■ (Percef. V, fol. 101''.) — S* • Maistre tîlé, * principale corde, la plus grosse. • N'ont les cheveslres que un maistre, et • menu fitê, comme de corde à fouet. • (Modus, fol. 69.) — C « Maistre fol, • l'un des principaux acteurs des spectacles comiques de la mère folle. Ifia Tiliot, Hisl. de la Peste des foux, p. 175.) — 7' « Maistre hertiregerie, • principale auberge, (us. 7218, fol. 326'.) — 8° . Maistre hourd, • principal échafaud des tournois : ■ Les huit pucelles alloient « pas après l'autre, portans le pris, et les quatorze ■ roynes les suivoient jusqu'au maistre hourd. ou . elles montèrent. - (Percef. IV, 4.) — 9- . Maistre • Jean, » expression ironitiue pour signifier un savant. • Quant au latin qui m'a filé donné pour « maternel, j'ay perdu par de sa contumance la « promptitude ae m'en pouvoir servir à parler... et ■ a écrire, en quoy autrefois je mefaisois appeller ■ maistre Jean. » (Ess. de Mont. t. Il, p. 561.) — 10° • Maistre Jean des babiletez, • sobriquet que Louis XI donnoit à Du Lude. (Lussan, Histoire de Louis XI, t. VI. 223.) — 11' . Maistre Jean jeudy, • sot. (Oud. Cur. fr.) — IS* ■ Maistre las ou lacs, • fllet principal : ■ Le faulx bs doit estre mis et porté ' • en telle manière que, quant le Tnaislre las sera ■ tiré, et le faucon pris, que le faulx las le puisse - apporter parmy le plus cler des branches. • SAodus, f. 165'.) — On lit • maistres las > (Chasse e Gaston Phébus, p. 311). — 13* ■ Maistre mur • : ■ Les Sarrasins allèrent jusqu'au maistre mur, . mais il estoit trop haut. » (Contin. de G. de Tyr, par Martène, V, col. 623.) - 14' - Maistre nerf, . Erincipal nerf, soit de la jambe, soit du col ou de iule autre partiedu corps du cheval: > Le coup va < descendre sur le col du cheval, si aprement qu'il . lui va coupper le maistre nerf. » (Percef. 11, 12.) — 15* • Maistre os, • le principal os de la tâte, du col 00 d'ailleurs : « Le coup descendit sur le cheval, - et lui trenche le maistre os. • (Ibid. I, fol. 86.) — ■16' « Maistre parc. ■ Voir Maistre esprative. — 17> ' Maistre pied, • la principale tige d'une plante. {Cotgr.l — 18' • Maistre Pierre, • terme ironique pour dire savant: ■ S'alla aviser pour mettre son ■ nom en crédit, et en réputation, de faire l'un de ■ ses eofans maislre Jean, ou maistre Pierre, et ■ l'ayant fait instruire le rendit enfin un beau • notaire de vilage. i (Monl. Ess. 1. 11, p. 812.) — 19* •> Maislre pillier ou piler, * pilier principal, soutien d'une voûte. PtUlistiens tKB laidement Commencenl a moquer Sacsoo, Lors conseilla au valeton. Beau fllz, suy-ge au maistre piler. (Deteh. f. 507 '.] 20" [. Maistre tente. >• (Froiss. t. XV, p. 321.) - î- MAI 21* . Mestre porte. • (Id. H. 340.) — 32- . Et vint ■ coper les mestres cordes qui gouveraoîent le ■ single par quoi il cheï aval. • (Id. V, p. 270.) - 23" . Mestre tour. ■ (Id. IV, 299.) — 21* * Maistre • donjon. . [Gir. de Viane, 166 •.) — 23' • Maistre ■ vaine, > maltresse veine. (R. Guill. p. 109.) - 26° • Maistre Iré, » Girard de Viane, vers 357. - 27* > Maistre maison. ■ (Aubri, page 161 *.) - 28* • Maislre manaige, • domicile au seigneur, «n roman d'Aubery: > Descendu sont en lor maistn ■ manaige. ■ — 29° « Maistre caml)re. ■ (Parlof. V. 3518.) — 30" « Maistre poste. • maîtresse porte, dans Carin, v. 266.] — 31° ■ Quant i! adviendra qse • nous donnerons aucune verderie, on maUtrt • sergenlerie à aucun sei^enl, iceluy jorera ■ qu'il tiendra les ordonnances de poinct en poinet • (Gr. Coût. Gén, p. 67.) Expressions: 1° ■ Faire du mestre seignor. ■ (Ms. 7218, f. 251.) - 2* . Etre à maistre, • être prft, saisi : 3* < Avant maistre. avant, or ça, or c>t > .cri de chasse au sanglier. [Gasl. Phéb. p. 374.) — 4* . A • maistre. • en liberté: ■ Tant plus a été aa.fstiooa • à maislre, plus est fort à esseimer. ■ Termede fauconnerie. (Modus, 125.) — 5- ■ Maitre Coqaart, ■ terme de familiarité ou d'ironie du duc de Nemonn, parlant au bâtard de Cbimay. (Mém. de Bob. delà Marck. ns. p. 134.) — 6- • Tel maistre, tel valet. ^ (Oud.) — 7* > Il est malheureux qui a matàtreçil ■ fait beau en chercher. • (Ibid.) — 8* < Maavaîst- • ment peult l'homme estre maistre de son maaliar • devant qu'il ayt la main mise à l'œuvre. • (Percef. IV, f. 114.) — 9* > Il n'est ouvrage que de mat«l«is.<> (Holinet, p. 112.) — 10* < De grand maUre, liardi ' valet. - (Apol. d'Hérod. p. 674.) — li* < A fedo > maistre hardy valet. > (Contes d'Eutrap. p. 86.) •»*i. 13* < Ce que maistre donne, et valet pleure, ce [ sont larmes perdues. • (Co^.) -- 14* ■ Cbaséaa t est maistre en sa maison. • (Ibid.) (Cotgr.J 16* ■ Fortune n'espargne ny serviteur, ay motl- ■ tre. -(Ibid.) — 17*> Jamais negaignequi préceÂe . à son maistre. - (Ibid.) — 18* « Il est plus d'où- • vriera que de maistres. * (Ibid.) — 19* > Orne ■ peut bien seoir à table, quand Xàmaistre )e cqb- > mande. > (Ibtd.) — 20* • La maison fait cognoiaue > le maistre. • (Ibid.) — 2lo • Les derniers veoiu < sont les maistres. • (Ibid.) — 22* ■ Nouvau ■ apprenti n'est pas maistre. > (Ibid.) — 23* ■ ûlii • bon maislre sert, bon loyer en attend. » (Hrid.)— 24° • Qui sert Dieu, il a bon maistre. * Obid.) — 25* • Qui sert le roy, il a bon maistre. ■ (Ibid.) -r 26' < C'est un maislre homme. * (Oudia, Cur. fr.]-r 27* • N'est si puissant qui ne trouve son maittrt. • (Rom. de Percef. I, f. 15%) MAI - 2 SB* Os ytAt soDvent le Tarlet estre tnat'afre, Qni est hoaneur, TOira plna grandemeot, Que quant on e*t maistra premièrement ; DoDt, par «enitr. granl maittre l'en devient. Sonffsenai, loi. lli. Malstreanlx. [Hai.pélria: * Le suppliant porta < laditle tasse en uns maistreaulx, en laquelle il < trouva douze sols. > (JJ. 141, p. 290, an. 1391.)] llalstrer. [pominer : - Mes je voi que nus ne ■ vos sauroit si gouverner et si waislrer corn ge, • que voslre sire sui. « (Villehard.)] Maistresse. 1* Ce root, dans les listes des aeteors des pièces de Pierre Corneille, esl affecté particulièrement t celle qui étant aimée, aime aussi celui qui l'aime; les autres qui sont aimées sans retour étant dites seulement aimées. — Le mot de maitreese, du temps de Salaire, n'éloit point en UBage sons cette acception. fBrant. Dames Ga). Il, p. ail.) — [■ A respondu : Dame preslresse, Ja < fusles vous sa maistresse. > (Lai d'Ignaurës.) — S" Gouvernante : • Celle maiitresse estoit vieille ■ dame, si sçavoîl assez de cbarmes et d'enchanté- ■ mens. ■ (Lancelot du Lac, II, fol. 30.]] — ■ Après ■ sonpper et caroles fines, la royne fut menée en la • diambre, et après estre desalournée, sa mats- • trease la mena au jardin. » (Tr. des IX Preux, 406.) Jkidrene tanlt pour lu duire, et garder. (Detch. S61 '.} 8* Celle qui possède, qui a des biens en propriété. ■ Apres ce que son seigneur fut mort, elle nourrit • seseitfan5,sanssoy vouloir consentir àmariage... « oombien qu'elle n estoit pas grant maistresse. * 0[«cbeval. de la Tour, Instruc. à ses filles, t. 55'.) Expressions : l' * itfats/res5« arcbe d'un pont, > la plus grande. (Chr. de S. Denis, t. II, f. lOS"*.) — S* a Maistresse chambre, > principale: • En la « maistresse chambre, gisante sur une coucbetle. > (Laoc. du Lac, I, 30.) — 3* ■ Maistresse ou maislre ■ église, > même sens. (Chr. fr. hs. de Nangis, 2.) — 4* ■ Maistresse femme. • [Oudin, Cur. fr.) — 5* • Maistresse place à table, ■ la place d'honneur. (Hém. de Sully, II, 170.) — 6» • Maistresse salle. ' ojuic. da Lac. II, f. 26.) — 7° > Maistresse tour. • (Percef. vol. I, f. IW.) — 8" • Maistresses vaines. • 1 11 loi trancha aucunes maistresses vaines. > [Tri. des IX Preux, p. 245.) — 9° * Maistresse ville. > • La maistresse ville de tout le pais. > (Le Jouven. 416.) Malstrie. 1' Talent de maître: Dedatu l'escn fu, par maittrie. De roadaMKi Saint* Haiie Fonrlraite, et peinte la Bemblance. {Brwi, f. 7f '.J 3^ Domiaation : 3*rirro8aace : • Icellui chevalier, par sa mais- ■ trie, arrogance, grant puissance et volenté irrai- > aonnable. > (JJ. 104, p. 92, an. 1372.)] 4- Habileté: .... SalBia de maiêtrie. Qui ptenraU nerlt mie. {Mare. etSalem. f. U6.) 5* Adresse : EMomel, gai, et pie, Foui bien autd mataln* Coa 1«UT ^miit ruflalRe. (Prm:. du C* de Bret. (. US.) » - MAJ 1. Malstrier. Le temps maître de toute chose. • Ce temps maittrier ayant réduit les vo- ■ lontez à ce point. > (Pasq. Lett. III, p. 486.) 2. Malstrier-oler. [1° Gouverner: ■ Car fine ■ amors tient mon cuer et maislroie. • (Couci, XVI.) — 2° Surpasser, maîtriser : ■ Lequel Hilet qui • à son temps a voulu batre, suppedeter et maiS' • trier touz les autres du pays. • (JJ. 130, p. 258, an. 1381.) — • Comme le suppliant ne povoit mais* - trier ledit cheval. . (JJ. 139, p. 145, an. 1390.) — ■ Et voloient maistrier et sourmonter tous les • aulireshaus barons d'Engleterre. • (Froiss. t. Il, f. 22.)] — • Vous estes comme le maistre de la nef, . quant il tient l'aviron, et il le maistroye, et faict • uagier quelle part qu'il veult. > (Lanc. du Lac, III, f. 97.) — . Ceulx qui avoient l'aage de six ans, ■ ne l'eussent point maistrié de sens, de paroles, • et de proesses. » (Percef. IV, f. 38.) — 3* Passer docteur ou maitre : .... Je suis pieça maiitrié, Ainei biee que maistre Hartiua, Car je preache tous les malins Aux ouailles, et aux chas cornus. (Deteh. f. 4S0 K} Maistrlsamment. En maiLrisant : < Le roy « Jaques (de Bourbon) vouloit trop maitrisamment • vivre avec (Jouvencelle , reyne de Sicile , sa ■ femme). > (Oliv. de la Marche, p. 115.) Malstrise. !> Art, adresse : .... Se maçons, ou charpentiers Oot pluseura ouvraiges meOais ; Uais que U uns en soit bien fais n ne BOUïient du mal premier, Et dit on qu'ils sont bon ouvrier. Et Isa looDB de leur maiilriK. {Deteh. f. 504 ',J 2" Moyens de réussir : . Nous vous promeltons , • livrer, et rendre la cité de Sébile, ain^ois qu'il • soit demain au soir. Adonc dist icelui Engioia, ■ comme pourra ce estre, ne parquellemafslme.'i (Du Guescl. par Mén. p. 215.) — 3° Supercherie : > Que chacun s'arme à sa vouJenlé, ...et les targes • soient de nerfs, et de cornes, sans ce qu'ils soient < de fer, ne d'acier, ne qu'il y ait aucune maistrise.* (Honslrelet, voi. I, p. 2.) Malstrislé. [Habile, expert : • Ou cas que aucun • non maisfrtstë es sciences dessus dittes,vouldroi( < dire et maintenir soy estre soufllsanL ■ (Ord. VII, p. 354, an. 1390.)] Majestal. Conforme i la majesté royale ; on a dit d'Edouard III qui, en 1376, Ht reconnaître son fils Richard pour son successeur: > Le Ht se6ir ■ delez luy, le jour de Noël, au dessus de tous ses ■ enfans, en estât majestal. > (Froiss. T, f. 455.) Majesté. [1' Apparence auguste: ■ Op en ait • Dieus pitié, li rois de majesté. • (Berte, c. 15.) — ■ Mais la grant bénignité De ta royal majesté. • (Desch. Lai du Roy.)] — Ce titre de dignité est parti- culièrement affecté aux puissances souveraines, telles que les roys, qu'on traite de sa majesté, an féminin sans addition. Cet usage prit son cours BOUS le règne de Henry second. (Recnerc. de Pasq. VIII, 669.) — Ludovic Sforza le donne Jt Louis Xi, MAL — 240 - MAL dans ses lettres insérées dans les Observ. de Godef. sur Charles VIII, 320. — On a regardé celle expres- sion comme abusive : « (Les Italiens et Espagnols) « ne craignent de dérober à Dieu le titre souverain « de majesté pour en honnorer leurs empereurs et « roys. » (S* Julien, Mesl. hist. 41.) — On a donné ce tilre à aes évoques et à des princes qui n'éloient ni rois, ni souverains, en 1538, et Ton en trouve des exemples dans Goujet« Bibl. fr. X, p. 385. — Le mol de majesté a été attribué au duc de Bourgogne en 1453. (Math, de Coucy, Hist. de Ch. YII, p. 657.) — Quelquefois ce mot se prononçoit avec addition, comme • majesté royal le, majesté sacrée. » (La Roque, sur la noblesse, p. 360.) — 2* Puissance, supériorité. On lit, à l'occasion des séditieux de Bruges en 1437 : « C'estoient gens de petit estât, « qui ne desiroient autre chose que de fort entrou- « bler les besongnes, pour eux augmenter et avoir « majesté sur les plus riches. » (Monstrel. II, 142.) Majestire. Pouvoir. Un poète représente en ces termes Tartifice d'une courtisane qui veut se donner pour novice. Son amant .... L'embrassa molt vistement ; Celé soupire durement Et fait, par semblant, iprant martire, Qui bien en sot le mo^estire, (Fahl. S. G. p. i45.J Amours, par mon cruel martire, Ai bien prouvé ton majestire, (Vat, n« 1490, f. iSSKj Major— our. [l** Comparatif de magne^ au cas régime ; dans Roland, il est joint à terre et désigne la France : « Tere major^ Mahummet te maldie. » (Roi. V. 1616.) — II en est de même dans Roncisval (p. 37) : « Quant il approchent vers la terre major^ » et dans la Chanson d'Antioche (VIII, 220) : « Bien a « cent ans passés disrent uo ancissour. Que un « pules venroit devers terre majour, Qui conquer- • roit ce reigne à force et à vigour. »] — 2» Aîné : « Uns siens niés après ot Tonnour, Fils de son frère « le majour. » (Brut, f. 28.) — r3^ Supérieur : • Se « nos fuson major ou per. » (Ren. 1, 121.)] — Les Plsans donnoient ce surnom à une figure de lion, prince des animaux : « Jettent a terre un grand « lion... qu'ils appelloient major, représentant la « seigneurie de Florence. » (Hém. de Commines, p. 573.) — 4" Maire : Qui le justice tienent, com plus son grant seignor. Bien soient avoé, esquivin, ou major. (Vies des SS, 23,) 5** Majeure d'un syllogisme : « Je puis faire deux « parties en mon propos ; la première partie sera « de ma dicte major, et la seconde partie de ma « dicte minor. » (Monstr. I, f. 36.) . Geste majour prouveray Tantost, le mieux que je pourray. (Modus, f. iSi K) Majorau. « Majorau de la cabane, » le premier entre les bergers. (C. de Soûle, citée par Du Cange, sous Majoralis.) Mal. \y Adjectif. V Funeste]: « Elle n*out eskol- « tet les mais conseillers. • (Cant. de S** Eulalie.)] — » Filz aimé, croy de certain que le tien père est « en continuelle crainte|pensant les perilz, peines, « et travaulx, maies heures, en quoy te congnois « estre constitué. > (Crétin, p. 224.) Helas, dit U, maie eurez I De si maie eure ge suis nez.... (Fabl. de 5. G. f, 60 ,) De maie hore fu nez Qui tous jors aime, et qui ja n'iert amés. Poët. ar. IM, 1. 1, p. 14. Gardez vous bien de ce mau hasles Oui noircist gens qiiant ilz sont morts. (Villon, p. Si.) 2o Mauvais, méchant : Pour logier luy, et ses chevaulx, Ou cas qu'ils ne seront si maul9 Qu'ils ne laissent les gens dormir. (Desch. f. 4ii K) 3* Irrité : Le pape envers le roy fu max, Lor ce que le roy ne lessoit A son concile qu^il fesoit Les prelas à Rome venir. (MS. 68ift, f. 70 *.J A"" Difflcile à : « Les cerfs sont besles plus mmlx « à destraindre que ne sont les noires beaiw, > (Modus, fol. 69.) — « La roigne... est bien mole 4e « garir. > (Chasse de Gast. Phéb. p. 100.) Composés : V « Mal advis, » imprudence. (NieoL) — 2** « Mal amor ou amour, » haine, inimitié : « h « ne puis veoir entre nous cejourd'buy aTOir « haine, ne malle amour, car... nous avons-tout au « commencement prins paix l'unga Tautre. • {?&> ceforest, I, f. 130.) — 3*' « Malle chère, » mauvaise mine : « Faire malle chère à quelqu'un. • (Faîfea, 43.) — 4'* « Mal cuer, » méchant cœur, qui déaaigne: S'en a un pois ris de mal cuer, (MS. IftiS, f. 50.) 5** « Malle feste, » malheur, infortune, sorte de serment: .... Malle (este M'envoye la Saincte Magdaleine. (Pathel, force, p. 9S.) 6o « Mal feu, > feu d*enfer. (us. 7615, n, fol. 148.) — 70 « Maie fin, » mauvaise fin : ConseiUez vous à femme au soir et au mat^k Si serez tous certains de faire maie fin. MS. 7015, 1. 1, M. 99. 8» « Maie foudre, > tonnerre, imprécation : Maie foudre me puisse fendre, Si je faillie ceste trieve. (G. Guiart, f. Si K) 9* « Malle froidure, » froid : Je n'ay mal, sinon que je tramble De peur, et de malle froidure. (Fr. Archer de Baig. 99.) 10" • Malles gens, • méchantes gens : « Ces mottes « gens qui tant faisoient de maulx. » (Journal de Paris sous Charles VI, p. 197.)— On lit maies gem^ au MS. 7218, f. 335.) — 11' « Malle gueules, » ipé- chantes langues : « Il fut advis... que une douzaine « de malle gueules ne deussent pas faire telle tam- « peste. » (Percef. VI, f. 47.) — 12* « Maie guise» » mauvaise façon : Je me contieng en maie guise. (MS. 1989 *, f. 0M.) 13* « Malle herbe, » mauvaise, nuisible : Malle herbe croist trop plus que Ton ne Teioii.(Marotf09.) 14^ « Maie mort, » mauvais genre de mort : De maie mort soit entechiez, Qui dit que... soit péchiez. (MS. 76i5, t. Il, f. ÎÙS.J 15* « Malle mort, » jeu au nombre de ceox de MAL — 241 — MAL Gargantua. (Rab. 1, 151.) — 18' • Maies iniquités, » pltenasme : Gardés les, sire, d^adversités, El de malcê iniquités, (Vies des SS. Sorb. ri« 00, c, 04.) 17* • Mal mot, » mauvaise parole pour un crimi- nel, peut-être le salve : On lui fist dire le mal mot. (MS. 72i8, f. 77.; 18« • Malle paix, • mécontentement : > Elles se « hontoyoient ung peu, pour ce qu'elles doubtoient « que ces parlers ne tournassent à la malle paix • de leurs amys- • (Percef. VI, 106.) — ID^ • Malles • nuits, » mauvaises nuits. (Gloss. des Arr. d'am.) -^ 20* • Maies heures, » heures fâcheuses, heures tristes : « Le lien père est en continuelles craintes, « pensant les perilz, peines et travaulx, maies • heures^ jours pénibles, en quoi te connois estre « eonstitué. • (G. Crétin, p. 224.) — 21» « Maies • fortunes, > infortunes. (Rabelais, t. Il, p. 297.) — fi* • Maies furies, » imprécations : > Que maies « furies le puissent tourmenter. > (Cymbal. mundi, bel.) — 23" « Malles œuvres, • méchante action, fait, crime : « l.es malles œvres ameinent leurs « ouvriers à malle fin. » (Froissart, 111, p. 70.) — Sir « Mal pas, » mauvais pas, traverses, peines : Li Tuel droit chemiD ansaigner, Pour li de cest mal pas retraire. [MS. lOiS, II, i03:) Combien j'ay passé de maul pas, Pour savoir de fauconnerie. (G. de la Bigne, f. 80 *.J *3S<> « Mal point, » mauvais état : Li larron sont à mal point, (FàbL du R, t. J, f. iil K) 36* « Mal profit, » profit injuste : Faisant, sans plus, leur mal profit, (Faifeu, p. 0,J 37<» « Maies sepmaines, • lesflueurs, la menstrue. (Oud.) — 28o « Mal soir, • mauvaise soirée : Dieu lui envoyé ennuyt mal soir, (G. de la Bigne, f. 30 *,J 29<» • A mau chat, mau rat, • à beau jeu, beau retour. (Cotgrave.) W Adverbe. [D'une façon fâcheuse, malheureuse: « Mal nos avez baillit. » (Roi. v. 453.) — « Mal seit • de r coer ki à r piz se cuardet. » (Id. v. 1107.) — « Par ma foi, vous dites mal. • (Mén. de Reims, f, 349.)] — Richard, roy d'Angleterre, passant par Autriche, est reconnu aux barils de vin qu'il rap- portoit d'Acre, ce qui le fait arrêter; aussi lui fait- « Mal bailli, > mal- ttflité. On lit maubaillij dans les Ass. de Jerus. 59. Hé 1 bon roi Loeys, mal baillis est U mondes He Diex, je ne gart Teure que tu toz nous confondes. MS. 7218, fol. 340. 2o « Mal baster, > aller mal, tourner mal : « Le « vice roy... voyant les choses mal baster pour luy, • feît une trefve. > (Hém. du Bellay, liv. 111, f. 75.) — 3» • Mau faire, » mal faire. (Thaumas. Coût, de Berri, p. 102.) — 4^ « Mal lyer, > attacher mal : Les oyseaulx qui ainsi s'en vont Par mal lyer..... (G. de la Bigne, f. 8i,) t^ « Mal meu, » mal intentionné: « Le chancelier ^ du Prat..... mal meu contre le seigneur de Sem- vu. « blancay. » (Mém. du Bellay, liv. 11, fol. 42.) — 6» « Mal ait, » qu'il est mal. Maudit soit, sorte d'imprécation. (Voir Hait.) Li roys Boccus un glaive tint ; Mal ait son corps, quant il vint, Les .II. contes a desconfis. (Brut, f, 90.) V « Mal de has ou mal de he% aitj > même imprécation : Mal de has ait Qui dut mettre le chaaignon, Car entre moi et le balcon Sommes à la terre rué. (MS. 7015, t. II, f, iS9.) Mal de hez ait toute ma gorge S'il a James de moi nul preu. (MS, 7Si8, f. 00.) 8<> « Mal homme^ » méchant homme : Onques plus mal homme ne vi Que vous devenez à madame. (Desch, f, 5 14.) 90 Mal patiemment, impatiemment. • En vis, et « mal patiemment portoienl ce dommage. > (Mém. du Bell. fol. 211.) — IQo Mal possible^ impossible, difficile. « Voyant qu*il estoit mal possible dicelle « forteresse conquerre, se deslogea. > (Monstrel. U, p. 137.) — llo Mal prenant^ mal avisé, qui se mé- prend, qui prend le change : « Tel cstoU le dessein • de Tempereur véritablement bien et malitieuse- « ment fondé, s'il eust eu à faire à homme mal « prenant et qui de ça n*eust entendu ses ruses. » (Uém. du Bell. f. 287.) — 12» « Mal mettre, » mettre mal dans Tespril de quelqu'un : A son segnor mal le metoit, Et volontiers en mesdisoit. (MS. 7089 ^, f, 00.) 130 [« Mal seit del e^er ki a f' pez se cuardet » (Roi. V. 1107), c'est-à-dire maudit soit. — 14» • Estre • mal de quelqu'un, > être en mauvais termes avec lui: « Quant il perchust que il estoit mal de la • roynne. • (Froiss. Il, 24.) — • Nous ne cautelons « nulle incidence par quoi nous soions mal de li. » (Id. IX, 173.)] — 15« • Mal ou mes offrir, » offrir mal, refuser. (Froiss. liv. Il, p. 185.) — 16» • Mal « penser, » penser ù mal : • Mal penser à sa mie. » (Chans. fr. du xiu* siècle, ms. Bouh. fol. 311.) — 17<» « Blal prendre, » arriver malheur: • U leur « pourroit en l'attendant ma/ /?7*endre. > (Mém. Du Bellay, liv. Yl, fol. 190.) — 48» • De tnal venir, • malheureusement, par malheur. (Lett. de Louis XII, t. Il, p. 117.) — 19« • Mal voir, » voir pour son malheur : « Lors commença la damoyselle à pleurer « moult tendrement, et dis! à Lancelot: sire, je puis « bien dire que mal vous vei%,... car sitost comme « je vous veis, je vous commencay tant à aymer « que ce fut merveilles, car depuis je ne peuz ne « boire, ne manger. > (Lanc. du Lac, 111, p. 127.) — 20* « Il m'en sait mal. • (Oudin.) — 21» • Un grand « mal basty, • grand homme mal fait. (Ibid.) — 22o « Mal basty, » mal arrangé. (Ibid.) — 23o - Il y « a du mal entendu. » (Ibid.) — 24<> « 11 me fait mal • de luy. • (Dict. de Cotgr.) — 25® • Mon coeur luy « est, ou fait mal. » (Ibid.) — 26<» • Mal batu lon- « guement pleure, et autant pleure mal batu que « bien batu. • (Ibid.} — 27* « Mal fait qui ne par- « fait. • (Ibid.) — 28» « Mal joue qui flert la joue. > (Ibid.) — 290 « Mal pense qui ne repense. » (Ibid.) 31 MAL — S4a- — 30° • Mal potse qui ne contrepoiae, > qui m compare pas la pesanteur d'une chose avec un poids connu. (Ibià.)— 31» . Mal sert qui ne parsert. • (ibid.) — 320 = Mal soupe qui tout disne. • [Ibid.) — 33° • Qui bien voit, et mat prend, fait folie en bon • escient. > (Ibid. — 34« ■ Qui mal entend mal • respond. > (Ibid.) 111. SuManlif. [Douleur, souffrance : > Ne t»' poet ■ ^uarder que mais ne li ateignet. > (Roi. v. 9.) — ■ Jo n'ai nient de mal. > (Roi. v. .2006.)] lions quo femme a en cuer, cornent aroit mesaln T C'est une médecine que tous les maix apaise. - MS. 761S,I. l.fDl. Se,Vcol.l. Tos bien me fuit, toa mai: m'sTient. (US. 1089 •, f. 6S.J .... Dites, heax amla, Quex mai TOB a ainai eorpiia. (FiAl. S. G. f. S5S.} Expressions : 1° ■ Mal ne douleur, • aucun mal : Pour contreraire l 'amoureux. Je fOjB ainsi le doloureuii Que ceux qui aont en grant challeur, Si n'en ay je mat, ne douleur. (Chai*e d'Amoura j). i69.J 2" . Ke point vouloir de mal, • aimer: ■ Il ne • vouloit point de mal a la soeur de son maistre. ■ (Ifém. de Rob. de la Marck. p. 233.) — [« Qui mal • leur vorroit, il le feroit à lui meismes. ■ (Froiss. t. Il, p. 129.)] 3" .... De parole venimeuse, Viennent souvent tnol, et mescbief. (MS. G8iS. f. 78.} 4" « Qui bien veut, mal doit soufTrir. • (Chans. fr. du lui* siècle, hs. Bouh. fol. 139.) — 5<> • Ne set ■ qu'est mauj qui n'a eu joie. ■ (Vat. n°149fl, f.34.) — 6* • Ne set q'est matis q'i ains bien ne senti. > (Ibid. fol. im.) 7° Après Brans maut, ce dist on, tout pour voir, Est maintes foia, grana Joie recouvrée. tbuuoni US. du «DU Thib. p. IS. 8* Qui le bien voit, et le mai prent, 11 ae foloie à escient. {MS. 7015, II, f. 137./ 9» • Mal de tesle veut repaistre. (Oudin.) — 10* • Mal sur mal n'est pas santé. ■ (Oudin.) 11* Un mal doit on bien aouOrir, Pour son corps de piour ganr. (Brut, fol. 34,) 12° > Pelit mal, • malice : • Le duc d'Orléans flia ■ de François premier, alloit plus viste que feu ■ monsieur le dauphin son frère ; il esloit prompt, ( bouillant, et aimant tousjoura a faire quelque • petit mal. • (Brantôme, Cap. fr. 1. 1, p. 340,) — 13° * Non pas par mal, mais en se jouant • (Nuits de Strap. 1. 1, p. 116), c'est-à-diie par malice. 14° De deux maulx fait bon ealire Le moindre. (Gace de la Signe, f. 14S.) On Ut : • de deus max doit on au mtex traire , > dans les Vies des SS. hs. de Sorbonne, n<> 60, c. 55. 15* ... . Plus d'ennuis, et plus de mauhc, Viennent par cbiena, que par oyaeaulx. Gk* il* la »iM, [Ud. 16° • A nouveaux maax , nouveau remède. * (Le Blanc, sur les Monrioies, p. 353.) — l?» < Un • mal et un péril ne vient jamais seul ou sans un • autre. • (Mém. de Commines, p. 198.) — 18* • A ■ celuy a qui il mechet, chacun lui mal offre. > (Froiss. liv. Il, p. 185.)— 19» . Le mat dont on u ■ connoissance, est comme demy guéri. > (Lanoue, UAL Disc. poliL et milîL p. 190.) — 30* ■ Qni bien db • mat ne peut souffrir, à frtot honneur ne peat • venir. •> (Petit Jehan de Sainlré, p. 136.) îl* Pan aat bien ql mal n'ossale. (Vat. v 1490, f. S8.J 32° • Il est lost deceu qui mal ne pense. • (Ibid.) — 23* ■ Tel se plaind qui n'a point de mal. * (Ibid.) — 24° • Le mai que j'v pense me puisse soubdain • advenir. * (Rab. V, 'p. 3.) — 35> > De nul est • venu l'agneau , et a mal retourne la peu. > (Cotgrave.) IV. Maladies. [1* • Le beau mal, > épilepsie: > André Guibrelea qui paravant pou de tempsaroit > esté détenu etcbeu de mal caduc, appelé vulgai- ■ remcnt le beau mal. > (JJ. 158, p. 360, an. 1401.) — 2* • Le bon mal, • peut-être même sens : ■ Cer- ■ taine maladie appellée le bon mal. • (JJ. 185, p. 71, an. 1450.) — S» • Le suppliant estoit et est > encore malade et enferme d'une maladiequeToa • nomme le feu 5. Aignen. • (JJ. 172, p. 558, an. 1423.) — 4«< Mal d'Amiens. • érësipèle : ■ P» ■ acoidentd'une maladie queon dit le tnaJd'XfnïAU, ■ icellui Buisson ala de vie â Irespas. > (JJ. 173, p. 707, an. 1427.) — 5» • Mal S. Andrieu . S. An- • loine, • le même: • Le feu S. Anthoyne et S. > Andrieu se prist en son braz, et pour ce lui fut ■ coppé. • (JJ. 75, p. 423, an. 1346.) — ■ La prin- < cipalle maladie, dont ledit i-oy (Henri) ala de vie < â mon, lui vint par feu , qui lui print dessoubz ■ au fondement, assez semblable que l'on dit eslre ■ la maladies. Antoine. • (Honstr. I, cb. CCLXV.) — 6- • Mal d'averti n, » épilepsie. — 7* . Mal • chaull, > nèvre chaude: • La femmedu suppliant ■ fut surprinse de la maladie de flevi-es, et ausû de • certaine maladie, que on appelle ou pals (Auver- • gne) le mal chault. > (JJ. 188, p. 160, an. 1459.) — 8° • Mal S. Eloy, ■ gangrène: • Pour cause de ■ son mauvez gouvernement se engendra en la ■ plaie du genoul le mal de S. Eloy, et y vindrent • deux ou trois pertuis. • ^JJ. 110, p.U8,aD.tS7&) — 9* • Mal S" Geneviève, > ér&ipële: ■ Icelift ■ Jehanne qui estoit malade en sa jambe du moi, • que l'en dit de sainte Geneviève et de S. Ao- > thoine. • (JJ. 166, p. 85, an. 1411.) — 10° ■ Graot • mal, mais. Jehan, > épilepsie: • Uès le temps de < sa nascion le suppliant a esté entachié d'une mala- • die contagieuse, que l'en appelle le grant mal ou > le mal S. Jehan. > (JJ. 168, p. 294, an. 1415.) — 11° • On trouva que il estoit mort du fnajS. Julien, ■ dont il csloil entachiez. • (JJ. 77,p. 124,an.ia41.) — 12* . Mal S. Ladre, . lèpre, aux Ord. V, p. 197, an . 1 369. — 13° < Mal S. Uu, S. Loupt, * épilepsie : ■ Et disolL icellui Regnault.... que du mal S. Lea < fussent eulx abaluz. • [JJ. 115, p. 194. an. 1379.) — • Icellui homme faignant qu'il feust malade du • mal monsieur saint Loupt. > (JJ. 167, p. 79, tn. 1413.) — 14° • Mal S. Martin, • esquinancie : ■ Pour • cause dou mal mons. S. Martin, qui le tenoK en ■ la gorge et en la bouche, si que a grant painiM ■ pouvoitparler, etque il en avoit la gorge toute • enflée. • (JJ. 81, p. 424, an. 1342.) — 15" ■ Mal ■ S. Natbelin, S. Matburin, > vertige , folie : • La UÀh — «»- MAL suppliante qui aucunes toiz est maladive de S. Malhelin. > (JJ.169, p. d6d, an. 1416.) - 16» Mal S. Messentt » érésipèle : « Depuis vint à laditte i'ambe une maladie, que l*en appelle le mal S. lessent, et d'icelle maladie ledit Jehan fut au lit malade .xv. jours, et puis est alez de vie à tres- passement. > (JJ. 115, p. 63, an. 1379.) — 17<> « Mat de mer, • scorbut: • Et lors commença en la navire le mal de mer. > (Rel. du capitaine de Gooneville, 19 juin 1505.) — IS» « Mal de Nostre Dame, des roses Nostre Dame, de S. Saintin , > rougeole: « Pour certaine maladie que ledit grant jSian avoit paravant ladite navreure, et dont il estoit entachiez, c'est assavoir du mal des roses Nostre Dame. » (JJ. 86, p. 157, an. 1358.) — Icelle Temme fu emprise et entechiée d'une mala- die, nommée le ma/ N. Dame, et aussi du mal saint Santin. • (JJ. 119, p. 156, an. 1381.) — 19<* Mal S. Quentin, » hydropisie. Les Anglais, assié- féadans Niort par Du Cfuesciin, disent aux Français : Etdisoienlen haut: Entendez Prancequin, Aies boire à Paris la chopine de vin. Et la soupelinette et rostir le boudin ; Car vous ne valiez rien à maintenir hustin N'a gésir tous vestusen haubert doublentin. N'a mengier le pain sec, boire Teaue au matin. Vous y pourrez bien prendre le grand mal S. Quentin. » — 20o « Mal S. Verain, • érési- pèle : « Lequel enfant cheoit en maladie que l'en dit de 5. Otboine et de S. Verain , si avant que les diz clers ne le porent plus souffrir en leur diamhre pour la puantie ae laditte maladie. • ça. 135, p. 225, an. 1389.) - 21» « Mai S. Victor, • folie: • Icellui Régnant qui nngueres avoit esté malades du mal S. Victor, et lie comme homme hors du sens et de son mémoire. • (JJ. 100, p. 364, an. 1369.)] — 22* « Mal d'Alcide, • mal caduc. (Cotgr.) —23» « Mal aigre, » ver qui s'en- Sndre dans la gorge du faucon. (Colgrave.) — • « Mal d'Amary, » mal do mer. (Oudin.) — 25" « Mal d'avanture, > panaris. (Oudin.) — 26* < Mal « des comices. > (Oudin.) — 27» Mal du corps : « Mourut de boce, et de mal du corps plus de vingt « mille personnes. • (Proissart, Hv. III, p. 98.) — 1tB<» « Mal de corne, • mal de cheval. (Cotgrave.) — SB* f Mal de craye^ • espèce de maladie de Téper- vîer. (Oudin.) — 30* « Mal de cropion, • qui vient au croupion des oiseaux. (Cotgr.) — 31* « Mal d'en- « fant. • (Oudin.) — 32<» « Mal féru , » de cheval. (Gotgr. et Oudin.) — 33* « Mal de flanc, • pleurésie. (Oudin.) — 34« « Mal de lict, lit, ou lyt, • terme de droit, distingué de mal de venue; maladie qui retient au lit: « De ceux de malady, est ascun de « malady survenaunte par chemyn , et ascun de « langour que est appelé le mal de lyt. » (Brilton, Loix d'Anglet. fol. 282.) ~ 35« « Mal de Mahomet, • mal caduc. (Oudin.) — 36* « Mal mauvais mati, » fB«l caduc. (Pléonasme de l'ancien franc; Assises de Jérus. p. 100.) — 37"» « Mal mort, • démangeai- MQ, grateile. (Cotgr.) — 38o < Mal de Naples, » vérole. Lorsque Charles VIIl fit la conquête du royaume de Naples, « aucuns en opporterent t quelque chose dont ils se sentirent toute leur « vie. Cefeust une manière de maladie qui eust « plusieurs noms. D'aucuns feust nomme le mal • de Naples, la vérole; les autres Tont appelle le « mal françois.... moy, je l'appelle le mal de celui « qui l'a. » (Hist. du chevalier Bayard , p. 56.) — 390 « Mal de neuf mois, » grossesse. (Oudin.) — 40<» « Mal du pantois, » difficulté de respirer. (Cotgr.) — 41» « Mal de paupières, » humeurs qui tombent sur la paupière des oiseaux et la font enfler au* dessus de l'œil. (Fouill. Faucon, f. 17.) — 42« « Mal < et mau de pipe, » ivresse. (Cotgr.) — 43» « Mal « du poin, » de trop boire. (Cotgr.) — 44» « Mal le « roy, • écrouelles. (Du Cange, sous scroellœ.) — 450 « Mal de saint, > mal caduc : « On appelle le mal « caduc le mal de sainte pourtant qu'il se fait en « une partie sainte, et sacrée, et divine entre toutes « les autres, qui est le chef. • (Recréât, des devis amoureux, p. 19.) Voir Desch. f. 333 '. — 46^ « Mal « de S. Acaire, » opini&treté, humeur acariâtre. » (Oudin.) — 47« « Mal de S** Apollonie , • mal de dents. (Cotgr.) — 48» • Mal S. Claire , » rougeur autour des yeux. (Cotgr.) — 49» • 3fal S. Fiacre , » hémorroïdes. (Oud.) — 50» « Mal S. François, » défaut d'argent. (Faifeu, p. 79.) — 51» « Mal S. « Genou, » la goutte. (Cotgr.) — 52» « Mal S. Giles, » chancre, fistule. (Ibid.) — 53» « Mal de S. Jehan , » mal caduc. (Ifod. et Racio, us. f. 50.) — - 54» « Mal < S. Main, » dont saint Main guérissoit, gale, gra- teile. (Apologie d'Hérod. p. 596.) — 55» « Mal S. « Mammert, • ulcère au sein des femmes. (Oudin.) — 56» Mal S. Medard, » captivité, emprisonnement. (Cotgr.) — 57» « Mais. Raphine, • la gale. (Cotgr.) — 58» « Mal S. Sebastien, » peste ; on la nomme encore de S. Roch, que Cotgrave dit être la rogne. — 59» « Mal ou mau de terre, • le scorbut, ainsi communément nommé en 1604. (De Thou, Hist. trad. t. XIV, p. 333.) — 60* « Mal de leste, » distin- gué de douleur de tète. Jalousie, au figuré: « Les « dames de Touraine font distinction entre mal^ et « douleur de teste.... quand l'opinion cornue est « en la teste, c'est mal. • (Moyen de Parvenir, p. 290.) — 64» • Mal Thibaut mitaine, » folie. (Oud.) — 62» • Mal S. Valentin, » mal caduc. (Oudin.) — 63» « Mal de venue, • qui survient en chemin: « Se purra le terme faire essoyner de mal de venue « a un autre jour. » (Britt. Loix d'Anglet. f. 266.)— 64» « Mal de ver, • maladie de chevaux. (Oudin.) — 65* « Mal S. Vitus, * qui fait sauter et rire. (Cotgr.) — 66» « Mal S. Zacharie, » le silence. (Oudin, Cur. fr.) — 67» « Jfa/ brun françois, • sueur d'Angle- terre, la vérole ou mal françois. (De Thon, Hist. I, p. 442.) — 68» « Mal resseant, c'est quand une per- « sonne a maladie qui le tient en la maison et « est si grève qu'il ne pourroit partir, ne aller au « lieu de la jurisdiction, en gardant la santé de son « corps. • (Style de procéder, au Parlem. de Norm. f. 81.) — 69" « Mal sacré, • mal caduc ou écrouelles. (Oud.) — 70» « Mal subtil, • maladie d'oiseaux. Ils sont toujours affamés. (Fouill. Fauc. fol. Kt.) Dans Cotgrave, c'est la consomption des poumons. MAL -» Malace. Tourmente: • Il Tut assailli d'une si • furieuse lempesle que les trois vaissexux qu'il ■ menoil riirentec3rt£z, l'un d'un L-ôté, l'autre de ( l'aulre. et coururent fort mu de se perdre plii- ■ sieurs fois pendant deux jours que dura celte . malace. • (Mém. de Sully, 1, p. 230.) MalactlOD. [Dol et Traude: • Et renonce ledit ■ missire Itaou.... à l'exception de bardise, (riclie- ■ ne ei de malaction. > (1291. Vente au roi de la seigneurie de Bau^enci ; L. C. de D.]] Malade. [< Et les malades reposer et baigner. • (Roocisv. p. t50.)3 Expressiûtis : \' ^ Malades et sains, • tout le monde. (Rou, us. p. 165.] - 2* < Malade de saint, ■ qui a le mal caduc: > Le vulgaire se sert de ce • quolibet, tombe ma/âde de saint, poui' dire que ■ la boule tombe d'un cdlé et d'autre. • (Oudin.) — 3° • Il est fort maJodË, rien ne lui demeure a la • bouche. » (Oud.) — 4» ■ On ne demande point à • un malade s'il veut santé. ■ [Id.) — 5» • A l'oeil ■ malade la lumière nuit. • (Cotgr.) — G» • La mort < n'a point d'ami , le malade n'a qu'un demy. > (Ibid.S — ?■> "Elles y ajoutei-ent autant de foycorame • on fait couslumieremenl aux paroles des mala- ■ des. ■ Allusion aux promesses que font les malades. (Nuils de Strapar. [. p. 116.) Malademcnt.adu. Mal, dans l'étald'un malade: • Sire, comment vous est-il ? belle, dist-il, tnalade- ■ ment, mais mieulx atlens s'il plaist a Dieu. • (Percef. I, f. 48.) Malader— 1er. [Etre malade : • Thomas Carnet ■ fery et navra d'un cousiel ledit de Bay en son • geuoil, dont il maladia environ dix sepmaines et • eu moru. • [JJ. 111, p. 81. an. 1377.) — - Après " aucuns jours icelle femme de rechief ren- • cheut, ... et malada jusques au quinzième jour - de juillet. . (JJ. IG9, p. 285, an. 1416.)] On l'a encore pris pour rendre malade, c'est-à-dire blesser ou player, que Ronsard vouloit introduire. (I^ell. de Pasq. Il, p. 730.) Maladerie, s. Haladrerie. Uaiaon Dieu y a BTOcieuse, Maladerie, et mesmement Contre Bceaulx. [Desch. f. 364.J Maladeux, Maladleus, Maledieux. [Ma- lade, nomin. sing. masc. de maladif: ■ Maladieus • de gouttes. • (Froiss. Il, 56.)— • Laquelle femme • esloit ancienne, aagiée de soixante ans ou envi- • ron, et maledieuse de goutte. ■ (JJ. iTï3, p. 30, an. 1397.) — • Icellui Nymet, qui esloit viclz homs ■ de l'aage de soixante ans ou environ, et mala- . deux. ■ (JJ. 170. p. 54, an. 1417.)] — • Quant • (l'eslomac) retient la viande adoncques il • devient maladeulx, par trop grande replexion. • (Le Jouv. Hs. p. 325.) Maladextre, adj. Maladroit. Tii aa delbit, o lourde et maladextre I Ta non nuissBace, et nostre allégement. (Marot, 450.) Maladie. [• Souvent prient que Dieus lui doint ■ tel maladie. ■ (Berte, coupi, 72.)1 Expressions : [1» t Maladie S. Frerain, • ërési- 1- MAL pèle ou gangrène: > Icellui prestre fu DBvrë ti • playé en plusieurs lieux sans morl. esquelles • playes trois ou quatre jours après ce lamaiaiie • S. Fi-emin se mist. ■ [JJ. 100, p. 1J3. an. 1369.) — 3* ■ Maladie S. Antoine. • même sens: ■ La < principalle maladie, dont le roy Henri alli de vie ■ a mort, lui vint par feu, qui lui print par dessoDl» • au fondement, assez semblable que l'on dit estre • la maladie Sainct Anthoine. > (Honstrelet, 1. 1, ch. 265.) — 3* ' Maladie de S. Entrope, > hvdro- pisie: • Il survinl â icellui Lienart nne malaaieàe ■ S. Eulrope. - (JJ. 191. p. 6f, an. 1464.)— • Icdb • femme, tant qu'elle peut, cela sa ditte groisse, M > dist k son dit oncle qu'elle doubtoil estre malade > de laditle maladie de S. Ylrope. > (JJ. 178, p. 357, an. 1447.) — 4' • Maladie de S. Germain, • érési- pèle: ■ Une mescbineamaladi; pour laquelle ma- < ladie. un nommé Jehan Harquein, ...qui se eatn- • melloit de garir de maladie de Saint Germain. • (JJ. 162, p. 368, an. 1408.) — 5* - Grosse, granl • maladie, • épiiepsie : ■ Icellui Jehannin chey à • terre, si comme plusieurz autres fois esloit chen ; • car il esloit malades de la grosse maladie. • (JJ. 100, p. 748, an. 1370.) — • Un tel homme entachié • de mauvaises condittions de maladies, et par ■ especial de la grant maladie, dont l'en cbiet. ■ (JJ. 149, p. 124, an. 1395.) — 6° < Maladie Saint « Hathurin, • vertige, folie: ■ Le suppliant estoit > seurprins d'une maladie, appelée la jnataiiê ■ Saint Mathurin, qui eocores bien souvent le liMl < deux Ou trois foiz le jour, et est tout eslourdi • quand elle lient, tellement qu'il ne scet ce qu'il • fait. • (JJ. 179. p. 173, an. 1448.) — 7° • Mala^ > obscure. > épiiepsie : ■ Garin le Tresaudat povre > homme, sourt, malade de maladies obscures, • desquelles il chiet souvent soubdainement. • (JJ. 138, p. 3. an. 1383.)—»' • Maladie de S. ^^amitt,- folie : <■ Jehan Carbonnel povre homme, insensé de ■ sens et entendement, malade et entechié de • maladie de S. Nazaire. > (JJ. 199, page 277, an. 1463.) — 9° • Maladie de S. Quentin. • hydropisie: ■ Il survint à icellui varlet une maladie de Saint ' Quenlin, tellement qu'il fut tout enflé. • (JJ. 189, p. 368, an. 1459.)] — 10* > Maladie des femmes, • mauvaise léte, mauvaise humeur, de la jalousie, dn caquet. (Oudin.) ~ 11* < Maladie l'ando deu, • ma- ladie épidémique , en 1427. C'éloil une grande douleur dans les reins, avec une toux violente et un crachemenl de sang. (Pasq. Rech. p. 376.) — 12° ■ Maladie de S. Hathurin et de nerf féru. • (Coniesd'Eulrap. 190.)— 13- • JTa/adie secrète, > règles des femmes. (Doclr, de Sapience, fol. 37.) -• 14* ■ .Maladie du tac, > espèce de coqueluche trte violente. (Pasq. Rech. 375.) — 15* • Avoir la maladie • S. Boudon, les joues pl:ittes comme une boule. > [Oudin.] — 16* • La maladie des.enfans de Paris, Il ■ testeplusgrossequc le poing. >(Ibid.)— 17** JRi* ■ ladie cogneiie est presque guérie. • (Boudi^ Serées, p. 362.) ~ 18' ■ De grande maladie vient- . on bien en grande santé. • (Cotgr.) — 19° ■ Tard ■ médecine est apprestée à moiadie enracinée. > (Ibid.) — 20* > Les maladies viennent à cheval, el MAL -» BlOQrnent à pié. > (Duclos, Preuv. de l'Hist. l'Xl, p. 312.) Idit. ['Les povres, les impoteos, les mala- n enlangourés. • {Hén. 1, 6.)] idltre. Maladif: ■ Toute la couslure, et ■lie humaine est basiie, et faite de piÈces Hfrea. • (Charron, Sagesse, p. 19.) idls. Hâme sens. [■ Quand vit ou'il fu si tti, 11 lu llevreus, il fu delgis. Il fist mires Bl mander, Poar Uii garir el mechiner. • ôaJ. Cl] — ■ Hais en ce lieu suis lousjours fil. > (Descti. f- 13.) idrerle. [Hâpital de lépreux: • Les ma/a- s Turent fondées sur aumosoes el pourli itin porf1t,por dessevrer less^ins des enfers pvre. ■ (Beaum. LVI, 4.)] idveutureux. Malheureux. (Colgp.) idvis. Imprudence. (Colgr.) me. Malaige. Uatadie:[< Pleuroientde assion de son enfermité et malage. • (Chr. 9, Charles V. part. 2, ch. 15.)] — • Infuté de M. • [N. C. G. t. H, p. mi.) — • Destrois de ige, ' ^Poët. av. 1300. III, 1061.) ira toi malage est espris la queuves desoua les draps. (ifS. 13i8, f. 11.) igine. Amalgame. (Cotgrave.) tgluer. Amalgamer. (Cotgiave.) Kgme. Emplâtre émolUent. (Colgrave.) Usance. Oirncullé : • Malaisance de recou- irgent. • (Rob. Estienne.) ftlse. 1* Etat de gène, dans les expressions Ew, à grant malaise : ■ Ceux qui esloient de ère garde furent à grant malaise des Turcs. ■ p. S8.} — • Vous plaise nou^ escrire de vos Biles, et en quelle santé vous vous trouvez i les médecines qu'avez prises ; car j'en suis I grant malaise. • (Godefroy, Rem. surl'Hist. les VII. page 896.) — [. Estre à malaise. ■ H, 147 .)]-2' Maladie: . Charles VIII com- V à guérir.... et ne fut en malaise que trois lalre jours. » {André de la Vigne, p. 188.) — Wdecuer. . (Ord. 1,544.) tlsé. 1° Malade: • Le sire de Coucy fut et d'une courne de cheval, dont il eut la s olalement malaisée. • (Froiss. liv. Il, 278.) Uatsé de gouttes. • fEulrapel, p. 225.) — me:-' Il estoit ma/aise de sa personne, car U une bosse au dos, et l'autre sur l'estomac.» , Desperr. I, p. 125.) — S- Indigent: • Prince ïbe malaisé, • coquin qui fait le seigneur. Ilséement, adv. Difficilement. • Malai' nt trouverez vous homme fidèle à la te. ■ (Nicot.) User. 1* Mettre h mal : • Le dqc de Bour- se tnalaisa tous ceux de Camerolles, qu'il nnvint rendre à la voulontédu duc. > (l^'rois- p. 279.) — 2* Mettre dans l'indigence : ■ Si ?oi i- MAL > on vous attermoit â tel temps, que sans vous • malaiser, puissiez acquittervostre oebte. •[Rech. de Pasq. VI, p. 479.) — 3" Souffrir: Pourquoj ton arc décoche lu sur moy 7 Pourquoj veux tu me t/talayier de moy 1 (Caron, ii.} Malalsiule. [Malaisé, difficile, dans Proissart, m, 455 ; iule équivaut à ible.'] Malamour. [ Antipathie : < L'exposant qui • n'avoil envers eulz aucune malivolence ou joai' « amow. • (JJ. 133, p. 172, an. 1388.)] Malan, Malen. [Maladie contagieuse, fléau : < Qui le cors Diu manier doit Ne doit touchier ne • main ne doit Au mil bubins, au mal malan. > (Mir. deCoinci.)] Me»ire Joban Fu lorii A Savoie malan ; Feu et Bambe, et occision Uist par toDie sa région. (itS. 0819, f. 15.) Le lendemain de la S. Jehan, Trouva la rof anglois matati. (Id. f. 84.) La destruction, El la graode perdicion '^ul devoit en Jérusalem ost avenir, et le maUit. [III Marie», p. 345.) Expressions : 1° ■ Dieu te donne le malan, • im- précation. (Nuits de Strap. 1. 1, p. 412.) — 2° « En • ma/ansoilla beste, • autre imprécation. (Rabel. t. V, p. 34.) — 3' • Mettre en malan, • maudire, corrompre: ■ Pilale nue Diex maite en malan. » [III Maries, p. 118.) Volunté s'avance De mal en pis, irul justice en malan Pour la honnir ae force, brait, et tance. (Deteh. f. 3S3.) A° • Entrer en malan, . se rendre malheureux. Eniruila» est ceUui enlré. Qui ss veuit mettre en tel servage. flbid. f. 491.) Malandras. [On lit malandrin, dans l'édition Kervyn, X, 377.)] — Les chevaliers François passés en Ecosse, en 1385. • ne seureot ou envoyer • leurs varlels sur le pais pour fourrager, car ils • n'osoyent, fors en grans routes, pour les malan- • dras du païs-qui les attendoient aux pas, et les • ruoyent JUS, et occioyeat. ■ (Froiss. Il, p. 294.) — Malandre. [Crevasse au pli du genou du che- val : ■ El gardez bien qu'il n'ait malandres ; malan- • dres est dedans le garret derrière. > [Uén. II, 3.)] Malanglne, s. Mal de gorge, étranglement - Leur mat-angine qui leur suffocast le goi^eron • avec l'epiglottc. • (Rab. V, p. 91.) Mal à point (fairo). Faire du mal et faire mal une chose. De bon roy vous a nourrye, Rendez lui la courtoisie ; Fins ne voua fin mat àpoint. (Detch. f. iSO.j • Fait mal à point, • mal fait : • Ait fait mat à < point une toile. • (Ord. III, p. 593.) Malappers. Malhabile : Les uns sont hardis, et appers. Autres couars, et maUtppera. IDcach. f. 41i.} Malarde. Femelle du malart : ■ Haïrons, quen- ■ nés, malardes. • (Gaco de la Bigne, f. 125.) MAL -a Malarmat. [Poisson de la Méditerranée, B. N. lat.'G838c. ch. 105.] Malart. [Canard sauvai : ■ La vile seoît en nn • bas; Moult iot gelines et ces. Ânes, malan et ■< jars et oes. ■ (Ren. v. 1273.)] Deus chapons et une grosse oie, Si ot et tnatarl et pluvions Et blanc vin qui fut de SaiiBons. (D. C. tout Hall&rdus.^ . « La proye de l'autour est faisand, malard, cane. • (Fouill. Faucon, f. 60,) Malartous. Fourbe, méchant: Tant Tu la vielle malartoute. Que putain Rat de bonne cipouae. (Fabl. S. G. f. 6 *.) Malautreux. Malautru. [Malotru, du bas latin maie astrutus, né sous une mauvaise étoile: • Soudain je fuz certain que ceste compagnie Estoit ■ des malaulreux, misérables, chetifs. Tant à Dieu • desplaisansqu'à sa bande eanemye. • (Crangie. Danle. III.)] — • Regardoient en la place ce pauvre • malaitlru qui avoit été mené au git>et. > (Nuits deSlrap. t. L p. 277.) Malaventure. [1' Déconvenue: ■ Ils tirent ■ bonne chère sans penser à leur tnalaventure. ■ (Louis XI, 60- Nouv.)] — 2» Malheur: ■ Si l'oiseau • a,- de malaventure, l'aileron rompu. • (Fouill. Faucon. 39 1".) — • Bon guet chasse malaventure. » (Colgr.) — 3* Mort : • Le roy pensoit sa maJadven- < ture eslre prochaine, il voulolt par temps faire • son testament. • (Percef. VI, f. 109.) Malavisé. [• Or s'en va Bauduins, Il preus et li ■ sénés; Se li contes l'aient, il est malavisé. • (Baud. de Seb. VI, 72J.)] Malaxé, Hëlé, battu ensemble. (Cotgr.) Malaymable. [Désagréable: ■ On sent bien le « vers mol, avec on son malaymable. » {Ues Ace. Bigarr. liv. IV, f. 40.) Malballll. [Maltraité : • DesconUs sont et mal- ■ bailli, Bien ont à leur espoir failli. . (Guiart.)] Malbricoa. Fripon. Hoult ert gengeieirea, et glolon, Et menlerres el malbricon De malvsitie, en sor que tôt Vainquoit il les autres par tôt. (FM. S. G. f. iS.J Malchus. Personnage nommé dans l'Evangile, à qui S. Pierre coupa une oreille: • Malchui qui ■ eut l'oreille coupée, et auquel depuis on a osté ■ son nom pour le donner à une sorte de glaive. • (Apologie d'Hér. p. 4i8.) Malconteot. Jeu de cartes: < C'est le hère, « appelle malheureux en Languedoc.'.... parcequ'à • ce jeu celui qui est malconlent de sa carte, la ■ change, s'il peut; à Taute de quoi il est malheu- ■ reux, et devient le bere. • (Le Duchat, sur Rabel. 1. 1. p. 137.) - Ce mot se prend, au tlguré, pour mécontent: > Je me doute bien qu'après longue • bravade, la plus grand part enfin ;ouera au mal- • content. • (Des Ace. Bigar. p. 161.] Malcontentement, s. m. Hécontentemeat : • Aucuns disent que la cause du malcontenlement ■ du roy est pour les désobéissances qu'on fait dans ï- MAL ■ les pays de monseigneur de Bonnïongne. • (Math. de Couoy, Hist. de Charles VII. p. 728.) Malcontenter. v. Mécoatenler: • te îeoao • adventureux voulut aller derechef eo Italie, 9% ■ print congé de ses père el mère qui s'en mateoit~ ■ tentèrent. • (Hém. de Rob. de la Marck, p. 80.] Malcreé. Indiscipliné : < Le doc en (It punitioa • pour donner exemple & tels soldats mUcreés. » (Brant. Cap. Eslr. II, 194.) Maldire. [Maudire : • Ki tuit maldient Carioa » • France dulce. > (Roi. v. 2579.) — ■ E EthioM, • une tere maldile. • (Id. v. 1916.)] — L'tnfliuU/ est pris substantivement au sens ae loeulion t)- cieuse: > Je voudrois volontiers de boa cœur qa« ■ plusieurs langues de nostre France se fuswl ■ corrigées de ces maldires. > (Branl. Dames Gil. t. Il, p. 498.) Maie. Malle : • Unsescuiers as degrésdela«ale • Est descendus; si destrousse sa ma/e. • (Romnc. page 46.) — • Grant maie de cuir fauve, garowda • toille pardedens, de courroies et de bloques. • (Nouv. Compt. de l'Ârg. p. 180.) — • Due mitlffd» • cuir de vache. • (Id. p. 183.)] • ■ Estre troiusé • en maie, > être mort. iCotgr.) Malé. [Assigné devant le mallum : ■ Ben Mot • malez par jugement des altres. • (Roi. t. 38S(.)] Malebouche. [I' Personnage du roman de la Rose ; par extension, mauvaise langue : ■ Avec ces ■ deux est Malebouche Qui ne sneA*e que ans > i touche. • (Rose, v. 3015.)] Plua ae me cbauit de vivre longuement, Puiaque je vojr itctleboiiche r^ner. (Daeh. f. ii^ Ce que faire en seeret on prétend, Kn plein marché Mal^ouche l'entend. (C. Marot, 995.} 2> Médisance : • Je tomberois en la malebouche • de tous, si tant estoit que ce beau projet réussit . a néant. • (Pasq. Rech. p. 794.) Expression : < Marquis, ou marquise de mate- < bouche, • homme ou femme qui a la langue mauvaise : • J'en ay connu force a nostre court do • cette humeur, et les appelloit on ou marquis, ou ■ marquise de maie bouche. • (Brant. Dames gai. I. II, p. 413.) Malédiction. • Helas, j'eusse esté heureux et • plus qu'heureux, si jamais cette maledietim ■ d'amour ne me eut encombré. • (L'Amant ressus- cité, 509.) Maleerre. [Mauvais traitement, dansG. Guiart, V. 219 : • Lié, batu, mené maleerre. *'] Malefaçon. Méfait, dommage: ■ Amendeselon > ta malefaçon. • (Ordonn. III, 576.) — > Amendes ■ pour malefaçons ou pour doibtes. > (Ord. I, 73.) — [■ Pour aucunes malefaçons et pillages que li dit < Espagnol avoient lait sur mer as Englèa. > (Froiss. V, 257.]] Malefaite. [Méfait, aux Assises de Jérusalem, ch. 60 : > Qill requiert îi autre en la court aucon» • chose, ou ii met sus aucune malefaite. ■ — ■ D» < murtre ou autre malefaite. » (Id. p. 27.)] MAt • - » Hee. [Méfait ; • Les guerres et les maie- » (Froissart, III, 377.) — - Pour ce que il t bien que il ysteroit de Paris de nuit à Mure, se advisa il de ce maléfice faire. * llelé. [Malade : • Vous estes grasetreplet; «tes pesant et maleficié. » (Sal. Mén. 89.)] 81oute. [Femme malpropre el débauchée : iroie dlst à la dille femme : va-l-an, toute. • (JJ. 128, p. 173, au. 1385.)] igrace, s. Mauvaise grâce : • Une femme iphiiié se voyant être en la malegrace de nry, de ce qu'elle ne luy faisoit que des > (Apologie d'Hérod. p. 201.) lOrlpe, s. Pillard, brigand, voleur : ma lera ntalegiHpc, XOUTcnt les fena maucourtois. (De»eh. f. S70./ thart. [Composé de maie el de hart, gibet » bieur, ne amitié, n'or tins ■e s'ODneur ne soit escu, ne dars, asibaureux. Tors tant qu'6 tnalehan >t pendus, ou talllei sur le tronc. (Detch. f. 198.) eâtra prins a la maUhart, ■ que cil pendre sa face. (Id. f. SU.) )heure (de), ac^v. Hallieureusement (voir «feA«ure furent Tostre œil lespail non las cuer qui luy fait endurer ) longueur, par leur amoureux art- (Deich. f. 166.J thonte. • ilalehonte roule sur l'équivoque mol avec une maie qu'un nommé Honte en son conipere de remettre au roy d'An- re. d'où 163 Anglois ont toujours conservé Uhonte • (Poës. xs. de S. Germ. f. 62 ^), d'où r malehonte, • espèce de jeu : Buns parle de divers gieux jouer, Iner rœil, de porter malehonte, I U bricbe aux compaignons donner. (Deich. i35 *.J blcon. [Malédiction : • Puisotdou mariage te maleiçon. • (Saxons, III.)] air. Maudire : • Ceisquele prélat maleiàt. • 2, f. 76.) — « Les biens d'amours, Dieus les maleir. ■ (Yat. 1490, f. 13.) àB, com m'ont deslruit, et mort, et mal bailli. Ion mesdisant qui soient malei. (M^i. 72i«, /. $70.} Blsson. [Malédiction : > Temps sans dou- et de mateisson. • (Desch.) — ■ En enjoi- l que qui benisroit lui, fust beneïsl, et qui le liroit, fust rempli de mateisson. • (Cnron. a.CharlesV, III, 71.)] ement. [1* Mal : <■ Seignurs, dist il, mult ment nus vait. • (Roi. v. 2t06.) — • Male- I ai mon service empli. ■ (Gouci, VII.) — looup, très, fort : • Malement grande. > ., Il, 75.) — ■ 11 estoil monté sus un male- : baut coursier. • (Id. XVI, 14.)] emorl. [Voir Mal, adjectif.] en. Lentes, gale : tes cbSTeua blona et luisanE I n'ot ne mala», ne festre. (G. Guiarr, f, 00.} MAL Malence, s. Maladie : Le corps ly brisoit, el le chief Et langoissoit & Kriml mescbief, Et neanmaina celle mi^enee SouBtenoil il en pacience. (Trou ilariea, p. 487.} Malencontre. [1° Malheur: • El le roy dist que < maleneonlre eust telle moquerie. • (Joinv. 250.)] ~ ■ Le plus malheurevx malencontre, disoit un • sage pnilosophe, est d'avoir autrefois esté heu- - reux. > [Contes de Chol. fol. 159.) — â" Mauvais coup : • Il vous donnera maleTtcontre. • (Rabelais, t. II. 244.) — ' Les fols machinent de mauvais des- ■ seins, ourdissent les ina/enconlrfs. • tCliarr.211.)] Malencontreux. [!■> Malheureux : • Incroya- • blés maux viennent spirituellement et lemporel- « lement pour ce misérable et matenconlreua: < discort. ■ (Gerson, dans Dochez.) — ■ A un même ■ homme succéda, et réussit heureusement hiec. • qu'aujourd'huy est malencontreux. • (Sagesse de Charr. p. 389.) — 2" De mauvais augure : . 11 sem- • ble qu'il y ait aucuns visages heureux, d'autres • malencontreux. . (Ess. de Mont. III. p. 498.)] Mal endurant, ad). Qui ne peut souffrir, qui est impatient. Cette expression est d'usage dans lu basse Normandie. (Cotgr.) MalenduR. [Mal velu (maie indutus) : - Stirz ne > avogles ne contrait, ne leprus Nuls n'en i a ki • o]set malendus, Celnenia k'in report sadolor.- (S. Alexis, III.)] Malengelgnenx. Trompeur : • Le bon duc.... > pour rien n'eust voulu souffrir que soubz son > jugement nul chose mal-engeigneuse, ou de « fraude eust esté faite. » (Mém. d'Oliv. de la Mar- che, liv. I, p. 282.) Malenglen, Maleogln. [Mauvaise intention, mauvaise loi : • Dedens lesquels .xl. jours cascuoe • des parties le devoit segnefyer as siens sans nul ■ matengkien. * [Froiss, 111, 307.)] Expressions : 1° < Opération de malengin, * sor- tilèges. (Jean de Saintré, 271.) — 2' • Acbeter sans • fraude, ne malengin, ■ de bonne foi. [Rob. Est.) — 3» « Quittance a malengin, » frauduleuse : ■ Ne « quitancefaicle par force, ne contraincte de pri- • son, ne quittance a malengin ne quittance • a son escient, ne vaut... a soustenir. ■ (Bouteill. Som. Rur. p. 348.) Malenglneux. Trompeur. (Cotgr.) Malengrolgné, adj. Qui est de mauvaise humeur, chagrin. (Oudin.) MalengrolQ, s. Mauvaise mine, mauvaise humeur : • Sa domination (de la jalousie) sur les • gens mariez, notamment ceulx qui auroient belles qu'on chascun homme ou femme seriet de serve cod- dition audit seigneur, ou autres manans et de- meuransaulerroiredeBiscoutau.qaiontrecoeilli foin en Tannée en leur prez ou autres héritages, doivent audit seigneur par chascon an à cbascone feste de Noël .xv. den. tournois rendus, conduits comme dessus. • (Ch. de 1553, dans Du Cange, sous Trossa^ i.)] Malestru. [Malotru : « Tant i avoit des païens « malestruz. » (Bat. d'Alesch., v. 6i60.) — « Cala- • mitosus, chetis, malestrus. • (Glossaire du fonds S. Germ. n» 1189.)] Malet. [Hallier ou brancardier: « Cheval malet. • (JJ. 140, p. 208, an. 1394.)] Malete, Malette. [1** Diminutif de malle: Pour la façon de 3 malettes de chambre, faitles - de 4 aulnes de drap vert. • (N. C. de TArg. p. 298.) < — • Pour la façon, toille, cuir et autres estofltes^ d'une autre malette, faite de cinq quartiers iem drap vert. • (Ibid.]—2o Bagages: • Tels maaieresia de gens qui s*appelloient compaingniesetavoieot;^ guerre ù toutles gens qui portoient maletn. • - (Froiss. VI, 37.)] — • Estrangera venans et freqoen — tans es foires, ont été pris, arrestéz, et molestas induement par nos commissaires députés sur h coppe, et prise des mon noyés deffendûes, et psj iceux commissaires renversées leurs molettes par les villes, et passages ou il venoient. » (Ord* II, p. 310.) — 3* • Malette de berger, » berbe appelé» bursa pastoris. (Cotgr.) — 4^ Bonnette , espeos de voile: • Le cap au seuil, malettes^ bair. » (Rabelais, t. IV, p. 99.) Maletostc, Maletouste. [Du bas-latin mêla tolta, impôt établi contre tout droit, puis extraor- dinaire, enfin indirect : • Il n'avoit en la illte homme de nul mestier. Que il ne convenist utele- tote paier. • (Baud. de Seb. VII, 386.)] — « De ce nom fut dit cet impost que NicoleGilfes, en la vie du roy Philippe le Bel, nomme exaction grande, et non accoustumée, qui se fit l'an 1296, par le royaume de France pour le fait delà guerre con- tre les Anglois, premièrement sur les marcbans et gens laiz seulement, puis sur le centiesme, it derechef sur le cinquantiesme de tous les biens, tant des laiz que des clercs. • (Nicot.) — • Ces levées qui etoient quelquefois extraordinaires, furent anciennement appellées maleUmttes, comme si le peuple eust voulu dire qu'elfe estoient mal prises.... et dans la vielle cronique de S. Denis.... porle le texte: firent les gens tâot de maux, de touttes et de rapines, que pins n*eo eussent osé sur les paj^ens: choses dont nous pouvons aisément recueillir que maltouttes forent dites comme choses mal tollues. • (Paaq. Reeh. page 718.) Par raison de la maletoste, Con ot iUeuc alevée. fG. Guiarî, f. $49.) [Voir Froiss. Il, 417, 418; VI, S.] {Motiik. p. Si.) MAL rerox, Malevirons. Malheureux : naeavt, qui forment l'aime, ffoc, souvent se claime, «A pMraer ïu tmspaBsée. (MS. 1989, f. il.J t parler Dieu au Jour du jugement: tnfler maleeiroui kMDS taaa et orgiUous, rai et mennû toudis girâ poures en paradis. vole. Mauvaise route Mion cbemin m'ahasti, nras dis qu'sler deTOie, )aehiier la malevoie : Mi pw une U»eroe. (MS. W15, S. f. 116.J Faus loseosier Mt mise en malevoie. (Poil. au. 1300, IV, iUl.) voisine. Surnom d'une machine de d'une perrière ; comparez malvemne : ndemain par malin fist li rois Phelipes ipenrorcieraenl, el geleir malevoisine, une re qu'il avoit trop bourre. • (Mén. de i56.)J or. Mauvaise destinée, du latin malum m: en sommet ora amendé, HDeacbaus, en tnaleur. (US. 7015, l,f- HO.} nré. Malheureux : Hat : hal, les dolens, comme suî maleuri. Fibl. HS. du H. n* 11IS, fol. SU. V* col. 1. nreus. [Qui a mauvaise chance : • Et rio lot COI se gist Grant pièce après, elpuis : Raï ! maleureui chaitis. • (Ren. v. 7065.)] nrté. Malheur. (Arest. Amor. p. 220; us. il. 90 ) Tnêlllance. [Malveillance : • Ja soil ce 10 ai vostre malevueillance. • (D. Bouquel, IM.)] lys. [Marne, marie, engrais: • Comme les anLsmenoient du.ma/£!/s.... pour faire du f, lequel malleys ilz prenoienl en une L . (JJ. 183, p. 194, an. 1456.)] Bisable, adj. Malaisé : ■ Au regard d'ap- er les sieurs de Chievres el de Berghes erenouvelJementde la loy d'Anvers, comme iscripvez, monseigneur, il est bien malfai- a moy, a cause de la picque qui esl entre . (Lell. de Louis XII, III, p. 91.) ■l&ant. [< Livrez-nous , sire , le glouton liant. • (Roncisv. 151.)] ait [Méfait, dommage: . Quechaacunver- „ visite chascune quinzaine à tout le moins, 1 les gardes de la forestdonlil eslverdier.... ■e Testai et le port des sergans, et les ma/- ini y seront faits. • [Ord. VI, 227, an. 1376.)]. alterres. [Malfaiteur, cab sujet, dansJoin- 718.] iimeuse, Fameuse, en mauvaise part ; Kb» il avofent laiHé la grande, et la syrte petite, MWiiM de périls qoe le sage pilote évita. (Baîf, 40.) é. [Démon : ■ Vous fériés la fors le malfé (Aibl, V. 2813.)] MAL Malléable, aij. Infidèle, perfide: < Personnage . malléable, • (Mém. de Du Bellay, liv. V, f. 138.) — • Courroux, et espérance , les deux plus mal • seura, et malfiables aulheurs du monde. > (Ibid. liv. VI, fol. 170.) Malfeteur. [Malfaiteur, cas régime : • Et por ■ ce ne doit nus lieus sauver teus malfeteur». ■ (Beaum. XI, 20.)] Malgaigne, s. /. Brigandage : • Ils avoient tant ■ d'oppressions, innt de tailles.... tant de malgaû ' ffnfs, tant de grant cherté de pain, el de lous < autres vivres, que oncques on eust veu , depuis ■ cent ans. > (Froiss. 1, p. 17G.) Malgisant, part, ou adj. Malfaisant, malfai- teur : ■ Ce roy (Chilperic) entre lous les roys de la • France, fut repuLé pour le plus malgisant.... -.. > comme aussi Grégoire l'appelle le Néron et Herode > de son temps. • (Pasq. Rech. p. 412.) Ce mot esl particulier dans ce sens à cet écrivain. Il a dit ' encore des rivières qui ne gardent pas leur lit : ■ Pour estre malgisanle comme vostre Loyre, • jamais ne sedébordequepourleproffildupais. > (Lelt. de Pasq. II, p. 159.) Malgrace. Disgrâcse: • Sous peine d'encourir • sa malgrace. • [?4uits de Strap. I, p. 425.) Malgracleux. [Qui a mauvaise grâce : ■ Rudes, < ma/ffracfeH^r jamais plus ne seras. > [Cuv. 118.)] Malgré, Malgrelt. [i' Subit. Blâme, reproche : < Guillemete Guesnel jeune femme non mariée.... < pour ce qu'elle esloit ensainle el grossed'enfanl; • elle doublant le malgré de ses amis. • (JJ. 156, p. 52, an. 1401.) — • Car ilh s'esloienl los bien ■ wardeis, sans avoir malgreil de nulle des parteis. ■ (Du Cange, II, 049'.) — 2* Préposition. Contre le gré (le : • Malgreit mien n'en esluel Devant la gent ■ ploreir. > (G. de Provins^ dans Wackernagel, 24.}] Malgroyer. [Maugréer: ■ Adoncprintârenier, ■ ma/j7roi/Ër et despiler Dieu, que se icellui Bro- • chart n'ouvroit tost ledit huis, il le frediroil du . corps. . (JJ. 197, p. 359, an. 1472.)] Malguerdon. Mauvaise récompense. (Gér. de Nev. I" partie, p. 40.) Malhabile. [< Mais lu estoy, Lycurgue, mallia' • bile. Qui ne voulus qu'on beust vin en la ville. ■ (Basselin, I, IV.)] Malhardl. Lâche. (Colgr.) Malheur. Expressions : 1° • Malheur est corn- > munément portier, et donne entrée à une . inflnitéd'inforlunes. » (D. Florès de Grèce, î. 16.^.) 3° Se ung malheur sur ona homme se bouto. L'autre est A l'huye, qui la sortie escoute. (Marot, 166.) 3' - A quelque chose le malheur est bon. » (Oud.) 4° Un grief malheur ou deul Communément ne Tient jamais tout seul. (Marot, S07.J 5' < Le malheur n'est pas toujours à la porte des ■ pauvres et misérables. • (Bouchet, Serées, p. 156.) — 6' ■ Il n'y a qu'eur et malheur en ce monde. » (Holinet, p. 136.) ~T • Malheur ne dure pas tous- « jours. • (Cotgr.) — 8" . Poor neanl recule qui MAL - 850 - MAL • mallieuv attend. » (Ibid.) — 9* • Un fol cherche « wïitnalheur. • (Ibid.) Malheure. Pour maie heure: .... Encores vauU pis Femprinse De ces bestes desordonnées Qui de malheure furent nez. (Desch, f, 468 ^J Malbeuré. Malheureux : Quel astre tant malheuré Ton naistre avoit e&clairé. (Gil, Dxir. 208.) Malbeurer. Devenir malheureux : Puisses-tu malheurer en ta fortune trouble. De moment en moment ton ennui se redouble : Soit tousjours ton corps de douleur tourmenté. Baïf. p. 67. V. Malheureté. Malheur : « Tousjours est bonne « malheureté à quelque chose. » (Percef. Ill, 108**.) — « Par la paresse, ou malheureté du dit Larligue, « noslre armée fut contrainte de temporiser. » (Hém. de Du Bellay, liv. III, fol. 43.) Li povres sont bonis por lor chetiveté, Quar il n*aoreut mie Dieu de lor povreté, Ains tencent, et estrivent, si n'en sevent Dieu gré : Dieu par doos et le siècle, par grant malheurté, Fabl. US. & R. a- 7218. fui. 337, V col. i. Malheureux. [Voir Maleukeus.] — « La pierre « chet volontiers sur le plus malheureux de la « feste. • (Percef. Ill, f. 74.) — « Plus malheureux • que le bois dont on fait le gibet. » (Cotgrave.) — « Malheureux comme une femme qui n'a point de « cela. • (Bouchel, Serées, p. 254.) Malheu te (soute), adj. Recréance: « Quand « les parties allèguent possession, et demandent • soute malheute, qui est recréance, le juge ap- c pointe les parties » et approuve sommairement « leur possession. • (Coût. Gén. t. Il, p. 684.) Malice, Malisce.[i'* Faute, vice: « Me nos « rendez pas selonc nos malices , mais selonc ta « debonnaireté. > (Machab. 1, 13.) — « Son soutil « malisce d'enghin. » (Froiss. II, 24.)] — « Ce faulx Souvernement ne procedoit que du faulx malice e rabbé de 8. Mor des Fossez. • (Journ. de Paris, sous Charles VI, p. 183.) Une seule tescbe avoit maie, Dont li sodomite sont pale ; Ne sot l'en en lui aultre vice Ne ne faisoit aultre malice, (Brut, f, iOS.J 2<> Fraude: « Pourquoy nous, qiri ne voulons « souffrir telles fraudes et malices esVre faits ou c préjudice de nous el de nostre peuple. > (Ord. Y, 404, an. 1371.) — 3<'Ru8e: « Ci devise des malices • du cerf. » (Mod. f. 25.) — 4« Malignité : - Le cerf.... « aent au goût loutle la force et la malice de toutes « les herbes. » (Mod. us. f. 34.) Expressions: 1» « Demander serment de ma/îc^, > terme de coutume, c*eat-à-^dir6 demander qu'on fera serment en justice, comme on n'usera point de malice dans une procédure : « Se pourra aussi « danander par les parties respectivement le ser- • ment de malice en toutes les parties du procez, « spécialement s'icelles doublent que contrepartie « n allègue malicieusement quelque chose. » (N. C. G. II, p. 848.) — 2* « Malice s-est elle mesme fait, • et cousu une robe; c'est l'excuse. > (Charron, Sagesse, p. 262.) — 3r < Homme ne connoit mieuc-— « la malice que Tabbé qui a été moine. > (Cotgr.) Malicement. Avec malice : « Plus malicevaent^ « forsené • (S. Bern. p. 67), traduit le latin violen- — tius malignati, . Malichon. [Malédiction, comme maliçtm: ^ « Je vos di, et c'est vérités. Que la malichons de la j « loy Est revertie desour toy. » (Vie us. de J. C.)] Malicieus, Maliclus. [1« Méchant : • Sis maris « fut dures et pesmes, e malicius. » (Rois, p. 96.)] — « Mainfroie...... mult estoit malicieux^ il fist « empoisonner le roi Corrant , et le roi Henri « son frère. » (Contin. de G. de Tyr, par Martène, t. V, col. 741.) — 2» Rusé: « Devins malicieus. » (Desch. fol. 442 b.) — 3* Subtil : Geste science gracieuse, Qui est assez malicieuse. FoQtaiiiMGuériB,Tféft.d0Vëo.]IS.|i. 14. 4» Sage, prudent : .... Qui a de trestoutes pars Les aguiUons, et les resgars Des convoitises de ce monde.... Tant faut il qu'il soit plus subtil Plus tant, et plus malicieus De soy garder, que ne sont ceuls Qui n'ont fors que penser a Dieu. (Desch. f. 569 ^.) Malicieusement. [Avec malice : « Le justice * doit moult regarder à l'entencion que li pères o m « à oster Tenfant hors de se garde, se le coze fiai « fête malicieusement ou non. » (Beaum. XXI, 21.)« Maliçon. Malédiction : « Malicon soit sur 1= « terre. • (Mod. f. 317-.) De toutes maliçons. Et de tous maulx que de certain savons Que Dieu garist par sa digne puissance. (Desch. $04 *. Malidoine , adj. Malpropre à ce à quoi ci remployé. Pour nombrer les vertus d*un moine, Il faut qu'il soit ord, et gourmand, Paresseux, paillard, malidoine Fol, lourd, ivrogne, et peu scavant [Âp. cTHérod. 396.1 Maliferne. Nom factice, imaginaire. « Quant I^i « monde, et la char furent venus en la eité d^ « Maliferne^ ils s'y hébergèrent. » (Mod. us. f. 249.^ Maligeux. [Malingre, au reg. JJ. 150, p. 108^ an. 1396.] Maligne. [1* Adjectif; méchant: « Oa se Dieu ^ « par tes visions Envoie revelacions. Ou li nuUign^^ « esperiz Por metre les gens en péris. » (Boss^ V. 18711.)] Durant ce bruit, ceste turbe mtUigne Va conspirer d*aler mettre en rayne Le Chastellat, et de bouter à mort Tous les François qui lors gardolent le fort. (Maroij i6./ 2» Subst. ; mal, méchanceté: « Me délivre de « désirer maligne^ et de euvre perverse, et de tout < pechié. » (Chasse de Gast. BbéJ^. p. 857.) Maligner, t;. User de malice, agir méchamment, de mauvaise foi : « Se enci n^estoit que ron ne « peust rebuter, ne tomer anoiind des garansqui « portent garantie de plegerile, meut âe maus en MAL -s poroienl bien Taire qui voadroient maligner, et avoir de l'autrui à tort. > (Asa. de Jérus. p. 92.) Mallgneox. HalfaisaDt : Une [Omée venimeuse, IfaltgnosUé. [Méchanceté: ■ Se il treuvenl la obme estre ainsi, que ce ne soit point advenu ou - ^rpetré par matignceité ou liayne. • (Sent. ms. le 1445, dans D. G. sous Maliganitas.]'] Maltne. [Grande marée, de nouvelle ou de Meiae lune : • Et lors estant la tnaHne, les ^teres E «sserent Tacilement sur les baltnres et platins. > D'Âub. Hist. n, p. MB.)] Malingeux. [Malingre, au reg. it. 130, p. 352, m. 1387.] Maltngoeax. [Estropié : ■ S'aucun malingneux - Qoj puisse montrer menaia évident. '[C. d'Anjou, 5h.165.)] 1. Mallngre,3. Pomme de mal, espèce de poire- pomme. (Colgrave.) 2. Malingre, adj. Qui ne se porte pas bien, ^ai est dans un état de langueur. (Cotgr.) Maljotnct, s. Ce qui distingue la femme de l^omme. ITeotmuIei toiu pas bien ce point, -fUtas le nrïealx que tous ponrres, B rt on ne dit mot, «envi j ~ annet dedans sar ce maljoinet. Sonnet et leap 1. p. tGl.J Hal|onr, s. Jour infortuné. Pois s'est vers sa dune tourné, Et dist boa, en plouront adoncques, Motiour Tut pour moj ■dJournA, iladame, qusntjevous vlsoncqaes./^f. Charlier, 507. J Expretsions : 1* < Faire de maljour feste, • faire de nécessité vertu. (Percef. IV. f. 29 «i.) — 2* . En « maljour sois tu entré, ■ maudit sois-tu. (Ibid. III. Eol. 13S.) Ifalitome, s. Maritorae. (Oudin.) > Nous avons • le flis du eentilhomme de nostre vilage qui est le • ^us ^nd moittorné, et le plus sot dadais que • JsfC jamais veu. ■ (Molière, Boui^eois gentil- homme, acte III, se. 12.) llAlttoBcbe, s. Maladie que les descendans de Kerre de Lentivi ont, comme lui, prétendu pouvoir Eérir par le toucher. (Généal. ue la maison de ntivi, dans le Merc. de Fr. de sept. 1753, p. 205.) Malivolence. [Malveillance: ■ L'exposant qui ■ n'avoit envers eulz aucune malivolence ou mal- - amour. • [Si. 133. p. 172, an. 1388.)] — . Com- ■ nandous, si estroitement comme nous poons ■ i^ns, et sur peine d'encourpe nostre malivolence.» [Ord. 1. 1, p. 510.) Si ne fat qu'une sureeance De toute préparation D0 goena, et de tnaliuolance. {Vig. de Ch. VII, p. 14.-) Expressions: [1* ■ Estre en la malivolence de • quelqu'un, > en être mal vu. (Froiss. IX, 128.) — I- MAL 2* > Mettre en la malivolence, • brouiller une personne avec une autre. (Id. XIII, 300.}] MalizoD, s. Malédiction. [Voir Maleicon, Mali- çoN.] — • Totes les malizons qe onqes furent > sont acompliz en toi. * (Hist. de la S" Croix, 19.) Mallangagier. [ Qui parle avec insolence : ■ Robin le Mareschal, l'un des sergens ou commis > sur le fait des aides homme très rioteux et < mallangagier. • [JJ. 145, p. 483, au. 1393.)] Mallart. Canard sauvage : Un estant garni D'OfSiaux de rÎTiere, pannjr Ennes, mallara qui vont noant. [Itodu», f. 150\) 1. Malle. [Voir Malg.] Valise: J'eusse voulu eatre en prison. Ou dessus quelqiie vieux grison, Dedans une malle malè. (Le Loyer de* F. Am. SVt.) . Donner sur la malle de quelqu'un. . tomber sur lui, lui rendre de mauvais offices, le dauber. (Mém. de Bassomp. III, p. 188.) 2. Malle, s. Mâle. Malleatlon, s. {. Marlellemeut , l'acUon de frapper au marteau. (Cotgr.) Mallebosse. Peste. Une femme parlant de ses enfans à son m.tri, lui dit: • Vous n'eu avez pat la < peine de les gouverner, ne ils ne vous coustoit ■ gueres. car je suis jour et nuicl sur pieds; que la . mallebosse s'y puisse ferir. ■ (Les XV ' Mariage, p. 60.) XV Joyes du Mallece, s. /. Lie de sucre. (Colgrave.) Mallechaussée. [Redevance seigneuriale an grains : < Item , les mallechaussées d'avoine. ■ (1331. Aveu de la seigneurie de Halesherbes; L. C. de D.)] Mallegrace. [Voir Haleghace.I ■ Je me suis • mise en la hayne, et mallegrace de tous les peu- > pies d'Afrique. ■ (L'Amant Bessusc. p. 217.) Mallement. Voir Malemest: • Il y avoitnne • tour carrée mallement grosse. • (Fïoiss. liv. I, page 239.) Malléole, s. /. Cheville du pied, veine qui s'y Ironve. (Cotgrave.) 1. Maller. [Marner, mettre de la marne, de l'en- grais sur une terre : > Doit maller toutes lea . terres. ■ (Ch. de 1285, D. G. sous Mallare.y} 2.Maller.ri'' Maltraiter: • N'i a cascuns qui • ne l'assalle, Cascuns le flert, cascuQs le ma'/e. • "(ttir. de Coinci.) — ■ loellni le Douche s'efforça de • prandre le suppliant à la goige et le vouloir • maller. • [JJ. 197, p. 110, an. 1471.)] — 2- Frap- per avec un maillet d'armes : Mallet. [Maillotin : ■ Depuis que le connestable • osta les mollets de Paris. > (Froiss. XV, 11.)] — En termes d'armoiries, ce mot signifie également MAL - a maillet : ■ Le seigneur de Hailly (portoît) d'or à ■ trois malles de sinoples. • (P. J. de Saintré. 438.) Malletler. Celui qui Tait des malles. (Cotgr.) Mallette. [Voir Hilettb. Pelile malle: ■ Or • escoutez de coy elle s'est avisée; Une mallette ■ prisl, ou l'istoire ert boutée. > (Baud. de Seb. Il, p. 953,)] — ■ Adonc tira le varlet assez à manger ■ d'une mallette, et si avoit à boire dedans ung . baril. • (Percef. II, f. 27.) MallevUée. [Malvoisie, dans Froiss. XIV, 227.] Malleiireté. Malheur: . . . . . Nul ne doit faire batailles, Sans grant cuusn et nécessité, Car ce n'est pas jeu de trois maillea, Et en vient grant malheureté. fVig. de Ch. VII, II, iO.J Mailler. [Cheval brancardier: • Mon mallier < s'arresta contre sa coutume, et commença à Taire • pour, pouf; je dis à mon varlet: pique, pique. * ^spér. 109* conte, 1.)] Manière. [Marnière: ■ Icellui Polart avoit • esté occit et mis à mort et par lesdiz malfai- • leurs avoit esté porté et geté en une manière. > (JJ. 118, p. 423, an. 1380.)] Mallou. S. Malo, cri des Bretons. NormaDz escrient, Dex aye, L'enseigne au duc de Normandie, Et Breton maltou mallou crient. l'A"", p. iOl.J Malmarché, adj. Blessé: ■ Cheval estocqué, • ou malmarché. » (Médec. des chev. p. 27.) Malmener. 1° Maltraiter : • Ils les malmenaient ■ de lor famés et de lor enfans. > (Cont. de G. de Tyr, dans Martône, V, c. 1669.) — [• El de faim et * de froid (Berte) desprise et malmenée. > (Berte, c. 115)] — 2° Poursuivre, serrer de près: • Un cerf ■ malmené baisse volontiers la teste quant il ne ■ voit personne, en demonstrant son travail. • (Fouill. Vén. f. 38.) Mal-me-sert. Nom donne à de mauvais dômes* tiques. Le comte de Foix ■ avoit quatre clercs • secrétaires pour escrire, et grosser lettres il ■ les appelloit mal-me-sert, ou pour escrire, ou ■ pour aucune chose qu'il leur commandoit. '■ {Froiss. liv. m, p. 29.) Malmettre. Endommager, gâter: • Ainsi de- ■ vroit elle tenir en bon estât vignes, et arbres * fruit portant,... sans couper, et sans malmettre.' (Ordou. I, p. 120.) Tant grant miracle |)or li Qst, Conques se cbara ne U mal mitt. VlN da 8S. w. Il* Sort), n- SI , (»]. ». [■ Nous volons que se aucuns marchans et < gens dudit royaume de Caslelle malmetoient, ■ dissipoient et gastoient aucuns biens des mar- ■ chandisGS de leurs maistres. • (Ordon. IV, p. 433, an. 1364.)] Malmea. [ Indisposé : ■ Li rois estoit dur ■ infourmés sur lui et malmeua. * (Var. dans Frois- sart, IV, 311.) — Le texte porte malmué; M. Sim. Luce donne malmené.'] '- MAL Malobathre. ■ Arbre d'Efiptfi, de Syrie, d'Iade, > aux feuilles repliées. On en tire une huile pré- • cieuse pour teindre, et parfumer les cbeveux. • (Honet.) Maloit. [Maudit, comme maleoU.] Je as vi mie celé béate moIoUe. /MS. IHS, f. 344.) ■ Quant il estoit pelil enfant, on Tappelloil Merlin • le Simple, et quant il fut roy, si fut si Talon que ■ les gens l'appelloient Merlin le maloit. ■ (Laoc. du Lac, III, fol. 15.) Malons, s- m. Paquets, ou amas de lettres dont un même courrier est chaîné pour diverses villes. (Pelisson. Hist. de Louis XIV, t. II, p. 293.) Malostru. [Voir Halëstru. 1* Né sous une mau- vaise éloile [malum astrum) : • Mes mon escondîre ■ que vaut. Lasse, chaitive, malostrue. Quant je jâ . n'en serai creûe. ■ (Ren. v. 9797.) — v Maladroit : • Lequel Gaillarl dist à chau Gilon : > Je suis bien ■ maloitru do tant avoir parlé à toy ; car tu es en • trois ou en quatre escumenges. • (jj. 160, p. 259. an. 1405.)] — 3° Mal conforme : ■ Mal bâti, iay et • rTM/osfrri estoit, mais il estoit de gracieux parler.» (Hist. de B. Duguescl. dans le Tri. des IX Preux, p. 528.) -^ 4' Mou, paresseux : • Quand le chevalier ■ à l'escu doréveyl la proesse des quatre nouveaulx • chevaliers, il se tint pour malostru quant tant il ■ avoit reposé. • (Percef. H, fol. 149.) — 5» [Lâche, misérable: < Mais ils fissent que fol. li kaiUf ma- • loitru. • (Aiol, V. 8351.) — 6» Mal acquis; . N'ac- ' quierre ja chevaace malostrue ; Hieulx vaut - ' honneur que honteuse richesce. • (Desch.) — 7*Incorrecl: « Si m'escuse à mon langage Rude, • malotru et sauvage. ■ (P. Paris, ms. fr. V, 45.)] Malot. Taon : • Quant li maios brul sor la flor, ■ Et li solaus luist qui tout resplaodille. • (Poês. av. 1300, IV, p. 1661.) Tôt et pensent que il oe dlent ; Par devant nos dos magneûent. Et oignent toz par bêle cbere ; Mais plus poignant sont par deirrara Qui ne sont guespes ne malol. (S" Uocadie, f. St.) Malotru. [• Malotru, quoquart, testu. Je le voy ■ mieux que tii ne fais. >• (Nativ. de J. C, Mystère.) — * Oies del traitor corn par est matolria. ■ (Aiol. V. 9522.)]— Sully (Uém.1,33) dit de l'armée hugue- note en 1570: ■ Armée malolrue. ■ — ■ Paixtnoif»- • true. • (Ibid. XII, 523.) Mali>arler, Malparller. Médisance: - De • .g. sai le matparlier. > (us. 7218, folio 2U.) — [■ Voulons encore eschiver les obloqucions et malr • parler de plusieurs medisans. ■ tfJJ. 81, p. 493, an._1352.)] Malparti. Disproportionné , inégal : • lUec ■ commeaca une bataille malpartie, aspre, et . cruelle. - (Percef. V, f. 26.) Malpartie, s. f. et m. Mauvaise partie, mauvais parti. • Je me tireray à la partie, qni le pire en Mal - 253 — MAL « aura, el feray tant d'armes, à l'aide d*amours et « d'amye, que la malpartie reviendra au dessus, et « la bien partie qui victoire avoit au dessous. » (Percef. 1, f. 127 •.) Malpayer, t;. Mécontenter: • Je vous dis de « par luy qu'il est et sera vostre amy honneste, et « que nul ne s'en peult mal payer : il ayme premier « vous par dessus toutes créatures, et en après « ceulxqu*il scet que vous aymez. » (Percefor. YI, folio 106 »».) Malpertuis. Nom factice du palais de Renarl. Jadis estoit Renars en pais  Malpertuis en son p^is. (MS. ISiS, f, 46.) Malplaisant. Fâcheux : • Lui conta cesle mal- « plaisante nouvelle, laquelle du commencement « on voulut tenir secrète, de peur d'estonner le « peuple. > (Du Bell. f. 255.) Malprendre. [Dérober : • Icellui Guillemin a « confessé avoir fait plusieurs larrecins et malpris • et emblez plusieurs deniers. » (JJ. 00, p. 568, an. 1360.]] Malprlns. [Participe du précédent, au sens de malheureux : « Entre ces haynes et maltalens mal- • prins. • (Froiss. XV, 205.)J Mais. Cas régime pluriel de mal, mât de navire : Nefo, el esquiex appareUUer, Yeiles estendre, et mais drecier. (Rou, p. 290.) Malsade. [Maussade : « Et celui qui deffaut, il « est dit aggreste et malsade ou malgracieux. » (Oresme, Eth. 50.) — « Belle suer, et dire vous ose « Que vous esles forment malade, Et devant Dieu « lede et malsade. > (Hir. de S** Genev.)] Malsain. [Peu sûr : • S'il ne se fust trouvé « puissant pour résister aux deus puissances con- « traires, il y faisbit malsain pour luy. • (6. Ghas- telain, Chr. ou duc Philippe, ch. 65.)] Malsavoir, s. Ignorance : Et s'aiment mielz le bon saumon 2ue le bon livre Salemon, t le fort Tin de malsavoirf Que le bon livre de savoir. (S^ Léoc. f. Si.) Malseance. Hesséance, indécence. (Cotgrave.) Malsehur, adj. Mal sûr, incertain, où il y a du danger : « Touz li pais estoit se malsehurs, que « nons ne osoit aler ne venir, que il ne fust robez. » (Ord. 1. 1, p. 637.) Malsulvre, v. Poursuivre : « Si tost que les « gens du duc faisoyent une emprise contre ceux « de Gand, ils estoyent malsuivy par les cloches « des villages qui avertissoient de Tun à Tautre. » (Mém. d*01. de la Marche, p. 382.) Maltaleat. [Voir Mautalent. 1" Colère : « Li « empereres respunt par maltalent. • (Roi. v. 271.) — « Maie coze seroit et périlleuse as âmes et as « hoirs, c*on dessevrast les mariages à cascun • maltalent que 11 uns a à Tautre. . » (Beaumanoir, t. XVIII, p. 17.)] — « Tout bouillant de colère et de € maltalent. • (Nuits de Straparole, t. II, p. 58.) — . 2» Homme en colère : « Le dit d'Albrcth... se partit « tout maltalent^ et tout indjgné. » (Monstrelel, vol. I, p. 154 ^) Maltalenté. Irrité : « Lancclotqui estoit cour- « roucé, et maltalenté de ce que la bataille avoit « tant duré, si luy courut sus, et lui donna tel coup « sur Tescu qu'il le fendit tout. » (Lancelot du Lac, t. II, f. 129.) Maltalentifs. [Même sens : « Rollanz ad doel, « si fut maltalentifs. » (Roi. v. 2056.)] Malte. Ile de la Méditerranée : « Chiens de « Malte. » — « Ces petits chiens deTisle Melita, que « nous appelions j#a/^e. » (Bouchet, Serées, p. 260.) — « Quatre livres de danseries, contenant le chant « de branles communs gays, de Champaigne, de « Bourgoio:ne, de Poictou, d*Escosse, de Maltlie. » (Du Verd. Biblioth. p. 688.) Mal-temps. Ennui : « Son mary est si mal- • homme, qu'elle a trop mal-temps. • (Les Quinze Joyes du Mariage, p. 79.) Maltoste. [Voir Maletoste : « Maltoste des fem- « mes, » droit qu'on levoitsurdes menues denrées, comme îailage, beurre, fromage, fruits, toiles. (N. G. G. t. Il, p. 210.)]— « Maltote de vin, • droits qu'on levoit sur le vin. (Laurière, Gloss. du Dr. fr.) Aujourd'hui, le mol maltote désigne aussi le corps des flnanciers. Maltoarner, t;. Se trouver mal : « Quant « Englentine l'ouyt, peu s*en faillit que de cour- « roux, et d'ire ne maltourna. » (Gérard de Nevers, I" partie, p. 123.) Maltraire, v. Souffrir : Tous pécheurs, et qui maltraira, De requérir ces sains s'apreste, En quelque péril qu'il Tara A sa prière ne fauldra. Dieux essaucera sa requeste. (Desch. f. 336.) Maltrait. Mauvais traitement : Ne m'en puis taisir Que mon maltrait, en chantant, no vos die. Poët. MS. at. 1300. 1. 1, p. 165 et 411. J'a n'aura tant de maltret. (MS. 7218, f. 123.) Maltraitable, adj. Qui n*est pas trai table : « Aucuns... sont si rudes, et si maltraitables à • ceulx qui se confessent, qu*ils les mettent plu- « sieurs foys en péril de damnacion. • (Doclrin. de Sapience, f. 42.) Maltraittement. Mauvais traitement. (Oudin.) Maltrouvé. Faux, controuvé : « Il se doubtoit « que le roy de Sicile, le conneslable... estoient « alliez ensemble, faisoient une praguerie, ce qui • fût maltrouvé, car ils n*y pensoient point. » (Hist. d'Artus, 111, connest. de Fr. p. 782.) Malvais. [Mauvais : • Getez serez sur un mal- « vais sumier. » (Roi. v. 481.)] Malvaisement. [« Que nuls prozdum malvai- « sèment n'en caut. • (Roi. v. 1474.)] Malacase. [Terme de jeu de longue paume, quand la balle est mal servie : « Au mettre et livrer « l'estuef sur où ilz jouoient par icellui Tassin, MÂM - 251 - MAN « ledit Tassin eusl railli et fait malucase, si qu*il « sembla à icellui Jacotin sa partie adverse, et pour « ce lui eust dit que ledit coup ainsi servi ne valoit « néant et qu'il avoit gagné. » (JJ. 450, page !77, an. 1396.)] Malveillance -olUance. [« Je 1o que vous « lui requérez Qu'il vous perdoint sa malvoillance « Par araors et par acordance. » (Rose, v. 3152.) — « Celte extrémité d'amour se fut tournée en oxtre- « mité de malveillance. » (Am. ressusc. 521.)] Malveillé. Malveillant : Cel jour furent aperceu... D'un canbrelanc malveillé Que le sire i ot envoie. (MS. 1989 S f, 58,) Malveisine. [Machine de guerre : • Ne nuls « tels dars n'i puet meffaire, Com bien que on i « sache traire, Malveisine les sajeltes. Ne esprin- « gaile ses mouchettes. » (Peler, de Gullev.)] Malvestie, Malvetiez. [Malice, méchanceté ; on lit malvetiez, dans les Annales du règne de S. Louis, page 260, et malvestie dans Wackernagel, p. 59, Cl.] Malvestu. Mal vêtu : • Les malvestus devers le « vent. » (Colgr.) Malvissée. [Malvoisie : « Le suppliant s'en « alla avec plusieurs autres pour recréer et boire < de la malvissée en la maison et hostel d'un espi- • cier en nostre ville de Tournay. • (JJ. 494, p. 250, an. 1464.)] Malvoié, adj, ou part. Incommodé, malade : Une si grant maladie Li prit er soir dedenz sa teste.... Car il fu trestot malvoiez : Dieu merci or est ravoiez, Mais encore lui duelt li chiés. (MS. 70i5, J, f. i06J Malvoisie. [Mal intentionné : « Li borgois sont « félon et malvoisie, » (Aiol, v. 954.)] Malvueiliance. Malveillance : « Aler au devant, • et résister a la malvueiliance des hommes. » (Rob. Est.) Malvuelllant. [Ceux qui ne s'entendent pas entre eux. (Froiss., t. XI, 79.)] — « Li malvueillant « s'entre defflent. » (G. Guiart, ms. f. 321.) Mamaye, s. Grosse pêche de l'Inde dont on fait de la marmelade. (Cotgr.) Mambour. [Mainbour (voir ce mot), protecteur, tuteur; du haut allemand muntboro, anglo-saxon mundbora, néerlandais momboor, qui porte protec- tion ; munt ne doit pas être confondu avec mund, bouche. On lit mambour^ dans Froissart, t. II, 423 ; t. VIII, 133; XVI, 18.] Mameillon. [^Mamelon : « Et que à chacun lot « et demy lot soit mis en fachon de clou d'estain • ung mameillon pour monstrer qu'il tiennent lor « mesure. • (Rec. des monum. inéd. du Tiers Etat, t. IV, 328.)] Mamele, Mamelle. [« Biaus (il Raoul, dist • Alaïs la bêle. Je te norri del lait de ma mamele. » (Raoul de Cambrai, 40.) — « Et se pensa de deus « viatres qu'elle avoit nourri de son lait à sa « mamelle. » (Mén. de Reims, §410.)] Amors le point d'une estincele Dedens le cuer lès la mamele. [MS. 7989 », f. 50 J Mamelete. [Diminutif du précédent : « Uame- • letes dures enmi le piz. Gorge blanche plus que ■ n'est noiz ne lis. • (Coucy, p. 125.)] AUer cueillir les fleurettes Et faire chapeau Ix par les bois Et les donner a ces fillettes Qui ont ces dures mamelettcs. Et qui chantent a haulte voix Ces amoureuses chanconnettes. {Desch. f. 19 ^.) Si li vienent les mameletes Autre si comme .ii. pometes. (Blanch. f. il6.) Bon faict toucher ses mameleltes. (Blason deê F. A. 9i8.) Mamelliere. [Armure de la poitrine: « Deax « mamellieres, et deux chaiennes pour îôeUes « mamelieres. » (Compte d'Etienne de la Fontaine, A. N. KK. 8, an. 1352.)J Mamet. « Tuit cil qui ameinent charretée de « maquereaux et ne sont des oances aux boacfaiers « doivent 12 deniers; et se il ni a plus de 8 cents, « por chascun cent un denier la demi obol ; et se il « 1 a mamet, il n'en doit riens, et cil qui le portent « hors de la ville ainssint. • (Ane. Coût. d'Orléans, page 473.) Mammal, adj. Qui appartient ao sein, aux mamelles, aux tétons. (Cotgr.) MammaUement, adv. Grandement : « El ba • esté la proposition declairée mammatlement « scandaleuse. » (Rab. I, p. 37.) Mammellement, adv. En forme de mamelle. (Colgrave.) Mammeller, v. Allaiter, au figuré : Un chaste amour mon esprit mammella. (L. Carron^ 6.) Mammellette, adj. Une personne peupioe, une petite poupée. (Colgrave.) Mammeleux—euse, adj. Qui a de gros tétons ; qui concerne les mamelles. (Cotgr.) Mammelon. (Colgrave.) Mammelac. Mameluk : < Saquambasac, an « mammeluz, avoit recommencé l'assaut, et par ce « fût la cité (de C. P.) prise. » (Oliv. de la Varche, page 409.) Mammeron. Mamelon : Des clieveus et du mammeron Li cope Ten le sommeron. (MS. 1218, f, 993.) Man, pron. Mon [par confusion entre man et mon.] Ja na fiert pas à ton parage Nule femme de man lignage. (MS, 1989 *, f. 61.) Manable. [Habitant, demeurant : « Or tous « conterai d'un oisel Qui moult parest courtois et « bel, Tousdis est en eve manable. > (Bestiaire, us. dans D. C, sous Managium^ S.)] — « Appercenreiit c autour d'eulx... grans murs et maisons manabtes^ « haultes et eslevées. » (Percef. IV, f. 33.) Manace, Manache, Manatce. [Menace : MAN — Î55 — MAN - « • Por manatce reglel ne preiemen. » (Eulalie.) — • De vos manaces^ culverz, jo n'ai essuign. » (Roi. V. 1232.) — On lit manache, dans Froissart, t.XY,221.] Manacher, Manachier. [Menacer : •« Tant Sramist au comte et offri. Tant manacha et tant landi Que Guy Heralt au duc rendi. » (Rom. de Rou.) — « En lel manière manache li empereres le • castelain. » (Henri de Valenciennes, § o37.)] Manage, Manaige. [1* Maison, château, dérivé • de manoir (manere). Dans Froissart, 1. 111, 176, il désigne le château oeTh un TEvéque : • Geste vile « ares quite , n'arès plus de manage. » (Aiol , V. 8803.) — • Et si doit Ten savoir que le manage • est relevé par trois sols, et par ce aquite la pre- «.miere acre, ou tout le tenement. • (Ane. Goût, de Norm. cb. 24.) — « Descendu sont en lor maislre « manaige. » (Auberi.)] — 2* Jeu d'exercice chez les Polonols qui en régalèrent mademoiselle de Guébriant : • Lui vinrent ù la rencontre pour lui « donner le plaisir du manage et de la course du « bonnet. Us mettoient un bonnet au haut d'une • longue perche que tcnoitun valet, et ilscouroient • de loin, et Temportoient au bout de leurs lances. « Après le seigneur de Sluska, courant à toute • bride^ jettoit une hache d*armes en l'air devant • luy, et la reprenoit à dix pas au delà par le man- « che. » (Le Labour. Voyage delà reyne de Pologne, p. 207.) — G'est comme on voit notre maiiége vendu ici dans le sens figuré. Le poêle Torniol, sous le titre du manage des dames, décrit les différents tours des femmes coquettes. (Goujet, XIV, p. 165.) Manaide. [Voir Hanaie. l** Pouvoir, discrétion : • Ore m'en aquite de chou que li creantai ; car je « me met del tout en vostre manaide, si porez ores • foire de moi quanques il vous plaira, ou de occire « ou de laissier vivre. » (Merlin, dans D. G. sous Menagium^ 3.) — 2» Pitié, miséricorde, dansGarin, 1, 132.1 — « De moi eussiez et manaide et pitié. » («s. 7218, f. 270 «.) Manalder. [Avoir en son pouvoir, dans Parto- Dopex, V. 259.] Manaie. !<> Pouvoir, volonté, discrétion : Ains y feraj Tignes planter, Sâner les bois. Jardins anter. Que je la viUe à force n*aye. Et que sciez en ma manaye. Afhis, dus Da Gang*, sons Mainagium, I. .... En Tostro manaie Me sui tout mis. ( VaL 1400, f. i4.) Ensi m'estuet sa manaie SouCrir cruel gré que j'en aie; Tes Ibrcne est d*amours. (Id, f. 37 ^,J A Richart son Crere en ira Moult humblement merci querra En sa manaie se metra. (Chans. du O* Thib, p. 143, J 2* Merci, grâce, miséricorde: [• Hais il n'i a point € à^maiiaie. Puis qu'il les tient en son goitron, • Tous les dévore cbis larroq. » (Bestiaire, bis. dans D. C, IV, 370*.)]— Turpin encourage Charlemagne, qui s*abandonnoit trop à la douleur d'avoir perdu ses plus braves guerAers à Roncevaux : Voliez com vostre gent 8*esmaie Sire prenge vous eus manaie, Il sont tout mort se vous morés. (Mousk, p. 232.) En remembrance de ton sanc Qu*issi fors, Dieus, de ton flanc Et de vos cors consacré ci, Je vous proie manaie et merci. [MS, 7 S 18, f. 261.) Par suite, • servir en manaie, • servir gratuite- ment, pour un merci : Si j'ai servi en manaie, Gent guerdon en attent. (Poët, av. 1300, II, p. 547.; 3* Administration : « Qe chil qi est tenans d'un « iretage, se paine plus de mètre son pooir en « amender le rente et le manaie q*il ne feroit s'il « ni esloit baans. • (Vat. n» 1490, f. 145.) Manaier. Ménager, épargner. [On lit manoier, dans Henarl, II, v. 17770.J On lit à l'occasion de la bataille de Guillaume le Bâtard contre Harold : Nul n'espère, ne ne manaie, Nul ne garist qu'il face place, Ne nul ne flert que mort ne face. fRou, p. 359.) Et les Normanz d'ileuc les traient Qui nés espernent ne maneenl ; Tout cil qui furent arrestô Qui ne purent au pont passer Furent retenus et lié. (Id. p. 210.) Jettent pierres et quarreaux traient De nuUe guise nés manaient, Lancent dars et plommées ruent. (BnU, f. 23.) Manance, s. f. Maintenue, jouissance: « Si c'est « en cas réel, le demandeur en est mis en posses- « sion, et si c'est en meubles, il en est mis en sai- « sine et manance. » (Bout. Som. Rur. p. 29.) Mananderie. Résidence : « Selon la loy, seule « mancion et avoir ailleurs tous ses biens ne Tait « mie le manant, si comme si un homme a en une « ville là ou il est manant une maison tant seule- « ment que il loue à aucun, et n'y a au très biens,... « ne doit estre entendu comme manandetîe. • (Bout. Som. Rur. 795.) Manandle. [1° Maison, habitation : « Enghiens « et bricoles pour jeter au cbastiel et abatre les tois « elles manandies. » (Froiss. III, 176.)] — « Joi- « gnant celle chapelle avoit une manandie ou le « roy Gallafar mena son fils. » (Percef. VI, f. 117.) — 2* Richesse, biens : [• Chil Mahieus estoit ton- • loîers, Assés avoit grant manandie. » (Vie ms. de J. C.) — « Et deffendre en bonne foy en nostre terre « que il n'i aient manandie, ne confort, ne mar- « chandise nulle. » (Conv. entre Philippe le Bel et Guillaume, comte de Hainaut, 1314.) — « Je te « donrai en France avoir et manandie. » (AioK V. 6341.)] ^ ' Au riche qui a assez Avoir et manandie. (Poët, av, 1300, IV, p, 1509.) Manandise. [Maison : « Comme le suppliai^t « eust prins à louage à Amiens une maison « ou manandise. » (JJ. 183, p. 30, an. 1455.)] Manandisse. Avoir, biens: 8ue plus n*atende e fttire à Dex lor sacrefice Cascuns selonc se manandisse. Vk Ku • sa raencons aramie, Et de bezans, et d'eslrelins, ■ et de Mançois, et d'Angevins. > (Ph. Mouskes.)] Mancquet. Manchot : • PlutostraisoiU'aveugle • et le mancquet. • (Faifeu, p. 108.) Handaglolre. ["Voir Hadagoibk. Mandragore : ■ Une paire de manaagloire en un estuy de cuir. • (Iqv. de Charles V, an. 1380.) — • Jouste paradisen ■ UQ mont, lUuec ou croit le mandagioire. > (Bestiaire, us.)] Mandagore. [Mandragore. Au lieu de mada- goire, relevé plus haut, il vaudrait mieux lire man- dagoire : • Les mandagores. Les uucuns dieni que ■ ce sont arbres qui portent TruiLs souef, flairant • autel que pomme. Les autres dient que ce sont > raciaee en terre, en manière d'erbe, portanlfeuil- ■ les vers, el ont ces racines ligure et façon d'om- • mes et de femmes de tous membres et de cbevel- ■ lure — et le Truit vault â femmes hrebaignes pour « aidier à concevoir, > (Ménagier.) Les prisonniers mis à la question usaient de la racine de mandra- gore comme d'un anesthésique.] Mandat. 1° Mandement : > Alaat regarde et « voit la damoiselle messagiere estre à genoulx par ■ devant Gorseles qui lui demandoit nouvelles de • Norgal son chevalier : Madame, dist la darooyselle, • vostre chevalier trouvaybier,et jeluiay dist vos- • Ire mandat- ■ (Perceforest, V, f. 76.) — 2° Réécrit du pape, par lequel il mande ou donne ordre de pourvoir quelqu un du premier bénéfice qui sera '- MAN vacant par mort : • Mandat$ et grâces expectatives, • quand commencèrent de venir en désordre. > (Pa.squier, Recherches, p. 224.) Les mandats furent introduits en France par Clément V, siégeant & Avignon. Mandataire, s. Celoi qui est porteur d'un mao- dat apostolique, qui peot requérir un bénéfice. (Colgrave.) Mandate, s. Terme de procédure : • Quand ily ■ auroit sentence contre sentence, l'execulioD • demeurera en estai el surseauce jusqu'il ce que • la revision soit vuidée et déterminée. La levision • se pourra impetrer en tout cas où l'appel est per- • mis, et s'y observera la forme stiivante. Savoir < que la partie prétendante ealre grevée, devra • dedans quarante jours impetrer icelle, par eup- • plique quelle présentera à son altesse et duc de • Bouillon, et ce par la partie même, ou procureur • de la cause ou dontautresufOsammeRt constitué, • le mandate duquel devra estre joint et annexé a > la supplique. • (N. C. G. Il, p.StiS.) Mande. [Panier d'osier à deux anses : • Iten > pour le maride de merlans. ■ (Cart. deGoi-bie,9l, fol. 348 ''.) — ■ Une grande monde quarrée poar • mettre, cliargier et amener par diarroy treize ■ tubleaux de bois. > (Ducs de Bourgogne, n* 1466, an. 1461.]] — • Mande d'osier dans laquelle couioit ■ du vin, si bien faite que rien ne s'en perdoit. ■ (Mém. d'Uliv. de la Marche, liv. II, p. 526.) — • Une • mande à coucher les ehfans, une maiide i les • Icnir au feu, une fRande à drapeaux d'enfans, • une mande à la buée. > (N. G. G. II, p. 258.) 1. Mandé. [1° Lavement des pieds, ainsi appelé parce que l'antienne du Jeudi Saint commence par • mandalum novvm do vobit ■ : ■ Fesoit la dame • un grunt mandé Là oti li povre erenl mandé. Que • la dame enlor li avoit, A trestoz celz lor piei • luvoit Et besoit après essuier. > (Vie de S" Elysa- bel, an. IS.'îO.) — 2* Quête faite k ce momeol : > Com il soit acoustumé en l'ordre de Gistiausque • certains moines en chasci}ne abeie de celé ordre, ■ ore cil, ore il. chascun samedi après vespres, ■ combiensque li jors soient sollempneus, doivent ■ laver les piez as autres en fesaitt le mawU. • (Joinville, éd. Du Gange, p. 321. )J — ■ Le jourda ■ jeudi absolu (le duc de Bourgogne) campi ■ (l'an 1470) près de l'abbaye de Corbie, et entra ■ dans cette abbaye, ou il lit le mandé ft treize < pauvres. > (Hist. de Louis XI, par Godefroy, t. IV, page 374.) 2. Mandé. [Etendue d'une juridiction : • Cummedebas fut devant nous enti'e le visconte • de S. Pierre d'une part et les bouleoguien • manans el mandas. Pierre d'autre; liquel mon- • dés siet el marlcié par devant la maison Âàis • Galie. • (Livre Rouge de l'hâtel de ville d'Abbé- ville, f. 33, an. 1276.)] Mandegloire. [Mandragore : * Le couvecle • est à .ri. esmaux enlevez, ou il a testes de mand»- BfAN -« • gloire. > (Inv. dn duc d'Àdjoo, S 117.) - On Ht aossi mandegloire, dans Flore et Blaach. v. SU.] Msadement. [1* Messie : ■ Quant il aura oï • col nosire mandement. > (Sax. SI.) — > Tindrent • k Crant oltrage le mandsment que eil de Costan- < tinoble li avoient fait. - (Villleh. $294.}— â<>Con- TOcatiOD du ban .et de l'arriëre-ban : > Ils iroieat au > niand£in£nï que li i:oys Terott contre le conte. > [foiHville,S74.)] OiBBOnna Bïmiiet à 1& volie En mandement et en umÊe Pour dire qoe g"; *; esté. (Deteh. f. 80 •.} Sanaratour TOiBBuerantmanifemenf. [Td. f. iSS'.j [■ Et la i dévoient estre avoecques lui tout li > signeur dessus nommet avoech leur mandement • (k chevaliers etd'escuiers. » (Froiss. 111, 216.)] — ^invitation, prière : • Et li souvint de la prise et ■ de la raancian que li dus d'Ostericlie li avoit fait > parle mandement et par les prières le roi Pbelipe. • ^én. de Heims, % 87.)] — 4' Ordre en général ; • Trespasser de tes mandemens. ■ (Chasse de Gast. Phébus, R. 359.) — S* [Ordre de payer : ■ Noz avons ■ (fit que mandement oblige celi qui le mandement ( fet envers celi à qui il Tet le mandement. ■ (Beaum. XXIX, 7.)] — 6* [Charte commençant par le mot mandamui ou mandons ; tels sont les man- rfentenls de Charlea V publiés par M. L. Delisle] : ■ Si vieult leroyi.. que... chacun de vous... obéisse ■ aux manâemem et commandemens que vous fera • mon dit sieur. » (l.e Jouvenc. p. 420.) — 7* [Petite bnlle pontificale dite en lalin mandamentwn et différente du titulv».'] — 8' Autorité : ■ Il doit avoir ■ mandé toutes lesgen7,en quoyilafnan(ieln£n^ ■ (Gast. Phéb. p. 287.) — 9* Maison : [• El trebucbet ■ liplushautnuind£inent. • (Gir.de Viane.v. 2097.)] En la Tille et en bois fist berhei^sr u gent ; Li suen osiel fist prendre el plus haut ynandement. Rmi. <• Rm, M8 p. ST. EJi^eitions : 1* • Mandemens de taneure. ■ — • La co^oissance des mandemem de teneurs ■ appartient au juge royal; neaiUmoins les hauts • jnsticiers en connoissent entre leurs sujet», pour- • vea que la teneore du haut justicier ne soit point . debalue. - (C. G. !, p. 1006.) — 2* . Chambre ou ■ jurisdiction de mandement. > — • A la jurisdic- • lion des mandemens. les advonés et râchevins • connoissent sur leurs habilans el bourgeois des • actions par lesquelles- Vos demande l'accomplis- « sèment ou la readsion des obligations. ■ (N. C. G. L If p. 974.) — 9r • Les mandats et grâces expecta- •. lives, etoient tna.niemtne, par lesquels les papes • lyoient la& mains des ordinaires, leur enjoignants ■ que la premier bén^ca vacquantde telle ou telle ■ ooDdition, fuatcoi^é.à ceux qui leur estoienl • par eux recommandai; ■ [Pasq., Rech. p. 224.) — 4r • Obtanic mandeTnent d'aicusation, t-ontenir sur des raisons d'excuse la permission de ne pas servir on hîre la campagne-: • Honsieur de Luxambourg < s'en retourna par ie congé du duc de Bourgogne, ■' al oktUtt d« lay flMNttomM/ de la dicte exenaa- < hm>. > (UoHtrel. Il, p. 148.) »- MAN MftBdeor. [!■ convoquer, taire venir : . QoatTB ■ cuRtesses sempre i ad mandées. > (Roi., v. 3739.) — ■ Biau seignear, je vous ai ci manden. • (Hév. de Reims, % 40.)] — 2* Etre convoqué : Je pais bien venir sans mander, Et San* fourrier taire mon boura. fDetch. f. ^if*.} [3' Paire savoir par message : > Quant Dens de ■ r ciel lui mandat par sun angle Qu'il te dun^ k m un cunte catanie. • (Roi., v. 2319.) — ■ Mandons • aus garnisons que nous leur renderons Caillart > sauves noz vies. • (Hén. de Reims, § 263.) — > Jusques à tant que nous en matidiaim nostrft ■ volenté. • (Ord. 1. 655.)] £a GaacolnBns a hb lieuitenara Par lettres cresblea leur manda... Que sa paix veulent asserrer. (G. Guiart, f, StG K} 4* Assigner, citer en justice : • Droiz dit : Har fu • nez qui ira mandé. • [us. 7615, 1. 1, fol. 111.) -~ 5* Commander : ■ Que me mandez et commandez . Vo volenté. • (us. 7218, fol. 182 \] - . Ne l' vos • mont pas, ainz le vos di ■ (Roman de Narcisse, f. 119 ».) — 6* Appeler aa service militaire : Praonent, pUlent quan qu'Us puelent trouver. Eut. Dwtuoipt, [. )H. 7' [Offrir la bataille. (Froiss., IV, 192.) - - Vous • vuel dire que Solehadins me mande bataille. ■ (Mén. de Reims, g 10.) — 8* [Faire chercher (unjeu d'échecs) : • Je le vous manderai. • (Froiss. VI, 29.)] — 9* [Faire demander : • Il s'avisèrent qu'il man- « deroient secours à leur signeur le roy d'Engie- • terre. » ^Froiss. V, aao.)] Expressions : 1° • A rien mander, il ne faut point « de messager. ■ (Gotgrave.) — 2- . A main lavée • Dieu mande la repue, ■ la sincérité obtient les bienfaits du ciel. (Ibid.) — 3* ■ A toile ordie, Dieu • mande le fll, ■ Dieu fftit prospérer cenx qui tra- vaillent. (Ibid.) Mandés. (Voir Mand&I). On appelle de cenom k Troyes les douze femme.i que choisissent tes douze premiers chanoines, lesquelles, moyennant certaine rétribution, doivent se présenter chaque jour da carême devant la messe, à l'office, afin que le sous- diacre leur lave tes mains. (Journ. da Verdun, sept. 175S, p. 198.) Mandeurs, s, Ofllciers municipaux :.• Mandemt • et oflciers de la ville de Lion ; • il est Bsclé pins haut des gladiateurs et maîtres d'escrime. (Gbroa. novennaire, XIII, p. 516.) Mftndicité, s. misère, pauvreté : • Cest son > plaisir que tu tournes en povreté el mandielté^. • (Le Jouvence), us. p. 30.) Mandie, s. f. Richesse. (Voyez Hanakdie) : Je n'ai argent m ob Vos poés voir taon traaor, Je ni ai autre maniie.fVieiUS^ Marie Erj. Sort, n» 6i.) Mandil, m. [1° Casaque qui recouvrait 1^ oai- rassa : • loelluy Guillaume perça au suppliant son • mandlth, qu'il portoit en droit de son estomac. > (JJ. 197, p. 69, an. 1468.)] — Au siège de la Rocbelle, MAN -2 • leurs .beaux mandils neufs de velours jauDe,avec • du passement d'argent el noir. . (Brant. Cap. fr. t II. p. 2G'i.) — 'i° [Casaque des laquais de grande maison; Claude Hattoii la détlnit dans ses mémoires ■ un habillement fail on manière d'une tunique • d'église, qui a les manches non cousues, mais ■ vagues sur les bras, pour lesquelles resserrer sur ■ le poing se Terme avec boutons ou aiguillelles; ■ laquelle se met en manière d'une jupe. > — • Et < pour la colaliou qui se fil à cette occasion, ■ demeura (pour payement) le mandil du laquais. > (D'Aub. Fœnesle, III, i7.)] Mandilte. Forme féminine du précédent : • Sa < première condition estoil d'estre laquais et ■ après avoir quitté la mandille. * (Caquets de l'Accouchée, p. 125.) MandillOD. Diminutifdu précédenl : D'un mandillon de pourpre éclatant par la nue, Ou d'un veslemeot vera son espaule eet vestQe. Pon. d'Asud. Jwalii. p. 3S, V*. Mandillot. Même sens : • Surcot ou mandillût. • (Favin, Théât. d'honneur, 1, 394.) Mandragoire, -ore. [Mandragore: ■ Li dui • compaignon (un couple a éléphants) vont contre « Orient près du paradis terrestre, tant que la ■ femelle irueve une herbe que on appelle man- > àragore; si en manjue, el si atise tant son masie ■ qui en manjue avec li, et maintenant cschauffe ■ la volonté de ctiascun. el s'entrejoignent à envers, ■ et engendrent un tllz sans plus. • (Brnnet. Lai. Très. p. 241.) — « Mandragoire est une herbe ainsi ■ appellée pour ce que elle porte sur ses feuilles ■ petites pommes qui sont de bonne et suefve • odeur, » (Le Propriét. des choses, trad. par J. Corbichon, an. 1372, dans De Laboide, Gloss.)] ~ ■ Hanibal (allant contre les Affriquains rebeles] ■ scavoît bien que c'estoiecl gens moult gloux de « vin. Si porta granl planté de mandragoires.... il ■ mist en son ost ces mandragoires en vaissaulx ■ de vin qui sont moitié verju et moitié chose qui ■ fait dormir... les gloux ne se peurent tenir qu'ils • en beusscul et mangeassent largement. • (La Salade, f. 17.) — • Je craindrois autant de la ren- - coulrerdenuit, comme de voir uae mandragore.' (BranL Dames Cal. t. I; p. 396.) — Nos ancêtres croyoient que celte plante, conservée précieuse- ment, leur procuroit de l'aident. Mandre. !• Cellule d'ermite. (Colgrave.) — 2* Elable, bergerie. (Marbod. art. 42, col. 1670.) Manducation. Action de manger. (Cotgr.) ManducUé. 1* Action de beaucoup manger. (Id.J— 2* . Le barraige de manducité, espèce de ■ dime, c'esl le droit qu'ont les moines mendians ■ de subsister aux dépens du public en se faisant ■ donner leur pari de tout ce qui se consume dans ■ le lieu où ils sonL • (Rab. II, p. 70.) Mane. • N'est loisible à aucun tenant en censive • d'avoir colombier à pied ayant boulins, mânes et • trous jusques au rez de chaussée, s'il n'en a tilre ■ et permissiOD du roy. ■ (C. G. I, p. 1101.) »- MAN Maneceor. [Qui fait des menaces, dans Reaart, v. 16706.] Manechement. [Menace : ■ Quand j'ouy ce • manecltement. » (Gullev. pèlerinage.)] Manechear. [Qui fait des menaces, dans l'Hist. de Liège, 11, 437, an. 1403.] Manecbler. [Menacer : • Manechié vivent, ce • dist-on; Il ne seroit mie raison Que mon soient • li manecié. • (Blonde et Jehan, v. 3394.) Voir aussi Partonopex, v. 9376. — • Tous les jours elles ■ estoicntmanecÀifsdecesjakes. ■ (Froiss. VI, 56.)] Manecler. [Même sens (voir le précédent) : • Et • maneçoient les Hainauyers que d'iaus venir tons - ardoir et occire. ■ (Froiss. Il, 124.)] Maoée, s. f. Poignée, autant que la main peut tenir. Dans les droits qui appartiennent au voyer de la ville de Bourges, est compris le droit de manée sur le sel qui se vendoit en la ville ; et par arrêt de 1251. l'abbé de S. Sulpice a été mainlean en la possession de prendre son droit de mande d^ sel. (Thaumass. Coût, de Berry, p. 36.) — [• El Ik • sauners [donera) do setier une manée de laide^ • el autre de terrage. • (Libertés de La Pérouse, an. 1260.)] Manoge, s. C'est peul-élre le cardinal Mazario qui a introduit l'usage de ce mot au figuré. (Bon- liours, Bemarq. sur la langue, p. 104.) Manei. Pouvoir: > Orestdelluuten aamanei.' [us. 7989', fol. .52.) . Maaeiz. Aussitôt, sur le champ. Halk't firent monter maneii, Sour son destrier. (Bau, nu. p. 3i9.) Manentlse. [1* Pouvoir, richesse, dans Parloa. V. ,5027.] - 2- Demeure; .... Déduit d'oieeaulx à son estrs En l'air, à mont, bien près des cieulx Ou a sa incinentise Dieux. (G. de la\Bigne, f. 97.} Manequln. Voir Mannequik. [t* Pelit homme, petite statue : • Ung petit maneduin tirant uae < espiue lioi-s de sou pied, fait de mabre blanc, • bien exquis, • dans l'inv. de Marguerite d'Autri- che, an. 1.524. C'est la statue antique dite le Tireur d'épines.] — 2" Bandage : L'empereur Charles le Quint Ne portant botte oe maneguint, kvec ses finasses toutes Fui Tort tourmenté des gonttei. (Brant. 1. 1, p. 11.) 3° Figure de femme sur laquelle les chirui^ens exercent leurs élèves aux manœuvres de l'uccoo- chôment; par suite ■ jouer des manequina, > faire l'amour : • Janin... avoit pris une femme qui jouoit ■ des maneouins, laquelle ne s'en cachoit pas. ■ (Despér. Il, 88.) — 4* Injure, dans des Ace. p. 186. 1. Maner. [Manoir: ■ Villes essillent et manert, ■ Heson ardent, prennent avers. > (Bom. de Roa.)] 2. Maner. [Demeurer, dans Partonop. v. 349, 2486, 1414. Comparez Matnire.'] ManefQ. Ce mot est employé ici pour « de ma- nière que, en sorte que. • — ■ Cil qui n'a femme» MAN - 261 - MAN « 00 celle qui n'a mnry,'qui voudra entrer en bour- Koisie, doit avoir continuellement au lieu de sa urgeoisie propre vallet et ainsi faisant, il « pourra aller toute l'année là où il li plaira pour « ses besoignes faire^ en manere, toutes voes qu'il « soit en propre personne au lieu de la bourgeoisie « à toutes les festes annex. » (Ord. I, p. 315.) !• Mânes. [Promptement, sur le champ, dans le Gloss. sur la Chron. des ducs de Normandie. On lit mânes que^ aussitôt que, dans Orell, p. 339.] 2. Mânes. [Ames des morts : « Les mânes font « an bruit, et Caron par ses cris Reclame ù son « secours Plu ton et ses esprits. » (Desportes, Ro- domont.)] Manesle. s. Instrument de fer. Puis a prig un manesle court De qoi li bouvier de la cort AppareiUoient leur atoivre. (MS. 1218, f. 278,) . Manette. Diminutif de main: « Le marquis de t ses propres mains luy esta le cordeau du col^ et « luy deslia les manettes. » (Strap. I, 28.) .... Vairs œulx, et les sourcils ATex petits, la denture serrée» Manette blanche com fleur de lis. (Desch. f, 250 ^,) Maneviz. [Prompt, empressé: « Tant se fait « fort et flers e maneviz. » (Roi. v. 2125.)] Maneuvre. [Main d*œuvre, travail : • Ledit • bois est couslivé par maneuvre d*liomme. » (JJ. 50, p. 35, an. 1309.) — « Ceux qui ont prins bois à « couppe et à layer sont tenus le coupper et abattre • dedans le premier jour de may et vuider la ma- • neuvre dedans le jour de la Magdeleine prochai- • nement luisant. » (Coût. G. I,G03.) — « Maneuvre • de bras en temps d'esté six deniers, en temps « d*hiver, quatre deniers. » (Id. II, 467.)] Manfronier. [« Uraps de Louviers, draps de « Tours, que Ten appelle manfroniers^ doivent « quatre deniers de lonlieu. (D. C. t. V, f. 61 ^)] Manganier. [Boulanger forain , aux Statuts â*Arles, an. 1616 : « La cour fera peser tous les • mois le pain des bolangers et manganiers. »] Mange. Hanche : « Lacets à lacer lor manges. • (Pabl. de S.Germ. f.43v) — [« L'un fiert, et l'autre « se revange ; N*y ot baubert, faude, ne mange. • (Consol. de Boèce, liv. IV.)] Mangeoire, s. Buffet à serrer les provisions de boiiche. « Nos archers trouvèrent au bouievart bon € vin du Rin et largement, et ne les pouvoit on « tirer de la mangeoire. • (Uém. d*01. de la Marche, Hv. Il, p. 514.) Manger, Mangler. [Verbe. (Voir Hanjer, Men- hir, Menjicr.) — 1** Dévorer, en parlant des ani- maux : « N*en mangerunt ne lu ne por ne chien. » (Roi. v. 1751.)] — « 11 doit dire des cerfs et de « toutes bestes douces, viander, et de toutes bestes « mordanz... mangier. ^(Chas. de Gast. Phéb. 157.) Marchans bourgeois ne Cacent comme chiens Qui tout mangue et ne veut donner rions. (Desch, 238 ^,) 2» Prendre des aliments par besoin ou par gour- mandise, en parlant de Thomme : Helas, on n'y mangut n'y boit. (Desch. f. iSfKj De ton labour mangu et boy. (Id, f, 33 i ^,J Deffendu leur est sur leur pel Qu'Uz ne manguissent telz morseaulx. (Id. f. 335.) Veez nostre curé Nostre prélat, et nostre abbé Qui nous font jeûner les vigiles, Ils manguent, ils ont les filles, Ils ont tous les deliz mondains. (Id. f. 524.) Un de ses pains mangu demi ; But de Teaue sainte ne. (Vies de SS, w« 6f , col. 14.) • Si (rhomme) ne mengeûe il mourra, et s'il « mangeûe trop il se deuit et devient malade. • (Le Chev. de la Tour, Guidon des guerres, fol. 86.) — « Mangeue miel à sufflsance, car se tu en mangeue • ou lire mesure, il te conviendra vomir. ■ (Le Chev. de la Tour, Insl. à ses filles, 79.) — 3' Piller, pressurer, ruiner: Li avocat qui ont les grans chapes fourées Manguent bonnes gens. (Mis. 16i5, t. II, f. i4i,) [« Li païzest mangiez et pilliez environ. > (Cuvel. V. 12513.) — « Les gens de guerre furent licenciés et retournèrent chacun es lieu.x dont ils estoient venus en mangeant le pauvre peuple, selonc la coutume d'adonc. • (Monstr. h 63.) — 4* Mordre à rbameçon : • Le maréchal du Biez entreprent de se saisir et ruiner la terre d*Oye, ayant tenté d'attirer TAnglois en bataille, lequel n'en voulut manger. » (Monlluc, I, f. 254.) — [5* Infinitif pris substantivement; repas, plat: « Li arcevesiuessist un jor ù son mangier. » (Thom. de Cantorb. 64.)] — « Et nequedent Tavoit vendu (son droit d'aînesse) por un mangier de lentilles. • (Job, p. 517.) — Pu la royne couronnée, et furent faites joustes et tournois, dances et caroles, et grans et beaux mangers, chacun jour. • (Froiss. liv. I, p. 24.) — Chair de mouton, manger de glouton. ». (Cotgr.) — « A petit manger bien boire. • (Rab: IV, 84.) Expressions: 1** « Manger dans la main, » être fort familier: « Il y a des filles qui, lorsqu'elles « commencent à sentir leur cœur, elles s'appri- « voisent si bien qu'elles viennent manger aussitôt « dans la main, » (Brant. Dames Gai. U, p. 68.) — 2« « Manger tout le tournoy, » remporter toute la gloire du tournoi : « Guidez vous tout le tournoy « manger? • (Rom. de Percef. 1, 145.) — 3* « Man- « gerde haut, » sans appétit. Gette expression rap- pelle le dente superbo d'Horace. — 4* « Manger « des charrettes, » faire des choses bien difficiles : « Il ne faut que peu ou prou pour s'avancer en < guerre, quant la fortune veut dire; car si elle est ■ contraire, l'on auroit beau à manger des char- • rettes feirées^ ou faire autant d'armes que firent « jamais les anciens palladins. » (Brant. Gap. fr. II, p. 179.) — 5* « Manger le lard, » être coupable : ■ Il a mangé le lard, » (Cotgrave.) Voir Lard. — &> « Manger comme un loup, » avec avidité. (Oud.) — 7* • Manger pour deux, • beaucoup. (Ibid.) — — 8* « Se mander les doigts. » (Ibid.) — 9* • Manger « le bonhomme. • (Ibid.) — 10* • Manger une per- « sonne à force de la regarder, > dévorer des yeux. (Ibid:) — 11° « Manger de toutes ses dents, » de bon appétit. (Nuits de Strapâr. II, 41.) — 12* « Manger MAN -2 . de la biche blanche. - (Cotgr.) — 13* > Manger • les pigeonneaux. • fibid.) — IV • Manger le • cochon ensemble. • (ibid.) — 15" « Manger avec ■ une faim de biscuit. ■ (Ibid.) — 16* • Manger à < un grain de sel. • aisémenl. [Ibid. Oiid. Cur. fr.) — 17* • Il ne faut pas manger des cerises avec les • grands seijjneurs, • c'esl-à-dire farailifereracnt avec eux. (Colgr.) — 18* - Uoe des grandes adver- ■ sltez de ce siècle, c'est quant un bomme Franc ■ par nature, est contraint par povreté de mangier 1 Caumotne de son ennemi. > (Le Chev. de la Tour, lostruc. k ses filles, T. 81.) ig> ila\ chanter tait dtmal mangier. f us. 7S18, f. S5I.} 20° • On s'ennuie d'un pain mengier. • (Le Jouv. p. 20.) — 'il* • Il le feroil aussitôt que de manger • un morceau de pain. ■ (Oud.) — 22" - Il ne sçait ■ pas le champ, il ne portera pas h manger aux ■ laboureurs. • (Oud.) — 23* ■ Il a encore de qnoy • manger une bolLe de foin. . (Ibid.) - 24* • Je l'ay • bien mangé, il ne me revienl point. • (Ibid.) — 25° ■ Manger des patenostres et chier des nves. ■ (Ibid.) — 26° « Manger ymages ou ydolles. • (Marot, p. 189.) — 27o ■ Je vous bailleray ce que vous ne •' mangerez pas. • (Ibid.) — 28* - Il se mangerait • plutôt le bras jusques au coude. • (Id.) — 29° ■ S'il < le faisoil, il ne mangerait jamais de pain, • je le tuerois.(1bid.] — 30«< Nous ne man{;eronspaslout. ■ ^bid.) — 3I« • Manger son pain ou son avoine en ■ son sac. • (Cotgr.) — 32* • Manger des poids verds ■ au vean. > (Colgr.) — 33° • Donner à manger au ■ cbien et au chai. • (Ibid.) 35° > Ce qu'on donne luit, ce qu'on mange puit. • (Ibid.) — 36* > Il fait mauvais aller au bois quant > les loups se mangent l'un l'autre. > (ibid.) — 37* • Il nefautpasmanir0r des prunes avec son ■ seigneur. • (Ibid.) — 38* •> Mauvaise est la saison ■ quant un loup mange l'autre. ■ (Ibid.) — 39* ■ On ■ se saoule bien de manger tartes. ■ (Ibid.j ^ 40* ■ Peu à peu le loup mange l'oye. • (Ibid.) — 41* < Qui mange l'oye du roy, il en chie la plume ■ cent ans aprëâ. ■ (Ibid.) ~ 42* • Qui a honte de « manger, a honte de vivre. > (Ibid.) — 43* • Qui < avec son seigneur mange poires, il oechoisist pas ■ les meilleures. • (ibid.) — 44° • Un seigneur de ■ paille mange un vassal d'acier. • (Ibid.) — 45* • En ■ mangeant l'appétit vient et se perd. • (Ibid.) — 46* ■ Bonne beste s'eschauffe en mangeant. • (Ibid.) — 47* < Mal fait mangier à l'appétit d'aulruy, > siiivre les volontés d'autrui. (Desch. fol. 358*.] — 48* ■ Les bestes mues d'une condition et espèces ne ■ manguent point l'une l'autre. > (Le Jouveno. 96.) — 49* • Sans sausse mangue l'en bien rost. ■ (Pesch. fol. 379.) (Ibid. f.^96.} Mangereaa. Diminutif de mangeur, pillard : lU I que Je bay cea mangereaua, Cet.cUcanears procuraceaux. (R. Betleau, II, 140.) ï - *IAN Mangeresse. [> Mangeresse ou cloatoaoe, • dans D. C. sous Estrix.'] Mangerle. [1* Gourmandise : > Li temples d* • luxure et de mangeries et de meacreanz estoit ■ plains. ■ (Mnccbab. U, 6.)] — 2- Lieu où I'ob mange. (Honet.^ — 3*Tuble : • Deiwrvir mony»- ■ rie. ' (Oudiii.) Mangeues. Gland, nourriture d'un sanglier. (Colgravti.) — • On appelle de loullee bestes mor* ■ dantes. mangeaet, quand ils vont manser. — (Pouill. Vén. 1. 107 ".) Mangeur. 1* Gourmand : • Vesz la ce manfr^vr** • de souppes, humeur de brouets. ■ (Jouvencel^ p. 30.) — 2" Garnisaire : ■ A ce faire vous les ooo — • traignez par la caption de leurs biens, eaoMtUn^ • à leurs maillons mangeurs à leurs despeu. ^ (Uonsirelet, vol. I, p. 'J-25 >>.) — [• Aux emprunts d^ • ville, quand on ne paye à jour nommé ce à quoj^ ■ l'on est coltizé, l'on envoyé aux maisons des (ar — ■ nisous d'hommes que l'on appelle mOHgetui. i^ (Pasquier, Lett, 1,529.1] Expressions : 1° • Mangeiar de oruciffx, ■ bigot z • Les cordeliers et les autres moines, ensemUe • tous les mangeurs de crucejlx. • (Apol. d'Hérod. page 335.) — 2- . Mangeur de saints, • hypocrite. (Serm. de Barlette, f. lit.) — 3* ■ Mangeur d'yma- • ges, > mâme sens. (Crétin, p. 7t.) — 4* ■ Manggur • de petits enfans. > (Oudin.) — 5* > Mangeur de > charrettes ferrées, > rodomont, fendant, ranfaroi. (Lelt. de Pasq. 1, p. 576.) — 6* ■ Mangeur de Gfaa^ > rettes déferrées. • (Des Accords, Bigarr. p. %L) - 7* ■ Mangeur defoye; > ondonooitce nom aux gou- verneurs des Gantois, qui, s'étant révoltés eo 1437, furent arrêtés et conduits dans le camp du duo de Dourgognc. (Monstr. Il, p. 152.) — S- ■ Mangeur i% > ravelins, • fanfaron, bravache.. (Brant. C4V- ^■ t. III, p. 90.) —9* • Hardi gaigneur, hardi mangetir. ■ (Cotgrave.) Mangeure. Pâture du sanglier; lermede véoe- rie : ■ Volcy ou le sanglier a fait sas mangeure*, o (FouilL Vén.f.36.) 1. Mangon. [Voir HAticnN.] Monnaie : ■ Dtttla • dame : or avez faucon. Deux besaas valent m ■ mangon. Ce fu bien dit deux mots à un. Qu'il et < aroit deux pour un. • (Bom. de Guill. au faaeoil.) 2. Mangon. [Apprenti : > Hacquinet Dudorti • mangon demourant en la maison de Jaquenurl ' Hanocque. • (JJ. 176, p. 590, an. 1448.)] Mangoneau, Mangonel , Mangonlaib [1* Machine fi lancer des pierres, munie d'une ver|e et d'un contre-poids fixe. (Voir Engin et VtoUet*u- Duc. Dict. d'architect. t. V, p. 233 et suiv.) — . R • firent mainte foiz assaillir ans muriaus de Ut > citei, et geteirperrieres et marvoRiaua. ■ (M^- de Reims, § 53.)} JlfuR^oniatu et parierai Qut aouvent tendent et deatendent En deatachant gruia eacroU rendent Pierres qui par l'air se rente. G. Gid>M, dwM n. C, I MAN — 263 — MAN • Les assiégez se dépendent à pierres el h man- Ïoneaus. » (Blancbandin, ms. de S. U. f. 181.) — \n cet assault fut frapé le conte d*une pierre t d*ung mangofiel que ceux de dedans lancèrent. » Gbron. de S. Den. 1(, f. 45.) En^igneoun orent isniaiis Qui tost orenl fais mangoniaus Ans perrieres conlregetter. [Brut, f, 3.) < 11 fit drceer ses perrieres et ses mangonneaulx ■ et maintes manières de tourmens. » (Chron. de i. Den. n, f. 8.) Uoti fo, qtt*eo dirott-on el Par la pierre d'un mangonncl, (G. Guiari, f, iSÔ.J S^asist le castel de tuUeres A mattgonniaus et a perieres. (Mousk. p. 420.) Contre 11 ruste mangonnel FéII boin MToir de Vescreime. (Vat. 1490, f, i98.) • Drecierent perrieres et mangounaus tresbuchés I por geler as murs de Damiele. > (Contin. de G. de ryr, par Hartene, V, col. 085.) — "t Dard lancé par emangonneau : • Lesquels engins gettoyent, nuict I et jour grosses pierres el mangonneaux qui abba- I loyentles combles. » (Frciss. 1, p. 64.) BlaAgonlere. Mangonneau : • Castiaus, man- I genieres et perieres. » (Ph. Mouskes, p. 519.) Itangonner. Se frotter les yeux, se les net- i)yer. (Oudin.) Mangonnette. [Sorte d^offrande faite à Notre- Dame-du-Puy : « Toutes les mangonneties appar- t tiennent en propriété et possession ausdits de I duipilre seuls et pour le tout... est ordonné que I sorte totage desdites obligations... se prendra le I luminaire de l'autel. » (Arrêt du Parlement, 19 avril 1402.)] llangonnler. [Regrattier, revendeur : « Et I cependant failly au suppliant (qui était servent) I aler mettre baudiment en une vigne des beritiers 1 de feu Jebau Blanc, jadis mangonnier, habitant I de Besiers. • (JJ. 188, p. 200, au. 1459.)] Mangue. Mangeure : « Iceulx chiens chientsur i les erres et mangues des truyes. » (Modus, f. 51 >.) Manguiere. Clou de caravelle. (Cotgr.) llangun. [Monnaie : « Entre les helz ad plus de I mil manguns. > (Roi. v. 621.)] II aniable. [Habile : « Se il (les nobles) nous I voilent guereier. Bien avumiconire un chevalier I Trente ou quarante paizans Maniables et comba- I tans. • (Rou, v. 5975.)] llaolacle. Extravagant, furieux : « Quelle hàr- ■ 4î^se et tnaniacle confiance. » (Mont. 11, p. 738.) -> • Les phrenetiques, maniacles et malades des I naladies ardentes. » (Charron, Sagesse, p. 90.) Manlance. Jouissance : < En cas d*appel, celuy I qui appelleroit, qui seroit trouvé en la maniance I de rheritage, demeureroit en sa possession îus- > ^oes à ce qu*il seroit cogneu du dict appel. » BoQt. Som. Rur. p. 670.) Des le temps de mon adolescence, Fortune print de moi la tnaniance. (M. de la Marg. SiO.J Manicle. [1<> Bracelet : • Le fermai! de sos le « menton Sont de rubi et li bouton, Li bras sont « fort par les manicles Qui faites sont d*or et d*or- • nicles. • (Partonop. v. 7465.) — « Deux manicles « d*or couverts de rubis d'Inde. > [Inv. de Gabrielle d'Estrées, an. 1599.) — 2o Manche de haubert : • Ne ostés les mamV/es de cet aubère, doublier. » (Aiol, V. 6026.)] — « Lors abat de sa main dextre la « manicle; si regarde la pierre de sou anneau. » (Lanc. du Lac, I, f 154.) — 3^ Menotte : • En loy se « assurent ceux que les ceps et les manicles tien- « nent esliennez es ténèbres des prisons. » (Al. Chartier, TEsper. p. 331.) — 4° • Jfûntc/^, machi- • noir, dent de loup, outils à Tusage des cordon- « niers. » (Hist. du Th. fr. t. XI, p. 66.) Expressions :1« • Frere de la manicle, • savetier. (Oudin.) — 2o • Eslre de la manicle^ » être adroit. (Aresta amor. p. 415.) Manlcordlon, s. Instrument de musique : Harpes et lucz, orgues, psalterions, Musettes, cors, et manicordions, (Crétin, p, 40.J Expressions : 1® « Jouer du manicordion, » se prostituer. (Oudin, Cur. fr.) — • 2o ■ Jouer du mani- « cordion à double semelle, » s'enfuir. (Ibid.) Maniement. [!• Jouissance : • S'il truevent ke li maniement le seigneur d*Oysi et sesancisseurs valle mieus li maniement Tervesque et ses ancis- seurs, li avoerie demeure au segneur d'Oysi. » (Cart. de Cambrai, an. 1237.) — 2» Administration : Pour rasener les maniemens des hiretages, ensi comme ils se portoient. • (Froissart, t. V,221.) — Li coneslables de France, li contes de Saint Pol et aucun bourgois d'Amiens qui congnissoient le maniement de la ville. » (Froiss. VI, 113.)] Manience. [Jouissance, possession : a Comme ainsi fust que Jehans du Nuéf Markiet et Maroie se famé fussent en saisine el en manience des viviers de Diergnau. • (JJ. 48, p. 127, an. 1307.)] Manjer. [Manger : « Li keus manja le cuer; quant lui fu demandez Fist au seigneur acreire que sans cuer estoit nez. > (Th. de Cantorb. 31.) — On lit dans Joinvillemrtrytte«/(S370\ manjoient (S 504), manju (§ 587), manjant (§ 508)!] 1. Manier. jA^ Prendre, toucher avec la main : « Fesist li manier sun ventre lut enlur. • (Th. de Cantorb. 94.) — « El fesoit si come ele pooit mieus, « en maniant as mains, si come avugles font. » (Mirac. S. Loys, p. 175.) — 2« Maltraiter : • Fut « d'opinion icellui suppliant que icellui curéfeust • manié par aucunes gens qu'ils trouveroient, sans « trop grant oullraige lui faire. » (JJ. 183, page 209, an. 1456.) — « Un grand villain^ plus noirs que « meure, Qui avoit à non Desconfort» A manier me « print moult fort. » (J. Bruyant, dans le Mdnagier, II, 6.) — 30 Gouverner : « El si ne soit nus si hardis « bourgois ni habitans k*eskievin aient kmaniier. » (Tailliar, Recueil, p. 415.)] Pape Innocent le voalut excommunier Parce que son lilz Loys voult manier Lors les Anglois, que le pape portoit. Vig. de Charles VU, t. II, p. 108. 40 S'apprivoiser : « Lui ayant oslé (au faucon) son MAN — 264 - MAN « ch:ipperon, nfln qu'il se manie. » (Budë, des Oiseaux, f. 125 \) Expressions : 1® • Manierle dé. • (Oudin, Cur. fr.) — 2o « Se laisser manier. • (Ibid.) — 3^ • Manier • quelqu'un. » (Ibid.) — 4« « Manier en bisse, » lorsque le cheval imlle les mouvements du serpent. (Cotgrave.) — 5» • Manier terre à terre à toulles « mains, > terme de manège : « L'un des plus gen- « tils et dociles chevaux que nous ayons jamais vus, « car n'ayant que cinq ans, et n'ayant jamais été « dressé, il manioit terre à teire à toutes mains. • (Mém. de Sully, t. I, p. 465.) — 6^ « Manié de for- « tune, • mallrailé de la fortune. (Cotgrave.) — 70 « Manier lo verge, - formalité de justice : « Leur • fisl le sergent manier sa verge et le mandement. • (Modus et Racio, f. 247.) 2. Manier, adj. [i*" Qu*on a sous la main, à main : * Quand il vint en la chambre manière. • (Flore et Blanch. v. 2579.)] Et cil de Normcndie a bien fcrir entendent Cuirriee larges prennent et lor ars maaiers tendent Saetcs et carreaux sagement lor despendent. (Rou, i05,) 2* [Habile, adroit : • Quars nuls gens n'est mes • manière Del'autrui pordt porchacierSe son preu « n'i cuide chacier. > (Rutebeuf, 218.)] — • Tu as « moult les meins manières. » (Fabl. de S. Germ. folio 46*.) — 3* Expérimenté : • Homme de sens « manier. • (Poës. av. 1300, lU, p. 1031.) Ne sont mie li mur legier à effondrer Chevaliers y a bons et maniera de jouster. (Rouj i05.) Uns siens cevaliers Qui moult estoit preus et maniers. (MotiskeSy p. 585.) A" Prompt, léger : César Tescu avant tend y, Le cop nennie recueilly, Bien fu maniera: Tespée ot traite Dont il ot mainte plaie faite. (Brut, f. 3i.J Manière. [Féminin de Tadjectif précédent pris substantivement. 1*" Façon d'agir : « L*apostoiles le « fit escommenier par toute crestientei, et tous ses « aidans en toutes manières. • (Mén. de Reims, S 300.)] Si regardèrent la manière Que le lévrier un pain happa Sur la table. (Gace de la Bigne, f. 14.) 2* [Espèce : • Et ceste manière de gent ne sunt « pas tout d'une condition. » (Beaum. XLY, 30.)] Aporta il mainte manière Et de virgenes et dUnocens Qu'Erodes flst occire à cens. (Mouskea, p. 296.) Dans le Coût. Gén. 1. 1, p. 206, on lit : « Chacune • manière d'enfant. »— 3» Apparence : • Cededans « demy an nous ne la congnoissons charnellement, « tellement que si plainement le ferons apparoir • que manière ne sera du contraire, nous vous fai- a sons seigneurs des villes et chastiauxet de toutes « les terres que nous tenons. » (Percef. IV, fol. 46.) — Philippe-Auguste ayant donne ordre de paver la ville de Paris qui étoit fort sale « voulut luy oter la « manière du nom qu'elle avoit eu de Lutesce « à cause de ses boues. > (Chron. de S. Denis, t. Il, fol. 9.) — 4» Contenance, bonne grâce. On lit dans le détail des qualités que doit avoir une femme mariée : Quelle soit bien moriginée Et de sa manière ordonnée ; Bonne soit, riche et saige Dont l'en voit pou en mariaige. fDeach. f. 496 Kj Plus aim gent corps, bonne manière^ Que la beauté qui n'a sens ne advis. (Ibid. f. 439.) 50 Savoir-vivre : Le sens acquis profite plus Quant au naturel est unis : Manière vaut mieux. (Id. f. 942.) « Le comte de Poix beau chevalier, qui biei • scavoilsa manière... et qui accompagnoit souveoi « la... duchesse de Bourgongne en ses affaires ei « visites. » (Math, de Coucy, Hist. de Charles VII p. 543.) — 60 Usage, coutume : ■ D'ardoir vert boû • ont toudis la manière. • (Deschamps, f. 232.) - 7" Modération, mesure : « En tou tes choses doibtrO • adjouster manière. • (Perceforcst, II, loi ..97.) - 8» Condition : Assez sommes d'une manière D*une biauté, et d'un corage Se nous ne sommes d'un parage. (US. 1989 % f. 60.) 9** L objet, la chose même dont on parle : « « manière du livre. • (Hist. d'Alexandre, ms. 72iS, not. 151, p. 1.) — « A tant le tors sera la pellice en « hault toute descoupée et ne trouva dessoubz fors « que une branche... et quant ils virent la mant^fv, « ils furent tous esmerveillez. » (Percef. IV, 31.) — 10" [Caractère : « Et estoit de moult sauvaige et « diverse manière. » (Froiss. IV, 18.)] Expressions : i* Ce mot répond à notre façon de parler, souvent usitée dans le langage populaire: • Est-ce la manière? Est- il d'usage? » Est-ce la manière De delitrer trois chevaulx la sepmaine Sans croix avoir ? Vuidez, alez arrière, Vous n'aurez plus de moy ne foing, n'aveine. (Deach. 908.) 2* « Avoir la manière^ • ressembler : Comme clers lisans en chaiere, Juges qui en ont la manière. {Id f. 415.) 3* Avoir l'usage: Si a commandé A vérité que la première Parlast, car très bien en a la manière De tout voir, dire, et briefvement Déclairer son entendement. (G. de ta Bigne, Déd. f. 90.) A" «Voir la manière, • entendre ce discours: « Gardez vous de moy approcher (dit la pucelle)car « je vous envoyeray les jambes contre mont. Quant • Gadiffer veit la miniers, il commença à rire. > (Percef. 111, f. 83.) — 5* • Par manière, • en forme, en façon: « Les escoutes (aux combats à outrance) < seront à un pas près Tun de Tautre, tenans leurs « bastons à deux mains tant hault qu'ils pourront, « t>0''f^ manière de barre, jusques à ce que le mare* « chai aura jette le gage. > (La Jaille, du Ch. de Bat. f. 53.) — 6" • De manière, » même sens : J*ai fil d'argent à mazelin Et d'archal à cens de tnanierea. (Fabl. de S. Gertn. f. AS.} 7* « Faire manière, » faire semblant : • Les Fla- « mens faisoient si bien la manière d'estre bons « François. • (Juven. des Ursins, Hist. de Charles VI, p. 37.) — 8* • Monstrer manière , •. faire sem- MAN -» U>Dt: ■ A laquelle paroItetedilâ'Alenponmonsfra ■ manière à'éalrebiea desplaisant. ■'(Mathieu de Coucy, Hist. de Ch. VU, p. 703.) — »■ « Restraindre ■ sa manière, • se retenir, se conrenir : < Quant ■ la bonne dame onyt ce, elle s'en esroeut ung ■ petit, noo pourtant elle fut saige, si reslraint sa • manière, et puis respoadit par raison. ■ (Percer. tl, f. 5i9.) — «Or « Tenir mantere, • faire semblant; ■ iasoQ luy jelta sa lance, et puis le combaltoit de ■ son espee, et tint manière de se ressouvenir d'un ■ inneau que Medéè luy donna. • (Math, de Coucy, ffiat. deCta. Vit, p. 671.) — Se rassurer, se remettre, taire bonne conlenance : ■ Quant la royne veit que « le chevalier changeoit couleur et maintien pour a la venue des pncelles..... elle print la parolle el f dlstaffln qu'il tenitt manière. * (Percef.lll. f-40.) -^ 1)" ■ Ne savoir tenir manière, > quelle conte- niDce faire. (Ibid. 1. 158.) — 12° < De jouster savoir • lontle la manière, ■ savoir jouter de toutes les hcons : ■ Je congnoys celluy au plus saige jouMeur • qtieje veîsse oncques, lequel 6e jouster saict h toutte la manière. > (Lanc. du Lac, 111, f. 51.) — «S* • Fiers de grant manj£r£. > (Ma. 7989*, f. 210.) — 14* ■ Saveurs de manières, • de mode. (Hs. 7615, II, f. 175.) — 15* • Cuire manière, > outre mesure, auwssivemenl : < EnLaonnoisa ung chasleau qui ■ Mt appelle Hontagu, fondé est de graot ancien- « neté, et fart outtre manière, car il est assis sur « ooe haolte roche de toutes parts. > (Uhron. de S, Denis, 1, t. 227.) — 16* « En meime la manière, - de la même manière. (Dom Horice , Hist. de Bret. col. 1013. an. 1268.) Maniéré, adj. Affecté, qui a des manières affec- tées, peu naturelles. On emploie celle expression relativement.au style, et c'est un terme de l'an de peindre : < Ses figures sont, pour user des termes « de l'art, maniérées, et ne sont pas naturelles. > (Felibien, Entretiens, t. II, p. 68.) Manierete, s. f. 1" Espèce, façon : Flourettea Indes, jaunes, rouget, bUncbétles, D'erbes qui naissent {FiAl. de S. Germ. f. 6t.) S' Grâces: • M'agrée vous amer et vo cors • veir. Vo manierete joliele.... m'en donne désir. ■ (Ibid. fol. 58.) M Wiles. [Figurine de cire pour procéder à l'en- Tc^lemeot. un lit au procès de Robert d'Artois : :•' Quç est oe que vouatT C'est un image de cire, que ■ l'en fait pour baptisier, pourgreverceux que l'en • vuet grever. L'e;i ne les appelle pas en ces pays • TOùlz ; l'en les appelle munies. •] Manieur, a^. Qui manie. (Oudin.) — > Manient • de sable, ■ celui qui jetle en moule ou qtti jette des médailles en sable. (Cotgrave.) : MaulfacteDr, s. m. Manufacteur, ouvrier qui travaille dans une manufacture. (Uonel.) MaDtfactare,<. /'.'Manufacture, besogne faite à la main. (Cotgr.; — Apolog. d'Hérod. p. 14.) i- MAN Hanlfactorer, v. Travaifler ou former avec les mains. (Colgrave.) ManUalt. Evident : Qui te soit fiit Ce que je te dis monifail. (Geof, de Parii, f, 48.J Manifester. [Rendre manifeste: ■ Gilconourent • i'ovraigne aperte, Nanifeatée e descoverte. > (Chr. deNorm. v. 21270.)] — . Très douls el 1res ' bénignes Dieux, je me manifeste devant laomni- • potence de cette euvre. > (Chasse de Gast. Pbeb. ms. page 365.) Maniticet. Le jeudi de la mi-caréme, josr auquel l'inlro'it commence par ce mot. (Le BeuT, Journ. de Verdun, mai 1751, p. 371.) Manigance, s. Mauvaise contenance, conduite messéante, pratique sourde. (Cotgr.) Manigotter, v. Manier, empoigner, aocoQtrer avec les mains. (Cotgrave.) Maniguette, t. Cardamome, graine de paradis, ou selon quelques-uns, cresson de jardin. (Colgr.) Manille, s. Bracelet, fer aux pieds des forçats, menotte. (Oudin.) Cotgrave entend encore par ce mot • celui qui dans les eglisescalhullques recueille ■ pour un pauvre prêcheur. ■ Manlller. Fabricant de manilles. (Cotgr.) Manlllier. [Marçuillier, dans Rabelais, d'après Du Cange, sous Mantglerius.'] Manlot. Manioc. (Cotgrave.) Manlsser, v. Marner : • Les fermiers ne peu- ■ vent mottoyer, n'y ecorcher les francbises de • leurs termes, sous prétexte de manis&er leurs . terres labourables. ■ (N. C. G. IV, p. 415.) Manlveau, s. Petit plateau d'osier. (Oudin.) Mânivele, s. Plante médicinale. (Erberie. ma. des. Germ. f. 89.) Manlx, s. Marne : > A l'égard des manix et > engrais exlant en nature, l'homme congédié est • tenu de les laisser sur le lieu recevant la moitié ■ du prix auquel ils sont estimez par experts. ■ (Nouv. Coût. Gén. IV, p. 415:) Manke. [Manchot: • Qu'en paradis ne vont fors • teus gens con je vous dirai : il i von! cil viel pres- ■ tre, et cil viel clop et cil manke qui lole jor et • tote nuit crapent devant ces auteus et en ces vies > croûtes. > (Aucassin et Kicolete, éd. G. Paris, p. 61 ; ms. anc. 7989, î. 73'».)] Mànnage. [Meubles : • Ung mannage d'ostel, ■ .T.solz. > (Péages du prieuré de S. Gengoul, an. 1314.]] Mannager. [Artisan : • Item fu aie au devant • d'elle (madame de Charolois, flile de Charles VII), • à cheval par les offlciers de H> le duc , le loy et • les gens notables, et fu deffendu de non y aller • frutîers, mannagers, ne gens de petit estât. ■ (Reg. de Douai, 2, f. 26^ an. 1439.)] 1. Manne. [1» Nourriture que Dieu lit tomber du ciel pour les Israélites dans le désert. C'est une MAK ^ 366.: espèce de lichen qui se développe rapidement en Perse, nu pied de l'Ararat : • La manne ki del ciel > vint, e lo pople quarante anz, en leu de vilaille . corporel, suslint. > (Rois, 2.) De 15 dans Villon, • venir de manne, > venir comme la manne, tomber du ciel : • Cent solz : s'ilz demandent prins où ? Ne « leur cbaille ; ils viendront de manne [p. 72). .] — S" Nourriture: ■ Si furent les labiés remplies de • loutles les bonnes mannes du monde. • (Lanc. duLac, m.r. 21.) Expressions : 1* ■ Manne de Calabre. • (Cotgr.) — 2«JfaR)iË de colon, > gros grains de manne qui ressemblent à des flocons de laine ou de cuton ; la plus mauvaise espèce de la manne du levant, dro- gue purgative, (CoLgr.) — 3* ■ Manne de fueilles, • la meilleure espèce de la manne de Calabre, recueil- lie sur les feuilles des plantes et des arbres. (Ibid.) 2. Manne. Corbeille: • Manne ou banne, c'est • un panier à anses. ■ (Hicot.) 3. Manne. Filet de sable qui mène à un filon d'or. (Colgr.) Manuée, s. f. Franc moulu. Eusiasse, sœur du comte de S. Paul, dans ses lettres en faveur des ■ nonnains de Biaupré demeurant à Gorgbe, leur ■ accorde leur tnannée, en telle manière que elles • poent mone as molins de Gorghe quitlement • sans molure et sans autre droiture, tout cbeu ■ que il convenrn à le soufllsance de le maison. > (Duchesne, Gén. de Bélhune, p. 109, an. 1232.) — [Le même que manêe, poignée.] 1. Mannequin. [Voir Haueqi'in. Diminutif de manne, petit homme : • Une couppe d'argent dorée, ■ torlinée et boultongnée, et sur le couvercle ung ■ frilelet blancq, ou il y a un mannequin dedens. • (Ducs de Bourg, n* 2379, an. 1467.)] 2. Mannequin. Diminutif de manne, panier. Voir Des Ace. Bigarr. p. 186; Ntcot le défiait ainsi : ' On en use pour une manière de panier estroict ■ au fond et eslargissanl en montant et sans cou- • vérole. » Mannequinage. Corbeilles ou autres ouvrages de sculpture taillés dans les murailles. (Colgr.) Mauneux. Plein de manne. (Colgr.) Mannoler. Manier : HerviB moult souvent mannoie Lee mBina Bamle Aalis. (Poët. av. iSOO, t V, 1480.J Mannyer. Même sens: Princea, chascun veult «voir trésorier. Estât royal, et argent mannyer. (De*ch. f. S59 } Manœuvre, [i* Sei-vice de bras: • El toutes les - manœuvres que Robers d'Amiens y avoit cbacun ■ an. > (Cbartede Roberl,abbédeCorbie,an. 1248.) — 2* Corvée; • Manœuvre à bras. • (Coût. Gén. II, 460.) — 3* Ouvrier de bras: • il avoit tousjours « beu au mesme vin que beuvoient les manœuvres ■ de sa maison. ■ (Amyot, Caton, 10.)] Manœuvrer. [Labourer : ■ (La vigne) c'on • laisse à manœuvrer selonclecoustumedupaïs. ■ (Beaum. XV. 12.)] MAN Manoie. fl» Miséricorde, grâce, dans le Châte — lain de Couci , Laborde, p. 289.) — 2* Pouvoir.- possession : Faites tant que soie Toatre ami Que louH me suis mis en vostre manoie. Pocl. nn. 1300, LlV.p. 14». 1. Manoler. [Adjectif; variante de manier — Facile à manier : ■ Ke li veisL son escu maiwier Pe^ > les enarmes lever et embracier. ■ (Gir. de Viaoec^ page 237.)] 2. Manoler. [l'Haoîer: • Hais tant en cop^ • (d'un soliveau), et du gresie ot osiez ; Por niîeu^ • tenir l'ot il bien atircz. Bien le manoie toi à 8^ • voleniez. ■ (Bat. d'Alesch. v. 6344.) — - Sirs < Raoul, dist la mère Dernier. Nos ne savons nuls ■ arme manoier. > (Raoul de Cambrai, 54.) — •> J^ • me lairoie ançois tous les membres tranchiez • Que ja je te (l'épée) laisaise à home manoier. -^ (Aiol, V. 5983.)] — • Les dez prisf, si les manoia. a (Fabl. de S. Germ. f. 46'.) — 2» [Ménager, avoir esj son pouvoir, dans Renart, v. 17770.] 1. Manoir. [Demeurer, résider. Manant en est le participe présent : • Lez le bois avoil un manoir < Ou li vilains soleil manoir. Qui moull avoil cos • et gelines. ■ (Ren. v.'8593.) — ■ Tuit mi bourjois • iront manoir à Saint Rémi. • [Hén. de Reims, g 474.) — • Por manoir en ces bos ne serés jamais ■ sage. • (Aiol, v. 106.)] Dans les Serm. ms. de S. Bernard, manoir répond à manere, au sens de rester: • Amours qui toujours attise celuy ou il ■ veut manoir le contraint d'aimer celuy que son < cucur cuide osier. • (Gér. de INevers, I'" part. 120.) I/ostel Ou manoient près de la porte. (M$. 7615, II, f. itO.} Jointes mains li euplie (l'amour) Qu'en genlils corps, et noble cuermuitoi/e. {Dearh. 174.) 2. Manoir. [Infinitif pris substantivement; demeure : • Les deus para du (lef, le quief manoir > et l'ommage de ses sereurs de la tierce partie. ■ (Beaum. Xlil, 6.)] La flambe et li embraaemeni Fait trebuchier les btaus manoir». (G. Guiaii, f. SSà.j Manois. Sur-le-champ : Qui velt vivre, il meurt manoia. (Pari, de Bloit, f. Ui.J < Corlois qui avoit parié de maitoii. ' (Corlois d'Artois, ms. de S. Germ. f. 83.) Sour Eoeleit fièrent de manoii. (Roii, p. S55.J Manotte. 1* Mesure : • Il est permis à chacun ■ faire voUel sur le sien jusques à deux cens m- • noues. • (N. C. G. Il, p. 886.) — 2* Menotte, dans les Contes d'Eulrapel, p. 257. Manovrable. [Celui qui doit manoeuvre ou corvée: • Comme les hommes du lieu delaFaye-.- • sont ensemble leurs terres et possessions, de ■ main morte, manovrable et taillable à merci. ■ (JJ. 139, p. 265, an. 1389.)] Manouvrage. Labourage : < Manouvrage de ■ terre ou de vignes. ■ (Beaum. p. 147.) Manourc. [Outils d'un covrier, au reg. de la forêt de Brotoane, ms. lai. 4653.] MàN -267 — MAN Manoavrer, Manoarer. 1« Labourer, travail- ler des mains : • La terre... doibt estre arrestée en « la main du prince... qui ne la puissent manou- « vrer ne en cueillir les fruicts. » (Ane. Goût, de Morm. fol. 151.) Ils peussent tant manourer, (Vies des SS, 61.) (^ Opérer : < Hais or pensez d'ainsi ouvrer, Se « aamours voulez manouvrer. » (Bl. et Jehan, V. 1915.)] Manoavrier. [Manœuvre : « Li diable la (tour) ■ firent et ovrer et drecier, Bien plus de mil ans, • sans point de mencone^ier ; Et la tour tirent faire i à lour manouvrier. » (Cbans. d'Antioche, VI, 1023.) — « Quant on doit à manouvriers par le « reson de lor journées. » (Beaum. XXIV, 13.)] 1. Manque, s. [1* Absence, faute de : • Nous « avérons la guerre à manque dou pourvoir. » (Froiss. II, 261.)] — 2* adj. Dépourvu de, manqué : « Ils se trouvent manques et taris. » (Mont. Es». I, préf. p. 9.) — « Il falloit qu'ils eussent la citadelle « d*Anvers, car autrement leur victoire et révolte « demeuroit manque. » (Brant. Cap. Estr. II, 199.) 2. Manque. Manchot : Soura et aveugles et muyaux, McmqueSf bocus, povros. (HUt. des Trois Maries, 456.) Manquemens, adt;. Faute, manque : « Ceux « qui, manquemens de moyens, ne pourront fur- « nir aux amendes,.... Tamenderont par prison. » (N. C. G. t. II, p. 589.) Manquer. « Il n'en manque non plus qu*un « chien de pulces. » (Oudin.) Manquerot. Manchot : < Le manquerai fera un « enfant qui n'aura point de bras. • (Bouchot, Serées, p. 146.) 1. Mans. Nom de ville : « Li papelarsdu Mans^ • proverbe. (Poët. av. 1300, p. 1652.) 2. Mans. Mandement : Tant en (d*amour) ai reqois la douce debonaire Par mans et par escris, qa*el me tome au contraire. MS. 7818, fol. 857. Mansals. [Monnaie des comtes du Mans. (Voir MANSE4U, Mansois), dans la Coutume du Mans, art. 4, 5, 6.] Mansal. [Commensal : « Le vicaire de S. Jac^ « ques... comme estant mansal dudit seigneur « abbé. .(Ch.de 1571.)] Mansart, adj. Domestique : « Pigeons ramiers t et mansarts. » (Malad. d'amour, p. 182.) — [« Un • jeune enfant monte sur un arbre pour ester et t desracher un ny de coulons manssars qui estoit « audit arbre. ■ (JJ. 171, p. 197, an. 1420.)] Mansaar. [Peut-être synonyme de manse : < Si « a li cuens rentes des terres mansaurs k*on apeile « quartiei*s ; si tient chascuns quartiers cinq bon- « niers. » (Reg. du<>pmté de Namur, f. 8, an. 1289.)] Manse. [Mesure agraire valant 12 bonniers ou 15 hectares; cet espace de terrain devait suffire à Tentretien du tenancier et de sa famille. Le manse du seigneur se nommait chef manse; les manses des tenanciers étaient ingénuités, lidiles eiserviles. On appelait manse nu celui qui n*était pas entière- ment cultivé, vacant celui qui manquait de tenan- cier, vêtu celui qu'on trouvait dans les conditions normales.] Mansean. Monnaie du Mans : « Un manseau « vaut un normand et demi. » Ce proverbe n*est pas odieux, comme plusieurs pensent : du moins il ne Test pas dans son origine ; il vient de ce qu'au- trefois on battoit dans ces provinces deux sortes de monnoies qu'on nommoit manseaux et normands : le manseau valoit un normand et demi. (Du Cange, sous Moneta, IV, 521 «.) Mansels. [Droit de gtte : « Concessimus... « quemdam readitum ibidem percipiendum, vulga- < riter dicitur les manseis. > (Ch. de S. Louis, pour l'abbaye de Bon Port, an. 1258.) Voir Mansois 2.J Manslme, s. f. Maxime, mineure en terme de l'école : « Je soustendray la raison que j'ay dite en « cesle présent article qui est vraye, et est une « mansime, laquelle souffist pour response confare < toutes les raisons que pourposé avez. • (Modus et Racio, f. 241.) Voir Mansine. Manslne. Maxime : « La seconde raison est « celle par laquelle je preuve ma mansine. • (Modus, p. 233 ^) Manslon, s. V Demeure, habitation : .... * En la grant manssion Puist sans fin m*ame avoir participation. MS. 7218. fd. m. L'embrasèrent toute et fondirent Sanz epargnier .i. mansionf Et fu mis par terre Iliion. (G. Guiart, f. iSS.) 2o [Résidence : « Pluseurs sont, si comme mar- < cheans et gens errans par le pais, qui n'ont nules « majfisions. ou ils les ont hors du roiame. » (Beaum. LXVII, 25.)] — 3* Domestiques : « Or avoil « amené Henri d'Augiau bien 30 mille mansions < pour demeurer en Gonstantinople. » (Chron. de Flandre, citée par Du Gange, sous Man^to, IV, 237*".) Mansionler. [Fermier d'un manse : < Nul ne « doit avoir congnessance de cause sur autre, s*il « n'est son mansionnier en flef, ou en arrière flef. » (Ane. Coût, de Bret. f. 176 »>.) 1. Mansois. Monnaie du Mans. (Voir Manseau) : « La livre de deniers mansois... estoit composée ae « 260 deniers. » (Du Gange, sous Jlfone/a, col. 521 «.) Et de besans et d'estrelins Et de mansois et d'angevins. (Mouskes, p. 533.) « Mançois un pour deux angevins. » (Ordonn. 1. 1, p. 94.) 2. Mansois. [Droit de gtte : « Gum medietate < logise et redditus, qui vocatur li mansois. > (Du Gange, IV, 239 «.)] Mansoyée. [Voir Mensoie.] Demi-charretée dans le patois de la Dombe. (D. G. sous Mansoyata.) Mansuet, Mansuete. [Doux, traitable : « En « ire a mi et extremilez ; et li hom qui tient le mi < est apelez mansuetes. » (Brun. Lat. Très. p. 289.)] — < Salomon vray apoticaire, c'est à sçavoir à MAN -a • rbomme paciQQue, cuer matMUt el coalempla- ■ Uf. > (Apolo;. d'Hérod. p. 5«4) Mansuetement, ado. Avec doucear, d'une manière Irajlable. (Cotgr.) Mansuétude. [Douceur : • De ire et de maii- ■ suetude. • (DruD. Lat. Trésor, p. 289.) Voir aussi J. Harot, p. 6.] Mansuetume. Même sens, dans S. Bern. Serm. ms. page 37 : ■ Que nos mansuetujne et tiumiliteit • apregnons à nostre signer Jbesu Crist. > .Mant. [Commandement : < Et chil H eut en con- ■ venant Que il revenronl à son ma)it. ■ (Cléoma- dès.) — • Pour le tnant al roi Pépin. ■ (Mouskes, page 60.)] Mante. 1° Couverture de lit qu'on fabriquait k Montpellier, à Avignon et à Paris : Il tourne, il vire en son Ut, agitA D'inquiétude et de douleur anlente ; Cbercbûit le frais, trop lui pose une mante Pour couverture, et de pies et de br»B Q pousse, il jette, il renverse ses drapa. fJamyn, p. ISO.) f^ Manteau : < Icellui Jaques avoit vendu audit • Boyer un veslement appelé man/é, dit manlel. • (JJ. 158, p. 461, an. 1404.)] Manteau, Mantel, Mantlan. [1° Vêtement, an propre et au figuré : • Suz sun mantel enfuit la • cuntenance. * (Roi., v. 830.) — • Urrake vient, > Uns cuens par le mantet le tient. • (Parlooopex, v. 9932.) — * Dui roi mainent l'empereris Et li sos- ■ tienent son mantel. » (Id. v. 10715.) — • Auquel ■ suppliant ledit Peresson demanda : as-tu vestu « mantel, dont te vient-il, es tu advocas? ■ (JJ. 128, p. 4, an. 1385.)] ~ > Toutes avoientdonné aux che- • valiers pour euU parer, et guimplesetchappe- • rons, et manleaulx. ■ (Percef. I, f. 155.) Bonne cote Ot et bon tnantel. [US. 7S18, (. SS9.) ■ Ha a comme malheureux est homme qui se • marie... celuy qui de ce mantel est vestu. peines ■ et travauls ne lui Tauldront. • (Peruefor. IV, f. 49.) — [On distinguaitsous le règne de Charles VI: I* ■ Deux manleaulx doubles, tout un à chevau- ■ cbier, et cbapperons doubles. • (Nouv. Comptes de l'Arg. p. 122.) — • Fourreure d'un mantel à che- • vaucher, d'escarlatte rosée • pour la reine Isa- beau. (Id. p. 169.) — 2* • Manteau lonc à font de « cuve d'escarlate vermeille. • (Id. p. 170.^— ■ Une « robe à relever (en drap vert de Bruxelles) pour ■ la ditte madame la royne , pour le terme de ■ Pasques-: c'est assavoir un grant mantel à fons • de cuve, et une houppelande. • (Id. p. 134.) — 3* ■ Une pièce de ruban de soye vermeil, pour le • mantel à parer daroy. >(là. p. 147.)— 4* -Escar- ■ laterozéectere... pour Taire deux gransnuinteauto • à ;)i{;nt(!r, et chapperons doubles. > (Id. 123.) — 5* > Mantel de clmppetle, fait de drap vert • pour la reine. (Id. 165.)] Il* [Lisière du drap, aux Ordono. t. VIII, p. 386, an. 1399.] III* Prétexte : ■ Nous n'entendons point dessous ■ le tiumteau dea dites coustumes et usage, faire 8- MA» ■ préjudice ou déroger eo lacunes bçoiu à nos > droits. > (N. C. G. 1, p. 565.) IV' Hantetet pour s'abriter dans un siëffe ; boiiN dage au sommet d'une tour, â la hauteur des mâchi- coulis : [• Li Englès ordeoerent mantiatu et atour- • nemens d'assaut. * (Froiss., VIII, 74.) — > Uem ■ que la barbacanne... soit repparéeet... garnie de ■ gachils et d'estagieres et manteaux. • (HisL die^ Nimes, II, 169, an. 1355.)— ■ Item brelesctie» et^ • manteaux couronnez ou galandiz de tours» aoos — ■ tendront d'aisselés seulement, sans gros. > (Àitéfc, do Pari, de 1375.)] ~ • Quatre à cinq lappons da ■ bois pour les canons, avec les manteaalx à ca • nécessaires. ■(LeJoov. pw291.) Cel manlel Que Flameoa flreat cel an tel Dont les ais n'i arent paa entiem Mea garniaa d'arbalestierea. {G. Gutort, f. f95.) Expressions : 1* ■ Se firent les seigneurs de l'osl • (devant S. Halo) ouvrer et charpenter manteaux < i}:a8taut. > (Froiss. 11, p. 27.) — 2- • Manteau de ■ bombarde, • machine dont on couvroit ces pièces d'artillerie, placées sur la grève de la mer afin d'empêcher qu'elles ne fussent mouillées quand la marée venoit. (Mathieu de Coucy, Charles VII, page 655.) — 3° ■ Pons torneis à manttaus, > pont levis avec des mâchicoulis. ',Ph. Mouskes, p. 703.) — 4* * Manteau de cheminée. • (Cotgrave.) — 5' • Manteaux de porte, ■ ventaux : « Trouva le ■ duc de Bourgogne (en faisant son entrée dans > Gand, en 1458) les manteaux' des portes mis • dehors aux champs. • (Honstrelel, III, p. 74.) — 6' < rois à deux manteaux, > filets & deux pans : < La rois a .im. gielles est appelle pans ou roiê à < deux manteaux et de tilles roya a l'en de bons • déduis. • (Modus, fol. 172.) — V • Droit de math ' leau. > Il produit dix livres chaque année à cha- que secrélaire de la maison et couronne de France. Les conseillers de parlement prenoient gages et manteaux, et les conseillers clercs ont encore ce droit de manteaux. (Laur.) — 8* • Garder les man- • teaux, ■ expression qui vient peutélre de ce que S. Paul gardoit les manteaux des bourreaux qut lanidoient S. Etienne. H' Fleury s'en sert dans le récit qu'il en fait, hist. eccles. iiv. I, p. 126 : c'est être oisif pendant que les auti>es s'occupent. — 9° ' Pendre son manteau à foiblc cheville, ■ assurer mal ses affaires; se reposer sur des protecteurs impuissants, (Cotgr.) — 10<>< Perdre son manteau.' (Hist. de Thou, X, liv. 87.) — 11* • Manteau laissé • au débiteur ■ ou avoir • tnantel affublé, • allusion au débiteur, qui, pour sortir de prison, doit faire cession de ses biens entre les mains de la justice. (Bout. Som. Rur. p. 799.) — 12" • Cœur content et « manteau sur l'espaute. - (Cotgr.) — 13' « Fy de ■ manteau quand ii faict beau. > (Ibid.) 14* On ne doit paa a trop haut amour tendre Na aon plé plua qus son mantel eatendre. Pi». Ai VMio. US. B* IWO, M. ta. I*. 15* [■ Gy nous dist cotnnieat ua proverbe dial : MAN -» ■ Qoi trop estent son mantet Is penne en ront. ■ Cesl dit pour un ménestrel de vielle qui pour sa < 'lietle flst fàire aa feurre si noble comme il sot « 'deviser ; et comme il fu fait, pour ceque il cl pou • Bi^nt pourle paier si li convient vendre ; st flst ■ tlDl par M folie qu'il n'oL ne feutre ne vielle. ■ ([fft Roux de LLicy, II, 174. un* s.)] . Maotelet. ['t<> Petite manie: < Son chief covert •t ^nn muntelel. • (Ren. v. 76115.) ~ < Dn mantelet • hermine li ploia soz son cief. ■ (Âiol, v. 6633.)] — S* Monnaie : ■ Deniers iTor au mantelet, et de ceux ■ à la double crois de florins de Florence et de • Vénitiens d'or, de chascun se il est de pois et de • loy si comme il doiblcstre.iieursolâunze déniera • parisis. > (Ordonn. I. p. 618.) — < Le fteurin au • mantelet vaudra la pièce douze sols. > (Ibid. 1. 1, p. 550 ) Manlellne, s. Mantelet : ■ T^ roy (Charles VIII) ■ iTOit lors vêtu un sayon de drap d'or avec une • manteline de salin gris et violet. • (André de la Vigne, Voyagea Naples de Charles VIH. p. 171.) MantelIiDe, s. Espèce d'arme : BriauoUes, fundes, machines, Dollequins agiu que picques, MantàtUne», gafllardines, Bringaadines, oanMllines, CoTnees, bSBchas, et masses. {Molinet, p. tSO.J Mantlcore, s. Espèee d'animal, sorte d'insecte. (Colgr.;Rub. IV, p.274.) Mantll, s. Nappe on serviette. (Cotgr.) MantiD, s. Espèce de fusain ou sureau. (Cotgr.) Mantis. [1* Toile : > Jehan Charles de Besour- > nay nvoit pris environ douze aulnes de toille, - appellée mantis. • [U. 137, page 8, an. 1389.) — ^' nappe : • Linceut, manti^i, nappes et autre» « linges. • {ii. 185, p. 325, an. 1457.)] Mantouaae (à la). A la façon de Mantoùe : ■ Qievaus araachez. les uns à lu genette, les • autres â la mantouane. • (Brantôme, sur les Duels, p. 68.] 1. Manuel, s. Livre d'église, contenant l'ordre du service pour t'estrdme-onction, le baptême : ■ Livres appeliez le manuei et l'espilolier. > (Coût. Gén. 1. 1, p. 390.) 2. Manuel, adj. De la main : Hereeot a son regart mis En Foukier qi se coroie ; vtnuel (Vatic. ti' U90,(. Ui:) Expreêslom : i» [• Issues, saillie?, huisseries, • huvrelas.appentia.eslauresou mftnue'esapuf/s. • (Olim, f. la."!, an. 1312.)] — 2* . Argent manuel, • argenl comptant. (Cotgrave.) — 3° • Fiefmanuel * : ■ En Champagne y a aulcuns fiefs qu'ils appellent ■ fiefs manuels... et ne doibvent les dicls fiefs aul- « cun debvolr, n'y droict, sinon que le détenteur ■ est tenu de la garde du chasleau en temps de • guerre ^comme a Jutly) ou quand il plaist au sei- • gneur féodal. « (Pithou, G. de Troyes, p. 96 } — »- MAO 4'" Jnsttce^ manuelle, • qu'on se rend à soi-même, comme quand le seigneur, pour être payé des arré- rages de sa rente ou charge, prend de la main quel- que chose sur l'héritage, en la présence du sergent, auquel il les délivre pour les discuter. (Cotgrave; StiU»de procéder au Parlem. de.Norm. f. 70.) Manuelle. [Anse : • Item un pot esmaillié ; s'a ■ dessus le manuelle deus pumelles contredorses. > [Inv. des joyaux d'Edouard r^, an. 1297.)] Mnnumettre. [Affranchir: ■ Avant qu'un serf ■ manumis par son seigneur soit franc, il fautqu'îl ■ paie finance au roy. ■ (Loysel, 91.) — ■ Gens de • serville condicion , mainmorte . manumK et ■ affranchiz. • (Cari, de Lagny, f. 213, an. 1516.)] — ■ Quand un vassal manumet son homme de corps. « il vient et retourne de ce même fait au roy, en ■ pareille condition qu'il estoit à son seigneur. > (Coût. Gén. 1, p. 462.) Manumltter. [Même sens : ■ Avons franchi et • franchissons, avons manumitlezelmanumittont • les enfansdudit Jehan Camion. ■ (JJ. 81, p. 414, an. t354.)] Manupast. Home sens que mainpast : Les veutves femmes qui n'ont père. Ou qui n'ont fila, nepven, ou Trere, De leurs manupaila aia:)s Bagc. (Coût, de Norm. f. 50.) Manus Chrlsti. Sorte de confiture, d'épice : Et o les choses dessus dittes Convient pi^nolat qui reiroide, Manua ChTuti qui est roide. Et aultres espices asset. (Deich. f. 407.} Manuvrer. [Incruster. Le fer de la lance • Duotnoslre sire fulen la cruiz nafrez. En Voret ■ punt l'ad faite manuvrer. • (Roi. v. 2506.)] Manuyance. [Jouissance : • Et si doit avoir la • vile de Biaufort.... et lot si avant en justices, en < gardes et en toutes autres droitures elmanuûan- - ces. • (Mart. Anecd. I, col. 1136, an. 1273.)] Manzere. • Y en a d'autres qu'on appelle nothi. • vulgo, concepti et spurii, quasi sine pâtre : nez • d'une femme publique et d'un père incertain. < Aucuns ont estimé qu'ils sont aussi appeliez ■ manzeres; m;tis ils s'abusent, quia manzeres, ■ de guibus Deuteronom. 23, dicuntur qui ex • prooroso et lege divina damnato coitu nati sunt, • ut offendit Cujaeius. » (Bout. Som. Rur. p. 544.) Mappe. [Nappe, au reg. JJ. 182, p. 130, an. 1454.] Mappemonde. [• La mappemonde. • (Hs. Ba- luze, 875.) — « Comment dient les mesureurs de la • mappemonde. • (Songe du Vergier, 1, 156.)] Mappule. Petite pièce de loile pour couvrir le dboire. (Cotgr.) Maque, Maqule, Maquier. [Houlelle, action de s'en servir; s'en servir: < Comme iceuix deux' ' pasteurs... se eussent prins, sur couleur d'esba- • lement admiable, de leurs loucesou maque$ de • bregier. jetter ou maquier l'un après l'autre de la ■ terre. Et en ce faisant, un d'eulx se feust courrou- ■ cîé à rencontre de l'autre, pour maquie ou motte MAQ -270 - MAR « de lerre dont il fa féru. » (JJ. 176, page 279, an. 1443.)] Maquelette. [Petite massue : < Le suppliant « qui lenoit une maquelette ronde de fer. • (JJ. 195, p. 128, an. 1468.)] 1. Maquereau, Maquerel, Maquerlau. [Poisson: « Tout le maquerel et tout le harenc qui « vient à Paris doit estre vendus à conte. » (Liv. des Met. 270.) — « Et quand il (Jean sans Terre) vint « loing en meir, si le (.\rthur) rua cnz aus moque- « riaus pour avoir sa terre. • (Mén. dcBeinns, §!z45.) .... Quant dos poys demande, On me fait fèves ou pourreaulx ; Se harens vueil, j'ay maqueraiix. fDeach. f. 493.) • Maquereau bastard, • espèce de poisson marin ; en latin trachurus, (Cotgr.) 2. Maquereau, Maquerelle. [Entremetteur, courtier de débauche ; ce mot a la même origine que maquignon, c'est-ù-dire l'allemand Maekler: « Tu es maqueriaus chascun mois. > (Ruteb. 214.) — « L'orde vieile putain prestresse, Maquerelle et « charroicressc. » (Rose, v. 9370.) — « L'on ne « peut accuser une femme d*adultere, si son mari < ne s*en plaint, ou qu'il en soit le maquereau. » (Loysel, Instit. Coût. VI, 1, § 17.)] .... Ce n'est mie grant délit D'avoir tel maquerel de nuys. (Desch. f. 422.) Expressions : i"^ • Langage macquereau^ » cor- rupteur: • Quand aux flateurs estiment ils les « personnes si grues que de se laisser corrompre « par leur langage macquereau. • (Des Ace. Bigarr. préf. p. 3.) — 2» Maquereaux horologes: « Les * anciens n'avoient point de maquereaux horolo- « ges. • (Boucbel, Serées, p. 46.) Ce passage fait peut-élre allusion au cruciflx marque eau, qui étoit dans Paris près la rue de la Perle, où Ton avoit marqué les différentes crues des eaux de la rivière. Maquerelerle. [Métier de maquereau , aux Ord. V, p. 441, an. 1371.] — « Vaillans femmes et « sages es ars de sorcherie. de quaraus, et de • maquerelerie. » (Modus et Racio, f. 297.) Maquerellage. Même sens. Chez nos anciens, ce mot n'étoit peut-être pas malhonnête comme aujourd'hui, s*il est vrai que du temps de Margue- rite d'Autriche on n'enlendoit par maquerellages que des petites pièces, telles que les enfants en font. (Lett. de Louis Xll, t. H, p. 92.) Maquereller. Exercer le métier de maquereau. (Oudin.) 1. Maquet. [Meule: « Il avoit un petit maquet « de foing dessoubz une vassure d'icelle église, ou « le suppliant getta un tison de feu. i* (JJ. 174, p. 51, an. 1427.)] C'est un mot de patois dans quel- ques cantons de la Champagne. 2. Maquet. [Houlette, comtnemaque: • Louées « ou maquet de bregier. • (JJ. 176, p. 279, an. 1443.)] Maquignon, i^ Marchand de chevaux: « Il se « flt mo^fa^rnon de chevaux. • (Desper. I, 173.) — 2o Simoniaque : « Maquignon de bénéflees. • (D. C. sous MangOy 2.) — 3o Entremetteur, au propre et au figuré: « Maquignon de chair humaine. » (Ood.) — « Deviennent maquignons des places des réfop> - « mes. • (Mém. du duc de Rohan, 1, 330.) Maquignonnage. Commerce illicite, digne - d'un maquereau : « J'aymerois mieux que luy et 8i « femme fussent où je dirois« que d*avoir servi, à « tel maquignonnage. • (Choliëres, Contes, 1, 169.) Maquignonne. Entremetteuse: « Maquignonn^^ « de mariages, • femme qui se mêle de trouver des^ partis à ceux qui veulent se marier. (Oudin.) Maquignonner. 1» Trafiquer (Du Cange, souss Mangonare) : Oloici qu'on vous monstrera aoss^ « tost au doigt comme celuy qui maquignonnerai^ • les enjolemens de nos genettiaques. • (Cholières» Contes, 1, p. 190.) — 2» Maquiller, en argot : • On Is^ • decrassoit en ce lieu, on lui adoucissoit la peao.» • on la blanchissoit, on la parfumoit ; en un mot, or^ « y maquignonnoit une Cendrillon, comme on pré*-> • pare un riche cheval. • (Gazette Noire, 1749, p. 99.> Maquignonnerie. Tromperie. (Dialogue de Tahureau, f. 137»>.) 1. Mar. [Voir Mare. Mal, pour le malheur de: « Caries li magnes mar vos laissai as porz. » (Roi. V. 1949.) — • Tant mar fusteshardiz. • (Id. v.2027.) — « Jà mar por chou vous mouverés. » (Henri de Valenciennes, § 616.) — « Jà mar mandira mire « pour lui saner. » (Aiol, v. 4448.)] Beau niz, ne passes tu noient Là où tu verras maie gent ; Se tu i passen, n'este pas, Se tu esloiz, mar i seras. . (Fàbl. S. Germ. f. 4.) Mar s*est chaufez qui toz s'est ars. (Us. dôiS, /, f. iOA.) - Mar acointai sa 1res douce faiture. » (Vat. 1490, fol. 21-.) Mar vy vos yeux par les quels fu trahis ; Helas dame, quel dure département I (Desch. f. i53,} Expressions: 1<» • Maratiré, • maltraité, malheu- reux: Mar alirés Et cil qi est tiens menés Qe cou q'il aime guerpist. (Val. n« i490, f. dôO.} 2o « Mar né, • né pour son malheur, sous une mauvaise étoile : Las mar furent corps d'Adam nés Qui ce jour seront condempnés Par sentence pcrpetueUe. (Desch. f. 543.) 3* « Mar issent, » réussissent mal : Mar issent de tele gent Qui convoitent or et argent Plus qu'iU ne font chevalerie. (Fabî. S. Germ. p. iSO.) 4° • Mar venir , ■ venir pour son malheur : Tant ala, et tant echaufa, Que li autre le menaça. Et dist que mar y venist mais. (Ibid. p. i40.) 5<> « Mar vivre, • vivre mal, à regret : .... Mar vive je tant Qu'amors me vont alegier ma grevance, Et chacun jor double ma mesestance. PoëL nu. av. tSOO, t. II. p. StS. 6o < Mar finer, » Hnir mal. (Id. III, p. 1028.) MÀR ^ m — MAR 2. Mar. Mer : « Port d'aîgue douce et de mar. • Poët. av. 1300, K 463.) Maraboa, Marabouth, Marabut. Mot afri- ain. Chez les Algériens, les marabous sont les laitres de leur loi , les prêtres mahométans qui asservent les mosquées et qui, quelquefois, joi- nent ù cetle dignité la couronne royale. (Pelisson, liai, de Louis XIV, 1, p. 223.) On a donné le même tom à une montagne ou roche voisine de Gigeri, ftineuse par Texpédition de i6Gi, el peut-être à ause du séjour qu'un de ces imposteurs y a fait. 11 si probable que de là nous est venu le mot popu- aire de mara6o2i, pour dire un vilain Turc. (Ibid. , p. 202.) En 1592, on voit un prince marabut en Ifirique. (DeThou, Hist. trad. p. GOO.) Les mara- kniths sont les mêmes que les Almoravides, dont a dynastie, qui commence vers 1068, fonda le royaume de Maroc. (Ilist. des Eluls barbaresques Je 1757.) C'est aussi le nom d'une voile de galère. ;Dict. de Corneille.) Marachemin, s. Plante: • Dix joinctées de « marachemin blanc, ou de melice. » (Fouilloux, Vénerie, fol. 81.) 1. MsLvage. [Adjectif et substantif. Marécage, qui habite les marécages: « La furent assemblé • icele gent marage. > (Alex.)] Plus coulant que couleuvre en marage. (Desch. f. 38.) 2. Marage. [Maritime : « Dez ore vers la mer « tout le pais marage. » (Rou.)] A son col pent une grant targe Qui fu dos de poisson marage, [Blanch. f. il 9.) Maraglier. [Sonneur de cloches: « Campana- « rius, maraglier. » (Gloss. lat. 7692.)] Maraine. Marraine : « Quant la dame veit la « pucelle, elle luy dist j'en veus estre la « maraine, car désormais la nommeray Cuer d'a- « cier. » (Percef. III, f. 94.) Marais. Marécage: • Guillaume Bouquelon fut « porté par lerre,et ..sauvéapiéparungtnara]/^. » (Le Jouvencel, p. 225.) — « Les marais et commu- « nautez estant es mectes de bailliage. >» (Nouv. Coût. Gén. I, p. 340.) Expressions : \^ « Marays d'un eslang , » bords d*un étang: • Fallut loger sur les marays (Tun « estang au bord d*un bois. » (Petit Jehan de Saintré, p. 500.) — 2o « Marais salant» • d*où Ton tire du sel : « On a douté si les lods et ventes etoient dûs « aux seigneurs des marais salans, parcequ'outre « la franchise naturelle, ces marais tirent moins • leur valeur de retendue de la terre que de la « chaleur et de la force du soleil, mais un arrêt du « dernier septembre, a condamné.... à les payer. » (Laur.) — 30 ■ Se sauver par les marais, • Celle expression, encore d*usage, vient peut-être de ce qu'au siège de La Rochelle, dans une terreur pani- que, « plusieurs eurent telle frayeur qu*ils avisèrent « à se sauver par les marais, et plusieurs s*y enfui- • rent qui furent après reconnus par la boue qui « en estoit empreinte en leurs chausses. » (Brant. Gap. franc. IV, 281.) Marance, Marancer. [Absence de rofHce divin ; être ù Tamende pour ce fait : « S'ils font « marancCn seront mulcicz par Tadvisdu chapitre. » (Stat. du Chapitre de Soissons.) A Auxerre, on disait: « Punir de marance, marancer quelqu'un. » (Du Cange, sous Marancia.)] Maranche. Douleur, dans le Caton en roman (D. C. sous Marancia) : Se par ta déserte as maranche, Souffrir le dois en patianche. Marande (sainte). Espèce de jurement : « Saincte MarandeÂ\ faut retourner nu moulin, c'est « autant de pesché, il n*y a pain qui ne s'en aille. • (Contes d'Eulr. p. 82.) Marander. [Goûter à l'heure de midi : • Après « ce que les compaignons de la ville de Boulzi- « court eurent marandé en Tostel de Jehan « Rohart. » (JJ. 195, p. 487, an. 1470.)] Marane. [1*' Nom donné par les Espagnols aux Arabes et Juifs convertis, et devenu une injure signifiant traître, perfide. En Espagnol, marrano signifie porc, maudit, excommunié.] Voir Mabran : • Un sale marane et infidèle Juif. » (Slrap. II, 427.) — 2® Infâme : • Perdre une ame, un roy, un para- • dis, et nostre église tout ensemble, pour donner « lieu à leurs marannes desseins. » (Pasq. Rech. liv. m, p. 288.) Marangais, s. Espèce de troupes: « Deux cens « Walons ou marangais qui sont tous Bourgui- « gnons. » (Mém. ms. du maréchal de la Vieville.) — • V2lt marangets et fouillars vilains, partisans « d'emprez de Metz estoienl esgousillez et ae£faits. » (Hist. de la Popelin. I, f. 44.) — [Peut être dérivé au précédent, désignant des troupes espagnoles.] Marasme, adj. Exténué, qui est dans le ma- rasme. Un malade attaqué de la vérole < estoit tout « marasme et desséché avec extrêmes douleurs. > rjourn. des Sa vans, janvier 1738, p. 163, qui cite Thierry de Heri; Cotgr.) Marastre. [Belle-mère, au propre et au figuré: « La tierc estoit marastre à lui et a sa gent; Quar « recouvrer n*i pueent ne soilene forment. • (Rom. d'Alexandre, p. 94«J— « Et delez aus seoit Tempe- « reis qui ère famé al père et marastre al fil. » iVilleh.§212.)] De mère leur sera marastre, Et peut estre qu*eUe avmera Du second marry qu'elle ara Mieutx les enfans que du premier. (Desch. f. 502.) O tu cité (Paris) de justice aournée.... Mère de foy, mairasire d'eresie, Le vray escol de la théologie. (Id. f. SI,) « Qui a marastre a le diable en l'atre. • (Cotgr.) Maratresque, adj. Qui tient de la marâtre. (Cotgrave.) Maraud, s. Terme d'injure, coquin, scélérat: [« Comment, m*en irai je en pourpoint Et desnué « comme ung marault, » (Villon , page 208.)] — • Encor aujourdbuy apellons nous ceux a qui « nous vouions mal, et pensons injurier marautSy MAR -» • .coquins, bclislres, cooiinevouUnllcur reprocher • qu'ils eoDt médians el larrous. • (Bouch. SeràeB, p. 159 eL ICO.} — • Les aslres se soucient aussi peu < des riches comise des maioi/j;. • [Rab. Pronost. I. V, p. 10.) Maraudnille, s. Collcclif d« mumud, canaille. (Colgpa\e.) Marauder, r. Faire le métier de marauds. (Oud.) Maraudise. s. Métier ou acte, de maraud; rusticité, iourdise. (Id.) Marayer, v. Naviguer en mer. ■ Une nave de • mer garnie de voile el de mtst ; chasiel devant et ■ derrière, et de lous autres abillemens et orde* ■ nances qui appartiennent fi nerpour.maraj/er. • (CtiroD. de Nangis, an. 1377.) Marayenx, s. Jardinier de marais. • Monsieur - le prédicatenr vient harassé comme un ma- • rayeux. • (Moyen de parvenir, p. 337.) Marbotln. Motinaie d'or sarr.nzine; elle tire son nom des Marabouts on Almoravides. Elle a eu cours en Espagne et en France. Marbotim et eetellins bUns 1 Irove l'en tôt pot noient. (M). 7S(5, (. //, f, i58.; Dans les lettres de Philippe Vl. roy de France, (1336), on lit : ■ Quanles que au dit lieu a mutation • de prieur (de S. Gemme en Saintonge] et nouvelle « inslitution, d'icelui, l'on nous rend el paye un - marbotin d'or. » (Du Cange, sous Marbotinu».)— Selon Nicot, on lit fréquemment dans les Chartres des Rochellois les mots de marboulin et marebou- tin. — [• Derechief pour la mcson à la famme feu ■ Guillaume de Paie, bourjois de la Rochelle, ...un • marbotin cbascun an. . [Compte de 1268.)] Marbre. [1° Calcaire ii grains fins : • Sur un • perrun de marbre bioi se culchet. » (Bol. v. 12.) — • n avoil une colonne en Costanlinoble enmi la ■ ville auqucs, qui ère une des plus haltes et des • mielz ovrées en marbre qui onques fusl veue . d'oil. - (Villebard. §307.)— . Un escrinet d'une • pierre, aussi comme marbre , loutc goulée de • vert. • (Inv. du duc d'Anjou, an. 13G0, n» 162-1] Expressiovs : 1" - Marbre gentil, ■ blanc el dur. propre aux slatuaircs. (Colgrave.) — 2° ■ Marbre . grené, ■ marqueté. (Ibid.) — 3» • ilarbre lyois, • liais: • Un roy armé monté sur son cheval et • esloil d'ung marbre lyois. • (Percef. I, f. 38.) — 4» • Marbre paricn, • de Paros, de couleur blan- châtre, qui étant poli imite la carnation. (Colgrave.) — 5° ■ Jfariwe serpentin, • dont le fona est d'un vert foncé et les lâches blanches. [Ibid.} — 6° • Mar^ ■ bre Thebiiique. • 11 y en a deux espèces : l'un a le fond verdâlre, avec des taches de deux ou trois couleurs dittérenles; l'autre a le fond noir, avec des grains argenlés. (Ibid.) — 7*» ■ Faire tailler quel- ■ qu'un en marbre, • faire faire sa statue: • Le < roy m tailler (Saint Maigrin) en marbre auperbe- ■ ment, comme Quélus el Haugiron, et autres. > (Brant. sur les duels, p. 308.) — 8° ■ Le marbre n'a « que faire de peinture. • (Colgr.) Il« [Eloffe marbrée, tissue de flls de laine de (- HAIt diverses nuances : • Mari»-e verdelet, mûrbre Ter^ > meillel, marbre brousequin. marbre caiçM^ ' marbre acole. marbre àegrDine, marbre àoateo (Compte d'Et. de la Fontaine.) — • Ysabeau dH ■ Dampnemarie...ct Guillaume Huetprindreot u^^ • cote de marbre nuefve a femme, i (Jj. 118, p.StQ an. 1380.) — • Une cote hardie de marbre caiga^k « fourrée de gros vair. . (JJ. 153, p. 74, on. i^SflJ^ Marbré. [Marqué de lâches comme le marbr^ • Item. .1. driip marbré vermeillet de Loviers. (Nouv. Compt. de l'Arg. p. 9f>.j\ Marbreux. Plein de marbre. [Cotgr.] Marbrln-lne, aûj. Qui est de marbre : ■ Df=^ • cendismes ung degré marbrin. • [Rab. V, ç. 17^ — ■ On leur a estably deux slatues marbrinei. , (Clém. Marot. p. 524.) — [• Li portiers est monV^ • lous les degrés marbrin$. • {Aiol, v. 78î^.)] 1. Marc. Poids de huit onces qui sert â peser tes matières d'or el d'argent; par suite quaDlâlé d'or ou d'argent pesant un marc, dont la valeur numéraire varie suivant les époques. II trait de ean dot un anel : De en or, bien valoit un marc. (Fabl. S. G. f.TJ:} Expression» : 1* • Marc d'argent, • droit de relief ou rachat. 11 est estimé dix livres parisis et estÙ au seigneur féodal, outre le revenu d'un an da fief de son vassal, pour le droil de relief ou racbil, quand le ruisseau est prisé vingt livres parisis et au-dessus. (Laur.) — 2» Mare, somme: • Leroy • d'Angleterre donna sur ses coffres (au duc de ■ Gueidres) mille marcs de revenue par ati. ■ (Froiss. m, p. 271 .) — 3» • Mare d'esleriin, . 1S s., 4 deniers : • Si... donna le jeune roy, (au comte de ■ Haynaut) .cccc. marcs d'estrelini, un estrelio .> pour un denier, de renie et donna encores k ■ Philippe de i;hastFaux cent marcs de rente à ■ l'estrelin. • (Froiss. 1. II. p. 12.) — 4" ■ Eoisan • marc el à l'aloy •. • Encores que les députez de • l'empereur fussent contents de prendre les escug • marchans ei ayant cours, le chancelier Duprat, • pensant faire le proufflt du roy, meit en avant ■ qu'on mist les dits escus au marc et à l'aloy, de ■ sorte que tes print à l'aloy, el fondant les dits • escus, se trouvoil grand interesl. • (Mém. de do Bellay, 111. f. 92.) — S». Au marc la livre, > au pror rata : • D'icelle somme sera payé h chacun cfédi- • leur, au marc pour la I)vre,cest à scavoir, selo^ • ce que deu leur sera. • (Bout. Som. rur. p. 332.) — 6" . J'en ay le marc si vous en aves l'onoe. • (Les Marg. de la Marg. f. 38!.) — 7" - Marc d*or, • aroit que payent les acquéreurs d'une charge de notaire. (Du Cange, s. Marcœ aureae.) — S» ■ ïtar^ ■ pesé, > le plus pesani, il vaut 26 s. en Allemagne. .... S'il se tust bien porpenseï Ke r feist porinile marc» petit. Part da Bi. du» D. C. Mu Hipca pmArM*. 9° . Marc au grand poids, - même sens : « Viogt > mils mars d'or au grant peis. • [Rom. d'Alfiis^ ibid.) — 10° • Charge 6 poids de marc, > enivré : > S'estoil chargé à poids de mare à bon compte. ■ (Boucbel, Serées, 1, p. 36.] — 11* ■ Cocu à poid»de MAR - «5 « bestail efil irouvé pastarant en autruy village doit ■ amende au seigneur justicier, si ce n'est es lieux • ou ledroiLdemarc/iQffaalieu. • (C. G. Il, 471.] Marctaalne. [Blé et autres denrées semées en mars: < Item sur chascun mui de pois, de fèves, de • veBses et autres marchaines, trois deniers du ■ vendeur et trois deniers de l'acheteur. • [Beg. B. 2 de la Ch. des Comptes, an. 1339, (. 113>'.)3 — • Deux sols lournois pour chacun septier d'avoine ■ et autres marchaines. > (C. G. I, p. 714.) Marchais. [Marais, étang: • Comme lessup- • plians Teussent alez peschier en un marchais « commun en ladite ville de Chesoy en Gastinois. * (JJ. 165, p. 378, an. 1410.) — Pièce d'eau : > Item, ■ deux estans enclos dedans le terroûer dudit • Plessia, et deux marchais. > (1367, Aveu de La Périne ; L. C. de D.)] — > Aussi puet il (le sanglier) ■ aler en queste aux marais et marchai% et ruis- ■ seaux. • (Chasse de Gast. Pliébus, us. p. 177.) — ■ Harez, marchais, et autres lieux moulx. ■ (Id. p. 339.) Marchai. • Marchai des logis du roy, > celui qui marche ou marque et assigne diversement les logis aux domestiques de la maison du roy. (Pasq. Bech. p. 736.) Marchand. Les formes plus anciennes sont marceant et marcheant. l'Subst. 1* Marchand, au propre et au figuré. Duguesclin allant aux ennemis dit à ses gens : ■ Veez là les marchons à qui nous devons mar- ■ chander à présent. ■ (Duguescl. Hénard, p. 416.) — 2* Quiconque trafique, soit comme honnéle homme, soit comme traître. L'archiduc appelle son marchand le bâtard de Betranc, qui lui livra Oude- narde. (Hém. d'Ol. delà Marche, 627; Desch. 134.) — On donna le nom de marchands aux officiers et soldats de la garnison de Gertruydemherg, qui, l'an 1589, s'éloient livrés au duc de Parme pour de rainent. (De Thou, Hist. trad. X, p. 81.) Expressions : [i' • Marchand àe houes, . voleur, fripon (comparez ftottiicr): ■ Ung trompeur, larron, . marchant de houes. • (JJ. 195, p. 83Î, an. 1473.)] — 2° • Hauts marchands de bétail, > ceux qui en font un gros commerce. (Coût. Gén. I, p. 917.) — S* • Marchandes publiques, > maîtresse en quelque métierque ce soil, comme lingère,coulurière.(Laur.) — 4" . Marchand meslé, » qui vend différentes eboses. (Oud.) — 5* • Marchand grossier, • qui vend en gros. (Ibid.) — 6» • Marchans fourains. • (Ordon. m, 447.) — T ' Marchand qui perd ne peut rire. • (Oudin.) — 8* « Pas n'est marchant, celluy qui tou- • jours gaigne. ■ (J. Marot, 212.) — 9* . Marchand • qui ne gagne perd. ■ (Apol. d'Hérod. p. 209.) — 10* < Vous vous en trouverez mauvais marchand, ■ vous serez trompé. (Strap. Il, 367.) —Il- . Souper • de marchand. • (Colgrave) — 12* « Aujourd'huy ■ marchand, demain meschant. • (Doctrin. de Sa- pience, fol. 40.) — 13° • Bonne marchandise trouve ■ toujours son marchand. » (Cotgr.) — 14» ■ Nou- > veau marchant doit payer son entrée. > (Percef. i- MAR I, r. 34.) — 15« ■ Ha marchant ne vaait riens saD& > monnoye, ne ung jeune homme sans conduite. * (Ibid. III, f. 114.) 11° Adjectif. £1* Qui a les qualités requises pon a être vendu, qui a cours, qui sert dans le commerc» • Iceulz cuirs veus et cogaus s'ils sont bons, loyan*^ ■ et marchands. > (Statuts de-i tanneurs de Couloïc^ miers ; Bulletin du comité de langue, 111, 567.)] — . • Kscos marchands. ■ (Du Bellay, f. 92.)— ■ Fagota • marchands, > ils doivent avoir trois pieds «j demi.(C. G.l, 814.)— . livre marchande. • (Cotgr.; ~ « Papier marchand, > papier gris, brouillartf. (Id.) — . Poids marchand. • (là.) — 2» Qui laisse ïj liberté du commerce : • Cooclud la trêve pour neuf ■ ans marchande, et revenant chacun au sien. • (Commines, Hém. p. 310.) — ■ Laquelle trêve seroil ' marcfjandeetpourroientatleret venir les Anglois ■ par tout le royaulme. > (Chr. scand. de Louis SI, 233.)— 3" Qui porte bateaux: - Rivière nwrcftûtiite.' (Oud.) — 4' Propre au combat : - Lorsqu'ils furent • en place marchande. • (J. d'Auton, t. 3^.) — • Le • gentil duc de Nemours, ne tons ses capitainesel • gens de guerre ne désiraient autre chose que a • les combatre mais qu'on les trouvast en (tm • marcliand. • (Ilist. du chev. Bavard, p. 285.] — [5° . Les six corps marchands. • On .appelait ainsi a Paris les communautés des marchands qui ven- daient les plus notables marchandises. C'étaient les drapiers-chaussetiers, les épiciers, les merciers, les pelletiers, les bonnetiers, les orfèvres. ■ Chacun de ces messieurs des six corps marchands, les plus distingués dans leur état, dit Hurtaut dans son dictionnaire historique de Paris, passe successive- ment juge consul, puis échevin de la ville de Paris, et ils en sont regardés comme les plus notables bourgeois. Cette dernière qualité les anoblit et lenr donne le litre d'écuyor. •] Marchandement. fEa marchand : ■ Nobles ■ vivant marchandement. • (L'abbé Coyer, la No- blesse commerçjinte, 111.)— • II pouvoil licilemenl • passer et repasser marcltandement à tous ses > biens denrées et marchandises. > (Lett. de Charles de Bourg, au s^ du Fay, p. 359.) — 2« [Avec la liberté accordée aux marchands: ■ Comme le suppliant ■ fust alez marcliandement par mer en un vaissel « chargié de gloe. - (JJ. 101, p. 7, an. 1363.)] — 3" Rolurièremeol: » Toutle personne noble peut ■ acquérir et tenir ftefe et terres nobles, quelles ■ quelles soient, supposé quelle ne vive noblemeot, < et quelle vive maf'C/ianttemfnt ou roturierement.» (Cûut. Gén. 1. 1, p. 314.) Marchander. 1* Commercer, faire la marcbaii- dise, banque: • Les avoirs de quoy vous mar- > chaudes, et de quoy vous vivez. > (Uod. et Racio, f. 270.) — 2° Faire le change: • Marchandaient ea - fait de change. ■ (Ordon. 111, f. 151.J — [• Icellai > Jehan avoit marchandé et roogne desescusde ' notre coing et aussi des blans en la compaignie ■ d'un hommequi marchandoitËi rongnoita'icenli • et blans. - (JJ. 155, p. 214, an. 1400.) — 3- Con- clure un marché : ■ Michel le Charpentier et Jebis MAR - 275 — MAR le Charpentier offrirent à Jehan le Conte, dit Mercier, un ou deux caques de verjus à acheter, et comme il ne voulut en donner de chacun caque que .XIV. sols, il ne marchandèrent point. > (JJ. 138, an. 1389.)] De là l'expression: « Marchander avant la main • : « L'amant requeroit quelle des- elarast s'elle l'aymeroit ou non ; » la maltresse répondit « qu'il n'estoit à ce recevable, car en telle chose on n'a pas accoutumé de marchander avant la main, ains faull congnoistre avant que aymer. • Nous disons acheter chat en poche., (Aresta Amorum, 160.) — 4» Faire un trafic illicite: Que nul verdier, mestre sergent, ou aucun autre sergqnt des forez ne puisse marchander es poins ne es mectes, ne es gardes de leurs orfices. • (Ord. II, p. 248.) — 5» [Avoir commerce avec quel- qu'un: « Le suppliant et icelleJehanne ont tousjours demeuré ensemble en hostel en communaullé, et vi voient et marcliandoient par commun. » (JJ. 163, p. 308, an. 1409.) — 6' Discuter le prix : « Si dites à maistre Jehan qu'il ne les (ouvriers) embesoingne point, sans marchander avant. » Sfénagier, t. II, fol. 3.) — 7* Négocier au moyen 'argent : « Si s'avisa que il feroit assayer au dit cbapitainne se pour argent il poroit marchander à lui, par quoi il reuist la ville de Calais. » (Prois- sart, V, f. 230.) — • Jadis vous marchandâtes à un cuivers félon De mon corps à mordrir par grande traïson. » (Baud. de Seb. X, 852.)]— 8* S'exposer à un danger par ses agissements. Parlant du comte d'Ostrevant qui, quoiqu'allié de la France, prenoil rordre de la Jarretière, on lit : « Il marchaiide bien à estre mal de l'hostel du roy de France... il vien- dra un temps qu'il s'en repentira. • (Froiss. IV, p. 93.) — 90 Hésiter : • Il marchande s il doit aller ■ en ce lieu là. » (Oud.) — 10® Epargner, ménager: 8ui porte pelé ou arc, ou machue pesant trubles et o forchei les fièrent maintenant Qui un en pout ataindre ne V va^ marchandant. (Rou, iii.) On dit populairement : • Il ne vous marchandera « pas, • il ne vous épargnera pas. (Mém. de du Bell. liv. VllI, fol. 251.) Marchandise. [^ Objet de commerce, marché à conclure : « Nous perdons nos gaaingnes et nos marchandises. » (Hén. de Reims, § 226.) — « Je vous demant sur vos loialtés, se la neisfusl vostre et elle fust chargie de vos marchandises, se vous en descenderiés. » (Joinville, § 627.) — « Le concierge avoit quis, pourveu et acheté toute ceste marchandise. » (Froiss. t. XV, f. 5.)] — Au figuré, Desch. dit des faveurs de l'amour (f. 514^) : n n*y a bossu ne mesel. Se barguignoit sa marchaniUse, Qui n'en eust quelque friandise. Expressions : 1* « Marchandise de gueule, • vic- tuailles, vivres. (Cotgr.)— 2» « Marchandise latine. » expression des marchands, pour dire la meilleure marchandise, la meilleure étoffe. (Ibid.) — 3** • Mar- • chandises du premier, du second, ou troisième « marchand, • celles qui n'ont pas été achetées de la première, de la deuxième ou de la troisième main. fOrd. t. V, p. 368.) — 4» « Marchandise loyalle, » de bonne qualité, fournie en conscience. (Froissart, livre IV, p. 35.) — 5» • Marchandise meslée, » qui n'est pas d'une seule qualité. (Oudin.) — 6» « Jfar- « chandise fardée, » préparée pour tromper. (Ibid.) — ?• • Chacun prise sa marchandise. • (Ibid.) — 8*" « Marchandise qui plait est à demi vendue. » (Ibid.) — 9* « Pauvre marchandise, • qui n'est pas de vente. (Ibid.) — 10» « Bonne marcliandise trouve « toujours son marchand. » (Cotgr.) — 11<* « Mar- « chandise n'espargne nuls. • (Ibid.) — 12* « N'a « pas son choix de la marcliandise qui n'est pas à « la 1"* monstre > ; c'est le tarde venientibus ossa des Latins. (Cotgrave.) W [Commerce, négoce: « Et mandoil li roisd'En- « gleterre as Flamens que il leur toroit leur prouf- • fit et le marchandise, s*il n'cstoient de son « accord. » (Froiss. Il, 362.) — « Et rendi là adont « li roys d'Engleterre as Flammens l'estaple et le « marchandise des laines. » (Id. 446.)] — • Si vous « prie que le pays soit'restauré de villes, chasteaulx, « et le peuple vague rassemblé, afin que marchan- • dise reviengne au pays, qui longtemps a esté « exillée. » (Percefor. Iv, f. 159.) IIP Manœuvre, intrigue, négociation. (Voir ÎIar- cEANDîsE.) L'arrivée de Louis XI à Paris, déconcerta toutes les mesures que les princes et autres de la Ligue avoient prises pour se rendre moilres de cette ville : ' Ainsi fut ceste pratique rompue... ny ne se « fust trouvé homme de ceux qui paravant avoient « esté devers nous, qui plus eust osé parler de la « marchandise, et à aucuns en prit mal. » (Mém. de Commines, p. 55.) — « Nicolas de Bossu avoit faict « une entreprise d'une marchandise, par laquelle « un de ses gens vendoit guise aux impériaux. > (Mém. de Du Bell. Il, fol. 45.) — « Marchandise qni se « traitoit double, » manœuvre conduite par un homme qui veut, comme nous disons, tirer d'un sac deux moulures, en trahissant le parti pour lequel il traitoit. (Mém. de Monlluc, I, p. 691.) IV» [Marché, convention : • Brisier le marchan- • dise. • (Froiss., III, 40.) — « Si me as fait torcher « et palesonner une paroy, qui n'estoit pas de nos- • tre marchandise, j'en vueil eslre payé. » (JJ. 184, p. 351, an. 1453.)] — « Moitié guerre, moitié mar- « chandise, > tantôt la paix, tantôt la guerre. (Mém. de Bassomp. Il, p. 371.) V» Intérêt de quelqu'un : « Bien monstrerent les « Hongres qu'ils avoient aussi cher et plus la mar- • chandise des Allemans que des François. • (Froiss. liv. II, p. 293.) VI* Fille de joie : On venoyt de rompre nng huys Ou U y avoit marchandise Et s'en estoyent trestous fouys Tout fin nuz, en belle chemise. (CoquUlartj p. 163.) Marcbandolse. [Marchandise: « Marchandoise « d'avoir poids, n celle qui se vend au poids. (JJ. 80, p. 256, an. 1350.)] Marchaace. [Voir Maresghadcée. Prestation en avoine pour les chevaux du seigneur : • La rede- MAB — 278 - MAR « blés qu'une femme offensée. » (Printemps d'Y ver, f. 89.) — 2» Aller : « Cerf bi?:u marchant. » (Modus, f. 14*.) — 3» Passer par : « 11 accessera de chevau- « cher tant qu'il trouvera ceux qui ont marché par « illecques. » (Percef. IV, f. 87 ^) Expressions: 1° « Le pied marcH^ » le pied placé en avant comme pour marcher : Au poing tenoit un arc riche tendu Le pied marché^ et le bras estendu. (C. Marot, p. 5.) 2* • Marcher une aragne, ou sur une aragne, • écraser une araignée. (Monet.) — 3* « Marcher en « pas de loup. • (Cotgrave.) — 4* « Marcher de pied a en terre. • (Ibid.) — 5«> « Marche cela, laquet, » phrase de mépris dont on use à regard d*un parasite vil et flatteur qui applaudit à tout ce qui sort de la bouche du maître au logis. (Ibid.) — G® « Marcher • de bon pied ou non. » (Oudin.) — 7* « Marcher « de ce pied là, » agir de cette façon. (Ibid.) Marches. Mare : Tout droit allèrent vers Bondiz Ou les oyseaulx se feurent mis En pluseurs lieux en baulx marchez. (G. de îaBigiie, 80.) Petitz marchés a trouvé Ou 8*en est allé receler. (Id. f. i05.J « Il le baptisa à Tautrier en un marchés. > On le dit encore en GiUinois. (Partonop. de Bl. f. 174.) Marchesse, s. Grain qui se sème en mars : « Trente septiers de bled par tiers froment, mai*- « chesses et avoine. » (Procès de Jacques Cuer, 49.) 1. Marchet. Voir MAnciiÉ. 2. Marchet. Sceau : « Mesure marché de son « marchet. • (G. G. II, 652.) Marcheter. [Faire le commerce, aux Ord. VIIl, p. 7, an. 1395.] Marchette, s. Partie d*un orgue , les touches du clavier: • Les dents leur tressailloient comme « font les marchettes d*un clavier d'orgue. • (R;ib. II, prol. p. IV.) Marchevalée. Nom du second cheval d'Ogier, héros de roman. (Départie d'Amours, p. 241.) Marclicure, s. Allure. (Oudin, Rob. Eslienne.) Marchie. Marche : « Frontières et marchies. » (Ord. III, 490.) Marchié. Voir Marché. Marchier. Marché: « Le mari aveugle.... laisse « aler sa femme au marchier et partout vileter. • (Desch. f. 513.) Marchir. [!• Confiner, être limitrophe: « Gar- « nisons qui marchissoient à eus. » (Mén. de Reims, § 330.) — • Lendemain il rentrèrent en leur pays, « car il marchist là assés priés. «• (Froiss. II, 198.)] Si neveu sont, et maixhixcnt à mi. Garin, dans Du Cang*. lous Uareha. « En icelle ville de Gand , et es autres villes y « marchissans. » (Math, de Coucy, Hist. de Ch. VII, p. 638.) — « La duché de Normandie et la conté de « Chartres qui ensemble marchissent. • (Cbron. de S. Denis, I, p. 246.) .... Tolir li Torrent sa terre Cinq rois qui à lui marchissoient. Cléomadès, dans D« Gaift, m aoC JCfre**. 2« [Avoir affaire à : « Et elle avoit à marchir à « grans seigneurs. • (Mén. de Reims, § 336.)] 1. Marchis, Marchise. [Commandant de marche, marquis; sa femme : « A icest mot se pas- « met li marchis. » (Roi. v. 2031.) — « Li marchis « de Montferrat. » (Mén. de Reims, §29.)] De la aler se defendoit Quar c'estoit une grant marchise. (Ms. 7918, f. 291,) 2. Marchis. Bruit de pas (voir Marciieis) : « Les « trepignis et marchis des chevaliers furent.... tost « seeuz. » (Percef. I, f. 131.) Marchois. [Marche, frontière: « Venoit tour- « noier ou marchois de France et de Poiteu. » (Mén. de Reims, §27.)] Marciage. Droit seigneurial ,* consistant aux fruits naturels d'une année sur trois ou dans les fruits industrieux d*une demi-année. (Laurière.) — Marciage a lieu es choses tenues en censives el directe seigneurie : par le droit de marciage , le seigneur censivier et direct, a droit de prendre de trois années la dépouille de Turne , quand ce sont des fruits naturels : mais si sont fruicts indas- triaux, comme labourages ou vignes, le seignear ne prenderaque la moitié de la dilte dépouille « pour son droit de marciage. » (C. G. II, 411.) Marclé. Marché : .... Uns vilains de farbu En devoit aler au marcié. (Ms. 7989*, f. 45.) Marcler. Lever le droit de maixiage : • Par la • coustume du pays de Bourbon nois, Fcglise ne « marcie point, c'est à dire que Teglise ne prend • nuls marciages des choses tenues de sa censive • et directe seigneurie par la mutation du prélat « ou seigneur de Teglise ; car Teglise ne meurt « jamais ; mais prend seulement marciage par la • mort du tenancier. > (Coût. Gén. II, p. 411.) 1. Marclr. [Confiner, border: « François sont « grans el orguillous et marcissent à vous. » (Froiss. m, 113.)] — • Si ne doit-on ahanner terre • qui marcisse au grand chemin. » (Bout. Som. Rur. page 497.) Je sut mis en une maison Et puis en une grosse tour Ou grant force marcisi autour Et moult soDgneuscment me garde. [Froiss. Poës. 90i.] 2. Marclr. I* Faner, flétrir. Marc^rat, dans S. Bernard ^,p. 19), correspond au latin marcescet. — 2* S'affliger : « Bien me puis mamr et douloir. » (Art d'Aimer, d'Ovide, cité par Borel.) 3. Marclr. Fouler : Lieve toi, alons nous esbatre, Marcir la rousée et abatre, Dont l'oudour est trop plus prospice Et mieuls vault que de nuUe espisce. (Froiss. Poës. 353 Marck-gelt, s. composé de deux mots alle^ mands. Argent du marche : « Le fermier du péag^ « est accoustumé de recevoir par chacun an , i^ « deniers parisis d*un chacun venant avec des MAR -K • deurée3 ou marchandises de quelque sortes que • cesoil, aussi bien de victuailles que d'autres • marchaodises, les mettant dans le marché pour ■ estre vendues aussi bien des habilans de Renaix, a que des eeos du dehors; lequel est nommé mnrcfc - gelt. . (H. C. G. I, H42.) Marcos. [Marcotte: • Jforcos que l'en appelle • planteys du vigne. • (JJ. 153, p. 148, an. 1398.)] MarcoD, a. Matou, gros chat. Nos anciens fai- BOient des noms d'animaux de noms de saints. Ici marcou vient de JHnn;, comme malou de Mathieu: « A Metz et dans toute la Loraine, (le nom de Rami- ■ nagrobis), qui est un nom d'homme, se donne à ■ tous les cbals mâles, comme aillieurs ceux de - jnarcou et de matou qui sont aussi des noms • d'iiommes. > [Le Duchat, sur Rab. t. III, p. 117.) Et de nuict n'alloit point criand Comme ces gros marcoux terribles Eo longs mjauIemeDs honibleB. {J. Du Bellay, p. AlO.) > H'amie dit l'abesse, le voslre n'est qu'un petit • minon : quand il aura autant étranglé de rais ■ que le mien, il sera chat parfait, il sera marcou, ■ margul, et maistremilou. > (Moy.deParv.p.248.) Mardi, lourde la semaine : [• Ilueques demeurai • de lois jusque mardi. » (Berte, 1.) Expressions: • Mardi gras: ° 1° Carnaval : • La ■ reyne vouloil qu'il se flst à Fontainebleau un Tort > beau mardy gras de festins, mascarades, combats, . et tournois. » (Brant. Cap. fr. t. IV, p. 2ti.) — 3* Homme gras, replet. (Oudin.) — 3° « La guerre • àemardygras. • On nommoit ainsi la guerre qai suivit la paix faite après la prise de La Rochelle. (Branl. Cap. fr. t. IV, p. 104.) 1. Mare. [Voyez Mab. Malheureux : • Tant mare • fustes, bers. » (Roi. v. 350.) — • Tarlonopeus, si ■ mare fustes Que vos si tost morir deusies. * (Partonop. v. 9811.) — > Sedan, dist il, tant mare • fustes Qui en Deu créance n'eusles. » (Id. v. 9887.)] 2. Mare. [Onlitau Gloss. lai. 4130: > Lamia, ■ eenusmonstri, gall. mare, vel animal. «Comparez Gnmm, Mylhol. germ. p. 597.] 3. Mare. ' Mare.... esEuninstrumentdelabour ■ emprunté du latin ainsi que nous pouvons < recueillir de deux passages du 10* 1. de Columelle ■ en sa maison rustique; d'où est venu que près- • que en la plusparl de cette France , nous appel- ■ Ions marrer les vignes, ce qu'es autres endroits . labourer. ■ (Pasq. Rech. p. 734.) 4. Mare. [Amas d'eau donnante : • A une mare ■ sunl venu. Gardent de loin , si unt veu Raines • qui furent ensamblées. ■ (Marie, fable 30.)] (Moutk. p. SM.) Exf^essions: 1* • KousdefTendonsqu'onailmartf ■ à fosseiz qui boivent en rivière ne cbantepleure. ■ (Ord. I, p. 541.) — 2° • Mare des mers, » la mer. u mer oit à la terre : MAR L'esprit Dieu flet sur moy sa miiîMin Avant qu'il fUst ne lune ne eoulere : Le ciel D'eatoit, ne terre, ne clarté. fDeteh. f. SOS.) Maréchal — aus. [Maréchal (voir Haresceial): ■ Li quens li done de sa terre les clés ; Dorénavant . sera ses avoés ; Et marechaus de sa terre cla- . mes. • (Aubri, p. ifiS'.l — ■ Avec le roy n'avoit ■ que le roy de Sezileet le f7iaf'£t'/iii^ de Irance. • (Joinville, § 380.) — . Marechaus don Temple. • (Id. 185.)] Marechancle. Ecurie: Tant ; a de groni yens venues, Toutes en sont pleines les ruea, UaTechawciet et celier ; Ke se sceveut ou logier. Alhit, dmt Du Cu>ce, mu IbruchoIcU. Marée. [1* Flux de la mer : • Ils avoiçnt le vent . et la marec pour euls. • (Froissarl, IV, 77.) — ' Chils linges va de tous vens et contre toutes « marées. » (Id, 73.) — 2* Poisson pris dans une marée: ■ Se li pescheurs se guerrioienl, on ne > auroit souvent point de marée. • (Froiss. XII, 8.) — 3' Espèce de poisson : <• Quiconques ameine • poisson de mer a Paris de deus marées, il pertie ■ poisson toutes les fois que il en aeroit repris. ■ (Liv. des Met. 270,) — 4° Mal de mer : . Au retour- ■ aer en Englelerre, il fu durement grevés et . oppressés de la marée. » (Froiss. IV, 161.) Voir Marine. — 5* Rade: ■ Si entrèrent lanlosl cns es ■ plus appareilliés vaissiaus qu'il trouvèrent là sus • iemarée. » (Id. 73.) — 6* Abondance: ■ Ainsi ■ Sainte Severe fu pnse et conquestée: De biefs et ■ de bon vin y ot grande marée. > (Cuvel. 20393.)] Il e»toit une grant marie De fleurins qui firent maint plé. (Ma. 68iS, f. 83.} Mareer. [1* Séjourner dans un port: «Dechas- • cune gabarre, qui par ledit port mariera, dixsoolz • chascun an qu'elle mareera oudit port. > (JJ. 74, p. 492, an. 1342.) — 2' Naviguer : . Tu as fait que • faux et traître d'aler mareer avecques aultres • que ceulx avec qui lu le esloie loué. • (JJ. 141, p. 89, an. 1391.] — < Le maislre d'icellui calenier > le voult habandonner, disant que plus ne le ■ mareroil pour le graut trait qu'il porloil. (JJ. 82, p. 52, an. 1453.)] Mareglier. Marguillier: Curei, chappelains, et cbanoines. Doyens ruraux, mareglien, moynes. IDeKh. f. SS3.} Mareller. [Table carrée sur laquelle des lignes partent des angles ou du milieu de chaque côte et se réunissent au centre; elles indiquent la place que doivent occuper et la route que peuventsuivre les trois méreaux ou marelles; le gagnant doit aligner sur une seule ligne les trois jetons; on nomme encore ce jeu carré chinois : • Une très belle ■ table, ployant en trois pièces, en laquelle est le ■ mareher, deux jeux de tables et l'eschiquier, faiz • de pourflz de Romme. • (inv. de Jean de Berry, 1416.) — • Une lable de bois marquetée du jeu des ■ escnas et de tables et de mare/Jers et y sont les ■ tresteaux tenant à la ditle table. ■ (Id.)] MAR — 280 — MÂR Marelle. [Méreau; jeu auquel servaient ces méreaux (voir Marelier): « Jebaii Aysmes qui avoil « joué aux 7?iarc//^s à six labiés, appelle le jeu . sainl Marry. « (JJ. 167, p. 87, an. 1412.)] Marelller. [Même sens que marelier: « Icellui « Eslienne prisl lors ioxiies marelles et les gella jus « du marellier, • (De Lab. Emau^x, 381, an. 14V2.)] Marement. [Affliclion, dans Parlon. v. 6624.] Marende. [Goûler, repas fait à trois heures de relevée: • 3/am2rffl,lemangierderheuredc none.» (GIoss. du fonds S. Germ.) ~ • Icellui compaignon « se transporta en l'oslel de Berlran à benre de « marende ou relevée. • (JJ. 163, p. 368, an. l/i09.)] Marenge. Mésange bleue. (Cotgr.) Mareune. [Marais salant en Poitou, dans Du Gange, sous Maritimœ.^ Marescal-chal. [1° Serviteur des chevaux, maréchal-ferrant: « Touz les chevaus que il acha- « tent muèrent avant le chief de Tan ; car il ne les « sevent tenir ne garder; et aussi n'ont il nulz • mareschaux. » (Marc. Pol. 615.)] — • Le maréchal « en forgeant se fait; »• nous disons à force de for- ger on devient forgeron. (Mém. deDu Bellay, prolog. du 5* liv. fol. 0.) — « Les médecins et mareschaux « tuent les gens et les chevaux. (Du Verdier, Diver. leçons, 512.) — 2" [Grand officier des cours féodales et royales, inférieur au connétable. Voir ses droits et ses devoirs en Angleterre, dans une longue cita- tion de D. G. IV, 289 <^ à 290^] — Dans le titre des franchises et privilèges accordés aux hommes du duc de Bourgogne ù Ghâtillon-sur-Seine, il est dit : « Ge fut donné par la main Vury (Valricus) « mon chapelain par devant Gaucher de GhasCillon • mon senechaut , et Poincot de Froulois mon « mareschaut, et Gervaise Ghauchar mon chamba- • lan. » (Perard, Hisl. de Bourg, p. 300.) — 3« Dans les armées, c'est celui qui dispose les logemens et les lieux propres pour les troupes, par le moyen des fourriers qu'il a sous lui. Quant la court U roi fust i ostée Moult vissiez belle asscmblce, Les mareschaux oster, livrer Soliers et chambres délivrer. Et ceux qui n'avoient ostex Faire loges et tendre tex. (Athis, D. C. sotis MarescaUi.^ « 11 fut trouvé du mareschal qui faisoit Tavanl • garde à Engislo.... là fut surprins le jouvencel et « amené devant le mareschal puis fut prins le « chastel. » (Percef. VI, 110.^ — Les villes assiégées s'adressoient au mareschal ae l'armée pour capitu- ler. (Froissart, liv. lll, p. 127.) — Le mareschal de l'armée du duc de Lancastre étoit à la première bataille ran 1386. (Ibid. p. 116.) Les mareschaux et leur banieres Qui devant Tost vont premières. (G. Guiart, f, 329,) Dans chaque armée, deux mareschaux ordon- noient des campemens, des ordres de bataille, marchoient à la léte et pourvoyoienl à la subsistance. (Pierrt? Destrey, Voy. de Charles VlU à Naples.) — 4* • Maréchal ou mareschal de France. » Us pren- nent du roy le départemenl des provinces pour en faire la visite, assister aux monstres des gens d^ guerre, voir si la discipline militaire est observée, visiter les frontières, faire réparer les places, avoir^ inspection sur les arsenaux et munitions, assembler^ les troupes. Lorsque le connétable étoit grandH écuyer, les maréchaux étoient écuyers d'écurie doH roy, q^iasi stratores. (Laur. Gloss. du Dr. fr.) Hugues Copet ses fuis ainez.... Fu marescaux de France fés Pour garder la tierre comunes. fMousk. p. 3S0.) 5" « Maréchal d'armes. • (Meneslr. de la Cheval. . page 200.) — 6» « Mareschal de camp gênerai d^ • rarmée. » (Mém. de Sully, 1, 167.) — 7« • Mares-- > chai de camp dans les tournois; > ses obligationr ^ sont les mômes que dans les armées. 11 conduS^ toute la compagnie, règle sa marche, fait filer Ic^q quadrilles et leurs équipages; introduit dans la caiT-u. rière et dans les lices; visite la carrière, prea^ garde que tout y soit disposé dans Tordre, conda// à leurs postes les machines et les cavaliers. (HenesL des tourn. p. 103.) — 8« « Mareschal de la lice, des « lices, ou dans les lices ou tournois, » le même que mareschal de camp. (Mém. d*OI. de la Marche, liv. 1, p. 208.) — Le mareschal de camp, dans les gages de bataille, avoit les armes et toutes lesautres choses du vaincu, conformément à lordonnancede 130G. (La Salade, fol. 51.) — 9» - Mareschal de la • \\\U\ » gouverneur : « Au regard de Gervaise il aura roflice de maistre portier et Jean Larchersera • clerc du guet, vous, ...vous serez mareschal de « la ville. » (Le Jouv. 30 ) — 10» « Petit mareschal^* commandant de petite province. Le comte de Pem- broke ayant été envoyé. Tan 1372, par le roy d'Angleterre, en Poitou, en qualité de gouverneur et souverain des troupes qui y étoient: • Grand « merci monseigneur (dit le comte) du haut hon- « neur que vous me faites; je serai volontiers par « de lu un de \ospelUs mareschaux. • (Froissart, 1. 1, p. 417.) — Jean de S* Prix étoit appelé le petit mareschal. illist. de Loys lll, ducde Bourb. 187.) — 11° « Mareschal du ban le roy, • Tinspecleur des prisons en Angleterre. La prison de Ix)ndres s'ap- pelle encore marescalcie, (D. C. sous Marescallut banci regii, col. 537.) — 12* • Mareschal de Boul- « lonnoys » : • Antoine du Moulin escuyer, mares- « chai de Boullonnoye. ■ (Coût. Gén. I, p. 706.) — 13* « Comte marescaL • En Angleterre, celle dignité est une espèce de grande sergenterie royale, attachée féodalement au comte de Norfoick qui, avec Tagrément du roy, peut commettre à sa place. Il porte devant le roy une verge en signe de paix; à rarmée, il est au premier rang; et assigne la place des troupes; en temps de paix, il désigne au cham- bellan les logemens de la cour. « Le conte marescal • doit avoir le palefroy le roy ou tout le haroois, « et le palefroy la royne, avecq la chamber, quant « ils vendront au lieu ou ilz devient eslre coroDés « à leur descendre. » (Du Cange, sous Marescalhu forinsecus.) — 14» « MarescMl héritier, • hérédi- taire : « Begnault de Bossu, escuyer, seigneur de « Lierval mareschal héritier' de Laonois, cbasteldn < de Choisy, conseiller du roy notre sire, et bailly MAR -2S . imprimées en grande marge, que l'on appelle en • fueille. ou lien in Tolio, pour parler selon les ' imprimeurs et libraires. > (l.a Croix du Maine, Bibl. \VA.) Marger, v. Faire une marge, un bord; border. (Colgrave, Uudin.) Margette, s. Annonciation. • Si les bois abbatus • ne sont lelevrK dediins la inari7f?/{£ ensuivant la > bansonfi couce.amaodedesoixanlesolB parisis.» (Souv.Coul.Geii.il, p. 601.) Margiolles, s. Espèce de monnoie. (Le Blanc, sur les monnoyes, p. 224.} Marais. [Marquis, au Cart. de Champagne, f. 218'',an. i267.] Marglerie. [Archives, sacristie d'une église: ■ Icelui déposant el messire Guillaume Rigolet ■ qui avoit en ce jour la garde de la marglerie de ■ la Chapelle, se alerenl esbalre eu i'oslel de > Guillaume Simon espicier. • (Ch. de 140C, sous ilariglerim)'] Marglier. [Marguillier, ibid.] Margliseur. Même sens : • Clerc parrochial, • minisires, margliseurs, el chariUibles des pau- • vres, ouyr les comptes qu'ils rendent de leur < administration. • (Coul. G(in. tl, p. 90(>.] Margoillier. [Itouler dans la bouc, le mar- gouillis: • Lesquels prindrent lesuppliunt au corps • et aux drups, el le margoitloient comme un i:Our- . cel. ■ (JJ. 127, p. 172, an. 1385.) — - Sur mon pis • Se mist l'orde vieille puant... Trop fort me prinst • à murgoillier. • ((truyant, dans Méii. II, 5.)] Margot. [Dimiiiutirde Marguerite. l»>Nom d'une grande compagnie: • Dum societates et iuimici ■ nostri, et specialiler societas dicta la Margot, et ■ Seguini de Dadal'ollo militis,ac pluies alix regnum . nosffum , maxime in seuescalHa Belliuadri el « Nemausi, discurrebanl. . (JJ. 103, p. 239, an. 1372.)] — 2° • Tieu lieu margot, - cri pour appeler les vaches dans les champs. (Cotgravc.) — 3* ■ La ■ margot, ■■ le mignon, le fuvori de sa maman. (Oud.) — 4" - Margot la grande jumenl, " vaisseau, galère: * La grande jument margot qui se bride • par la queue. ■ (Colgr. ; Contes d'Eutrap. p. 327.) — 5" Insirument dont se servent les Taux mon- noyeurs. (Colgr.) Mai-gottc. Marcotte. (Cotgr.) Margotter. Multiplier l'espèce d'une fleur ou d'une plante. (Oudin.) Margoutller, v. Usité en ^ormandie. (tondre malpropre ix force de manier. (Colgr.) Margouillls, s. Bourbier, mélange de choses dégoûtantes. - Mccliant ruisseau ou margouitUs. ■ (Pelisson, Lett. histor. t. M, p. 89 ; Oud. Cur. fr.) Margoullcr. Bouler dans le margouillis : Besoiiig si?roit par cry impérial Et niaryoïiller auiis ajipel ou répliques Tels séducteurs, serviieurs Belial, Et les coucher en romans et croniques. (Collenje, iSi.j Margoute. Marcotte. (Colgrave.) MAR Marguarlte. [Perle, dans Roteb. 352: • Grenaz, ■> lopaces. Rubis, jagonces, marguarite$. >] Marguerle. Perle, dans S. Oern. 00 : • Doaeir • les margveries as pors. » Marguerite. 1' Perte : < La précieuse margue- • rite est une fine perle blanche el ronde et clere ■ sans quelque laclie. • [Le Chev. de la Tour, Instr. k ses filles, fol. 56.) -— 2' Fleur : • Quand vostre -^ > oiseau aura mal d'yeux prenez marguerite fran- • cite, avec deux ou trois grains de sel et les ayant ,=: ' broyez dans voire main, faites en distiller le jus— s ■ dans les yeux. • (Fouilloux, Fauconn. t. 14.) Expressions : 1° • A la franche marguerite, ■ de^ bonne foi, ù la franquette : ■ Nous disons celui-là _ ■ vivre à la franche marguerite, qui conduit roa- ■ dament et sans tromperie ses deportemens. • (Lett. de Pasq. l. H, p. 762.) — 2* . Prier Dieu à ÙE- • franche marguerite, • dans le sens ironique eK injurieux. (Ibid. III, p. 919.) — 3' «Gagnierdefren- • cbe marguerite, > de bonne foi, sans tromperie. (L'Amant ressuscité, épil. p. 6.) — 4' • Marguerites • françoises, • galanlerie, discours galant : • il ■ s'engagea si avant dans cet amour, qu'un jour, • après avoir prune sa passion avec les plus belles • fwaiflMeM/f's/'raîifotsegqu'il pût trouver, Lucrèce, ■ pour s'en défaire dit quelle n'adjoutoit point de • foy à ses paroles. • (Rom. bourgeois, liv. I, p. 85.) — 5* ■ Pourpoint taillé à margutiite, • du nom de quelque dame ou princesse. Cela se trouve au nom- bre des mondanilés que fe prieur défend : Chausses de migraine eslite Pourpoint lailté à marguerite. (Atnanl rendu ConL 578.} Margiiillerie. Oflice de marguillier. (Colgr.) 1. Mari. [Egaré [voir Mabri) ; • Mari el four- « voyet. ■ (Froiss. V, 72.)] Mieus à chil qi arive à port Encore ail il .1. poi voie marie Que chil qi licuge àporlet n'i vient mie. (V. 1490,p. i48.) 2. Mari. [Epoux : • Et tante dame veuve de lor ■ maris. • (Iloncisv. 72.) — ■ Tel 1ère qui fu ù tel • home qui fu mes maris. • (Beauman. t. VI. 7.) — • Liroiaumescstescheuzàsasereuretàson mari. * [Mén. de Reims. §34.)] Expressions : 1* • Mari cocu, ■ (Colgrave.) — 2' • Seignor et mary. ■ Il est râpe de trouver ces mots réunis. (Perard, llist. de Bourgogne, p. 519, an. 1270.) — 3" ■ Entre famé et mari ne doit nus ■ avoir tort. • («s. 7989 ', fol. 214.) — 4» • Femme ■ bonne qui a mauvais mari, a bien souvent le • cœur marri. » (Cotgr.) 5° Sers (on tnary comme ton maiatre Et l'en garde comme d'un traistre./'J'imJai^ne,^/, 117.} 6° > Il ne faut tirer de son amy ce qu'on voudroit • bien, cl il le faut épargner tant qu'on le peut; ■ mais du mary, il en faut tirer ce qu'on peut. • (Rranl. Daines gai. I. Il, p. 44.)— 7* . Femme qui • enterre un mary ne se soucie plus d'en enterrer > un autre. • (Ibid. II, p. 210.) — S* • Plus de mine • en une femme perdant son mary, que de melnn- . cholie, '(Ibid. IL p. 211.) Mariable. Nubile. (Rob. Estieune.) — [- Une MAR - S c'est-à-dire que pour faire desservir leurs fiers» elles éloient obligées de prendre des maris ou d'indemniser les seigneurs. (Laur.) — 22» . Mariage • Tranc, • espèce de possession. C'est lorsque le donateur veut que la terre donnée soit exempte de toute servitude envers le seigneur féodal jusiiu'au troisième hérilier. (Du Gange, sous Maritagium liberum.) — 23* ■ Aide de mariage, • une des aides aux quatre cas; le seigneur pouvoil l'exiger de ses vassaux, pour lui aider à marier sa ftUe atnée. (Du Gange, sous Maritatio, 2.) Mariager. [Se marier, aux établissements de S. Louis, Ord. 1,118.] Mariaige. [H-iriage : • Vous penrez sa fille par « mariaige. » (Joinville, § 81.)] Mariai, adj. Marital, matrimonial : Dam Heb«rt de eaint Lii fut de ^rant leneure Guillaume prist au lilta par manal droiture. R«. de RoD, HS. p. SI. Marlaule. [Nubile, dans Froiss. X, 307.] Mariaulct. Entre le vulgaire, un martautet signifie un bomme dont on ne fait estime et qui n'est digne de foi et de croire, soit à eausc de son jeune Age ou autrement. (Lnurière.) Voir Maiuolet. Marichaus. Miirécbal ferrant : A tons ces chevaUera Qui vont errant par terre, Famé est plus nuisera Que marichaus qui terre. (MS. 76(5, //, f. 139.) Marlçon. Douleur, ce qui rend mnrri : • M' de • Guise fut autant marry de la prison de M' le ■ vidasme, qu'aucun qui fut à la cour, car je le vis « en son souper le loiier en toutes sortes de louan- ■ ges ; aucuns disoient que ce maviçon ressembloit ■ à celui de César, quand il vit la leste de Pompée, • dont il s'en mil ù pleurer. ■ (Brantôme. C;ip. fr. t. IV, p. 3i7.) Marie. [Nom propre. l'Tenne ironique : • Marie, • Marie, qui vault autant â dire en parolles de '■ joyeuselé comme voire, voire. • (JJ. 195, n. 1566, an. 1475.) — ■ Lesquelz compaiçnons par oerision ■ disrent aux supplians : « .tfaiic.' que ces gens là — sontcrucux. . (.IJ. 178, page 118. an. 1446.)] — 2* a Maroie du bequeil, • on lit ailleurs du bec(|uet. (Modiis et Racio, fol. 225.) — 3» rf Sainte Marie, . exclamation â la Vierge : • Sainte .Varie, dist pro- ■ vidence, qui vous a apris lanl de bonnes choses ! • (Modus et Racio, fol. 227.) — 4* <■ Faire les trois • Maries, • représenter tes trois Maries, usage ancien des églises. (Mercure d'aousl 1733. p. 1765.i — 5* - Bain marie, ■ terme de cliimie. (Golgrave.) — 6° ■ Herbe sainte Marie. • (Id.) — 7" ■ Violette . àe Marie. » (Id.) Marié, Mariée. Qui est uni en mariage : [■ Droite est voirement cbier frère, nostre sente et . plus seure de la voiedes martw. • (S. de S. Bern. page 567.)] Expressions : i° • Aujourd'huy marié, demain • marri. • (Cotgr.) — 2" • Se mo(|uerde la mariée, • se dit lorsqu'un homme est maleticié, froid, liors i d'état de consommer le mariage. (Bouctiet, Serées, ' *- MAR liv. I. p. 169) — 3* -A nile marine, force gendi-es.. (OudinO — 4" . Quand ma fille est mariée, tout le > monde la demande. • (Ibid.) — 5° • Mener eo ■ mariée, • conduire par le bras : • Les sergents le < voulant prendre et meaer en mariée. • (Bouch. Serées, p. 91.) — ô" • Se plaindre que la tnariie ■ est trop belle. • (Oudio.) Marlement. Mariage : aaa Qu'amoure par mariement Ne puet durer longuement. {Vat. (490, /. iSS.) Marlen. Voir Hairien. 1. Marier. [1' Dnir par le mariage : ■ Sire, il • seroit bien tans de vous marier. • (M. de Reims, S 71.) — > Li cuens le maris et le fi cbevaliers. • (Joinv. §596.)— ■ QuicooquesseHwrJfi.... Tait de • son ami son anemi. • (Ctiron. fr. du un* siècle, ms. Bouhier, f. 301.) Si Tort Dcue homme au nurier Et sache que li marient Ne puet ce lien deslier. (Detck. f. 45i.) lieau sire Dieus, pourquoi me mariai'çe f Onques homs n'ot tant do daeil ne de raige, Par Temme suy désert, mort et lappé, Saiges n'e?t pas qui entre en tel mesnatge Or gart cbascun qu'il n'y soit attrapé. jld. f. 950.} 2" Associer ; Ave sainte Uarie, De grsnt miséricorde, Com cil bien se marie Qui Irel à vostre corda. (US. 7H8, f. 170.; Expressions : [1' * Combien que feu Simon Bra- • dieu fu marié en femme dont il devoit estre con- . tent. . (.IJ. 159. p. 219, an. 1401.)] - 2» ■ Marier • en face de l'église. • Dans le ms. d'Artus le res- toré, n» 7180, de la Bibliolhèque du Roy, f. If], on voit une miniature représentant le mariage de cet Artus avec Florence, lequel se fait devant la porte de l'église. (Mercure de février 1729, p.ige 226 j — 30 • Marier à M' du Verger. • (Oudin.) — 4» • Etre « bon ou bonne à mariei'. » (Ibid.) — 5" ■ Marier . la cnve et le puits. • (Cotgr.) — 0» ■ Il est bien fol ■ qui fol marie. - (Des Ace. Bigarr. p. 68.) 2. Marier. Laboureur à la marre, qu'on verra pour pioche ci-après, d'où marrer, pioclier : • Le • gris est bon pour marchand qui va aux champs, • mariers, laboureurs et c'est la couleur uux cor- • deliers. • (Sicile, Blason des couleurs, p. 36.) Mariere. [Marieur : > Bone aventure ait mariere • Qui si bien nous maria. • (Gaut. de Coinsy, Mir. de N. D.. éd. Poquet. p. 731.)] Marietles, s. Petites chapelles dédiées à la Vierge, toiles qu'on en voit dans la campagne et dans les bois. (Journïil de Verd. may 1751. p. 367.) Marieux. [Bourreau, celui qui vous marie avec la potence. Les jurés cordiers appelaient mariaqe la corde qu'ils devaient fournir au bourreau àe Paris.] Tost seriez roupîeux, Escticc qu'accoll'ïï ne sojei Par la pane du marieux. (ViUon, Jobclin, p. HO.) Marine, s. Signature d'un livre. (Colgrave.) MAR — 28a- MAR Marinier. [Harguillier, au Gall. Christ, XII, .903, an.' 1472.] Mariment, s. Folie, égarement. Que querrez vous gent esbahie ? Que menez vous tel marhneut, (Ms. l^iS^ f. 145.) Marin, adj. Hnrilime : « Oyseaux champeslres et oiseaux marins, qui tous se vivent des fruits de la terre. • (Modus, T. 198.) Expressions : i* • Lou mavin^ » vent du midi. )u Cange, sous Marinus.) — 2* « Vent marin. •> le ud, appelé le marin par les provençaux. (Le Duch. ar Rab. V, p. 23.) — 3<» « Orfroy marin, » (Colgr.) - 4» « Paille marine. • (Ibid.) Marinalre. [Marin : « La outre vueilh passer avec ce marinaire. (Rom. d'Alex.)] Marinative, adj. Qui se fait par mer. « Mar- chandise marinative. »»(Conlred. de Songecr.37.) 1. Marine. [Côte, rivage de la mer: • Cil tient la tere entres qu'à la marine. • (Roi. v. 956.) — Et tendirent treis et pavillons sour la marine. » ién. de Reims, § 296.)] — « Si s'en alerent à la manne^ et se mistrent es vessiaus. •> (Conlin. de t. de Tyr, .Mart. V, col. 732.) — « La cité de Cesaire î qui siet en la marine. • (Chr. de S. Denis, î, 265.) 2. Marine noire. Raisin. (Cotgr.) 3. Marine. Marraine: « Jehan, duc de Drabant, ( espousa Jacques de Raviere sa cousine germaine t ...et si esloit sa marine. • (J. Lefevre de S* Remy, list. de Charles VI, p. 123.) Mai*inel. [Matelot: « Gieffroy Bertrand deSaint I Halo de Lille povre marinel. » (JJ. 113, p. 187, m. 1377.) — « Comme le suppliant se feust mis I en un vaissel en la compaignie du maistre et t autres marincaulx d'icelîui vaisî^el pour aler I peschier. « (JJ. 166. p. 279, an. 1412.)] Donc ûst à tous dire et crier, Et as marineaux commander Que les nefs fussent dépêchiez. Rou, dans D. G. sous Mariniariut. Mariner. [Aller par mer: « Et lui sembloit que I n'estoit pas difficile de soi abstenir de mariner » et non hanter la mer. » (Louis Xf, JOO' nouv.)] Marinette , s. Aiguille aimantée , boussole , pierre d'aimant. « Aucuns François appellent la « ditte pierre marinette, ou mariiiière. » (Enig. l'Alexandre Silvain, f. 47.) Un art font qui mentir ne puet Par la vertu de la marinetle, Une pierre laide et noirette Ou 11 fers volontiers se joint. (Bible Guiot.J [Ménage et Rorel donnent la citation comme étant d'Uugues de Rersi; voir au supplément de Littré, p. 223, une dissertation sur Marinette.'} Marinier. [1* Matelot: « Je dis à mes mariniers « que il tirassent lour ancre et que nous en alis- « siens aval. » (Joinville, § 305.) — « As mariniers « tantost par la Qui Font mené à Duveliue. • (I ai de Melun.)] — « Il n'est si bon marinier qu'il ne • périsse. • (Cotgr.) — 2* Qui est née de la mer. Epithète de Vénus : Du fils de la marinière Voyant d*un costé les plais*rs Les voluptez, les vains désirs . (.\. Jamin^ p. 58. J 3* « Chausses à la marinière. » — « Ces culottes, « différentes de celles , que depuis on nomma • chausses ù la matelote, étoient froncées par haut « et par bas, et ne passoient point le dessus du « genou. » (Le Duchat, sur Rab. I, p. 123.) Marjolaine. [Plante aromati(|ue: « Marjolaine « est semée ou decours et n'est que huit jours en « terre. » (Ménag. H, 2.)] Expressions : 1" « Marjolaine d'Angleterre. » (Cellhel. de L. Tripp.) — 2- ■ 3Iarjolaine bastarde.» (Nicot.) — 3° « Marjolaine de curé. • (Cotgrave.) — 4* « Prime marjolaine. • (Ibid.) — 5* « Reveiller les « pots de marjolaine, * aller la nuit sous les fenê- tres des dames pour leur donner des sérénades : « Un premier jour du mois de may il estoit sur « les rues pour aller la nuict reveiller les pois die « marjolaine, et planter le may devant Thuys d'une « moult gracieuse dame. • (Arest. Amor. p. 51.) Mariole. Petite image ou figure de la vierge Marie, et par extension toute autre petile figure de saint. Aubes, fros, chasubles, estoles, Crois, crucefis, et marioles Unes d'argent, autres de fust. G. Goivt, dané Du Cange, soui Uariola. Ne croire en tant de marioles De babouins et de Ûoles« Ou trop de fois ydolatrons. (Desch. f. 459.) [< Devant ne sai quel mariole Ki tient un enfant « et acole Toute jour s*aloit acroupant. • (Mir. de Coinsy.)] Mariolement. Avec élégance. (Cotgr.) Marjolet. i» Muguet, jeune élégant: « Il ne se « trouveroit plus de gentils hommes qui ne fussent « meslifs et plus propres à faille les marjolets^ ber- « landiers et batteurs de pavé que s'employer à la • vraie vertu et aux armées. » (Sully, Mén. V, 93.) — • Ma commère L'huissière traita presque de « même son marjolet que tout belourd elle ren- • voya. » (Moyen de parvenir, p. 2iJ.) Galans Pignez, tiffez, vrais mariolletê Souventes fois, venans, allans. Vers dames doucement parlans. {Ch. d*amour, p, iio.) 2* Petits fagols : • Les petits fagots marjolets... de « deux pieds et demie de long, et deux pieds trois « pouces un quart de grosseur. » (N. C. G. IL 149.) — « Petits fagots qu'on appelle mariollez de sept « paulmes de loyures et cloyures. • (C. G. I, 814.) Marjolicr. Plant de marjolaine : • Maint violier AuqueUer et marjolicr Sus Terbelette. (Froiss. poês. p. 45.) Marion. [Le jeu ou la pastorale de Robin et de Marion, par Adam de la Halle (xiii* s.), fut en faveur au Moyen âge : « Jehan le Bègue et cinq ou six I « autres escoliers ses compaignons s*en alerent MAR -'■ • jouer pnr lii ville d'Angicrs desguîftiez à un jeu • quel'endit/to'nn et ilarion, ainsiqu'il est accous- ■ luiné de Taire chascun an les foiriez de PenLhe- • coiisle en laJitte ville d'Angiers par les gens du • pays, lanl par les escoMers et fils de bourgeois « comme ;io[i'es; eu compai;;i)ie duguet Jehan !c • Bègue et de ses compaignons avoil une fillette . desguisée. • {JJ. 142, p. 309. an. 1392.) — De là les nombreuses allusions fi cette pièce d:iiis les au- teurs du nivel du xvs. : !*• Je los qu'il soil abatus ■ il relour. Van'on. '(Dit du roi Guillaume, p. 187.) — a- « En un haull lieu Manon et Robin Sus un • ruisseau buvant ii un bassin ; Mie de pain avoient ■ toute preste Pour souppoicr; une ctiani^on hon- ■ nesle Chantèrent lors d'amoureus cuer et Un. . (E. Descb. r 76 ''.1] — 3* . Je suis Marion. je garde • la maison. • (Oudin.) — 4* - Robin a trouvé ■ Marion. • (Cotgrave.) — 5" Dans les poës. d'Eust. Desch. fol. 308, la terre est appelée Marion, parce qu'elle garde sa maison sans bongt?r de sa place, comme une (llle qu'on ne marie point. (Voy. lievire Marion.) Marionnette. Statue de Marie. (Comp. Marlole.) . Jamais les Egyptiens n'ont fait si cruelle ven- ■ geancedu meurtre commis en leurs chats, qu'on « a veu faire de nosire temps de ceux qui avoyent « mutilé quelque marmouset ou quelque; marion- " nette. • [Apol. d'Hérod. préf. p. 10.) Marir. l- S'affliger : .... Ce tut voira que il en dist Dont la roine se marUt. (M». 7989 ', f. 57.; 2° S'égarer : Cil poètes qui tant tu sages Et qui congnissoit les usages Ded herbes et des médecines. Des Lois, des pierres, des racines, Et qui savoit fans lui marii' AuUrui conseillier et garir Ne s'est aceut garir 11 mime. (Fi-oiss. pvii. p. iS}.} Mni'lskal. Maréchal : Quant ils virent par mesestance Le roiaume ensi dekair, Pour la tiere mious sostenir, Bstablirent uu maritkal. Sage et preiidoni et bien loial. Oui de tuuto [■'rance pourveoit Kl les saudées departoit As sergans et as cevaliers. (Mnusk. p. iS.} Marison. [Douleur, affliction : ■ Makaires de • Lossane fu plains de marison. • (Aiol. v. 10732.)] Dedans Vianno sus el mestre donjon, Dame Guiborg taisoit grant marison. Cinrd de VImiib. du» D. C. uiu NarriJio. Marisque, s. Figue longue et sans saveur. (Cotgrave.) Marissal. [Maréchal: ■ El tors le i-oy lui dira > ou fera dire par son connestable ou premier - marissal. > (Traité du héraut Toison d'or, dans D. C. sous Heraldus.)] Marlssement. Douleur: Ot tel marisaement Qu'L en chia partout sans contredit. (Ut. 1989*, f. il8.} -Marltorne. [Haletâtes: ■ Beddilus vocatos I W - MAR • communilcr el gallice la maritorne. » (JJ, 6î, p. 15«, an. 132t.)] Mnrkaandtc. Marché : • Auduins fait JBarto- • anilie. • (Poët. av. 1300, IV, 1339.) Markaant. Marchand : Ensi est il Ju mark-iant Qui va 1 usure costiant. (PoSt. au. 1300, IV, p. iSitJ Marke. Marc : • Ten-es mountant à demy marte ■ ou plus. ■ (Brilt. Loix d'Auglet. fol. 2IOv) Marltlé. I* Uarclié : Kerele Si fjit du grant niai-kiè ruele.j'/'iwf. au. 1300, ÎV, («W.J Quant II ilame est en sen orguel A dont vais cnmbilUnt de l'oel El regarde ù mont et à val ; Cest 11 manière du kevat Con maine vendre ens u markiel. (Id. p. tStS.) 2* Gommorce : Elle a fait envers voua Trop grant markii' de ses denrées. /Tal. n> 1490, f. iSi.) Mariage. [Droit dû au marguillter ou sacris- tain : • L'en doit chascun an audit marlier le jour • de Pasqucs communaulx chacune personne qui • reçoit corpus tiomini... son mariage c'est as» • voir du moins uiig double. > [Statuts de l'Ecbevi- nage de Mézières.)] M arlart. Canard sauvage : .... Porc, et buct, et mouton Marta-n, faisanz, el venoiaon. [Poê. au. t300, I, p. 463.) Marlays. TMarne : ■ Icellui Jehannin avoit men^ • aux champs deux chevaux avec une charrette ou ■ lumberel ehargié de fembroy ou marlays. • (JJ. 139. p. 230, an. 1390.)] 1. Marie. [Marne : • Gravier de blanke marie.' (Proiss. V, fol. 1 1 )] — ■ t)u estang qui avoit.... en < parfond haulteur de trois pieds d'eaue, dont le ■ fond estoit marie de belle gravelle. > [Percefor. vol. II, fol. 35.) 2. Marie. [Mille : ■ Si comme s'il avient que ■ une femme a dcus enfans mar/es jumiaus, et li ■ aiiisnés en veut porter l'ainsneece. • (Deauman. XXXIX. 31) — . El si mornt sans avoir hoir marie 1 de nulle de ses femmes. • (Froiss. II, 211.)] Marlier. Sacristain: • Item ledit marlier eH • tenu d'avoir serviteurs soufllsans avec lui pour ' aidierfi chanter à l'autel ou cuer. ■ (Statutsde l'Echev. de Mézières.) — « Il est enjoint aux esche- • vins des paroisses de faire quesler pour les pan- > vres parle maiVierdela paroisse, les dimancnes, > festes solennelles durant le service du matin. • (Coût. Gén. t. I, p. 1167.) Marliere. [MarnlÈre : • Sire ce n'est marliert ' viez. Ne grant fousez, ne parfont biez. > fReairt, V. 20219.)] — < Marlieres ou la terre qui s appelle • marie yst. » [Chasse de Gast. Phéb. p. 15.) Marlote, s. Manteau ou manlelet d'homme oa de femme pour l'été. Les femmes du Bigorre etda Béarn s'en servent encore, la laine la plus commaoe en fait la matière. (Du Gange, sous Marlota.) Marmaille. [Réunion de marmots: • Dites moi MAR — 287 - MAR « si vous avez jamais pensé à ce mot marmaille^ « d'où il venoit. » (H. Est. Nouv. lang. fr.-ital. 375.)] Marmau. Marmenteau, dans la Coût, de Bour- bon, art. 264. Marmenteau est un grand bois de futaie et de touebe pour la décoration du lieu, à la différence du bois taillis, qui en est fruit. (Lauriëre.) — [« Et « est réputé breil de foi est un grand hoi^marmen- • tau ou taillis au quel telles grosses besles ont « coustume soy retirer ou fréquenter. » (Coût. Gén. t. II, p. 64.)] Mariner. [Diminuer, dans la Cbron. des ducs de Normandie, 1, 156 : « Ne pout nus creislre ne « marmer, »] 1. Marmite. [1® Chaltemile, papelard, hypo- crite: • Car bien sou faire le marmite y Si que je « resembloie hermile. » (Ruleb. 11, 75.) — - Tex fait « le simple et le marmitey'\t\ fait devant semblant « d'ermite. Qui regibeet fierl par deriere Le « marmite, le mite moe, P'onttantqirilsontdesour « la roe. » (Mir. de Coinsy.) — 2» Epilhète d'une espèce de soie : « La livre de saye marmite de • Gérant et pampée, .m. den. » (Reg. Nosicr. Ch. des Comptes, f. 36.)] 2. Marmite. [Chaudière pour la lessive ou le bain : • A Guillemin Porquet, chauderonnier, pour • un grant pot, appelle marmite, tenant .n. seaulz « d'eaue, pour chauffer Teaue i)Our les baings à • baignier madame Jehanne de I^Yance, et pour « laver tes drappelles de la dite dame. » (Compte de 1388.) — • Un haull pot appelle marmite et un « grand grant couvescle pour bouillir les cueuvre- « chiefs de madame la duchesse de Touraine. * (Compte de 1391.)] 3. Marmite, s. Espèce de monnaie : « Marmi- • teSy gros et petits tournois , deniers , oboles. » (Morice, Hist. de Bret. préface, p. ix.) Marmiteus. [1° Mendiant, misérable, ou qui le contrefait : • (Papelardie) fait dehors le marmi teuSy Si a le vis simple et pileus, Et semble sainte créature. • (Hose, 513.)] — « l^'aisant cette sup- plication, seut tant bien faire le marmiteux qu'il impetra ce qu'il demandoit. » (^'uits de Strapar. Il, 392.) — 2* Hypocrite : « Il y a aucunes (dames) qu'a les voir min^tuses, piteuses, marmileuses,.., on les prendroit pour des saintes et très prudes femmes, qui sont an dedans et par volonté, et au dehoi's par bons effets, bonnes putains. » iBrant. Daines Gai, 1, p. 273.) — • Mais, dira quelque mar- miteux, à ma conscience, voilà des contes bien vilains. • (Des Ace. Bigarr. p. 69.) — 3" Triste, renfrogné : « Je vois avec dépit en plusieurs ména- ges, monsieur revenir maussade et tout marmi- teux du tracas des affaires. » (Montaigne, Ess. III, p. 342.) — 4* Misérable, en parlant des choses: • Faire chère marmiteuse. » (Coquillart, p. 133.) — • Habits rudes et marmiteux. » (Montaigne, Ess. l. II, p. 716.) 'MarmitODnage. Mets mal apprêté. (Colçr.) Marmitonner. Mal apprêter. (Id.) Marmitonnier. Qui fréquente les cuisines. (Oudin.) Marmonner. Marmotter: « Par la vertu des « motsquejet'ay veu mannonner entre tes « lèvres. • (Cymbalum mundi, p. 84.) — « Elle « i?mY772ûnr7a quelques paroles. » (Nuits de Strapar. t. Il, p. 60.) Marmonneurs,s. Murmures, mots marmottés entre les dents: • Après avoir invoqué lésantes « angulaires avec quelques wflrworm^urs, moitié « inventez, moitié peschez dans Agrippa. » (Des Ace. Bigarr. liv. IV, p. 46.) Marmot, i* Singe : « Une sorte de marmot reli- • rant sur la figure de Fhomme. » (Rob. Estienne.) EUe dit qu'il est débonnaire, , he\ homme, plaisont et mignot ; Et c'est un putier ordinaire, Qui est aussi laid qu'ung nmrmot. [Coquillart^ p. 45 J • Visage de wïarmof. » (Ibid. p. 63.) — 2* Mar- motte: « Dormir comme un marmot, » (Strapar. 1. 1, p. 39.) Marmote. 1** Marmotte : * Ne le tenez pas à •• borde ne à moquois; nos ne somes pas de ces « boleors qui vont par cest païs vendant sif de • mouton pour sain de marmote. > (Erberie, ms. du fonds S. Germain, f. 89^.) — [« Preneiz dou • sayn de la marmote^ de la merde de la linote. Au « mardi main. Et de la fuelle dou plantain. » (Ruteb. p. 254.) — • Si l'en voit Ten jouer les singes, Les « ours, les chiens et les maimoles Vor la maaille « seulement.» (Jnbinal, Jongleurs et Trouvères, p. 101.) — 2« 11 y a eu confusion entre marmot et marmote; Coquillart, dans TEnquête de la Simple et de la Rusée, le prend au sens de singe : « Ridée « comme une marmote.'] Marmoter. [Remuer les mâchoires comme un singe marmot : • Marmotant de la bouche et dode- « linant de la teste. » (Rabelais, Gargantua, 1, 22.)] Marmoterie, s. Action de marmoter. de gri- macer : « En toutes ces singeries et autres marmo- « teries. » (Contes de Chol. p. 120».) Marmousement. Mélancolie: Menues pensées, nwnnousemens, Songer creux, œuser à part soy, C'est le trait et les instrumens Dont on se sert quant vient un efTroy. (Coquillart , i3'2.) Marmouser. Marmotter, marmuser, dans l'ar- got des voleurs au xvn* siècle : Dieu scet se le mary est triste: 11 songe, il marmousCf il radottc. (Coquillart, p. i35.) Marmouserie. Mélancolie: « François Acre- « man s en retourna à l'hostel, et fit à ses varlets « mettre jus ses armeures, et entra en une mar- « mouserie telle ; que ....il alloit tout seul parmi la « ville de Gand, ou ....il menoit un seul vailet, ou « un seul enfant en sa compaiguie. » (Froiss. liv. III, p. lt>3.) Marmouset, s. !"> Mignon, favori (comparez I Mahomet}: « Je n'ayveu nul haut seigneur qui n'eust MâR — 288 — MAR a son marmouset ou de clergé, ou de gai sons, • montés pnr leurs jangles et par leurs bourdes, « en honneur, excepté le comte de Foix. » (Froiss. liv. III, p. 83.) — « Tousjours encore a nostre sei- « gneur le comte ses marmcsets de lez luy. * (Id. liv. Il, p. 152.) — 2» [Figures grotesques, comme des idoles, des maliomels ; d'où la rueàes Marmou- sets^ à Paris]: « Toutentour estoient rengez arba- • leslriers, et avoil cbasciine arbalestre encochéen « son arc, un matelas à une grosse leste, et quant « eslonnéles vit, il dit: Regardez, cuyde il nous « espouvenler de ses marmousets. ■ (Percef. I, f. 73.) — 3- Marmot : « Faire croquer le marmouset, » dans Oudin, comme nous disons croquer le marmot. Marnagc. Le même que maronage, charpente: « A reflet des réparations, et pour y fournir, « elle peut prendre es bois de haute fustaye.... les • bois de màruage nécessaires. » (N. C. G. Il, 4ÎG.) Marnée. [Fourche: « Merges, gall. marnée, » (Gloss. lai. 521.) Au Gloss. 7641, on définit merges, bâtons avec lesquels on recueille les gerbes.] Marnicre. Fosse à marne : Mm^iieres, roches, mal païs Ou maint faon homme est péris. (G. de la Bigne, f. iiS.J Maroier. [Piloter: « Le suppliant, depuis qu'il « vint à Taage de xvn ans, ou environ, il s*est mis • il maronner sur la mer,.... lellemenl qu'il savoit « bien et sceurement mener, conduire, et maroier • ung navire. » (JJ. 182, p. 59, an. 1453.)] Marois. [I" Marais: « A tant s'en torne très • parmi le rwarofs. >» (Raoul de Cambrai, 84.) — 2* Mare : « Cefroi de la Chapele dit que l'en nepuet « avoir conduit joint à la meson commune qui « reçoit Taau ou de ciel ou de marois, » (Livre de Justice, 139.)] Marolles. Nom de lieu. Pucelles de Marottes: « Une infinité de belles femmes qui aux assauts des « villes ont passé par les piques des soldais • veulent contrefaire les pucettes de Marottes. » (Branl. Dames III. p. 282.) Maron, s. Cou peau de montagne : « En certains « endroits de la France on les nomme ainsy, et « .delà vient qu'on appelle marons les grosses chas- • laignes, pour ce quelles croissent ez montagnes. » (Borel, au moi Desmaronner, p. 131.) Maronage. Droit de se faire délivrer des arbres pour la construction des bâtiments : « Que les bois • en seront distraits, esquels elle ne pourra rien « prétendre, sinon pour son chauffage, maronage « et pesselage. » (Ch. de 1622, dans Du Gange, sous Materia.) Maronier. [1** Marinier: « Commanda chas- « cuns aus maroniers que il si adreçassent. » (Mén. de Heims, § 373.) — « Li maronier sont sages « qui les durent guier. » (Aiol, v. 10452.)] li maronnier furent bon maistre, Car du port savoient tout Testre. Atbis. dans Du Cânge, sous Marrones. « A tant vindrent les maronniers au roy, et lui « âisrent : Sire, quant il vous plaira vous pourrez « entrer en voslre nef, car nous avons appareillé... « et le vent est bon et fort. » (Lanc. du Lac, IIL f. 152.) — « Si vint à un maronnier..., qui le mi « en se nef. » (Ms. 7980', f. 79.) — [2® Corsaire: « L'exposant entra en un vaissci d*armée sur mer, « avecques plusieurs maronniers et csciimeors d « mer pour aler gaignier sur les ennemis. « (JJ. 118, p. 34, an. 1380.)] — 3« Maritime: « Ter « estrange et maronniere. • (Al. Chartier, p. 627.) Maronne! , Maronneau. [1* Matelot : • suppliant demanda à un pescheur ou maronnel « con)bien il faisoit une vente de poissons qo'i - avoil. »• (JJ. 164, p. 220, an. 1410.)— 2- Corsaire « Grant nombre de maronneautx garniz d'es • et de couteaux. -^ (JJ. 102, p. 270, an. 4371.)] Maronner. [Naviguer sur mer ; voir sou Maroifr.] Maroquin. [« Trois autres pièces de tapissery « de maroquin ronge à bendrs dorées. » [inv. d Marguerite d'Autriche, 1516.)] Marotelle. Diminutif de marotte. » (Contredits de Songecreux, f. 104.) Marotte, s. Sceptre ou masse de fou. Ejcpressions : 1" « Coiffer d'une marotte, » impli- quer dans une affaire: « Monsieur de Mon Ipensier... se mclloit en extrême colère blâmant inflni- menl ceux qui l'avoient voulu coiffer de cette marotte. • (Mém. de Sully, 111, p. 24.)— 2« • Por- ter la marotte, » être chargé innocemment, njustement: « M. de Bonivet qui estoit admiraLen estoit cause. Je n'en say rien, mais on le disoit: quelqu'un toujours /M?rf^ la marotte. » (Mém. de Montluc, 11, p. 213.) — 3» « Pus assolé d'une chose qu'un fol de sa marotte. » (Dicl. de Colgrave.) — 4° « Au fol la marotte. » (Ibid.) — 5» « Fol est qui sa marotte ne congnoisl, et ne la roaîne comme il doit. » (Ibid.) — 6» > Si tous les fous portoîent marotte, on ne sçait pas de quel bois on se chaufferoil. » (Id.) Maroufle. Grossier : • Sot et maroufle. •(Caquets de l'Accouchée, p. 135.) Marpault, adj. Epilhète d'un mot obscène: « C marpault. • (Rab. t. IH, p. 155 ) — C'est encore un terme qui équivaut à toutes sortes d*in- jures: • Un loiirdaul sale vilain , vicieux et laid • marpaut, qui n'a jamais hanté que les estables. > (Nuits de Slrapar. 11, p. 277.) Marquable. Remarquable. (Cotgr.) Marque. [1« Poinçon d'orfèvre. Voir au Gloss. des Emaux, de De Laborde, l'article qui lui est con- sacré. — « Que les maistres dudit mestier ne ven- • dent aucun ouvrage plutost qu'il soit marché de • leur marc ou poinsson. » (Ord. de 1487.)] 11^ Empreinte mise sur les marchandises" soumi- ses aux douanes, la contribution même: « Fust « trouvé Jacques Cueur chargé d'avoir exigé « grandes sommes de deniers des marques des « Genevois.... avoit aussi.... fait croistre la somme « des diltes marques.... plus quelle ne devoit estre, MAR -« « à la grande charge de nos subgiés.... il disoit|]ue a c'estoit pour distribuer entre les commissaires • qui avoient vacqué à l'assiéle de la dilte marque. ■ (Procès de J. Guer, ms. p. IM III" • Droit de marque, > droit qu'on payoit au seigneur pour la marque qu'il metloit sur les me- sures. (La Thaum. Coût, de Berry, p. 166.) De là les expressions suivantes: 1* • Bois vendus • par compte el par marque, etnon pas par place. • (Gr. Coût, de France, liv. i, p. 55,) — 2" « Porter la > nuroue de la ville, > être marqué sur l'épaule d'une neur de lis. (Oudin.) — 3* • Marque de la « vaisselle, ■ noms, uhifTres ou armoiries. (Oudin, Cur. fr.) — 4'» • Porter des marques de quelqu'un, « en être blessé. (Ibid.) IV* Bijoux: • Il entra dansla salle unedamoiselle « de très granthonneur, car elle vint esloffléegran- • demenl de marques et d'Iiabits. ■ (Percef. VI, 54.) V" « Droit ou lettres de marques. » On s'en sert Srincipalement sur les fronlières contre l'élranger, e l'agrément du prince souverain. Anciennement, ce droit s'obtenoit du parlement pour avoir raison d'uD étranger qui étoit d'une autre sujétion, soit pour avoir été pillé et saccagé par lui sans raison ou pour retenir iniquement quelques personnes, biens ou marchandises, ou pour Taire obéir aux ar- rêts delà cour, quand on ne pou voit autrement avoir raison. (Lauriëre.) — ■ Au titlre de marque (aucuns ■ pillaros, qui estoient en Auvergne) guerroyoyent • le païs et les povres gens. » (Froiss. liv. IV, p. 38.) — [■ Nous voulons et leur octroyons que pour • causes des margufs à douner contre les subgets • desdiz royaumes ou aucun d'yceuls, ilsou aucuns • d'eulx ne leurs biens ne puissent estre arrosiez. » (Ord. II, 137, an. 1339.) Du Gange cite en exemple les menaces adressées a Louis, roi de Sicile , pour des actes de piraterie commis contre des Français.] Marqueander. [Marchander : • Por ce que cil ■ qui marqueandent ne se puissent pas legierement • excuser par yvrece. > (Beaum. Tl, 24.)] Marquée. [Renie d'un marc : > Hervé de Léon, • par la raison de ceule Joane sa Terne , demandoit ■ audit vicomte (de Rohan) cent marquées de • rente. » (Preuv. de l'Hist. de Bretagne. 1, c. 1086, ao. 1288.}] Marquer. [I<> User du droit de marque : ■ Les- • quelz babitans n'ayant voulu tenir el payer ledit < accord, le prestre s'en retourna aux Anglois, et • fit par yceulx Anglois marquer, pilier et prendre ■ prisonniers les bonnes gens et babilans de ladile ■ parroisse Saint Victour. > (JJ. 138, p. 154. an. JW9.)]— 2* Mettre des bornes, fixer des limites: • Pour distinguer les marches et limites, l'on a ■ accoustume d'asseoir des bornes que l'on peut ' appeller marque aussi nous appelions • marcher ou marquer toutes et quantes fois que « par signal, aTficbe, reconnoissance ou autrement, « nous assigmons certains buts, limites et sépara- ■ tiODS entre les personnes. > (Pasq. itech. p. 736.) — 3* Imprimer une marque, d'où les locutions sui- vantes: 1' • Tous marquer d'une même marque, ■ *- MAR semblables. (Dict. d'Oudin.) — 2» - Marquer les • chasses, • expression métaphorique pour compter les pas, observer ceque l'on dit. (Dict. d'Oudin^ — 3° <■ Marquer les logis, > mourir. (Oudin, Cur. Tr.) — ■ Ne marquer plus, • être vieux pour l'homme, avoir passé certain âge pour la Temme. (Oudin.) — 40 • Marque le Tourrier, ne marque pas encore le logis. > (Oudin.) — 5' < Marqué à VA > (Ibid), par alfusion à la monnaie Trappée à Paris. — 6° ■ Marqué au B, > être bossu, borgne ou boiteux. (Ibid.) — 7' * Mon enfant en sera marqué. * (Ibid.) — 8* • Je ne say comme votre argent est marqué. ■ (Ibid.) Marquel, s. Honnoie de Venise.dont l'empreinte est un S' Marc. (Oudin.) • Deviser de briquet et de ■ marquet. > (NeT des Dames, T. .^5.) Marqueté, s. Droit d'un marc que le mari payoit, en Ecosse, à son seigneur qui prétendoit pouvoir coucher la première nuit avec la nouvelle mariée. (Laur.) Marqueterie. [ Mosaïque en bois : ■ Trois ' tableaux de bois ou il y a ymages de marqueté- « rie. ' (Inv. du doc de Berry, 1416.)] Marqueteure. [Marqueterie: . Un marrellîer < de marqueteure. • (Compte de 1412.) — « L'ymaga < qui est oudil tableau [de bois, d'ancienne T^çon) > est Tait de poins de marqueteure. > (Inv. du duc de Berry, 1416.)] Marqnctts. Même sens pris au figuré. L'ouvrage d'Antoine du Saix est intitulé • Marquetis de pièces • diverses. • (Du Verdier, Bibl. p. 79.) MarquiciOD, 8. [On brûlait les cheveux aux courtisanes qu'on marquait et qu'on exposait au pilori.] Tous tes clieveax Ij flreut tondre Comme à ud fol marguicion ; Ce fu par grant deiruion, (III Mariée, p. 36i.} [■ Belot Cantine pour avoir voulu atraire par ■ manière de macrelage Jebannette...ful condamp* ■ née à estre menée mislrée en un benel par les « carreTours et ses cheveux brûlés au pillory. • (Liv. rouge d'Abbeville, f. 242>, an. 1468.)] 1. Marquis. Voir Muicms: > Charles IV empe- > reur, donna encore (à son fils Wenceslas) la • souveraineté de la belle, bonne, et riche cite de . Strasbourg, et le fit marquis du S. Empire pour • augmenter son estai. • (Froiss. liv. III, ch. 9.) — ■ Marquis des fleurs et violettes d'amours. ■ — > Par devant le marquis des fleurs et violettes ■ d'amours s'est assis UQ... procès d'un amoureux ■ demandeur d'une part, et une jeune amye, def- < fenderesse, d'autre part. > (Aresla Amor. p. 110.) 2. Marquis, s. Règles des femmes. ■ Elle a son « marquis. • (Gotgrave.) Marquisie. Terre de marquis : ■ Lu^ avoit donnée à jouir pr^ntement sa marquisie du Pont. • (Monstrelel, I, fol. 296.) Marquisotte, Petite marquise : > Les duchesses grandes et petites, les marquises, les marqui- MAR -M ■ sottes, les comtes&es, les comtines • (BraDt. Sam. gai. t. II, p. 283.) Marquot. [Marcotte: - Icellui de Valéescom- ■ maaça à dire: ....Que estoient devenus certains • marquas de vigne, que il disoit avoir mis audit ■ hostel. . (JJ. 153, p. H2 bis, an. 1397.)] Marrabals. • Marrabais, marane, juif caché, • qui tient du Maure et de l'Arabe. Ces gens là, ■ dans uD pays d'inquisition, ne donnent que des ■ réponses ambiguës, pour ne point donner de • pnse sur eux. • (Le Duchal, sur Rab. 111, p. 120.) — . Bonnets à la marrabaise, » faits comme une croûte de pâté. C'est un bonnet à la juive, comme en portent les Espagnols, dont plusi«urs passent pour espèce de juils et de mabométans. (LeDucb. sur Bab. I, 45.) — En France, ils étoientde velours DOir, el les enfans en portoient en 1539. (Hém. de Du Bellay, édit de Lambert, t. VI, p. 425.) Marraine. [• Lever le fist et baptiser; Son c nom, qui tant fist à prisier, Hist à 1 enfant, s'en ■ fu marraine. - (Ruteb. II, 204.)] Marramas. [Drap d'or: ■ Un ciel d'une salle ■ de marramas à une bordeure de marramas, • armez de Hongrie k meire sur la tombe Ma- ■ dame. • (Inv. de Clémence de Hongrie, à l'anicle coutespointes et tapis ; Nouveaux Compt. p. 73.) — ■ Pour .L. pièces de drap d'or mattabas et marra- ■ mas. • (Compte d'Et. de la Fontaine, an. 1351.)] Marran, s. et adj. Terme injurieux qui désigne un homme sans foi. un Juif, un Sarrazin, un mau- vais converti. [En Espagnol, marrano signilie porc, maudit, excommunié.] — L'origine de ce nom vient des Sarrazins, que la sévérité des lois, en 1300, de Charles 11 d'Anjou, roy de Sicile, conlraignit k rece- voir le baptême, mais qui persévérèrent en secret dans leurs erreurs, ainsi que toute leur race. (Du Verd. Div. leç. p. 423.) — Les Frainjoia donnoient ce nom aux Espagnols : * Le grand prestre romain • veult foudroyer... l'heretique Germain, etI'Espa' ■ gnol man; " - 3_ „. „. ,,._ . , Bell. p. 410.) Marrane. l'Hémesensquemarrau: • Dans le • temps que nous autres François étions ennemis ■ des Espagnols, nous les traittionsde marranes, ■ comme ils nous traitoient de guvaches. • (Glosa. de Harot.) — 2° Hahométisme. Dom J^uan d'Autri- che • chassa tous les Mores de Grenade, de sorte • qu'ils n'ont plus infecté l'Espagne depuis, et ne ■ se ressentent plus du marrane comme ils faisoienl ■ ...pour traitter par trop avec eux. ■ (Brant. Cap. eslr. t. II, p. 119.) Marranisé. Qui tient du marrane. (Cotgr.) Marranisme, s. m. Hahométisme, secte des Maures. II y a peu de t>onnes maisons en Espagne qui puissent se vanter de ne s'être point mêlées par alliance avec les Maures anciens du pays ou avec leurs descendans qui s'y tiennent encore cachés ; de là vient que Rabelais ne se fait pas scrupule MA» d'accuser aussi de narranimu la meilleore no- blesse espagnole. (Le Duchal, sarRab. 1. 1, p. 414.) Marrassau, s. Cimeterre, sabre à la mode des Marranes ou Sarrazins. ■ J'avois(dans la Guienne ■ contre les Huguenots, en 1560) deux bourreaux ■ derrière moy, bien équipez de leurs armes, et . • surtout d'un marassau bien trencbant. > (Hém. . deHontluc, t. II, p.21.) Marrastre. Marâtre: [■ Ha! fortune, choses ' legiere Qui vins devant ef poins derrière. Gommée - es marrastre. • (Ruteb. I, 82.)] Comme maie marratbv, Fût envenimer son flllastra Vortimes que elle hkioit. (Brut, f. 55} Marraynas. Marramas ; • Drap d'or tnarra\i — « nas, • dans l'Inv. des livres de Charles V, art-j 130 el 145. 1. Marre. Pourceau: • Aux boucheries corn _> • munes ne sera vendue chair de chèvre, ny bou<^ • brebis, marre, truye, ny pourceau ladre. • (Nouv^ Coût. Gén. t. IV, p. 910.) 2. Marre. Pelle large et courbée appelée mailL^. dans quelques cantoiis ; elle sert surtout aux vign^ rons. Expressions : 1* ■ Prises de marre», ■ saisie de» instrumens rustiques pour cens non payé au lieu et jour marqués. [Laur. et Coût. d'Orléans, art. 104J - 2° . Serjans à mânes, » serviteurs qui labourent la terre avec des marres. De Biauvez et de Loonnoîs Sont lï evesque l'aveu , De Senlls i rest l'esleu Qui n'a mie terjam à marret. (G. Guiea-I, f. lt7.J Marreglerle. [Office de sacristain, dans Do Gange, sous Marigterius.] Marregller. [Sacristain : ■ Chanoines et nur- • regliers de la sainte chapelle de nostre palais . royal. . (Ch. de 1403, dans Du Gange sous Matri- c«/arii, t. IV, f. 323'.)] Marrelln, s. m. Merlin, gros marteau de bou- cher à assommer les bœufs. (Hém. de Charles IS, 1. 1, fol. 330.) Marremeat. [Chagrin, affliction : ■ Ne meoa « duel ne marrement. • (Rose.)] — • Tel cuide - mener joye, qui puiz a marrement. » (Rou, 93.) Marren. [Merraio, dans D. C. IV, 319».] Marrenage. [Droit de marooage : • Lesdit . hommes et femmes de laditte ville de Perrices.... ■ auront leur usage en tous tes bois non banuei, < pour marrenage, efTouage et closure. > (Ordoo. Vil, p. 32, an. 1347.)] Marreneur. [Ouvrier qui travaille à la marre: • Lesquels compaignons labouroient en taïAe i • marreneur et parchois une vigne. • [JI. 168, p. 391, an. 1415.)] Marrer. [Labourer : • Le suppliant et Guitlaoïne . Moret allèrent marrer au courtil de André Mio- . det. . (JJ. 199, page 174. an. 1463.}] — • Noos • appelions marrer les vignes, ce qu'es autres • endroits labourer. • (Pasq. Recb. p. 7^4.) HAR -s Marreax. [Laboureur à la marre : ■ Après m qo'ilz eurent beu, lesdiz marreux s'en retour- • oerent besonenier audit courtil. > (JJ. 109, p. 174, an. 1463.)] Marri. [!• Aigri (voir Mari) : • Karles le voit, « près n'ait le san marri. » (G. de Viane, v. 1693.) — 2* Cbagrin : • Hout fut ttolans couroucés et « marris. > (Ronciav.)] — ■ Aujourd'huy marié, • demain marri. • (Cotgrave.) Femme bonne, mû • maiiTais mari, A Men aouïCDt fe cœur marri. (Id.) Marrien. [Bois de charpente : • Fr. Paris abbez « du Houstier en Argone a donné à notre épouse « la dame de Possesse quantité de marriNi pris eu • boys de Trambloy. » (Ch. de 1357, dans D. 0. sous Harrianum)'] Marrloe. Marraine : Si Tondroie, fol qne je doi. Et ftux parrioB et anz marrine», Oue TilaiQS cbioat des nerrines. (iSi. 7SS8, f. S50.J Marrir. 1* Attrister, affliger, chagriner, fâcher: Que valt ne marrir ne plorer Perte qu'on ne puet recMvrer. (ParUm. f. Ht.) Le cheTaller qui Ibb marrie DefTera leur gnnt eoDTa. [Peretf. IV. f. St.} 2* [Maltraiter: • Guillaume Bureau dist à l'expo- • sant de prime face moult arrogaument : Garson, t t'en faut-il parler? Et se plus en parloit, qu'il le . marriroit. - (JJ. 139, p. 260, an. 1390.)] Marris. [Maladie de la matrice: • Le mal la • marris, duquel cheent femmes comme langou- ■ reuses... La femme de Perrenet dist qu'elle avoit • mal en sa forcelle, eu ses raias et en ses aisnes, ■ qui est la forme et manière que ont femmes ma- • tades de tel maladie. > (JJ. 173, p. 244, an. 1435.)] Marrlson. Chagrin : le voy les petits et les grona Loto dire : or noua resjouisBitns. (Deich. f. 7**./ Harroche, tubtt. Diminutif de marre, pioche. (Cotgrave.) MarrochoD. 1* Diminutif de marre, dans Rab. 1 1, f. 168. — 2* [Sarcloir : > Le suppliant se baissa » pour prendre à terre un marrochon ou cer- ■ clouere. • (JJ. 178, p. 162, an. 1446.)]. MarroD, s. Habitants des Alpes qui, en chaise OQ autrement, portent les passans à travers les montagnes en temps d'hiver. (Le Duchal, sur Rab. prognosl. p. 23.) — [On nomme encore maronier les frères lais du mont S. Bernard.] < Les marrons • ou porteurs du mont Cenis, connoissent les tour- • mentes de la montagne, comme font les mariniers • ceux de la mer. > (Mém. de Du Bell. hv. IX. 296.) Harrooer. Couper du bois merrain : ■ Fors ■ les bois de vente, qui en sont excepté, sauf ce • que nostre dite dame y ay son usaige por afToer, ■ por maisoner, por marroner, et por la paissoo • de ses pors. ■ (Ch. de 1277, dans Pérard, p, 54t .) Marroquln. [Maroquin : ■ Pièces de tapisserye » - MA» • de Tiiarroqutn rouges, chascune de quatre aulnes ■ et demi de longueur et austant de large, k bendes • de painture verde ouvrée d'or pardessus. • (Inv, de Marguerite d'Autriche, an. 1516.)] — ■ Faire • peterle marroquin. • (Oudin, Cur. rr.) On faisoit claquer ses patins pour se faire entendre de sa maîtresse à 1 église, suivant les Aresta amorum, si je ne me trompe. Marroquloerle. $. Ouvrage de maroquiDiw. (Monet.) MarroqulDler. 8. Qui travaille le maroquin, (Monet.) Marrubre. Marrube , plante. ■ S'il ne peut ■ pisser, prenez des feuilles de poiriaus et de nuir* ■ rubre blanc. • (Chasse de Gast. Phéb. p. 110.) Marragler, Marraglerle. [Mai^uillier, dans la Chron. des ducs de Normandie ; sa chai^, dans Renart,v. 21651.] Marry. [Herri, nom de saint ; voir s. Mahellb : • Jehan Aysmes qui avoit joué aux marelles k six ■ tables, appelle le jeu saint Marry. > (JJ. 167, p. 87, an. 1412.)] 1. Mars. [Marcs : ■ Il le vous convcnra raiem* • bre de deus cens mile mars d'esteriins. • (Héo. de Reims,§ 84.) — ■ Bien furent Lombart adamagié • i celui point, par lor folie, de mit et cinq cens • mars de fin argent. > (Benri de Valenciennes, S 658.)] 2. Mars. 1* Mois de mars. De là les expressions suivantes: 1* ■ Champs de Mars, ■ réunion politl- que, militaire et judiciaire, mallum, sous les deux premières races. — 2° ■ Eauve de mars •. < Quand un fief est enclos de fossez à rencontre des heri* tages renteux, tenus du dit fief, tels fossez à eauve de mars sont censez et repuiez compeler et estre membre du dit fief. • [Coût. Gén. II, p. 904.) — < Ordonnance de murs >. ■ Le seigueur a raa- torité, et l'on est de coustume dans la seigneurie de Renaix, de par le bailly, le maire, les hommes de fiefs et les eschevins, laire visiter les chemins, les clostures des prez, et des pasturages, des ruisseaux ou courans d'eau accoustumez comme aussi les sorties et les passages sur les terres cultivées pour les propriétaires et les fer* miers, et d'y passer avec leurs chevaux et charues pour le labour et la culture de leurs terres; laquelle visite est appellée l'ordonnance de tnart, laquelle le bailly fait déclarer au premier diman- che de mars : par la même ordonnance de martt faisant publier par le prater et proclamer par publications faites aux églises qu'un chacan, soit propriétaire on fermier ait à ne faire les chemina, et à clore les prez, les pâturages et les grains qui sont en terre; â refaire et ouvrir les courans d'eau qui d'ancienneté sont acconstumei d'estre ouverts et do courir ; et ait à y remédier pour la mi-mars prochaine, à peine d'amende. • (Nouv. Coût. Gén. I, p. 1143.) — 4* « Tssit du ciel plusieurs grans esclas de tonnoire, espartiese- menset merveilleuse pluye, qui esbahit beancoap MAR -ï ■ de gens, pour ce que les anciens dient tousjours ■ que nul ne doit dire tielas s'il n'a ouy tonner en « mars. • (Chron. scandai, de Louis X!, p. 150.) ~ 5' • Je croy que vous venez requérir ia bataille à ■ certuin jour nommé ; mais je congnois moasei- < gneur à lel qu'il ne vous y Tauldra ne que mars « en caresme. • (Mesnard, Du Guesclin, p. 409.) — On disait aussi marée en carême. — 6* Prendre Marthe pour mars. (Colgrave.) 11° [Menus grains seméa en mars: • Bois ^ c:)uper • en auge, ou vignes prestes à vendangier, ou blés « ou mars près a seier. • (Beaum. XIII, 11.)] III" Annonciation: « Recouvrera la ditte femme sa ■ dote de mars entiers, qui est entendre que la dot ■ est diviâée en trois parties et est payable à trois • Testes de Nostre Dame de mars subsequens la • dissolution de mariage, commeuçant le premier « terme de la fesle de Nostre Dame de mars pro- ■ Chain, en suivant la dilte dissolution de mariage, • en un an. • (Coût. Gén. II, 479.) Marsage. [Menus grains semés en mars: • Pour • chacun stier de marsage une obole. • [Slaluts de Mézières.) — ■ De chacun stier de marsaige une < obole. > [Ch. de Hugues, c" de Bethel, an. 1233.)] Marsau. [Saule mâle : • Et est à entendre mort ■ bois, boulz, tramble, Tou, marsaus et genestre. > (JJ. 56, p. 483, an. 1317.)] — • Aulne, marsauxet ■ autres arbres quœ non habent tempus scissionii • determinatum, je puis faire coupper ante adjor- ■ namentum ; mais osier et saux francs se couppenl > de trois ans en trois ans. > (Gr. C. de Fr. p. 231.) Marse, adj. f. Fanée, flétiie, du latin marcesco. • Des Oeurs qui seronllniarses et (lestries. ■ (Peler. d'Am. 1. II, p. 396.) Marsel. [Boucherie,|jdans Du Gange, soua Machecarii.'] Marselée. HarsauU : < 11 faut que ces bastons ■ soient du bois le plus uni, comme de coudre, « marselée, el chastigner. ■ (Salnove, Vén. 135.) Marselier. [Boucher. D. C. sous Machecarii.^ Marseloire. [Boucherie. (Ibid.)] Marsenez. Blés de Jmars : • Moins pourront • vendre grains, bled,lne marsenez. • (N. C. G. II, p. 1240, col. I.) Marsepain. [Massepain : • jEspicier qui piloit ■ des amandes pour faire du marsepain. • (Strapa- role, 1. 1, p. 384.) es. [1 Marceschia.J Marso, s. Pourceau d'un an : ■ Porceau d'un an ■ ou audessouz, vulgairemenll appelle marso. > (Coût. Gén. II, p. 723.) Marsols. < !Harsez,\mar8, sont les menus bleds ■ qui sont ainsi appeliez, parcequ'on les sèmedans • le mois de mars. . (Laur.) Marsouin, s. m. Cétacé. Chiens d6 mer, ; ._. , Congres, turboz, et leurs semblables Qui aaaa oscailles sont naisables. ^ (Detch. {. 4€S *.} »- MAR Martagon. Lis rouge aux pétales renversées : > Martagon, lys des rooatagaes à la fleur roDge • retroussée. > (Heneslr. de tournois, p. 370.) Marte. [Jeu d'osselets (voir Martres) : ■ II est • temps de laisser tes jeui et ta simplesse. Marte», ■ chevaux de bois ; ce qui sied en jeunesse Ne sied • quand on est grand. ■ (Ronsara, 894.) M. Lillré voit là des poupées et le range sous martre, fourrure.] Marteau. (Voir Martel.) I- Marteau. —2» Grêle. (Gloss. de rUiat. de Bretagne, p. 753.) — S» Cbeville qui tient les chevaux attachés au timoa d'une char- rette : • Les charretons ostereat les marteaux qui • tenoyenl le trait des chevaux, et les jetterent < dedans les fosséz. > (Froissart, II, p. 270.) Expressions : 1° • Nostre Dame aux marteaux, * fête de l'Annonciation. (Daniel, Milice fr. III, p. 133.) — 2° « Couché entre l'enclume et les marteaux. • (Cotgrave.) — 3* ■ Marteau de mer . (Cotgrave), requin marteau. — 4" ■ A preuve de marteau. ■ (Ibid.) — 5* < A l'enclume le marteau. • (Id.) — 6° ■ A dure enclume, marteau de plume. ■ (Id.) Martegaux. Habitants de Hartigues en Pro- ■ vence: Les fainéants de Martegaux. • (Jean de Nostre Dame, des Poètes provençaux, p. 118.} Martel, [i* Marteau d'armes : • Olivier de Cli- • çon par la bataille va Ëttenoitun martel qu'à ses ■ deux mains porta Tout ainsi qu'un boucher aba- • tisl et versa. • (Cuvelier,) — ■ Berlran de Glaie- • quin fu on champ plenier. Où il assaut Anglois à « un martel d'acier. • (Id.) — • Ils dévoient comba- ■ tre de haches, et en ferir chacun, quinze coups • de la teste et martel, sans rien toucher de la ■ pointe, ny d'estoc. • (Mathieu de Coucy, Hist. de Charles VU. page 555.) — De là l'expression • faire < martel de ses dents, • les entrechoquer de froid : < Li dus out fi'Oit, si li trenbla la pel ; La nuit n'out ' • dent dont ne feist martel. • (Agolant, v. 518,)] — 2° Epée de connétable ; • Fu le dessus nommé coo- • neslable de France pour user de l'office quoique • me&sire Ollivier de Clisson n'y «ust point renonce • ne renvoyé le martel de la connestablie. • [Froiss. liv. IV, 176.) Le surnom de Clisson avait été appli- gué à son épée. — 3" ■ Jtfarte/d'orfevrerie. • [Desch. f. 217 '',) Marteau d'orfèvre. — 4" Inquiétude : • Les • paroles de telles gens, lesquels je pense qu'ils • jettent au vent... pour vous picquer et émouvoir ■ à faire ce qu'ils desirent,en vous donnant inarM < desdils princes. > (Mém. de Villeroy, II, p. 18t.) — 5* Martelage debois, marque qu'on y fait : • Pour • ce qu'on faisoit plus de ventes ordinaires et < extraordinaires que les forests ne doivent, et ■ qu'un marchand en tenoitplusieursqu'il délivrait . par un seul martel ordonné est que chascun ■ marché se délivre par un seul martet propre, qui ■ sera baillé au marchand ëz plaids ou assises, et ' jurera que d'iceluy martel ne marquera fors le • bois de sa vente. ■ (Gr. Coût, de Fr. p. 56.) Martelé. I* Bosselé : > A la bataille de Coutras ■ les ennemis furent mis en déroute, par les trois MAR -a « escadrons du roj de Navarre, du pnnce de Condé • et da comte de Soissons, chacun desquels par les • coups qu'il donna, et ceux dont ses armes esloieat ■ martelées, témoigna surtlsamment la grandeur « de son courage. > (Mém. de Sully, 1. 1, p. 280.) — Aq figuré, ce passage s'entend du marteau de l'amour : < Tels escroqueurs et escornilleurs sont ■ grandement à blasmer d'aller ainsi allambiquer ■ et tirer loulte la substance de ces pauvresdiables- • ses martelées et encapriéez. > (Brantôme, Dames gai. I, p. 136.) — 7r Travaillé au marteau : > Dix « tasses d'argent ouvréez au bord, et marteléez au • fond, pesansî marcs la pièue. ■ (Estais des ofllc. des ducs de Bourgogne, page 118.) — 3" Moucheté : - Fumées.... grosses, longues et nouées bien mar- « telées. ■ (Fouill. Vén. f. 25.)— 4* [Marqué : ■ L'en ■ Dombrera les arbres, et seront marteliez du mar- • tel du verdier. • (Ord. VII, 777.)] Martelels. I* Bruit de marteaux : • Marteleis . desfevres. . (Poët. av. 1300, IV, 1651.) -2" Bruit d'armes entrechotiuées : Moult fil Qerle marleleia La noise et le cUqueteia. IGuiarl, dam D. C. s. Martui.) [' Grans marteleis de haches. • (Froiss. XV, 294.)] Marteler. [1* Frapper avec des marteaux d'ar- mes : • Et quand sur les Englois prindreiit b avaler, ■ Dessus ces bassinés prindrent a marteler Que ce • sembloient fevres qu'on oïst la fraper. » (Du Cuesct. v. 19176.)] TbIb noise font au marteler... Quo tout li chaaliaus en bondist. {G. Cuiari, f. 80.) 2* Blesser, frapper : . leeulx cailloux et pierres ■ qui descendoient drus martelaient moult fort, • (Du Guescl. par Mén. p. 477.) — 3* Claquer ; ■ Les • dénis lui martèlent de froid. • (Cotgrave.) — t" Fabriquer des enfants : Je De puis martel lever : Pour tes excès et pour l'ardnre Que j'aj en de trop marteler^ En jeune temps prins ma froidure. {Desch. f. 458.) 5" Frapper d'amour : ■ D'autres dames y a il, les- • quelles à dessein ne font pas grand scrupule de ■ faire à pleine veue la monstre de leur beauté et ■ de se descouvrir nues afin de mieux encapricier • et martelier leurs serviteurs. • (Brantôme, Dames gat. I, 376.) Martelet, s. Diminutif de marteau ; Cbantnns : joli fevre labeure. Or forge, forge martelet. (Deich. f. A95.) Martelln , s. m. Gros marteau de fer avec lequel les bouchers assomment les bœufs. (Mém. de CbarlesIX, I, p. 330.) Martells. Cliquetis des armes, comme marte- leis : • Quant elle ouyt le marlelis d'espées sur - escus, elle eut grant merveille que ce pouvoit ■ estre. > (Percefor. I, f. 13.) — > FaisoienL si grant ■ martelliz que on ne povoit riens ouyr. • (Id. 1, folio 26 ».) Marteloge. [Martyrologe : • Nostre présente ' ordenance soit enregistrée â perpétuelle mémoire ï - MAR • ou marteloge de la ditte Sainte Chapelle. ■ (JJ. I., p. 6, an. 1325.)] MarterlD, adj. Fait de martre : • Et misl desor . son chief un chapel marterin. • (Bom. de la prise de Jérusalem, dans Du Cange, sous Martures.) Martial. Vaillant : • La reyne Elisabeth loua • fort (Henri IV) de ce qu'il etoil brave, vaillant et • généreux, et en usant de ce mot, fort martial. ■ (Brantôme, Dames gai. II, p. 325.) ~ • Lui qui est > aussi vaillant que son espée. qui est du poil d'un ■ martial, et qui mesmes en porte les marques ■ honorables sur le visage. ■ [Caquets de l'Accou- ctiée, p, 135.) Martiaii. [Marteau : • Bons martiaus picofï ■ pour esragier les bandes dont li ormes estoit • bandeiz. • (Mén. de Reims, g 98.)] On a dit dans un sens déshonnéte : Je souloie en jeunesse ouvrer, Eu la forge dame nature Des marttaulx ferir et frapper. f Desch. f, 4SS.} • Faire marfiauj: de ses dents, • grelotter de froid: n Bat si froit que la dedens Firent tuit marliawi de lor dent. (Mt. 13i8, f. SSO.f Marttgon. Lis rouge aux pétales renversés : • Aller souvent eu sa maison des champs pour • secouer l'oreille de la tulipe etdu marligon, faire ■t cinq ou six tours de jardin. > (Caquets de l'Accoo- chée, p. 1.) Martin. Nom propre. Surnom des ânes et des bâtons qui les frappent ; par suite sot : • Il n'y a ■ point de Martin qu'il n y ait de l'asne. • — • tl y > a plus d'un asne au marché qui s'appelle Martin. > (Oudin.) Expressions : !• • Le preslre Martin ne se recon- • noist qu'en son livre. • (Songe du Vergier, liv. I, chap. 134, p. 137.) — a- ■ Il ressemble le prestre ■ Martin, il chante et respond. ■ Et sera prestre Mar lin Il chantera et respondra. f.ii. Chariier, p. 745.} 3° • Mal, maladie, ou mau S' Martin, • ivresse ordinaire dans les vendanges voisines de la S' Mar- tin : [• Et response donner pour le héraut devant • Que le mal S' Martin lenoit moult fièrement. ■ (Cuvelier.)] A l'un boit U, à l'autre Cf El voirres ne demeures neos ; Je boy i. tov, je le retiens, Dist run à l'autre: s'aplegié N'eusse esté, je fusse noyé. Bruneval du mal S. Marlin Crioit surtout comme enragié. (DeKh. f. 365.) 4' • A la S" Martin l'on boit le bon vin. • (GotgrO — 5° > Messe S' Martin > : • Le diable à la messe àe • S' Martin, escripvant le quaquel de deux gualoi- • ses, à belles den^ allongea bien son parchemin ■ : Note» qu'en l'église de Dieu Femmes ensemble caquetoient; Le diable j estoit en ung lieu EscripTBnt ce quelles disoient; Son rolet plein de point en point Tire auK aents pour le taire crcnstre. MAR -« ■ A quoi l'on ndjousle que S' Martin, dans le 1 ■ temps qu'il se tournoit vers le peuple pour dire • dominus vobiscum, aiani y\.i ce\e se mit â rire; « ce qui aiant surpris, donna ticu après la messe • de loi en demander la raison; qu alors le saini • révéla sa vision. ■ (Rab. I. p. 33.) — 6* • Oiseau ■ ou oisel S' Martin • : • Il y a un oiseau qu'on • appelle jan le blanc ou l'oiseaa S" Martin qui < volant par la campa°;ne, citasse ans alouettes. • (Budé, des Oiseaux, fol. 117.) ~ [C'est le maplin- pôctieur : « Entre un frasnc et un sapin Aveu l'oisel « Saint Martin; Assés hucha, à destre, à désire; ■ Hais li oisiaus vint à sencstre. > (Ren.)] ~ 7* ■ Trigaiidel et Martin Braillard, • personnages ridicules de comédie. La pièce de Trigaudin ou de Martin Braillard, en 1674, peut avoir été Tondëesur cette façon de parler ou loi avoir donné rorigine. (Hist. du Théat. fr. t. Il, p. 358.) — 8» . Faute d'un • point ou d'un poil Martin perdit sou asne. » (Cotgrave.) Voir l,e Roux de Lincy ; Prov. Il, 53. — y» « Ceint sur le cul comme Martin de Cambray. • Jfartm et Martine sont les noms qu'on a donnes à deux figures qui, chacune avec un marteau dont elles frappent les heures, servent de jaqucmars à l'horloge de Cambrai, et comme celle de Martin représente un paysan enjaquelteet i)rmé,qui porte sur ses reins une ceinture qui le serre bien fort; de là vient que d'un homme ridiculement serré de sa ceinture sur ses habits, on dit proverbialement qu'il est ceint sur le cul comme Martin de Cambray. (Le Ducliat, sur Rab. I. IV, p. TA.) ~ • La dame le € veult marier, si elle peut ù la damoiselle, car il • est très bien hérité, et est simple et bejaune ; si • en sera Martinie Cambray, car il en sera saint • sur lebaudroy. • (Quinze Joyes dJ Mariage. 99, J — 10° • Faire comme Martin à danser, » danser comme un ours : • Encore fit-il tout ce qu'il put, et « plus que ses forces ne bastoient, n'y que jamais « nt Martin à danser, comme l'on dit. • [Brantôme, Cap. fr. II, p. 275.) — 11° . Estre Martin, • avoir la peine de tout : . ... Se je pera, jà n'en aray reslor Quant rien requier on chante de basia ; Se fe fais bien, néant plue que d'un tor. N'est congneu tousjoura ; tuU-je Martin Oui coBle avoit, chaperon et roncin Pain et paine, congnoîesance ensement, Son tcnipa usa, mais trop dolentement. (Desch. f. 34i.J 1^ • Chanter d'autre Martin, • parler autrement : Aine (jue tu voies Le jor de domain au matin Chanteras ta d'autre martin. {US. 1Si8, f. 50.) Martlnal, adj. Dans le temps de la S' Martin d'hiver. la n'ay plus grand plaisir aux marlinaUt nuitz Qu'au jour plus long de l'esté qui ennuyé. (Caron, Ti.j Martiner, v. Faire la débauche, comme on faisoit à la S' Martin. (Rab. t. Il, p. 233.) 1. Martinet, s. Sorte d'hirondelle; on leur comparait autrefois tes écoliers externes. Le 7 octobre 1463, la Faculté des arts de Farisdonna un règlement contre les écoliers erraos, vulgairement I - MAR nommés martinets, qui voltigeoient de collige en .■ collège. (Du Boulay, Hist. de l'Univ. V, p. 658, cité 4 par Du Cange, sous Martimli.) — ■ Il y a encore ^ • des escoliers qui demeurent en ville hors les -a • collèges, qui vont ouir les leçons d'uns et autres.^ • regens selon que l'opinion leur en prend, ou aax s • maistres qui les gouvernent; les jeunes appelu 3 ■ martinets par nous et les autres galoches. » -m (Pasq. Rech. liv. IX, p. 792.) — ■ Leurs chambres.* > (des jésuites) sont ouvertes à tous enfans qu'on^a • leur baille en pension, et leurs collèges à tons^ > martinets et galoches. ■ (Id. liv. III, p. 1298.) 2. Martinet. [1* Engin à verge : ■ Gbit d0ii__! • castiel fisent desclichier quatre martinets que iV • avoient nouvellement fait faire pour remédier^ - contre les quatre dessus dis. » (Froîss. IV, 361.> — 2* Usine où l'on use d'un gros marteau, d'ua martinet: • Le suppliant... estant en ungmaWinef, • illec assis dedans une cbambre. • (JJ. 204, p. 88, an. H74.)l — 3* Nom d'une cloche k Auxerre; ■ Fuit pronibittim pu Isa re le marJinct, gallice, > sine, promissione succenloris aut sui commissî.> (Lebœur, Hist. d'Auxerre, p. 797.) 3. Martinet. Diminutif de Martin. Démon, par qui sont initiés ceux qui veulent être admis aux mystères des sorciers. (Dict. des hérésies du père Pincbinat, cité dans le pour et contre, X, n* 136, 6.) Martingale. Culottes à pont-levis, nommées desMarligaux, habitants des Marti gués en Provence ; elles étoienl encore à la mode environ l'an 1579, entre les mignons de la cour, qui les faisoient servir à tout autre usageque celui pour lequel on les avoit inventées. (Le Duchat, sur Rab. I, p. 123.) — ■ Ce ■ brave chevalier {FrancoisI")avoit une complexion • en lily, que, toutes les fois qu'il vouloit venir aa > combat, il falloil qu'il allast à ses affaires et des- ■ cendist de cheval pour les faire ; et pour ce portoit ■ ordinairement des chausses à la martingale, • autrement à pont levis. • (Brant. Cap. fr. I, 108.) Martingaut (la messe). En Touraine, on appelle ainsi le tocsin, peut-être du nom de celai qui a donné la cloche. [Celthell. de Léon TrippaulL) Martiniste. Luthérien, du prénom de Luther. (Oudin.) I.Marllr, V. Se flétrir. Mais si que les Qeurs sont brûlée* Par geler, ou qu'elles martiaient. Ainsi les [ammes se OetriBBent l'ar viellesse ou par accident. (Deich. f. SSi.f 2. Martir. [Martyr : ■ Sainz Boneface que l'om « martir apelet, Aveil en Rome une glise monU ■ bêle. • (S. Alexis, 114.) — ■ Se vos murez, esteres ■ seinz ynartirs. • (Roi. v. 1134.) — > CaotorlHe, • où sainz Thomas li martirs pose. • (Héo. de Reims, § 247.)] 1. Martire, s. Matière. Comme vous orrex après dire. Se vous entendei la martire. (M». IfiS, f. 988.) 2. Martire. [1° Martyre: ■ Li dure pers snot ■ remés en martire. ■ (Roi. t. 965.) — ■ Mis curage MÂS -296 - MAS [Desch. f. 68,] (Id. /-. S19.] (Id. f, 360,] 4" Affliger : Par mençonge et ilaterie Chascun à chascune octrie Son pcchié, dont je me marvoy. Sans garde aler ne les lairoie Pour tels chaceurs, dont je waj'vnie, Gardez vos brebis pour les leux. Nulz n*y ose aler sans convoy Qui ne soit prins, dont je marvoif, Otroi d'amors ne puet tant faire rire, Coum escondis puet faire marvoier. (Vat. «<• iAOO, ili.] Marvoisie. Malvoisie : Vin grec, et du vin muscade Marvoisie elle a demandé. (Desch, f. 5i6.] Marzache. [Annoncialion : « Le jeudi d*emprès « la Marzache. » (Ch. de 1286, au reg. des fiefs et cens de Chartres.)] Marzol, s. Escourgeon. (Colgr.) Marzolin, s. Espèce de fromage dllalie. (Cotgr.) 1 . Mas. [Manse ; de là les noms propres Dumas, Delmas.] — « Quiconque demeure dans le mas serfs par Irenle ans continuels consécutifs, il est fait homme serf. • (N. C. G. 1. 111, p. 1211.) — • Les paslurages se limitent par villages, mas et tene- mens. » (C. G. t. Il, p. 470.) — « Les détenteurs d*aucun max peuvent pour le payement deu au seigneur pour raison du dit mâo:, faire entre eux une péréquation du dit devoir. » (Id. p. 399.) 2. Mas. [Mât de navire : « Li force dou mas, » (Froiss. t. V, p. 261.) — Mas est pour mast^ comme repas esl pour repast.] 3. Mas. 1" Mal aux échecs, du persan mat, mort; Merci vous quier Ouar je suis mcLS en l'echequier. (Ms, 7Si8, f. S67,J 2" Vaincu, comme aux échecs : De Tost sara haut et bas Li quex vaincra, li quex est mas, Pocs. rr. 1300, t. IV, p. 1345. 3* Soumis : Droituriers Diex, vers toi sui mas Par cest signe que doné m'as. (Ms. 12i8^ f. 203.] 4- Affligé : Li Espaignox quant ce oï, Mas et marri se départi. (Fabl, de S, Gcr, p, 40.] De paor sui mas et esbahis. (Poës. av, iSOO, III, 918.) • Ils s'enfuioient mas et confus. » (Chron. de S* Denis, t. Il, f. 16.) Masacre. Carnage : Paiz fu si oultrement Qu'il n'i ot besil, ne masacre, (G. Guiart, f, 36.] Masage-aige. [l"* Maison : « Le suppliant se « transporta en ung ort ou vergier qu'il avoit au- « près d'un masaae ou hostel. » (JJ. 179, p. 311, an. 1449.) — 2* Réunion de maisons: « Lesquelz « compaignons trouvèrent en ung pasquier ou « Tmzsat^e de Saint Martin une jument. > (JJ. 169, p. 262, an. 1469.)] Masaus. [Sujet à cens, à redevance : « Encor i « a li cuens rentes des terres masaus k*on apelle « terre des quartiers ; si a petis quartiers et grans « quartiers. > (Ch. des Comptes de Lille, Rev. dcx comté de Namur, an. 1289 )] Mascant. Contrefaisant : Le gallant s'en va mettre à table Affln de mieulx se resjouir. Et dina là tout à loisir Mascant le sens, tranchant du saige. (Vïll, Repue», f9-^ Mascarep. [Barbouiller : ■ Toujours se vaul - « troit par les fanges ; se mascaroit le nez ; sm « chaffouroit le visage. » (Rab. Garg. 1, 11.)] Mascaret, s. Inondation : « Mascaret d*eaux. » (Cotgrave.) — Brantôme emploie ce mot dans na sens très obscène. Mascarons, s. pL Mouffles, vilains masques. (Oudin ) Masceclier. [Boucher : «Se aucuns masceelier • avoientcher forcemée. » (JJ. A, p. 1, an. 1297.)] Mascecrler. [Massacreur : « Et par cete roîjor « enlens Les sains martirs quienlortens Voudrent « les mascecriers atendre Et puis leur vermeil sanc ■ espendre. • (Macé, Bible en vers, f. 117 •.)] Mascel. [Màle : « Si mulier et mascel simul « bibenl. • (ms. de S. Pétersbourg, de Horbis mulierum.)] Mascelle. Mâchoire : Qels ieus? gel bouce ? et qel mascele f Bien aferroità .i. baron. (Vatic, lAOO^f, iif.J Mascerep. [Barbouiller : « Li mestre queux rot fait la nuit toser ; A la paele noircir et cbar- bonner ; Trestot le vis li ot fel mascerer. » (Bat. d'Aleschans, v. 3398.)] Maschacler. Massacrer : « Le retournèrent, et renversèrent, et si très terriblement le mascha- clerent, qu*il fut présentement mort très piteuse- ment. » (Monstrelet, I, p. 30.) Mascliaut. Magot (comparez machau^ meule) : Il avoit trouvé le maschaut, et argent de son père. » (Contes d'Eutrapel, p. 154.) Maschecolls. Mâchicoulis, au flguré : « Elle a les dents à maschecolis, le haut défendant le bas. » (Cotgr.) Voir aussi Bouchet, Serées, 1, 195.) Maschccrouste, s, 1* Gourmand, gros man- geur. (Colgr.J — 2« Figure monstrueuse : « A Lyon, « à carnaval, on l'appelle maschccrouste; ils la nommoient mandouce. C*estoit une effigie mons- trueuse, ridicule, hideuse, et terrible aux petits enfans. • (Rab. IV, p. 747.) Maschefoin, adj. Qui m&che du foin : « Au temps passé, on nommoit (les gens du palais) maschefoins ; mais las ! ils n'en maschent plus. Nous de présent les nommons maschelevraux, mascheperdrix. » (Rab. V, p. 61.) Maschefrain, adj. Terme d'injure comme si on appeloit quelqu'un cheval. (Contredits de Songe- creux, fol. 112*.) Maschement. Action de mâcher. (Cotgrave.) Maschepain. Massepain : « Cingar luy donne « sept ou huit morceaux de maschepain fait de MAS — 298 -^ MAS «dite vile à warder. » (Marlen. Anecd. I, c. 1235, an. 1290.) — « 11 voloient que nuls rois de France, « si hoir ne si successeur ne peuissent mettre sus « yaux ou sus leurs masniers taille ne sousside. » (Froiss. Vin, 190.)] Masonage. [Cens sur une maison : « Comme « la dite maison soit chargie envers nous, comme « seigneur de la dite ville de nueï masonages chas- « cun an, lesquels masonages valent un tonneal « de vin, treize sextiers et demi davaine. • (JJ. 89, p. 560, an. 1360.)] Masquaret, s. Festin, régal, bal où Ton se masque : « Il seroit bon de faire payer l'amende à « celuy qui par cy après, étant invité, viendroit « le dernier au convy... et une amende pécuniaire « applicable à la bucolique et au masquaret. • (Bouchet, Serées, liv. liï, p. 48.) Masque, s. m. I* Masque, dont on se couvre le visage : Rien ne te plcdst que l'ignorance Dessous le masque d'arrogance Qui fait rougir les mieux appris. (R. Delleau, II y p. li.j Expressions : V « Masque de caresme entrant. » (Cotgrave.) — 2* « Masque à traves, » c*est le titre Q'une pièce de vers, dans S. Gelais, p. 50. — -3* • Un « masque lui serviroit bien, • c'est-à-dire il est laid. (Cotgrave.) — 4* « Vous avez parlé masque, » vous êtes décelé : • Parler quand on s'étôil proposé « de ne se faire entendre que par signes, c'est faire « la même faute que fait un masque^ qui après « avoir pris bien de la peine pour se déguiser, se « fait connoitre à la parole. » (Le Ducbat, sur Bab. t. Il, p. 184.) IP Déguisement : « Proteus déguisé en feu, en « eau, en tigre, en dragon et autres masques etran- • ges. » (Rab. III, p. 70.) 111° Soufflet : « Vous aurez de ma main un mas- « que sur voslre paillard de visage. > (Rabelais, t. m, p. 112.) IV® Sorcière. (Borel.) V Femme de mauvaise vie, en Auvergne. (D. C. sous Masca.) VI" Femme à laquelle on reproche sa laideur ou sa malice : « Geste masque, » (Dial. de Tahur. 96.) Masquer, v. Aller en masque : « Est expresse- « ment detîendu à tous marys de n'aller masquer « pour charger et entretenir leurs femmes, faignans « estre quelc'un duquel ils sont en double. » (Aresta amor. p. 427.) — L'infinitif a été pris au sens d'al- ler en masque : « Gombien qu'il est permis à tout- « tes personnes,... le masquer neamoins les jeunes « gens venans droict de la fournaise, et qui de « nouveau se mettent au monde, se doivent abste- « nir de masquer. » (Aresta amor. p. 422.) Masquerade. Mascarade. (Gotgrave.) Masquerader. Aller en masque. (Eutrapel, page 426.) Masqaeriaus. Maquereau, leno : « Tu es mas- « queriaus cbascun mois. (ms. 7218, f. 323.) Masquerie. Mascarade : « Compagnons de 1 « masquerie, mommerie. > (Aresta amor. p. 409.) Masqueure. Mascarada (Honet.) Masquier. [Mâcher : « Li rois, moult resjoisd « ce que messires Pierres avoit si francement pari « et relevé la parole de messire Jehan de Gistelles^ « dist ensi en riant : Leur a il bien masquiet. » (Froissart, IX, 127.)] S'en père a tant de sens masquiet Qu'il velt estre eskevins de ceste caritô. Poét mt. ar. 1300. t IV, p. 1391. Masquiller. [Barbouiller : « Vit sa barbe san- « glente et le vis masquilliés. > (Chans. d'Antiocbe, t. II, 279.)] Masqulne, s. Figure représentant une tête de lion. (Gotgrave.) Massabre, adj. Farouche : Desplaisir à mon cueur accolle^ Et en ennuy si très fort bricoUe Qu'il est tout cabre Fascheux, piteux, souspirant et massabre. ChâSM d'uDoor, p. 55. Massacreur, s. Espèce d'instrument : Picque, ardoise, et grand massacreur, [Th. fr. t, III^ iSO.) Massaert. Massart (voir ce mot) : « Le bailly et « les massaerts ou sergents, ont la faculté d*execu- « ter.... tous actes.... qui requièrent exécution, « lorsqu'ils en sont requis par les parties. » (Nouv. Goul. Gén. I,p.738.) Massaige. [Domaine rural : « Lequel massaige « est assis... juste le chemin de nostre seigneur le « roy. » (GarJ. de S. Vandrille, I, 45, an. 1279.)] Massart. Les officiers des villes chargés de la recette des revenus de la ville, que Ton nomme aujourd'hui trésoriers, étoient appelles massars : « Nuls receveurs de bonnes maisons ou massarls « pourront estre du nombre des jurez ou six du « conseil. » (N. G. G. t. II, p. 202.) — [« Les jurés, « eschevins, massars, et autres officiers de la dilte . ville. . (Ord. IV, 649, an. 1366.)] 1. Masse. [1^ Quantité : « De sun aveir me voelt « duner grant masse, • (Roi., v. 182.) — « Par les « paroles qui chi après seront dites, pores grant « masse apiercevoir. • (P. Paris, Gatalogue, des mss. fr. p. I, 121.)] — « Grande masse de ses hommes. • (Assises de Jcrus. p. 175.) D'ancienne chevalerie Avoit grant masse en la meson. (Ms. 7318, f. 353.) 2» Golonnc massée, en lactique militaire : ■ Arri- « verent les bandes du duc... de Wirtemberg à « Monlcalliço ; ce qu'ayant entendu le seigneur de « Ilumieres, voulut partir de Pignerol pour s'aller « joindre avecques eux, et là faire sa masse pour « marcher en campagne. » (Mém. dedu Bell. liv. VUI, f. 261.) — a^ï Lingot, somme d'argent : « Argent en « masse. » (Ord. H, 39.)— « Si marchandèrent pour ■ certaine masse d'or que ilz feroient au roy la cité, « comme ils firent ; mais enfin ne les voulut le ro^ « payer. • (Tri. des IX Preux, p. 222.) — [« Il avoit « fait fondre grant partie de son or en poz de terre MAS — 299 - MAS « là où Von met vin outre mer, qui tiennent bien < troys muys ou quatre de vin ; et flst brisier les « poz ; et les masses d*or estoient demeurées à des- « couvert en mi un sien chastel. » (Joinv. § 14!.)] — « Deniers du roy de la masse, » les deux en va- loient trois de ceux au mouton. (Du Gange, sous Multones) — « Deniers d'or dur ou à la masse, • frappés par ordonnance de Philippe-le-Bel, du 42 avril 43H. (Ord. I, p. 480.) Ils cessèrent d'avoir cours et n*étoient pris que comme billon. I^ peuple les appelait grands florins. — 4* [Piliers d'un pont : « Les suppliants montèrent sur la masse du pont « du chastel de la Bruyère. > (JJ. 186, page 49, an. 1450.)] — 5» Terme de jeu : « Dire masse, • c'est coucher tout ce qui est sur table ou ce que Ton a dans la main, au jeu de la chance. (Oudin.) — 6° Infortune : Quant ensi Toy langagier, En corage me radouci Et li di : je suis ores ci. En Avignon endure masse. [Froiss. Poës. f. 426.) 70 Masse d'armes, massue : Li plus couars est trop hardis, Mais n'ont ne lances, ne espées, Cbascun.ot masse ou maille de fer. Rom. de la Violette, dtée dans Du Gange, «ous Matta. r« Pour deux grandes masses pour les huissiers « d'armes sur chacune desquelles y a une grande « couronne dorée faicte à fleurons, et semée à Ten- « tour de pîerrerie, au milieu de chaque couronne « les armes de France esmnillée d*azur. » (Comptes des ducs de Lorraine, 1496.)] De là les expressions suivantes : !<> « Masse cres- « telée » : « Ils furent durement recueillis de pic- « gués et de masses crestelées par les Gandois, et « furent leurs chevaux enfondréz et occis. » (Mem. d'Ol. de la Marche, p. 402.) — 2* « Masse de feure, » marteau de forgeron : « A tant se partit Zephir, et • estonné demoura suant, et vecy une grosse massé « de feure sur quoy il avoit féru cuidant avoir • féru sur Zephir. » (Perceforest, vol. III, f. 46.) — 30 « Sergent à masse^ » offlcier de justice, comme nous disons huissier à verge : « Sergens à masses • de la prevoslé d*A miens, peuvent en vertu de • leurs masses faire criées et subhastations des « héritages situez en la ditte ville et banlieue. » (Coût. Gén. I, p. 607.) 4* Des croques, poys, des masses de Swie Et des espôes trenchans. (Desch. f. 204.) Masseices» adj. f. Massives : Citez close à tors masseices. (Ms, 72d8t f- ^^0.) Massele. [Massif de maçonnerie : « .xv. pies de • Ynass^/^s deseiire le suel d'une part et d'autre. » (Cb. de 1254, dans D. C. Il, i6i «.)] Masselle. Joue : De son frère sait la nouveUe Por ce, se moille sa masseliey chaudes termes, grant duel fet. Rom. de Troyes, dus Du Gange, «oos MaxUlarli ientet, Masselote. [Crosse : « Ainsi que les diz enfans • croissoient ensemble, icelluy suppliant frappa « ledit Jehan d'une grosse ou masselote qu'il « tenoit. . (JJ. 152, p. 253, an. 1397.)] Masser. Mâcher : Et mist sa main à s'aumosniere. Si en a trait pain beney : Crois flst entor et crois en my Mist le en sa bouce, s*el massa A tant avaler le laissa. (Mouskes, p. 2i5.) Masseret, s. Instrument pour attacher les pou- ces. (Oudin.) Masserote, s. Gringuenaude : La dame tout coiement Taste à son cul isnelement Semblant fet qu'ele se defirote ; S'a trovée une ^nasserote Qui est plus grosse que un pois. (Ms. 7615, II , f, ill.) Masserotte. Instrument pour attacher les pou- ces. (Cotgrave.) Masseter. Frapper avec une masse. (Cotgr.) Massier. i<> Sergent à masse : « Faire mettre en « possession de la chose évincée par le sergent de « messieurs ou par le massier de ceste ville. » (N. C. G. t. I, p. 582.) — 2o Garde des vignes et des bois : « Le seigneur bas justicier pput... créer ser- « geauts pour avoir regard sur ses bois, avec puis- « sance de saisir le bestail trouvé en dommage « et sont les dicts sergeants et massiei's creuz des « rapports et exploits qu'ils font. »• (N. Coût. Gén. t. II, p. 345.) Massir. Rendre massif. (Cotgrave.) Massis. [1<> Massif : « Il s'en ira souper dedens « les murs massis, » (Cuvel. 18500.)] Mes frères soyez embrayeurs Et gardés les coffres massis. (Villon, p, i09.) 2<> Lourd, paresseux : Or y venez vous, mon Tdoine, Qui sur le flum de Babiloine Estes situés et assis Comment vendrez vous si massis. (Desch. f. 535.) 3° Important : Qui biaus mos set conter et dire, 11 ne les doit pas escondire Entre bons gent, ne repondre, Ains les doit volontiers despondre Des meiUors et des plus massis Quant il voit qu'ils sont bien assis Et que chascun volentiers Tôt. (Ms. 72i8, f. 235.) 1. Masson. [Maçon : « Je sçay telle femme de • masson Qui n'est pas à moi comparable, Qui « meilleur Ta (une robe) et plus coustable, Quatre « fois que la mienne n*est. » (Deschamps, Miroir du Mariage, p. 21.)] C'est bien à propos. trueUe ; Dieu te gard de mal, masson. (Rab. III, 99.) • A propos truelle, bonjour masson. • (Cotgrave.) — • 11 n'est pas masson qui pierres refuse. » (Ibid.) 2. Masson. [Maison : « Il avoit dous chastiaus « devant les chas et dous massons darrieres les • chastiaus. » (Joinv. § 192.)] Massonné. Maçonné; terme de blason, au pro- pre et au figuré ; piliers, ville, dont les pierres sont entourées d*uD autre émail que celui de la pierre MAS -300 — MAS même : « Sur les tables avoil trente plats, lesquels « plats furent faitz à manière de jardins, dont le « pié des ditz jardins esloit fait de bresil massonné « d*argent. > (Mém. d*Ol. de la Marche, II, p. 583.) — Ce terme s*employoit également dans le blason : « Porloit d*azur à une ville d'or massonnée de « sable. » (La Colomb. Th. d'honn. I, p. 137.) Massonneiz. Maçonnerie : Le grant nutssotmeiz qui poise Fait tel poudrière aveuc la noise Que Ten ne voit là endroit goûte. (G, Guiart^ f, 78.) Massonner. Maçonner : « Si le seigneur perd « son cens par la ruine de la maison sur laquelle il « le prend, il ne peut pas prendre icelle maison, « ne appliquer à son proflit pour la faire masson- « ner. • (Gr. Coût, de Fr. II, p. 180.) Massonnerie. Bordure maçonnée. (Voir Mas- sonné) : « La brodure estoit entassée d'or très riche- « ment, et pour enrichir la massonnerie^ y avoit « grans violiers de romarins vermeils et blancs à « grandes lettres de la devise parmy. > (Mém. d*01. de la Marche, p. 567.) Massonyer. [Tenancier : ■ Comme il nous fu « rapporté par nos mayeurs et massonyers. • (JJ. 61, p. 418, an. 1323.)] Massoret. Docteurs qui ont travaillé à la mas- sore {masorat), tradition en hébreu : • Je vous alle- « gueray Tautorilé des massoretz interprètes des « saintes écritures hebraicques. » (Rabelais, Panta- gruel, II, 1.) Voir aussi Cotgrave. Massue. !"> Amas : .... On feroit grosse massue De deux cens mil choses perdue. (Desch. f. 320») 2» Destruction (Comparez Masse 6) : Et puis que tout est muable, Tristesce à un chascun rue Qui tout fait desagréable Joie est de tous poins perdue : Or voist tout à la massue ; Prendre vueil conforteraent Qui dueil fait, il se partue. Bon fait vivre liement. [Desch. f. 46.) S^ Marotte de fou : « Le fol se retrait tousjours à « sa massue et le saige aux bonnes œuvres. » (Per- ceforest, III, f. 73.) Massuette. [Petite massue : « Pour double de « mort se mirent à deffense, c*est assavoir Jehan « Pourcel le père, d'une petite 7nassuette qu'il por- « toit. » (JJ. 109, p. 289, an. 1376.)] 1. Mast. Mât de navire : « Le mast d'un vais- ■ seau. » (Percef. I, f. 44.) 2. Mast. Triste : « Trop se faignoit altainct, mal « et mast. » (Percef. VI, f. 27.) 3. Mast. [Malt, orge qu'on a fait germer : • Que • nul ne puisse renouveller cervoises ne bierres « qui soient sures, empirdes ou mal brassées, ne « icelles cuiller de boissons fresches et nouvelle- « ment faites, ne remestre en mast, ne mesler « parmy autres fresches. » (Ord, fév. 1495.)] Mastau. [« Autres rentes d'avoines dehues de « coustumes chascun an... sur les heritaiges qui « s'ensuient,... et en ce sont comprinses les cous* « tûmes que l'an dit mastau. » (Cens de la châtelle- - nie d'Arcis-sur-Aube, f. 9.)] Masteau, s. Espèce de mesure de sel : « Us doi- - « vent pour chacun masteau de sel, une mesure de^ « demi slier de sel. > (Statuts des echevins de^ Maisieressur-Meuse, dans la Biblioth. de Gange.) Mastefié. Matiflé, terme de chimie: « Vifargeota « mastefié. • (Modus, f. 60.) Mastelle, s. Poisson. On lit en parlant d'unfouL^ qui revient à son bon sens par le moyen d'un pois— ' son : • Son cry esloit tel, conches et couchettes» « sèches et sechettes, mastelles et mastelettes, cac^ « pierre est chargé de poisson. > (Nuits de Strapa- rôle, I, 176.) Mastenée. [Matinée: < Le suppliant se leva un « mastenée environ deux lieux avant jour. » (JJ. 77. p. 394, an. 1348.)] Masterel. Petit m&t. (Cotgrave.) Mastic. [Résine de lentisfiue : « L'ile de Scioou « croist le mastic au droict de Turquie. » (Bouciq. Il, 9.)] — « Poul de semence de mastic (donné aux « faucons) vaut contre indigestion. • (Arteloque, Fauconn. fol. 98.) — Dans la Récréation des Devis amoureux, p. 62, « mastic, herbe, ou fleur, signifie « aimez moy. > 1. Mastin. Malin : • Roges mastiîis, soirs « aurions. » (Partonop. f. 164.) 2. Mastin, s.* Mâtin, gros chien : Grant route de chiens uns et autres, idastins et gousses, et graos viautres. Du Cêng&t Mxu Mattinut, col. 587. Expressions : 1® « Brodé à coliers de. mastins • : « Il avoit auprès luy quatre chevaux dont le pre- ■ mier estoit couvert de satin verd, brodé à coliers « de mastins, • (Mém. d'Oliv. de la Marche, p. 189.) — 2» « Onques mastin n'aima lévrier. • (Gotgr.) — 3" « Voilà un beau mastin s'il vouloit mordre, » voilà un bon gros paysan, un bon gros lourdaud. (Oudin.) — 4° • Aux ouailles mastins, • avis du pas- teur au troupeau. (Rab. III, prolog. p. 18.) Qui de mastin fait son compère, Plus de baston ne doit porter. (Cotgrave.) 50 « Une mastlne, » une femme de mauvaise vie. (Strapar. 1, 301.) Mastinaille, s. Collectif de mâtins, de chiens: « Quant un sanglier est en un fort pays, jà de tout « le jour... ne vuideroit pour les chiens courans, et « quant on gete telle mastinaille, ou ils le prenant « emmi les fortz, et le font tuer ù aucun homme. » (Chasse de Gast. Phéb. ms. p. 117.) Mastiner. [l'» Mordre comme un chien mâtin : « Ysengrin ne rescoute mie; Ainz Ta saisi par le « chaon ; se 1' mastine comme un gainon. » (Ren. v. 7766.) — 2o Réprimander, gourmander : « Tant « le mastina de parole qu*il fust apaisé. » (Triomp. MAS -3 des IX Preux, p. 525.] — < Le chevalier esloit assez • mastiné. - (Percef. V, f. 80 ».)] Mastlr. Se fiétrir, devenir mal ; Mastroler. [Maîtriser, diriger, dans Villehard. S 65.] — Parlant d'une accusaliun qui porte que Taccusé a meurtri et donné les coups, on lit : • En ■ tel clam n'esL meslier de mafifrot/er que de garder < que autre ne le puisse appeller de tel murtre se • il s'en esloit aert à luy pur gage de bataille et « pais en estoil faite. • (Assises de Jérua. p. 72.) Masturbation, s. Pollution volontaire. Ce mol Tient du latin masiurbator et masturbari. mots obscènes : • Diogenes exerçant en public sa mas- ■ turbation, faisoit soutaait en présence du peuple • assistant, de pouvoir ainsi saouler son venire en • le frotanl. » (Mont. Il, p. 4G5 ; — Colgr.) Masarage. PRedevance sur une masure ou métairie, dans Beaumanoir, cb. 30, p. 70 >> : • Se ■ les rentes sont deues par le raison des masura- ■ ges, et se les rentes sont deues par le raison ■ d'autres hiretages, le seigneur puet. se il n'est « pâtés, les hiretages saisir, et aussi fet il les • masures. •] Masure. [1* Enclos, verger, herbage dans lequel sont situés les bâtiments de la ferme. C'esl encore leur nom en Normandie et dans la M au te- Bretagne. (Voir le précédent.) — S- Restes d'anciennes cons- tructions : • J'ay ici veu plusieurs fois plenté de • durs rencontres de gens du conte de Fois et des ■ Erminagois, car il n'y avoit ci entour ville ne ■ chasieau qui ne fust garni de gens d'armes, el là ■ bien souvent couroieiit les uns sur les autres, et • là vous en povés veoir les masures au desoubs de • vous. . (Froiss. XI, 35.) — 3» Muraille : . 11 voit • le soleil rayer contre la mastiré. • (Percefor. IV, fol. 47.) — • Vers anciens que j'ay veu esciipls en - ceste masure. . (id. VI, fol. 28.) — -J' L:ibourage de quatre bœufs : • En Gastlne, (caigneriedequatre • bœuf garnie de préz et pasturages, est prisée et « comptée pour masure de lerre. • (C. G. 11, p. 584.) — 5° Habitation charnelle : Ce chaslel eal de tel naturo Se chevali'^r par mesorisure Requiert la dame de VillaDie, U tf en aura aultre masure. (Percef. VI, f. as.j Masure. Entouré d'un verger, d'un herbage : « Maisons ou héritages masures. •(Nouv.Cout. Gén. t. II. p. 141.) Masureau. [Petite masure : • Hz trouvèrent ■ une femme toute seule assise auprès de certaine • masure ou masureau. • (JJ. It>3. p. .^. an. 1408.)j Masurette. [Héme sens, an reg. de Corbie 13, f. SSi-, an. 1510.] Masurier. [Tenancier qui doit le masurage : • Dis el wil muis et demi de blé... de rente des ma- • am-iers de Saudemool, que on nous doit livrer < chascun an â Harchiennes. • (JJ. 48, page 106, an. 1313.) — Masurier, iïiasonier, mansionnier. i - MAT etc., nous paraissent synonymes d'hôles. (Voyez ce mot.)] Mat. [1" Terme du jeu des échecs; du persan mat, morl; échec el mal équivaut à siuih mat, le roi est mort : • Car qui la vérité regarde, D'estre • mat n'avoienl il garde. Puisque sans roi secom- ' batoient. » (Rose, V. 6691.)] — ■ ^al en angle ou ■ en l'angle, > mater le roi dans un coin de l'échi- quier, ce qui amène le gain de la partie, au propre et au (Iguré : Et les souris m'ont mat enJangle. (Dach. f. tSO.J • Mat au coin el en l'angle. ■ (Notice des vœux du Paon, fol. 45.) — 'i*Ce terme s'employait aussi pour les dés: «Jouez aux dés, tant qu'il gaingne « ou soit mat. • (Desch., fol. 282 ',) — 3" Fatigué : < Il est si mat, si las, et si dompté du travail. ■ (Quinze Joies du Mariage, page 51.) — 4* Dompté, apprivoisé : • Que si (le faucon) list signe d'estre « un peu effroyé, soit porté en lieu obscur... el • soit veillé par plusieurs nuicts, tant qu'il soit mat, • et qu'il dorme sur le poing par jour, ■ (Budé, des Oiseaux, f. 123.) — 5° Triste, abattu : . Or est mate, ■ or est marie. • (Ms. 7615, 1. f. 70.) — . Ceux qui < cuidoient eslre vainqueurs, furent vaincus, dou- ■ lans, et mats de leurs occis. • (Cbron. de S. Den. t. I, p. 245.) Fore com m'a dit de auoy je suy tout mal Que les chevaulx tenaray ilesor à l'\xla. (Desch. f. tQ4 KJ ' Force est de corpa par le cuer efeblie Dont le corps dit, pourquoy me Tala-lu matT Le cuers respoot, Ui ne me eequeara mie. (Id. f. ill *.} La damoiaella triste et mate, Seur vostre vair palefroi siet. (US. 7Si8, f. 354.) De là les expressions suivantes : * Avoir chère « mate, • avoir l'air triste; ■ fere chère mate, • même sens : Amis ne fêtes mate chiere Que vostre léece est prochaine. {3SS. liiS, f. 36t.] Ne doibs avoir chei'e malle ne sombre Oui ay congé de m'amie regarder. (Percef. VI, f. 98.) • Mat et recreu, ■ terme de pratique; terrassé par les raisons de la partie adverse : • En quelque • partie de la cause... que le demandeur se despart • ae jugement sans avoir jour, il... semble qu'il • laisse son procès .. et qu'il s'en soil départi • comme mat et recreu, el pour ce il déchet de son • instance, et non pas de ia cause. • (Gr. Coût, de Fr. 111, p. 352) — 0° Sans éclat : . Celi por que j'ai . si la color mate. • (Poët. av. 1300, Ill,|li67.) A vous me plaiog de mes dolors Qui ma face fout si pâlir Matet et maigres devenir. (Ma. 7318, f. iSS.J 7" Flasque : Le sien a par la queue aers Qu'il avoit moult et maie et souple. (Ms. IflS.f. 340.} 8° Furieux, fou : • Mat de cadene, > fou à lier. (Cotgr. ; Rab. III, 138.) Qui dont oist bouviers jurer Les mons, tes terres, et les vaus Ain H i sera chascun s si chaus El si tnate* et si delis Com les pourra escorchier vis , AIns qu'ib ne l'aient mis à terre. (Ms. 7318, f. 146.) MAT -a MatachiD. Matassin : • Mines et gesticulations, • telles que nous Toyons foire à des matachim, ou • aux... corybantes. • (Boucliet, Serdes, I, p. 13i.) — ■ Danser les mafacins. > Oudin l'entend aussi de l'œuvre charnelle. Matagasse, Matagot. !• Singe, magot. — 2° llypocrile. (Cotgr,) Matas. - Fou de matas, • bouffon. (Brant. sur les Duels, p. 180.) Matassin. ri° Danseurs espagnols, qui portaient des corselets, Jes morions dorés, des sonnettes aux jambes et l'épée à la main avec un bouclier. On en voit encore à Séville dansant dans les processions devant le Saint-Sacrement ; ■ Les lansquenets et • les Espagnols, après avoir fait tiabiller les eccle- ■ atastiquesenlaquais, ausacdeRomme en tiroient ■ des risf^es, en les habillant en bouffons et matas- ■ sins. • (Drant. Cap. Estr. I, p. 22f.) Age pervers qiii se vautre en ordure ; Une putain, un monstre de nature, Un nain, un fou, un malaaiin emporté Tout ce q;u'il veut : la vertu demi morte Pleure, et se plaint de voir traîner leur vie En pauvreté à ceux qui l'ont suivie. (Baîf, p. iS3.) Deux musiciens accompagnés de mnfossms et des instruments, dansent à l'entour de M' de Pourceau- gnac. (Pourceaugnac, com, de Molière, acte 1, scène XI, p. 155.) — 2° Danse des raatassins : ■ Un ■ autre cria tout haut en braillant : Sonne, corne- • museor, la pavane; autres demandent la mila- ■ noise, la basse danse, les mafassins, l'espagnole, « la gaillarde. • (Merlin, Coccaïe, 1, 175.) — t Cela ■ est plaisant de voir un fol qui croit estre sage, un • révérend dancer les mataisins, et un bouvier • faire des livres. ■ (Œuv. de Théophile, 3* partie, page 233.) Matasslner. Gesticuler comme un matassin : ■ Mataisinêr &e% mains. • (Nicot.) Matelas, [f Trait d'arbalète : • Rommet du • Bosc avoit une arbalestre et quatre mateloi. > (j;. liO, p. 157, an. 1390.)] — . Arbaleslriers avoit • cbascun arbalestre encoche en son arc un mate- • loi à une grosse teste. • (Percefor. \, fol, 73.) — 2° Fusée ayant la forme d'un matras : • Vous aviez • préparé des mafg/os de poudre à canon pour les ■ enfouir dans le rampart ou se donnoit l'escalade. > (Mém. de Sully, I, p. 380.) Matelotage. Action de mellie les malelols deux à deux pour le service du bord. (Cotgrave.) Mateologie, s.'Vaine curiosité dans ses recher- ches. (Cotgrave.) Mateologlen, s. Celuiquifail de vaines recher- ches, dans Hab. 1. 1, p. 96 : • Quelle différence y ha « entre le sçavoirdc vos resveurs maleologiens du • temps jadis, et les jeunes gens de maintenant. ■ Mater. [1° Etre mat, aux échecs, dans Quesnes de Béthune (Wackernagel, p. 41) : • Ainsinc cum il ■ va du mater. Puisque des esctiiés me aovient. • (Rose, V. 6702.) — 2* Abattre, vaincre ; • Ne les vos »- MAT • renc tous .iiii. recreans et matés. • (Aiol, v. 8627 — ■ Ear li rets ne 1' fait pas pur nului depose^^ • Mais pur ce qu'il voldroit l'arcevesque mater. (Thom. de Cantorberj, 25.)] — ■ Puisque je snis ei: 4 • ses las. amours qui enlacié m'as, moi semblequto j • trop m'a mas quant tu me fais à celi mes amour— « doner qui ne m'aime mie. • (Chr. do xni' siècles tns. Bouh. f. 24.) — • Que l'esprit ait régence des^ < sus la chair, et la nuitti! et domine. > (Les Ma ns»» de la Marg. p. 36.) — • Le temps matte toutes tbam^ • ses. • (Rab. 111, p. 152.) — • Se le chevalier esto^/ • vaincu en cbamp ne qui fust maté, ne mis ai? - dessoubs. • (Du Guescl. par Ménard, p. 41.) Materas. [1- Matelas : • Un viez materas brun, - de bougueran. • (N. C. de l'Arg. p. 74.)] — ■ U > représentation (du roy) estoit coucbée sur on • materas avec une paire de fins draps de lin. • (Jean Cliartier, Histoire de Charles VII, p. 319.) - 2° Trait d'arbalète : « Aller comme un mattras • desampenné. > (Discours de la Noue, p. Ï27.) Matere. [i" Cause : ■ Qui fu cause e matere de • l'ûcire et murdrir. » (Thom. de Canlorbery, 161.) — 2° Sujet d'un livre, d une composition poétique : ■ Jou retorne à trailier sor le propre matere pour ■ lequel jou cômmenchai à trailier ceste oevre. > (Villehard. § 503.)] De fables Tait on les rabllanx, Kt des notes les sons noviaus Et des ^nateres les caochons. (3IS. 7989 ', f. S39.} 3* Aliments, nourriture : Princes qu'or Tust devenu cole, Esturjon, chien de mer ou sole Tel tnaterre dont chacun erre Qui noue fait plus pesant que mole. (Deach. f. 439.} Materet de beaupré, d'artemon, de trinquet. (Honet.) Materle. Matière : • La materie des passions de ■ l'esprit est très grande et plantureuse. > (Ctiarron, Sagesse, p. 118.) Matériel. 1* Gros : • J'ay commencé le tiers > livre... veu que le second est assez matériel. ■ (Perccf. III, f. 1.) — 2* Grossier : ■ Combien que.... • l'inégalité soit très grande entre les hommes . savans ellettréz et ceux qui sont materieuxt\ • grossiers. > (Nuits de Strapar. il, p. 234.) Maternel. Langue maternelle; Rabelais, t. III, p. 245, dit en parlant du langage lanternois : > Je • l'entends comme le maternel. * Mathe. [Tombeau. On lisait dans une ancienne inscription a Pompey (Meurthe-et-Moselle) : « Mon- ■ sieur S' Eucaires par Valdres, Sarrazins et priu- • ces étant avecl'aposlat Julien, vingt et deux cenlr ■ par nombre sont icy mis en comble en 362. Le • 10 des calendes de May, furent mis en cette . Ttiathe. • (D. C. sous Matare.)] Mathée. Lait caillé. (Villon, p. 72.) Mathelin. [S* Mathurin guérissait la folie et non l'ivresse (dit mal S' Martin), comme l'avaDoe M. Littrë sous mateiineur. Saint Malhurin de Moa- coatour (Gdtes-du-Nord) est célèbre dans toute la MAT -a • voisin, a bon matin. • (Ibid.) — 13° • Tel au malin ■ rit, qui au soir pleure. • (Ibid.) 13* Lever malin n'est paa heur Haie desjeuner csî le plus seur. fibid.} Matinée. [l'Le temps qui s'écoule du pointdu jour à midi : ■ Encontra il celé matinée Aubretin. » (Henri de Valenc. §572.) — ■ Elles vont chascuu ■ jour au moustier oïl' messe. Mais c'est près de • midi, pour ce qu'el n'aient presse ; Ciir el se coo- ■ chent tart, por ce fault qu'on les laisse Dormir • grans matinées por norrir en leur gresse. • (Nouv. Recueil de Conles, 1, 188.)] C'est le latin : Non venit in molli veneranda scientia Icclo. (Colgr.) — 2» Journée, bataille: • Cil ■ d'Alemaingne y eurent moût malc matinée. • (Rou, ms. p. 103.) Matlnel. 1° Matinal: ■ Est chascun jour chanlée < li messe maslinelle. • (Chron. de S. Denis, I, f. !94".] — 2° [Déjeuner: - Le suppliant avoil fait • son labour ou meslier de foulon et mengoit mati- • n^I.c'esl assavoir un pou de pain qu'il trenctioit. • {ti. 100, p. 322, an. 1369.)] .... Mal dehas ait Robtn Se il ira su molia Devant qu'arai mon matxnel. (Mi. 7615. II, f. tSO.j Matines. [\' Première partie de l'office qui se dit la nuit : t Messe e matines ad H reis escultet. > (Roi. V. 161 } — • Mi ami de l'ordre de Citiaus sont ■ relevé! pourchanleir matina et pour prier pour • nous. ■ [Mén. de Reims, § 70.) — a- Livre d'heu- res, contenant l'office de la Vierge : • Unes heures ■ ou matines de Nostre Dame. • (JJ. 142 , p. 266, an. I%i2.) — 'Comme le suppliant.... eust prins ■ furtivement en l'ostel Noël Gilles audit lieu de • Hontrort unes heures ou matines qui valoient • environ vint huit solz. » (JJ. 1401, p. 120, an. 1581 .) — • La femme du suppliant a tenu escoles de > Allés pour aprendru leurs matinet. • (JJ. 206, p. 1154, an. 1477.)] Expressions: 1° • Matines'âe Paris ou parisien- • Des. > On appelle ainsi, dans la Guienne, le mas- sacre de la Saint-Barthélémy, (Ilist, de Tliou, VI, p. 478.) — 2» ' Corriger magnificat h matines, ■ dire une impertinence, renverser l'ordre. (Cotgr.) — 3° • Lire longues matines, > battre longtemps : .... Sans sejor lor corront seure Qui lor liront tongu^s malinet. (Mm. ISiS, f. 3SG.} 4' « jlfa/i«es de tripes, ■> le déjeuner. (Moyen de Parven. p. 109.) — 5° • Ne s'en souvenir non plus • que des vielles mrtt/nes, • pointdu tout. (Aresta amorum, p, 2910 — fi" Le diable chantant matines à quelqu'un : • S'il vous advienl , le diable vous • aura bien chanté matines. • (Conles de DesPerr. H, p. 26.) — 7° • Plus estourdi que le premier coup • ou son de matines. ■ Ce proverbe vient de ce que les religieux étant endormis, ne se peuvent aisément recueillir au premier coup de cloche que l'on sonne pour les sommer d'aller à matines. 1- MAT (Pasq. Bech. p. 70t.) — 8- ■ Elles.sont sonné 1< > matines à Longpré. > Ancien proverbe d'usa^, en Picardie, pour désigner l'onice que l'on sonm sans le dire; il tire son origine d'une abbaye di fliles qui étoit à [..onepré, village voisin de la vill< d'Amiens. (Histoire de Doullens, par le P. Daire Célesliii.) — 9* > Le retourdeiTtâ/fn^, • de boik .^ coups. L on dit qu'il n'y a rien tant à craindre qiL ^ le retour de matines , c'est-à-dire que quand a m- ^ religieux porte inimitié à un autre, il lui est lor~^ plus aisé de le surprendre pour l'obscurité de K^ nuit, qui le garantit des témoios. (Pasq. Rech. 701 .) Matinet. Matin: Et nous soûlions dormir le malinel. (Deaeh. f. 184'.^ Un jor malinet me levai. {M». 1918, f. 356.) Matineux. 1* Qui se lève matin : • Uomme^ - matineux, sain, alaigre et soigneux. • (Cotgr.) — [2° Qui se dit le malin : ■ Item le chappelain de- ■ l'autel S. Jehan en la dite église doit chanter • chascun jour la messe malineuse devant Nostre ■ Dame, environl'euredesoleil levant. ■ [Du Gange, t. !V, p. 438-.)] Matlnier. [Chantre à gages, beurier: ■ Pierre - de Rochefort chantre de Chartres et arcediacrede ■ Langrcs a donné à l'église de Chartres cent ■ soûls et un mui de hlé de renie perpétuel aux us ■ de un inatini»' perpétuel en l'église de Chartres. > [Cart. du chapitre deChartres, an. 1312.)— .Duquel « cloistre (de l'église de Chartres)avoit en la maison • des matiniers plusieurs des chantres de la dile < église, lesquelx chantoient, jouoient et se esba- • toientà plusieurs inslrumena. ■ (JJ. 199, p. 550, an. 1463.)] Matlr. [1° Mater, abattre: • Ne lerrai que ne ■ r Hiat. » (Roi. V. 893.) — > Le grant oi^oitl se ja . puez matir. « (Id. v. 3206.)] Ll roia Olhe grains et mali» ; Dolana en ru, bien le vos di. (Moutk. p. 504.) 2" Faner, flétrir: ■ Quant voi le temps en froî- > dure changier, t'iierbe matir, et vis dou ciel • descendre noif et grésil. ■ (Poës. av. 1300,1,452} , Chapelez ont de llor mervellli. à Quant ele est treschement cueillie ; Mes quant li chaua l'a acueiUie Tosl est morte, malie et mate. (Mê. ItiS, f.SiO.j Ualissiej flore, herbes sichiei. Arbre laiesiei vostre porter. (M$. 76t5, II, f. 110.} Matire. Matière: QULConquea veut bien rii Il doit avant estudier A bone matire trouver. (M,. 7gl8. f. 98i.} Ribler, pomper soir e( 1. Matois. Matin : ■ . matois. > (Coquill. p. 1 2. Matois, l" Fourbe, rusé: ■ Point de malotl, « ny de maloiserie. • (Perrin, p. 205.) — 2* Filou: > Contre la mort, l'on a beau estre subtit et agile ■ de la main comme un basteleur ou un matois i ■ couper une bourse; quand elle nous vient saisir, < nul remède ne s'y peut apporter. • (Brant. Cap. fr. III, p. 385.) — « Ainsi fust ({ue ùnq escoliers ne MAT -3( > Paris cusseal esté occis par quelques matois et > bomraes mal gisans. > (Pasq. Bech. p. 772.) n y « an des marcbands qui est mattois. BovcbEt, SerëM, Ht. II, p. 101. 3" Argol : ■ Eoleodre le matois. • (Cotgr.) . Hatolserle, s. Ruse, finesse, Tourberie de matois : le bon temps ponr la galanterie Qu'estoit le temps de la chevalerie ! Point do matois, ny de nialoiêeriej Dames et preux sur U belle praine, Sur le gtiion, ou sur l'herbe Deiirif , Faisoient entre eus une lionnêle frsirie. (Perrin, p. SOS.) Maton. [Lait caillé (voir Matiioh) : « Gruyau ' destrempeen laiL, ou matons de lait. ■ (Ménag. t. H, p. 5.)] Bretons Qui miex aiment lait et rnatons. Qu'il ne font autres dainriei. (M». 19t8, f. ISS.) le vi l'autre jour Harette, Tseut, Margot, el Hennette Qui menBeoient du maton, "*•' Dessus l'erbe nouvellelte. (Deseh. f. iO'J,] Matou. Chat mâle : • Un gros malou de gou- ■ liere. > (Oud. Cur. fr.}— • Demander le mafou, > élre en chaleur. (Ibid.) Matraser, Matrasser. 1" Hacher: < Matrassé ■ et charpenlé de tant de coups, que ce seroit ( {rrande merveille si vous en réchappiez. • (Mém. de Sully, I, p. 351.) — SoEhaucher, travailler ù la hflte: < Maintenant que l'on est sur la lenue des < estais, j'ay à la liàle matrasé grossièrement co • crayon de la reforniation de Teslat, que je vous . envoyé. • [Pasq. Lett. 111, p. 16i.) Matrasse. [Trait d'arhalèle: ■ Le suppliant • benda une arbaleste et tira une matrasse. > (JJ. 20C, p. 370, an. H78.)] Malrcau. Diminutif de mât: ■ Navire portant > deux hunes et matreaux. •> (Hencstr. Bibliotb. curieuse, 11, p. 102.) Matrcmoigne. [Maternel: ■ Anjou out et le < Main{;ne de son droit patremoigne, Normanz et > Engiciz out de son droit matremoigne. ■ [Kom. de Rou.)] Matres, s. Espèce de jeu : « On joue aii.x maires - avec de peliles pierres rondes qu'on jelle en l'air - comme les osselets. • (Le Duchat, surltab. 1, 142.) Matrice, s. Matricule ou minute d'un registre : ■ Nul clerc ou teneur de livre de partage, ne ren- • fermera point la matrice du partage, laquelle • sera reposante cbez luy, ny ne la retiendra uoiot ■ par devers soy, qu'approuvée et estant signée de • tous ses gens de partage. > (N. C. G. I, p. 653.) Matrimoiue, s. Mariage : ° Matrimoyne n'est • autre chose que assemblée de home el de femme, < à lour deux asscutz par Joynture de seynt église ■ pur demorer ensemble à toute lour vie ■ (Brilt. desLoixd'Anglet. f. 246.)- [■ Frère Guil- • laume de S. Benoit religieux du moustier S. Mar- ■ tial de Limoges,.... nez de boas parens etde loyal i- MAT • et légitime matrimoine. • (iJ. 162, page 212, an. 1408.)] Matrologc. [îtfarlyrologe, nécrologc: « El aussi « ou malrologe de l'église S. Germain (l'Auxerrois) • sera enregistré le jour du trespasseroent dudit " feu M. Guillaume. = ;JJ. 138, p. 28, an, ■1389.)] Matronal. De matrone. (Colgr.) Matrone. 1" Dame: Et sces tu c^u'il lault aux matronci Nobles palws et riches trônes. {Desch. f. 406.) 2* [Sage femme : • Le marquis commanda que • par les dames el matrones la pucelle fusl revestùe ■ de riches draps et paremens de nopces. ■ (Ménag. 1, B.)] — 3" Sorcière : - Lors regai'ûc en l'air, et • voit que c'esloient loules vielles matrosnes bar- 1 bues et eschevetées, qui menoient lo plus laid • deduyl qu'on ne pourroitouyr et en alloient ■ esciimi^sant.... ainsi que toutes enragées. Quant • Eslonné eut veu ce layt apparent, il alla dire au • dyahie.... quels dyaliles sont-ce ceux qui cy . passent. . (Percef. 11, f. 14.) Mutrouere, s. Matelas (î) . î!s appercenrenl • sur deux tréteaux de table une matrouere cou- ■ verte d'une louaille, une chandelle allumée sur « le bout, vraye marque d'un coi-ps mort, prêt à • porter en terre. ■ [Contes d'Eutrape!, p. 210.) Mattabas. [Drap d'or : • Pour .50. pièces de « drap d'or mattabas et marramas. " (Compte d'Etienne de la Fontaine, an. 1351.)] Mattacln. Matassin : ■ Ces jeux de momeries • Unis, on commença les dances des bouffons, avec • les sonnelles, mattacins et divers peliU jeux. • (Printemps d'Yver, f. 161.) Mattas. Matelas : Sur un iiiaiias et Avoir ors draps el Est cil aisé. MDrdes Kesir dur ornlier {Deich. f. il9 '.} 1 . Malte. [Lait caillé ; c'est encore son nom ea Normandie (voir Maton} : • C'cstoit un grand petit • homme trapu et quarré, le plus entendu à jurer > et boire des malles qu'il y eust dans toute la ■ pai-oisse ; or un jour que les fumées du lait caillé • lui avoient monté ù la teste. > (Nouvelle fabrique des excellents traites de vérité, p. 71, éd. Jannet.)] 2, Matte. [Lieu de Paris oti s'assemblent les (ilous : • Uignez la niar/iesans targer. • (Jobeliode Villon.)] — ■ Finesses des coupeurs de bourse et n enfaiis de la matte en leurs larcins. - (Branttïme, Cap. fr. IV, p. 29.) — Du Yerdier (Diverses Leçons, p. 224) les appelle ainsi, parce qu'ils mattent ceux qui sont en leurs pièges (?) — • Tour de la matte, » tour de filou : ■ Pria les autres merciers qui spa- . voient bien le tour de la matte, de serrer la mar- . cbandise. • (Bouchet, Serées, liv. 11, p. 90.) Mattéc, s. Peuplade, multitude : ■ Cette infinie ■ matlée d'hommes qui s'ecoula en Italie sous • Brennus et autres. • [Ess. de Hont. II, p. 639.) Matthieu. Nom de saint : C'est une chose fort grave Estre magnifique et brave : MAU Le nom du sa'iDt fait ici allusioo aux usuriers et à noire mol fesse malhieti. (J. Du Dell. p. 207.) Mattoiiné. Garni do petits clous. (Cotgr.) Mattras. Trait d'arbalète : •> Un Allemand tirant • d'un craneiiuin sur lequel esloient mattras. • (Mém. d'Oliv. (le la Marclie, liv. H, p. 526.) Maturablc. Qui fait mûrir: » Fût le temps si ■ pluvieux et si mal maturubie, que les bledâ uu ■ mois d'aousL furent de si malu cueilletc que ■ ne purent esirc mis en saufsuns qu'ils ne fussent ■ moiltés. • (Cliron. deS. Denis, II, f. 150^) Maturutif. Qui fait mûrir. (Cotgr.) Maturatiou. Maturité. (Cotgr.) Maturûnicnt. [Promptcmeot , dans un livre offert au roi on lûOl".(Du Cange, sousiUafMrali/cr.)] Matyuol. [Qui se dit le malin : • Messe maty- « nelle. » ^Heg. do Corbic, 13, an. 1513.)] Matyniei*. [àiatiiial: < Icellui gendarme disl à ■ Jehan Delpiat telles paroles ou semblables : soyez « malynier demain. « (JJ. 195, p. 1512, an. 1-175.)] Muvaistié. [l'ervei'sitd, dans Froiss. II, IIG: ■ Et tort et grani picliié et niavaisliés. > 'Aiol, V. 1012.)] Maubaillir. [Maltraiter: ■ Sire, dont nous avez ■ vous maiibailli ; ear vous avérez la pais la roïne, ■ et nous perderons nostre terre. > (Mén. dclteims, S350.)] — - Toutensement l'a »ia(iia)7/i. • (Ms. rai8, f. 209».) Cens do Icans lant asEaillircnt Et si rormeut le.s inaubaillireiil.... Que la ville et l'cvi^schië toute.... Au regno do Franco sousmislrcnl. {G. Cuiarl, f. 84.} Jamais nul jour ne m'amcroit Si m'aviez maubaillie et morte. (Ma. 1080 •, f. SU.) Maubattre, v. Battre mal : > Mauhatus longue- « ment pleure, et par costume demeure plus Ion- ■ guemenl en son pleurs. > (Ctir. fr. du iiii* siècle, ms. Bouh. f. 131.) Maubec. Médisance : ■ Marol, elegie xi, appelle • ainsy la médisance, qui dans le Itoman de la ■ Rose, est nommée malebouche. Le patois messin ■ dit encore mau la bouche, pour mal à la bouclie, ■ et mail la tète, pour mal k la tête, ce qui suppose • que nos pères appelloieut jnautebec un mal qui ■ vient au bec ou à la bouche. > (LeDuchal, sur Rab. 1. 1, prolog. p. 4.) Maubernage, s. Vilaine petite maison ; chau- mière. (Uudin.) Matibert (place). Place dans Paris : • La place ■ Maubert a esté ennoblie par le fameux docteur ■ Albert le Grand, qui y tenoit son école et elle ■ fut appellée autrefois la place de M* Albert, et ■ par succession de temps la place Maubert. • (Rom Bourgeois, p. 4.) — ■ Cela seut sa place itfau- ■ bert, ■ ce discours est ordurier. (Cotgrave.) '- MAU Maubeuge, Maubege. [Nom d'une clocbe -<« qui réglait les heures de travail k Abbeville : • Et ^ « seront tenus lesdis manouvriers de retourner i ' l'ouviage, à maubege d.u ravaler. • (Livre Rouge^a». d'Abbeville, art. 31.) — ■ Est ordené que ouvriera^^ • et manouvriers de bras de quelconques mestier^-^ ■ que il soient, soient aies à l'œuvre à l'eure d<^~ • manbeuye du malin. ■ (Ibid.)] Alaitbougo. Droit \tsé. sur le vin à Paris^ (Borel.) - 11 fut supprimé en 1048. (Héa.) Maiibreuage. Voir Maubernage. (Cotgr.) Mnubrcs, s. Marbre. On dit de l'eau d'une Ton — laine : Si r» plus troides que mauhrct. (Mt. "JBiS, 11, f. iOQ.) Maticertnine, adj. Mal assurée, changeante : Dolercuse, Teusse et doccvcresse, Mauctrlaiiie, haye, reprouchoble. fDesch. f. 5 '.J Maucheniln. Mauvais chemin. (Monet.) Mauchcval. Mauvais cheval, dans Du Cange, sousFçui/e]'. Mander, adj. Ignorant : > On donna ce nom à < Pierre, duc de Bretagne, comme beste et igno- ■ ratit, pour le grand préjudice qu'il lit à ses suc- > cesseur», par lessoubmissious nonaccousiumées • qu'il lit au roy S' Louis, lui faisant la foy et bom- • mage. ■ [Pasq., Recb. p. 081.) — [■ Or avint l'an • après que li cuens Pierres Jfauc/erj révéla contre • la court, et dist villonie & la roïne. > (MéD. de Reims, S 300.)] Maueœurcux. Lâche. (Cotgr.) Maucondult. Mal conduit. (Cotgr.) Maucontont. [Mécontent. (Froiss. Vil, 248.)] Mauconvcnabic , adj. Mésavenant , mal assorti, disparate : < Mariage mauconvenable. > (Beaumanoir, p. 02.) Maudcbait. Imprécation, maudit : • Naudehait • C... qui menjue. • (Ms. 7218, f. 182.) Oanic, c'est salu vous envoi, Quar je vous aim en bone foi Mauilchez ai Je bo ta ment. (M«. 7il8, {. S80.) Mtmilicbon. Médisance : > Assés distrent dou • roi vices et mandickons. • (Rou, p. 38.) Maudire. [• En celé chevancie esloit Cuenesde < Belhune ki moll maudissoit durement cels ki là . lavoieiit mené. . (Villchard. § 643.)] Mnudlsné. Qui a mal dloé. (Monet.) Maudissnble, adj. Maudit : Jjea Kunienides lors en leurs senestres salles T'enlevana tout soudain daus les eaux infernalles. Plongèrent tristement Ion inaudiiiabte corps. {Baif, 08./ Maudisson. Malédiction : > Des blasphèmes de > noire lems, et des maudissons. ■ (Apol. d'Uérod. page 1 10.) Maudit. [Mauvaise allégation d'un avocat ; • Bien puet rhelippes rappeler le maudit à son • ampartier... car li amparliers n'a mie plaine • pooslé de dire en le querele kanke il vaura, * (Conseil de Pierre de Fontaines, ch. XI, % 9.}] MAU -mi - MAU Maudre. [Moudre : « Gui blez ne Taut, sovent m puet maudre. « (Ruleb. 74.)] Maudoict. Mal instruit. (Cotgr.) Maves, odj. Mauvais, mal habile : « Tenez vous m en pais fi (dit un galant «^ sa maîtresse) trop vous « trovai mave$ au premier solas. » (Chron. du sur siècle, ms. Bouh. fol. 45.) — « Malute mavese m opinion. > (Ms. 7615, II, f. 191.) Maufait. Mal Trappe, de mauvais aloi : Pois ont acaté un ratel .ni. maaiUes, et un ffastel •I. denier maufait, plein doUe. fMs, 7989 ', f. 45.) Maufalticres, Mauffàctere, Maufaiteur. [Malfaiteur, cas sujet et cas ré$?ime : « Manfaitie- « res, • (Ch. de S. Vincent de Laon, an. 1270.) — • Se aucuns maM^ac/^7Te, guois que il fust, estoit • pris en chu lieu en Teskevina^e aAbbeville, seroit « amenés et juj^iez à Teswart des eskevins. » (Ord. t. III, 295, an. 1291.) — « El pour ce avoit à non « jousticieres pour ce que il tenoil très bien jous- « tice, ne ne pendoit pas les maufaiteurs à son • braieul. ■ (Men. de Reims, § 2.)] Maufé. [!• Laid : a Vis maufés. » (Roi Guill. p. 98.)] - 2- Mal fait : Donc est il mors 1 certes oil Moult s*en merveUle celé et cil, Et dient bien que c'est maufé, (FabL de S. G, p. 83. J [3* Diable : « Quand il coisi Aiol, si s'est tornés « Vers lui geule baée comme maufés. » (Aiol, V. 1305.) — « Seignor, dit-il, ceanz a un maufé. • (Garin.) — « 11 ne croit noslre loy, néant plus que « H maufés. » (Guvelier.) — « Mais où sont li sainctz « apostoles... Qui sont ceincts de saintes estoles « Dont par le col prent ly mauffés. » (Villon, p. 36.)] Maufeire. [Mal faire, Chron. des ducs deNorm. V. 16604.] Maiiferu. [Maladie du cheval, dans D. G. sous Maie ferru tus. '\ Maufle. Mufle. (Cotgr.) Maufretin, s. Espèce de maladie : Du mau S. Martin Et de tous maulx de plus en plus. Des broignes et des maufreiin Soit maistre Mahieu confondus. (Desch. f. 3Î2.J Maugarnir. [Mal équipé : • Coururent aus « murs pourdeiTendrelacitei; mais pou leur valut, « que trop estoient pou et maugarni. » (Mén. de Beims, § 210.)] Mauge. [Bâton : « Icellui Michelet prist un bas- « ton, appelle au païs (Nogent) un m^uge de pour- « pou!. » (JJ. 100, page 36*2, an. 13G9.) Les marins appellent mauf/^ une manche de toile ou de cuir clouée autour de Touverlure d'un dalot.] Maugesant. Mauvais coucheur : « Ces deux < cousines s'etant gouvernés la nuit je nescay com- « ment, en estant maugesantes^ et endemenées, se « trouveront toutes découvertes dessus le lit. » (Bouchet, Serées, II, p. 217.) Maograer. Jurer, blasphémer : Tel jà qui maugrah et jure Le sanc, le foie, et la fresurc. (G. Guiarl, f. 33S.) A un coup perdit gros moncel, Dont S. Cliristofle, et son moncel Fut maugraé villainement. f Desch. f. 393.) Maugraticr. [Maugréer, dans Guiarl, v. 4518.] Maugratieusement. Avec mauvaise grâce. (Colgrave.) . Maugré, Maugrci. \V Prép. Malgré : « Et le • convoia trois journées maugrei le roi. • (Mén. de Reims, § 370.)] Ce dit la dame : or i vendra Maugré vostre, si la verra. (Ms. 7613, II, i74.) Expressions : !• « Maugré mes dents, » malgré moi. (Les Marg. de la Marg. f. 286.) — S^ • Maugré • lor, » malgré eux : Maugré lor ai je mon cuer gardé Plain de Tamor. (P. av. 1300, 1, p. U.) 30 • Maugré mien, » malgré moi : « Me comande « amer maugré mien. » (Id. t. II , p. 690.) — • 4» « Afaz^j/r^ ses joues, • malgré ses dents : « Je le • vous ameneray maugré ses joues. » (Modus et Racio, ms. f. 292.) II* Subst. Mauvais gré, haine, cl^ipit : « Chacun « doit plus amer et douter Dieu et s*ame et son « honour, que bon gré ne maugré d'home et de « feme. » (Ass. de Jérus. p. 17.) Tous les sains et la letanie Hiiy maugrez en puissent avoir. (Desch. f. 302.) « Maugres en aies vous, » en dépit de vous, mal- gré que vous en ayez. (Ms. 798i) % f. 212.) Maugréablc. Désagréable : Le méchant Sur qui j'enten vomir ce maugréabJe chant. (Batf, p. 65.) Maugreement. [Blasphème : « Duquel sere- « ment et maugreement icellui Marquet s*est repen- « tiz. • (JJ. 147, p. 38, an. 1394.)] — « Lettres de la « defTence sur les reniemens et maugreemens. » (Goderroy, annot. sur THist. de Charles Vl, p. 667.) Maugreeur. Blasphémateur : « Jureurs et • maugreeurs de Dieu. »» (Eloge de Charles VII, 5.) Maugreric, s. Action de maugréer, de blasphé- mer : « Prudence... qui ot... oys les renoyemens et « maugreries, les grans sermens que l en faisoit « contre Dieu. » (Modus et Racio, f. 221.) Maugrier, Maugréer. Jurer, blasphémer : « Les gens du royaume de France... renoient Dieu, • ei 7naugréent, et despilent. » (Modus, f. 319.) — « Ce villain étant lassé de maugréer^ renier et « despiter Dieu. • (Apol. dllérod. p. 112.) La li fait-on chascun jour maint assault Régnier maugrier. (Desch. f. i.) Bon fait voir la contenance De ces joueurs, et comme chascun tance Quant son argent est un po esmolu Et maugriant dit chascun sa sentence. (Desch. f. 205.) Qu'il jure fort, qu'il maugrie ot regnie, Et lors sera de la droitte mesgnie. (Ibid. f. S82.) Uns autre qui juré avoit Que jamais Dieu ne maugriroit. (Ihid. f. 393.) Plus ne jure, ne ne maugris. (Ibid. f. 2i2.) MAU — 808 - BfAU Maujoln. Parfum ; le même que benjoin. (Rab. vol. 1, p.77.) — On lit au t. H, p. 230 : « Le pape « Calixte esloil barbier de maujoin. » Maujoinct. Mal joint, fendu. (Colgr.) Maujolne. Benjoin. (Colgr.) Maiijor. Mauvais jour; imprécation dans les Chron. du xiir s., ms. Boubicr. fol. 131 » : « Dieus « vous doint maujoi\ » — On lit mattjour, dans le ms. du Vatic. 1490, f. 103. Mavis. Voir Mauviz. Merle, grive mauvis ou alouette huppée : « Chans d'aloue ne de mavis. » (Ms. 7615, t. II, fol. 169 \) — [« Maviscus, gallice « mavis, » au Gloss. H20, an. 1318.] l.Maul. [Mal : « Si en i avoit en la compagnie « des tnauls montés. » (Froiss. Ill, 109.)] 2. Maul. [Moulin : « Jehan Morcl prinl aux « maulx d'Arceis quatre aulnes et demie de drap « pers,... et porta ieelles quatre aulnes et demie de « drap aux maulx Badin pour fouler. » (JJ. 152, p. 260, an. 1397.)] Maulavé. Mal lavé. (Colgr.) Mauldlre. Maudire. Rabelais, t. IV, 192, dit des calomniateurs : « Esiesmauldlct en Tevangile. • — « La veissiez pleurs, et soupirs, et mauldire leur « vie. » (Petit Jehan de Saintré, p. 666.) Mauldisson. Malédiction : Les mauldissous sont feuUlcs, Qui les semé les recueiUe. (Cotgt'ave.) 1. Maule. Moule; pure cheville, mise ici pour la rime : Si roidement le llert do visée, sans maulcy Que je senti la corne qui me vint à l'espaulc ; Bien trois quartiers ou quatre du ventre li desmaulo Que toute sa coraiUe à terre li aranle. ?M. ms. du R. n* 7218, fui. 344. R* col. i. 2. Maille, s. Moule, coquillage : Tu destruis les Juys et confons et afoles, Qui lor commandes querre les maules aux roinssoles. MS. 7218. fol. 3iS. [« Ki i\ croisuel toute nuit velle. Pour chest il « faut qu'il s'esmervelle , Se decheant vont les « escoles Pour querre le maule as roissoles. » (Mir. de Coinsy.)] Maulgré. [Malgré: « Payez que devez, que « maulgré ma vie ! Ou vous y lerrez chevaux et « coursiers. » (Chans. du xv s. p. 131.)] Maulgreor. Maugréer: « Il commença à jurer « et maulgréer. • (Arest. Amor. p. 24.) Adoncq conmience à maulgt^yer Et dire de Dieu viUennye. (G. delà Signe, f. 30, J Maulvaistlé. Malice : « Or voy-je bien que la « maulvaistié des femmes surmontera celle des « hommes. • (Cymbalum mundi^ p. 73.) Maulubecy s. m. Espèce de maladie. « Maulu- « bec signifie figurement un mal extraordinaire, « une peste, une plaie... Laurent Joubert qui avoit « fait un long séjour à Montpellier écrit mauloubet^ « c'est à dire mauvais petit loup, ce qui selon lui « signifie loup, sorte de chancre ulcéré qui vient aux jambes ; pour moy puisque Rabelais écrit par tout maulubcCj je ne doute pas que ce mot ne doive s*en tendre du chancre qui ronge la bouche et le nez est qui de là gagnant le cerveau fait mourir promptement. Marot (Elégie XI) appelle maubec la médisance qui dans le Roman de la Rose et nommée malebouche. Le patois messin qui dit mau la bouche pour mal à la bouche, et mau la tête pour mal à la tète, suppose que nos pères nppelloient mau^lebec un mal qui vient au bec ou a la bouche. > (Le Duchat, sur Rab. t. I, Prologue, p. mo.) Maulvis. Mauvis : « Merles, maulvis sont « appeliez oyseaulx champestres. » (Modus, f. 58.) Maumarchié, s. Mauvais marché: < Maumar- « chié pris au paumoier. • (ms. 7t2l8, f. 332»».) Maiimarié. [Les chansons sur les mal mariés étaient aussi nombreuses au moyen-ftge que de nos jours. Voir les Chans. du xv siècle, p. 5 et le livre V de Pantagruel : « Nous eu iron jouer au boys Soubz « la ramée. Et chanterons ung chant piteux Pour « les maumariés. » (Ch. du xv siècle, p. 133.)] Maumettre. [1** Mettre à mal, estropier: « Or « m'en faudra aler ainsi c'uns bons maumis. » (Brun de la Montagne, v. 2646.)] — « Ils suoient si - fort (lu'ils desgoutoienl... de sueur, tant esloient « vains, et travaillez, et pour certain oncques nuls « de tous ceulx n'en fut oncques maumis, ne ma- • lade, ne decouraigé. • (Journal de Paris, sous Charles VI, p. 169.) — 2« [Maltraiter une personne, endommager une chose: « Et se par le defaute de « lui, ...li dis manoirs... empiroit ou maumetoiten « aucune mîiuiere. » (Cart. du Mont S. Martin, f. 88, an. 1301.)]— « Une petite chapelle estoit ou chastel • fondée... qui oncques du feu ne fut embrasée, ne « maumise. » (Chr. de S. Den. I, p. 201.) Sien hom maximetre, et damagier. Poct. «T. 1300, i*. II. p. 7!4. Puet, par le voirre, et issir et passer Li soleus, sanz le voiire mautnetire et deqaasser. Dispata du Juif et du Chr6Um, nu. do S. G. f. i07. 3* [Violer, au propre et au figuré : « D*ome et de • femme m*emerveil Qui chastée à Dieu proumet,. « Et puis après son veu maumet. • (Bestiaire, ms. dans D. C. sous Malemi Itère.)'] Virginités n'est mautnise, Com je croi c'uns asnes ait ame. (Ma. ma, f. 323) (Id, f, 3S2.) 4® Corrompre : De U garder Dieus s*entremist. Si que sa ctiar ains ne maumiat. Maunet. Peu net, malpropre. (Colgr.) Mauparans. [De mauvaise apparence: « Esgar — « dés, font il, fu il donques Si mauparam^ ne si_ « menus. » (Rom. de Robert le Diable.)] Mauparler. [Mauvaise explication : « La pain « de celui ki sonensoine ne veut noumer, ne jurer.^ « este de lui Taide de Dieu en se querele, encor9 « Teust-il bone ; et en voit-on mult souvent perdra « par mauparler^ ou par autres airremens. » (P. ic Fontaine, ch. V, § 7. MAU - 309 - MAU Mauparller. Médisant : « Muuparlierc gent, » auBfs. 6812, fol. 57«. Maopensis. [IVfnl intentionné, dans la Chron. des ducs de Normandie.] Maupiteux. Sans compassion, sans pilié, dans Golgrave. [* La troisième affaire esloit de donner « au comte (de Monlo:oramery)desja$ïes7/iaM7;i/^M.T « et exécuteurs de sa volonté (de Catherine de Me- « dicis), • dans d'Aubi;î:né, Ilisl. lï, 130.] Maiiplaisamment , adv. Désagréablement. (Colgrave.) Mauplaisance, s. f. Désagrément, déplaisancc. (Cotgrave.) Mauplaisaut , adj. Déplaisant , désagréable. (Dicl. de Rob. Est., de iNicot, de Golgr., Crétin, 241.) Mauplant. Mauvais plant. De mauplant fait chascun trous sel, Il ne règne aujonrdui que fols. [Desch. f. iiî.J Maupoint. [Pipé: « L'exposant a esté trouvé « saisy de quatre dez inaupoitis , de deux qui « estoicnt pers et autres deux non pe.s. » (JJ. 154, p. 168, an. 1399 )] Mauport. Mauvais port. De grâce et d'onneur aussi Je sui a mauport Pour avoir déport Car riens ne puis demander Que voeille grever. (Poës. av. iSOO, t. TV, p.\i463.} Mauprest. Non prêt. (Colgrave.) Maupreiis. Mauvais profit. S'il est a l'ostel escliars. C'est à prouesce grant eschars Et à lui i)lasmes et maupreua, (Ms. 7615, t. Il, /". d64.) 1. Maure. [Moudre: « Et dévoient li oslc venir « maure à mes muelins. • (Accord entre le seigneur €t l'alibé de Breteuil.)] 2. Maure, s. Mûre : . ... Pour son mestro fet autant Que li singes pour les maures (Ms. 76i5, t. Il, f. i93.] Mauregart. Mauvais regard. Pour ce, hair doit chascun mauregart Car nulz puet en lui bien espérer Ainçois à tout bonne espérance tault ;  droit ne veuli nulz homs regarder, Fors de travers. (Desch. f. 235.J Maurequine, adj. De goutte sereine, d'amau- rosc. (Borel.) Maurir. Mûrir: < On dit: le fruiz n'est prouz « qui ne maurit. » (Poët. av. 130(>, I, 455.) Maus. [Mal, douleur: « Li mauvais prince qui « désirent les mellées et les mam à faire. * (Men. de Reims, § 2.) — « Et avint à la roïne que li inauz « de son ventre la prist, et délivra d'un fil. » (Id. S 378.)] Mausade. Maussade. (Uonet.) Mausadeté. Haussaderie. (Cotgr.) Mausage. Peu sage. (Clém. Marot, p. 717.) Mausejour. Mauvais séjour ; enfer. (Le Blason des Faulces amours, p. 228.) Mauselles , s. plur. Mâchoires. « Boces qui « viennent aux pourciaux privez dessoubz les mati- « selles, p (Chasse de Gast. Phcb. p. 75.) Mauseolon. Mausolée : « Les sépultures des « rois et des princes sont appeliez ma usco/on, « lequel terme aucuns veulent interpréter petite « mansion ; mais saulve leur révérence, il se ap- « p(A\Q mameolum pour le nom de ce roy, mary « de la roine Artemise. » (llist. de la Toison d'or, t. II, p. 29.) Mausfues. Le feu d'enfer : Mon cheval li mi nn sa guarde : Mors est, se U mausfues ne m'arde, Vos en paieroiz la moitié. (Ms, 76io, II, f. 152. J Mans humble, adj. Orgueilleux: « Li maus « humbles. » (Parlonopcx, f.'l58'.) Mausillon, s. Mors, bride : Or failli du hai'iioiz aux chevaulx Selles, cordes et mausitlons. (Desch. f. 500.) Mansoigneux. Négligent. (Cotgrave.) Mausoupé. Qui a mal soupe. (Cotgrave.) Maussade. [« Il vous a les yeux endormis, « Rouges, et le cor[)s tant maussade., Penchant « devant, In couleur fade. »» (Co(iuil!art, Monologue de la Botte de foin.)] Maussadement. [ « Tout tnaussadement. • (Palsgrave, p. 830.)] Mausse. [Monnaie : « Dix blans, chacun du pris « de cinq deniers tournois la pièce, deux maures ■ et un blanc breton. » (JJ. 159, p. 114, an. 1404.)] Mautaillé, adj. Mal bâti. Les gens du peuple voyant Duguesclin dirent : « C'est un lait bacelier « et mautaillé de paier la rani^on à quoy il est mis.» (Ilist. de B. Duguesclin, par Ménard, p. 304.) Mautalement, adv. A contre cœur : Denier parole fièrement, Denier pardonne mautalemcn t , Denier va orguilleusement. [Ms. 7218^ f. i66.) Mautalent. [1^ Haine, rancune: « Embrasé u d'ire et de mautalent. • (Henri de Valenc. § 510.) — « Et lour flz pardonner lour mautalent et besier « Tun l'autre. » (Joinv. § 151.) — 2" Colère: « Eten « parla li procureur au castiellain que mautalent « i monla. • (Froiss. 11, 396.)] — Le duc de Bour- gogne étant tombé de cheval, et en ayant pris un « autre à la bataille de Bouvines, • dit qu'il se ven- « geroil de cesle honte »; ets'élant jeté tôte baissée dans les escadrons ennemis, « vengeoit son mau- « ffl/^n^ sur tous ceux qu'il rencontroit. » (Chron. de S. Den. t. H, fol. 40.) — [• Et ire et mautalent^ • bien le savés, A de hardement home tost em- « brassé. » (Aiol, v. 1001.) — « Et quant li rois vit « que crestien arrestoient, si fu touz forseneiz d*ire « et de mautalant. ^ (Mén. de Reims, § 375.)] Maatalentis. [^Irrité : « Courrouciez et mauta- « lentis. » (G. Guiart.) — « Adonc s'en revint 11 • contes tout mautalentis, • (Froiss. III, 87.)] MAU — 310 — MAU Mantcmps. Inlempéries : Fault haulser Tair, Car en maulemps, si sur moy gresle ou neige, D'astre à couvert bonnes espérances n'ay-je. [Cvct. 203.) Mautoulii. [Malclôlc, au Conseil de Pierre de Fonlaines, ch. 1^, arl. 3.] Mautroux. [Estropié: « Le curé de Fonlaines « sur Boulonne au pays de Poitlou.... d'une espée • persa Tun des bras du suppliant, tellement qu'il « en est mautroux ou presque impotent. «» (JJ. i90, p. 54, an. 1459.)] Mauvais. [Voir Malvais. !• Méchant, liche : Que mauvais hom vous (Durandal) ait al flanc pendue. » (Roncisval, 105.) — « Et la mauvaise vielle s'est lez li acculée. » (Berle, c. 16.) — « Oil, par la lance saint Jaque, mauvais traiires. » (Mén. de Reims, § G3.)] — « Le marquis de Taiyme estoit un vaillant chevalier, et n'estoil pas des plus mauvais. • (Le Jouvenc. p. 501.) — [2" Fâ- cheux : « Biau seigneur, nous sommes en mauimis point. » (Mén. de Reims, § 226.)] Expressions : 1* « Le mauvais, - le désavantage : Si les François y eussent logé, comme ils avoient premièrement conclud, le mauvais ne fut pas tourné sur eux, comme il fit, pour ce qu'il y avoit un petit bois... lequel leur fit un Ires grand dom- mage. • (Mém. de Rob. de la Marck, ms. p. 177.) — 2o * Le mauvaiSy » le démon : « Gadiffer lui vint au devant, et convaint le mauvais resortir. » (Percef. III, f. 73.) — [3« « Le mauvais, » le brave : Il est bien aysé de faire le mauvais, avant que de venir aux prinses. «(Montaigne, t. II, p. 383.)] — 40 « Le mauvais emporte le bon, » terme de cou- tume : « Quand l'un des conjoints par mariage est de condition servile et l'autre franc, leurs enfans sont de la pire condition et servile envers le sei- gneur de la servitude, par ainsi, la pire condi- tion emporte la meilleure. » (Laur.) — [5« « Estre mauvais, » reste d'une somme divisée, plus petit que le quotient : « Pour lequel compte ilz deurent chacun ung petit blanc, sauf que en payant chas- cun un petit blanc, ilz avoient deux aeniers7?iau- vais; voyant laquelle chose,... et que difficile chose leur seroil de partir et pnier entre eulx cinq les dits deux deniers, qui esioicnl mauvais, » (JJ. 179, p. 91, an. 1447.) — G» c Mauvais morceau, » sortilège : « Perrelte la Baudoyne empoisonna le suppliant et lui bailla ung mauvais morceau, tellement que à cause de ce et depuis ledit temps il ne s'est peu ne ne peut aider, labourer, ne gaigner sa vie; mais a toujours esté, comme encores est, en langueur ; et ce cognoissant ledit suppliant, afin d'avoir alligcnce etgarison, et que ladite Baudoyne lui voulsist oster le mauvais morceau qu'elle lui avoit baillé. » (JJ. 206, p. 254, an. 1480.)] — 7" « Mauvais chien ne trouve où mordre. • (Cotgr.) — 8« • Mauvaise fille se moc- que de sa mère. » (Ibid.)— 9» « Il faut avoir waw- vaise beste par douceur. » (Ibid.) — 10« « Il n'est qu'une mauvaise heure au jour. » (Ibid.) — il« « Mauvais agail, • guet à pens. (Ord. 111, p. 129.) — 12« « Mauvais frais, • ceux qui se payent à U commune pour des réparations : « Toutes person- « nés tenans jour et an leur demeure en la ditte « ville, ou en sa banlieue et franchise, y payant les « mauvais frais. » (Nouv. Coût. Gén. I, p. 573.) — 13" . Mauvais garçon, • brave, hardi : « Jurant « n'avoir jamais veu un si brave et vaillant et rade « homme que celuy là, comme de vray, il Tavoit « bien monstre en plusieurs guerres de Piedmont « et de France, et estimé fort mauvais garçon. ■ (Brantôme, sur les Duels, p. 261.) — 14* « Mauvais « hostel, • maison de prostitution. (Bouteill. Som. Rur. p. 858.) — On lit mauves ostel, dans Beaum. p. 292. — 15» « Mauvais lieu, • même sens :. Demandez à vo cliamberiere Se j*ay on mauvais lieu esté. [Desch. f, 5i4.J 16* « Mauvais mau, • haut mal, mal caduc : « Mezel... ou qui chiet de mauvais mau. • (Assises de Jérus. p. 63.) — l7o « Faire le mauvais. » fOud. Cur. fr.) — 18' • Faire mauvais visage. » (Ibid.) — 19« « Faire mauvais, » mauvais temps. (Ibid.) — 20* « Avoir 7?WMra/s visage, » l'air malade. (Ibid.) — 2r « Mauvaise femme, • libertine : Elle fust de son corps mauvaise, f Desch. f. 5ii,) 22<> « Frappé d'une mauvaise bûche sur le plus « haut de ses biens, » privé de son bien principal. (Mém.dedu Bellay, édit. de Lambert, t. VI, p. 196.)— 23» « Mauvaise guerre, » guerre sans quartier. (Ibid. H, f. 58.) — [2i« « Hé Dieu ! se j'eusse estudié « Au temps de ma jeunesse folle ;... Mais quoy ? Je « fuyoye l'escolle Comme faict le mauvays enfant. » (Villon, Grand Testament.)] Mauvaisement. 1* Difficilement : « Quant les 9 archiers vont au bois pour trouver les Gestes, ils « ne doivent mener que deux chevaux au plus. La « cause si est que quant il y a foison de chevaulx, « les bestes attendent mauvaisement. » (Modus et Racio, f. 77.) — 2» Point du tout : « Mauldil soit le « preud'hommc qui chevalier de la table ronde « vous flst, car... vous en estes mauvaisement « dignes. » (Lanc. du Lac, t. III, fol. 14.) — « Vous « savez mauvaisement que ceulx qui sont du « lignage d'Arnaut l'enchanteur et de la secte « bayent mortellement le roy Perceforest. » (Percef. vol. II, f. 145.) — 3' Malheureusement : « Mauvai- « sèment leur en estoit advenu. » (Joinv., p. 121.) — 4» Mal : « Mauvaisement renommez. » (Ordonn. 1. 1, p. 266.) Manvalstlé. Méchanceté, lâcheté : « Je crois « Platon de bon cœur qui dit les humeurs faciles OQ « difficiles estre un grand préjugé à la bonté ou • mauvaistié de l'ame. » (Mont. Ess. t. III, p. 102.) — « S'il advenoitque les chiens ne voulsissent « aller... ou ne peussent ou par le grant chault oa « pour la fort longe, ou pour leur mauvaistié^ le « veneur ne le doit pas laisser ainsi. » (Chasse de Gast. Phéb. p. 227.) Mauvaltie. Mauvaise, païenne : Messias est venuz, go me vos baptizier Et ma mauvaitie secte guerpir et renoîer. Dispiué dn Juif et da Cbret. fol. 110. MAY - 3 Mauve. [Plante : ■ Tieus prières ne valent une ■ feuille de mauve. Car du cuer doit issir ce qui te ■ d9mpne ou sauve. • (J. de SIeung, Test. v. Ii75.)] Mauvée, s. Les puysans de S" Palaye appellent ainsi le bouquet qu'ils mettent sur les grauges eti signe de rejouissance, lorsque la maison est faite. Mauvenu, adj. Mal traité :• Qui à Taux proieiir a'otrie Far liex gt?Ds est malvenus, Tieuï qui seroit relenua. /Vûd'c. iSSS, f. iSi.j Mauves, r Malade : • Mauves sui; ne puis ■ estrc pires. • (Ms. 7990, f. 5'2.) — '2- Démon : Qui )i Thcopbitus trova sa délivrance B mauves d'enter avoit rais la créoiice. F*bJ. nu. 7113, Ul. m. Mauvesement. 1° Faiblement : Li anciens a dcmunilé Sa mie a cil iiiû l'ot aatàé MauieiHueitl. (Ms. ISiS, f. 3S4.} 2" Malhonnêtement : > Tout ce que nous yvons - acquii mauveseinenl par nous ou par nos ser- B jans... soient rendu et restnbli de nos Liiens ù ■ cous de qui nous les aurons eus. • [Teslainent du romte d'Alencon, à la suite de Joinv. p. 181.) Mauvcstlé. [1° Lâutieié : • Kn non Dieu, dist la « rotne ; pour vostie maiirfs(/e,'carvous ne valez • pas une pommo pourrie. ■ [Sien, de Heiras,§ 10.) - 1' Méciiancelé : • Je ne les sousleurai en nulles • de\o\irmauvestiês. • (Joinvillc, § 118,)] Mauvis. [Merle, grive mauvis ; alouclle huppée ; - Et la mauvis qui commence îi tenter. < (Couci, l. XVIII.) — • Eneores est leens sans doute Déduit « orendroil qui escoute A chanter gais rossignolés, • Mauvis et autres ciselés. • (Rose, v. C14.)] Hors ne glais ne vois liaulaint^, D'aloc ne de mauvis. {P. av. 1300, 11, v- 8U.j On a pris ce mot dans un sens détourné, Irês obscène. [Descti. f. 438.) Maux. [Pluriel de mail, maillet, dans Girard de Viane, v. 1730.] Maux niorz. Maladie des pieds et des jambes. (Da Gange, sous Malum mortuvm.) i. May. [Voir M*i. 1" Mois de iri;;i : ■ Jusques ■ elles aient accompli le temps de quatre leuilles - etunmfly. • (Cliarte de 1307, au Cart. dcPonti- gay, p. 172.)] — • L'esuiendc des bestes prinses ez ■ bois taillis durant trois am et un viay après la « couppe d'icelle, est de soixante sols. > (Lalhaum. Coût, de Béni, p. 193.}— 2" l'été, joule, anniver- saire du premiermai; arbre que l'on coupait ce iour-là pour le planter à la perte des jeunes filles; a Paris, les clercs de la basoche l'aliaient ijrendre daos la forêt de Bondy, de Mvry ou de Vincennes, et rélevaient dans la cour du Palais, dite cour du Hai. (Voir l'ournel, les rues du vieux Paris, p. 292.) - * Comme la nuit do may.... Hobin d'Ambert fust ■ alez avec... certains compaignons de la ville de « Crecy sur Sere par esbatement cueillir du may ou ■ autre verdure, potir porter devant les hoslelz des « )euD(S filles, si comme il est acoustuoié de faire MAY en icelle nuit. > {». 118, page 119, an. 1380.) — Comme les maisti es ouvriers et varlésdumestier de thiâsanderie de draps de uostre ville de HonsLivilliir aient volonté chascun an de.... aler esbatre hors d'icelle ville, aussi comme par manière de may, sans y avoir aucun desguise- ment. ■ [il. 151, p. 311, an. 1397.) — - Comme le premier jour de may, à tieure d'après souper, ledit Jebanin et plusleui's autres compaignons de la ville de Gentilly se feussenl assemble/, comme jeunes gens ont acousiumé de faire celle nuit, pour aler au vmij. • ',JJ. 155, p. 39, an. 1400.) — En ensuivant laquelle couslume et usance, après la première messe du matin, allèrent avec leurs mcnesti'iers et estandart, qu'ilz font d'une ser- viclie ou couvrechief, qutrir le viay. • (JJ. 204, . 27, an. 1478.) — » Les(|uelz compaignons trou- vèrent que devant Ihostel d'une jeune Mlle du Pont l'Evesque l'ont avoit mis du may. qui estoil do bois lie coudre, et leur sembloit qu'il n'estoit pas bien honiieste pour le mellre devant l'ostel d'une bonne fiilt-, lequel may ils oslerent. » (JJ. 145. p. 297, an. 1093.) — - Item disoit nostre procureur que l'an qnarente les moines de Mous- ticrender avoient fait crier t]amay à Commenaire leur ville et justice. ■ (JJ. 75, p. 521, an. 1340.) ■ • Vray fut que Vannée de may les gens de l'hoa- tel du rov, allèrent, comme accoustumé est, au bois de Boulogne pour apporter du may pour riiostel du roy. • (J. de Paris, sous Charles VI, 36.) — - Porloient une grande branche de may pour les esmîiyer. • (Le fevredc S. Itemy, p. 59.) ■ ' Ses gens avoient chacun un chapeau de feuil- lages, vulgairement dit le may. • (Pierre de Penin, p. 455.) CoToer, dancer les jotielles El cueillir ir.ay et violeltea. (Deich. f. 7S.} Expressions : 1° • Avoir bon may, • avoir du bon temps. On lil, parlant d'un jeune homme fêté de toutes les femmes : Molt ot bon inai, un poi de lens. {Fabl. de S. G. p. 3S7.J 2" - Ordonnance de may, iiiay-keure. • On appe- loit ainsi la vii^ite qui se faisoit dans les premiers jours de mai, pour obligtr les particuliers qui avoient des terres sur in boi d des grands chemins, à la réparation de ces chemins. (N. C. G. i, p. 1144.) — 30 • Semaine de may, • la première semaine de ce mois. (Journ. de Paris, sous Charles VI, p. 131.) — 4» . Frais may, espaisse tourte, mais peu de vin ■ dans la coupe; ■ ce proverbe est d'usage à LyoD, où l'on dit Lourle pour le gros pain. (Le Laboureur, Orig. des Arm. p. 2'i4.) 5«A bon Lluleur, may propice. fColgrave.) & Q ne Bçait quo c'est do vendre vin Qui n'atlcnd de may la fin. (Id.) 2. May. . Une may ù paistrir pain. • (Rob. Est.) Maye. [Meuie de gerbes, en Picardie, dans D. C. sous Mela.j Mayere. Primeurs qui viennent en mai : • Autreclioseest des fruits naturels, comme noix, • foin, mayeres, pommes, poires. ■ (C. G. 11, 389.] MAZ — 312 — ME Mayeiir. 1- Jloire hérédilaire (voir Maire) : a Tenir par dignité, si est tenir aucun office en fief « par forme de dignité, si comme de tenir seigneu- • ries, et autres offices à lierilage, et en fief, et si « comme 7waî/n^7* ftm/Zé'r. » (Bouleill., Som. Rur. p. 401.) — 2* Trésorier : « Les diz prevost et csclie- « vins institueront et commettront, chacun an, un « prevost mayeur boursier, et treize hommes, les- « quels auront la cognoissance et regard sur le faict « de la drapperie. » (N. C. G. lï, p. 242.) Maz. [Mâts : « En sum ces maz e en cez haltes « vernes. » (Fîol. v. 2G32.)] l.Mazarin, s. Frondeur. On donna ce nom, en 1G48, aux ennemis du cardinal Mazarin, ii ses partisans, aux gens sages et impartiaux, et aux magistrats chefs de la Fronde. (Le IVre Barre, vie de Fabert, t. Il, p. 3.) 2. Mazarin, s. Pierreries laissées par le cardi- nal Mazarin pour être ajoutées, sous ce nom, aux diamans de la couronne. (Le Père Barre, vie de Fabert, t. IL p. 332.) Mazarincr (se), v. Formé du nom du cardinal Mazarin. Prendre le parti de cette éminence : Ce jour nous eûmes asseurance Qu'un mouchard de son Eminence Vint les chartrains questionner S'ils se vouloient mazuriner, (Mcm. de Relz^ 1 V,p. SS3.) Mazarinisme, s. Attachement au parti du car- dinal Mazarin : < Menardeau décrié à cause du « mazarinisme, » (Mém. de Retz, t. II, p. 87.) MazeL Boucherie: « Les halles et mazel de la « ville de Perusse. » (Ord. V, 70i, an. 1308.) Mazelier. [Boucher, au gloss. 7057.] Mazelin. [1" De madré: « Si m'ont tolu et mon « pein el mon vin. Et m'escuelle, mon hanap maze- « lin. » (Garin.) — 2" Vase de madré: • Dessus ma « lable metez mazelin, » (Id.)] Mazeloine. Nom de sainte. Magdelaine, sœur du Lazare. (Perard, Ilist. de Bourg, p. 518, an. 1209.) Mazelot. [Manse: « Jehan Ds^yid i)0uvnnmû7ce' « lot demie courvée. • (Liv. des Cens, d'Arcis-sur- Aube, f. 22'.)] Mazerin. [Coupe de madré : « Venir en fait tout • plein un mazerin, »> (Rom. d'Aubery.) — « Et « aporterenl esterlins, Ilanas, coupes et7??a2imws.» (Mouskes.)] Mazette, s. Petit cheval sec, décharné, dont on se sert lorsqu'on quitte les batelels en voyageant sur la Seine de Paris à Rouen. C'est ce qu'on nomme ailleurs haridelle. Mazierc. Mur: . . . . Li dus fet fermer tulieres Et de grans tors et de mazieres, (Mousk. p. 398.) Mazre. [Madré: • Tuls'a apareillecumfulazre, « Et puis prent un hanap de mazre. > (Rom. de TrisUn.)] Mazza (combat A la). Combat singulier par appel sans formalités: « Le dit combat ne fust « solemnisé de plusieurs cérémonies des camps « clos que je dirois si bien qu'on le tint (quasi) plus « fait en forme d'appel el de combat à la mazza ^ « qu'autrement. » (Branl. sur les Duels, p. 131.) Me. [1® Pronom personnel; régime direct ou indirect : « Si me guarisez c de mort e de bunie. » (Roi. V. 21.) — « Par la barbe ki a l' piz m^ venleleL » (Id. V. 18.) — « Jurez que ne»W(?contraindreziamais • d'autre seigneur penre. » (Mém. de Reims, § 32.) — a Biaus tenres fiuz, je ne vous verrai ja mais; « li cuers le me dit. » (Id. § 371.)] Il signilie encore de ma part: - Me saturez, » vous saluerez de ma part: « Me recommanderez (au duc de Buckingham, « dit le duc de Bnta.i^ne) et me saturez tous les « barons, et leur direz de part moy que lantost je « seray à Renés. » (Froiss. liv. II, p. 100.) Chançonete, tu iras en mon pays Et si tne dis à celé qui m*a traïs, Que j'amoic loiaument et de bon cuer, Di li que Tamois plus que frère ne que suer. Pot-t. ms. Vf. 1300. t. IV. p. i490. 2« [Pronom possessif, ma : « El s'il vous plaisoit « ke jou reusse me tierre. » (Henri de Valencien- « nés, § G16.) — « Ke jou me pensée puisse d'aus « esclairier. • (Id. § 6^0.)] Me pel, amie, vous donrai Et grant planté de mon argent. (Ms. 1080^, f. SU.) Meuncc. Dans le calendrier ms. du prieuré d Désiré, dépendant de Saint-Germaiu-d'Auxerre.^ lequel est chez les Minimes de la place Royale, ètt Paris, on voit deux accords passés entre les oiflciers de ce prieuré et ceux du comte de Ne vers, dans le xur siècle, par le juge do Clamecy; ils sont datés, l'un du jeudi, Tautre du vendredi après la Neance, en 1280. [Ce doit-étre la rai-carôme.] Meancnieut. [Entremise : « Cilz descorz ait « esté accordez bonnement par noslrc meane- - ment, » (Ms. 5188, f. 171, an. 1255.)] Mcnnne, adj. Placé au milieu, au. centre, en parlant d'un corps d'armée : .V. granz batailles ordenées, Âins qu'il p loîeot... • (1267. Marché pour la construction du pont de Romoranlin ; L. C. de D.)] Mécanique. [1* Artisan, ouvrier : < El à Rouen ■ se meirent sus deux cens personnes mécaniques. • et viendrent à l'iioslel d'un marchand de draps. ■ (Juv.desUrsins, Charles VI, 1382.)] - - En 1490, • se mil avec ceux de Gand un mécanique menant ■ la charrue. • (Hém. d'Oliv. de la Marche, liv. II, p. 645.) — î- Avare : «S'il a le bruit de mecani- • que. ' (Le prince de Machiavel, 106.) — 3* Divi- nité qui préside à l'art du mécanicien. On lit à l'occasion del'éducation d'un jeune homme : • Dame ■ mécanique luy présenta ses damoiselles qui sont • grammaire, rethorique, logique, musique, mar- - chandise. > (Les Triom. de la Noble Dame, f. 6.) Mécaniquement. [Mîsérahlement ; • Mais bien • oyons dire qu'ilz ont guerres et divisions comme • nous (en Afrique), et encore plus mécaniquement, ■ car j'ay seus plusieurs lieux où ils se vendent les ■ UDgs aux autres aux chrealiens. • (Comm. V, 18.)] Mecaniqueté. Misère : • Le corps (de Marie ■ Stuarl) après son supplice, etoil couvert d'un ■ morceau de drap de bure, qu'on avoit arraché de • la table du jeu de son billard. Quelle mecani- • quêté! • (Brant. Dam, 111. p. 155.) Meceiler. [Boucher, au reg. JJ. 105, p. 70, an. 14i0.] Mechaing. [Blessure, aux Ord. IH, 574.] Mechalgnie. [Blessure, dans une charte latine de Philippe-Auguste, 1207: • Concediinus quoque • quod ipsi leneaot per libertateni Rothomagi omnia • placila.... in çguibus mors vel mechaigniez, vel • placitum ensisnon appendet. >(Duchesne,i063.)] Mecbament, adv. Malheureusement, mal: lEt ■ irestout mechamen/ alloit. ■ (Vig. de Ch. VI1,26.) Meclianlercment, adverbe. Rolurièremenl: • Toute personne noble peut acquérir et tenir fiefs ■ et terres nobles quelles qu'elles soient, supposé ■ qu'elle ne vive pas noblement et qu'elle vive me- ■ chanierement ou roturierement, ce que ne peut • faire ne tenir une autre personne qui ne sera . pas noble. ■ [N. C. G. lU, p. 374.) Mechaniqne. 1" Artisan : < Les nobles hommes • citadins, mechaniques, gens de labeur. - (PerceL IV, L 3.) — a* Mesquin : ■ Funérailles ny superflues, ■ ny mechaniques. • (Ess. de Montaigne, 1, p. 23.) — 3* Injure : ■ Va te cacher, grand vieille mechani- . que. ' [Rabelais, V, 39.) Mectaaniquerle. Avarice : ■ Quand tout sera ■ bien considéré, on doutera si ce que j'ay appelle »- MEC ■ mechaniquerie se pou voit nommer honnesfement « frugalité. » (Apologie d'Hérodote, p. 436.) Meclianiser, v. 1* Faire une profession igno- ble, mécanique: > Si aucuns des nobtesouannoblis ■ usent d'art mechaniqueet contreviennent à restât ' de noblesse par pauvreté, ils seront privez de la ■ franchise de leur noblesse pour le temps qu'ils « auront mechanisé ; ma]3 en quittant le dit estât • mechanique, ils pourront rentrer enleurpristine « noblesse. ■ (N. C. G. t. H. p. 872.) — 2- Avilir, ravaler: • Faisant office d'huissier, tu meckaniseê < la qualité de juge. * (Monet.) MechantemeDt. Malheureusement: > 11 mou- « rut là si mechantement. • [Froiss. liv. IV, p. 110.) Mechaolr. Tomber mal, se tromper : .... Fait boin de la folie avoir, Qu'en trop Eraad sens peut □□ bien mechaoir. Chuu. BU. da Gonu Thib. p. IW. Mèche, s. [Si comme la (lamlw de la mecke ■ s'eslaint quand l'oille ou la gresse lui fault. ■ (Laufi-anc, f. 32.)] Expressiom: 1° . Servir de la mèche, • pour allumer le feu ; nous disons donner du bois pour se faire battre: .... Qui barbes il lèche Ceslui B berri de la muche; îles s'il eust cuer de preudomme, Il s'en venjast à la parsonne. (lii. 7218, f. H9.} 2» • Faire de son fil mèche, ■ le mettre en plu< sieurs doubles, comme pour en faire de la mèche. (Hist. deGuzmanetd'Arbolea, f. 90.) - 3' . Des- • couvrir ou esvenler la mèche, » découvrir la malice ou la finesse (Oudin); proprement découvrir par une contre-mine la mèche d'une mine ennemie, et la souffler. Mectaef. 1* Malheur: » Hernard courant assena ■ à mechef do l'espaule, le seigneur de Languranl, ( et le boula hors de sa selle, et le getta à terre. • (Froiss. liv. II, p. 44.) — 2* Forfait: « Ils dissima- • loicnt quelque mechef, car messieurs Brisson, - président, Larcher, conseiller du Chatelel, furent • pendus par ceiix de leur caballe. • (Mém. de Villeroy, I, p. 292.) 1. Mechine. Jeune fille : .... La ûlle & la boi^oise. Une mechine moult cortoise. (Mê. 7989*, f. 66.) 2. Mechine. Médecine: Tel est plains d"enferté, qui santé quide avoir Et petite mechine ae daisne rechevojr. V» dn S3. lU. de Sorti, n- IT, eol. ». [< Car moult y ot arbres plantés, EL herbes et • bonnes rachines. Dont on fait les bonnes mechi- • nés. > (Rob. le Diable.) — • Se fait on de ses ( genetaires (du castor) Mechines à plusieurs affai- • res. • (Bestiaire, ms.)] Mechiner. [Donner médecine, soigner: •Eslre < mechineii. • (Jord. Fantosme, v. 1315.) — On lit d'Hérode, dans une vie ma. de J.-C: . Il fist mires ■ partout mander Pour lui garir et mechiner. ■] MEC -814-' Mecbinete. Petite fille: .... Se ce est vaUet Si li (à renfknt) quiert baquet. Et se c'est mechtnete. Si U quU^ Unete. (Ms. 76i5, f. Si3.) Mechbacan, s. Tabac: « Herbe nicotiane, « autrement de la reyne et mechoacan. * (Des Âcc. Bigarr. liv. IV, p. 28.) — [C'est plutôt la rhubarbe blanche.] Meclnaux. Médicinal : Denier est mire mccinavs Denier est mestre mareschaus. (Ma, lSi8^ f, ilô,) Si est bons mires mecinauB, Sages, et cortois et loiaus. Si a tos fdeins ses mandemens De laituaires, d'oignemens. (FahL de S, Germ, f, 03.) Mecine. Médecine : « Li beste a tel mecine que « 86 vos le poés prendre , vos seres garis de vo « mechaig. » (Ms. 7989 \ f . 78.) Tex est qui s'entremet de plaies à saner Qui n*en set gaires bien la mêcine doner. Vin dM SS. rot. da Sorb. n* 27. col. 45. Mon mari est, je tous dl, Bons mires, je le vous afi; Cartes il set plus de mccinea Et de vrais jugemens d'urines Que onques ne sot Ypocras. (Ms. ISiS^ f. iAO,) Meciner. 1* Soigner, traiter: « Cil est bons « bom qui meciner le sçut. > (Vie des saints, Sorb. 27, col. 23.) — [2" Guérir : « Cui il ataint à coup ne « Y t%\xxQi meciner. • (Chans.d*Antioche, VIII, 378.)] Mecion. [Dépenses : • Acueillant les mecions « que ils auront faites, et les bastimens. > (Assis. de Jérusalem, part. II, ch. XXVIII.)] Meconté, part. Trompé : De moi ne puet estre biau dis Estre dist, n'estre raconté \ J'ai pris et l'en m'a mecontc ; A tait me su! aperçeu. (Mt, 68 iS, f. 86. J Mécontent. On donna ce nom ù une faction qui'se forma, en 1574, à un parti de confédérés en Flandre avant 1583, et à des catholiques qui s*étoient joints aux protestans. (De Thou^ Histoire, t. VU, liv. LVIl, p. 38.) Mécontenter (se). S'irriter: « Tant se mecon- « tentèrent de luy. » (Claude Seyssel, p. 81.) Mecreable, adj. Incroyable: « Il e&imecreable « que nous soyons seuls produits en eslat defec- « tueux. » (Montaigne, Ess. I, p. 355.) Mecreance. [1° Défiance: « Et chei en une « grant mecreance, tel qu'il necreoitnului. »(Mén. de Reims, § 239.)] — 2- Incrédulité : .... Ciux qui prendent pénitence, Mais gardent soi de mecreance, Viw dM SS. ow. de Sorb. n* 00, col. 08. Mecredi. [Mercredi : « En ce point nous tint li « roys, le mecredi, le jeudi, que nous nelepeumes « onques vaincre. » (Mén. de Reims, § C52.;j Mecreuse, adj. Qui appartient au mercredi : « Lune mecreuse, lune venteuse, > c*est-à-dire si la lune se renouvelle le mercredi , le vent soufflera jusqu'à la fin du mois. (Lettre sur les influences de la lune, dans le Mercure d*août, 1734, p. 1745.) Mecrolre. [Ne pas croire, aux Etabliss. de b* Louis, liv. 1, cb. 54.J Médaille, [l* Médaille : « En une aullre maison « de la ville (ïlorence) avoit (Pierre de Hedicis} « retiré tout ce qu'il avoit vaîllaol et bien trois mil « médailles d'or et d'argent, bien la pesanteur de « quarante livres : et croy qu'il n*y avoit (Toint aa- « tant de belles médailles en Italie. > (Commines, an. 1498.) — « Une bien vielle couronne d^empe- reur, d'or^ rompue, faicte i croix ; garnie à tous • les deux pendans et la devanture de soixante « cincq médailles. • (lov. de Charles Quint, 1536.) — 2* Visage: « Voyez la une belle médaille de « coquu. > (Pantagruel, IV, 5.);^ Expressiofis: 1* « Faire la mine comme des me- • datlles. • (Bourgoing, de Orig. voc. vulg. f. 65.) — 2* « Renverser la médaille. > (Oudin.) Médaillon. [« A toutes les chaînes, les medail- • Ions d or de l'effigie du roi. » (Carloix, IV, 12.)] Medalle. [Médaillon : « Trois itt^da/Z^s de bronze, « grandes comme le naturel. • (Compte de 1529.)] Medard. Nom de saint. Expressions ; l» « Mal S. Medard, • emprisonne- ment. (Cotgr.) — 2* « Faire la mine comme Saint « Medard, » rire du bout des dents. (Bourgoing, de rOrig. voc. vulg. 65^ — • Rire du ris S. Medard, • même sens. (Henri Est. Conformité du franc, avec le grec.) — 3o « Faire le mestier de S. Medard, » même sens. (Id. Apolog. d'Herod. 589.) — A^ [« S'il pleut le jour Saint Medard, Le tiers des biens est en retard. » (Alman. Laensberg.)] Mede. Boisson flamande. (Cotgrave.) Medecable. Salutaire : « II n'y a pour le pré- sent autre medicine plus medecable à noslre maladie. • (L'Amant Ressusc. p. 75.) Médecin. [1* Celui qui exerce la médecine, au propre et au figuré : « Où le physicien fait fin, La commence le fn^df cm. Supposant pour physicien Le très savant naturien. • (Alchim. à nat. 674.)] ~ « Le médecin et le physicien ce sont deux en ce temps, et ne dévoient estre qu'un comme au temps passé. » (Bouchet, Serées, liv. III, p. 75.) Or le fault adonques Tuidier, Le médecin avoir présent. (De$eh. f. S5f,) Trop fu en orguoU eslevée, Par convoitise médecin Haultaine trop ay esté nommée. fid. f, f45,J 2* Chirurgien : • Elle vint au chastel ou son amy « geisoit tel attourné de sa cuisse qu'il lui convint « souffrir le danger du lict plus d'un mois entier; « mais le médecin y survint qui grant part de son « travail luy aida ù apporter. • (Percef. VI, f. 1.)- 3* Le doigt annulaire et le petit doigt : « L'ongle du « petit doigt, nommé le médecin de la dexlre main, « par vraye disposition de nature, a accoustumez « de servire et obéir à I'œuI. » (J.Le Fevre, HisL de Charles Vl, p. 36.) Expressions : i^ « Médecins sont conresseurs. • (Petit Jehan de Saintré, p. 546.) — 2* • Recipe de « médecin, • ordonnance. (Barlelte, Ser. r* partie, MED - 3 fol. 550 — 3* « Heureux le médecin qui est appelle 1 sus la déclinaison de la maladie. • (Rab. IV, 221.) — 4* • Kedecin d'eaiM douce, "ignorant. (Oudin.) — S* < Le médecin pitoyable n'a pas garde de guérir « les playcs. • (Contes de Chol. p. 52.) — 6" • Les ■ mots ou maux terminez en ique (hydropique, < hectique), font aux medeciM la nique. > (Col{^.) — 7» ■ Jeune médecin fait les cimetières bossus. • {Oad.) — 8* • Médecins et maréchaux font mourir ■ hommes et chevaux. • (Ibid.) 0* On ne trouve erreur de médecin, Eireur de peintre se voit sana Sn. fDu Verdier, BeveUei.J Wf < Les fautes des médecins sont heureuses, ■ d'autaal quelles sont payées, et si sont couvertes • de la terre. • (Garasse, Recti. des recb. p. 616.) — 11* • De médecin non congnoissant en son art, de • viande deux fois cuyle, et de la mauvaise femme, ■ seigneur Dieu, vueilies nous délivrer. • (Nef des fols, f. 41.) — 12* > Un homme de bien le plus sou- ■ vent n'est point bon médecin; un bon médecin, au ■ contraire, est communément un mauvais homme • el vicieux. ■• (Bouchel, Serées, liv. I, p. 391.) — 13* ■ Bon est le médecin qui se spait guanr. • (Cotg.) — 14" • Jeune barbier, viel médecin. • (Ibid.) Medecinable. Médicinal : • Bains qui sont > medicinables. ■ (Les Triomphes de Plutarîiue, par le baron d'Oppede, f. 45.) Medeclnal. 1* Home sens; ■ Chien à langue ■ medecinalB. » (G. de la Signe, 72.) — 2» Remède, an figuré ; un amant dit ù sa maîtresse : A toi seule quler médecine k mes playcf qui sont mortaus ; Ne (juier aulrs medecinau». Se tu o le tien fis m'apiies Bien seront sanèea mea plaies. VI» d« SS. mt. lig Sorboan. a- 01. col. 10. Médecine. 1» Art du médecin: • Je feuz assez ■ congnoissante de médecine si tost que je eus « veu la playe du chevalier, je mis sus ce que je ■ sçusquebon fut. » (Percef. H, 91',) —2° Remède, au propre el au tlguré : • J'ai dolor si grant que — nuit ne jor ne fine, or n'i sai médecine. • (Chron. du lui* siècle, Ks. Bouh.f. 243.)— • Contre la mort ■ n'y a point de médecine. • (Cotgr.) — » Contre ■ péché est vertu médecine. • (Ibid.) — . Tard • médecine est apprestée à maladie enracinée. » (Id.) — 3* • Médecine nalurdle, • chirurgie : ■ Toutes ■ ses plaies (furent) mises en bon point si avant • que, médecine naturelle se peuteslendie. • (Per- ceforesl, IV, f. 118.) — 4" Avantage, profit: Par Charlost poes savoir luit Que de boin arbre on a boin fruit Et boine jerbe et boine racine Aportoboine médecine. (Mouik. p. H8.j Médecine. 1* Soigné: ■ Notre mal s'irrite et • empire à mesure qu'il est médecine. • (Ess. de Mont, ni, p. 464.) -2» Purgé: S'il n'estoit medecinez Il seroil tantost deDnez Quant pu- excei est si remplis. (Dctch. f. 474.; Medeclnée. [Médecine, remède, aux Ordoa. T, p. 512, an. 1312.] S - MED Medecinement. 1' Action de traiter un ma- lade. (Rob. Est.) — 2' Enchantement : Par nouvel medecinement, Figure d'omme aaj muer Et l'un à l'autre trestouraer L'un fais bien à l'autre sembler. (Brut, f. 60.) Medeciner. Soigner: • La Ùi carer ei meded- • ncr ses playes. • (Froiss. liv. 1, p. H)4.) En vilté, en ordure, En vie trop obscure. Ai esté lonc termine ; Roine nete et pure, Quar me pren en ta cure, Et si me médecine Par U vertu devine. (Rulebeuf, au mi. 7»iS, f. Sût.) Médiane, s. Mésentère. (Colgrave.) Medlanoche, s. f. Repas après minuit; terme espagnol introduit par Anne d'Autriche. (Pelisson, Lelt. hist. Il, 173.) Mediastlne. Inllammation du mediastin, de la cloison membraneuse qui sépare le sternum. (Cotgr.) Mediatour. [Médiateur : • Li angelz par soy se . deceut; Pour ce n'eut ne receut Ne saulveur ne « mediatour. ■ (J. de Meung. Trésor, 460.)] MedicameYiteux. Qui a la vertu d'un médica- ment: ■ Combien qu'il soit fâcheux à croire que < l'or soit médicamenteux ou alimenteux. • (Bou* chel, Serées, p. 292.) Medicastrle. Office de médicastre, de médecin ignorant: • Poésie, alchimie, empirie, medicaslrie, ■ triaclerie. • (Rom. d'Alector, p. 35.) Medicée. Le tabac, ainsi appelé en l'honneur de Marie de Médicis: • L'herbe nommée petum, • appelléeen France l'herbe à la royne ou m£di£^.> [La Croix du Maine, Bibl. p. 186.) Medlclnable. Curable. (Monet.) Médicinal. 1° Remède: Il est malade d'un tel mal Dont jà n'aura médicinal. (Fabl. de S. Germ. p. 954.} 2* [Doigt médicinal, l'annulaire: ■ D'icelluicop > fui blecié ledit Pierre au doy médicinal de sa . maindextre. ■ (JJ.178, p. 215, an. 1447.)] — .Le - quart doigt est appelle médicinal, parce que les • médecins en usent en maniant les médecines. ■ (Les Tri. de la Noble Dame, p. 99.) Médicine. Remède: /Desch. f. 390.) Mediciné. Médicamenteux : * Huile medicinée.* (Ess. de Mont. H, 721.) Medicinée. Remède: < Nous aba tons el osions > la livre soulive... fors que a pbisicienselsui^iens • Lint seulement, et en cas et non autres, ou il en « auroit à fuire por leur medicinées et sirurgiées.» (Ordonn. t. I, p. 512.) Medicincr. [Soigner: > Puis lur fait h tuz de- ■ mander. Se nus l'en seit mediciner. • (Marie de France, fable 7.)] — « L'ayant fait mediciner en « grand diligence.... elle revint en peu de tems en > convalescence. • (Nuits de Strap. 1. 1, p. 75.) MEE — 316 - Medier. Intervenir. (Cotgrave.) Medimne, s. Mesure de blé. (Cotgrave.) Medin, s. Monnoie d'Egypte. • Le medin esi « une pièce d*argenl monnoyé, qui peut revenir à « la valeur de deux sols monnoye de France. • (Foullloux, Fauconn. f. 9.) Médiocre. [« Nous vivons en un siècle qui ne « produicl les choses que bien médiocres. » (Mont. t. III, f. 67.)] Mediocrer, v. Tempérer, modérer. (Colgr.) Medionné, adj. Médiat. « Sont deux opérations < représentatives et signiflcatives de deux puis- « sances, Tune medionnée et l'autre immedionnée, « et est grand argument de l'humaine et de la « divine. » (Peregr. d'Amour, liv. U, p. 72.) Medlque. Sainfoin. (Gotgrave.) Médire. [Dire du mal : • Loyauté soit en vostre < compaignie, Pitié aussi et ne medittes mie. • (Deschamps.)] Qui d'autruy médire voudra Regarde soy, et se tayra. Cité des Dames, Bibl. du Roy. n* 7397. notice 103, p. i. Médisant. [Qui dit du mal : « Rar ele ert feinte « et orguiliusé, E médisante e enviuse. » (Marie, Frêne.)] Medisans vaut pis Que avoir deux mouteus (muets) aanemis. MS. 7G15. 1. 1, r. 109. Méditatif. Qui médite : Aussi en est mon cueur méditatif De lui donner forme frac^uentative Pour assembler la passive enlactif. (Al, Chart, p. 804.) Mediterranes , adj. Au milieu des terres. « Les gens de pied ayant vu la hardiesse des « noslres, abandonnèrent le fort, et se meirent en « fuite dedans un bois taillis vers les parties medi- « terranes. • (Mém. de Du Bell. X, 340.) Médium, s. Le milieu qu'il faut garder en tout. « En tout, pourtant, il y a du médium. • (Brant. Cap. Fr. t. II, p. 268.) Medlée. [Mêlée: « Respundi Achab: e ki cumep- « cerad la medlée'^. Respundi li prophètes: tu. • (Rois, p. 325.)] Medier. [ Mettre en querelle , se quereller : « Suvent les uni medlé al rei. » (Rou, v. 9903.) — « Héraut et Quert tant estriverent, Ke par paroles « se medlerent. » (Id. v. 12180.)] 1. Mée. [lo Qui est au milieu: « Le païs de « Nantes.... nommé la mée à cause qu'il se trouve • entre les deux rivières d*Erdre et de Loire. » (Gloss. de rilist. de Bret.) Des mée nut (nuit) s'en alerent fuant Et lour harnax mauvaisement laixant. Poct. «T. 1300, t. IV. p. 1660. 2* Droit de mée ou avantagement : moitié de la succession paternelle donnée au puîné, en Bretagne et en Poitou. (Laurière.) 2. Mée. [Gerbe, botte de blé (v. Méesse). « Item, « es ouances faites chacun an en la ville d*Orlians ; « de chacune d'icelles ouances, huit mées avec MEF « quatre deniers maille.... » (1391. Aveu du fief de la voirie de la Loire ; L. G. de D.)] 3. Mée. Remède : Lors me taxi madame sentir Un mal dont je ne puis garir ; Ne jà n'en aurai mée Entre qu'il li voigne à plaisir Quel m^ait joie donnée. fPoit. av. dSOÛ, L /, p. 409.) Meeisiier, Meenner. [Juger en arbitrage: « Et porra ledit dean quenoistre, ordener, pronon- « cer et mseisner sus ledit descort. • (Compromis de 1291, dans D. G. sous médiate^ 1.) — « Liqaels « meenneurs les contenz des marchiez, qui seront « entre les devant diz tanneurs et les bouchiers^ « pour raison de la marchandise desdiz cuirs , « meenneront bien et loyaument entre les dittes « personnes. » (Ordon. VU, 399, an. 1265.)] Meen. [Voir ci-après le mot Moten.] Meenerres, Meeneur. [Cas sujet et cas régi- me, médiateur, arbitre : « Et se II dut enquerreurse « discordoient, ils aporteroient le descort au tiers « meeneur que li rois y mettra... Et li dui enquer- « reur et li meenerres doivent jurer seur sains que « il en bonne termineront cette chose. • (Ch. de 1260 ; D. G. sous Mediator, 1.)] Meennement. [Arbitrage : « Lequel meenne- « ment fait. • (Ord. Vil, 399, an. 1265.)] Meerie. [Charge de maire : « Uns mores, avant • qu'il fust conformez, aministra les choses de la « meerie. » (Liv. de Jost. 30.)] Meeritz. [Revenu d'une mairie héréditaire, dans une charte latine du prieuré de Bonne-Nou- velle, à Bouen, an. 1249 : «< Debebam recipere... les « meeritz de omnibus culturis suis quaB sunt in « ballivia mea. »] Meesse. [Botte : « En la paroisse de Cbasteau- « neuf en plusieurs héritages le suppliant prinst « quatre meesses d*osier, dont il en trouva les trois « meesses cueillie^. * (JJ. 157, p. 174, an. 1402!)] Meeur. Maire : « Et seroit jugée Tamende as « us, et as coustumes dou Nuef Ghastel par le « meeur, et par les jurez. • (Charte de Thibaut, de Champagne, an. 1256, dans Brûssel, Usage des fle&, t. H, p. 1017.) Mefez. Méfait : « Le doit vengier hastivementet « sagement en justichant, selon che que li mefe% « le requiert. » (Beaum. p. 8.) Meffaçou. 1* Défaut physique : La face ot vermeiUe et clere. Bien resatnble fUz d*emperere ; Ne ja el nés, ne au menton, N'aparceussiez meffaçon ; La boche ot gente, et fresche et bêle, Con se ce fust rose no vêle. (Blanchand. f. il 6.) 2* Défaut moral : Quant tu aras et fiUe et fil, Lors te croistera enfangon : S'ils sont grans et font meffaçon, Et ils meurent honteusement. Tu seras tous jours en tourment. (Desch. f. 50S,] Meffaez. Méfait : « Ont plus li vavassour, car MEF — 317 — MEG EUS tienneDt lor batailles devafit^eus de toutes hoses fors de grans meffae% que nous vous vons nommés par devant. • (Ord. 1, p. 136.) lAfeffalre. [1» Commellre un méfait : « Et manda L au conte de Bouloingne et aus barons que il ne K fussent tant hardi que il me/feissent rien sour le « fié le roi. • (Mén. de Reims, § 348.) — « Nous ^ seriens parjur le roi se nous d'ore en avant mef- ^ faisiens rien sour la deffense qui nous est faite. * Cm. s 349.)] — 2o Mal exécuter : « Je me suis mef- ^ fait vers toy. » (Gér. de Nevers, !!• part. p. 122.) .... Le maçons et charpentiers . Oat plusieurs ouvraiges meffais. d* Mériter châtiment : (Desch. f, 504 J Ha 1 amours, di je, ai -je meffaii Le mal que ma dame me fait? (Froiss. Poës. p. i57,) 4® On disoit encore meffaire^ en parlant du vas- sal qui perdoit son fief, et du seigneur qui perdoit sa suzeraineté, Tun et Tautre par leur faute. (Ghan- tereau Le Fevre, de Torig. des Fiefs, p. 19.) De là les expressions : !• « Meffaire le bien, » être dans le cas que son bien soit confisqué. On lit d'un homicide de soi-même : ■ 11 a le sien tne/fet. » (Beaumanoir, p. 328.) — 3" « Meffait de mariage, » mal marié, marié illégitimement. En 1398, le duc deLancastre, parlant au roi Richard son cousin, qu'il ténoit dans la tour de Londres, s'exprime ainsi : « J'ay ouy dire à aucuns chevaliers.... que le prince (mon oncle) se seaioii meffait de mariage, car vostre mère estoit cousine germaine du roy Edouard... et si estoit sa commère deux fois des enfans qu'il avoit tenus sur les fons... se doutant que mon oncle le prince par une diverse voye se voulust demarier, fist tant qu'elle fut grosse de vous. » (Froissart, liv. IV, p. 337.) Il® [Forfait : « Elle ne s'osoit monslreir au roi « Phelipe son frère pour son meffait, » (Mén. de Reims, § 19.)] — « Chargié de ses meffaits. » (Ord. L 111, p. 311.) De vielz meffait nouveUe plaie. {Brut, f, 5J < Autre chose avez à faire que pleurer, monstrez • que soyez hommes : en meffait ne gist que a amende, » quand on a mal fait, il faut se corri- ger. (Perccf. 11, f. 44.) Meffaite. Amende : « Celuy à qui a esté fait le • dommage, a le choix d'avoir l'estimation d'iceulx, « en le prouvant, ou la meffaite coustumiere, qui • est, quand au porçeau deux deniers; pour la bre- « bis, un denier. » (Coul. Gén. t. Il, p. 520; Ord. t. V, p. 712.) Meffy. Méfiance : « A cause du meffy que Tem- « pei'eur prit de luy. » (Brant. Gap. fr. I, 371.) Méfiance. « A l'endroit des ennemis, la mé- « fiance est mère de seureté. • (La Colombiere, Th. d'honn. 11, p. 226.) Mefoisant. Malfaisant : « Li félon mefoisant. • (Poët. av. 1300, 1, 158.) Mege. [Médecin; voir Miege.] Megedux. [Méga-duc de l'empereur de Gons- tanlinople : «^ Et ce estoit li m^^ddtu; l'empereor de . Gonstantinoble. » (Villeh. § 139.)] Megels. [Peau mégissée, mise dans une compo- sition de cendre, d'alun et d'eau : « Trois peaulx de « megeis pour les maleltes. • (Mandements de Gharles V, p. 533, an. 1373.)] Megement. [Médicament : « Entor la mieunuit « li vint un viellarz, et devant lui aloitunenfesqui « portoit lumière, et portoit avec soi moult de me- « gemens. » (Vie des SS. ms. de Sorb. 28, f. 58.)] Megis. Composition d'alun, de cendre et d'eau : « La dite chambre deffend pendant ledit danger de « peste à tous pelletiers, megissiers, teinturiers de « toile, de faire leurs confis, tnegis et barbaudes* « au dedans de leurs maisons. » (Ord. 11^ 385.) Megissier. Voir le précédent. « Anciennement « les megissiers demeuroient sur le bord de la « rivière de Seine, et donnèrent leur nom au quay « qui est du costé de S' Germain l'Auxerrois, qu'on « appelloit le quay de la Saulnerie ; mais l'eau des « Gobelains s'estant trouvée beaucoup meilleure « pour les gens de ce mestier, ils ont esté s'établir « au fauxbourg Saint Marceau. » (Ord. des R. de Fr. t. Il, p. 385, note.) Megle. [Houe : « Les dites gens d'armes... pre- « noient chevaux, jumans et utillemens d'ostef, et « les megles et hostiz des vignerons. » (JJ. 121, p. 83, an. 1381.)] Megre. [1« adjectif; maigre : • Je vique li clerc « qui aidoil la messe à chanter, estoit grans, noirs, « megres et hericiés. » (Joinv. § 589.) — 2*Subst. Grand poisson d'Europe qui est la sciène aigle de Guvier.j — • MegrCy poisson qui se prend en la mer « Océane, grand comme un petit enfant. » (Bouch. Serées, liv. I, p. 135.) Megret. [Maigret : « Et s'est (la chandelle « ofîerle à la Vierge) encore si chetivete. Si très « haingre, si très megrette. • (Gaut. de Coinsy, 571 .)] Megreté. Maigreur : Ck)uleur jaune ou rouge^ megreté, Debonnaîrelé. (G, Guiart, f. 352 >».; Megucler. Megissier : Sires prestres, un cras mouton Aurez por m*ame, se je muir : La char ert vostre, mes le cuir Donrez, ttanctum, mon 111 Bertran, Qui est bon megucier, aanctam; S'en fera borses et gaines. (MS. 7Si8, f. 289.) MEH -3 Megue. [Petit lait : • Et sont ainasî (les urines) ■ que le megue se nnist et se part du frooiaige • quant on le fait. . (Ms. de Turin, liv. IV. 35, sur les Drines, f. 32, iv s,)] — « Quand on est travail!*! • de quelque... passion d'esprit, le sang se trouble, « et de lu viennent les larmes, comme le megue du « laicl. ■ (Maladie d'amour, p. 101.) Megulsier. [Mégissier : ■ Baudroier, boursier, • meguisier. • [Liv. des M6l. 298.)] Megiis. Nom propre. Mégère : Princes d'enfer o ta forsennorie &u monda ?oit on porter Cerberus Des trois raiges y est Tait les eslus (Test d'AIetho. Taaiphone, et .Ife^u». fOesch. f. SO '.) Mehaigner, Mehaingnier. [1° Blesser, mu- Hier, estropier : ■ Je vouroie estrc mors ou du tout • mehaingtilés. • (Brun de la Montagne, v. 2963.}] — • I/un ravit, l'autre tne ou mehangne. • (Oeacti. f. 132 ■".) — ■ Si les Espagnols prenoyent nn Portu- ■ galois, ils Iny totîoyeut les yeux, ou luy cou- « poyent un pié, un bras, ou un autre membre, et • le renvoyoyenl ainsi mehaigjié. • (Froissart, 111, p. 97.) — . Occirent et mehaigjierent des hommes ■ qui des chevaux cheioient. ■ (Uist.deJ.deBoucîc. page 91,) Foiblea et vieun et mehaignei Par qtii pains ne sont plus gagnez. RoH, ima Dg Chues, loui ItaAsiinar'- 2* Attaquer l'honneur de quelqu'un, lui faire tort : Or le voudroîl bien engi^er Et de Gon tionneur mehamgner. Aibii. dam Da CMOgt, toia MaUmlpurt. Haistrequi desensaigne Son aprenant tneha'jne. (Prov. du C'» de Bret. f. H4.j 3* L'infinitif est pris substantivement, au sens de blessure : 11 resamlile le mnuvais carapion Qi se claiute vaincu sana mehamei: (Vat. iiHO, f. 50} Meliaigaeur. [Celui qui mehaigne, dans l'anc. Coût, dé Normandie, ch. 12.] Mehatng. hnig, baigne. [Subst. vert)al de Meiiaignirb.] 1° Mutilation, blessure: • Mehaignez • demchainapparanl. ■ (Ass. de Jérusalem, p. 162.) Renaul, jadis quene de Bouloingne, Qui mort ne inphaing ne resoingne Tant eat plain de gront hardcnient, fG. Giiiarl, f. iSS.j 2" Dommage matériel ; brèche faite au tablier d'un pont : " Quiint (les t'Iamans) avoient rompu (le . pont) par un lieu, ils le couvroyent de lient aan < qu'on no congneust point le mehaing. • (Froiss. liv. Il, p. 202.) — 3° Maladie : Mesire Giles Dolehaing A en 8on cors moult grant mefiaùt*. {P. av. iSOO, 133S.J • \A besle à tel mecine que si vos le poés pren- • dre, vos serés garis de vo mehaig. • (Ms. 7989 ', fol. 78.) — On lit au sujet de S. Louis, malade à Poissy : Si doute qu'il ne li aviengne Perdre le reaume par mèhaingnc, (Mt. 68IS, f. 86.) 4° Beaumanoir, p. 100, entend par mehaing rim> puissance à procréer des enfants. -- 5* Défaut : • Il »- MEI ■ n'est cbeval qui n'ait son mehaing. > (Cotgrave.) — 6» Affliction, douleur : Moult ai le cuer triste et marri De ce mehaig. (MS. 1615, II, f. ISI.) Douce bêle, bonjour tous doinst Li saint espirs qui vous pardoinst Les roaus que voua me Têtes trere Sa vous m alegieï mon arere El mon tnehaing et ma dolor. flti. 72i8. f. 350.) Meblée. [Mêlée : ■ Quand l'on fait apeau ■ d'homicide, est quant home est tué en appert ■ devant la gent en meMée,6i homecide ne peat • l'on prover de son corps. > (Assises de Jérusalem, ch. 86.)] Mebnée. [Famille, domestiques : • Et se il ne • le trouve en son hostel, il le doit dire en sa . mehnée. • [Assises de Jérusalem, ch. 118.)] 1. Mei. [Arbre planté le premier mai : ■ S'assu- « rant bien que pour son beau chanter Vous leur • doEiiez de quoy le mei planter, n (J. Pelletier, dn Mans, la Savoie, 1572, p. 270.)] 2. Mei. [Moi, régime direct et indirect : • Cest . mot met est eslrange. • [Roi., v. 3717.) — ■ Mei • ai perdut e tule ma gent. » (Id. v. 2834.)] Qiiani je vous dis, vous ne vonsistes. Ne mci ni autre ne creistes. (Rou, p. 30t.) Melane. Cordages : • Toute nostre chiorme • grandement se contristoil, force vent à travers . les meiane$. • [Rabel. V, 83.) Melclie. [Mèche : » Le limeignon de chandelle • ou meiche de lampe. • (Gloss. 7684.)] Mêle. [Mienne : • Geste meie grant ire. • (Roi-, v. 301.) — • La meie mort. • (Id. v. 2198.)] Melgler. [Guérir : • Cil dist : l'art de meigier, • sire, ne sai, et pour ce toi ne puis garir. • (Vie des SS. ms. S. Victor, 28, f. 113.)] Mcigle. [Houe : • Le suppliant et à sa part un • pot et une meigle. > (JJ. 167, p. 37, an. 1414.)] Mcigoeunerle. [Chaudronnerie : • Ledit . advouant... est tenu de faire appareiller en la < cuisine dudit monseigneur, à Millan^^ai, à frais, ( tout ce qui appartiendra à la meignennerie. • (1426, Aveu de Millançai.) L. G. de D.] Meignent. [3» pers. plur. prés. ind. de manùtr, demeurer: ■ Dientalquanzquediablesîmcif/nen/. • (Roi. V. 983.)] MellIcur-or. lAdj. etsuhat..-' Einzvos avrunt " li meilloi' cumperoe. - {Roi., v. 449.) — «Et bien ■ sachiez de voir que li dui meilleur avocat de la ■ court par cui vous espioiterez plus lost de vostre " besoingne acheveir, c'est aHruw et ar^cnïMi». ■ (Mén. de Reims, g 478.) — . Avoir du meilieur, • avoir le dessus : « Voyant icellui suppliant qu'il - n'avoilpasdumei;/f!Mr. -(JJ. 203, p. 13, an. 4477.)] Meilloror. S'améliorer : TouBJours croist et meillore Vostra bon pris. {Poil. av. iSOO, I, 26.J Meln. [Matin : ■ Ou vespre, et ou mein et on • midi. > (Psaume 54, verset 18.]] MEl - »' Melndre. [Cas sojet de mineur : ■ Ce sont les « personnes notaubles el seculares, qui furent pre- ■ sens ù Dyjon le 17 jourâu mois de may l'an 1350, • quant messire Jelians de France duc de Korman- • aie, & cause dou bail de Phelippe duc de Bourgo- • eue, meindre d'aage, reprit de frère Pierre abbé • de S. Bénigne de Dyjon. • [Cart. de S. Bénigne.)] Meinent, Melnet. [Duns Roland, v. 991, 3680, du verbe memr.^ Melnguent. 3' pers plur. ind. prés, du verbe manoer: Ont NomiBDz pramis et voé, Si coin li clera l'orent loé. Que à cel jour, mez se ils vivent. Ne ch&r ne pain il ne meinguent. (liou, p. 306.J Meinter, v. Manier. • Empoignier et meinier • les cuisses. * (Mod. f. 126.) Melns. [Moins: • Et s'en râla ainsi, comme il > viol, à meini d'avoir et à plus de honte. • (Uén. de Reims, § 427.)] Metnt. Maint: Meinte ea$eignu > (Roi. V. 1(66.) — • AUre bataille lur livrez de meisme. • fld. 592.) — - El se desconfirent par eus meismes, ■ et tournèrent en fuie vers les lices. » (Mén. de iteima, § 156.)] Meismement. [l^* Dérivé de maxima mente, particulièrement, surtout: ■ Vous sçavés trop mieux ■ comment ce se peull et doibi faire que nous ne ■ faisonsqui meismement en parlons et devisons.» (Froiss. XIV, 214.) — 2' Même, dérivé de metipsima mente: • S'armerenl toutes manières de gens et • les bourgois meismement de la ville. ■ (Id. iV, p. 4i5.)] Melsse. [Caque : < Ung estrelin chacune meisse > de barenc. > (JJ. 1S5, p. 83, un. 14riO.)] Melsslan. [Blé méleil : • .xvm. sexliers de meit- - MEL • siau el .ivni. sexliers de iremois par sn, grain de • moison. • (JJ. 99, p. 255, an. 1368.)] Mettere. [• Une pièce de lerrcfpour pastourger ' besles, contenant environ une meitereôe lerre.i (JJ. 166, p. 272, an. 1412.)] Meltet. [Moitié: < De la citcl l'une meitet e&l . sue. • (Roi. v. 1484.)] Méjuger (se). Heure le pied de derrière hors de la trace de celui de devant: • Il faut observer • quelque lemps dans deux saisons que les cerfs ■ se méjugent. » (Salnove. Vén. p. 85.) 1. Meix. [1° Hanse; habitation d'un cullivalenr. jointe à autant de terre qu'il en faut pour l'occuper et le nourrir.] — • Basse court, jardins, meix, joi- • gnans....' mouvans de la ditte maison. > (N. C. G. 11, p. 10.^2.] — • Closture de meix, et jardins se • font à frais communs. ■ (Id. U, p. 885.) — • Ils • ont mené et posé des colonies es provinces con- • questées, et donné à rompre, pour cultiver lea • terres des vaincus; les meix places et terres . vagues furent baillez el asservisez à certains ' laboureurs qui les defiicboieot et melloienl en . culture. • (S. Julien, Mesl. hist. p. 647.) — ■ Lea • serfs ne peuvent desavouer leurs seigneurs et • faire ad veu à d'autres s'ils desudvouenl, ils • perdent leur meix, c'est à dire les héritages de . mortail labiés. • (Gr. Coût, de Fr. liï, p. 420.) — [2* Terre à blé : ■ Ilem une pièce de terre am prail • d'une part, et une autre pièce en meix. valent • pai' an cinq solz. - (Reg, de la Cb. des Comptes de Paris.) — • item se aulcun estrange est trouvé • en vigne, ou en meix, ou en jardin, ou en pré, • ou en autlruy bled, faisant domroaige. > (Cart. de Commercy, an. 1263.)] 2. Meix. Plus : Fesoit conduire devant soi Des Bommiers lo conte ne soi Mes bien en i ot .ce. et meix. {Mi. 1615, II, {. 187 '.; Meke. La Mecque: ■ Li rois de Meke. • (Parton. fol. 156.) Melalue (Saint-)- Abbaye de Rennes: ■ J'ay > ....mille inventions de faire parler ma femme, > mais pas une seule de la faire taire, ressemblant • au moine de S' Melaine, qui bien sçavoil faire • un moulin {)erpetue11ement moulant ; mais il • ignoroil la science de l'arresler. • (Contes d'Eu- trapel, p. 474.) McluneholiquemeDt. Avec mélancolie. (Dict. de Honet.) Mélancolie. 1° Bile noire : Mclancolic est en la rate Ou Itieue por son vouloir la lie Cest du son g naturel la lie Qui se tient au [dhe pasmenoe ; Elle est comme de couleur bloe, El senestre costé gesant. (G. Gtàarl, f. 353.) 2* Folie triste : • Melancliolie louviere. ■ (Colgr.) Se vous veez un fol plain de mélancolie, OuqueB devant la gent ne le tariez mia, Quar il vousdiroit tost ou feroit vUenie. (Mi. 7318, f.334.) [3* Tristesse : • Dont lui est orc venue ceste me- MEL .810 - lancolie. > (Berte, coupl. 72.]] — - « Cent Trancsde i mélancolie n*acquiteront pas pour cent sols de « dettes. » (Despér. I, p. 3.) — 4* Rêverie : « Quant « Troylus les eut assez regardées, il ne peultsca- « voir ce que c'esloil à dire. Si print une forte « mélancolie assavoir mon quelles vouloient dire ; « et sur ce musa jusques à nonne. » (Percef. 11, folio 112.) — 5* Minauderies, petites folies des femmes: « Elle fait cent choses à son amy et mon- « tre des secrets d'amours, et fait plusieurs petites « mélancolies quelle n'oseroit. • (Les XV Joyes du Mariage, p. 66.) — [6® Parfois le rnol n'a pas de sens précis et n'est employé que pour la rime : « Fai- « soient leurs enfans porter par leur meisnic En « forés et en bois par leur mélancolie. » (Brun de la Montagne, V, 20.)] Melancolfer. 1*^ Attrister : « Voix pleine de « consolation pour chasser toutes les tristesses qui « vous melancolient. • (l/Amant ressusc. p. 550.) — 2* Etre dans la tristesse: * Ainsi que chascuns • d'eus moult melancoUoit. » (Brun de la Mont. V. 901.)] Melancolieus. l** Atteint de folie triste: Li premiers des six fols, si est fols natiireiis Et li tecons est fols et melancoltcus. {Ms. 1318, f. 339.J 2* Malade, mal ù Taise : ■ L*air... esloit tout cor- « rompu dont moult de cheval ier.<^ et escuyers en « esloient malades et melancolieux. » (Froiss. H, p. 290.) — 3" Triste : « Il esloit pensif et melanco- « lieux. » (Gér. de Nevers, !'• partie, p. 10.) Mélancolique. 1** Atrabilaire: .... Selonc les naturiens L'omme est sanguin ou colérique. Fleumatique ou mélancolique, (G. G'iiiar/, f. 352.J 2* Attristant : « ChUiS^ius mélancoliques, » (Mont. t. III, p. 103.) Melancomoyer. [Réfléchir, dans Martène, Anecd. III, col. 1157: « Une nuit en Italie, Mélan- « comoye en la vie D'un chevalier de bel estre. »] Melandrin. Petit sargonoir , poisson de la Méditerranée. (Colgrave.) Mélange. « En ceste wr/awi/^ bigarrée. » (Dial. deTahureau, p. 103^.) Mêle. [Maille, dans Borel qui cite Perceval : « Unes armies riches et biles. Dont d'or et d'argent « sont les mêles. «] Melen. Merlan : • La charretée de melens doit • six m^/ews de coutume, ou six sols et seize deniers • de congié, et de halage. » (Ordonn. II, p. 582.) Melencolie. 1" Folie: Cil acorte sa vie Qui en pensée se fie ; Ce dit Salemons : Ce fait mclencoUCy Qui les siens n'i oublie Marcol li respont. (Marc, et Sal, tm. S. Germ, f. iiô./ Cil homs nous a trop bien lobé ; Deceus nous a et trop gabbé Certes nous ûsmes grant folie "• «roD nice melencolie --r,t tel tcsmoingnage. (III Maries, p. S37.J 2* Pensée : « Or me dites à qnoy vous pensive, ^ « ou vous aviez flcbez vostre melencolie an point «que vostre mary eut af&iire k vous gnant yods « conceustes la créature. » (Percef. I, loi- 77.) — 3(* Rêverie : « Sire chevalier, ft quoy pensez vous ? « estes devenu astronomien, qui ainsy regardez en « rair ? issez hors de celle melencolye et allez « acquerre quelque peu d'honneur, comme font les • autres et vous ferez bien. » (Percef. V, f. 40.) — 4" Inquiétude : Si fuz en grant melencolye De moy congnoistre en venerye. (G. de la Signe, f» 77.J Melencollep, 1* Rêver : • Le roy meleneolyoil • sur les merveilles qui ostoient advenues. > (Per- ceforest, IV, f. 53.) — « Troylus se melencoliott en « reprdnnt les lettres de son escu, et de une expo- « sition que luy fist un$; ancien hermile sur les • dictes lettres qui luy estoit fort contraire. » (Id. II, fol. 112.) — - 2» S'attrister : « Quant on remontre « (aux hommes) leurs fautes, ils se fâchent, qui es « tout le rebours de ce qu*il faudroit qu'ils feissentr « c'est à sçavoir eux melencolier de leurs fautes. »« (L'Am. Ressusc. p. 136.) Melencolfeus. [Ennuyeux : • Teles besongnes • sont moult enuieuses et font homme melenca^ « lieuses. ■ (Reg. de la Ch. des Comptes de Paris.^/ Mclcneonler (se). [S'attrister, dans Froiss. t. XIII, p. 42.] Melequin. [Monnaie, dans Partonopex: « Par • là (par rOrient) li poile Alexandrin Vienent et II • bon siglaton, Li melequin et li mangon. •] Mêler. Entrelacer : « Doit estre la rois Wtk « bien radement, et de... filé bien mêlant pour les « perdris. » (Modus, fol. 179.) Melctte. Perce oreille, insecte, dans Cotgrave. Meleze. • Résine de meleze. ■ (Cotgr.) Melgoirc. Monnaie de Melgueil, très répandue au Midi pendant le moyen-âge; on Temploj'aa'abord à Maguelonne et à Montpellier: « Le prix de vingt « quatre mille sols melgoires. ■ (Mém. de Sully, t. VII, p. 32G.) Melierat, s. Hydromel, boisson composée d'eau et de miel. (Cotgrave.) Melforation, s. Amélioration. (Cotgr.) Meliorcr. [i<> Améliorer: « Et sera tenu de « melloi'er la somme. » (1493, Baux à rente du Domnine ; L. C. de D.)] — 2* Entrer en convales- cence: « A eu le duc aucuns excès de fièvres,.... « mais à ceste heure... il en commence à meliorer « pour sa maladie. » (Lett. de Louis XII, IV, 181.)- Meiito. Malte ; de là les locutions suivantes : J'ay chastai^es de Lombardie, Fiques de Melite sans An. (M$. 7218, f. 246.) Un aubergiste vante les commodités qu'on a dans son auberge : De quan que cors d*ome délite. Sont ci U solaz de Melite. {Cortois d'Artois y f, 83.] 4 C ' j MEL -s Mellan. Merlan : > Cist cous ne valt pas un • meUan. > (Fabl. de S. Ger. r. 46.) Bons mulea Hsdoa, et mellan* et loret Et tant des autres poissons tnx. (Bal. de Quaretme, Qi.J Mellar. [Le mâle de l'oie, le jars: > Pris ait • deus aines, deus mellan abatus. > (Gir. de Viane, T. 53.)] 1. Melle, s. Maille: • La rois doit avoir cinq < toises de long, et quatre vingt melles de té. > (Hodus, f. 169.) 2. Melie. Merle : Qurdonoreus, roxignolex, Mellea, mauvis, tarins, liQOtes. (l/i. 7Si8, f. 359.) [• Melles i avoit et mauvis Qui baoient à sor- • monter Ces autres oisiaus par chanter, ■ (Rose, T. 6â8)] 3. Melle. [Mesure pour le blé : - Item deux ■ sislters de blé, trente siz soulz, trois melleê et six . gallois rendables. • (iî. 66, p. 421, an. 1330.)] Helledée. Querelle : • Melledée de ribaut. ■ (Poët. av. 1300, IV, 165.) Mellée. [1* Querelle : • Tel vient sain à mellée, • qui au départir saigne. • [Wace, dans D. C. sous Meileia.) -~ > Quand caudes mellées sourdent entra ■ genlilslionimes d'une part et d'autre. > (Ibid.) — • Or veut pais, or veut mellée. • (Ms. 761,1, 1, 107.) — ■ Li mauvais prince qui desirrent les melléet et • les maus à faire pour leurs bourses emplir. • (Mén. de Reims, § 2.)] - 2" Combat : De gleave, bacbe et espée, Verray Bouvent U mellée. (Deach. f. 300.) Melléemeat. En désordre : En deconTort, en balance, en tourment Ue fait ensi vivre meUiement. (P. av. 1300, II, p. 59S.) MelIcD. Merlan : J'ai bon mellen* ttea et salés, (MS. 7H8. f. SA6.} Meller. [!• Brouiller, mettre mai avec : • Pour ■ ceque icellui Wairon, qui estoit parent au sup- ■ pliant, l'avoit mellé envers le seigneur du Dos. • (JJ. 174, p. 6, an. 1427.) — 2» Mettre en désordre : . Et furent tuil mellei. » (Méu. de Reims, § 124.) — 3» S'occuper de : • Quant mes sires Loueys vil que « ses pères ne s'en melleroit. > (Id. § 293.)] — A' Embarrasser dans un filet : > Si l'oisel est bien • mellé en la rois. ■ {Modus, f. 190.) — 5* • Avoir ■ le chief mellé, > avoir la cervelle brouillée. (Poët. av. 1300,1)1.1150.) MellevlD. Mom factice : ■ Le clerc de la ta%'erne • avoit nom Perrinot Mellevin . . (Modus, f. 223.) — • Perrinel Jf£//evm, faisoil vin de S. Poursaint. > (Hodus.) Melleys. [Querelleur : ■ Jehan Fenin qui estoit ■ homs rioteux et félons et melley$. ■ (JJ. 107, p. 209, an. 1375.)] Melller. [Néflier : • Exceptés mellier et . pomier. - (Liv. blancd'Abbev. f. 167\an. 1177.)] MelUf. [Querelleur : <• Ilem si aucun des dits « cbappellaiDs est mellif, ne rioteux, il ne man- 1- MEM ■ géra point en salle. ■ (Ch. de Jean, duc de Breta- gne, an. 1433.)] Melllfler, v. Faire du miel. (Colgr.) Mellif lue, adj. D'où découle te miel : Veulx tu sçavoir quel dit et quel cbant Ceete chanson que le prince chanta 1 C'est un accord de liqueur mefJi^ue. (Crétin, p. S36.} MelIlDdres, s. Pâtes sucrées. (Cotgrave.) Mclllne, 8. Noisettes. (Cotgrave.) Melochite. Pierre précieuse, dans Marbodus, de Gemmis, p. 1675. Mélodie. [■ Là font entr'eus lor armonies Qui ■ suot causes des mélodies Et des diversités de tons ■ Que par acordance melons En toutes manières de < chant. ■ (Rose, v. 17152.) — • Quant il encom- • mençoient à corner, vous deissiez que ce sont les ■ voiz des cynes qui se partent de l'estanc; et ■ fesoient les plus douces mélodie» et les plus gra- « ciouses, que c'esloit merveille de l'ovr. • (Join- ville. S 525.)] Mélodieusement. [• i./es oisillons chantent - mélodieusement en la verde forrst. • {Mod. f. 14.;] Mélodieux. [• Et brisierent toutes les cloches, ■ dont ce fut dommage, car il y en avoit de moult • mélodieuses. • (Froiss., éd. Buchon, 1, 1, 138.)] 1 . Melon, s. Paquets ou amas de lellres dont un même courrier est chargé pour diverses villes. (Pelisson, Louis XIV, 11, 293.) 2. Melon.Cucurbitacée : • Mourir comme les • melons, la semence dans le corps, ■ mourir vierge. (Oudiii.) — ' A peine connoist-on la femme et le • melon. • (Cotgrave.) Meloudie. Mélodie : • Pensant au son de la • meloudie que Robin :iloit fesant, lés le bois. > (Chron. du xiu* s. ms. Boub. f. 256.) Melun. Nom de ville : ■ C'est une anguille de ■ Meliin. il crie avant qu'on l'écojche. » (Cotgr.) Meliire, Mélange : ■ Aucuns austres royaumes ■ ont eu melure de Juifs, Snrrazins, etsuperstj- « tiens. • (Duclos, Preuves de IHist. de Louis XI, page 194.) Meluslne. [Fée appartenant aux contes celti- ques ; Tille d'Klenas. roi d'Albanie, elle était changée en serpent tous les samedis, pourexpier le meurtre de son père. Melusine p^jssait pour la lige des Lusi- gnon et venail sur leur château annoncer par SCS cris h mort d'un des membres de celte famille. Voir le poëme de Couldrelte, p. p. Fr. Michel.] Meiz. [Mieux : . Mel% soslendreret les empede- • meniz Qu'elle perdesse sa virgintlet. • (Enhilie.) ~ • Meli en vall l'or que ne funtcinc cenz livres, • (Roi. v. 44.)] Memarchure. Entorse du cheval. (Cotgr.) Membrance. [Souvenir : ■ iUouU par sont • pi-eu quant ici membrance A cascuns en sa me- • scstance. » (Parton.v. 3291.)] Membre. [I" Corps, partie du corps : • Puis en • perdit e sa vie e ses membres. > (Roi. v. 1408.) — MfiM - 8« - SCiM M. L. Gautier remarque que celte ei^pression d'ori- ^ne féodale a été conservée par la Hlurgie romaine ; révêque élu prononce, dans la formule de serment, la phrase suivante : - Non ero in consilio aul con- sensu vol facto, ut viiam perdant aut membrum Dominus papa suique successores. • — • Mais se tu me fcsoies louz les membres tranchier, si vueil je vivre et morir en cesti point. ■ (Joinv., § 44.) — • Il eurent conseil qu'il se renderoienl et le ville avoecques, sauve leurs vies, leurs mem- bres et lor avoir. » (Froiss , t. II, 76.)] — Ce mot désigne l'ouïe, la vue, le cœur : • Ne se peut ne doit comballre en champ.... un homme impotent de membre^ par especial de membre principal, si comme de ouïe, de veue, de bras, de main, ou de 1)ied. » (Bout. Som. Rur. p. 881.) — • La char est e cuer qui est le principal membre pour servir rame et le corps, et est chamberiere de Thoslel, et doit tant faire, par son bon service, que le corps et l'ame soient tout d'un accort. • (Modus, folio 210.) Exiiremons : 1° • Bas membre^ » partie qui dis- tingue rhomme de la femme. (Ms. 7989 ', f. 49.) — âh» « Membre à membre^ • de tous ses membres : • Madame tremble twéîmfcre à membre, • (Desch., fol. 515.) — 30 • Soy laisser tuer les memures du « corps, » se laisser couper par morceaux. (Percef. vol. IV, f. 111.) !!• [Partie d'un royaume, d'un fief, d'une pro- vince : « Par tels violences avinrent moult de mes- ciés ens ou roiaulme de France et par tous ses membres, » (Froiss. IV, 301.) — « Et jà avoit on osté au duc de Berry le gouvernement de Langue- doch et remis par membres et seneschaucies au Sroufflt du roy. » (Id. XIV, 39.) — « Membre de eu de hauberc est l'uilisme partie del fieu de hauberc, et toutes les autres parties qui sont con- tenues sous le menoor membre, si come la septlsme partie de la sisisme. » (Ane. Coutume de Normandie, ch. 23.)— « Les trois principales villes de la langue flamenguc, qui sont Gand, Bruges et Ypres, que l'on dit les trois membres de Flan- dres. ■ (Godefr. Observ. sur Charles VIII, p. 394.) Illo [Partie d'un ensemble physique; membre de pieire se dit encore en Bourgogne pour quartier de pierre : « Mètre un orloge par membres et pieches « sur chars. » (Froissart, t. X, 188.)] — « Faisoyent « mener par membres le grant engin qu'ils avoyent « fait charpenler. » (Froiss., III, p. 171.) — On lit « membi*es de moulin, » au N. C. G. 1, p. 1044. — « Membres gros, • les grosses pièces de bois d'un moulin. (N. C. G. 1. 1, p. 1045.) — « Membre d'or, • pièce d'orfèvrerie en ornement : • Une ceinture à « membres d'or qu'il avoit ceinte. » (Lanc. du Lac, l. II, f. 78.) IVo Parties, détails d'un ouvrage, d'un traité : < Voulons que ce membre et article soit tenu aussi « valable que les autres points et articles du dit « traité de paix. ■ (Godefroy, Observations sur Charles VIII, p. 551.) Par membres doit diviser sa matere En tout moien montrer s'entencion. (Desch, f. 383.) « Pour ce que longue seroit et peo profDtable « à racompter par membres comment.... ce peeple « se maintint, je vous en parleray en gros. • (Per- ceforesl, IV, f. 122.) V» Portion d'un droit : • Lui appartient le nom de seigneur, le cry et les armes, avec un membre de chacune espèce des droits seigneuriaux appar- tenans au chaslel ou main forte. • (Coût. Gen. I, 4:i8.) — « Aussy luy appartient un arpent de chascune espèce de Tief et seigneurie : c'est à sça- voir s'il y a prez, un arpent de prez; s'il y a vigne, un arpent de vigne; s'il y a estang, un arpent d'estung, et s'il y a bois, un arpent de bois, con- tinui.nt de membre en membre et autant d'entré et issue. » (N. C. G. I, p. 444.) VI» [Point, sujet, article : « Et de toutes autr coses sur cel estât qui se dépendent de membre d'armes et de proeche. • (hoiss.. H, %) — « L draperie est li plus principaux membres de quoi; ils vivent. • (Id. Il, 4ti9.) — • Ce fu Mïïsmembre" pourquoy li prinches et ses gens furent dure ^ ment enliay. • (Id. VII. 253.) — • « Par droite suc- cession et membres (y heiîïg^ il deveroitestrerois de Franche. • (Id. Il, 325.) — • Laquelc chose sembla nu conte et aux autres unggrand membix de courtoisie. » (Id. XVI, 51.) — « Ces alers, ces venirs, ces Irailées, ces detriances et ces séjours, tous estoient mf m^7'es qui donnoient fourme et matière de très grans despens. ■ (Id. XVI, 58.) - De là la locution • de tous membres, » sous tous les rapports. • yld. 1X,327.)] VU» Soutien, appui : « Cy gist en bière l'ung des membres et maislre pillier qui par cy devant a souslenu l'honneur et Testât de toute proesse et chevalerie. » (Percef. IV, f. 25.) VIII" [Officiers subalternes : « Y estant les trois membres de sa compaignie, lieutenant, enseigne et guydon ses neveux. » (Carloix, IX, li.)] — • (Le sieur de Pierrepont) fut lieutenant de M' de Bayard qui scavoit bien choisir ses membres, et les scavoit bien faire combattre et commander à ses gens. » tDrant. Cap. fr. ï, p. 212.)— « La plus grand part des membres des gendarmes estoient fort ù sa dévotion. » (Id. Ill, p. 78.) ÏX« Tribunaux, corps constitués d une ville com- munale : • L'eslat de la ville de Brusselles est com- posé de trois membres, dans lesquels les deux sont créez tant hors des lignées que hors des nations, et le troisième membre hors des nations seules. • (N. C. G. 1. 1, p. 1237.) — « Pour avoir bonne expédition es enquesles et causes criminel- les qui se dresseront par devant les deux mem- bres de la loy et de la franchise. * (Coût. Gén. 11, page 980.) X* Prieurédela dépendance d'une abbaye, succur- sale dépendante d'une autre église. (OraonD. des R. de Fr. t. V, p. 382.) 1. Membre. [Dérivé de membrum. 1* Bien pro- portionné : « Il avoit bien corps taillié et membre « en grandeur, et hardement aussi poui' etl autant « faire. » (Froissart, t. XIII, 224.)] - 2* Composé : M£M - 323 — um « Deux corps de maison membres de plusieurs « chambres. » (Aiector, Roman, p. 129 '.) 2. Membre. [Dérivé du verbe memorare ; pru- dent, avisé : • Quar molt fu sages el membres, > (Hantel mautaillié, v. 123.)] Ce nous dit Robina li nietnbrez Qui bien sa langue drece et plie. [Ms, 7Si8, f. 175.) Membrery v. l^ Se souvenir : .... Un enfant qui n'a voit c'un œil.^ Et s'ert tingneus, si com moi membre, [Ms, 7218, f, 29i.) S'il vous memhrati de voslre vie, Honte eussiez. (Id. f, 200.) Madame, à qui je sui, Soviegne vous de moi, De moi vous dcvroit bien mcmbrer €k>rame celui qui sans fausser Vous ai si longuement amée. (Id. f. 272 K) 2* Rappeler, raconter : Si s'en convient pour vaincu rendre §ui memberroit la compaignie... restent ausitost espuiser Porroit .i. seul home la mer Com l'en la vous porroit nommer. (Ms. 6812, f. 80 ^.) Membru. [Qui a de gros membres : « Raimbaus « Cretons fu preus et vassaus conneus, Il ne fu mie • haus, ne Ions, ne estendus, Ains fu un petitet • bien formés el membrus. » (Chanson d'Anlioche, l. IV, p. 912.)] Agamcnon qi estoit rois Et duc et maistre des Grecois Fu grans^ merveiUeus, et membrus. Du Cwce. SOI» MembrotUat. Memeloc. [Mameluk, dans THist. occid. des Croisades, t. Il, p. 195 : « Si li envoia un cheval.... • par un sien memeloc, ■] Mémento, s. i<> Mémoire : Qui vouldroit riche devenir Ne bien vivre, ne bien fenir, Retiegne en son mémento Les fttis Modus et Racio. (Modiis, f. 50.) 2* Partie de la messe où Ton fait mémoire des personnes vivantes ou des morts : Fay que tu ayes chappellain Pour chanter hui et demain ; Mais qu'il ne soit mie trop long Ny face son mémento long. (G. de laBigne, des Déd. 10,) Memmener, v. Se débattre : « Si (le faucon) • seuffre qu'on lui mete et oste (le chaperon) sans « lui memmener^ adoncques luy admenuyse sa • vie. » (Modus, f. 74.) Mémoire, Memorie. P [Faculté de rappeler les idées passées': « Qui font tant par trop boire, • Que il en perdent si le sens et la mémoire, » (Berle.) — « Mémoire est tresoriere de toutes cho- - ses. ■ (Brunet. Lat. Très. p. 23.) — « Mémoire àe • lapin, de lièvre. ■ (Cotgr.) Il« Bon sens, présence d'esprit : « Si en mon pais • on veut dire qu'un homme n'a point de sens, ils « disent que il n'a point de mémoire. » (Mont. Ess. I, page 43.) — « Tous furent merveilles de son bon « mémoire. » (Nangis, an. 1377.) (Dieu) me doinst au point de la mort Tele mémoire et tel confort, Et tel contricUon avoir. Que son cors puisse recevoir. (Ms. 7^18, f. 143.) De lù les expressions suivantes : !<> « Eslre en « estât de mémoire raisonnable, • dans son bon. sens : « Un chacun qui est en estât de mémoire rai- < sonnable et franche volonté, peut faire testa- « ment. • (Bout. Som. Rur. p. 610.) — 2«« Eslre en « sa vraie mémoire^ » même sens. (Monslrelet, I, f. 29.) — 3» « Eslre hors de son ancien mémoire^ » avoir perdu l'esprit : « L'idiote à qui il apert que • il... sont hors de leur ancien mémoire, puetestre « débouté que il ne facent jugement. » (Beaumao., p. 335.) — 4" • Estre issu de sa mémoire, • avoir perdu le sens : « Quant la jeune damoiselle qui l'escoutoit près l'espinay eust ouy sa complainte, et vit que de meschef il esloit issu de sa mémoire^ elle disl : ha gentil chevalier et amy, ne vous mesaisez si très forl il n'est si bon chevalier qui ne soit abalu, aucunes fois par moindre de lui. » (Percefor. 1, f. 55.) — 5* « Devenir hors de sa bonne mémoire, • perdre l'esprit : « (Charles VI) chevauchant de la ville du Mans ù aller au dit pays de Bretagne luy priut assez soubdaine- ment une maladie, de laquelle il devint ainsi comme hors de sa bonne mémoire, el incontinent loUit ù un de ses gens un espieu »'e guerre et en ferit le varlet au bastard de La ngres» tellement qu'il l'occist. • (Monslrelet, I, p. 1.) — G« « Douter en son mémoire, » en soi même : .... Moult doutoit en son mémoire Ou'el ne cheit en vaine gloire. (Ms. 7218, f. 204,] 7" « Bevcniren mémoire, en droite, en bonne, « en raisonnable me^notr^, » revenir en son bon sens, recouvrer la raison : « Fut assez brief r^v^fm « en sa bonne santé et mémoire. » (Monslrelet, 11, f. 79.) — 8" « Estre en mémoire, » se ressouvenir : « De tout, sire, vraymenl je ne puis estre en « mémoire, tant en y a. • (Chasse de Gasl. Pheb. ms. p. 3C3.) — 9* « Avoir en Dieu mémoire, • pen- ser à Dieu, avoir confiance en lui : Ayez en Dieu bonne mémoire Et ainsy coomie je puis croire, Vostre douleur allégera. (Pathelin, Test. p. 118.) !()• « De bonne 77i^mofré?, • spirituel: « Toutles « joyes telles.... que homme morlol, lant fusl sage « et de bonne mémoire ne les peust imaginer ne » penser. » (Modus, f. 309.) 111' [Occiput: « Icollui Praciol ^cUa une pierre à « rencontre du dit Eslicnne, qui esloit encline vers « terre, et lui en bailla sur la mémoire de la leste, « et lui en list une grant playe. » (JJ. 187, p. 145, an. 1455-)] IV® [Commémoralion dans rofficc du jour; sou- venir, répulation qu'on laisse après soi : « Aiuns, « seignor, cel saint home en memorie ;S\V\pveu\ns « que de toz mais nos lolget. » (S. Alexis, LXXV.) — « Bone chose esl que la mémoire dou conle de « Brienne, qui fu cuens de Jaffe, ne soit oubliée. » (Joinville,Sr»27.)] V' Heliqucs: « (Le roy Dagobert) moult donna « d'or et d'arj^cnt pour leur memore (de S. Deny» • et ses compay:nons) aourner. » (Chron.de S. Den. I, f. 79.) — « La sainte mémoire nostre Seigneur. » (Id. f. 130.) MEN - 824 - MEN YIo Coutume ; on s'en rapporte aux souvenirs des témoins et non à leur déposition écrite : « Qui- < conques succombera en procès instruit parescrit, « soit le demandeur, ou le deffendeur, il sera en « l'amende de .ui. livres envers le Seigneur, et par < mémoire, de .ix. sols. » (Ord. III, p. 134.) Yll** Ecrit sommaire: « Lors les doit le juge « appoincter ù escrire par manière de mémoire « cnascun ses propos et conclusions. » (Bouteiller, Som. Rur. p. 120.) Mémorable. « Sans m'eslever au ciel et laisser < memœ'able Maint haut et digne exemple aux < esprits desvoyez. > (Desportes, Sonnet 18.) Memoradis. Qui se souvient : Plantez de la mouargie Puis ça, puis la, pour lartis Et n*espargnez point la fogie Des doulx dieulx sur le patis. Vos ens soyent assez hardis Pour avancer la droe Mais soyent memoradis Qu'on ne vos face faire la moue. [Villon, p. iii.) Memoratlf, adj. Qui se ressouvient: Plorez sa mort, soiez memaratis Quels homs ce fu en joie et en delis Et que de tous vouloit Tamour acquerre. (Desch, f, iôi.) Memore. Le recueil des ordonnances des ducs de Bretagne, f. 189 et 246, commence par ce mot memore^ qui équivaut à notum sit^ savoir faisons. Mémorial. !<" Mémoire, pièces d'un procès, pacte : « De ce que Sathan a accordé je vous en « requiers mémorial. » (Mod. f. 209.) — [« Ceux « qui Teront les mémoriaux seront personnes souf- < usans et jurez, et ne feront mémoriaux ne accors, « si les parties ne sont présentes, et à accort de « Tescriture. » [Ch, de 1327, dans Du Gange, sous Memoriales.)'] .... Vous ne ferez la despense Do ce moys à la cour royal Or tenez ce mémorial Et scavez ce coup d'escremie. (Desch, f. 380. J 29 Celui qui rédige le mémorial, greffler: « Six < blancs pour Tadvocat, trois blancs pourlememo- « rial, et deux blans pour le sergent. • (La Tliaum. Coût, de Berry, p. 335.) — [3» Registres de la Cham- bre des Comptes où Ton inscrivaitles lettres patentes des rois.] Memoriallement. De mémoire. (Cotgr.) Memorieux. Qui a de la mémoire : < Homme « sçavant et memorieux. > (Montaigne, Essais, t. m, p. 280.) Men. [Mon: « Parceste barbe e par cest men « gernun. » (Roi. v. 249.) Froissart emploie menoii nous mettrions mon : « Men espérance. » (II, 305.)] Menace. [« De vos menaces ne m'est pas un « bouton. » (Koncisv. 59.) — « Quant H rois oï teis « menaces, si flsl semonre ses hommes. > (Mén. de Reims, § 275.) — « Es menaces que tu nousfaiz, ce « n'est pour ton preu ne pour ton avantaige. > (Joinv. S 40.)] Menacement. Action de menacer. (Rob. Est.) Menacer. [« (La maison de fortune) menaçant « tousjors trebuchance. • (Rose, v. 6108.) — «Et « se parti de la ville en menaçant les bourjois. • (Mén. de Reims, § 218.)] ~ « Moult ont les Romains . « menaciez. • (Brut, f. 32.) .... Tel menace bien autre homme Qui avant muert. flll Mariée, p. ^39.) « Il ne le menace point de poires molles. •-- (Cotgr.) — « Tel menace qui est batu. • (Id.) [« Menacez vivent et décollez meurent. > (Prov. dia. XV* siècle, dans Leroux de Lincy, II, 345.)] Menaceur — eor— ierres. [Qui menace. Oa disait au cas régime: « Se magnanimitez ist de sa « mesure, ele fait home memu^or. • (Brun. Lat. Trésor, p. 403.)] On disait au cas sujet: « Seaucans bons menaçoit un autre à faire damage de cors et de l'avoir cil menacierre^ si en seroit il aussi bien atains et prouvés comme se il Teust fel. • (Ord. I, p. 134.) — « De grand menaceur peu d'effet. • (Cotgr.) Menaceux, adj. Menaçant : « Je me merveille « des parolies menaceuses que tu m*as icy dictes. • (Triom. des IX Preux, p. 240.) Menaclie. Menace: < Par les menaches et par « les contraintes. » (Beauman. p. 10.) Ménage, l» Ménagement: Ne li portent nulle ménage Ceu3 de Grèce, quant il 1 atainstrent, les lances d'acier les poinstrent. Guerre de Troyos. dans Dn Gange, mhu tUmagium. 2* [Pouvoir, discrétion: • Agamemnonseulsacri- « fie Vers la deusse se humilie, Dou tôt se met en « sa manage. > (Ibid. sous Menagium^ 2.)] — 30 Dommage, préjudice : « Nous nous occupâmes i « reparer le mena^^é que les ennemis, et nostre « impertinente mine avoient fait. » (Mém. de Bass. II, p. 339.) — « Les poulies et chapons • et poulets « ne peuvent estre aits en dommage, pour estre « permis en tuer, s*ils ne sont trouvez en mena^^e. • (N. C. G. II, p. 886.) — 4* [Manoir : « Je retieng ma « maison et mon porpris, et puis accroistre mon « ménage de deux masures de terre par le gré des « hommes qui ce seront. > (Ch. de 1258, dans D. C. sous Menagium.) — 5^ Petits ustensiles de cuisine: « Ung petit ménage d*argent pour enfans, tout a complet de buffet, pots, plats, escuelles et telle « autre chose comme on les faict ù Paris, pour < envoyer à Tenfant de madame la duchesse de « Bavière, accouchée puis n*a guères. » (Lettre de Claude de France, duchesse de Lorraine, à P. Hollmann, orfèvre, 1571.) — 6' Epée de combat: « Il faut bien de ces ménages à un pauvre cavalier « qui est exterminé à ne souffrir d*aucun. » (D'Au- bigné, Fœneste, 1, 1.)] 1. Ménager. [l'Habiter une maison: < Item « le herbregement ouquel Guillaume le Breton « menageoit ou temps dou datte de ces lettres. 9 (Preuves de THist. de Bret. I, col. 1226, an. 1309.) — 2* Faire le ménage : « La bonne femme qoi « menageoit par leans, en aa main tenant un MEN -» • ramon. > (Louis XI, I" Nouv.) — 3* Disposer: ■ Gaesclin ménagea si bieu les choses, qu'elles • alloient de pair entre les deux parties. • {Uém. Bor Du Guesclio, ch. VI.)] 2. Ménager. [1* Econome: • Dispenseur des * choses de l'ostel, ménager, • dans Du Gange, sous leonomiis. — ^' • Menagier de Pjris, » ouvrage composé en 1393 et souvent cilé dans ce diction- oaire; il traite de radoainisti'atioii d'une maison bourgeoise. — 3* Habitant duoe maison: ■ Requis * quans feux et menagiers sont demouians de « présent es diltes trois parroisses. Dit qu'ilz sont • bien yh" menagier» et plus. • [1404. Usage des Bordes, Brai et Bonnée ; L. G. de D.)] Ménagerie. Administration d'une maison : * Feignans de faire la mejiagerie du roy, ils ne « firent autre ctiose qu'une mangerie pour eux au '• préjudice des seigneurs et de leurs sujets. • CPasquier, Recherches, liv. IV, p. 339.) Menaide. [Gré, pouvoir, comme menaie: • Et « furent un mois en la menaide dus vcuz et arrive- - renl à Sur. . iMén. de Reims, § 6.)] Menale. 1" Pouvoir, discrétion, disposition : .... En vostre meiiaie He Bui loin mis. (Poct. au. 1300, I, p. Sn.j Tant paresloit li estor griés Ram. d* Tnya, diai Du Cugu, mmi Ifc«iui|riltlll. Hoult perest fus qni autre amor essaie Qu'à cesliii, n'a barat, ne tausaetay Mes aulres n'a ne merci ne menaie. (P. av. 1300, 1, 140.) là menaie de mon droit seignorage Aing je et pris tant que d'isoulement, Atlen et croi d'avoir mon fin corage. (Id. I, p. 308.] 2* Meuace: • Por promesse, ne por menaie. • (Partonop. r. 161.) Menais. Aussitôt : Enprès diener s'en voit nfnati Vers les degrei du grant palais. (Partonop. f. iSO.) ■ Garissez le tôt de menais. > (Fabl. de S. G. 56.) Henandie. [Richesses, hiens, dans Gir. de Vian«, V. 3311.] Henantie. [Même sens : • Se li pris demouroit ■ dedans sa menantie. • (Brun de la Mont. v. 2444.)] Pof loi tenroii grant heritaiga Viles, et chastaa^c, et citez Se vos à fenie la prenez. Asseï aurez grant menantie. (Blanchandin, f. 184.) .... Aimerar je donc Cbevalier court par aa menantie. (P. av. 1300, I, f. S70.} Menantlse. Même sens : 11 aviat jadis d'un larron Menasse. Menace: < Chevaliers sans armes ■ n'est que menasses sans faict. • (Percef. IV, 106.) Menasser. Menacer : • Tel menasse qui a grant ■ paour. • (Gérard de Wevers, (P part. p. 80.) Menbre. l" Membres : S - MEN 2° Pieds d'un vers : Puis qu'ai vers & menbre tornâ. IHitt, de S» Lioe. 39.) K' Huitième d'un lli^f (voir Mëvbre de ijauhght) ; s fiez et les arrereflez de la chasleleried'Evrues • tenuz par m(?Râr6 ou pjr demi menbre, ou par • baronnie, ou en autre manière nu à nu du conte ■ d'Evreues. • (Liv. Rouge de la Cb. des Comptes, f. 42, an. 1298.)] Menbre. fAvisé: • Aiols fu chevaliers preus et . menbréi. »V'Ol. v. 6C9.)] Menbper. [1° Revenir S la mémoire: « Quand « del consel son pore li est m/Tnôrc. • (Aiol. v. 1006.) — 2* Venir à l'idée : ■ Qui la veist le cors de la ■ mescine Et la car blancoier, le bouce rire Jamais • ne li menbrast de couardise. • (Id. v. 2012,)] Mencastre. [Lire mentaslre, menthe sauvage: • En milieu du palais sont li Griois assis Desus > carriaus de pourpre et de gasiesamis, Jous i ol « et mencastre, roses et fleurs de lis. » (Alexandre, dans D. C. sous Slamesiricus.]'} Mencaudée, Mencaus. s. Mesure de terre, de bois et de grains. Relativement â la terre et aux grains, celte mesure semblccontenirsixquarreaux, suivant le ^ouv. Goul. Gén. I, p. i'à9. Au Ip vol. p. 430, on lit que " le bonnicr contieut trois men- « caudées qui funt seize cens, ■ et à la page 438. col. I : - le bonnier en contient quatre. » Suivant Du Gange, sous Mencaldala , elle contient cent verges. Ce sentiment est le même dans le Nouv. Coût. Gén. I, p. 438. Men blés aurés deux mcncaïu. {P. au. ÎSOO, IV, 1355.} [■ Sept sextiers de navette et trois mencaulie . d'olietle. » (JJ. 136, p. ai, an. I389.n — - Men- • catuiée d'aveine, ■ pour mesure de terre en avoine. (Ducbesne, Gériéal. de Béibune, p. 383, an. 1259.) A la p3gel67, on lit: • mencaudéet de • blés vers. ■ pour la mesure de terreen blésverts. Au même endroit, p. 164, mencaudée se trouve encore pour mesure de bois sur pied. Mence, subj. prés. 3' pers. sing. Mentionner : .... Ou temps de joie Que tout coeri par droit se resjoie. Qui espoirc ou pense h joir. Dou bien qui le fait resjoir. Car lora, jolivetâ recommence. Dont n'est-ce pas rsiBon qu'on mence D'une merveille, s'eUe avient 7 (Fraie: Poit. p. 88.) Menceunge. [Mensonge: • Tu pcrderas tuz < celz chi parolent mencennge. • (Lib. psalmor. 4.)] Menche. [Manche: « Au bois (le bûcheron) ala ■ pur demander A cbascun fust qu'il pot trover Dou "• quel il peust menche prendre. ■ [Marie, Fabl. 23.)] Mencholgno. [^Mensonge : • Et moult bien scet ■ que c'est menchotgne. • (Rob. le Diable.) — Ou lit dans Froiss. XV, 332 : ■ La menchoingne. •] Menchonge. Même sens : • Il est traîtres el < omicideen soi quant il est apelés pour dire vérité, ■ et il veut mètre autrui il la raort pour se men- ' clionge. • (Beaumanoir, p. 215.) — On lit de la MEN — 326 - MEN Normandie donnée à Roii, chef des Danois, par Charles le Simple : Uretaigne li requist, et li toxz, li donna; Berengier et Alain servir le commencha Cbescun de sez menchonycs fesité li jura. (Rou, p, 49J Menchongne. Même sens, aux Vies des SS. ms. deSorb.57, dern. col. Menchonnable. [Mensonger : « Volés vous or « tenir ù fable L'Evangile el menchonnable, » (Pè- lerinage de Gulleviile.]] 1. Menclon. Demeure: « Les villes et les men- « cions, • dans Borel qui cite l'Art d'aimer, d'Ovide. 2. Menclon. [Dépenses : • Le seignor de Tes- « claf ou de l'esclave doit rendre en genereau les « mencions que Ton aura faites, jusques à tant qu'il « sera mené en la ville. • (Ass. de Jérus. ch. 30.)] 3. Mcncion. [Mention: « Et moût de granz « seigneurs dont H contes ne fait pas mencion. » (Mén. de Reims, §287.)] Menclonnaire. [ Habitant d*une menclon : • Les droiz et les actions que nous avions cl avoir « devions et poions en mil livres en deniers, en a quoy nous esloient lenuz les mencionnaires de • la terre de Rochefort. » (Liv. rouge de la Ch. des Comptes, f. 134, an. i300.)] Mençoigne. [Mensonge : « Que Thomas Tarce- « vesque Ne seit de ses mençoignes creuz ne « escultez. » (Thom. de Gant. 54.)] Amours, tu n*en fais droit ne loi ; Bien deussiez prendre conroi De chelui qui bien ne s'acuite Envers sa dame, et (ùit son gaboi, Quant il a goi del olroi, Par mençoignes et par refliites : Puis le laist tourner à le fuite. (Vat. n» 1490^ f. i28^.J Mençoignler. Mensonger: .... Parjure somes et faus, Et mençoignicTy et desloiaus. Gucrro de Troyca, dans D. G. 8ou» Mendaciîoquut. Mençoinge. [Mensonge : • Que ja por vos • avoirs en soit mençoinge dite. » (Aiol, v. 5132.)] Mençongo. Môme sens: « De grant menconge - a t'en grant ait, » il est quelquefois avantageux de mentir. (Parlon. f. 147.) — • Se menconge ci ne « court, » si le bruit n'est faux. (G. Guiarl, L337.) — « Se menconge ne me remorl, » si je ne mens. (Id. f. 258.) — « Se par menconge ne deval, » môme sens. (Id. f. 127.) — « Quant li cresliens se furent « aperçu de la menconge et du barat le soudan de . Haman. • (Contin. de G. de Tyr, Mart. V, c. 722.) Mençongiep. [ Mensonger : « Bien savoient « celé parole Qui n'est mençongiere ne foie : Qu*on- « ques amor et seignorie Ne s'entrefirent compai- • gnie. " (Rose, v. 8488.)] .... Jura un serement Qu'elo le fera meiiçongier. (MS. l^iS, f. 21i.) Mençongner. Mentir : Une balade maçonnai Ou nuUe rions ne inencongnai. [Froiss. Poês. p. i03.J Mençongnier. [Mensonger: • Ces deux os « petreus sont dis mençongniers, car leurs jointures « sont mençongnieresencGq\x*\\ ne sont pas jointes • com autres, mes aussi com en manière d'apoic- « mens. » (H. de Mondeville, f. 14.)] Mençonjabic. Faux : • L'en puet fausser let- « très tout, soit le seel autentique et bien coneus... • si comme quant il avient que les lettres tesmoi- - « gnent que les parties furent présentes à Clermoal ^ « ou en autre lieu certain, et il est clere quose etd « esperte que Tune ou les deux n'estoient pas ou-j « pais, en chel cas sont les lettres de nule valeur,.^ « cor des sont prouvées mençonjables. » (Beau — manoir, p. 192.) Mençonnable. [Môme sens: « Li rois Pbelippe^ « li dist que il estoit mençonnables. ■ (Froiss. 11^ 480.) — « Faire mençonnable^ • donner un démenli -^ « En si grant vergongne prist il ce que son signeuv-^ « li dus de Braibant Tavoit fait mençonnable. » (Id. 1. 111, f. 17.)] Mençunge. [Mensonge: « Se 1' desist allre, ja « semblast grant mençunge. • (Roi. v. 1760.)] Mcndeier. [Mendier: « Ne nus seiuns cundu/z « à mcndeier. » (Roi. v. 46.)] Mendcmcnt. Ordonnance d*un médecin : Si est bons mires mecinax, Sages el corlois et loiax, Si a ioz pleins ses mendemenz De lailuarres, d'oignemenz. (Fahl. de S. G. f. 63.) Mendi. Mendiant: « N'ourent por lui garant, • ne manant ne mendi. • (Rou. p. 138.) Mcndiancc, s. Indigence : Prince, il fait 1res bon dès s*enfance Congiioistre Dieu, avoir plaisance A vivre en honneur qui moult vault, Liement, en bonne espérance. Sans trop de biens, sanz mcndiance^ Car quant avoir vient, le corps fault. (Desch. f. 991.) Mendiant. [Mendiant: « Quand tu vois aucun « tnendiant Qui (le \'\e\\\GSce va tranlant. «(Flore etBIancbefl. f. 761.)] Riches d'avoir ou mendions Ocient mon joie criant. (G. Guiart^ f. 2$i.) Moines, prieurs, abbesses et abbez, Tous mcndians [Desch. f. 333.) Il n'est saisons qui ne paie, Ne mendians qui n'assaie. (Froiss. Poês. p. 9^.) Expressions: 1" • Enfani mendiant^ • mineur ou orphelin: • Ont iceux mayeur eteschevins lere- « gard, et ii eux appartient de faire tous inventaires « et prises des l)iens meubles et chateux, apparte- < nans aux orphelins etenfaM mendians délaissez « en la ville. - (N. C. G. l, p. 388.) —2* « Avoir les « quatre mendians • (Ondin), les fruits secs qu'on donne au dessert, c'est-à-dire les figues, les raisins, les amandes et les avelines. [Oe doit être une alla- sion aux quatre ordres mendiants: la figue a la robe grise du franciscain ; Tamande, la robe écrne du dominicain; la noisette, la robe brune du carme, et le raisin, la robe sombre de Taugustin.] Mendicant. Mendiant : « Tant de gueux et « mendicans. • (Eulrap. p. 24.) Mendienner. [Mendier: « Et a depuis qu'il est MEN - 327 - « en âge quasi mendienné sa vie. > (1505, Bail- liage; L. G. de D.)] Hendler. [i'DemanJerl'numône: • Que porrez ■ vus puis faire? U irez mendier. > (Tli.de Canloib. 133.)] — < Dure chose seroil que la dame ou da- « moiàelle altasl mendier de ce qui viendroit de ■ par elle. ■ (Bout. Som. rur. p. 55a.) — i* Réduire à la Duendicilc : Ceste cilê sera esaillie su mendie Et la gent s'enFuiront qui scre apovrie. (Rou, p. 88.J Mendllh. [l'elile mante, manlille : • Iceltui • Guillaume persa au suppliant son mendilh qu'il ■ portoit en druil de son eslomac. ■ (JJ. 59, p. 197, IQ. 1468.)] Mendis-Icc. [Mendiant: • Je sai h ensiani que « sui menais. • (Aiol, v.2770.)— • Car bien sçurent • qu'il fu garis. Qui lout lans ot esté maudis. » (Vie Ms. de J. C. dans D. C. sous Mendicaliter.)] — • La femme ne doit estre mendice de couslé ce qui « vient de par elle. • (Bout.' Som. Rui-. p. 330.) Sages, larges, TalUans, bardis, Et le povres vious et mendit. (Movek. p. liS.j Mcndlsted-iet. [Mciidicilé : « Tanl riches reis • à mendisted menez. • (Hol. v, 527.) — ■ Tant ■ ricties reis cunduiz à mendisUet. • (Id. v. 542.)J Meadois. [Monnaie des évêques de Mendc, aux Olim, an'. 1266: '• Cum episcopi Mimalenses essent • in possessione faciendi et cudendi monetam in • civilate Mimalensi, cujus monetx denarii appel- - lantur vulgariter mendois. ■] Mendre. [Moindre : « Le mendre part. • (l'rois- sart. Il, 26G.) — ■ Li mendres des noslres. > (Id. iV, 360.) Le cas riSgime est meneur.} Mendrir (se), ti. Diminuer. < Sentit que les ■ pourvéanues de céans se m£ntfrisgOJ/en^ '(Frois- sart. liv. L p. 137.) Mené. Spare mendol, poisson. (Cotgr.) 1. Meneau. Traverse partageant l'ouverture d'une grande croisée. (Colgr.) 2. Mencan. Petite cloche. (Lebœuf, Histoire d'Auxerre, preuves, p. 19.) Menedallée. [Ce doit être un village aux envi- rons de Bennes ; Noël du l'ail, l'auteur d'Eulrapel, raille souvent ses compatriotes.] — • Faire comme • les courtisans de Menedallée, qui allant faire ■ l'amourselaissent cheoiretveautrereuunemare « et bourbier près la maison de leur maîtresse, • pour avoir occasion se chauffer, seicher, et chan- • ger de chemise, • (Contes d'Eutrap. p. 446.) 1 . Menée. [Poignée : • item quiconquea amené • sel à Bourges S. Supplice, a pour chacun cheval • une menée. > (D. C. sous Manata.y] 2. Menée. [1' Boute que prend un cerf et par laquelle il mène les chasseurs.] • Quant les chiens ■ chassent parmi les forts, ils vont tous jours la « menée par où le cerf va. . (Gast. Pliéb. p. 230.) De là les ex|iressions suivantes : 1° • Doubler sa ■ menée, • se dit du limier qui court plus vile qu'il ne faisoit. (Modus, 10.) — 2'" ■ Grossier la menée, » (aEN se dil des chiens qui aboyent plus fort que devant pour faire connoitre qu'ils ont trouvé le gibier. (Ibîd. f. 23.) ~ 3* • Poursuivre, suir ou suivie sa • menée, » suivre la roule du gibier. [Fonlaines Guérin, Trésor de Vén. p. 3i).) — 4* • Se mettre à ■ la menée, • à la poursuite. (Gast. Phéb. p. 221.) — 0" • Glievauchier la menée, ■ pour'suivre le gibier i» cheval. (Id. 220.} ~ 6° ■ Chassier menée, • suivre la route. (Id. p. 188.) Il» lleule, laisse de chiens, au figuré : • Les yeux • de la pileuse Clarindc baignez en amores lar- • mes, et desséchez d'ardens soiipiis, tesmoi- . gnoienl bien qu'une menée de passions comme ■ limiers acharnez la devoroicnt. • ( Printemps d'Yver, f. 129.) 111" [Sonnei'ie du cor pendant la menée, la poursuite, au propre et au figuré : - .vu. miiie " graisles i sunent la menée. • (Roi. v. 1454.) — — De l'olifant halles sunt les menées. • (Id. v. 3310.) — • Ausi porte !a leste en haut levée. Que li cers « que on cache à la menée. Quant li bracel le " c^icenl en la ramOe. • (Aiol, v. 899 )] — De là, dans Britton, lois d'Anglelerro, f. 20 et 54, • menée, • meijne de corns et de bouche de ville en ville, • poursuite d'un criminel à cor et b, cri. IV* Terme de droit féodal : i- Droit d'avoir un jour pour se délivrer aux plaids avec tous ses sujets. (GIoss. de l'Hist. de Bret.) — 2» ■ Menée et obeis- • sauce de fief, • exploits ou semonces qu'on faisoit faire au vassal par des sergens que l'on nonimoit anieneurs, pour les contraindre de satisfaire à leur devoir. (Laurière.) — Z° • Menée de poullet, » plaids généraux pour recevoir les censives. fCout. de Bretagne, arl.2li9.) — 4'' . .tfe«c> de sergent, • acte par lequel it cite en justice et convoque aux plaids. (Laur. GIoss. du Dr. fr. ; Cotgr.) — 5» ■ Menée du • sujet. ' (Ibid.) V" Intrigues: . 11 esloit si nouveau etescoUier 5 ■ faire brigues et menées, je me dispenscray de ce — mot, qu'il lie s'en mesia que bien peu. » (Pasu. Lelt. I, p. 426.) Meneor. [Conducteur: • Duitre et meneor et « guion Avoient lel com vos diron. ■ (Benoil, Rom. de Troie, v. 5975.)] I. Mener. [I- Conduire, emmener, emporter : ■ En Sarraguce menez vostre ost bannie. ■ (Roi. v. 211.) — . Li cbarretons prist Isengrin, et le misî • au plus tost que il pot sour la charrette et le • mainne vers son recet. » (Mén, de Beims, § 415.)] — ■ Li galiot d'autre part mennent. • (G. Guiart, f. 289.) — • Fox est cil qui menra soi quan que . ila. . (Marc et Salem, f. 116.) S De lii les expressions suivantes qui enveloppent ée de conduire : 1* • Recréant iert de sa guei'e • mener. » [Roi. v. 906.) — 2- - Que tel largeche 1 maine ci chevaliers. • (Aiol, v. 3729.) — 3* • Et • menèrent grant joie li EnglÈs de la victoire leur « seigneur. . [Mén. de Reims, § 128.)] — 4' ■ Ainsi « menrez, vos bone vie. • (us. 7015, 11, f. 185 ''.) — • Si en menrons plus joliette vie. » [Chanson de Jehannot de l'Escurei.) — [• Onques d'î ot porcel ne MEN — 328 - MEN « s'en venisl courant A la porte tout droit, telle vie « menant. Qu'on n'i oïst tonner le Père tout puis- • sant. » (Guescî. v. 1239.)] — 5- « Maine grant « dolor. » (Parton. v. 749.) — 6« « Maine travail, f (Couci, V. 268.) — 7* • Maine son engin. » (Parton. V. 311.) — 8*^ • Le bruit qu'il mena. » (Apol. d*Hérod. p. 149.) — 9* • Nous vous prions corne noslre sei- « gnor, que vous nostre per tel tenés à droit et « mené^ par vostre court. » (Assis, de Jérusalem, ch. 206), c'est-à-dire rendre justice. — 10" « Mener « longs cris. • (L'An). Ressusc. 227.) — 11* • Mener « deul. » (Joinville, 64.) — 12« « Mener ies armes « l'exercice, ■ faire l'exercice. (J. Marot, p. 97.) iZ^ Cils qui fist nos lovs, fis! trop bien, Car il n'establit nulle paine Pour celuy qui vostre estât maine. [Desch. f, 497.) 14* • Mener fesle. • (J. Marot,170.) — 15« « Mener • marchandise, » faire le commerce. (Ord. III, 434.) — • 16* • Nous usons de ce mol de mouton par trans- « lalion, non pas tant pour un sot que pour un qui « a cette simplicité antique et y va ù bonne foi, • comme on dit par proverbe, qui se laisse mener • par le nez. • (Apol. d'Hérod, p. 21.) ~ 17* « Il ne • l'en puet au plus mener que par son seremenl. • (Ord. 1, p. 148.) — 18«» « Mener vie, » traiter bien sa table : « On doit lui demander quele vie il li • vienoit. ■ (Beaumanoir, p. 162.) -— 19® « Mener • mauvaise vie, ■ c'est l'opposé. (Id. p. 293.) — 20* « Mener par un chemin où il n'y a point de « pierres, » traiter avec rigueur. (Oudin, Cur. fr.) Cette expression, encore usitée, semble répondre à cette phrase: • Mon maitre Pierre estoit mené qu'il « ne touchoit de pied en lerre. » (Desperr. Contes, I, p. 158.)— 21o « Mener quelqu'un comme il faut.» (Oudin.) — 22* • Mener une étrange vie. » (Id.) — 23o • Mener religion, » mener la vie religieuse. (S. B. S. fr. Ms. p. 177.) — 21* • 3!ener rudement. » (Oudin.) — 25® • Mener tambour battant. - (Id.) — 26» - Mener l'asne. » (Colgr.) — 27» « Mener a dy « ay et bory ho, » à dia et à hue, (Id.) — 28» « Mener • a la bonne eau. » (Id.) — 29° -Af^w^r la loy. "(Id.) — 30* • Mener les mains basses. • (Id.) 3i<» Qui femme croist et asne meine^ Son corps ne sera jà sans peine. (Id.J 32<» « Les oisons mènent paistre les oyes. • (Id.) 11® Remuer: « Menez tout ensemble contre le « fonz de Tescuelle aux doiz, jusques a tant que « l'argent vif soit amortiz comme yaue. » (Chasse de Gast. Pheb. ms. p. 101.) 111® Purger : « Aucuns en y a qui sont si fors à « mener, que pour estre plus fort purgiés on leur « peult aucunes fois donner ung grain ou deux de « ...catapuche. » (Modus, f. 68.) IVo [Amuser, circonvenir : « Mener d'escuses. » (Froiss. Il, 345.)] V" [Influencer : • Et les avoit jà tel menés que il « estoient auques priés de son accord. » (Id. t. III, fol. 37.)] VI* [Exhorter : « La contesse de Montfort mena « ses gens de douces paroles et lor prioit pour . Dieu. . (Id. IV, 41.)] VII» [Pousser à bout: « Finablemenl il fu si « menés et appressés par assaulx d*eaghiens. » (Id. t. lir, f. 232.)] VIII* Jouer d*un instrument : • Mener un tabou- « rinet, une trompe. • (Cotgrave.) IX* [Etre tuteur : • Et a esté accordé entre nous « et lesdiz habitans, que se il advenoit que aucuns • desdiz habitans menast son enfant. > (Ord. VU, 392, an. 1371.)] 2. Mener, v. Couler. Du latin Manare: « Larmes • du cueur qui doivent courir, mener et venir « jusques aux yeux. » (Apolog. d'Hérod. p. 560.) Meneres, s. Conducteur. [« Meneres el condui- « sieres, • dans Froiss. II, f. 73 ; c'est le cas sujet.] • Tusamblesm^n^r^sd'avugles. » (iis.7218, f. 213.) Mener!!, s. Manche, aujourd'hui ménille(?). « Qui veult tendre ceste raiz aux pinssous passans < ...elle doit estre tendue à un meneril. • (Modns, fol. 84.) Menestrander, v. 1« Vivre en mendiant, en fainéant, aux Etabl. de S. Louis, liv. I, ch. 32. — 2* Jouer desinstrumens comme les menestriers,Ies baladins. Parmi les droits appartenant au seigneur haut justicier, on désigne celui de • faire danser et « menestrander. » (N. C. G. II, p. 472.) Menestrandle— !se. [1* Art du ménestrel : « Comme Ilennequin et Willequin mcnestrez se « feussent mis à servir li connestable d'Angleterre « de leur meslier de menestrandie. ■ (JJ. 105, p. 68, an. 1373.) — « Nous avons reçeu Tumble supplica- « tion du roy des menestriers, ...contenant comme « des l'an 1390, pour leur science àe menestrandise . faire et entretenir. » (JJ, 161, p. 270, an. 1467.)— 2* Musique: - Souvent il prendoit grant esbatement « en menestrandie, car moult bien s'y congnois- . soit. » (Froiss. XI, 88.) — 3® Bande de ménestrels : « A grant fuison de menestrandies et d*onnours il • entrèrent en le chité. »• (Id. II, 197.)— « A grant « fuison de trompes et de trompetes et de meneS' « trandies, » (Id. il, 287.)] — • Une bande de bons « joueurs d'inslrumens, et comme dît Froissart, « une belle menestrandie, qui d'entrée avec les « haut bois et carnets sonnèrent la pavanne. • (Bouchet, Serées, liv. I, p. 133.) — [Ce mol et le précédent viennent de menestrant, participe de menestrer, exercer le métier de ménestrel.] Menesirandler. Ménétrier: « Un boufTon « servoit aussi à son maistre de menesirandier. » (Bouchet, Serées, liv. III, p. 250.) Menestre. Peine, faute. Cette expression ne se trouve que dans Brantôme: « Le procez (de Sam- • blançay) se fit, la mort s'en ensuivit, et la fraude « ne se découvrit que par après ; mais il n'estoit « plus temps, et le président Gentil en paya la » menestre par après, car il fut pendu à Mont- « faucon. » (Brant. I, p. 237.) Menestre!, terel, teriex, trex, très. [l*Ghan* teurs, musiciens qui déclamaient les compositions des trouvères, en s'accompagnant sur leurs insiru- MEN - 3! ments ; de là les expressions • tnenettrel de hault ■ inslrnmens •, (JJ. 123, p. 6- an. 1383); — . me • nestrelde trompes >, (id. an. 1388); — > Quinquin • mene5(rei de bouche, nez du paysd'Aiemanene ■, (JJ. 144, p. 441, an. (393). — Un compte de Jean, duc de Normandie (1348], range au nombre des • memstreux ceux qui jouent des naquaires ou ■ demy canon, du cornel, guiterne latine, de la • flusle bebaigne, de la trompelte, de la guiterne ■ moresche, et de la vielle. > — Les ménestrels de bouche récitaient les vers d'aulrui ou leurs propres compositions, comme le menesfre/ de Reims, comme • Adenez li rois • qu'une miniature du xni* siècle gtibl. de l'Arsenal) représente lisant son romau de lëomadès devant Malhilde de Brabant et Blanche deCasiille. La profession n'élait pas toujours aussi relevée, comme le prouvent les fabliaux de Saint- Pierre et du jongleur, des deux hordeors ribaux et du jongleur à'E\y. L'Erberie de Rulebeuf nous les montre mires, phvsicîcns et charlatans. Au temps d'Et. Boileau, ils lormaient déjà corporation : • Uns > menettreus du meslier, ne puet avoir que uns ■ aprentis. • On trouve de nouveaux règlements, en 13*21, qui les placent sous le vocable de S. Julien des Ménétriers, dont la chapelle fut démolie en 1790. La corporation avait un roi qui portait la couronne et fut représenté à Orléans, Bordeaux, Toars, Rouen, Blois, par des lieutenants ou vice- rois: « Je Robers Caveron roy des menestreuls du • royaume de France », (an. 1338). — • Copin du ■ Brequin roy des menestres du royaume de • France •, (an. 1357). — • Pour une couronne ■ d'argent qu'il donna le jour de la Thiphaine nu ■ roy des ménestrels. • (Compte de 1307.) — La confrérie comptait des femmes parmi ses membres : • A Gracieuse Alegre, meneslerelle du paysd'Es- • pagne, pour sa pension. • (Compte de 1409, hôtel de la reine.) — Voir, sur la confrérie de S' Julien, le travail de H. Bernhard, dans la Bibi. de l'Ec. des Chartes, 1" série, t, 111 et IV, — * El puis ont com- « mencié ménestrel à tromper. Vielles, estrurjent ■ commancenl à sonner. • (Brun de la Montagne, V. 1806.) — ■ Or avint que li rois avoit nourri un • meftesfre/ d'enfance qui avoit nom Blondiaiis. • (Mén. de Reims, § 77.)] Menetterel et clerc et prestre. (G. Guiart, f. SSO.) 2°[Artî3an: < Nus ouvriers, ne nus menestrieus ■ ouvransen leur mestier de serreures. > (Slat. de 1300, aux Coût, de S" Geneviève, 10 v) — . Lequel - maislre des œuvres du roy nous rapporta que ■ lesdites reparacions cousteroient bien trois cenz ■ livres parisis, et que il nepovoit Irouverouvriers, • qui pour moins le vousissent faire, combien que ■ il en eust enquis et sceu diligemment ù plusieurs ■ menestres. • (JJ. 72, p. 403, an. 1342.) — 3" Offi- ciai, mistral au Midi : ■ Ne puet on nient lever ne ■ prendre cesli taille, sans le ménestrel del ■ église, et de cesli taille ne paient nient tout li MEN « ménestrel. • (Reg. de la Ch. des Comptes de Lille, fol. 2^, an. 1265.)] Menestrer. [Jouer d'un instrumenl : • Aus- • quelles nopces Philippot et Jehan le Seeilier • aevojenlmeneslrer, comme ilz firent. » (JJ. 195, p. 338. an. 1409.)] Menestrerle. Musique: ■ N'abaissez point la ■ poésie et la menestrerie, violerie et flageolerie, < car les poètes lyriques du passé et ceux du pre- • sent, ne chantoient ne sonnoienl; ne chantent ne ' sonnent leurs vers. • (Quintil Censeur, p. 204.) Menestrier. [!• Ménestrel: • Qui veut avoir • renom des bons et des vaillans, il doit aler sou- ■ vent à la pluie et aux champs. Et esire en la • bataille, ainsi que fu Rollans, Les quatre fila ■ Haimon, et Charlon li plus grans, ...De quoy cils « menestriers font les nobles romans. • [Cuvelier.) — 2* Ménétrier : ■ Slenesirier, qui dances el nottes • Savez, et avez beau maintien. Pour faire esjouir • sols ^l sottes, Qu'en dittes-vous» Allons-nous bienf • Montrer vous fault, puisque vous liens. Aux aul- . trescy ungtourde danse; Le contredire ne vault « rien ; Maislre doit montrer sa scionce. ■ (Légende sous une viguette de la danse Macabre.)] Meine eetrier des espouaéea La demoiselle meiietiriere. fPercefor. Il, f. ISS.) 3° [Musicien: ■ Orpheus, le doux menestrier, • Jouant de flusles et muselles. ■ (Villon, Grand Testament.)! Expressions : {• . Fut mandé le roy des mena- Iriers qu'on dit beraulx d'armes qui cria lors l'esbaleinent qui depuis fut nommé tournoy, et cesluy là cria le tournoy. » (Percef. I, fol. 23.) — ■ Promit de luy mener toutes les fcsles de l'année, entre minuit et le point du jour, le tabourin el les bas menestriers, pour la reveiller en son lit. » (Aresta Amorum, p. 121.) — 3' • Six hauts menes- triers et trois bas, qui ont foing el avene pour dix huit chevaux, et chascun neuf deniers par jour pour hosteilage, • (Godef. Annot. sur Charles VI, p. 715.) — 4" . Soufflez menestriers, l'espousée ■ passe; » cela se dit lorsque quelqu'un se vante, ou dit quelque hyperbole. (Oudin.) — h° • Il y a un - fflCîicsrner enterré la dessous, il a fait sauler un beau lourdaut. • (Id.) — 6* • Il est comme les menestriers, il ne trouve point de pire maison- que la sienne. • (Id.) MeneveMe. [Manivelle: . Enguerran prisl le menevelle ou manche de Ireulle d'un puis. . (JJ. (5, p. 287, an. 1389.) — . Si les estrayures des puis ont meslier de réparation ou il se fiiilloil menevelles. • (JJ. 64, p. 2, an. 1324.)] -1 . Meneur. [Voir Munbor et MK^EBEs. 1* Guide: Espies et meneurs. » (Froiss. iV, 101.) — « Tu sanblcs un meneur d'avugles. ■ (Ruteb. les deux Bordeors ribaux.)] — . Puisque nous sommes en la voye du chastel, quel meslier avons nous de meneur. ■ (Percef. 1. 111, fol. 27.) ~ [2' Tuleur : Jehanne, damedu BoisArnaut el Bogier du B. A. tuteurs, curateurs, meneurs. ■ [Ch. de 1308, au Mi ■ 3^ - MEN liv. Rouge de la Ch. des Comptes, 340.) — • Icellui ■ 8Ui)plJant ou sea amis pour lui ont fait paix et ■ satisfaction au fllz dudit Turont, qui est soutu- ■ agié;ou à ses meneurs ou tuteurs pour lui, » (H. 161, p. 329, an. 1410.1] — 3° Courtier: . Me- ■ neurs de ceux qui achettenl vins. •[LaThaum. Coût. d'Orl. p. 465.) — 4° Procureur : ■ Les recep- • vront par leurs procureurs, ou par leurs meneurs • qu'ils eslirout à procurer leurs besongnes. • (Ane. Coul. de Normandie, f. 54.) — 5" Directeur de théâtre, entrepreneur de spectacles, comme les anciennes comédies de la Passion. Ce mot est sou- vent répété dans l'imprimé do la • Vengcnce de Jésus-Christ par Vespasien, ù personuages, • eh vers, édition de Vérard, 1493. 2. Menenr. [(Voir Mknor, Memh.) I» Mineur : « 11 seroit grant profit auz dis meneurs, se nous > leur voulonsdonner aage, par quoy que il Fussent . hors de lutirie. • (JJ. 61. p. 457, an. 1322.) — 2* Moindre : • De quatre ou cinq provinces que il y ■ a ou royaume de France, la meneur est plus ■ rendable que li corps d'Englelerre ne soil. • (Froiss. VU, 276.}] Menenre, s. Manière, façon : L'une ol robe muiere, et l'autre l'ol ramage. MS. IJIB.M.US. Mcngaille. [Mengeaille : • L'en Tait présent de • la teste et du pié (du cerH aux seigneurs, et cela ■ n'est point mengaUle. » (Ménag. Il, 5.)] Mengeaille. Même sens: • Estre adonné â la • mengeaille. • (Vig. de Charles Vil, 1. 1, fol. 70.) — < Bailler logis pour mengeaille. • (Cotgr.) Mengeor. [1* Mangeur : • Je ne di pas ce soient « li frère presclieor; Ancois sont une gentqui sont « bon pesclieor. Qui prenent tel poisson dont il sont « mengeor. • (Ruleb. 178.)] — S» Gourmand : ■ Li ■ mengeor de Poitiers. " (Poël. av. 1300, IV, 1652.) Menger, Mengler, Mengucr. [I* Manger : ■ Hé Dcx. ce dist li rois, qui mengas a la cène, n (Saxons, XXX.) — • Ce qui est dict, en la vénerie • des rouges bestes viander, est dict es noires bestes • menger. • (Mod. f. 31.) — « Mettgier une fois le — jour est vie d'ange, et mengier deux fois le jour « est vie humaine, et trois fois ou quatre ou plu- ( sieurs est vie de beste. > (Ménag. I, 3.) — i Bien ■ jeune le jour qui au soir a assez à menger. * (Le Roux de Lincy. II, 201.)] ~ • Si tu le trouves scur ■ et qu'il mengusse et vace à la char. • (Mod. 113.) — ■ 11 l'eust bien menguié en moille trop pain « blanc. . (Poët. av. 1300, IV, p. 1368.) — ■ Les ■ bestes mues d'une condition et espèce ne maii- • gevent point l'ung l'autre. » (Le Jouvencel. 326.) — ■ Ains vous melterayà mort^ainçoysquejamais • je boyve et mengeusse. • (PerceL lll, 139.) Voatre cbeval, qui ai eBt fort. Dites mol, fait el, que mengue f (Fahl. de S. Ger. f 97.; re ^ascun t pourrant iusqu'bla lie M—-, i , ^eretienB./'DMc/t.SM.; Boire chaBcun t pourrant Jub Mmgment tout, pour moy ri {Expreuivnt: 1* > Dist que il garâeroit Men ledit • exposant et Richari de mengier tU Dieu & Pas- • ques. . (JJ. IS). p. 297, an. 1397.) — 2- « Item il . y aura deux aides qui mengeront sur le sac sanz • autres chose. ■ [Rcg. de la Ch. des Comptes, an. 1317.) — 3* " Item devers le commun nura deux • bouliers, el mengeront en taie. • (Id.)] U' [Infinitif pris substantivement.!* Droit de gîte et de procuration : • Item les mengicrs de Pome- " roit. . (JJ. 59, p. 484, an. 1319.) — • Item ung - mengier sur le dit evesque chascun an (iour le « prevot et sergent dudil vidame, et un mengier • chascun an, en l'église de Toussains es jours el ■ en hi manière accoutumez. • (Brussel, DSage de&> flefs, II, 758, an. 1383.) — 2" Repas : - Apres na • grant el notable disner ou mengier, qui fu fait en. « une maison et taverne d'Aubmalle. » (JJ. 144. p. 81, an. 1392.)] — « Feslierent l'ung l'autre da • grans mengiers et de baux dons. • [Cbron. dâ S. Denis. II, 201 .|- 3' Appélit: • Ce très cnflammS • d'jirl d'amour liert le cueur de l'ung et de l'autre • tellement qu'ils en perdirent le mcnflfr. • (Petit Jehan de Saintré, 5C3.) — 4« On lit dans l'équipage de Charnage: La scie qui el cheval fu Estoit faite d'un mol meugei: (Bat. de Quaretme, f. QS.J Mcngerie. [Pillage: • En ce mesme temps plu- < sieurs choses se faisoient pur les seigneurs, < comme pi'inse de bleds... et sefaisoient plusieurs ■ mengcries par les officiers particuliers. > (Juv. desDrs. Ch. Vi, 1407.}] Faulcetei, griefs, pillerie. mengerie Exaction et toute Iromperis. (V. de Charte* VII, St.) Mengcur. 1* • Mengeurs, sont sergens ou • autres mis par le juge en une maison, peur • y vivre et menger, qu'on dit autrement mettre • en garnison. • [Bouleiller, Som. Rur. p. 234.) — 2° [Mendiant, parasite : • Le suppliant dist à icellui « 'Phomas qu'il n'estoit mie en sa puissance, ne ■ d'un tel fagoteur mengeur de soupes, que s'il < eust veu icelui Quenetier frapper, qu'il ne lui < eust courru sus. • (JJ. 145, p. 436, an. 1393.)] Mengoire. [Musette pour donner l'avoine toi chevaux ; • Item il convient dix mille aunes de • toille grosse pour fair^ mengeoires et autres • cîioses. • (D. C. sous Manducarium.)'\ Mengae. 1° Endroit où les sangliers vont man- ger : • Ils vont bien loin aucunes fois & leurs men- ■ gués. • (Chasse de Gaston Phéb. p. 60.)— 2° Leur nourriture : ■ Les mengues du sangler sont pro- ■ premenl appellées de faine et de glanl. • (I smenicler. • [Si. ISn, p. 120, an. 1384.)] Menlées, $. Nom coUeciif, domestiques : ■ Nous ■ lassons à nos tneniées qui nous ont servi et nous ■ serviront en taos de nostre mort, et à ceux mei- <■ mes qui mors seroieni, se nous ne leur avions • fet aouflsanl guerredon de leur service, deux ■ mille livres tournois. > (Testam. du duc d'AEen- {OD, à la suite de Joinville, p- 182.) Menler. Men|ter, Meniuer. [1° Haoger : « Eq dormanl lui sembloit que une ourse sauvage > luimenjoit le brss dextre. > (Berle, c. LXX.) — • Les prouvains nouveaux et autres seps que men- • jvent, rompent et desgalent tes dites bestes. > (Ord.t. V, p.529.) Viex vault le cboval Bertran Qui souvent menjue a vaine One cil qui fait la crevaiDe. (Vatie. 15SS, f. 153.J Ba aire, je menjiu goûte ; Aler ne puis par maladie. fDetch. f. SSS.) Car il ae menjiu«en( et boivent Cb«scun Jour en prouflt commun. fid. f. 416.; 3* Le particioe présent a le sens de mangeur, ^rnisaire : ■ L en ne doit pas les biens apeticîer • par gardes ne par menjans; mais... fere les cous • si petits comme l'en poui'ra. » (Beaum.. p. 285.) Menter. Comparez manier, habile des doigts : • Moult avez ces doiz meniers. • (Cortois d'Artois, f. S4.) — 2* Habile de la langue : - Il avoit la lan- • gue meniere à bien parlei' et sagement. > (Fauch. deâ Origines, liv. I, p. 85.) Meniere. Manière : Si toBt com TOUS aurei trouvées Les meniere» dont tes rumées Seront changiées. {Mi. 7015, II, f. 168.) Menln, s. Henin, nom venud*E3pagne. En 1680, on donna ce nom à six gentilshommes de la cour nommés, avec 600 livresde pension, pour être assi- dus auprès de H. le dauphin. (Lett. de M-* de Sévi- gné, t. V, p. 19.) Mentstre. [1* Administrateur : * Et avec le roy • n'avoitque le roy de Sezile et le mareschal de < France, le tnenittre de la Trinilei et moy. ■ (Joinville, § 380.)] — 2* Officiai, nommé mistral au midi: • Les archevesques de Tours.. .,leursofnciers - familiers et menistret. • (Ord. des R. de Fr. t. V, p. 516.) — 3' Revenus de rofflcialilé: ■ Lesquelles... • trente sepliers de fourment et somme de dix • livres, le dit sieur assiet et assigne sur les renies ■ et revenus de la menistre. > [Mem. de Commines, t. m. Preuves, p. 227.) Henlée. Mêlée, combat : Pris i tu li rois de Gaybe, El ociB 11 rois de Hongrie Si dora jusqu'à la vesprée. fMoiiakee, p. 134.) Départi il, sans nuls doute, k ses enrans sa tiere toute, Qu'apriéB sa raort n'en fust estris, Se menlée, noisse, ne cria. (Id. p. SiS.j Menntere. [Manière : ■ Car je n'ay vouloir ne i, - JI^N • menniere Que je face vostre prière. » {Chasl. de Coucy, v. 275.)] MenDouvrage. Labour, dans Beaumanoir, ch. 29, p. 68] Menote; Pouvoir, discrétion, comme menaU : Ha doce dain«, ft vos me rent. Tôt à vostre comandament, Suis mis en la vostre menote Dame, gsrissez moi la plaie Que j'ai dedens le cors ai grant. {Fabl. de S. G. f. S46.) MeQoier, v. Manier : Et le quart ti va raprocbant Au plus bel qu-a set menoier. fSIS. 76/5, U, f. tM.} Menoir. Demeurer, habiter : Un riches ho m molt renomez. Menait aaaéz près de formez. (Fabl. de S. G. p. ISO.) Menoient tole sa gent Ça dul, çâ .□!. esparsement. (Parton. f. ISS.) L'infinitif a le sens de manoir : Par mauTais oir Decheenl vile et menoir. (U: lBi5,II, f. 169.) MoDols. Malin : Le daniel N'est esveiUiéi jusqu'à menoii. (Piirton. f. 131.} Menoison , Menlsoun. [Oyssenlerie , dé* voîement ; dans un lapidaire, ms.,ch. des éma- ihystes, on lit : • Ele osle morte char de plaie, et . eslanche menisoun. • — • Si 11 en avint ainsi, ' que par la menoison qu'il avoit, que il li couvint > le soir couper le font de ses braies. • (Joinville, § 10.) — < Li roys qui avoit la maladie del'ostet « menoison moult fort. • (Id. § 306.) — Lacurne cite ici l'Essai sur l'Histoire de la médecine en France de Cliomel, 1762, in-12, p. 243] : • Lors de > la première croisade, S. Louis fui attaqué du ■ scorbut, ainsi que la plus grande partie de son ■ armée. Les dents lui lochoient ; sa peau etoil cou- • verte de taches, il avoit le flux de ventre dysente- • rique très fort et etoit si maigre que les os de • l'épine du dos sembloient pointus. Il etoit si foi- • ble qu'il falloit qu'un de ses officiers le porta < k toutles ses nécessités. • — Joinville, témoin oculaire, en parlant du scorbut dont il fut aussi attaqué : • nous vint, dit-il, la maladie de l'ost, qui • eloit telle que la ctiair de nos jambes sechoil et • etoil tavelée de noir et de terre, et à nous qui ■ avions telle maladie venoit chair pourie aux gen- • cives, et nul n'echappoit. Le signe de la mort etoit • (elle que là oh le nez saignoil, il falloit mourir. - — Je n'ai jamais vu de scorbutique guérir d'une violente bemorrhagie, dit M. Chomel. Un peu plus bas, le môme historien rapporte que ■ tant de cnair ■ morte venoit aux gencives ù notre gent, que il < falloil que barbiers otassent la chair morte pour • qu'ils pussent mâcher et avaler aval. Grand pitié • etoit d'ouir les gens breaire h qui l'on coupoit la • chair morte et breoient comme femmes eyi travail ■ d'enfant. • — ("est donc mal à propos que plu-, sieurs médecins croient le scorbut une maladie nouvelle, connue seulement depuis trois siècles, et une maladie endémique particulière aux habitants BŒN — 8SS — JiiA»^^ voisins des mers du Nord. Le scorbut étoit connu des Grecs el des Romains. L'armée que Germanicus avoit menée au-delà du Rhin Tut infectée du scor- but. On voit encore que le climat de TAfrique éloit sujet au scorbut et nous savons de bonne part que plusieurs lies de rAmérique, et singulièrement la Guadeloupe, sont remplies de scorbutiques fort dif- ficiles ù guérir. Rien n*est moins étonnant. Le scorbut vient ou de Tappauvrissemenl ou de la cor- ruption du sang. Comment des hommes qui vivent sous un ciel brûlant pourroient-ils échap[)er à celte maladie? En général les enfants et les vieillards y sont sujets. Les prisonniers, les matelots, les sol- dats, les hommes renfermés dans un air qui n'est pas souvent renouvelé, en sont les plus malades, parce que leur sang est tout à la fois el corrompu el dans Tappauvrissemenl. Un des plus sûrs remè- des est le changement d'air ; aussi toute l'armée de S. Louis auroit entièrement péri si, peu après ses malheurs et sa défaite, ce qu'il en resloit ne fut revenu en France. 1. Menor. [Manoir, au Cari, de Champagne, folio 79.] 2. Menor-our. [!<" Petit, de basse condition : « Seignor, or escoutez, li grant el li tnenor, » (Moniot de Paris.) — • Nous ferons amasser princes « et vavassors, Chevaliers et sergenz, les grans et « les menors. » (Saxons, XXVIII.) — • Li grant, li « moyen, ly menour Ne sont pas chascun à par soy, « Mais sont conjoint en une amour. • (Desch.) — 2* Frères mineurs : « Quant fu grant eure et grans « jors. Pour changer sa honte à hennor, S'en vient « à un frère metior. » (Rom. des Braies, dans D. C. sous Menudetœ.)] Menovrer-ouvrer. [1<> Travailler, aux Preu- ves de l'Hist. de Bretagne, I, c. 1182. an. i303.] - 2* E-\ploiter : « Il feront couper, memuvrer, et « chargier à leur propre coux, le bois donné. ■ (Ord. I, p. 686.) Menoyer. [Manier : « Pierre Auberl vint devant « la boucherie de S. Genys dudit Clermont (en « Auvergne) pour y vendre un petit de char « et là survint un jeune enfant qui prist à patoier « et menoyer de ladite char. • (JJ. 108, page 55, an. 1375.)] Mensale (ligne.) TeriQe de chiromancie. Ligne qui traverse le milieu de la main. (Nature d'amour, folio 203.) Menslon. [Dépenses : « Et toutes les mensions « que l'on aura fait, le seienor de la chose les doit « paier. » (Ass. de Jérus. en. 31.)] Mensionalre, s. Officier d'église : • Portiers, « mensionaires^ sacristins, trésoriers. » (Fleury, Hist. ecclés. t. Vill, préface, p. 13.) Mensoée-oie. [Charge d'un chariot : « Lequel « Berlye disoit que icellui Fournier avoit pris plus « d'un sien bois qu'il ne devoil prendre... Lequel « Fournier dist... qu'il en avoit encores à prendre « deux ou trois mensoies. » (JJ. 167, page 217, an. 1418.)— On lit mensoée à la p. 440.] Mensoigne-onge. [1* Menaonge : « Là me « sovint des gens de maie guise Qoi m*ont mis sus « mensoigne à escient. Que j*ai chanté des dames « laidement. • (Quesnes de Dethune. Romancer. p. 80.) — « Et au partir advisa une plus belle men- « 807ige. » (Commin. VUI, p. 12.)] — « Tout ce que « escript messire Charles de Gheldres ne sont que « mensonges et menteries, » (Lett. de Louis XII, t. Il, page 273.) — « Les songes sont mensonges. • (Colgrave.) — < Songe peult sans mensonge adve- • nir.'> (Clém. Marot, p. 58.) — « Mensonge de « teinturier. • {Poës. ms. av. 1300, IV, p. 1651.) — 2- Conte : Icil, qui les meiuonges trueve, A fait ceste trestole neuve. Tel est le début d'un conte intitulé du Prêtre et de la Dame. (Fabl. de S. G. f. 62.) Mensongable. Mensonger : . . . Soit homme véritable Et s'il promest soit sa parole astable... Promette peu, et ne soit men$ongablc, [Detch, f, 985,] Meiisongeablement. D*une manière menson . gère : « Escrire mensongeablement^ et contre • verilé. » (Monstrel. 1, 201.) Mensongier. [« Vérité dy, et si suis menso • gier. • (Ch. dOrl. 109* bail.)] — « Accuseur fne « songier. » (Ord. II!, 518.) Menstraulx. [Officiers municipaux à Liège < Item que à faire ledit essay (des poids et mesure- • ly menstraulx doivent avoir de chascune ay « un denir. > (Hist. de Liège,.II, 422, an. 1355.)j Menstre, s. Règles des femmes ; on lit sur 2 génération de Thomme : Mais de quoy est il conceus, Ou ventre nourris et pus? C'est d'orribleté amere, De sang qui est corrompus Mettstre est appeUé et flux Qui cesse lors a la mère. (De$ch. f\S4,} Menstru. !<> Qui a ses règles : « Gent mem- « true. » (Desch. fol. 309.) —2* Qui provient des menstrues : Très maleureux orgueiUeux, povres corps, Qui es conçeus en paour de luxure, Nourris dedens quel qu'il soit du dehors, De sang mansiru^ très horrible pasture ; Chiens en muèrent, terre en pert sa Terdure. BMt. DMch. foL 50. Mensurable,a(^'. Qu*on peut mesurer. (Cotgr.) Mensure, s. Maisons, bâtiments : « Les menvir « res, censés, moulins et héritages. » (Nouv. Coot Gén. t. Il, p. 004.) Mentable. Mensonger : Par le cuer est la bouche mentable Quant il ne veut ce que la bouche a dit. fDêêch, f. fSO.j Mentastre. [Henthastre, menthe sauvage : « Jons ne mentastre n'i a point. • (Ruteb. II, 41.1- « De rose et de mentastre font tout joncier Tostd. (Aiol, V. 7085.)] — < Mentastre, autrement nomm/ « herbe contre les puces. » (Fouill. Fauconn. f. T Jons ne mentastre n'i a point, Ains est la glageure estrange. (M$. 12i8, f. Sii.J e MEN — 333 — MEN Mente. [Menthe : « Tout ce ne prise Berle la « fueille d'une mente. • (Berte, c. 111.)] La sale fu encortinée De jons et de mente pasmôe. [Blanchandin, f. i19,) Espèces de meuthe : 1* « Mente aquatique. » (Cotgrave.) — 2» . Mente clievaline. • (Id.) — 3» « Mente crespuc. • (Id.) — 4* « Mente de Nosire « Dame. • (Id.) — 5" • Mente grecque. » (Id.) — 6* • Mente romaine. » (Id.) — ?<> « Mente royalle. ■ (Artel. Fauconn. f. 101.) — 8® « Mente snrrasine. • (Cotgr.) — 9* • Mente sauvage. » (Id.) — lO» « Mente « velue. » (Id.) Expressiom : 1« « Elle recongnent Durseau dont « elle custsigrantjoyc, qu'ellie ne peut parler, ains « s'entend comme mente de joye. » (Percefor. IV, fol. 138.) — 2* • Il y a de la mente en son jardin, » jeu de mot pour dire il ment. (Oudin.) — 3» • Figure « h feuilles de menthe. » Rabelais place quantité de Manceaux et de Percherons derrière une tapisserie de velours figurée' à feuilles de menthe, par allu- sion au mot mentir^ parce que les Percherons et les Hanceaux sont accusés de mentir assez sou- vent. (Le Duchat, sur Rab. t. V, p. "161.) — 4" « En • temps de guerre ne mange et ne plante menthe. ■ (Rab. t. V, p. 185.) Menteor-ierres-eresse. [Menteur; le cas sujet était mentierres^ le cas régime menteor, le féminin menteresse : « (Dame) qui croit faus druz • mentew. » (Couci, 4.)]— • Chacuns bons est » mentierres. » (Psautier, f. 142.) Riens tant ne grève menfeor... Com veritez quant Tapperçoit, Et veritéz est la maçue Qui tôt le mont occit et tue. ^Fauc^. Lamj. fr, p. iOG.J L'en doit fuir menteresse personne Car ceUe qui ment sera mort et dampné« U n'appartient de mentir à prudome. (Desch. f, 368 J Mentereau. Petit menteur. (Cotgr.) Menterie. Mensonge : Vérité vient de paradis Et les bons la veulent toudis Et les mauvais la menterie. (Desch. f. 520. J Menteur. « Homme plaideur , menteur. » (Cotgrave.) — « Le bon menteur doit estre riche en « mémoire, de bonne mémoire, ou bien souve- • nant. > (Eutrap. p. 189.) Menti. [Part, passé de mentir, dans les expres- sions suivantes : • Li laron respondirent : fel Dieu > mentir Nos compaignons aves mors et ochis. • (Aiol, V. 856.) — « Prendés lost cel gloton, cel foi « menti. • (Id. v. 4076.)] Mention. [« Se ie osaisse en Taire mention. De « la grant cour de France au dous renom. » (Hues de la Ferté, Romancero ^ page 182.) — « Et maintes • autres bones gens dont li livres ne fait mie men- . tion. • (Villeh. § 5.)] Mentir. [1* Dire un mensonge : • Veire paterne « ki nnkes ne mentis. » (Hol. v. 2384.)— « tais loi, « à diables, tu menz, ce ne puet estre. » (Mén. de Reims, % 325.) — 2* Exagérer : « Tant est belle à « regarder. Que nulz n'en porroit mentir. » (Couci, p. 123.)] - 3o Défaillir : • Que qu'il se plaint et il se < blasme, Li cuers li ment, et il se pasme. Et la « parole a jà perdue. • (Narcisse, ms. S. 6. f. 130.) Expressions : i® « Jouer au roy qui ne ment. • (Froiss. Poës. p. 86.) — 2o « Mentir par la gorge. » François I" écrit en 1527 à Charles Quint : « Si vous « dite que jamais nous ayons fait chose qu'un gen- « tiihomme aymanl son honneur ne doive faire, « nous disons que vous avez menti par la gorge et « qu'autant de fois que vous le direz, vous menti- « rez. • (Gage de Bat. de François i" et de Charles V, fol. 81.) — 3" « Mentir sa toy, » commettre félonie. Cela s*est dit du seigneur qui manque à la protec- tion qu'il doit U son vassal, et du vassal qui man- que à la foi qu'il doit à son seigneur. » (Assises de Jérus. p. 243.] — 4" « Mentir fiance. » mentir à sa foi, à sa parole. (Brut, fol. 23.) — 5« « Mentir son « serment, • fausser son serment : « Aima mieulx « à mentir son serment pour la convoitise de la « terre et des richesses, que à garder sa foy et sa « loyaulé. » (Chron. de S. Denis, t. I, p. 207.) — 6o • Celui qui ne ment, » Dieu. (Ms. 7989 % fol. 63.) — T « Mentir à la besogne, • manquer h ce qu'on doit faire : Il seul bien Irover manière De mentir à ccste besoifjne. (P. av. iSOO, JV, p. i373.) 8° « Mentir la chose, » avancer une* fausseté : On ne peut traire hors du royaume monnoie ne biilon, ne vaisseliement d'or ne d'argent, qu'il ne soit acquis au roy par la manière qui s'ensuit : c'est assavoir se ceuix qui le portent sont inter- roguez par la garde, et il ment la chose, tout est confisqué au roy. » (Ord. III, p. 461.) — 9« « Men- tir du terme nommé, » manquer au terme con- venu. (Chron. de S. Denis, I, p. 395.) — On lit dans Suger de termino dierum quem dixerant, tam faU lad mendacio decepissent. — lO^ « Bon sang ne « peut mentir, » cesl-à-dire défaillir. (Oudin.) — On lit « nature ne peut mentir, » au ms. 7615, II, folio 136. ii® Ne laites voslre pris mej^tir Par trop merci contretenir. (P. av. 1300, IJI, p. i963.) 12« • Mentir en vin, ■ équivoque entre en vain et vin. (Cotgr.) — 13» « Mentir comme un président, ■ hardiment. (Contes d'Eulr. p. 552.) — 14o « A beau « mentir qui vient de loin. > (Dial. de Tahureau, page 23.) Montolant. [Participe présent de mentir : « Ja • n'irai mentoiant. ■ (Agol. p. 171 ■.)] Menton-un. [Menton : « Pois se baisièrent es • vis e es mentuns. > (Boland, v. 626.)] Expressions: i^ « Menton de bouts, • grand menton large et sans poil. (Oudin.) — 2* [• Quant « l'entend l'empereres, si baisse le menton. > (Saxons, c. XIV.jj — 3* « Lyonnel qui estoit homme « de grant courage, leva le menton, puis print la « parole et dist : seigneurs, sommes nous yvres ou « enchantez ? » (Percefor., IV, f. 25.) — 4» « Porter « ou soustenir le menton à quelr|u un, » appuyer quelqu'un : « En toutes mes emprises me soustient M EN — 334 — MEN « tellement le menton^ que je ne puis périr. ■ (Mén. de Reims, S 219.) — • Puis se trouvèrent trois estas Qui firent « grant division Du peuple, et grant commocioa « Des menus encontre noblesse. • (Desch. f. 572.)] Expressions : 1« Ce mot, dans Oudin, signifie « le menu linge, comme mouchoirs, gorgerette. > — 2° La petite volaille est désignée dans ces paroles, « canes, canars, et du menu, ■ (Rabel. Nouv. Prol. t. IV, p. 51.) — On lit à la note 87 : « Poussins et « autres sortes d'oiseaux domestiques... dans le « Poitou tout cela s'appelle du menu. ■ — 3^ On a entendu par le même mot la petite monnoie : « Puisque vous avez et tenez du m^nt/, je vous prie « de me bailler le change d'un escu. ■ (Bouchel, Serées, liv. IIÏ, p. 54.) — 4* « Par le menu, • en détail : « Pour savoir tout au long par le menu. » (Les Marg. de la Marg. f. 105.) — 5<> • Par les m^n«s, » lentement : • Je recommencay à reprendre un peu < de vie, mais ce fut par les menus. » (Mont. Ess. t. II, p. 70.)--6'« Mineurs, ■ jeunes gens de quinze ans et au-dessous. (Brut, f. 52.) — 7« « Les^ranz et « les menus^ > les bourgeois et les artisans : [G. Guiarty f. 949.J (Id. f, 956.) se régaler en petits . « Mut à Bruges mortel contenz Entre les fjrans et les menut,,. Par raison de la maletoste C'on ot ileuques alevée. 8* Tous : Restoit de lens li chastelains ses serjans granz et tnenuz. 9" « Se traiter du menu, pieds, manger des morceaux délicats : « Ceux du « bout d'en bas... se traictoient du menu, et luy ne < mangeoit que du lard. » (Des Ace. Escraîg. Dijoan. p. 25.) — 10* « La ferme des menues boires comme • cidre, poiré, bière et cervoises. » (Lett. patent, nov. 1559.) — 11* • Menus c^ns, » redevance en nature, comme œufs, poulets, avoines, dite encore regards, respects, droitures, gants, et au midi oublies ; à partir du xm* siècle, on les paye plutôt eo argent : « te concierge à cause de la conciergerie... < a et prend chacun an sur treize taostels assis à « Nostre Dame des champs et en plusieurs ter- « res soixante trois sols neuf deniers parisis de « menus cens receus ù la saint Remy. » (Ord. t. III, p. 314.) — 12* • (Le notaire roval) aura une quarte « chandelle, deux quayers et 12 menues. ■ (Ord. de l'hôtel, an. 1317.) — 13« • Menus déduis, » menus plaisirs de la chasse au fllet : « Manière des menus « déduits et de prendre toutte manière d*oiseaux. > (Modus, fol. 189.) — 14"* « Menus droits, » les petits profits d'un emploi. (Gr. Coût, de Fr. liv. 1, p. 52.) — 15* « Menus du cerf, • parties de cet animal qui appartiennent au roy. (Salnove, Vén. p. 163, 164.) — 16* • Menus fenestriers. » (Ord. t. Il, p. 320.) — 17» « Menu harnois. » « Ordonnèrent de renvoyer leurs chevaux repaistre, et eux se reposer... sans toutes fois se desarmer du menu harnois, ne des- seller autrement leurs chevaux. » (Mém. de du Bell. f. 212.) — 18° « De inarchandises aelivrées à la menue main, les marchands seront receus en affermant par leurs sermens selon leurs papiers, pourveu toutes fois que chacune partie qu'ils affermeront n'excède vingt florins de vingt sols pièce. » (C. G. II, p. 865.)— 19» [«Exercer le m^nw mestier de la ville de Saint Denis, consistante vendre et achepter œufs, fromages, volailles. ■ (Bibl. des Chartes, 4* s. III, p. 482.)] — 20» « Menu « pain. » On lit d'un homme qui se repent de sa faute : Plus grant pitié Dieus en ara, K'il n ara d'un viellart quenu Qui le gent trait à pain menu; Rikes hom vieus sans karité Ja Dieus n'ara de luy pité. fP. av. iSOO, I V, p. iSÎQ.J 2I« • Menue nensée, » pensée, fleur dont les mou- choirs et les ceintures des femmes étoient garnis : « Pour enrichir et embellir le dessus dit cordon, il « luy avoit fait mettre quatre ou cinq perles et « menues pensées tout alentour. • (Aresta Amor, p. 107.) — 22<> « Jlf(?;m peuple, ■ petits poissons d'un étang. (Oudin.) — -23» « Menus services. • Aux états tenus à Tours, l'an 1484« on manda « que rien ne soit fait au préjudice des saints décrets, soit par réservations... ou, par expectation de vacans, annales, menus services, et finances de ce MER - 336 — MER 495.) — « Eschaffaulx faicls, metiusiez-, et couverts « à l'antique. » (Mém. de du Bell. VI, p. 291.) 2. Menuisier. [Un nrrél du 4 sept. 1382, qui a augmenté les statuts des huchiers, contient cette remarque qu'on les appelait alors menuisiers (hici. des Arts et métiers). — « Au jour du S* Sacrement « les menuisiers accompagneront la procession « avec un gros cierge. » (Ord. oct. 1497.)] Menurie. [Travail délicat d'orfèvrerie, aux Ord. VI, p. 389, an. 1378.)] Menusier. [Menuisier: « A Marcel Frérot, me- « nusier, pour ung jeu de bille qu'il a faict en la « salle du bal du chasteau de Dlois. » (Compte de 1522.)] Menuyer. [Marchand qui exerce le menn mes- tier: « Au temps de la()uelle defTense le suppliant « et autres marchans menuyers conduisoient leur « marchandise à grant difficulté par faulte de mon- « noyé menue. » (JJ. 189, p. 358, an. 1459.)] Meop. [Maire: « Johans empêtra letres dou roi « ou meor d'Arraz en ceste forme. » (Liv. de Jost. p. 13.)] Mequaine. [Jeune fille, servante, en Picardie ; dans Du Cange, sous Mischinus.'] 1. Mer. Neutre de merus, pur. Voir Mère. Phyon cist rois un carre avoil Qui d'estrange richece estoit... Le tabernacle, et la marcelle, Fu de mer d'olifant boilliz, Peint à coUors, et o verniz. [D, C. sous Marcellum.y 2. Mer. [Voir Mkir: ■ Et ço lur distcum s'en « fuît par mer E cum il fut en Alsis la citet. » (Saint Alexis, c. 77.) — • Tresqu'en la mer cunquist la ■ tere altagne. » (Roi. v. 3.)] — • La mer de Medoc « est nommée mer sauvage, par ce qu'il y a très « souvent des orages violents. » (Vie du duc d'Epcr- non, 221.) — • Saintonge entre mer et Charente. • (N. C. G. IV, p. 883.) — [On appelait au moyen ftge mer l'eau salée qu'agitent le flux et le reflux ; de là Je nom d'Entre deux mers donné au pays qui s'é- tend entre les embouchures de la Garonne et de la Dordognc. On lit au roman de Troie: « En la partie « d'Orient Dont ja parlai premièrement Oit seul « huit mers, c'est Capion, Et l'autre est mer Persi- « con ; Li tierce nomerenl, ce m'est vis, La mer de « Tymbriadis, Li qatre renomerent après Par nom « la mer Eufrales, Et la qinte mer Rubrum, Li siste « mer Arabicum, Li septisme mer ot nom Champ- « forte, Li huitisme dient la mer Morte. •] Expressions : V ■ Lagan de la mer, » voir Lagan. ~ 2" « Mer majour, » l'océan, la mer qui est ù l'ex- trémité de TEcosse. (Percef. 1, fol. 103.) — a» « Qui « veut apprendre à prier, aille souvent sur la mer.* (Colgr.) — A" « Qui est sur la mer, ne fait pas des « vents ce qu'il veut. » (Ul.) — 5- « Goutte à goutte « la mer s'esgoutte. » (Ibid.) — 6* « Les rivières « retournent ù la mer. » (Id.) — 7* • Il boiroit la « mer et les poissons. » (Id.^ — 8® « Celui qui se « met sur la mer, ou il est fol, ou il est pauvre, ou « il a envie de mourir. » (Id.) — 9* « Qui envoie « chetif en la mer, il n'en rapporte ne poisson ne « sel. » (Id.) Merain. [Dépit, dans Perce val, d'après Borel: « Par marain sa lance brisa. »] Meraleresse. [Sage femme : « Emmeline le « Hardie a esté receue à estre mei^aleresse, par la « relation de plusieurs femmes qui sçavenicom- « ment meralleresses se doivent contenir en la dite « science. > (Reg. de l'hôtel de ville d'Amiens, an. 1267.)] Merancolie. Folie. On lit à propos de la magie ^ et de la sorcellerie : C'est trop forte merancolie Pour croure et ouvrer faussement Qu'il en vicngne nul sauvement ; Mais on en pert Tame et la vie. (Modus^ {. 888.) On lit « merancolie joieuse, » dans Froissart ^ poës. p. 123. Merancolier. [S'attrister, dans Froissart, II^B f. 391; V, f. 4.] Merancolieux. [Mélancolique: « Comme R< ■ bert Briseteste feust très austers, merveilleux « merancolieux, » (JJ. 108, p. 151, an. 1375.)] Femme est tondis ineravcolieuse De legier croit et se muet souvant. (Desch. /*. 89.J Merande. [Formule de serment: « Dy moy sa « tu m'aymeras Ou par la merande ou non. ■ (Chan- sons du XV siècle, p. 14.)] Merastre. Marâtre : Et le père n*est pcre, ains inique perastre Et la mare n'est mère, ains inique merastre Qui ne veut de son part élever que le corps, (Perrinf65.l Merc. [1® Marque : « Li clers porte sun mère « en suin le chief adès. » (Th. de Cantorbery, 30.)] — ■ S'il advient que les fabeilles) entrent en creux « d'arbre qui ne soit pas a celui qui les suit, il doit ■ prendre merc de tarhre, et le rapporter devant ■ justice. »» (Ordon. I, p. 242.) — [2* Limites d'une forêt, d'un champ clos, dans Partonopex, v. 517, G39. — 3** Trace: « Quant il out trouvé son couvers « Et très bien avisé lors mers. » (Bestiaire, dans D. C. Il, 584*.)] — 4* Empreinte: « Lequel brevet « sera signé dudict grefller, ...sans y faire apposer « signe, scel ou merc de nos dits baillifs. • (Ordon. de Teschiquier, à la suite de l'Ane. Coût, de Norm. f. 43.) — « Et pour avoir congnoissance des cuirs • par eux visités, auront iceulx visiteurs .n. mar- « teaux pour signeret marquer lesdits cuirs visita, a c'est assavoir ung au seing et merc de la fleur de ■ lis. » (1389, Ordonn. des Assises; L. C. deD.)] — 50 Cimier d'un heaume :  tant A vestu son hauberc De son heaume sont d'or li m&^c. (Blanchandin, f. iSi,) 6** « Anciennement en France, on fixoit des « mercs ou des bornes à l'égard des coups que les « hommes se pouvoient donner les uns aux autres « dans leurs querelles, pour distinguer les coups « qui sont dangereux, d'avec ceux qui ne le sont « pas, et pour fixer par ce moyen les amendes. » (Laur.) — On lit mercs dans le G. G. II, p. 565. MER 1 . Merchler. [Remercier : • De Dieu de saint I gloire l'a merchié. • (Aiol, v. 1246.)] 2. Merchler. rMercier : • McrcUier à laulelle, • au Cari. 21 de Corïiie, péuges de l'éronne.] Merchlssement, s. Société pour la liberlé du comnierce entre plusieurs villes et pays de ce royaume, lesquels relevoient de difTérens seigneurs. ■ Si seigneur contre seigneur ont diiïereiit pour • \e merchissement àti leurs terres et seigneuries. ■ ils, ne leurs baillifs ou prévôts, ne pouront user • de prinses à cesle cause l'un sur l'autre, uins en > devront faire les plaintesel poursuites par devant • juges compétents. > (Coût. Gën. I, p. 8ID.) Merci. [Voir Mercit. 1* Renierciment; -Sire, ■ disl-ele, grant merci vous en renl. ■ (Roncisv. 172.) — ■ Grans mercis, dit la cliievre, be! enfant. • (MéD. de Reims, § 418.)] — 2* Récompense : En cuer d'amans, d'amour de dame eprÎB Dont dcBiriers est !a druite snvours, Et eeperoace ea est li dous délia, Ealre «méa eal li mercix. (l'oêt. av. i300, I V, 1383.J AmouTB est volenté durant tous jors Or ait merci qui merci crie. (Mi. ',980', f. 61,) [■ Ledit comle Derby qui fut moult noble et Ires « genlil de cœur repondit: ijui vierci prie, merci • doit avoir. • (Kjoiss. éd. Ûuclion, 1, 1, 2*21.) — 3« Vie sauve: • Prendre à merci. • (l'"roissarl, éd. Kervyu, U, G5.)] Expressions ; 1" [• Quand les pilaux de village ■ ont pris un loup, on emporte la lesle par les pa- ■ roisses circonvuisines pour en tirer du commun ■ peuple quelquespmm/KniËi'm en œufs, fromages « ou autrement. • (Pasiiuier, inlcrprétalion des institules de Juslinien, 1. 11, fol. 21 .)] - 2" . Plail ii « mercy, • droit de relief. (Du Gange, s. l'iacilum.) — 3* • llacliat à mercy, ' paye ù la volonté du sei- gneur. (Beaum. 406.) — 4» . Frères de la mercy, • religieux de ta Trinité fondé pour la rédemption des captifs. — 5" . Rendre grâces et mercis, • re- mercier. (Chr. de S. Denis, 11, f. 20.) — G» . Blerci • Dieu, • vilain. (Cotgr.) — 7° . Merci crier, » faire pénitence, demander pardon. En amour doit 11 homs premeraios Helre son temps et sa jonesco user, Et quant est \iex,t Dieu merci cria:{Vat.n' i5SS,lû3.} 8* • Estre à la merci le roy, ou du roy ou du ■ seigneur, • être à la discrétion ou volonté du roy, ou du seigneur, qui peuvent faire telle grâce ou .exiger telle peine qu il leur plaît; c'est-ù-dire l'a- mende appelée ailleurs merciement. (Ord. !, 100.) — 9» ■ Maie merci, • maie grâce, maudit soit. • Mate merci du mépris enfreignant le divin com- • mandement. ■ (Pontus de Tyart, Discours du temps, f. 4.) — 10° . Venir à la merci de i'yg'iseï • se soumettre à son tribunal. [Contin. de G. de Tyr, Hartëne, V, 726.) — 11" • Prier merci, • demander grâce. (Ms. 7996, p. 93.) - 12* . Merci té. ■ grand merci à toi ; ■ Merci té, dit Guillaume. > (Rou, 57.) — 13° I A grés, et il mercis, • de bon gré, de bonne volonté. (Mousk. p. 747.) — 14* ■ Dira qoe •». ■ gratis mercit, > dire à quelqu'un qu'on lut est obligé. (Froiss. 1,23.) — 15" ■ Teue flicreis, • s'il vous plait : • Gardez de Denz teue mereti. ■ (Ploire el Blanclieil. fol. 201.) — 16- ■ Merey amoureuse. • grâce, faveur d'amour. (Oudin.) —17* ■ Pour chère • mercy, • de grâce: • Cher sire, dist Ourseau, ■ pour clicre mercy. ne vueillez avoir le cueur gros • sur nioy. - (Pcrcef. IV, f. 149.) — 18* • Vostre, ou > la vostie mercy, • grâce b vous. (Apol. d'ilérod. p. 543.1 — 19* ■ Vostre bon mercy, • grâce à vous. tl'elit J. de Sainlré, p. 28.) — 20" -Sa mercy, ou 1» » sienne mercy, ■ grâce à lui ; • Sa mercy, nous • osons à celle heure et parler, et escrire. ■ [Essais de Mont. Il, p. 54.) — 21° « La mercy Dieu, • grâce à Dieu, Dieu merci. (Joiiiv. p. 41 .) — 22* - Estre eo • la grève mercy du roy, ■ s'est dit du prisonnier qui ne doit être relâché qu'en payant au roy une forte rançon. (Caria magna, fol. 30.) — 23* • Celuy - que tort avéra, remeigne en nostre merey simple, « ou grève, selonc ceo que il avéra mercy ou cou- « lourde droit. . [Britt. Lois d'Anglet. fol. 219)- 24'" ■ Estre en mercy de sa vie, » encourir peine de mort : Fil la mei-cy fui de la vie Comme repris de telonnie. {Brut. f. tS.J Mcrciable. [l" Miséricordieux : • Dieus qui plus . <■ est et merciable, oie nos croisons. • (Us. Saint ^ Victor, Scrm. du xiv s.)]— 2" Qui se rend à merci: — Envers vous me rant-je coupable, Quant je me rent ei merciable. Que vous pooez plus pardonner Que ne voua puisse demander. (Mt, 7tl8, f. 107.} Mcrclcment. 1* Remerciement. (Letl. d^ Louis \ll, t. Il, p. 221.) — 2* Amende; voir sou^ MEiia 8°. 1. Mercier. [1" Remercier: - Li reîs Marsilie • mult l'en ad merciet. ■ (Roi. v. 908.)] Qui ne vous voudja tuner, Merciirr, ioir el loer. Sans nul recouvrier, vous perdre. (Ut.lÈiS, f. iSÎ.] Très bone amour en merci. (td. f. SOA.} [2<> Récompenser: • Deus... â beu le vos mercie.' (Roi. v. hl9.)) — De là punir, faire repenlir, dans un sens ironique : • Si Dieu les amonoit ceste part • quejepensse â eulx parler, je vous roroyeiKfr • cier de la honte que vous m'avez faicte. > ((^dc du Lac, t. Il, r. 64.) 2. Mercier. [Marchand mercier: ■ Et furenl > mandé sans demeur A un mercier treuleceD- • dans. ' [Blonde et Jehan, v. 1612.)] Expressions : 1* • Il y avoit un Visiteur des 0)a^ ■ chandises, poids, etaulnages, lequel prenoittiin ( de roy des merciert, duquel les autres mereien • estoienl tenus de prendre lettres, et les mereitn • suivant la cour avoient lieu séparé. ■ IFauchet, Orig. des dign. p. 35.) 2> Ce nos témoigne l'écriture: L'on doit le Terne moult tender Qui fait visage de mercier. (PoU. av. iaOO,IV, iXU.] 3* • Chacun sera mercier, chacua portera si — P* ■^ ei .- e MER -3 ( balle, •c'esl-à-dîrechacuu portera lu peine de ses péchés. (Oudin.) — 4° « A petit mercier, petit ■ pannier, ■ c'est-â-dire à un homme de hasse con- dition, petite dépense. (Oudin-) — [• Pelil mercier, • petit pannier; Pourtant se je n'ay marchandise, a Qui soit du tout à vostre guise Ne blasmés pour ■ ce mon mestier. > (Ch. d'Orléans, 81* chanson.)] — 5* • Chaque mercier prise ses aiguilles, ■ chacun prise ce qu'il a. (Cotgr.) — G" « Je luerois un mer- ■ cier pour un peigne, > pour je suis en une extrême colère. (Oud. Cur. Tr.) Rabelais, par plai- saalerie, retourne le proverbe (I, 220) : • si vous • me y faictes votre lieutenant, dit Merdaillc, je « tueroye ung pigne pour ung mercier. • — 7" « 1! • n'est pas mercier, qui ne sait faire sa loge. » (Cotgr.) — 8' ■ A chasque mercier son pannier. ■ ^bid.) Merclt. [1' Miséricorde : • Qued avuisset de nos • Cbristus merdl. ■ (Eulalie ) — < Si preiez Deu • mercit. • (Roi. v. Ii32.) — « Deus ait mercit de • Tanme. ■ (Id. v. 372].) — 2* Discrétion: « S'en > ma mercit ne se culzt à mes pieds. > (Id. v. 2682.) — 3* Grâces, merci : . Cest premier colp est noslre . Deu mercit. • (Id. v. 1259.)] Mercq. [Marque : ■ Quant il (l'épervier) a tous ■ ses sept mercqs {jh soil ce que j'aye bien veu tel ■ qui en avoithuilj.ilestadonctenu pour fourme.* [Hén. Ill,2.)j Mercredi. [« Arrivèrent à Sur à un mercredi • matin. ■ (Hén. de Reims, g 5).)] Mercare-fl" Vif-argent: • Qui pourrait dévaler • en terre. Et dedans la minière enqiierre, El cer- ■ cher par subtile cure des metaulx le parfait ■ mercure. ■(L'Alch. ù nature, I92.)j — • Il a du ■ mercure à la teslc, ■ il est un peu fou, (Cotgr.) — S" Messager d'amour, comme jadis Mercure au- près de Jupiter, maquereau. (Hist. du Théâtre fr t. IV, fol. 98.) 1. Mercuriale, s. Espèce d'herbe. • Denier- ■ curiale, de persiguiere, de orties. * (Rab. I, 7(>.) 2. Mercnrlale, s. Assemblée qui se lenoit le mercredi. (Laur. Glosa, du Dr. fr. ; Pasquier, ttcch. page 7i«.) — [' Pour obvier et pourvoir â toutes « contraventions à nos ordonnances et icelles faire « promptement cesser, voulons les mercuriales a estre tenues de six mois en six mois.... ussçavoir ■ en nos dicls parlemens, les premiers mercredis « après la lecture des ordonnances qui se faict a après les fesles de Saint Martin et Pasques a ausquelles mercuriales, voulons les fautes et a contraventions faictes à nos dites ordonnances a par les officiers de nos dictes cours, de quelque ■ ordre ou qualité qu'ils soyent, estre pleinement ■ et entièrement deduicles. • (Ord. d'août 1539.) De là le sens de réprimande. — Quant à la mercuriale . iodiquant le prix du blé, du grain, on ne la trouve qu'en 1701 ; elle lire son nom de Mercure, protecteur oes marchanda et marchés.] MercurialisQT. Cajoler. (Oudia.) ï - MER Mercurten, Censeur, qui fait des mercuriales. (Hist. du Théât. fr. Il, 381.) Mercurier. Critiquer, censurer: • Quelqu'un ■ qui poura avoir communication de ceste lettre • par vos mains, poura dire que je contrefaits le • censeur, et que je veux par une sotte outrecui- ■ daoce mercurier vos mercuriales. • (Pasq. I^ett. t. II, p. 436.) MerdalIIe. Canaille. [• Et Bertrand Duguesclin • les Anglois moult travaille ; Hautement va criant: • tuez ceste merdaille. • (Cuvel. v. 5379.)] Pour gouverner un grant tiopel De merdaillct, el de coquins. (Desch. f. 3S0.J Jb frapaille, Ne merdaille ne saront de mon vouloir Biens, fora par adevinuille. (Val. n* iSSS, f. tG6.j [• Les habita ns de NuefCastel vilainement cou> • rurent sus aux dis sergens, présent ledit maire, ■ en disant Ires deshonneslement: sanglante nter- • daiUe, vous faut-il ici faire cry de par le roy. • (JJ. m, p. 132, an. 1377.) V. encore Froiss. 11,224.] Merde. [1° Excréments: • Et quant li vilains « rien n'i voit, Lors cuide que ce soit fantoaise, • Dont taste à su main el si osme. Et sent que c'est ■ merde {\\n put. • (lien. v. 3839.)]— 2". Merde - de ter, • oxyde de fer. (Cotgr.) - [3- Injure: « Tu • me dois deux journées d'aousl, tu fais que man- « vaise merde que tu les me dois tant. • (JJ. 109, p. 324, an. 1376.)] Grant Tneslreese i est tricherie... Merdei sont cela qui t'abeissent. f.Vfs. 7SiS, f. 28i.j > Elle me disl que une mauvaise merde me occi- ■ roit. • [Lanc. du Lac, 1, f. 7t.) Expressions : \° [• Pol. tu les sers de merdes fri- - tes. • (Mart. de S. Pierre et de S. Paul.)] — 2* > Quand plus remuet on la merde. Et de plus • put, Ço disl li vilains. " (Ms. 6812, fol. 76.} — 3» . Il y a de la merde au baslon. • (Oudin.) — A" * Le jeu tournera en merde. • (Ibid.) — 5* ■ Vous • ne scavez ce que c'est que manger merde, vostre • père n'estoit pas pourceau. • (Ibid.) — 6* • Les ■ derniers en telles affaires font les grands coups, • et s'en vont o merde el o linceux. • (Contes d'Eu- Irapel, p. 301.) 7° Bien doit manoir ce rumier, ai qui n'a merde en haie. (Vatic. i400, f. tSS.) 8* A Ixin droit boit la merde. Qui en son poing la chie. Ce proverbe regarde ceux qui épousent une flile dont ils connoissent la mauvaise conduite. (Prov. du Vilain, f. 76.) — 9» ■ Robbe d'argent brodée de • merde • (Colgr.) — 10* • A cul de foirard tous- . jours abonde merde. • (Ibid.) — 11» • Le porc a ■ tout bon en soy, fors que la merde. • (Ibid.) Merdefin, s. Médecin ignorant. (Cotgr.) Merdereau, s. Terme de mépris : ■ Ung tas de • merderaulx \ours. » (Coquillart, p. 173.) Merderet. Endroit où l'on jette les immondices, à Seas. {l>. C. sous Marderellum.] MER — 340 — MER Merderle, s. Vilenie : Kl met s*etudie En trufe, et en vent, et en merderie (P. av, iSOO, /*. 1298.) Mérdeux, adj. Injure : Au soir, diront qu'ilz sont breneulx... Eschars, mei'deux, lâches et chiches. (Desch. f. 553.] Expression : « Faire du hardi merdeux. ■ Cette expression a été prise en bonne part. Louis XI dit d'une démarche très hardie du grand maître de Chabannes : • Jesuisengrant malaise, doutant que « le grand maitre ail fait du hardi merdeux, et si « Dieu ne le sauve, et Nostre Dame, et sa compa- « gnie, qu*il3 ne se perdent par leur défaut. » (Duclos, Preuv. de THist. de Louis XI, p. 372.) Merdoiseau-elle, s. Damoiseau, demoiselle : « Epitre d*un gentilhomme à une merdoiselle. > (Des Ace. Digarr. p. 59.) — « Réponse de la genlil- « bommesse au merdoiseau. » (Id.) 1. Mère. [Du latin mater. i« Mère : « Ne rever- « runt lur mères ne lur femmes. » (Roi. v. 1402.) — « Ains s'en fui à Clerevaus, où il avoit un sien « oncle, fnere sa mère. • (Mén. de Reims, § 135.) — 2* Nourrice : « Nous à nostre chiere et amée mère « Agnès d*Issy, laquelle nous nourri de son leit, « avons donné 50 livres de tournois à rente. » (Registre de la Ch. des Comptes, f. 9 ^ an. law.) — 3" Trou principal du terrier des lièvres et lapins : « Ils font volontiers leurs terriers en lieux mal « aiséz à bêcher, et n'ont qu'une mère, qui va * fort loing, laquelle est fort eslroitte. • (PouilL, Yen. f. 73.) ^ Expressions : •doAmors est mes à mains amere, Se la borse n'est dame, et mère, (Hs. 1218^ f. SiS.J 2« Or oies de la mort amere Ki à tous est commune mère, Et cascun remue, et cascune, Et met del tout en sa coumune. (Mouskes, p. 775.) 3* • Mère aux cailles, ou des cailles, » fllle ou femme grasse et en bon point. (Cotgrave.) — [C'est aussi le râle de genêts.] — 4® « Mère abbesse, • abbesse d'un monastère. (Du Cange, sous ilfa^^r.) — Dans ses Observations sur Joinville, p. 21, mère esl pris pour « ayeule. » — 5* • Mère roe, • principale roue d'une horloge : En ce dyal, dont grans est li mérites, Sont les heures .xxiiii. descrites... Cil dyauls aussi se tourne et roe, Par la vertu de celle mère roe. (Froias. Poës. f. 58.) 60 [• Le suppliant parla à ung barbier, et lui « demanda si vouloil seigner une sacouhade des « vaines de la mère; ledit barbier saigna icelle « Katerine es quatre parties de son corps, c'est « assavoir en chacun pié et en chacun bras des « veines de la mère. • (JJ. 200, p. 64, an. 1467.)] — l'^lMere folle, nom que Ton donnait au chef d'une société burlesque qui s'était formée à Dijon, en 1454, sous le nom d'infanterie dijonnoise; elle donna lieu à de tels abus que Louis XIII la supprima le 21 juin 1630. A Châlons^on l'appeloit mère folle ou gaillar- don. (Du Tillot, Mémoires pour servir à l'histoire de la fête des fous, 1751, iD-12, pages 175 à 180.)] — 8* [• Mère sotte, • personnage des soties, jouées par les sots, association fondée en 1380. Ce fut l'un des titres de Pierre Gringoire.] — ^ • Mère au laict, • nourrice. (Perceforest, vol. IV, f. 34.) — 10* • Mert • branche, » à la différence de la fille de chesne. Voy. mes Antiquités, au litre de la chasse. On lit ■ mère de l'arbre, • dans le I" vol. des Ordonn. p. 242. — 11» « Mère Dieu, » la sainte Vierge. (Rom. de Narcisse, f. 119.) — 12* • Mère des filles, » celle Sui, dans les maisons des princesses, présidoit aux lies d'honneur. (Honn. de la Cour, ras. p. 74.) — 13o « Estre fille de mère, » être digne fille de sa mère. (Branl. Dam. III. p. 225.) — li® « Etre mère • à quelqu'un, » protectrice : Encor n'ont de noient mes pris, Ne fet pechié, ne autre chose Dont Diex, ne se mère, les chose ; Ains sont aussi com suer et frere^ La douce dame lor soit mère. (Ma. 7SiS, f. S96.) 15® « Mère de fontaine, • origine, canale, en ita- lien. (Colgrave.) — 16* « Mère grand, • grand-mère, aïeule : « Chanson qu*on chanloit dix ans, comme • je croy, devant que ma mère grand fut mariée. ■ (Apologie dllérod. p. 626.) — 17» « Mère né, • né de mère : Car il n'est homme de mère né Qui soit de plus nohle lii^nyo Que ceulx de ceste compaignye. (G. de la Bigne, f. 38.) 18® « Homme de mère, • tout homme : « One- « ques mais à homme de mère n*en avoit veu faire • autant. • (Lanc. du Lac, lll, f. 31.) — 19« « Mère « langue, » on le dit encore aujourd'hui des lan- gues principales. (Bourgoing. do Orig. Voc. Vulg. épit. au roy, p. 7.) — 20* • Mère perle, • nacre de perle. (Cotgrave.) — 21« « Mère yglise, • la sainte Eglise. (Loix Norm. art. 1.) —Dans les Serm. de S. Bernard, p. 69, • nostre meire sainte Eglise, • répond au latin ecclesia ma/^. —22*' « Sachez que « l'en dist que amour de mère est plus grande que « amour de nourrice; ainsy comme se l'en voulsist « dire qu*i/ n*est amour que de mère. • (Percefor., vol. III, f. 130.) — 23o « Mauvaise fille se mocquede • sa mère. • (Cotgrave.) — 24* « Prendre la mère au « nid. • (Id.) — 25» • Grosse mère aufrée. » (Ibid.) — « Ne connoilre ny le père, ny la mère, d'une « personne, • ne la connoilre en aucune façon. (Mém. de Sully, t. II, p. 146.) — 26' • Mère piteuse « fait sa fille roigneuse. » (Cotgr.) — 27« « La mère • du timide ne sçait que c'est de pleurer. » (Ibid.) 2. Mère. [Voir Miér, pur, du latin merui. Vendange pressurée : « Queus vins que ce soit, « reech ou seur mère. > (Liv. des Met. 290.)] De là les expressions suivantes : i^ « Mère et « mixte i m père. • (Froiss. V, Impere.) — 2* « Mère « créance, • véritable religion. (Vies des SS. Sort», n* 60, col. 45.) — 3* « Mère empire. » « Par merum « et mixtum imperium^ on entend ordinairement < la haute et basse justice autre est le merum « imperium^ ou le mixtum, manières de parler • tirées du vin qui estant pur est plus fort, et ao « contraire estant mêlé devient plus foible, ou des « couleurs qui sont plus vives quand elles soot MER - î • sans meslange. Ainsi le tneruni imperiumeslle ■ plus severe, et le mixfum est le plus relactié et • d'une moindre aulhorilé. ■ (Ord-, t. V, p. 44.) — i' • Mère goutte, • la liqueur qui découle avant qu'on ait Toulé. (Du Cunge, sous Vinum demera gutta.) ~ [De \!i, au ligure, dans la Sat. Ménippée, p. 71 : • La pure cresme de nos provinces, la mère • goutte de nos gouvernements, .] — 5" • Lettres ■ mères, • entières ou auttientiqueâ : • Devoirs de • loy se doivenl prouver par lettres en l^orme, ou • par record déjuges vivans;/e((res en formes sont « mères en elles, faisant plaine foy de ce quelles • contiennent. • (C. Gén. l. il, p. 849.) — 6* • Mère • regalle. • Le chapitreXVldela Coutume de Bueil (N. C. G. H, p. 1241) est inlitulé : * De la jurisdic- • tion el cognoissance des mères regalles et • autres, • après quoi, on lit ; . Pour regard des • causes concernant les mères regalles b nous • concédées, et deues. • 3. Mère. [Plus grand, pour maire : ■ Comme ce « soit mère peclié, mère pénitence lui soit donnée, • en ialin : • Cum mojMs constat esse peccatum, major « ei injungalur pœnilentia. • [Statuts de l'église de Tours, ms. lai. 1237, ch. 70, an. 1396.)] Mereau, Merel. [1° Médailles ou monnaies de convention, de cuivre, de plomb et quelquefois d'argent, dont on usa à partir du xii* siècle, pour couslali;r la présence des moines aux offices, pour prouver l'acquittement d'un droil au marché, pour représenter la journée d'un ouvrier, etc. Elles équi- valaient à nos jetons de présence : • Le clerc des • mereaulx de l'aumosne. - (Ordonn. de 1346.)] — ■ Franc mère/, * pour s'acquitter d'un péage, aux Ordonn. t. v, 216. — 2» Jetons : ■ Laisser mailles el • mereaulx, • laisser, donner tout ce qu'on a. (Desch. f. 360.) Bien a SOD tens, et son merel. Qui boit, et joe au tremerc:!. (Cortoi» d'Artoii.) 3* Tache à l'honneur, marque infamante, défaite: Cil B'en Tuient sus el chastet. Ne poeenl êoufrir lor merel. (Blanch. f. iSi.) 4* Indice : • Vous aurez les mereaux, pour dis- • cerner le droit d'avec les loix fardées. > (Contes de ilholières, épilh. fol. 5,) — 5° Dans un sens obscène, on Ut : • Ceux qui ont perdu les mereaux ■ de leur aaluralilé. doivent perdre la qualité de . prêtres. • (Ibid. fol. 128.) - C" Un merel étoit la marque qui, dans la vicomlé de l'eau de Rouen, se donnoit pour servir de preuve que la marchandise avoil été acquittée. (Laur.) — 7° Cette marque ser- voit à la cour pour entrer dans un bal, comme on le voit ici en parlant d'un ballet : • La reine com- ■ manda à H' d'Espernon et à moy de garder les a avenues, el Délaisser passer que ceux quiauroient ' mereaux pour marquedepouvoirenlrer. '(Mém. deBassompierre, 11, p. 2.) — 8* [Injure : ■ Iceliui a LabasUde crîast au suppliant i ribault, traître, - mereau. - (JJ. 207, p. 334, an. 1482.)] Merelle. [Forme féminine du précédent. Jeu de marelle (voir ce mot) : ■ A mon dii seigneur (le i - MER ■ duc d'Orléans) pour jouer au.^ ntereles dedans « le bateau. » (Ducs de Bourg. «■ 6700, an. 1448.)] Gieux ils dez et de merellet Vous soit tondis deveables. jDeach. f. iOQ.} De \h, au lîgaré : Pour gajgner grosses mcrcllca, DeCTendent leurs fausses querelles, Et s'obbandonneiit A servir ceux qui plus leur donnent. (A. ChaH. p. 005 J Expressions : i' « Truire de bonne merelle, • amener un bon coup, se tirer d'alTuire : De bonne merelle A trait, qui s'est délivrez D'amour, ou n'a fors grielei. {Vaiic. iSSt, f. i54.J 2° • Traire fausse merelle, > mal jouer : Li miens cuers i va tous jors tendant. Conques vers U ne (reni fausse merelle. (P. 1300,f.63i.) 3» « Traire sauve mx^relle, » jouer sans perdre : Si le doi bien servir mieus que devant, Et se vers li ai trail sauve merele, Merci l'en pri de cuer humiliant, Ne m'irai mais si eses en chantant Pieça que jou siii cuis de realÎDcele. (Vat. 1490, f. iS4.) 4" " Ne plus traire point ne merelle,'* ne plus jouer : Si tu Veschequier mis en cage. Sans plus Irairepoinl ne merelle. [Ml. 681S, f. Si.) 5» ■ Changer la merelle, » la chance, la face des ch ses : Une novsle Li vint qui changea la merele. jUS. 08iS, f. 87.) 6* " Avoir la merele, • le profil. (Id. f. 65.) Mercllé. [Qui ressemble à une marelle : < Esdits ■ menteaux ne mettront aucunes peaulx merelléea, > bigarrées, clavelées, ne peaulx de mouton. > (Ord. Juin, i486.)] Merellier. [Table pour jouer à la marelle : ■ Gieus de tables et d'eschequiers De boulles et de • merelUert. > (Gullev. Pèlerin.)] MeremellD. [Miramolin, calife; corruption de l'arabe émir al" moumenim, commandeur des croyants : > Que je ne vuel estre semblanz Mere- • melin, ne ses parans. - (Thib. de Champ. IL pageli8.)J Merement. Chagrin, dépit : Les voix et les complaintes Et les grans cris des mcrea, maintes Qu'elles font, et les mûrement Et les pleurs et les villemens Pour leurs enfftns qui morsgisoient. (III Maries, f. iOO.) Merence. Hérite : • François premier, • prince de bon jugement, et bien scachant choisir • les personnes selon leur suffisance, et bien • mérence. » (Du Verdier, Biblioth. p. 170.) Merencolle. [1° Folie, dans G. Guiart, I, 222.] — 2" Colère : Paour, hayne, ou jalousie Le roectent en merencotye Contre coûte avec qui il vole, Car U les bat et les aSole. (G. de la SigTie, f. 91.) 30 Dépit : > Je ne puis reposer ne dormir pour la ■ grande solicitudeetmeretuwlfequi me travaille. • MER - 342 - de la Toison d*Or, vol. I, f. 51.) — 4<> Bile, au re : « La merencolie est fioide et seiche. » lus, f. 209.) ierencolier. 1" Etre soucieux : Tousjours grouche, cils jours merencolie Se devant lui (sa femme) n'est toudis prompte et preste. Eut. Detch. fol. 303. 2* Songer : Ainsi va tnerencoliaut Femme et parlant, qui est enclose. [Ihid. f. 500.J 3« Affliger : Et puis Jacob en pas fermes et seurs Qui espousa en ung coup les deux scurs; Il fut trompé dont se mereficollia^ Car pour Hachel luy fut donné Lia. l^ei Tri. de Pétrarque. i>ar le baron d'Oppede, f. 8i. Merendé. [Sorte de serment : « La merendé/ie « rama bin. • (Refrain aux Ch. du xv s. p. 92.)] Meresse, s. Maîtresse, femme de qui Ton dépend : Le flz à nostre mercsse Me dona hier cest anel. Et dit que à la septembre Aurai corroie et chapel. (P, av. iSOO, I\\ f. i430.) Meretricale, adj. De concubine : • Ma sœur « Exione... detiennenl-ilssoubs le joug de servitude « meretricale, » (Triomp. des IX Preux, p. 227.) — [« En manière meretricale, » au registre JJ. 195, p. 906, an. 1473.] Meretris. [Courtisane : « Et ma seror la pute « meretris^ Par cui je sui si vilmenl recuillis. » (Bat. d'Alesch. v. 2890.)] Ah 1 dist ele, pécher is, Tant mar fui onques meretris^ Com mar Ûs les ordes pekiés Por qoi Dex est vers moi iriés. (Vies des SS. 6ij col. 9.) Ciés les merctrix prist ostel, lUuec Ûst son cors venel. (Ibid. »i« 6i, col. 2.) Mergc, s. Oiseau de mer, plongeon : « Un oye, « ou un merge agitez sur Teau. » (Merlin, Cocaie, I. I, p. 349.) Mcrger» v. Plonger : « L*hebene bois mer- « géant au fond des eaux. » (R. d'Alector, p. lll.)| Mepflle. [Iloue pour labourer la vigne, au reg. JJ. 153, p. 237, an. 1397.] Merguiller. [Rouler dans le margouillis : « Esprislrent de fu le tuen saintuarie ; en terre ■ merguillerent le tabernacle del tuen num. » (Lib. psalmor. 98.)] Merl. Qui a des mérites. On a dit de la Vierge : Si digne Vierge et si série, Sur toutes dames miex merie. (III Maries, p. 320.J Meriane. [Midi, dans un bestiaire ms. : « Ausi « comme Tasne recane A mienuil, à meriane. » (Du Gange, sous Meridies,)] Meriau. 1° Mércau : « Ung meriau d'estaing,ou « estoit empraint le nom de Jésus. • (Journal de Paris sous Charles M, p. 125.) — 2^ Coups : Aus destriers donnent tes meriax A mont, parmi les hateriax. Que des pesans cops qu'il ourdissent, En ploseurs Ueus les e.stourdissent. (G, Guiart^lf. 944.J (IbUL f. 339,) Lors les veissiez entrebatre, Et donner meriaus, et poingoies, Et muselées, et graingnies, En lieu de gasteles rasiz. Si très granz que par les nasii Leur saut le sanc plenierement Merldiane. Midi : Puis nt s'ost aceminer ; Si vinrent ensemble à Viane Un mardy puis meridiane. (Mousk, p. 949,) Méridien. Gens venant du Midi, dans Percefor. t. IV, fol. 60. Merie. [Droits du maire, au livre rouge de la Chambre des Comptes, an. 1339.] Merien. l^' Merrain , bois : • Estcndani ses « racines et son merien. » (Desch. 21 .) — 2« Matière : Li ventres a esté eureux Qui fut emplis de tel merien. (Desch, f. 559.) 3* Soutien, appui : « I/OS vertus sont de foible • merien. ■ (Desch. f. 307.) Les faiz aux diz sont de foible merien. Car la bouche fait trop le cuer deffaire, EUe promest, et parole trop bien Et le cuer ment. (Desch. f. 49.) 40 Lignée : Et si verront leur lignie, et merien Vivre et régner au monde sans diffamie. (Desch. f. 436.} Expression : « Rendre du fnsl merien^ • rendre la pareille : A tels chanteurs respondez courte messe Du fust qu*U8 font rendez leur le merien ; A grant moqueur faut grant moqueresso. (Desch. 985.) Meriene. [Méridienne ; cette forme était employée au xvu* siècle par Moisant de Brieox : ^z - « Entre ces afaires, li reis David à an jur leva • après merienne. » (Rois, p. 154.)] — • En esiff « en temps de la meriene soient les nus de le par— « leur et de la gardein, ...clos. • (Règle des reli- gieuses de S" Marie de Sopewel, dans Du Gange, sous Meridiana.) Merin. « Le m^rin ou sergent de la paroisse, • doit faire les criées. • (G. G. Il, p. 730.) Merine (Jouer à la pince). Et quant la lune estoit serine, Moult bien à la pince merine ïuiens aussi, en temps d*esté. (Froxss. Poës. p, 86. j Meriner, v. Goûter, Taprès dinée. (Cotgr.) Merir. l'^ Mériter : « Ainsi me faces (Dieu) estre « participant de ceulx qui.... gardent^ les comman- « démens, que par timour de servitude je meriiif < avenir ù grâce d*amour. • (Chasse de Gast. Pbéb. p. 375.) — 2* Récompenser; « Dieux vous voeille « merir le courtoisie que vous me faites. • (Froiss. IV, p. 208.)] Nuls preudoms n'est mesHs pour ses bienfaits. Desch. fol. m. Amors, je t'ai lonc tens ser^'i Mes malement le m'as meri. (Ms. 19i8, f. 9i5.) Diex doint k'îl me soit mery^ Et qu'ele m'en saice gré. (Poès. av. iSOO, III, f. iOlS.j 30 [Donner en récompense: • Dameldieu le vos « mire quand je Tarai. » (Aiol, v. 459.) — • Darael- « dex, se 11 plaist, il li merisse. > (Id. v. 3509.)] '^ - •./ MER — 343 — MER ? Qui les veit lors des espérons ferir Dire pouvoit qu'ils vouloient conquérir Quelque gros pris, dont on vouloit merir Li mieulx fuyant. (J. Marot^ p, i2S.) 4* Rendre la pareille : • Ha sire, disl le roy, tant m'avez faictde bien qu'il n'est qui le puisse meriry sinon Dieu. • (Percef. Il, f. 45.) Dieux vous merise cest servise Dont joie avez en mon cuer mise. Albis, (Uns Du Cange sous Merere, Expressions : l® • Merir à quelqu'un ses guerre- dons, et ses dessertes, » récompenser de ses vices. (G. Guiart, 95.) — 2' « Merir à quelqu'un le guerredonnemenl, et la saudée, » donner, yer la récompense et la solde : Amors, flance ai en vous voiremcnt, Kadès vos ai servie et honorée, Bien m'en poés le guerredonnement A cest besoig merir et la saudée. Poct. iv. 1300, t. IV, p. 1097. Merise, s. f. Espèce de cerise : La cerise et le cerisier La merise et le merisier. (Belleau, 11^ p. 45.) Mérita. [Pluriel de meintum^ an sens de reli- ques : « Le mérita d'une des onze mille vierges, et « le reposiloire et le pié. » (Inv. de la S** Chapelle, au reg. Noster^ f. 196.)] 1. Mérite. [1* Ce qui mérite récompense ou unition : « Les njerites de ta mérite. » (Chron. de . Denis, I, f. 128.) — a Nous voulons qu'il soit ars « et pendu, si aura le guerredon de ses mérites. » (Froiss. XIV, 68.) — 2* Récompense: ■ Pechié porte « sa peine et bienfait sa mérite, » (J. de Meung, Test. p. 209.)] -- • Bienfait ne se doit sans mérite • passer: Elle lui donna le dixième rose... il atten- « aoit encores plus grant mérite. » (Percef. V, 82.) — 3« Honoraires : « Auront (les avocats) pour touttes « missives concernant les mérites, ou instruction « des procez, deux paltars et demy. » (N. C. G. II, p. 100.) — 4® Punition: Lairons, murdriers et sodomites, Qui tous temps pires devenez, Et Tostre créateur troublez. Vous en arez crueulx mérites. (Desch. f. 90.) Hérode, après avoir fait mourir les petits enfans, cbassa Jésus-Christ jusqu'en Egypte : Mes il en ot maie mérite, 11 en mourut à deshonor. (Ms. 1218, f, i05.) 5* Remerciement : « A celuy doit on rendre grâces « et mérites qui est souverain de tous les roys. > (Chron. de S. Denis, I, f. 57.) — 6* La justice, le bon droit d'une cause : « En expédiant et jugeant les « procez... plusieurs de nos conseilliers se excusent « a dire leurs opinions soubs umbre qu'ils n'ayent « entendu les mérites des dits procez. » (Ordon. de l'échiquier, à la suite de TAnc. Coût, de Morm. 39.) 2, Mérite. [Digne, de meritus : • Il en estoit « bien mérites. • (Froiss. VI, 326.) — « 11 n'estoit « pas dignes ne mérites de gouverner le monde. > (Froiss. IX, 141.)] Merltement. A bon droit, comme le latin mérita : « Une royne si digne, qui méprisant la grandeur du monde auquel meritement devoit commander. » (Enigmes de Sylvain, épil. p. 4.) Mériter. 1« Récompenser: * Ce meffait cy,.... vous est pardonné ; adonc respondirent-ils tous d'une voix: Dieu le veuille mériter au roy, et à son bon conseil. » (Froiss. II, p. 146.) — 2* Devoir récompense: « Il se sentoit grandement tenu au pape Clément, car en Avignon le pape et les cardinaux tous excellemment l'avoient bonnoré, et donné plus qu'il ne leur avoit demandé si ensuivoil qu'il leur meritast le guerdon ; et aussi, au deparlement d'Avignon, il avoiL... prorais au pape qu'il pourvoyeroit et entendroit à sesbeson- gnes. » (Froiss. IV, p. 99.) — 3- Rendre service : Murdrir Ion roy.... qui t'avoit mérité^ et fait tant de biens. » (Tri. des IX Preux, p. 178.) Méritoire. [« Riens, quant àpardurable gloire, • N'estoit devant croix méritoire. » (J. de Meuns:, p. 674.)] Meritoirement, adv. Justement, raisonnable- ment. « Dieu a w^n/oi/*^m('w/ permis que ces grands • pillages se soient absorbez par la mer. » (Mont. Ess. l. III, p. 230.) Meriz. Mérites: « Sire, par mener tes vie, mes « meriz sont tourmens. ^» (Ch. de GasL Phéb. 365.) Merlaison, s. Chasse au merle.: « Ballet de la « merlaison, ou de la chasse du merle.... dansé en « 1635. « (Beauchamps, Rech. du théât. III, p. 110.) Merlanc. [Merlan : • Nus poissonniers de mer « ne puet mètre raie, ne amener poisson salé, ne • merlanc salé, que le fuerre qui est dessus les « paniers ne soit estez es haies, ainsquele poisson « soit venduz. • (Liv. des Met. 269.)] — « Merlan « frit, • personne de mauvaise grâce. (Oudin.) — [Au temps de La Curne, les merlans étaient les per- ruquiers, blanchis par la poudre, comme ces pois- sons par la farine.] Merle. [Merle: « Ce fu un jour de mai que « chascuns oisiaus crie. Que li rosignaus chante et « la merle et la pie. • (Chans. d'Anlioche, I, 693.)] Expressions : V « Merle blanc, » chose impossi- ble : « Je vous donnerai un inerle blanc. » (Oudin, Cur. fr.) — 2* « Merle bleu. • (Cotgr.) — 3» « Merle « au collier. » (Ibid.) Merle. Grisonnant, de misculare, mesler^ par rhotacisme : .... Mon chief blon en ceUe ay trouvay, Blanc et merle — (Desch. f. i69.) Merlée. Mêlée : « Tançons, merlées. > (Ord. 111, page 578.) Merler. Fréquenter : Humbles pitiez, merler, povre honteux Fait mieus à visiter C'uns truans qui quiert sa proie. Poct. aT. 1300, t. IV. p. 1306. Merlet. Petit merle. (Cotgrave.) Merlette. [Peut-être sifflet, caquet: « Icellui « sergent avoit esté audit Suippe par aucuns des c habitans d*illec batuz et feruz aun coustel parmi « le corps tout oultreen plusieurs lieux, en disant: MER -* ■ Tu ne sergenleras plus, va porter t.i merlette à « Chastillon. • (JJ. 109, p. 293, an. 137«.)] Merller, s. On lit en parlant du salaire des bourreliers: • Une avalouerc garnie de merliers ' de cuir, la meiliieure huit sols, • (Ord. Il, 371.) 1. Merlin, subst. Assommoir de boucher: . Serpes, haches, ou merlin. . [>. C. G. 11. 1096.) 2. Merlin, subst. EnTant sans père, dans la loi mahométane. (Mont. Ess. H, p. 363.) 3. Merlin. [Personnage traditionnel qui, dans les légendes celtiques, exerce un. grand pouvoir magique; en bas breton Manin.] Merlis. [Querelleur, brouillon, dans Beauman. ms. ch. I, p. 3.] Merlon, s. Intervalle de créneaux et embra- sures. Merlot (trot-trot). Espèce de jeu d'enHins. Puia juieDS A un auUrc jeu Qu'on (Jist ù la kewe leu leu, El aussi au (roi i<;,i, tnertot. IFroits. Poët. p. 86.J Merlu, s. Poisson de mer qu'on appelle mer- luche, quand il a été séché- [• Merlus est fait, ce ■ semble de morue. • (Mén. Il, 5.)— ■ Pour ne per- • dre l'eau salée Du merlut quand il houilloil. De la < soupe il en Taisoit. • (Ditssel. f. 41.)] — • Merlus, ■ poisson ainsi appelle, en quelques provinces de • France, elmelue parée dans d'autres. ■ (Naudé, des Coups d'Etal, p.7l.) Expressions : 1° • Chausses h queue de merlus, ■ taiUéez, ou faites à queue de mer/us, • qui est partagée en deux cotnme les canons d'une culotte, comme on dit ii queue d'aronde. parlant du bois. (Cotgp.l — [Nous disons habit à queue de morue.] — 2* . Sonppe de merlvs. • (Rab. V, p. 126.) Merme. [Moindre ; de là • merme d'âge, > mineur: • Mais si il avient que celui qui requiert ■ héritage a été merme d'âge, en temps que l'autre ■ l'a tenu. » (Ass. de Jérusalem, ch. 37.)] Mermer. Priver de: • J'ay esté mermé de ma ■ paye. • (Ass. de Jérusalem, p. 126.) — ■ Mermé > de son tief. > (Id. p. (32.) Mer-monde. Mer du monde : ■ Escueils peril- • leux de cesle vier-monde, bouillonnante de tant ■ de griefves et malheureuses peines. ■ (l.ett. de Pasq. III, p. 695.) Merquatour. [Qui fait argent de tout ; on a dit des cardinaux: • De la grant cour je fis un tour, • Là où mainentli cardounal; Hais tous les trouvai ■ d'un atour; Chà et là tous sont merquatour. ■ (D. C. Observ. sur Joinv. p. 99.)] Merque. 1° Marque : Vostre frère aux victoireB adeatre, Qui sur leur dos sa vertu lli connestre En merque rouge. (A. Jamin, p. i9.J 2* Sceau : • Leurs seingsetTBerywesmanuelIes. » (N. C. G. I, 417.) — 3* Droit de marque : > (Le comte ■ de Ponthieu) fui prins du marquis de Bade pour ■ merque, pour tant qu'iceluy marquis avoit autre- i- MER • fois eu de ses gens destroussez au pays de Hai- • nault. < (Honsirel. 1, p. 305.) Merqnedl. Mercredi : ■ Faire publier... par ■ quatre jours do merquedis. • (N. C. G. I, 774.) Merquier. [Marquer, au registre JJ. 61. p. 290, an. 1321 .J Merral-ez. [Futur de mener : - Merrai. • (Agol. V. 883.) - • Si i merrez Torleu, le rei per- . sis. . (Roi. V. 3204.)] Merraulx. [Hereaux : • Payé pour uneestampe • & marquer des merraulx de plomb pour bailler > aux gens de ce lieu, assistant au salve, au lieu de • lyards, puisque l'on ne pouvoit trouver de mon- • iioye. • (Apcliivcs de S, Maclou de Rouen, an. 1575.)] Merrelle. [Marelle : • Et li miens cuers vail ■ tous jors atendanl N'onkes vers ti ne trjïst fauce • merrelle. • (Wackernagel. p. 48.)] Merrer. [Labourer b la marre, au registre ~ JJ. 163, p. 311, an. 1409] Merrlen. [1° Merrain, bois de charpenle : . • Lors se porpeiiserent de un mult bon engin ; qnee • il fermèrent lote l'ost de bones lices et de bon^ • merfiens et de bones barres, ■ (Vilieh. § 166.)] > Aucun lie pourra penrenifTrten, ne busch^a . pourediffler. ou ardoir. » (Ordonn. II. p. 246.) 2* Bois, forêt : Eotre ouy parmy tea nierrieni. Déduit de trompea et de chiens. (Chaste d^amour», lOt.J 3' Bois du cerf : L'en voit les cerfs naturelmeDt muer, L'an une fois, le merrien. (Detrh. f. 3S7.} i" Lieu, endroit : • Trop est cours perilleus mer- • riens. > (Id. f. 255.) — 5' Origine : • Ce peuplede • povre meirien. • (M. f- 572.) — 6* Complexion : . J'ay les jambes de trop foible merrien. • (Desdi. folio 38.) Merrir(se). S'affliger. Duguesclin dit au duc de Lancastre : • Sire, ne me vueilliez pas merrir « se j'ay fait mon devoir contre vostre chevalier, . car il m'avoil fait desraison. . [Ménard. p. 105.) Mers. Marques, taches : < Lef»ucon pèlerin ■ a les mers de lu queue bien vermeus. > (Uodss, folio 101».) Mersandière. [Etang ou marais : « Luy, pour « une pièce de pré assis audit Vitri contenant dii • minées ou environ tenant & une mersandière • que Pierre Boin lient dudil écuyer. ■ (1510. Ter rier de Vitri.) L. C. de D.j Mervax. Merveille : Ce n'est niervnx ae je m'esmai. Qu'ayant que vigne avril De luai Aura kareame. (Ma. 1015, U, f. iSO.J Mervelllable. Merveilleux : Mervellle-ollle. [1' Sujet d'étonnemeat : < N'en est merveille se Karles ad irur. > (Bolaod, V. 2877.) — • Et mull graoz mo-voilU ère la bial- MES - 346 - MES Inslrucl. à ses filles, f. i.) — 5* Cruel : « J'ai goûte « es rains moiill merveilleuse. » (Ms. 7218, f. 2il.) Il estoit grans, et ma^eUlete, Et maufez, et de laide hure. (Jd. f, 242.) fr> Fâcheux : « Il Tail icy le plus merveilleux « temps... que Ton vil oncque faire, car iucessam- « ment il pleut. » (Lelt. de Louis XII, 1, p. 250.) — 70 [Etonné : « Quand le suppliant vit le sanç, il fut « bien merveilleux et esbuhy. » (JJ. 176, pièce 311, an. 1443.)] — « Merveilleux sui de vo gentil cor- • saige. » (Desch. f. 151.) — 8* Courroucé : Li percs fu toz merveilleus. Quant il les oï desresnier, Forment se prist à couroucier. (Ms, 12i8y f. ili,) Mervelle. Voir Merveille. Supplice terrible. Parlant de Charles Martel, qui avoit donné aux laïcs les dîmes de TEglise, on lit : Et pour le peciet soufroit-il Celé grant paiune, et cel péril, Et mainte mervelle pesant. [MouskeSj p. 54.J Mervoille. Miracle. (Voir sous Merveille.) Et quant il oit la mervoiUe, Robe d'esquallato vermoille A vestûe forrée d'erminc. (Ms. 7615, II f. 149.) Mervoyer. S'affliger : Diex, dit Joseph, pères de gloire, Qui pourra famé james croire ? A poy que je ne me mervoy Ceste est grosse, bien le voy ; He roy. qui a Ijasti tel plet ; Cilz anaires point ne me plest. (III Maries, f. 14. j Jamais nul jour ne seray jacobin Ne prescheray en la feste de roys. Pourquoy? pour ce qu'on mervoi/e d*engln. (Desch. 180.) 1. Mes. [!<> Cas sujet de Tadject. possessif : « Tu « n'iesm^s num, ne jo ne sui tis j^ire. ■ (Roland, V. 297.) — Le Closs. de M. L. Gautier donne mes; le texte porle mis. — « 3Ies (ils remansist en mon leu et gardast la terre. • (Villeh., § 65.) — « Ossi fera Jehan mes frères. > (Froiss. II, 352.) — ■ Mes mareschaus vous ira. » (G. Guiart, folio 112.) — 2» Cas régime plur. masc. et fém. : « A si grant tort m'ociz mes cumpaignuns. ■ (Roland, v. 1899.) — 11 est mis filz e si tiendrat mes marches. » (Id. v. 3716.) — « Les assié (mil besanz d'or) chajrcunan ù penre au jour mon seigneur saint Jehan Baptiste à mes renies de Babiloine. » (Mén. de Reims, § 207.) — « Or t'apenrai, dit la raasenge au paisan, se tu veus^ mes trois sens. • (Id. § 462.)] 2. Mes. [Messager, du latin missus : • Si V m'a nunciet mis mes li sulians. » (Roland, v. 319.) — Li mes, qui du roy vint, dis! au duc en Toreille. » (Wace.) — • Ensi s en alerent ù Toslel le duc, et furent mandé li mes. > (Villehard.. § 98.) — « Se aucuns devoit au mes le roy deniers, et le m^s s*en fu aie clamer à la justice le roy, et le ber de qui castelerie ce seroit, en demandast la cour ù avoir, il n'en auroit point, car les meubles au mes le roy sont le roy. » (Elabliss. de S. Louis, liv. I, ch. 126.) — a Devant eus se jetta li mes à genouil- lon. » (Cuvelier.j] 3. Mes. [lo Mets, plat : « Et les bons mes fist il priveement embler, E sis faiseit as povres en la « vile porter. » (Thom. de Cantorbery, 93.) — • J'ai • mangié avec aus grant foison de divers mes de « char, et beu de bons vins fors et clers. » (Joinv., § 658.) — « Que ne nus ne bers ne cuens ne prelaz « ne clers ne autres dou reaume, en quel estât que « il soit, ne puisse doner à mengier for trois mes • touz simples. » (Ordonn. sompluaire de Pbil. le Hardi.) — 2^ Portion : < Et chascune acouchiée « dudit hostel Dieu doit avoir nn me% 'entier. > (Ord. III, 584, an. 1362.) Expi*ession : « Mets de mariage. » (Voir sous MARIAGE.) Il était exigé des nouveaux mariés par le seigneur, comme du nouveau prêtre par les jeunes gens du village : « A laquelle solennité (de la nou- « velle messe) icellui Henri priaetrequist plusieurs « de ses amis et voisins.... au disner et soupper.... « Après lequel soupper.... ledit Jaauet demanda le « mes, c*est assavoir un pot p'ain de vin, un pain « et une pièce de char : auquel ledit Henry respondi « qu'il s'en alast; car ù telle feste n'en devoit on • rien payer. »> (JJ. 12-1, p. 274, an. 1384.)] 4 Mes. [1* Maison, de mansus : « Estoit « meson et son mez-, Multi avoit longuement mez.a (Ruteb. II, 248.)] - « Chef mes, » manoir princL a pal. » (Cotgrave.) — « Li quens l'en amena à so « mes. « (Ph. Mouskes, p. 495.) — [2- Buisson d'u cerf? : « Et le grant cerf à mes li vint. » (Chr. angl norm. 1, 54.)] 5. Mes. Demeuré. Voir le précédent. Et li quens Renaus ot tant mes En pnson, que mors en remes. (Mouskes, p, 156.) 6. Mes. [Triste, comme mas, mat : « Et mainte « fois veult amors ke je soie Mes et pensis, dolens « et corrcsous. » (Wackernagel, p. 25.)] 7. Mes. [Du latin magis. 1« Plus, et les expres- sions qui en dérivent] : « Donc le guerpi, et ne « r tint mes. » (Parlonop. f. 166.) Pauvres n'a mes nul droit» ce sevent U plqsor : Cil qui plus donne à cort si a meiUor valor. Et qui miex scait trahir, on le tient à ineillor. Pauch. Unf . «ft Po^t. fr. p. W. Fins cuers loiaus Mes de mes maus Vos praigne pitié». (Poës. av. 1300, 1 V, p. i476.) « Chascun est creus de che que il tesmoigne con- « tre li par se lettre, et non pas pour li, mes queli « roys. » (Beaum. p. 216.) Cil dui vassal qui tant congaistrent Tant eurent terres, tant roiz pristrent, Après la mort, de lor ennor N ont chescun ne mes sa loDgour. Quel bien lor fet, qui miex lor est De loiur pris, et de lour conquest. (Bou, p. i45.] « Ne me% lui soûl, » rien que lui seul. On lit à Toccasion du duc Richard II, qui pardonna à son frère Guillaume sa révolte : Par le conseil le conte Raoul N'out au conseil ne met lui soûl, lÀ donna tout en la comté, Et cil ren jura fealté. (JRou, p. 167.J • Mes gueres, » plus guères: .... VeiUiez trestuit, Ni a mes gueres de U ouit. (Ms. 7818. f. W.) ti 1 L MES - 317 — MES « Mes toujours, • à jamais: « Nous voulions , et « oommandons.... estre.... mises à exécution, de « point en point, à tousjours mes. • (Ord. L p. 567.) - 2* Longtemps, plus longtemps : (Mou8k,p.53S.) . De maios ne de pié Ne U estent on|(le8 reines, Et s'il auqoes i eaist mes U T fa mors, et ioat sans fallo ms et trus en la bataUe. li povres hom manves Ne porte que non fés, C'est chose achotivée ; Et riches bers punés, g liant se faut lonc tens mes n valt mains sa contrée. (Prov. du C** de Bret. f, ii5.) 3^ Jadis, autrefois : Issex sa face destoumoit Pour regarder en autres Ueux, Mais au travers Tueil retournoit, Au Ueu qui lui plaisoit le mieuLx. J*apperçeu le trait de ses yeulx Tout empenné d'humbles requestes, Et dis à par moy, si m'aist Dieux, Autel fuz me» comme vous estes. (A. Chartier, p. 505,) 4« Hais: • A voulu donner au jouvencel son pri- « sonnier, mes messeigneurs les commissaires « disdrent que quelconque met prisonnier en « lieu fort, sans le congié de ceulx ayant povoir, il « part le prisonnier, et estconflsqué au capitaine. » (Villeh. § 290.) — « El firent escrire unes letres es « queis il avoit escrit leur mesaise et leur morta- « litei. » (Mén. de Reims, § 159.) ~ « Us avoient « toutes mesaises de fain et de Troit. • (Froissart, t. II, p. 67.)] On congnolst le bien par le mal, Et la douceur qu'on appelle aise, Par la durté d'avoir mesaise. (Desch. f. 56 i.) Patience debatz apaise,.... Produit biens, escneve mezaise. (Vig. de Ch. VU, p. 38.) Mesaislé,— aesié,— aleslé. [l^" Malade : « Et « flst le malade et le mésaisié, et s*en vint en • Tospital Saint Jehan, et requist que on le het>er- « jast, que il en avoit moût ^ant mestier. » (Mén. de Reims, § 199.) — a Et là eut des g:ens pour la « chaleur eschouffés et par presse moult mesaisiés. • (Froiss. XiV, 16.) — « La royne de France fut sur « le point d'eslre mesaisie. » (Id.)] — • Ot tousjours « grand pitié des pouvres , des oppressez et des « mcsaisiez. » (Chr. ms. de Nangis, p. 4.) Tiiit en ploroient de pitié, Quant le virent mesaesié. (Floivc et Bl. f. i93.) 2* Embarrassé : Moult est merîaesiet Qui est desconseilliez. (Marconi et Salemon, f. ii7.) Mesalsier. [l^^ Affliger : « Vous savez que li « saiges dit, que mesaise que li om ait au cuer, ne « li doit parer ou visaige; car cil qui le fait, en fait « liez ses ennemis et en mesaise ses amis. » (Joinv. S 604.) — 2« Maltraiter : « El entrèrent en le terre « dou conte de Saint Pol et le mesaisierent de grant « fachon. » (Froiss. Vil, 438.)] .... De ce fist moult aproisier. Car il ne volt mesacsier. (Flaire et BL f. 204.) 3* [Se mettre en peine: • Oy, oy, je irai ou en- « voierav à Paris pour oyr droit ? Je ne m*en mesai- * serayyàl • (Froiss. XIV, 352.)] — 4* Se désoler: « Le roy se print ù penser au dommaige de son « frère, et ù la perle de sa seur, et en ce pensement « se print fort à mesaiser. • (Percef. iï, f. 19.) Un petitet vous apaisiez, Point si fort ne vous mesaisiez. (TII Maries^ p. 9f8.) Mesalé. [1* Gâté, corrompu: « Car se je ai « preste à aucun fourment tout sain, et il le me « vuet rendre mesalé , je ne le sui pas tenus à « prendre. » (Beaum. ms. ch. XXXVII, p. 97.)] — MES — 348' >e lesdiz blez on grains estoîenl enboiiquiés, ou nesalés. » (Ordonn. lU, p. 330, an. 1358.) .... Mangié doleciablc ÂviODS assez, 8*il fut salez, Et li pains ne fùst mcsalez, (Dach. f. 498.) 2® Enchanté, ensorcelé : Tant voit li anfes granz beautez Que moult cuide estre mesatet, Et cuide ce soit faerie. (Partonop. f. iS7.J Mesaler. 1® Se corrompre: « Vin qui devient « mauvais, ou blé qui mé?$a/e. • (Beaum. p. 190.) — 2o S'égarer. (Parlonop. v. 808.) — 3» Faire un voyage nialheureux : Mez je sai bien qu'il mesala. Ne pout en Normandie entrer, N'i ne se pout illec aler. (RoUy f. ^11.) 4» Expirer: Ne puis mesnage tenir Entre sains, puisque je mcsalc, (Ms, 7218^ f. 6i.J Mésamé. Maln)ené, mal en point: Quant la Vierge lei entendy, A pou le cuer ne li fendy ; A iH terre chey pâmée. Comme morte, et mesamée, (III Maries, p. i59.) Mesamer. [Malmener: « Et quant ses palefrois « fu venus, il courut sus mont aigrement à Poince « Tescuier; et quand ill*olbien m^samé^i, je li dis. • (Joinv. § 6G1.) — ■ Ilennequin rAlemenl memmast • et feist sip:ne de lui (suppliant) haïr et voloir • mal. * (JJ. 95, p. 191, an. 1361.)] Mesaraigne. Musaraigne. (Colgr.) Mesardie. Aclion d*un musard : L*un soustient contre cinq ou six, Qu'estre accoudé, c'est mesaraic, (C. Marol, p. ^25 J Mesarrans, adj. Errans, égarés: Je n*enquier à ntil autre aler. Mais qu à toy, que dois estre adress3, Qui tous les mcsarrans adresse. (Sis. 08i2, f, 50.) Mesarrlver. Arriver du mal : « A qui il mesar- • rive, on lui mcsfait. » (Cotgr.) Mesasiire. [Saumure: « Que tous herens en « masse demeurent en le mesasure de quoy il sont « enmasé, du lieu dont il viennent, soit blanc ou f roux, sans remuer des meses, là u il ont eslé a enmasé. • (Liv. Rouge d'Abbeville, art. 4.)] Mesatgier. [Messager, aux Ordonn. JX, GO, an. 1404.] Mesavenir. [Verbe impersonnel, !• Tourner à mal : « Ainsi commençai à coarder. Quand de Nar- « cissus me sovint. Gui roalement en mesavint. » (Rose, V. 1526.) — « Et quiconques le fet à escienl, « s1l Tcn mesavient, c'est à bon droit. » (Beaum. XXXVH, 8.)] — 2- Etre messéant: Et s'il a en vous tache qui trop i mesaviegne, Ostez les en sus de vous, si qu'ele ne reviegnc. Fabl. mt. du R* n- 7218. fol. 334. V col. 2. Mésaventure. [• Halas, con dolorous domage « ci ot à Tempereor Henri et à tos les Latins de la « terre de Romenie , de tel homme (Boniface de - Monlferrat) perdre par tel mésaventure, » (Vilieh. ^500.)] Mesavenue. [Hésaventare, daosFroi Mesavoir. [Maltraiter: « Etadonc s'enlrepria- « rent fi rancuner et ù mcMVoir Tuo Tautre. > (JJ. 107, p. 266, an. 1375 )] Mesbailler. [Maltraiter, dans Paiionop.v. 2652.] Mescaance — che. [Maie chance, malheur: « Le mescaanche de Tocission de sa femme. • (Pierre de Fontaines, ch. XIH, art. 28.)] Se par lor foiblece, lor avient mescaance, A la fln les fait Dex venir à repantanca. ViMdMâS. mt.dtSorb. b*91. c«lil. Mescamment. [Malheureusement: « Et fu lu « octiis Jacques Durlevelle mescamment. • (Froiss. t. IV, p. 323.)] Mescancc. [Malheur : • La remonstra la dite « dame au chevalier toutes ces m^caiM?^«. «(Froiss. _ t. II, p. 51.)] Mesceaoce. [Même sens: « Si s^avisa la darnes « que elle li conteroit ces mesceances. » (Froissart ^ ^:^ t. U, p. 25.)] '' Mesceans. Malheureux: Ça et là trest le mesceatts. Coin pèlerins et marceans. (Mousk. p. 95.) Mescliaance. Maie chance. On Ht dans description d*un bouclier : .... En Vescti un cheval fust, Et sembloit que losengié fust D'un rencontre, et d*nne cheance, A un sautoir de meschaance. (Ms. 16i5, II, f. iOi.? Meschaans. Malheureux : « J'ay à non mes* <« chaans d'amours. • (Poët. av. 1300, II, 939.) Meschaignie. Domesticité: De c^' n'est pas meschaipnie. Car c'est une noble lignie. im. Anaot. lor Al. ^lô , p. 8S0. Mescliance. [f Malheur, misère : « Si avintpar « mescliance que li cuens Gui de Saint Pol estoit « aleiz veoir les traieurs. » (Mén. de Reims, §332.] — a Car ainsi s*en va meschance. Comme s en va « bone chance. » (Consol. de Boèce, liv. II.) - « Icelui Denisart molt esmeu et querans sa maie « meschance. assez lost après en réveillant le cbât « qui dormoit. • (JJ. 155, p. 273, an. 1400.)] Allons servir quelques seigneurs ; Aucuns sont si petitz d'honneurs, Que on n'y a que peine et meschance Et pourfit quels selon les eurs. (Malepaye, p. 59.] On disait au même sens: « maie me^hance * : J'ay esté entrepris En péril et en l>alance, D'avoir grant maie mescHance ; J'en suis hors, bien m'en est prias. Il a toute maie meschance, 2* Méchanceté: [Desch. f, nS.j fid. f. 45f.} Tu es le vray Dieu qui meschance N'aimes point, ne maUgnité. fBorel, Dicl.) Et des mescbaDS Meschanceté. [Méchanceté : « ne vient fort que meschancetez. » (Cuvelier, v 20783.)] MES - 350 - MES ^ Jenne garçon, jeune homme : « Très bien le « lievent et vieillart et meschin. • (Garin.) — « Vos « esles Jones jovenciaux et meschins. » (Id.) — 30 Ecuyer, serviteur: « Les hyaumes mellenl main- • tenant li niesclUn, • (Id.^j i. Meschlne. Féminin du précédent. 1* [Jeune fille, demoiselle: « Et autretant pucelles de jovent « qui totes soient meschines ensement. > (Agolant, pagei80^)] Genevre prist, Tcn flst roine Une coin te et noble meschine ; BeUo estoit et courtoise et gente. Et aux nobles Romains parente. (Ural^ f. 73.) 2* [Jeune femme : « Et îi madame la roïne Qui « tant par este génie meschine. • (Renarl, v. 12214.)] — 30 Snivanle, chambrière, cuisinière: « La damoi- • selle chcvauchoit moult richement, car elle « avoit en sa compaignie ung escuyer, et une « meschine. ■ (Percef. VI, fol. 82.) Une selete à trois pccols Avoit la meschine aportée. Et la dame est desus montée. (Ms, 7615, II, f, i^8.) Ma Came fet son prest par li, Ma meschine tout ensement, Represte par li mon argent. [Ms. 7918, f. 910.) .... Trop me grieve Que ma meschiene est si esmievre Mes ele me puet si haster Qu*ele n'aura, de tout cest mois, Au feu c'un petitet de pois. (Ibid. f. 910.) 4* Concubine: • Le roy Dagobert engendra en « une meschine le roy Sigeberl, et mil les meurs « en vices. • (Chr. de S. Denis, éd. Vérard, I, 82.) 2. Mcsclilne, s. Guérison : Oy avez devant les signes, I^s miracles, et les meschines, Les miracles que cil feront Apertement qui ce croiront. (JIl Maries, p. i07.) 3. Mcsclilnes. Messine, ville de Sicile : François entrent en mer à Gennes Qui lassez à poi de déport, Vont à Meschines prendre port. (G. Gniart, f. 30.) Meschliiete. 1** Jeune femme : La meschinete^ et ses maris. S'entre amoient de bone amor. fMs. 7918, f. 184.) 2» Fille de mauvaise vie : Lors fait mander Aelieon Une meschinete do vie Qui de cors fu bien escUerie. (Fabl. de S. G. p. 137.) Mescbinnage. Service : « Aller en meschin- • nagCy » se mettre en service, aux Ord. 1, 224, Meschlte. [Mosquée: « Nul n'en sera Exempt « ne quite, Moustier, synagogue, meschite. Et toutes « lois de tous langaiges T ont mis et metent leurs « gaiges. » (Poésie de 1376, dans D. C. s. Meschita,)] Mcschoisir. Mol choisir : Et dient qu*il a meschoisi, Quant d*un garçon iïsi son ami. Tant bon chevalier Tatendoient Qui tant bel, et tant riche estoient. (Parton. f. 1A2.) Mesclés. [Situation pénible comme meschief: « Mais il n'i ot que boire, de chou fu li mesciés. • (Aiol, V. 5672.)] Mescln. [V. Mesgiiin. !• Jeune homme: < Nivars « lorne le resne vers le mescin. » (Aiol, v. 3101 .)] Au tans d^esté, par un matin, Fut la dame, lés le mescin, La bouce 11 baise, et le vis. [Ms. 7989\ f. 51.) 2* Valet : ot un mescin Qui Ta menés le droit cemin. (Id. f. 47.) Mescine. 1** Vierge. On lit en parlant de la Sainte Vierge : Illec est le bêle rotne Qui ambeuro est mère, et mescine. Vie» ëm SS. mt. de Sort), n* 60, col. 4S. 2* [Concubine: • Anuit herbergerés à mon ostel: « Une de nos mcscines al lit ares, Trestoute la plus « bêle (|ue quésirés, U tute la plus laide, se mieus - rames. • (Aiol, v. 1027.)] — 3- Servante : Li a tel mescine Qui de biauté vaut la roïne. (Ms. 7989^, f. 69.) 4« Jeune femme : .... D'une mescine ot uns fil ; Cyproete, le dient cil, Avoit la damoisiele à non. Et flUe estoit d'un haut baron. (Mottsk. p. 357.) Mesclaigne. [Blé méteil : « Une quarte de mes- • daigne de cens pour une terre située au terreur « de la Varenne. » (B. N. anc. 9899, 30% an. 1418.)] Mescle. [Même sens: « En plusieurs Lieux du « Languedoc et de la Provence (le méleil) est nommé « mescle etcoussegail. » (0. de Serres, 108.)] Mescoguoissant. Ignorant. (Cotgr.) Mescognolstre. Etre ingrat. (Nicot.) Mescoguii. IMgnorant: « Paire la mescognue.* (Cont. de la reine de Navarre, p. 437.) — 2» Eclipsé : « La lumière ne cessa point, aincoys estoit si grande « par la prayrie et par les loges, que la clarté du « jour en ts,\o\\,mescongnue. » (Percef. Il, f. 117.) Mescolslr. Mal choisir : Ains cuers qui vostres devient N'a pas mescoisi. (Valic. «• 1490, f. 53.) Mescolance. [ Confusion contradictoire , de rilalien mescolanza, mélange : « Il faudra malgré « nous user de mesme mescolance aux choses qui « se présenlenl. » (D*Aub. Ilist. U, 77.)] Mescompte. Erreur de compte : « Si vous cer- « tifne que dedans trois jours ot apporté au Louvre « quinze mil harnois à armes, sans les mescomptes.» (Hist. de Louis III, duc de Bourbon, p. 223.) Mescompier. Tromper : Rouart giete, Renart mescompte, Ne connoissent honneur ne honte. (Ms. 7615^ /, f. lOl.j Mesconeus. On appeloil mesconeus ceux qui étoient d'un royaume étranger. (Ord. I, préf. p. 16.) Mescongnoissance. Ignorance: « Pour ceste « cause, ne pour autre, ne mecombatray à vous... « elde tantque j*en ay fait, si a esté par mescon- • gnoissance. • (Percef. VI, fol. 101.) Mesconnolssance. Ingratitude : Vos injustes couroux, vostre mesconnoissance. Par qui je me suis vu tout espoir retranché. Dviportw, p. ssO. MES - 3M - MES Mesconseiller. [Donner un mauvais conseil. Saint bien Partonopex, V. 2651.) — « Disl Renarl, jpar Saint « Nicholas Ne te mesconscillerai pas. Que m'as ma volonté fêle. » (Ben. v. 25184.)] Mesconte. [Erreur de compte: « S*ainsi n'est « que cil qui rechurent le conte metent avant mes- • conte ou desclievance, car adont convenroit il « que H contes fust recordes. » (Beaum. I, 6.)] En cest mons n*a pas de gent dis Que Dieus la vérité retret ; Miex aiment rtiesconteSf et mestret. [Ms. IGiS, i, f. iil,) Ilazart, mcscofite et mestroit Furent la nuit à mon ostel. [Ma, 7615^ 7, f. ii6.) Mescontenter (se). Dict. de Rob. Eslienne. Mesconter. 1» Ne pas compter : Nule povretez ne m'efTronte, Tout mon mal oubU, et mesconte, {Ms, 7218^ f. 6i.) 2* Mal compter : Sus un cheval estoit montée Si crus, c*on li peust conter Les costes, tôt, sans meacmita*, (Ms. 76i5f JI^ f. iO.J Sovent mescontent et enborsent (les joueurs). (Brut, 80. J Expressions : 1» « Mesconter les dejrrés, » les descendre sans les compter, être jetc du haut en bas. Se or n'estoit por la (^nt Et por mes amis ahonter Je te feroie mesconter De ces degrés une partie. (Ms. 75i5, /". 2i5.J Les degrez ont toz mesconlez, Et si les a toz enversez eu qui aloient à l'assaut. [Ms. 12i8, f. i47J 2*^ - Mesconter ]es pas, » faire fuir. (Ms. G812, p. 73.) MescoDieresse. [Femme qui trompe dans un oonipte : « Et si est fausse serruriere. Et une fausse « monnoiere Et une poitevineresse, Et de deniers • mesconter esse, • (Gullev. peler.)] Mesconvenanz, adj. Peu convenable. Dans S. Bernard, p. ii5, il répond au latin incongriius. Mescraindre. Craindre ù tort : « Combien que « les idolastresatribuassent divinité à choses vaines, « toutes voies n'a il pas voulu que mespris ou force « fust faicte sans paine en lieu dédié par eux au « titre de déité, pour ce que les mescréans ne de- « voient saiunement villener, ne mescraindre ce « que par erreur ils advouroient comme Dieu tout « puissant. » (Al. Chartier, TEspér. p. 310.) Mescreable. [Païen : « Makaires le salue, 11 - quivers mescreable. ■ (Aiol, v. 95M.)] Mescreance. [1* Mauvais soupçons: « Mes lis « estoit fais en mon paveillon, en tel manière» que « nus ne pooit entrer ens, que il ne me veist gésir « en mon lit; et ce fesoie je pour oster toutes mes^ « créances de femmes. • (Joinv. § 502.) — 2» Dé- fiance: « Et plus se douta de traïson; etchei en « une grant mescreance^ tel que il ne creoit nului ; « et moût fit destruire de ceus de son ostel. » (Mén. de Reims, § 239.)] — 3- Erreur de fait : • Uni pro- « met aucune chose à payer par mescreance, ja « soit ce gue il s'y oblige par escrit, neanlmoins « puisqu'il sera faicl à apparoir par mal engin, il a « action de condiction induo, et s*en puet-on defTen- • dre. » (Bout. Som. rur. p. 377.) Mescreandise. i^ Idolâtrie : « Charlemagne « demanda aux Saxons s*ils vouloient laisser la • mescreandise de leurs ydoles, et recevoir la foy • chrestienne. • (Chron. cle S. Denis, I, fol. 102.) — 2" Hérésie ; Ph. Mouskes (ras. p. 602) parle ici des Albigeois : .... Il i eut si grant planté De mescreandise tournée, Par le païs enracinée Qu'on ne s' pot sorber, ne destruire. Mescreant. l'' Jaloux, dénant : « Chil qi n*est « mescreant de sa mie. • (Vat. n* 1490, fol. 148.) — 2® [Païen : « lUoc jura li païens mescréans. • (Ron- cisval, 28.) — o*" Incrédule : « Li tiers ot non Jehans, « qui fu mauvais et desloiaus et mescreanz eu « Dieu. • (Mén. de Reims, § 42.) — 4^ Hérétique, hétérodoxe: « Je cuit estre mescréans, pour ce que « je ne puis mon cuer ahurter à ce que je croie ou • sacrement de Tautei, ainsi comme sainte Eglise « l'enseigne. » (Joinv. § 46.) — « Tuit cil qui croient « en la loy Haaii, dient que cil qui croient en la loy • Mahommet sont mescreant. » (Id. ^ 459.) — « Nuls « mescreant ne doibt estre contrainct par guerre « ne aultrement pour venir h la foi catholique. • (Songe du Vergier, I, 54.)] Mescreantise. Incrédulité: « Les martyrs « par leur mort ont trouvé rentrée de perdurable « vie, et triumphé de la mescreantise des vivans. » (Alain Chartier, TEspér. p. 286.) Mescreu. [1® Païen : « Mal gueredon en ont li « mescreu, » (Aiol, v. 3055.)] Un Juyf mescreu trop par es desloiez. Tu as parlé de Dieu con home renoiez, Tu ne crois pas en Dieu. Difp. dtt Juif et du Chrëlien. f. i08. 2° « Mescreu d'espérance, » désespéré. (Poës. d'Al. Chart. 646.) — 3* Non cru, non écouté : - Les « propres condamnations sont tousjoursaccreues, « les louanges mescreues. • (Mont. Ess. III, 244.) — Une fille ayant envie d'avoir une grue, dit : Bele est et grant, et parcreue, Se ce ne feussc mescreue Je l achatasse ja de toi. [Fahl. de S. G, p, S09.J 4* Soupçonné : De sa mort fu la renommée Qu'elle ot esté em{>oi8onnée ; Ne sai s'U fu de cul seu. Mes un moine noir mescreu En fu, c'est Tevesque do Troie En Cliampaingne. [Ms. 6812, f. 74.) Mescrolre. [!• Soupçonner: « Car nous mes- « créons que vous ne soyés Englès. ■ (Froissart, t. II, fol. 330.)] Un chevalier le mescreoit Qui por sa famé le îiaoit. [Ms, 72i8, f. 184,) Li jalons mcscroit par amistié. [Vat. 1490, f. 154,) De traison vous mescroi, [Id, 1522, f, 156.) 2^ Ne pas croire. Adam et Eve: « Dieu mescrurent • el crurent le serpent. » (Descli. f. 117.) — « Cbose « qui moult faisoit le roy joyeulx et qui lui faisoit « mescroire les paroles que Morgan luy avoit MES - 8 . dictes. • (Lanc. du Lac, III, fol. 128) — a* Croire qu'une chose n'est pas : Volez me \as foire meicroire. Ce que je tieng à mes deux mains f (Fabl. do S. G. 384.} 4° [Etre hérétique : ■ Si que, s'il a aucun lai qui • mescroie en le foy. ■ (Beaum. XI, 2.)] - Mesdemainne. [Domaine: • Li abéselli église • desorenavant penront leur deus maires dedens • \eacmesdemaiune.ài:dcr\!i le pais delà commune • de Crandeliti. • (Carlulaire de S. Jean de Laon, an I2ûr..)] Mesdevenir. [Arriver mal, dans la Chron. des ducs de Normandie.] Mesdire. [1° Médire: • ilesilirede lui ne sufTe- . rei neenl. • (Tliom. de Caiilorb. 55 ) — . Nulz ne • soit si hardis devant loy que il tlie parole qui > atraie et esmeuve à pechié, ne q'i mcsdie d'aulrui . par deiieres en detractions. ■ (Joinv. § 746.) — • Nus n'est sur qui on ne mcsdie. > (Ben. v. 2018.) - 2' Dire mal, se iiomper: • J'ou inesdi, Vttme, - merci; oublié j'eie. - (Kl, et Hlancli. v. 1743.)] Mesdis, s. Médisance : Escoter lor gas, et lor mrarfis. jfofl. ai: 1300, Ilf, 1H8.} Couroup, envie, tiicsrfi. (Vatie. n* 15SS, (. 168.1 On appelle dans Monstrctct ■ jour des mesdilê • de ceux de Bruges, celui où ils se sont révoltés. Faus escii as .11. jumelles ne loberle, et de meadi:, C'esi U escu de voir les méseaux. > (1329, S. Ladre d'Orléans; L. C. de D.)J Juifs. Sarraiins, n'en font Iropel, Nul temps msDgitr ne leur envof , Car seurspmé sont et mœl, DefTendu leur est. but leur pel, Ouils ne mangiiissent leli morseaubc. {Dtêch. f. 355.; 2" Sale : Dedeni sont tuîl plain d'ortiea, VicK en lor Tie, orde, et metele. fS- Uoc. f. SO.J 3* Médisant, au figuré : Quant ont les langues de«-ploiées Il les ont moult envenimées, Et ineielei, et sorseméee. {S" Léoe. f. Si.) Meselerie. [1- Lèpre, au propre et au figuré r • Nulle si laide meselerie ne puet estre (que le • péché mortel), ■ dans Joinv. % 27.) — . 11 estoit • si malade de meiellerie que il cbeoit tout par • pièces. • (Froiss. XI, 256.)] — ■ Quant la chair Je • ['homme se monstre toute blanche sans mixture • de sani:, el reluisant comme neige, c'est.... signe « infaillible de meselerie. » iHist. de la Tois. d'Or, H, f. 82.) - ï* [Hôpital de lépreux, au gloss. 4)20, an. 1352.] Mesentendant. [Mal intentionné: • Que li ■ mesentendant eu seront esbalii Et li bien enteo- ■ dant en seront esjoi. • (Ficrabras, p. I"ti'.)] Si seToScnt inetenlciidanl Îut chest contes leur conlcroit, ouL Busi défouiéB seroit. Et vieus tenus par leur entendre. fSfï. 7?f«. f. /,ïi. Meserrer. f S'égarer : . , . , Enlr'eus touz inci^rj-eiil, A pié et à cheval tant errent Li coniluït, et ccus qui les sivent, Ou'ù l'osl ail Hoy de France arrivent. ; (;. Giiiurl. f. 06. 2° S'écarter du devoir : Qui par vilain veut ouvrer De s onnour binn doit tneietivr. (Cléomadc».} 3" Se tromper : .... Je suia ci venu avant Pour ung petit mesestant Dont vers moT estes nit»ci-i» ; S'il vous plnis't, si ramenderés. (Atkis.j 4* Manquer : Qu'amors ne m'ait oblié Si In pri por lié, Si i'ai de riens tntntrê Envers li, qu'ule en ait merci, (l'ai .V Paire faute : Ln fée flst en drap un ouvre Qui les faucert dames descuevre : Ja dame qui l'ait atublée S'oie a de riens mesprrc. iimor. se ele l'a, e li ferra. (SU. 7615, 1, f. US.} Meserriers. Egarement : Se la mois se tome aillors Qii'ele ne me doigt faire «ccors. Dont meffait elc, el se mestome, Et sent ce demeure et sejome, Erranz sui faiz par Ron secors, -nraescors. MES — 358 — MES Me«tornex par sa mestornée, Mesalez par sa mesalée, Mes mis, m'estor, mi mesaliers, Mes sejors, et mes meserriers. [Parton, f. 168.) Meserté. Egaré, qui a fait mal : .... En leur cuer recongnoistront Que n'avez pas trop me^erté^ Ne perdue vostre bonté. (Athis.) Mesescrire. i* Ecrire calomnieusement.(Cotg.) — 2o Mal écrire : « L*ud esl ung fin el cauld regnard ; « rautre incisant, meiescripvant, > (Rab. IV, 36.) Mesese Malaise: « A moull tresgrans mesese « estoit Du membre. > (Ms. 7615, 11, f. 207.) Mesestance. [1* Déplaisir, malheur : « Aies • vous en, si lor nonchiés. Mais gardez bien que « n*i targiés; Car je sai bien toul sansdoutance « Qu'il ont souvent grant mesestance. > (Vie ms. de 3. C. dans D. C. sous Malastantia.) — « Biaus com- « pères, il me poise moût de votre mesestance. > (Mén. de Reims, §41 G.)] FUs moult est grant ta mesestance; De ta dolor ai grant pesance. (Ms. 7918, f. 95.] L'une d'eUe parla, Si U conta leur mesestance : \À chevaUer en ot pesance, Des pucelles ot grant pilié. (Ms. 7615, II, f. 909.) 2* Défaut : Àins la voudra blâmer d*aucune mesestance^ Par i tant qu'ele puist recorder de s'enfance. Fabl. m». 7ii8. fol. 334. df> Infortune, situation fâcheuse : [« Li rois Henri « eut conseil que il passeroit outre el iroit veoir le « duc d*Ango et li recorderoit ossi seine^estance. • (Froiss. Vil, 229.)] Or n'atent mes nule pitance Oui aliege ma mesestance. (Ms. 1918^ f. 61.} 4* Forfait : Et pour icele mesestance En prist Lohiers sa penitance En la gUsede S. Martin, Pour la guerre, et pour le hustin. Que il avoit fait à son perc. (Mousk. ms. p. 320.1 Meseiir. Malheur : Eur et meseur est le gieu de la brique ; Qui est heureus chascun lui donne et ofTre. (Dcsch. .3,1.) Au monde n*a aujourd'hui que ces deux Eur et meseur. (Desch. f. 188.) Meseureux. adj. Malheureux : • Je n*en puis « avoir joie, tantsui meseureux. • (Ms. 7218, f. 3-15.) Mesfalre. [!• Faire tort : « Ensi se tienent nostre « gent dedens le ville sans chou ke à nullui ne mes- • font riens. » (Villeh. §663.) — « Se je vous ai de « riens mesfait^ je le vous desferai. » (Joinville, § 111.) — • Dame, fait il, trop fols seroie Se jo de « ço vous mesfaisoie, » (Partonopex, v. 1773 ) — • A qui il mesarive, on lui mesfait. • (Cotgr.) — 2* Ne pas faire : « Se li f lire on mesfaisoit. • (Pérard, Hist. de Bourg, p. 460, an. 1246.)] Mesfalsant. Malfaisant : « Y avoit un lévrier • fort mesfaUant qui entroit partout, et ne trou- « voit rien trop chaud ne trop pesant : pain, chair, « fourmage, tout lui estoit fourage. • (Des Perr., t. I, p. 136.) ▼II. Mesfait— et. [1* Qui a commis un méfait : « Que « son maistre ne rail Tenfes mesfais. > (Litt. Langue française, I, 231.) — « Meis Mar^ ert mesfais le roi « De sorfail et de grant desroi. • (Parton. v. 3785.) — 2o Mauvaise action : • Qui en ceste vengeance « ierl pèlerins verais, Quites sera et mondes de • Irestous ses mesfais. » (Saxons, XV.)] — 3» Péché d*amour : « Le doux mesfet. ■ (J. Marot, p. 197.) Se sorent d*aus entre besier Mes je vous di qu'autre mesfet A icele euro n'i ot fet. (Ms. 1218, f. 354.) Mesgarde. Défiance : « Nous les trouverons désarmez, et desgarnis, pour ce dont qu'ils ne se prennent point en nulle mesgarde de nous. > (Lanc. du Lac, III, f. 39.) Mesgeisserle. [Mégisserie : « Chacun maistre de mesgeisserie. » (Ord. nov. 1487.)] Mesget. Erreur de compte, inadvertance : « S*il y avoit quelque partie obmise par les comptes, au préjudice du receveur, ou du maistre, par mesget, ou autrement. Ton sera receu à redres- ser i*abus des dittes parties... et de faire nouveau compte. » (N. C. G. U, p. 85.) Mesgetter. [Dévier : « Comme Toxposant eust joué de son arbalestre, et parce qu'elle ne tint pas bien serré, ou que sa vire ne tenoit pas bien en coche« ou se mcsgetta pour le grant vent qu'il faisoit. > (JJ. 121, p. 20, an. 1382.)] Mesgeyiers. [Mégissier : « Couraiers, mes- geyiers. Courez tost comme gaillart Prendre vo part de Renart. • (Queue de Renart.)] Mesgialc, adj. Passé au mégis : « Cuir mes- giaie. • {Médec. des chev. p. 7.) Mesgins. [Peau mégissée : • Une chemise et une peau de mesgins. • (JJ. 174, p. 313, an. 1429.)] Mesgis. [Mémo sens : « Le suppliant print six ou huit eschiefs de fil blanc, un pou de mesgis. > (JJ. 147, p. 95, an. 1394.) — « Le suppliant trouva en icellui escrin une bourse de mesgis à usage de femme. » (JJ. 158, p. 386, an. 1404.)] Mesgismes. [Mégis: • Que nulz gantiers, bour- liers esguilletiers et tanneurs ne pourront mettre peaux de mouton, de veel ou de chèvres en mes* gismes. » (Ord. nov. 1487.)] Mesgle. [Pioche : « Deux mesgles, que Ten dit pioches ù labourer es vignes. » (JJ. 155, p. 370, an. 1400.)] Mesgnle, Mesgnlée. 1* Famille : • La belle m^s^meque j'avoisde six fils. > (Lnnc. du Lac, f. 56.) — 2* Domestiques : Ceux qui ont fllle et fil Et mesgnie pesant et chier. (Desch. f. 544.) « Tel maistre, tel valet; tel est le maistre, tel est « la mesgnie. • (Laur.) — « Plusy despent» qui plus « a de mesgnie. > (Desch., folio 55.) *- « Paier leur « gent et leur mesgnée. > (Eust. Desch., f. 562.) — « Tousjours le comte de Foix a esté servi de bonne I « mesgnie. « (Froiss., III, p. 32.) — « Quant ils se 45 liBS — 3M - MES « furent fait fesle, \es mesg niées se msveat à laver « et osier les tables. > (Percef. l, f. 128.) Expression : « Mesgnie Uennequins, > famille de démons. (Voir Manuscrits français de P. Paris, 1. 1, p. 323.) Cesl la mesgnie hanequin Qui de vous a qui le cœur faut : Tant plus en i a, et pis vaut. J. Chartier, Hist. de Charles VU, p. ii8. Mesgresse. Maigreur : Par fautlc d'avoir bledz. De toutes pars sont pauvres assemblez Crians, plorans par carrefours et rues ; Mesgresse fait ainsi ses escourues. [Faifeti, p. 4.) Mesflrolep. Maigrir : Peu à peu lui soit ostés (au faucon) De la chair dessus les costez. Sans le trop fort mcsgvoier. {G. de la Bigne, f, 73.) Mesguerchler. TMégissier, aux Ordonn. VIII, p. 597, an. 1311.] Mesguicliler. [Préparer en mégie : « Que nuls « archons ne soit houchiés de moutons, nemesQui- « chié. » (Livre Rouge d'Abbeville, art. 7.)] Meshaigner. 1® Estropier : « Il lui trenche le « dextre bras, et du seneslre lui meshaigne. ■ (Lancelot du Lac, I, 154.) — « Mené sur un cheval « maigre et meshaigne. » (Pasquier, Lettres, 11.) — 2" Affliger : • Tant de maulx vous meshaignent de « jours en jours. • (Rabelais, Y, 25.) Meshain. 1*' Malheur : « Elle avoit pitié du « meshain du povre. • (Le Chev. de la Tour, Instr. à ses filles, fol. 50 *•.) — 2** Haine : « Ceux du parti « du comte d'Anjou mirent à mort grand nombre « de Normands par meshain et envie d'une nation « contre l'autre. » (La Colomb. Théâtre d'honneur, t. l, p. 254.) Meslilngandé. Dégingandé. (Cotgrave.) Meshoen, [Composé de mri/s (et désormais) et hoen, oan, celte année, hoc anno : « Pour meshoen « adieu vous dy. » (Chans. du xv s. p. 7.) — « Adieu « pour meshoen, adieu. » (Id. p. 79.)] Mcshom. Méchant homme : Tout happe et prnnt, eUe a œil de renarde ; De tel grenier devient chascun meshom; On en punt Fun, souvent fault que Vautre arde. Eust. Desch. fol. 238. Mesliuy. 1" Présentement : « Meshuy, c'est « faîL ■ (Montaigne, t. IH, 29.) — « 11 demanda s'il • pourroit meshuy parler à la recluse : Sire, dirent « ilz, nenny, mais demain. » (Lanc. du Lac, 1. 111, fol. 79.) — 2*» Continuellement : « Elle haynoit bien « à despendre riens, et quant ses gens mangeoient, « elle leur reprouchoit. Comment, serez vous « meshuy à table? Vous ne faites que gaster et « gourmander le mien. > (Le Chev. de la Tour, iDstruct. à ses filles, f. 67.) Mesiaiis. [Lépreux : < Quand mesiam apele « home sain, ou quant li bomssain apele un mesel, « li mesiaus pot mettre en défense qu'il est hors de « la loy mondaine. » (Beaum. eh. 62.)— « Or vous « demant-je, fist il, lequel vous amenés mieux, ou «que vous fussîés mesiaus j on aue voos euasiés • fait un pecbié mortel. • (Joinv. S 27.)] Meslere. [1® Murailles : • Li rois fait aus cre- « niaus lancier Pour en desrompre les maisieres. ^ (Chron. de Norm. v. 8068.) — 2" Demeure, maison : « L'usage au bois mort en la forest des Bourges à • coper à la coignie pour son ardoir et son us en sa « maison et mesieres. » (Ch. de 1315.) — « L'expo- « sant chai*gié de vin print un estuy de cuir boulli « et onze cuillers d'argent dedens ; et ainsi abuvré « les porta mussier sur une mesiere. > (JJ. 154, p. 155, an. 1399.)] Mesjeuer. [Tricher : « Sovent nos\^esjeue et • mestrait. » (Chron. des ducs de Norm. 111, 517.)] MeslI. [Peut-être méleil : « Le cargo de mesil, « xni den. » (Cartulaire de Corbie, 21, péages de Bapeaume, f. 360.)] Mestou. [Dépenses : « Et la mesion que il fera « doit estre conté à la dote. » (Assises de Jérusalem, mss. ch. 111.)] Meslpe, Meslrler. [Merise, merisier : « ,Le « suppliant s*arresta ù Tendroit d'un mesiner ou « avoit des mesires ;... lequel altéré de challeur se « print à cuillir desdites mesires pour soy retfroi- « chir. » (JJ. 197, p. 418, an. 1473.)] Meskaant. A qui il arrive mal : Qi plus haut tent, q'a li n*est aferant, C'est à bon droit s'Ulen va meskaant. ( Vai. i490, f. iOl./ Meskesdl. Mercredi, en latin feria quarta^ (Règle de S. Benoît, ch. 13.) Meskine. [Jeune fille, dans Aiol.] Meskiucte. Même sens : Je sui une meskincle Nue de dras, et povreté. (Vat. ji» i490y f. iiS,) McsIange. Mêlée : « Au gros de la mesiang^ « tous les personnages s'estoient trouvez pesle- « mesle. « (Pasquier, Recb. liv. Vil, p. 612.) Mesle. [Nèfle ; c'est encore leur nom en Breta- gne : « Le suppliant requist à icellui Poncelet lui aidier à cueillir les neffles, appelées ou pai3 (Laonnois) mesles. • (JJ. 189, p. 225/ an. 1457.)] Meslée. [1® Querelle, combat : • Dient païen : desfaimes la meslée. » (Roi. v. 450.) — « Tensons que Ton appelle meslées, » (Stat. de Charles !•", roi de Sicile.) — « Du gentil au vilain est trop mau- vaise la meslée. ■ (Percef. II, f. 110.) — • Amours n'est prouz qu'on conquiert par meslée. » (Poet. av. 1300, 1, 109.) — 2* Foule : « Une meslée de gens qui estoient assemblez au lieu de Semur pour cuider avoir les pastez de certaines noces. > (JJ. 205, p. 285, an. 1579.^] Mesléement. En désordre : Ensi mè fait vivre, mesléement Dire, et de joie. (P. av. iSOO, /, f. 996.) Mesler, oier. [1* S'attirer une querelle : « Je « mecraindreie que vous voxxs me$liu%. » (Roi., V. 257.)] — 2o Se brouiller, se quereller, se battre : • Celluy chevalier l'avoit meslée à son frère, et à • son père, car il leur dist qu'elle aymoit nng jcbe* MES -3S • valier, de Toile amour. > (Lancelot du Lac, I. II, folio 10.) HeMires est metlei à moi, Hais je ne sai dire porquoi. (Fabl. de S. G. p. 310.J Le père se ineile aux enfans. . , Le R«re «on trere occiroit. (Desch. f. 53.} 3" S'embaprasser : ■ Les lances commanceient à ■ coloDgner les unes parmi les autres, et à se mes- « loier. » (Le Jouvencel. p. 492.) — 4" Mélanger des couleurs : > Son sein d'oeillets et de lys meslié. * (Amadis Jamyn, p. 93.) — • Barbe tneslée. > (Us. 7218, r. 348), c'est-à-dire grise. — 5* S'occuper de : > Qui se mesle d'aulruy mestier, il trait sa vache ■ en un panier. • (Cotgr.) — • Il est bien heureux • qui se mesle de ses afTaires. • (id.) Meslier. Cépage derarrondissement de Sens et do pays de Dreux. (Nicot.) Meslteax, as. [Querelleur : ■ Icellui Guerars • qui esloil homme merveilleux, meslieux et • rioteux. > (JJ. 175, p. tl5, an. 1432.)] Li hom qui uar couBtuine est meiliut et estoua. S'il a uae joie, il en a cent corrout. U DodrlMl, MÈ. Jhi D. C. MttUia. Mesllnge. i" Couleur bigarrée : • En Arabie, < près la mer Rouge, il y a une Tontaine, que si les • brebis en boivent, elles muent de couleur, et leur • laine qui estoit blanche, deviendra d'une autre < couleur... Bachus raporte leur mesUnge ù la cha- ■ leur et à l'air extérieur, et aux minéraux à tra- ■ vers desquels les eaux de cesteTonlaine passent. > [Douchet, Serées. I, p. 68.) — 2° [Etoffe bigarrée : • Deux pièces de drap gris, et demie aulne de mes- • linge. • (JJ. i98, p. 121, an. 14GI.)] Meslonable, adj. Bl&mable : • L'insunisance ■ el la sotise est louable en aneaclion meslouable. ■ (Hont. Ess. III, p. J87.) Mesloner, v. Désapprouver: « Les princes sont ■ louez pour se picquer bien à propos contre les < petits, et metlouez pour mal à propos. > (Brant. sur les Duels, p. 328.) Mesinre. f" Désordre : ■ Entouillë par me$- • lure. * iBorel. qui cile Coquillart ) — 2* Mélange : ■ Meslure des herbes. > (Baïf, fol. 20.) — 3* Méleil, en Dauphiné. Meslure. [Méteil, dans D. C. sous Mescalia,} Mesmarcher. !■ Mal asseoir les pieds en mar- chant. (Cotgr.) — 2» • Se mesmarchei; • s'entend des chevaux qui se coupent, qui donnent d'un pied dans l'autre : • Si... vous voyez que du pied deder- ■ riere il se mesmarche, c'est ù dire qu'il donne • dedans celui de devant. • (Charles IX, de la Chasse, p. 98.) Mesmnriage. [Droit de Tormaringe : • Bans • paier mainmorte ne mesmaringe. * (JJ. 74, p. 415, an. 1342.)] Mosmarler. [Mal marier, dans Partonopex, V. 9399.] Mesme. [Voir Hbishr.] Expreaion» : 1* ■ A mesme, • à mesure que, selon qoe : MES [< Le vin nous semble meilleur à mesme que • nous avons ouvert et lavé nos pores. ■ (Id. 1. II, p. 18.i] — 2" . En mesme la manière, • de la même manière. (BritL. Loix d'Anglet. fol. 126.) — 3* • De • mesme le, • de même que le. (Babel. 1. I, p. 265.) — 4* • De mesme, • pareillement : • Les bourgeois « boivent de bon vin, et leurs serviteurs de « mesme. » (Cotgr.) — S- « Par la reson mesme la • conté, • par la même raison que la comté. (Dom Morice, Hist. de Bretagne, col. 1012, an. 1268.) — 6' ■ Mesme la, le, les, • la même, le même ou les mêmes. (Rym. 1, p. 1 14, an. 1270.) — 7* • Mesme», > le même ; • C'est mesmes qui Tu hui pandus. • (Hs. 7996, page 751.) — 8* • Boire à mesmes le pot. > (Contred. de Songecr. Toi. 120.) — 9" • Mesmes leur ■ habits, • de même que leurs habits. (Mém. de Du Bell. III, p. 425.) — 10» ■ Mettre à mesme, • mettre à nu. (Oudin.) — H- [Mesmes, surtout : • Noslre • langue ne doit pourtant eslre desprisée, mesmes • de ceux auxquels elle est propre el naturelle. > (Du Bellay, I, 5 '.)] Mesmement. Surtout : • Kiancois I, n'igno- > roit aucune histoire et mesmement de son • royaume. • (Du Verd. Biblioth. p. 350 ) — « A ce ■ mesmement. • d'autant, plus que : ■ Il n'y a « homme au monde quant il se voitdesheritéqueil • peust jamais aymer celluy qui l'a déshérité, à ce — mesmemen( que vous desherilastes mon pcreel ■ moy. • (Lanc. du Lac, HE, f. 46.) Mesmener. [Malmener : • Ainsi wacrerent les ■ choses une pièce, et l'empereriz Taisoit penredou < leur et les mesmenoit duremeiil. ■ (Mén. de Reims, § 4iG.)] Li felOD m'ont laetmené. (P. av. iSOO, III, p. iOGI.) Mesmontance. [Blessure grave, comme mes- kaing : • Hem s'il fust que chacun ferist l'autre de ' poings, de basions on de pierres, et tellement le ■ maniasl que double y seroil de corps, ou que tel- • les mesmontances à l'avis de la loy fussent si • grans el si excessifs, que y auroit doubte de la < mort ou vraisemblable. • (Marlen. Anecd. I, col. 1622, an. 1385.)] Mesnable. Qui se laisse mener : ■ Frans et « mes}iables et cortois. » (Partonopex, f. 161.) Mesnage. [I* Maison entourée d'un herbage ou d'un verger : • Comme Guillaume de Landelfes el • sa femme eussent acquis une portion de mesnage • assise à Baieux en la rue nommée Bienvenu. ■ (JJ. 107, p. 122, an. 1375.) — • Hz passoient par un ■ mesnage (\m estoit de Jehan Larçonneiir de Rou- • cey; icellui Hulart dist que oudil mesnage ou — hostel il oioit agneaulx. - (JJ. 124, p. 76. an. 1383.) — ■ Un mesnage qui appartenoit fi Pierres Adi^arl, ■ assis en la parroisse Nostre Dame de Saint Ld, en ■ ta puedeTourteron. >(JJ. 130, p. 140, an. 1386.)] — < Les sœurs ne peavent rien demander aux ■ manoirs et masures logées aux champs, que la ■ coustume appelloitandenaerneot mestu;», s'il MES -3 ■ n'y a plos de meanages qtie de frères ; pourront « neanlmoins prendre part es maisons assises es > villes, et bourgades. « (Coût, de Norm. au Coût. Gén. 1. 1, p. 1015.) Il» [Kamille, gens de maison, domestiques : » Comme le suppliant feust avecquessesTamiliers ■ el mesiiage au lieu de hi Nozierre du conté de la - Marche. ■ (JJ. lu», p. 397, an. 141«-) - ■■ Le sup- ■ pliant qui esl demouranl près Angiers, où il a • accouslumé de gaingner la povre vie de lui, ses « femmes el mesnaye à labourer et peiroyer. - (JJ. 187. p. 175, an. H57.)— Dans un rouleau delà Chambre des Comptes de l'aris, il esl parlé des • chevaliers bannerels qui furent du mesmge de • Charles comle de Poiliers. - (Ordonii. I, p. 512.)] III» [Ustensiles de ménage, meubles : - Plas, ■ escuelles. nappes, drapa et aulre mesnage dudit . hoslel. " {JJ. 143. p. 287, an. 1392.) — - Icellui ■ Jehan disoit <)ue le suppliant avoit emblé certain ■ mesnage qui estoil el apparlenoil à sa cbam- « briere. ■■ (JJ. 103. p. .i82, an. 1409.)] - - Etaveuc < cefailes jurer auK sains Euvangiles lesdiz rece- « veurs et nos trésoriers iiue il ne prendront « robbes ne mesnage d'aucun seigneur. - (Ordonn. l. lî, 284.) — [Les inventaires royaux el princiers Défaisaient meiilion des ménages, c'est-à-dire des ustensiles de cuisine du table, que s'ils élait'nt eu argent doro : " L'ne manière de mesnage de vais- • selle d'argent, portatif, loul d'une façon, mis en • un estuy, garny des parties qui s'eusuyvenl : un <■ grant berni^anl. faisant aiguière, .vi. hanaps ■ dedans, .m. doubles salières, chacune à .vi. quar- « rez et .vi. cuilHeres, toutes lesfiuetles parties - neellces et verrées par les bors, pesant ensemble « .XXIII. marcs. - (Ducs de Bourgogne, ii" 4193, an. 1420.)] — Ue \ii ■■ remuer mesnage, » dans Itab. t. m, page 8, du jeu de remue mesnage, où chacun change de place, quaud le cticf de partie dit : remue mesnage. IV» [Association conjugale : - il n'y a si fol ne si - sage, s'il a guère esté en mesnage. ■ {Choses qui (aillent en mesnage.)'] Expressions : 1° ■ taire bon mesnage, • s'accor- der bien ensemble. (Oudin.) — 2° • il y a du mau- ■ vais mesnage, • de la dissension. (Ibid.) — 3° ■ Tout sert en mesnage. • [Moiit.Ess. l. I,p. 231.) - 4" « Quatre mesnages, le pot h la graisse. • (Id.) - 5* ■ Tenir mesnage avec quelqu'un, - être marié ; ■ ne le pas tenir, • se séparer : ■ S'il entre jamais • en votre maison, que je sache que parliez jamais « à luy. je ne tiendrai jamais mesnage avec vous. - (Les Quinze Joyes du NIariage, p. 115.) — 6' • Crasse ■ k proufflt de mesnage. > (Rab. IV, p. 41.) V' Economie : • Tout vient à point qui tient mes- « nage. ° (Colgr.) — « Vivre de mesnage. • (Oudin.) VI* Déménagement. (Quinze Joyes du Mariage, page 165.) Mesnageable. Qui se peut ménager. (Colgr.) Mesnagement. [Epargne, économie: 'Ancien- ■ nement quand un genlilRomme,avec le bon mes- ■ nagetnent de sa femme laissoil à la fln de son 8- MES • aage sa maison bien meublée à ses enfans, c'es- • toit beaucoup fait. > (Lanoue, 167.)] 1. Mesnager— 1er. i* subst. I" Chef d'un ménage, d'une ramillc : • Par t'ordonnance du con- « seil, furent mis par escrit tous les mesnagers de ■ Paris de tous les estais. > (Juvenal des Urs., Ilisl. de Charles VI, p. 329.) — ■ A l'enviroo de la place • y estoient venus demourer plusieurs mesnagiers ' pour avoir le gaignage qui leur venoit des festes ■ qui y esloicnt chascun moys. ■ (Pcrcef., V, f. 81.) - [• Auquel hamel il n'y a environ que six mesna- - giers. ■ (JJ. 138, p. 24. an. 1389.) — ■ Comme en ■ icelle ville (de Paris) de louMemps ail eu confrai- • ried'arbaleslriersdecensd'eslatetm£iirtaf;ifi*i. ° (JJ. 165. page 80. an. 1410.)] — 2° Locataire ; on lit à l'occasion des Huguenots logés aux environs de Paris : ■ Les Parisiens ne prenoienl pas plnisir • d'avoir tels mfSHflffers logez dans leurs censés. - (Disc, de La Noue. p. 738.) — 3" [Dépensier : • Des- • quels ornemens de soye le chapitre se pourra • servir, mesme aux obsèques el funérailles des • personnes de ladite église selon leur estât etqua- • lité, et non autrement, ni les prester. sans le • consentement de l'evesqueou de son mesnager. • (Benétlciers du diocèse de Coutances, folio 82 *■,)] — 4" Econome : • Uiig bon mesnagier ne pert rien. - (Coquillart. p. 18.) — ■ Prou despendre, cl peu gai- " gner, saccage le mesnager. • (Cotgrave.) Il* adjectif. 1° Dome^lique, pigeon tnesnager. (Rabelais, iv, p. 13.) — 2° Econome : ■ Une femme • mesnagere entrant en une pauvre maison l'enri- . chit. • (0. de Serres, «18.) — 3* Médiocre : . U • duc de Bourgogne — mist sus un grand nombre • de gens payez f( gages mesnagers... c'esloil quel- " que peu de chose qu'ils avoient pour se tenir • presis en leurs maisons. • (Commines, p. 171.) 2. Mesnager. [1° Vivre en ménage : " Le sup- < pliant dist it s:i femme que jamais il ne mesna- ' geroit avec elle. - (JJ. 189, p. 151, an. 1457.)- 2° Faire le ménage: • Ainsi que icelle Alison " chamberiere fui levé de son lit, el qu'elle eust - commencié h mesnager et besongner. • (JJ. 184, p. 65, an. 1450.]] — 3* Epargner: ■ Mesnager le • lemps. » (Oud.) — i" Bien disposer : • Mesnager • bien l'esprit d'une personne. ■ (Id.) Mesnagere ment. Avec économie. (Colgr.) Mesnagerle. I* Mise en œuvre: • De leur ame, • vie, tems, affections, et volonté, desquelles seules • choses la mesnagerie est utile, et louable. > (Sag. de Charron, p. 242.) — 2'' Colombier. (Rab. IV, 13.) Mesnlau. Ce mot, dans ta Coul.de Valenciennes, se trouve au nombre des meubles d'un ménage. (N. C. G. l. Il, p. 258.) Mesnle.[l° Maison, suite d'un seigneur: ■ Ataat ■ es vous un musarl qui le prisl par le frain, et le > vout tourneir arrière; et li chardenaus escrie sa • mesHie: Ore ans vilains. • (Ménag. de Reims, S 221.) — • Messirea Boucicaus monta à ctieval et ■ sa mesnie. • [b'roiss. V, 328.)] — • Leurs seignes- • ries, mesnies, et biens quelconques, ...seront eo MES — 357 — MES I la sauvegarde impériale. • (Uath. de Coucy, Hist. de Ch. Vlî, p. 713.) — « Le povre roy et la royne, • depuis la prinse de Pontoise» ne s émeuvent de • Troyes à pouvre mesnie^ comme fussent ils dé- • chassez hors de lour lieu par leurs propres « enfans. » (Jour, de Piiris sous Charles VI, p. 60.) Sa chevalerie Partout le monde euist grasce et prisie Et nettement fuisse tout desservie De jone gent, et de frische mesnie, (Froiss. poês. f. 4i6J .... Dagobiert ....manda Samon le roi d'Esclavonnie K*il deraorast de sa mesnie Et tenist sa tiere de lui. iMotisk. p. 39.) Vostre palefroi en nierai Maugré vos, et vostre mesnie. (Ma. 7906, f, 39.) r« A privée mesnie. » avec ses servileurs les plus n fîmes. (Froiss. Il, 3±2.)] — 2' Ménage : Bone boulie. Et viande de mennie, Quant on Ta à son commant, Vault miex qu*alor pourchaçant. (Vatic. 1o'29y f. i63.) . . . . Gl a vestu bon surcot Qui bone pais u de mesnie. (Id. f. ilO.) S* [Domestique, valet : « Car il n'y avoil que meinies et jrarçons. • (Proissarl, VU, f. 176.) — •* Sectateurs d'une fausse reliçcion : « Memie Apol- lin, » dansGarin, t. I, p. 101.] Mesnlée. !• Suite: « Lui et sa mesniée. » (Jour. ïe Paris sous Charles VU, p. 128.) — !2o Pièces d'un k^u d'échecs appartenant ù chaque joueur : Entr*ax .ii. ont l'eschequier pris, Cil a assise sa mesniée Et Floire a la soe saisie. (FI. et Blanch. /". W3.) \. Mesnler. Officier préposé au mesurage: « Se • aucuns penniers sont merchiez devant aucun • vendeur... iceluy vendeur sera tenu d'appeller le « procureur gênerai de laditte marchandise; lequel • procureur sera tenu daller avec le vendeur au « meunier pour enregistrer de quelle marchandise « les penuiers condamnez seront, et à combien • d'amende les marchands seront. » (Ordonn. t. V, p. 358, an. 1370.) 2. Mesuler. Même sens que manier^ souple, facile : Je souhede d*estre lie et leghiere, Esbanians, friche, gaie et entière : En tous déduis gracieuse et meunière. [Fioiss. f. 4i2.) Mesnll. Ferme : Et ala quere sa pasture Lés un mesnil. (Ms. 12i8, f. 25i.) Mesoan— ouen. [Même sens que ineslwen.} Li roi qui aiment le Soudan, Ne r contredirent mesoan (Par ton. f. i62.) Chaînes d'or courront mesouën. (Cofjuillart.) Quant ceux partirent de Rouen, Qu'envoyastes à Tentreprinse, Voua ne cuidiez pas tnesouen En souffrir, ne marque, ne prinse. (Al. Char t. p. lil.) Mesoevrer. [Mal agir : « Car molt mesœvre et « molt mesprent Qui vers sa mère guerre prenl. » (Roi Guill. p. 157.)] Mesoffrir. [Insulter: « Ainsi disoient la mais- « Die Isengrin, et on dit pièce a : Cui il meschiet, « luit li mesoffrent. • (Mén. de Reims, § 417.) — « A qui il meschiet, chascun lui mesoffre. > (Froiss. X, 49.) — « Et sil font à nului outrage. Il ne leur « doit mie souffrir Sour sa fiance à mesoffrir. » (Baudoin deCondé, 23, p. 170.) — « Folsfu qui viers « Dieu mesoffri. • (Jean de Condé, I, 358.)] — « A « qui il meschit, on li mesoffre. » (Cotgr.) Mesolr. Ecouter mal, ne pas écouler : Qui d'Aioul veut oïr le conte, Si com l'estoire vous raconte, Sempres en puct assez oïr, S'il ne le pert par mcsoîr. (\fs. '/•21S, f. 143.) IX diu ne Tont pas mesoie. (Ma. 7989* ^ f. 2.) Mesolabe. Instrument destiné à trouver méca- niquement deux moyennes proportionnelles, qui ne pouvaient élre trouvées géométriquement ; il fut inventé pour le problème de la duplication du cube. (Colgrave.) Mesou. V Maison : « N est pas meson, ainz est « chastel. » (Blanchandin, fol. 17G.) Mesons si bêle, ne si nete, Aleson fu, or est mesonete. (Ms. 12i8, f. 3i3.) â° Hôpital: « Frères de la meson Dieu. » (Du- chesne, Cénéalog. de Chàtillon, p. 59, an. 1268.) — 3* rCalafal(]ue : « Ne viel pas que entour mon corps « Pen face meson, ne carrie, ne roubans, ne coin- « tise quelle que soit. » (Test. d'Alex, de Brel. an. 1369.}] Mcsoncele. [Maisonnette, dans la Vie de Saint Louis, p. 354.] Mesoner, v. Edifier : Il font mesoner lor mesons, Et mandent plastriers, et maçons. Et couvrors, et charpentiers. (Ms. 7Si8y f. S83.) Mesonete. Maisonnette ; voir sous Meson. Mesosilche, adj. « Sonnet, acrostiche, mesos- « tichey • c'est-à-dire dont les premières lettres de chaque hémistiche forment un nom et croix de S' André. (Beauchamp, Recherche des Théàl. II, 196.) Mespalé. [Mal payé, dans Parton. v. 2607.] Mesparlauce. [Médisance: • Pour amour Dieu « vos demandon de la mesparlance pardon. » (Bes- tiaire, ms. dans Du Gange, sous Maltloquinm.)] Mespapler. 1« Médire : « Qui qu'en ait mes- « parle, j*aim bien.... bêle amie. » (Chans. du xm* siècle, ms. Bouhier, fol. 175.) — « Mesparler d'un « trespassé. » (Chol. p. 49.) — 2" Injurier: « Irié « fu, si mesparla. » (Ms. 7989*, f. 56.) Mesparlier. [Médisant, au Conseil de Pierre de Fontaines, ch. 11, art. 8, p. 89.] Mesparoler. Parler mal : Diex me gart hui mon sens, Et me domt tel porpens, Dont je ne mesparoi Tel cnose me laist dire. Dont ge ne soie pire. (Prov. du Vitaitu f. 76.) Mespartement, s. Partage en deux moitiés. (Cotgr.) J'ai vu mepart dans des titres de la ville ae Montbard, pour l acte de partage que le curé du lieu avoit fait de ses revenus, avec des ecclésias- MES - 888 — MES tiques du même endroit, qui, si je ne me trompe, s*etoient chargés d*une partie du service. Mespartlr, i^. Partager, diviser : « Escu mes- « party de blanc et de noir. » (Percef. VI, f. 33.) — « Jardins mesparln, et gentement ordonnez par « quarreaux. • (Carlheny, Voy. du Cheval, errant, 50.) — « Château qui mespart le Friole du Trevisan.» (Lett. de Louis Xll, t. III, p. 33.) Mespassep. 1» Séparer : Le chemin n'a pas piet et demie Qui viespasse (Desch. f. 355.) 2» Surmener : Cest bien drois Qu'ils ne soient roux ou cassez, Et qu'ils ne soient mespassez, fibid. f. 498.J Mespayep (se). User à tort : « Si dame ou « damoiselle avoit douaire... de mariage d*un autre « mary qu*elle eusleu paravant, et elle se mesusast « aucunement, si que le second mary qirelle auroit « se mespayast, et qui Ten chassast arrière de iuy, € scachez que pour ce ne demeureroit qu'elle n*eust « son vivre sur le douaire. «(Bout. Som. Rur. 553.) — « Qui trop sans raison s'en mespaieni. • (Froiss poës. p. 403.) Mespenser, v. !• Avoir des idées fausses: Il fait les laies gens mcscroire. Et mespenser de cose voir. (Por't. av. iSOO^ I\\ f. iSiS.) 2* FA voir des pensées basses : • Seignors barons, • n"èx\ alez mespemant. » (Roi. v. 1472.)] Mespert. Mauvais partage. (Colgrave.) Mesplaire, v. Déplaire : De tout cou qu'elle li volt faire Ne li pot ouquoj rien mesplaire. (Ms. 1980 , f. 59.) Mespoigner, i;. Attaquer méchamment : « Quand « (les parens du roy) se voient si prochains à la a couronne, advient que convoitise se boute en « leur cœur pourquoy ils se boulèrent à machiner « de touttc leur puissance, et à mcspoigner la dille « couronne. • (Monstrelet, I, p. 41.) Mcspoinz, adj. Pipé : Hibaus qui portent les berlcns Ne resont pas de jouer lens.... Des plains, des vuidiez, des mespoinz. Saillent au.K ribaus hors des poinz. (Ginarl, f. 33S.) Je cuit q^ue ce sont de mespoiut Dont tu ici quingné le m'as.... Et li chapelains Tes aperc. Si les trueve qunrrés^ et drois. (Mn. 7918, f. 235.) Or, vous me joez de mcspoinz. (Fabl. de S. G. f. 46.) Mespoixance. Impuissance. (S. Bern. Serm. fr. p. 306.) Hesporter (se). Se mal comoorter: « Iceulx « qui ainsi se mesporteront. » (Ordon. t. III, f. 577, an. 1351 ) Mespranture. [Délit : « Que pour cause de « cesiemespranture, quil avoient faitte... il de leur « bonne voulenté Tavoient amande. » (Cartul. de Ugny, f. 226, an. 1319.)] M^sprendre. [1* Offenser, méfaire: « Sache que « 6nvei*8 toi villainement mesprit. » (Berte, c. 91.) « Leur demanda pour queil raison il avoient for « mis leur evesque et saisi touz ses biens, donti « avoient trop mespris k Dieu, à la pape et « Tevesque. • (Ménagier de Reims» §216.) — « j « tnespenroie vers li qui est mes nom, se je 1 « metoie son droit en plait. » (Joinville, § 677.]] « Non cuydant que madame ainsi mesprint^ o « voulist mespretidre, et faire faulle. » (Petit Jeha _^ de Saintré, p. 590.) — • Offendre, ou mesprendre. ^ (Ordon. t. III, p. 586.) — « Mesprendre contre le d%^ ^ ■ mestier. • (Id. 591.) — • Très noble dame gentil, « vers vous plus ne mesprendraù ains vous servir^/ • touzdis. • (Jeannol de TEscurelt ms. 0812, f. 57.^ Un petit i mespreistes De la robe que vous preistes. [ïts, 7615, II, f, 449.) 2» Se tromper: • Klles se tiennent sur leurs gardes, « et, comme Ton dit en pratique, se {Tardent de se « mesprendre. -(Pasq. Rech. 111,302.) —a* [Arriver mal : « Icellui Guillaume dist audit Jehan : va fere « la besoigne Guillaume de Chartres ; certes, se ta • ne la fais, il t*en tnesprendra ei seras si bien batu. « que rien n'en faudra. » (JJ. 105, p. 487, aD.137i.)] 4* Infinitif pris substantivement; méfait : .... Mainz assauz divers donnèrent, Et les deffendans embrasèrent ; Ijx leur fu reudu U mesprendre, (G, Guiarl, f. S74.I Ils font du jour la nuit, par un ^neuprendre. Contre nature, et ne veuUent apprendre Vivre en honneur, mais à vider les pots. Us TrkmiphM de la Noblt Oaae. p. 59. Mespreneiir. Coupable: « Feront hastive « justice, chacun en ses mettes, des violeurs et « mespreneurs. • (Preuv. sur le meurtre du doc de Bourg, p. aso.) . Mesprentiire. [ 1° Délit : « Pour lesquelles « fautes et mesprentures. • (JJ. 138, p. 273, an. 1390.) Voir Me-spranturb.] — « Les deliz et mespren- « tures. » (Ord. V, 170.) — 2* Contravention : • Le « pain qui sera trouvé en inesprenture. • (Ordon. t. V, p. 556.) Mespresure. 1* Méfait: « Abolition et pardon... « de leurs offenses et mespresures. • (Matth. de Coucy, Charles VII, p. 660.) — 2* Méprise : Et dissoit k'il est escapés De prisson, et fu atrapés. Et tant ot esté mespnsiéa» Qu*on li ot les ortaus brisiés, Mais tant i ot de mespt'etture^ Qu'as ortaus ne paroit cousture. (Mousk, p. Wl.) « Tout vostre suis, sans nulle mespresure. * (Desch. f. 557.) — 3» Défaut, imperfection : Nus bons ne puet on penser Qu'en li trovast mespresure. (Poêt, av. iSOO, I V, 148(1.] Mesprinse. Méprise : • Je vueil declairer... les « petites mesprhises^ dont il a fait, beaucoup. • Le Jouvencel, ms. p. 613.) Mesprls. Mépris : • Seroit leur art en mespris* (Rabelais, t. V, p. 146.) Mesprisablement. [Avec mépris: « Hanûos « au commencement oyoit mesprisablement l«s « menaces des tribuns. » (Bercheure, f. 40.)] Mesprisance. Mépris : « Tomber en pauvreté. MDS -a»» MES • et me^prisance d*un chascun. • (Le prince de Machiavel, p. 106.] Mesprise. [Offense : « Venger se vuel li rois de « cesle granl mesprise. » (Sax. 23.)] Hesprisement. Mépris : « Trop grant familia- • rite engendre mesprisemetiL » (Le CbevaL de la Tour, instruct. h ses liiles, f. 83.) Mesprisear. Méprisant. (Cotgr.) Mesprison. [1° Offense, mérait: « Hais ne con- « DOissent mie la mesprison Ne le félon corage del • mal glolon. y» (Aiol, v. 2989.)] — « Onques n'oï « on parler de mesprison qui fut faite à crestiens. » (Coulin. de G. de Tyr, Martène, V, c.618.)— « Leur « pardonnera le roy de France toutes les mespri- • sons^ etoffences du temps passé pour cause de la • guerre. » (Chron. de S. Den. II, f. 265.) . Pris furent, et mis en prison Por tel fet, por tel mesprison, [Us. 72i8. f, 207. J Moult fera grant mespinson Se je raim, s'ele m'oublie. (Poët, av. dSOO, IJl, p. i'269.] ^ Méprise : Bregier ki la joie atens D'amors, fait grant mesprison, (Poèt. av. 1300 ^ IJIy iOii.) Mesprisure. [Faute, offense : « Mespristires^ « domages et lormiz. » (Cart. de Champagne, an. 1245.)] Si me laissiez morir por bien amer : Vostre en iert la mesp^^sure. (Poêt, av. i300, /, p, 380.) Le chevalier, par mesprisure Requiert la dame de villanie. (Percef, VI, f. 28.J Mesproisier. Mépriser, déprécier : Sire, moult doit resoi^nier Sages hom à mesproisier Ce qu*U a à dès loé. [Vat. n<^ 1522, f. loi.) Mesproison. [Faute: « Et molt iest grans li • mesproisons por vous et li desraisons. » (Villeh. % 586.) — « Toutes les requellisles sans mesproi- « son. » (Aiol, V. 3001.)] Mesprosou. [Même sens : « Tous .ni. les assem- « blastes sans mesproson. » (Aiol, v. 2975.)] Mesquanche. [^ale chance : « Se ses premiers « biens relenquist Pour mesquanche qui li avien- « gne. • (La Mapemonde ms. ch. 18, dans D. C. sous Mescadere.yi Mesque. [Houe, au reg. JJ. 189, p. 185, an. 1457.] Mesquedi. Mercredi, au ms. fonds Sorb. GO, col. 57. Mesquine, s. Ustensile de ménage servant à tenir la vaisselle ; servante. (N. C. G. Il, p. 257.) Mesrain. Bois : « Apportèrent grand nombre • de bourrées, clayes, et aullre mesrain, » (Chron. scand. de Louis XI, p. 184.) Mesrel. Méreau : Une bourse d'argent legiere, Qui estoU plaine de mesreaulx. [ Villon.] Mesrele. [Horion, soufflet : « Ils avoient estrivé « ensemble pour un lot de briemas ou cervoise.... « se vous ne feussiez mon maislre, vous eussiez « une mesrele. ■ (JJ. 157, p. 114, an. 1402.)] Mesrien. [Bois merrain : « Il avoit petites pièces • de mesrien, » (1379, Conciergerie de Boiscommun ; L. C. de D.)] Mesrienner. [Enchameller, mettre mesrien: « Pour les reffections et réparations de leurs mai- « sons et mesrienner aussi leur vignes. » (1369, Dsage de Dampierre ; L. C. de D.)] Message— alge. [1* Mission d'un messager : « Uns Sulians li ad dit sun message. » (Roi. v. 3131.) — « Messagiers sages et bien ydoines de faire ce « messaige, » (Froiss. t. II, f. 40.) — 2® Messager : • Message sûmes à V païen Baligant. » (Ho), v. 2725.) — « Dont envoya par messaiges secrés et afailiés « de ce faire grant plenlet d'or et d'argent deviers « le roy. » (Froiss. II, f. 35.)] — « Message ne doit « recevoir outrage. » (S. Julien, Mesl. hist. p. 155.) — « Message ménestrel. • (Percefor. I, fol. 104.) — 3» [Procureur: « Marguerite de Junay, femme feu « Gui du Mex... establl ses procureurs et messaiges « especiaulx. » (Cart. de la Maison Dieu de Pontoise, an. 1285.)] — 4** Redevance due au messier ou au seigneur pour la garde des fruits de la terre : « La « moitié du message de Bonquerolles aparlient à « mons. le duc : et est à savoir que quant li preu- « domme de Ronquerolle auront esleu un messier « pour garder les biens communs de la ville. • (Reg. des péages du comté de Clermont, en Beau- vaisis, p. 20.) — [« Le suppliant a confessé que pour « le lemps qu'il fu messier, il avoit pris oultre son « droit de message bien jusquesau nombre de trois « sextiers de grain. >» (JJ. 145, p. 409, an. 1393.) — Dans ce sens il dérive de messis, non de missus,"] Messager— agier—algier. fl» Chargé d'un message : • Li messagier ambedui renclinerenl. ■ (Roi. V. 2763.) — « Joians fu Guiteclins quant ot le ^messagier. » (Sax. VI.) — 2* Bedeau : « Les clers a et messagiers de la fierté de Nostre Dame de « Reins arrivèrent en la vile d'Argiers. • (JJ. 164, p. 67, an. 1409.) — 3° Sergent, huissier : « Que les « sergens et m^ssût^i^^'s desdis conssous.... pour- « ront lever du mandement desdis conssous les • tailles et communs imposez et à imposer aux « habilans desdis chastel et ville. » (Ord. V, p. 705, an. 1368.)] — « L'huis.sier juré de la chambre, le « messager, et le sergent de ville font insinua- « lions, intimations, sans être obligez d*avoir charge • particulière de la loy. ■ (N. C. G. 1. 1, p. 736.) — • Le bailli ne pourra exécuter aucunes branches, « n'y aussi à la requesle du collecteur aucuns par- « ticuliers pour les subventions du prince, si ce « n*estoit que les sergents, ou messagers de la loy « y eussent premièrement lesté gage. » (N. C. G. I, 712.) — « Messager à pied, » sergens ou huissiers qui avoient le privilège exclusif de porter tous les exploits, mandemens et rôles de la Chambre des Comptes. Ces messagers à pied étoient au nombre de dix-huit. (Pasq. Rech. p. 71.) — 4* Trompettes envoyés en mission. (Vigil. de Charles VII, t. II, 31.) MES — aeo - MES Expressions : \^ Doit on por voir Que no doivent li messapier Ke bien oir, ne mal avoir. (Pœf. av. 1300, JI, p. 783.J 2° « Ne fais pas d'un fou Ion messagier, » (Cotgr.) Messageresse. 1° Messagère : • Damoyselle « messageresse apporta nouvelles. • (Percefor. Il, i50.) — î2o Qui appartient à la messagère : « Damoy- « selle appareillée d'une manière messngeiesse, » (Perceforest, II, f. 146.) Messaflerle— algerle. [!• Ambassade, mis- sion : « Or est teix la coustume entre les crestiens « et les sarrazins, que quant H roys ou li soudans • meurt, cil quisontenfn^ssa^^ne,soiten paenime « ou en creslientei,sont prison et esclave. »(Joinv. S 364.) — 2« Message : « Item pour ce qui est néces- « saire et besoingfere plusieurs {r\i\%^messaigeries • et despens, tant de lesmoings, sergens, que au- « trement, pour le fait de Inditte resserche. > (Hist. de Niraes, preuves, III, f. il, an. i492.) — • Vous • gens de messagerie^ Et charbonniers et buchiers, « Courez tost comme gaillart Prendre vo part de • renart. • {Queue de Renart.) — 3' Redevance pour la garde des moissons: • Du prieur de Saint- « Sépulchre de Baugenci, pour messageries que « doivent les fermiers de Baugenci. • (M70, Etat des redevances.) — [Dans ce sens, il dérive de viessiSf non de missus.j Mcssalgicre. [Entremetteuse : • Quoy qu'on « tient belles langagières. Florentines, Veniciennes, « Assez pour estre messaigieres, • (Ballade des femmes de Paris. Villon.)] Messain, s. Petite monnoie ayant cours à Metz. .... A prodoros, bons clers, ne sains N'ara qui vaiUe .11. messaws En regUse de bénéfices ; Ne Russis secuUers offices Ne seront ja aux bons donnez. (Desch. f. 594.) Messals— aiiz. [Pluriel de messel , missel: « Item, 1 messalSt Tun nuef, l'autre viez. » (Cha- pelle de Clémence de Hongrie, aux N. C. de TArg. p. 107.) — - Calices d'or et messauz et sautiers. » (Charoi de Nymes, v. 767.)] Portent mcssaux, portent sautiers, Portent mistres, et cncensiers. (Rov^ D. C. sous Missale.^ Messcé. [Bière de houblon mélangé d'orge : « Item le chastellain doit avoir des cambiers pour « donner congié de biasser, et aussi de ceulx qui « font le messcé, toutes fois qu'il brassent, un sex- « tier et .xii. den. c;imbresis. • (B. N. an. 8428, 3, fol. 217.)] i. Messe. [Sacrifice du corps et du sang de Jésus-Christ ; on voit dans ce mot l'hébreu missah^ offrande ; mais il vient régulièrement de missa; la messe nous représente eu effet la mission du fils de Dieu sur la terre: • Tel coronet ne chantât unches « messe. » (Bol. v. 1563.) — « Si llsl li rois chanteir • messe l'evesque de Tournay ; et ti rois oï messe • touz armeiz. > (Hén.de Reims, § 280.)] Expressions : 1* • llaulte messe^ • grand' messe, parce qu'elle est chantée à voix haute, au contraires de la basse messe qui se récite k voix basse : Nulz ne voit oir haulle messe; Car le dimanche, pour la presse. Tous ensemble et chascun se passe Moult legierement d'une basse. (Desch, f, 408.) 2* [« Messe malineuse. malynelle, • v. ces roots. -- 3** « Messe de benisson, messe de mariage, dans lacté de dissolution du mariage de I^uis XII, f. 65. — 4* « 3!esse coppelée par trente coups, » au Tesl. de Louis, duc d*Orléans, an. 1403; messe de r^^tiîem annoncée par un glas. — 5* • Bac die inaior roissa « fit de beata Maria, ratione palii Theobaldi; et « vocatur la messe du palhjon. » (Obituaire de Rouen, 29 janvier.) Pailyon est pour pallium, — 6* « Messe seiche, • messe sans consécration : • Ilem « au chappelain je laisse Ma chapelle à simple ton- « sure. Chargée d'une seiche messe. » f Villon, Gr. Testam. p. 93.)] — 7" « Aussi vi'ai que la meue. ■ (Contred. de Songecr. f. 98.) — 8» • Briefve messe, « ou courte, et long diner. • (Doctr. de Sapience, f.t46.) — 9' « Messe cardinale. » (Apol. d'Hérodote, p. 606.) — lO*» • Messe de chasseur, » très courte: • Le gentilhomme ....avoit grand hasle, et desiroit « d'avoir une messe de chasseur. » (Apol. d'Hérod. p. 360.) On lit < messe de chevalier, » dans le Doc- trinal de Sapience, 46. — 11** • Messe du chancelier a de rilôpital. » [Voir sous Connétable.] « Le tenoit- « ou huguenot, quoi qu'il allast à la messe ; mais « on disoit ù la cour : Dieu nous garde de la messe « de M' de niospital. « (Brant. Cap. Fr. II, p.SO.) — 12" « Les trésoriers, chanoines, et chapelains « seront payez de leurs gros, messe d'évangile^ dis- « tributions, obils de fondation, bougies de matines, « et droits de procession. > (Gloss. de TOist. de Paris.) — 13" « Jour de messe, >• jour de fête auquel on doit entendre la messe. (N. C. G. l, p. 555.) — 14" « Messe à note, » grand'messe. (Journ. de Paris sous Charles VI, p. 49.) — 15' « Messe martingaut.» (Cotgr.) — 16° « Messe paresseuse, • celle qui se dit tard pour le beau monde, les paresseux : < Je n'ay X pas voulu dire la messe paresseuse^ ainsi que « parlent les jésuites. » (Moyen de Parven. p. 315.) — 17" « Petite messe, » court espace de temps: « te « metés en ombre tant que Ten eust chantés une « petite messe. » (Mod. f. i30.) — 18* « Messe à ta « soupe au vin. » (Apol. d'Hér. p. 619.) — 19* « Ne « pas savoir tous les mots de la messe^ » ignorer bien des choses. (Le Jouv. f. 19.) — ÎO* • Chanter ta « messe de quelqu'un, - en être maître, s'en em- . parer. Les dyables en vous ont pris leur forteressp. Qui en brief temps clianteroul vostre mette ; L*ame de vous leur est pieca donnée. (Desch. f. 345.) 21° « Chanter ses messes ordinaires, » dire ta messe comme à son ordinaire. « Ne laissa (un curé • libertin) de chanter ses messes ordinaires, qai « furent trouvées d'aussi bonne saveur, et d*aossi « bon goust... que celles du plus puceau presire. * (Apol. d'Hérod. p. 437.) - 22^ « Aller à la messe « des trespassez, y porter pain et vin, • apporter son plat au repas qui suit les funérailles. (Oudio.) MES — 361 — MES — 23» • Vin de messe, » vin tel qu'il le faîloil pour la messe, le meilleur. « Tel vin de quoi on peut • célébrer la messe, » (C. G. I, liO.) — ^i" « Enfans « de chœur de la messe de minuit. • (Colgrave.) — 25' « Quant la messe fut chantée, si Tut la dame « parée. » (Id.) — 26' « Vrai comme Dieu est à la « messe, » serment, pour dire il n'y a rien de si certain. (Apol. dllérod. p. 477.) 2. Messe. fPInvoyé: « A tant les messes leens « entrèrent; Contr*els les plussors se levèrent, • Devant le roy sont aresté, Ulixes ot premiers « parlé. » (Guerre de Troyes.)] Messeamment, adv. Indécemment, d'une fa- çon messeante. (Rob. Est. et Cotgrave.) Messeance, s. Inconvenance: « Liberté trop « franche et hardie leur est messeance, et gauchit « à l'impudence. « (Sag. de Charron, p. 498.) Messeaiit. [Inconvenant: « Ne à nulle heure, • soit en privé, soit en public, on n'oit saillir de sa « bouche parole vaine ne messeante. >> (Boucle. IV, 7.)] — • Etre messeant à quelqu'un, • le traiter cruellement, le malmener. .... Te vont manceant ; ToBt te seront messeant, S'or ne ti gardes. [Ms. 1989 *, f. IS.) Messellllere. [Sergent messier : « Et mettront « lesdiz hommes les messeillieres, lesquels feront « serment aux seigneurs de garder bien et loyale- • ment les biens de la ville et le droit des seigneurs. • (JJ. 84, p. 21, an. 1354.)] 1. Messel. [Missel : « Item un oreillier de saye • pour \e messel. » (Chap.deClem.de Hongrie, aux N. C. de TArg. p. 207.)] 2. Messel. [Carnage : « Aux Persans courrent « sus et en font tel messel^ Que des cors court H « sans à onde et à ruissel. » (Poëme d'Alex , dans D. C. sous Missale.)] Messeller. Sergent messier (comparez Messeil- liehe) : • Les messeliers et forestiers seront creus • de leurs rapports par leurs sermens, tant es bois • de gruyeries, communautez qu'ailleurs. » (iNouv. Coût. Gén.ll, p. 1141.) Messellere. [Mikhelière : • Les messages (de • l'empereur de la Chine) allèrent tant par mer et • par terre que ilz vindrent à Tisle de Seilan • (Ceylan) et s'en allèrent au roy, et tant pourcha- « ciereni que ils orent deux des dens messelieres • (d'Adam) qui moult sont grans et grossetes. » (Marc. Fol. p. 598.)] Messelle, s. Espèce de métal : « Quantité de • cuivre, de messelle, rosette, potin, culot, halle- « bardes, etain, mitraille, et autres métaux. ■ (Mém. de Sully, IV, p. 78.) Messenalre. [Mercenaire, dans Froissart, t. VI, p. 214.] Messenler. Au Nouv. C. Gén. I, p. 1240, on le range comme privilégié entre les clercs et les gens de l'Université. TU. Mcsseoir. [!• N'être pas convenable : • Fors « qu'un seul pou lui mesiety ce m'est vis; Ce que ■ trop tient ses ieus de moi eschis. »» (Couci, IX.) — « Lui me^seist estre borgne. • (Chev. de la Tour Landry, f. 4.)] — 2» N'être pas à sa place : La bataille commence ez rues Esqueles U couart messieent. (G. Guiart, f. S24,J 30 Mal arriver : Com il lor vit mcsseoir, Si les mena lanlosl seoir. [àfs. 7615, i, f. HA,) Messer. L'italien messere, le français messire : • Faisant le messer à tout le reste, encore que sa « gibecière fust fort mal en point. • (Yver, p. 030.) — • Quoy qu'il contreface de l'ingénieux ou du « magnilique messer At Venise. » (Dialog. de Tahu- reau, p. 68.) Messer de Venise est une périphrase pour doge. Messerle. [Office, revenus du messier, étendue de sa juridiction : « La messerie de la ville de Fra- • noy et du finage. • (JJ. 61, p. 123, an. J321.) — • Icellui Jacob estant pour l'exercice de son orfice • de messier es mettes de sa messene, » (JJ. 166, p. 209, an. 1412.) — • Je hai promis foi et service ù « noble homme mons. le comte Je Roucy, c'est « û savoir de la quarte partie dou chasteaul de « Fontaine, de toute la messerie doudit lieu. » (Ch. de 1350, dans I>. C. sous Messarius.)] Messervir. j^Desservir, au Roman de Rou : « Et par losengiers qu'il crée Richart son frère « messervi, »] Messeur, s. m. Moissonneur : « Faucheur pour « journée, douze deniers ;f/2^ssewr,douzedeniers. • (C. G. Il, p. 467.) Mcsscures, s. Dans la Bresse, c'est le salaire annuel de ceux qui moissonnent « les bleds du « grangeage... l'onzième gerbe. * (Laur. ; DuCange, sous Messura.) Messey. [Messier : « Martin Alligaut ayant pour « lors la charge d'estre messey et garde pour les « habilans de S. Valier, que aucunes bestes ne alas- « sent en dommaige. • (JJ. 179, p. 14, an. 1447.)] Messez, adj. plur. Qui contiennent les messes : « Gautier jura sor sains, et sor livres messez. • (Ms. 7218, f. 317.) Messias, s. Le Messie : « C'est le Christ, le vray • 3!essias. » (Les Marg. de la Marg. fol. 81.) — « Le « roy qui estoit attendu comme Messias. » (Godefr. Observ. sur Charles VllI, p. 689.) Messien. [Missel : « C'est l'escril des livres : « deux messiens, un à note et autre sanz note. » {^ee.Nostcr, f. 197 ^)] i. Messier. [Même sens, aux Preuves de THist. de Bretagne, I, col. 1187, an. 1304.] 2. Messier. [Garde-champêtre tempera ire avant les moissons ou la vendange : « Les sergens mes- « siers et forestiers sont crus de leurs prises et « rapports jusqu'à cinq sols. » (Loysel, 777.) Voir sous Messerie.] — « Sergent blavier ou messier. » (Coût. Gén. I, 210.) 46 MES -3* Messlere. Mur de cldlure : Un sarcuel (cercueU) fiât Bp|>HeilU (!N. C. G. Il, 1135.) 2. Messieurs. Pluriel âe monsieur. (Voir ce mot.) Messiller. .Messîer : • Messiers ou sergens mes- • sifiers sont les gardes des vignes ou de bled el « moisson. ■ (C. G. 1, 117.) — . Un sergenL messi- ■ lier est creu de sa prinse. • (Id. 420.) Mession. [Saison où se font les moissons, dans la Coul. de Normandie, art. 16 et 19.)] Messires. [1* Titre. Cas sujet de monseigneur, de mes {meus) el sire {senior) : • Mex en sera mes- • aires sainz Marzaus. • (Roncisv. 149.)— ■ L'autre ■ ot messires Herars de Brienne, dont grans ligoai- • ges est issus. • (Joinv., § 78.}] — • On donnoil ■ auK chevaliers le nom de messtre qui est le même ■ que celui de monseigneur. ° (Menestr. de la Chev. p. IRi.) — C'était le qualificatif des princes du sang, au palais : ■ Arrêt de 1561, entre messire Louis de ■ Bourbon prince de Condé. ■ (Hist. de La Popeli' nière, 1. 1, liv. 111, p. 214.) — On appeloit messires les chevaliers, à l'exclusion des écuvers eL des ba- clieliersbannerels.(LaRoque,surlaNoblesse, p.26.) — On ne donnait pas ce titre aux officiers clercs du Parlement. Le chevalier de Honcourt, envoyé par Charles VI en ambassade à l'empereur, est nommé messire, au lieu que son adjoint Yvesd'Orient, l'un des maîtres du Parlement, n'est appelé que maittre, parce qu'il n'éloil point chevalier. (E-'roissart, III, p. 322.) — Quelquefois messire étoit joint à mon- sieur et à monseigneur. On lit monsieur messire, dans Pelit Jehan de Sainlré, p. 228. — Monsignor et messire, dans l'flisL de Cambrai, par Caipentier, page 31. — Le duc d'Yorck appelle un chanoine • messire Jehan. • [Froiss. liv. iV, p. 192.) — On lit ■ messire Jaques, ' dans G. Guiart, fol. 251. — Les curés, les vicaires, éloienl qualifiés de même : • Messire Jean Gaudio curé de Larcay ; M. George ■ Girard, curé de Druis, par messire Pierre de ■ Sache son vicaire. > (Coul. Gén. t. 11, p. 28.) 3« Seigneur : Chascun devroit à son iiieinre Fera Gonnoietre, et eoseigoier. Et bonemeot enromancier L«S arenlures qui avienent. /ifi. "JSiS, f. 150.J 3° Dieu, Notre Seigneur : ■ Si dil (Jeanne d'Arc) • ausdits seigneurs : j'ay accompli ce que Messire ■ m'a commandé, qui esioit de lever le siège d'Or- « leans et de faire sacrer le gentil roy. » (Hist. de la pBcelle d'Orl. p. 525.)— • Laissez les aler; il ne • plaist pas à Messire qu'on les combatte aujour- • a'huy. • (Id. page 514^ — 4* Mari : • En maison ■ D'est mie mesire. > (Ms. 7989 *, f. 89.) - ■ Voilà • messire (dist la royne Bacio) qui en fera ce qu'il MES • voudra, car b moy n'est mie ; u toucbe l'onoear • de monêire. > (Hodus, f. 255.) Expressions : < Messire chascun, ■ tout le monde. (Chasse d'amours, p. 166.) ~ ■ Il ressemble à mes- • sire Jehan, qui ne scauroil lire que dans son ■ bréviaire. • (Oudin.) Messon. [Moisson : • Lesquels compaignonsse • associèrent... pour soier et labourer ensemble eo < In présente messon. • (JJ. 176, p. 296, an. 1443.)} Messongner. [Moissonner : ■ Seront tenus.... • de faire tes saisines des biens estant sur yceulx • héritages et de les faire enclore et messongner- • aux despens des biens, comme dessus. > (Carl_ de S. Pjerre de Litle.)] Messonner. [Même sens : • Et les moies des • blez (lui esloient messoTté parmi les champs. -« (Vitlehard. § 135.) — • Et la chievre flst la terre, a^' « ahenjia de froumenl ; et mouleplia, et fii eu poic^ ■ de messonneir. • (Mén. de Reims, § 407.)] Lore dist, vous savei mct»oiiner, Balre, soier, el bien vaner. (P. av. 1300, IV, p. ISSS.f • Si aucuns fruicts eschoient â meurisson en . sorle qu'il les convelnst messoTmer. ■ {Coût. Gén. t. 1, p. 625.) Messonnier. [Moissonneur : . Li diable li vin/ • devant atout une faucille de messonnier. > (Vie des SS. ms. S. Vicier, 28, f. 29 •.)] Messotier, adj. Diseur de messes : • Simples ■ prestres qui.... de leur mestiersonl messotien.* (Apol. d'Ilérod. p. 360.) Messotiser, v. Dire la messe : • Prestres pre> < Irizuns, ou messotiTA'M. > (Apologie d'Hérodole, page 362.) Messoulfrlr (se), v. Se tenir pour offensé : • Folie faiclesdeblasmerlesdameset damoiselles; • car se ainsy estoit que par tout vous fussiez tant • desbonnestement envers elles maintenu que > cause ayez eu de vous messouffrir, ce ne seroit ■ pas merveilles ; car une bonté l'autre requiert. • (Percer. iV. f. 47.) Messoyer. [Marier par devant le prêtre : •I Jehan Raoulet trouva que son dil Trere et ladite • Meline esloient ja espousé... landemain Turent • messoyés lesdiz Gilet et Meline. ■ (JJ. 107, p. 371, an. 1375.)] Messus. [Abus (voir Hesis) : > Pour ce que ils ■ leur mettoient sus que ils avoient mal usé, • nous estessains... et que nous ne les contregneii- • sains ne moleslessains ne souffressain... et que ■ deux causes qu'ils avoient devant nous, l'une • touchant principalement ledit messut, amendes ■ et forfaitures... > (1359, Sentence du grand- maître des Eaux-et-foréts eu faveur du couvent de Saint-EuverLe. L. C. de D.)] Mest, Il loge, du verbe meindre. .... Riens ne U remest Fors q'uns seus manoirs a U tXMl. (Mnuk. p. 44S.} Mestallier. [Mal tailler : > Que quiconqiMS • sera tailleur de robes à Paris, et il mettttitle roM BiES — 368 - MES I ou ung garnement par mal ordonner le drap ou • tailler. » (Ord. Vill, p. 550, an. i366.)] Mestarie. Hesteerle. [Métairie : « La mes- • teerie de Pauleon ou jour de Toz Sainz dix < livres. • (Liv. Rouge de la Chambre des Comptes, fol. 140, an. 1301.) -- < Item une mestarie assise I audit lieu de Buri. » (Becon. du flef de Vieux- Pont, 1366.)] Mestaaix. Pluriel de mesteul, méleil : D*orges, d'avoine, et de tnestaulx^ De frais, et de tous autres grains. (Desch. f. 468,} Mestayer. Métayer : « Laboureur, fermier ou • mestayer. • (C. 6. 1, 79.) Meste merchlé. Cause qui rien ne vaut : K Les fols qui agitent, et mènent les vaine et noises > du meste merehié. c*est à dire de la cause qui » rien ne vault. » (Nef des Folz, f. 55.) Mester. [l^ Besoin : « Ja H corners ne vos f avroit m^s^er. » (Roi. v. 1472.)] — 2* Métier : Porquoi maine meêter f Qui ne s'en set aider. (Marc, et Salem, f. iiô.) L'on ménestrel à Fautre rueve Son mester faire tel qu*U sot : Li uns fait livre, Fautre le sot. )Ms. 1615, J, f. 119.) dP [Service, office divin : « Dedans Vianne fu li « quens Olivier, A sans Morise est allez au moster, « Si ot oi le Damedeu mester, > (Gir. de Viane.)] Mesteul. [Blé méteil : « Le tiers dudil blé en • mesteul mettoien. • (Livre Rouge de la Chambre des Comptes, f. 302 % an. 1308.)] 1 . Mestler, s. Mystère : Au nom du gloriex mestier De la sainte incarnation. (Ms. 7S18, f. 261.) 2. Mestler. [Voir Mester. !<> Besoin , usa^e , utilité : • Li rois de sainte gloire, li droituriers,Qui « vous envolera que mestiers ierl. » (Aiol, v. 247.) — « Hais pour Dieu, laissiez moi reposeir, car j'en « ai moût grant mestier. • (Mén. de Reims, § 200.) — • Vos donroie ce que mestiers vos seroit trosque « à la Pasque. » (Villeh., § 195.) — • A lor mestier • ont loges bêles Et as cevals toutes noveles. » (Parton., v. 7857.) — Delà les locutions : 1® « Estre « mestier^ > être nécessaire : • Si me seroit il bien « mestier à parler des guerres de Gascoigne. • (Froiss. IV, I.) — 2« « Faire mestier, » même sens : • Se mestiers faisoit. • (Id. t. IV, 377.) — 3» « Avoir « mestier, « même sens. (Id. H, 71, 202.)] — Cette locution signifie encore avoir aiïaire : • Il a eu mes- • lier à moy et à maint preud homme. • (Lancelot da Uc, II, f. 129.) [Il* Avantage : « Tôt lor temps (les Saxons) la « flMiintinrent Ha guerre) ; Mais ne leur ot mestier : « François se défendirent com nobile guerrier. » (Saxons, IV.)] (111" Office de cour, emploi, officier: « Mar serez « mais en ma cort despansiers , Je vous donray « aases autres mestiers. • (Jourdain de Blaye.) — « Pour cette ordonnance li rois n*entend pas à nuls « de ses mestiers ou de ses officiers qui sont à lui « donner congé. > (Ord. pour l'hôtel de Philippe-le- Long, 1317.) — « Quant ne puis, fait li sainz , par « ma paresse aler, Paresses e églises conseillier e « guarder, Ne puis pas mun mestier faire ne cele- « brer. . (Thom. de Canlorb. 131.)] Le mestier Des loys, et de radTocacie, (Desch^ f, 418.) « Notaire usant de nostre mestier, > (La Thaum. Coût, de Berri, p. 138.) De là les locutions suivantes : i* • Les trois mes- « /ters d*armes, • les joutes, les tournois et la guerre. On lit des devoirs ou exercices de la chevalerie: Les jeunes ^ens poursuioient, Lances, bacinez portoient Des anciens ctievaUcrs, Et la coustume aprenoient De chevauchier ; et veoient Des armes les trois mestiers^ Puis devenoient archiers. (Desch, f. 77./ 2® « Les trois mestiers , » les trois états. Au service du connétable Du Guesclin : A s. Denis fut la tombe ordonnée Parfaicte nones mainte aumosne donnée. Des trois mestiers fut Tofrande portée. (Jbid. f, 999.) [IV* Métier, exercice d'un art mécanique: • Li « roysdonnoitchascun jour si gratis et si larges « aumosnes ans povres de religion.... et à povres « menestriersqui par veillesce ou par maladies ne < pooient labourer ne maintenir lour mestier. » (Joinville,§722.)] De là les locutions suivantes : 1» « Le doyen des « menus mestiers à Gand. ■ (Froiss. II, 62.) — [2* « Le pays des quatre mestiers (Froiss. IX, 566), > pays situé au nord de Gand, qui comprenait les métiers d*Assene, de Bouchante, Huist et Axel.] ^ 3* • Boite du mestier, • caisse d'une communauté, d*un métier: « ConAsquée, et l'argent mis et appli- « que à la boite du mestier, je voulois dire de • Tetat. » (Bouchet, Serées, liv. 11, p. 108. — 4* « Gaixle du mestier, • parlant de prisonniers. (Ord. 11, p. 363.)— 5» « Mestier de la guerre. » (Oudin.) — 6» « Mettre à mestier, • c'est-à-dire en métier. (Rab. Il, p. 267.) - 7» « Il est de tous mes- « tiers, et ne peut vivre. • (Oudin.) — 8o • Qui m « sçait son mestier, si ferme sa boutique, Tap- « prenne. » (Dialog. de Tabureau, p. 80.^— 9« « Un « bon mestier nourritsonmaistrejusqu'alaroort. » (Oudin.) 10* Qui n*aime son mestier. Ne son mestier lui. (Prov, du O* de Bret, f. ii4.) 11* « Mal du mestier sert qu'il n'y apere. > (Percef. IV, f. 121.) — 12* < Mai du mesti^ qui ne € part. » (Ibid. vol. II, f. 57.) — 13* « Mieux vanlt < mestier qu'esparvier. » (Cotgr.) 14* Mienx vant petis mestiers. Que ne fait esperviers. (Ms, Botihier du XIII* siècle,) 150 « Qui sçaît mestier, il est rente. » (Cotgrave.) — 16* « Qui se mesle d'autruv mestier, il trait sa « vache en un panier. » (Ibid.)— 17* < CesXmestkr « jtfré, n'en est pas qui veut. • (Cotgrave.) — 18* «.fotre du mesHer, » se oonnoltre à une chose. (Ibid.) — 19o n Plat métier, petit métier, • (Id.) ^ 20^ « Ces gens cj toml de aetence mestier et mar- MES — 364 — MES € chandise. • (Sagesse de Charron, p. 526.) — 2i« • Servir, donner, raonstrer de son mestier, » jouer un tour: .... Mesilisans, celé vilaine gent Qui servi m'ont de lor vilain mcstier. Poét. nu. av. 4300, t. II, p. 597. « Une foie lui a donné de son mestier, » (Du Guescl. Ménard, p. IG4.) — « Il altendoit le secours « de Tanguy du Chaslel.... mais il luy joua de son « mestier, car il n'y vint, ny envoya. » (Journ. de Paris, sous Ch. VI, p. 02.) — • Fortune qui à nully « n'est femme iimye luy monstra de son mestier • dont elle sert ses amez sans deffier. • (Id. p. H7.) — 22* Dans les lettres de Pasquier, 11, p. 165, on lit « mestier mener, » pour s'occuper: « Pour ne € demourer sans mestier mener^ il assiégea la « ville de Dreux. - ¥• [Office divin, service de Dieu : « La polie non • amast lo Deo menestier. • (Eulalie.)] E murdris fu en un mostier U il ooit le Dieu mestier. (Mousk. p. 472.) Le cors portèrent au moustier, Et U clers firent le mestier, (RoUf p. 393.) Vl" Office des jongleurs et ménestrels : « Aucuns « jongleurs ne joueroient de leur mestier, » (Chr. de S. Denis, II, 233.) — « Joueurs d'orgues et de « cymbales Feront mestier es maislres sales. » (Desch. f. 405.) — « Iceux menestriez aleient pour « corner et faire mestier en la chambre des com- « paignons de la ville de S. Goubain. > (JJ. 111, p. 67, an. 1377.)— • CommeHennequin elVillequin « menestrez se feussent mis à servir li connestable « d'Angleterre de leur mesft^r de menestrandie. • (JJ. 105, p. 68, an. 1373.) VU» Commerce, dans un sens déshonnéte : Trop ay fréquenté le mestier Dont je suis de albentibus. (Desch. f. 332.) Expressions: 1® « Estre du mestier, » être fille publique. (Oudin.) — 2' « Le bas mestier. •> (Eutrap. p. 226.) — 30 « Mestier ord, » métier des filles publi- ques. (Cotgr.) Vlll« Machine , outil : « Dresser un mestier. » (Goquillart, p. 52.) — « Mourir de faim près le « mestier. » (Cotgr.) — [« Je vous prie que nous € comptions ensemt)le pour savoir comment vous « tenez le moulin ou mestier à huile qui est en « vostre hostel. » (JJ. 160, p. 252, an. 1416.)] IXo Grosse pièce de bois qui tient la toile du tis- serand: « Le géant part avec sa lance qui esloit « aussi grosse que le mestier d'un tisseran. » (La Colomb. Th. d'Honneur, I, 254.) X» Lit sur lequel on donnait la question : « Ces < considérations firent condamner ce pauvre « malheureux à estre roué, et auparavant estant « mis sur le mestier^ il confessa le tout.... et fut le c jour même exécuté à mort. » (Pasquier, Rech. page 574.) XI* « Mestier au sucrefln, > friandise qu*on ap- pelle du petit métier, des gaufifres. (Rab. IV, p. 252.) XII* Jeu encore en usage. « (Froiss. Poës. p. 86 ; Rab. I, p. 151.) XIII* [Chandelles de cire: « .m. chandeliers d'or « pour mettre mestiers de cire. • (Inv. du duc de Normandie, 1363.) — • L'on nomme en la maison « de Bourgongne les flambeaux qui allument autour « des mestiers, et ce prent nom par ce que le frui- « tierdoibt estre homme de mestier, et voit faire « luy raesme les torses et les flambeaux. » (01. de la Marche, Estât du duc de Bourg.)] XIV" Chandelier: « Sur le dressoir avoil « deux chandeliers d*argent, que Ton appelle ù la « couv mestiers, lu où il y avoit lousiours deux « grands flambeaux ardants. >> (Honn. de la Cour, p. 36.) — [Dans l'inventaire du duc d'Anjou , un chapitre est consacré aux « mestiers esmaillez, « dorez et blans. » (N*" 735 à 747.) — • Deux chan- « deliers d'or, appeliez w^sW^rs, et y a au pied « .nu. escussons de France. » (Inv. de Charles v.)] W" [- Environ la S. Martin d'iver le suppliant « ala tendre fille pour cuidier prendre un ou deux « lièvres ou connilz, pour donner à ses amis, aus- « quelz il entendoit faire honnour ù la feste des « mestiers, qui est accoustuméd*estre faite cbascun « an h Pontoisc en Tonneur et révérence de la - Vierge Marie, et au profil de son église. » (JJ. 446, p. 432, an. 1391.) Les forgerons des arsenaux mari- times fêtent la S. Eloy (!•' décembre); les armuriers fêlent la S'* Barbe (4 décembre.)] Mestillou. Méteil : « Proment et mestillon, » (Dénombr. de Montmaur en 1396.) — [« Les rentes « d'avaines, de mestillons. » (CarL de Namur, an. 1291, Chamb. des Comptes de Lille.)] Mestlre. Métier : Trop est de haut cuer, par S. Pierre, Qui ducée, contés, empire Vot guegnier a tel mestire. (Mousk, p. 679.) Mestis. [1<> Croisé, en parlant des hommes et des animaux : « A ces mestiz Franceis, demi Bor — « goings. » (Gér. de Ross. p. 377.) — « Chiens^ « mestiz et mastins. » (JJ. 167, p. 319, an. 1413.)] Au plat pays, chacun a chien : Communément, si vit du sien \ Les ungs grans, les autres petits L'ung est maatin, rautre est mestis. (G. de la Bigne, ii4'f [2* De classe moyenne : « Et trop fort se différent « en Angleterre les natures et conditions des nobles « aus hommes mestis et vilains. » (Froiss, II, 17.)J — 3<> Ambigu : « Il y a des formes mestises et ambi- « gués entre l'humaine nature et la brutale. » (Mont. Ess. U, 349.) — 4* Rusé : « Mille hommes « souples, m^s/fs, ambigus, et que personne ne « doutoit estre plus prudes mondains que moy. • (Id. II, 539.) Mestivage. [Droit d'exiger la mestive : « Donne « et octroie.... mon herbergement de la Bocherie... « et ma seigneurie et mon mestivage appartenant « audit usage, et à la ditle seigneurie. » (Gh. ange- vine, de 1323, dans Du Cange, sous Mestiva.y] Mestivatlles. Festin qui attend les moisson- neurs après la coupe des blés. (Cotgr.) Hestive. [1** Temps de la moisson : « En la « saison des moissons ou mestive. » (JJ. 115, p. 173, MES — 365 - MES an. 1422.)] — 2* Moisson : « La mestive et ceuillette « des grains ou des blés. » (Coût. Géu. I, 974.) — 3* Redevance en nature: « Sergens ne soient si « bardis d*ores en avant de prendre, avoir, ne lever « sur le peuple aucune mestive de bled, ne vins, « sur peine de privation de leurs ortices. » (Goût. d'Angers, an. 1391.) — « Les mestives ieBeàusse. » CReg. des Cens du comté de Chartres.) — 4« Adjectif; (C. G. Il, 5.) Mesiiver, v. Moissonner. (Cotgr.) — [« Le sup- « pliant mena sa vacbe en ung champ où il mesti- « voi/, et yavoitblc enjavelle. • (JJ. 187, p. 101, an. 1455.)J Mesiivet. [Paille du grain battu : « Item, la « troisième partie de la dlme du vin, et le fruit et « le mestivet. » (1352. Aveu de la Métairie de Tho- rigni ; L. C. de D.)] Mestiveur, s. m. Moissonneur: « Faucheur, ou « mestiveur. » (C. G. t. II, p. 526.) Mesilvier. Même sens : Si j'ay trouvé aucun espy Après la main as mestiviers. Je Tay glané molt volontiers. (Borel.) Mestor, Mestornée, s. Mauvais tour, tour de méchanceté : Se la moie se tome aillors, Quel ne me doeigt faire secors, Dont meflait ele et se mestorne, Et sans ce demeure et sejorne, Erranz sui fais par son secors, Et mestor nez par son mescors, Mestomez par sa meslomce, Mesalez par sa mesalée, Mais mis mestot^s, mis mesaliers, Mes sejors et mes meserriers Toz est à li, et tôt par li. (Part, f, i68.J Meslorné. [A qui il est arrivé mal: « Car ses « cuers est los mestomés. » (Partonop. v. 4428.)] Voir aussi le précédent. Mestorner, v. Donner un mauvais tour à une action : Beaz fils, ne pren pas compaignie O celui qui ne t*aime mie, Quar tes meffaiz bien noncera. Et ton bienfait estomera. (Fabl. de S, G. f. 3.) Mestourné. [« Pain mestournéj c'est à dire « pain trop petit. » (Stat. des boulangers, dans Du Gange, sous Punis.)] Mestoyer, v. Partager par la moitié ou retran- cber par la moitié. » (Brut, ms. Bombarde.) On lit mincier dans mon ms. Mestralre, v. 1° Tricher : A ce coup fault que Tun des deux soit mat, Car le passant ne se pourroit retraire A son noneur ; se Tautre ne combat, U pert du tout son pais, et son affaire. Par un seul trait, se Tun deulx veult mestralre, Au mieulx traiant la terre demourra. (Desch, f. iô.) .L home a son jeu mettrait. (Ms. ÔSiSf f. 46. J 2* Se tromper, se méprendre: « En ce dire ont « il mestrait. » (Ms. 6812, f. 47.) Mestralt — et, s. Tricherie, erreur, méprise : Hazart, mesconte et mestrait Furent la nuit à mon ostel. (Ms. 76i5, 1, f. iiô.) Ce sont mestretf et mesconte. (Id. f. Hl.) Mestral. Mistral : « Leur vaisseau prit terre, et « se trouva le lieu plus à Tabry, et hors du pouvoir • de mestral et ponant, quils n*esperoient. » (Florès de Gr. f. 19.) Mestrangler, i;. Etrangler méchamment. Que ne mcstrangla^ et ocist. (Fabl. de S. G. f. i5.) 1. Mestre. Office, métier : Ne vont mestre de sa maison Donner, s'a gentilhomme non : Gentilz furent U chapelain, Gkintiz furent li escnvain. (Rou, p. i6i.) 2. Mestre. Mettre : « Qui n'avoit onques sans « mal mestre. » (Ms. 7615, 1, fol. 104.) — On lit du faucon : « Quant plus ne se debatra, au mestre^ « ne a Tester (du chaperon). » (Mod. f. 138.) 3. Mestre, s. [Voir Maistre. 1° Précepteur , comme le latin magister : Puis vint à Ruent, rois Loeys (d'Outremer) Et fist sanblant k'il fu maris Del duc Guillaume ki fu mors ; Mais c'cstoit decevance fors: Li rois a l'enfant demandé ; Ses mestt^es li a aporté, Et il le baisa, et goii. Et fiSt grant sanblant d'estre ami. (Mousk. p. 312.) 2o Gardien, conducteur : Cil qui en fu mestre et garde' Ne l'a mie très bien gardée. ^ (Ms. 72i8f f. 353.) 3* Général : Li guens d'Artois est à main destre Qui de la chevauchiéo est mestre. (Guiart, f. 254.) 40 [Maitre, au sens du latin dominas: < La cruiz « arcevescal (Ist porter à sa destre, Et la reisgne « del frein tint en la main senestre: Fait outsun « avocat de Jesu Crit sun mestre. » (Th. de Gant, f. 38.)] — 50 Seigneur : Onques home ne vit on estre  la cort le roy si grant mestre Comme fu cel Eogerrant lors. (Ms. 68i2, f. 85.) 6" Soldat, cavalier, le maître d'une lance : « Che- « vaus, et mestres et piétons. » (G. Guiart, f. 290.) Expressions : 1* « Estre bon mestre, » se trouver bien de quelque chose : « De ce fu Guillain bon « mestre, que il est au postis venus. » (Fabl. de S. Germ. f. 79.) — 2* « Mestre de camp, b Ce titre, suivant Brantôme, Capit. fr. IV, p. 48, n'étoit point connu en France du temps du roy Louis XI ; il fut même inconnu dans Tinfanlerie jusqu'à François I". (Id. ibid. p. 5.) — « Il y en a aucuns qui ont eu cette « opinion, qu'il falloit qu'aucuns mestres de camp • fussent à cheval le jour de la bataille, comme le « sergent major, et j'ay veu aucuns capitaines vieux « tenir qu'il estoit ainsi nécessaire. ■ (ïd. 215.) — [f Vou verrez que ces mestres de camp ont perdu « leur maistrise, et ont leurs soldats pour ennemis < depuis qu'ils se sont faits valets. » (D'Aub. Fœn. III, f. 21. )J — Ça été le titre du chef d^un régiment d'infanterie ; depuis, il est devenu propre à la cava- lerie ; on a vu des mestres de camp en pied, des MES - 366 - réformés, d*aulres de commission. (Daniel, Mil. fr. Il, p. 48.) Il y avoit de la différence entre eux et les cbevau-légei*s d'ordonnance, (il)id. Il, p. 411.) — Depuis la suppression du colonel général, ils ont le titre de cofonel. (Ibid. Il, p. 286.) — Autrefois, cet officier éloit immédiatement subordonné au colonel, comme nos lieutenans colonels. (Brant. Capit. fr. IV, ^S%.)^dr*Me$tre de camp dans les tournois. » « Le mestre de camp, ou maréchal de camp est « celui qui conduit toutte la pompe, qui règle la « marche, qui fait (lier les quadrilles et leurs equi- fiages ; qui iniroduit dans la carrière et dans les ices; qui visite la carrière, qui prend garde que « tout y soit disposé dans Tordre pour les courses, « les comparses, et les combats; et qui conduit à « leurs postes les machines el les cavaliers. » (Menestr. Traité des tournois, 193.) — 4» « Mestre « (te camp gênerai. » — « Celui qui avoit le com- « mandement gênerai, ou le colonel commandant « à tous, (car tel havoil esleu le duc d'Albe Chiapin « Vitelly, gentilhomme italien, 1res grand et advisé « capitaine). » (Brant. Cap. Estr. 1, 70.) — 5» « Mestre « des carabins. » — « La charge de gênerai des o carabins etoit la même que celle de mestre de « camp gênerai des carabins.... il prenoit son atla- « che du colonel gênerai de la cavalerie, et etoit de « sa dépendance. • (Daniel, Bfil. fr. 1. 1, p. 235.) — G« « Mestre de la cavalerie. » — « Le mestre de • camp gênerai a toujours commande de droit la « cavalerie dans une armée, quand le colonel n'y « estoit pas.... il a ù Tarmée une garde de cavalerie « commandée par un lieutenant, et une vedette à « rentrée de son logis, outre la garde d*infanterie « qui lui est due s*il est officier gênerai, comme il « Test presque toujours. Il disposoit autrefois des « charges de sa compagnie pour marque de sa « dignité , il met quatre cornettes derrière ses • armes. • (Ibid. 11, p. 457.) — 7« « Mestre de dra- Sons. • — « La seconde charge dans la milice des ragons, est celle de mestre de camp gênerai ; « elle fut instituéeen168i, en faveur de H. le comte « de Tessé. » (Ibid. II, p. 506.) — 8*' « Mestre du « régiment des gardes. » — • Le l'oy Henry IV re- « trancha au colonel gênerai la nomination du « mestre de camp du régiment des gardes, et jugea « à propos d*en nommer un lui même; ce fut le « maréchal de Lesdiguieres. » (Ibid. I, p. 282.) — 9* « Mestre en divinité^ • [docteur en théologie: « Et sur ce, nous, heu bonetgranl conseil de sages « hommes» bons droitiers et coustumiers et bons « clercs en droit canon et civil, et de mestres en di- « vinité. » (1%K), Ord. de Philippe Y, pour réunion au domaine ; L. G. de D.] — 10° « Mestre des engins, » celui qui dirigeait le décliqueur et les tireurs des engins à vei-ge et à contre-poids (trébuchels et man- gonneaux). Dans les comptes du xiv siècle, il est nommé engignourn gouverneur de Tengin, maUtre ganduom, (Viollel le Duc, Dict. d'Archit. V, 232.)] . . . . Li rolB fait nne periere Un poi loing de« mura amener, Selonc ce que voult ordener Oelui qui des engins Tu mestre. {Guiart, f. 89 J If* [« Mestre du déluge, » maître ëclusier : • • queîe information fust festediligaamentpardrere « Baudoin mestre du déluge. • (Coatame de Sainte Geneviève, f» 56 ^ an. 1263.) — 12* • Mestre des pa- « veillons, » c'est-à-dire des tentes: « Mestre Yves, < mestre des paveitlons prendra une provende d'a- « voine, fer et clou, et mangera h court. » (Ord. de riidtel, 1317.)] — 13* « Mestre de la table, • sénécbal : 8uelque faccnt li autre visces, rgueil, luxure, et avarice Sont du maufé seisnor et meatre ; Ce sont li mestre ae sa iabte. Ce sont U mestre connestable, Qui sans ans nul jor ne puet estre. (Ms, 7918^ f. 187.1 Adjectil, Principal, de là les locutions suivantes : i<* .... En la mestre arche L'a gelée, et si Ta noiée. (Ms. 7919, f. 959,} 2* < Mestres t>ouz. • les gros bouts, les bouts d'en haut: « Es mestres bouz^ ei es costez. • (Guiart, 317.) 3* « Mestres capitainncs, » commandans : François cens d'Engleterre fendent Serjanz, et mestres capitainnes Font espartir à val les plainnes. (Guiart, f. 990, J 'S"" ^" « Mestre chemin, » grand chemin : « Il n*aura « ou gésir s*il ne gist au bois, ou s*il ne laisse son « mestre chemin. » (Lanc. du Lac, I, f. 143.) — 4<> « Mestre conseiller. • On ne doie bien croire son tncstre cotiseillier, lfS.7fl8.r.835. 50 «> Mestre doigt, » le médium. (Rabel. Il, 189, III, p. 100 et 157 ; J. d*Âut. Ann. de I^uis XII» 61.) (^ Il apela de ses voisins Trois des plus mestres eschevins, Por ce que jugaissent adroit, De ce que chascune diroit. (M s. 7918, f. 179.) 7* Jà là amors féru de sa mestre estineele, (}is.79i8^$A6./ 8* Desus en haut le mesti*e étage. (Ibid, f, 188.) 9* < Mestre iifi, » vidangeur. (Pasq. Rech. 695.) 10> Si a trové séant, en la mestre meson^ Le seignor et la dame. (Ms. 7918, f, 345.) 11« Et avoient le feu bouté... En Tune des plus fnestres portes. (Guiart, /, 956.) 12* « Mestrez res, » la chose {res\ le point prin- cipal : .... D'armes est li mestrez res Druit as chans, et joie à Tostel. (Ms. 7615, II, f. 164.1 13* « Mestre rue, > grand rue : « Entrez en la « mestre rue. ■ (Bstrubert, ms. 7996. p. 16.) — 14* « Mestre signer, • principal maître : « As pins « mestres signors de Tost. * (Mousk. fol. 614.) — 15* « Mestre singe, • gros singe. (Oud.) — 16» « Mes- « tre sot, • grand sol. (Id.) — 17* « Mestre tour, • donjon : Lors fist li rois les murs abatre... Et craventer la mestre tour. (Guiart^ f. AO.) 18<» « Mestre tref, » tente principale : u Sarrazin s*esmuevent tost, Blanchandin enmainent en rost Devant le mestre tref descendent. (Blanchand. f. 1SÎ.) 19* < Mestre vainne, • principale branche: Tsabel, de qui Diex ait l'ame,... Vint, si comme Tai conté, Du trône, et de la mestre vainne Dont descenduz iert RaUemainne. (îd. f. 148.) MES -ac 20* « Mettre «ine, • principale : ■ Quanl il li « tranche la maislre veine, ou la gorge. ■ (Chasse de Gast. Phéb. p. 328,) — 21* - Uestre valel des Ijou- • Tiers. * le plus habile. (André de la Vigne, Voyage deChariesVllU Naples.) Hestresse. Première, principale : La plus mettresie parlo avant, Car des autres en ot l'otroi. (Ma. 1615, II, f. S09.} Mestrle. 1° Art, talenl : Après diatt vient la meairie Des dragoirs faire et aporter, Lors convient ses gens enhorter D'avoir sucre en place, et drae^e. (Detch. f. 497.J 2* [Art de guérir: ■ Quant il [le chirurgien) aper- ■ çul que c'eslott maladie non mie curable par • nature et par mestrie el par médecine. • (Mir. de S. Louis, p. 438.) — 3* Dommalion : • Je ne suis pas • pour signorer Ne pour meslrie démener. • (Vie de i. C. dans Du Cange, âous MagisUrialis.) ~ 4* • Mestrie des eaues el des forez. ■ aux Ordonn. in, p. 387. an. 1359.] 1. Mestiier. [Chandelier: • Sur le dressoir ■ qu'esloit en la chambre de madame (la duchesse " femme de Charles le Téméraire") avoit toujours < deux chandeliers d'argent, que l'on appelle ^ la ■ cour meslrlers, là où il y avoit tousjours deux • grans flambeaux nrdens. • (Est. des D. de Bourg.)] 2. Mestriep, Mestroler. i' Maîtriser, subju- guer : Amors n'ont point de seignors, Dire ie porroie. Car il n'est ne rois, n« cuens, Qii'ele ne matroie. (Poit. av. iSOO, IV, p. 1563.} ■ Amour, qui si me mestrie, me fet chanter. ■ (Chans. du iiii* siècle, f. 328.) - 2° Faire la leçon ; Si en dirai, par mon avis, Cen que bien m'en sera avis, Non pas pour autrui mesfriei-; Hea pour ce que veil destrier Ceu qu'est de bon entendement. De ceu ou faut amendement. (Ma. 68iS, {. 46. J 3» Etre le mailre: .... Cil les velient meatroier, Qui ne se velient otroier K 1ère Bùgnor, se n'est d'aus. [Ma. 7Gi5, 1, f. 68.) Mestu«il, Mestuel. [Méleii: • Nus cervoisiers ■ ne puet ne ne doit faire cervoise fors de yaue et ■ de grain, c'est assavoir d'orge, de mestuel et de ■ dragie. > (Liv. des Hét. 30.) — • Bief mestHeil. ■ (Ord. V, 223, an. 1369.)] — • Tels a pou de pain de • mestuel. > (Hs. 7218, f. 208'.) Mesture. [Héteil (comparez mixture): > Et si ■ doit avoir li diz Itogiers, se il vit, toute la mes- ■ ture de blez de mars. • (JJ. 61, p. 209, an. 1321.) — • Le suppliant a confessé avoir pris deux hois- • seaux de mesture. > (JJ. 146, p. 4, an. 1393.) — ■ Lesquels prindrenl autre grant quantité de blé, ■ appelle m«8lurB. - (JJ. 188, p. 208, an. 1459.]] Mesuage. [Chef manoir; mesnage serait meil- leur : ■ Es mesuages ne peuent rien reclamer les ■ seure, se il n'y aplusdemesunifegquedefreres.i (Ane. Coût, de Horm. cb. 26.]] MES Meaueicher. [Uégissier, aux Ord. VIII, p. 599, an. 1311.] Mesvendre. [Vendre â bas prix : > Et plus tost > porroitestreporsivisde celi oui les cozes auraient • esté, s'eles estoient mesvenAues ou poi louées. ■ (Beaum. XXXVIII, 16.)] - Voir encore Contred.de Songecreiix, fol. 71. Mesvenlr. Arriver malheur : ■ Je croy que vous < seriezdesplaisanss'il me mesv^Hoff de moy mettre • es mains de mes ennemis. • (Monslrel. III, 99.) Souvent il advient Que, quand à l'etnprcndeur ^neavient, Il D'en est, ne plorës, ne plaint. /Fiaisê. poês. p. 35.} .... Se vous pouves venir N'appercevoir en lui efIJroy, Bien courtoisement passez lui. Sans autrefois faire venir. Car bien en pourroil meivenrr. {G. de la Signe, f. 95.} [• Il leur en poroil bien meêvenir prochaioe- ■ ment. • (Kroissarl, 11, f. 24.)] Mesuer. [Force mnjeure : • Et si ledit défaut • procède ou provient par dégast ou mésuer. * (1569, Avis de la Chambre des Comptes de Paris, sur la requête des religieuses de voisins au Roi, aa sujet de leur droit d'usage dans la forôt; L.C.deD.)] Mesurable. [1* Qui peut être mesuré: • Mesu- • râbles posas les miens jurz. > (Lib. psalmor, p. 51.)] — 2» Mesuré, modéré : Amors est et mate et boine, La plus me$urabie enivre, El la plus saige embricone. (P. au. iSOO, III, p. H65.} Mesurage, s. 1° Stelage, droit de huche. C'est le droit seigneurial qu'on prend sur chaque mesure, ou pour le mesurage des blés. (Laur.) — [■ En > icelle ville de Laigny ils avoient (les religieux) et ■ ont droit de mynaige et mesuraige sur tous les • bleds. • (Cart. de Lagny, fol. 148, an. 1430.) — 2° Arpentage: > Quiconq a enpelré le congié de > mesurer, il convient que il jure seur sains, avant < que il puisse mesurer, que il le mesurage îttA • bien et loinument. • (Liv. des Hét. 21.)] Mesure. [1° Vaisseau pour mesurer les grains : ■ Quiconques mesure à fausse mesure et y est • atains, la mesure doit estre arse. > (Beaumanoir, XXVI, f. 4.) — ■ Les mugniers doivent prendre • d'une mesure demie escuelte La grandeur de • la mesure du blé doit tenir justement six pintes • au minot. • (Coût, de Chàtillon-sur-Seine, ms. anc. 9898, 2.)] Expressions :i'[- Mettre lesmesures, » prescrire leur capacité : ■ Estoient en bonne saisine et paisi- ■ ble possession de mettre les mesures à bled et k • vin, et toulesautresmanieresdemesureSigrandes • et petites, quelles qu'ils soient dedans leur ban- • lieue. ■ (Cart. de Beaulieu, an. 1294.)] - 2° • Me- ■ sure â boisseaux, à ras, pelé, et féru. > Pelé signifie oomhie; ces mots s'entendent de la mesure d'avoine et des cens dûs en avoine, dont le grain long et non licé n'enfonce dans le boisseau, s'il n'est secoué ou féru de la pesle ou radoir: lorsqu'à la mesure d'avoine due de cens est ajoute à ras od AJES — 368 - MES pesle le mot de féru, le seigneur peut faire frapper le boisseau, afin que le grain enfonce mieux. (Laur.) — 30 « Mesure d'aveyiie el d'orge, • elle étoil à raison de IG au seller. (CI. G. 1, 857.) — 4« - Mesui*e « de S. Denis, » plus grande que celle de Paris. (Oudin.) — 5* « Mesure de froment, • elle faisoil un boisseau et demi, contenant trois coppes. (C. G. 1, p. 858.) — G® • Mesure du maillier, • avoine du cheval qui porte les malles : - Ceux qui vont par « pays, et... qui estant arrivez le soir à la souppée « du logis, n'oublient jamais ù demander à Thoste « la mesure du maillier, et faut qu'il l'aye quand « il seroit saoul à plein jusques ù la gorge. » (Brant. Dames gai. 1. 1, p. 103.) — ?• « Mesure le roy. » — « Qui veult avoir mesure, quelle que elle soit, la • puet penre en avant à la mesure le roy franche- « menl. » (Ord. H, 348.) — 8<» « Le muid de grain, « mesure de sa/m^s, qui est la plus grande mesure, « à douze stiers ou slier, quatre quarlaux, deux « moitons. » (C. G. I, p. 857.) — !)• « La mesure de « terre doit contenir le nombre de 300 verges. » (N. C. G. 1, p. 309.) — 10* • Chiens sans mesure. » (Modus, f. IGO.) — 11' « N*es par mesure an viaire • affernns. » Chans. du xnr s. ms. Bouh. f. 280 )~ i^^Esireàe loi mesure. • (PoëL av. 1300,111, 1014.) Il* [Bègle, proportion, étendue : • En qn^/l mesure • en purrai estre fiz. - (Hol. v. 146.) — « Et voire- « ment estoit il dous lions, et estoit hardiz outre • mesure, » (Mén. de Beims,§335.)]— S. Bernard, p. iGG, dit de la création : « Dieu estaulit apermemes « à l*omme mismes son moet, et se 11 donat coman- « dément : de tôt les arbres, dist il, de paradis « maingeras ; mais vvarde ke tu mainjos ces de « l arbre de la science du bien et du mal. Certes « legiers fut cest comandemenz , et large ceste « mesure; mais li hom trespessat lo moet, et lo « terme ki estaulis li fut. • Expressions : i" ^ Guider n'est pas juste mesure. » (Colgr.) — 2» [• El se logierent adont toutes ma- • nieres de gens devant lonch à le mesure que il • venoienl » (Kroiss. VI, 134), c'est-ù-dire à mesure que, à proportion qiie.] m** [Modération, mesure: « Mielz valt mesure « que ne fait estultie. » (Roi. v. 1725.)— « Son vin « trempoit par mesure. • (Joiiiv. §23.) Molt est amor Hère et dure  cex ki font son talant, Et mains i trove mesure Cil ki la sert boinement. [Poèt. av. iSOO, 111, p. ii68.] « Comme ton tte chose amende Ae mesure, aussi « louttes choses empirent ou Ton ne peu It mettre « mesure: courloysie et mesure est une même « chose. Beau filz a tous tes falcts adjouste manière • et mesure, si auras en loy moult belle vertu. • (Percef. 11, fol. 147.) Mesure est morte et atrempance, Chascuns n'entent qu'à mètre enpance. (Ms. 7218, 238,) « Sans m^swr^, » à l'excès. (G. Guiart, f. 295.) !¥• Moyen, manière : Vestus en poTre vesture, Pour espier en quel mesure Ils pourroient au roy venir. (Biut, f. 68.) Expressions : 1* « Mesures de raison, • moyens d'accommodement raisonnable: • Faictes tout ce • que Lancelot vous requiert : car certes il vous « offre toulles les mesures de raison que chevalier • puisse offrir à autre. • (Lanc. du Lac, III, 148.) 2« Elle parla en cel mesure, Car de demoure n'avoit cure. (Ms. 7989*, f. 58.) Mesurement. Avec mesure. Montaigne dit de raulorilé qu'il faut avoir sur les jeunes gens: • La « scavoir choisir, et s'y conduire bien, mesurement, « c'est une des plus ardues besongnes que je sca- « che. • (Ess. 1, p. 221.) Mesurer. [« Cinquante piez i poet hom mesu- • rer. » (Boland, v. 3167.) - « Je vueil lez moi te « metes. Si te vueil proier el requerre Que nous « mesurons à la terre, Quar de savoir sui moult « engrant Laquel de nous deux est plusgranl. • (Huteb. II, p. 163.) — « Et quant nous venimes en « Tost, nous trouvâmes que il nous ot nos places « mesurées. » (Joinv. § 582.)] Expressions: !• « Mesurer son espée à celle d'un « autre, » se battre en duel, se battre à Tépée. (Oudin.) — 2o « Mesurer autrui à son pied, » non disons ù son aune. (Charr. Sag. 39.) — 3" « Mesure « les sauts des puces, » passer son temps inutile ment. (Cotgr.) — 4» « Qui mesure Thuyle, il s' « oingt les m^iins. » (Id.) Mesureres, tares, eor, eur. [Mesureur, ca sujet et cas régime: « Se tu estoies mesurerez, e « ge te comandai que tu mesurasses mon champ.. « H n'a pas action sur le mesureor. » (Digeste, 137^ jf — « Se mesurierres de chans fet fausse mesure A « son esciant. » (Ass. de Jérus. dans la Thaumass.. 468, Coût. d'Orléans.)] — « Mesurieres de chans. » (Ane. Coul. d'Orl. 468.)— « Le seigneur suzerain... « a droit de instituer messier, ou mesureur. • (CouL Gén. II, p. 545.) Sans peseur, sans mcsureeur. (Ms. 72i8, f. 248.) Un mesureor Qui terre mesuroit un jour Durement maudit sa mesure. (Fabl. de S. G. f. 23.) Les arpenteurs des forêts du roy sont nommés mesureurs. (Ord. de 1320, p. 708.) Mesus. l'Abus: « Il ne reprend point Tusage « de Tor, ains le mesuz. » (Cont. de Chol: f. 29.) - 2o Crime: « Quand un condamné ù mort pour ses mesuz, est... receu à composition... si le cas n*est mordrier ou vilain, celuy condemné sera tenu de préalablement satisfaire à partie inlerressée de son interest, et despens, et de refondre les mises de justice. • (C. G. L p. 783.) Expi^essions : i* « Mesuz de bouche, » injures dites. (C. G. I, 442.) — 2^ « Mesuz de main, » coups donnés: • L'on ne peut aucune chose confisquer « pour quelque m^sua» soit de bouche, ou de main.» (Ibid.) — 3'' « 3fesu^ de justice, ^ mauvais usage: « Les faux hommes de son conseil tournèrent ceste c( raison en mesus de justice. » (Oliv. de la Marcbe, p. 621.) Mesusage. [Prévarication : « Bail ou garde se « perd par mesusage, ou quand le gardien se re- MET - a « jnarfe. • (Loysel, 197.)] — « Messiers et aériens, ■ sont creus par leurs sermens de leurs rapports • «n tnesusage, jusqu'à sept sols tournois et au • dessous. • (C. G. I. p. 836.] Bfesnsance. [Méfait : • Les habitans de la ville > d'Arras s'efforçoient de Taire plusieurs desot)eis- > sauces, mesusances, entreprises, machinalionset • conspirations contre la contesse de Flandres. • (JJ. 114, p. 167. an. 1378.) — > Par ses mesusances • «t folies. > (Froiss. II, f. 39.)] MesDser. [1* Neutre. Abuser: - Bien se gardent ■ cel qui ont certains usages en certains lieus par < Chartres ou par don de segneur, que il en uzent • ainsi comme il doivent; car s'il en mesuzent. • (Beaum. XXIV, 16.) — - Use des biens que tu auras ■ acquis sagement, sans mesvser. • (Mén. 1, 9.) — 2* PTvnominal. Commettre un méfait : • Nostre rois ■ se mesuse trop maternent par l'enorl et le conseil - de ce Hue le Espenser. » (Froiss. II, .W.)] — • Si • un serfs se mesuse, ou fait chose dont il face à - reprendre par justice, il est à punir, et corriger > par le seigneur à qui est fief. • (C. G. 1, p. 805.) 1. Met. [Haie: ■ Met à pétrir, > au gloss, 7693.] Chaalis à matr. Et U «net fc prellr. (Ut. 7615, II, f. S18 >.; 2. Met. (Voir Mete.) • On appelle mcï la colomne ■ plantée au milieu du marche de Bavay. > (Mém. de Hezerai, I, p. 66.) Metable. 1* Convenable : > Viande metable. • elais, à ta manière d'Aristophane, a forgé ce mot avec ces trois ci /taiâtof, iiiepltis , y((âf condamné aux mines dans l'Ane. Coût. d'Orl. 470, où il est question des peines capitale». — 2° [Alliage: ■ Cil qui font monnoie à essient de malvès metail • elle voeient alouer por bone. • (Beaum. XXX, 12.)] Metainh. [Mesure: • Trois pichiers de vin, un ■ pain ou tourte de la grandeur de 1:i tierce part « a'ao metainh de segle. > (Reg. du Parlement de »- MET Toulouse pour l'année 1468, 20 juillet, B. N. anc. 9879, G.)] Métal. [I« Hine : • Il ont mis desoz lor poesté ■ tesf7t£/au£d'oreld'ar^ntquilfisont. -(Maccbab. I, 8.) — 2" Mêlai : - Li diable les roslisseient. Divers • metaus sur eus fundeient. • (Marie, Purgat. vers 1090.) — 3° Alliage : • Sonent buisines d'arain et de ■ métal. » (Roncisv. p. 78.)] — 4» Métal précieux : Commanda, par bon esgart, Qu'on BCreust celé part De son fier, et de son métal. Et de ses reubea par ingal. (Moutk. p. t09.) Metaller. Qui travaille les métaux. (Cotgr.) Metalisé. Transformé en métal. (Id.) MetalIlD. [Qui tient du métal : * Lors lui donne, <■ quant vient en mine. Par mou art vertu meta- « Une. ' (Nature à l'alchim. errant, 151.)] Métallique. [Même sens: « Cestuy soulpbre ■ fixe est semblable Au feu, saus estre y variable > Etdenaluremf(a//J9ue.°(Nal. à l'alchim. err. 41.)] Métallurgie. Travail des métaux. (Cotgr.) Metans , at/j. Libéral ; participe présent de mettre, dépenser ; comparez messiims : Se vous estBB cortois et larges et matant, Et que TOUS herbregiei soveDt les repérant. Vous porrez bien avoir en tel point sorvenans Que vous ne serei bien aaisiei toi Uns. {Ut. 78(8, S34.} ' Metanz et despendanz. . (Ord. I, p. 430.) Metaplasme. Figure de rhétorique. (Fabri, Art derhélor. liv. II, f. 41.) Métayer. « Nous est aussi propre que le par- • tiaire pour le latin, l'un prenant sa dérivation de • partiri, et l'autre du mot moitié. • (Pasquier, Recherches, liv. VIII, p. 727.) Mete. [1* Borne, limite, au figuré: -Hors des • metes et termes de raison. • (Froiss. XV, 158.)] — ce Passoil les bornes et metes de tous. ■ (J. de Sainiré, p. 521.) Maint peuple sera indigent, Dont la mêle souloil issir, Et retourner aucunement: Qui plus ne se scara chevir ; Povre le Taurra devenir. (Detch. f. 384.) rS" Frontière: • Sur les metes de Flandre. » (Froiss. 111, 115.) —3* Etendue de territoire: . Pour • aminjslrer vivres et pourveanches sur leurs • metes. • (Id. II, 313.) — 4* Endroit : . Et y a (dans . la Somme) certeines metes de passage où douze ■ hommes le passeroienl de froncq. ■ (Id. V, J5.)] Metelle. Vipère et noix mélelle. (Cotgr.) Metere. [Mesure : • Une terre contenant six • meteres de terre ou environ. > (JJ. 166, page272, an. 1412.)] Metb. [Table d'un pressoir, au registre JJ. 189, p. 196, an. 14.17,] Mettae. Pays : • Soyez le bienvenu en nos . methes. > (Percef. IV, f. 130.) Méthodiques. Nom d'une secte de médecins : • Anciennement, ily avoittroissecles de médecins, • les empiriques qui rapporloient tout à l'expe- 47 appert du contraire. « (Loysel, MET - a: • rience et usage el non à la raison : les înethodû • ques au flus et :i son empËScliement ; les logisli- « ques et ralionels, qui avec l'expérience, mettoient . la raison. ■ (Bouch. Serées, iv. p. 382.) Metoien. [Mitoyen ; • En villes tout mur est « metoien. s'il iiap "' '" "" " ' page 283.)] Metoier. [Associé : • Ne ne serez pièges por • au.s, ne ne serez leur meloiers de nulle chose. - (D. C. sous Medietates.)'] Metoierie. Partage : Si qu'il ni soit mie demi. Mes tout entier auaa tricherie, Car je n'aime pas metoierie. /Du Cangn, sons McdietarJe.,' Metoyant. Mitoyen. (Colgr.) Metrnl. En vers, en mèlres : . Quant Lyonnel - eut l(;u la lettre metralle. • (Percef. 11, (. 93.) 1. Melre. Hailre; t^'subst. : « Mcir^ (îtiillaume . de S' Amer. • (Ms. 7015, l. i, fol. (16.) — [l'adj. : • Verpus, grève, vel melre doy. • [Gloss, 701(2.)} 2. Àietre. [Voir Mettrf. : « En blancs sarcous ■ fait melre les seignurs. • (Holand, v. 3692.) — • Biaiis nileus, Taites peiire une corde, el si me la ■ faites melre OM col. - [Mén. de Reims. §01,)] 3. Mètre. [Poésie : ■ Aller helas: ne vous y • vueillez mellre; J'aime trop mietix le vous des- • crire eu melre. • (Marot, I. p. 245,)] Melrlcal. En vere ; • Reproche melrical contre ■ les entrepreneurs arrogans, qui n'assiecnî leurs « entreprises sur divin pouvoir. - fAl. Cliarlicr, l'Esp. [). 332.) Metridat. [Mithridale, électuaire composé de substances aromatiques, d'opium, qu'on dit avoir été inventé par Hilhridaie. et auquel on attribue les vertus d'un contre-poison : • Icetle femme bailla > entre deux escailles ou quoquilles de jambles, > qui croissent en hi mer une chose ressemblant • de couleur à tiriacle ou metridat. » (JJ. 189, p. 476, an. 1160.)] Metrie. Art de versifier : Biau set noter bu chalemel, El toute U metrie. SP. av. iSOO, il, p. 065.] Metrificature, s. Versification : MetriUer, v. Versifier : [• Rhétorique versiller ■ Fait l'amanl et melrifier El si fait faire jolis vers • Nouveaus et de mètre divers. » (Hacbaut, p. 91.)] — > Comment en melrifiant deux voieulx ensui- ■ vans l'un l'autre, manguenl la moitié d'une . silabe. • (Desch. f. 396.) Métropole, s. Arcbevéclié : ■ Que chascune • église métropole, c'est à dire archeveschié. • (Cbron. des. Den. 1, f. 159.) Métropolitain— aine, adj. i" • Le metropoli- < tain est l'eveque de la ville métropolitaine. • (Gr. C. de Fr. IV, p. 505.) — 2- Capitale : ■ La ville ■ métropolitaine d'un royaume. > [Lett. de Pasq., 1. 1, p. 312.) — 3' Excessif : < Avalé de la brague MET ' de raison , deschaussé de cervelle jusqu'aux • talons, fou metropotilain. ■> (Moyen de parvenir, page G3.) Mets. Meti, aliment: • Le fromage n'estoit point • réputé mets s'il n'estoit en pasie, ou cuit en - eau. . (Du Verd. Div. iec. p. 226.) Mettable. I» Propre it : • Mettable à louue ■ entreprise hounorable. • (Nuits de Struparole, I, p. 151.) — 2" Puissant : • Elle avoit mary puissant " et mettable. • (Arr. Amor. p. 482.) Mettant (taomme), adj. ■ L'homme metlnnl • diffère de l'Iiomme mourant, car par la mort de • l'homme servant n'echeoit aueun droit de relief. • puisqu'il csl ordinairement assumé pour îaire ■ l'hommage et serment pour.... les personnes • incapables de faire les services deus au seigneur • Mais par la mort de l'homme mourant qui se me " ordinairement par ies cloistres. collèges, villes* • ou autres mains mortes, échoient tes dits droîL. • d'hommage el de relief. • (Coiil de Brusselles N. C. G. 1. p. 1276.) 1. Mette. Dorne, limite, exlrémilé : ■ Mel^ - d'un niet- • (Modus, fol. 51.)— . Je ne pounol ■ demonrei' hors de mes mettes. • (Percefores vol. 11. folio U.) — La we/(esigiiifioil le lenitoir d'un juge. • sa scplaine, et jurisditlion, son dis • iricl. • (Laur.) 2. Mette. [1° Alliage, étain : ■ Un fiascon ou bou- " leille destain ou mette. . (JJ. 156, page 15^ an. 1401.) — ■ Six escuelles, deux plalz tous de a mette. • (JJ. 170. p. 175, an. 1418.)]— 2- Métal précieux : Or et argent sont dieux en terre, Lae ! com faulx dieux et decepvens. Qui tiennent prins, en leur geote, - l'ar convoitise, mainte* gens, Que diables endort 6 sa viole : Lora les brise comme fiole Par mori t^oudaine, et en son puis, Plains de pecbiéi sont ars et cuis, Et damnez pour tele tiielte ocquere : Plus ne dient en leur ennuyé, Or et argent sont dieux en terre. (Detch. {. 433.) Metteur, s. m. Dépensier, maître d*bdltl : • Quant aucun fait ung autre son metteur onm < acheteur de son houstel, de mesmes chosesqui • seroient soubz le nombre de v sols, coiddk • soliers, sel, chandelle, ou ouvriers à mellw en • besoingne, il seroit creu de chasouae des diles . choses avoir mises et reçeues du pris de ce qu'ili • auroienl cousté, dedans le nombre de cinq sols. ■ (Ane. Coût, de Brel. f. 105.) Mettez selles, s. Boutte-selle : Nobles dames mellei aeltet, A cheval pour moy venger. Secourez moy, damoisâles. (2Jolinet, p. 131.) Vers la minuyct Tout trompettes sonaer, Uettei selles et labours resouDer ; Adonc veissiex enseignes, estondara Gecter au vent, gendarmes et souldars Crïans Hbtc, ou tirans vers leura enseigne, fjfani, 119.) Mettive. [Moisson: ■ LesuppliaDldistqu'ilavoit ■ prins lesdiz advoine et froument pour en rendre mj - 371 — mj • autant de nouveaulx après mettives, • (JJ. 185, p. 152, an. 1451.)] Mettoler. [Métayer, au Cari, de N. D. du Parc, an. 1425.)] 1. Mettre, s. Mesure : « Bichol(qui est la grande « mesure) à deux mettres, ou (en le) mettre deux « quartes, en la quarte deux boisseaux, et au bois- « seau une coppe et demie. • (C. G. I, p. 859.) 2. Mettre, s. Vers : « Six couplets de lay, diffe- « reos Tun de Taulre en mettre et en nombre de • vers, et aussi en ryme. » (Desch. f. 400 *>.) 3. Mettre, [i^ Placer dans un endroit, dans une situation : • Par num d'ocire i métrai un mien « (11. » (Roi.. V. 119.) — - En metoit Vov et l'argent « en ses coffres. • (Mén. de Reims, § 209.)] Et c^ii n*a en cest siècle ne avoir, ne richese, Si aint tant Dieu et croie, et tout son' cuer i mcce. Mt. 7S18. fol. 335. 2* [Dépenser, employer : « Cil qui barguignoient « nos vies, y ont plus mis et layet que pris. » (Froiss. II, 123.) — « Si s'avisoit que elle metteroit « tout pour tout. ■ (Id. IV, 27.) — « Je ne le porroie • faillir pour mettre toute ma cavance. » (Id. t. II, p. 57.) — • Le suppliant demanda à icelleJehanne: « qu'avez vous fait de Targent que vous avez « receuz?... laquelle lui respondi qu*elle Tavoit • mis et qu'il n*avoit que faire où elle Tavoit mis. » (JJ. 163, page 308, an. 1409.)] — • Mètre doit qui « pranre velt. » (Prov. du comte de Bret. f. 114.) Qui n*a assez la main ou mettre^ N*attendez pas que face chose Dont bien if vient à la porclose. (Ms, 76d5, /, f. 68.) Cil qui de déduit s'entremet, Se il n*aime ce que il i met Puet pou profiter et valoir. [Id. Il, f. 165.) J'espère assez, voire sans quatre ans meltrf.. Rendre aisément ceste epistre acomplie. (Crétin, p. S82.) 30 Accuser : Mains me mettent que je suis fetida, Ou par dedens desroutte, et afolée, Juvenibus non bene plcteiaa. (Desch. f. 3i6.) 40 [Parier, gager : « Se plus ai despendu, toussui • garnis Que je msche mon gage et fâche fin. • (Aiol, v. 2243.)] — « Je ferois bien mettre que c'est «plutost quelque malevolence. » (Les Marg. de la «Marg. Tolio 213.) — 5*" [Y mettre du temps, tarder : « Que c'estoit grans blasmes pour yaus quant tant • i mettaient. • (Froissart, VI, 435.) — • Et disent « ensi que on i avoit trop mis au faire. > (Id. Vil» p. 293.)] - 6» Préférer :. tu es ougrese et foie ; Quant vels mettre ta parole, La moie vels faire remaindre, Par angressie me vels ateindre : eu lïl la terre gitée. Et la lamgue U a copée. (Fabl, de S. G. p. 62.) !• Déposer : « Ainsi que un cerf met sa teste et • ses cors, tout ainsv mettent ils leurs rayes. » (Chasse de Gaston Phéous, p. 30.) — 8* [Donner en mariage : « Il fu avisé quesemessire Aymons pooit « venir, par voie dé mariage, à la fille du conte de « Flandres qui estoit veve, on ne le poroit mieux « mettre ne asener. » (Froissart, t. VI, p. 366.)] — 9* Suivi de en, s'en rapportera : • Si ne veulx point « que entre vous ait bataille pour moy; mais sur « moy vous en mettez. » (Percef. vol. IV, f. 141.) — lO" [Suivi de en, donner : « On perdoit ses peines « et tout ce que on mettait en ces Allemans. * (Froissart, t. XVI, 87.) — De là l'expression : « Or « c argent lur met tant en présent, • (Roi. v. 398.]] — il-[« Mettre avant, ^ faire connaître : « Il 11 « metteroit avant tel cose dont gaires ne de se « donnoit garde. • (Froiss. II, 303.)] [12^ « Mètre hors, • V débourser : « Li receveur « et officier dou roy avoient trop mis hors d'argent « pour ce voiage. » (Id. 1. H, 187.) — II» Excepter : « lis esloient mis hors de le trieuwe. » (Id. IV, 121.] — m» Avancer : « Le roi avoil mis hors et proposé « que jamais il n'enlenderoit à autre chose, si seroit « aie à puissance sur le duc de Milan. » (Id. t. XV, page 354.) — IV» Alléguer : « Celuy clerc avoit mis « hors plusieurs auctorités et grans notables. » (Id. t. XI, 253.)] 13* [« Mettre outtre, • prétendre : « Il disoit, « soustenoit et voloit mettre oultre, » (Froissart, t. IX, 467.)] 14" [« Mettre sus, • ^ imputer à. Eve dit à Adam : • Mettez icest dolor que vous avez sur inoi. » (Hist. de la S" Croix, ms. p. 8.) — « A mettre sus le pe- « chié. » (S. Bern. p. 20.) — • Et il metoient sus • que par bon conseil il avoient esté desconfls. • (Froiss. t. II, 22.) — II* S'en rapporter à : « Dès ke « sor vos ai mise la tenson. » (Warckernagel, 51.) — \\V « Se mettre sur, • même sens : • Sur Jehan « m'en suis mis. » (Vatican, 1490, folio 134.) — « Il vouloitque de tous poins il se mesissent sur « luy. » (Id. XVI, 106.) — IV- Imposer : . La ditte « ayde mettre sus, et gouverner. • (Ordonn. t. III, p. 221.) — [• Pour ce que la gabelle du sel a esté « mise sus en nostre pays de Languedoc. » (JJ. 180, p. 72, an. 144».)] — V* Conclure un arrangement : « Carie qui consentoit à mettre sus et avant ces • traitiés. • (Froissart, II, 42.) — VI» Composer un livre : « Et pour ce que ou temps advenir on saçe « de vérité qui ce livre mit sus. • (Froiss., Il, 2.) — VII* Organiser une expédition : « Velà cesti qui mist « ceste cevaucée ou ceste armée sus. » (la. 9.) — VIII» Mettre à exécution : « Et luy aideroient à met- . tre ses fais sus. » (Id. XVI, 176.) - IX» Rétablir : « Et par deux fois avoit icelluy prioré fait reediflLâr • et mettre sus, comme il est à présent. » (Cart. de Lagny, fol. 120, an. 1449.) — X* Apaiser : • Toutes « riotes seront mises sus. • (Ord. V. 359, an. 1370.) — XI* Se former : « Assés tost apriès se mist une • compaignie de Haynuyers sus. • (Froissart, t. III, p. 255.)] Expressions : 1* [« Mettre en embannie^ » pro- clamer un ban. (Cou t. de Bar, art. 50.) — 2* • Met- « tre en ne, en ny, • nier, s*inscrire en faux : • Et < se il le metteit en ne, le devant dit Robin Rabar- « diau Toffreit à prouver par témoins ou par gage « de bataille. • (Cari, de Cnartres,.an. 1270.) — «Et « mts^ absolument tout nos diz, clain et calenges < en ny. > (JJ. 111, p. 1Q4, an. 1377.) — dP • Mettre « jus l'oreille, » se coucher : • Si ^'endormi {né fa MET -» • mervelle) Dos qu'ele ot jus mise l'orelle. • (Roi Guill. p, 87.) — 4" ■ Se mettre sur pjez, • se redres- ser : ■ Met sei sur piez e de curre se haslcl. • (Roi. V. 2277.) — 5" ■ Mais lui meisme ne volt mettre en < ubli. • (Id. V. -238-2.) — 6- ■ En pareïs les metet ■ en seinles flurs • (Id. v. 2197), c'est-à-dire en paradis.] — 7° • itelre Tors, ■ excepter : Cil qui £st U vostre touB, De cuerii, de volenté, de cors : Je n'en vueil noient mètre fort. Que je treatoi vostre ne soie. /Ma. ISiS, f. ilS.) 8" • Se mettre, • être admis ou recevable, parlant detnonnoie: • Dites à mon père qu'il ne rongne • pins li) monnoye, car elle ne se mettra plus. • {Bouch. Serées, liv. il, p. 6-2.) — 9" • Mettre à tel, ■ substituer : • En cesie beson^nne me pourriez met- • tre hlR] Lyonnel si vous vouliez. » (Perceforest, vol. II, f. 81.) — 10" . Mettre à point, • réformer : ■ Pour ndressier et mettre à point les cours des • parisis et des tournois. • (Ordonn. 1. 1, p. r>36.) — H" • Mettre au dit, ■ déférer, s'en rapporter au jugement. (Dom Mor. Hisl.deRret.c. 983, an. 1262.) — 12»- Mettre sas, ■ engraisser : • Oiseau megre « mettre sus. ■ (Fouill, Fauc. f. 80.)— iS- . Mettre ■ à seurs, • promettre : • Elle lui n mis à seurs ■ qu'elle le me voulloit bailler. • (Le Jouvencel, DIS. p. 502.) 14" ■ Mettre bas, • 1° rendre par le bas. (Fooill., Fauc. f. 47.) — II* Affoiblir : • Purger et mettre bas . l'oiseau. . (Id. f. 63,) 15" ■ Mettre conseil, • prendre conseil. (Rymer, 1. 1, p. 13, an. 1256.) — 16* ■ Mf(/re contre, • oppo- ser, objecler. (Perard, Histoire de Bourg, p. 514, an. 1266.) — 17- - Mettre devant, ■ préférer. (Cré- tin, épil. p. 5.) — 18' • Mettre de fait, • mettre en possession : • Quelle se fasse meltrede fait es heri- • lages.... sur lesquels elle prétend le droit de • douaire. ■ De celle expression vient • mise de ■ fait, • pour prise de possession. (Souv. Coût. G, t, il. p. 614.) — 19* - Se mettre en diseurs, ■ s'en rapporter it des arbitres, se mettre en arbitrage. [Duchesne, C,énéa\ de Bélbune, p. 152, an. 1237.) — — 20" • Mettre *ia quierelle, • attaquer en justice. (Dnchesne, Ibid.) — 21" • Mettre ens, • repousser : ■ Les Sarrazins ne porcnt mette ens les cresliens. • (Continuai, de G. de Tyr, Martene, t. V, col. 613) — 82" • Mettre en voir, • prouver. (Glossaire sur les Coût, de Beauv.) — 23" • Mettre en vray, ■ vérifier, démontrer : • S'il le oie, je vueil mettre en vray ce • (jui me souffira. • (Modus, t. 200,) — 24" - Mettre • jour, » fixer un jour, un rendez-vous, prendre ^our. (Ordonn., I, p. 159.) — 25" • Mettre le fais, • imposer, donner la charge : Les de bas que voos avez Tais, De quoy vous avez mit te fait Sur le conte de Tancarville. (Bmi, f. i36.) 26' Mettre main, ou la main, • frapper : Trop petit d'onor hcbate Qui sor chelif homme met main. (Mm. 7S18, f. SU.) 27° . Mettre peine, » tâcher, s'efforcer: • Chacun c m«f£oiïpetne ea vain de lui bailler la vrayeinler- • pretation. . (Nuits de Sirapar. t. I, p. 158.) — »- HEU 28* > Mettre la paille au devant. • (Colgrave.) — 29* • Mettre en panne. • (Id.) — 30» •> Mettre à plain • pied, sur le plein pied. • (Id.) — 31» ■ Meltteà la • pile. • (Ibid.) - 32" > Mettre au pouls failli. ■ (Ibid.) — 33"- Mettre plus, • enchérir. (Ass. de Jérus. p. 133.) — 34" ■ Mettre plainte, ■ porter Slainte, la mettre entre les mains de celui qui en oit faire justice. (Pérard, Hist. de Bourg, p. 460, an. )210.) — 35* • Mettre por ceu qu'il aillent , • chargés ou destinés à aller: • Ceos cuy nostre • sires at mis por ceu qu'il aillent et k'il fruit apor- . lent. . (Serm. de S. B. p. 118.) — 36" ■ Mettre ■ au rouet. ■ (Colgr.) — 37* « Mettre lot ses coses • en droit, en loi, et en abandon , • les engager, les obliger. (Duchcsne, Généal. de Bélhune, p. 161, an. 1240.) — 38" • Mettre trop, - rester trop long- temps. (Chasse de Ga;t. Phébus, p. 263.) — 39" • Mettre le couteau en la main du furieux. • (Contes d'Eutr. p. 308.) — 40" . Mettre son doigt au feu , • assurer : • Je n'en voudrois mettre mon doigt au . feu. . (Bab. U, p. 154.) — 41" • Mettre la cam- . pane au chat, ■ attacher le grelot. (Cotgrave.) — 42* . Mettre à la flac. • (Id.) — 43" . Se mettre à • l'ombre des bouchons. ■ (id.) — 44* « Mettez fol . à parsoy. il pensera. . (Id.) — 45* . Metz raison t en loy, ou elle sy mettra. • (Id.) Meture. [Héteil, au reg. JJ. 61, p. 713, au. 1326.] Melz. [Service: ■ Vint Lizane sa damoisclle • qui apportoiU'escuelle du premier me/::^ et Lyriope • en prit en la main la damoiselle et l'assisl par ■ devant le roy Alexandre. • (Percef.) — • Lors • vindrent les servants et servirent du dernier « metz qui esloil de chevrot de presse , confitz en ° espices. > (Id.)J — • Le mangier fût appareillé • riche et beau, et quant ils eurent mangicjusques ■ au tiers metz, si vint ung chevalier. ■ ;L:tnc. du Lac. M. f. 9.) Expressions : \<" Pour tous metz, > en tout, comme on dit pour tout potage : Or est il minuit pour tous meti. fCoquill. p. 151.1 2* [• Prendre metz, > s'associer pour manger ensemble: • Lesquelz compaignons se associèrent • et prindrent metz pour soier et labourer ensem- . ble en la présente messon. • (JJ. 176, p. 296, an. 1413.)] i. Meu. [Menu: > Si les destranche et abat el • sablon, Com charpenter fait meu bodiillon. • (Alesclians, v. 5869,)] 2. Meu. [1" Disposé: • Ensi esloit meuselenco- • ragiés messires Jehans de Haynnau. • (Froiss. II, 61.) —2" Irrité: • Nostre fils d'Angleterre est " ung petit trop fort meu contre noslre cousin . Derby. • (Id. XVI. 145.) — 3- Fou: - Estnossires • meus qui nous fait tel sermon. • (Brun de U Montagne, v. 87.)] Meublage— alge. [1* Fournitures: • Donnons ■ et oltroions ledit office de sergenterie de meuMoffe • desdittes forges en Bray. • (JJ. 45. p. 135, ao. 1310.)] — 2* Frais avancés dans la culture d'uD héritage. (Ane. CouL de Brel^e, t. 109.) MEU - 378 - MEU Meuble, fl* Biens meubles : < Meubler sont appeliez qu on peut transporter de lieu en autre et qui suivent le corps, immeubles qui adhèrent au fonds et ne peuvent estre transportez. » (Bouteil. Som. Rur. p. 429.)] — • En païs de paix, ung homme qui perdroit son prisonnier, il le peut poursuivre en toute Tobéissance de son païs; car c'est son meuble. • (Le Jouvenc. p. 349.) — [« Et ne se vololent mais cargier de si grant meuble que il avoient fait en devant. » (Froiss. IV, 423.) — « Quoique je soie povres et mal enlina- giez, S'ai je vaillant en moi, se de vrai le saviez, Un loiâl cuer d*ami , en loiauté (Iquiez ; Certes c'est tous mes meubles^ de plus ne sui aisiez. > (Baud. deSeb. m. 117.)] Expressions: !• « Meubles raouvables, » les meu- bles meublans, le mobilier. On lit à Toccasion de la succession d'un évoque : « Le roy n'a riens aux « meubles mouvables, ne à la justice spirituelle. » (BouL Som. Rur. p. 655.) — 2» « Silesubjeclpesche « les estang, ou deffans, rivières, ou ruisseaux • defensables de son seigneur, et prent sesconnins « de jour en ses garennes, il (ail son meuble d*a- « mende de soixante sols mansais. » (Coût, du Maine, C. G. Il, p. I3i.) — 3* « Livres de meuble^ » livres suivant la valeur des meubles, distinguées de livres en nature de terre. (Duohesne, Généal. de Chastillon, p. 14, an. 1231.) — 4* [• Poisson en • sauvoir est wi^mW^ portable. • (Arrêt du Parle- ment, de 1279, reg. B. f. 51.)] Meublé, pari, l'> Meublé, au figuré, orné : Si m'a plus gentement meublé Ke s*ele m'eust tôt Fargent Et tôt For d'un païs doné. (PoëL av. 4300, HT, f. 974 J 2® « Meublé suivant Tordonnance. • Cette façon de parler commença d*é1re en usage sous le règne de Louis XIV, temps où les officiers des compagnies des villes de provinces, forcées à la solidarité pour le paiement des taxes par la dureté des traitans, étoient réduits à avoir pour tous meubles un lit sans rideaux, une marmite de fer et des cuillers de bois. (Mém. du maréchal de Noailles, sur les finances du temps de la Régence, ms.) Meubliaire. Biens meubles : k Le meubliaire « doit acquitter les arrérages escheus. « (Coût. Gén. II, 1059.) Meubllairesse (femme), qui a l'usufruit des meubles de son mari décédé. (C. 6. II, 1059.) Meublier. Qui tient aux biens meubles: « Hoir « meublierj » héritier du mobilier. (N. C. G. II, p. 429.) — « Mari meublier, • qui a la jouissance pendant sa vie du mobilier de sa femme décédée. (N. C. G. II, p. 428.) — « Parçon meubliere, • par- tage des meubles. (N. C. G. II, p. 52.) — • Succes- « sion meubliere^ » succession des meubles. (Ibid.) Meud. Mode, terme de grammaire : « L*un sert « pour les meudsdes verbes, l'autre pour la manière « de faire. • (Rob. Est. Gramm. fr. p. 110.) Meudre. Cas sujet de meilleur : « Li ôrs et li • meudres. • (Ms. 7615, 1, f. 73.) Mcudy. « Toutes escriplures comme d'informa- « lions, examinations, demandes, responses, repli- • cations, raisons de droit; d'un arpent d'escriture « douze deniers, dune relation annexéeou attachée « en aucun meudtf, six deniers. » (Estats des off. du duc d e Bourg, p. 303.) Meuf. Mode, terme de grammaire. (Cotgr.) Meuglement. Mugissement. (Cotgr.) Meulllan. Château du Bourbonnais: « Milan a « fait Meuillan, et Chasteaubriant a défait et perdu « Milan. Cela vouloit dire que des gains et profits « que fit monsieur le grand maistre de Chaumont, « quand il en estoit gouverneur, en fit faire le « chasteau et la maison de Meuillan en Bourbon- « nois, qui est Tune des belles et superbes que l'on • scauroit voir, elles fautes que fit monsieur de « Lautrec estant gouverneur du dit Milan, rebatues • par madame de Chasteaubriant, à Tendroit du « roy, défirent et perdirent Milan. » (Brant. Cap. fr. I, p. 162.) Meuldre. Meilleur : La plus gracieuse Et la meuldre en bonne foy. (Desch. f, 193,) 1. Meule. [1° Pierre à aiguiser: « Meule à • taillant. » (JJ. 138, an. 1390.)] — 2' Pierre à broyer le grain : .... Autres tournoient la meule, Faisant craquer le grain, et pleurer le raisin. iMoa. BellMu, Bergw. t. f, p. 80. 2. Meule. Racine du bois des cerfs: • Le vieux « cerf a les meules larges et fort pierreuses près « du suc, et test de la teste. » (Fouill. Vén. f. 37.) — [« Se les meules sont près de la teste , c*est le « plus grand signe qui soit sus le cerf, qu'il soit - vieil. . (Mod. f. 14.)] 3. Meule. [Biens meubles : « Courtois et larges « de donner... Tout son meule aleuweetdespent. » (J. deCondet, p. 117.)] Meulendois, s. Le pays de Meulan : • Parmi le « Veuquesin (Vexin) s*en vint en Meulendois. (Ms. 7218, folio 344.) Meulenge. [Vanne d'un moulin: «Lesuppliant < trouva le molin fermé et le meulenge dixd'iimoMn « levé. . (JJ. 192, p. 63, an. 1460.)] Meulegulnier. [Tisseur de molequins: «Jehan « Ratel telier de toilles,.... Mathieu Wiet meulequU • nier. » (Liv. Noir de S. Pierre d'Abbeville,f» 27'.)] Meulière. Molaire. (Cotgr.) 1. MeuIIe. Pierre à broyer : « Que malle meulle « te puisse moudre. • (Moy. de Parvenir, p. 70.) 2. Meulle. Racine du bois du cerf: « Les joioc- « tures où les meulles sont attachées au test du • cerf. • (Charles IX, Chasse royale, IV.) 3. Meulle. [Meubles: « Je laisse à Richaut me « feme tout men meulle et tout men catel , sau ce • que ele paiera mes detes. » (Tailliar, Rec. 198.)] * MEU -3 Meulon.Heule: .... Un autre l'amoncelle Eu pointes le dreEtaant de superbes meuloai. Le jouet quelqiierois des venteux toiirbilloos. R. Bsiruu, t. I, fol. IG. MeuloDner. Amonceler. (Colgr.) 1. Meiir. l" Mùr, en maturité : • Plus noirs . que meures meures. ■ (Ms. 7615. II. f. 180.) — 2* Prudent, sage : ■ Uontance en onl U plus meiir. • (G. Giiiarl, f. 23i ) — [■' Car ja famé Si ferme > cuer n'aura. Ne si loial, ne si meur, Que jit pnist « estre hom asseur De li tenir par nule paine. » {fiose, V. 9937.)] — 3* Formé: ■ Estant venu en • meur aajre. • (Am. ressuso. p. 391.) — 4* Agé: ■ Plus tost meurent H jone souveni que li meur. • (Meung, Tesl. 21.) — 5° Usé : - Habit meur. . (Oiid.) Expressions: l' « El si elle est aultre (libertine), • qui avient souvent, pensez qu'il a assez à souffrir, • et si elle lui en bat//e de belles, de vertes et de « meures. » (15 Joyes du Mariage, p. 1G6.) — 2» . Qui ne cueull des vertes, il ne mangera jà des . meures. • (Le Jouvenc. f, 19.) ~ 3» . L'empereur ■ monstroit de n'esire du tout hors de volonlé de ■ coiiclare les praticqiies, et lousjours les entrete- . noii, meslanl entre deux vertes une meure, • aujourd'tiuy double, demain espérance. - (Du Bell. liv. V, f. H4.) — 4" -Donnerentredeux vertes • une meurt!, • se dit d'une bonne chose qu'on trouve parmi beaucoup de mauvaises. (Cotgr.) — 5o[.n'enlre deux meures une verte Vous fault ■ servir pour vos labeur. ' (Charl.d'Orl. rondeau.'] — 6° • Douleur meure ou verte. • (l,es Marg. de la Marg. f. 379.) — 7° ■ Prendre à meur, • réfléchir mûrement, apporter beaucoup d'altention : • Comme • il apparut après aux estais qu'ils/Ttnrentd meur, ■ leur sembloit que fortuneleur fust comme mcre. • (Hlst. deLoys 111, duc de Bourbon, p. 226] — 8° • Toutes heures ne sont pas meures. > (Cotgr.) 2. Meur. [Hoere, dans les Flandres: ■ Comme « nostrechiere compaigne Yzabeaux contesse de . Flandre et de Namur tenist aucun yrelage, si • comme incur et poulres, ki sont waingnet des . grés de le mer. > [iî. 48, p. 200, an. 1290.)] Meurdresse. Meurtrière : Meurdrtr. [Meurtrir, au propre et au figuré: ■ Honte vous est, non pas vaillance. D'un loyal • cueur ainsi meurdrir Par vostre plaisant acoin- - tance. ■ ICh. d'Orl. bail. 5.) — • Gelez, meurdriz . et enfonduz. • (Villon, p. 46.)] — < Meuràritsant ■ ma bonne renommée. • (Am. ressusc. p. 388.) Expression : Guetz meurdris, eaux mortes , dor- mantes: * S'en alloit aux guetz meurdris pour • trouver Zephir, car il se tient ez lieux aquali- . ques. . (Percer. IV, f. 131.) t. Meure. [Poinle de l'épée. de la flèche, dans Partonopex, v. 224), 3179, 3541.] 2. Meure. Mûre: ' - MEU [' Lors se lieve sans alendue, Queut des pierres • plain son giron. Si en aroebe le boisson. Qu'il • voloit les meures abattre. ■ (Ren. v. 24670.) -- • Aussi n'oi des meures Benars, Quant failli ot de ■ toutes pars, FA il vit nule n'en auroit. Donc dist • que cure n'en avoit. ■ ,01. et Jeh. v. 4486.)] Expressions : ï° [• Encore viendra tout as tens • l'heure. Que li iriaufé, noir comme meure. Les - tendront en lor desciplines. • (Buleb. 409.) — 2* • Femme a lu loi d'enfant qui pleure. Ce qu'avoir • puet. n'aime une meure. ■> (Gautier d'Arras, llle elGaleron.)] — 3°' Ne pris une meure, • même sens, aux Poël. av. 1300, lll. 1040. — 4* . Aller aux ■ meures sans basloii, - entreprendre une chose sans prévoyance: K'alei aux meures tant liastons, Adïisez ce qui vous est bon. (Deich. f. S99.! 5» •Ramener des meures, » réprimnndei', par alfusion au trailemenl des voleurs de mûres: Dam prieur vers l'apres-dinëe Si trouva à sa sainturette Deux ou trois brins de violette,.... Dont grande cryrie fut tors faicte, "" ' it bien dea meurei. Elle L-Ai faire 6' ' Faire dégorger meure à quelqu'un . rendre gorçe: .... Desgorger lu; a Taict mainte meure. Dont ai très maigi-e et chetif il demeure. fJ. Varot, i66.) Meuremeut, s. Maturité. < Avec meurement. • (Règle de S. Benoit, ch. 43.) Meurer, Meurlr. [!<> Mûrir : • Il ne pueent es ■ rains duier. Tant qu'il se puissent meurer. • (Rose. V. 181 18.) — • Li bleds et les avainnes oom- . men^oient à meurir. • (Froiss. 111. p. 222.)] Tout ansi com U noia est Enserrée dedens son test, Ne n'en puet estre hors oatée DsvMil quele soit mturée. (Ut. ISiS, f. S59.) Ual ait fruil qui ne se meure. (!éi. GSlt, f. iS.J 2" Vieillir : On ne doit nas sans amour meurer Hais joues doit son déduit démener. / Yat. 1490, p. 141.1 L'yvers qui ne va à déclin, Qui B'apelle de coiiBcieace. Nourris es delis dea l'eofance De char, en desespoir mearra Ces flllea, ot les livr«ra A delour perpeltielment, [Detch. f. 539.) Meureté. [1" Naturel, au propre et au figuré : • Car tousjours viennent li bon à meurete tX i • congnissance. • (Froiss. 11, 12.)] — ■ Les harbres • plus hâtifs portent fruicl de moindre garde... qne • ceux qui cultivez en droite saison reçoivent leur • meureté par la chaleur du soleil. > (Pasq. Lett. t. m, p. 360.) - a* Prudence : .... Jeunes venlt joie recevoir, Et li vieulx homs A mturetA s'adresse. (Detch. f. i09.} Meurlere. Lieu planté de mûres. (Cotgr.) Meurison— isson. t" Maturité : • Les fruits • attendent leurs meurisons. • (Tri. des IX Preux, p. 164.) — ■ Si aucuns fruids eacboient à meurit- ■ son, les convient raessonaer. • (C. G. I» p. 05.) MEU — 2» Prudence (le l'Age inùr: >■ Il y a granldifTe- | • rence entre la verdeur (le jeunesse, el la m£um- I - son (le viellesse. ■ (Percef. IV, f. 64.) 1 Mearitelt. Gravité, dans S. Bernard; gravitas ' sitentii est rendu par • meurileit de silence. > MeurloD. Espèce de vigne. (Cotgr.) Meurole de pommes. (Cotgr.) Meuron. Mûre sauvage : • Qui donrroit à men- • ger ou à boire à une personne du jus ou du noir ■ de meurom. dont l'en noircist les cuirs, on de ■ prunele. mais qu'il feusl cneilly ù ta Teste Saint • Eslienne, estant ou mois d'aoust ouenviron icelle • fesle. il eu mourroil. • (JJ. 13», p. 19, an. 1390.) Meurté. [1" Maturité, au propre: • Les fruiz ■ dicelles vignes venuz à meurté et presque en ■ estai de cueillele. ' [JJ. 99, p. 279, an. 1309,)] La chaleur (du soleil) lionne le gros et la •neufié. (Desch. f. 47S.J 2" Sagesse: [■ Personnes sages et plains de ■ grant science et meurté. • (Ordon. t. 111. p. M\, an, ISiHi.)] Meurtre. - L'on dit meurtre (|uand le fait est • advenu scientemenl, et appenséemenl, ou pur • aguet. ■ (Gr. Coût, de Fr. IV, p 521.) Meurtrier. • Résolue comme un meurtrier, • (Brant. Dames gai. l. II, p. 183.) — « Assurance de « meurtrier, • c'est-à-dire bonne mine à mauvais jeu. {Le Duchat, sur Itab. IV, p. 105.) Meusnler. [• Quiconque veut esire meuniers à - Grand Pont de Paris, estre le puel. se il a molins « qui siens soit ou à ferme. • {Liv. des Met. f. 18,)] - ■ Fidèle comme un meusnier. • (Oudin.) ~ • Larrons meusnicrs. • (Cotgr.) ' Qui dit meusnier, - dit larron. • (Le Duchat, sur Rabelais, V, p. U.) Meute. [1° Croisade : • En icel temps, j'os bien • monslrer, Fu la grant meute d'outre mer, Quant ■ Antioclie fu conquise, Et la cité de Niques prise, . Et que Jérusalem fu pris. » (Rou.) — . La meute ■ pour les Albigeois. • (Mousk.)] — > Se croisa à la ■ première croiserie de Pierron l'hermite; et alla ■ oultremer à la première meute. • (Chron. de S. Denis, 1. 1, p. 223.) — [2* Troupe de chiens dressés pour ta grande ctiasse: • jUeu/e de chiens. ■ (Fouill. éd. Favrc, f. 92 >".)] — ■ Bailler la meule et route à ■ UQ cerf. ■ (Cotgrave.) Expressions : l" • Meute d'artillerie, • décharge d'artillerie : • En escar mou chaut, ceulx de la place ■ se retiroiei^l tousjours pensaus que les Genevois ■ les suivroient pour leur donner une meute d'ar- . lillerie. . (J. d'Auton, Louis XU, 68,)— 2» . Meute - de guerre, • sortie : ■ Ceulx de la ville ne s'esmeu- ■ reol de tant que ils feissent saillie, escarmoucbe, 1 ou meule de guerre. > [Ibid. p. 28.) Meutemacre. Emeutier: • Grand partie des • plus nolables (de Bruges) feirent scavoir au duc ■ defiourgongneque voulenliers ayderoient à punir .- • les dessusdits meuletnacres. C'èsloienl gens de • petit estât, qui ne desiroient autre chose que de ■ fort eniroubler les besongaes, pour eux augmen- ■ 375 - MEZ < ter et avoir majesté sur les plus riches. • (Monst. 11. f. 142, an. 1437.) Meutin. [Mutin: • Ung très grant capitaine de . meutins. • (Froissart, t. XII, f. 289.)] Meuwissent. [Imp. du subj. de mouvoir, dans Froissart. H, f. 163.] Mex. [Maison, aux Ord. IV, 394, an. 1229,] Meynoverer, Manœuvrer: • Si ascundonour ' soit receu en ceux tenementz après le don par la • debonerlé le purctiassour, e( il pusse aperceyver « que le donour le voille en gcller ou desturber de > sa seisine. ou meynoverer si corne se demeyne, ■ launtost se purchase par ceste assise. • (Britt, des Lois d'Anglet.fcl. lOl.) Meyuprisc. [Saisie : « C'i!St assaver par chas- . cun bille C d. outre les meynprises que montent ■ à 311 liv. par estimation ou plus. • (Ch. de 1375, dans Du Gange, sous Meinprisa-)] Meysel. [Métairie. (Ch. de 1308, dans Du Gange, sous Meysladaria.)] Meyt. [Maie, pélrin. (Ch. de 1476, dans D. G. sous Madia.)] Meytere. [Mesure agraire: • Une terre qui ■ souloit estre" bruyère, contenant .xït. meyteres . de terre, • (JJ. 166, p. 272, an. 1412.)] Meyterée. [Même sens, dans la même pièce.] 1. Mez. Demeure (de mansus). Gautier jura sor sains et sor livres messeï Jusqu'au jur de sept ans n'eolerroit ea son tnei. Hi. 7ilS,tol.3>7. 2. Mez. f Portion (voir Mets) : « Chascune acou- ' chiéedudii Hostel Dieu doit avoir un »te% entier.- (Ord. 111. p. 584, an. 1362.)] 3. Mez. Espace entre deux sillons (dérivé de médium) : Audjgier fu armez sor Audigon ; Ce fu la meillor beste de su maison Jusques à prime chevaucha un met et un ailloa Le jor ne pot aler plus Audigon. (Rom. d'Audigier, ffl.) Mezatl. ■ Mezail se dit du devant, ou plutôt du • milieu du devant du heaume, qui s'avance à l'en- ■ droit du nez, et comprend le nazal elle vantail; ' de la vient qu'on dit que les princes et grands • seigneurs portent leurs timbres ayant le me^i/ < tarré, ou tourné de front, c'est â dire le me%ail, • paroissant également éloigné des oreilles. * (Dict. de Trévoux.) MezariD ou Mezarlm, s. Espèce d'officier de justice. ■ Par conseil, respondit le potestat de nos < maistres me%arims, nous avons mis en ta saison • qu'il ba de coustume icy venir, dedans les mou- ■ lins, force coqs, et force poulies. • (Bab. IV, 185 ; Cotgrave.) Meze. Pâturage : ■ Aucun des habilans ne peut ■ lenir plus grand nombre de bestatl... ez paschiers • et me%es communs. • (C. G. Il, p. 474.) Mezeaux. Pluriel de meze/, lépreux: • Quand • aucun achepte des porcs au marché et le lan- MIC - 376 — MIC « gayeur Irouvequ'ils soient mezeaux^]e dilachep- « leur ne sera tenu les prendre. » (C. G. l. f. 973.) Mezeillade— ellade. [Espace entre deux sil- lons (voir Mez) : « La troisième pièce contient ung « arpenl et une mezellade de pré, » (JJ. i97, p. 159. an. 4471.) — « Mezeillade ou pugnerade. • (D. C. sous Mezellada.)'] Mezel. [1® Lépreux : « Vil cassot, qui vaull au- a tant à dire comme mezel, et venu et extrait de « lignée mezelle ou ladre. » (JJ. 165, p. 267, an. i'AM.) — 2® Sordide: « Viex est lor vie, ordre et « mezele. De hupe nos font turlerele. » (Sainte Léocadie.) — 3» Païen : « Loi mezelle. • (Enfans Haymon, v. 91'2.)] Mezellerie. Lèpre: « Les pourceaux sont sujets • à engendrer en leurs corps, une abondance de • grains de mezellerie, • (Bouchet, Ser. III, 299.) l.Mi. [!<" Cas sujeU singul. mon: « Caries mî • sire. • (Hol. v. 1254.) — 2» Cas sujet, plur. mes : « Octroi et mi assent. » (Ord. 111, 295.) — « Cun- « seillez mei, cum mi saive hume. •• (id. v. 20.) — • Mi seigneur. >» (Froiss. IV, 344.)] 2. Mi. [!• Milieu : « Par mi un val. » (Roland, V. 1018.) - •En mi ma veie. » (Id. v. 986.) - « En « mi les dos. » (Id. v. 3222.) — « En rwê le vis. » (Mén. de IL § 284.) — « La mi quaresme. » (Joinv. § 299.) — « Granl cop li a doné en mi le pis. » (Aiol, v. 641.)] Il se metent plustost au bout Por fuire qu'en mi por combatre. (Ms. 68i2y f. 61.) 2o A moitié : Li chevaliers qui me paia. Qui tne devoit cinquante livres N'est encore mi délivrés, Qu'il n'en doit plus de la moitié. /M». l^iS, f. 2i9.J Expression: « Mi à mi, » immédiatement. (^Ord. t. 111, p. 295.) Miadres. [ Meilleur : u N'i estoit esparné li • miadres ne li pires. » (Sax. X.)] Mials. Meaux: • La croie ieMials « (Poël. av. 1300, t. IV, p. 1651.) Miate. [Miette: « Tait me despisent mandiant, « ne nesaoienl de lor miales lou famillant. • (Ms. lorrain de la Bibl. d'Epinal, 181, dans les Arcniv. des Missions scient. 3* série, I, p. 277, xiii* siècle.)] MIaiileis, s. Miaulement: « Miauleis de chas. » (Poët. av. 1300, IV, p. 1651.) Miauler. « Le chial miaulde. » (Merlin Cocaïe, II, 211.) — • Tu as beau miauler, » c'est-à-dire tu quémandes en vain. (Oudin.) Miaus. Mieux : Et me doint encor la licence qu'aidier li puisse, Et que miaus son vivre li t misse, Et miaux mon ostel conduise Que je né fais. (Ms. 76i5, II, f. i3i.] Miauwer. [Miauler : « Et Tibiers li cas est en- « clos En le despense, à miauwer Prist si haut. » (Renan le Nouvel, p. 105.)] Micbaud. Nom propre. Expressions: 1* « Frère Michaud^ » pauvre diable. Un homme mécontent du traitement qu'on lui fait, dit de lui-même : Voilà Taubade, Et la gambade, Qu'on bailla à frère Michaud. (Folles amours, p. 3i1.) 2« « Charelte michaut, • jeu: Juiens nous au roy qui ne ment, Et à la charelte Michaut. (Frmss. poës. p. 86.) 30 a Mesnie maestro Michaut. » (Glossaire de la Thaumass. ; voir Mesgnie hanequin.) — 4° « Passe « temps Iftcftaw//. • Et pensez qui n*a bonne belle, Pour soy contregarder du cbault, On est mis à la kirieUe Avec le passe temps Michault. (Coquill. p. i05.) Micbe. loPetit pain d*une livre ou deux : Ils aiment mieux grant pain que miche. [Ms. 1218, 325 J Chailloz de mer Plus durs qu'aciers, gros comme miches. (Guiart, SiS.J 2** Petit çfâleau, en Picardie : • Mes amis me traic- « terent douze jours de bons vivres, et ne me pré- « senlerenl point de pain ; ils ne me donnèrent que • de la miche. » (Moyen de parvenir, p. 342.) Expressions : 1* « Miches du couvent militaire, • balles et boulets. (Colgrave.) — 2® « Miches de • S. Etienne, • pierres. (Id.) — 3° « Ne valoir pas « deux miches, » ne valoir rien : Leur corps ne vaull deux miches. (Desch. 553.) Michel (S.) « Les pelitsgueux vontàS. Michel, « et les grands à S. Jaques » (Le Duchat, sur Rab., I. V, p. 17), c'est-à-dire au mont S* Michel. Michelade. On a donné ce nom à un massacre arrivé à Nimes, Tan 1567, le jour de la S. Michel , massacre pareil ù celui de la S* Barlhélemy; un grand nombre de catholiques y périt par les mains des religionnaires. (Menard, Hist. de Nîmes, t. V.) Michelet. « Faire le sault michelel, • le saut d'amour : Femme qui souvent se regarde, Et pollist ainsy son coUet, C*est presumption qui lu y tarde Qu'elle ne face le saull de michelet. (Coquillart, p. 30.) Miclielot. • S* Michel, S' Jacques, S' Claude qui « prestans leurs noms à leurs pèlerins, les ont fait « appeler michelots, jacquets, claudins. » (Apologie d'Hérod. p. 594.) Michotte. [Diminutif de miche : « Lequel « (prieur) et ses successeurs seront lenuz de leur « bailler ù chacun d*eulx et à chacune femme cinq • michotles.,. ie qusivenie neuf au bichot defro- « ment. • (JJ. 198, p. 191, an. 1461.)] Micmac. Intrigue. (Cotgr.) Micocoulier. Alizier, arbre. (Cotgr.) Micqueloi. Pèlerin de S. Michel : « On appelle « micquelots de petits garçons qui vont en peleri- « nage à S. Michel sur la mer, etc. » (Le Duchat, sur Rab. 1. 1, p. 242.) Microisi, s. Espèce de bail ou cheptel, fait sous la condition de partager l'accroissement, le profit par moitié. MIE - 3 Microscope. Mot inventé par Frédéric Cesi. fondaleur de 1 académie des Lincei, en 1603. (Nou- velles lilt. de Florence, Ï744, n* 34, col. 533.) Micte. Mitre : I^urfl bobans, et leur cuevrechiefe, l«urB miclei. (Dach. f. 53$.) Mldenier.s. • Mden/er en vieux langage signi- • lie la moitié d'une somme. Mary ou femme ayant • melioré leur propre, ou réuni quelque chose â ■ lenr lier et domaine, ou Tait quelque ménage qui • regarde le seul prolll de l'un d'eux, sont tenus . d'en rendre le mi-denier. > (Laur.) MidcroDDer. Amidonner. (Cotgr.) Midi, [i' Milieu du jour : • Cuntre midi tene- • bres i aa granz. > (Roi. v. H31.) Ce mot n'existe pas au Gloss. de U. L. Gautier. — 2° Sexie, en litur- gie : < Matines, prime, tierce, midi, none, vespres - et compile. ■ [tleg. Nosler, fol. 221, an. 1304.) — 3* Sud : • Et c'est tousjours en toute saison que • ceste yane de la mer court à midi, que c'est mer- . veilles. » (Marco Pol. p. 680.)] Expressions : 1" ■ A douze heures du midi, ou ■ midi de douze heures, > c'est-à-dire à midi. • Le > lendemain midi à douze tieures. • (N. C. G. t. I, page 808.) — 2* • Chercher midi où il n'est qu'onze • heures; chercher midi à onze, à quatorze heu- - res, » chercher l'impossible. (Cotgr.) — 3° • Cher- ■ cheur de midi à quatorze heures, • impertinent, larron, querelleur. (Oudin.) — 4" • Poids de midi. » (Cotgr.) — 5" . Fait du midi jusqu'au soir, -. nou- veau venu, apprenti sans expérience : > Ainsi ■ qu'ont esté ces deux grands personnages que ■ plusieurs années et longues expériences a voient • façonnés, et non comme aucuns d'aujourd'huy ■ qui les veulent imiter, qui n'ont esté faits du • midy, jusqu'au soir. » (Brant. Cap. fr. II, p. 86.) - 6" . En Languedoc ils disent... qu'il est entre miat « et la croix verte, pour faire entendre à qui leur • demande s'il est une telle heure, qu'oui, et même ' beaucoup au delà. > (Le Dnchat, sur Rahel. t. V, p. 122.) — Il y a dans Rabelais entre midi et Ferrol- fes. Le Duchat croit que la Croix Verte et Ferrolles sont deux villages. It y en a un en Normandie, auprès d'Âvranches, nommé la Croix Verte, et cette espèce de proverbe y est fort en usage. — 7* . A midi • estoille ne luit. . (Cotgr.) i. Mie. Féminin de mi, qui est au milieu : El li dial : Rsul, dob tenon ; Vos dites bien, ai te raion De sa sent, dont il est en mûr; Point le cberal, criant turie. (fto*i, P- S38.J 2. Mie. [j* Miette : • Mes onc li cuens ne volt > de vin gouster. Ne de blanc pain une mie ade- • »er. . (Bat. d'Aleschans, v. 2756.)]. [2° Partie molle du pain entre les croates : • Qui • tanlestraint crousle que mje. • (Lai de l'ombre.) — • L'escrilure (les Juifs) n'entendent mie, I. mieleus Irencha, Les ruissiaus vivensestancha. > (Rose, V. 20333.)] MIE — 878 - MIS Mielleusement. [Avec la douceur du miel : « Le mielleusement doux chant des sirènes. » (Est. Apolog. pour Ilérodole, p. 48.)] Mielsaude. Hydromel. (Colgr.) Mielx. [Mieux : « Et que lidit procureur dudit «monsieur le conte a mza/xetplus suffisamment « prouvé. » (J388, Assises d'Orléans.) L. C. de D.] Mieiz. [Même sens. !• adv, : • Asez est mielz « que les diiefs il i perdent. » (Roi. v. 58.)]— • Que « nostre ville de Caen soit louz jours mielz, et plus « diligemment gardée. » (Ordonn. t. lU, p. 297.) — [2^adj, : • Des mielz e des pejurs. » (Roi. v. 182!2.)] [Expression : « Dous cenz anz ad e mielz » (Roi., V. 538), c'est-à-dire et plus.] Mien. [1" adjectif : • Par num d'ocire i métrai « un mien filz. • (Roland, v. i'iO.) — 2*» substantif, bien : - Bien voie que j'i porroic tout le mien des- « pendre. »» (Mén. de Reims, § 260.)] J*ay nourri iiii chevaulx au mien. (Desch. f. 230.) « C'est mien. » (Prov. du C" de Bret. fol. 115.) — 3* Terme du jeu de dés, ma mise, ma pose : Jouez, c'est de douze que je couche : .XV. mien, taisez; vostre couche Tout franc autrement ne lairez : Je le tien, vous rencontrerez. (Dcsch. f. 39^.) Miendres. Moindre : « Et ot Irestous li mien- • dr es .\mi. pieds de grand. » (Notice du Roman d'Alexandre, f. 07.) Mieuueinent, s. Dyssenlerie {menuison). . Dijanira (Ist Ercules ardoir Par la chemise, et le micnuonent. [Desch. f. 2iO.J Mienuit. [Minuit : « Devant la mienuit li temps . un peu s'escure. • (Berle, c. XLll.)] Mier. [Pur : • Sun cheval brocliet des esperuns « d'or jnier. » (Roi. v. 1500.) — • Il saisi Marchegai « par le resne à or mier. » (Aiol, v. 1840.)] MIerc. [Intervalle des mailles du haubert : « Se ■ li fisent vestir l'aubierc, Dont li entresain et 11 • mierc Des mailles en la char li perent. • (Rob. le Diable.)] Il le desmaille le haubierc Et puis li fait une autre mierc Que le clavin et le pourpoint Li a tresperciô et clespoint. (Mousk. p. iOO.J MIere. Médecin, mire : « Les navrez à mieres « et à serjanz livrez. » (Rou, p. 12t>.) Mierlenc. [Merlan : « Del millier de makeriel, « quatre deniers (de droit) et del millier de mier- « lenc, quatre deniers. » (Tailliar, Recueil, p. 15.) Mierre, s. Myrrhe : « Embaumer et de baulme, « et de mierre, • (Chron. de S. Denis, I, f. 128.) Micrsenaire. [Mercenaire : « Uns chevaliers • miersenaires. » (Froiss. III, 289.)] Mlés. [Plus : • Ains le vespre en i vint .ce. et « miés. » (Aiol, v. 3716.)] Mtester. [Brasseur d'hydromel : « Jehan le ■ Maron miester^ bourgois de Douay.... ont levé le • mestiez de miez brasser. • (JJ. 97, page 462, an. 1367.)] Miesnie. Famille : Talent ai, n'en doutez mie, De râler 6 miesnie. (P. av. i300, II, p. 708.J Miessonner. [Moissonner. (Fr. 111, 5.)] Miette. [1° Miette : • Ledeabie fait six comman- « démens ù Tavaricieux le quint qu*il ne fasse « miettes ne relief. » (Ménag. I, 3.)] — S^'Mie : • La « miette qui est dedans le pain, est meilleure et a « plus grant et léger nourrissement que la crouste u de dessus. » (Les Tri. de la Noble Dame, fol. 115.) Mieudre. [Cas sujet de meilleur : • Li mieudres < consaus que nous vous sachiens donneir, ce est • que vous la (Eleonore de Guyenne) laissiez aler; « car c'est uns diables. • (Mén. de Reims, § 11.) — « Et fu tous li mieudres de son costé. » (Froissart, t. V, p. 2t26.)] Bonne est In paix après la guerre, Plus belle et mietildre eu est la terre. (Brut, f. 82.) Ne ja Famors n'ert si désespérée Q'on ne soit mieudreSy et plus joUs. (Val. n« i490yf. 26.) De mieudre ains parler n*oi. [Poèt, av. 1300, IV, iSOl.) Mieulx. Plus : Il y a ccans religieux, Qui a niesme mal essayé Que vous avez, et cent fois mieulx, Sans ce qu'il ait gueres crié. (Am. rendu Coitl. p. 559.) Expressions : !• « Au mi^w^ venir, » au plus : En ces flours a moult de delis, De déduit, de joliveté, Au mieulx venir n'ont c'un esté. (Desch. f. 5Si.) 2* • Qui mieulx mieulx, • à qui mieux mieux : « Issirent de ccenz qui mieulx mieux^ chacun - emportant son avoir. » (Du GuescL Mén. p. 436.) Mieure. [Moudre: « Pour mt^ure blet et pain - quire. • (Froiss. VI, 256.) — « Moulins à le main « pour mieuire blés. » (Id. Vlll, 267.)] Mièvre. [Fantasque : « Et li bous y mena sa • kievre Ki par jovence estoit si mièvre C'en ea • tenoit partout ses gas. » (Ren. le Nouv. p. 90.)3 Ds (les chiens) sont Ares, legiers et nûewes. F4MC.G«éria. Vëo.p.aO. Mlevreté, s. f. Espièglerie d*enfanL « Madame « Vollichon ne parla plus... que des belles qualités < de son iils, de ses mièvre tez^ et postiqueries. » (Rom. Dourg. p. 143.)— [« Ne cbien ordoiant lit, ne « mievrcté de page. • (Ghastelain, p. p. Kervyn, t. Vil, p. /lO.)] MIeus. [Miel : « De la roche leur venoit If « mieus. » (Bail, du yui* siècle, f. 100.)] Douce con mieus, plus blance que gresieus. V«lk. a* i4t0. f. ifO. Doce, plus doce que mieus, (P, av, 1900, I. //, ji. 883.} Mieus-x. 1» Le plus, plus: • En oocireni sur la « place mieux de soixante quatre. • (Monstrel. II, p. 137.) — « Nous devons mte^is avoir en mémoire « che que nous avons veu user et jugier de oestre • enTanche, et en nostre pais, que d'autre pais. * (Beaum. i.) — < Il vaut mieus bien plus la moitié.» (Ms. 6812, f. 60.) — 2« Principal motif: « Ctsl toul « li mieus por quoi il s'acorda. » (Rou, p. 70.) [Expressions : i^ « Cbascuns se pourvey endroit MIG - «?•-- MIG • de lui dau mieux qu'il peuU. » (Froiss. II, 291.) — 2^ « Elle desroberent qui mietix mieux, » c'esi-à- dire à Tenvi. (Id. VI, f. 177.) — « S'en relournerenl < cascuns que mieuls mieuls, sans arroi cl orde- € nance. » (Id. IV, 416.)] — 3' « Mon mieux, » le mieux, le meilleur que je puisse avoir. (Poës. av. 1300, 1, p. 449.) — 4' « Son mieux aimé, sa mieux « aimée, • son ami de préférence. (Lelt. de Pasq. Il; p. 105.)— 5* « Les gens le mieux à cheval, » les meilleurs cavaliers. (Hist. d'Artus III, conn. de Fr. duc de Bret. p. 778.) — 6* « Mieux que bien, » plus que bien : « Estant le mieux que bien venu, fu par • plusieurs jours festoyé. » (Pasq. Rech. VIII, p. 697.) On lit mieux que très bien, dans D. Florès de Grèce, fol. i09.) — 7* « Mieux des mieux. » (Oudin.) — • Mieux vaille, ou value, » plus value: « Mieux « vaille sera rendue au débiteur. » (N.C.G. 11,941.) 1. Miex. [Forme concurrente de mieux: « Or « nous consilliés desquels signeurs nos sires se « poroit mieux aidier et es quels il se poroit miex • fier. » (Froiss. II, f. 353.)] 2. Miex. [Maison, dans D. G. sous Mesus."] 1. Miez. Hydromel: Puis est au vaissel repériez. Ou il n*avoit, ne vin, ne mxez. [Ms. 7S18, f, 278,) On lit dans une apostrophe à la Vierge : BeUe flour de vireinité, ▲ournée d'umilité, Port de salut, et porte en ciel, Temple d*amor^ ceUe de miez. (XV Joyes de la Vierge.) 2. Miez. [Mieux: « Li miez guariz. » (Roland, V. 2473.)] MIge. Qui est au milieu, à moitié: « Mige aoust.» (Le Beuf, Hist. d'Auxerre, p. 245.) — [« Assés lost « après les suivi haslivemenl et les a consuivi bien « mige voie dudit lieu de sainte Golome et dudit • lieu de Vergier. . (JJ. 110, p. 233, an. 1377.)] Migeotter. Mijoler. (Cotgrave.) Migerat. [Trait d*arbalète : « Le suppliant mist « le trait qu'il avoit en sa main sur son arbalestre ; « e*estoit ung migerat . ouquel avoit ung pelil • taillant. • (JJ. 205, p. 35, an. 1478.)] Migis. [Mégis : « Pour une pel de migis. • (Varin, Arcbiv. administr. de Reims, II, 2' partie, p. 1130, an. 1347.)] MIglaive. Demi-lance. (Gl. de l'Hist. de Bret.) Mlglias, s. Dans l'inventaire des meubles pré- cieux de Charles V, p. 21, on lit: < Un mantel froncy d'une escarlale rosée foorée d'ermines, à trois boutons d'or, garnis de miglias, et à lettres en la pance. Une houpelande, un mantel et un chape- ron de veluau vermeil cramoisy fouré d'ermine, à trois boutons dorés de muglias. » Voir Mcglias. Mignard. 1" Joli. Henri IV, voyant la famille du père du peintre Mignard qui étoit fort belle, lui donna ce nom, disant qu1l falloit les appeller des mignards. « Voyez quel mignard visage, quelle « gentille bouche. > (Nuits de Strap. II, p. 12.) — 2* Petite fille : « Confitures pour donner aux mi- « gnarde$. » (Moy. de Parven. p. 16.) — 3» Femme Satante: « Ayant rencontré xxn^ mignarde. • (Dial. e Tahur. p. 43.) Ainsi le berger disoyt Et tout gaillard attisoyt Les amours de sa mignarde, (J. Tahur. p. i22.) 4» Caractère d'imprimerie, le mômeque mignonne: « Lettres migfiardes. » (Lelt. de Pasq. I, p. 134.) Mignardelette. Diminutif du précédent : Ne m*aime point à regret Petite mignardelette. (Paaquier, Œuv, meslées, 483.J Mlgaardement. [D*une manière mignarde : « Ainsi se plaignoil mtgnardement D'un enfantin « myaudement. » (Du Bellay, VII, f. 40.)] Mignarder. 1* Caresser: • Le mignardera, le « flattera, et donnera à manger plusieurs petites « friandises. • (Fouill. Vén. f. 113.) Les amants se suwoient sans crainte ny soupçon. Et mignardoyent l'un l'autre en diverse façon, (fam. iôl.) 2' Flatter : « Les Lacedemoniensqui mignardoient « leur Diane, en faisant fouetter déjeunes garçons « en sa faveur. » (Sag. de Charr. p. 298.) — « Les « flattans même et mignardant en leurs fautes et « erreurs. » (Dial. de Tahur. p. GJ.) — 3» Faire la mine : Et quoi ? il sembloit à te voir Qu'on ne te deust jamais revoir, Tant bien tu tnigiiardoys ta mine. (J, Tahur. f. 372.) Mignardeur. Minaudier. (Cotgrave.) Mignardise. \^ Gentillesse affectée : .... Les mignardises vaines Qu'incessamment font les dames mondaines, Pour décevoir leurs maris et amis Du deceptif langage d'Amadis. (FoxiilU Vén, f. 90.) S'adonnoit a toutes mignardises. (Strapar. /, f, 80,) 2<> Bibelots: « S'en alla prendre un petit coffre • duquel il tira quelques petites gentillesses et « mignardises qui n*estoient pas de grand prix. » (Strapar. I, p. 83.) Mignarie. [Droit dû par les meignans, chau- dronniers: « Item» droit de mignarie que j'ai en « toute ma terre, c'est assavoir que nul meignan « ne puet ne ne doit besoigner de son métier. » (1401, Aveu de Châteaudun ; L. C. de D.)] Mignaut, s. Nigaud. (Blas.des Faulc. Am. 274.) Migne migne bœaf. Jeu. (Rab. I, p. 150.) Mignier. [Manger: « S'il y estoit à eure de « mignier, fust au main, fust au viespre, mignast « u non, puis k'on li aroit livrée sa provende. » (Coût, de Cambrai.)] Mignoigrement. Hignonnement : Joli cuers dois bien amer Par amors mignoigrement. [P. av. 1S00, 77, f. 609.) Mignol. Mignon : Ck)intcs et jolis Agencés^ mignots et poUs. (Ms. 72i8, f. SOi.) La chantoit li rossignols En son chant qui fut moult mignols (Froiss. poës. p. 23.) Mignon— onne. Au masculin favori, au fémi- nin maîtresse : « Ung mignon aime unemignonne. » MIG - 380 — MIG (Coquillart, p. 57.) — « Le seigneur du Lau esloit le « mignon du roy, et s*habiUoit pareil de luy. » (Oliv. de la Marche, I, p. 465.)— « La dame du Grat « mignotme (du duc de Bourgogne) luy conseilla de « pariementeravecledauphin.-(Pasq.Rech.Vl,464.) De là les expressions : 1* « Mignon de chambre. » (Chass. d'Amour, p. 44.) — - Ganimede mignon de « couchette de ce grand dieu haut tonnant. » (Dial. de Tahur. p. 425.) — 2» Habillé avec recherche : « Mignon et pouparL » (Contred. de Songecr. f. 8.) — « Pour ce que je me tenois mignonne^ on parloit « mal de moy. » (Moyen de parvenir, p. 192.) — 3* Terme d'amitié. Des enfans appeloient mignons des chanoines. « Pourquoy est-ce que les chanoines « se font nommer mtfl'yions à leurs enfans? parce « que mon mignon, mon oncle, mon maistre en « chanoine, c'est à dire mon père en ministre, « comme monsieur en grand. » (Moyen de parven. p. 270.) — François 1" s'en servoit en parlant à sa sœur la reine de Navarre: « Le roy son frère « Taymoit uniquement, et Tappelloit lousjours sa « mignonne. >» (Brant. Dames ill. p. 309.) — [• Mi- « gnonne, allons voir si la rose Qui ce malin avoit « desclose Sa robe de pourpre au soleil... • (Ronsard à Cassandre.)j — 4° « Mignons de la chambre du roy •> à son enlrée dans Milan, en 1515. (Mém. de Du Bellay, édit. de Lambert, VI, p. 208.) — 5« - Argent « mignon, • argent dépensé en friandises. (Oudin.) — 6<> « Dain mignon. » (Colgrave.) MIgnonnement. D'une façon mignonne: « « beaux cheveux d'argent migtionnement retors. » (Du Bellay, VI, f. 26^) Mignonner. Se rendre mignon, s'embellir, aux Vig. de Charles VII, p. 68. Mignonnerle, s. Etal de mignon, collectif de mignons: « Toute cette nouvelle mignonnerie dura si peu.... que ni eux, ni vous, n'eustes pas grand moyen de vous en prévaloir. » (Mém. de Sully, I, p. 196.) — « Ceux de la mignonnerie eslant si pru- dens que de contester toutes vos propositions, et vous conlrecarer. » (Ibid. Vil, p. 407.) Mignonneté. Façons mignonnes. (Rob. Esl.) Mignonnette. [Diminutif de mignon : « Tout mon gracieux orgueil. Toute ma petite brunelte. Toute ma douce mignonnette. • (Rons. 143.)] — Riz mignonnet. • (Loys le Caron, f. 7.) Mignot. [1° Gentil, mignon : « Deus damoiselles moult mignotes. • (Rose, 764.)] — « Joinedamoi- sel ^unXmignot. » (Chans. du xm*s., ms. Bonh.30i) — - « Une fille avoit moult courtoise, belle, doulce et advenante, tant génie, et m%gnote,(\\xQ de plus gratieuse n'en eut sceu trouver. • (Gérard de Ne- vers, !'• partie, 89.) — « Marches et degrez, chargez de vaisselle dont par les plus bas estoit la plus grosse, et par le plus haut estoit la plus riche et la mignotte. • (Mem. d'Oliv. de la Marche, 528.) De tant comme la famé Est plus mignotte et cointe, De tant est plus musars Et plus foux qui Tacointe. (Ms. 76i^, II, f. i39.) 2* [Délicat : « Jehan Petit, dit de la Croix et Âlip- « son se jouèrent ensemble par plusieurs fois, et à « lune d'icelles fois se coucha ledit suppliant sur « ladite Alipson et fistsa voulenté d'elle, mais pour « ce que en soubrianl, elle faisoit semblant de crier, « comme telles jeunes filles mignotes font, il lui « mist sa main sur la bouche. • (JJ. 125, p. 45, an. 1381.)] - 3- Gai : Ai cuer mignot et joli Et tout vestu d'amours. (P. av, iSOO, III, p, i209,) La joie k'atenc de li Mi tient mignot et joli. (Vat. n» iàOO, f, 14.) 40 Recherché: • De sa vesture et habillement n'est « mignot ne desguisé. » (J. Boucicaul, p. 37D.) — 50 Mignon : « Un escuyer gascon mignot du roy « d'Angleterre. » ;AI. Chart. Hist. de Ch. VI et VU, p. 51.) — 6«L- Icellui Pariset requist le suppliant « qu'il lui voulsist prester deux escus d'or en lui « disant qu'il avoit de l'argent mwno/. » (JJ. 206, p. 1084, an. 1476.)] Mlgnotement. D'une manière mignonne : Leurs dances font si très mignotlement , CoiitrodiU de Songecreux, fol. \1l, Il reluit comme le fil d'or Mingnolement recercelé. (Ms. 72i8, f. !2i8.J Cuers jolis doit bien amer Par amors migtwtemcnt. fP. av. 1300, III, 988.) Miguoler. 1« Faire la douillette, la malade : * En tel tourment esl le pauvre homme huyt ou « neuf mois, que la dame ne fait rien que mignoter « et soy plaindre. » (Les Quinze Joyes du Mariage, fol. 36.) — • Elle se plaint et mignotte tout à « escient. • (Id. f. 69.) — 2« Embrasser : « Acolloit, « embrassoit et mignotoit les coqs blancs, comme « s'ils eussent esté ses frères. » (Dial.de Tahureau, p. 121.) — 3° Flatter :* Flateurs pensere^ qui enyvrez ma peine, Par la faveur d'un amoureux désir, Vous seuls donnez à mon ame plaisir, La mignottantz d'une promesse vaine. (Le Caron, f. i8.) 4*» Ajuster : Si Tavisay-je au bord d'une claire onde Qui mignotoit sa chevelure blonde, Autour d'un front de benine douceur. (R. Bell. 7, 53.) 5° Adoucir sa voix : La nimphette au dit « De ce garsoD repondit, Mig notant sa volx tremblarde. //. Tahur. p. i2$.), Mignotte. i« Manière gracieuse : « Toute jour « (les femmes) font et Iruevent novelles mignoties « Deguignier, depignier, d'estre par reins fornies. • (J. de iMeung, Test. 1293.) - 2- Gaîlé : Ne chant pas por mignotie. Car onques jor de ma vie N'oie joie d'amour certaine. (P. av. 1300, /, p. i73.) Mignotise. 1°Gaité: Quant U dous tans se debrise, L'oisiUon selon leur guise Laissent lor mignotise. (Ch. du XIII* s. {. 279.) 2» [Afféterie : « Icellui Peschat ne voult souffrir « l'emplastre, disant qu*il n'avoit cure de telles « mignotises. » (JJ. 206, page 634, ao. {480.)] — « Telles cointises, telles contrefaîctures, et telles • mignotises ressemblent à Tyraigae qui fait ses MIL -a • relhs pour prendre les mouches. » (LeCbev. de la Tour, Instmcl. à ses filles, f. 26.) MIgnotot. Mignon : La pasiore ol cuer joli Uigiiolot et gaj. (P. av. 1300, I, p. 50.) 1. Migraine. Douleur qui occupe la moitié de la léte (hemicranium) : Pour mon costé crie bahay Maintes roi?, et A l'aventure Une migraine ou chier aray. /Desc/i. f. AA3.} Expressions : i* ■ Fièvre migraine/. ' Unerée Que li dona Morgue la fée, Que t'orne Tait si esbahir Et si trembler et si tremir, Com s'il eust /ieire inigraigne Ou quotidiane, ou quarUiine. {Fabl, de S. G. f. 6i.f 2* ■ (JouUe mioraine. - De cravelle puial-il mourir. De la pierre el goutte migraine. (Desch. f. 349.} 2. Migraine. [1° Grenade {mille grana : ■> Item • de cent pommes grenades ou migraines. • fCti. de Carcassonne, an. i354.) — 2* Teinture écarlale comme la grenade; étoffes qui y sont toi n les : ■ Mais il puroit evidemmcnl que les teintures en ■ migraine sont celles ou l'on emploie la moitié ■ moinsde graine que dans celles qui sont teinles ■ en graine; comftie on distingue le cliocolat « par le nombre de vanilles qu'on y fait enirer. ■ (Ordonn. des Rois de Fr. I. III, p. 585, note K.)] — ■ Jfj^rafrië d'Angleterre, ■ écarlate tîne, fabriquée en Angleterre. (Favin, Tliéàl. d'honn. 11, p. 103G.) — « Migraine blanc ou noir. • ■ Ce qu'on appelloit ■ m/(?rai»ie en fait d'étoffe eloit une espèce a'ecar- ■ late : il ne faudra donc plus rire lorsqu'on enten- ■ dra le policbinelle des marionnettes vanter so.n ■ bel liabit d'ecarlate noire. Ce qui rt fait appellèr . écarlate, noire, ou blanche un drap d'un très ■ beau noir, ou d'une extrême blancheur, c'est ■ l'usage ou etoient les Romains de qualiiier de ■ couleur pourprée, ou d'ecarlate, toutes les cou- ■ leurs aussi parfaites en leur genre que l'etoit le « pourpre en fait de couleur rougeatre. • (Le Ducbat, sur Rab. t. 1. p. 325.) — [• Baisez moy ma « doulce amye. Une robe vousdonray D'escarlecte • ou de migraine. • (Cbans. du xv s. p. 5i.j] — 3» ■ Migraines boules de fer creuses, appelîées « autrement grenades, ii cause de leur ressemblance - avec les pommes de grenade, qu'en Languedoc ( on nomme migraines. « (Le Duchat, sur Rahel., t. III, j). 7.) ~ • Migraine 6i: feu. ° charbon lançant des étincelles comme une grenade. (Rabelais, t. Il, p. 214.) — 4» Oursin de mer. (Nicol.) Migration. Passage. (Colgrave.) Migrer. Passer, (id.) Mijaurée. Sotte. (Oudin.) Mijour, s. Midi. (Comparer le proven^jal miejour) : En clair myaur, tout ce que veoi me nuit, Et les splendeurs ne me sont que ténèbres. Lujl U Ca«n, M. li. 1. MU. [Millet : < Le suppliant loua les jumeos I - MIL « ou eques de Raymond de Port de Bearn pour • piquer ou batre son mil ou blé. ■ (JJ. 16a, p. 139, an. 1408.)] 2. Mil. [1° Mille : ■ Mil hostura. • (Roi., v. 31.) — • Od mil de mes fedeiiz. . (Roi., v. 84.) — S» Un grand nombre : • En la grant presse mil colps • i lierle plus. . [Roi. v. 2090.)] Voir Millb. Milalte. Mille, mesure itinéraire : Une milaile apriès deçà. Si est la fontuine, et souri la, Del buen profete Klizei Qu'il aanna et benei. (Mouskes, p. SSS.j 1. Milan, Oiseau de proie; de là les exprès* sions suivantes : 1" " Milan royal. • (Cotgr.) - 2" • Milan noir, • le plus agile : • On fait voler au sacre deux sortes ' de milans, le milan royal, et le milan noir, qui • donne plus d'affaire aux oiseaux que le royal, car « il est plus agile et de moindre corpulence. > (Budé, des Oiseaux, f. 109.) 2. Milan. Ville d'Italie. De là les expressions suivantes : !• ■ Fournimens. • arquebuses de Milan. (Branl. Cap. Fr. l. III, p. i'J6.) — 2° . Canons d'arquebuses • de Milan. ■ (Ibid. page 291.) — 3° . Corselets de ■ Milan. • (Ibid. p, 293.) — -i» • Morions de Mi/an. • (Ibid. p. 297.) — 5' . Cloches ou grelots de Milan. » (Gace de la Bigne, f. 93.) Mliandre. Squale de la Méditerranée. (Cotgr.) Mllanoise. La Milanaise [airquejouenl encore les musiciens ambulants d'Ilalie]: ■ Un auti'e cria ■ tout haut en braillant, sonne cornemuseur, la • pavanne; autres demandentla Milanaise. «(Merl. GOC. 1, p. 175.) Milement. adv. Par milliers : ■ Milement sont . tabou r par païs assemblé. • (Ms. 7218, fol. 278, V» col. 2.) Miieu. Milieu : Deux maus larrons de tes cousins Andui Tiirenl, par bougresie, Ars en mileu ae Normendie. fMa, ISiS, f. 814.} Millalres-ares. [Millésime, dans les chartes lorraines : ■ Et ces leires furent doneez l'an que !i > miliaires corroit par mil et douz cenz et cin- ■ quante et un, eu moiz d'avost. • (Arch. de la Meui'lhe, G », fonds du chap. de la cathédrale de Toul.) — . Ky furent fayles, en moix de février, ■ en l'an ke li miliares corroit par mil el deuz cens . et trente neuf anz. • (Arcb. des Vosges, série H, fonds de l'abbaye de Habémont.)] — • Ai ge fait ■ ces lettres scelleir de mon sccil l'an que li ■ miliaires coroil, par mil et .ce. etxixi. > [Ord t. V, p. 550.) Mille. [Mille : • Vint mille humes. • (Roland, V. 13.) — • Sunl plus de cinquante milie. • (Id. V. 19ld.)J ^ Mliiende. [• Lequel Gonaysqui avoilde soezsa ■ teste rese etsa barbe en sa milientie. > (JJ. 154. p. 73, an. 1398.)] MIL -î Millere. TChanip do millet : - Lesquels pnr une ■ ninlganlofent une mt/iftre joignant ledit mutin. • {JJ. 127, p. 197, an.l38r>.)] Milieu, Millu.r- En mi/(f«sort une fontaine. ■ (FI. etUlanchef. v.'iOîl.}] Grans Tu la noise, et li huslina, De païens cl dfi earraïins Et Âgoulans fu en miliii, (Mnuik. p. HQ.J • Deu... nous derendi du fniit de science de bien • et de mal, qui est en miliu de paradis. ' (Hist. de la S" Croix, p. 7) Expressions : i' • Dame du milieu. » (Cotgp.) 2° Mais un démon qui l'heur dee dieux seconde. Milieu tenant en l'urdr'' •In grand inonde, l«j)ius prochain d'immorlolle unité, Hais séparé de la divinité. fL. le Caron, f. SU.} Millon. Terme numérique. Ce mol n'étott pas connu anciennemeni, car on disoit dix cent mille et vingt rois cent mille pour nn tnilion , deux mlitons pour vingt fois cent mille écus, en HI8 et 1419. [Juven.desUrsins, Hisl. de Cli;irlesVI, p. 308.) — Dans les Négociations de Jeannin, t. I, p. 181, ■ le million d'or • semble distingué du ■ million » de livres. • Milisme- [Millième : ' (Les Heuves de l'enfer) •I Qu'as âmes Tout si granz molestes, Qui sunt mises « en cele abysme. Que nul n'en diroit le tnilisme. • (Image du monde, II ; de enfer ou il syet.)] Militaire, 8. m. Officier de guerre. Vers l'an 1«15. Thouast se qualifie poëtc et militaire. (Cou- jet, Biblioth. fr. t. XLI, p. 43.) — [On l'employait dans les traductions, au xir siècle : " Et ainci ot on - comices de tribuns mililaires. » (Bercheure, folio 100.)] Militer. 1' Faire la guerre : • Milites moult . inellement. - (Ms. 7(115, II, f 187.) — . Qui sous ■ un même imperateur militent. • (Borel, citant Pierre tïringore.) — 'i- Protéger : « Dieu... institua ■ les nobles et Testât de chevalerie... pour faire à • chascun justice, pour militer et delTendre le peu- pic. . (Le Jouv. f. 05.) Mlllargeux. [Pourri, où il y a des vers miliai- res : ■■ Touz bouchers vendans aux bans char mil' • largeuse doivent encourre la paine de vingt cinq • sols tout ainsi que de truye. ■ (Ord. V, 681.)] 1. Mille. 1° Nom de nombre : Qui du commun tait lever mille el marî, vivre A dangier. ce m'ennuye et deshelie Quant régner voy le meodre des .vu. ars. (Detch. S44.} ifile doux mots doucement expriroei. Mil doux baisers doucement imprimez. (Du Bellay, 58.} Expressions : 1" • Ils ont mi/Zeescus ensemble, • ils sont mariés, ils ont couché l'un avec l'autre. L'équivoque est : ils ont mis les culs ensemble. Cctt€ façon de parler signifie aussi que les mariés n'ont pas beaucoup de biens, (Oudin.) ~ 2* • Mille ' diables. » bande de voleurs qui, suivant Borei, d'après Dupleix en son Hisl. de France, se tirent ainsi nommer l'an 1323. II* Mesure itinéraire : ■ Un mille d'Halle revient . îi demie lieue de France. • (André de la Vigne, 2- MIL voyage de Charles V à Naples, paee 163.) — On lit ■ mainte mille, . dans G. Guiarl. F. 146. 2. Mille. Millet, dans Fouiiloux, Fauconnerie, folio 73. Millegraine. Grenade. (Colgr.) Milleflroux.[VoirMiLLEH*is. -(Jehan Bourgeois) • faisoit porter sur lui vielles savates, vielles fer- ■ railles, vielles peaux pourries et puans, en disant • quec'esloit le iresor millegroux, et de fait alloit ■ par la dile ville de Tours paré des choses dessus « dites, en criant : veez ci millegroux. » (JJ. 157. p. 86, an. 1402.)] Millénaire, Mlllenlsme, a (Coût. Gén. II, p. 287.) Mlllesiesme. [Millième : • Las cornaient vous . poiirrai-je jamais servir à la mi//csiMnw partie ■ de ce qu'à vous sui tenu. > (Jean de Sainlré, ch. 15.)] Miliesme , adj. de nombre. • Millesme dou- ■ cenleimme quaranlein sexein > pour 1216. (Ducbosne, Généal. des Chalcig. p. 38.) Millesoudier. (Colgr.) Millet. [Voir sous Hillierb : ■ Percer un grain • de mi//e( d'une (arrière. «(Colgr.) Mllleiir. r« En avoir le milleur, • c'est-i-dire le dessus, dans rroiss. VI, 271.] Milliaire. Millésime (v.HiLiAiRBs) : € Le milliai- > res coiiroit par mille. > (Ouchesne, Gén^I. de Bar-le-Duc. p. 37, an. 1270.) Princes, ty mondes a'enviellit. De jour en jour anientil, Septem miiliairc s'avnnce. (DeKh. f. 44 *.} Mllliart. Milliard. (Colgrave.) Millice. Escrime: ■ Apprendre la milliceis • l'espée. > (Brant. des dueis, p. 162.) Millier. [1' Millier : • De dulce France i ad .r. • milliers. • [Roi. v. 109.)] — • Du cent i-endre le . millier. • {Mod. f. 221.) — 2* . Un millier, ainsi • nommons nous le nombre de dix mille. '(Du Verdier, Div. ieç. p. 584.) Minière. [Champ de millet: • Lequel Paris avoit ■ prins et émulé en une minière... trois oo quatre . brins de millet. . (JJ. 169, p. 424, an. 1416.)] Million. Milan : ■ Les millions prenneol les • grues. • (Gace de )a Bigne, f. isa.) MIN -3 Milloque. Soupe au millet. (Colgr.) Mlllort. Milord. Les Anglois, en 4383, appellent lecomlede Bonquingaii ■ intllorl deBoiiquingan.» (Hisl. de I.oy3 ni. duc de Bouibon, p. 99.) Milods. Moilié du droit de lods et ventes ; ■ Milods sont dûs en aucuns litux, comme en Lodu- > nois, en cas de succession collatérale pour les > herllagescensuels. ou en cas de donation, comme ■ eo Daupliiné a là différence des lods entiers, « qui sont dus en cas de vente. • (Laur.) Mtlort. Milord: • Les rançoiinemens que l'on ■ faisoil de ces gras usuriers milorts, quand on les • tenoil une fois, leur faisoit bien sortir de par le • diable leurs beaux cscus et leurs bourses, en . despit deux. = (Drant. Capit. fr. III, f. 199.) Milouet. Même sens : » Tliomas Trivet grand ■ seigneur anglois.... fut trainé par un ctieval ta- • rouche et emporté malgré luy, el renversé par . terre fit rompre le col à ce milouet. » (Boucbel, Serées, liv. I, p. 428.) Milour. Même sens : A tels destours El à lels tours Le IcmpG passé Les grans iniltnira Qui ont eu cours Y ont passé. (Loy. d,-$ Folles amo,„-s, p. SS8.J 1. Mils. Mieux: * Assez aim mi/s espérer que . morir. » (Poët. av. 1300, III, p. 1227.) 2. Mïls. Miel : - Douce com mils. « (Poët. av. 1300, t. Il, p. 830.) Mime. Bateleur. (Colgrave.) Mlmeslé, adj. Eulremélé. Ainsi qu'on voit remuez Les plis d'une eau doux coulante, Quand les xepUirs mi-mettcz La ronl estre un peu dolante. (P. Etioc, p. 98.) Mtmionner, v. Balbutier comme un enl^nt. N'eut eatérjue sa voix Mnnioifna plusieurs fois. (Det Ace. p. 4S.} Mlmoire, s. Mémoire. (Ms. 7615, 1, f. i(M t".) Mlmore, s. Mémoire. (Cotgrave.) Mlmorle. [Art: • Desos un lit à pecols d'or Qui > mouU Tu fais par grant mimorie; Les espondes • furent d'ivorie. • (Parlonopex, v. 10302.)] Minable. Qu'on peut miner: - Mit le siège de- ■ vant le chastel, el lu trouvé qu'il estoil mUiable ; ■ pour ce on commenta à miner k l'endroit d'une ■ des tours. • (Juv. des Ursins, Ilist. de Charles VI, page 237.) Minage. [1<> Droit levé sur chaque mine de grain pour le mesurage: ■ ISus, quel qu'il soit, n'est quile ■ del minage, se il mesure à la mine le roi. • (Liv. des Met. 3i3.>] — ■ Travers, lonlieux et minage. » (Beaum. 118.) — • Minage^ est de chacun boisseau • vendu une joinléed'iceluy grain, en assemblant ■ les deux paumes de la main ensemble. • (Ordon. V, 464.) — 2* Marcbé : « Place du minage, • encore employé. ~ 3< [Remuage des vins : < Et aussi que ■ elles soient quittes et fianches de toutes exac- ï - MIN > lions, ...tailles, vicontez, minages de vins, cous* • lûmes et impositions. » (Ord. III, 301, an, 1359.)] — 4" Ferme payable en certaine quaniilé de mines de blé: • Terres gaaingnables (jui ayent el tensdu • bail été données û loyal minage, sans fraude et > sans bnral, li hoir s'en doit passer pour le nii- ■ nage. ■ (Beaum. ch. XV.) — h° Pension, rente viagère, telle que celle que les pères se réservent en abandonnant leurs biens à leurs enfans. Pere et mère qui tant ave^ de rage D'enfane nourrir, e'iIz sont grans, soyez sage, , Et gardez bien que nuU d'culx ne vous pille ; Soiez seigneurs, ou vous aiez dommage. Ne vous rendez à vie ne en tniiiaiie : Aise sont ceulx qui n'ont filz, ne iille. (Deech. f. 963.) Mlnager— eur. [Mesureur : • Et cil devant dez « blez doit estre paiez i*! la vaillance de minage, et • cils Girars ou si boir doivent envoier un mina* > geur à Ourmes, por mesurer et por recoivre ce " . blez. » (Cart. de Champagne, f. 251, an. 1247.) — • Et en avoienl tousjours esté payez iceulx reli- ■ gieux, leurs miuagers, mesureurs. ■ [Carlul. de Lagny, f. 148, an. 1430.)] MInarde (tuer à In), à la façon dont fui tué le président .Minard. (Brant, Cap. fr. Il, f. 112.) Minatere. Grimacier. [Colgrave.) Minauderies. (Cotgrave.) Mince. [!■ Petite monnaie valant un demi denier. (G. Guiart. v. 11787.) -2° Rejeton : • Les Irons (des • chous) qui sont tous defeuillés, ne convient il ■ plus leplanler, mais laissier en terre, car ils gel- • teront minces. » (Ménag. II, f. 2.)] MIncé. [Mis en petits morceaux: • Aiez oignons • pelés et minces. > (Ménag. Il, f. 5.)] Mlncelet. Diminutif de mince. (Cotgrave.) Mincement. [Pauvrement ; • Le roi esloit bien • mincemeîit habillé et en povre apparanl pour un <■ corps de roi. > (Chastelt. Chr. de Bourg. Il, 38.)] Mlncer. Mettre en petits morceaux. (Colgr.) MtDcerte. Pauvreté : Pensez se dame minceric Nous empoigne ung peu aux costez. On verrn bien frinçuerle Porter maintx babitz chicquetez Trouez, percez, tringuelotez. (Coguillarl, p. 10.) Minceté. Qualité de ce qui est mince. (Cotgr.) Mindoltes, 3. ;)/. .... Sa Guscote, et aa goele ; Son pochiDuet, et s'escuele Son sakelet, et ses mindoke*. (Ht. 7989*,f.t30.J l.Mine. [1* Mesure de capacité contenant un demi-setier (voir sous Minage): > Et de mon oree • plaine mine. • (Renart, v. 10713.) — ■ Ne remist ■ Duef ne vache, ne chapuns, ne geline. Cheval, • porc, lie brebiz, ne de blé pleine mine. • (Thom. de Gant. 120.) — > Il flnaissent mieus d'une lerme > Que d'une mi?i<3 ou d'un seslier De formenl s'il > leur fust mestier. • (Ruteb. II. 128.]] — La somme de poires ou de pommes étoit de 18 mines, suivant l'AocieD Coût. d'Ot'léans, p. 474. MIN -3 Expressions : l'' • Il eti a poursafnt/K^defebves,- c'est-â-dtre il lui en a coûte beaucoup. [Oudin. Cur. fr.) ~ 2' • Une mine qui valoit mieux que le bois- • seau, ■ mauvaise équivoque de mine, mesure, avec mine, contenance. (Cont. desDesper. Il, 138.) IIo Mesure agraire. En certains lieux, la mine de terre est de 60 verges ; en d'autres, de 80. (Beaum. p. 134.) — .Aiiiuui's, deux mines et demie, dix per- ches, composoient un acre ou un arpent. (C. G. I, page 1034.) — Dans d'aulres endioils, la mine ne signifioit qu'un demi-arpent. • Après ces mois, trois ■ mines de teire, sera mis, arpent et demi arpent • de terre. • C. G. II, p. 2)9.) — ■ Le vol du chapon • étoit évalué à trois mines de terre. ■ (Ibid. 226.) — Enfin, les dimensions de la mine se diversifioient suivant les pays, la nature du terrain et les fruits qu'il portoit. - Sexterée de terre de fmment... si ta • ditle lerre est en Triclie, ou b use, elle se pren- « dcra pour une mine. • (C. G. II, p. 520.) — • En • la comié de Clermont l'on compte douze mines • de teire pour muid chacune viine de terre • porle (iO verges et chacune verge 22 pieds. • (Ibid. I, p, 370.) — • La mine de terre en la chastellenie ■ de Bulles, se mesure à 50 verges pour mine, • vingt quatre pieds pour verge. ■ (Ibid.) — [■ Le " suppliant Iransporla par manière d'eschange à ' BenoisI rEslendu,dcmourantau villaigedeTreze, • baillage de Chartres, trois mines de terres avec- ■ ques ung minot en plusieurs pièces. • (JJ. 205, p. 131. an. 1479.)] 2. Mine. [Cavité pratiquée sons lamurailled'une ville assiégée; on la soulenait d'élançons auxquels on mettait le Teu en se retirant; la voûte s'effon- drait et la muraille croulait: • Et commencèrent < les Anglois à laiie mine pourplulosl venir à leur • entente des Escots et de reprendre le cbastel. • (Froiss. Buchon, H, u, 15.)] Expressions : 1° . Mines couvertes et dccou- ■ verles. • (Hisl. d'Arthur de Richemont, p. 771.) — 2° • Mine éventée, • malice ou invention décou- verte. (Oud.) — 3° ' Vaisseau de mine, • brûlot ou vaisseau qui porloit les mines volantes: • Les ■ ennemis nous envoyèrent neuf brûlots, et un • vaisseau de mine. > iMém. de Dassomp. 111, 453.) — 4** * Mines volantes, • fusée qui alloit sous l'eau et qui a été en usage sur la mer. • Les ennemis • jetlerent encore oe ces artifices qui vont nageants • dans l'eau, qu'ils appeUent mines volantes. • (Uém. de Bassomp. 111, p. 451.) 3. Mine. [1° Contenance : ■ Aussi flst il si bonne • ïttineQu'il fui esleu sans nul appeau Pourestre • valet de cuysine. ■ (Villon, Repues franches.)] — > Les Espagnols voianl cette mine, virent bien que .■ ce n'estoil point viande pour eulx, et eurent • conseil dès le lendemain lever leur siège. > (Eleu- ranges, p. 444.) — 2* Grimaces: - Le dit seigneur • Toy (Louis Xll) iist, à sa mort, tout plain de • mines. • (Mém. de Rob. de la Marck, seigneur de Fleuranges, p. 234.) — 3» [Jeu : » Alquaot à le mine • et as deis Gaaigiietit et perdent assés. » (Parton. V. 10367.)] , i- MIN Expressions: i' <■ Avoir plus de mine que de jeu, • ou que de melencolie, • plus d'apparence que d'effet, (Colgr.) — 2° Bonne mine et mauvais jeu. • (Des Ace. p. 20.) — 3° • Miner des mines, » faire des mines : • Jamais au cœur nous n'avons joye, quel- ■• ques mines que nous minons. • (Les Harg. de la Marg. p. 356.) ~ 4* « Jouer à la mine. • (Ovide de Arte, fol. 94.) 4. Mine. Vermillon, de minium. Se par vous n'est cils Tus estaînB, Tains ardans plus vermaus (iiie mine Minera mon coer. fPoëi. de FVoitsarl, p. SIS.) B. Mine, s. On lit dans le ^loss. de l'Hist. de Paris, . mine borrois, sorte d'épices • ; et dans les Ordon. II, p. 3-JO, il paroil, par la ponctuation, que mine et boirais sont deux sortes d épices. Minée. Synonyme de mine, mesure de capacité. (Beaum. p. 131.) — [On a dit au figuré, dans Aubri, p. 154 ' : • El des prisons amena tel minée, Encor • en est vosire chartre emblaée. ■] Mlnel. [Diminutif de mine, mesure de capacité: • Item pour ung quartier de terre ung minel • d'aveyne, .n. paris. • (Cari, de Lagny, Toi. 172, an. 1401.)] Mineor— our. [Mineur : • Et flsenl engins cha- • puisier de mainle mainiere et mislrent mineon • qu'ilz avoienl par desoz terre, por le mur tren- > chier. • (Villehard. §353.) — • Li mineor sont • sage qui desous terre minent. • (Aiol, v. 10857.)] — Charlemagne montrant à Agolanl, roi sarrazio, les gens qu'il avoit autour de lui à sa lable, s'ex- prime ainsi : .... Cil sont mi arbuleslriers. Et cil la ouatre, mi arcier. Et cil outre sont fniruHmi'. (Mousk. p. 145.) Miner. [1° Creuser une mine (v. le précédent): ■ Tant ont min^ sous lerre chascun à son cisel, • Que des murs de Cologne ont Irait maint granl • carrel. - (Sas. IX.) — . Et la firenl mtneir (Il <■ tour de Rimes), et mirent le feu dedeos; mais la • tours esloil si bonne qu'onques ne s'en desmenti. .* et encores tient. • (Méniig. de Reims, $ 343.)] - • S'il scel argent, par tout le quiere et mine. • (Desch. f. 33i.) ~ 2* Saper : ■ A coupa d'artillerie, « de Irecl. el de grosses pierres, tant minèrent ' iceulx Kspaignols que lout un grànt pan de mur . esbranlerent. • (J. d'Aulon, Ann. de Ixiuis XII, fol. 18.) — 3- Détruire, ruiner; ■ Minoient tout le • royaume de France de chevance et de gens. • (Journ. de Paris, sous Charles VI, p. 56.) . . . L'orgueil et coavoitaux lout miiunl Or et argent. (Desch. f. 9S6.) Mlnerallles, s. pi. Minéraux. De la terre au large sein, Tire de BOigoeuse main Cent sortes de mineraitle». (R. Belleau, I, p. 46.) Minereaux, s. pi. Espèce de droit seigneurial. (Mém. de Sully, L X, p. 228.) MInervalle, adj. f. De Minerve, qui appartient k Minen'e. (Contred. de Songecr. f. %) MIN - 3 1. Minette. Table pour jouer à la mine : A renier commeace, à bucbier ; Je juerai, fet il, a ti, pQiaqne tn m'en as aali, Alons une mtne(« querre. (M». 7S18, f. S35.1 Et se c'est bftlsseleta Se li quiere minette Si sera miex [omie, Quar ce est la niestrie. fOtutill. ou YUain.} [Il vaudrait mieux lire tinette, dans l'Ouslillement an Vilain, car au ms. 7615, fol. 213, on lit : • Se ce ■ eslvalletSi li quiert baquet; Et se c'esl mecbi- • oete. Si li quiert tinette. •] 2. Minette. Châtie. ^Nuits de Strapar. H, 397.) 3. Minette. [Petites mines: • Hais tous ses mots • ne me sont que minettes Que souvent font les • dames sadineltes Aux pauvres sots qui ne sont • pas rusez. • (Loyer des Paulces amours, p. 322.)} Tost regardant ta minette Honteusement doucelette, Ton soubzrire doux tremblant, Ta coiffure à l'avantage, Ta carrure, ton corscve, Qui me va le cueur e^ant. (J. Tahur. p. S69.) 1. Mineur. [Celui qui fouille la mine: • El puis ■ viennent au mur li bon*nfneurde pris, Qui pour ■ les murs percer feroienlde leur pis. ■ (Cuvelier, T. 21218.)] ' 2. Mineur. 1* • Ceu^qui sont sous puissance « de tuleurs et de curateurs jusqu'à vingt cinq ans, ■ sont appeliez iodistinctement pupilles et mineurs ■ dans le droit Tninçaie et par Bouleiller, quoy que • suivant le droit romain, mineurs se dise de tous ■ ceux qui sont ae dessous de vingt cinq ans, el • pupilles de orîx qui sont en tutelle; snvoir les ■ masies juj«;u'!i 14 ans. et les remeiies à 12. • (BouteilL sain. rur. p. 521.) — De Ik l'expression : • Ag^itsw. de 1C, de 20 ans, • dans Bout. Som. rur. w«Bet674. — 2*rPetit: - Baro, baro, le grand • et le mineur. » (Tillon, 58.)] — S- Frères mineurs : Minmir* ne cannes Ne rendront là femme contuse. HmOO dM PwlCW «BUMn, p, 7fi. MIneux. Qui fait la mine : • Contenances • mineutes, querelleuses. • (Mont. Ess. 1. p. 126.) — • L'amour des Espagnols et des Italiens plus res- • pectueuse, et craintive, plusmin^usfetcouverte, < me plaist. • (Mont. 111, p. 169.) Mingnier. [tfan^r : ■ Après, ee on claimme à ■ le justice par eskicvins, soit au main, soit au ■ viespre, et cil de qui on s'est clamés n'est à le • maison le justice a eure de mingnier, li justice ■ ne doit point avoir les .xn. cambresiens pour le • droiture de le prison. ■ (Coot. de Cambrai,)] Mtngnot. Mignon ; voir Mignot. Douce dame, mingnoie, el genlo. (Mi. IHIS, f. 911.) MIngnote. Oiseau : Linotes, Cochevia, aloes, mingnotes. Toutes manières d'ofseillons. (M*. ISiS, f. 359.) Mlngnotise. Amour : • Par ci va la mingno- ■ ■ tise, par ci ou je vois. > (Ms. 7218, f. 270.) i - MIN Mingre. Mince : > Un père qui sera gras et ■ replet, aura quelquefois de» enfans mingrea, • fresles et maigres. > (Contes de Cbol. f. 150 ''.) MIngrelet. Diminutif de mingre. (Cotgr.) Mlngrelln. [Même sens i > Jeban Tholomer • dist que Jehan de Meyn'estoit que un mingrelinx, • et que une commère frapperoit plus grant cop de • sa quenoille, que il ne ferait d'une espée. ■ (JJ. 161, p. 1, an. 1406.)] - • Pline dit quelesgens • gras sont de lourd esprit, mnis aussi qu'ils sont • plus apperts, et inoins simulez que les chiches < faces, et chifroidure de TninfrrfZins et asséchez de • malice. • (Bouch. Serées, III, p. 52.) Mingriau, s. Espèce de cousin, insecte, dans le patois de la Brie, du côti! de Vertus. MIniateur. Peintre en miniature. (Oudio.) Minière. [1° Mine d'où l'on extrait les mine- rais : ' Car tuit (les métaux) par diverses manières, • Dedens les terrestres minières De soufre et de vif > argent nessenl. > [Rose, v. 16324.) — ■ .vu. an- • neaux en un doiz qui sont de pieretes qu'on ne < scet nommer et vindrent de l'empereur, de sa • minière. * (Inv. de Charles V, an. 1^.) 11 treuve fosses et minieivs. Et terriers couvers de bruveres, Harnieres, roches, mol pais. Ou malut bon homme est péris. /G. de la Bijrne, f. 1 i8.) 2° Mine, dans un siège : Par les mtnierei tresbucherent les murs. Tri. dw Nmf Pnui. p. |(D. 3* Galerie souterraine : • Ou chastel avoit une • minière, ou allée dessous terre, qui alloit plus • de demie lieue. > (Proissart, liv. III, page 71.) — 4» Trésor : Chai De demander d'avoir promesse, De chetis oiseaulx à grant presse Adooc se detmit ta minière. {Deach. f. 3i9.J Minime, lo Minute : Quel lamps qu'il soit, onques je ne repos, Ne nuit, ne jour, ne heure, ne minime. Proburt, Tw*. f. 65. 2° Note qui vaut la moitié de la semi-brève dans le plain chant musical : • Lamenter ne vault une ■ minime. > (Al. Chartier, p. 716.) — « Minimes • noires,... crochues, et demi crocnues. • (Merlin Cocaie. 1. 11, page 197.X~ • Un chantre a toujours ■ quelques minimes en son cerveau, ■ c'est-à-dire quelque air en la idle ; chacun pense à son métier. [Desper. Contes, 1. 1, 27.) — 3° La plus petite : ■ Le • plaisir que l'on reçoit en amour,., ma tousjours • semblé, n'égaler... la mt'ntme partie des douleurs • et tourmens qui de là preignent leur source et • origine. ■ (Pasq., Monophile, p. 168.) — ■ Non • comparable d'une minime avec les autres. ■ (Ibid. page 137.) — 4* Religieux fondés par saint" François de Paule au ir siècle. Dans les Mélanges historiques de S. Julien, p. 106, on lit cette froide allusion à leur nom : > Pour esire devenuz abbez, • ils ne cessent d'esire moynes : qu'estoit (avant la • survenue des minimes) la plus basse et démise 4d MIN -3t ■ qualitë de l'Eglise. • — K* Couleur sombre, comme l'babit des miaimes ; brun marron : Que mes aigreltes on me baiUo Uinimet, et le voile bien. (La Colomb. Th. d'honn. 350.) ' Minime en laine, • drap couleur de minime. (Oudin.) Mlnlsterlat. Fonction de minisire : ■ Messieurs ■ les cardinaux de Richelieu et Hazarin.... avaient ■ conTondu le mintsimaf dans la pourpre. •(Héoi. du card. de HeU. lli, liv. IV, p. ii4.) — . Ministe- > rial des estais, ■ dignité de ministre d'Etat. (Le ■ Labour. Hist. deCliarles VI, p. 8.) Mlntstier. [ï^ervice, dans un commentaire des actes des apôtres, cb. VI, v. 1 : < La cause de cest > murmurement peut estre entendue double; ou • car celés (veuves des Grecs) n'estoicnt receues « au mcîies/icr; ou car eles estoienl grevées plus ■ que 11 autre au cotidian menesllei: • (Ms. S. Vict. 28, fol. U.}] MInIstral, s. m. orUcier de justice ou de ville, dans la Valteline et à Neurchatel : • Les quatre ■ minislraux, conseil ou communauté de la ville ■ et communauté de Neufchatel en Suisse. • (Beau- champs. Rech. desThéâl. Il, p. 166.) Ministruteur. Administrateur : • Les roya et • princes ministraleuj-s, et executeui's de la « volonté divine. • {Ordonn. des ducs de Bretagne, folio 363.) Ministre. 1* Serviteur : • Le manger fusl • aorné par les ministres. » (Percef. V, fol. 70.) — [< La moie ame qui vers toi s'humilie, garde de la • bouche d'enfer et des enfernaus minisires. • (Psaul. du xiu« s. f. 29.) — 2" Ministres de l'Eglise : > Ainsi ont no ministre cesl ordre devisé. • '.fierté, c. XLV.) — . Prions pour trestous les ministres < Qui ont en église baitlie. ■ (Arcbiv. des missions scient. Il* sér. III, 299.)] — Les curés étoient dénom- més de marne : < Clerc paroissial, minisire, mar- . guilliers. • (N. C. G. U, p. 972.) — Au Coût. Gén. t. II, page 900, on lit - ministre ou curé. ■ — C'est encore le nom de ceux qui endoctiinent les protes- tants : < Le roy Henry ne trouva bon qu il eust > mené (le roy Antoine de Navarre) ce ministre, • qui ne portoit pourtant le litre de minisire, mais ■ de prescheur du roy et de la reyne de Navarre, et < par ce tiltre, il n'esloit si odieux que parceluyde • minisire. • (Brantôme, Cap. fr. t. III, p. 237.) — 3* Officiers du roi : ■ Nos officiers ou ministres. > (Ord. t. V, 636.) — . Ministres de la joustice. • (Id. 1. 1, 468.) — Quelquefois on appeloil ministre, un officier particulier d'une juridiction, comme du Châtelet de Paris. {Ordonn. I, p. 466.) — A" Pupille. Une vieille dame au service d*une jeune princesse, est appelée sa maîtresse : < Geste maistresse • qaunt tWe yoU sa ministre ainsi plaindre, si luy ■ demande qu'elle a. * (Lanc. du Lac, II, ï. 30.) HiniBtreau, s. m. On a appelé ministreaux, Îar mépris, Servien, Hugues de Lyoane et Le ellier, Koua-roinistres du cardinal Mazarin, et qui '- MIN le favorisoient sous main pendant sa retraite. (Hém. du card. de Relz, L II, liv. III. p. 299.) Minlstrer. 1* Administrer, gouverner. Ou lit • sagement ministra, • en parlant d'un pape qui gouverne l'église avec sagesse. (Cbron. de S. Denis, t. Il, fol. Ifl.) Uinitlrer et avoir la cure De lour rBmille. {Deatk. f. 5S9.} 2* Servir : > Lui ministrast et bailla de sa main & • boyre, et manger. - (L'Amanl ressusc-, p. 60.) — Après la lentalion de J. G., • les anges viennent et ■ le adorent, et le ministrenl. • (Histoire du Théàt. fr. I, p. 214.) — • ie ministre à son sacré oracle. • (Rabelais, t. V, p. 209.) — 3« Servir la messe : • Le < jour de S. Pierre et S. Paul le cardinal de • S' Scverin, a ministre le pape ou dit office. • {Ult. de Louis XII, t. IV, p. 172.) Miuistrerle (A la). A la façon, & la mode des ministres protestants : ■ Lire à la ministrerie. ■ (Des Perr. Contes 11, p. 90.) Minlstresse, s. Femme de ministre. (Golgr.) MinIstrez. Ménestrels, dans D. C., sous Mites : • Les ministres toujours devant, faisans leurs Miulstrillon. • Une nichée de petits minitlrli- • Ions, > en parlant des enfants qu'avoient les ministres huguenots. (Garasse, Becb. des Re<^. page 977.} Minois. [Mine, visage : • Geste frarsette criera, ■ Se cuide je, mais toutes fois La prendray : elle a < beau minois. • (La vengance nostre S. i. C. dans le Dict. d'argot de Fr. Micnel.}] — • Vous portez le • minois non mye d'un achat>teur de moutons, ■ mais bien d'ung coupeur de tiourses. ■ (Rabelais, Pantagr. IV, 22.) — Il était aussi employé comme adjectif : • Harclianl en gravité comme H' le cbao- > tre de Paris aux bonnes et nobles festes. ayant ■ toussé, et s'estant monocordié sur son geslâ pre- • paré en pompe minoise, après avoir remue sa . troigne scientifique. • (Moyen de parven. p. 166.) Minoiser, v. Observer la mine: • Je les speco- • leray, d'autant que je trouve, en les minoisant < intelligiblement, une grande, creuse, et profonde ■ sapience. (Moyen de parvenir, p. 200.) 1. Minon, 3. Diminutif de mine : ■ Pierres, > mines, minons, maries, cbarboua. ■ (N. C. G. t. 11. p. 124.) 2. Mlnon. s. Chat, petit chat. * Mitwn, minûit,* cri pour appeler un cbat. L'on s'en sert pour refu- ser k une personne quelque chose qu elle nous demande. (Oudin.) — • Attrapeur de minons, • qui trompe les trompeurs. (Oudin.)— ■ Attraper, ou ■ prendre les mtnotu, • trompier les trompeurs : ■ Si un coupeur de bourse venoil à desroMr on • avocat, il n'y auroit pas seulement de iB moque- • rie et risée en ce que les minons seroient prii, ■ mais ce seroit un assuré présage de quelque ■ grand et prestigieux malheur, iuxta illûd qu'il ■ lait fort mauvais temps lorsque les loups s'entre- MIN -8« ■ mansent, et que les larrons s'entrepillent. • (Contes de Ctiolières, fol. 67.) — • Entendre le chat > aansdiremittOR, ■ deviner ce quequelqu'un veut dire. [Cotgr.) Minor. Mineure d'un syllogisme. (Monstrelet, vol. I, fol. 36.) Minorage. [Minorité, aux Preuves de l'Histoire de Bret. 1. 1, col. 1356, an. 1331 .] HinoratWe. [Purge douce : • Pour une mino- • rative, il prinlquatrequinlaulx descammoaée. ■ [Rab. Pantagr. Il, 33.)] Mlnorlbns (in). Dans les quatre ordres mi- neurs : • Lesquelles choses noslre saint père eut • très agréables... que lui estant in minoTibus, W • avoit lu plusieurs histoires et avoit mis peine d'en • avoir de France. • (Duclos, Preuves de l'Hist. de Louis XI, p. 314.) Minorité, ê. f. Ordre des frères mineurs : < Jean Cailleau, soy disant entre les mivoritezde > proression le mineur. • (Du Verdier, Bibliotb., page 693.) Hlnot, s. i* Vaisseau de bois servant de mesure pour le minot : • Poelies, ntmoi, escuelles, godez. > (Ane. Coût. d'Orl. p. 473.) — 2* [Moitié d'une mine, mesure de capacité : • El doit avoir cil cui la ■ mesure est, pour la mesure, soit mine, soit minot, • quatre deniers pour Tajouster et pour le sei- • jtnier. w (Livre des Métiers, 23.) — 3» Moitié d'une mine, mesure agraire : < l^e suppliant transporta - par manière d'eschange à Benoist l'Eslendu, ■ aemourant au villaige de Treze, baillage de Char- ■ très, trois mines de terre ftvecques un minot en - plusieurs pièces. > [JJ. 59, p. 1, an. 1319.)] MtDotiers, s. Parisiens attachés à la Ligue, aux- quels on dislribuoit un minol de blé par semaine. (Chronolog. novean. l. lU, partie II*, p. 297.) MInuer. [1* Ecrire une minute : • Laquelle > relaeion ledit sergent le jour de t'execucionminua ■ en une feulle de papier, et icelle minuée ledit • sergent emporta par devers lui. > (JJ. \\%, p. 123, an. 1395.)] — 2» Fendre : David, qui l'oiira et le lion N'esparâna, et au phUîatin Par se tonde et par son eogin Le cbief et le [root minua. iliesch. f. 599.) MInuite. Minuit : • Environ la minutie de ce • jour. ■ (Tri. de la Noble Dame, p. 223.) Minute. 1* Soixantième partie d'une heure: • Scavoir les heures, les temps et les minutei et • les momens pour sçavoir tes commencemens des > jours et des nuis. • (Desch. ^rt^je diltier.) — 2* Original d'un acte écrit en petits caractères, et distinct pur là de la grosse. (Laur.) Miunter. Ecrire la minute : • Dès que la ditte c lettre eust esté minutée et a^-«nt'qDi!He Tusl mise ■ as net. • (Du Bell. liv. IX, T. 278.) lllnatlon, «. Diminution. >, Disant d'elle plu- ■ Meurs maux, ei qu'el.le esioU mAiivaise, avec MIR ■ placeurs autres paroles en minulton de son hon- > neur. > (Arest. amor. p. 382.) Mioche. Hie. (Oudin.) [Par suite, petit garçon.] Mioler. Miauler: « Oyreot !e chat mioler. • (Cbr. de S. Denis, II. 1. 162.) Mion. Petit garçon : • Mion de Gonesse. ■ (Oud.) Mlouds. Meilleur: > Le mioud» rois del mont.- (Ph. Mousk. p. 119.) Mi-panctaé, partie. Pencbé à demi. (Nicot.) Ml-parler, v. Etre sur le point de parler. On a dit d'un portrait : .... L'objet de la rive peinture, Que Ure à soy par l'art de pouAraitore L'œil mt'parlonl au tableau... IL. Caron, f. i8.) Miparti. [Mèlë de deux couleurs: ■ Une cote • vert oui e mantel miparti. • (Th. de Gant. 150.)] — ■ Couvertures (de m ulets) de rouge et de jaune • mipartii. • (Brant. Cap. Eslr. p. 222.) — 2* Egal entre les combattans: ■ Allons aux armes, tandis > que le soleil est mi-parli. • (Percef. II, f. 29.) Mtpartlr. v. 1° Partager : < La rivière mipartit la • ville... la proie se mi/Kirlira entre nous deux. • (Monet et Nicot.) — 2* Rendre inciTlain : ■ Cette ■ proposition vous mipartit l'esprit. • (Mém. de Sully, t. II. p. 69.) Mlpotence. Qui a la figure d'une demi-potence, d'une demi-béquille. (Cotgrave.) Mirabtleus — ous, arij. Terrible. [■ Sonia un • songe mirabiious et lier. ■ (Gir. de Viane , V. 1899.)] Félon voisin, et enTieiu, Et félon, et mirabileut. (M». 7615, f. S8.J Mlrabllla, 3. Merveilles: < Faire mirabiUa. > (Lettres de Louis XII, t. IV, p. 250.) Mirabie, adj. Admirable. [■ Qu'il vinrent à « Orliens la mirabie cité. • (Aiol, v. 5150.)] Par ton hault sens, et conseil inscnilable, L'homme tu fsizde Eaiare mirabie. (M. de la Marg. 198.) Miracle. [1' Acte merveilleux de la puissance divine : • Maint miracle fail Dcus la {i fu aescendos ■ (Saint Thomas), D'avogles, de contraiz et de surz • et de muz. De lenruz- qui reteivent e saolez e • verluz. • (Thom. de Cantorb. 131.) — • Holt flst • illuec noslre Sires apiert miracle & noslre gent. • (Henri de Valenc. § S4i3.) — ■ On dist que cis preu- • dom qui ce enseignoit le roy, gist il Marseille Ift « où Noslre Sires fail pour li maint bel miracle. » (Joinv. g5G.) -~ Le mot pouvait £tre féminin, en prenant le neutre pluriel miraeula pour un sine, de la 1" décl. : • Miracle glorieuse. ■ (Chron. de S. Denis, 1, 133.)] -- - Il n'est miracle que de vieux ■ saint. ■ (Colgr.) — 2* [Aventure merveilleusç de la Vierge ou des saints, mise sur la scène; tel est le miracle de saint Nicholas, par Jean Bodel; celui de sainl Theopile, par Riilebeuf ; les miracles de Nostre Dame, que publie la Société des anciens textes fran- çais. Dans les villes de province, on préférait les sciais locaux : ■ ^ dimeuche :ivi' jour d'aoust, les • aupplians jouèrent armez, comme le jeu le re- • qno-as, cUacen,uH personnage à certain jeu de MIR -a ■ mirac/e.quifutiouéenlaparroissedeSaiiiceiiy, ■ ou bailliage de Conslantin. • (JJ. 165, p. ]88, ao. Mil.) — 3- Cour des Miracles ; endroit de Paris où se réunissaient les mendiants; ils y entraient sains el dispos pour en sortir éeloppés.] — ■ L'en faisons ■ es cours miracles au contraire de ceulz qui saat • fais es églises; car les sains font les tors aler ■ droit, en ces cours l'en fait des drois tors. > (Modus, 215.) — 4' L«s sept merveilles du monde : . Ce grand œuvre de l'Escuriai dn roy d'Espatjne > qu'on dit que jamais tous les sept miraciet de « jadis n'ont approché. • [Brant. Cap. fr. I, 276.) — 5* [Maladie : • Comme ledit feu Pierre dès longtemps ■ feust entechiii de plusieurs maladies, et entre les • autres des miracles de saint Widevert, el telle- ■ ment que souvenlesToischeoiLàcop, perdoitsens • el mémoire. ° (Cart. de Corbie, 21, an. 1428.)] MIracleur, s Faiseur de miracles. (Cotgr.) Mirncllflcence, s. f. Puissance de faire des miracles, des merveilles. A l'occasion des saints qui font, tomme on dit, bouillir la marmite du clergé, on lil : ■ Employans toute leur benoiste et glorieuse • miraclificence il faire bouillir son pot. • (Apolog. d'Hérod. p. fi03.) Mti'aclltiquement. Miraculeusement : • Je ■ trouve les iillegories du livre intitulé Quadrage- ■ simal spirituel estre beaucoup plus miraclifique- ' ment subtiles. > (Apol. d'Hérod. p. 558) Mlracliriquciix. Qui fait des miracles: • Ce • gentil moine en mourant estoit devenu tniracli- ■ fiqueux. ' (Apol. d'Hérod. p. 661.) MIralllé, dd;. Terme de blason. De différents émaux • portoieal pour armes d'argent à une hydre « ou chimère à sept testes miraillée de diverses • couleurs. • (La Colomb. Th. d*honn. I, p. 112.) Mirailller. [Miroitier, dans Itab. liv. I, cti. 24.] Miramomelin. Miramolin ; corruption de émir al Moumenim, commandeur des croyants. (Cotgr.) Mlrande. Etonnante: ■ Chose mirande. • (Eu- trapel, p- 61.) Mirandolins de Joigny. (Mercure de février 1735, p. 265.) Miraor— our. [Miroir: ■ Miraours de cbeva- ■ lerie Fu i1, tant com il a vescu. • (Ruteb. 51.1] — > Miraor de beauté et de lumière, • au liguré,dan3 les Poët. av. 1300. 1, f. 169. Miraubellaux. ■ Les Lorrains et le peuple de ■ Metz se servent... communément du mol tnirau- • beliaux, corrompu du latin mirabilia, et ils ■ l'emploient pour exprimer tantôt des façonsextra- > ordinaires, et une circonspection sans bornes, et ■ tantôt des choses à la vue desquelles le peuple ■ est enchanté, comme de quelque chose de bien ■ precienx, quoi que ce oe soient que des hapelour- < des. • (Le Duchat, sur Rab. V, p. 45.) Mlrauder. [Bayer (T): • Le suppliant, en alant ■ un soir bien tart droit à son domicile, passa par ■ devant l'ostel d'un sien cousin, qui lui dist : haa ! • vous allez miraudant.>(JJ.I60,p.36&,aQ.14ffii.)] i- M[R 1. Mire. [Médecin, chirurgien : • Cui il cousieut ■ k cop n'a de mire meslier. • (Aîol, v. 10114.) — • Et furent 11 mire apareillié qui li trairent le carrel > fors de l'espaule tout entier. • (Ménest. de Reims, §131.)— • Car je sui en la main d'un très-bon < mire mis. • (Brun de la Montagne, v. 2644.)] Trop est de malvais mires par Is siècle hui ce jor. Car com plus est d'enfers, Uat ont Joie greignor ; Plus aime 11 max mires \o mal que là santA, Car à Usante prent nr ' " -* ' u'à l'enfennelé. s qu-à ViH let SS. BU. di Sorti. ■■• 37, c . . . . Li dus Tet reoir le mire Samuel, Qui plus Bcavoit de plave qu'un vilain de rastel. Ilg«. d-Aki. M. m. Lors Buroie mire Don mal qui m'empira. fPoêt. av. iSOO, IV, p. iSiSJ • Je ne sui mire ne herbier. • (Erberic, ms. de S. Gertn. f. 89.) — • Mires, médecins et barbiers, • sont employés tous ensemble comme synonymes, dans le Jouvencel, f. 3i, parce qu'autrefois le même homme éloit médecin, chirurgien, apothicaire et barhier% Quelquefois l'aslrologue s'appeloit mire, et dans la notice du Roman d'Alexandre, fol. 2, les mires sont consultés sur la signilication d'un songe. Deschamps, dans ses poésies ms. fol. 548', met la profession des mires tantôt au rang des arts libé- jaux et tantôt parmi les arts mécaniques. ExpressioTts : i" * Mires mecinaux, ■ pléonasme; • Denier est mires mecinaus. • (Ms. 7218, fol. 167.) — 2" • .Vires de Salerne, • médecin reçu dans cette ancienne école célèbre. (Ibid. f. 243.) — 3* . Souve- ■ rain mire, • Dieu, le Sauveur. (G. Gtiiart. f. 145.) — 4* • Apres le sanglier, le mire, et après le cerf li • bière. . [Chasse de Casl. Phéb. 13), où l'on donne l'explication en ces lecmes. — • Car le cerf trop " Tort liert. ainsi comnté uniKiupde garrot. ■ [Pon- taine Guérin, Très, de Vén. 47.) — 5» • Débonnaire ■ mire fait playe puante. • (Cotgr.) — [H. Estienne, dans sa Préccll. p. 200. commente ainsi ce proverbe: • De bonne myrrhe playe puante, proverbe par cor- ' ruption de : débonnaire mire fait playe puante. •] — 6° < Qui veut la guarison du mire, il luy convieal ■ tout son mal dire. - (Cotgr.) — 7» . Le mire prend • l'argent et guesdon, et cet autre fol est le palieni ■ et bien grossier. > (Laur.) 2. Mire. Myrrhe: Il est avis de la goi^ete De l'odor que os soit droit mire. (3tt. 7ti8, f. 940.) 3. Mire. Pierre précieuse: • Ilsestoienlaournez ■ de très l'iches pierres précieuses de mire. • (Chr. des. Denis, 1, fol. 20''.) 4. Mire. [Boulon placé sur le canon d'une arme pour mirer; Dut que l'on mire, au propre et aa figuré : ■ 11 vid aussi que les reislres plus avancet • avoient ploie dans un valonpours'osler de tnrrv.» (D'Aub. Hist. 1. 1, p. 167.)] — > Dresser sa mire à < quelque chose. • (Oudin.)- ■ Nous n'avons autre < mire de la verKé et de la ruisou que l'exemple et > l'idée des opinioDs et usancea du pa}-s on nous • sommes. > (Ess. de MonL 1, 321.) ~ > Qui m'eat • voulu demander le patron d'un persounageac- > compli en lout heur, je vous eusl nommé afin > qu'on prit mire. sUr vous. ■ (CohL de Chot. 137.) MIR - 389 - MIR Mirelaridaine. « A huictaine mirelaridaine. « Ceci a Tair du rerrain de quelque chanson faite < sur une fille qui s'allendoil d*etre mariée à la « huitaine. > (Le Duchat. sur Rab. IV, p. 73.) Mirellcoton. Grosse poche jaune. (Coti^r.) Mirelifique est un de ces mots burlesques forgés par la Société de la Mère folle, à la réception du prince de Condé, en 16*29. (Du Tillot, Ilist. de la Fesle desfoux, p. 117.) MlreUtlqué 9 partie. Paré, enjolivé: ■ Les a barges du roy... sont des vaisseaux fort agréables, « et bien mirelifiquez. » (Mém. de Sully, VI, p. 6.) Mirelifiquement. Miraculeusement : « Des « secrets mireliflquement subtils , et plus que « pylhagoriques. » (Apol. d'Uérod. p. 6*20.) Mirelithofle. Jeu. (Kabelais, l, p. 150.) Mirencoulie. [Ennuis : « Après plusieurs cour- « roux, desplaisances et înivencoulles. » (JJ. 138, p. 36, an. 1389.)] Mircoir. Miroir : Mireoirs Ou Ton se mire plusors fois. [Ms. 72 Î8, f. il 6.) Mireor. 1* Miroir, dans Saint Bernard^ p. 101. [• Autre mireor sunt qui ardent Les choses, quant « ens les regardent ; Qui les set à droit compasser « Por les rais ensemble amasser. » (Rose.)] Moult dot haïr son mireor Qui voir U dit de sa co!or ; Quar, s'il U mentoit un petit, Mains s*en feroet proier, ce quit. (Parion. f. io8.) « Faire mireor de son corps, • briller. (Phil Mouskes, p. 257.) — 2* Beauté ; miroir où la nature peut se contempler : En u a biau mireor ; Bien l*a nature portraite. (Poès, av. iSOOy I K, p. 1513,] 30 Derrière : Cest mireor est assez orbe, Ele a le cul plus noir que corbe. {Fabî. de S. G. f. 19.] 1. Mirer. [Soigner: ^ Mais si le maistre les « envoyé en aucun service pour le proufflt de la « neff, et ils se blessent en nom de luy, ils debvent « estre guerris et mirex, sur les cousts de la nefT. » (Preuv. de THisl. de Brel. l, col. 787.)] Trop malade est lor mire, Et si que soi n*autre ne mire. (Ms. 08i2j f. 14.) 2. Mirer. 1* Regarder. On lit en parlant de Charlemagne : . . . Miroit ses bras et ses paumes, En disant orisons et saumes. (Mousk. p. 269.) « Quant son cler vis mtr, et sa bêle façon. » (Chans. du xiii* s. ms. Bouh. f. 216.) — 2» [Regarder comme dans un miroir : « Mais se voz ieux où Ton « se puet mirer. » (Couci, II.)] Moult estoit beaus U damoiseaus Plus estoit blans que nus cristaus.... Qui bien le vosist esgarder. Bien se pooist en lui mirer. (Fi. et Blanch. f. i93.)^ Expressions : 1* « Dame qui trop se mire^ peu « file. » (Cotgr.) — 2* « Que bien se mire^ bien se « void ; qui bien se voit» bien se cognoist ; qui bien « se cognoist, peu se prise ; qui peu se prise, Dieu « l'avise. » (Ibid.) Mires. Défenses du sanglier. (Colgr.) Mireur, adj. Qui a un but. On dit en parlant des fortunes qu'on fait à la cour : De plusieurs Qui, pour plaire Ou bien faire. Sont seigneurs, Ou mireurs. fContred. de Songecr. f. i43.) Mirgesse, s. Femme exerçant la médecine: .... D'ans aidier avoit grant cure, Mirgesse lor estoit et mère : Quar n*estoit pas mirgesse amere, Qui prent Vargent et si s'en tome, Que que H malades sejorne : Ainçois ouvroit de son mestier, Et i metoit le cuer entier. (Ms. 1218, f. 281.) Mirgiciner. [Soigner: « A rocc«ision desquelles « bleceure et navreure icellui Âllaume Noise a « malade par Tespace d'un mois, pendant lequel le « suppliant Ta fait inirgicimrei visiter parles plus « expers et souffisans mires et barbiers de la ville « de Reims. » (JJ. 173, p. 289, an. 1425.)] Mirifique. Merveilleux : Sermon divin, parole magnifique, Mais ton parler trehault et mirifique A rhODime estant incongnu et cstrange. Les Uar;. de la Mar;. f. 199. Mirlificlies. Coliflchets : Il faut ceintures. Il faut brodures Et mirlifiches. (Le Blas. des Faute, am. p. 210.) Mirlificque. Tromperies : Les François, n'autres leurs voisins Ne font point telles mirli flaques , Ne font mesmes les Sarrazins Contre leurs sermens auctentiques. (Al. Chart. p. 118.) Mlrlifique. Merveilleux. (Rog. de Collerye, page 80.) Mirmande. Petite ville : Blanchandin au vilain demande Amis, qui est ceste mi%*tnande : Li vileins respont, sans essoine. Sire, fait il, c est Garsidoine, Une cité vieiUe et antive. (Blanchandin, f. 187.) Mirme. blspèce de petit navire : < La mise que « fu ordenée (en 1362) pour les mirmes, et pour « les galoes, soit abatue com se doit chose que la • lie des mirmes est defTaite, et la taille soit orde- « née pour la gent d'armes. > (Assises de Jérusa- lem, p. 214.) Mirmet. [Petit ; « Prier de Faxineto» magister « Pelrus, cognomenlo Mirmet, id est, parvus. » (Spicilég.ded'Achery, IX, p. 445.)] Mirmidaines, s. Espèce de gens de guerre : Dedens avoit pour cappitaines Montfort, et Foucques de Hector, Avec quatre cens mirmidaines, A tout Jacques et hocqueton. (V. de Charles VII^ 37.) Miroailler. Miroitier. (Cotgr.) Mlroder. Couper les cheveux à demi, comme aux clercs tonsurés : • (La Brinvilliers) monta « seule et nu-pieds sur Féchelle et sur Téchafaud, MIS -3! ■ et fui un quart d'heure mirodée, rastie, dressée et ■ redressée par le bourreau : ce tut un srand mur- • mure et une grande cruauté. • (Lett. de Mad. de Sévigné.l.lll. p. 392.) Mlroer. [Miroir, au propre el au (Iguré : • Car ■ Irelout ci) qui ont à vivre Devroient apeler ce — livre le miroer as amoureus. ■ (Rose, v. 10G87.) — • Ung miroer d'or, sans glace, à onze troclies de ■ perles et onze petiz balais. • (Ducs de Bourgogne, n*6092, anii. 1108.)] — • Jlfiro^r des dames, •celui sur qui elles ont les yeux fixés. (Gérard de Nevers, 11" part. p. 107.) Miroir. [Même sens : • Quiconques veut estre • ouvriers d estain, c'est k savoir fesieres de mi- > roirs d'estain, de rremausd'eslain.desouneiles. > (Liv. des Mél. 43.)] Expresiions : 1* ' Miroir d'asre, • talc. (Colgr.) — 2° ■ Miroir de Nostre Dame. ■ [Id.l — 3» « Le « bay Jt miroir. - (Ibid.) — 4* ■ Pierre a miroir. • (Ibid.) — 5° • Miroir à putains, • beau garçon. (Oud.) — 6" • Il n'y a meilleur miroir que le vieil ami. • (Gotgrave.) Mlroliriques. Bibelots : • Je vois (h Rome) . mille petites mirolifiqueê fi bon marché, qu'on • apporte de Chypre, de Candie, et C. P. • (Lettres de Rabelais, p. 31.) MIrond. A demi rond. (Cotgr.) Mirouallller. Miroitier. (Colgr.) Mirouer. [Miroir : * Un mirouer d'ai^ent • esmaillié un pigne et mirouer d'yvoire. > (Nouv. Comptes de l'Arg. p. 56.)] Expressions : 1* ■ Jtfiroweriaroans. .(Mod. f. 309.) Voir MiRbOR. — 2" ■ Mirouers du monde, • modèles, exemples : ■ Les clercs sont devenus mirouers du . monde. ■ (Ibid. fol. 248.) — 3- . Mirouer de fief. - ( Lorsqu'un fier eloit tenu en parage, on nommoit « dansleVexin, mirouer de /le/', la branche ainée ■ de la famille qui faisoit la foy pour toutes les « autres branches ; et cette branche est ainsi appel- ■ lëe. parce qu'étant en apparence la seule à qui le • tlefapparlenoit,]eseigneurréod3l ponrl'écheance ' de ses reliers et autres droits, ne miroit qu'elle • pour ainsi dire, et n'avoit les yeux que sur elle. > (f..aur. Gloss. du Dr. fr.) ■1. Mlrre. [Myrrhe : « Mirre e timonie i firent ■ alumer. >• (Hol. v.2958.)] 2. Mlrre. Médecin : Jfin-es venra S'aural Banlé, (P. av. 1300, III, p. iOÙI.) Mirresse. [l-'emme exerçant la médecine : • Je • sui de tout gouverneresse El de tous mais je sui ■ mirresse. ■ (Gullev. Pèlerinage.)] Miri'he. Médecin : • Le médecin ne baille pas • à boire au malade à ra|)pelit de sa soir... et se le •{patient crie, et se guermente de durté de son • min7te,' pourtant n'est meu le sage phisicien â «^luy oltroyer. ■ (àl. Cliart. de l'Esper. p. 301.) 1. Mis. [Pron. possessif, cas sujet : ° La vus » - MIS ■ sivrat, co dit mi$ avoez. • (RoL. v 136.) — • U • reis Harsilies est mult mil enemis. ■ (Id. v. |44.]] 2. Mis. Doux, de mtfîs : • Deus mi» nepaetson ■ dur cuer entamer. ■ [P. av. 1300, t. IV, p. 1535.) 3. Mis. Mêlé, de mixtM ; dans uoe épitap>tM de 1581, au charnier de S. Germain l'Auxerrois, on lit : • Or min. • — [Peutrétre le sens e^t le mâme dans Roi. v. 91 : • Li frein aunl d'or, les seles d'ar- - gent miws. • (Roi. v. 91.)] 4. Mis. Participe passé de mettre, f Dépensé : • Receu el mis, > aux Ord. III, 512. — 3- - Mis k la ■ pile ou au vurjus. > (Cotgr.) — 3» ■ Uiu bon, > excepté. (L'Amant ressusc. p. 169.) ~ 4» • MUet ou ■ posées, > pléonasme. (Ord. 1. 1, p. 17.) — 5* • Ifii ■ en pal, > terme de blason nouvellemeal inveaté. (Le Laboureur, Orig. des Armoiries, p. 234.1 — G" < Mises et embaltues en la ditte yaue, ■ embar- quées sur la rivière. (Ord. I, 599.) — î" « Mii avant. • en avant, • allégation : « Leur affection est si ■ indiscrctte, qu'ils n'en prévoient la conséquence, ■ n'y le préjudice de leur mis en avant. • (S. Jul-, Hesl. bist. p. 251.) — • S'iladvenoitquele retra^nt ■ el acheteur fussent en débat du prix des detriera < principaux, l'acbeteur sera tenu de s'en expnrger ■ par serment,... et le retrayant sera roçD à veri- • lier son mis avant, nonobstant ledit sermeot. • (Nouv. Coût. Gén. t. II, p. 122.) MIsaille. Gageure : [• Jehan Nicolas, qui avoil < fait avec le suppliant certaine misaitle, par • laquelle ledit suppliant avoit de lui gaigite one > quarte de vin. > [JJ. 149, pa^ 105, an. 1395.) — < Fut fait misante entre icellui René et ttog eommé < Boucbarl, se les dites flecbos avoieol passé aiu • merche ou bute parlée entre eux. * (JJ. 197, pagel4C, an. 1471.]] — • Avoient fait gaigeureset ■ misaines. • (J. d'Auton, p. 180.) Misaine. Mât du milieu au moyen âge, aujour- d'hui mal le plus rapproché du beaupré. (Cotgr.) Mlsalre, adj. Compatiâsant : ■ C'est une tris> • tesse fondée en pitié, et une bénignité misaire • d'eslre troublé, c'est â dire avoir desplaisir des • vices de autruy; mais non soy impliquer en . iceulx. . [Hist. .le laTois. d'Or, vol. II, f. 131.} MIs'autrope. Ennemi des hommes. Du temps de l'auteur de l'Amant i-essuscité, ce mot a'éloit pas encore en usiige : * Fuyr la société et com^ ■ gnie des liommes, comme... â Athènes un Thîmoo, > qui pour cesle cause feut appelle misantropett • c'est ù dire hayneur d'hommes. • (L'Amaal res- suscité, p. 179.) MIscle. [Juridiction d'un missus dominieM. sous les Mérovingiens et les Carolingiens : > Apris • cesle bataille ala l'cmpereor assoler ane iorte • cité mult elToi'ciement, qui estoit de la miscieîù < Helan. et avoit nom Vincence. • (Marlen. Aaiptiss. collectio, t. V, col. 719.)] Mlsconusant. Ne connaissant pas : • Cetoy • qui ad droit de aver terres ou tenemenls par («r- < mes d'anz; ou autrement, ne serroit perla ley MIS -» ■ ffltscONtfsati/delcsfeossemenlsquefueront fails • de et sur mesmes les terres. > (Tenures de Liltle- U>a,foi. 130.) Mlscaer(Be). S'immiscer : ■ De droict com- • mun, tout enfant est heritiei* de son père, qui ne « monstre de renonciation au contraire; mais qui ■ le vouidroit contraindre à payei' des debtes du ■ père ou mère, se il n'a eu nuls biens, ne qui il ne ■ se soit miscué à t'eredîlé, en raison, il n*y est ■ riens tenus. • (La Thaumass. C. de Berry, p. 296.} Mise. [1* Arbitrage, compromis : ■ Mise, ce dist « le lois est ramenée à la semblance de juéemens, • et appartient il nner les plais. > [Pierre de Fon- taines, ch. 18.) — ■ Procureres ne pol fere pes ue ■ mite, ne accordance ne concordance de le que- • rele son sesneur. • (Beaitm. t. IV, 30.) — • Quand ■ mise ou arbitrage est mis sur deux qui nescpeu- • vent accorder, ils ne peuvent prendre un tiers, ■ s'il ne Tut mis en la mise. • [Loysel, p. 359.]] — > Soi mettre en mise. > (Ms. 7218, fol. 324.) — S" [Gageure : • Lesquelles des Olches et Poitevin se • prisdrent à jouer an jeu desdez,(ant que débat « se meut entre eulx sur une mise ou fermaille ■ qu'ilz avoienl faite. ■ (JJ. 149, p. 162, an. 1395.) — ■ Tbomas Campion demanda a Jehan Cave, s'il ■ vouloit point faire une gagure ou mise. • (JJ. 195, p. 1671. an. U76.) ~ 3r Moyens pécuniaires, finan- ces : • Par defaute de mise et de cnavance. > (Froiss. t. Il, pages.] — •■ J'ai terre et mite assés pour vous ■ conforler. • (Id. p. 22.)] .... S'il a toison de mUe, Lora li ser» cosinte doleur amise, Et Ikii laurra laisEer de son avoir. (Desch. f. 56.) Se tu as deflaulte de mise, Si le prenB aux biens d'egliae. (Modvs, f. 89.) 4* Dépense : • Je ne ils mise ni recette de cet ■ avis. > (Hém. de Bassorap. t. IV, p. 274.) 5* [Qualité d'une monnaie qui a cours : • Noua « appelons monnoye, non celle qui est loyale seu* ■ lement. mais la faulse aussi qui a mise. ■ (MonL, 1. 111, page 77.]] — An figuré : • Homme de mise. » (OudiD.) Expressions : 1* ■ Mise t prix, » 1" laxe des bois- sons : • Les taverniers, ou tioslelains qui empire- ■ ront cervoises, ou autres breuvrages après • l'affort, et mise à prix, soufriront la même • amende, outre la confiscation du breuvrage - empiré. ■ (Nouv. C. G. t. II, p. 676.] — 2" Encan : • Si aucuns opposana aux criées, estant ■ adjouroé pour dire et monstrer tes causes ■ ...d'oppositions se laissoit couler en défaut sur le ■ ditadjournement, il seroit, et doit estre privé de ■ son opposition par un seul défaut, et pareillement • l'acbeteur qui auroit fait la ditte mise à jtrix de > il chose subtaastée, par un seul défaut condamné ■ à vider ses mains des deniers de la ditte mise à • Bfix. > [C. G. 1. 1, p. 678.) II* ■ Mise de fait par icelle l'on appréhende « toute successions, et autres choses à titre parti- - (Ord. 1 - MIS • culier, et equipolle à desheritemcnt et adherite- ■ ment. • (Lauriere.) — . Action de mise de fait. » < C'est comme quand aucun a quelque don lega- • taire dont il doit jouyr après la mort du leeateur, • et il doute l'empescbement par l'edit de 1 empe- • reur... Adrian qui a ordonne ceste loy, il a action « de luy faire mètre en son don d'aumosne : par • ceste action et loy, pareillement à une dame ou ■ damoiselle en son douaire après la mort de son • mary, et par ceste action y peuvent et doivent • estre tenues et gardées de droict. • (Bouteiller, Som. Rur. p. 158.) 111° " Mise jus, • exlinclion, abolilion ; . Envoyé- • renlceux d'AbbevilJe, de Monstreuil, S. Riquier, ■ Dourlans, et aucunes autres pour obtenir la mise • jus des.... eabelieset impositions. • (Monstrelet; vol. II, p. 52,j Misérable, adj. • Misérable personne. 1. 1, page 813.) — • Misérables misères, ■ g misères. (L'Am. ressusc. p. 204.) — ■ La consolation • des misérables est d'avoir des pareils. > (Ibid. page 502.) Àliscraclon. Miséricorde, au ms. 7218, f. 213. La vil le rov ses mùeractona. De ses mefluis, et les pi^nitions. (Daeh. (. it9.) MIseracIe. [Sorte d'arme, au Hoinages Renouart : • S'ai miseracles et bon materas fez. » (Gloss. de la Chanson de Roland, éd. Géoin.)] MIserandos. Equivoque ; misère en dos, cro- chet des commissionnaires. [Oudin.] Mlseration. Miséricorde. Dans l'Histoire de Meaux, on lit • evesque par la miseration divine. • Baissez tob yeulx par miaeralicn. Et regarder ma désolation. (Uarg. de la Marg. f. SI.) \. Misère— eeur-eur. Arbitre; cas sujet et cas régime : ■ Quant miseeur, ou auditeur donnant • jour as parties qui ont devant aus à fere, il leur ■ doivent fere assavoir lieu cherlain convenable et ■ seur as piirlîes à l'aisement selonc cbe que l'en ■ puel de l'une et de l'autre partie, et en tel lieu ■ que il puissent avoir conseilz selonc cbe qae le ■ querele est grant. » [Beaum,, p. 229.) — [« Arbi- ■ tre, diseur, miseur a ordeneur, pris don coosen- . tement des parties. • (Cart. de S. Pierre de Lille; an. 1286.) — ■ Et ne doit, ne ne puet avuech iaus j • estre tiers, qui misères soit aveck iaus. ■ (liarteo. Anecd. I, col. 1194, an. 1284.)] 2. Misère. [!■ Malheur : • Par le pecbié Adam • no père Sommes nous mis en grand misère. > (Gui de Cambrai, Barl. et Josaph., p. 42.) — > Et à ■ ceus profetizé Zophonias, que vous veez ci point; < et dist que celle jornée iert à ans dure et de mi- . sere. • (Joioville, § 836.1] — . Il suffit au jour sa • misère. • (Colgr.) — 2» [Souffrance : ■ Comme la • dite Amile eusL esté en si grant misère par trois - moys. » (Mir. S. Loys, p. 177.)] — 3» Méchanceté : GaiUaume s'entremiat de eon a^irement Comme cil qui ne sont de mùere noient. (Bott, p. êi.) Mlserele. Psaume, miserere :[- Ce m'est avis ■ si aunt ianelea, C'aina c'on ait dit deux misereles. MIS — 3» - MIS « Ont il diles el murmelées Bauboiées el verbelées « El lor eures et lor matines. » (Miracles de Coinsy, livre !•'.)] Or vous suppli, très humbles columbelles, Qu'après ma mort ayez de moi merci ; Dites pour moi pseaumes et miserelles. (Desch, f,305 ^.) Miserere. « En avoir depuis mts^ré^re jusques « à vituloSy - être bien fouetté, par allusion aux moines qui se donnent la discipline en disant le psaume miserere^ dont le dernier mot est vitulos. (Cotgrave.) Miséricorde. [!<> Pitié : « Miséricorde est unes • vertus par oui li corages est esmeuz sor les me- « saises et sor la povreté des tourmentés. » (Brun. Latini, Trésor, p. 434.)] — 2® Petit poignard avec lequel on donnait le coup de grâce h son ennemi : Les miséricordes agues, Et les espées esmoiues. {G, Guiarl, /*. 326.J Misericordios. [Miséricordieux : • Duz, pius, « misericordios Ert vers les povres besoignos. » (Chr. de Benoit, v. !20946.)] Misericordiosament. [Miséricordieusement : « Misericordiosament L*en respondie si Taitement. • (Benoit de S. More, v. 23267.)] Miserlcors. [Miséricordieux, dans Froiss. XIV, 327.] « Bien sont eureux ceux qui sont misericors, • car ils en suivront miséricorde. » (Saintré, p. 79.) Miserin. Misérable : L'on li amoine son roncin, Et las, et maigre, et miserin. fParton. f. i43.J k tant se pâme, et chiet sovine. Et teinte, et pale, et miserine. (Ibid. f, i49J Misire. Messire: « ilfmr^Adamavoit.cxxx.ans.» (Hisl. de la S'* Croix, p. 3.) Misodour— Missaudonr. [Pour milsoudor, mille solidorum ; chevBl qui vaut mil sous: « La « ot maint naturel cheval. Et destriers de pris et « misodours. Enseignes de pluseurs couleurs. » (Athis.) — « As armes courent qui ains ains, L'em- « perere tous premerains , Dont est montés el « missaudonr. • (Bob. le Diable.)] Misprisioii « est proprement quant ascun sceit « ou connus!, ...que un auter a fet treason, ou « felony, et il ne voil luy descouvriras roy, ou son « conseil, ou à ascun magistrat, eins concela son « ofTense, lequel offense, Bracton ad mises inter • l'offense de treason. » (D. C. sous Misprisio.) Missaires, adj. Qui aime à jouer, à faire des 7nises : .... Tantost veissiez d'aultre part Gentilz hommes pensionnaires Bondir courciers, et ffenetaires Faire ruades et grands saultz ; Lors disoient ces lombards missaircs. Voicy César et ses vassaulx. fJ. Marot. p. i5S.J Missal, adj. Qui appartient à la messe. « Pain • missal, • (Cotgrave.) Missenaire. [Mercenaire: « Et messires lienris « de Keukeren, uns missenaires, » (Froiss. 111,285.)] Missiblc. Hilissive : • Furent envoyées autres « lettres missibles de par le roy. > (Monstr. l, 191.) Missier. [Prêtre chargé de dire la messe, daos Du Gange, sous Missarius, an. 1446.] Mission. Dépenses : « Je dîsois ceste chose là, « outrageuse et desraisonnable mission. • (Math, de Coucy, Charles VII, p. 677.) — « Frais, mimons « et despens. • lOrdon. 111, p. 298.) — [« El à faire • lesdilles enquestes et informacions, ayent fait • plusieurs grans frais et missions. > (1370, Usage de Dampierre; L. C. de D.)] Missionner. [Causer des frais: • Voyant le dit « filz que son dit pereestoit ainsi inquiétez et mis- « sionnez, • (JJ. 124, p. 1, an. 1383.) — « Icellai « bastart faisoit excommenier et missianoil ires • grandement les citez et convenz. • (JJ. 181, p. 30, an. 1451.)] — • Il ne prolongera point ses procez... « pour missionner... plus ils bailleront confort « el conseil à la povre partye qui n'aura qoemia- « sionner. • (Estats des offic. des ducs de Bourg. p. 70.) Missive, subst. Lettre close : « Luy l)ailla une « missive que luy mesme luy escrivoit. • (L'Âm. ressusc. p. 148.) — « Deux lettres. Tune missive, « Tautre patente. • (Pasq. Rech. p. 711.) Miste. [Aimable, gai : « Il estoit mta^^^gentet > sade, Bien habitué, bien en point, Robbe fourrée « pourpoint d'ostade; 11 entendoit son contrepoint.» (II* Repue franche, éd. Jeannet, p. 196.)] .... J*ay tant la veue esblouyo De plorer, que n*e8t resjouye Ma pensée ; mais très fort triste, Très doulureuse, et non point misie. (Dép. d*Atn.p.91î.) Mistement. [Artistement, dans THistoire de Charles Vlll, p. 176.] MIstere. [!<" Métier: « Establissons par la teneur « de ces présentes lettres que en nostre dite ville « de Hellebeke soit d*oresen avant fait tout mestier « et mistere de drapperie.... tant de flller« tressir, • fouler, laner et taindre. » (JJ. 69, p. I, an. 1334.) — 2° Ouvrage : • Ung pour en la chambre son père « Fist une estoile et ung mistere De soie et d*or « moult soublilement. > (Roman de la Violette.) — 3* Ministère, dans D. Bouquet, 111, p. 154.] Mistigourl. Petite idole. (Cotgr.) Rapprochez Mistigri. Mistion. [Mélange : « Ne me plainz des clemens; • Bien gardent mes commandemens Bien fonten- « trans lor mistions. » (Rose, v. 19169.)] Mistique, adj. Friand, délicat. « Beau corps si « mistique. » (Contred. de Songecr. f. 47.) Mistoudin, s. m. Bon compagnon, bon drdle. Le mistondirij pour faire son cas, Ne demande procureurs, n*advocats. [Faifett, p. 39.) 1. Mistral. [Morceau : « En laquelle place on jardin (des arbalestrieis de Douai) le connestable desdis confrères de Tarbalesle avoit intention de faire traire par esbatement à un pié de buef, qui devoit eslre mis en hault à un pel... et ceUuiqoi le copperoit en beau jeu d*uji tougon, CMrdoDi^ à manière de forchiel, devoit gaigner deux mis- MIT - S93 - MIT « trauix de buef cuis et saussis, par bone amours.» (JJ. 153, p. 220, an. 1398.)] 2. Mistral. « La charge de mistral estoit plus « basse d'un degré que celle de chastelain dans les < terres des dauphins ; mais elle estoit plus relevée < dans la police de la ville de Vienne et de quelques « autres. C'estoit par le ministère du mistral que « le chastelain agissoit dans les principalles fonc- « lions de sa charge et néanmoins quoy qu'il fût « comme son lieutenant, il ne dépendoit pas de luy « ...celui de Vienne exercoit la jurisdiclion tempo- « relie, ainsi pouvoit il estre nommé le ministre de « la loy... tous les grands avoient leurs mistraux,» (Laur.) — M' de Valbonais, Hisl. de Dauphiné, 1. 1, p. 107, ^it que le • mistral n'avoit aucune jurisdic- « tion, et qu'une de ses principales fonctions estoit « de recevoir les cens. > Mistralle, s. Offlce de mistral. (Laur.) Cet office fut supprimé, suivant Valbonais, p. 108, par Charles Yen 1377. Mistre. [Bourreau : « Le mistre qui là estoit « venu pour exécuter ledit V^atelier qui estoit con- « dempné à morir. » (.fJ. 155, p. 238, an. 1400.)] Mistrouiile. Grosse femme. (Gotgrnve.) Misy. Sulfate de fer. (Cotgrave.) Mitaille. [1* Monnaie de billon : « Icellui du « Rut trouva un petit sachet où il y a voit mitaille • qui est appelle billon. » (JJ. 152, p. 115, an. 1397.) — 2* Ferraille, mitraille : « Quantité de menue « ferraille, appliquée à fait de marchandise de « mitaille. » (JJ. 161, p. 57, an. 1406.)] Mitaine. [Moufles, gants sans doigts séparés : « Que les mitaines velues par dehors.... seront « fendues derrière, à doublons à Tentour du poul- • cier et des doiz. » (Ord. de 1491.)] Expressions ; 1* [« Mitaines à ces nopces telles, • Bien heureux est qui rien n'y a. » (Villon, p. 46.) On donnait des gants aux invités dune noce ; mais Villon fut battu.] — 2* « Chaïusser, et déchausser « ses mitaines, » mettre ses^ands et les ôler.(Hab. t. IV, p. 63.^ — 3* « Faire mitaine, » s'enrichir : « fsabeau de Bavière faisoit mitaine des finances « du roy. » (Favin, Théât. d'honneur, I, p. 757.) — 4* « Et la les Alemans et Gascons et autres gens de « pieds qui des premiers esloient entrés, fourrèrent « leurs mitaines, • (J. d'Auton, Ann. de Louis XII, p. 47.) — 5* « Frotter sa mllainey » se fier : « Il > trouvera d'autres gens à qui parler là bas, et faut « qu'il ne sy frote sa initaine, » (Drùiit. Gap.fr. 111, p. 773.) — 6" « Faire de la ! .?i r.e uj quelqu'un • mitaine, » voler : Tu penses que c'est cestuv là Qui au Uct oie monsieur alla, Et feit de sa boune mitaine. f/l. Marot, p. iOG,) O ui Ce qui luv plaist. Faut qu^if soit faict Ribon ribaine, Soit beurre ou laine, Gand ou mitaine. De toutes choses s'entremet. (Bl, des Faute, am. SOd.) 7* « 11 ne fault pas doubter que si le pape eust ▼II. « voulu abuser de son autorité, que l'empereur ne « l'eust faict sati/^r hault comme une mitaine. » (Brant. Charles Quint.) Mitan. [Milieu : « Si nous offroient de quitter le « mitan des taillis, si nous voulions iciaus faire • garder. » (Cari, de S. Jean de F^aon.)] — « Passe • par le mttan de toutte l'Italie, et de tout le « royaume de Naples. » (Brant. Cap. fr. I, p. 95.) Mitanier. [Métayer: « Hz hurlèrent à Tuysde « certaine maison des appartenances de ladite « eranche, en laquelle estoit le bouvier ou mitanier • d'icelle grandie. » (JJ. 152, p. 304, an. 1397.)] Mitaut. Miton, chat : « Je n'aime pas un gros • mitaut de chat... parce qu'il gaste ma garenne. • (Bouchel, Serées, liv. II, p. 47.) 1. Mite. [Petite monnaie de cuivre de Flandre : « Un pain n y valoit que quatre mites. » (Froissart, t. X, f. 54.) — • Comme.... Ector de FArbre.... avec « Gosset le Lonc... jouassent amiablement et pnisi- « blement l'un à l'autre pour mites de Flandres. > (JJ. 110, p. 322, an. 1377.)] 2. Mite, s. Pièce de bois employée dans les bftti- mens. Cette pièce étoit sous terre et ne devoit pas approcher du mur voisin plus près que quatre pieds, sous peine de payer le dommage que le voisin en pourroit souflTrir. (N. C. G. I, p. 127.) Mite-moe. [Qui aiTecte une douceur hypiDcrite: « Le marmite, le mitemoe Font tant qu'il sont « desour la roe. » (Miracl. de Coinsy.)] Mitendu, part. Tendu à demi. (Des Ace. Bigar. page 140.) Mlthlstolre. s. Histoire fabuleuse : « Les fac- « tiens et partialitez nous ont engendrés infinies • mithistoires (ce mot est de Julius Capitolinus), « ou pour mieux dire, faussetez. » (S. Julien, Mesu hist. p. 49.) Mithrldate. Antidote. (Cotgrave.) Mitlé. [Moitié : < La mitié ou bois de Montigny, < qui part au conte d'Auceurre, que l'an appelle « Booloy. » (D. C. sous MitariuSy an. 1285.)] Mitigatif, s. Calmant: Princes, mieulx vault encor tart que jamais Eu son grant mal prendre un mitigatif. (Deêch, f. SS.) Mitigation. Adoucissement (Cotgr.) Mitiguer. [Apaiser: « Aucunes herbes ou me- « lodies si ont vertu naturelle de mitiguer et de « donner alegence au lunaticque. » (Songes du Vergier, 1, p. 17G.)] Mitirer. Tirer à demi. (Cotgrave.) Mitis. Chat, du latin mitiSf à cause de son poil et de son apparence : • Mitis^ pour le chat. • (Des- péricis, Cont. 23.) MititéyS. Douceur: • Milité que nous disons • dolceur de couraige, et bénignité. » (Hist. de la Tois. d'Or, vol. I, fol. 129.) 1. Miton. Mitaine de fer; gantelet du x^' siècle, sans doigts séparés: « Habillement de teste sera « d'une bonne salade, et d'un gorgerin ; ou haubert 50 MIT -î ■ aura petits gardes bras, avanl-bras, gantelets ou • mitons. • (Estatsdea Offlc.des ducs de Bourg. 287.) 2. Miton. [Mesure : - IceUe Ysabel prisl larre- ■ cbineusemeot en l'hostel dudit Guillaume Lrois • miions de fourmenl. • (JJ. 97, p. 613, an. 1366.)] Mltonler, [Fabricant de milaiiies : ■ Les chapel- < liers et mitoniers ne pourront faire ouvrer leurs ■ cbambrieres ne leurs varlets, se ils ne sont or- • donnez ou mis îi apprentis oudit meslier. • (Bibl. derEc. des Charles, i%-J4, p. 509.)] Mitonner, v. Préparer : • Nous mitonnerions • les choses jusquesàce que nous vissions le • moment propre ù les décider. ■ (Hém. du card. de Retz, t. I. liv. II, p. 332.) Mitou. Chat: . Le votre n'estqu'un petit minon ; ■ quant il aura autant étranglé de rais que le mien, < il sera chat parfait, il sera marcou, margul, et • maistre mitou. • (Moyen de parvenir, p. 248.) — • Faire le milou. • l'hypocrite. (Oudin,) Mitouard. Chat : • Un gros mitouard. • (Babe- lais, t. V, p. 60.) Le pclil milouaTd N'enlre jamais en matouard. {J. Du Bell. p. 470.J Mitoufflez. > Par gueux mitoiifpez, il faut en- ■ tendre les moines mendians, qui 3u défaut de < gans qu'il ne leur est pas permis de porter, en < aucune saison, peuvent seulement, pendant l'hi- ■ ver porter des moufles, ou mitaines. ° (Le Ducbat, sur Rabelais, t, I, p. 315.) Mltouin, Mitouiner. Chai, au figuré hypo- crite ; faire l'hypocrite : MaiSj mon Dieu, comme ce perclut, r. -^ mifouin El si bien i-mpatelinêe Qu'elle a tait ce qu'il a voulu. (H. Belleau, i. II, p. 135. j MUoyan. [Mitoyen : ■ Deux paires de murs ■ sont, c'est à sçavoir les murs mifot/aruetperson- . niers. • (Ord. de 1485.)] Mitraille. [Vieille quincaillerie (conf, Mitaille) : • De chacun cent pesant de plomb, d'eslain, de ■ balerie de milraille, cuivre ouvré ou à ouvrer, ■ et autre batcrie ou dinanderie. • (Arrêt du Parle- ment, 20 septembre 1527.)] Mitre. [)= Coiffure épiscopale : ■ El sonl qua- ■ rante huit evesque eu quatre costeiz de la tombe, ■ enlevei et figurei comme evesque, revestu si ■ comme pour chanteir messe, les mitres en chiés • elles croces es mains. > (Mén. de Reims, §307.) — 2* Coiffure féminine : > La teste qui souloit eslre « cornue, maintenant est mitrée en ces parties de • France ; et sont ces mitres en manière de chemi- ■ née; et grand abus est que, tant plus belles et ' jeunes elles sont, plus hautes cheminées elles > ont. • (Diatribe d'un cordelier du iv* siècle, dans Quicherat, Costume, p. 310.)] — S- Têtière d'un fol, bonnet ù oreilles d'âne. (Nef des Fols, folio 8fl.) — [4* Bonnet de papier dont on coiffait les condamnés exposés au pilon : ■ Nos reformateurs condempne- f- MIT < rent ledit suppliant à estre mis et tourné aa pil- • lory audit Sens, tenant en sa main une figure de • dague et aiant sur sa teste une figure de mitre • ronde de papier, ot il auroit en escriptau dehors • en efTect ces paroles : il menaça de tuer en l'as* • semblée en tenant sa dague. • (JJ. 124, page 180, an. 1383.)] Fuitis soient de l'Eglise et chaciet, El BU gibet pandui et traînez. Et, comme taubt, aient de papier mitre. (Detek. f. SSS.J Mitrement. Action de inilrer un criminel. (Cotgrave.) Mltrer. [1° Coiffer de la mitre un évéque : • El • l'archevesques lés 11 sist En un autre (fauteuil) et ^ > asseoir nslLesqualreevesqneslésàlés Et cascuns -^ ■ en esloi t mf /re's. • [Li chev. as deux espées, v. 5445.)^^ — 2" Coiffer un criminel de la mitre de papier: • Belol Cantine pour avoir voulu alraire pai — • manière de macrelage Jehannelte, (lile Wilaxe d^ - Queux, ii soy en aler en la compaignie de ung- • nummé Fraiiquevilîe, homme d'armes de la gar- . nison de cette ville, so'ubz la charge de raons. de j • Joieiise, et à faire sa volenté d'elle, fu coademp- / • née et a esté menée mitrée en ung benel par les / . carrefours et ses cheveux brûlez au pillory, et ce • fait, bannye. ■ (Livre rouge d'AbbeviIle, fol. 242, an. 1478.)] — . Edelin docteur en Ihéolope, cou- • damné pour magie, fut milré en la prtWnce • d'une grande multitude de peuple, tandis que ■ l'inquisiteur de la foy le preschoit. » (Monstrelet, vol. III, p. 63.) — 3' Dans Rabelais, p. 154, mitre est épilhete d'un mot obscène. MUté. Uoilié. (Modus, f. 84.) 1. Mitte. [Uite : < Tu peus regarder par des- • soubs les fueilles des choulx, et là trouveras grant • assemblée de mtttes blanches. ■ (Hénag. II, p. 3.)] 2. Mitte. [Petite monnaie de Flandre. (Voir Mite) : ■ Le duc de Rourgoigne... iist foirer à son > coing autres monnoies noires, nommées mailles • et mitles, dont les deux mailles ou les quatre • mittes se allouoient peur ung denier. > [JJ. 189, p. 358, an. 1459.)] En loi croire n'a nul prouflt. Tes œuvres, et tout L délit Ne valent une mille. [Froinaart, Poèt. p. t70.) Mittouart. Chat : > Ce mittouart qui emportait • mes lapreaux. > (Bouchot, Serées, t. H, p. 48.) 1. MIttre. [Hilre : • Une mittre de taffelaf ou > salin blancq, paincte à l'ungdeslei de la passioD ■ et de l'autre lez du jugement ■ [Inv. de Charles Quint, an. 153fi.)] 2. Mittre, s. Valet de bourreau (voir Mistbb) : Fuitia soient de l'Eglise, et cbociei, Et au gibet pandus, et trainei, Et comme Taulx aient de papier mltrs Pour escheler par le bourhau, ou mittre. (Deaeh. SSS.j MlUré. Coiffé d'une mitre de papier : ■ Tous < les prélats de France et du Dauphiné s'assemble- • rent pour osier le schisme de rEgllse ; et furent ■ mittrez et eschaffaudez les orâciers da pape < Benedict à Paris, et le pape déclaré hérétique et »m -m- ■ acliisniatiqiie. ■ (Histoire chronol. (Iel403 à 1467, page 408) Mltyé. Moitié : La parfoicte amjrtlë Qu'j'ay on toy noD coQ^neue à mytié. (CoUertje, p. 42.) Hiue. Mienne : Simon, cil Diex en qui tu crois, n te lest bien porter la croie Ou je ne puis porter la miue. (Ut. 1Si8, f. OS.) Hiyoie. A moitié chemin : Mivoie de l'ost le ray viodrect, Sua un marée serrez se tindrent. /G. Guiarl, f. 3S6.J l.Mius. HicI: Antant vaut merde que miua, Selonc vostre jugement. (Valic. n' U90, f. 173./ 2. MIus. Mieux : Se TOUS i plaist K demourer, Tant qne vous mius puissiès erer Volentiera vous sejornerons, El de bon cuer voua servirons, fM$. 7989 ', f. 50./ * De deus raax doit on le mius prendre. > (Vie des SS. Sorb. 60, col. 60.) Mlxlonner, v. Mélanger : < Tu mixionneras le ■ moyeu (d'oeuf) avec le sang de geline. • (Fouill., F^uconn. f. 72.) 1. Mixte, adj. Mélange : Notable abbè, chanoine très discret. Mixte en sçavoir, en loix, et en décret. (Faifeu, p. SO./ ■ S'appelle action mixte, si comme quand le cas ■ louche à action personnelle et réelle parce que ■ on demanderoit avoir de deux ou trois, ou de a plus de ans les usufruicts d'aucun héritage sans « demander riens au tresrons, et toutes fois con- > Tîendroit il toucher au Tons, et qu'il descendis! ■ par aucun qui autrefois nuroit eu droit. • (Bout. Som. Rur. p. 160.) 2. Mixte, s. • Prendre mixte, • Dianger un içorceau et boire un coup. (Règle de S. Benoit, lat. et fr. ms. de Beauvais, ch. 38.) Mixtion. Immixtion ; acte par lequel on s'im- misce dans une succession : • Il n'est besoin de • faire la lecture de l'adjudication par décret des ■ héritages nobles ou roturiers, quand elle est faite • en vertu de lettres de mixtion. • (N. C. G. t. IV, page 158.) Mixture. Méleil : < Sextier de mixture. ■ (C. G. t. Il, p. 465.) Mlzénne. Voir Misante : • Le dict Espaignol a en se défendant advisa le vent, et se meil au des- ■ sus, et pour fuir plus tost, mett la miiienne soubs ■ l'estooyn qui est une voisie, tenant à un des ■ bouts de l'antenne pendant hors sur le bord du ■ navire, mise Ifi pour faire bastive fuite, ou viste a liasse. > (J. d'Auton, Ann. de Louis XII, p. 348.) Mlzote. £• Icellui Guillaume, qui ce jour avoit • diarié à l'ostel du suppliant son maistre du foing ■ on miMte. * (JJ. 167, p. 167, an. 1413.)] Mobeiige. [^Cloche réglant le travail des ODvriers à Abbeville : * Tousmanouvrier^retoarne a à son service aus heures qui sont ordenées au ' son de la ctocbe de Mobeuçe. ■ (Statuts des drapiers d'Abbeville, art. 17.)] Mobiliaire. [Qui concerne les meubles : • Gon- ' tract molit/tatre, > au registre JJ. 173, page 664, an. 1427] Mobilité. Changement. (Oudin.) — [• Mais ce ( n'est de nos fringuereaux Qu'inconstance et " mobilité. ' (Coquillart.)] Moble. [Meuble : ■ Toz mes biens moble$ et non • mobles, presenz e à venir. • (Bibl. des chartes, i* série, t. IV, p. 80,}] Moblé. [Ueublé : • Si n'avoit [las toi despendut, ■ A amasser avoit tendut, S'esloit riches bons et ■ moblés. Bues et vaches et riches blés Avoit tant ■ c'on n'en savoit conte. ■ (Li dis de la Vescie à prestre, dans les Trouv. belges, Scheler, p. 204.)] Mocquart. Moqueur : Et s'en alla se mocquanl des mocquarts. (Faifeu, p. 58.) Mecque. [Moquerie : • Officiers, quoi? C'est < toute mocqae. • (Dialogue de Mallepaye et de Baillevent, en. Jannet, p, 175.)] — • A mocqueurs ■ la mocque. » (Oudin.) Mocque-DIeu. Prière non sérieuse : [« (Les < moines) comptent force patcnostres enlrelardées • de longs Ave Jlfaria sans y penser ny entendre; > et ce J'appelle mocgue-Dien, non oraison, • [Rabelais, t, I, p. 40.)] Mocquer. 1' Se moquer : ■ Vous vous mocque% » de la barbouillée. • (Oudin.) ~ • Se mocquer des • mal chaussez. » (Id.) — ■ Semocçue qui cloche. > (Cotgr.) — ' Mauvaise fille se mocque de sa mère. > (Id.) — • La paele se mocque du fourgon. • (Id.) — a* Badiner : ■ Se jouèrent et mocquerent entre • eulx. • (Lancelol du Lac, t, III, f. 12.) Mocquereau. Moqueur, (Cotgr.) Mocqaette. Moquerie : < Balivernes et plaisan- - tes mocgvettes. » [Rabelais, t. II, p. 283,) Mocqueur. Moqueur : • Les mocqueurs sont . souvent mocquez. • [Desper. 1. 1, p. 79.) Modalement, adv. Par mesure, gravement : ■ Ce ctiappon.... estoit porté modalement entre ■ deux plats pour le souper de monsieur avec deux . autres docteurs de Sorbonne. • (Contes d'Eulra- pel, p. 293.) Mode. 1* Manière : cruel HerodSs, Tes façons, et modes Seront en mémoire ; La honta et dommage Auras pour partage. (Marg. de la Uarg. f. 149./ Baulsent l'eapaulle à mode de Lombards. (Uarot, p. SS.) • Estoit jeune et belle, gentille, délibérée, de • mode que, cet homme devint amoureux de ses . bonnes grâces. • (Nuits de Strapar. t. Il, p. 138.) — 2- Usage : ■ Cela est fait à la mode. • (Oudin.) — « A la mode qui trotte. ■ (Colgrave.) — Pariapï des diables qui sont de loat métier et de toûl état, on lit : ' 11 en est du village, H eii estdu grand monde, MOD -896 — MOE « Il en est de la modCj il en est de la fronde. » 1 (Hist. du Théât. fr. t. VII, p. 216.) Modekin. [Mesure : « Ernoul de Erweteghiem, « trois modekins de blet et quatre capons de sa « masure. » (Gartulaire du Mont S. Martin, fol. 96, part. IV.)] Modelle. [Moule : « Quand le ciel te flst nais- « tre, il rompit la modelle. » (Rons. p. 287.)] Modelon. Modillon. (Cotgr.) Moderance, s. Modération : « La sapience et « moderance du roy. » (Duclos, Preuv. de l'Histoire de Louis XI, p. 198.) Modérateur, s. Officier de la religion protes- tante. Dans les Mémoires du duc de Rohan, t. II, Sage 17, on voit comment, en 1611 , se fit Téleclion es moderaleurs, à rassemblée politique de Saumur. Modération. [Diminution : « Et ay fait plu- « sieurs appointemens, modérations et exécutions.» (Mantell. Gloss. 1869, p. 44, nr s.)] Modérée. [Ce qu*on ensemence de terre avec un muid de grain : « Trois modérées de terre. » (JJ. 192, p. 9, an. 1460.)] Modérer. [Diminuer: • Que les dits trois points « voulsissions modérer, et sur ce faire nostre « déclaration à son entencion. » (Lett. de Charles VII, dans le Bulletin du Comité de langue, 111,581.)] Moderne, adj. Nouveau : « Les eschevins tant te anciens que modernes. » (Nouv. Coût. Gén. 1. 1, page 377.) — On appelle encore modernes les écri- vains du dernier siècle, par opposition aux savants de l'antiquité : « Le bon père Guidon (a dit que les « modernes par rapport aux anciens sont) comme « Tenfant qui est sur le col du géant : c*est à dire te que par leurs escrits nous voyons ce qu'ils ont « veu, et pouvons encore voir et entendre davan- « tage. » (Du Verdier, Biblioth. p. 32.) Modernement, adv. Nouvellement. (Oudin.) Modestie, s. Modération : « En respondant je « serois forcé de me départir de ma naturelle mo- • deslie, parce que voulant à telles imputations « faire convenable response, je ne le pourois faire « suivant la révérence de qui m'a telles imputations « données. » (Mém. de Du Bell. liv. IX, f. 276.) Modifiable. Qui peut être modifié. (Cotgr.) Modifier, v. Mettre à la mode. Un valet, parlant à une suivante qui lui reproche que son amour est grossier et du vieux temps, lui dit : Quo faut il faire donc pour le modifier f Th. Corn. l'Amour à la mode, act. 4, se. 1. Modoal. [Tuteur, aux statuts ms.de Charles i", roi de Sicile, ch. 141 : « Mais il puet avoir la pre- « sence d*autres juges, ou de lor modoals, ou de • leurs parens. »J Modulation, s. Mesure ; terme de musique. « Armoniser par modulation. » (Contr. de Songecr. fol. 170.) Modure. Mélange de froment et d*orge. (Du Cange, sous Monsturangia.) Modurenge. [Blé de mouture : « Deux charges « de modurenge. » (JJ. 188, p. 51, an. 1459.)] Modurler. Mesure : « Le modurier du dit Xao- « toins vaut le boisseau de Bourges. > (La Thaum. Goût. deBerri, p. 41.) 1. Moe. Mouette, oiseau de mer : Quant (l'aigle) fu en mer entrée. Si a une moe encontrée ; Si li demanda et enqulst Ou el aloit : celé li dist Que de son pais ert fuie. (Fabl. de S. G. f. 99.J 2. Moe. [I* Mine dédaigneuse : • Et cil qui s*en- « tremet de grans choses, aussi com se il en fust « dignes et non est, et por ce fait il biaus dras, et • autres choses apparissans, et de grans moes^ par « quoi il cuide estre avanciez ; li sage le tiennent • por fol et por vain homme. » (Brun. Lat. Trésor, p. 288.) -- « Que il (le magistrat) soit fors etestables « et de bon corage, non pas de moe ne de vaine « gloire. • (Id. p. 579.)] — 2« Grimace témoignant d*une méchante humeur : Aux riches de cest mont, fet fortune la motf. Qui plus aime denier, qu'il ne font nule chose. Ml. 7il8, f. S4I. Moeble. [Meuble : « Ly abbes et ly convents « auront la justice de moebles^ de cateux. » (Cart. 23 de Corbie, an. 129G.)] Moée. [Mesure de terre contenant un muid de semaine : « Item une autre pièce de terre, contenant « cinq moées de terre. » (Reg. de Jean, duc de Berri, Chambre des Comptes, f. 14.) — « Item, un « autre lieu et métairie appelé la métairie de « Mimorin.... tant en terres gaignables comme en • bois et bruères, cinq m^ées de terre... > (1406, Aveu de la Salle-lez-Cléry ; L. C. de D.)] Moeilliée, part. Mouillée: « Cuisse^O poulette « moeilliée en eau avec sucre. > (Mod. f. 129.) Moel. Meule : • Le moel du moulin, celuy de « dessus sera tenu pour meuble, et celuy de des- « sous, et tout ce qui y tient, sera tenu pour « héritage. » (Coût. Gén. I, p. 815.) Moeler, v. Mouiller. L'eue sur la glace Fors tant que tous aurois espase De vos moeler, et escharnir. (M$. 7615 , /, f. 68.) Moelin. [Moulin: « Et pourchel desgren, li dis « sires et si successeurs seigneurs de me dite mai- « son de Happlincourt doivent livrer hardine eo « leurs yawes, prés ou mares as dis religieus pour « refaire leur cauchie, leurs pons de Brye et les « moelins dessusdis. » (Du Cange, sous Hardinea, an. 1348.)] Moelle— ele. [Moelle, au propre: « Quant ele « (1^ lune)croist,il covient à croistre toutes moeles • dedanz les os. » (Brun. Latin, p. 141.) — « Or • vous ai dit du sens Fescorce, Qui fait rentencion « repondre ; Or vous en vueil la moelle espondre.* (Rose, V. 12064.)] Moement. [Valeur : • Et n'est mie nostre enten- « cions que les choses dessus dittes soient d'aucune MOH - 397 - MOI « valeur ou d'aucun moement. > (Ord. IV, p. 302, an. 1354.)] Moenel. Cor aux sons menus^ grêles : Sonnent biiisines et tabours Grans cors d'airain et moenel. AthU, dans Do Gange, sous Menetum. Sonnent tant cors et mœneuê Et tant olUIans cliers et beus, Tôt le murail en retentissent. (Rom, de Troyes, ibidj Moer. Moëre des Flandres : « Personne ne peut « fouir des terres el en retirer la glaise, ou la « lourbe, qu'il ne les applanisse dans Tannée sui- « vante, à peine de Tamende... excepté rexlremité « du bord, el le fond de la moer, • (N. C. G. I, 515.) Moere. Moire : « Habit de moere lice. » (Rom. bourg. I, p. 208.) Moerent, Moere, Moergent, Moerium. tForn)es du verbe mourir^ dans la Cbanson de toland, V. 112-2, 1348, 359, 1690, 1475.] Moerschouin. [Marsouin, au ms. lat. 6838, C, eh. 130.] Moeson. fRedevance en grain payée par le fermier: « Icellui Girart disoit que le suppliant lui « avoit baillié certaines terres à certain temps et « pour certaine pension ou moeson. » (JJ. 141, p. 226, an. 1391.)] Moessine. Marc de vin ou de raisin, au Goût. Gén. Il, p. 341. Voir Moissine. Moeteté [Moiteur, humi(:nté^%u Gl. lat. 7692.] i. Moeule. Racine des corâ ou du bois des animaux : .▼ Bos le fery parmy la gueule, Dessi au col, en la moeule, (DnU^ f, 90.) 2. Moeule. Meule : « Son escu estoit si pesant « sur luy, comme si oust eu wnt moeule Aq molin.» (Percef. I, f. 64.) Mœurs, s. Manière de faire. « Il représente si « naïvement le faucon qu'il ne semble différer, « sinon en grandeur, car il a les mesmes gestes, « même plumage et de mesmes moeurs, et en son « endroit à mesme courage. » (Budé, des Ois. 1!8.) 1. Moffle, Mofle. []• Gant: « Sorcot ou cote, « ou gans ou mo/les. » (Rose, v. 13919.) —2' Me- nottes : • Li roi et li prince des peuples mescreanz « seront en la prison d'enfer, ou deables les liera « en buies et en moffles. » (Psautier du xnr siècle, f. 179.) — « Mof/le de fer, • dans Blanchand. 186.] 2. Moffle, Mofle. [Meule: • Icellui Simon print « un tison de feu el de Teslrain et ala bouter le feu « en un mofle de foing. » (JJ. 151, p. 283, an. 1397.) — - Laquelle fille liroit et sachoit à un moffle ou « las de feure , estant emmy la court d'icellui « Thomas. • (JJ. 1G7, p. 398, an. 1414.)] Mofflet. [Sorte de pain : « De quo (tritico) fiunt c bodie duo panes, vulgariler nominati mofflels. • (D. C. sous Mofflet, an. 1351.)] Mohatra, s. Sorte de contrat usuraire: « Un « particulier a besoin de quarante pistoles pour un « an ; il les veut emprunter d*un homme qui a de « la marchandise: cet homme, pour couvrir l'usure, « lui vend pour soixante pistoles de marchandise, « et la rachette sur le champ quarante pistoles « comptant; c'est toujours la même chose que si « Tusurier pretoit quarante pistoles pour en avoir « soixante. » (Laurière.) — [De l'arabe mokhatara^ vente hasardeuse.] 1 . Mol. Mai : L'autre jor, au mois de mot, Au livre des amans trova Un sort escrit. (Ms. 12i8, f. 2i7.J 2. Mol. [Du latin mihU il s'est bientôt pris pour je et me : « S'irons tornoier moi et vos. » (Cheval, au lyon, V. 2501.)] — Il était explétif au sens de pour moi, de ma part : Dites moij à ma douce amie^ Beaus amis, quel ne s'esmoit mie, De moie par la saluez. (Blanchand. f. i90.) Mors qui prens cens sodenement Qui Guident vivre longuement Et qui pèchent en espérance. Va moi semondre vivement Toz nos prélats communément Ix>mbars, Anglois, et cens de France. ^Af^. 76i5, i, iOS.) Moiau. [Moyeu, jaune d'œuf : « Néant plus que • le moiau ne puet estre sans la glaire, néant plus, « ne peuent les seigneurs et le clergié l'un sans « raulre. • (Froiss. XI, p. 251.)] Moible. [Meuble : « Vaissel ou on met vin, et « tuit aisément d*or et d^argent, seront prisié chas- « cuns avec les autres moibles. • (Gart. de Gham- pagne, an. 1256.)] Molctenrle. [Revenus d*une métairie: « Pour « raison de la moitié du gaagnaigede la moictenrie « de Tannée. » (JJ. 208, p. 216, an. 1482.)] Moicturler. Mitoyen : « Mur moicturier. » (G. G. II, p. 949.) 1. Moie. [Mienne, de mea: « Ne donroie la « moie (lance), car molt m'agrée. • (Aiol, v. 726.) — « Avez tant à faire de vos besoingnes que vous « ne porriez entendre à la moie. » (Mén. de Reims, S 194.)] K'ausi soit eleja moie. (Vatic. n^ i490, f. 4i.) Par ce li Dieu qui fit li mont Moles sont. (Ms. 76i5, II, f. i95.) BcUe, corn loiaus amans^ Vostre sui, car solez moie (Ms. 6812, f. 58,) Expressions : 1^ « De moie part, » à part moi. Qui a biau diz trover veut son corage enbatre Je di de moie part c'en le devroit bien batre S'il ne set son cuer en cet martire enbatre Qu'il en die biauï moz plus de cinquante et quatre. Ms. 7615, 1. 1. r. 108. 2» « Moie coupe, » j'en dis ma coulpe : Diex ! moie coupe du pechié ; Moult ai fet autres félonies, De larrecins, de roberies. (Ms. 7218, f. 47.) 3" • Moie foi, » ma foi : Sire, dist ele, en moie foi. Je vous afide mes deus mains. Que toz jors serez vous vilains. (Id. f. 189.) 2. Moie. [Meule, tas : « Les moies des blez (qui MOI -î - estoient messoné) parmi les champs. • (Villehard. S 135.) - . Moie de fagots. • (Froiss. X. f. 72.)] 1. Moiée. [Tas, comme le précérlent : • ll3 ont ■ les vignes atrapeis Treslout k fail et tout par ■ orde; Des paicels ont les prans moiées Toutes . arsessen rien eslorde. «(Guerre de Mets en 132), page 238.)] 2. Molée. [Mesure agraire ; voir Moêi: : • Cin- • quanle et trois moiées de bos. ■ (Du Caiige, souç Moia, an. 1260.)] Moien. [1* Qui est au milieu: ■ Mais Aiols les « escauclie, si ataint le moien. • (Aiol, v. 1853.) — 2- Intercession : • A la prière et moien du duc de . Lancastre. - {Froiss. XV, f. 271.) — 3* Médiateur: « Le duc de Bretagne fist tant que par bons moieris • moieimés son cousin seatermina à payer fi termes . le roynedeNaples. -(Id.XV.SOS.l-i" Hésitation: • Sans nul moien ne réservation. • (Id, IX, î. I45.J — • Tout li Erenlil home de Flandres li jurèrent a ( estre bon et loial, ensi que ou doit estre à son • sigucur, sans nul moien. • (Id. IX, I. 189.)] Molenel. Molenlaii. [Voir Moe>ri., trompette an son grêle ; on lit moienel, au roi Guillaume, p. 110 : • La sonnent moieniaus, tropes et olifans. • (Du Oaiige, sous Monellui.)] Molenleres. [Médiateur, dans Dom Douquet, 1. V, p. 241.] Molonne. [Féminin de moyen : • Si en ot plainte . des moiennes genz de la ville. • (Mén. de Reims, § 442.)] Moiennemeiit. [i" Subst. Médiation: • Parmi • l'altirement et le moiennement des preudommes • ki s'en enlremiseot, nous sommes accordet en- • viers le capitle devant dit et en avons fait pais des . descors devant diz. ■ (Cli. rie l'échevinage de Cambrai, an, 12G0.) II* Adv. 1" Avec modération : ■ Mais moiennement . il volt ouvrer sur la conclusion de cesie mutiere « afnn que on luy en sceust gré. • (Froiss. t. XIH, p. 307.) — 2" Dans l'intervalle : ■ Si envoie moien- • nement et secrètement lettres closes devers . chiaiilx de Nantes, - (Id. IX. r.27'3.) - 3* Pour le moment: ■ Li rois moiennement s'enclinoit assés ■ à eulx et n'en faisoit ensi que nul compte. • (Id. IX. 236) — 4* Dans le nombre : ■ Les consaulx du ■ royneveoienten Betisache nulle chose pourquoy ■ il denist mort recepvoir, voire les aulcuns et non > pas tous, car moieiinement il en y avoit de tels . qui disoient. . (Id. XIV, p. C2.J] Molenner. fl» Partager, au GFoss. lat. 7681. — 2° Transiger : « Nous traitans et moiennans auvec • lesdiz duc de Lorraine, evesque de Mez et signeur . de Blancmont. • (JJ. 50, p. Il, an. 1314.) — 3' Termiaer par médiation : ■ Se bonnes gens, • moienant ceste guerre, se voloient ensonnyer de « trelier unes trieuwes. • (Froiss. IV, f, H1.)J Molennetey. [Milieu: « Et de ce que vous ■ m'avez mandey, que je et ma gent fussiens à I Ocbie à la moientietey dou moys de joiug, sire, B - MOI • savoirvous fezquece nepuet estre bonnement. • (Joinville, § 855,)] Moiere. Moére, dans les Flandres ; Velu le Irueve, et bien roont. En un vaucel en le inoiei-e. (M,. 1318, {. U5.) Moietoirle. [Métairie, au Cart. de Lagny, f. 244, an. 1516] Molouf. [Moyeu, jaune d'œuf: > Moieufàe euf, > au Gloss. lat. 7684, sous Modiotus.] Molez (|our). Jour à demi passé, aprè-s-midi: Cet jour raeiames vint, mez li jour est moie^. f^"", ^^,/ Moigneux. [■ Item, soufleurs (de cuisine) des- « quels l'un sera moigneux. • (Oro. de l'hôtel de Philippe le Hardi, dans Martèn. Aneed.I, col. 2201.)] Moignon. [Membre amputé : • Trestol le cuir •> li abat del talon... Cosin, a pou ne vos ai fet moi- ' gnon. • (Bal. d'Aleschans, v. 97.'i9.) — • Enri del " désire poing moignon li Ht > (Girarlde RossilloD, page 368,)] Mollanner. Traiter, (Cotgr.) Molje. [Mesure (voir Moëe) : < Au bos Lancelot • huit moijes de bos, au bos medaine Aelis dix et . sept moijes. • (iJ. 51. f, 102, an. 1260.)] Moille. Mouillé : Si courant, que de sueur nioilte. Devant le rof so ragenotlte. IG. Cuiai-l, f. 1 19.} 1. Monter, Mollller. [Epouse : < Vous avés > une nile, lequele je vos pri, s'il vous plaist, ke • vous me doingniez à moi//icr. • [Henri de Valenc. S 517.) — • Puis vos prendrai à per et à moiller. • (Garin.)] A moiller penre 1b voloil, iFabl. de S. Germ. p. iS.J On voit sovent'emplrier nenricbir, et davoir vioiUier. (P. ou, 1S00, III, 1370-! (Hommes) ben i devez prendre esaamplaire Que vos ne devez mie taire Très tous les bons h vos moillieri. (Mi. 7615, II, f. IIS.J 2. Moiller. Mollller. [Mouiller : . Tuz l'escar- « nissent,,.. L'egue li gèlent, si moilent sun lin- . col. . (S. Alexis, LIV.)] S'ù pluie moille. & chaut essuie, (M«. 1H8, f. S90.) Destriers là où ils se combatent Escument et de sueur inoifteni. {G. Guiael, f. SS4.) Le participe passé était moillie : Jointes ir spri, . r.4. pierres vers tes mur Unes moillie», autres seohea, (G. Guiart, f. SU.) Expreuioju : i' • De larmes faire moiltier quel- ■ qu'un. ■ faire pleurer, dans Deschamps. f. 69. — 2* > Mal se moille qui ne s'esue. > (ils. 7615, 1. 1, folio 102.) MoUIeron. [Paroi de moellons : • En celle < chambre n'oit noienz De chaux d'areine. de ■ cimenz. Enduit, ni moitlerons, ni emplaistre ; ■ Tôle entière fu d'alambaistre. • (Guerre de Troie.)] MolUeure. Humidité : < La terre boit toute la • moilleure, • (Chasse de Gast. Ptiébus, p. 235.) — [■ C'est à scavoir qu'il n'achatera de laron et de MOI - 400 - MOI • chevaux vont à moines dessus. » (Moyen de par- venir, page 379.) — 24* « A la fin le regnard sera • moine. » (Colgrave.) — 25« • Homme ne cognoisl « mieux la malice que Tabbé qui a esté moine. • Od.) — 26® • H n'est envie que de moine. • (Id.) — 27* • Pour un moine ne faut convenl. • (Ibid.) i. Moineau. Petit moine. (Oudin.) 2. Moineau. [1* Passereau : « Les moinaus cris « et à mort traiz. » (Marie de France, H, 349.)] — « Moineau à la soulsie. » (Cotgr.) — • Passereaux « et moineaux sont de faux oiseaux » (Id.) — 2o Bastion plat bâti nu milieu d'une courtine : « Y • avoil un moineau au milieu de la grande brèche « au fons du fossé, qu'on ne leur pou voit lever, qui « eust faict un grand meurdre des assaillans. » (Mém. de Du Bell. liv. IX, f. 290.) Expi'eêsion : « Tirer aux moineaux. A mon sens, « c'eloit tirer à une sorte de grosses guérites roui- « lantes, autrement appellées passes du latin pas- « ser, à cause de leur toit, dont la forme ressembloit « au froc de certaine espèce de moineau : comme « ces guérites n'eloient composées que de chevrons « traversez, sans aucune continuité de structure, « étant comme impossible de les endommager, « ceux qui entreprirent de le faire autrement que « par le feu, donnèrent lieu au proverbe. Froissarl, • vol. II, chnp. 169, nous apprend que sur leur plus « haut etnçe on plaçoil de grosses arbalètes ou « sprin^ardes, soil pour delTendre une place, soit a pour rallaquer. » (LeDuchat, sur Rab. IV, p. 42.) 1. Moinel. [Moineau : « L'arundellelesappela... • Li moinel se sunt deslurné. »» (Marie de France, t.II. p. 349)1 2. Moinel. Cor, comme moenel : Lor fel sor.ner dos moinel. (Rom. de Troie.] 3. Moinel. Vivre en moine. (Cotgr.) Moinerie. 1« Vie de moine : • Frère Jean des • Ënlonimenres... vray moyne, si oncquesoiifeust, « depi^io (jne le n.onde moinant moina de moine» o lie. »' (HaLc!. Caiganl. 1. 1, p. 27.) — 2o Couvent : J ay esté nourie Noiiiiaiii dans une moiticrie. (B. Be}1. t. 1J,p. iiô.) Molnesse, s. Heiigieuse : « Il s*esleva grand • conlenlion entre toutes les moineises, car les « unes \ouloient que Venerande fust abbesse, ces- « tes cy (jue ce fusl Modestie. » (SIrapar. II, p. 50.) Mo?ngnafle. Vie de moine : A Foscanip piiiz moingne devint, Le iiioihfji'cr^ -nicL cl tint. (Rou, p. iOl.j Air: ■. V' ; ';: . . 'is v^xiléz A cos ;^'. "^ af^l'<''z, à ces moivgues. [Desch. f. 373.) 1. î^'(;'mî:.::. '"Moineau : • Comment dites vous « à nriiii.j : \a en ce mont ausi comme moiniaus,» (Psaul. f. ;8.)j 2. Moiniau. [Cor, comme moinel : « La oissiez « les moiiiiaus g atir, El les buisines et les greilles • bondir. » (Garin, dansD. C. sous Mo7iellus.j] MolDlchon. Petit moine. (Cotgr.) Molniot. [Enfant de chœur en Picardiet dtos D. C. sous Munie.^ Moinnes. [llemeau : « Passer, galliceinomnes, « et dicitur a phima. > (Gloss. lat. 4120.)] Moins. 1* • Moins né, » cadet : • Comment doncques, dist le moins né^ vous me voulez don- ner blasme. » (Le Jouv. f. 115.) — • Deux damol- selles.... Tune ambition, Tautre, c*est assavoir la moins née flaterie. > (Id. f. 116.) — 2* « Estre du moins, • être ce qu'il y a de moins : • il y avoit Klanté de dames, et damoysellesseans au long du ourdis, qui tant flamboyoient de draps riches dont il estoit couvert, non pourtant ce esloit du moins, car tant estoient les dames parées riche- ment que c*estoit un esbahissement à veoir. > (Percef. V, f. 105.) — 3« « Moins^ » non pas, encore moins. (N. C. G. II, p. 1242.) — 4* • Moins dassez, • moins qu'il n'en faut, pas assez : « Nous sommes « moins (Tassez. • (Partonopex, fol. 171.) — 5* « A « moins de rien, » en moins de rien, à l'instant : « A moins de rien leur passa sur le ventre. > (D. Flores de Gr. f. 143.) — 6r « Moitis que rien, » très peu de chose. (Id. f. 136.) — ?• • Le plus... que « le moins, • moins... que : • Avez donné trêves « le plus par force, que le moins par amour. » (Froissart, liv. IV, p. 275.) — 8« « U moins de mon • plus. » (Cotgr.) — 9* • Le moins du monde, • très peu. (Brant. Cap. fr. II, p. 227.) — 10* « Le moins de • l'avantage, » le moindre avantage : Bien que je n*aye eocor* aucunement acquis De lour tant rare honneur to moine de Vadvantage. Opuenlat de P. Eooc. p. tf. 11* « Aller aux motns, » maOQuer. (Les Marg. de la Marg. fol. 309.) — 12* « N*elfre que du moins. » être moins que rien : « Il lui manda que commun « estoit prins, mais pour cela n^esioit que du « m^ins. • (Le Jouvencel, fol. 65.) — 13* « Parler « moins que de raison, » déraisonnablement, contre le bon sens. (Contredits de Songecreux, folio 89.) — 14« « Moins vallable, » non valable. (Procès de Jacq. Cuer, p. 215.) — 15* • Venir à moins, » manquer : « Oncques par habondanee de biens, seigneurie, « ne porta péril, ne vint à moins. » (La Salade, fol. 6.) — 16" • Moins honorer, • mépriser ou insul- ter. Parlant de l'assassinat du connétable Olivier de Clisson, par Pierre de Craon, on lit : « Moins honO' « rant , et vilipendant la puissance royale. » (Godefroy, Annot. sur l'Hist. de Charles VI, p. 575.) Moirir. Mourir: « Non moirir, mais vivre en « habondance. » (Desch. f. 172*.) 1. Mots. [Maison entourée d'un verger ou d'un herbage, dans Du Gange, sons Mansus.} 2. Mois, [lo Douzième partie de l'année: • Et « furent un mois en la menaidc des venz, et arri- « verent à Sur. • (Mén. de Reims, § 6.)] — 2* • Les • mois des soldats des bandes, - leur paye, tous les 45 jours. (Brant. Dames gai. I, p. 319.) — 3* Règles des femmes. (Oudin.) — « Mois blanches, • fleurs blanches des femmes. (Colgrave.) Expressions : 1* « De ce mois^ > jamais: « Or dist MOI - * ^ ■ En moissons dames chambrières sont. ■ (Colçr.) — 3' • (Grande moissont'obeissantrecueille. •(Ibiil.) — i* • Telle semence, lelic moisson. - (Ibid.J 11° [Gerbe: • Depuis que icellui Jehànnin eust ■ souppé s'en nia aus esclolouaires autour de la « maison, et print un moisson. ■ (JJ. 162, p. iSi"', an. «08.)] lll» [Itedevaiice. (voir Mmso.i 4) ; ■ Item douze • mines de froment U la dite mesure de Clia^liau- . • landoii, el est cesie renie appellée la moisson. • (JJ. 72, p. 52.-., an. 1339.)] Moissonné. Carni de moissines : • Un cep de • vigne moissonné de raisins. • (Favin, Offic. de la cour de (■'rance, p. 111.) Molssonocor. [Moissonneur: • Celés lierbc ne ■ fera jn bien ft/"oi8son?ieo)' ; car ne pnet alendre • tant de ineurer. •■ (l'saul. T. Itil.)] Moissonner. [Faire la moisson : • Après Pcn- ■ (ecosle, en esté. Et uprès qu'on a moissonné. > (Unicurne el serpent, xni" siècle.)] 1. Molssonniei*. Moissonneur : « Ix froid • réfrigère les moissoiiHiers en la saison des mois- . sons. ■ (.llisl. de la Toison dor. H, f. 230.) 2. Molssoniilor. Qui telle: " Chevreau mois- • sonnier. • (Colgrave.) Molste. 1° lluniidc: » Temps mocste. » (Cbr. de S. Denis. Il, 210. i— ■ l.e sanu est chaud et moisle.- (Modus, f. 200 ) — " La dicte année feul fort moisle ' ...et y eut degrans lem pestes en divers lieux. - (J. de Troyes. Clir. an. 1460.) - 2° Froid de carac- tère: " Anglois sont plus mous et plus moisles • que ne sont l'ortingalois. • (Froissarl, éd. Buchon, II, m, [. 83.)] — 3" Enveloppe d'une douce clialeur ; Se tiennent mmsics, fourrez et chaulx ; Et un ouvrier, ou uns povres diartona Va mauvcstui, deschirei, el deachaux. iDvech. f. AO.j Moisteur— OUI*, [l' Ilumidilé : " Lors eslanclie ■ la moi&lour de la nue. qui maintenant devient « blanche et legicre. • (lîiun. Lai. Trésor, p. 118.) — 2* Fraidieur; ■ Lorsque la chaleur et la mois- • /CHi-est graiU au jouvencel, environ l'aagedeson . adolescence. ■ (Christ, de l'isan, 1, 0.) — 3* Tem- pérament froid: . Geste maladie est venue au roy ■ de tourble; il lient Irop de la moisteur de la . mère. • (Froiss. XV, f. 40.)] Moisti-c. [Emplâtre, dans Gulleville: > Et non ■ pour quant maugré ses boisles, Et ses emplasires • el ses moislres Et ses empolionnemens. ° (Gulle- ville.)] Moltuble. [Mélcil: • .\xiiu. muis de grain moi- • table et Taulre avaine, ■ (Garl. de Corbie, f. 18 ^, an. 1415.)] Moltai (à). [A moitié, en métayage: • Avons > baillé à Hioart Heket de Vaucheles à moUai, qua- ■ renie deux journeux de terre. • (Du Gange, sous Uedietarius, an. 1317.]] Moitalere. [Métairie: • Nous avons ottroiê et ■ oltroions uus frères prescheurs du couvent du ■ Mans la moitaiere, appellée le Plexeis, assise en . la parroisse de Cepoy. .(JJ.69, p. 281, an. 1335.)] S- MOI Moltaln. [Qui appartient aux classes moyennes : ■ Et ne demandoit riens as moilain$ ne as peWs. • (Froissarl, X, p. 197.)] Moitangé. [Mëteil : < U nous doit payer el > rendre audit jour, en nostre dit chaste! un sexticr « deblémoi/aiiu^. "(Garl. deCommercy, an. 1336.)] Moltnric. [Partage ù moitié, dans D. G. sous Media toria: • Il ne doivent nulles coustumes de • leur propre besiail nord en leurs maisons, soit ° en tnoitarie ou aulremenl. >] Moite. Moitié : Qui remmc prent, plus est que sot, It est à moite hors du sens. (Detek. f. 5tG.J Moltcen. [Méleil : • Dlé moiUen, • nu Cart. de Compiègne, f. 182. an. 1257.] Moltceric, [Parlage à moitié, au Cart. de la Maison -Dieu de Ponloise, an. 1285: * Tenir it • moitetiie. •] Moitenn. [Mesure (voir Moitod): • Le cheval ' paiera cinq moiteoiis de bief, moitié fourment et ■ moitié aveine. ■ (JJ. 72, p. 1^, an. 1271.)]- " Vendre ù moiteons, ne îi boisseaux. • (l'illiou, Coul. deTroycE, p. 166) MoUcrle. [Métairie, au Carl.de Xamur, Gh. des Gomplesdc Lille, f. 41, an. 1291 ] Moitesric. [Parlage à moitié, dans Beauman. cil. 27, f. 07' du ms.] Moiteur. Mollesse: • Je sens mon cucur.... < eslongé de la foilune en laquelle il souloit preii- • dre sa moiteur. • (U. Florès de Grèce, f. 146.) Moiteiix. Humide : Ausler inoifctii jelta pluye ordinaire. /C. Marol,p. JU.j « Moiteuse paupière. • (Item. Bell. 1, p. 168.) Moitié. [• Li seaus de la lettre esloit brisiez, si < que il n'i avoil de remenaut fors que la moitié > des jambes de l'ymaigedouscel le roy, el l'esclia- • mel sur quoy li rois tenoit ses piez. • (Joinville, §.60.) — - Chievre. j'ai deus jorz de bonne lerre < ahennablc d'aragis de vigne, si le 1o que tu les « faces à moitié. - (Hén. de Reims, S 405.)1 — < Il ■ vaut miex bien plus la moitiée. • (Poës. a la suite du lloin. de Fauv. fol. 60.) — ■ Tout soit conqueslé ■ moitié par moitié. • (Froiss. liv. Il, p. 3^.) Je tiens trois ctaievres à ntoifite. (Detch. f. SOS.) • llerbelin de S. Pol fu inoilié homme, et moitié • feme, et la tierce part chevaux. > (Erberie. ms. de s. Germ. fol.OO.) Plus vous amoie la iiiojiié... Que ne feaoie moi mesmes. (Mt. 1318, f. iO.j • La moitié passe le tout. • (Pasq. Leit. I, 760.) Moiticment, s. m. Terme de pratique. • Ea • tous baux el fermes de cens et melaries, usuiaes, • droits seigncriaux et autres choses semblables, « faits h outrée, et enchère publique, il y a regulie- ■ rement, liercement, inoitiement et croissemeot, ■ qui doivent estro faits dedans 40 jours, !t prendre ■ du jour de l'entrée première, et principale. ■ (G. Cil, p. 1008.) Moitoien, Moitoier. [Métayer, au propoa, an MOL - 4( reg. JJ. lOC, p. 202, an. 137-1, et dans Deaiimnnoir, ch. 27, r. <>3<>.] De même au (Iguré : Cueur atnani est nwitoier A part égale De B'amùur seule et principale Soit l'aventure bonne ou roale Rire, plourer, courroux, ou gâte. (At. Charlier, p. OfO.J Sir« nbom ïemoitoi/a- Qui lea liiez ai moines gardot. fFubl. de S. G. p. 84.} Moltoler, v. Partager par moitié. La vit on maintes anneures, Haintes riches desguiaaures Qui nosire dame en l'islc aloient, Et au jeudi se moitoioienl. (Mt. 69i8, {. 8i.j Moitolerle. Partage à moitié: • Hiretage... fez • par loial minage, ou Si moitoierie. • (Beauman. page 1-21.) Molton. [Mesure: ■ Les deux mesures Tont ung • moiton, leâ deux moitons font nng bichot ; tes ■ ûeux bichols font une émine, les deux emines font ■ ung setier; douze setiers font nng muy de blé. * (Coût, de Châlillon-sur-Seine, ms. anc. 9898'.)] Moltoyca. Mitoyen : < Qui veut faire chemi> ■ nées, et astres contre le mur moitoyen, doit faire • contre mur... de demy pied d'espoisscur. ■ (Coût. Gén. 1. 1, p. 34.) Moltoyennerie. Séparation de deux héritages contigus. [Cotgrave.) Moltoyrle. Métairie: ■ Il nous faut acheter — deux bœufs pour nosire moitoyrie de tel lieu. ■ (Les XV Joyes du Mariage, p. 20.) Moitrler. Métayer : • Admodialeurs, fermiers, . locataires, moilriers, • (N. C. G. Il, p. i092.) Mol. adjA'li\o\i : • Est bon avoir granl garnison < de potz plains de mol savon. > (Le Jouv. f. 90.) — 2* Tendre: ■ Une des molles pennes de l'csle du . héron. • (Modua, f. 12-2.) Quant mes dox amis m'acole, Et il rae sent grasse et mole. (M». 1089*, f, 79.,' .... Comme il est gracieux. Tendres, et nioli comme un petit oison. (Deich. f. 307.) 3- Sans force: ■ Vins mois. • {Desch. f. H-2.) — 4° Humain : L'autre molci et débonnaires. (Fmiss. poEi. f. lASK/ Se je mol envera moi le truia. (.\U. 70/5, II, f. ns.j K.rpressions : 1" • Sourcil mot. > (Rab. V. p. 137.) — 2" • Mol en pulain de Dordeau. » (Cotgrave.) — "A" • L'un veut du mol. laulre du dur; et par arosy . lout se mange. ■ (Oudin.) Subst. [1° Poumon des animaux: - I.* mol ou « poumon, car c'est tout un. - (Ménagier, II, f. 5.) — 2" Mollet: • Iceilui Valele en Inmbant se va • ataindre de la coignie qu'il tenoit, en la rabe ou > mol de l'une de ses jambes. • (JJ. 187, p. 25ô. an. H55.) — ■ Deust-il vendre, quoy qu'il luy griefve, • Ce dont on ceuvre mol et grève. ■ [Villon, p. Gl .)] Molable. [Qui doit être moulu au moulin du seigneur. Ch. d'Elampes. an. 1378, dans Du Cange, sous Molare, 3.] Molage. 1° Droit de mouture: • A iceox vrais • escholicrs (de l'Université de Paris\ et à leurs 1 - MOL • bedeaux, avons oclroyé et octroyoas par ces pre- • sentes qu'ils seront francs et quilles, sans nous < payer aucunes aydes. c'est ù sçavoir de molage . de bleds. • {Ord. V, 222. an. 1369.] — 2- [Trémie: • Quantlesuppli:iut fu entré ou moulin.il se baissa > et regarda par dessus le molage dudil moulin. ■ (JJ. 172. p. 23, an. iH'J.) — • Le suppliant geta le ■ blé dedans le molage du molin, et puis descendi • de ladilte enlremuye. >(JJ. 201, p. 195, an. 1478.)] Molalue, t. Duns le blason des herbes (Itecréat. des Devis amoureux, p. 62), molaine est le symbole de la délicatesse; on voit, dajis Menestrier, que la • fleur de moly • entroit dans les devises, et dans l'opéra de Cime, on lui attribue la vertu de détruire les enchantemens. Molard. [Colline, dans les Dombes, d'après Du Cange, sous Motaris.] 1. Mole. Moule, coquillage : Ci dist c'una ailles vit, volant Joste la mer, poisson noant : Uno mole trouva entière ; Mais nn sait pas en quel manière Peuat fescaille despecicr. (Fabl. de S. G. f. iO.j 2. Mole. 1' Meule îi moudre: - Plus pesant que - mole, "(Desclif. 433.) — [. Seinotes y faillentou • gros merriens .. li sires du molin le iloit réfère. • (Beaum. XXXVMI, 17.)] — 2* Meule ù aiguiser : .... Ainsi con la mole, ou la coz, l'ait cler, et Iranctiant le costel. Quant il est moliu de novel. (Ooidc de arte, f. 96.) 3. Mole. Mâchoires, dents molaires : Tes ventres crie et soir et mein . Que porrai gn menger deionin. Tu t'enraiges quant tu n'engoles, Tu ne dorroies un chartein Ou t'ame voist au derreain, Mais qu'aies pleines les moles. (Fabl. de S. G. f. 35.) 4. Môle. Moelle ; on a dit de l'amourde Pyrame et Tliysbé; SI les travailla jor et nuit Et de mortel ard-ir les cuit. Cil feus et cete flambe sole Retrait les ners, et art la mole, (l'irame et ThUbi, 958.) 5. Mole. 1° Monceau, meule: • I) Ht fuire moles ■ de la terre plus haultes que les murs, dont ils • grevoient moult les ennemis. • (Triomphe des IX Preux, p. 140) — [2" Botte: • Que nul ne puist > vendre osier... fardé de pire osier dedens les . mo/Cs que dehors. . (Ord. VIN, p. 369, un. 1398.)] - 3» Racine du bois des cerfs: ■ Mole grosse près - de la tesle. » (Gace de la Bigne, f. 106.) 6. Molo. [Caractère d'imprimerie : ■ Cinq livres ■ escriptz à la main, sept autres petits livres en ■ mole. ' (Inv. du château de Nevers, an. 1506.)] 7. Mole. [Kondcmeut : - Plus est ferms que la . pierre qui siet sur vive mole; Vicaires est saint . Pierre. • (Tliom. de Cantorb. L 86.)] MoIé. FHoulé : < Lors s'en toraa la bêle at cors . mole. ."^(Aiol, V. 2140.)] Molechin. [Molequin (voir Molekih), étoffe vert de mauve : • Chascune eut vestue chainse blanche. MOL — 404 — MOL « Plus blans que ne soil nois sor branche Et mole- « chins moirit avenant. » (Fabl. 1, f. 217.)] Molée. [1" Moulard, moulée, poudre de pierre et de fer qui tombe de la meule des taillandiers; elle servait de teinture: « Que nulz ne tainde de « molée norée. - (JJ. 78, p. 49, an. 1320.) - • Ordi- « nalum fueral quod non venderenlur panni • tincli mala linclura, ...quarum una moleya, vul- « gariler en molée. » (Arrêts du Parlement, t. VIII, 13 février 1395.) — "i® Noir de fumée: « Aucun ne « mettra... noirdechaudiere, que on appelle ù Paris • molée. * (Coût, de S** Geneviève, f. 24, an. 1391.)] Molekin. Etoffe (voir Moleciiin) : Li Audouins qui n'est mie hom Doit bien un mofekin ploier De se feme, por mius loier, Et cscourcier se souskanic, Tant k'ele soit par tout ounie. (Poêt. av. iSOO, 7 V, i340.} Moleraent. [ Mollement : - Tyberl s'escuse • molement Que vers lui corpable se sent. » (Renart, V. 2201.) — « El parla à eus et leur conta son be- « soinçr, et il li lespondirent molement. • (Ménest. de Reims, § 402.)] Molequin. [Etoffe (voir Molechin) : « Cendaus, • molequhis aianis. « (Rose, v. 21206.)] Moler, V. Mesurer au moule. Vaichos, brebis, moutons aux champs, Poulains, fromont pour moy aidior, Foins, avecques buclie à ii\olet\ Fèves, poix, noix dont huUe sault. (Dcsch.) Moleres. [Mouleur: - Quiconque veut estre • foncières et moleres ù Paris, c'est à scavoir de • boucles el do mordans, et de fremaus, ...estre le « puel franclicmenl. • (Liv. des Met. p. 9i.)] Molesce. rMollessc: « Quant Sobeladins aperçut « sa molesce et sa nicctei. » (Mén. de Reims, § 7.)] Molcstation. [Action de molester: « Et crient « merci des molestations Et des grans batemens et « des dérisions. » (Gir. de Rossillon, v. 2i39.)] — « Les griefs empeschemenz et molestations qui ont « esté et sont faiz de jour en jour aus diz mar- . chans. « (Ord. t. lll, p. 348.) Moleste. [1® Action d'inquiéter, dempécber : « Et d'entiui en avant li rois tint Normandie et « toute la contrée en pais, ne ne fu qui Ten leist « moleste. » (Ménest. de Reims, § 267.) - « Et se « doubtoieni ses gens que il ne fesist aucuns griefs « et molestes en son pays. » (Froiss. Vil, p. 83 )] — « Grever el faire moleste ou royaume de France. » (Chr. de S. Den. I, f. 221.) — « Touz empeschemens « et molestez qui mis y sont, estant ou facenl ester « sans delay. » (Ord. l. III, p. 580.) En cnst inonde n*a que moleste^ C'est la mer qui tousjours lempeste. (Modus, f. 33-2} 2' Peine, difficulté : Quant fu venu, demande une arballesta Que bender fist o grant peine, et molesta, (Faifcu, p. 00.) 3* Imporlunité: S*a la porte fais i>lus inole$te. Ce revenra parmi la teste. Geta crient : c laist la meaacier. > (Desch. f. 4Ô0,J Moleste, adj. Incommode : « Estre molestes • l'un à l'autre, fascheux, ou ennuieux. ■ (L'Am. ressusc. p. 133.) Molestement, adv. D'une façon incommode. (Cotgrave.) Molester. [Incommoder : « De repoulser ceulx « qui nous molestent impudemment et efTronlée- « ment, en ne nous laissant point vaincre à la « honte. » (Amyot, de la Mauvaise honte, 15.)] Molestoui*. Incommode. (Cotgrave.) 1. Motet. [Mollet: « Se leur ny n'est bien « motet. » (Ménagier, III, f. 2.)] 2. Molet. [Même eens que molée : « Item que « nul ne puisse mettre lainture de charbon, ne de • molet, ne dTocre, ne d'autre painlure, fart, ne « polissement, en cuyr, ne en poil, ne en peaulx. • (JJ. 201, p. 07, an. 1470.)] Molete, s. Molleton, embourrure délicate, laine fine : Li panel resont bien ouvré : 1)0 pezaz ne sont pas forré, De tnoletc sont anpU. Plus sont riche que jo no di Ne que deviser ne porroie : Les sanbues furent de soie. fR. dn Flovcnce^ f. Ai.) Molettemeiit, adv. Diminutif de mollement. Et du laict nourrissier, qui de mes tetins blancs Ënllant tnoUeUcmenl la voulture arondie, Je nourris un enfant qui jeune m*a nourrie. Nuits do Stnpar. t. U. p. 111. Molez, s. Œwh mois. « Molez de gelines. • (Chasse de Gast. Phéb. p. 212.) Molher. Epouse: « Sa femme ou molher. • JJ. 170, p. 232, an. 1418:)] Molibdaine. Plombaijine. (Cotgrave.) Moller. [Tailleur de meules: • Comme Aubelet • Couvet ouvrier et faiseur de moles à moulin alloit « aus vespres pour la solennité de S. Ligier, dont « les ;/io//^rs faisoient la fesle. » (JJ. 10r>, p. 439, an. 1371 )] Molière. [Terre grasse et marécageuse : • Item « le bois de BVuisselle.... item les molieres de ce « bois. • (Chart. de Blanche de Navarre, f. 218 )] Il n'i a val, Ne rochier, ne tnoliere tendre Par ou on ne puist bien descendre. {G. Guiart^ f. 76.) Molln. [Moulin : « Le molin à vent delès Saint Antoine. • (Liv. des Met. p. 309.)— • Si n'avoil audit lieu (Corbye) que trois molins seulement, dont l ung nommé le molin braseret n'estoit que à moire braie, grain à brasser cervoise ou gou- dalle. » (Cart. de Corbie, f. 23, an. 1448.) — « Un molin ù pasleiller, autrement dit molin ^ guedes.* (JJ.179, p. 169, an. 1449.) Voir Moilln.] Molinel. [Petit moulin à eau ou à bras : « Del « bruit de Teve tornenl un molinel. » (Garia.)] Mortier, et molinel. Et pilete, et pestel. OtttUUcinent au tUsId. m». 7GI5. t. II, f. tli. Mollnet. [BàtOQ à deux bouts, pour faire le MOL - 405 MOL moulinet : • Un baslon nomme molinet de poignée.» (JJ. 170, p. 277, an. 1418.)] Moiinier. [Meunier, dans D. C. s. Molinarius,] 1. Molir. Devenir mou. (Nicot.) 2. Molir, V. Ruiner : « Les nations barbares.... « onl estimé aussi facile de molir le firmament, et « les abysmes ériger au dessus des nues, que de- « semparer vostre alliance. * (Rabel. 1. 1, p. 202.) Molltlon, s. Construction : • (Alexandre) assie- • geoit la forte ville de Tyre, et la battoit de toulles « ses forces; mais c'estoit en vain : rien ne proufi- • toient ses engins, et montions^ tout estoil soudain « dcmouli et remparé par les lyriens. » (Rabelais, t. ï, p. IGO.) Mollage. [Droit des mouleurs de bois : « Item « les moiteurs et compteurs auront droit de comp- « laige et mollage de toute manière de busche - vendue et liviée à Paris à compte et ù molle. »> (JJ. 170, p. 1, an. 1115.)] 1. Molle. [!• Moule: « Li seliers apele chose « emprainle ou empastée, quant aucuns fe.t euvres « par molles, de quelque molle que ce soit. • (Liv. des Met. p. 209.) — « .n. grans molles de cuivre à « faire plombels pour les grandes couleuvrines. » (Ch. des Comptes de .Nantes, 1160/) — 2<' Ancienne mesure de bois à brûler, faite ac deux traverses entre lesquelles on rangeait les bûches. (Voir sous Mollage.) —3" Caractère d'imprimerie: « Item pour « .1. doctrinal gelté en molle, envoyet quérir à « Bruges, par Marquât, écripvain à Vallenciennes. » (Mémoriaux de Jean le Robert.)] 2. Molle. 1° Meule à moudre: « Molles à mou- « lin, chacune vingt deniers. • (Ordon. I, p. 600.) — 2o Meule à aiguiser : « Molles à fevre, chacune « sept deniers. « (Ordon. I, p. 600.) 3. Molle. Mole: « Un bras de mer couroit entre « la ville et la terre si roidcment qu'on ne pouvoil «« faire pont ne molle, » (Tri. des IX Preux, p. 136.) Molleee. Mollesse, dans S. Bern. Ser. ms. 259. MoUée. [Même sens que molée, aux Ord. VIII, page 379] Mollequiiiier. [Fabricant, marchand de mole- quins: « Jehan de Viller, mollequinier, qui est « un bon marcheant, et Nicaise Noël mollequinier,» (JJ. 100, p. 441, an. 1360.) Voir Moleqlmn.] 1. Mollep—ier. [Epouse: « D'une part fu lidus « et sa mollier de l'autre. » (Aiol, v. 87.)] Puis l'épousa à inoller et à per. GuiU. au Court !lex, dans Du Cango, sous Mulier. Parle désert quierl le motlier. (ViedesSS.Sorh. Ci, c. 33.) Tu jà l'euses à moHicre^ ni à espouse. (Ms. 1089^^ f. 74.J 2. MoUer. Cracher dans la main : Par maintes fois se sont mol le , Por bien ferir les deus nevous. (Ms. 7218, f. 154.) 3. Moller. [l* Mouler : « Tis cors ben mollez. » (Roi. V. 3900.)] Gent cors avoit, et bien molU:. (Vie des SS. Sorb. 6ifC,4.) Bien estoit moUée. (Poës. av. 1300, II, p. 637.) Si doit sont lonc. ses jointes lées Moult sont bien fêtes et moUées. (Ms. 7Si8. f. 240.) 2o [Se former h : « Ainçois estes mieux inollé&-k « savoir de sirurgie. • (Chans. histor. I, p. 171.)] — On lit de Richard, Hls de Guillaume Longue épée : Rien sout paistre un oisel, et livrer et porter, Em boiz sout cointement et berser et vener ; As talevaz se sout et couvrir et moller. Meitre pié destre avant, et cntrcdeuls doubler. (Rou, 05,) 3» [Mesurer le bois à la moule; v. sous Mollage.] Mollerai, adj. Né â*une femme légitime. « Les « approuve à mollerais. • ^Cout. de Norm. fol. 41.) Mollette. Roulette: « Chaire de bois à mollette.* (Cotgrave.) MoUiere. Fondrière: • Terre tremblante, et « pleine de mollieres. • (Favin, Th. d'hon. 1, 152.) Mollificatlon. Action de mollifler. (Gotgr.) Molllfler. Amollir: N'est il moyen de te molli fier Par tel façon que grâce en fust acquise ? (J. Marot, 248.) MoUifleur. (Cotgrave.) Mollir. [« Un mesme soleil mollit la cire et « endurcit la fange: » (Y ver, p. G'2:>.)] Mollissemeiit. Ramollissement. (Oudin.) Molnler. [Meunier : « La femme Gilet s'en ala « bien matin a la maison du molnier pour moire . son blé. • (JJ. 176, p. 113, an. 1442.)] Moloquln. [Molequin, étoffe: « Puislerevest en « maintes guises Robes faites par grant mestrises... « Ceiîdaus, moloquins, galebruns, Indes, vermeus, « jaunes et bruns. » (Rose.)] Moire. [Moudre (voir sous Moun et Molnier) : « Jehans proposa contre Pierre, et dist à Pierre « qu'il li devoit un quartier de blé, quant il moloit « di.\ mines à son molin. » (Beaum. XXVI, 2.)] Molt. [Beaucoup: « Il ot à non Elies, molt fu « preus el ardis. » (Aiol, v. 31.)] Moite. [Champart: « Comme le suppliant eusl • chergié une cherrette de gerbes, sans paier de dix « sept gerbes une, pour la molte^ ou seigneur de « Bienfaite. • (JJ. 173, p. 23, an. 1424.)] Molu. [P Aiguisé, passé à la meule: « Et prist • en sou puin destre .i. roit espiel molu. • (Aiol, v. 5215.) — « Armé d'armes molues, c'est assavoir « d*un demy glaive, d'une espée et d'un grant • coustel. ■ (JJ. 108, p. 44, an. 1375.)] — De là au figuré, « parler ù langue molue. » (Ms. 7996, p. 70.) — 2® Epice: Bonnes saulces, et bien moitiés, D'espices bien à point agues. (G. de la Bigne, f. 44.) 3« [Broyé : « Lors hanstes fraites et lor espiez « moluz. » (Girard de Viane, v. 3139.) — 4® Droit de moulure: • Saouf et réservé franc molu audit « molin. . (Cart. 21 de Corbie, f. 312, an. 1380.)] Moine, MoUue. [Morue: « Œufs durs, mollue^ • viandes froides. • (Paré, 1. 1, f. 14.)] — « Molue « parée, • merlus. (Naudé, des Coups d'Etat, p. 71.)] MOM Mollis (gros). Mal moulés : Moly. [Pain mollet : ■ Sur la forme cl manière • de Tairu el vendre pain blanc, appelle moly. • (JJ. 190. p. 180, an. HCO.)] Molybdoldo. Molybdène. [Cotgr.) Molyn. Moulin: • Oii de vacherie, ou molyti • venteresse, ou fumer, ou bercherie. ■ îBritl. des I^isdAnglet. fol. 109.) Momnnt. f Momenl : • Quant saint Micliié 1i • anges tiol saint Pou lot moslré. An un petit mo- ■ manl l'a ou ciel tr^insportc. • (Roinnnia, 1877, page 16.)] Mome. Railleur (?) dans Colgr. : ■ Or cessent « (lonques les mornes Démordre les escripls miens, • Puisqu'ils soûl frères des tiens. - (Du Beliav, II, folio 49 ^) Moment. Seconde, soixnniiënie d'une minute : • Jay passé d'Europe en Asye eu ung moment • d'heure. • (Triomphe des IX Preux, p. '207''.) Scnïoirlea heures, les temps, les minutps et les mouu-iiis, Pour sçavoir le commencement des Jours et lies nuits. DcKh. r. 3U(. Momentnin. ndj. Qui ne dure qu'un moment, Noslre vivre est momcnlaix. (G. DwamI, p. QOSJ Momentalrcment, adv. Suhilemenl. à l'ins- tant. " En lillre de succession, l'hoir se peut dire • incontinent après la mort de son prédécesseur, • en po^ssession et saisine des hiens du trespassé • dont il se dit lioir.... el si momentairement,{^\ • avant l'an el le jour de saisine, il s'app^rent au- • cuns oppos;insou empeschans, icelui peut contre ■ eux iiitenter le dicl libelle, cl soi aider de lu • saisine il causedc la saisine de son prédecesseui', • et devancier. • [Gr. C. de Fr liv. Il, p. 138.; Momie. Matibe, baume momie: • Momie, tnas- ■ tic. aloes cicotriu. ■ (Fonill. Paucon. f. 38.) Momme. [Mascarade (voir Mojiol'f.}: ■ Comme ■ plusieurs bourgeois de la ville d'Aire feussent •< alezesbatre à un esbateinent.queon dit momme; ' ....lesqnelsdemanderent ausdiz si.'rvileurs dudil ■ Sohter,s'ilzestoieiit mom meurs, lesquelz rcspon- « dirent oil; et lors ledit Constant leur dist qu'ili • mommasseni k lui. et ledit Simonnel respondi • qu'ilï ii'avoient point de clart*!, car leur torche • estoit faillie; et ne vouloient mommerà lui, ne à . autre. - (JJ. ir.6, p. 19, an. 1100 )] Mommer, v. Faire des inommerics, des masca- rades : ■ N'estoient nouvelles que de danser, de • mommer. dejouster, et de faire grande chère. • (Mdm. d'Oliv. de la Marche, p. 237.) - [Voir Moujik: • Icellui suppliant... partist de l'oslel {le son mais- ■ ire.... en entention de aler mommer; et de fait y • ala dcsguisc, ainsi que l'on a ;iccousluiné faire • a» pais (Therouerine) en temps diver. • (JJ. 181, p. 5(5, an. H5i.)] Mommerie. i' Mascarade. Mathieu de Coucy, Ilisl.deCharlesVIl, p. 679,691 le plus ancien auteur 6 - MOM où nous ayons trouvé mommerie. — [- Apr&sle • banquet fuient les dances et les mommeries. ■ (Monslrclct, Ht, f. 56. an. 1 153.)] — < Les momme- • ryes, mitscarsdes, ou danses, se faisotent an • commencement île l'année, vers le mois d'avril, ■ ou de may. • (Chasse d'amours, page 2^.) — 3° [Momon, déli au jeu de dés, porté par des maS' ((lies : < Icellui Darlenx commeni;a ù dire au sup- < pliant qu'il failloit jouer à la mommerie aux dez.» (JJ. 206, p. 1000, an. 1477.)] [lien mn souvient qu'au jeu de inontinerîe. Ce niesine jour m'adressani à roa mie, ].e del me (l?l do son gage vainquent ; Mais je ne sçay a quel jeu ce peut estre Que par son œil à t'aiso^'' ^nt & d«3tre, El demeura maitresse de mon coenr. //. Tahur. p. il5.} Mommeur. S. Bouffon, masque qui porte un momon. • i;e nom mommeur, vientdu latin momut • qui est à dire moqueur, nom convenable à tels • hommes masquez qui ne vont par les maisons ■ que pour so mocquer, bien qu'eus mesmes sont > dignes de moquerie. ■ (Duverd. Div. lec. p. 122.) Voir sous HoiiMi:. Mommic Momie mise eu pondre, comme mé- dicament: • Prenez, dit maistre Cassian, mommie • on pouldre. ■ [l-'ouilloux. Fauconnerie, f. 41 •.) MommoD, s. Momon, jeu des masques en car- naval. Anneau, bague ou somme d'arj^ent dans une tasse ou bnssin, que portent de nuit des personnes masquées chez un ami, l'invilanl h jouer sans parler. Pelote que portent ceux qui font des mascarades. — [• Les lois de France el de Pologne, sous couleur • ae iiorter un mommon, entrent chez Nanlouillet, • mettent tout par pluce. jusques à rompre les • coffres, piller la vaisselle et l'argent. • (DAub. llist. U. p. toi.) Expresiions : ■ Couvrir le mommon, • 1" accepter le pari : ■ Quant (les Turcs) enlendent que les • chresticns arménien gros, aussi font ils de leur • costé, et sont si diligeus i]u'avant que nous ■ soyons à cinquaiile lieues de leurs frontières, ils • ont déjfi saccagé la moitié de la nostre, qui nous • doit faire croire qu'ils couvrijroient bientosl le • mommon. • \La ."^oue, Disc, polit, el milit. 303.) — 2* Cacher son jeu, en partant des femmes qui se tuoienl après lu mort de leurs maris: • Il ne se ■ trouve plus de ces folles et sottes de jadis ; aussi ■ que nostre saint christianisme nous ledefTend; • ce qui sert beaucoup aujourd'huy à nos vefves • (j'excuse, qui disent, s'il n'estoildefTendu de Dieu, ■ elle se lueroienl et par ainsi couvrent leur mom- • mon. • (Brant. Dames gai. II, p. 178.] MommoDcur. Masque. (Boucbèl. Ser. I, 118.) Momoiic. [Nous avons vu sous MoHUEn, que dans U'. pavs dé Tliérou.Tnne, on se déguisait pen- d'int les veillées d'hiver. Il en est de même dans la Vendée : • Bah. bah, c'est le momoue, n'ayons donc • pas peur! • s'écrièrent à la fois toutes les jeunes flUcs... Le momoue est le bouffon de toute joyeuse veillée; c'est le plaisant du village, qui, d^uisé invariablement en chèvre ou en bouc, se jeile au MON - > milieu des assemblées, qu'il divertit par ses gam- bades ou éponvaiile par ses cornes menaçantes, à l'aide desi|uelles il se fuit une grande joie de ren- verser ciueiiouilles el rouets; c'est là le signal de la danse. Les joueursde eornemusc et de bombarde, qui acconipng:naient le momoite, monlèrenl donc sur des bancs, et on se mil il exécuter de lout cœur des rondes immenses et de savUWditlea Irisées. S'il est des érudils (|ui connaissent la géograiihie de la France pnr les diveiscs danses nationales, ce der- nier mot leur indiquai a positivement le lieu de la scène, les côtes du Poitou. (1,'ile des Cinq, par Ernest Fouinel, Tours, Mame, 1855, in-12, p. 97.}] I.Mon. [Adj. possessir: ■ Si salvarai eo cist ■ meon fiadre Karlo. ■ (.Serment de Strasbourg.) — • Vous savez bien coniincnl il est de mon sei- • gneur Itobert. ■ (Mén. de ileims, g i.)] 2. Mon.rpuriicule ariîrmalive; d'après Diez, elle vjendi'iiil de l'adverbe munde et signilierait certai- nement: ■ Si orenl conseil que il onvoieroient au ■ roi savoir mon se il vouroit mcire conseil. ■ (Ménest. de Reims, § 4i6.) — ■ Clijiés mon, ■ dist Aiols, ■ vos les rares. • (Aiol, v. 315.) — . Et je • rcspondy en disant : Sire, ce feray mon, sans . faulte. . (l'ioiss. XV, t. 100.)] Monacal. De moine : • Habit monacal. • (Itab. 1. 1, [}. ià.) — Monsieur, fjère du roy, s étant, vers 1C2ti, Tait un royaume i*) l'instar du royaume de Marsingue, dont les courtisans ne disoient que des sottises, en lit le comte de Morat ^rand prieur, l'abbé de la Rivière ■ grand monacal, • et Patris un des grands vicaires. (Jlém. du ducd'Orl. p. ai.) Monacnlenient. Eti moine. (Oudin.) Moitiichalisé, adj. Habitué aux sottises mona- cales. ' Je sçuy tels propos estre monacliaux, mal • piaisans aux oreilles qui ne sont point monaclia- . lizées. • (Apol. dllérod. p. i«0.) Monacliatlon, s. Etat ou proression monas- lîque, • l'epin, tant par le décès de Chailes Martel ■ son nis,quc monachation de son TrereCarloman, ■ se voyant seul maire du palais des deux l'rances, ■ projeita de se faire roy. ■ (Pasq. Recli. p. 178.) Moiiacorde. Instrument de musique : Simplionies, sa lier ions. Mutiacoidea, lymprés, corrona. (Bi-ul, f. 80 ".; Monade, Monadie. Unité. (Colgrave.) Monaé. [Monnayé : ■ Dont on pressist .x. sous . de denier monaé. • (Aiol, v. 178fl.j] J'ai maint bon denier monaé. {Faht. de S. G. f. 49.; Monarclial, Monarcliique: • Auloritcz monar- • cliules, iuiperialles. royalles, el autres. • (Les Tri. de la Soblc dame, f. "270.! Monarche, substanlif. 1° Monuicliie : • El ■ Tobieet Jacobet Xoé qui (ist l'arche. Qui tindrenl ■ en leui' temps du monde la monarche. • (J. de Meung. Test. p. 9:9.)] — 2* Monarque : MoiiafL-hea, n'a. ictrarchcs ou empires, Qui n'ait tremblé souliz ses rurems et ires. (Maiot, 49.J Adjectif. I* Monarcllique : • Des lors en avant ne J - MON ■ trouva César aucun obstacle de rébellion contre ■ sa seigneurie monarche. • (Triomphe des Neuf Preux, p. a83 ".) — 2" Principal : . Paris ville mo- • narche et capitale. » (Monstrelet, f. 1 *.) Monarchlal. Monarchique : Monarchie. [• Après la mort Julius César, Tu • empei'eres Octaviens ses niés, et tint la monar- • ehie de tout le monde. • (Drun. Latin. Trésor, page Al.)] Moncalart. Etoffe de soie. (Colgr.) Monccau-el-iau. [I» Monceau, petit mont, du latin monticellus : • Toute la terre trouvèrent sou- ■ giette il aus, et plusours citez que il avoienl des- • truites, et grans monciaiis dos de gens mors. • (Joinville, §4?i.)] — ■ Les dismeurs, après les dil- • tes dépouille,... mises en diseaux, ou par mon- ■ «aux séparez, égaux, et uniformes. - (N. C. c. t. Il, p. 51.) — - Trois monceau» en lirenl. • (Kabl. de S. Germ. p. 178.) ~ <■ La estoyent tes deux cou- • reurs d'Escoce qui moult bien adviscrent tes « Anglois, el qui tantôt se partirent, et retourne- « rent ù leur moncel. • (Fi'oiss. liv. Il, p. 17.) Il* Paquet : • Les entortilla tousen un monceau. >> (Arest. ainoi'. p. 207.) — « Avarice fait petit mon- • ceau. ' (Cole^r.) — • De bien commun on ne fait ■ pas souvent monceau. ■ (Id.) {U. Cuiayf, f. 345.) Tous Iroys eiiseaibte à uni/ moncel .- Larcevesquc estant au milieu. fV. de Ch. VII, p. tSb.) [Ill° Troupeau : ■ En faisant le partage desdittes • bestes à laine, Michiel Basccr s'efforça de pren- ■■ dre... l'une des plus belles, qui feust ou monceau • et farat desdittes brebiz. - (JJ. 142, page 2IC, an. 1391.)] Moncelei-. Amonceler. (Cotgr.) Moucelet 1° Monceau : ■ Ung petit moneelet • sur le boi-d di! la rivière.» (Modus, foi. ao"".) — [2° Paquet : • Consilliet fu que on le loia en un ■ moftcelet. • (l-'roiss. t. IV, p. 2tî7.)] Moncelle. Troupe ; comparez monceau au sens de troupeau : El ta ni os t survindrent nouvelles Que Talelxit et les Anglofs Estoient aux cFiampa en grant moncelles, k(Gn do Irouvor les Prançoya. fVig. de C/tarlei VII, 35.) Mondain, [l" Laïque : > Toutes justices, tant • ecclesiasles comme mondaines. • (CarL de Vau- celles, an. 1335.) — • (Cosme de Medicis) estoit un < des plus sages mondains qui ait esté de noslre • temps. >• (Montluc. Mém. t. I, p. 184.) — 2* Ser- vile, mercenaire : • Pour ce que le jour de dimen- ■ che est jour solempne, el doit on cesser de toutes MON -4 < œuvres monàaives par toul Teal creslien. ■ (Ord. V, 606, an. 1372.) — 3* Oui lient au monde el à ses vanités : ■ Kl \ous osiez de loules pensées • terriennes et mondainet. • (Ménagier, 1. 1, p, 3.)] De iù les expressions suivantes : l" • Mon mon- ' dain cl mon bien mondain, > terme d'amilié, pour tout ce que j'ai de bien dans le monde. On lil de l'amour : Mon mondain et mon cMer roestre. Dont toiUe tua joie me vient. /F^m. Poës. p. i59.j Mon cuer avei, m'amour, estes ma vye, Mon bien monifatii, mon lionneuretmajoye. [Deich. i57J 2* • Dieux mondains, • dieux terrestres : Tu es d'amours mondain» dieux en Albîe, Et de la rose en lu terre angelique. flOid. f. 0?.; 3° • Mondain paradis, > paradis terrestre : C'est uns mondain» paradis Que d'avoir dame loudis Ainsy tresche, aïiisy nouvelle. (Ul. f. ilA.) 4' • Mondainet plaisances, » plaisirs mondains : Ecl)o querant ees mondainea vlaisancai. Guidant venir de son tait nii dessus, Non regnrdant les très dures vengences Que les tinux dieux contre elle avoient conceuz, Yal surprise do l'uinour Narcissus. iVttquiUarl, p. in.J 5° • Savoir des lionneurs mondains, • savoir les usages de la politesse : • Lisiarl c|ui des honneurs ■ mondains sçavoit assez. ' (Gérard de Nevers, 1" (lartie, p. 10.) Mondainement. [1" adverbe. D'une manière mondaine ; « Celui cueur qui ne se veut élever à ■ Dieu, est comme une bcslequi n'a point d'en Icn- • dément, ei vil mondainement an plaisir de son • corps. « (Gerson, dans Dochez.)] — 2' substantif. Grâce, faveur royale : S'il pleuvoil tnondaincnicnt ia sur mon corpa D'en cherroil une goutte. /ZJc^cA. 941.^ Moiidanlser. 1° Façonner aux airs du monde. On lil des nouveaux soldats espagnols Tormcs par les vieux : ■ Les vieux soldais les entrcprenoient, " les lenoient en main, les mondanisoienl, leur • presloienl de leurs habillcmeiis, si bien qu'en • peu de temps on ne les eusl reconnus. • (Branl., Cap. Tr. IV, p. 03.) — • Vous me pourrez dire qu'on • est aux champs mondanisè comme aux villes, et • qu'il n'y a nul trafique avec les beaux esprits. * (Lelt. de Pasq. Hl, p. 617,) — 2" Faire l'homme du monde. (Cotgr.) Mondanité. Plaisir mondain : • Ils sont ama- ■ leurs, non des vanilez cl mondanités, ains des • vertus. ■ (L'Am. ressuscité, p. 386.) 1. Monde. [1° Univers: • A il mesuisc au monite • qu'à la moie compère. ■ (Derle, c. XVIll.) — ■ De mainte guise a gent el monde, Que li un sont • de pectiië monde, El moull i en u d'enlectiez De • toz les creminies péchiez. . (Ren. v. 15646.) — S* Vie mondaine, siècle par opposition il église : (Cotgrave.} 3* Abondance : ■ Un monde de baisers, de blan- ■ dices, el de caresses. ■ [Pèlerin, d'amour, p. 532.) î- MON — ■ Tourmenté d'un monde d'ennuyeux pensers. » (Nuits de Strap. t. II, p. 343.) Expressions : [1* - Monde d'or, • quarlz résinite, liydrophane des minéralogistes, connu des bijou- tiers sous le nom à'œil du monde : • Quant à la • leslitution de l'escharboucle et monde Sor • tju'avotis présentement en nos mains pour gaige. » (Testament de Marguerite d'Autriche, an. 1508.)] — 2* • Ainsi va le monde, quand l'un descend, Tautre • moule. > (Oudin.) —3° • Avoir du monde, 'avoir l'usage du monde. Expression nouvelle du temps du P. Bouhours, remarq. sur la langue. II. p. 248. — Nous disons aujourd'hui • savoir son monde. • (Oudin.) 4° Cit qui en ce point me veist, l'or rien du monde, tic deiil Que je tusse homme mortels. (M*. 1918, f. 05S.J 5* • A tous les jours du monde, ■ îi perpétuité: ■ Nous voulons que tu nous affranchisses à tousles — jours du monde. • (Froiss. II, p. 139.) — 0* - La ■ moitié du monde ne sçait comme l'autre vit. • (Rabelais, II. p. 275.) — 7* . Le monde va loujoors « à l'empire, • (Colgr.) 2 Monde. [1' Pur : ' Qui en ceste vengeance • tert pèlerins vcrais, Quiles sera et mondes de • trestouz les mesfaiz. > (Saxons, l. XV.)] L'eve parestoil moull parfondo, Mais SI clere estolt, el si monde Que n'I avoil point de limon. (Mê. ISiS, f. SS9.J 2* Dépouillé, nu : Aussi mande. Comme la verge qui est pelée, {Us. 7HS, f. 150 *.} L'un veut devenir maistro .\ndrieu, Sam BÇHVoir science ou clergie, Secreiairo, avoir clianoinie, El li t>on clerc sont povre et mande D'avoir estât en cesie vie; Ainsis va des choses du monde. (De»eh. f. fit.} Mondeinenl. [Purement : • El pour ce qu'elc ■ fut si monde Et que si mondement l'ama. En bon <■ repos l'ame mise a. • (Uaut. de Coinsy, Hir. page 127.)] Monder. [Puriller : • Vous iesles toul confiessé ■ el nxondc de loz pechiés et de toutes ordures de • vilenie. (Henri de Vnlenc. § 538.)] Et BQciés l>ien tout en apiert Qu'ai tann Cloiuire el Uagobert Son fli crnt moult, el amenda Li reçnn de France et moiida; Et samte iglise et lor pastour Furent en pais, el à honnour. (Moutket, f. 37.) Rimer me covient de cest monda Qui de tous binas 86 luide 3tm^nae.(Mt.'J0i5, 1, f. 1S.} Les mesiaux pourris mondiei, El tes Luurz ressuscitiez. [G. Guiart, f. 9S.} Mondiee, s. Immondice, souillure, lâche, péché : IiefTendez moi de loul tnondiee, El de tout autre menu vice. (Mt. eSi», f. XfS.} Mondlficatif. Pur : ■ Va jeune frater cordelitf > salutaiif, mondiftcatif, et plus humble qu'une < pucele de vingt cinq ans. ■ (Conies d'Eulrapel, page 282.) MON — 409 — MON Mondification. Action de puriOer. (Colgr.) Mondtflé. Purifié : • Commanda que la ville « fut mondifiée de toutes ordures. » (Chronique de S. Denis. 1. 11, fol. 91.) Mondinet. Mignon, muguet. (Cotgr.) Moudre, adj. Moindre : Bien est la valors mondre. (Ms. 16i5, t. /, f. 65.) Moneé. [Monnayé : « Moneés deniers. »> (FI. et Blanch. v. 1142.) Monege. Monnayage : « Du monegede la foible « monnoye qui se commença en avril 1295. » (Le Blanc, sur les Monn. p. 213.) Moneir. Mener : Onour ont fait à esciant. Et lou cbardenal et lou roi, Molt les ont moneit à beloy, Par loa conseil dame Arsant : Mais or iroit la paille avant, ^«^>^ . „r ^^/îo i Se panseroit chascuns de soi. (P, av. 1300^ t, i r, i6o2,J Moneite. • Je les appelle (les vieilles femmes) - non mauneltes, mais monetteB, comme la Juno • des Romains. » (Rabelais, t. 111, p. 88.) C'est un jeu de mots par confusion entre maunette, malpro- pre, et moneta, monnaie. Monfaucon (Banderolle à l'avenir de). Gibier de potence. (Cotgr.) Mongauvre. Magyar, Hongrois^ : « Aus Mon- • gauvres les vendi. » (Ms. 6812, f. 75 «.) Mongentllhomme. Terme de familiarité. Une grande dame de la cour s'en servit parlant à M. de la Châtaigneraie, qui s'en tint très offensé et lui répondit en termes très durs. (Brantôme, Cap. Fr. 1. 1, p. 375.) Mongnlage. Vie monastique : A pluso) s de sez homes descouvri son courage, Qu'il vont prendre à Jumeges ordre de mongniage, Rou, m*, p. OS. Mongnon. Moignon. On lit d'une lionne dont les pattes de devant avoient été coupées : « Elle • cbaul sur ses deux mongnons de devant, et ne se « peut plus ayder pour la grant planté du sang • qu'elle avoit perdu, et les pieds qu'elle avoit • couppés. » (Percef. vol. Il, f. 52.) Mongon, s. Moignon, pièce de la cuirasse qui cachoit I épaule : « Au bras gauche il porte un grand • gantelet qui le couvre jusqu'au coude, et au droit • un petit mongon qui cache seulement l'épaule. » (La Noue, Disc, polit, et milit. p. 342.) Montage. [Vie monastique : • Et li dux (Guil- • laume) qui en toutes manières desiroit à prendre « l'abit ae montage et entrer en religion. » (Chron. S. Denis, t. VIII, p. 344.)] Si Vosleray de montage, ^ ^^ . Si te rendray ton henUge. (Brut, f. 50.) Monial. i* Monastique : • Dras moniaus. • (Ms. 7218, f. H8 ^) — [-Une provende monial. » (Cart. de Corbie, 21, f. 77, an. 1263.)] Vous n'épargnez bigotte, manialle, Et aussi peu chasteté viduaUe. ^ ^ ^ ,^ *^ Ut Tri. dt U Noble Dmm, f. 58. ▼II. MoDtan. [Trompette au son grêle: « La veissiez • les boisines tentir, Les moniaw et corner et « bondir. * (Garin le Loh. II, p. 162.)] Moniclon. Avertissement : Je leur dévoie donner Et response, et conclusion, En fait de leur monicion. (Desch. f, 55i.) Mon|e. [Moine : • Einz deit monjes estre en un « de cez mustiers. » (Roi. v. 1K8I.)] Monigois. Monégasques, habitants de Monaco, petite ville d'Italie, eur la côte de Gènes: • A quoi « résistèrent les Monigois de telle Torce, que des « Genevois plusieurs feurent renversez. » (J. d'Aut. Ann. de Louis XII, p. 78 ) Monjoie. [Voir Munjoie et la xi* dissertation de D. C. sur Joinville, du cry d'armes. 1* Cri de guerre des Français ; c'était proprement le nom de l'en- seigne de Charlemagne ou de l'oriflamme: « Si « fièrent en meir à un tas, et prennent terre, et • escrlent Monjoie. » (Mén. de Reims, § 375.) — « Monjoie le Karlon haut escriés. > (Aiol, v. 301.) — « Cil de France crient monjoe.Ceu lor est bel « que l'en lesoe; Guillaume crie, Dex aye. C'est • l'enseigne de Normandie. > (Rom. de Rou.) — Ce nom s'appliquait aussi à un château voisin de Saint- Denis : « In capitannia et custodia castri nostri de • Montjoye Saint Denis. » (JJ. 86, p. 615, an. 1358.) — 2» Monticule: • Tant i ot pierres aportées, C'une « monjoie i fu fondée. » (Le Lusidaire.) — « Celant • son pensier sor sa voie. Tant qu'il vinrent à la « monjoie Du chastel ou cela menoit. » (Du Cange, sous Mons gaudii,) — 3» Perfection : • De biauté la • monjoie, > (Chants historiques, 1, 143.) — 4* Hé- raut d'armes au roi de France, par suite intermé- diaire, conciliateur; voir dans D. C. sous Heraldus « le couronnement de mesire Monjoye • : « Entre - Dieu et home (la Vierge) est monjoie^ Toutes les « pais fait et ravoie. » (Mir. de Coincy.)] Monlot. Petit moine. (Fauchct, Lang. fr. p. 141.) Monission. [Monition, avertissement émanant de révëque avant l'excommunication : • Et s'il « n'obeisl à lor moni^^ion, sainte Eglise les doit « condempner. » (Beaum. XI, f. 25.)] Moniteur. Qui donne des avis. (Oudin.) Monltlon. 1» Admonestation (Froiss. III, f. 6). - 2* Ordre (Lelt. de Louis XII, t. IV, p. 127). Monlioire. [Lettres qui s'obtenaient des juges ecclésiastiques, en vertu de permissions des juges laïques ; on les publiait au prône des paroisses pour obliger les fidèles de venir déposer des faits conte- nus dans ces lettres sous peine d'excommunication : « Monitoires ou excommunication avec clause • satisfactoire. .. sont censées abusives. » (P. Pithou, page 35.)] Monnage.[l* Dérivé de monnaie. Droit de mar- ché. On lit dans un compte du domaine du comté de Boulogne, an. 1402: •Monnage, c'est assavoir de • tous marchans forains et faisans résidence hors « de la comté, qui doivent de toutes denrées et 52 MON - «I > marchandises qu'ils vendent et acbalent en ladite ■ ville et vicomte de Boulogne, 'i den. ob. pour . livre. • — 2" Droit de moulure, dérivé de mon- nier, meunier : • Nous devona au devant dit maislre • Jehan le monnée, le monnage et 1« moulture < avoekes loutes les frankis^s. les droitures et les < appartenances que nous aviens en le ville et sour > ville de Marke en Ouslrevenl. > [Charte de Guil- laume, comte de Hainaul, B. N. aac. 10196, 2. 2. fol.62^ an. 1326.)] Moane. [Moine : < En guise de monne se vorra ■ atourner. ■ (Baud. de Sebourc, 11, W) — • Fon- ■ deroil abeye illuec en ce pourpris Et y feroit • entrer de monnes vint sis. • (Cachet, v. 1589.)] Monneage. [On lit dans l'ancienne coutume de Normandie, part. I, sect. 2, cti. 3 : • Le monneage > est une aide de deniers qui doit estre payée au ■ duc de Normandie de trois ans en trois ans, et ■ doit l'en recevoir de celé ayde tele monoie ■ comme elle est mise communément en lu terre.* — On lit dans la Nouvelle Coutume, art, 76 : • L.e ■ roy pour droit deTnfinnfaj^e peut prendre 12 den. ■ de trois ans en trois ans sur chascun feu pour > son monneage et fouage, qui luy fut octroyé an- • ciennement pour ne changer la monnoye. •] MoDiiée. [Droit de mouture, v, sous Honnage.] Monnester. Avertir. (Ord. i, f. 514.) MouDlage. Vie monastique : .... L'ordenes de tous monniageê, SeloDC le riule des plas sa^ea, Commanda tenir li iiona rote. (Mouik. p. IS.j Monniaus. [Trompette aux sons grêles: < Son- € noient tymbre et cor et ces trompes d'argent, < Naquairesetbuisineset monniaus gieltunt vent. • (Cachet, Glossaire, Roman.) — < La oïst-on sonner > areinnes et monniaus. > (Ibid.)] Monnte. Moine ; on lit de la fondation de Fécamp, par Richard, duc de Normandie : Honnies i mist, et aesena, £1 d«l siea aaaei lor doaa. (Montk. p. XS.) Moanler. [Meunier: • Tuit cil sont quites de ■ cest aide (le monneage) qui ont membre de hau- - berc, qui ont prevost, monnier et fournier, pour- ■ tant que il aient molin & ban ou. four. • (Ane. Coût, de Normandie, part. I, sect. 2, cb. 3.]] Monnaie. Guenon. (Cotgrave.) Monnoage, Monnoyage. Titra de la mon- naie : < Honnoage 18,*, 24*. • Terme de fabrication de monnoies, qui avoit commencé sous Philippe-le- Bel, et qu'on supprima sous Louis XL en 1467. [Le Blanc, sur les monnoies, p. 312.) — [Vcûr aussi Du Gange, sous Jlfonfioflium:* La \meaa monnoyage, ■ le sol de monnoyage et le denier de monnoyage, > en termes de monnoyes, vallent autant d'espèces ■ que chacune d'icelles vaut de deui^rs de la mon- • noyé courante... •] Mooaole. [Moniuûa.; voir Hokkote, Hong»: ■ Et avec ce il jurèrent que il ne partiront Jl vente ^ BuHe que Vou face de ao» rentes, de dos b^Hta- MON • ges, ou de nostre monnoie. ■ [Joinville, S 698.) — • Je Jehan Hennequart, varlelde chambre et poin- • tre de mon très redoublé seigneur, ms. le duc de • Bourgogne, confesse avoir reçu, pour avoir fatt • plusieurs patrons pour faire coings de nouvelles • monnoies, au nombre de trente manières, dont • je fis quatre de couleurs, lesquelles m.d. s. choisit • entre autres. • (Ducs de Bourgogne, n* M35, an. 1470.)] Monnoler— yer. [Monnayeur: - Aval la ville • avoit maint monnoier, • (Aubery.)— ■ Monnoier, • varlet monnoier. • (Fagniez, Etudes sur l'indus- trie, 16, an. 1292- 1300.)] — Ces monnayeurs étaient héréditaires: ■ Le suppliant monnoyer d'estoc et . ligne. • (JJ. 185, p. 109, an. 1451.) - On distin- guait les • monnoiers du aeremenl de FraDce(Plaids du Parlement, 19 juil. 1374), et les > monnoiers du • serement de l'empire -(JJ. 120, p. 136, an.l387): > Comme de nostre droit à cause de nostre joieux • avènement en noslre duchié de Normandie nous ■ apparliengne et puissions faire et créer un moit- > noter du seremenl de l'empire. •] Monnoieries, s. Quartier de la monnoie, et chambres destinées a monnoyer, à marquer les espèces de leur propre coin. (Dict. de Ifonet, où l'oD voit beaucoup de détails sur les termes de la fabri- cation des monnoies.) Monnoye. Monnaie (voir Honhoie). Voir ansii dans Du Cange, I. IV, p. 483 à 531, l'article Moneta et les annexes. Expressions : 1' • Monnoye blanche et noire, • la première d'argent, l'autre de cuivre. (Du Ganse, sous Monela blancha.) — 2° • Monnoye couraable, • ayant cours. [D. C. sous Moneta.) — 3" ■ Monnoye > de Morlas. ■ • C'est ta monnoye qui se battoit • autrefois dans la ville de Morlas capitale du • Béarn. « (Laur.) — 4» ■ Monnoyeie Paris, • mon- naie parisis. — 5* < Monnaye le roy ou du roy, • celle que le roy faisoit battre. (Colgr.) ~ 0* ■ Jfoit- • noyé première. > • Cette monnoye qoe d'autres ■ appellent gros, est cinq sols. • (D. C. sous Moneta décima.) — 7* . Monnoye deuxième, ■ c'est dix sols. (Id.) — 8" • Monnoye troisième, > quinze sols. (Id.) — 9° " Monnoye douzième, • soixante sols, parce qu'en soixante il y a cinq fois douu^ (la!) — 10* • Monnoye quinzième. > soixante quinze soIl (Id.) — 11° • Monnoye de basoche. > (Colgrave.) - 120 • Monnoye de belistres. > (ibid.) — iSf % Mo»- • noyé de cordelier , > remercimoat. (tbid.) — i4o . Payer en nionnoy^ de singe, ■ eK8«Q) < Payw en • semblable monnoye, • battre, étritlar. (Cjiiltg de Strapar. Il, f. 142.) — 18* • Avoir plus de mwntyf ■ que d'escuz. • (Chasse d'aa>oi^, [k. 33i.) -r- iv -B ■ ne le faut garder non pluaqu^.U fau^fte W*- • nos^.(Oud.) — 20». Fairtdfttafattawnwiiwiw • pour «ne peraoooet ■ employer tout pour loi tàt MON - « Mon petit d'avoir (Passer à). Devenir pauvre. (Hs. 7615, L. I, I. 102.) 1. Mons, Mont. [Monceau : < Ly una sur l'au- ■ trechietel viersent piirgpans mont... Tout abat • à ung mont le Diaislre et te destrier. > (Cachet.) — • Puis mist tout en ung mont. > (Daud. de Sebourg, 1. 1, p. 60.)] 2. Mous, Mont. [Monde : • Or vous pri pour • celtui à qui !e mons apcnt... Se n'y ara el mont ■ payen ne sarrasin. > (Cachet.)] Monseigneur. [• Quant aucuns cas avienl de ■ mDnseifrneiir le conte contre ses homes. ■ (Beaum. t. XLVIi, p. 18.)] — Ce mot. en général, a été employé pour les personnes d'im haut lang. (Pusq. Bech. p. ti70.) — Anciennement le nom de monsieur étoit plus illuslro que celui de monseigneur, el c'est le sujet d'un des paradoxes de S. Julien, dans ses Mélanges paradoxales, p. 39. — Le titre de mon- seigneur n'étoit pas encore fort en usage en 1630, Jour les évoques, car le maréchal de Bassompierre, ans ses Mém. t. iV, p. Vi'2, appelle le cardinal de Richelieu - monsieur. » — Un frère, parlant à un de ses aînés, lui dit : • Vous estes monseigneur et •■ mon frère. • (Une. du Lac. II, f. 130.) — Ce tilre est presque toujours réservé à Cauvain, lorsque les autres chevaliers de la Table Honde parlent de lui. {Ibid. 1. 111, f. 38.) — Les chevaliers avoicnl ce litre exclusivement, et les bannerets qui n'éloienl point chevaliers en étoienl privés. (La Roque, sur la Noblesse, page 26.) — On le donnoit aux maire el lieutenant de juslicc.(Mém. de Du Bell, édil de Lam- bert, t. VI, page 351.) — Le chancelier le donna au connétable de S. Paul près d'élre jugé. (Lussan, Hist. de Louis XI, t. V, p. 195.) — Quelquefois on le joignoit à maître : • Monseigneur maislre ■ Jehan. • (Le Jouvenc. ms. p. 261 .} — Un marchand drapier appela monseigneur, le matlre d'hôtel de l'abué d'Esnay. (Histoire de Bayard, p. 3.) — On le trouvejoinl à messire, dans les LettresdeLouisXII, 1. 1, page 244. — La duchesse de Touraine appeloll son mari momeigneur. (Kroiss., liv. IV, p. II3.) — Le même lilie se donnoit aux maréchaux de France en 1075. (Lettres de M»- de Sévigné, L 11, p. 384, 389, 421 .) — Les prévôts des maréchaux et les tré- soriers de l'armée jouissoienl de cette qualification. (Le Jouvenc. f. 54.) — Les saints se qualifloient de même. On lil • monseigneur S. Jacques, • dans ioinville, page 15. — Celte qualité se donne encore aux évéques. (La Roque, sur la Noblesse, p. 362.) — L'éditeur de Rabelais remarque que l'édition de l.'>53 est la première qui donne ce litre au cardinal de Châlillon. (T. IV. épil. dedic. p. i.) — Soit qu'on parlât du roy ou au roy, on disoit: • Monseigneur ■ le roy. ■ La reine s'intitule régente pour l'occu- pation de • monseigneur le roy. > (Choisy, Vie de Charles VI, p. 494.) — En 1537, on dit monseigneur du dauphin. (Mém. de Du Bellay, f.231.) - Il en est de même des ducs d'Anjou el de Bourgogne. (Disc, de La Noue, page 745), des ducs de Bretagne el du Haine. (Duclos, Preuves de l'Histoire de [..ouïs XI, I- MON p. 276.) — Des chevaliers appeloient meaeigneun les coureurs ou compagnons qu'ils avoient sous eux pour battre la campagne, vers l'an 1409. (Hist. de Louis 111, duc de Bourbon, page 378.) — Louis XI, parlant des Cantois qui traitoient avec ses ministres aux conférences d'Alost el d'Arras, sans prendre conseil de l'archiduc, les appeloit < messeigneurs > de Gand. ■ (Gaillard, Hist. de Marie de Bourgo- gne, p. 284.) — Le chevalier Bayard, comme le dit son llisl. p. 349, qualitioit de même ses gens d'ar- mes. (V, le Jouvencel, f. 43.) — Du temps de (.onis XI, les Suisses sont appelés ■ meneigneurs des ■ ligues. • (Chaloos, Histoire de Fr. 1. II, p.212.) — Dans les Mém. d'Olivier de b Marche, liv. il, p. 523. on trouve mon pour • monsieur ■ ; de lu noire mot ' mons un tel ■ ou plutôt monseigneur. — • Mons • S. Loys. • (Ord. des R. de Fr. t. I, p. 389; t. IV, p. 413.} ~ Dans Perard, aux endroîla cités, monse- gnor et messire sont synonymes ; en parlant du duc de Bourgogne, el à la page 451, an. 1212, maistre est distingué de monsegnor. — Monseignor ou mon- seigiieur s'ajouloil aux noms des saints. (Duples* sis, IlisL deHeaux, p. 165.) — On qualifîoit l'abbé des. Etienne et le doyen de la sainte chapelle de Dijon, « d'honorables barons monseignor. » (Perard, nist.de Bourgogne, p. 520, an. 1269.) — L'arche- vêque de Bcsant^on etoil nommé • redoutable et ■ honorable père monseignour, • et on donnoit la simple qualité de mon.t£ig)ioHr à révéque de Lan- grès. (Ibid. p. 458, lit. de 1254.) — Le titre de mon- signor pareil donné à un supérieur, celui de • messire • à un inférieur. (Carpent. II. de Cambray, p. 31, an. 1209.) Monsieur. L'abus est que chacun usurpe ce nom : • Il n'y a presque gentilhomme de la France • qui ne pensast avoir fait tort à sa noblesse, s'il • n'estoit appelle par ses enfans, monsieur, au lieu ■ de ce doux nom de pore. ■ (Pasq., Rech. liv. VIII, page 670.) — On trouve des observations générales sur ce mot el sur ce tilre. dans la Dissert. 6' du P. Honoré de S" Marte sur la chevalerie, page 413. — Monsieur se confondoit avec monseigneur. W de Vendôme, écrivant au duc de Berry, frère de Louis XI, traite le duc de Bretagne de monsieur, et appelle monseigneur les ducs de Bretagne et du Maine. (Duclos, Preuves de l'Histoire de Louis XI, p. 276.) -~ On joignoit parfois monsieur à morisei- gneiir: • Les chevaliers avoient en France le titre ■ de monsieur et de monseigneur. » (Meneslrier, de la Cheval, p. 127.) ~ On le joignoit également au litre de • messire, • quisedonoeencore aujour- d'hui à la grande noblesse : • Jtfonsteur messire. > (Petit Jehan de Saintré, p. 228.) — Monsieur étoit plus distingué (]uo > monseigtieur, • suivant S. Julien, Hesl. histor. p. 39. — Il étoit plus dislia- fué que le titre de • messire. > En effet, dans les reuvesdel'Hist. de Louis XI, par Duclos, p. 234, on lit : • Monsieur du Maine, monsieur le grand • senechal, et messire Guillaume Cousiaol. ■ — II avoit encore la préférence sur le mot ■ tire. > comme on lil daus les Seréez do Boochel, livre lïl, MON — 413 — MON page 200. — Quelquefois on le joignoit au litre de € maistre, » en parlant aux conseillers du Parle- menl. (La Roque, sur la Noblesse, p. 320.) — On le distinguoit aussi de • maistre, » comme il pareil dans les Mémoires d'Oliv. de la Marche, p. 5^23. — Quand on parloil du roy, ou au roy, ou au régent, on disoit monsieur. « Monsieur le roy, « dit Tarchi- duc, en 1499, en parlant du roy au chancelier de Louis Xll. (Tellier, Hisl. de Louis XII, 1. 1, p. 134.) — L'avocat du roy s'appeloil Tavocat de monsieur. (Mém. de Mezerai, 1, p. 37.) — Les princes du sang n'appeloient point autrement le roy avant la défec- tion du connétable de Bourbon, mais depuis ils rappellent sire, comme tous ses autres sujets. (Favin, Théût. d'honn. t. 1, p. 793.) — Mademoiselle de Savoie, écrivant à Louis XII, en 1500, redouble ]e mot monsieur, en mettant pour suscription : • A moïisieur niomieur le roy. » (Lett. de Louis XII, 1. 1, p. 95.) — C'étoit encore le nom du dauphin, et on le donna à François, mort en 1536. (Melin de S. Gelais, page 250.) — Le premier prince du sang s'appeloit monsieur, comme on voit du duc d'An- jou, depuis Henry ïll. (Brant. Cap. Fr. t. II, p. 383.) -— On lit • monsieur le duc, » parlaht du ducd'An- gouléme. (Mém. de Rob. de la Marck, ms. p. 224.) — « Afotisi^Mr ducd'Alençon, » et non pas le duc d'Alençon. (Duclos, Ibid. p. 276.) — Monsieur étoit après le nom de baptême, en parlant des fils des princes souverains, et les distinguoit des enfants naturels, même avant Henri IV. (Journ. de Trévoux, nov. 1745, p. 1981.) — « Jehan, monsieur, héritier « du ducdeCleves. » (Mém. d'Oliv. de la Marche, liv. T, p. 125.) — Le litre de monsieur se donnoit aux évéques. « Monsieur de Montcallier, » pour révêque de Calien. (André de la Vigne, Voyages de Charles Vil à Naples, page 173.) — On traitoit jus- qu'aux saints de monsieur : « La ville de monsieur • S. Quentin, monsieur S. Acheu, monsieur « S. Jean. » (Duclos, Preuv. de THisl. de Louis XI, p. 411.) — Le nom de monsieur é\o\ie\c\us\\emeui affecté aux chevaliers; on ne le donnoit ni aux écuyers, ni aux bacheliers même bannerets. (La Roque, sur la Noblesse, p. 26.) — Dans la bouche du roy, la qualincation de monsieur suppose un grand seigneur. (Brant., Cap. Fr. 1. 1, p. 44.) — Dn maître de requêtes s'appeloit monsieur, et les ofti- ciers du Parlement joignoient la même dénomina- tion au titre de maître. (Miraumont, de la Chancel- lerie, p. 51.) — Dans les Pays-Bas, on désigna les Sersonnes qui seroient ainsi qualifiées et on inler- it ce titre à tous autres. (La Roque, sur la Noblesse, page 54(i.) — Au théâtre, on employoit le nom de monsieur^ au lieu de « seigneur > que nous y avons substitué : Je ne croy pas, tnon$ieur, que ce vi^ux roy d'Athènes. Pierre Corneilto, lléJée In^. act) II, te UI. Du ctaeTenon qui bien se scet laver Messieur Arnoul scet boire. [Desch. f, 94i.) Les fils de France se nommoient messieurs tout Gourt, du moins Brantôme, Capit. Fr. t. Il, p. 134, les appelle ainsi ; les Mémoires deTavannes, p. 214, distinguent messieurs de sieurs. — En Normandie, le titre de messieurs désigne les gentilshommes de race Verrière. (Journ. de Trévoux, octobre 1733, p. 1747.) — Le roy Henry de Transtamare appelle messieurs, les chevaliers et autres qui alloient combattre pour lui. (Du Guescl., Mesnard, p. 349.) — On appeloit encore « messieurs de ville, » ou simplement mes«t^wr5, les officiers de ville : - Par « le sergent de messieurs, ou par le massier de « cette ville. » (Nouv. C. G. 1. 1, p. 582.) - Dans les Mém. de Du Bellay, f. 279, les états de l'empire sont nommés messieurs. — Montluc, t. I, p. 631, de ses Mémoires, dit que M' de Guise Tappeloit toujours monseigne. — On lit monsieurs, au pluriel, dans les Quinze Joyes du Mariage, p. 97 : « Plus grands « mo/isiewrs qu'ils ne sont. ■ — Dans ModusJ. 255, la reine Racio appelle son mari monsire et messire : « Si louche Thonneur de monsire, si luy en parlez, « non mie à moy. » Expressions : 1® « Messieurs du sang » ou « nosseigneurs des fleurs de lys du sang, » les princes du sang. (Choisy, vie du roy Jean, sous Tan 1356, page 302.) — 2** « Messieurs les François. • (Mémoires de Robert de la Marck, ms. p. 196.) — 3* « Messieurs parents, » messieurs mes parents. (La Jaille, Champ do bataille, folio 62.) - 4» « Mon « de, » monsieur de. (Des Ace. p. 34.) — 5» « Mon- • sieur mon amy. » (Bouchet, Serées, liv. II, p. 11.) — 6o « Monsieur chacun. » (Le Jouvencel, p. 182.) — 7<» « Monsieur de céans. ■ (Oudin.) — 8* « Mon- « sieur sans queue, » monsieur tout court. (Id.) — 9' « Monsieur tout court.- M' leducd'Epernon prit ce titre insolemment; mais le maréchal de Brissac refusa ce titre en Piémont. (Brantôme, Cap. Fr. t. II, p. 370.) — Ce titre est destiné aux princes dn sang, comme il paroit par les Lettres de Louis XII, t. II, p. 194. — Dans les Ilonn. de la Cour, ms. p. 30, écrits par une femme de sa cour, il désigne le duc de Bourgogne. — fO» « Monsieur Sevxn. » (Oudin.) — If « Etre appelle monsieur au village. » (Id.) — 12" « Monsieur de nul lieu, faute de place. • (Id.) — I3o « Monsieur vaut, ou ne vaut pas madame. » (Colgr.) —14" « Il ressemble monsieur de Bouillon, « quand il commande personne ne remue. > (Oud.) — 150 « Etre logé entre monsieur et madame, • être entre deux partis opposés, en parlant d'un gouverneur de place, emoarrassé de concilier ses troupes avec les habitants qui sont de différents sentiments. (Mém. de Montluc, t. I, p. 275.) — 16^ « Monsieur de trois au boisseau, et de trois à « une espée, • comme en la Beauce. C'est notre proverbe gentilhomme de Beauce. (Contes d'Eu trap. page 395.) — iT « Aujourd'huy Imonsieur, demain « mouscheur. » (Colgr.) Monsoreau. Nom de lieu. Entre Gande et Monsoreau Là ne paist brebis, ne veau. Ce proverbe donne à entendre le peu d'étendue et môme la stérilité du terroir d'entre le chftteau de Monsoreau et le bourg deCande^qui ne sont séparés que par la Vienne et les sables de son rivage. (Le Duchat, sur Rab. t. IV, p. 88.) MON — 414 - MON Monstrance. 1* En terme de pratique, on 6Dtead par là la produclion de titres dans les pro- cès, Texhibition des pièces ou procédures, conclu- sions et nulrcs écritures, ainsi que la montre et revue des biens qui sont en litige: • Ordonnant par « la cour avoir conclu en leurs monstrances. • (Coût, tén. 1. 1, p. 787.) — 2« Justification : « Tout • eu tel manière faisoit li rois d'Engleterre ses « inanstrances et excusa nces eu Alemagne. (Froiss. l. VII, 319). » — 3» Action de montrer : G^e qui plus est bêle et lilanche, Fet voleiitiers de U rnonstrance. [Ms, l^iS, f. 80.) 4* Ostensoir pour les reliques. Monstrant. [Démonstratif: « Pierre Labbé,qui « en sa vie esloit homme assez monstrant et de • diverse cole, incontinent se feust esmeu moult • chaudement contre ledit Thevenol. » (JJ. 151, p. 79, an. 1396.) ] 1. Monstre. [Du latin monstrum, prodige: « Dont poroies veoir un molt horrible monstre...^ • si tu les oyiz del cuer avoies enlumineiz.'* (Saint- Bernard, dans Leroux de Lincy, p. 562.)]— «Les « abbatoit et tuoit ainsi comme se ce fust ung mons- « tre. » (Lancel. du Lac, III, f. 48.)] 2. Monstre. 1° [Revue des troupes de terre etde mer : « Ghy enssuit la monstre Johan le Boucher, « mestre d'un batel d*armée ordené à estre en la « rivière de Saine, de sept arbalestiers et dix-neuf « mariniers, receue le vur jour d'octobre. Tan mil « ccc Lxmi.» (B. N. fr.25764,no 151). -De là l'exprès- sien faire la monstre, faire montre, expression encore employée au xvni' siècle. « Je vous commande • que demain vous fachiés vostre monstre de vos « compagnons en le place devant le chastiel. > (Froiss. VUI, 182.) IIo Inspection : « Et après ce relivrerent leurs « ciievaus à monstre. » (Froiss. H, 184.) m* Vue : « Et se rangierent ù la veue et monstre « jde ceulx qui en Rouen estoient. » (Id. IV, 423.) IV* Parade : « En ces monstres et en ces assem- blées et ensi heriant et ardoiant Tun raulre,avint une fois.» (Id.lX,81.)]— «Le comte de Navarre s'en vint frontant devant la barrière de la ville, et faisant sa monstre^ei monstroit bien qu'il deman- doit la bataille à ceux de dedans. » (Froiss. liv.III, p. 106.) [De là les expressions : 1" « Faire monstre et visage », se ranger devant l'ennemi pour le bra- ver: « Et devant environ une lieue pour faire mons- tre et visage, chevauchoient environ huit mille Turs. » (Froiss. XV, 311.) — 2^ « Faire sa mons- tre ", se parer, s'ajuster. (Percef. I, p. 143.) — 3* Faire ses monstres et grands jours de quelque parure. » (Aresta amorum, p. 107.) v* Apparence: « A meschant drap vonlentiers belle monstre. » (J. Marot, 157.) — « Escoyers d'honneur, de bonne monstre^ non apprentis d'anaes porter.» (La Jaille, du Champ de bat. f.43.) L'autre dît: ce n*est c'ime monêlre^ Et «faosis que bucbe vestu. Or ne fait rien, et si se tue. [Desch. f, 5i$*) [Expression: « Se mettre à monstre •, faire mine : Point n'y assallirent, car le conte de Salai Pol estoit dedens atout deux cens lanches qui se mirent tantost à monstre pour défendre le chité se on l'eust assally. » (Froiss. XVII, 498.)] VI** Etalage : « Quiconque amènera grains ou il y ait emboucheure, c'est à scavoir qui ne soient aussi bons dessous comme en la monstre^ il per- dera les denrées. » (Ord. t. II, p. 351.) Vil» « Monstre d'un maquignon de chevaux, le lieu ou le maquip:non monstre les chevaux qu*il vend, pour en faire voir le pas, Tamble, le trot. » (Nicot.) VIlï» La monstre est en fauconnerie ce que la vue est dans la chasse aux cerfs : « Si lu trouves ie héron « séant, si te metz en haut lieu à tout ton faulcon • nouvel au dessus du vent, et celui qui a le faucon « heronner fera chasser le héron, et quant il aura • laissé aller le faulcon au héron, regarde se le • héron qui volera prendra la monstre. » (Modus, fol. 6G.) IX* Pendule, montre, horloge et son aiguille : « Ils enlevèrent quantité de meubles, en outre la « monstre de table. • (Mém. d*Angoulesme, p. 111.) Dans Nicot, c'est « une horloge qui ne sonne point, < ains marque sans plus les heures par une flèche « tournée par ressort. > C'est aussi « Taiguiliedela « montre.»— «La monstre d'un horloge, la main de « fer qui par engins va par dehors tournant sur le « cercle marqué de 24 heures compassées par heu- « res et demies. » — [« Mais tout ainsi que qui gaste « ou tourmente le mouvement et secret d'ane « monstre^ l'aiguille faut, et Theure ne rencontre.» (Saint-Gelais, Ml,)) X" [Tasse pour faire l'essai des vins: • L*exposant « print et mist en son saing une tasse d'argent « appellée monstre. » (JJ. 153, p. 167, an. 1397.) ] XI* Descente sur les lieux ordonnée par la justice: « Doit estre monstre faicte en faveur de la justice « comme de la partie, affin que justice saicbe... que « elle devroit faire si jugement en est fait.» (Ane. coût, de Bret. f. 95.) XII* En terme de forêt c'est la marque apparente des ventes ou coupes de bois antérieures à celles qu'on veut faire : » S'il y a bois et autres forêts qui « ayent esté vendus (la veuve) les peut vendre,sap- « posé qu'elle n'y aitque son douaire, en ensuivant « les monstres et ventes anciennes, et selon ce que « son mary vendoit. > (C. G. I, p. 85.) XIII* Vue. Expression: [« En le monstre », en face : « en le « monstre de la montaigne. » (Froiss. XVII, S3.)] Monstrée. 1* Action du vassal par laquelle il faisait l'aveu et le dénombrement de son Heif à son seigneur. « Quand le seigneur craignoit que son « vassal ne hiy diminuât son flef« l'usage estoit » qu'il pouvoit obliger le vassal de lui en faire « monstrée.... Ces vues et monsirée% ont été abolies « par le lit. 9 de l'ordon. de 1667. » (Ordon. L h p. 141).— 2o Monstrée de terre et d'héritage ; action de montrer un héritage qui est en contestatâon. MON - «5 - MON ■ Jfotutre'f peut eslre faite tant par instruction de ■ juatice, que a ta requesle de la partie, it ce quela ■ justice puisse faire son jugement plus certain, et • que l'exécution du juge soit plusTacilefflaDtËiite.* {Coût. gen. t. Il, p.7(i2.) — 3- Bois martelé: -Icellui • suppliant qui avoit prinse une monstrée de bois • des religleui, abbé et convcnt de Lorroys. > (JJ. 495, p. tous, an. lA7i.) — ■ Damo veve qui lient ■ doaire, se il y a aucuns forez qui oncques ne ■ furent vendues de nul souvenant d'omme, elle ne ■ les peut vendre, se ce n'est par le consentement • de l'crilier : et les autres forez qui autresfoia ont - esté vendues, elle puet vendre le surfais du • bois, si comme il est accoustumé ou pats, et se ■ ses maris en avoil vendu aucunes monslrées, à ■ anndez qui ne fussent pas écheiies, li marchiés ■ seroit tenus, et elle emporteroit et auroit l'argent ■ des vendues, au paiemens >. (Pithou. Coût, de Troyes, p.' 445.) — 4- Démonstration : ■ Commencer ■ ses monstrées. ■ (G.Guiart. î. ^'•.) Moastréeroent. Revue : ■ Les barons de Canie- ■ Jide eurent assez honte, car ilz sont altains de ■ faulx jugement, ne oncques ne (isl monstréement • en la cour du roy Art us. ■ [Lanc.duLac.I.f. 134.) Monstrer. [1* Découvrir : • Lors fui m'amors ■ descouverte et monstrée. • (Couci, VI.) — • Qui • si bêle pucele mouslreroit laide chère. ■ (Berie, c. XX.j] — • Leur tnonslreront qu'il sevenl faire. » (G. Guiart, p. 320.) — 2" Remontrer : S'il A home en vostre porage Qiie l'en vuel le sien tolir... Vous ns le devez pas s'offrir, Droiz dit : ce U devei offrir, Et inonalrer Ireatot p«r loisir. (Ut.lÔiJ, I. I,(. iiO.j 3" Faire Ja monstrée judiciaire : • Pour une • plainte, ou faute de payement des renies qui se ■ font sur les héritages ou maisons, se paye pour « monstrer le dit héritage ou maison au doigt et à - l'euil, 34 s. 6 d. > (N. C. G. U. 2Ï9.) - 4' [Avoir l'air: ■ Haa! beau frère, quel chose vous fauHT ■ vous monstres à estre tout tourblé. • (Proissart, XIV, p. 321.)} Expressions : i" [■ Monstrer la parole, • la por- ter : ■ Messire Loys de Sancerre monstra la parole . et dist. . [Id. XIV, 72.)] — 2» - li ne lui faut que « monstrer. » (Oudin.) — 3" • Monstrer il son père • â faire desenfans. »(ld.) — 4» • Monstrer \6 moo- • cboir blanc. > (Cotgr.) — 5' > Monstrer semblant ■ de cruauté, > faire paroltre de la cruauté. [GIoss. sur les CouL de Beauv.) Monstrenr. Qui montre. (Colgrave.) Monstreasement. Monstrueusement ( Rob. Eslienne.) Monstreux. Maître d'école : • Un« neiite fille - qui va Jt l'escole chez un monstreux. • (Moyen de p&rveoir, p. 50.) Monstrael. MoDslru«ux : > Par sa malice • monstruei. ■ (Bist. au Tb. Dr. Il, p. (76.) monstrueux. ■ Monstrueuse foy en ses paroles, - etnoeoODsaeaee et religion en generaUpencdiaat ' pluliJt vers la aupersiilion que vers l'autre bout.> (Montaigne, Essais, II, p. 20.) Monstruosité. • L'un et Vautre se donnèrent • merveilles de la force el monstruosité de c'est • entrepreneur. > [Dom Florès de Grèce, f. 153.) Monsn. [Moussu : « Dne fosse tote reonde Trove • ténébreuse et parfonde. Pleines d'espinois grans < et fiers Et de molt poignans aiglenliers; Molt ' estoit anciene el monsne Et si avoit petite issue.- (Rom. delà Rose.)] 1 . Moût. [Beaucoup : • Et parloit d'amour joont ■ gracieusement. • (Brun delà Mont. v. 3621.)] 2. Mont. Monde : El mont, à droiture. N'a si belle crealuie. fPoêl. av. 1300, l, lH, p. i0&9.) .... Verilei est la mocue Oui lot le nwHl occil et lue. (Fauchet. p. 606.) [> Movele amor Me fuit chanter de la plus de- • bonaire Qu'on puist el mont nevoer ne trouver.* (Couci, II.)3 3. Mont. [1* Uonlagne : • Dès le mont Saint « Michel jusqu'il Chaslel Landon. . (Sax. XXV.)] Du bon roj qui, par maladie Les mous de pierre rapassa, Et à Parpigtian irepasM. ^G. Guinri, f. &./ Expressions:!' ■ Faire mofis el merveilles. • faire l'impossible, aux Vig. de Charles VII, t. Il, 85. 2" . Jurer les mons, les terres, et les vaus. • (Ms. 7218, f. UG.) — 3o • Au matin les monts, au soir les • fonds, • ou bien: • au matin vers les monts, au ■ soir vers les fonds. • (Cotgr.) 4* Robiere, Gillebiers, et Renaua is-oteal de tiere mor», ne vaus. {Motuk. p. 4S0.} 5* • Faire les moiU£tvauj!,>fairedes merveilles, u avait bien deux cena AubIoIs Voutens faire let moni, et vaulx. Mais là laissereot leurs barnoys. Et perdirent biens et chevaulx. vlglL d* Ckirin Vil, L n, p. «. 6° • A mont, > par delà : Et u fins le roi cavaueba Loefs d tnoiit, et eu cha. (Umuk. p. 5'76.J 7*[> A mont, • en haut: • lia avoient irouvei > merveilles de diverses besles sauvages.... qui les • venoient regarder dessus la rivière de lyaue, • aussi comme ils aloient à mont. > (Joinv. S 190.) — 8« > Contre mont, • en haut: * Ainsi l'ont niit as ■ Torches contre mont sus lever. ■ (Roncisv. 197.)] Il* [Monceau, las: > Si comme s'il donne le mont • debuce à deniers ses. • (Beauman. LXVlll, f. 7.)] — • Si s'entre occirent par mont% sans prandre • homme et rançon, • (Percef. IV, L 83.) III* [Paquet: - Et mirent le varlet tout en.un • mont et en le fonde d'un engien. • (Froiss. 1. IV, fol. 260.)] — • Cheurent tuy et sOn cheval illecques — tout en un mont. • (Froiss. I, f. 226.) IV* Intérêts ; > Jfonts el gains. > (Bonteil. Sont, rue. D. 370.) V* Portion, part: > Du résidu de tous les. biens • tant meubles comme héritage», soient taiti trois ■ mon», par juste inventaire... dràquels trois mons MON — 416 - MON « mes... enfans auront les deux parts, et leur roere « la tierce part. » (Bout. Som. rur. p. 870.) MonUible. Qui a de la valeur. (Chron. des ducs de Norm. v. 16834.) Montagne. Terme de droit. Masse dans le par- tage du n cheptel, monceau à partager entre cohéri- tiers et associés. « Par autre coustume gardée a.... « Vie et Thiézac, quand il est question de partir « ou remplir une montagne par tesle, la coustume • de faire le compte par lestes esl, qu'une vache « laictanl lendrierc, avec son veau, est comptée « pour une tesle. » (Coût. Gén. II, p. 482.) 1. Montagner, v. i^ Elever en forme de mon- tagne. On lit de la gorge d*une maîtresse : Quel blanc rocher de Pare, en etofe marbrine. Ha tant bien montagne celle plaine divine. (Tahxir. il 8.) 2« Se former en montagne : On voil souvenl au soir se montauncr les nuées. Durerdier, Biblioth. p. 2S4. 2. Montagner. Montagnard: « Il y a un faucon • qu*on appelle montain ou montagner, qui n cela • de propre, qu'il regarde souvent ses pieds, et si « est fort despit. » (Budé, des Oiseaux, f. il4.)] Mon Dieu, que de plaisir de voir nos montagncrcs, Blanches comme le laid, dispotement légères Bondir en pelils saulls, recuter, avancer, El de mille Taçons leurs branles coropasser. (Despoi'. 50S.) Montagnette. Pelite montagne. (Des Accords, Bigorrures, p. 64.) Montaguon. Même sens. (Cotgrave.) Montagu. Nom d*un collège de Paris. « Espar- • vier de Montagu. >» Poux, ù cause de la pauvreté des écoliers. (Cotgrave.) Montaignar. [Montagnard: • Les cantons d'Uri, « Schwits, Onderwalt, Zug, Gloris, Appenzel, qui « sont vraies démocraties, et qui retiennent plus • de liberté populaire pour estre montaignars. > (Bodin, Rep. Il, p. 7.) Montaigne. [Montagne : « Ainsi ol li rois toute • Normandie à reis de Gaillart, qui trop est forz et • siet ou regart de trois montaignes. » (Ménest. de Reims, § 260.)] Montaigner. Soulever en montagnes: « La « tempesle n*cst pas tousjours occupée à montai- • gner la mer. «• (Pèlerin d*Amour, 1, p. 261.) Montaigncte. [Petite montagne: « 11 assem- « bloit les enfans de son âge, puis alloit prendre et « saisir certaine place, comme une pelite montai- • gnete. » (Boucicaut, 1, p. 3.)] Montaigneux. Hontueux. (Cotgrave.) MonialgnoUe. Petite montagne : « Aurois • monté une montaignolle au poinct du jour, pour « me rendre à la plaine. » (Montluc, 1. 1, p. 380.) Montain— aine, adj. 1<> Qui se plait sur les montagnes : .... Dyane la très motUainnc Qui s'ombrioit à la fontainne. [Froiss. poët, f. 57f ) 2o Ultramontain : « Les Italiens et montains. » (Chr. de S. Denis, 1. 111, fol. 41.) Montalson. [Epoque où Ton monte une rivière: « Le premier navire qui viendroii tous les ans à la « montaison, chargé de vins. » (Carioix, 1, f. 31.)] Montalant. Espèce de jeu. (Rab. 1, p. 147.) Montance. [Valeur , montant : « Onques li « rialmes ne li valut noiant La blanche coife la • montance d*un gant. » (Mort de Garin, p. 93.)] La montance d'une mnaille. fMs. 79i8,f. Wft.) « La montance d'une lieue. • (L. du Lac, II, 41.) Montancke. [Même sens: « Il ne prisoient • Tempereour le mon tanche A' xxïi denier. » (Vîlleh. S 635.)J 1. Montant, adjectif. 1* Croissant en hauteur. « Les saulx et les autres arbres qui ne sont point « montans, dont on est de coustume dabbatreou • couppcr les branches croissantes sur les testes el « tous les jelsqui s'y trouvent, et encore ceux qui « sont dans le bois au dessous de trois ans, suivent « le tlef. » (N. C. G. 1, p. 596.) — 2<> Brave : • On fil • en ot prou et montant. • (Housk. p. 35.) 2. Montant, subst. V Terme de droit. Crue, excédant : « Si la femme va de vie ù trespas, les • héritiers d*elle peuvent prendre la moitié des nieu- « blés et acquesls commun entre elle et son mary : • et si bon leur semble, peuvent renoncer à leur • ditte communautédedanshuitaine, et eux tenir au « mariage de la femme dont ils sont héritiers ; mais « en ce ca5, la tierce partie de la pecune et deniers « que la femme auroit apportez en mariage leur « sera rendue, avec les autres biens par elle appor- « tez, simplement sans aucun montant. * (C. G. 11, p. 620.) — De là Tex pression : • Tiers denier en « montant » : • Quant aucun héritage tenus à bor- « delage esl entièrement vendu , eschangé , ou « autrement aliéné, le seigneur prend pour son « droit de lods le tier denier en montant, qui est la « moitié de la som nie totalle de Tachât ou estima* « tion de la chose eschangée. • (N. C. G. 111, 1225.) On lit, p. 1226 : « l.e tiers denier en montant pour « lods; t;^r&i ^ra^/a, de vingt livres ils en payent • dix livres. • 11» [Mesure agraire : « Item un montant de terre • au bout du prey devant dit, contenant environ un « bon quartier. • (Cart. de Commercy, an. 1497.)] 111* Coup d*escrime ou de raquette, coup d'avant main, opposé à revers ou arrière main : « Cinear • est à son costé, et soufflant de rage, comoat « cruellement, donnant des coups orbes à droicte, « à gauche, des revers, des montant, il crie à balde « chacun Toyanl. • (Merlin Cocaie, L 1, p. 299.) — « Montant de raquette. » (Oudin.) IV* Partie montante: « Les montant d'un lict, du « pied. » (Cotgrave.) Montauban (Chapeau ou chapelet de). Armure de tète qui se fabriquoit dans la ville de ce nom : « Il estoit Tempereur armé portant à Tarchon de sa • selle un cappeau de Montauban. > (J. Lefevrede S' Remy, Hist. de Charles VI, p. 102.) Monte. [1* Valeur.: « Si que la maille de blanc « halberz tresliz Ne li valut la monte d'un samis. » MON ~ 417 — MON (Mort de Garin, p. 56.) — « Qui vaille pns la monte « d'une alie. » (Id. p. 99.) — « N'en avérés vos ja le « monte d'un ballois. » (Aiol, v. 7905.) — 2- Intérêt, usure : « A monte et à usure si vont prestant. » (Aiol, V. 2667.)] — « Avec ce principal, luy estoyenl • dues les montes, » (Hist. de la Tois. d'or, 11, 207.) S'il atent paiement, il aura tant de honte, Jamais n'aura paie le chetel de la monte : Ha ! la li cndeté seront si mal venu. Chantepleore, mt. de S. Germ. f. 104. .... Je pris mes deniers à monte, (Ms. 7^f 8, f. SiO.J « Doubles montes, > inléréts des intérêts. (Id. f; 244.) — • Montes montes, • même sens. (Edit de Ch. VI, de 1389, cité par Du Gange, sous Monture.) — 3» Quantité : .... Les gens des contes, Les généraux de la justice. Les gens de la ville, et grans montes^ Tous en ordre et beUe police. (Vigil. de Ch. Vll^p. ili.J 4* [Mesure agraire ; voir montant Il« : « Une monte assise emprès la voye de Laignes Bou- rieuses d'une part et la chauciée de la maison. » (JJ. 74, p. 519, an. 1343.)] — 5* Montée : « Trouvèrent une haulte montaigne, qui avoit bien une lieue de monte. » (Percef. I, fol. 45.) — 6" Action des bétes qui s'accouplent. « Ils entrèrent en chaleur ne plus ne moinsqueles chevaux font à la saison de leur monte. » (Charles IX, de la Chasse, p. 4.) — Au temps de la monte, quand on faict saillir les juments. » (Bouchel, Serées, 408.) — ?• « Monte monte Tcschelette, » jeu. (Rab. 1, 152.) Montée, s. !<" Montagne : Quant ung faulcon sain et entier, A Taesle viste et legier. Est la sus en la montée. U a franchise et liberté. (Gace de la Bujne^ f. iSO.) Expressions : !<> « A haute mon^^^ le faix encom- • bre. » (Cotgr.) — 2' • Après grande vallée, rude • montée, » (Id.) — 3° • Après grande montée « grande vallée. • (Id.) 2* Montoir, degré dun escalier : • Montée de « logis. » (Oudin.) — « Montée et vis à monter aux • étages d'une maison. > (Rob. Est. Gramm. fr. S. 81.1 ~ 3** [Eau montée d'un puits salin pour faire u sel : « Nos, Jeans cuensde Bourgoigne et sire de • Salins, façons savoir.... que tant de muyre, come « Estienessire dOiseler nostre frère pourra con- • quérir au puis de Laon, tant que ù trois montées • de muyre. » (Ch. de 1251, dans Du Cange, sous Montea.)] — 4o Vol par lequel s'élève Toiseau de proie. On lit, en parlant du faucon : Le héron prent il de fnontée. (Modus, f. i59.) 50 [Action de monter la gamme : • Une harpe il • tint en ses mains El harpe le lai d'Orphey; « Onques nus hom plus n'en oï Et la montée et « l'avalée. » (Flore et Blanchefleur, page 862.)] — 6* Montée de la sève : « Le forel de la montée qui « doit estre fichée dessus la branche. > (Mod. f. 80.) — ?• [Augmentation de prix : « (Les tisserans) « firent compilations, taquehans, mauveises mon- « tées et enchierissemens à leurs volentez de leurs « ouvres. > (JJ. 59, p. 414, an. 1319.)] vu. Monte-foy. [Qui fait foi, dans Joinv. L'édition de Wailly indique le § 510, mais le mot composé ne s'y trouve pas.] Montement. 1" Montant : • Prendre de l'heri- • tage de son voisin jusques au montement de la « moitié du dit pied etdemy. » (Coût. G. II, p. 795.) — 2* Action de monter. (S. Bern. Serm. ms. p. 92.) Monteor. [Débarcadère : « Et que fors de la « nef issiez. Et si venez par ça entor Où il a moult « bon monteor. Par ou vous porrez bien monter. » (Ren. V. 22908.)] Montepliement. [Accroissement : • Elle (la « nation des Francs) desirroit plus le monte- • pliement de la foi, que elle ne faisoit Taccroisse- « ment de la seigneurie terrienne. » (Chron. de S. Denis, dom. Bouq. t. III, p. 153.)] Monteploier. [Multiplier : « Es vous le cheva- « lier ou bonté monteploie. • (Cachet.) — « Si « volen tiers le monteplient. » (G. de Coinsy, ms. 10747, f. 40.)] Monter. I* verbe actif. !• Elever : Mors qui les montez fez descendre. Et qui, des cors des rois, fais cendre. /.1/a. 76i5,Ij i03.) Gel jor fu moult le roy engrant De l'eunor de France monter. (Ms. 68iS, f. 74.) 2* Relever, remettre : Ses braies monte... (Ms. ISiS, f. 68.) 3» Surmonter : Le beau faulcon... omprist A monter le second hairon. (Gace de la Bigne^ f. i93.) 4" [Equiper : « Et leur prioit que chacuns le vol- « sisl sieuwir au mieux montet et appareillet qu*il porroit. » (Froiss. II, 109.) — « Tous bien mon^e^ et ricement estofet. » (Id. p. 115.)] — « Monté comme un S. Georges. » (Oudin.) — • N'ont enfant que luy, et pour ce le montent ils, et l'ap- pareillent bien. • (Les Quinze Joyes du Mariage, page 146.) Tout dis avés esté montés ^ Et d'abis en bupelandes. (Froiss. Poës. p. 4^.) 5* [Faire monter à cheval : < Et vinrent sus le « conte et le prisent et quatre chevaliers et le mon- • terent et puis se misent au retour. » (Froiss. IV, p. 250.)] — 60 Porter des coups en haut : La monte cops, la les dévoie. (G. Guiart, f. 956.) 70 [Enrichir : « Si estoit par usure montés et « essauchiés. » (Aiol, v. 7064.)] U* verbe neutre. !• Aller en haut : Hastivement à la nef vont. Par lesciele montent amont. (Ms. 7989 *, f. 5$.) • Monter au fruit sur un arbre, ou as oisiaux, • monier sur un arbre afin d'en prendre les fruits ou de dénicher les oiseaux. (Beaumanoir, p. 350.) De là les expressions suivantes : 1** • Monter sur « l'asne. • (Cotgrave.) — 2* « N'estois pas si haut • monté sur mes mulets de coffres, que je voulusse • faire le prince. » (Hém. de Montluc, I, p. 538.) — 3** • Monter en son grand orgueil, • s'enorgueillir. (Chron. de S. Denis, 1. 1, p. 163.) — 4* « Monter au « grenier sans chandelle. » (Cotgr.) — 5* • Monter 53 MON - « ■ à la navire. > (Id.) — 6< ■ Qui plus haut monte ■ qu'il ne doit, de plus haut chet qu'il ne vou- . droit. . {Id.) ~ Dans les Poël. avant 1300, t. 11, p. 921, on lit : • Ki liaut monte, de haut descent. • 11° [Monter à cheval, partir : • Jà avoit elle disné ■ et esloit toute Rppareillée de monter quant ■ Jebans de Haynnau vint. • (Froiss. t. Il, p. K2.)] — ■ Quand Lancelol fût appareillécommedu monter, • il entra en la chambre de la reyne pour prendre ■ congé. > (Lanc. du Lac, t. III, f. 69 ) III" [S'embarquer : •> Et montèrent à Douvres et • arrivèrent ii Boulogne. » (Id. t. II, p. 26.) IV- [S'élevp-r, surgir : • Ungs grans troubles - monta en la ville.. ■ (Froiss., II, 120.) — ■ Avint ■ que haynne monta si grande entre mesaire ■ Rogier s:is le coule de Kent. • (Id. p. S40,)] Ains monte aus premerains es teateB, Qu'il lanccnl jus les arbalestes. /G. Guiart. f. S55.J Vf [Valoir : - Et puisse di dedens l'année furent « il lout secq payet de tout ce que li cheval mon- ' toienl. . (Froiss., II, p. 183.)] — . Moult de gens ■ crient maintes fois guerre qui ne sçaivent que • guerre monte. • (Le Cheval, de la Tour, f. 73.) Vl" [Importer : • A moi que monte? • (Renart, V. 414.} — • Ce nous monte petite cosc, • [Froiss., I. V, p, 102.) — " Jehan, ii vous qu'en monte dou « savoir. - [Id. VI, 77.)] — S. Bernard dit dans ses Serm. p. 92 : • Kc montet cesie paix, * quid est pas itta? Vllo Etre comparable : < La plus grande pièce ve « montoit la pauimc. • [Percer vol. V, f. 12.} Sachiez que famé ne crienl honle ; Hus hardemene au sien na moule. (Ml. 1S18, f. S4t.J VHI* Appartenir, regarder : ■ Coneurent par Tas- ■ sise du royaume de Jérusalem que le bailliage ■ montoit au dit baill, pour ce que il esloit aiiisné • dou conle de braine. • [Assises de Jérus., p. 204.) — • Tant comme monte à la question. ■ {Modus, folio 238.) Montevln, s. Espèce de vaisseau de terre, ser- vant à boire. (Cotgr. ; Bouchel, Serées, liv. I, p. 22.) Monteure. [Monture : ■ 11 avoit apparilliet ■ tant d'abts, d'armeures et de monlevres. • (Froiss. t. IV, p. 281.)] Montlgene. Montagnard. (Cotgr.) Montlgnolle. Pelite montagne : ■ Les montai- « gnes et montignolles. > (Pèlerin d'amour, f. 112.) Montlgnos, adj. Aubains, étrangers : • Monti- ■ gnos qui valent autant à ^ire que aulbains. ■ (Pitbou, Coût, de Troyes, p. 249.) Montlne. [Jeu, au reg. JJ. 182, p. 74, an. 1450: • En la ville d'Arras les jeunes compaignons ■ enfans de bourgois de laditle ville et autres, ont ■ accoustumé de leur assembler et aler la veille de • la Teste des roys es hostelz de leurs voisins des ■ dix bourgois et autres gens d'icelle ville, et por- ■ ter par esbatement et joye de la solempnite de • ladite Teste aucuns petits joyaulx, dons ou pre- MON • sens, à son de menestrez ou autresjojwnlx instru- • mens, et jouer en l'ostel du bourgois oa aulreoù > ils entrent, à ung jeu nommé montiue; et se • iceulx compaignons perdent audit jeu aux gens • dudit hostel où ilz entrent, on les chassa dehors • par esbalement, sans leur donner à boire ; et se > ilz gagnent, on leur donne à boire et ont l'on- • neur. • Ce doit être un jeu de cartes; comparez l'espagnol monte.] Montloye. Voir Mowoib. 1° Monceau : ■ Toutes ■ manières de menues gens.... entendirent d.... « apporter fagots devant la tente du roy, et en fit • on la une très grande montjoye. • (Froissart, il, p. 257.) — • Montjoyes d'arencs mouvantes. • (Ess. de Mont. I, 318.) — . Ils vindrent en la montioieàa • chastel ou celé menoit. . (Fabl. de S. Germ. p. 331.) — 2" Enseigne, bannière de S. Denis, puis guide en général : Il esl la voye et seur chemin... Ou jamais nul ne se fourvoya... Sa croix nous y sert de monljoi/e. (Uarg. de la U. 946.) 3" Perfection : De voir la beauté la montjoye. Vous devriei rire comme nous. /Marj. de lailarg.seO.) 4* Abondance : ■ Hercules conquesla de Ihon- ■ neur grand montjoye d'occire le fier monstre qui ■ vouloilfaire proyed'Hesionne. •{Mém.d'Oliv de la Marche, liv. Il, p. 547.) — 5» Cri de victoire, de ralliement. (Voir Monioie) : . Le comte (de Charo- < lois) rompit seize ou dix huit lances... chacun lui > donna le bruit de cesle jouste, et lui fut le soir ■ présenté le pris par deux princesses; el fut crié ■ montjoye par les beraulx moult baulement. • (Mém. d'Olivier de la Marche, liv. I, p. 338.) — Les partisans du roy Jean prisonnier, et de son fils régenl, crioient dans Paris : • Montjoye au riche ■ roy, el au duc regenL . {Hist. de la Toison d'Or vol. 1, f. 111.) Monloir. [Grosse pierre pour monter plus aisé- ment à cheval ; au moyen-flge. le synonyme était perron : • Entre lesquelsmurs(du Louvre, dans les ■ enviions de la rue Froidmanteletde Champflore) . est le montoir du roi et de la reine. • (Compte des bâtiments royaux, an. 1368.) — > Pour ung • montoir qu'il avoit faii faire pour monter m. d. s. • à cheval. • [Ducs de Bourgog. n* 4929, an. 1427.}] — ■ Se renger au montoir, • cela se dit par méta- phore dune lille qui se laisse embrasser. (Cotgr.) MontoDage- enage, [Droit sur les moutons, dans la Coutume de Monlreuil et aux Ordonn., III, p. 223, an. 1358, Voir MouTo^KACK.] Montorguell. Nom allégorique : • Vaine • gloire se parti de Maliferne, et s'en alla à Mon- • torgueil, el la trouva orgueil le roy des vices qui • estoiten son palais. • [Modus, T. 250.) Monlouer. [1* Montoir : • En la cour de noslre • palais royal à Paris, entre la pierre de marbre, » noslre montouer et noslre audience. ■ (JJ. 114, p. 289, an. 1378.)! — 2° Le côté gauche du cheval : • Fait semblant de destsendre de dieval, et quaud UÛR - 430 - HOR 1. Moraine. [HorillOD: ■ PrimauL qui plus ■ vesiez fu, Pcist Fa huctie, eL à quelque paine. En • a brisée la moi-aine. » (Renarl, v. 3111.)] 2. Moraine. [Laiae enlevée de la peau d'un mouton morl de maladie. [D. G. sous Marina.)] 3. Moraine. Marraine (T). Voua dame de toi tinglea, Doiene et aouveraioe Par desauB Ipa apoetles, Soiez por moi moraine .■ Het m'aille avoec les anglM. (Mt. 7*18. f. iH.) Morallgler. [Moraliser, compiler les faits mer- veilleux relalirs a l'histoire des animaux, comme Richart de Pournival el les autres auteurs de bes- tiaires, les mélamorpboses d'Ovide, comme Fbîlippe de Vilry. leur donner la valeur de la tradition el y reconnaître des présages et signes moraux en rap- port avec le mystère de la Rédemption.] — • Hora- « ligier les bestes. ■ (Modus, f. 3.) Moraliser. Héme sens : • Fiction moralisée. > (DescJi. r. 321 «.} Moralisour. Qui moralise. (Cotgrave.) Moralité. [1° Caractère, mœurs: • Si comme ■ la cire reçoit la figure dou seel, tout aulressi la • moratilé des homes est Turmée par exemple. ■ (Brunet. Lat. Très. 466.)] — 2» Bon sens : ■ Furieux € retourné à moralité. > (Bouteil. Som. rur. 194.) — 3" Soumission ; • Pour la faction, et prudence de • Pompée, toulc la cité fut remise à moralité. - (Tri. des IX Preux, p. 355.) — 4- [Moralité, aorte de Soèmc dramatique, allégorie morale mise en action ; }lle est la moralité de mundus, caro et dœmonia. D'autres sont de véritables paraboles, comme celles de l'Enfant prodigue et du Mauvais riche. Les dernières veulent mettre en lumière une vertu: ■ Afora/tfË ou histoire rommaine d'une femme qui ■ avoit voulu trahir la cité deRomme,et comme sa ■ nUe la nourrit six sepmaînes de son lait en pri- ■ son... • — • Fais es villes et es cités, Fainctes, ■ jeux et moralitez. * (Villon, p. 87.) — • Certaine « moralité ou farce, que les escollîers de Pontoise • avoient fait, ainsi qu'il est de cousluroe. * (JJ. 201, p. 189, an. 1477.)] — ■ Nos moralitez tiennent < lieu entre nous de tragédies et comédies iodilTe- ■ remment, et nos farces sont vraiment ce que les • Latins ont appelle mimes ou priapécs, la lin et ■ l'efTet desquels estoit un ris dissolu, et pour ce, ■ toute licence et lasctvie y estoil admise comme ■ elle est aujourd'huy en nos farces. > (Arl. poët. de Sibilet, liv. IL fol. 124.) — > Quand monologue • passedeuxcens vers, c'est trop : farces et sottises, ■ cinq cens, moralitez mil, ou douze cens au plus.* [Duverd. Bibliotb. p. 427.) J'«]r leu et veti une moralité, Cun cliascuDa puet asseï a*oir Mtvit. (Detch. f, 9.J Morans, adj. < Faucons morana, lesquels on ■ prent sur la falaise de la mer, que nous avons ■ nommé pèlerins, parce qu'ils n'ont f ueres esté. • ne séjourné en leur pays. • (Budé, des Ois. 122.) Moranlx. Ouvrages de morale. ■ Volontiers me ■ délecte à lire les mûrauts de Plutarche. ■ (Rabel. t. II. p. 93.) MorboHEieut. [Mollement : • Oïl. il l'avoa voir«> ■ ment, mais il sembla au duc que oe fast assât ■ morbement. • (Froiss. IX, p. 425.]] Morblen. Morbleu, dans le Pranc Archer de Bagnolet, p. 39. Morbifiqne. Qui cause des maladies. (Cotgr.) Morbilles. Rougeole. (Id.) Morbollsant, adj. • Il ressembloit ces viens > sergens du Chasteltet. oui ont fait faire leur barlie • de pipeux, je cuidois dire depuis peu, aussi sça- > voit-il de vilaines fessées de prudence, tesmoias ■ les morbolisanlet estafilades de discrétion que ■ l'on reconnoissoit aux cicatrices de sa félonie. • (Moyen de parvenir, p. 15.) Morceau , Morcel. [1° Bouchée, par suite repas: • Chansonnettes, mos, fableanx. Pour saigner ■ les bons morceaux. > (Hist. litt. de la France, XXIV, fol. 449.) — . Et quelque gros morcel qoi y ' soit, il convient qu'il passe outre le neu delà ■ gorge. • (Mén. I, f. 3.)] En la ville n'a bon moreel Don Toa n'aiez, ae voa volai. (lli. 7615, t. f. t05.) Expressions: i» • Le morceau d'Adam, • te nœud de la gorge. (Oudin.) — 2» • Le morceau de la nour- ■ rice. • [là.) ~ 3° ■ Le morceau honteux. > (Id.) — 4" ■ Avoir toujours le morceau au bec. ■ (Id.) — 5* ■ Se courroucer contre ses morceaux. • (Golgr.) — 6* ■ Croupir aux escoutes de gras morceaux. • (Id.] — 7° • Les premiers morceaux nuisent aui ■ derniers. ■ (Oud.) — 8* • Arracher les morceaux • de la bouche de quelqu'un. • (Id.] — 9° • A mer- . ceau leslif, esperon de vin. » (Cotgr.) — ICh . Au ■ serviteur le morceau d'honneur. • (Id.) n° [Sortilège : [JJ. 206, p. .554, an. 1480.)] Morcelaire. Morcelé. (Cotgrave.) Morcelet. Petit morceau ; Du pain, ou monelet, ou pièce. (Ht. 7Si8, f. 4.) Morcereus. Qu'on peut morceler: • Caus fer ■ n'est mie morcerem. • (Ms. 7989', f. 45.) Morcillant. Mordant, piquant : ■ Œil moreil- • lant. • (Cotgrave.) Mord. Morsure: Quand je preaae, en baiaaDt, la lèvre A peUU mordM. (Bemi Belieau, Berg. p. 134.) Mordaclté. Qualité corrosive. (Cotgrave.) 1 . Mordant— aunt. ISubtt. !<> On lit an GIoss. de De Laborde : • Le mordant n'est pas l'ardillon • de la boucle, comme on le dit dans le GIoss. de • Du Cange, et encore moins le mors ou mors de • chappe... C'est la pièce de métal qui s'applique î ■ l'extrémité de cette partie de la ceinture qu'on ■ laissait peadre,aprè8 le nœudEerméantour delà MOR -« > boucle, de irenle centimètres chez les hommes, • jusqu'à terre chez les femmes. > Dans le Guide do langage, de Gautier de Biblesworth, on distingue la boucle, l'ardillon, le mordant et la courroie : ■ Femme par homme est enceynte, Et de une ceyn- - ture est ceynte ; De la ceynture le pendaunt Passe - parmi le mordaunt Qeinsy doit le hardlloun • Passer par Iru de subiloun. •] — • Pour faire et ■ forgiei'la garnison toute blanched'uneespée dont . l'alemelle estoit à feoestres. C'est assavoir faire < la croix, le pommel, la boucle et le mordant et • on coipel. > (Gompl. de 135'2.) — • La grande ■ espée de parment du rov, dont le pommeau, la ■ croix ou croisée, la boucle, le mordant, et la bou- ■ teroledela gaine estoienl de Tin or. • (J. Chart. Uist. de Ch. VII, p. 181.) — [Le mordant est donc un bijou ; il est orné de pierres, de perles et d'or : > Une petite ceinture qui lu ù la royne Jehanne de • Bourbon, dont la boucle et le mordant sont d'or • el garniz de perles. > (Inv. de Charles V, 1380.) - < D'une pierre estoit li morderis qui garissoit du • mal des dens. • (Rose.)] ll-rFernioir: - Un mordant d'argent à livre. • (JJ. m, p. 315, an. 1395.)] 2. Mordant, adj. i" Qui mord : - Besles mor- • danz. . (Gast. Phéb. p. 6J ) — [2* Donl la parole mord en quelque sorte; • Car veez cum li pères ■ chastie sun enfant I>ar mult dulce parole e par . aspre e mordant. • (Th. de Canlorb. p. 78.)] — 3» Avide: • Or avoit-il avecques luy gens qui ne • demandoyent qu'a gaigner, et tous moi-danz , • auxquels departoit esgallemenl les butins. > (J. d'Auton, fol. 22.) Mordement. [Adti., en mordant, dans D. C. BOUS Rosim.'j Morden. [Chaînage, dans une muraille: • Una • nova lurris, quse exeat extra murum per unam • cannam, et liât in latitudine, prout protenditur • de una morden in altéra morden dicti anliqui . mûri. . (Ord. II, p. 195, an. 1357.)] Mordeor. Qui aime à mordre, caustique : Li frère preclieor .... Sont tnordcor. Mordere. Meurtrier Fel, desloiaua, ethus inordere. (Ph. Moaik. p. SIS.} Mordlable. Par la mort du diable. (Oudin.) Mordicatloo, s. Action de mordre. (Cotgr.) Mordleune. Mordieu, juron. (Cotgr.) — • Pai . la mordienne. •(Rabelais, IV, f. 57.) Mordiller. Mordre légèrement et fréquem- ment : • Mordillante secousse. ■ (A. Jamyn, p. 235. Ha Dieu qu'il fsil bon mordiller Ces belles roses, et pUler Uq millioD de mignardises. (J. Tahur. p. t71.) Mordillnre. Action de mordiller : Par piotites chatouillures, Et mignardeB morditlurea. De sateucbe «Ile me bat. fDitrant, Poët. p. 105.) Mordong. Espèce de jurement : ■ Par la mor- {Ml. 76«, I, f. 64.) MOR > dong^ toutes les femmes sont putains. • (Hoy. de parvenir, p. 55.) Mordre. [1* Mordre : • Et destre braz li morst • uns urs. • (Roi. v. 727). — • E porc e chien le ■ mordent e defulent. . (Id. v. 2951).] Aias que la mort nos niorl, Qui lot mort, et dévore. (Mt. 16i5, t. II, f. iM.) Depuis le temps qu'Eîe mort en la pomme. {Dtteh. tAS.J Là sans eatre mort de lounoi, Un petite! mi endormi. fils. 68ÎS, f. 6t.j Ci\ Diex qui par sa mort Vost la mort d'enfer mordre. ■ {U*. 1615, /, {. 64.) 20 [Causer do remords : ■ Penssons que, quant < li homs est en travail de mort. Ses biens ne ses < richesses n'i valent lin cliat mort. Ne li pueent • oster l'angoisse qui le mort. > (J. de Ueung, Test, page 315,)] — 3* Critiquer: ■ Reprendre de mordre.* (Ms. 7615, l.f. 319.) Cui bief ne feut Soyant puet mordre. (Id. f. GT.j 4* Atteindre : • Briement les nommerai sansordre, • Por piustostù ma rime mordre. • (Rose, V. 10488.) — < Us approucherent près d'une lieu d'Estallon, • sans ce que le jouvencel el sa compaignie y puis- ■ sent riens mordre, tant allèrent serrez en belle • ordonnance. • (Le Jouvenc. p. 223.) Expressions : [1° • [A la bataille de Montlhery] du • costé du roy fust un homme d'eslat qui s'enfuit • jusqucs fi Luzignan, sans repaistre et du costé < du comte de Cliarolois, un autre homme de bien < jusques au Quesnoy le Comte; ces deux n'avoieat • garde de se mordre l'un l'autre. > (Commin.Hém. I. p. 4)] — 2* . A présent, quand on voit quelqu'un • a la cour avec rhabillement de l'an précedeQt,on • lui dit: nous le connaissons bien, il ne nous > mordra pas; c'est un fruit surané,et par telles moo> • queries, il est contraint de le quitter. » [La Noue, Disc, polit, el mil. p. 195.) — 3* Mordre à la grape.» (Oudin). — 4* • L'on est aussi bien mordu d'un chien ■ que d'un chat. • (Caquets de l'accouchée, p. 136.) — 5" • Se mordre les doigts, ou les pouces. ■ (Oud.) — e- ' On ne scait qui mord, ni qui rue. • (Rab.lII, page 12.) — 7* ■ Tel rit qui mord. » [Cotgr.) — 8* • Avoirplusgrandeenvie de mordre que de ruer. ■ (Oudin). — 9* ■ tordre au baston pour le faire moT' • are. ' (Cotgr.) — 10* • Chien qui abboye ne mord • pas. » — 11» • Homme mort mord jusques,et par • delà la mort. • — 12* • Homme mort ne fTtôrd > pas. > — 13* • Mauvais chien ne trouve où mOT' ■ dre. ■ — 14* . Tel estrille fauveau, qui puis le « mord. ' (Id.) 15* Oui palst gaignon de pain, Tost est mon en le mein. (Prov. du C" de Brtt. tU.) Mordreur. Meurtrier : .... Grant foison d'ames dampnées Qui en enter sont ostelées, De champions et de mordrevrs Et de larrons, et de robeurs, Faus peseur, faus mesureur. (Mi. 1H8, f. £4fV Mordrier. Meurtrier : • Cas morârier >, crime d'assassinat, au C. G. Il, 93. MOR - 4sa - MOR Mordrtr. [Tuer : « Les pe\eTitïs mordrissenl à « doel et à pechié. • (Aiol, v. 6655.)] i. More. [Mûre : « Lors fu plus noirs que more « de morer. » (Aubri, p. i54'). — « Par îcellui Dieu « qui ne meut se vousjacnes parlés à li Vous en « aurés le vis pa1i,Voires certes plus non que more. * (Rose, V. 8379.)] 2. More. [I* Maure ou nèçre : « Comme un more « me puet on figurer. » (Descn. f. 205.) — « Il se > mit sur ses vieux jours à aimer une More qu'il « aima et tint en ses deliœs, de telle sorte qu'il • dédaigna k>Htes sortes de beautez et toutes autres « dames honnestes. » (Brant. Cap. fr. IV, 349.) Expressions : i« < Il a esté pris comme le More, • Louis XII (U enfermer dans la tour de Locbes Ludovic, dnc de Milan, surnommé le More. (Cotgr.) — 2** « Le pauvret ne fut esloigné de nous de beau- « coup qu'il ne fusl grippé comme le More Comil. • (Contes d'Eutrapel, p. 304.) Il» De oouleur brune : « Deux volumes couvers de « veluyau moré. » (Invent, des livres de Charles V, art. 848.) i. Mopé. [Hydromel : « On vent chaiens boin « vin et boin morés. » (Aiol, v. 2545.) — « Lequel « Bertier faisoit taverne d'un beuvragc fait de miel « et d'eaue que l'en appelle moré. « (JJ. 166, p. 282, an. 4412.)] Hoult furent servi richement De plusors mes, et de bons vins ; De forz morei, de clarez Ans. (Ms. 7615^ 11^ f. il6.] [Ce breuvage avait une couleur brune, comme les Mores.] 2. Mopé, Participe. Demeuré, resté. Ni a plus cevalier morés^ Quant la mort a ces ii ocis. (Mousk. p. 8i7.J Moreau, Adjectif et subst. Noir, cheval noir: « Peu de moreaux pareils. » (Brant. Cap. fr. I, 94.) Qui beUes amours a souvent sy les remue L*autrier quant chevauchoye à Paris la grant rue Sur mon cheval moreau qui souvent sauU et rue. GlMiisoot do xr tiècla, ptge 101. Pesante nuit, gaUope tes moreaux, Haste ton cours par l'humide carrière. (Jamin^ p, 63.) « Tire toy arrière, moreau rue. » Horace disoit : fœnum habet in cornu, longe fuge. (L'Amant rendu cordel. p. 585.) Morée. 4* Cerise. (Cotgr.). — 2* Etoffe brune : [• Trois aulnes d'escarlale morée à faire chausses. » (Mandem. de Charles V, 4373, p. 533.)] — ■ 44 aunes « de sanguine morée, et de bruns marbrez. » (Du Cange, sous Miles.) Moreillon. Raisin noir et doux : « Trois manie- « res de vin, c'hesl à savoir, vin fourmentel,vin de « moreillons, et vin de gros noirs. Le vin de four- « mentel, à le mesure de Clermont , doit estre « prisé, chascun mui, douze sols de rente, et le vin « de moreillons, chascun mui, neuf sols de rente « chascun an, et le vin de gros noirs, ou de goix, « chascun mui, six sols de rente >. (Beaum. p. 444.) Morelne. [Murène : • Moreine est apelée porce « que ele se ploie en meint cercles; de quoi li « pescheor dient que toutes moreines sont femeles, • et que ele conçoit de serpent. • (Brun. Latin, Trésor, p. 484.)] i. Morel. [Noir et cheval noir : « Et fu monteiz « sous un cheval morel ambiant. » (Ménestrel de Reims §320.) — « Si issi hors as chans sur .i. more/ « coursier. » (Brun, v. 2074.) — ■ Etce quejedide < moreie Et de Fauvel et de Fauvele, Et de liant et « de morel, Di ge de vache et de torel. » (Rose).] — Charles V envoya à l'empereur qui vint le visiter à Paris en 4^77, et ù son fils, chacun an « destrier « moreL et le leur donna appensement, d*ung poil « qui est la plus longue, et à l'opposite du blanc •, à cause que l'empereur avait coutume de faire ses entrées dans les villes de ses états sur un cheval blanc, et qu'il ne vouloit pas qu'il y eût' rien qui ressemblât à la domination dans son entrée à Paris. (Chron. de S» Den. lll, f. 35.) 2. Morel. Moral : De philosophie moreie Et celle qui est naturele. (Desch, f. 4i9.) Moreie. Femme more : .... Se plus foulz n'estiez Que franche moreie, Ja ainsi ne respondriez. (Vatic. n» 1592, f. i54.) Morelle. Plante de la famille des solanées : «Jus « de morelle ou d'aluine. > (Budé, des Oiseaux, p. 420.) More ne. Hémorrhoïdes. (Cotgr.) Morengue. Espèce d'olive. (Cotgr.) Morenne. [• Une petite bourse de soye, garnie « de petites morennes ou sonnettes d*argenl. » (JJ. 142, p. 284, an. 4392).] Moreos, adj. « Faulcons morens, qui ont esté « prins sur la faloîse de la mer en loingtain pays... « qui sont nommez pèlerins. • (Mod. f. 58.) Morequln. [< Cinq aulnes de drap noir, appelé < morequin, du pris Taulne de .xxv. sols tourn. • (JJ. 183, p. 209, an. 1456.)] Morer. [Mûrier : « Lors fu plus noirs que more « de morer. » (Aubri, p. 154*>).J Moresque. 1* Danse espagnole ou moresque: Jeux, montres, masques, moresques. • (Débat de ôlie et d'amour, p. 102 **). — [2* Monnaie espagnole: Ils sont courrouchiés de ce que ils me donnèrent dix moresques à si petit de peyne. • (Froissard, XI, p. 427.)] — Elle valait wn florin : « Allez, dit-il au héraut, et faites bien la besogne, et nous vous donnerons vingt moresques : quand le héraut oûit parler le preud'homme, et promettre vingt florins, il fut resjouy, et dit, ça les florins, et tantost luy furent baillées. * (Froiss. liv. Ui, p. 440.) Moresse , subst. fém. Amorce. [Il vaudrait mieux lire Vamorsse]. « Tant plus fera froit, de « nege, ou de glace, et plus voulentiers viendront « à la moresse.... manger, et en celle place tu ten- « dras ton lomberel lequel descendra tout par luy « quant le chevreul tirera à la viande que tu luy a auras donnée. • (Mod. f. 53.) MOR - *2 , Moretaigne, subsl. Haarilanie. Il a plus noir du chief U chaigne Que n'est un Horde Moretaigne. (Blanch. f. 186./ Moreton. Peul-Être blaireau : Si vous prie que nous regardon Si deçà vole le faucon. Et prenne blaire ou moreton. (G. de la Signe, {. 109.) Morte. Ripaille, en argot : • L'un de nous con- • dacnné payer sa bien venue, et Taire la morfe, > invita aussi messieurs nos maislres. ■ (Contes d'Eutrap. p. 356.) Marfiaillé. Mage goulûment, dans Rab. I, 28. Morllailleres. Gourmand. (Cotgr.) Mortier. Manger goulâment. (Le Duchat, sur Rab. 1, p. 28.) l.Mortil. siibst. 1° Fil lâclie : ■ Quand vous • tendrez (les panneaux pour loup) vous leur don- ■ nerez tteauuoup de morfil ; je veux dire qu'il Taul . retirer du panneau en l'étendant assez pour estre . Iasi;tie. uflin que le loup s'y maille, et s'y . embrouille. » (Saliiove, Vén. p. 276.) — S" Aspé- rités microscopit|ues d'une lame fraichement repas- sée : • Le morfll d'un coiileau. ' (Colgr.) 2. Morfil. Ivoire. (Oudin). En espagnol morfil, mot d'origine arabe. MorfODdement, s. Rhume : • Si l'apoplexie ■ assoupi! elesteint tout à fait la veue de nostre • intelligence, il ne Taul pas douter que le morfon- « dément ne féblouisse. ■ [Mont. Ess. t. H, p. 426.) Morfondre, [i" Prendre un coryza nasal, en parlant du cheval : ■ Saucun cheval est morfondu, - il le convient tanlost Taire seigner des jambes ■ devant au pins bas, et au bault du plat des cuis- ■ ses, et recueillir le sang, et d'icellui oindre les • pies, puis lorchier de foing mouillé. • (Ménag. U, p. 3.) — ■ Eux et leurs chevaux, après la grand ■ chaleur du soleil que il auront eue le jour, mor- • fondront, ne jà ne s'en sauront garder. ■• (Froiss. éd. Buchon, 11, 111, 61.)] - 2- Prendre froid : Sans nul taudia, couverture, et auvent, VojTe en péril eminecl de morfondra. (Crétin, p. 187. J Morfondu. Homme incommodé de biens. (Oud.) Mortonture. [Calarrhe nasal, coryza des che- vaux : ■ Et porra estre que l'un de ses chevaulx se « recroira, ou demourra par aucun accident de ■ tnorfontvre, de releveure ou d'aullre chose. ■ (Les Quinze Joyes du Mariage, p. 82.)] 1. MorguDl. [Fermail (voir Mobdaht) : • Une ■ painture avoit de lin or reluisant A pieres pre- ■ cieuses, tout jusques au moigant. • (GacJjet.) — < item, une winture d'un rouge tissu, la bocle, le " morgaut et trois cIobx dor. • [Livre des Métiers, p. 64.)] ~ • Le pommeau, la croix, la blouque, le ■ morgant, et la bouterole de In gaine esloient cou- • vertes de veloux azur. • [Monstrelet, III, p. 22.) 2. Morgant. Qui a de la morgue : •> Si dedai- ■ gneux et si morgant. • [Mont. Ess. t. lli, p. 262.) Morgeilne. Mouron. (Colgr.) Morgengave. [Présentdu malin, de l'allemand MOR Vorgengabe. Don en terres, argent, bijoux, que, d'après la coutume germanii^ue, le mari faisait a sa femme le lendemain des noces. Ce morgengab était la propriété de la femme et se transforma en douaire ou vivelot : » Com Raouls, jadix roys des " Romains, noslres 1res cbiers sires et amez com- - peins, hait promis doner à nos, pour nos et pour x nos hoirs, en don fait au matin, que l'on appelé . vulgaumenl, selonc les us d'Alemaigne, morgen- " gave, trois mile marcs d'argent. ■ (llisl. de Bourg. preuves, t. 11, p. 122, an. 1305.)] 1. Morgue. [Mine, contenance : ■ Jupiter, con- < tournant la teste comme un siiigc qui avilie pi)- Iules, feit une mordue laot espouvantable que le • grand Olympe trembla. ■ [Rabel, Pantagr. t. iV, oouv. Prol.)] — ■ Le roy pensoitque c'esloil quel- ■■ quehonneste gentilhomme et d'apparence S le voir • si resolu.eltenirsibonnefnort/we. '[Apol-d'Hérod. p. 155.) —2° Railleries: ■ Exposé à la mor^ug d'une ■ assemblée. • {Favin, Th. d'honn., t. II, p. 745.) 2. Morgue. [Nom de fée ; Horgane, sœur d'Arthur et élève de Merlin : • Sire, dit U variés, > c'est verilé prouvée Que la cousine Arlu, c'on dit • Morgue la fée Qui d'Ogier le Danois fu moult lonc ■ temps privée. ■ [Brun. v. 3251.)] Là le trouvèrent .iiii. fées Uoult cortoiscB, et moult aencées. Si li donercDt tel entret. Dont il redrece maint contret : En cet entret à une rée. Que li dona Mort/ue la fée. (Fabl. de S. G. f. 64.) 3. Morgue. Petite chambre ù l'entrée d'une pri- son, oti le prisonnier est d'abord enfermé pour être reconnu des guichetiers. (Cotgr.) Morguer. Narguer : •> Cela vient d'un naturel < altier et farouche dont ils morguent et desdai- • gnenl les autres hommes. • [Charron, Sagesse, p. 362.) ~ • Qui morgue le ciel et fait gambades à • la teire. ■ (Cotgr.) Morgue-soupe. Gourmand , dédaigneux de soupe. (Cotgi'.) Morgueur. • Celuy qui lient le guichet de la • morgue, il y a toujours deux ou trois morgueun > dans les grandes prisons. • [Cotgr.) Morgueux. Qui fait la mine. (Colgr.) Morguoy. Juron, le même que morguienne. (Ouditi.) Morlaae. [Mauritanie, ou plutôt le val de Hoi'iane de la Chanson de Roland, v. 2318 : • Caries • estoit es vais de Morlane. >] Et Honguerie et Moriane, Et Puille, et CaUbre, el toscane. (Ma. 1Si8, f. 4.) Morianne. [Poupée rcprësenlant une Moresque et servant de cimier à un heaume de tournoi : ■ Portoil sur son heaume un morianne. •{Hatta.de Coucy, Hisl. de Charles VU, p. 680.)] Moricaut. Brun comme un Morisque : • D'ao- > cuns moricault passent bien les blonds en beauté, ■ comme les femmes brunes passent les blondes. ■ (Brant. Cap. Fr. 1. 1, p. 341.)— • (Henri II) esloit MOR .. 424 — MOR « beau, encore qu'il fustun peu niauricaut ; mais • ce teint brun en efTaçoit bien d*autres plus « blancs. » (Id. t. Il, p. 59.) Morié. Perte, dommage : Et ne fut mie grand morte S'eUe morut, ne grant pechié* [La RosCf cité par Borel.) Moriel. [Cheval noir : « Et ly roys Lucquabiel « siet sur le noir moriel. » (Cachet.)] Là furent destrier à lagan ; Cil prent ferrant, et cil monnel, Et cil vairon. (P. MouskeSf p. i85J Morien. i» Maure : « Escu à la morienne. » (Percef., vol. VI, f. 36.) — 2* Troupes de Ludovic le More : « Les estradiots du seigneur Ludovic n*es- « toyent par les François mis à Tespargne, aussi « n'estoyent les François par les moriens laissez à « repos. » (J. d*Auton, Ann. de Louis XII, p. 94.) Morier. [Mûrier : « Liors sont tapiz èsrochiers « E li dragon es noirs morien. ■ (Parton., v. 5889.) « E ocisl en grisille les lur vignes, et les morier % . d'els engeleda. » [lib. psalm., p. 109.)] — • Les • moriers ne portèrent nulles mores en 1435. » (Journ. de Paris, sous Charles VII, p. 162.) Moriginé, adj. Qui a de bonnes mœurs : « Mo- • riginéj et de raison garni. • (Percef , II, f. 88.) — « Vaillant aux armes el bien moriginé. » (Boucic, t. III, p. 1.) Morille. Maladie du cheval. Le chien de Frois- sart dit à son cheval dont il envie la condition : .... Tu te dois bien plaindre : Ains qu'on puist la chandele estaindre. On te frote, grate, et estrille, Et té cueure on pour la morille. (Froiss. Poës. p. 82. J Morillon. 1* • Raisin noir, dont on fait bon vin « à Orléans, Paris, etaillieurs. » (Monel.) — [• Ung • traict but de vin morillon. » (Vill. p. 100.)] — [• Buvons, buvons de ceste purée Qui est dégoûtée « De ces morillons. » (Rev.Crit. 5* année, 2* semes- tre, p. 386, XIV s.)] — 2« Canard de couleur noire : Enprès vinrent deus i)ia»*i7/oiw, En une broche cosle à coste. (Bat. de Quarcsme^ f. 92.) 3" Champignon, morille : L'une a visaige de marmotz, Enluminé de vermillon, Et l'autre sent Tombre des brots, Ou la graine de morillmi. (Co (Ord. du 12 déc. 1553.)] Morir. 1' Mourir : Riens ne puet avenir Si bien con au morir. (Marcoul et Salem, f. iiô.) Fai coin deussea tost monr,.., Con deusses vivre toz dig. (Fabl. de S. G. f. i4.) Clers suige voirement, estre en devez joiant, Tos vos ferai confés aucui en mariant. (Parton. f. ill.j Assez d'ordure en pain mirent, Dont le plus de la gent monrent. (Ma. 68i2, f. 89.) 2<>[Tuer : ■ Se par leur vasselaige il ne se fuis- sent hardiement tenu et deffendu, il euissent esté tout mort et sans remède. • (Froiss. t. Il, p. 417.)] Morisager. [Apprécier : • Et a ledit seigneur de Buffaloise court et usaige,... laquelle court et usaige feust morisagée et jugie valoir de rente .XX. solz lournoiz. > (JJ. 128, p. 51, an. 1385.)] Moriscle. [Monnaie d'Espagne; voir Moresque : Icellui prisonnier n'avoil que or d'Espaigne, c'est assavoir moriscleSy jusques la somme de quatre cenz soixante et cinq. » (JJ.151, p. 255^ an. 1397.)] Morisque. 1* Mores d'Espagne : • Les Maris- quet... s^estoient, du temps du feu roy, adressez à monsieur de la Force, avec offre de se rebeller en Espagne. » (Mém. de Bassompierre, p. 316.) — 2* [Monnaie : « Une grant pièce de monnoie d'or, nommée double morisque d'Espaigne. » (Ducs de Bourgogne, n^ 4182, an. i420.)] — 3* Voile : • Le vent ouest nord ouest commença à enfler les voi- les, papefils, morisques et.trinquets. » (Rabelais, . IV, p. 273.) — 4» Danse, mascarade : « (Au festin des ambassadeurs de Bobéme) il y eut des entre- mets de morisques, mommeries. » (J. Chartier, Hist. de Cbarles Vil, p. 296.) — • Fol de mort^tia. » (Rabel. 1. 111, p. 206.) — [« Se midrent à dancer par manière de morisque,... et se habillèrent les uns de chanvre, les autres retournèrent leurs robbes ù Tenvers et les autres se habillèrent diversement, « ainsi que à chacun venoit à appétit. • (JJ. â05, p. 331, an. 1479.)] — 5»[« A la morisque, » enferme aarabcsques : « Deux tableaux de bonne paincture • d'une mesme grandeur, le bord ouvré à la fnoris- « que. • (Inv. de Charles Quint, p. 1536.)] Morlain— an. Espèce de monnoie, ainsi appe- lée parce qu'on la batloit dans la ville de Morlas, capitale du Béarn : • La livre morlane excedoii la « tournoise, non seulement du parisis, qui est un « cinquième de plus, mais d'un triple, c*est à dire « qu'une livre morlane en valois trois de tournoise, « et par conséquent les sols el deniers merlans • etoient de la valeur de trois sols et de trois « deniers tournois. » (Boullainv., Ess. sur la Nobl. p. 158.) — • Quatre cens sols morlans valent « soixante livres tournoises. » (N. C. G. IV, p. 9(M5.) — • En lui priant que s*il veoit (Aude! Baragin) il « Tarrestast à sa rcqueste sur peine de .vi. mor- MOR -« (Id.) — 2" [Agrafe qoi relient sur la poitrine les bords de la chappe : • .m. chapes h mors d'argent • esmaillées. • (Nouv. Comptes de l'Arg. f. 65.) — € Deux mors de cbappe, en un esluy de cuir bouly, « lesquels sont d'une gesine de Noslre Dameesmatl- > liez de Flandre, de Dreux et d'un quartier de « Bretaigiie. ■ (Inv. de 1380.)] Doulx yeulx marchanH sur le duvet, Qui portent mors i, patenostres. Et ceuU là dient : adieu, fleuret, Laisiez les aller, ils eont noetres. {Am. rendu Cord. 585.} 4. Mors. [Mort, au vocatif: ' Ua, mors, comme ■ ies tiardie quant tu osas assaillir le roi Richart. > (Ménest. de Reims, § 132.)] Morsel , Morseau , Morsiau. [Morceau : ■ Chevauché as lesgranschevausEl dévoré les cras - morsiau». - (Les vers du monde.) ~ ■ Que j'eusse ■ un hanapdevin tant seulement Et irais morseaux ■ sans plus de bon pain de Iroment. • (Cuvelier, V. 11510.} — • Ki de! morsel fu estraoglez. • (Wace, Bou, V. 10723.)] De tel mortel vou» say-je paistre. {Brut, f. 90.) Les graot moraiaus lea gans estranglent. (M$. 681S, 88.) GiHcnt aucuns çà et là las ; Qui le tnonei de mort engloutent. [Q. Guiarl, p. 3il.j • Morsel trop gros a lanL petite conduycle. • Expression figurée pour dire entreprise trop dillcile, au-dessus des forces. Nous disons dans ce sens: t Morceau de dure digestion. • (Percef. IV, f. ijg.) Qui bon mortel met en sa bouche, Benne novele envoie à sod cuer. (Prov. du Vilain, f. 75.) Morselet. 1* Petit morceau : • Et de la char de • petilz wiorse/M. • (Faifeu, p. 42.) — 2* Friandise: € On apporta morseleu, amandes, pignons, mas- • chepains. • (Merlin, Cocuie, I, f. 23.] Mors-namps. [Mort gage: • Jehan le boucher ■ trouva en son dommage certaines bestes à laine, ■ qui estaient à GeFfroy le jeune, lesquelles bestes ■ ledit Jehan prinl et mist en parc, selon ce que par ■ la couslume du pays lui loisoit à faire ; et venu à • la cognoissance dudit Geiïroy ala en l'ostel dudit • Jehan, vouioit et soy eiforçoit avoir ses diies • bestes parmi baillant mors-namps. ■ (JJ. 125, p. 90. an. 1384.)] Morsure. [• Haufès, corn m'avez mors de mau- « vese morsure. • (Ruteb. Il, p. 96.)] — « En maigre a poil a morsure. ■ (Cotgr.) — ■ Telle dent, telle • morsure. • (,Id.) 1. Mort. [Fin de la vie : • La mort li est près. > (Roi. V. 2270.J— ' Si calengez e voz mûr» et voz ■ vies. • (Roi. V. 1926.) — ■ Des quiez il y en a au- > cuns, qui par double et paour qu'il ne feussent ■ mis à morl, ont jâ composé au dit capitaine pour • certaine somme d'argent. • (JJ. 90, p. 51.)] expressions:!" • 3/or( de chandelle, » exlinclion de chandelle, qu'on appelle feu dans les enchères. (Nouv. Coût. Gén. II. p. 189.) — 2* • Mort acquise, • mort violente : • Pour les perilz que je voyes signes • apparans, il m'est engendré au cueur une estin- ■ celle qui ne peult estre esleinte sinon d'ung plus ■ sage que moy qui suffisant soit de la esteiodre, et ■'- MOR • guerre démener, ou mourir de mort acquise, car < en portant celle douleur, je ne pourroye longue- . ment vivre. • (Percef. IV, f. 66.) — 3* . Ha mort « et ma vie, • expression" de tendresse: • Si voo» > prie pour Dieu que je puisse parler à luy, car • c'est ma mort et ma vie. ■ (Id. 1. 1. fol. 43.) — 4' . Mourir de la mort Roland, • de soif. (Cotgr.) — 5* » Crier îi ta mort, . au meurtre. (Ord. III, f. 659.) L'éditeur renvoie au Gloss. du Dr. tr., sous • cri de > feu ou de meurtre. • — 6* • Haïr de mort, de ■ mauvaise mort, ou de mort noire, > baïr & la mort: • Quant je sceuz sa mort, comment le roy • Perceforest l'avoit occis, je l'en hays de mauvaise • mort, et toute sa chevalerie, dont plusieurs en ay ■ occis de ma main. • (Percef. IV, f. 108.) Feme est plus escoulant que n'est doTMt en Loire, Feme si het por malna que le Itodc d'une poire, Quar celui que l'en cuide qu'ele A«f de mort noire. Cil sime ele d'uoors, si en [ait mains accroire. Cbulie Hourt. t. IDI. 7* . En vouloir de mort à quelqu'un. • vouloir du mal : • Ne voulant pour riens cheoir entre les • mains du pape, gui de mort luy en voulait. • (J. d'Aulon, an. 1506.)— 8* • Terminer vie par tuorï,» mourir. [C. G. Il, p. 866.) — 9* • Eslre plus près de ■ la tnort, et plus loyns de la vie, » être en grand danger de perdre la vie. (Britl. Loi3d'Angl.f''l8.) — 10* > Tenir à mort les cœurs en sa main, > s'atta- cher les cœurs pour la vie. On dit dans le même sens s'attacher quelqu'un pour la vie. (Percef. IV, f. 85.) — 11* . Aim la mort, • j'aime la mort : Il me detplail d'estre vive Et.aim ta moH. (M*. G8iS. {. 60.) 12« • Estre en son mort, > être dans une position qui représente un morl. On lit, parlant de sculp- ture : • Geste sépulture est faite et cizellé de marbre ■ blanc et noir, de jaspe, d'albastre et de porphyre. ■ Au bas le prince est en son mort, à dessus vivant • et priant avec ceste vénérable dame sa bonne et ■ fidèle compaigne. • (Rémi Bell. Berg. I, p. 20.)— 13* • jtforf n'a ami, ■ la mort n'épargne personne. (Colgrave.) — 14" • Jforade sa mors, » de sa belle mort. (Villeh. p. 89.) — 15* ■ Chascun het mort, • tout le monde bail la mort. (Marc et Salem., 117.) 16* Mort a la se^orie Sor tote riens en vie. (Ibid,) La mort est la maîtresse de tout ce qui a vie. — 17' • C'est une merveille à veoir comment (les blés- • ses dans un tournoyl pouvoient tant souffrir; ■ mais tant dure l'homme qvi sent la mort. • (Per- ceforest, 1 , f. 89.) — ■ N'est chose si certaine que la . mort. • (Frolss. 111, p. 274.1 - 18« « Vendage, < mort, ou mariage corrompt, ou dissoul tout. • (N. G. G. t. 11, p. 418.) Hointe sent sont trié. Quant il sont desbetié, Ce dit Salemons : Uort miebt qu'à teagie Vorroient tex saigia ; Marcol li reepont. [itarc. et Salem, f. H6.J I9« • A longue corde tire qui d'autruy la mort < désire. • (Colgrave.) — 20> • A toutes choses à > remède fors à la mort, ■ c'est le latiii contra vtm MOR - 427 — MOR mortis, non est medicamen in hortis, (Pasq. Rech. p. 561.) — 2f • Par la mort dont Dieu vint à vie, » espèce de jurement. (Desch. f. 32.) — 22* « La mort • n'a pas faim. • (Oud.) — 23» « Après la mort le « médecin. • (Id.) — 24® « Avoir la mort entre les « dents. » (Id.) — 25<» « 11 est bon à aller chercher • la mort. ■ (Id.) — 26* « Contre la mort nul est « qui en eschappe. » (Crétin, p. 205.) — 27** « Telle « vie, telle mort, » (Pasq. Rech. liv. VI, p. 531.) — 88o « Mort d'enfer, • damnation. (Cotgrave.) — 29« « Bonne la moi*t qui nous donne la vie. » (Id.) — 30* « Haine de prince si(jnifle mort d'homme. » (Id.) — 31» « Mort aux oyes, » ligue (Oudin.) — 32» « Moi*t aux rais, » ratière, arsenic. (Id.) — 33* « Mort aux bœufs, • herbe. (Rob. Eslienne.) — 34" « Mort aux chiens, » herbe. (Nicol.)— 35* « Homme ■ mort mord jusques et par delà la mort. » (Ibid.) 36' « La pourpre au sac, mor/ d'égal poix balance, • c'est le mors œquo pede, d'Horace. (Ibid.) 2. Mort. [1* Qui a cessé de vivre: • Par iceste « signinance Poons entendre quel créance Doivent • avoir li mort es vis. » (Marie, fable 33.) — 2^ Qui a été tué: ■ Quant cil de Mielent virent mort leur • compaingnon,si furent luilenragié et crièrent: à « la mori, à la morl. » (Mén. de Reims, § 221.) — 3» Desséché: « La rivière esloil si basse et si inorte ■ qu'il la passoient â leur aise. • (Froiss. IV. 412.)] Expressions : i"^ « Mort herbage, • droit de pâture payé pour la nourriture de neuf bêtes et au dessous de ce nombre. Lorsque les bêtes sont au nombre de dix et au-dessus, on dit vif herbage. [« Li sires de « Demenchecourt demandoit à avoir vif herbage de • .svi. bestes que chil Ernouls avoit en sa maison ; « et chils Ernouls disoit que il ne devoil fors que « mort herbage^ pour chou que sa fllle avoit .vu. « bestes en ces .ivi. besles. II fu rendu par juge- « ment que li dis Ernouls devoit paier vif herbage, « pour chou que se fille estoit à sen pain et à sen « pol. • (Liv. Rouge d'Abbeville, f. 34 ^ an. 1287.)] — 2* • Mort bois, » arbre vivant sur pied, mais de peu de vigueur et usage, comme sauls, marsauls, chevrefeuil, bouleau. (Monet; Fouill. Vén. fol. 28.] [Le mort bois est distinct du bois mortj bois sec' — 3* « Se faire mors, » mourir. (Ph.Mousk. p. 337.' — 4<» « Terme de mors, » délai accordé en justice à Suelqu'un pour répondre aux demandes ou actions u fait de ses défunis prédécesseurs. « Celuy defen- « seur avoit une dilacion qu'on appeloit terme de « mors, » (Ord. des ducs de Bret. f. 192.) — 5° On croyoit autrefois que les mortssavoient si les vivans suivoient leurs dispositions testamentaires, et cela par le moyen de leurs bons anges, qui habitent entre les vivans, en l'air, et qui savent et voient tout ce qui se fait sur la terre. (Bouteil. Som. rur. p. 741.) — 6* « Mort à mort^ les vis as vis, ou mors « à mors, les vis as vis, • qui est mort est mort. (Ph. Mousk. p. 627.) — 7» « Deviser avec les morts,^ lire. (Nuits de Strap. I, p. 132.) — 8* « Jetler comme « à la pelloted'un mort, » ieler un homme comme mort en se le renvoyant des uns aux autres en guise de balle. (Percef. IV, f. 109.) — 9* « Devenir « mort comme terre, » devenir d'une couleur ter- reuse, comme un mort. (Percef. vol. IIl, f. 145.) — lOo « Se faire mort d'un fief. «En terme de droit, c'est une espèce de fiction par laquelle le père se fait mort, pour passer son fief à son fils. (Bout. Som. rur. p. 865.) — 11» On lit « se faire morte^ » dans Beauman. p. 152, en parlant d'une femme qui encourt la privation de son douaire par faute d'acquitter le fief en quoi il consiste. — 12* « La « cause en est morte, » a cessé. (Percef. V, f. 104.) — 13° « Faire la morte, >• faire la carpe pâmée, affecter la langueur. Puis se monstreni de rue en rue Pour leur dame qui fait la morte, (Am. rendu Cord, 585,) 140 « Eslre morte, » perdue de réputation. Certes bien suis honie, et morte. (Ms, 7615, II, f, iSi,] iS** • Angle mort, » qui n'est flanqué de rien. (Pelisson, llist. de Louis XIV, tome III, page 105.)— 16* « Chevel mort^ » faux cheveux coupés sur la tête d'un mort. (Ms. 7615, II, f. 143.) — 17o « Golor « morte, « pale. (Ibid. I, fol. 71.) — 18' • Drapeau « mort, » brûlé. (Bouchet, Serées, liv. I, page 187.) — 190 « Morte du siècle, ■ trépassée. « La roine.... « estoit morte de ceste siècle, » (Continuât, de G.de Tyr, Mart. tome V, c. 715). — 20* ■ Mort et occis. » (Ibid. V, c. 676). — 21' « Morte char, » chair morte. (Confession de Vourdrelon, A. N. J'. Nav., pièce XI, p. 16). — 22® « Homme mort, » qui n'a ni force ni pouvoir. (Froiss. liv. HI, p. 351.) — 23o « Morte ne « vive, » aucune. N*est pas sages qui famé croit Morte ne vive, ou qu'ele soit. [Ms, 76Î5, II, f. i53.j 240 • La saison est morte, jenecroy pas que vous « puissiez rien besongner. - (Le Jouv. page 235).— 25* a Mortes terres, » terres sauvages, incultes. (Ane. coût, de Norm, f.57).--26* « Trêves mortes^ » trêves rompues, annulées. (Continuât, de G. de Tyr, Mart. V, 697). — 27° a Mortes veues, » fenêtres à verre dormant, à 7 pieds et demi au-dessus du plancher. (C. G. II, p. 793). — 28» « Le mort a tort, « et le battu paye l'amende. » (Beau m. page 449). — 29<^ [Dans les duels judiciaires], « par la coutume > générale de France, le mort saisit le vif, son « prouchain héritier habile à lui succéder. > (Procès de Jaq. Cuer, Ms. p. 61).— 30* « Plus mort que vif.» (Contes de la reine de Navarre, page 429). — 310 . D'homme mort le plait est mort. » (Loysel, II, p. 3311. — 32* « Morts ne mordent point. » (Naudé, des Coups d'Etal, 1. 1, p. 305). — 33o « Homme mort ■ ne fait guerre. » (Cotgr.).— 34o « La guerre est la > feste des morts. ^ (Id.)— 35^ «Qui se combat n'est « pas mort. » (Id.) — 36* Mort, terme de coutume : > Celui qui est decedé sans enfans, frères, sœurs, « ny descendons d'eux, et sans père, mère, grand « père, ni grand mère. » (N. Coût. G. Il, p. 406).— 370 [Rouleaux des morts. C'était une habitude répandue dans les'couvents du moyen âge, lorsque mourait un religieux, surtout un abbé ou un per- sonnage marquant, d'annoncer sa mort par une lettre circulaire que Ton inscrivait en téted*un long rouleau de parchemin ; on envoyait ensuite porter MOR -* ce rouleau dâos les autres couvenls, proches .ou éloignés, afin d'obleiiir des prières pour Time du déruiit. Chaque monastère, avant de laisser partirle porteur du rouleau, y inscrivait le nom du monas- tère, la date du passage, la mention des prières faites pour le religieux mort ; parfois on ajoutait des morceaux littér»ires on une pièce de vers. Voir au Musée des archives départementales, pi. .^5 de l'album, p. 135 du texte, le rouleau mortuaire d'un abbé de Solignac] Mortable. [Mortel, qui cause la mort : ■ Depuis > fu envoyez un barbier pour visiter et ciruririer ■ Jehan Langlois, lequel disl et raporta en vérité ■ que la pluie estoit curable et non mortable. > {JJ. 148, p. 23, an. 1395.)] Mortage, décès. On lit d'un père qui par testa- ment donne plus du tiers de ses biens !\ ses Tilles: Ses boira en Tau de son moriage Et jour, par enqueslG pourront Révoquer ce don, quant vourront. fCout. de Norm. 19). Mortatgne. Mauritanie. Un Mor de MorUiigne. (M$. 7015, II, f. i87.J Mortnillable. adj. Serfs sujets fi payer le droit de mortaille : • Ce sont certaines personiics ii qui ■ des terres ont été données ft condition de les • cultiver : ils ne peuvent les quitter sans permis- • sion de leurs seigneurs, les(iuels ont droit de ■ suilc.Cclaa paiticulièrcmentlieu en Bourgogne.* (Laurière). MortalUablement. (Colgr.). 1. Mortaille. — [Lirollque le seigneur avait de prendre et d'appliquer à son profit la succession des hommes et des femmes de cher et de corps. — « Item, les hommes, femmes et eiifans, seif* de • chicfet de corps que ledit Ferri a etpeutavoirau ( dit lieu de Cornai, et tous les proffits, seigneuries, • tailles, mortailles que il aetpeutavoirsurlesdils • hommes, femmes et enfans... » (1405. Aveu de la seigneurie de Cornai). N. G. de D.] — • Quant aucun ■ serf décode sans enfans légitimes, ny parens ou ■ Ugnagniers, aussi de condiliou servile, lors le ■ seigneur succède, et prend les biens,tant meubles • que immeubles... et s'appelle telle fa^^on de suc- • céder, mortaille. • (La Thaumass. Cout.de Berry, page 161.) 2. Mortaille. 1° Carnage : Quel mortaille I Quele ocision, quel bataille! (G. Guiart, f. tS4.J Après la fin de la bataille Ou tant ot eu granl tnoriaille, (G. Guiari, f. iSS.) 2' [Funérailles : • Comme le suppliant venoitdes ■ mortailles ou obsèques de sa mère. • (JJ. lOS, page 83, an. M14.)] Mortailler. Imposer mortaille (Monet). Mortaise. • Et oud à nud, pour mieux leurs ■ corps ayser. Les vy tous deux par ung trou de • mortaise. • (Villon,) Mortaller. [Qui lève la mortaille : • Symon > Cronay, nostre sergent et mortaller ou bailliage 8 - MOR < de saint Père le Moustier. • (JJ. 165, page 279, ■ an. 1411.)] Mortallteit, ei, é. [i> Condition des êtres vivants : . La frogiliteit de nostre mortaliieit. . (Job. 449) — '> Misères ; - El firent escrire unes ■ Ictres es quels il avoit escrit leur mesaise et leur . mortalitei. • (Mén. de Reims,§ 159.)] — 3* Peste: • Aloi-sfut la mortalité si grande, sans plus de • dcfTence, comme ce ce fust de brebis ; mais la " bataille des gens à cheval dura très longuement.» (Petit Jehan de Sainlré, p. 499.) Expression: • Ily agrandejnorlff/ile ii l'hôpital.. On y tue force poux. (Oud.) Mortaus. [Mortel : ■ La fu dasoiir les camps ly - estoursy )«w(ou8.' (Gacli.)l— « Plaies morWws.. [Ms. 70l.^, II, f. 157.) Morte. Mort: • S'il luydil l'injure en sa maison, • il le battera tant qu'il voudra, sans morte, et ■ perdition de membres. » (N. G. G. 11, p. 265.) Morteflë, partie. Sujet h la morl : ■ Nous « sommes morte/ié, » morte af/icimur. (Règle de • Saint Benoit, ch. 7.) Morte garde, terme de droit. Garde d'une chose morte, séquestre: ■ Aux anels de biens immeubles « cstablir morte garde. ■ (N. G. G. Il, p. 110.) Morteil. [De jnort : ■ Li roys Loueys,ses pères, • que on apeloit Poe Dieu, ajut au lit morteil. • (Mén. de Reims, § 16.)] Mortelle. [Hoularde.dansles Dombes ; D.C. sous Morlella.] Morteiiis. Atteinte mortelle : Cil maus que j'sy porley tant Ne po"oit être sans mor tcini. (Poi. ao.lS0o,I,f.i4ft.J Mortels. [Perle ; « Tous lor biens il puent - meneiret rameneir à Trêves, sauvemenl et en • nostre conduict...saufcequenoun n'entreprenons ■ rien des morteis faictes.* (Hist. de Trêves, il, 15, an. 1302.)] Mortel, es, ex, eus. l'Sujel t la mort : • Durant ■ la vie mortel. ■ (Ord. V, 113.) — 2" Qui cause la mort : . Ciimes mariés. • (Ms. 6812, f. 78.) —[-Que ' chus conte encouppe d'un fait qui est morte*. • (Cachet.)]— Toute autre angoisse est joie, et la mort est morlex. (Ms. 7812, f. 315.) — [• Anchois • est si cruens bataille et si morteus. • (Henri de Valenc. §530.)] Mortelayras. [Maçonnerie : • Pour maintenir ■ en estai lesdites salines, cabanes, mortelayrai, • divers pons el plusieurs gorges nécessaires à la ■ façon du sel. • (JJ. 179, p. 72, an. 1449.)] Mortelerle. [Travail du mortelier: • En la rue « de la Mortelerte, devers Saine, où l'on fait iea . mortiers. ■ (Cart. de N. Dame, 111, 360.)] Mortelier. [1* Mortellier, fabricant de morLer; de là le nom de la rue de la Mortelerie. (Fugniei, Etud. sur l'Industrie, page 16, an. 1292-1300). — 2° Qui fait les vases appelés mortiers : ■ Li mortelier > doivent jurer qu'il oe feront nul mortier fora de MOU — 429 - MOR « bon liois. • (Liv. des Mél. HO.)] — [« Li mortelier « et li plastrier sont de la mesme condition et du « mesme establissement des maçons en toutes « choses. • (Livre des Métiers, dans Du Gange, sous Mortarium, 2.)] Mortellement. 1° En homme : « Parler mor- « tellement, • (Desch. f. 17i.) — 2* D'une manière peu aimable : « Le duc (de Normandie) et le roy (de « Navarre) s'entre saluèrent assez mortellement, » (Chr. de Saint Denis, H, 239.) Mortel ment. [Mortellement : « Et si tost « commeBlacetCommain connurent le desconfiture « ki sor eus tornoit si mortelmenl et si cruelment.» (Henri de Valenc. S 540). — « Tant fist que mor- • telmenl partout se fist haïr. » (Berte, c.LXIH.)] Mortemain. subst. Droit des seigneurs sur les biens de ceux qui meurent sans hoirs. (Voir Main- morte). • Mortemain , c'est a dire que quand ils « meurentsans hoirs procréez et descendus de leurs « corps, le seigneur prend tous leurs biens, et • succède a eux. • (Gr. Coût, de Fr. liv. H, p. 121.) Expressions : !• « Receptes , et sergens des • mortemains. » (Laurière). — 2* « La court des « mortemains. • Celle en laquelle le receveur général des mortemains tient les plaids et ju;re des procès. — 3* ■ Droit de morlemain, »• (Laurière).— 4* « L'homme ne peut vendre à Tun de ses enfans, « sans le consentement des autres... même ne leur « peut donner aucun héritage, mais leur peut faire « mortemain de qu'éclieoir leur peut de par icelui : « il peut vendre à un sien gendre, car la fille morte, « le gendre ne luy est rien. » (N. C. G. IL p. 425.) Mortemenk Sans vigueur, lâchement. (Monet). Mortenely subst. Espèce de mets. Bons flaons, et bon mortenel. Et bon lait bien boiUi, et cuit. [Ms. 72i8, f, iiô,) Morteor, subst. Meurtre. D*ommes ocision, et morteor sera, Et U uns princes Tautre, se il puet ocira. (M, 1218, S07J Morte paye, subst. Soldat encore en garnison, entretenu et compté sur l'état dans Tordinaire des guerres. (Daniel, Mil. fr. 1, p. 357.) Morteté. Mortalité. Déluges et tempestes sera, et morteté. (M4. 72i8j 207. J Mort gage. Espèce d'usure encore d*usage en Pologne : « EsL.. une autre manière de usure que li aucun apelent mort gage, si come aucuns prestent une somme d*argent sur aucuns hireta- ges.... en tele manière que , tant comme li empruntierres tenra les deniers, li prestierres tenra l'hiretage, et seront les despueillcs sienes dusques à tant que il mit la somme d*argent, que il presta. » (Beaumanoir, p. 345). — Bouteiller, Somme rur. p. 459, appelle mort gaige une somme assignée par un atné sur son fief, à ses frères et sœurs, pour la portion qui leur vient de leurs biens paternels. (C. G. I, p. 755). — « Obligation de mort • gaige. • « C*est obliger un héritage, et mettre en < main d'aucun pour le tenir, tant et si longuement « que celui à qui Theritage doit appartenir par « droit, l'aura racheté.. . sans défalquer, ne rabatre « tous les fruits et emolumens que on en parcoit. » (Bout. Som. rur. p. 138.) Mort goy. Juron : « Quand ils dirent verlugoy, « sangoy, mort goy, ils voulurent, sous mots cou- « verts, dire tout autant que ceux qui disent vertu « dieu, sang dieu, mort dieu. • (Pasq. Rech. p.658.) Mortiau. Mortel. (Poët. av. 1300, II, 567.) 1 . Mortier. [!• Vase à piler : « Mortier et molinel. « (Oustillement au vilain. )»>— « Phieles e mortiers^ « e encensiers, tut de fin or. » (Rois, page 257.)] — « Toujours veut mortier qu'on besogne, » expres- sion figurée et très obscène. (Desch. f. 333,) Toujours sent le mortier les auXy Et le feu monstre sa fumée. IMs. 68 i 2, f. 72.) 2® Vase ayant forme de mortier ; on l'emplit d*eau sur laquelle surnage un morceau de cire jaune avec un lumignon : « L'ombre de la lumière de son « mortier plein de cire. • (Brant. Dames gai. t. lî, page 86.) En la chambre lumière n*ot, Fors d'un mortier qu'iluec ardolt. (Ms, 72i8y f. i99J « Approchant le mortier de cire qui brusloit. » (D. Florès de Gr. f. 53). — 3* [Chaux pilée dans un mortier : « Li murs... Tôt entor est fait à compas, « Et est fait trestous d'un mortier Qui ne doute « pikois d'acier. • (Flore et Blanchefl. 1789.)] Fist, et frema une meson : Tant y a fait, et tant muré, Que ae palis, que de fossé, Que de mortier, que de quarrei, Qu'il a fait un fort chastel. (RoUf p. i78.J « Jettent trait, pierres, tuile, mortiers.... en « manière qu'on les garde de plus avant entrer en « la ville. » (Le Jouv., f. 88.) ~ De là Texpression : « Durer que de carel, et de mortier, » Durer longtemps, comme fait à chaux et à ciment : Pour la paiz touz temps remembrer, Qui touz temps de voit mez durer. Que de carel et de mortier, (Ro^t f. 213,) 4" Terre gluante comme le mortier : .... Le mortier de piastre Où on entre jusqu'aux genoux, Toute fois que le temps est moulz. (Desch, f, 428.) 5* Cuvette ayant forme de mortier : « Quiconque « a un egout par dedans la maison, ou Theritagede « son voisin, il doit mettre un treillis de fer dans le « trou'de son mur, ou de Theritage où l'eau passe « à petit trou, et faire un mortier devant le treillis • du côté dont Teau vient. » (Nouv. Coût. Gén. I, page 525.) — 6« Pots à feu, bombes : « Chargèrent « un mortier, puis mirent le feu dedens, et vint « choir tout droit sur la nef de l'église, et rompit la . dite nef. » ( André de la Vigne , Voyage de « Charles Vlll, p. i3i.) — Au siège de Paaoue, en 1509, < on avoit une manière depettreauxquenous « appelions mortiers, lesquels firent tant de mal a > la ville qu*il n'est point a dire, car ils effondroi'ent « tout. » (Mém. de Rob. de la Marck, page 68.) — 7* Bonnet des magistrats, de velours ou de drap d'or : * A rentrée de Charles Quint dans Paris, en « 1539, le premier huissier du parlement a,voit le MOR ~ 430 — MOR ■ morW^rde drap d*or en la teste. » (Mémoires de du Bell. VI, p. 431.) Abusé m'a et faict entendre Toujours d'un? que ce fust un aultre, De farine que ce fust cendre. D*ung mortier t un chapeau de feaulre. ( Villon J 2. Mortier. Cloche; lire peut-être mostier: L*anne dit : fol pecherre, Va à ta confession ; J'oi du mortier le son. (Ms. 76i5, IL fol. i44.) Mortiex. Mortel : « Cop mat'tiex, • (Chanson du xm« siècle, folio 212.) Mortifère, adj. Qui porte la morl. Phaëton demandant à Phébus la conduite de son char, le soleil lui répond : Afin que d'un don mortifère. Je ne festrcne, helas, mon fils, diffère. (Marot, p. 55i.J Mortificacion. [« Ung livre de la mortilicacion « de rame. • (Bibl. de l'Ec. des Chartres, 6* série, tome I, page 358.)] Mortifiement, s. Mortincation. Ce mot, dans S' Bern. répond au latin mortificatio. « Mortifiement « de la chair; » en latin interilus carnis. (Règle de Saint Benoit, chap. 25). Mortifier, i" Se corrompre : « Jamais grain ne « fructifie, si premier ne se mortifie. ■ (Cotgr.) — [2» Affliger son corps par des privations, des fati- gues: • Vos vos mortifiez chascun jor, chier frère, « en maintes geunes et en labors sovent. » (Saint Bernard, p. 572.)] Mortifieur. Qui mortifie. (Cotgr.). Mortoire.ri® Mortalité: «Uns si grans morloires « se bouta en lost que des cinq en moroient les « trois. » (Froiss. t. IX, p. 66.)] — 2* Meurtrier : • Espée mortoire. • (Molinet, p. 153.) Mortoise. [Mortaise : « Fers a fere mortoise Et « en pierre et en boise. » (Oust, au Vilain.)] Mortreux. [Soupe au lait : « Après out chacun « une ribellette de lart routi sur le gn^il, chacun • une esculée de mortreux, fait de pain et de lait, • et à boire, tant qu'ils veulent, cidre ou cervoise.» (JJ. 185, p. 61, an. 1450.)] Mortuage. subst. Droit appartenant aux églises de Bretagne, sur les morts ou sur leurs legs. (Du Gange, sous Judicium defunctorum.) On appela aussi ce droit neufme, (jarce qu'on prélevait le neuvième du bien. Laurière cite des arrêts du XIV siècle qui reconnaissent et confirment ce droit. Vers le milieu du xvr siècle il fut réduit au neuvième du tiers des meubles de la communauté du décédé. Des curés en Poitou prétendaient à un autre droit de mortuage ; ils réclamaient le lit des gentilshom- mes morts dans leur paroisse. (Voir Laurière, sous Corbinage.) Mortuaire, subst. [1^ Peste noire : « Après la « mortuaire fu le temps si très chier Que povres « gens n*avoient pasgrantment ù mangier ». (Les aventures advenues en France de 1214 à 1412, dans D. C. sous Mortuarium.)] — 2* Collection de morts : « Tout estoit plain de mortuaire. > (Manusc. 6812, folio 68'.) — 3* Oraison funèbre, service funèbre : ■ Ces personnes qu'on loue aux mortuaires pour • aider à la cérémonie du deuil. ■ (Mont. Ess. t. 3, p. 91.) — « Banquet de mortuaire. » (Cdgrave). — 4* [Revenu d'une commanderie, échu depuis la mort du titulaire jusqu'au premier mai suivant : « Selon « les ordonnances et constitutions de leur dit ordre « (de rOspital Saint Jehan de Jherusalem ) les « mortuaires et vaccansdes prieurés, cbastelainies « et commanderies du dit hospital appai^iennent • au comun trésor de Ro<1es. » (Ordon. VllI, 479, an. 1401.)] — 5» [Les registres mortuaires tes plus anciens que Ton connaisse en France sont celui de Monlarcher (Loire), rédigé en 1469, et celui de la Madeleine de Chàleaudun, rédigé en 4478. (Voir Musée des Archives départementales, n- 135 et 138.)] — Adjectif. Qui tient aux morts : ■ Les testaments, « les legs* ou les dispositions du deffunt faits par « sa dernière volonté, et tous les autres debtes ■ mortuaires, scavoir la sépulture, renterremenl, « le convoy, etc., les héritiers, ou Therilier les doit « payer seul. • (N. C. G. tome î, p. 495.) — « Par la « coustume (de Lille) les biens meubles de un « trespassé sievent le corps, et se partissent selon « la coustume du lieu de la maison mortuaire. • (C. G. 1, p. 765.) Mortvent. Ventosité intestinale. .... les ventositéz déchasse, Et lire de corps le mortvent. (De9paigne\j,cité par Borel.) Mortuore, adj. Mortuaire : Al monstier vint, et le service Fist mortuore haut et rice, Pour le roi FoUppe de France. [Mousk. p. 05 i.) Morvat. Horveau, humeur pituitaire: « Morvats • durs desnarilles. • (Fouill. Faucon, f. 81.) Morue. [1** Poisson: « Quiconque achate morues « baconnées et maqueriaux salés. > (Livre des Met. 271.)] — 2° Hémorroïdes : • Reprimer le sang « des morues et hémorrhoïdes. » (Gholières, f. 18.) Morve. [Maladie du cheval : « Un vendeur de • chevaux n*est tenu de leurs vices fors de morve, • tourbes et courbatures. • (Loysel, p. 418.)] Morveau. 1« Humeur pituitaire : « Lécher le « morveau, • baistr continuellement. (Oudin). — 2° Bout de chandelle. (Id.) — 3^ Bout du ne». (Id.) Morvement. Paresseusement, dans Jean de Sainlré, p. 530. Morver (se). Se moucher. (Cotgrave). — « & morvertn archidiacre, » se moucher souvent. Se morvoit en archidiacre ; comme un archidiacre à qui sa prébende plus considérable Que les simples bénéfices de son chapitre, fournit les moiens de faire meilleure chère, et par conséquent d*amasser plus d*humeurs, que ne font de simples chanoines. • (Le Duchat, sur Rab. 1. 1^ p. 132.) Morveaxy oux. [1* Paresseux, qui aime à rou- piller : « Or s'en iront cil vaillant bacheler, Ki « aiment Dieu et Tonour decest mont, Ki sagefnent « voelent à Dieu aler ; Et li morveus, li cendraos MOS -4 . demourronl. > (Thib. de Champagne, II, p. 133.)] — ■ Li morvoux, li cendrox. • (Poês. av. 1300. 1. 1, p. 471.) — i" Qui a la morve au nez, comme les vieillards et les enTanls. On lit de Nestor : • Celuy ■ des Grecs estoit un vieux penard qui ne bougeoit • de sa tente... assis comme une statue immobile, ■ et donnoit ainsi ses avis et conseils à la mode d'un • morvenx presidenl.- [Brantôme, Cap. fr. il, 119.) — ■ Les morveux veulent moucher les autres. ■ (Oudin). — • Il vaut mieux laisser son enfant ■ morveux, que de lui arracher le nez. . (Cotgr.) — • Qui sera tiiort'eax si semooche; je ne crains que • Dieu et le roy. ■ (Coquillart, p. 174.) — 3» Qui est malade de la morve : • Morronduz sont voz cbtvaulx • elmorveux- • (Descb. f. 2^7.) — 4' Femme do petit état : • N'y avoit si œeschante morveuse qui ■ ne les {habits) face faire plus excessifs. • {Aresta Amor. p. 287.) — 5° Qui a besoin d'élre mouchée : > Chandetle morveuse. • (Oudin). Morxion. [• En laquelle boursetle ladite femme • avoit pris quatre petites vergeltes d'argent, une • pièce d'argent, appeliée morxion. ■ (JJ. 127, p, 41, an. 1385.)] Mos. Hous : Je voy faucon, qu&nd il jette sa croe. Et tanneret que pluaeurs sont ei mos Qu'il faillent bien, car le temps les esbloe. /Detch. 2S9.I Mosaïque, subst. Ouvrage de marqueterie : • Marquetlerie... est un .ouvrage que les Latins • appellent tessellata opéra ; nos François pièces ■ rapportées, et l'ancien vulgaire mosaïque.' (Saint Julien, Hesl. hist. avant propos, T. 13.) Moscé. [Musqué, muscade: > Cesle ysie (de • Java) est de moult granl richece. Ils ont pevre e ■ noces moscées et espl. e galanga. e cubebe, e • garoralî, e de toutes chères espiceries que Ton • peut trover au monde. • (Marco Polo.)] Moschet. [Emouchel, dans la Chron. des ducs de Normandie, V. 11,828.] — • De treis flèches el ■ d'un moschet Deit assez aveir teu vasiet jeune • garçon. • (Benoit de Saint More, I, p. 592^] Moscholr. [Mouchoirs, dans Escailier, vocab. laL fr. ïiv siècle, p. 1700.] Mose. [• Si le vendeur et l'acheteur s'accordent « que bariin soil complé, le vendeur prendra une • mose et l'acheteur une autre par main estrange, ■ et à la revenue que ces deux reviendront, doit ■ revenir tout le remanant du haraa. * [Ordon. II, p. 358, an. 1350.)] Mosle. [Houle; de Iùlcssen3Suivant3:l*Carac- tère d'imprimerie : • Plusieurs livres , tant en ■ parchemin que en papiers, à la main et en mosle. • tant d'églises que autres , qui estoient audit ■ cbasteaa d'Amtrâise. • (Inv. d'Anne de Bretagne, an. 1498.)] — 2' Partie qui distingue le lexe. On lit d'une femme pauvre qui pendant l'absence de son mari devient riche : Semble qu'il y ait conjecture Que «a lenune ail eeté d'accord D'entretenir la créature, Prester le fno$le i la puture. (Cojaillarl, p. 21.) I - MOT Mosnant, Mosnele, Mosnée. [Meunier, droit de mouture, blé moulu : > Les mosneies et li ■ mosnant el li buirons sont tout nostre... sires > Bauduins n'i retient fors ke... se mosnée mobre ■ franquement. . (Charte de Cambraf, an. 1235.)] — • Nuls moniers ne peuvent chasser, ne venir quérir • mosnée en la dite seigneurie, sinon le monier de • la dite seigneurie. • (N. C. G. 1. 1, p. 393.) Mosnier. Meunier : • Li mosniers sa mouture ■ en a. . (Ms. 7218, f. 175.) Mosquellle. Muscade : 11 ot ena ekiloual, cenouele, dragie S'il eut QHS grans d'escouQe, quatre noa moaquelU. p«i. »t. 1300, t. IV, p. laér. Mosquette. [Mosquée, dans Ronsard, p. 695.] Mosrrage. [Mouture : • Li moulin devant dis « ne puet soufllre au moarrage de la ville de • Hulst. • (Cari, de Flandre, an. 1251.)] Klosscz. [Compagnie de banquiers italiens : • Certaines dcbles qui furent jadis données aux . compaignies des Magalez el Mosse%. • (li. 74, p. 536, an. 1310.)] Mossu. [Moussu, au figuré : < L'orde vieille, • puant, mossue. • (Rose, v. 4120.)] — ■ Les oreil- • les avoit massues El trestoles les dents perdues. > (Id. p. 355.)] Sire... ainz m'ocies Que vos monée me donez Li auraiges est loi motiui, El le muafles tez peluz, Hielz ameroie un damoisel. {Blancharxàin, f. iS7.) Mostalge. [Moût de vin : • El pour lo cens de « cesle vigne dovons nos raudre... deus mues de . vin à mostaige ou cours de vandeoges. » (Cari. de S. Pierre du Hont, an. 1254.)] Moster. Monter : Mostler. [Moulier, église : • Uns vileins ala au • mostier, Soventes fois por Dieu proier. » (D. C. sous Mona&teria.) — • Li message vindreat el mot' • lier. . (Villeb.§26.)] 1. Mostre. [Monstre : • 11 atendoit que li poinz ' apareust et li mosfres que Herlins li dist;mai8 . ne demora puis gaires que li mostres lor aparut • en lair. . (Merlin, f. 51 '■.) — . El quand ele (une • infirme) aloit, elle porloit son chief près de terre ■ pié etdemi, apuiée d'un baston, et sembloit un • mostre, si que quand les enfanz la veoient, il • s'enfuioienl. ■ (Mir. de S. Louis, p. 127.)] 2. Mostre. [Monstrée de terre : « Et le reque- • ranl li deit fairre la mostre, mais non mie de • loles choses. • (Assises de Jérusalem, p. 62.)] Mostrer. [Montrer : ■ Gel jour mostra moni • bien son vasselage. > (Roncisvals, p. 64.) — ■ Anuit verrons nostre grant droit mostre. • (Id. p. 180.)] Mot. {i° Parole : - Cist mot mei est estrange. » (Roi. V. 3717.) — . N'i ad païen ki "un sul mot res- - pundet. • (Id. p. 22.) — « Li lai qui ont à plaidier MOT — 432 - MOT « conire ans en corl laie, n'enlendent pas bien les « mos meismes qu*i) dient en franceis. • (Beauman. t. VI, p. 1.) — 2o Accord : « Puis sonne son cor et « justise, Si assiel b'\ei\\esmots de prise. » (Parlon. V. 601.) — « Quand lu auras trouvé le cerf du « limier, lu dois corner pour les chiens long: mot. » (Modus, fol. 20.)] — 3* Motet : « Les rithmes qu'ils « ont faicles et composées, les ont nommées chant, « chanson, sonnet, mot, comédie. • (J. de Nostre Dame, des poêles provençaux, p. 14.) Expressions : !• [• Il n'en set mot; n'i ad culpe « li ber, » il n'en sait rien. (Roland, v. 1173.)—- 2o - Ne voeil que mot en suns, » que lu n'en sonnes plus mot. 'Jd. V. 1027.) — 3" « De nos Franceis vail • disant si mais 7W02j, • répandanlde mauvaisbruits. (Id. V. 1100.) — 4" « Ai hardement pris, Por mot à « mot mettre en escrit, Le lornoiement Anlecrist. » (Huon de Meri, dans Holland, Chreslien de Troies, page 12.)] 5<> Et puis s'escria à plain mot : Traï vos a cil ki vos ot A guier et à maintenir. [Mouskes, p. 189.) C'est- ù-dire à pleine voix. 6<> [« 11 doit reqnerre ù le cortquc se procuration • soit transcrite de mot à mot. » (Beaum. IV, p. 28.) — 7* « Mult i a dolor et deslrece. Quand l'en chiet • en autrui dangier, Porsonboivreet porson man- « gier; Trop i convient giros mos oïr. » (Ruteb., Il, g. 81.) — 8* « Couteau ù un mot, »» c'est-à-dire devise : • Lâcha le suppliant un petit coxitel à un • mot qu'il avoit à sa sainture bonté parmi sa « tasse. » (JJ. 98, p. 24, an. i364.)— On lit encore aux Ducs de Bourgogne, p. 78, an. 1405 : « Pour « avoir fait tailler et graver les armes de M. S. et • son mot sur ycelles vervelles. »»] Motacllle. Bergeronnette. (Colgr.) Motnge, Motalge. [!• Mottes de terre : « Le « prieur (de S. Nicolas dë"Courbeville) peuet pren- « dre mole et motage en louz noz frouz. pour la « réparation de touz leurs molins, lices et chau- « cies. » (Cartulaire de S. Jean en Val, an. 1330.) — 2* Droit de creuser des canaux ; en Normandie les fossés entourant les manoirs sonl dits motes : « Item, l'étang de Tillay,... item, le motaige pour « ledit étang. • (1404, Aveu du moulin de Lesplat.) (L. C. de D.) — 3" Service d'eslage : • Avons baillié « à Regnault Villot... en pur fieffagè... nostre ma- • noir de Berengerville... avecques certaines fran- ■ chises c'est assavoir. . . eslre franc de motage et de «2gueten nostre chastel. » (JJ.92, p. 10, an. 1361.)] l^i. Mote. [1° Motte : • Vilcins à pié qui lour ge- « toient motes de terre. • (Joinv. § 240.) — 2» Mon- ticule : « La mole d'un moulin à vent. » (Froissarl, L VIII, p. 352.) - 3* Butte artilicielle qui portait les châteaux en bois du xr siècle; colline sur laquelle s'élevait le château féodal ; de là les noms de lieux, tels que La Motte Beuvron (Loir-et-Cher) ; La Motte Bourbon (Maine-et-Loire.) Juit chapelerent sur Aristote Qui fu fier comme chastel sur mote, U Bt(«ni« dM S«pt Arts. .... La fist une mote faire U il peuist avoir repaire. (Mouskes, p. 344.) 4<> [AUerrissement, alluvion : « Gautier de Bon- « nelie recevant une mote appelée allerrisseroent « en Tyaue de Saine. » (JJ. 74, p. 578, an. 1342.)] — De lu l'expression de mote ferme : « Conservative « au seigneur propriétaire, et tréfoncier en telle « manière que si la rivière noyé et inunde une « partie de Theritage d*aucun seigneur, la partie « qui demeure en terre ferme et non inundée, cod- « servedroictauproprietaireenla partieinundée. » (Coût, de Bourbonnois, dans le Coût. Gén. i. II, p. 394.) — {^5» Service d*estage : « Tous les hommes > de icellui fieu (de la Roque)estoientetsontteauz « faire service de mote et de manoir. » (JJ. 109, p. 301, an. 137G.)] 2. Mote. Enquête par tourbe, en Ecosse. (D. C. sous Mota, 2.) 3. Mote. [Grue élévaloire : « Phalange, gall. « motes vel motines. > (Gloss. lat. 4120, an. 1348.)] Moté. Dont on parle : « Choses motées^ • aux Ord. t. ï, p. 208. Moteaii. [Petite motte : « Perrin de S. Denis « prist un moteau de terre de forge et le jeta par - jeu à Guillot. • (JJ. 86, p. 114 bis, an. 1358.)] Moteler. [Motiver : « Lesqueles raysons nous « voulons que soient eues pour expressément ■ moteiées e nommées. • (lïist. de Savoie, p. 246, an. 1313.)] Motel. Motet : • Chanloient les dictes filles ron- • deaux, couplets et motelz. * (Mém. de Du Bellay, t. Vï, p. 292.) Chanter moteh, Et rondeaux... (Gace de la Signe, f. 134. J Motclé. En forme de motet : • Couplet wio^^/^. • (Départ, d'amour, p. 454.) Motelle. Lamproie. (Colgr.) Motement. Précisément. (Gloss. sur les Coutu- mes de Beauvoisis.) Motet. [Poésie (voir Diez, H. des Troubadours, p. 85) : « Savoir se bon seroit Qu'il feistrim^s joliet- « tes, Motez, fableaux ou chançonnetes» Qu'il « vueille à s'amie envoler, Por li chevir et apaier. » (Rose, V. 8380.)] — « Ha ! petits oysillons que vous « me chantez, et montrez bien ma leçon : que « nature est bonne mère de m'enseigner, par vos • motez et petits jeux, que les créatures ne se peu- « vent passer de leurs semblables. » (Cymbalum mundi, p. 114.) Je vi l'autre jor le ciel la sus fendre ; Dex voloit d'Arras les motes éprendre. Poët. vr. laOO. I. IV, p. 1197. Moteur. [Qui donne le mouvement : « Du pre- • mier ciel et grand moteur Est mon savoir gube^ • nateur. » (Nature à Talchimiste errant, p. 380.)] Motlau. [Motte : « Lesquelx venoient recevoir « les guedes, que leur père avoit acheté dudit deb- « leur, chacun cent de motiaux, le prix de trois • solz parisis. > (JJ. 135, p. 26, an. 1388.)] MOT - « 1. Motler. Motiver : • Se deux gens metenl • ensamble leurs bleds, ou leurs vias... sans deviser • et sans motier quele partie chascun i a ; l'on doit > entendre que chascuiis i ail te moitié. > (Beaiim., page 127.) 2. Motler. [Qui doit le service de mote ou d'es- tage : • Se il âvenoit que entre ledit chevalier et les ■ siens d'une parf, les liûmes baniers ou moliers • d'autre, eust conlens. > (Ch. de 1308, dsns D. C. sous Homo moiariits.y] Motif, adj. [1» Qui donne le mouvenoent : • Nerf - est ung inslruinent sensible et motif. • (Lanfranc, folio 9.)] — 2° Qui remue, qui pousse à l'aclion ; t Raisons moHves. • (Jeannin, Négoc. Il, p. 63.) Amour est froid, amour est chaud, Amour est paisible et motif, Amour est bastit et tardit. (Devit amoureux, p. 53. j 3* Turbulent : • Vous scavez les sublîliléz des • Lombards, et leurs parlialiléz, si vous laissez • cesle cité dégarnie, les gens sont motis, et est • doute qu'ils ne facent quelque rébellion. ■ (Louis ni, duc de Bourb. p. 387.) Substantif, l" Mouvement : « Duquel avons et « Testre et le motif. » (Marg. de la Marg. p. 35.) — 2" Incitation : • Combien qu'il ne se trouvoit point • qu'il eust pourchassé le lillre, et honneur ducal, • mais que par le motif du peuple, il eustestécsieu ■ duc de Genaes. > (J, d'Aulon, Aun. de Louis X)l, page 251.) Motion. [|o Emeute : ■ II tlst prendre tous • chiaus pour lesquels li motion avoil estet faite et • leur Ost sur la place coper les tiestes. • (Proiss., l. V, p. 35G.)] S'il a (le paysan) bon Ihiict. el de biens opulence. Tant est ingrat, et prompt à moliont Que sourdre tait grandes commotions. (Crétin, p. i4.) 2° Instance, sollicitation : • Voulons que diligem- • nient sollicitez à nostre... cousine l'archiduchesse ■ que... vueille efTectuellement faire souvenir au • dit empereur pourle seur accomplissement de ce, • pour sa part, en toutes les choses conlenucs au ■ ait traité; quelconque motion qui luy pourroit • estre faicte au contraire, nonobstant, comme ■ semblablement il n'y aura faute de nostrc part. > (Lett. de Louis XIl, t. IV, p. 255.) Motir. Désigner quelque chose en jugement. (Laur.) — ■ Quiconque» ameine barenc en la ville • de Paris, en panier ou en banne, et le panier se ■ deftaut de plus de trente barencs que il l'aura ■ moti au vendre, le panier de harenc est acquis au f roy. ■ (Ord. t. I. p. 576.) Ja s'il fust Tilelns, ciat respiz Par sa bouche ne fu mofiz,- llais, por ce Tu vileins nomez, (ju'il lu de labor apelez. (Partonop. f. 165.) [■ Puisque l'on demande conseill, sans molir de ■ quoy. > (Assises de Jérusalem, ch. 12.)] Motlson. Déclaration. On lit d'une confrérie de S. Adrien : ■ En celé frairie avoit establissement, ■ devise, et motiton, et privilèges. > (Contia. de G. de Tyr, Martène, t. V, col. 708.) i '- MOT Motlssement. [Déclaration : ■ Et aucune fois • avient ke le cose meismes fait le covenant sans • autre motissement. • (Conseil de Pierre de Fon- taines, ch. XV, art. 23.)] 1. Motoier, v. Sonner du cor. [Voir dans la Vénerie de Du Fouilloux, le cbap. XLI : ■ Comme il • faut que les piqueurs sonnent de ta trompe et • parlent aux chiens pour le cerf. ■] ~ » Celui qui . chasce, et est avec les chiens, doit corner un long • mol, el puis bien menuement motoiant courz • moz, tant comme li plaira. > (Chasse de Gaston Pheb. p. (40.) 2. Motoier, adj. • Les moloiers estoienl telle- « menl attachez à la terre, ou motte, qu'ils culti- • voient, qu'ils ne pouvoient l'abandonner: ils ne « pouvoient prendre la tonsure sans la permission • de leur seigneur, qui leur succedoit, s'ils moii- ■ roient sans enfans maies, à l'exclusion des filles. • et des autres parens. » (Gloss. de l'Hist. de Bret.) [C'étaient donc des serfs ou mortaillables.] Motoiere. Affermé à moitié: «Temmotoiere. • (Beauman. p. 138.) Motonage. [Droit; voir moutonnage : « Après « vient la pasqueflorie, Fesle que Dex a estatlie, • Que il (les vilnins) doivent les motonages; lien ■ lienent les héritages. • (Censierde Verson, arrond. de Caen, canton d'Evrecy, au Uusée des archives départ, p. 203.)] Motot. Molet : A ceat motot me reclaint Je sui Boliz por ce que j'oim. (P. e En espoir de merci, Li ert cist mofot chantez, Dame merci, vos ro'aciez. , ISOO, t.I,p.44i.} Motoyen. Mitoyen : ■ Motoyenne partie, -dans la Chron. ms. de Nangis, p. 6, an. 1286. Motte. [Voir Hôte. Bulte artillcielle ou naturelle sur laquelle est construit un château : • Le motte • de men manoir de Caieux et les fossez enlonr. • (Cart. de Corbie, 21, f. 195, an. 1331.) — Quand les rois devinrent absolus, après la guerre de cent ans, ils défendirent d'élever sans autorisation des châ- teaux forts; de là le • droit de motte et de pont • levis, • dans Rapine, Estais de 1614, p. 50.] — • S'en un pourpris avoit deux mottes tout enclos ■ de fossez, puisqu'il n'y uuroit que une entrée et ■ une issue, il n'y cbarroil que une moite ou le « chef lieu seroil. . (Bout. Som. rur. p. 430.) Motte. [Caché derrière une motte de terre, en parlantde la perdrix: > (Le chien) se tient ferme • planté tant qu'il voye la place Et le gibier motte . couvert de la tirace. • (Ronsard, 939.)] Motteret. [Terre d'alluvion : • Derechief detny- . • journée de pré assis aux motterets de la rivière. > (1404, Aveu du moulin de Lesploit; L. C. de D.)] Mottet. Motet : < Mottet%, strambols, barze- ■ lottes diverses sortes de poésie mottelzet • servants. > (Goujet,Bibliotb. fr.XI, p. 148 et 402.) 55 MOU - 4M - MOU Mottion. Trouble, désordre : Premiers fut ma démission De bailly, puis sccondemeot De trésorier ; tel mottion M'a fait despendre mon argent. (Desch. f, 340. J MoUoyer, v. Amodier, affermer à la moitié. • Les fermiers ne peuvent mottoyer^ ni ecorcher « les franchises, et issues de leurs tenues, sous « prétexte de manisser leurs terres labourables ou • autrement, à peine d'amende arbitraire et de • dedommaç:ement. » (N. C. G. IV, f. 411.) Motu, adj. Elevé en forme de motte. Puis courbé s'asscant sur un gazon motu, Contempla le vergier d'autonne revestu. (Baîf, p. 929.) Motu proprio. Espèce de bref, signé du pape et non scellé de l'anneau du pécheur ; ils sont ainsi appelés de ce que les papes les donnent de leur pleine autorité et de leur propre mouvement : Demain nous parlerons d'aUer aux stations, De motu proprio, de reformations, D'ordonnances, de briefs, de buUes et dispenses. JoKh. duBeU.p.il1. Motus. Silence. « Motus ^ la canne pond. » (Oudin, Cur. fr.) Mou, adv. Beaucoup, comme moult. Por vos sui en prison rais, En ce celier souterin, Ou je fai mou maie ftn. (Ms. 1989 •, f. li.j Mouac. Cri des grenouilles. Interjection pour rejeter quelque chose et pour faire entendre qu'il a de la tromperie ou de la saleté en une affaire. Oudin.) Mouaillon. Moellon: « Hur de pierre, brique « ou mouaillon. » (N. C. G. I, f. 1031.) Mouaire. Moire, étoffe. (Borel.) Mouard, adj. Qui fait la moue. « De grosses, et « mouardes lippes. • (Malad. d'am. p. 27.) Mouargie, s. Sorte de planle. Plantés de la mouargie Puis ça, puis là pour lartis, Et n'espargnez point la fogie Des doulx dieulx sur les patis. (Villtn, p. iii.) Mouce, «. Mousse. (Cotgr.) — [• Trente soulz « tournoiz... pour faire venir de la mouce pour les • barges que Ten fait ù présent au clos des galées.» (B. N. fr. 26009, n» 812, an. 1369.)] Mouchache. De Tespagnol mouchacho, flnier : « Les mouchaches qui suivent les mulels, portent « ordinairement une roupille à la moresque. > {Garasse, Rech. des Rech. p. 219.) Mouchard. Espion: « La reine mère qui haïs- « soit et se voyoit haïe du duc d*Anjou, et avoit par « ses espions et mouchards découvert ce qui se « projettoit pour la desauthoriser et empescher le • retour du roy de Pologne. » (Sully, Mém. I, 80.) Moucharder. Espionner. (Cotgr.) 1. Mouche. Mousse : « Mouche de vaisseau. » (Oudin.) 2. Mouche, [l^ Insecte diptère : « Hessires « Geffroys de Sergines le deffendoit des Sarrazins, î « aussi comme li bons valiez deffent le hanap son « signourdeswottcft^s. » (Joinv. § 309.)— 2* Flèche: • Etsequeuvrent au mieus qu'il pevent Pour les « mouches qui entre eus saillent. • (G. Goiart, vers 17368.)] — 3* Boussole : Scevent bien là les noms nommer Des eBtoiUes, de plusieurs vens, Et sçûvoir en leurs nefs deden,s Par la mouche, à la transmontaine. Ou le patron la nave maine \ Par la quarte qu'ils ont manne, Scet chascims d'eulx ou il chemine. (Desch, f. 470. J 4» [Espion : « Il n'y a rien qui rende tant odieux « les tyrans que les mouches^ c*est à dire les espions « qui vont partout espiant ce qui se fait et ce qui « se dit. • (Amyot, de la Curiosité, f. 27.)] Mouchement. Action de se moucher. (Cotgr.) 1. Moucher. [Moucharder: « Vous estes bien « à loisir d*aller à ceste heure moucher; Il est • temps de s'aller coucher. • (Pas. de Faîfeu, xfs.)] 2. Moucher— ier, [t» Se moucher: • Dn temps « fut que sans grant respect. On la choit h table le « pet.... Et qu'on se moitchoit à la nappe. • (Saint Gelais, f. 75.) — • Celui qui trop se mouche, comme « dit le proverbe, attrait le sang. > (Le Bureau du concile de Trente, 1586, p. 11.) — 2* Moucher la chandelle: « Uue ses doiz arde ù les mouchier. • (G. de Coinsv, p. 571.) — « Pour ung sysiaux à « moucher la chandelle. » (Compte de 1552.) — 3* Berner : • Comment il a esté mouché ? N'ai je pas « bien fait mon devoir. • (Patbelin.)] 3. Moucher. Chasser les mouches : « Or nottez, « amiables frères, et dressez les oreilles comme la • queue d'une vache qui mouche. » (Moyen de parvenir, p. 125.) Moucheron, i* Petite mouche; de là les ex- Î pressions : « Avoir des moucherons en teste, • être antasque. (Oudin.) — « Autant chie un bœuf que « mille moucherons. » (Cotgrave.) — 2« Espèce de mèche qu'on portoit la nuit pour s'éclairer, comme on en porte encore dans les villes de guerre: [« Thomas Michelotsoufla et estaingny lachandelle, « et n'en demeura que un moucheron^ dont l'en ne « veoit gueres cler en la chambre où ilz estoient. > (JJ. 163, p. 485, an. 1409.) — « Le suppliant resposdl « qu'il n avoit point de chandelle ; et ce nonobstant « leur en flst bailler par sa femme ung moucheron.^ (JJ. 176, p. 628, an. 1448.)] Mouchet, s. Emoucbet: « LiC masle de l'esper- • vier s'appelle mouchet. • (Guill. Budé, des Oiseaux de proie, fol. 114.) — Au Tiguré : « Ces obereauxet « mouchets de noblesse qui étant yssus de bonnes « et honnestes familles des villes et citez de ce « royaume ; après le decez de leurs pères, lesquels « a grand travail ont acquis plusieurs biens et sei- « gneuries,venansàapprehenderleurssuccessions, « changent incontinent le surnom d'iceux« comme « ils desdaignoie[\t de se dire, et faire remarquer « leurs enfans. • (Des Ace. Bigarr. liv. IV, p. 12.) Moucheté. [l'Essaim d'abeilles: « Se il avenoit « quelesdiz habitans trouvassent une moucheté ou MOU -.436 — MOU « plusieurs ou finage de Poilly, les trouveurs au- « ront la moitié de ladite trouveure pour leur part. > (JJ. 74, p. 68, an. i34i.) — « Le suppliant avoit « emble environ six bezennes ou paniers de mou- « chettês. » (JJ. 161, p. 297, an. 1407.)] - 2* Traits d'espringale (comparez Molxiie] : Ne nuls tels dars ne puet melTaire, Com bien que on i sache traire Malveisine, les sajetes, Ne espringale ses mouchetés. (D. C. sous Muschelta.y Moiicheter. [« Armines mouchetéei. • (Bibl. de TEc. des Chartes, 6* série, I, p. 349.)] Moucheteur. Découpeur. (Oudin.) Mouchon. Champignon d'une chandelle: « Il • gasle une chandelle pour trouver un petit mau- « chon. p (Colgrave.) Mouchote. [Essaim : « Quiconque trouve inou- • chûtes en la ville et flnage de Chastillon et il la « reçoit en son vaissel. » (Coût, de Châlillon-sur- Seine, B. N. anc. 9898*.)] Mouchouer. [Mouchoir: « Oudit coffre a troys « mouchouers brodez d'or et de soye. > (Bibl. des Chartes, 1'* série, I, f. 354.)] Moucquilleux. Morveux : Les jours auront trop plus de nonnes §ue d^abbesses, ne ae chanonnes ; t si seront fort periUeux De noyer aux gens moucquilleux. (Molinetf p, i94.) Moudre. [!• Moudre le grain : « Haquet de Ver- « berie, qui avoit servi nos ennemis de Creil à garder « leur moulin et ycelui faire moudre. » (JJ. 90, p. 388.) — 2* Droit de mouture, inflnitif pris subs- tantivement : « Les autres dismes que les diz reli- « ffieux avoient en ladite ville, rabaluz les moudrez « francs et coustumenz ou pris de dis livres. » (Liv. rouge de la Chambre des Comptes, fol. 344 \ an. 1308.) — 3* Aiguiser , aux Coutumes de Sainte Geneviève, an. i330.] Moudreux. Meurtrier : • Hardy couarl, mou- « dreiix en trahison. > (Desch. f. 154.) Moudrir. Tuer : Du fort venin qui moudris Alixandre. (Desch. f, 9i9.) Moudure. Son : < Un pain de moudure. * (La Thaumassière, Coût, de Berri, p. 163.) 1. Moue. 1* Grimace: « Onques vieil singe ne « fit belle moue. • (Cotgr.) — 2* [Gueule : « Vous en « avez pris par la moue ; Il doit venir manger de « l'ose. » (Patiielin, dans Borel.) 2. Moue, Mouée. [Mesure agraire, voir Moée: « Item une mestarie assise audit lieu de Bari, con- « tenant douze moues de terre une mouée àe « terre. > (Aveu pour le château de Buri, an. 1366.)] Move. [Mouvement: • Propre move^ » aux Ord. IV, 522, an. 1364.] Mouée. lo Multitude. (Cotgr. et Babel. V, 17.) — if> Soupe de chiens courants, composée de pain, de lait mêlé du sang de la béte forcée : « Prendre le « drap de curée par les coings pour remuer, et « mêler la mouée^ jusqu'à ce que le pain soit imbu « du sang, et du laict. » (Salnove, Vén. p. 165.) On lit « mouée du sein de pourceau », p. 156. Moueilller. Mouiller : « Moueilliez la char que « vous donrrez à vçstre oisel. » (Mod. f. 131.) Moueillouer. [Petit moulin : « Une douzaine « cueillers d'argent et ung petit moueillouer d'ar- « gent, le tout pesant environ deux marcz. » (Inv. de Charles, comte d'Angouléme, an. 1407.)] Mouelle. Moelle : « Mouelle de l'arbre. > (Lun- celot du Lac, III, f. 96.) Mouelon. Moellon. (Borel.) Mouete , Mouette. [« Si estoit la voix du « peuple comme les mouetes, oui par leur cry « dénoncent le flot de la mer. • (A. Chartier, Qua- driloge invectif, p. 431.)] .... Quand dessus le sec, ou les moitiés sablons, En fouUe de la mer retourne la mouette, Et grosse de jargon de sa bouche caquette, Pms se reporte en mer, c*est un signe de voir, Tost après sur les eaux, un grand vent esmouvoir. Rcmi BcHeau, p. ItO. Mouffle, Moufle. !** Gant sans doigts séparés : « Caucier sa moufle. » (Poët. av. l.?00, IV, f. 1360.) Braies, et chemises. Et moufles pour la bise. (Ms. 12i8, f. S59.) 2* Injure, chose sans valeur; on employait de même le mol gant : VieUe borgne, vieille ridée, VieiUe mouffle, vieiUe mitaine. (Recr. des Devis am. 93.) Et Vautre dit | que je suis bien rentez 1 Qui mainte fois n'a vaiUant une moufle. (Desch. f. f99.J Expressions : l»Au rov fist-on de moufle gant ; Lors nst si son royaume escumer, Car il fu bon pour tost humer. (Ms. 681S, f. 89.) 3«Et puis fortune en ToreiUe me soufle, Qu on ne prend point tels chats sans moufle. Marot, t. Il, p. 91. Mouffler, Moufler. 1* Rembourrer: « Com- « batte en lice et harnois de guerre et doubles « pièces, sans estre guindez, ny mou f fiez. > (La Colomb. Théât. d'honn. I, p. 188,) — 2« Prendre le nez et les joues ensemble à quelqu'un et le rendre boursouflé: « VosdamesdeMontelimart sont bonnes « à moufler avec leur carton doré. » (Lett. de mad. de Sévigné, III, p. 335.) Mouflard. Visage plein et rebondi : « Donner « sur le mouflard. • (Léon Trippault.) ~ « Un vieil « bonhomme qui ne pouvoit autre chose faire que « de fraper de la main le mouflard de sa nouvelle « mariée. » (Contes de Chol. f. 201.) i. Mouflet. [Pain mollet : « Pain d*orgevaut • pain mouflet. » (Mir. de Coinsy.)] 2. Mouflet, s. Camouflet, parfum pour éveiller les endormis, en leur faisant sentir du soufre oa autre chose. (Borel.) Mouflette.. Petite moufle : Pastours portans croce, en lieu de houlette, Gand pour mouflette. (Molinet, p. i4f,) Moulllement. Action de mouiller. (Cotgr.) MOU -* - 1. Mouiller. [1* Trop boire, au moyen el à l'aclif : • Or dit que trop souvent se mouille pour ■ le proulll de sa iii:iison. ■ (Descti. Miroir du mariage, p. 70.) — ■ Je mouille, je humelle, je boy ■ et tout de paour de mourir. • {Rab. I. fol. 5.)] — 2* Knsanglunter: • Le sang lui sault parmy les ■ costez, et de toutes pars luy court contre val le ■ corps, si que le roussin en est \o\ii mouillé. • (Lanc. du [.:ic, 1. 1, Toi. U3.) — • Toslées qui sont ■ mouilliées au sanc. ■ (Modus, f. 50] Expressions : 1* • Qui se garre dessous la Teuille, - deux fois se mouille. • [Cotgr.j — 2* ■ Mouillons, « il fait beau seclier, • buvons. (Oud.) 2. Mouiller, subst. Bateau à voiturer le sable : < Les bateaux à vin, dont les plus grands que nous ■ appelions foncets, el troncs, portent quelquefois « quinze cens tonneaux, et les moindres que le ■ vulgaire uppeile lusandes, n'en portent aue trois • cens.Ulpian les appelle nefs vinotiëres: au même ■ genre sont tes baleauxâ bois, mouillent ia\)\oa, ■ foignies, et à charbon. * ^Du Verdier, Diverses • leçons, p, 119,) Moulllier. [Epouse : • 11 la prisl à mouillier, à ■ oissci' et ù per. • (Mousk. 1, p. 611.)] De l'orilonnance da Uodus Et de R^cio sa mouUtier. [Modua, f. i.) Moullloir, iubsl. Jatte t laver les mains. (Cotg.) Mouillure. Etat do ce qui est mouillé : ■ Ung < peu du jour demoura le chevalier en tel point, - tant qu'il fût essuyé de sa mou(/iure. -(Percef. V, r. 86.) Moiiineus. [• Moyeu d'œuf, cole vitrine ki est ■ samblaos à mouinetis d'ues. > (Alebrant, f. 15.)] Moulage, sufrs/. Mécanisme qui fait tourner les meules : • Du moulin à eaue peux et dois scavoir ■ que tout ce qui se tourne, et qui se meut, si ■ comme la granl roe, l'arbre de la roe, le rouet, le < ferrage à ce appartenant , les meules et les ■ trieulles sont meuble, et tout le demeurant est ■ héritage, si comme le sault du moulin, l'eslan- > chement qui porte le mou/afre,soitde bois, ou de ■ pierre. > (Bout. Som. rur. p. 431.) Moulange. < Le droit de mouUmge, est que « quand on a baillé bled net, et curé, les seigneurs, ■ ou leurs meusniers, ou fermiers doivent rendre ■ pourboii;eaura3,boi(;eaucombledefarine....et le ■ demourantqni reste de la farine, appartient au ■ seigneur ou au meusnier pour son droit. > (Coul. Gén.t.2, p. 652.) Moulant. 1* Oui fait moudre son blé: • Se ■ l'homme moulant mesure son bled , et il le ■ apporte au dedans du seuil du moulin pour mou- ■ dre là, puis il viegne querre sa farine, et il la ■ mesure aussi comme il fit le bled , et il ne ■ trouve son compte, il en sera dedomagé sur le • moonierdu moulin. . (Ordon. t. I, p. 198.) — â* Moulant d'eau, volume d'eau nécessaire pour faire tourner un moulin à blé : ■ Sont tenus les ■ puisnéz de contribuer aux frais des mou/ani. MOU tournans, et Jravaillans du dît roonlin. ■ (Coût. Gén. 1. 1, p. 26.) Mouldre. Moudre, au propre el au figuré : jlfou^dre de coups, • donner quantité de coups. (Oud. Cur. fr.) — • Qui ne peut mouldre !) un moulin, aille îi l'autre. ■(Colgr.).— ■ Qui premier ari'iveau moulin, le premier doit mou/dre. •(Ibid.) Orgueil mealt en leur moulin. (Deich. f. 18.) Uoulduroache. [Blé de mouture : • Des molins de Romorantin, lesquelx ont estos baillez à la quantité de sis muis douze sentiers... recepte ù&mouUlaranche. • (1508. Compte du domaine.) L. C. de D.] 1. Houle. !• Forme, au propre el au figuré : Le bourreau, lequel luy osta le moule de son chaperon, c'est !i sçavoir la teste et puis fu escar- telé. • [Monstrelet, lli, f. 64.) Expressions : 1* • Le moule du pour[)Oint, • lo corps, (Oudin). — 2- ■ Laisser le moule du pour- point, ■ mourir. [Ibid.). — 3°> Dieu mesaulve te moule du bonnet, > Dieu me conserve la vie. (Rab. I,p. 57.) 2* [Mesure pour le bois ù brûler : • El â ceste cause ne vint point de bois à Paris par la rivière de Seine, et fut bien cliier, comme Je sept à huict sols pour le moule. • [Jean de Troyes, an. lifi".)] - 3° [Caractère d'imprimerie: «[Les Turcs) ont une forme taillée en bois où il y a quelque belle rteuretle, laquelle forme ils froltent de couleurs, comme quand l'on imprime quelque chose en moule. ' (Belon, an. 1553.)] 2. Moule. Moelle: ■< l.e roy ne peut estre guery jusques à donc que Olofer... luy apporta loingne- ment qui fut faictde la moule du dent au pore merveillieux, dont le gentil roy fut navré. ■ (Percer. 11, f. 26.) — A l'occasion du commerce charnel, on lit dans Deschamps : * Perdre les moules et les os. • 3. Moule. Hôte: ■ Chassa une fusle genevoise jnsques dedans le lercenal de Gennes, qui est un lieu au bout du moule, et contre la ville, où les bargues et fustes qui apportent vivres à Gennes viennent aborder pour faire leur deschar^e. > Item aucun ne pourra vendre... draps teints en moi(/^ pure, pour ce que c'est une teinture corrosive, mauvaise et ardentedeson.<(D. C. sousJro/cya.]] Mouleeur. [1* Ouvrier qui fondait dans des moules, des boucles, des sceaux et autres petits objets en cuivre et en archal. (Pagniez, Etudes sur l'Industrie, p. 16, an. 1292-1300.) -- 2<> Qui moud son blé au moulin banal : ■ Et se il aveaoit que li mousniers feist dommage à aucun de ses mou- MOU -* > leeurs. • [Etablissements de Saint Louis, Ord. I, p. 197, an. ri70.1] Mouler. 1° Hodelçr : * Demain vendra m'amie • Ermcniru, bien moulée. > (Ms. 7-il8, f. 278.) — 2« Endosser une armure : ■ ii retourna vers les • ennemis, puis se moula en armes, el s'acestna ■ pour comballre. > [Cbron. de Suint Denis, f. 17.) EJcpression : > En Taire mouler, • maltraiter. (Oudin.) Moulette. [Holetle d'éperon : • Il fisent porter • la plus grant parlie de leurs espérons el enfouir • en terre, les jnouteltes par-dessus. • (Eroiss. VI, p. 136.)] Mouleur. Qui jette en moule, qui imprime. (Oudin.) Mouleure. 1° Moulure, terme d'architecture. (Oudin). —2* Fumées du cerf. (Salnove, Vénerie, p. 88.) Moullere. Fondrière : • S'il y a point de mou- • Hère ou pays, ou se il y a champ mol, ou rivière, • ou bois Tort par où l'en puisse marcher. • (l^e Jouv. f. 44.) Moulin. [Voir, sur les moulins à bras et les moulins en général, l'Histoire de la vie privée des Fran(;ais par le Grand d'Aussy. — Des moulins à farine étaient amarrés aux arches du Grand Pont, en aval de la Seine. Leur mécanisme était placé sur un baleau; c'est ainsi qu'une miniature du Kif* siècle, reproduite dans le Magasin Pittoresque, t. XIV, nous représente le moulin du Pont aux Meuniers. Voir dans les Etudes sur l'Industrie de G. Fagniez, 1877, Vieweg, in-8", l'énuméralion de toutes les partiesd'un de ces moulins, d'après une cliarle des 1. N. S.29, n'8, Inmui 1408.] J'ai veu mille tnottlint moulens > Houdre saos eaux, et aaas venter. fDeêch. f. 444.) Expressions : 1* [• Moulin baslarl, ■> construilsur batardeau : • Oïlroyons au dit bureau de Trey,.... > que son moulin soit baslart, banier et privilégié, > comme les autres moulins baslars et banniers. • (Ree. JJ. 170, I». 125, an. 1417.) — 2» - Moulin à ■ choiset, • moulin à écluse, au reg. JJ. 59, p. 243, an. 1319. — 3" ■ Moulin drapier, folerez, • moulin à rouler le drap, dans D. G. sous Molendinum. — 4* • Quand les compaignons furent en ung moulin « pasteliier, - ii pastel, au reg. JJ. 195, p. 521, an. 1470. — 5" • Item le moulin pendus, que nous • avions sur le pontd'Orliens. > (JJ. 40, page 117, an. 1306). Moulin suspendu. — 6» • Moulins par- ■ chonniers, > aux Etablissements de Saint Louis. 1. 1, cil. 106.] — 7° • Qui ne peut à un moulin, aille ■ i l'autre, • que celui qui ne peut s'accommoder en un lieu, cherche ailleurs. (Oud.) — 8' ■ Vestu « comme un moulin à vent, - habillé de toile. (Id.) — 9* ■ Le moulin est fermé, les ânes s'ébattent, ou « se jouent. • (lliid.) — 10* • Son moulin va ■ toujours. • (Ibid.) — 11' • Assez va au moulin • qui son asne y envoyé. • (Cotgr.) — 12* ■ C'est au • four, el au moulin où l'on sait des nouvelles. • (Id.) — 13* > Chacun ira au moulin avec son propre f- MOU ■ sac. • (Id.) — 14' . Le four appelle le moulin ■ bruslé. • (Id.) ~ 15* • On ne peut eslre ensemble • au four et au moulin. • (Id.) — 16* • Prodigue, et • grand buveur de vin, n'a du sien ne four, ne • moulin. » (td.) — 17* . Ofllcicr d'un moulin. • (Id.) — 18* . Qui entre dans un moulin, il convient ■ de nécessite qu'il s'enfarine. ■ (Id.*) — 19» . Qui • mieux aime autruy que soy au moulin, il meurt ■ de soif. • (Id.) — 20» • Qui premier arrive au • moulin , le premier doit mouldre. • (Id] — 210 . Raison est au moulin. • (Id.) — Sî» . Sous ■ ombre d'asne entre cliieu au moulin. • (Ibid.) — 23o * Chascun trait à son moulin. • (Ms.6812, f. 79.) Moulioet. [Petit moulin à vent; -Ilyavoit une • image de Notre-Dame qui tenoit par figures un • petit enfant, lequel enfant s'esbnttoit par soi il un • moulinet fait d'une grosse noix. > (Froiss. éd. Buchon. III, IV. I .) — ■ A Jehan du Vivier, orfèvre, • et varie! de chambre du roy, pour avoir rappa- < reillié el mis â point un petit mou/inet d'or, garni ■ de perles et de balais petis, pour l'esbalemenl de « madame Ysabel de France. ■ (Compte de 1390.)] Moullnler. Meunier: < Les mouliniers ne peu- > vent admettre varlels es... moulins qu'ils n'aient > fait le serment es mains des... maieurs et • eschevins. » (N. G. G. 1, p. 368.) Moulle. Mesure pour le bois: ■ Noslreenteution ■ est que les dons que nous et nez prédécesseurs ' avons acoustumé à faire, par charreltées ou par • moulles, de an en an, aus povres mendians de ■ nosire royaume, comme aux frères prescheurs... < seront livrées par les baillis et seneschaus des « lieux. ■ (Ordon. I, p. 709.) Mouller, Mouiller. Epouse: Sea gens eurent duet amer, Et BB monlUn (Phit. Moxuh. p. Siô.J ■ ' Betisaire.... print à mofi//ier Antoyne, la seur « l'empereur. • (Chron. de Saint Den. I, f. 19.) Mouller. Mouiller : .... il n'a soua ciel ter, s'on le moulle Pour qu'il aoit bien caus, qu'il me boulle. fUa. 7989, 45.) En mon vivier, en mes marests. On s'y moulle juaques aux gueresta. (Molinel, p. i87.j • Deux pucelles... lenoient une chemise mou//^e, ■ et la vouloiiint pendre il la branctie d'ung arbre • pour sécher. ■ [Percef. VI, f. 56.) Monlleure [Mouillure : < Hennericqd'un • baston qu'il uvoit frappa en ladite eaue. tellement • que la greigneur partie des supplians furent > esclahotezet mouliez ; on contempt de la dide ' monlleure et esclaboteure. • (JJ. 189, p. 513, an. 1461.)] MoulloD. 1* Meule : • Bleds qui esloient aux • champs en moulions. • (Hem. de du Bel), liv. VII, f. 200.) Moulaier. [Meunier : ■ Jehannin Conamarcle « varlet du moK/nierdeCreppy. » (JJ. 47, p. 261, . an. 1395.1] MOU — 438 - MOU Moulon. Moellon : Il li devise une mesoQ Tout sanz carrel et sans moulon. (Eslruberty p. 96.) Moult. [Beaucoup : « Et de inoult de sa gent fu « li rois retrouvés. » (Berte, coupl. 121.)] Moulte. 1« Droit de mouture. (Voir D. C. soos Molta 2 viridii,) — On lit des gens d'Eglise : ^ Yront leurs mestayers, et gens roturiers, deraeu- « rans es lieux et feages nobles, au dict four, • moulin, et pressoir : car le privilège de non y « aller descend des personnes, et non des lieux ; et « ne pourront aucuns doresenavant user de vertes « moultes. »» (C. G. t. II, p. 121.) — [2* Champart : « Comme Robert Vasse demeurant à Caudebec ail « tenu certaines terres sur lesquelles Colart de « Villequier chevalier, à cause de son fié,seignorie « et juridiction qu'il a à Villequier, se dit avoir droit « de moulte, qui est un droit et proffit, qui se doit « sur les fruiz, qui viennent es dites terres. » (JJ. 136, p. 156, an. 1389.)] Moultent. [Qui doit faire moudre au moulin banal : < Lesquels religieux demandoient que « icellui Gieuffroy feust banier et moultent de leurs « moulins. • (JJ. 173, p. 548, an. 1305.)] Moulture. 1° Moulure : « Tirer d'un sac deux • moultures, (Oud.) — 2* « Moulture (voir Moulturer) « est ce que le meusnier peut retenir quand « on baille au meusnier le bled nettoyé et curé, il « doit rendre, du boisseau de bled rez, un comble « de farine bien moulue, et rendre treize pour « douze, et le meusnier peut seulement retenir « loutre plus. • (Laur.) Moulturer. [Prendre le droit de mouture ; « Lequel prestre dist au meunier qu'il esmoutast « ou prist moulture de Guillaume de Banquemare « qui lors mouloit; auquel il respondi qu*il estoit « bien tost de Tesmouler ou moulturer et au*il « n*avoità pièce moulu. » (JJ. 165, p. 268, an. 1411.)] Moulu, adj. 1° Emoulu, affilé : « Les dards mou- • luz. • (G. Guiart, fol. 291.) — 2' Moulé, formé : « H y a des fumées qu*on appelle les biens moulues « et les autres mal. » (Salnove, Vén. p. 99.) — « Grosses pennes bien moulues. • (Modus, f. 109.) Moulure. Mouture : « Droit de moulure. > (Cotgrave.) Moument. [Moment : « Escrie me, si ne t'es- « poenl, Qu'en une bore e en un moument Ne seit « passée ta puissance. • (Benoit, Chron. v. 40709.)] Mounant. [Qui doil moudre au moulin banal : « Encor a li cuens les mounans à ses molins vers « Golesines. > (Revenus du comté de Namur, an. 1289.)] Moune, Mounie. Moine : ... Goume moune le tondi. (Mousk. p. 43.J .... Mounie en clostre Ta voit fait, Pour espaneir son meffait. [Ibid. p. ii4.) Mounlment. fPièces appuyant une cause> aux Ord. t. III, p. 640, ^an. 1363.] Movement. [Mouvement : « Dex dona u ciel « movement Qui va si très parfeitement. » (Image du Monde, p. li.)] Mo voir, ri* Se melire en mouvement, partir, venir : « Âpres lui dist : Guivert, mar i moistes. » (Roi. v. 1335.) — - H fu esgardé et jugié... qu'il ira « outre mer et movra dedans les octieves de la « S. Rémi. • (Cart. de Fossé, fol. 51. an. 1278.) — 2' Bouger : • El d'enqui ne se movroient. • (Villeb. S 356.)] Mourant, l** Temps de la mort. (Rou, p. 265.) — 2° Pâle : « Bleu mourant. » (Oudin.) — 3° « Homme vivant et mourant. • (Colgr.) — [Afin d'ouvrir contre les abbayes le droit de mutation, on eut ridée de représenter la corporation, Tabbaye par exemple, par un individu qui prétait hommage au suzerain et dans laquelle elle se personnifiait, si bien qu*à sa mort Tabbaye semblait mourir et devait payer les droits de mutation. Le rôle de cet individu lui Ht donner le nom d'homme vivant et mourant.] « On s'avise tard en mourant. » (Cotgr.) Mourciau. Morceau : « Mes diz est convoiteaz « mourclauz. » (Ms. 7615, t. II. f. 138.) Mourdre. [Meurtre. (Froiss. t. IV, p. 413.)] Mourdreur. [Meurtrier : • Homicidasqui vulffo « mourdreurs appellanlur. » (Lois de Godefroy, ev. de Cambrai, an. 1227, art. 41.)] Mourdreux. Même sens : Ribanlx salles et deslavez Rufner, niourdreux et larron Espierres qui bien scavez Aller es boys ou il fait bon Desrober... (Desch. f. A50.) Larron, mourdreux, rencontreux, et espie. (Desch. 349.) Mourdrier. [Meurtrier : « lestes vous là, mour- < driev. > (Cachet, Glossaire roman des chroniques rimées de Codefr©y de Bouillon, etc.)] Mourdrir. [Tuer : « Nous doutons qu'elle ne « vous face mourdrir. • (Mén. de Reims, §11.)] Mourdris. Meurtre : Pour mourdris, au derraln pendus Par crain à queue de roussin. (Desch. f. 9i9.) Mourdryer. [Mettre à mort : « Moradin le félon « que je hae durement Feray à nuit mourdryer en « son lit proprement. » (Cacnet.)] Moure. Mousse : Pierre volanz ne quelt moure. (Prov. du Vilain, f. 16.) Mourer, v. Demeurer. (Jurain, Histoire du comte d'Auxonne, p. 26, til. de 1229.) Moureux. Languissant : « Se tu me demande « que c'est que vie curialle, je te respons, frère que • c'est une povre richesse, une habondance misera* • ble, une haultesse qui chiet, un estât non estable, « ainsi comme un pillier tremblant, et une mou- « reuse vie. » (A. Chartier, Curial, p. 399.) Mourez, s. M&re : « Sirop de mourez. • (Arte- loque, Faucon, f. 95.) Mouricle. [Monnaie d'Espagne : « Ouquel « sachet avoit environ 462 pièces d*or appelées « mouricles. > (JJ. 151, p. a28, an, 1397.)] MOU - 439 - MOU Mourie. [Endroit où se fail le sel : « Segus, • mouries. • (Gloss. 4120.)] Mourineux. Malade : Les noires brebis doulereuses, Lasses, chaitives, nwurineusea, (D, C. sous HorinaJ Mourir. [!• Tuer : • En fuianl en ont mort ne • say V ^ ou six. • (Gachel.) — « Andeus mes fius « ont il mors et ocis. » (Raoul de Cambrai, p. 104.)] Peuple de fain Avez mouru ; nous sentons vostre clam ; Moult de meschiez aussy souffert avons. [Desch. f. iSS.J 2» Mourir : Qui meurt j à ses hoirs doibt tout dire. (Villon, p. 39,) Oui bientost meurt, on dit qu'il ianguist moins. J. MeliDet, p. 138. Expressions : l® « Mourir comme les melons, ou « les citrouilles, la semence dans le corps. » (Oud.) — 2* « Mourir avant ses jours, » d'une mort préma- turée. (Arest. am. p. 21!.) — 3* • Mourir sur les « colTres, • mourir misérablement, en suivant la cour. (Colgr.) — A" « Mourir tout en vie, » languir. (Contes de Des Perr., t. Il, p. 47.) — 5» • Aussilost « meurt veau que vache. » (Cotgr.) — 6® • Va ou tu « veux, meurs ou lu doys. » (Percefor., I, f. 31.) — 7* « Mourir de faim près le mestier. » (Cotgrave ) — &> « C'est trop aimer quand on en meurt. » (Id.) — 90 « En la peau où le loup est, lui convient mownr. » (Id.) — 10» « Envieux meurent, mais envie ne • moMira jamais. » (Id.) — 11* « H commence bien « à mourir qui abandonne son désir. » (Id.) — 42o • L'un meurt dont Tautre vil. » (Id.) — 13* « Qui « bien veut mourir, bien vive. » (Id.) Mourmaistre. [Maître des digues et moëres : « Donnons plain povoir de exercer bien et deuement « ledit oftlce de moui^aistre, de visiter et aviser « soigneusement et faire visiter nostre dit mour et « les digues de la mer. « (Charte de Philippe, comte de Flandre, an. 1389.)] Mourne. Morne : Fortune Par tout le monde est commune, Et sa roe, joians et mourne, Tourne adès, et tome, et retourne : Ne voit goûte, ains est aveule. (Mouskes, p. 719 J Par nécessité, il faut Aidier coer mourne. (Froiss. Poës. p. lif.] Mouron. [• L'en donne auspetisoiseaulx mou- « ron ou lasseron. » (Ménag. t. II, p. 5.)] Mourre. Moudre : Et si set bien B*avaine mourre, (Ms. 12i8, f. S49.J Mourrin. Charançon: « La calamité des mulots, « le deschet des greniers, et la mangeaille des cha- « rançons et mounHns. > (Rab. 1. 111, p. 13.) Mourrion. Morion : Yois tu comment au plus haut de sa teste Son mourrion s'esleve à double creste. (Du Bellay, S78.J Mours. Mœurs. Dans les Serm. de S. Bernard, p. 77, mours répond à mores : Pour remembrer des ancessours Les fez, et les diz, et les mours. Doit on les livres et les gestes, £t les estoiics lire as testes. (Bùu, p. i.) 1 . Mousche. [Mouche : < Diex me fait le tens « si ù point : Noire mousche en esté me point, en • yver blanche. » (Ruteb. p. 2(>.)] Expressions : 1* « Se jetlantau beau milieu de la • foire, comme une mousche sans teste, » (Bouch. Serées, liv. 111, p. 4), c'est-à-dire étourdi. — 2* Aupa- ravant de mourir, Colin, fol de M' d'Eiampes, « se « mit à jouer (avec les moucher) comme l'on void • les pages, les laquais... et en ayant pris deux au « coup... je m'en vais, dit il, au royaume des • mousches, et se tournant de l'autre costé, le gai- « lant trespassa. » (Brant., Dames gai. t. II, p. 430.) — 3* Un homme prêt à voyager dit à sa femme : « Si (mes frères) arrivoienl, cependant que je n'y « suis pas... que tu ne les reçoives aucunement; « car ils sont meschans tout outre, et te pourroient « bien donner quelque trousse, puis s*en aller au « diable, et demeurerois cependant avec les « mains pleines de mouches. • (Nuits de Strapa- role, t. I, p. 392), c'est-à-dire je serai dupe. — 4* « Je cognoy bien mousches en lait. » (Villon, Ballade.) — 5* « Les mousches vont toujours aux • chevaux maigres. » (Cotgrave.) — 6«» • Chasser les « mouches de dessus les espaules, ou de dessouz la « verlugade, » donner le fouet. (Oudin.) — 7* « Dis- < courir à faire rire les mousches, et à dormir de- « bout. > (Garasse, Bech. des Recb. p. 158.) — 8* « Frcre Jean, à coups de bedaines, les abatoit(les • andouilles) menu comme mousches. » (Rabelais, t. IV, p. 175.) — »• « Faire perdre les pieds aux « mousches. » (Rab. 1. 1, p. 65.) 2. Mousche. Mosquée ; de là, dans la Départie' d*amours, p. 249 : « Èelzebut, le gouverneur des « mousches. » Il est en compagnie de Mercure et Bacchus. Mousche-bout. (Cotgrave.) Mousche néz* Mouchoir : « Ung mouschenez « beau, et bien ouvré, qu*il avoit desrobé à la belle « lingieredu palais. » (Rab. t. H, p. 164.) Mouscheter. Moucheter. (Rob. Est.) Mouscheture. Moucheture. (Id.) Mouscheur. Moucheur de chandelles: « Aujour- « d*hui monsieur, demain mouscheur. • (Cotgr.) Mouscoir. [Mouchoir. (Escallier, voc. lat. fr. XIV siècle, p. 897.)] Mouscorde. [Instrument de musique : « Buis- « sine, eles, mouscordes. Ou il n*a c'une seule • corde. » (Thib. de Champ. 1. 1, p. 248.)] Mouse. [Museau. (Voir Muse, 3) : « Tous les « jours une lalemouse Pour bouter et fourrer sa • mouse. » (Villon, Grand Testament.)] Mousket, s. Emouchet : L'aUoe Fuit le mousket, et Tesprevier. (Uou»ke$, p. i86.) Mousque. [Traits; voir Mouche : « Tout entour « \m o$Xe \e% mousques ; Plusoursenfaitet closet « lousques. Des Sarrazins qu*il mebaigne Est cou- « vierle toute la plaigne. • ^Rob. le Diaole.}] Mousque-mue. [On lit aux Mir. de Coinsy : MOU -« • Hors a le glaive qui tout tue, Mors Tait juer à • mousqae mue. .] Mousquet— ette. [Arquebuse â fourchette, rendue plus Inrd portative : • C:ir les hommes plus • forts sont aujoui-d'hui tuez d'un poltron en ■ cachclle A coups de liarquebuze ; ou à coups de • mousqiielte. - (Rons. p. M3G.] — • Les mousquets • poilriuals, que l'on ne couche en joue, â cause • de leur calibre gros et court, mais qui se tirent • de la poitrine. • (Paré, préface, IX.)] Mousquetadc. [Dëcliarge de mousquets : • En • marchant ceste càvallerie viendroit agacer les > noslres, mais on lui donneroit tantde niotis^ue- ■ tades, qu'elle s'escarteroitbien. • (Lanoue, 4^6.)] Mousquetaire. [Soldat armé du mousquet : ■ Lors JuTian Romeio, qui menoil la teste, fit avan- ■ cer Saimiento avec 700 mousquetaires, desquels < l'invention commença par les Espagnols. • [D'Aub. Uist. t. Il, p. 68.) Slrozzi les introduisit en France après l'entrevue de Bnyonne, 1565.] Mousqueterle. [Troupe de mousquetaires : • Medelin, connoissant sa résolution, faîct afTuster • sa movsqueterie . • (D'Aub., Mém., Éd. Lalanne, page*!.)] Mousqueton. [Mousquet fi canon court : ■ Plus > décent soldats avec des mousa»<7fo)is. * (D'Aub., Ilisl. t. IIÎ, p. 499,)] 1. Mousse, adj. 1* Emoussé : • Leurs petites ■ pointes mousses. • (Giles Durant, p. 96.) — 2» Inerte, sans force : • L'ignorance des maux est ■ un mousse remède. • (Mont. Essais, t. H, p. 292.) — 3* Bas : ■ Remuant les lèvres à voix mousse pour • n'estre ouy, " (Id. 1. 1, p. 5.'>0.) 2. Mousse. Garçon qui apprend le métier de marin : • Pantagruel demandoit cependant à ung « mousse de leur esquif. • (Râtelais, Pantagruel, t. IV. p. 48.) 3. Mousse. Plante : ■ Voyez ici frère Jan des . Entommeures ; la mousse lûy est creue ou gou- - sierpar faulte deremuer et exercer les badigouin- • ces et mandibules. • (ftabel. Pantagr. IV, p. 49 ] L'en treuTe ez droiz de la Cbampaigne, Que la Crie est sa serve, et sa chambrière... Pour ce, doivent livrer en la fourrière Ceulx de Bris la mousse aim Champenois. (Desch. 352.) > Il n'y a point de moujse, c'est tout jeu ne bois;* allusion impertinente du vulgaire, de mousse à monsieur, dont il se sert pour dire qu'il n'est pas tiesoin d'appeler monsieur une personne qui n en mérite pas le titre. (Oudin.) Mousseau. Monceau, en Bourgogne. Mousser, v. Emousser : Mes chansons non mourir ne doivi^nt, Si les belles ne me déçoivent ; Mais immorte nem en t vivans Doivent moussa- la faux rebelle Du temps par les âges suivans. /fio>/', r- SS.j Mousserons,s. Espèce de champignon. Parlant des gens de rien qui s'élèvent dans une nuit, on lit : • Ces nouveaux mousterota par tels surnoms. MOU • le plus souvent, s'cntremeslent avec confusion • parniy d'autres races signalées. ■ (Des Accords, Bigarrures, p. 14.) Moussienue. [Poignée de branches de vignes où les raisins sont encore attachés, que le vendan- geur, en finissant la vendange, a coutume de s'ap- proprier: • Payant par iceux détempteurs, par ■ chacun arpent, une moussienne de raians • (1679, Choisy-aux-Loges, Aveu ; L. C. de D.)] Moussine. Même sens : ■ Les tsborineurs > avoienl défoncé leurs taborins pour les emplir de ■ raisins ; les trompetas esloient chargéez de moia- • sines. ■ (Rabel. I, p. 193.) 1. Mousslr. Moisir. (Oudin.) 2. Monssir. Mettre la tête hors de quelque lieu. (Oudin.) Mousson. [Moineau : • Se mousêons y gargon- < nenl ou y font leurs nyds, c'est signe de bon air . et de bonne fortune. -"[Evang. desquenouîl. 37.)] 1. Moussu. [Couvert de mousse; poilu: • Oreilles pendens et moussues. • (Villon, Regrets de la belle Ilcautmière.)] 2. Moussu, lilmoussë : • Si le fer est moussu, le • plus fort Ultra peine de le mettre en éclats. ■ (Poës. de Rémi Belleau. I, p. 90.) Ses cornes va traînant rebouches, et moutme*. Rapi Mien. 1. 1, p, IIS. Moust, 8. I' Vin nouveau, moût de vin, en latin muslum. tl faut lin peu le mou«t happer. Cura, car je ne beuz piega. (Palhelin, Tett. p. tSS.) 2* Sauce faite de moût de vin. (Rab. V, p. 139.) Moustache. 1* Barbe qui mousse sur la lèvre supérieure: • Eutrapel a ceste heure, avec ses > moustaches cordées apporte icy ses contredits • accoustumez. « (Contes d'Eutrap. p. 318.) Expressions: 1* ■ Relever la moustache à quel- ■ qu'un, • frapper au visage. (Oudin.)— 2" - Avoir • la moustache bien relevée, • être bien étonné. (Id.) — 3° • Hausser les moustaches â quelqu'un, > même sens. (Colgr.) — 4" • Filer ses moustaches;' cette expi'cssion désigne la contenance d'un homme peu content de la compagnie où il se trouve. (Rab. 111, \. lUfi.) — 5° ■ Vous voulez frapper sur le babil • des femmes ; gardez qu'elles ne vous donnent sur ■ votre moustache • (Chol. H, p. 158), c'est-à-dire ne vous frappent au visage. Il' Coup sur la bouche: ■ Il se retire en arrière • soudainement et luy baille une rude moustache, < et, redoublant, luy donna un si fort revers qu'il • lui fait tomber deux dents de la bouche. • (Merlia Cocaie, il. t. 186.) 111° [Soldat: • Pour les charges de cavalerie et i • chaque mouslaciie, du front, il v avoit quatre . canons. • (D'Aub. liist. 111, f. 392.)^ IV* Mèctie de cheveux, repentir qui pendait le long de la joue. (Oudin.) Moustache. (Colgrave.) Houstalge.[Voir Mostaige : • Demi mni de via MOU -« ■ il moustaige uu cours de vendange. • (Charte de 1254.)] Moiistamoiilue. ?4om de cuisinier. ■ Mousia- • moulue, balafré, galimnfré, lous ces noliles cuisi- • niersporloient en leurs iirmoiries en champ de ■ gueule, lardouoire de Sinople, fessée d'un chevron ■ argenté penchant à gaiiscne. • (Rah. IV, p. 1G9.) Moustapha. Nom d'un général dire lue en 1580. (IIJsl. de Thou, Irad. 1. Ylll. p. 4360 De là l'expression:* Gros moustapha, -gros joufflu, gros pansu. Moiistardc. [MûuUircle: « En icelluy temps • chanloieiU les petits enfans au soir, en allant au • vin ou a la moustarde. > (Journ. d'un bourgeois de Paris, an. 1413.) — ■Maisquandce vint au fait de . la despence. Il rcslraignil eufs , chandelle et • moualarde El oublia pain, vin, ch;ir el finance. • (Deschamps.)] Ej^pressions ; 1" • De la moustarde après diner, ■ une chose liors de temps. iHabelais, t. II, p. 04.) — 2* ■ Moutarde de Dijon. > — " L'origine de ce dire ■ a pris sa source soubs le roy Charles sixième < en l'an I3):tl, loi'sque tuy, avec Philippcs le Hardy « son oncle, furent au secours de Loys comte de • Flandres beau père du dil duc. Les Dijonnois " se nionstrerent si zeloz, que de leur mouvement, ■ ils envoyèrent mille hommes, conduits par un • vieil chevalier jusqu'en Flandre; ce que recon- ■ noissant ce valeureux duc, leur donna plusieurs • privilèges, ...et notammenl voululqu'à jamais la ' ville portas! les deux premiers chefs de ses armes < ...luy donna sa devise.... qu'il fil peindre en son • enseigne,qui esloit moût me larde... plusieurs... • ne prcnans garde au mot de me.... allèrent dire ■ qu'il y avoil mnus/arde.que c'esloilla troupe des • mouslardicrs de Dijon. ■ (Des Ace. Bigarr. p. 30.) [C'est un dérivé de mustum, moût.] — 3* - Aller à « la moustarde d'une chose, • s'en moquer. Nous disons: On en bal la moutarde: De leurs chansons on l'a à ta tnottetaiiie. Cuilnd. de Sonracr. f. l'O. 4* • Les enfans en vont h la moustarde, > l'aiïaire est connue de loul le monde. (Oud.) — 5* - Prendre « verjus, et moustarde. ■ (Contred. de Songecr. fol. 4y.)— 6» ■ S'amuser à la moutarde, • s'arrêter à une chose de peu de conséquence.(L'Am.ressusc. p. 215.) — 7» . Prendre moustarde er. plusieurs • lieux, • faire l'amour de plusieurs cdtcs. Ceule qui ont prii mmutardi: en plusieurs lieux Doiveni sçavoir que le porter en vauU, Car, de mison, ils so congnoissenl mieux, Aussy doivent mieulx scavuir li ritiautl Ce qu'ils ont fait ou lempE qu'ilz fureiit chaull. Dn (Froiss. XI, p. 310.) ~ Comparez Fenaisons, temps Où l'on fait les foins.] Moustranche. [Mousiréo de lerrc : ■ Faire • certaine mouslrandie des (lés que je leiioie de ■ lui. • (Cart. de Corbie, an. 1280.)] Moustrée. [ Désignation sur place des flefs qu'un vassal tient du seigneur: ■ Et fu jours asse- • neiz de faire la mouslrée, Liprevoz de Loon vinl • à Kains et Ht la moustrée en lieu dou roi ; et • moustra h la gent l'arcevesque l'église Saint ■ Itemi et le cltaslel, et les viles Saint Itérai jusqu'à ■ vinl quatre; et leur dil que encore leur en mous- ■ treroil se il vouloienl; et il dirent que il s'en • lenoienl bien ù paie, • (Mén. de Reims, g 470.)] Mousli'ci*. [Faire la mouslriJe de terre. Voir le précédenl.] Mouslurage. Moulure:" Giain de ïnoHSiwrauc.' (Gr. Coul. de France, 11. p. 238.) Moiisturenclie. [Même sens : > Jehan Fouguet • le genne el Eslevenon sa femme.. ... i-ecognurenl • eus avoir vendu deux st-xtiers de mousturenche • à la mesure de Chasliilon. • (Liv. IlougedeJa Chambre des Comptes, f. Il, an. 1297.)] 1. Moût. Vin doux : Ils ont heu à ce motjn. Ils ont de maui remply la teste. {III Mai-iet, p. fOS.j 2. Mout. [Beaucoup : • Il i ot un des pers qui ■ mout esloit- sages et creuz. •(Mén. de Reims, §3.)] Moutarde. [• Ne trouvant point de mouîarit • à mengier sa viande. ■ (JJ. 86, p. 374.)] 56 MOU - 442 - ff > ■ MOU 1 t« • •»» Moiitardelle. [Fourche à foin : « La femme de « feu Fremin vint illeo dire audilColier qu'elle avoit « prins ladite moutardelle ou fenerier et qu'elle la « rendroit voluntiers. » (JJ. 182, p. 328, an. 1453.)] Moutardier. [Champion, dans lesens ironique: « Duquesneleusl demandé a... Froidet qui esloilce « ribault, à quoy il eust respondu que c*estoit ce « vaillatit moutardier Jehan Trousl. » (Très, des Charl. JJ. 167, p. 197, an. 1413.)] Moute. [Mouture: « Ne puent (les vilains) une « heure aveir paiz, liez en jur sunt semuns de « plaiz... plaiz de biés, plaiz de montes, Plaiz de « fautez, plaiz de toutes. • (Wace, Rou, 6007.)] Moutepliance. [Intérêt: « Mettre de Targent « en moutepliance. » (Froiss. H, f. 94.)] Mouteplicement. Accroissement : « Les or- « dennances faites... sur le fait, et le cours de nos « monoies, pour le mouteplicement, et accroisse- • ment du proHt commun de nostre royaume. • (Ordon. II, p. 150.) Mouteplier — oler. [!• Pousser, après ense- mencement : « Et la chievre flst la terre, et ahenna « de froument; et moutepUa, et fu en point de « messonneir. » (Ménestrel de Reims, § 407.)] — 2* Grandir, augmenter : Vos grans volors tôt adès mouteploie. Poit. av. 1300, t. m, p. 1190. Droiz dit que, s'en voit aucun gent Mouteplier et bel, et gent, Qu'an nés doit mie destorbier, Ains doit l'en avoir cuer joiant Quant Dieu lor donne avancement, Por qu'il se puissent amander. (Ms. 76i5, /, f. i09.) Trop le mal m(nUeploie7\ (Ms. 7S18, f. S55.J Ton scavoir qui tousjours mouteplie, (Desch. f, 337. J [• Et de jour en jour (Arleveld) mouteplioit en « grant honneur. ■ (Froiss. Il, f. 413.] — 3" S'ac- croitre: * Quant chil de la ville virent le pooir la « dame et si efforciement venir et moiUeplyer. » (Froiss. H, f. 76.)] Mouteus. Muet. Voir sous Médisant. Moutif . Motif : Enquerant de loin ses moutifs ^ Mais combien qu'ils fussent famtifs, Il les nionstroit tout clerement. (G. de la Bigne, f. i49.J Mouton, [lo Bélier châtré qu'on engraisse : • Il « ont les greigneui'S moutons du monde. ■ ^Marc. Pol. p. 631.) — « Jevueilmangierchardemow/on.» (Mén. de Reims, 8 205.)] Expiassions: 1' • Bœufsanglanl.moîi/onbeelant, « et porc pourry, tout n'en vaut rien s'il n'est bien « cuit. » (Desperr. II, p. 119.) — 2» • Eslre mouton^ • se disait chez les anciens, non d'un sot, mais de celui qui avoit la simplicité de l'ancien temps. (Apolog. d'IIerod. p. 21.) 3° Devant les gens font cy les gracieux Qu'a peine est il de leurs corps poux, n'aleyne, Mais ce font ils comme malicieux, L*on congtwist mie le mouton à la laine. (Desch. f. :2i8.J 4* • Retourner, ou revenir à ses moutons, • revenir à son premier propos. (Pasq. Bech. p. 750.) [L'origine de ce dicton est la farce de Patbelin : •» Sus revenons à ces moutons ; qu'en fut-il ? •] — 5** « Aller après quelqu'un comme le mouton après « celui qui lui monstre un rameau, • se laisser mener par le nez. (Apolog. d'IIerod. p. 21.) — 6' - Chercher cinq pieds en un mouton. • (Cotgr.) — 70 « A pelile ochoison le loup prend le mouton. » (Id.) — 8' « Chair de mouton, manger de glouton. • (Id.) - 9° « Garder les moutons à la lune.» (Oud.)— 10» « C'est un mouton de Berry, il est marqué sur le nez. » (Id.) — 11® « De mouton à courte laine on « n'aura jà bonne toison. » (Coquillarl, p. 20.) II' [Monnaie d'or, la même que l'agnel ou Tagne- lin ; elle fut d'abord émise par Saint Louis : au droit est un agneau passant, dont la tête nimbée est tournée vers un étendard surmonté d'une croix; le nom du roi est enlre les pattes de l'agneau ; la devise est : > Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, « miserere nobis. » Au revers est la croix fleuronnéB avec la devise que nos monnaies conservèrent jusqu'en 1789 : « Christus vincit, Christus régnât, « Christus imperat. » — « Icellui Mahiet lui dist • qu'il lui avoit preste un mouton rex et dix sols. » (JJ. 115, p. 18, an. 1379.) — « Li Iroy estai fissent « forgier nouvelle monnoic de fin or que on • clammoil moutons. » (Froiss. VI, p. 3.)] On distinguait : 1" < Mouton à la grande laine; * ils avaient d'un côté l'image de Saint-Jean-Baptiste et de l'autre un mouton avec sa toison en la gueule, d'où sortait une banderole avec ces mots : Ecce agnus Dei. (Rab. 1, p. 49.) — 2o « Mouton à la • pelile laine.» (Le Blanc, sur les Monnoyes, p. 187.) — 30 « Mouton de Flandre ou de Brabant ; » il valait 14 9. parisis. (Ordonn. t. 111, p. 551.) — 4* * Mouton « de Montpellier, • 15 s. tournois. (Coût, de Norm. en vers, f. 17, an. 1470.) — 5" « Florins au mouton.» Î Froiss. liv. I, p. 217.) — 6» - Demi mouton. » (Le liane, sur les Monn. p. 257.) -~ 7» ■ Mouton d'or, • ou agnel que Saint Louis avait fait frapper. Il valait 15 s. 5 d. tournois. (Borel.) — 8" « Petit mouton; * cette monnaie était de l'an 1357; elle était d'or fin, à la taille de 104 au marc, et valait 12 s. 6 d. (Dict. de Trévoux qui cite Le Blanc.) 111" [Bélier, machine de guerre : « Les perrieres • reprendrent, s'ont les berfroislevez,sourponset « sorroieles les grans moM^ons ferrez. » (Fierabras, V. 5335.) D'après Froissart, ils ne servaient pns à ébranler les murailles, mais à lancer des pierres comme les trébuchels : « Un engin qui estoil mer- « veilleuscment grant ; lequel avoit vingt piez de « large et quarante piez de long ; et appelloit-on — celui engin un mouton, pour gelter pierres de faix « dedens la ville et tout effondrer. • (Froiss. X, p. 60.)] — ■ Getler, et copper le mouton à une fau- • cille.» (Très, des Charl. reg. 133, pièce 235\ couper la corde qui tient suspendue la poutre du bélier. Moutonchel. [Mouton, monnaie d'or : « .xu. « moutoncheaux dov et dix frans en vieulx blaos.» (Cart. de Flandre, 9 fév. 1472.)] Moutonciaux, s. p. Diminutif de mouton : Je connois trop mieulz mes agniaus. Mes brebis, et mes nioiUonciaax. (Froiês, poês. p. flS.J MOU - 443 i i *V: Le Fèvre de Saint Remy nomme moutonceaulx les pièces d'or dites moulons. Moutonnage, aige. [Voir Motonage el Mort herbage. Droit sur les moutons payé en argent ou en nature : • De .xui. bestes prenl on une, et se tant • n'en y a, chascune doit .i. denier jusques à « .XII. deniers ; Si appiel Ton ceste valeur mouton- • nage ; si le prent-on à TAscension. ■ (Rev. du comté de Hainaul, an. i265.} — « Receptes de « moutonnages qui se payent au jour de Saint-Jean « Baptiste, en paine de .ix. sols d'amende ; est à « sçavoir pour chascune besle à laine, un denier. • (Compte du domaine d'Elaples en Boulonnais, 1475.)] Moutonnaille. Troupeau de moutons. (Colgr.) Moutonne, s. f. Coiffure de femme qui a été longtemps en usage : c'était une tresse de cheveux fort touffue et frisée qu'elles mettaient sur leur front. (Dict. de Corneille.) Moutonner. S'agiter en écumes blanchissantes : « Je fai par mes gens voltiger les chevaux, les « fléchir, contourner, donner quarriere, arrester « court, cabrer, moutonner, soubzlever, ruer, « pelarrader. • (Alect. rom. p. 67.) Moutonnet. [Diminutif de mouton, monnaie d'or, au liv. rouge d'Abbeville, f. 198, 15 fév. 1426. On trouve encore an reg. JJ. 172, p. 60, an. 1422, le pluriel moutonneaulx y qui suppose le singulier moutonnet : « La somme de soixante-quinze escuz, c'est assavoir deux dourderes et trois mouton- neaulx en or et le résidu en blanche monnoye.*] Moutonnier. [1** Berger de moutons : « Que li estans as bouviers et as moutonniers de la dite boucherie seront assis à linet par devant.» (Varin, Arch. de Reims, II, 1" partie, p. 26, an. 1303.)] — Panurge ayant payé le marchand, choisit de tout le troupeau ung beau et grand mouton, et Tem- portoit criant et bellanl... Cependant le marchand disoit à ses moutonniers : o qu*il a bien sçeu choisir le challant. » (Rab. t. IV, p. 29.) — On lit vilain moutonnier » comme injure, dans Merlin Cocaïe, 1. 1, p. 325. — [2« Celui qui lève \e mouton- nage : < Et pareillement est Tun des moutonniers avec le quart frans fiefvés, et eux deux ensemble sont tenus de cacher le moutonnage, dont pour ce il doibt avoir pour sa part au jour Saint Jehan deux moutons. • (Reg. des fiefs de Cambrai.)] — 3* Qui a la nature du mouton : « La nauf vuidéedu marchant et des moulons ; reste il icy, dist Panurge, ulle ame moutonnière. » (Rabel. IV, 3.) Moutonnière. [Cachot : « Certains lieux de la geolle, nommez les moutonnières^ qui sont les lieux où l'en a accoustumé mettre et tenir les prisonniers detenuz pour cas de crime. • (JJ.2059 p. 258. an. 1479.)] Mouvable. Mobile : « Reste mouvable. • (Modus, f. 210 b.) — « Tholomée si dil ainsi : le premier ciel « valablement faire une exécution, est requis pre- « mier addresser sur les biens meubles mouvables. « et en faute d*iceux, sur les maisons et héritages. • (Coût. Gén. 1, p. 778.) Mouvance,s. Dépendance : « Mouvance de flef.» « Un flef est tenu, et mouvant d'un autre fief, auquel « il doit la foy et homage et autres devoirs.» (Laur.) Mouvant. [Depuis: « Mouvant d'Espaigne, du « port de Sevilie, jusqu'en Pruce ne demoura nuls « gros vaisseauls sur mer. • (Froiss. t. XI, p. 358.^] — « Le sire de Coucy estoit ordonné, et constitué de « par le roy, à estre capitaine et souverain regard < de tout le païs, mouvant de la mer de la Rochelle « et retournanl, et comprenant jusqu'à la rivière • de Dordonne, en allant jusques à Bordeaux sur « Gironde. » (Froiss. liv. IV, page 62.) — « Espagne « mouvant de Saint Jean de Pors est durement « grande. • (Id. liv. 111, p. 2J5.) Mouvement, lo Tremblement de terre : « L'ung « des chevaliers commis à la garde de Jésus dist : « Nous gardans le monument, mouvement de terre « fut fait, et vismes l'ange de Dieu. » (Percef. t. VI, f. 124.) — 2» Instigateur : « Vous avez esté le pre- « mier mouvement de ceste élection. » (Id. VI, f. 57.) Expressions : i"" « En un mouvement, • à Tinstant: Aluy se rendirent aussi Tout a cop en un mouvement. (Desch.ch. V//, p. iii,) 2o « En un mouvement d'oeil, » en un clin d'œil. (Id. I, p. 13.) — 3» « Mouvemens des moulins, » pièces tournantes et mouvantes. (Mém. de du Bellay, liv. VllI, f. 339.) Mouvent, adj. Inquiet : Flandres Dont le peuple est mouvent ^ rebeUe et tendre. Desch. folio 213. Subst, Mouvement : Dont peut venir de ce le mouvent. (Id. f. S8.J Mouveté. Mouvement : < C'est un des accooi- • plissemens des œuvres que Dieu a commencées « aucunes fois, par petites mouvetez, et occasions, « et en donnant la victoire aucune fois à l'un, et « aucune fois à Tautre. > (Mém. de Commines, 27.) Monveur. Brouillon. (Bouchet, Serées, p. 390.) Mouvoir. [1° Exciter une personne, une chose : « A mouvoir vertueuse guerre Pour nostre ad? er- « saire conquerre. » (Jean de Meung, Trésor, 27.)] — « Par ces paroles, fut meu Alixandre de luy « donner et pourvoir d'estat, et le fist chevalier. » (Le Jouvenc. f. 38.) — 2« Lever un cerf : « Narcisus « ot un cerî meu. » (Ms. 7989* f. 62.) — 3* Emou- voir : Trestoz leur ouers sont esmeus, Et leur corajges si meus, Que de la pitié qu'eles ont. Pleurent ausi, comme cil font. (Mi. 12iS, f. 358.) A^ [Engager à : « Ceste emprise dont vous nos « mouves maintenant. » (Froiss. Vil, page 97.) — 5* Partir : < Si flst commander que nuls de soi premier mouvable. » (Id. f. 315.) — « Pour « royaume ne se meuist. » (Froissarl II, p. 38.)] — « qui tout contient, lequel est sur les estoilles, est . dit le MOY -* ■ Lancclot conimnnija à ses gens qu'ils nppareiUas- > sent loulles leurs nrmes, cL aussi toutes leurs • besongiies. cnr il vouloit mouvoir... le lendemnin ■ pour aller il lu mer pour passer en Gaulle. > (Lanc. du Ue, lll. 1. 143.) En Alixandrc est revenus En le cité dont tu meus. (Vies des SS. Sorb. col. 46.) «•Inllriilif pris sub-^liiiilivemcnt ; dépari; -Quant • elle veil qu'ils cstoiciit au mouvoir, elle commenta • à faire lel dueil qu'il n'esl liomme qui n'en eusl . grant pillé, n (Lanc. ilii l,nc, 111. f. 09.) — 7° Intenter un procès: -L'en tient que la ou aiilcun veuit < mouvoir contre nulciin riche liomme, qui ne soit • levant ne coucliant en Berry, combien qu'il y ail ■ plusieurs donim:iine>«, seraclioii est réelle, le sire « soubs qui la chose sicl le peu II mander, adjourner « par son sergent. • (l.a Thaumass. Coul. de Berry, p. 263.) — 8'[Helever, en lermederéodalité: • l.i « royaume d'Eseoclie moutwt de lui en (lef. » (Froiss. II, 2i8 )] — 9' • Se moHforr de quelqu'un, " s'en détacher : ■ Car ne me puis de lui mouvoir. » (Poël. av. 1300, ni, p. lOiJ.) - 10* ■ Semotivoirde ■ parler, •> commencer ù parler: • Quant la reyiie • le veyl ainsi mnsfer. elle se meut de parler, cl . disl. • (Percer. V. f. 73 ) Expressions ; 1° ■■ Quand le roy eût leu la lettre. • laquelle la damoisellc luy a voit envoyée, le cueur > luy print loul il inoifi'o/r ^n (erre, car il avmoil . la d:imoiselle (le!;rant nmour. ■ (Perccf. I, f. 39.) — 2* ■ Madame, rnoii cuour ne peut parler, il est « pauvre, pourchasstT le convient : à bon beuf, • meuton la chair. • (Ibid. VI, r. 71,) Moy. Moi : • Vostre plaisir soit moij donner • congié. ■ (Jean de Sainlré. p. 198.) — ■■ Que la ■ bataille se list moy el vous • (Percer., VI. f. 101), c'est-à-dire entre moi el vous. — ■ Il lui semble ■ bien que lui ce n'est pas inoij, > il est glorieux. (Oudin.) 1. Moyuu. lo Moyeu : • Moyatix d'œafs battus. ■ (Froissarl. t. 111, p. 120.) - 2» Milieu : . Moy qui > suis assis dans le moyau de tout le trouble des « guerres civiles de France. • (Mont. Essll, p. 68.) 2. Moyau. [Cuve : » Lesquels par manière de • blasormement, de injure ou autrement mistrent < le suppliant en un moyau on cuve,... et lui getlc- . rent «rant quantité d'eau. » (JJ. 130, page 268, an. 1387.)] 1. Moye. 1° Meule: < Tout ce qui est moissonné, ■ entassé, et mis en moye, ou en mullc. el . engrangé. • [N. C. G. t. I. p. 1055.) — 2» [Charge d'un cheval de trait : ■ Moyc et roupes chascun • collier de péage. • (Mantellier, Gloss.xvs. p. 45.)] — 3° [Mesure de terre contenant un muids de se- maine : < Ou terroir de Marchais onze moyes de ■ terre à la mesure dou liu. • (Annales de Premon- tré, Preuves, t. I, an. 1280.)] 2. Moye. Mienne : De sa snntA, et de aa jove, Deapend et vient tout'» la moye. (Detch. f,45T.J i. Moyen. • Jfoi/enettoyensontdes molsusuf i - ' MOY • péz des anciens François pour mien et lien. > (Pasq, Rech. p. 727.) — • Auquel je Ils commande- • menl qu'il vuidasL sa main en la moyenne. ■ (Bout. Som. Rur. p. 891.) 2. Moyen, adj. Qui est au milieu, entre deux personnes ou deux objets : < Hoyen fils. > (PerceL, vol. IV, r. 142.) — ' En temps moyen. ■ (Chron. de S. Denis, 1. 11. f. 160.) — • Voye moijenne. . (Id. II. Toi. 119.) -- On lit, h l'occasion de l'assistance aux gages de bataille : • Quatre autres chaires en devise ■ en son chalTuut, la sienne moyenne el tapissée, ■ les trois comme dessus, ■> (La Jaille, Cliamp de bataille, fol. 40,) — 2" Modéré : • Ils sont plusieurs • amans par Tort aymer si anéantis qu'ilz cuident • d'honneur que ce soit honte, et en prennent à • avoir les consciences si esiroicles qu'ilz en sont • aucunes Toiz deceuz, tellement qu'ils en perdent • le plus pour le moins; et pour ce. Il Tait à la fois ■ bon estre atlrempéet moyen. • (PerceL V, f. 44.) — ■ Prendre un moyen parti. ■ prendre un milieu. (Mont. ES5, 1, p. 331.) — 3" Médiocre : ■ A Paris, eu ■ refait à louz les vins franyois dont les uns valent ■ trop plus que les autres, le moyen pris peut elre ■ de environ treize livres tournois fort inonnoye. ■ (Ordoun. t. lit. p, 436.) fiuhstanlif. !■ Intermédiaire : • Qui défaut de . bans chefs, il défaut de bon moyen, el de bon pié; ' el qui n'a bon pié, il ne peut faire chose qui . vaille. ■ (Froiss. liv. IH, p. 314.) Expreisions : I">SansmoyeH, • immédiatement: • Deux escuyers du corps marchoient.sdiis moyen, • devant le roy Charles V, lorsqu'il alla .nu devant • de l'empereur qui venoit à Paris le visiter en . 1377. • (Chroniq. de S. Ben. III. L 35) - 2* . Par • moyen, • médiatement : • Un tlefest tenu en fief • par moyen dont on a homme dessous luy, par la . nature du dit Hef.et toutes fois il est tenu d'autre > seig[ieur : si comme Jeun qui est seigneur du • bois ou il a justice de viconté, ou fonssiere. et le • tient du seigneur. • (Bout. Som. Rur. p, 481.) — Ce mol a également signifié ■ modérément : • • Les • suspicions se doivent prendre par moyen, car • l'eslre trop n'est pas bon. > (Mëm. de Commines, p. l'Jl.) — 3- . if a-til moyen de moyenner! • y a-t-il lieu de faire on d'obtenir quelque chose? (Oudin,) — 4" ■ Parmi un moyen, ■ moyennant: • Fui le roy conseillé par le& seigneurs,., de pren- > dre toutes ces gens ii mercy, parmi un tnoyen • qu'il eut : c'est assavoir que les chaste! lenies, • terres, et villes... payeroient au roy, pour ses « menus fraiz, soixante mille francs, » (Froissart, liv. H, p. 215.) — 5» • Moyen expédient, ■ moyen, qui vient comme entre deux, (Contes de la reine de Navarre. 1. 11, p. 128.) 11» [Médiation, négoclalion ; • Ne plaise jà ù Dieu > nue nous nos abaissons de tant ifue susdoi graos ■ aespis que on a fait en nostre pays de Haynnau, • nous requérons nul moyen. • (Froiss, lli, p. 95.)J lll» Médiateur : • Le duc fut fort esbay, el ne ■ sceust plus trouver de remède en son fait, sinon • qu'il quist, et serclie tous les traictiez qu'il peut MOY - 446 - MUA • avecques le roy Amidas, et envoya devers le jou- « vencel pour estre son moyen. « (ï^ Jouv. p. 587.) IV» [Remède ; les pénitences des flaçcellanls avaient arrêté les ravages de l'épidémie : « Ou en devant on ^ ne povoil venir par moyens ne auUremenl. » (Froiss. t. V, p. 'i75.jj Voir Moien. Moyenne. [1» Milieu : - En le moyenne de le « montaigne. » (Froiss. 111, 2il.) — « En \o moyenne « del moisd'aousl. » (Id. IV, !'23.)] — « Une moult « belle salle, et moult {grande, et toute ronde, et « a\o\i à la moyenne ung pillier qui souslenoit la « voulte. • (Percef. I, f. 36.) — 2* Artillerie de cam- pagne de moyen calibre : « 12 canons, six baslir- « des, et six moyennes, en 1528. » (Mém. de du Bellay, liv. III, f. 82.) Moyenne, adj. Riche, qui a des moyens : « Un « gentilhomme grandement moyenne et riche. • (Contes d'Eulrapel, p. 207.) Moyennement. [l'.Pour le moment : « Si « s'avisa le sire de Coucy que il se dissimuleroit « moyennement de Tun roy et de l'autre. » (Froiss. t. VU, p. 419.) — 2* D'une manière moyenne : «• La « mémoire des grands maux que sa présence (le « cardinal de Bourbon) nourrissoit en la France, • elqui, en sa mort, semblent approcher de leur « fin, me fait.porler patiemment sa mort, et vcstir. • un deuil moyennement triste. » (Lettres de Cathe- rine de Navarre, Bibl. des Charles, IV« série, t. III, p. 138.) Voir pour les autres sens Moiennement.] Moyenner. [!• Interposer : « Par bons moyens « moyennes. » (Froiss. VI, 306.) — 2* Terminer par médiation : • Il n'est chose qui ne s*appaise et « moyenne par or et par argent. ■ (Id. t. XV, 357.)] — 3» Infinitif pris substantivement, milieu: « Quant « gens ont enlreprins une besongne doubteuse au « commencer, et périlleuse au moyenner, et en « après ont fin à leur honneur, ils ne se doibvent « soucier des perilz passez. » (Percef., vol. I, L 83.) Moyeuneté, s. Médiation : - Le roy d'Arménie • eut plaisance... d'aller en Angleterre pour parler « au roy... et i\ son conseil, en cause de moyenneté, « et pour veoir s'il pourroit trouver par ce, trêves « nulles, ou on se peust conjoindre, n*aherdre il • paix. » (Froiss. liv. III, p. 146.) Moyenneteit, s. Milieu : « Entre la moyenne- « teit des montagnes Irespessent les eaues. - (S. B. Serm. ms. p. 316.) Moyenneur— pesse. Médiateur, médiatrice : « Chez tes Romains, les vestales avoieut... telle • authorité, que bien souvent ont elles eslécreûes, « et moyenneresses à faire l'accord entre le peuple « de Rome et les chevaliers. » (Brant., Dames gai. t. Il, p. 243.) — « Arbitre, et moyenneur de cette « paix. • (Mém. de Du Bell. f. 223.) Moyette. [Bâton: « Le suppliant prist une c moyette^ qui estoit enmi la place, de laquelle il « feri icellui Enquerran. » (JJ. 147, page 211, an. 1335.) — • Lesquels prindrenl chascun un gros < baston appareillié que Ten^'appelle [boise de « molette. • (JJ. 97, p. 220, an. 1366.)] Moyeu. Jaune d'œuf ; Chascun son beau pasté de veau Aux moyeux d'œurs ; le beau vintblanc. Que iaut-il de plus ?... (Coquillart, p. i66.J Moyneaulx. Petits moines, novices. (Petit Jehan de Saintré, p. 405.) Moyniage. Même sens que montage. On lit de l'Antéchrist : ïoy concevra femme de moipùage. (Desch. f. $09.) 1. Moyse. [Moise : « Chalans couvers de « moyses, esquelx esloient les musiciens et les « joueurs d'instrumens. » (Mantell. Gloss. xv s., p. 45.)] 2. Moyse. Moïse : « Taules Moyse, » tables de la loi, dans S. Bernard, Serm. fr. p. 350. — « Parent « ÙQ Moyse^ - cocu. (Cotgr.) Moysen. Moïse : .... N'oistes vous onques de Moysen parler. Yie« des SS. ins. de Sorb. n* 27, col. ti. Moysir, v. Moisir: « La peau de dessus moyqui « ce a couvert, s'en retrait, elmoysist près des os. » (Percef. vol. IV, f. 67.) Moy sonneur. [Métayer : « Le fermier ou « moysonneur, • aux Ord. Vif, p. 526, an. 1392.] Moyste. Humide : « S'en alla reposer sur le « ruysseau d'une fontaine, et s'endormit pour le « lieu qu'il trouva frais, et moyste. » (Lancelot du Lac, t. III, f. 129.) Moyteur. Humidité : « La moyteur du serain. » (Percef. vol.. V, f. 32.) Moyton. [Mesure pour le blé, au reg. JJ. 61, p. 17, an. 1321.] Mu. [Muet : « Ma le fera tenir et quoy. » (Rose, v. 16767.] — « Je voudroie que mesdisant fuissent « souri, et avugle, et mu. » (Chans. du xui* s., ms. Bouhier, f. 141.) Ele se pasme, si fu mue. (hts. 7015, II, f. il 6.) Ne furent pas tozans, ne mues^ Ains parlèrent moult hautement. (Ms. T2i8, f. ilfè.) Muable. [1* Qui va muer, en parlant d*oiseaux : « Set cenz camei'z e mil hostiers muables. » (Roi., V. 183.)] — 2« Versatile : • Car tousjours se doub- « toit il des Plamens, car il les sentoit muables. » (Froissart, t. IV, p. 319.) — « Muable chief. » (Ms. 7218, f. 250.) Utig faulx rapport vault pis que de canon ; L'honneur meurtrist, desrobe bon renom. Et rend le cueur de rescoutant muable. [J, Marot, i80.) Amour de chien n*est pas mwxble. (G. de laBigne, f. IS.} 3* Mobile : « Les festes muablez, * dans rinv. des livres de Charles V. — 4« Amovible, dans le Gloss. de THist. de Paris. — 5o Réformabte : « Passelion « peu It estre nommé pour le plus puissant cheva- « lier de son corps qu'on sache, mais qui adjousta « y vouldroitfaitz amoureux, il est en cela muable. • (Percefor., vol. V, fol. 71.) — iî* Faux : • Olivier du MUC 446 — MUE « GuescHn se meit en embusche en muables ensei- « gnes delez la... forleresse. » (Froiss. liv. l, p. 459.) Muablece. [Inconslanee : « Il leur respondi « que moult s'esmerveilloit de la legierelé et de la « muablece de leurs cueurs. • (Dom Bouquet, 111, p. 160.)] Muablement. D*une manière inconstante. (Monet.) Muableté. [Mohililé : « Etlor promesl eslablelé « En estât de muableté Et tous les pest de gloire « vaine En la ben^urlé mundaine. » (Rose, v. 4874.)] Diex qui est perdurabletez, Et nous donnas muabletez. Muafle. Museau : (M8.7Si8,f. ii$.) Li aufaiges est toz mossuz, Et la muafle toz peluz : Mielz ameroie un damoisel. (Blanchandin, f. 187.) Muage. [Droit de mutation : « Appartiendront « ausdits religieux les hommages, inveslions, « ventes, surventes, muage^ , reconnaissances, < saisines de toutes et cbascunes les possessions. » (Ch. de 1352, dans D. G. sous Muta, p. %) Muaille. Changement de père : Ta mère n*ot que demie Par muaille Tenis en vie ; Es bordiaus fu la char norrie Dont tu issis (Us. 7Si8, f. 78.] Muailce. [1* Mutation : « A muanc^ de seigneur, i changement de loix. » (Garloix, t. VI, p. 6.) — 2* Ghangemenl : < Gar honors ne font pas muance • Mes il font signe et demonstrance Queus meurs « en eus avant avoient. » (Rose, v. 6303.)] — • La « muance de tous les tans. • (Ms. 7218, f! 258.) Muardie. Langueur : La douceur, et la mélodie He mit au cœur tel muardie. (Guill, de LorriSj c. p. Bo)*el.) Muaule. Changeant. (Voir Muable) : Voirement estes vous muaules, Quant faitures si delitaules A.vez si beement oubliées. fVatic. n» i490, f. i32.) Muce. [Cachette : « Une condempnation de trois « cenz livres... sus Michiel Sautier et Juliane la « Giraude... pour cause d'une muce d'argent que il « avoient trouvée,... laquelle muce il avoient - recellée. » (JJ. 61, p. 56, an. 1325.)] Muceement. [Secrètement : < On imposoit au « suppliant qu'il avoit fait et forgié monnoie « muceement et en repoit. » (JJ. 165, p. 29, an. 1410.)] Mucer, mucier. [Cacher: « Li chien s'en vont, • et se mucent au bureau d'esteule. • (Ménest. de Reims, p. 412.) — « Et dedens la forest s'en alerenl « mucier, • (Brun de la Montagne, v. 1565.) — « Li « convenoit porter ses enfans, mucer en boissons, « hayes ou autres lieux, en eulx demorant illec « comme bestes sauvages. » (JJ. 105, p. 362.)] — « Tout cil qui ameine poisson à Paris, pour vendre « en charette ou à sommier, il convient que il « vieignent descendre dedens les halles... sans riens « mucier en meson, ne ailleurs. » (Ord. II, p. 579.) .... S'elle Qa mort) approche une \nUe ou bourgage Le plus hardy se muce, ou chet malade, Ou meurt de peur (Marot, p. 457.J L*ombre l'oscurté senefie Qui est ou mauves cuer mucic. (Ms. 7918^ f. 369.) Losanger se va muçant. (Ms. 7615, f. 109.) Voir Muchier, Musser. Much, s. Musc, sorte de parfum. « Eauede nard, « de pouldres,et much ensemble meslez. » (Peregr. d'amour, f. 61.) Muche. [1* Cachette : « Icelle chapelle a une « retraite en manière de ung boueletou muche, qui • est maçonnée. • (JJ. 201, p. 107, an. 1470.)] — 2» Filet : « Que nul ne pesche... a harnas que on « appelle muche, qui est pescherie de roches, sur • l'amende de 50 sols. » (Bouteill. p. 507.) Muchette. Cachette: « LeBesguedeVillaines... • s'en vint en muchettes.... et print le roy don « Piètre. • (Triomphe des IX Pr. p. 585.) Mucheure. [Cachette : « Du sorplus qui li « ramenoit As povres Dieu le departoit. Ne fait « trésor ne mucheure. • (Vie des Saints dans D. C. sous Mussia.)] Muchler. [Cacher : < Ilutes et maisoncelles pour « yaux muchier. » (Froiss. Il, p. 151.) — Voir au gloss. de réd. Kervyn par M. Scheler, les suppositions faites sur Telymoiogie de ce mot.] 1 . Mue. [1 * Changement des plumes, des poils.des cornes : • Mue d'un cerf. • (Golgr.) — « Espervier « de tierce mue. » (Percef. II, f. 350 — « Muer en • mue, » (Ms. 7615, l, f. 102.) — 2» Cage où Ton met l'oiseau qui mue : « Souvent se retournoit com « oisiaus pris en mue. • (Brun de la Montagne, V. 812.) — • La mue de l'oiseau doitestre une mai- « sonnette en lieu solitaire, sans poudre et fumée, « et ou les poulies ne nuissent venir, afin que les « pouls ne tombent dedans la mue, qui gasteroient « l'oiseau. » (Fouill. Fauc. f. 72.) Or s*esmeut, or ne se remue, Or se tient comme oisel en mue. (Ms, 7615, /, f. 107.) 3* Chaumière étroite comme une mue : < II me • sufflst de coucher dans ma mue,* (Desch. f. 102<>.) — 4* [Lieu de séquestration, de gène : « Mors qui < m'a mis muer en mue En tel estuve ou li cors • sue. • (Ilelinau.) — « Sire qu'est ce que votre « nièce Est demeurée si grant pièce. Que n'est à « Karoles venue ; Ne sai se l'aves mise en mue, » (D. C. sous Muta, p 3.)] Hélas t amours m*a bien mis en sa mue, Quant je ne puis voler, n'avoir déduit, Ne veoir Tair de la très belle nue Qui de beauté comme la souleil reluit. (Desch. f. 169.) 5' Camp : Anslois sont issus hors de mue, HuT c'est jour, se bien le querrez. (G. Guiart, f. 996.) 2. Mue. [Féminin de mu, muet : « Eulx mors, « leur a este denyée sépulture, mesmementen terre « prophane ; mais ont esté gettez sur terre pour « estre mangiez par les chiens, oiseaulx et bestes « mm$. • (Lett. ae Charles VI, an. 1413.)! — * R^S^ « mu$, • (Fouill. Vénerie, f. 79.) MUE - 447 - MUE Mué. [Qui a mue : • Mil hoslurz muez, » (Roi. V. 129.)] — Par suile, on a dit subslanlivemenl: Et puis ung niez en prendrez Ou ung bon mué. (G. de la Bignef f, iA5,) Expressions : 1* * Mué de bois, » faucon distingué de celui qui est « prins de repaire. > (Modus, f. 59.) — 2o « Mué de haye. • (G. de la Bigne, f. 93.) Mueau. Muel : Ce dimence Dieu fit miracle Publiquement, qui fut bien )>eau : II guérit un demoniacie, Duquel l'esprit estoit mueau. {BorelJ Mucblaige. [Fourniture: «Item pour les esploiz « dou mueblaige de la prevoslé de Gaillefontaine. • (JJ. 45, p. 135, an. 1310.)J Mueble. [Meubles: « Face l'on crier en Tostque « luil li autre mueble fussent aporteis en Tostei ou « légal. » (Joinv. S 107.)] — Dans Perard, Uisi. de Bourg, p. 486. lit. de 1257, meuble est opposé à héritage, comme meubles à immeubles: • Se ainsie « avenoit que li gentilhome aliast de vie à morl sans « fere partie à ses gens, et il u'eust point de famé, « tuit 11 mueble seront à Taisné; mes il rendroilles « delesdesonpereloyaument.»(Ordonn.î,p. 415.) Muef. Mode, terme de grammaire : Ils sont du nombre pluralif, Et du grand m u^/' infinitif. [Desch. f, 405.) Mueiller. 1« Pleurer : Tous me deconfis, et mttel. (Voés. av. i300, JII, iSOO.) La nuit, quant... dormir vueil, Souvent mueil Mon vis^ tant pleurent mi œil. (Id. II, p. 569.J 2* Etre humide : Ll lens mueille. fid. IV, p. i444.) Mucl. Muet : Contrait, muel, mesel (Ms. lUiS, f. $3S.) A moy ne soyez pas muelc (Borel.J • Les lettres mucles, et qui point ne donnent de « son, ne de fin en sillabe se trop po non sont IX, « c'est assavoir b. c. d. f. g. h. p. q. l. » (Desch. f. 396.) Muel de masson, s. Les élrennes données par le duc de Bourgogne, ^n 1409, • se monloient bien « quatorze mille llorins d'or en certaine signiflca- « tion, c'est à sçavoir faits ù semblancc de ligne « qu'on appelle muel de masson^ tant d'or comme « d'argent doré, et ù chacun bout de chacun muel « pendoit une petite chainette dorée à la semblance.» (Monslrel. l, p. 95.) Muele. Meule : marcheans de lin, De tnucles, de fer de molin. {M$. 7 S 18, f. 983. J Muelequin. L^lofTe, molequin : Chascune ot vestu chainne blanche, Plus blanc que ne soit flor sur branche, Et mueiequins moult avenant. (M s. 19i8, f. 59. J Muelin. Moulin : Et concordé ont, ce me semble, K'il feront un muelin de vent, De cens ki ventent plus souvent. (Poêt, IV, p.. i335,] 1. Muelle. Meule : « Se aucun avoient moulin • parçonnier, et il fausist muelles en ce moulin. » (Ord. 1, p. 98.) 2. Muelle. [« Un|cuir fort, autrement dit muelle, « coppé en deux ou trois pièces, et la leste de la « ditie muelle coppée en trois. » (JJ. 163, p. 166, an. 1408.)] Muement. Changement : « Nous defTendons à « nos.... officiaux qu'il ne travaillent nos subgiez. « En cause que il ont par devant euls, par muement « de lieux sans cause raisonnable, aingois aient les « besoignes que ils ont par devant euls, es lieux ou « elles ont esté accoustumées à oir. > (Ord.I, p. 81.) 1. Muer. [Qui a mué : « Mil hosturs muers. » (Roi. V. 31.)] Que si veulx ung beau faulcon prendre, Et tu le voultes affaiclier Tout sauvaige, sour, ou muer. Se tu Faymes parfaictement. Tu le regarderas souvent. (G. de la Bigne, f. 29.) 2. Muer. [1<> Changer : « Li reis Marsilies (Cont.de Guill. deTyr, Mart. V, 612.) — 6* Infinitif pris substantivement ; changement : T.es hommes qui ont franc arbitrage, Qui par doucour muent comunement Les muers d'un sage foui qui depuis devient. (Desch. 29.) Mueson. [1<> Mesure, comme moison, aux Ord. Vil, p. 216, an. 1388. — 2« Droit de remuage pour les vins. • Comme à la requeste des fermiers de la > vicontéde l'eaue de Rouen, les vint de religieux « hommes l'abbé et le couvent de Jumieges, qui « avoient creus en leurs vignes eussent esté arres- « tez en la vicomte de l'eau de Rouen, pour ce que « l'en leur demandoit la mueson de leurs vins « vendus; et les dits religieux avoient maintenus « que riens n'en debvoient. » (Cart. de Jumieges, an. 1358, dans D. C. sous Ifu/a^îcum.)] Muet. Muet: < Aveugle fault eslre, muet et « sourt ; Trop de perilz sont à suir la court. » (Desch.) — « Muet comme un francolin pris. • (Colgravc.) Muete. 1* Départ: « Loeis le roi de France « Tist son ator, et son apareil pour passer en la « terre de Su rie, et envoia, un an devant sa muete^ MUG - 448 — MUI « de ses gens qui ari'iverenl en Tisle de Chipre. » (Conl. de G. de Tyr, Martène, V, c. 733.) — [. Et se « croisa, et esmut granl gent avec lui, et atounie- « rent leur mucte. • (Ménestrel de Reims, § G.) — 2<» Expédition : « Quiles et délivrés de tout don, • de toute laillée, de chevauchiée, deue à nous ou • à autres par nous de nous, par mucte de guerre, « par don de nosces. >• (Liv. Rouge de la Chambre des Comples, f. J3:2, an. 1300.)] — 3" Meute : Un cerf trovercnl maintenant, De .XVI. ramers fiers et grant, Li muetes li ont descoplées Baudcs, et bien entalentôes. (D. C, sous Mota (S.) Mueteinakers. [Séditieux : « Item s'il fust « que aucun donnasl malvais parlers ou reproches « pour aucuns dedens les guerres, on appellanl « slershomme ou inuetemakers. » (Suppli(iue re- mise par les Gantois au duc de Bourgogne, Martène, Anecd. 1, col. 1623.)] Muette. 1° Meute. [Dans les diphthongucs on transposait les letlres ; de là château de la Muette, au bois de Boulogne, pour château de la Meute.] Regarde des chiens la muette Qui est si beUe et si nette. (G. de la Signe, f. iOi.) "t [Logis pour les chiens, les veneurs, les pi- queui-s: « Eulxestansà lamw^//(? duchaslel tirèrent « deux viretons. » (JJ. 172, p. 556, an. 1423.)] — 30 Cloche de reflfroy qui sert à annoncer l'alarme et les cérémonies principales, et assemblées du corps de ville. On a vu mw^/éî dans le sens de mouve- ment, sédition ; et celle signification a élé donnée, comme i\ Metz entre autres, â la cloche qui annonce la rentrée du Parlement et le feu. — « Uuant aux « héritages en faute de biens meubles, criées s'en « font.... es jours de dimenches aux églises paroi- « chiaux, et ez jours de marcbié à la muette de !a • dilte ville, et s'en passe le décret â la muette par « fin de chandelle qui lors s'en allume par devant • le dit chastelain et echevins. ■ (iN. C. G. 1, p. 321.) Mugade. [Muscade: • Itel fruit cnm sont noix « mugades. » (Rose, v. 1343.)] 1. Muge. [Musc: « Que ^Uys que muge ne que • mente Flaira souef lor renomée. » (Coquillarl, Mon. du Puys.)] 2. Muge. Mulet: « Quand entre les poissons • qu'on appelle mitges, le masie est pris, attachez « le â cordelle, et le tirez le long de la mer, tout « aussilosl toutes les femelles qu'il a frayées voulans « mourir avec lui, se laissent prendre. • (Pasquier, Lett. t. l, p. 593.) Mugeit. [Muguet: « La nuit quant me doit « endormir. En vision si vie venir Un home sor un « blanc kevalTrestotcouvertjusqu'à aval De floretes « eidemugeit. » (Bibl. des Charl. 6* série, III, J41.)] Mugelaine. [Etoffe: « Cinq iiuuesàeinugetûinc, « presié 60 s. par. » (Nouv. Compt. de l'Arg. p. 72.)] Muger, s. Mugissement : « Muger des bœufs. » (Doctrin. de Sapience, f. 34.) Mugier. Mugir : « Mugier d'une voix oursine. » (Percef. 11, f. 57.) Mugir. S'est dit du cri des biches. (Perceforcsl, t. II, fol. 130.) Mugllas. [Parfum : • .vi. boutons de muglias; « sur chascun une perle. » (Inv. de Charles V, an. 1380.) -- - Unepatenoslre d'or, plaines de muglias.» (Id.) — « Une pelile cagette d'argent dorée à faire • ardoir mugtias. » (Id.) — « On ne senloil que « muglias, marjolaines et rommarins. ■ (Coquill. Mon. du Puys.)] Mugnler. [Meunier : « Les mi/ô^nf^rs doivent • prendre d'un moiton une escuelle et non plus. » (Coût, de ChâtillonsurSeine, anc. 9808».)] Mugotter. Faire un magot. (Cotgrave.) Muguaute. [Muscade: « Chascune livide de • salfran, de noix de muguautes, de girofle. » (Coût, des foires de Troyes, anc. 8312, 5, f. 150.)] Muguelias. [Voir Miglias:» 11 fut bouté, par • granl humblesse, Avec les robbes de Thoslesse, « Qui senloycnl le muguelias. » (3* Repue franche, éd. Jannet, p. 201.)] Muguet— te. [SwtsM«Plante aromatique: « Si • dirent. .. Dedens nostre loge manjons sur le mu- « guet et sur le jons. » (Bl. et Jehan, 3537.)] — 2* Jeune éléga?it, jeune élégante : « Une petite mu- « guette de la rue Saint Martin entra dans le logis.» (Caq. de rAccouchée, p. 185.) — [• Fuyez aussi toute « accoinlance De ces muguets pleins d'apparence. • (Dcsporle, Amours d'ilippolyle, 88* chanson.)] — Adjectif. Muscade: - Poivre long, uo\s muguettes, • fleur de canelle. • (Ord. II, f. 320.)] Mugueter. 1" Faiie la cour: « Mugueter un « mari, •> lui faire la cour pour arriver auprès de la femme. (Drant. Dames gai. I, fol. 14.) — « Lequel, • suivant la coustume des jeunes gens, muguetant • Tune, tantost l'autre et les trouvant toutes à son « plaisir. •• (Nuits de Strap. I,. f. 1J3.) — 2' Conter fleurette: « Devisé et muguetté. » (Arest. Araor. p. 408.) — • Il advisa un coq qui muguetloit une « poule. « (Des Perriers, p. 220.) — 3° Rcchei-cher: - Si nostre roy sentoit qu'un prince voisin voulusl - venir muqueter la frontière. ■ (Lanoue, Disc. Polit, p. 432.) Muguetté. Claude: • Muguetté de raouton. • (Cotgrave.) Muguetterles, s. f. Cajoleries. (Oudin.) Muguetteur, s. m. Cajoleur. (Oudin.) Muguos. Muguets, flatteurs. On lit, du comte de la Marche, époux de la 2* Jeanne, reine de Sicile, chassé de ses Etats et réduit à traîner, à Venise, une vie misérable: « Ce n'est pas merveille, car les « seigneurs trop gouvernez, et tropsubjects à leurs « vicieux muguos, Dieu veult qu'il leur en preigne « ainsi. » (La Salad. f. 42.) Muguot. [Magot: « Nous découvrîmes à peu de « frais le beau et ample muguot de Molan. • (SaL Ménippée, harangue de M. le lieutenant.)] Mui. [Muid: « Car tex n'a pas vaillant deus « miches Qui est plus aese et plus riches Que tex à MUI -* . cent muis de fromtnt. > [Rose, v. 4997.) — Voir dans D. C, IV, p. 459 el 460, la valeur des muids de ■ France, d'après le reg.de la Ch.de Comptes Nosler.] — • On vendoit un muis de froment .l. besans, et • le mui de farine .li. . (Continuai, de G. de Tyr, Martène, t. V, col. 630.) — Cette mesure de grains coDtenoit dans quelques pays 12 mines et 14 dans d'autres. (Beauman. p. 134.) — « Le mui de vin • conIenoit24 setiers. > (Ibid. p. 135.] Muiauls— ans. Muet : Il faut estre muiauU, et sourt. (Detch. f. 8i.) .... Cil a trop le cuer aver Qui est esctiars de biau parler. Puisqu'il ne soit eoura, ou mniaus ; Mes dix est convolleux mourciaus./'Ma. 76i5, Il,f. 138.} Muld. . Muid de clergie. • (Cotgr.) — On se servojL à la guerre, en 1610, de muids à guichet: • Demi lunes, tentes, caques, barils, muids à gui- • chel, métaux, drogues, alliages, clayes, tombe- . reaux. • (Mém. de Sully, II, p. 484.) Muiée. [Mesure de terre qui contient un muid de semailles: < Deux mutées de terre abanaule. • (Hisl. de Cambrai, 4* partie, p. 36, an. 1290.)] Muiel. Muet : Parlèrent Trestot cil ki la muiel erent. {MouêJt. p. SOI.) Parole en langue muiele. (PoSs. av. 1300, II, p. 806.J Je vodroie. par S. Rémi, Qu'il fuissent or droit ' Ou la langue euissent muietle. (Froiu. poëa. p. 378.) Mulement. [Mugissement, en parlant de ta panthère : ■< Jeté un si grant muiemenl C'on la puet • oir clerement. • (Bestiaire, dans Du Cange, sous Mugulare.)] 1. Muler. Quia mué: 8ue mi vault mieua ? pour lui regaaignier, u li muieri qui ait assez volé, Ou li niais qui est à afaitier. (Val. n° 15SS, f. ISS.J 2. Muler, v. Mesurer. A povre muisoQ tout autre chose muic/Vs. 7Si8,f.338.J Muieur. [Mesureur : • Se il avenoil que li abbes • el li convens donnaissent leur disme à moison, • ou qe il fesissent cuellir par leur propre serjant, ■ il me feroient avoir le serment des muieurs ou • de leur propre serjant... de garder toute madroi- « ture. • (Gart. de Gompiègne, 182', an. 1257.)] Muille. S- Mouton de Sardaigne, dont la (oison est semblable à celle des chèvres. (Cotgr.) Mnillere. Femme légitime. On lil au fol. 46 du Gr. Coût, de Norm. • les lient à loyaux • : • Come ■ deux soers eyent arraing à assise vers un tenant • et dount la une soit muillere, et l'autre soit bas- • tarde, tout die l'assise que la une fuit née deas ■ esposailles, et l'autre devant. Ja pur ceo ne re- • meine que la saisine ne soit juge à l'un et l'autre, ■ sauve û la muillere sa accion ii recoverer la ■ partie de la bastarde par brefe de droit, puisque • ele avéra âge de ceo faire, et la soit dedust 1& • (Charte du ►- MUL ■ repUcation ; de mesme la balardy. > (Britt Loïx d'Anglel. f. 212.) Muillon. [Petite meule de hlé ; Chron, des ducs de Norm., II, v. 22064.] Mu Ire. [Mugir: •S'escrloitausi corn eomuiant.» (Mir. de S, Louis, p. 428.)] Li puissanz s'enfuient, beuf ne vache ne muit (Boa, 98.) Li luioDt qui braient, et muietil, A grant routes vers l'ille brûlent. (G. Guiart, f. 300.) Crians, meuyanê, et tout ce nuit. (Deich. f. 385.) Mulsl. Moisi : .... Pain noir, dur, et haslé, Tout muiti, et tout tresalé. (Mt. 7S18, f. S86.) Mnisnage. [Droit de mouture : < Item la muis- • nage en ladite ville pour ,xx. solz. vicomte de Falaise, f. 242, an. 1295.)] MulsoD. Mesure (voir Huieh 2): Ce me fu cois droit au buïbsOD, Dont je ne scsi pas la muison Volumer, ne le compua prendre Car je poroie bien mesprendre Au mesurer Lien et h point, (FrniM. poëa. p. 359.) Muiste. Frais : < Rose est muiste et le soleil ■ chaus. ■ [Froiss. poës, p. 433.) Voir Moiste. Muistement. Délicatement: ■ Et le nourrist « très muistement. • (Froiss. poës. p. 363.) Mui. ["Mulet: • Ne mui ne mule que poissiez • chevalcher. » (Roi. v. 480.)] — • Ctievaus et ron- ■ cins, et palefroiz el muis et mules. « (ViUeh. 53.) Mulcter. Condamner à l'amende: • Agesilaus • fut mulcté par les ephores, pour avoir attiré à ■ soy seul le cceur et la votonlé de ses citoyens. ■ (Mont. Ess. l. II, p. 711.) Mulctoire. Qui mérite amende. (Cotgr.) Muldrieux. [Meurtrier: • Muldrieux el autres - malfaiteurs. • (JJ. 103, p. 6, an. 1370.)] Mule. [Mule : ■ Une mule d'Arabe. • (Roland, v. 3943.)j En mer se mist, à nos s'en vint. Des ^ranz ondes nul plet ne Qst. Au pié du mont de mer oissi, Iluec B'escolt le maufé, si C'une grant mule fist de soi. Puis monta sur le mont vers moi. (Parton. f. 166.) Expressions : l* • Brider la mule aux despens ■ d'autrui, • se fournir de ses nécessités aux dé- pens des autres: • Faisant le dévot hypocrite, le • frère, jugeant autruy hardiment, et se justiflaut ■ impudemment, jamais ne jurant qu'il n'y eust « mensonge lucrative il parjurer sur quoy fauce- • ment il faisoit fin de plaid, el lirider ta mute. • (Alecl. Rom. p. 38.) — '2» « Faire garder, ou tenir • la mi(/^, - faire attendre & la porte: • La reyne > d'Angleterre ne faisoit grand cas du prince (Casi- ■ mir, général des reistres), et plusieurs fois lui a • fait tenir la mule, cela s'entend qu'il eniroit ordi- • nairement dans la chambre de la reyne, et que le • dit prince demeuroil en l'aiilichambre, et non • sans eslre brocardé d'elle, comme elle s^ait bien 57 MUL — 450 - MUL • faire. » (Brant. Cap. fr. III, p.49.) — 3o « Chevau- « cher la mulle » : Saraedy prochain toutes fois On doibt lire la loy civile. Et tant de veaux qui vont par ville Seront bruslez, sans faute nulle, Car ils ont chevauché ta mulle, Et la chevauchent tous les jours. (C. Marot, p. i^i.) 4* « Enseigner ù harperdix mules » : Autant vaudroit battre son cul en chaut, Ou enseigner à harper dix uiuleSy Que de parler à lui, ne bas, ne hault : Chantez à l'asne, il vous fera des pés. (Dcsch. f, 23.) 5* « Opiniaslre comme une mule^ » extrêmement. (Oudin.) — 6o « Ferrer la mule^ ■ dicloii lire de rhisloire de Vespasien : un de ses serviteurs fit ferrer la mule de Tempereur, pour laisser appro- cher un solliciteur qui l'avait corrompu. (Oudiu.) — ?• « A vielle mule frein doré. •> (Cotgrave.) Les vieilles femmes aiment la parure. — 8*> « Il ressem- « ble ù la mule du pape, il ne boit qu*à ses heures.» (Rabelais, t. I, p. 22.) — 9" • Mules d'Arragon. • (Poës. av. 1300, IV, p. 1653.) — 10- « Bonne mule, « mauvaise beste; belle femme, mauvaise teste. • (Oud.) — 11" « Aller %\xvmule. » (Id.) — 12" « Bailler « du foin à la mule. » (Id.) — 13" « Qui ne s'avan- • ture, n'a cheval, ny mule, • (Ul.) d'après Rabelais. — 14" - Qui trop s'avanture, perd cheval et mule. » ad.) 2. Mule. Meule : • Grosses mules et pierreuses.» (Gast. Phéb. p. 100.) 3. Mule. Estomac du bœuf qu'on nomme cail- lette chez le mouton. (Nicot.) 4. Mule. [Fissures qui surviennent à la peau du paturon et du boulet chez Je cheval : « 11 ha les « mules traversainnes Qui ne sont pas en yver « sainnes. » (Machaut, p. 80.)] Mulerie. [Mariage, dérivé de mulier : « Lequel • Begnald engendra Simon de Asseles en mulene,» (B.C. IV, p. 568-.)] 1. Mulet, [l*» Quadrupède engendré d'un âne et d'une jument : « De sus le fer fust un mnle% trus- « sez. » (Roi. V. 3154.) — « Li clers vint sur un « mulet ambiant. » (Roncisv. 163.)] Expressions : 1" « Ferrer le mulet. • (Colgr.) — 2* • Tour de mulet. ■ (Ibid.) — 3' • Faire garder Je « mulet, > faire attendre longtemps ù une porte. (Oudiiï.) — 4® • Il m'avoit donné le coup de pied de • mulet, et fait le tour d*un ami ingratissimç. » (Branl. Cap. fr. IV, f. 311.) Il" Jeu : Juiens nous au roy qui ne ment, • .•• Au mulet, au sallir plus hault. (Fioisa. poês. p. 80.) lU"^ Mulet Od^/,inom d*un esprit courant la nuit par les rues d'Orléans. (La Planche, Etat de la France sous François II, p. 211.) 2. Mulet. Poisson : Au muiez, et au Uevre pris, Et à la menue peschaUle... (Bataille de Quuf^esmejf.Oi.J MuUêf saomonsi estorjons. (Ms. lOiH, 7, f. iOA,) Muletaille. Haras de mulets. (Cotgr.) Mulete, s. Caillette de veau ; gésier des oiseaux de proie. • Mulete, gésier...., de gros et ferme car- « tilage, dans la toile des intestins de la volaille, à « Topposite des reins, dans laquelle descend, du « jabot, la mangeaille des oiseaux, et s*en acheva « la digestion : pochete , qui se nomme gosier au « gênerai de la volaille, et mulete es oiseaux de « fauconerie. » (Dict. de Monet.) Muliebre. Qui appartient ù la femme. (Cotgr.) Muliebrement. A la façon d'une femme. (Cotgr.) Muliebrité, s. f. Etat, essence de la femme. • La nature forgeant la femme, ha eu esgard ù la « sociale délectation de Thomme, et Ma perpétuité « de l'espèce humaine, plus qu*à la periection de « rindividuale mu/t^^ri^^'. • (Rab.t. III, p. 176.) Mulin. Qui tient du mulet. (Cotgr.) Mulle. [Meule : « Et nous muschames en ung « grant mulle de fain. > (Froiss. XI, p. 120.)] MuIIequlnler.[Fabricantdetoilesfines,mu]qui- nier : • Lorin Bretoul mullequinier de queuvrechiez « nez du Chastel de Cambresis. » (JJ. 143,^'p. 204, an. 1392.)] Mullet. Mulet, poisson : Gardez vous bien de mangier maqueriau)^, 9^1^ Et ces mullés, c'est viande pourrie. fDesch. f. 2i4.) Mullon. [Pelile meule, mulon dans Touest]: « Le fain ont mis en un mullon.* (Ms. 7218, f. 215.] i. Mulot. Meule : « Si quelqu'un en colère « menaçoit un austre de brusler ses ediHces, ou ses « fruits dans sa grange, ses moissons en mulots on • amassez.... il sera rigoureusement puni. » (N. C. G. I, p. 843.) 2. Mulot. [Souris des champs : « Me courrouçant « contre la taupe et mulots qui me font tant de « mal. • (Contes d'Eutrapel, ch. 34.)] Muloter • est quand le sanglier va chercher les « caches et greniers des mulots, auxquels fils ont « assemblé le bled, gland, et autres fruicls. > (Fouill. Vén. f. 58.) Muloteur, 1er. Chasseur de mulots. (Cotgr.) Mult. [Adverbe ; beaucoup : « Mult granz « amistez. » (Roi. v. 29.)] l.MuIte. [Adjectif; nombreux: « Escuz unt « genz, de multes cunoisances. » (Roi. v. 3090.)] 2. Multe, multer. [Amende, condamner à Tamende, aux Ord. V, p. 149, an 1368 ; au reg. JJ. 137, an. 1389.] Multicuple, adj. Composé de plusieurs; nom- bre qui en contient un autre plusieurs fois. (Colgr.) MuUilatère. [Héritage qui a plusieurs tenants: « Une grande pièce de brueres.... ayant plusieurs « costés multilatères. » (1680. Aveu de Château- « vieux.) L» C. de D.] Multlpllable , adj. Qu*on peut roullipUer. (Cotgr.) MUN - i Miiltiplianz. Fécond, dans les Sertn. de Saint Bern. p. ^^6, en Ulin multiplex. Multiplication. [i° Opération d'ariUimélique : • Quand tu avéras lot divisé, (lueli nombre deaeure • sera meures de celi dessous, lu garderas ce nom- • brcdehors elle provera après par iBu/Wp/it'aiJon.' (Comput du xiii- siècle, B. N. 7929, folio 15.)] — 3* HiilliUide : • Son cors Tut mis en sépulture à ■ grande mH/f ipfit^lton de chevaliersetd'escuyers.* [Al. Clinrlier, Hist. de Charles VII, p. 10.) Miiltlplicitelt, s. Mulliplicilé, en latin muUi- pUcitas. (Serm. Kr. ms. de Saint Bern. p. 281.) Multlplieinent.HaUipUcaEion,dans S' Bernard, Serm. ms. p. 57. Multiplier. Etendre: Jlfu/fiji/ia usa seigneurie. {Chr. de Saint Denis, I, f. 34.) — • ISulliptierent tout • en rien, » c'est-à-dire se ruinèrent, comme les alctiimisles qui de tout ne font rien. (Des Ace. Bigarr. f. 43.) Multiplleur. • C'est un enchanteur et un mulliptieur de parolles, • un grand parleur. (Lanc. du Lac, m, f. 85.) ' Multitude. [Koule, grand nombre : • En toutes • batailles multitude ne vaul pas tant comme • verluz. • (J. de Heung, Végèce, I, p. 8.) — ■ Et • flsl mettre granl multitude de femmes en l'ostet, ■ qui par povretei s'estoient mises en pechié de • luxure. ■ (Joinv. § 725.)] Multitudlne. Héme sens, fait sur l'accusatif multitudinem, dans Sainl Bern. Serm.ms. p. 21. Multon, um. [Mouton : ■ Le multon qu'il volt 1 tuer. ■ (Rois, p. 50.) — ■ A sel pas que cil firent ■ qui l'arche portercnU'um sacrifîout un buefeun . multum. . (Id. 141.)] Moment. Changement, mutation : > Nous serons • tenus à mumen/ de seigneur, chacun masies, et • femeaux tenant feu et lieu, une livre de cire, et • plus ne leur pourrons demander, ne nos hoirs et • successeurs. • (Beauman. p. 440.) Mumle. [Homie. On croyait, au ivi* siècle, que la poudre de momie d'Egypte était efQcace dans les contusions et tenait lieu de vulnéraire. Ambroise Paré a fait un discours contre cette croyance : ■ VouH me feistes cest honneur de discourir de plu- • sieurs belles choses, entre les autres, comme on • ne vous avoit point donné â boire de mumie ; tors • je vous feis responce quej'eneslois joyeux, parce • qu'elle pouvoit beaucoup plus nuire que aider. »] l.Mun. [Affirmation: • E ceausqu'um nepurra • aveir ne asembler, Lur mesage od lur lelres i ■ deivcnt faire aler. Savoir mun s'il voidrunt cel ■ sacre graanter. • (Thom. de Cantorh. p. 127.)] '2. Mun. [Accusatif de meus fail sur muum, par assimilation â suum : • Il me sivrat ad Ais à mun . estage. » (Roi. v. 188.)] MuDde. Pur : ■ Satnl Benoit, ch. 35.) Muneè. [Monnayé : < E bien soissante livres « d'argent tut tnujic^. • (Thom. de Cantorb. 152.)] Municipe, s. m. » Bourg, ville d'Ilalie hors le • terroir de Rome, dont les hnbitans furent jadis < qualifiés du droit de bourgeoisie romaine, ou ■ anlier, ou limité, à condition pour le fait de l'an- ■ lier, de transmarcher leurs familles dans la ville ■ ou la banlieue de Bome, à faute de quoi, ils ne ■ jouissoient que du titre honoraire de citoieas • romains, et du droit de légion (jui esloit de mar- • cher, et camper dans le cors des légions romaines. ■ (Monet.) Miinje. [Moine : ■ Munies, caaunjes, pruveires ' . curunez. • (Roi. v. 2956.)] Munificance, s. f. Libéralité extraordinaire. (Uonel.) MuDiments, s. pi. Pièces justificatives,, litres, Chartres, documents : « Les charlrfts, et les muni- • m£»s que les preud'hommes ùjUMeront qui les • églises avoienl fondées par leur dévotion. • (Chron. de Sainl Den. I, f. 8.) — ■ Les registres • et autres titres, el tnunimens anciens. • [Coût. Gén. 1, p. 96.) — • Veu par nous les escriptures ■ desdi^ demandeurs seulement, leurs lettres, ■ litres, actes el autres munim^fts. •■ (1505. Aveu de l'isle; L. C. deD.) Munjoie. [Voir Monjoie et Mo^TJOlE ; enseigne de Charicmagne : • Gefreid d'Anjou portelt l'orie* • flambe ; Seint Pierre fut; si aveil num Romaine ; ■ Mais de tfuit/oiË iloec oui pris eschange. • (Bol. V. 3093.) — ■ Munjoie escriel, ço est l'enseigne • Carlun. • (!d. v. 1234.) Voir sur l'origine de ce mot l'Histoire du Drapeau, par M. Marius Sépet, p. 25 et suiv.; p. 229 et suiv. ; Montjoie Saint-Denit d'Ad. Baudouin, dans les mémoires de l'Académie de Toulouse ; les Brapeaux français, par Desjardins, 1874, in-8'.] Munir. [Fortifier : > Un roy ne peult avoir for- • teresse plus forte, ne pins munie que l'amour, la • foy et la bienveillance des hommes. > (Amyot, Aratus, p. 00.)] Munité. [Lieu qui a privilège d'immunité: • En > la vile el cité de Rouen avons un ancien manoir, > la chapelle Saint Philebert dudit ancien manoir, > où sont plusieurs maisons etjardias clos de hauts . murs, anciennement nommé Turris Alneredi, et . de présent la Poterne, qui est lieu d'aumosne, ■ franchise et mimite, assis près le Pal:iis, en la ■ paroisse Saint-Lo. > [Cart. de Jumièges, I, p. 10.]] Munition. [1° Fabrication : <■ S'ensuit la façon • de faire la munition et composition du feu gré- « geois. ' [Liv. de Canonncrie, dans Reinaud et Favé, du feu grégeois, p. 142.) — 2» Provisions de guerre et de bouche: • Munition de gueule.» (Oud.) — <• Munition de pain. > (Du Bellay, liv. VIII, 267.) MUS - « Martrisseressc. Meurtrière : . . . . Je sui une pécheresse. Et de marne umrirUiei-cite. (Mi, 7615, f. 3S0.) \. Mus. [l'Muel : ■ El si tu cliascun d'eus plus ■ simples et plus mus Conques ne fu nonnains en . habit de reclus. . (Drun. v. i6»3.)] Aios serai tout adëscoiB, et mua et laisans. lb.7iia,rol.3!i7. • Aulres manières y a de chiens muz Mut. < s'appellent pour ce que si un cerr vient aucliange, ■ ils iront après, mais ils ne diront mot, tant ■ comme ils seront avec le change. * (Chasse de Gast. Pbeb. ms. p. 12(i.) — 2* Silencieux : • Pais • d'Artois, qui si est mus. et deslrois, pour ce que • libourjois ont estési fort mené qu'on n'irantdrois, ■ ne lois. • (Cban. du xm* s. ms. Bouhier, î. 288.) — 3° Insensible, impuissant : Li rois Ricars n'i tu pas mut, AJns esloit doutez et cremus. (ttovtk. p. 5S0.J Amour est de cesle msnicre Qu'il esveille les esprits tnuii, Et les plua sages retiAcamM&.fRecr.det Devis am.p.SS.J 2. Wns. [Uusci • Quatre patenoslrea d'or, à ■ façon de Venise, plaine de mm et d'ambre et au ■ bout ung reliquaire. • (Ducs de Bourg, n" 31t>l, an. 1467.)] Musable, adj. Egaré. Musage. 1° Etat du faucon mis en mue, au propre et au figuré : Se serrez fust de totes para Nez de vileîns il fust buisarz, Li essorez est d'essoraige, El li muiers »o>-t de »iusai cesser d'aimer sans succès : Mais j'ai conquis, bien m'en vaut, Ce que j'ai oie querant, El suis imu» du inuaaye. fVal. ii° 153S, f. ÎGS.j 2° ■ Payer ou faire payer le musage, • payer ou ftiire payer la folie qu'on a eu d'attendre, de perdre SOD temps. * Honte seroil à une pucelle, s'elle lais- . soit le premier amy pour le second, se trop • grande n'en esloit la raison ; et pour ce que les ■ pucelles ne veullent nuyre que si preux chevalier ■ comme il est, et qui tant les a servi à gré, paye • le musage. • (Percef. V, f. 83.) secourez mo; - de qnor? des maulx d'amer. Et quels soni ils ? iu passent toute rage ; Ba sont ardans, ils font couleur muer, Ôb font un fol estre d'un homme saige, Ils font trembler, et paierie muaaige, Aler, venir, panier, et pou dormir. (Desch. f. i45.J i- MUS 3* ■ Quérir le musage, ■ chercher le moyen de muser: Fauls espoirs a .r. cens amane bonnis. Qui tout adez va querans le muiage. vitiG. B- tsa, f. let. 4* «Prendre le wiMMiïe,' perdre son lemps,aîmer en vain : Tant ne me sai do li servir pener, Qu'A tous besoings ne la truis sauvage, En li amer ai iciidu le inuaane. Parl.n.l3l»,IV.p.lfn. Un visace Si beau, si dous, quar nulc image Ne fi si lanl rendre le muaage Corn fel le sien. fMt. lUê, {. «04.; Musalcq. Mosaïque: • La chapellede Saint Uarc • (de Venise) qui est la plus belle et riche chapelle, • toute faite de musaïcq en tous endroits. • (Coin- mines, p. (iil.) Musangere. Mésange. (Cotgr.) Musaraigne. • Muset, muselé, petit rat la < muflle long et pointu, de morsure venimeuse. • (Dict. do Uonet.) Musard, art. l°Paresseux, comme l'oiseaii teao en mue ; celui qui perd son temps à faire î'amoar: Je ne vueil plus A voua, dame muser. Vous povei bien quérir autre miuart. Car mappercoy qu'on m'a fait amuser. (Deteh. f. SBSJ • Gens estourdis. et musarM de nature. • (Rab. t. V, Prognost. p. i.) Cil est mutari qui a tel feme bée. P(ipi.af. 1300, tv, p. liH. Et la Rontesse reparole Qui n'ealoil muiarde, ne folle. (Mt. 7615, U, f. fit.) On lit aux poètes avant 1300. (IV, p. 1651) : ^Musart • de Verdun. • Mielx se doit essorer Muiari, que esprouvcr. Ce dit li vilains. (Prov. du eotnU de Bret. f. US.) ' Chastie musart, • nom d'une poésie contenant des réprimandes contre ceux qui s'amusent à aima. (Pabl. ms. de Saint Germ. f. 105.) — On lit ■ chastier • musart • au ms. 7615, Il.f. iS».) — • Fera muser > musart. > [Chans. du im* siècle, ms. Bouh.f.M.) — • Faire du musarl, • tergiverser. (Brant. sur les duels, p. 283.) — 2* [Sot, fou, étourdi : - Quant K < rois et li legaz et li autre baron virent qu'ainsi > esloit, si se tinrent à musart. > [Hén. de Beinu, § 178.) — • Qunnt il al daerain n'en set îœîp, Por • fol et por musarl S'en fiiit tenir. • (Aiol, v. itîli.) — ■ Vous déistes comme hastis musarz. • (Joiov. t27.)] — ■ Il les tint à fous et à musars. > (Coatin. eCuill. deTyr. dans Martène. V, col. 691.) • est bien musars qui lence ù folegeot. f. 175.) — ■ Musnn et nie^s. • (C. Guif" De ses amis en fu blasmée, Et ledengiée, et mesamée, Et clamée folle iiiH.'!ardc, 3° Femme de mauvaise vie Tous mainteoi'.'. une nuisarde Qui vous honnii. et vuus afol^ Et tous li motutes Eli parola, MUS - 455 — MUS Musardiaus. Niais, qui sort de mue, comme le faucon niais sort du nid ; Uns musardiaus j Quant biens U est destinez, N'est point si lies c'uns ainsnés. (Vatic. n» iADO, f. ilO.) Musardie. !• Folie ; on lit dans le portrait d'un personnage allégorique : En son chief en crois tondu, Ot folie un biaume agii, A un cercle de musardie. (Ms. 7015, II, /". i93,) 2** Lâcheté, indolence, dans Al. Chartier, Quadri- loge inveclif, p. 409. Musc, muscq, musez. [Musc : « Un autre luy « apporta une grande chaisne, qui estoit en deux « ou trois doubles, de grains de musCy entremeslez « de perles et de petits grains d'or. • (lie des Her- maphrodites, an. 1588.)— «Pour une grande chesne • de muscq de Levant, ambre gris et civette, faisant « trois tours. » (Comptes royaux, an. 1591.)] — « Musc bastard, • excrémens. (Oudin.) Leurs babitz sentoyent le cyprès, Et le musez si abondamment Que l'on n'eust sceu estre au plus près Sans esternuer largement. (Aresta Amorumf p. 14.) Muscadet. [!"> Raisin muscat : « Lesquels com- « paignons estans en ung jardin assis prez la « muraille de la ville de Romans, où ilz estoient « allez en intention de y trouver des muscades. » (JJ. 194, p. 370, an. 1473.) — 2* Vin muscat : • Et • buvoient de ces bons vins et de ces bons musca- « dés.^ (Froiss. V, 352.)— • Muscadet et malvoisie. » (Contrea. de Songecreux, f. 120.) — « Vin bastart, « muscadet, ou autres semblables vins. » (JJ. 170, p. 1, an. 1415.)] — • Vin grec et du vin muscade. » (Desch. f. 51G.) Muscadins, s. Petites pastilles qu'on mange pour avoir bonne haleine, ainsi appelées du musc qui entre dans leur composition. [• Garnir et bas et « haut de roses et de nœuds, Les dents de musca- « dins, de poudre les cheveux. » (D'Aub. Tragiques; Princes.)] Muscagineux. Hucilagineux. (Cotgr.) Musche. [1" Mouche: « Il dict,e vint musche et « wibezen tuzlesfinsd'els(Egypte.) • (Lib. Psalmor. p. 156.)] — 2** Mouche artificielle, engin de pêche : « Qui est trouvé peschant depuis la S* Jean jusques « à Pâques, à harnas qu'on appelle musche, chei en • amende de soixante sols. » (Bout. Som. Rur. p. 860.) Muscle. [« Muscle est l'instrument du mouve- « ment volontaire. » (Paré, I, p. 8.)] Muscoslté. Mucosité. (Cotgr.) 1 . Muse, terme de vénerie ; plaisir qu'a le cerf à flairer la biche : « Du rut, et muse des cerfs. » (Fouill. Vén. f. 16.) 2. Muse. [l'Action de muser, de faire le musart : « Le tens vient, la journée passe, Li roys de France « fait la muse ; Jouhan ne vient, nul ne Texcuse. » (G. Guiart, v. 2818.) — « Gum lestes or musart et fol « Qui de muse a depechiet fol. • (Renart, v. 2838.)] — 2» Tromperie : • Prince qui sçavoit par belles « promesses donner la jnuse à ses ennemis, et « rompre tout d'une suite et leurs choleres et leurs « desseins. » (Pasquier, Letl. 1, p. 154.) — 3* Amu- sement : Tant bien daneans au son des cornemuses. En ce plaisir souvent e\V font leurs muses D'esprit ramage et cœur de gayeté, En conspirant toute joyeuseté. (FouilL Vénerie^ f. 92 •»./ 3. Muse. Museau : On lit d*un mari qui avait lonjçtemps frappé à la porte, et qui prêtait loreille tandis qu'on cachait le calant : Plus ne repostrent, ne ne firent : Tôt maintenant la porte ouvrirent Au borgois, qui tendoit la musc. (FaU. de S. G. f. 65.) 4. Muse. Cornemuse : « 3Iuses, calemelles, « naqwaires, trompes et trompettes. » (Froiss. Il, p. 150.) [Voir sur les différentes espèces de muses^ et sur les instruments de musique au moyen âge,le mémoire de M. Boultée de Toulmon, au t. VII de la Société des antiquaires de France, U* série.] Avec eux estoit gens Qi leur cant, et kalemel, En la musc au grant bourdon. (Vatic. n« 1490, f. 113.) 1. Musel. [Qui passe son temps à muser, à aimer sans espoir de retour : « Deus confonde le musel ki • n*aime joie et baudor. > (Chansons de Colins Muses, Wackern. p. 75.)] 2. Musel, seau, slau. [Museau : « Rainsantle « pié a destendu Et Ysengrin a si féru Entre le pis « et le musel ;Toui coi le jeta el prael. » (Ren. V. 7699.)] Tendre le musel A tous vens fPoët. av. 1300, IV, p. 1361.) « Courut sus au lyon,... et le fiert tellement par « le museau qu'il luy couppe tout. » (Lanc. du Lac, . t. II, f. 54.) Et leurs musiaux plains, et remplis. (Desch. f. 417.) « Fournir son musiau, • manger, avaler en gour- mand, goinfrer. (Comparez < fourrer sa mouse » dans Villon.) Foumissen t leurs musiaux De cras loppins, et de bon vin sur lye. (Desch. f. 214.) Muselé, s. Cornemuse : Qui a plus gro3 tabour, et plus grosse muselé, Et qui miex set muser, et plus haut la fet brere. Ms. 7218. f. 979. Muselées, s. pi. Coups sur le museau : Lors les veissiez entrebatre, Et donner meriaus, et poingnies, Et muselées, et groingnies, En lieu de gastelez rasiz, Si très grant que par les naséz Leur saut le sanc plenierement. (G. Guiart, f. 332.) Museleux, 1er, adj. Qui se met au museau : « Licol museleus, ou muselier. » (Cotgr.) Muselière, s. Inclination musarde et fainéante dont Rabelais accusait la noblesse du royaume. (Le Ducbat, sur Rab. t. Il, p. 76.) Musement. l*" Action de muser, dans THist. de Louis de Bourbon, p. 109. — 2* Amusement : « Si MUS -4 • n'esloient pas espargnez en son musement les • trésors... car le noble roy Henry d'Angleterre se • penoit de le (Louis VU) grever de toulte sa force. • (Chroniq. de Saint Den. I, p. 242.) Musequin. Minois, petit museau : Ses dentcleites d'y voire. Et la barbâlette noire De son muifiiiin Inaad. (J. du Bell. f. 465.J On employait ce terme pour caresser sa mai> tresse : Mon beau petit mtuequin doulx, Ouvre nous l'huvs, ma douice amye. HblDlra da tUiU* Frutdi. p. U6. [• Adieu , petit mvêequin , A Dieu soyez , ma « popine. • (Chans. du xv* siècle, p. 8, v. 25.)] 1. Muser. Terme de vénerie. Etre prêt d'entrer en rut, en parlant du cerf : * Environ de la Hagde- ■ Jeinne, le cerf muse. • (Fontaine Guérin, Trésor delVén. p. 44.) 2. Muser. [Jouer de la muse: • C\\?iu% qui musent • et qui flagofent. * (Mir. de Coinsy, liv. III.) 3. Muser. [!• Faire le musait, perdre son temps : • Tout ce li disoit ele pour li faire muser, Pour avoir ■•^plus d'espace de leur chose areer. . (Berte, coupl. XVII.) — ■ Il [^a^cissus] musa tant à la fon- ■ -taine Qu'il ama son umbre demaine. - (Rose, V. i5(M.)] Lonc tene a à moi musé. Et n'i a merci trouvée. (Poês. av. 1300, t. IV, p. t5i6.) Cil qui plus ae sont délité En toi BErvir, plus ont mu»é; Car Bcrvi ont ne aevent qui. (Mg. latS, f. SOS.J Tant y mutay que perdi l'apclit. (Loy. des f. antourt, 303.) • Puis-ge garder un musart de muser. • (Marg. de ta Marg. f. 293 '.J — • Tandis que le loup muse, I la brebis entre au bois. > [Dicl. de Colgrave.] — . Tel cuide aimer, qui muse. - (Ibid.) — 2° Retar- der,arréler: • Encelle porte il flstniîiscrlaroyne. - {Lanc. du Uc, t. I, f. 46.) Grosses pierres de lancier prestes Leur lessent cbeoir sur les testes. Tant leur oiusent, tant leur melTont Qu'a force reculer les font. {G. Gtiiari, f. S98.J < Ainsi qu'elle musoit troo, sa mère dit au valet, ■ Jean va t'en quérir celle flllc. > (Moyen de parven. p. 60.) — ;i" Tromper : Por ce qu'il estoit des^isez, Fesoit muter tote la gent, C'est U escus de Ihus argent. (Us. 7CJ5, /. 11, f. iOl.j Le pannetier leur exposa (Deich. f. 47?.; h' Réfléchir : • Ils muso^jent comment ils pour- • l'oyent Irouver passage. ■ (Kroiss. liv. H, p. 152.) — . Se (la femme) est sage, elle doit penser, et > muser à quelle fin, ou bien, ou mal, la chose « poull venir. » (Le Chev. de la Tour, Instr. à ses niles, f. 24.) .... Que chascuns voie, et muse. De quoi dieux le voult consire. (Desch. f. 89.J Museras. [Javetot : > II lancent lor e lances 8- MUS ■ e espiez , Wigres e darz e muteras. • (RolaDd, V. 2075.) — . Museraz empennez. . (M. v. 3156.)] Mnserle. 1* Action de muser : Prince, l'ollroy vueil, on le reffuser A un seul coup, sans trop grant tnuaerie; A madame Ta cil, pour ce denuuider: ITaymerei vous, ou m'aymerei voua mie. (Detch, iOS.f 2* [Sottises : . Lequel (bateleur) faisoil agenoiller ■ lesbonnesgensdevant lui et leurpreschoit plu- • sieurs gabuseries et museries. . (JJ. 179, p. IM, an. 1448.)] — 3» Rdverie : « Comme (le t^evalier) < se deleetoît en soi mirant en la beaulté du viaire < de la pucelle, il luy survint empescbement caj- • sent à luy, et deduysant aux regurdans, car bien ■ esloit sa muserie veue de plusieurs pucelles : car • luy comme enlentif esloit moult embroncbé en la • fontaine clere, et luysant. > (Pcrceforesl, V, t. 85.) Je sui tout plain de muserie. (Ùi. 7615, t. Il, f. 130.} Muserolle. Partie de la bride du cheval. (Cotgrave.) Muses, Muset. [Souriceau : • Dou muset ki > quist famé. Jadis fu si enorguelliz Li mutés • k'um claime suriz Qu'il ne pooit en sun paraige, > En suu semblant, n'en sun tignaige, Famé truver ■ qu'il presist. ■ (Marie de France, dans Crépet, 1. 1, p. 212.)] Muset, s. Air de musette : Si li ai cbanté le muset. Par grant amor... (Poès. av 1300, t. Il, p. 710.) Museleeur. [Husard : • Ne soyons pas fnitw- < teeur Mais tout adès aions peeur. ■ (Miracle de Coinsy.)] Musette, [Instrument de musique; voir l'arti- cle déjà cité de Bottée de Toulmon.] Tous trois sur l'erbelette, Et cbantoient, par mos gentieue. Avec une basse muselle. (Froiat. Poéi. p. S79.} Pipes, canetneaus, et flagoa, El muaelte» à bourdons groB. (Id. f. 985.) • Ung grant gayani... en sa main tenoit une gros • roseau !i manière de musette dont il s'esbatott ( aroionieusement. • (Tri. des IX Preux, p. 371.) -Musgode. [Magot, mugot : • N'en fait mutgoàe ■ pour son cors engraissier. Mais as plus poures > le donct à mangier. ■ (Vie d'Alexis, str, 51.)] Musguet. [Muguet : > Bobin cueiUoit le mut- • guet Quant oï son compaignon Un sien peut • aignelet Ferir de son croceroo. > (Robin et Harion, p. 36.)] 1. Musical, ■ Dix paires de menestriers son- • nans d'instrumens musicaulx. ■ (Honstrelet, ch. 62, p,97.) 2. Musical, [Musico, café chantant aux Pays- Bas : • S'estant desgouté de l'estude, il acbeva de • se perdre dans les musicaux de la Hollande ■ parmi les filles de joie. > (D'Aubigné, Vie, cb.lil.)] Mnslcant. 1« Musicien : ■ Clercs mvtieans. ■ (Descb. fol. 28.) — 2* Musical : • Le citant mutieant MUS -487 — MUT « n*avoit point lieu pour la haulteur d*icelui et la • Iriplicité des voix. » {Desch. f. 395.) Musicien. « Les mauvais musiciens ne sont « jamais ennuieux à eux-mesmes. » (Colgr.) Musil^e— iquo. Qui appartient à la mosaïque; on lit à propos des présages de la mort de Charle- magnc : Ses noms ki estoit escris, A or musike^ en la gUse, Se doffaça par un tel guise, Que hom, ne feme n'i touga. (Mouskea, p. 30S,) Li auvent des palais trestuit, Qui luissent contre mienuit, Devers la vile sont torné, El sont d'or musique aorné. (Parlonop. f, i37.) Musique. [1" Voir sur la musique au moyen âge le Dictionn. des institutions et Coutumes de la France, t. Il, de Chéruel, qui a beaucoup emprunté au dictionnaire des antiquités de La Curne encore inédit, et au mémoire de Bottée de Toulmon : « Tous les fredons de la papisterie, et tout ce qu'ils • appellent musique rompue et chose faite, et « chants ù quatre parties, ne conviennent nulle- « ment à la majesté de TEglise. • (Calvin, Instit., p. 711.)] — • 3/MS/îMa enragée, ou de S. Innocent, » musique discordante, mauvaise. (Oudin.) — « On • asne n'entend rien en musique. » (Colgrave.) — 2» [Composition musicale savante, par opposition aux chants populaires : • L'oyseau vous donra « secours Dont le chant passe musique. » (Ch. du XV s., p. 21, V. 35.)] — 3* « Musique en pleur esl « ennuieuse narracion, c'est à dire que autant « vault parler devant celluy à qui il ennuyé, comme « à chanter devant celluy qui ploure. > (Le Cheval, de la Tour, Instr. à ses lilles, f. 73.) Musnier. Meunier: « Je suis mMWê^r, j'abreuve « lesasnes. ■ (Oudin.) Musnieres, adj. pi. De la couleur des meu- niers, blanches : « Puces musniereSt » c'est-à-dire poux. (Cotgr.) Masque. [Musc : « Une pomme d'or pleine de « musqué^ à une grosse perle au bout. » (Comptes royaux, an. 1400.)] Musqner. [Parfumer : « Cent fleurs lui mus- « queiit le sein. » (Yver, p. 527.)] Musquette. Mosquée. Après la prise de Da- miette, « sainct Loys fist dédier le plus solennel « temple de la cité, que les Sarrazins appelloient - musquette. • (Ilist. de la Tois. d'Or, 1, f. 81.) Musse. Cachette. (Voir sous Minoi) : Je veux Te tuer, fascheuse puce, Au lieu où tu fais ta musse. (Œuv. de Pasq. p. 575.) Musséement. Secrètement : « Nulle chose, « tant soit secrettement ne musséement faicte, ne « peut estre celée, qu'elle ne soit s'çeue. » (Monstr. vol. m, f. 64.) Musser, Mussler. [Cacher : " Maintenant il « me fault repondre et mussier, car mes ennemis « me chassent. • (Froiss. t. X, p. 37.)] — « Nous ne VII. « cherchons que quelque coin pour nous acroupir» « et musser de la vue des hommes. » (Sagesse de Charron, p. 148.) — - Mal se musse à qui le cul « put. • (Poos. d Al. Chart., p. 718.) — • Ung escu « devant son pis dont il estoit couvert, et musse. » (Chron. de S. Den. 1. 1, f. 24.) Mussette (en), adv. Secrètement, en cachette : « Se il se venge en mussette, ou occultement, c'est « argument d'homme couart, et pusillanime. » (Hist. de la Toison d'Or, vol. l, f. 12.) — • Regardolt « sur eulx en mussettes, sans soy monstrer. » (HisL de la Toison d'Or, vol. Il, f. 183.) Must. [Musc : « Une belle pomme de must qui « se ouvre par le milieu. • (Inv. du duc de Berryi an. 1416.)] Musteaus, s. p. Jarrets : « Les jambes sont d'os « très forts faits comme colonnes propres à porter « la pesanteur du cors, les os par le haut et der- « riere sont vestus de chair, et de musteaus, affla « qu'elles ne soient blessées. » (f^es Tri. de la Noble Dame, f. 106.) — [On lit mustiau, dans la Chron. des ducs de Normandie.] Master. [Eglise, moûtier : « F fist la cartre el « muster de Loûm. » (Roi. v. 2097.)] Mustiller. Emoustiller, faire tomber ; on a dit de la Fortune: Conduit le haut de sa roue mobile Au lieu auquel malheur la |;ent musHUe, Et poursuit tant que ung nche périra, Et de le voir un malheureux rira. Trionpb. de Pétrarque, par le baron d'Oppedo, f. 54. Mastrer. [Montrer : « Cez lur espées tûtes nues • i mustrent. » (Roi. v. 3581.)] Mut. Muet. « Chien muty » chien qui n*aboie pas. (Cotgr.) Mntabet. [Rtoiïe : « Et mitaines de mutabet. » (Parlonop. v. 5070.)] Mutabilité. [Inconstance : « Ha, fortune, for- « tune, trop fol est cil qui ne redouble la mutabi- « lité de les doubles visaiges, et qui toujours te • cuide tenir en esgale beauté. • ;Bouciq. I, p. 23.)] Mutance. Terme de danse. (Dialog. de Tahur., page 50.) Mutandue, s. « Les valels de boulangers n'ont « point de haut de chausses; mais seulement une « devantiere... semblable à celle des^apucins qu'ils « nomment une mutandue. • (Moyen de parvenir, page 316.) Mutation— clon. 1<» Métamorphose. On lit de la nymphe Echo : En gémissant fut en voix convertie, Et endura mutation subite. (Coquillart, p. 118.) ^ Echange : L*un change ft l'autre d*oisel, Tant y avoit mutacions ; En faisant permutacions De lancretz à tierceletz. Et de faulcons à lancretz. [Gace de la Bigne, f. 129.) 30 [Révolution, trouble : « Jonesce met homme es « folies Es boules et es ribaudies, Es luxures et es 58 MUT — 458 — MUT M outrages, Es mutacions de corages. » (Rose, V. 4482.)] — • Anlipaler,à force de gens de guerre, « oppressa celle mutation en sa première nais- « sance, et par telle vigueur se combalit que le roy « Agis y fut occy, el les Lacedemons vaincus a « loule exlerminacion. » (Tri. des IX Preux, p. 162.) — 4* Saule de vent : « Cesle mutation fut si sou- « daine, que nos gens à peine eurent loisir, ne la « com modilé de girer les proues. » (Mém.deduBell., folio 389.) Mutatoires, adj. Changeant. Eloffe de moire. Les muremiles flairables QueUes portent en leurs narines. Les pierres pendant aux poitrines, Et es frontiaulx sur leurs sourcis, Mutatoires paiUes aussis, Leurs aguilles, et leurs miroirs Seront convertis en plouroirs. (Desch, f. 532.) \. Mute. Meule : « Mute de chiens esl quanl il « y a douze chiens courans, el ung limier. « (Mod. etRacio, f. 2.) 2. Mute. [Bulle d'un lir : « Comme le suppliant « et autres compaignons arbalestrieis s'esbaloient « à traire aux bersaux ou mutes accouslumez « à traire en la ville de Moustierviller. » (JJ. H6, p. 78, an. 1379.) — « Pour ce que lors le temps « esloit obscur et chargié, et veoit l'en à grand « peine de Tune des mutes ou enseignes jusques à « raulre. » (JJ. 142, p. 24, an. 1391.)] Matclette. [Diminutif du précédent: « Comme « le suppliant.... eust trouvé en un champ.... plu- « sieurs mutetettes et huiz faiz et ordonnez par « manière de bersaulx ou bustes. » (JJ. 168, p. 16, an. 1414.)] Mutette, s. Prison : «La fille du roy de Hongrie « se coupe la main, parce que son père la vouloit «épouser; un estangon la garde sept ans en sa « mutette. Notre Dame lui remet. » (Beauchamps, Rech. des Théûl. I, p. 438.) 1. Mutie^ s. Emotion, bataille : Li quens d'Artois lor a tolu De lor gent une grant partie, Entor Furne8,cele mutie Ou en chevauchant s'encontrerent. (Ma, 6812, f. 67.) 2. Mutie. Silence : Tristesse qui m*assaut, Qui maint triste et dolent assaut M'estot faire la mutie, Lasse ! je {^ure. (Dcsch. /*. 17 o.) Mutier. [Cacher: « XI francs d'or... que japieçà « du feu père, par le temps des guerres, lequel « éloit riche homme, les avoit mis, reposés el mutiés « oudit hoslel. » (1389. Assises de Montargis.) L. C. deD.] Mutilation. [« Âgaitetdefaitappensé,desquel- « les coses plusieurs occisions , mutilations et « plusieurs autres injures souvenles fois avenoicnt.» (Ord. I, p. 57.)] Mutiler, Hier. [1» Mutiler : « Et ainsi fu li dit « povre homme mahengniez et m.utite%. » (Bibl. de TEc. des Chartres, iv série, II, 58.) — « Et en voit-on « plusieurs mourir et mutiller^ en- faisant le dit « ouvrage, tant pour la puanteur qui est esdites - mines, comme pour les autres périls qui sont « d'aller sous la terre minant. •> (Lelt. patentes du 30 mai 1413.)] — 2* Fatiguer: • Il se misten la forest « moult travaillé de la bataille, el blesséen plusieurs « lieux, non pas perilleusement: toutefois se mist ^ « il en celle forest pour ce qu'il se sentoit ainsi « mutillé, et travaillé. » (Percef. III, f. 12.) — « 3fa/i/éj des deux yeux, • aveugle. « L'avoitaguetlé, ■ et tellement navré, et courru sus, que pour mort « le lenoit,etque par la navreureTescuyereiiestoil « demeuré mw///^' des deux yeux, • (Bout. Som. Rur. p. 820.) Mutilure, s. Mutilation, blessure : « Il n'appert « à ce corps mort, sang, blessure, ne mutiliure. • (Percef. V, f. 15.) — [• Lesquelz ferirenl ledit Jehan « le gueux sans aucune mutilure, » (JJ. 104, p. 67, an. 1372.)] Mutin, f Révolté : « Uommemutin. brusque « roussin, flascon de vin, prennent tost fin. » (Colg.) - 2*» Révolte : « Esleverent les Gennevois un duc du « peuple, lequel esloit tainclurier, et nommé Paul • de Nove, auquel baillèrent gens el estai, et à lui « du tout soubmirenl leur affaire ; pour ce que h « leur mutin, s'esloit monslré toujours pour la « querelle populaire.» (J. d'Auton, Ann.de LouisXll, p. 04.) Mutinacer(se), v Se mutincr:«CeuxdeGand « se commencèrent à mutinacer, et tous, d'une « commune opinion, courrurent au marché. »» (Oliv. de la Marche, liv. Il, p. 032.) Mutinados, adj. Mutin: • (A Rome) après avoir « ouy les accusez en leurs deffences,s'ellesesloient - imperlinentes, le tribun les poussoil du bout de « sa houssineet baslon fait d'un cep de vigne, et « alors la multitude des soldats se jettoient sur ces « mutinados qu'ils assommoient de coups de pier- . res. » (Favin, Theat. d'IIonn. 11, p. 1821.) Mutination. Révolte : « Tous tumultes, desor- « dres et mutinations procèdent quelquefois de « légitimes causes. » (Mem. de Sully, II, p. 478.) Mutiuement. Révolte: « Esloit autheurdetout > ce mutinement Hausse Ludovic de Landsberg. • (Mém. de du Bellay, liv. VllF, f. 203.) — [« Il eust « mieux valu qu'il (François ï" prisonnier) les eust « entretenus (des soldais espagnols révoltes), en cet « Xmvci^uv Qi mutinement . * (Brantôme, Cap, Eslr. de Launoy.)] Mutiner, v. Soulever: «Y avoit... un groscapi- « laine lequel voulloit mutiner les lansquenets, et « parler à eulx, et fut lu tué. » (Hem. de Rob. de la Marck, ms. p. 282.) Mutinerie. [Révolte : « Par la mutinerie des « gens de guerre. » (D'Aubigné, Hist. I, p. 313.)] Mutinier. Mutin : « Il eut les noms de tous les « mutiniers, desquels Tune part esloit en la ville, « et les autres esloient fuitifs. • (J. d'Aut. Annal.de Louis XII, p. 200.) Mutre. [Meurtre : « Mulre est quant home est MUZ - 459 — MYN « tué de nuit, ou en repos, dehors ou dedans la « vile. » (Assise de Jérusalem, ch. 77.)] Milite. 1« Troupe de cerfs : « Il pourra choisir « le cerf qu'il voudra courir, et qui sera en la plus « belle 7nuUe. - (Fouill. Yen. f. 34.) — 2- Emeute, tocsin : « Après avoir sonné par trois fois la grosse • cloche de mw/^e... les... bans seront publiez. • (Coul. du pays Messin, G. G. 1, p. 1161.) Mutue, adj. Réciproque, mutuelle: « Ou mur y « ha, et devant et derrière, y a force murmur, « envie, et conspiration muiue. • (Rab. I, p.308.) — On lit • donation mutue, • dans le Coût. Gén. 1. 11, p. 615. Mutuel. « Action mutuelle, si comme quand « aucun a faict autre convenir devant le juge, et le « convenu faict devant le mesme juge convenir « celuy qui Ta premièrement faict convenir pour « respondre à luy. » (Rouleill. Som. Rur. lil. 27, p. 157.) Mutuellement. [«Mari et femme n*ayantenfans « se peuvent entre donner mutuellement, pourvu « qu'ils soient égaux en santé, âge et chevance. • (Loysel, p. 128.)] Muy. [Mesure : • Muy de bled ù denier, si est « dolent celui qui ne Ta (le denier), » dans Froiss. t. II, p. 410. — • Pour .X. mmjs de cauch, achalée « pour garnison livrée ou chastel. • (Musée des Archives départ, p. 192, an. 1288. Comptabilité du comté d'Artois.)] Miiyage. [Fermage : « Comme Jehan Mauclerc « eust tenu à ferme ou muy âge partie des terres ù « blés de Jehan Daridel. - (JJ. 104, p. 91, an. 1372.)] Muyau. Muet : Donnez au povre qui ne voit, Au ynuyau qui ne puet parler. (Desch. f. S82.J Muyep. Qui a mué. (Voir Muier) : .... Chacune avoir esparvier, L'un sort estoit, et Tautre muyer. (Ma, 7^i8f f, iSO.J Muyment. [Mugissement: « Les bestes marines « apparislront sur la mer et donneront muyment « dusques au ciel. » (Ms. Saint Victor, 28, f. 3.)] Muyot. [Monceau : « Le suppliant trouva icelle « musse, et deffouy le muyot de terre, et print les « biens qui y estoient. » (JJ. 172, p. 285, an. 1423.)] Muyr. [Mugir : « Toutes les bestes as chans « muyans, » (Ms. Saint Victor, 28, f. 3.)] Muyson. Mesure. (Voir Moison): «Doivent avoir « Waugrin telle muyson de logure, et de clogure. • (Coût. Gén. I, p. 814.) Muz. [Muet : * Nostres sires gita un deable de « cors à home, et si dit li évangiles que cil deaubles « estoit muz, por ce qu*il avoit Tome amui, an cui « cors il estoit. • (Ms. Saint Victor, Sermon du XIV siècle.)] Muze, 8. Muse, commencement du rut ()our les cerfs : « C'est un plaisir de les voir.... faire leur « muze, parce que, quand ils sentent la nature de « la biche, ils lèvent le nez en Pair regardans en « haut, pour remercier nature de leur avoir donné « un tel plaisir. » (Fouill. Ven. f. 17.) 1. My. Mien : Et si n'estoit jamais rétif : Farrouche, ne dur à L'esperon Et la tenoit en son giron Baiser assez, tel txjy tel m\j. fCofjuillart, p. 74.y 2. My. Milieu : < La Saint Jehan de la my esté.» (N. G. G. 1, p. 523.) — « L'heure de my jour. >» (Rab. t. IV, p. 205.) Expressions : 1» My-certain, à demi certain. (Poët. de Loys le Caron, fol. 49.) — 2» My-cornu, à demi- cornu. (Cotgr.) — 3" My-disner, le milieu du disner, « venir au my-disner. • (Brant. Cap. Vv. 111, p. 112.) — 4» My-fourchu, ^ demi-fourchu. (Colgrave.) — 5" My-gale. (Colg.) — 6** My-hiver, milieu de Thyver. (N. G. G. 1. 1, p. 894.; — 7' My-levé, à moitié levé. (Poës. de L. le Caron, f. 37.) — 8* My-mars, le milieu de mars. (N. G. G. T, p. 548.) — 9* My-mois de sep- tembre, (Bout. Som. Rur. p. 430.) — 10" « Au my « temps de mes jours. ■ (Cartheny, Voyage du Che- valier errant, f. 110.) — 11" • My loucher, » toucher à demi. (Loys le Caron, f. 5S.) Myaudement. Miaulement : Se plai^noit mignardoment. D'un enfantin myaudetnent, (J. du Bell. p. 409.) Myauleinent. Miaulement : De nuit n'alloit point criand, Comme ces gros marcous terribles, En longs myanlemens horribles. [J. du Bell. f. 470^.J Mycrolst. Bail à moitié, métairie : « Choses • bailléez à mycroist ou a mestairie. » (D'Argentré, Coul. de Bretag. p. 1551.) — On lit dans le latin: datœ... partiario eolono, vel ut ad medietatem colantur. « On peut faire exécution sur bestes bail- « lées à mycroist pour la part et portion appartenante « au deblenr. » (Coût. Gén. II, p. 708.) — « Bail de « bestes ù mycroist. • (Cotg.) — « Bailleur de febves « à mycroist. » (Cotgr.) Mye. 1® Mie, parcelles : • Myes d'aresne. » (Cymbal. Mundi, p. 81.) — [2« Négation : « Et n'y - faillit mye. » (Villon, p. 202.)] Mygpe. [Grenadier. (Voir Migraine) : « Laquelle « flUe dist a\i suppliant qu'elle auroit sa partausdi- « tes pommes, et que c*esloit leur mygre. • (JJ. 195, p. 149, an. 1168.)] Mymonnet, s. Pièce de blason : « Il ne portoit « point ses droictes armes, ainçois portoit ung escu « et d'azur à ung mymonnet d'or. ■ fPercef. III, 14.) Mymy. Miserere, Lors se chanta la messe de mymy : Au travail suis^ et cujusvii toni, La messe aussi exquise et très parfaicte De requiem pour le dict deffunct faicte. (Crétin, 45, 46.) Mynaige. Marché. (Voir Minage) : « De tout temps « et d'ancienneté le marché ou mynaige de la ditte « ville de Lagny eust accoustumé de seoir et estre « tenu trois fois la sepmaine.... auquel marché et • mynaige venoient et affluoient esdis jours grant « quantité de marchands forains et autres qui y « admenoient... plusieurs denrées el mesmement MYS ~ 460 - MYT « et par espccial blés, toutes manières de grains. » (D. C. sous Minagium,) Myne, inyner. Mine, miner : On ne fine Do minier, par viijïin profonde, Or, n argent, et tout s'en va. fPesch. f. 43i.) Mynerve. • Je ne veuil pas, pour ce, enseigner « Mynerve, » (Grelin, p. 207.) Ce proverbe nous est venu du lalin : Ne sus Minervam. Mynettes. Petites mines, cajoleries : Pour à son plaisir satisfaire, Tantost me prins à baibeter, Deviser, guudir, caqueter, En faisant ung tas de mynettes. (R. de Collenjc^ p. 55. J Mynolse. Minaudier : • Les mynoises et exlor- « sionneres prononciations des autres langues. • (Quintil Censeur, p. 189.) Mynon. Cbal : Il convient, comme dist la souris. Voir qui pandra la cloquette au mynon. {[k'sch. f. ^80.) Myniier. Diminuer, appauvrir ; on n dit de Carthajj^e : Malle cité Que cécité A dominée Nécessité M'a excité Te voir mynuce Examinée Et remuée. (G. Crétin, p. i^A.} My-pris. La moitié du prix : « Si les terres «• estoient endouairées, ou en bien fais, ou que * autres les leneissenl à viage, ilz devroient eslre « baillées à my-prls. » (Ane. Coût, de Bret. f. 163.) Myre. Médecin : « Monseigneur Yvain demoura « là si navré, qu'il avoit bien mestier de myre. » (Lanc. du Lac, II, f. 91.) My-regarde (A). A garde faite, exprès, de des- sein formé : A my regarde à ce recil d'hyver, A mil regarde, et qu'à récidiver J'a ne te face. [Crétin, p. S20.) Myrobolan. Fruits desséchés: « Une jeune « Corintbiacc qui m'avoit apporté un pot de myro- « bo/aus emplies confits à leur mode. » (Rabelais, II, 144.) On lit dans Fouill. Faucon, f. 13: « Myro- « bolans, beUeris, indes, emplis. • Myroucr. Miroir, moclMe : U a esté de vertu cnseigncur, L'appui, rapport, le seul pillier d'honneur, Et cler my rouer des ecclésiastiques. (Crclin, p. 50. J Myrrhe. [Parfum ; voir sous Mire.] Myrteiix, adj. Qui appartient au myrte : Soubs la forest bru ne- verte, D'ombrages myrtcux couverte. (G. Durant, p. 207, J Myrtin. Même sens : Lors soubs les branches myrtincs, Parmy tant d'ames divines. Libres, nous nous aimerons. [G, Durant, p. 208. J Mysantrope. « On a aussi appelé mysantrope « une voiture à une seule place. » (Valesiana, 20.) [On dit aujourd'hui un égoïste.] Mystère, i® Cordage, engin: « Les dames de « Homme firent coupper leurs blons cheveux.... « pour faire cordes.... et consentirent leur plus « chier et naturel aornemônt eslre converti en rude « mystère. • (Al. Chartier, Quadrilogue inveclif, p. 4'iG.) — 2« Office, ministère: • Veut que les « accusez repondent par leurs bouches, sans con- « seil , ne mystère d'aucune pei*sonne. • (Bout. vSom. rur. p. 2i2.) — • Nous mena dans le trou du « fossé pour en eslre à couvert, el n'y fusmes pas « phitosl que la mine joua son violent mystère « contre les nostres. ^ (Brant. Cap. fr. IV, p. 83.) — 3" Machine théâtrale, pantomime, tableau vivant: « Le dil Jazon se mist en défense fort bien el en « bonne manière, et faisoient le serpent elThomme « si bon devoir que ce scmbloit aigre bataille sans « mystère. » (MaL de Couci, Charles Vil, p. 67i.) — — 4° Cérémonie : « De lu il s'en ala au disner, et « cstoit environ l'heure de douze heures, et quand « ledit mystère fu commencé, il estoil entre cinq et « six heures du matin. »• (Monstrel, ch. 02, l, p. 97.) — r)"[neprcsenlation théâtrale des événements les plus remarquables de Thistoire sacrée, sortie par un développement naturel des cérémonies catholi- ques, de la même manière que le Ihéàlre était né chez les Athéniens du culle de Bacchus. Voir dans rhist. delà Langue française, par Littré, t. Il, l'étude sur le mystère d'Adam, p. 59 et suiv.; voir encore au catalogue du ministère de l'instruction publique à l'Exposition de 1878 (t. Tl, p. 64), les éclaircisse- ments de M. Ileuzey sur le mystère de Valenciennes.] Mystérieux — eiise, adj. Dans Rabelais, t. V, p. 63, « furent sur les liansez dicts mots myste- « rieiix, • signifie les paroles sacramen taies des fiançailles. Mystigorfier, v. Adorer comme une idole : « Se faire mystigorfier, comme petits démons , sur « le plat d'une pelle. • (Moyen de parvenir, p. 411.) Mytainnerle. [Fabrique de mitaines: « Nous « avons rcceu l'humble supplication des maistres « et ouvriers du mestier de chapellerie, aumusse- « rie, bonneterie, mytainnerie^ de nostre ville et « banlieue de F^ouen. » (Ord. mars 1450.)] Mytié. Morlié : « Une lettre mytié douice et « aigre. « (Lelt. de Louis Xll, t. II, p. 271.) Mytologe, adj. Mythologue. (Oudin.) Mytologlser, v. Donner un sens aux fables, les examiner pour en tirer un sens, les moraliser: « La pluspart des fables d'Esope ont plusieurs sens, « et intelligences; ceux qui les mytotogisent y en « choisissent quelque visage qui quadre bien à la « fable. » (Mont. Ess. t. If, p. 137.) Mytoufié. Emmitouflé, embarrassé: Mon povre sens en est tout mytoufié. De deuil enflé, assopi, esronflé. (Chasie d'Amours, p. 49.) Niort. - Typographie de L. Favre. ^>- u